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Lundi 20 janvier 2025, SMART BOURSE reçoit Raphaël Thuin (Directeur des stratégies de marchés de capitaux, Tikehau Capital) , Eric Bertrand (Directeur des Gestions, Ofi Invest Asset Management) et Alain Pitous (Senior Advisor ESG)

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00:003 invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché. Raphaël
00:13Thuin est avec nous, le responsable des stratégies de marché de capitaux de TKO Capital. Bonsoir
00:17Raphaël. Eric Bertrand nous accompagne également, directeur de gestion d'OFI Invest Asset Management.
00:23Bonsoir Eric. Bonsoir. Et Alain Pitous à nos côtés également, senior advisor ESG.
00:27Bonsoir Alain. Bonsoir. Merci d'être là messieurs, ravi de vous retrouver tous les trois. C'est donc
00:31le jour d'investiture de Donald Trump. Raphaël, qu'est-ce qu'on attend de ce day one, en tout cas
00:36des premières décisions, des premières mesures, des premiers décrets qui vont être signés par
00:41Donald Trump ? Quelles sont les réponses que vous attendez aux questions que vous vous posez,
00:46j'imagine encore aujourd'hui, avec l'entrée en fonction de Donald Trump pour ce deuxième mandat ?
00:52Énormément de questions, vous avez raison de le dire, on aura un certain nombre de réponses ou pas d'ailleurs,
00:57mais le président Trump, dorénavant président Trump, a annoncé un rythme très accéléré pour
01:03son entrée en fonction, beaucoup de décrets présidentiels à attendre, un capital politique
01:08qui est gigantesque, en tout cas pour l'instant. Depuis son élection, on l'a vu, il a eu plusieurs
01:14victoires politiques, de nomination de son cabinet, on peut parler de victoire politique aussi quand
01:19on regarde les ralliements à sa cause, y compris dans le monde corporate aux Etats-Unis, on va parler
01:24peut-être de Gaza aussi, pour lequel une partie du crédit lui est due, donc il y a un vrai élan
01:29trumpien aujourd'hui aux Etats-Unis, et donc c'est sur cette dynamique-là qu'il va pouvoir surfer,
01:34peut-être, avec des décrets, il veut agir vite, il l'a dit, un capital politique qu'il veut consommer
01:39maintenant, et sur des thématiques, alors qu'on croit deviner, c'est vrai qu'il a une contrainte
01:45constitutionnelle, dirons-nous, vis-à-vis de certaines thématiques plus que d'autres, on sait que par exemple
01:50sur l'immigration, sur les droits de douane, il a davantage de latitude à agir, là où sur la fiscalité,
01:56la dérèglementation, il va avoir besoin du Congrès, donc s'il doit aller vite, on peut imaginer que ça sera
02:01sur ces thématiques-là, donc les droits de douane, la Chine, le Mexique, le Canada sont clairement au menu
02:09de l'ogre Trump, dans quel ordre on verra, avec quelle intensité, quelle sévérité, ça reste encore à découvrir
02:16dans les jours qui viennent, Pauline Grattel parlait d'un article du Wall Street Journal qui semblait un petit peu
02:21tempérer les inquiétudes, on verra, mais effectivement, clairement, il est dans son mandat, et on s'attend à des annonces
02:28fortes dans les jours qui viennent, et puis sur l'immigration aussi, on a des articles de presse qui parlent de raids,
02:34d'expulsions, en particulier dans ces villes démocrates, refuges, qui accueillent beaucoup d'immigrants illégaux,
02:41la thématique immigration, pour le candidat Trump, c'était une thématique clé pour son électorat, il doit agir,
02:47il considère qu'il est dans son mandat à agir, et dans ces conditions, on s'attend aussi à des grandes annonces,
02:53des grands coups de force, donc une première semaine qui sera probablement très chargée.
02:57– Oui, effectivement, on comprend qu'il y a une idée de séquence qui va être sans doute importante à suivre,
03:02Eric, est-ce que vous êtes d'accord avec ça ? Alors c'est vrai que le papier du Wall Street Journal,
03:06on verra ce qu'il en est, à travers les premiers décrets, il veut signer une centaine de décrets,
03:09je crois, dans ses premiers jours d'installation à la Maison-Blanche, mais on comprend par exemple
03:13que la politique tarifaire va peut-être justifier un moment de réflexion ou d'évaluation avant d'en venir peut-être aux actes,
03:22quand il y a encore quelques semaines ou quelques mois, on se disait que les premières exécutives order qu'il allait signer,
03:26c'était tarif pour tous et chacun pour soi, et finalement on voit que la séquence peut aussi s'adapter à la situation.
