• il y a 5 heures
Avec Driss Ghali, specialiste des relations internationales, auteur de "De la diversité au séparatisme : Le choc des civilisations, ici et maintenant" ed. Complicités

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##LE_FACE_A_FACE-2025-01-20##

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Transcription
00:00Sud Radio Bercov, dans tous ses états, le face-à-face.
00:06Merci Maude Koffler, et effectivement nous allons parler de quoi ?
00:10Et bien nous allons parler d'identité.
00:13D'identité, mais quelle identité ?
00:16Driss Ghali, bonjour.
00:17Bonjour.
00:19Alors Driss Ghali, vous nous parlez en direct de Sao Paulo,
00:23vous êtes au Brésil, nous sommes en France,
00:26vous êtes marocain, français, brésilien, musulman,
00:32citoyen du monde et citoyen de racine,
00:34et puis là, alors j'étais étonné au départ,
00:37parce que je me dis, tiens, Driss Ghali nous envoie,
00:40et on le reçoit toujours avec plaisir,
00:42Français ouvrez les yeux, vous avez fait plusieurs livres,
00:44effectivement, où vous démolissez un certain nombre de,
00:49je dirais, vous savez, c'est un hippie américain qui dit
00:54c'était avec les vaches sacrées qu'on fait les meilleurs snacks au poivre.
00:57Et vous, vous avez la culture de, effectivement,
01:00et la culture bien prononcée,
01:02de, je ne dirais pas démolir les vaches sacrées,
01:05mais enfin, dire un peu leurs fêtes.
01:08Et puis là, alors c'est très intéressant,
01:10vous avez fait un livre extrêmement personnel,
01:14d'abord sur vous-même,
01:15et vous ne vous épargnez pas, ce qui n'est pas évident,
01:19vous parlez de votre enfance,
01:20vous parlez de cette double ou triple identité que vous avez,
01:23vous parlez des religions,
01:25et on a l'impression, et je voudrais savoir pourquoi,
01:28soudainement, vous vous êtes dit
01:29je ne vais pas parler du monde qui m'entoure,
01:31je vais parler de moi, mais évidemment,
01:33n'oublions jamais la phrase d'André Gide,
01:35c'est par le particulier qu'on atteint au général.
01:38Donc, vous êtes retourné sur vous-même,
01:41vous avez fait un voyage à l'intérieur de vous-même,
01:43mais en même temps, évidemment, vous parlez du monde,
01:45puisque vous vous adressez à votre lecteur en le tutoyant d'alors.
01:49C'est quoi cette identité d'abord ?
01:51Et je rappelle quand même votre sous-titre,
01:54le sous-titre de votre livre,
01:55qui vient de paraître aux éditions de l'artilleur,
01:57« Lettre ouverte d'un immigré aux Français qui ne veulent pas disparaître ».
02:02Alors, de quoi s'agit-il ?
02:04Riz Ghali.
02:04– Merci André, je salue tous vos auditeurs.
02:07Effectivement, je vais être très sincère,
02:12comme dans ce livre,
02:14j'en ai marre de perdre les batailles,
02:15j'en ai marre de perdre les batailles idéologiques,
02:17j'en ai marre d'être sauvé par Elon Musk ou par Trump,
02:21c'est-à-dire des étrangers, des puissants,
02:24qui, pour notre grand bonheur, mais c'est juste une coïncidence,
02:29nous rétablissent la liberté d'expression sur Twitter,
02:32provoquent la conversion soudaine et enchantée.
02:36– Et miraculeuse.
02:38– Miraculeuse, voilà.
02:40Moi, j'aimerais bien être gagné des batailles
02:42et ne pas dépendre du bon vouloir de Musk.
02:44Si demain, Musk veut nous mettre des puces dans la tête,
02:46qu'est-ce qu'on va faire ?
02:47On va encore respirer.
02:49Et nous perdons systématiquement toutes les batailles
02:52parce que nous croyons trop dans l'idéologie,
02:54nous faisons trop confiance aux idéologies,
02:56de droite comme de gauche.
02:57D'ailleurs, ce n'est pas un bouquin de droite,
02:58c'est un bouquin humaniste qui s'adresse aux êtres humains.
03:02Ni de droite, ni de gauche.
03:03Les idéologies nous enivrent et nous font croire
03:06qu'on va changer le monde en votant Zemmour, Le Pen, Mélenchon.
03:09C'est faux.
03:10Et les hommes politiques, ils sont impuissants.
03:14Il n'y a pas d'hommes providentiels,
03:15sauf si demain, il y a un cataclysme
03:17et puis un d'entre nous sera l'homme providentiel.
03:19Moi, je veux prendre le taureau par les cornes.
03:22Pour le changement qui lui est lieu,
03:24il faut que nous nous changeons nous-mêmes
03:26et que nous réussissions nos propres vies.
03:28Parce qu'il ne sert à rien de défendre des causes
03:31si notre propre cause personnelle est perdue.
03:34Je connais beaucoup de souverains qui ne sont pas souverains.
03:36Ils veulent la souveraineté de la France,
03:37mais ils sont sous l'influence de leur inconscient,
03:40de pulsions qu'ils ne connaissent même pas.
03:44On ne va pas sauver la planète si on ne se sauve pas soi-même.
03:46Et donc, je fais un retour sur moi-même
03:48dans une tradition bien française de rousseauiste.
03:51Bien sûr, Rousseau est à sa place.
03:52Moi, je suis à la mienne.
03:53Une espèce de confession, de mise à nu
03:55pour essayer de me connecter au lecteur français,
03:58qui peut être d'ailleurs autre.
04:00Mais je pense à mes amis français.
04:01Et je leur parle comme je parlerais à mon frère.
04:04Je me suis dit, j'ai devant moi mon frère ou ma soeur
04:07et je lui donne des conseils pour la vie.
04:10Mais en tout, quand vous parlez à votre fils,
04:13vous lui parlez pour être utile.
04:15Vous ne faites pas une situation pour la soirée bonne.
04:16Vous lui dites les choses telles qu'elles sont pour qu'il réussisse.
04:20C'est un livre, je pense qu'il est assez unique
04:26parce que nous avons une tradition française,
04:29nous parlons d'identité, nous sommes un peuple d'idées.
04:31On nous apprend à l'école à faire des thèses
04:36pour rentrer à Sciences Po ou à Normale Sup.
04:38Moi, je dis, il faut qu'on arrête ça.
04:40Il faut qu'on parle aux gens.
04:41Il faut qu'on se connecte à eux.
04:43Il y a aujourd'hui une guerre qui est menée contre nous tous.
04:46Il y a une prise de pouvoir qui est faite,
04:48ni au nom de la droite, ni au nom de la gauche.
04:50Notre vie s'effondre, notre pays, notre société,
04:54notre art de vivre, notre douceur s'effondre.