03:34– Alors il y a un point qui est intéressant quand on regarde Trump sur la grande longueur,
03:38si on regarde tout ce que dit Trump depuis 20 ans, alors au début c'était dans des sitcoms,
03:42maintenant c'est à la Maison-Blanche, mesure le chemin parcouru, il y a deux totems qui sont très importants pour lui,
03:50il veut faire des affaires et il veut gagner de l'argent aux Etats-Unis, qu'est-ce qui n'est pas bon pour les affaires,
03:54c'est la guerre et c'est une forme de protectionnisme, j'ai pas envie de trop concurrencer, donc ça c'est ses racines profondes.
04:02Après il faut se faire élire, il a bien senti que les thématiques d'immigration et de régulation étaient porteuses,
04:10dans le sillage d'une régulation, dans le sillage d'une fin d'inflation qu'on doit pourtant mettre au crédit de Biden et de la Fed,
04:17c'est vrai que dans son Art of Deal, puisque il en est l'auteur, les droits de douane n'apparaissent plus aujourd'hui comme un totem
04:26qui va vendre à l'américain moyen qui s'inquiète du prix des oeufs, mais comme des outils de négociation sur d'autres tables et sur d'autres terrains.
04:34Il y a donc fort à parier qu'effectivement, déjà on était passé de 60% à 10% et 25%, j'en rappelle il y a déjà eu une première décrune,
04:41il y a fort à parier qu'il va mettre des choses sur la table mais va prendre son temps pour les négocier,
04:46on va reprendre la séquence de 2018-2019 où il y avait eu beaucoup de négociations, tout ne s'était pas fait en un jour et plein de choses avaient été négociées
04:52avant que finalement pas tout se fasse arriver.
04:54Je me souviens, il y avait le phase 1 deal avec la Chine, le deal de phase 1, c'était les produits agricoles, c'était plein de choses comme ça.
04:59Il y a eu le prix de la vie poste, etc.
05:00Et il sait que ça ce n'est pas forcément très très bon pour le business, donc il va faire des choses mais ça va être des outils de négociation pour influer sur d'autres sujets
05:07et donc on peut attendre que là il y ait des choses assez simples qui soient assez pro-business et assez emblématiques.
05:13Sur l'immigration, le sujet il est social mais du point de vue des marchés financiers, c'est le risque de ne plus assez avoir de force de travail pour porter un emploi américain
05:23qui reste tendu et si on enlève des travailleurs, la croissance, son potentiel il diminuera forcément.
05:28Il y aura sûrement de l'emblématique, de là à ce qu'il y ait vraiment du structurel lourd, ça va prendre sans doute un peu plus de temps ne serait-ce que pratiquement.
05:36Il y aura sûrement des incantations sur la dérégulation, on peut assez rapidement ouvrir des vannes qualitatives.
05:43Et ça a été très brillamment évoqué, il y a tout un tas de sujets, il aura besoin du congrès pour que ça soit nourri des faits.
05:51Et donc là on va vraiment rentrer pour moi dans cette phase où on passe d'énormément de promesses à du concret avec quelqu'un qui est quand même tenu par son parti.
06:00Il faut bien voir que la tech a fait dans le sillage d'Elon Musk un u-turn assez impressionnant.
06:07Il y a un certain nombre d'entreprises qui ont envie de croire dans Corporate America, il ne faut pas que ce qu'ils donnent d'une main ils le reprennent de l'autre.
06:17Il est quand même très centré sur la croissance, l'emploi aux Etats-Unis.
06:21Il ne faut pas que l'inflation vienne jouer le perturbateur, c'est aussi l'inflation qui l'a fait élire dans la perception des votants sous Biden.
06:28Donc on va rentrer dans la phase des faits et on a acheté beaucoup de rumeurs.
06:32Donc maintenant je pense que dans les mois qui viennent on va avoir une volatilité qui risque peut-être un peu de décevoir mais c'est peut-être déjà un peu dans les cours sur Trump.
06:41On va surtout regarder les résultats de l'économie, de la croissance, les résultats des entreprises.
06:45Donc certainement de la volatilité et un début de désenchantement sûrement de l'ère Trump.
06:52On peut imaginer que le marché se mette à détricoter au moins en partie ce qu'on a appelé les Trump Trades des dernières semaines et des derniers mois.
07:03Alors sur certains secteurs sans doute plus que d'autres parce que sur l'énergie, aller très rapidement ouvrir des vannes environnementales pour permettre de drill baby drill,
07:11si j'ai bien suivi les meetings de campagne, ça peut porter sur certains secteurs, en détriment de la planète hélas.
07:19Mais effectivement une sorte peut-être de désenchantement à venir mais il faut bien voir que l'enchantement avait produit comme corollaire de l'inflation, de la Fed, d'un disant américain 4,80.