04:56Non pas à cause de Mélenchon ou de Sandrine Rousseau ou de Macron.
04:59Même s'ils ont leur part.
05:01Il y a quand même des responsables.
05:03Ça ne se fait pas comme ça.
05:05Ce n'est pas des secrétaristes.
05:08Allez-y, allez-y.
05:09Allez-y, allez-y.
05:10Oui, je voulais vous dire, parce que moi, j'ai lu votre livre.
05:14Et votre livre, ce que j'ai beaucoup aimé, c'est vrai,
05:16c'est la sincérité et le fait que, encore une fois,
05:19je l'ai dit, vous ne vous épargnez pas.
05:21C'est un livre très intéressant de ce point de vue.
05:23Vous parlez effectivement de votre enfance, du Maroc.
05:26Vous parlez de la France.
05:27Vous parlez des études que vous avez faites.
05:29Vous dites que vous venez d'une famille bourgeoise,
05:32que vous n'étiez pas sous les ponts.
05:36Et vous le dites.
05:37Et vous parlez des privilèges que vous avez eus.
05:39Mais aussi, effectivement, des difficultés.
05:42Vous parlez de difficultés intimes.
05:44Vous parlez de vos échecs.
05:46Comme tout le monde, vous avez eu des râteaux.
05:48Comme on dit, vous avez pris des râteaux.
05:50Mais en même temps, vous en êtes sortis.
05:52Vous racontez, d'ailleurs, vous parlez de l'intime.
05:55Vous parlez de la sexualité.
05:56Vous parlez du privé.
05:57Vous parlez de l'amour.
05:58Vous abordez, justement, des domaines que vous n'aviez pas,
06:01en tout cas, en tant qu'écrivain, en tant qu'essayiste,
06:03abordés jusqu'à présent.
06:05Mais moi, la question que je voulais vous poser,
06:07d'abord, Driss Ghali,
06:09c'est que, est-ce que ça ne s'adresse pas...
06:12Parce que je pourrais vous dire,
06:14oui, d'accord, c'est très bien, Driss,
06:15mais vous dites, voilà, il faut creuser.
06:17Il faut lire.
06:18Il faut enquêter, etc., etc.
06:20Mais si on n'a pas les moyens,
06:22si on n'a pas eu les études,
06:23ou les parents,
06:24ou les conditions,
06:25pour pouvoir faire les études qu'on devrait faire,
06:28pour pouvoir, en famille,
06:30avoir des gens qui, quand même,
06:31vous transmettent un certain nombre de savoirs,
06:33qu'est-ce qu'on fait ?
06:34Et vous, vous dites, effectivement,
06:35vous n'avez qu'à en prendre à vous-même.
06:37Et de ce point de vue, vous avez raison.
06:39Mais en même temps, justement,
06:41il y a des gens qui vous disent,
06:42oui, d'accord, mais Driss Ghali,
06:43vous avez eu, effectivement,
06:44vous en êtes bien sorti,
06:46grâce à vous, bien sûr,
06:47mais grâce à l'environnement.
06:48Vous dites quoi à ces gens ?
06:50Comment les responsabiliser, vraiment ?
06:53Moi, je pense qu'il faut revenir
06:55à notre identité française.
06:57D'ailleurs, je parle de l'identité brésilienne,
06:59marocaine et autres.
07:00Mais revenons à notre identité française.
07:02Nous avons une figure de l'honnête homme.
07:04Nous avons un idéal.
07:05Un idéal, il est inatteignable.
07:07Mais c'est une boussole.
07:09Nous avons, dans la culture française,
07:10un idéal très français,
07:11qui est celui de l'honnête homme,
07:13c'est-à-dire la volonté d'être autonome,
07:15d'être indépendant,
07:16de s'informer par soi-même.
07:17Aujourd'hui, nous avons Internet,
07:19qui, malgré tous ses défauts,
07:20est un instrument extraordinaire
07:22de démocratisation du savoir.
07:23On n'avait pas besoin de faire
07:24de grandes écoles, ni des classes prépa,
07:26ni de naître dans une famille structurée
07:28pour accéder à Internet.
07:30Aujourd'hui, vous avez des paysans
07:32du Moyen-Atlas ou de l'Amazonie, à peine...
07:34On n'a même plus besoin aujourd'hui
07:36de savoir lire et écrire,
07:37parce qu'avec les audio, les livres audio,
07:39on peut aujourd'hui entendre des choses.
07:41C'est une révolution qui a lieu.
07:43Et je dis aux gens,
07:44arrêtons de subir l'époque
07:46et d'attendre un sauveur,
07:48de droite de gauche, mondialiste, pas mondialiste.
07:51Prenons-nous en main.
07:52Qu'est-ce que je peux faire à mon niveau
07:53pour reprendre la puissance ?
07:55Parce que la puissance,
07:57être puissant,
07:58c'est notre responsabilité.
08:00Nous avons trop valorisé
08:03la fragilité, la vulnérabilité.
08:05Je vois pourquoi on a fait ça.
08:06C'est un symbole de civilisation.
08:08Mais là, nous vivons des heures sombres,
08:10réellement des heures sombres,
08:11où nous avons un rendez-vous de la violence
08:13avec le déclassement de notre pays.
08:15Vous avez vu ce qui se passe
08:16dans les rues en France.
08:17Vous avez vu ce qu'est devenu le monde.
08:20On ne peut plus...
08:21Il faut redevenir puissant.
08:22Et la puissance,
08:23c'est une question individuelle.
08:24Moi, je dis,
08:25c'est comme dans la musculation,
08:27si vous ne voulez pas vous prendre en main
08:29et faire l'effort, souffrir un petit peu,
08:31aller à la salle de sport de temps en temps,
08:33vous n'allez pas devenir puissant.
08:34Et l'idée,
08:35ce n'est pas de devenir Montaigne ou Rousseau.
08:37L'idée, c'est juste,
08:38à chacun son niveau,
08:40de retrouver la confiance en soi.
08:44Parce qu'on a tellement habitué
08:46à penser à notre place,
08:47les grands politiciens,
08:48l'État, les médias,
08:50que l'on a perdu l'autonomie.
08:53Or, l'identité française,
08:54c'est l'honnête homme,
08:55au sens de Montaigne.
08:56Un homme généraliste,
08:57qui s'informe lui-même,
08:59qui sait se défendre,
09:01qui a une spiritualité,
09:03et qui n'est surtout pas le robot
09:05des réseaux sociaux
09:06ou le robot de l'algorithme
09:07que le système veut faire émerger.
09:11Justement,
09:12de ce point de vue, Driss Ghali,
09:14je vois, vous dites au fond,
09:16écoutez,
09:17il n'y a pas de sauveur suprême,
09:19il n'y a pas, ce que dit,
09:21il n'y a pas,
09:22il y a les tribuns et compagnie,
09:24mais vous devez vous prendre en charge.
09:26D'accord.
09:27Mais, au fond,
09:29est-ce que votre idée,
09:31parce qu'en parlant de vous,
09:32parce que,
09:33parlons un peu de vous,
09:34puisque c'est quand même
09:35le sujet du livre,
09:36et c'est important.
09:38Pourquoi avez-vous éprouvé le besoin
09:40de retourner sur vous-même,
09:41vos échecs, vos histoires,
09:43et encore une fois,
09:45c'est très intéressant,
09:46parce que vous parlez avec une
09:47très belle franchise,
09:48parce que c'est pas évident,
09:50sur vos échecs,
09:52sur vos échecs amoureux,
09:54ou sentimentaux,
09:55mais en même temps,
09:56vos réussites,
09:57en même temps,
09:58vous parlez du Brésil,
09:59vous parlez de cette mentalité,
10:00c'est très intéressant,
10:01parce qu'en fait,
10:02c'est un livre,
10:03non pas trilingue,
10:04mais c'est un livre multipolaire,
10:05où vous parlez du Brésil,
10:07avec la civilisation brésilienne,
10:09avec ce que c'est que le Brésil,
10:10vous parlez du Maroc,
10:11qu'est-ce que ça m'apporte,
10:12le Maroc,
10:13et vous parlez de la France,
10:14effectivement,
10:15et je crois que,
10:16non, je crois que,
10:17moi j'aimerais qu'on reste sur les trois,
10:18mais surtout pour savoir,
10:19au fond,
10:20comment,
10:21effectivement,
10:22les gens,
10:23aujourd'hui,
10:24vous le savez,
10:25ne parlent que de leurs droits,
10:26la plupart,
10:27et oublient leurs devoirs,
10:29comment dire aux gens,
10:30et de façon sans leur faire professeurale,
10:32ou tout ça,
10:33attendez,
10:34vous avez des droits,
10:35mais vous avez des devoirs,
10:36et vous en parlez,
10:37très bien vous,
10:38c'est quoi,
10:39effectivement,
10:40de faire conscience,
10:41et d'intégrer,
10:42et d'intégrer,
10:43pour chacun d'entre nous,
10:44les droits,
10:45mais aussi les devoirs,
10:46et peut-être surtout les devoirs ?
10:48Alors,
10:49je parle de moi,
10:50pour deux raisons,
10:51d'abord,
10:52pour me connecter au lecteur,
10:54parce que nous,
10:55nous connectons à des individus,
10:56à des biographies,
10:57nous ne connectons pas,
10:58forcément,
10:59à des idéologies,
11:00voilà,
11:01Marx,
11:02Hegel,
11:03George Soros,
11:04Trump,
11:05tout ça,
11:06c'est bien,
11:07j'ai bien Trump,
11:08mais je ne suis pas Trump,
11:09je suis beaucoup plus fragile,
11:10beaucoup plus nuancé,
11:11et la population générale,
11:12elle est plutôt comme moi,
11:13c'est-à-dire,
11:14nous avons tous des mystères,
11:15et des splendeurs,
11:16et nous avons des histoires,
11:17et nous avons des chances,
11:18mais moi,
11:19je suis un survivant,
11:20j'ai survécu à une dépression,
11:21très profonde,
11:22et j'ai survécu à quelque chose,
11:23qui a duré longtemps,
11:24et où j'ai été complètement,
11:27j'ai dû complètement me réinventer,
11:28me reprogrammer.
11:29Et cette dépression m'a sauvé,
11:32parce que j'allais être
11:33un journaliste de France Inter de plus,
11:36ou de Libération de plus,
11:39sur de moi-même,
11:40voilà,
11:41j'ai appris à aimer le malheur,
11:45le malheur. Dans le livre, je dis que le bonheur embête. Et je dis que le malheur,
11:49à dose homéopathique bien contrôlée, peut vous obliger à vous transformer.
11:52A vous mettre en question, c'est ça, vous vous êtes mis en question.
11:57Bien sûr, parce que j'avais tout raté. Et c'est l'échec, c'est l'échec plus ou moins
12:01total, qui vous oblige à vous remettre en question. Moi, je les vois, ces électeurs,
12:06j'en ai beaucoup parmi mes amis, qui votent Bloc Central, Thierry Breton, Macron, tout
12:11va bien, le frigo est plein, les salaires sont élevés, ils leur font un bon coup de
12:15marteau sur la tête, au sens figuré, pour qu'ils comprennent ce que nous, nous avons
12:18compris. Nous, les premiers dissidents, les malpensants, les gens qui sont censurés,
12:24etc. Donc moi, je veux me connecter aux gens. Parce que je pense qu'il y a un moment qu'aujourd'hui,
12:27on ne se connecte pas assez aux gens. Il faut parler aux gens, même ceux qui n'ont pas
12:30BAC plus 5. Moi, je veux me connecter aux Français. Je ne veux pas me connecter forcément,
12:35même si je les aime beaucoup, à ceux qui ont BAC plus 10. Ceux-là, ils ont compris.
12:38Mais ce n'est pas ceux-là qui vont sauver le pays. Et on va sauver le pays en obligeant
12:43les gens à redevenir libres et puissants. Et ma grande découverte, quand je me suis
12:47cassé, j'ai cassé mes murs à l'intérieur et j'ai trouvé qu'il y avait un trésor
12:51qui était mon identité. Mon identité, c'est-à-dire, j'ai des forces en moi et j'ai des faiblesses.
12:57Et chacun, chaque Français, chaque être humain a une identité.
13:00Alors on va en parler tout de suite, Driss Ghali, de l'identité qui est au cœur effectivement
13:06de votre livre. Il s'appelle l'identité d'abord. Après cette petite pause, on retrouve
13:10Driss Ghali et on va aller au fond des choses avec lui.
13:14N'hésitez pas, chers auditeurs, à réagir aussi par téléphone au 0 826 300 300.
13:20Absolument. Avec Driss Ghali, l'identité d'abord. Et justement, Driss Ghali, on va
13:26justement prendre le temps de parler de cette identité. Parce que l'identité, encore
13:31une fois, un mot valise qu'on utilise à toutes les sauces. Il y a beaucoup de mots valises
13:35qu'on utilise à toutes les sauces. Que veut dire ? Il y a les identitaires d'un côté,
13:39il y a les identités de l'autre. Et c'est intéressant en vous, parce que vous êtes
13:43justement, vous êtes plurie, je vais dire plurie, identitaire. Mais écoutez, vous êtes
13:47musulman, marocain, français, brésilien, mais avec effectivement, c'est pas de l'écume,
13:54c'est pas en surface. Et c'est que vous connaissez ces cultures. Et ce qui est intéressant
13:59dans votre livre, vous dites, je suis retourné aussi, votre femme, par exemple, qui n'est
14:05pas, elle, musulmane, m'a ramené à la religion, m'a ramené à la spiritualité, etc. Je
14:10croyais que vous définissiez tout ça. Comment vous, vous avez, après justement être passé
14:15par énormément de phases, comment vous êtes retourné à ce que vous considérez comme
14:20les fondements de votre identité ?