07:32Comme dans l'ascension, il va falloir voir maintenant la séquence qu'il va produire mais qui ne sera peut-être pas aussi caricaturale que ce qu'a été sa campagne et sans doute plus orientée business à mon avis.
07:44Bon, un des mouvements du jour c'est quand même la baisse du dollar, une baisse de plus de 1% du dollar face à un ensemble de devises.
07:51Alors je ne sais pas, on verra ce qu'il en est du papier du Wall Street Journal s'il se retrouve confirmé ou infirmé mais en tout cas ça montre la sensibilité du marché sur cette question des tarifs douaniers par exemple.
08:01Alain sur Trump.
08:01En fait, bon je n'ai rien à dire de plus que ce qu'on dit Raphaël Héry qui était très bien dit, je ne pourrais pas faire mieux.
08:07Mais moi j'essaie de me concentrer sur ce qui peut se passer en bourse et les marqueurs qui pourraient faire bouger cette bourse dans les semaines qui viennent parce qu'il va y avoir beaucoup de bruit.
08:16C'est quelque chose dont on est à peu près sûr et on a parfois du mal à distinguer ce qui est politique américaine, l'histoire des transgenres, l'immigration qui est quand même un peu un sujet américain malgré tout même si ça peut avoir un effet sur l'emploi comme le disait Eric.
08:30Il y a des choses qui sont très nettement très positives pour les marchés boursiers, la baisse de la fiscalité pour les entreprises, ça c'est quand même quelque chose on n'entend plus parler mais c'est quand même un fait énorme parce que ça a un impact direct sur les résultats donc ça c'est quand même plutôt bon.
08:45Il y a là des réglementations essentiellement pour le monde bancaire, après ça peut avoir des conséquences sur le crédit, ça peut avoir des conséquences sur plein de choses mais à court terme c'est plutôt vécu comme quelque chose de plutôt positif.
08:57Et puis les deux marqueurs forts ce sera les taux, la tête des taux et le niveau du dollar qui vont, parce qu'on le voit déjà avec une petite baisse du dollar la flambée qu'on a eu depuis 2-3 jours sur les marchés boursiers.
09:10On a vu la même répétition il y a deux semaines pareil sur un article de presse qui parlait de tarifs un peu ciblés sur des secteurs stratégiques, on avait vu tout de suite la réaction du reste du monde face à ce genre de nouvelles.
09:22Là il y a vraiment, ça serait un marqueur fort pour les pays émergents, pour la Chine, pour l'Europe même si ça pouvait se calmer sur les devises ça fait quand même un appel d'air qui est extrêmement important.
09:32Il y a ça et puis on peut avoir aussi un petit quelque chose de très positif pour l'Europe ce serait si jamais il y avait une résolution à peu près dans l'ordre de la crise ukrainienne.
09:44Je n'ai pas d'avis là-dessus, enfin je ne peux pas le donner ici aujourd'hui mais il est peut-être pas forcément celui que vous croyez.
09:50On parle d'avis qui reste dans l'univers de l'investissement, c'est le périmètre.
09:55Ça pourrait se résoudre et ça pourrait être assez positif pour les marchés même si ça serait peut-être pas très bon pour les valeurs de défense pendant quelques semaines.
10:03Et puis il y a quelque chose qui finit par nous concerner aussi, aujourd'hui C'est journée qui a annoncé quand même qu'on allait probablement mettre un terme à la CSRD, c'est quand même un truc...
10:14On parle de Stéphane C'est journée, c'est ça ? D'accord, il faut préciser peut-être. Oui, oui, parce que C'est journée, oui d'accord.
10:19Ok, Stéphane C'est journée, qui est, rappelez-nous, pardon, à l'armée.
10:24C'est celui qui a remplacé Breton pour faire simple.
10:26Oui c'est ça, il est commissaire européen aujourd'hui, oui c'est ça, pardon, ça bouge tellement vite aussi de ce côté-là, d'accord.
10:32Quelques fois, Breton est resté quand même un moment proche, et donc là aussi il pourrait y avoir quelques changements qui peut-être donneraient un peu de visibilité à certains industriels.
10:42Imaginons qu'on repousse aussi l'histoire des voitures électriques, on se retrouverait avec un contexte européen qui serait peut-être un peu différent.
10:49Là aussi, je ne prêche pas pour ma paroisse, c'est quelque chose qui est...
10:52Oui mais en fait, moi ça m'intéresse, comment vous jugez ça ?
10:58Si l'Europe effectivement mettait un peu d'eau dans son vin pour s'adapter à une réalité ESG-Trumpiste,
11:06où il ne s'est pas trop s'écarté de la volonté Trumpiste, c'est bien, c'est pas bien en termes de business, en termes d'investissement ?