14:21Je pense que notre époque fait l'impasse sur quelque chose qui est très important
14:30sur un droit de l'homme. Un des droits de l'homme les plus fondamentaux, essentiels,
14:33c'est l'identité. Qui je suis ? Qui suis-je ? Cette question, on ne se la pose pas, surtout
14:38pas à l'école où on nous apprend des choses complètement inutiles. On nous gave
14:42de maths, on nous gave de choses compliquées, de maths physiques. Enfin, il faut faire des
14:45maths physiques, mais pas seulement.
14:46C'est pas mal les maths quand même, non, Patrice ?
14:49C'est bien, mais nous nous formons des gens qui ne savent pas ce qu'ils veulent. Ils ne
14:53savent même pas les vocations.
14:54Ils ne savent pas qui ils sont et ils ne savent pas ce qu'ils veulent, c'est ça.
14:57Ils ne savent pas ce qu'ils veulent. Ça donne les burn-out, ça donne les gens qui démissionnent
15:00qui travaillent, qui font le minimum vital. On les voit non seulement dans les fonctions
15:03publiques, mais dans les entreprises privées. Pour en parler au patron du privé, la baisse
15:08de la performance, les gens qui ne veulent faire que du remote office ne veulent plus
15:11revenir au bureau. C'est un drame.
15:13Vous avez des gens qui ne savent même plus s'ils sont français. On leur a mis dans
15:21la tête qu'ils sont citoyens du monde. C'est une blague. Il n'existe aucun citoyen du monde.
15:24Nous sommes toujours de quelque part.
15:26Bien sûr.
15:28Je n'estime pas que nous soyons ouverts sur le monde. J'estime humblement être ouvert
15:31sur le monde, mais d'être de quelque part. L'identité, ce n'est pas démocratique.
15:37L'identité, c'est ce qui coule dans notre sang, c'est ce qui vient de notre inconscient
15:41collectif. Le mien, c'est un inconscient collectif d'Arabes de l'Afrique du Nord, mélangé
15:46de Berbères. Même si je parle le portugais toute la journée, je suis marié avec une
15:49catholique de famille d'origine juive allemande, je resterai toujours ça. Ce n'est pas grave.
15:55Ce que je dis, l'identité, il faut l'avoir sous ses yeux, la maîtriser, la surveiller,
16:01parce qu'elle peut être dangereuse et surtout, s'en emparer et la faire bosser pour vous.
16:06Nous avons oublié l'identité française. L'identité française, c'est quoi ? C'est
16:10plein de choses, mais c'est notamment la force, la puissance. La France est une grande
16:16nation. Ce n'est pas, je vais encore me faire des pleins d'amis, ce n'est pas la Belgique,
16:19ce n'est pas la Suisse, ce n'est pas la Bulgarie. La France a une vocation universaliste et de
16:24puissance. Ce n'est pas un pays qui fait mourir dans l'Europe. La France est un pays
16:28du travail. Depuis quand nous sommes devenus le pays de l'assistanat ? Depuis que nous
16:31avons fait oublier aux Français leur identité. C'est le pays du travail. Ce pays a fait
16:35les mains nues. Les mines de l'île ont été creusées, presque les mains nues par des
16:40Français. C'est le pays de l'industrie. Depuis quand nous sommes devenus le pays des
16:43call centers ? Depuis quand nous avons inventé l'aviation, le cinéma et la voiture, l'automobile,
16:51s'il vous plaît. Quand je parle de l'identité, c'est déjà pas mal. Comment avons-nous pu
16:57oublier ça ? Nous sommes le pays de l'égalité. Nous n'avons plus d'égalité. A chaque coin
17:01d'une rue en France, vous avez un voyou qui réduit l'égalité.
17:05Oui, alors comment avons-nous pu oublier ça ? C'est très important parce que vous dites
17:09effectivement perte de repère, perte d'identité, perte de savoir qui on est. Et du coup, on n'a
17:14plus envie de rien faire parce qu'on se dit pourquoi faire ? Allez, on en fait le moins
17:18possible. On sait de gagner le mieux possible. Et puis, allez, passons entre les gouttes.
17:22Il y a eu plusieurs phénomènes. D'abord, je vous répondrai en deux parties. D'abord,
17:31nous n'avons plus accès à notre inconscient. L'inconscient de l'individu, c'est les rêves.
17:34Moi, je rêve en portugais, j'insulte en arabe et je réfléchis en français.
17:40Pas mal. Bonne répartition.
17:46D'ailleurs, ma femme ne comprend pas quand je l'insulte. Quand je le dis en arabe,
17:51elle ne comprend rien. Je vous raconterai d'ailleurs dans un autre livre. Je ne parle
17:56de ça pas pour m'exposer, mais c'est pour me connecter aux gens. J'ai dû traduire
18:03à ma femme des insultes que ma mère lui faisait en arabe marocain et j'ai dû traduire
18:08à ma mère des insultes que ma femme lui faisait en portugais. C'est ça la vraie vie.
18:14L'inconscient, je sais que je commence à savoir qui je suis quand j'écoute mon inconscient.
18:19Mes réflexes devant la peur. Un Français réagit devant la peur différemment d'un
18:23Marocain ou d'un Nigérian ou d'un Russe. Pour le pays, nous avons oublié notre inconscient
18:28collectif. Le Français aujourd'hui passe devant Notre-Dame comme un Chinois passe
18:32devant Notre-Dame. Il ne sait plus décoder. On ne nous apprend plus à décoder notre architecture.
18:37On ne nous apprend plus à décoder notre musique. Notre musique, ce n'est pas le rap.
18:41Ce n'est pas le rap, c'est une musique de tambour pour faire la guerre. C'est une
18:44musique de bataillon. Nous n'arrivons plus à décoder notre littérature.
18:50C'est pour ça que nous nous sommes oubliés. Et puis, nous avons mis dans la tête des gens
18:54ce venin qui est celui de l'Européen, du citoyen du monde. Il n'y a pas d'Européen,
18:58il n'y a pas de citoyen du monde, il n'y a que des Français. Et encore, on pourrait même zoomer
19:02sur les Corses et les Bretons, il n'y a que des Catalans, il n'y a que des Basques,
19:05il n'y a que des Espagnols. Et tant mieux, c'est ça la diversité.
19:09C'est comme disait Aimé Césaire, c'est en me regardant dans mon nombril, en étant dans
19:14mon particularisme que je suis universel. Moi, je ne veux pas rencontrer des citoyens du monde
19:18au Brésil, au Maroc, au Nigéria. Je veux voir des Nigérians.
19:21Vous voulez dire que vous ne voulez pas voir des clones qui se ressemblent tous ? Vous ne voulez
19:25pas voir 7 milliards de clones sur Terre ? Bien sûr que non. Quand je vais en Arabie
19:30Saoudite, je veux voir des musulmans qui font la prière. Quand je vais en Russie,
19:34je veux voir des Russes, je ne veux pas voir des Chinois.
19:36Ça, c'est très important parce que ce n'est pas juste pour le droit au dépaysement,
19:40c'est parce que nous avons une responsabilité en nous-mêmes. Nous avons un message,
19:45une sorte de software que nous portons. Nous, malheureusement, à l'école et ailleurs,
19:49on nous apprend à l'ignorer. Ce qui fait que nous passons à côté de nos vies,
19:52à part certains, certains génies ou certaines personnes qui découvrent leur vocation
19:57et ont une vie heureuse. Ce livre est un manuel de combat contre le malheur.
20:01Je dis qu'il est possible de rechercher le bonheur individuel et se rendre utile
20:05à son pays quand on se réconcilie avec soi-même, quand on s'assume.
20:09Nous sommes dans une époque identitaire. Qu'est-ce que c'est que le mouvement LGBT ?
20:13C'est un coming out. Les gens assument leur identité. Qu'est-ce que c'est qu'aujourd'hui
20:19le Erdogan ? C'est l'identité turque. Qu'est-ce que c'est que la Chine ?
20:24L'Empire Ottoman, oui.
20:27Oui, parce qu'on peut critiquer Erdogan. Je n'irai pas boire une bière avec lui,
20:31avec moi, je te résume. Quoique, il ne faut jamais cracher sur le feu.
20:34On ne sait jamais, on ne sait jamais.
20:37On fait la paix toujours avec ses ennemis, avec mes amis, c'est bon, la paix est faite.
20:43Mais il a raison de réveiller l'identité turque.
20:47Prenons l'exemple turc. J'adore Atatürk, je l'adore.
20:50Mustafa Kemal Atatürk, oui. Grand bonhomme.
20:55Juste un mot, c'est intéressant. Comment faire ? On vous entend bien sur les identités,
21:03vous avez bien compris que vous n'allez pas en Russie pour rencontrer un Saoudien,
21:07vous n'allez pas en Arabie Saoudite pour rencontrer un Chinois.
21:10Mais comment faire pour éviter ce qu'Amin Mahalouf appelait les identités fermées,
21:16ou les identités meurtrières, et avoir des identités justement comme vous,
21:20comme beaucoup d'autres, et heureusement ouvertes ?
21:23C'est-à-dire, on est conscient de ce qu'on est, on doit apprendre ce qu'on est,
21:27on doit devenir ce qu'on est, disait un certain Nietzsche,
21:32mais tout en n'étant pas dans la fermeture et dans l'étroitesse.
21:40Je pense que le seul chemin, c'est le chemin de l'honnêteté.
21:45L'honnêteté avec soi-même, c'est-à-dire savoir qui l'on est.
21:49Qui l'on est, ça veut dire savoir ses qualités, ses défauts.
21:53Une fois qu'on sait qui l'on est, déjà, on a moins l'ego, on a moins l'arrogance.
21:57On sait qu'on a des défauts, moi j'ai des défauts, j'ai des choses inavouables,
22:01nous tous, nous sommes tous comme ça.
22:02Une fois qu'on a compris ça, on ne voit plus dans l'autre le saint.
22:08Parce qu'aujourd'hui en France, on voit dans l'étranger un autre français
22:11qui parle arabe ou qui parle berbère, ou beul, ou...
22:14Non, les Français sont des Français, les Marocains sont des Marocains.
22:18Chacun a ses zones d'ombre qui ne sont pas les vôtres.
22:21Un Marocain a des zones d'ombre qui ne sont pas celles d'un Français.
22:24Parce qu'il y a eu un processus de civilisation qui est différent.
22:26Une fois que je sais ça, déjà, je me méfie.
22:30Le sentiment de base de l'être humain, c'est la méfiance.
22:33Je me méfie de l'étranger.
22:34Je me méfie de l'identité qui n'est pas la mienne.
22:36Je me méfie.
22:37La méfiance sauve la vie.
22:40Pourquoi on dit salam alaykoum en arabe ?
22:42Que la paix soit sur vous et en temps la main.
22:44On montre que j'ai pas le poignard.
22:47Oui, absolument.
22:48Et d'ailleurs, la main tendue montre que vous n'avez pas d'arme dans la main.
22:51Driss Ghali, on prend encore une petite pause juste pour respirer.
22:56On se prend peut-être un petit verre de boukha ou d'arak ou de ce qu'on veut.
23:00Et puis, on se retrouve tout de suite après ceci.
23:03A tout de suite.
23:05Et nous sommes toujours avec Driss Ghali pour son livre,
23:08L'identité d'abord.
23:10Effectivement, c'est pas mal de parler.
23:12C'est même plus que ça.
23:13C'est presque provocateur, quelque part, pour les âmes sensibles de parler d'identité.
23:18Et pourtant, et pourtant, il faut en parler.
23:21Mais alors, Driss Ghali, c'est vrai que vous mettez aussi en danger.
23:24C'est bien.
23:24Et vous mettez en tout cas, vous baissez la garde au bon sens du terme.
23:28C'est-à-dire que vous n'hésitez pas.
23:30Vous dites, je vais me faire des ennemis.
23:31Des ennemis n'exagérons pas, vous êtes sincères.
23:33Mais enfin, des gens qui ne vont pas apprécier.
23:35Et par exemple, je lirais un paragraphe de votre livre.
23:40Alors là, je me dis, voilà, Driss Ghali.
23:43C'est ce qu'il défend, Driss Ghali, la frustration sexuelle.
23:46Écoutez ce qu'il dit.
23:47Le meilleur ami des arts est la frustration sexuelle.
23:51Elle ne doit pas être massive, brutale et bestiale, comme c'est le cas dans les pays arabes.
23:56Elle doit être légère et réversible, mais présente quand même.
23:59Elle doit être palpable, mais pas extrême, au point de transpercer les entrailles des hommes.
24:06Rien de mieux pour atteindre le sublime que la sublimation du désir sexuel.
24:10Tu vois les chefs-d'œuvre européens du temps où le vieux continent était encore digne d'admiration ?
24:15Ils sont tous antérieurs à la libération sexuelle.
24:18Depuis 1968, nous n'avons bâti que des horreurs, comme Beaubourg, les hypermarchés Carrefour
24:24et des milliers d'europoints surmontés de cochons en pierre.
24:28Eh bien, dis donc, vous n'y allez pas de main morte.
24:29Les 68 ans, ils vont être contents.
24:32Dites-moi.
24:32– De toute façon, ils doivent nous demander pardon,
24:36vu les dégâts qu'ils ont causés pour leurs propres enfants et petits-enfants.