11:14En fait, si vous voulez, ce qui est en train de se passer, moi je pense que ça fait quelque chose qui vient depuis une quinzaine de mois à peu près,
11:21l'évolution autour de l'ESG qui change d'un univers de data assez difficile à quantifier, qualifier clairement,
11:30à quelque chose qui sera plus à l'anglo-saxonne, c'est-à-dire qu'on a peut-être moins d'ambition, mais sur des données...
11:35Plus objectives, plus tangibles, d'accord.
11:38Et on vient sur quelque chose qui est aussi la réalité, c'est qu'est-ce qui nous préoccupe aujourd'hui ? C'est la décarbonation.
11:44Et c'est ça l'enjeu aujourd'hui des investissements, même aux États-Unis, des investissements qui sont faits dans ce segment-là.
11:51Donc tout ça, c'est un contexte qui peut libérer un peu d'investissement pour aller sur les marchés de manière peut-être un peu philosophiquement moins sympathique.
12:01L'ESG, c'est quelque chose qui est... J'emploie le passé, parce que je pense que cette ESG va évoluer assez fortement pour revenir vers quelque chose qui est plus à l'américaine.
12:10Parce que si vous regardez, l'endroit où il y a le plus d'investissements verts, c'est le Texas. C'est paradoxal, mais c'est quand même comme ça.
12:16Donc voilà, on va, je pense, vers ça. Donc tout ce contexte fait que... Vous savez, on est sur beaucoup de segments, sur des endroits...
12:25Regardez la dette émergente, l'émergent, les values, les small caps. Ce sont des endroits où on est vraiment très très très loin en termes de sous-valorisation.
12:34On cherche le driver. C'est peut-être un peu d'ouverture, de changement de réglementation qui fait ce détonateur, et avec une baisse du dollar, que je ne vois pas aujourd'hui, mais pourquoi pas.
12:45— Aujourd'hui, on la voit, en l'occurrence. Mais vous la voyez pas se prolonger, j'entends. — Oui, aujourd'hui, globalement. Ça fait un moment qu'il y a des tensions sur le dollar. Voilà.
12:50Donc tout ça pour dire que c'est peut-être le moment où il peut y avoir un changement. Et on le voit, d'ailleurs. L'Europe surperforme depuis quelques jours. C'est le moment.
12:57— Et même en dollars, puisque l'euro est en train de remonter face au dollar. — Le moment européen. Bon, maintenant. — Ça m'intéresse. Et puis c'est un thème que vous exploitez sur le plan de l'investissement en profondeur chez Tickeo, Raphaël.
13:09L'idée d'une réponse de l'Europe, ou en tout cas d'une réaction, d'une adaptation de l'Europe à des choix de politique publique américains sous l'ère Trump, alors sur le plan ESG ou de la transition, sur le plan de la défense aussi.
13:24Ça peut être des implications bénéfiques pour nous en Europe ? — En tout cas, on peut imaginer qu'effectivement, face au mur, une nouvelle fois, l'Europe sache se ressaisir.
13:33On commence à voir le début d'une construction de consensus autour de certaines de ces thématiques. La compétitivité en est une. Et le rapport Draghi a beaucoup aidé, beaucoup allé dans ce sens.
13:43La transition énergétique, il y a aussi un consensus politique pour l'accompagner en Europe, la renforcer. On peut parler dans une certaine mesure d'une défense commune aussi.
13:53On peut parler de l'union des marchés de capitaux. Dans le brouhaha actuel, l'instabilité politique qui nous caractérise et qui, j'espère, n'est pas amenée à perdurer pour toujours...
14:01— Il y a des boussoles, quand même. — Il y a des boussoles. D'ailleurs, à travers aussi un couple franco-allemand qui aussi trouve matière à converger.
14:09Donc on peut imaginer qu'une fois que cette séquence politique instable se dissipe, on puisse continuer à converger sur ces grandes matières de consensus.
14:18Donc ça, ça nous intéresse. C'est clairement une thématique d'investissement sur la défense. On a des très belles entreprises européennes, très sous-cotées,
14:27traditionnellement moitié moins chères en valorisation que leurs équivalentes américaines. On a envie de regarder ce qui se passe.
14:34— Et un cessez-le-feu qui serait mis en place, imposé par Donald Trump, alors pas pour day one – on comprend – entre la Russie et l'Ukraine,
14:41mais peut-être dans les prochains mois, ça ne devrait pas logiquement être si pénalisant pour ce secteur de la défense en Europe qui est en train de connaître
14:50une forme d'éveil ou de réveil boursier qu'on n'imaginait pas il y a encore quelques années ?
14:56— Non. On considère que là, on est sur une méga-tendance long terme qui va bien au-delà de cette dimension ukrainienne, à savoir que pour des entreprises
15:03comme Rheinmetall, Dassault, Thalès, Airbus, Safran, on est sur des problématiques de capacité de production plutôt que des problématiques de demande.