24:40Ce qui est devenu l'Occident.
24:42On en est à se faire tirer les oreilles par Erdogan,
24:44à se faire rançonner par Erdogan à qui nous versons des milliards d'euros.
24:48Nous en sommes même à nous faire rançonner maintenant par les autorités syriennes,
24:51c'est-à-dire Al-Qaïda.
24:52Madame Ursula von der Leyen va faire un chèque bientôt
24:57à un gars qui est recherché par Interpol pour éviter,
24:59s'il vous plaît Monsieur Joulani, ne nous envoyez pas vos migrants clandestins,
25:03ne nous refaites pas un bataclan.
25:06Les gars de 68, je les attends en tournant.
25:09Non, je vous remercie d'avoir pris ce passage
25:12parce que moi je traite de thèmes sérieux,
25:15mais sans me prendre au sérieux,
25:16parce que j'aime la France, j'aime l'être humain.
25:20Et en plus je ne brique aucun mandat politique,
25:23donc j'ai toute ma liberté de penser et de me faire critiquer.
25:28Sur la frustration sexuelle, moi je le vis ici,
25:30nous sommes au Brésil qui est le carnaval permanent,
25:34le sexe fait partie de l'identité de ce pays,
25:36c'est pas seulement ça, mais on est en plein dedans.
25:39Et je vois que, j'ai lu Freud aussi, Freud le disait aussi,
25:43je vois que l'être humain a besoin d'être provoqué par le bien.
25:51Le bien est très difficile.
25:52Il faut qu'on soit provoqué par le bien,
25:54il faut que nous ayons une énergie qui nous pousse vers le bien.
25:56Alors provoqué par le bien, ça veut dire quoi concrètement ?
25:59Pousser à faire le bien, parce que le bien n'a pas le dernier mot.
26:04Sinon nous n'aurions pas besoin de police,
26:06nous n'aurions pas besoin de tribunaux.
26:07Le bien n'a pas le dernier mot, c'est le mal.
26:09Parce que nous sommes fragiles, comme ça,
26:11c'est depuis la Bible, avec les Cayens, Adam, tout ça.
26:15Le bien moral et le bien esthétique,
26:17parce qu'il y a un lien entre ce qui est beau et ce qui est bien,
26:20ce qui est pur, ce qui est sain.
26:22Et notre tendance, c'est de ramper au niveau de la terre,
26:26au niveau de nos pulsions, au niveau de la facilité.
26:28Et quand on canalise un peu l'être humain,
26:33on le frustre un peu,
26:34pas comme dans les pays arabes ou les pays musulmans,
26:36je ne veux pas revenir à l'Inquisition,
26:38aux ceintures de châteauté.
26:39Ça, c'est de la torture généralisée.
26:42Mais quand l'être humain, on le gêne un peu,
26:46on oriente une partie de son énergie vitale vers l'art.
26:52La France était un pays ultra puissant.
26:54On faisait trembler le monde quand nous étions coincés.
26:58Juste l'excuse.
26:59Paris était la capitale du monde véritablement,
27:01la véritable ville lumière, véritablement, pas aujourd'hui.
27:04Dans les années 1910, 1920.
27:06Nous étions coincés.
27:10Léonard Da Vinci, il a fait ce qu'il a fait,
27:14entre autres, parce qu'il était empêché de vivre aujourd'hui.
27:18Aujourd'hui, il ne serait pas en train de créer.
27:22Il serait en train de vivre la vie dans les plaisirs.
27:24Vous reprenez un mot de Camus, un homme, ça s'empêche.
27:28Un homme, ça s'empêche.
27:29Et la douleur fait partie de notre condition humaine.
27:32Il faut se tromper ces Grecs et croire que nous allons avoir une vie que de plaisir.
27:37Malheureusement, nous sommes ici aussi dans une tragédie.
27:40Alors il ne faut pas, je dis que le bonheur, le malheur,
27:42il faut le prendre à dose homéopathique.
27:44Il ne faut pas exagérer contre les Arabes et les musulmans.
27:46Vous voyez le pauvre peuple afghan,
27:48mais je pourrais dire la même chose malgré les Arabes et les musulmans.
27:51Où les hommes, il n'y a pas que les femmes,
27:53les hommes sont torturés par une espèce de frustration sexuelle.
27:59On est en train de détruire notre jeunesse.
28:01Et c'est pour ça que nous avons le terrorisme et l'islamisme.
28:04Pour qu'un type, très sincèrement, qui a 20 ans aujourd'hui,
28:07renonce à l'odeur des femmes, ou toucher les cheveux d'une femme,
28:12pour aller s'immerger dans le désert irakien avec des mecs qui ne parlent même pas l'arabe,
28:18ce sont des Tchétchènes, des Ouzbèques, et aller se faire exploser
28:20pour un abruti de chiites iraniens.
28:23J'adore les chiites, je parle du régime, des ayatollahs.
28:26Pour un abruti de Daesh, il faut que ce type soit désespéré.
28:31Le monde arabe et musulman, j'inclue dedans le Pakistan,
28:34je ne suis pas que sur les arabes, fabrique, il détruit ces forces vives.
28:38Mais je dis qu'au Occident, avec notre sexualisation en outrance,
28:42nous avons découragé l'être humain de donner ce qu'il y a de meilleur.
28:47Parce que nous sommes faits pour lutter.
28:49Tout ce qui arrive facilement n'a plus de valeur.
28:51C'est pour ça peut-être que nos jeunes crachent sur l'Occident.
28:55Parce que finalement, quand à 15 ans vous avez fait le tour de la question,
28:59vous vous dites, qu'est-ce qu'il va me rester à vivre ?
29:01Au diable l'Occident, vive les BRICS, vive l'Afrique, au diable...
29:05Alors que l'Occident, on ne valorise que ce qui est difficile.
29:08– Bien sûr, vous voulez dire réinculquer le sens de l'effort,
29:12réinculquer cette espèce de sentiment
29:15qu'on ne se pose qu'en s'opposant, quelque part, le taquet, le mur.
29:21– Oui, les limites, mais pas des limites barbelées où on se déchire les...
29:27Je dis, il faut retrouver la nature humaine.
29:29Nous sommes aujourd'hui, nous sommes capables de programmer
29:33l'intelligence artificielle, très bien.
29:35Nous sommes capables de parler plusieurs langues.
29:38Mais nous ne parlons pas le langage de l'être humain, la nature humaine.
29:41L'être humain a des lois, et parmi ces lois,
29:45ce qu'a écrit mon ami François Baer, qui a écrit un livre sur le discernement,
29:49il m'a appris, il faut une butoire, il faut des limites pour l'être humain.
29:55Parce que sinon, nous nous dispersons, soit dans le fanatisme,
30:01soit dans les plaisirs, et nous ne faisons rien de bien.
30:04Nous sommes ici, nous avons une mission, nous avons une mission à accomplir.