15:12Les carnets d'ordre sont pleins sur les années à venir. Et aujourd'hui, c'est plus faire face à cette capacité de production, l'augmenter.
15:21On a vu effectivement des valeurs qui sont très décotées, qui ont certes rebondi sur les mois précédents, mais qui partaient d'une base très basse.
15:30Elles ont été les mal-aimées des marchés pendant plusieurs années, en particulier à travers cette vague ESG qui les a pénalisées.
15:37Donc aujourd'hui, vous avez des valeurs qui sont pas très chères sur lesquelles on peut avoir des perspectives de croissance des bénéfices,
15:42encore une fois, des carnets d'ordre très importants, et de re-rating des valorisations, à savoir un renchérissement des niveaux de valeurs
15:49du fait qu'elles sont aujourd'hui très peu chères. Donc ça attire l'œil. Et effectivement, quand vous parlez à ces entreprises, Rheinmetall,
15:55aujourd'hui, c'est des carnets de commandes à rallonge. L'OTAN préconise entre 30 et 60 jours de munitions pour les pays membres dans un scénario
16:03de guerre à haute intensité. La moyenne en Europe, c'est 3 jours. Quand vous parlez du rafale, on connaît les carnets d'ordre.
16:10On est vraiment sur une thématique d'augmenter les productions. Airbus aussi n'a pas de problème de demande. Donc vous voyez qu'on est vraiment
16:17manifestement sur des perspectives de croissance des bénéfices. Donc plus de bénéfices et des perspectives de renchérissement en termes de valorisation,
16:25c'est souvent un cocktail intéressant pour l'investisseur long terme. — Et sur la partie transition, là, je rebondis un peu sur ce que disait Alain.
16:32Il faut quand même envisager une modification des règles. L'exemple de l'arrêt du véhicule thermique, effectivement, est assez emblématique
16:39et cristallise beaucoup de... — Voilà. Peut-être pas l'arrêt, mais disons un décalage sur les obligations. — Ouais. Je sais pas. C'était le bâtier du FT
16:45ce week-end qui nous dit que si on maintient les amendes qui devraient être payées par les constructeurs, rassembleurs, automobiles européens l'an prochain
16:54pour chaque dépassement de grammes de CO2 émis par chaque véhicule, va falloir qu'on se mette à acheter des crédits biocarbones à BYD.
17:03Non mais c'est ça. C'est ce à quoi pourrait conduire la réglementation européenne dès l'an prochain. Acheter pour des millions de dollars ou de yuans
17:12ou de je ne sais quoi des crédits carbone à BYD. — Oui. — Bon. D'accord. — On est persuadés que ça reste une thématique d'investissement,
17:22la transition énergétique incontournable. On investit beaucoup. Vous nous connaissez dessus. On a plus de 3 milliards de fonds impact.
17:29On a des fonds de private equity sur l'agriculture régénératrice, sur la transition énergétique. Et clairement, aujourd'hui, quand vous regardez
17:37les entreprises une à une, cette dimension capacité de s'adapter dans un monde qui change et à embrasser cette transition énergétique
17:46est un facteur de performance. Il faut savoir ce qui se passe en Californie aujourd'hui sur les assureurs, quand on fait de l'immobilier.
17:52Voilà. C'est vraiment une thématique qui est incontournable. Le fait est en revanche qu'il y a eu un désenchantement, en particulier de beaucoup de clients
18:01qui considèrent qu'ils ont été déçus, qui ne comprennent plus de quoi ils en retournent, qui ne comprennent plus la régulation.
18:07Donc une thématique long terme, oui. Mais aujourd'hui, on a une crise de croissance, peut-être, un point de maturité à atteindre
18:13dans laquelle l'industrie n'est pas encore vraiment complètement plongée. — Très intéressant. Super sujet, ça. Éric.
18:19— Il y a 2 points qui sont très importants. Je remandis sur les propos de Raphaël. Comme d'habitude, on a emmené le balancier trop loin.
18:28C'est-à-dire qu'on se rend compte que dans la finance responsable, il y a une responsabilité environnementale, sociétale, gouvernante,
18:36mais aussi une responsabilité fiduciaire. Et on a oublié un peu le fiduciaire. Et la réglementation s'est empilée et est allée trop loin.
18:44C'est-à-dire que maintenant, quand vous prenez ces SRD, SFDR, les labels V3, les catégories, le ESMA fund naming,
18:51à la fin, j'achète quoi dans mon portefeuille ? Et est-ce qu'on parle encore de PERF ? Premier point.
18:55Le deuxième point, c'est qu'après une très belle séquence post-Covid sur les valeurs promues par l'ESG, sortie de Covid, guerre en Ukraine,
19:04énergie, défense, il y a eu un atterrissage au global du facteur ESG qui a coûté en PERF. Derrière, pour terminer l'équation,
19:13on a un momentum de step back qu'on voit très bien aux États-Unis, où l'ESG était devenu un combat politique plus qu'une réalité environnementale.
19:22C'est là où je voulais en arriver, du point de vue du risque. Et c'est vrai que revenir un peu à la raison est tout à fait sain, mais je partage complètement ce qui vient d'être dit.
19:34Chez nous, on va avoir des fonds sur l'océan, sur la méthanisation, sur des valeurs qui portent beaucoup plus de risques parce qu'elles ne sont pas suffisamment adaptées à ce qui va arriver.
19:45Ça ne veut pas dire pour autant qu'il faut oublier la performance sur la partie longue des portefeuilles. Alors certes, on va avoir un BlackRock qui sort de la NZAO, la Fed qui sort du groupe...
19:54— Toutes les alliances net zéro, bancaires, AssetToner, etc. Même la Fed sort des alliances, des institutions net zéro.
20:01— Mais globalement, les gens continuent de travailler dessus. Moi, je vous poserais un peu à ça. Les actueurs britanniques, qui ne sont pas vraiment les plus comiques du monde,
20:08viennent de sortir un papier qui est assez intéressant, expliquant qu'on ne mesure pas aujourd'hui assez dans la prise de risque les interconnexions avec un risque de coagulation des différents risques qui nous arrivent.
20:18Et ça, c'est du point de vue financier, risque. Et à mon avis, je pense que ça, c'est la raison. Ça milite pour des investissements responsables mesurés où on embarque des risques.
20:29Mais très clairement, ça ne veut pas dire qu'il faut complètement sortir de ce secteur-là.
20:33Mais même avec Trump, l'idée, c'est pas d'abandonner l'USG. C'est une adaptation de la pratique USG. C'est ça qu'il faut décrire.
20:42Éric, il n'y a pas de capitulation sur l'idée de la décarbonation, l'idée de la transition, des transitions, etc. Il n'y a pas de...
20:50Parce que le discours de Trump enfonce, ou porte en tout cas, l'estocade vraiment directement sur ces sujets-là.
20:58L'électrique, les éoliennes, c'est destructeur. L'électrique, on va arrêter, etc.
21:03Évidemment, le premier fabricant de panneaux solaires or chinois, c'est un Américain, c'est First Solar.
21:08Le Texas, tout gavet de pétrole qu'il est, c'est le premier producteur et générateur d'énergie renouvelable aujourd'hui aux États-Unis et dans le monde.
21:18Je pense qu'il faut faire confiance aux entreprises. Quand on voit les investissements dans le vert d'un total notamment...
21:24Pour l'investisseur, ça reste une thèse qu'on ne peut pas abandonner ?
21:27Ça reste une thèse qu'il faut aborder sous l'angle du risque, de la capacité à muter pour ne pas se retrouver avec des actifs un peu compliqués d'ici 5 ou 10 ans,
21:35sachant qu'on va avoir des successions de problèmes qui vont s'enchaîner les uns les autres.
21:40Le risque de pénurie au sens production, au sens transport, au sens énergie, au sens population peut se coaguler.
21:48On passe de les gants blancs, l'étendard, le porte-trapeau, Don Quichotte et les moulins.
21:54On revient à une forme de rationalité où où est mon risque, pourquoi j'engage, où est mon intérêt financier, porteur de risque,
22:01et aligné avec des transitions qui vont avoir lieu, que Trump soit d'accord ou pas.
22:05J'essaie d'avoir une vue positive, Alain. C'est vrai qu'on voit ces grandes alliances Net-Zéro qui avaient suscité beaucoup d'enthousiasme.
22:12C'était des horizons 2050, faciles à signer tout de suite sur le papier, j'imagine.
22:16Et puis effectivement, au fur et à mesure, on voit que tout ça se délite.
22:20Pour autant, il y a encore évidemment beaucoup d'intérêt pour investir dans ces enjeux de transition, dans l'ESG.
22:27Et même, j'ai envie de dire, on trouve de plus en plus d'arguments pour le faire.
22:31Au-delà de l'argument « c'est bon pour la planète », on a l'argument de la compétitivité, l'argument de la souveraineté,
22:37l'argument de la santé aussi, peut-être dans un pays comme la Chine, avec un niveau de pollution qui devient quand même assez délétère.
22:43On trouve plein de bonnes raisons désormais de le faire, alors qu'avant, il y avait l'idée qu'il fallait sauver la planète.
22:49Si on reprend la rationalité comme fer de lance de ces investissements-là, il faut regarder ce que font les Chinois.