30:07Une mère, élever ses enfants, c'est une mission.
30:10Un patron d'entreprise, un auteur, un journaliste comme vous, c'est informé.
30:15Mais nous avons besoin de rappels, c'est comme des vaccins.
30:20Sinon, notre nature, elle est fragile.
30:23Et ce n'est pas grave, Dieu nous a voulu comme ça.
30:26Oui, je comprends, vous demandez des piqûres de rappels, effectivement,
30:32et des piqûres de rappels très forts.
30:35Mais alors justement, vous parlez beaucoup,
30:37on va en parler peut-être après cette dernière petite pause.
30:41Beaucoup de choses à dire, Driss Ghali, c'est vrai qu'on pourrait passer des heures.
30:44En tout cas, vraiment, je conseille votre livre, je le recommande,
30:47parce que vous posez des questions.
30:49Et justement, question à tous, c'est aussi important,
30:53c'est le plus important que réponse à tous.
30:56Après cette petite pause, on va parler du parti unique, peut-être.
31:00C'est André Bercoff.
31:02Et nous sommes toujours avec Driss Ghali, l'identité d'abord,
31:05mais nous avons plusieurs personnes, Driss, qui nous appellent,
31:09notamment Jean-Marc de Narbonne.
31:12Bonjour Jean-Marc.
31:13Bonjour André, bonjour M. Ghali.
31:15Bonjour.
31:16Merci pour... Il faut qu'on se rencontre, M. Ghali,
31:19les gens comme vous, il faut qu'on se rencontre.
31:21Mais bien sûr que la vie est souffrante,
31:23si la vie est tragique, alors autant qu'elle soit une belle tragédie.
31:26Tout à fait.
31:27Parce que la souffrance, ça fait partie de la vie.
31:30Et aujourd'hui, on veut enlever ça, on veut faire autre chose.
31:34Mais non, la souffrance, vous avez souffert de dépression,
31:36moi j'ai souffert aussi de grave dépression,
31:37moi même j'ai fait quinze narcoses.
31:39On va me donner pour mort, j'ai ressuscité encore mieux qu'avant.
31:43Mais dans la vie, il faut être un combattant.
31:48Moi, quand j'ai un genou à perdre, on essaye de m'assassiner,
31:50je reviens encore plus fort.
31:53Non, non, je ne suis pas...
31:54C'est parce que c'est ma nature, André.
31:57C'est parce que c'est ma nature, je n'ai pas le choix,
31:59je suis né comme ça, donc je ne m'en remets pas.
32:01Et je ne m'en remettrai jamais.
32:05Je veux dire, c'est ça.
32:06Mais bien sûr que la propre révolution, elle commence par soi-même.
32:10Mais bien sûr, le voisin du voisin, c'est soi, André, M. Ghali, c'est soi.
32:13On dit toujours les autres, on attend toujours des autres.
32:16Mais dans un monde où tous les gens seraient bienveillants,
32:19même si les gens vous insultent ou demandent même un abruti,
32:22il va devenir un peu bienveillant.
32:25Il y a un effet de contamination, tout à fait.
32:27Mais exactement.
32:27Par contre, dans ce monde d'aujourd'hui où on est agressé de toutes parts,
32:31on devient soi-même.
32:32Je veux dire, de temps en temps, même moi, je me dis,
32:35attends, mais pourquoi j'ai...
32:36Non, calme-toi.
32:37Ce n'est pas parce que les gens sont agressifs qu'il faut que tu le devines.
32:41Et c'est vrai qu'il faut faire attention de ne pas tomber dans ce piège-là.
32:45Donc la révolution, c'est soi-même.
32:47— Continuons à écouter André.
32:50M. Ghali, je vous connais de temps en temps.
32:52Il y a mes coordonnées, si vous voulez.
32:54Moi, j'aime bien me dire...
32:55— On les transmettra, Jean-Marc.
32:56On va les transmettre à André Ghali.
32:58On va les transmettre.
32:59— J'ai pas habité au Brésil, mais j'ai habité au Venezuela.
33:02Et ça fait du bien d'habiter dans des pays qui se disent, entre guillemets,
33:06des fausses démocraties, mais où la liberté de chacun, par contre,
33:10est beaucoup plus respectée qu'ici,
33:12et où il n'y a pas ces lois ridicules et tous ces interdits.
33:15Et les gens vivent mieux.
33:17C'est pas la richesse.
33:18C'est pas le PIB d'un pays qui fait le bonheur.
33:20Bien au contraire, je veux dire.
33:22— Brice Ghali, que répond-on ?
33:25— Alors vous êtes le frère auquel j'ai parlé quand j'ai fait ce livre.
33:30Le frère et la sœur.
33:31Et d'ailleurs, ce qui s'adresse aux Français,
33:32à l'humanité entière, sans aucune prétention de ma part,
33:36la souffrance fait partie de nous.
33:37Elle ne nous résume pas.
33:38Et vous l'avez compris, et je le dis juste pour les autres auditeurs,
33:41attention à la tragédie.
33:42Elle est magnifique.
33:43C'est une drogue.
33:44On peut… La mort est charmante.
33:47C'est la veuve noire.
33:48Attention, il ne faut pas trop pratiquer la tragédie, la dépression.
33:52Il faut essayer de s'en éloigner, mais d'apprendre des leçons.
33:57Il faut sortir des difficultés avec des leçons.
34:00La Révolution commence par soi-même.
34:01On n'a rien inventé, le collègue de Narbonne et moi-même.
34:04Que font les religions ?
34:06Elles s'occupent de l'individu.
34:07Elles s'en fichent du régime politique.
34:09C'est bien après.
34:12Jésus n'était pas un homme politique parce que c'était un homme sage.
34:16Il s'est occupé des cœurs et des esprits.
34:18La politique vient après.
34:19Constantin s'est converti après ce qui était devant le fait accompli.
34:23Que voulons-nous faire aujourd'hui ?
34:25Nous voulons changer, reconvertir Thierry Breton à l'amour de la France.
34:28J'exagère un peu parce qu'il était mon patron dans une autre vie.
34:32C'est un grand monsieur.
34:34Malheureusement, il n'est pas fait pour ce qu'il fait aujourd'hui.
34:35C'est un technocrate.
34:36Nous n'avons pas besoin de prophètes aujourd'hui, de leaders.
34:41Mais chacun a ses qualités et ses défauts.
34:44– Driss, je voudrais qu'on revienne justement parce que ça fait partie de…
34:49Driss Ghali, ça fait partie de…
34:51Qu'est-ce que vous appelez, parce que vous parlez souvent dans votre livre,
34:53du parti unique.
34:54C'est quoi ce parti unique ?
34:56Alors, ce n'est pas un parti politique.
34:57On l'a bien compris, mais c'est quoi ?
34:59– Oui, mon livre est un livre de développement personnel à portée politique.