22:56Vous regardez les Chinois il y a 15 ans, quand ils vous évoquaient « net zéro », ils parlaient d'un truc pour la génération après Xi Jinping,
23:06c'est-à-dire après 2049, mais bien après. Vous regardez les investissements qu'ils ont faits sur ce segment-là en ce moment, ils sont leaders.
23:13C'est pour ça que je pense qu'à un moment donné, on va lui mettre des petites notes, pas trop longues, avec des dessins pour lui dire
23:19« Monsieur Trump, regardez les Chinois, ils sont devant nous sur ce truc-là, ils sont en train de devenir... »
23:23— Ça, il ne va pas aimer, ça. — Ah ça, il ne va pas aimer du tout. Et il va d'autant moins aimer que déjà, autour de lui...
23:29Alors excuse-moi, j'ai pas noté son nom. — Ouais, on n'a pas encore les noms de tout le monde.
23:33— ...qui évoquait hier ou avant-hier dans son débat pour être intronisé, qui disait « Il faut qu'on ait de l'énergie pour notre IA.
23:42Sinon, c'est les Chinois qui vont le faire. Et les Chinois vont prendre de l'avance sur l'IA ».
23:46— Donc Trump trouvera une raison de faire de l'énergie décarbonée pour son IA.
23:50— Voilà. Ils vont à fond sur le gaz pour parer au plus pressé. Mais c'est aussi des gros investisseurs nucléaires.
23:57C'est des gros investisseurs dans le renouvelable. Et puis un truc, c'est pareil, ça passe un peu inaperçu dans le brouhaha qu'on a.
24:04Et c'est un peu terrible, la période actuelle, parce qu'il y a vraiment beaucoup de bruit sur tous ces sujets-là,
24:08parce qu'on confond les trucs anti-woke des États, les procès contre les problèmes fiduciaires de BlackRock sur un malheureux compte au Texas.
24:18Mais ils investissent massivement sur la batterie. Et ça, c'est un vrai sujet. Puis je parle pas des batteries pour le téléphone.
24:24Je parle des batteries industrielles pour stocker de l'énergie renouvelable pour utiliser à haute dose demain.
24:31Donc c'est en train de changer. Et eux, ils sont rationnels, tous ces gens-là. Ils font ça parce que ça gagne de l'argent
24:36et parce qu'ils ont une visibilité de rentabilité pour l'entreprise puis pour leurs actionnaires.
24:42C'est vraiment pas de la poésie. Donc ce truc-là, cette finance-là, oui, j'y crois beaucoup.
24:49Après, le truc où on va... Je prends l'exemple de l'investisseur qui se retrouve dans un fonds Action européenne
24:57où on lui empêche d'acheter du LVMH pour un problème de gouvernance. Enfin, c'est...
25:01– Il s'est coché toutes les cases de l'ESG pour, au final, ne pas avoir de LVMH ou ne pas pouvoir avoir de LVMH dans un fonds.
25:08– Pour une raison, parce qu'on décale une note. Enfin, c'est pas sérieux, quoi.
25:12Donc cet ESG-là, effectivement, il en a un petit coup derrière les oreilles.
25:16Mais la finance de demain qui est vraiment importante pour la planète, ça, je pense que...
25:21Ça, c'est le sens des réalités. Autant le sens des réalités versus ESG, effectivement, a balayé ça.
25:27Mais il ne faut pas se tromper non plus. Et attention, l'équipe Trump et compagnie,
25:32si leur but, c'est juste de faire drill, baby drill, les lendemains qui déchantent vont faire très, très mal.
25:37– On verra. – On n'y est pas, là.
25:39– Les petroletistes, déjà, eux, ils sont quand même très focus sur la génération de cash flow, désormais.
25:42Donc Trump, toujours, torde le bras, etc. – Ils vont fusionner.
25:46– Et puis on m'a expliqué, un excellent expert en matière première qui s'appelle Benjamin Louvet,
25:50m'a expliqué que faire 3 millions de barils jour supplémentaires en termes de production comme le veut Scott Bessent,
25:55géologiquement, c'est compliqué. Voilà.
25:57– Ça passe dans 5 minutes, il faut retrouver un endroit.
25:59– Voilà. Donc, bon, il y a aussi des limites physiques au drill, baby drill de...
26:03physique et financière, même, j'ai envie de dire, au drill, baby drill de Trump.
26:07Un mot, peut-être, des banques centrales et de la Fed, dans ce contexte,
26:10avec un pricing qui a encore beaucoup évolué, un marché qui anticipe, d'ailleurs,
26:15une forme d'inaction de la Fed, désormais, partant de ce 20 janvier 2025.