35:03Et là, à la fin…
35:04– Mais pas de coaching.
35:06Vous n'êtes pas un coach.
35:06– Non, sinon je serais riche.
35:11Sinon, je ne vivrais pas dans un pays du tiers monde.
35:14Je vivrais à Paris ou même à Genève, en Europe, en France-Puisse.
35:18Non, je paie le prix de mes convictions.
35:22Avec tout le respect que j'ai pour les coachs,
35:23il n'y a pas que des charlatans, attention.
35:24– Ah, bien sûr.
35:26– Le parti unique, c'est l'alliance entre les entreprises,
35:32surtout les grandes entreprises, et le pouvoir.
35:38C'est-à-dire ce discours unique, totalitaire, dans le sens où il est partout.
35:45Vous prenez le bus ou le métro, on vous dit diversité, inclusion.
35:48Vous voyez un noir magnifique avec une blonde magnifique qui font des gosses.
35:52Vous arrivez à l'entreprise, on vous dit, attention, moi, défier TLGBT.
35:55Vous allez déjeuner au réfectoire d'entreprise,
35:58on vous dit, attention, ici halal, ici vegan.
36:01Vous sortez, vous lisez votre journal, on vous dit, attention au féminisme,
36:05les hommes sont toxiques, attention à être un homme.
36:07Être un homme est un péché, c'est dangereux.
36:09Et en fait, vous vous retrouvez encerré dans une espèce de bulle qui est le parti unique.
36:17Alors, les deux gauches de droite, ce n'est pas important, ils pensent tous pareil.
36:20– Vous dites, c'est la doxa, le métaverse qui vous enferme dans des bulles,
36:24dans des grilles, dans des chaînes quand même,
36:26même s'elles ne sont pas des chaînes de prison, mais quand même.
36:29– Bien sûr, mais c'est une prison très agréable.
36:32Et nous rebouclons sur la liberté sexuelle, très sincèrement.
36:35Nous vivons une époque merveilleuse.
36:36Moi, je peux ouvrir, si ma femme m'entend, elle me tue.
36:38Mais j'ouvre ici le téléphone, je mets Tinder, je trouve une nana.
36:45De quoi se plaint le peuple ?
36:48Et moi, je viens et je dis qu'il y a une dictature du parti unique.
36:50Mais le parti unique des entreprises,
36:53M. Breton, M. Macron rigolent, même sur Alim.
36:56Vous avez la liberté de trouver une femme.
36:57Vous savez ce que c'est que ça ?
36:58Tinder ou OnlyFans, c'est une révolution anthropologique.
37:03Jamais l'homme, le mâle, n'a eu accès au sexe aussi facilement.
37:06Donc c'est une prison dorée.
37:10C'est pour ça que nous n'arrivons pas à nous…
37:11Qui va faire la révolution contre le système politique, économique
37:15qui fait OnlyFans ?
37:16Il faut vraiment être malade.
37:18Et nous avons besoin aujourd'hui de ces gens un peu timbrés
37:22pour dire ce que je dis.
37:23Attention.
37:24– Oui, mais vous avez vu, Andris Ghali,
37:25que ça commence un peu partout,
37:27pas seulement aux Etats-Unis et ailleurs,
37:28que le wokisme commence à rencontrer des résistances pas négligeables.
37:33– C'est la résistance de l'identité.
37:35L'identité, c'est la vérité qu'on ne peut pas…
37:39On peut s'enivrer, on peut être bourré pendant quelque temps.
37:44Mais à un moment donné, la vérité, elle revient.
37:46Les Américains, ils sont en train de redécouvrir ce qu'ils sont.
37:48Un peuple de puissance.
37:50C'est un peuple impérialiste.
37:51J'adore les Etats-Unis.
37:53Oui, j'adore les Etats-Unis.
37:54Mais ils ont quand même fait le génie des Indiens.
37:56C'est un peuple qui a une…
37:58Ce sont des impérialistes, ils ont fait la doctrine Monroe.
38:00– L'énergie, l'énergie.
38:02– L'énergie, voilà, c'est un peuple d'énergie.
38:04Et l'énergie, c'est le contraire du wokisme,
38:06qui est une idéologie de la mort.
38:08On ne peut pas se mentir à soi-même et prospérer dans la vie.
38:14On ne peut pas créer la zizanie entre les hommes et les femmes
38:17et faire la puissance.
38:18Les Américains l'ont compris, ils ont voté train.
38:19Donc, ce que j'appelle vraiment dans ce livre,
38:27c'est de dire le parti unique, c'est-à-dire les entreprises.
38:30Et là, je suis assez innovateur.
38:32Parce que l'État, au fond, tout le monde a compris.
38:35Mais attention, vous voyez le ralliement de Zuckerberg.
38:38– Oui, bien sûr.
38:39Non, mais l'État profond, on a bien compris, c'est les entreprises.
38:42Enfin, il faut le dire quelque part, rapidement,
38:44c'est le capitalisme d'État et le capitalisme de connivence.
38:48C'est ça.
38:49C'est le même milieu, quoi.
38:50C'est le même milieu.
38:51– C'est le même milieu et qui se sont arrogés le droit,
38:54comme si nous étions du bétail ou des esclaves, de nous rééduquer.
38:58Mais qui est M. Zuckerberg pour me rééduquer ?
39:02Qui est-il ?
39:05Je suis souverain.
39:06Mais pour que moi, je dise dans l'Israélite que je suis souverain,
39:08il faut que je sois un honnête homme.
39:10Et là, je reconvoque la grande tradition française.
39:12L'honnête homme, un type qui lit, qui prend des notes,
39:15qui a son carnet, qui lit Wikipédia, qui lit Musk,
39:19qui écoute Berkhoff, qui écoute Léa Salamé,
39:21et qui fait, vous voyez que je suis très occupé.
39:23– Oui, c'est bien.
39:24J'aime votre éclectisme, c'est bien drisse.
39:27– Et qui écoute même Al Jazeera, il faut écouter tout.
39:29– Oui, oui, bien sûr.
39:30– Voilà, il ne faut pas passer notre vie à excommunier les gens.
39:35Parce que le faible est agressif.
39:38Le faible, je vais encore me faire plein d'amis,
39:40le faible habite France Inter et excommunie tous les discours
39:43qui ne sont pas droits de l'autre.
39:44Le type qui est fort, il écoute.
39:45Le type qui est fort, il reste sur X.
39:47Moi, je salue M. Benjamin Haddad,
39:49même s'il pense le contraire de ce que je pense,
39:53qui reste sur X.
39:54Parce que quand on est fort, on écoute l'autre.
39:57– Voilà, donc apprenez, apprenez.
39:59La force, elle est en chacun.
40:02Let the force be with you, que la force soit en vous.
40:05Merci Dris Ghali.
40:06Écoutez, lisez ce livre, il vous ouvrira.

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