26:21Raphaël, comment vous regardez ce renversement, ce revirement, à nouveau,
26:26en matière d'anticipation de baisse de taux, ou d'absence de baisse de taux,
26:29désormais, de la Fed, pressée par le marché ?
26:31– De notre point de vue, c'est probablement un retour à la réalité pour les marchés,
26:35à savoir que cette thématique de l'inflation, elle n'est pas terminée, elle n'a pas disparu.
26:40Et probablement que, si on fait le compte des mesures de Trump,
26:44on peut argumenter de l'impact économique.
26:46C'est assez difficile à quantifier aujourd'hui.
26:48Il y a globalement une certitude, c'est que ça risque d'être inflationniste.
26:50Les droits de douane, l'immigration, la fiscalité,
26:56ça peut, effectivement, contribuer au fait qu'aujourd'hui, l'inflation,
27:00elle se stabilise à des niveaux élevés.
27:02La même tendance sur certains segments à, parfois, repartir à la hausse.
27:06On apprend ce matin que les prix alimentaires sont attendus à la hausse en 2025, à nouveau.
27:12Ce sont des thématiques, à nouveau, de transition climatique, dirons-nous.
27:16Donc, il y a beaucoup de raisons de penser qu'effectivement,
27:18cette inflation risque d'être assez persistante.
27:21Face à ça, vous avez une Fed aussi qui se pose des questions sur ses derniers cuts.
27:26A-t-elle bien fait de couper autant, aussi vite ?
27:30Peut-être qu'elle a des regrets.
27:31Et puis, elle a beaucoup d'incertitudes politiques face à elle.
27:34Quels vont être les impacts des différentes politiques proposées par le candidat Trump ?
27:39À quel horizon y verra-t-on plus clair ?
27:42Probablement, beaucoup d'incertitudes qui justifieraient qu'on attende.
27:46Il n'y a pas d'urgence aujourd'hui.
27:48L'économie américaine se porte bien.
27:50Les entreprises se portent bien.
27:52Les ménages, raisonnablement bien aussi pour l'instant.
27:56L'inflation montre des signes de résilience inquiétants.
27:59On a un programme économique incertain et potentiellement inflationniste.
28:04Il n'y a aucune raison de se précipiter.
28:05Donc, finalement, est-ce qu'on est à un retour à la normale
28:08après une certaine forme d'exubérance du marché qui espérait de nombreuses baisses de taux d'intérêt ?
28:15On attendait 200 points de base de baisse de taux.
28:17C'était ça.
28:18La Fed en a déjà fait 100.
28:20La Fed en a fait 100.
28:21On n'est peut-être plus très très loin du neutre, finalement.
28:24Le neutre, il a probablement remonté avec une inflation qui est plus structurelle aujourd'hui,
28:29qui est liée à des problématiques qui dépassent maintenant le cadre de l'effet Covid temporaire.
28:34Ça y est, on sait que maintenant, ces problématiques-là sont dissipées.
28:38On est sur des problématiques de démondialisation, du renchérissement des coûts de production,
28:43de démographie.
28:45Ça, c'est probablement des thématiques qui perdureront sur les années à venir.
28:49Et dans ces conditions, elle est estimée que finalement, les taux ne sont peut-être pas si mal là où ils sont.
28:54C'est un pari raisonnable à faire.
28:57Et c'est un peu ce que vous dit le marché.
28:59Regardez les taux d'intérêt aux États-Unis depuis maintenant un certain temps.
29:02On est dans une bande d'oscillation.
29:05Il semble-t-il qu'on ait trouvé une certaine forme d'équilibre.
29:09Éric, comment vous voyez l'évolution des marchés obligataires pour cette année 2025 ?
29:13Qu'est-ce qui va driver, qu'est-ce qui va façonner la course des marchés obligataires ?
29:18Il y a plusieurs choses. Je reprends sur ce qui a été dit.
29:21Le point bas du 10 ans américain, c'est 3,60.
29:24Et c'est juste la veille où la Fed baisse de 50 centimes.
29:28Peut-être un peu rapidement, sinon il n'y a plus d'inflation, je baisse mes taux.
29:32Mais la Fed est inquiète, on est à la croissance.
29:35On fait 3,60, 4,80 presque en ligne droite derrière.
29:38L'inflation, ça ne meurt pas facilement.
29:41Il faut que le marché comprenne bien où on va et ce qui se passe.
29:44On était dans un schéma où la Fed était tranquillement, je fais mon soft lending.
29:50L'inflation rentre plus ou moins graduellement à la niche.
29:54Mais j'ai quand même des taux un peu élevés.
29:56Là-dessus, on met du Trump, un peu de volatilité, des mesures inflationnistes.
29:59Il faut bien voir les mesures trumpiennes.
30:01Elles sont inflationnistes dans un premier temps, mais il y a pas mal d'effets one-off.
30:04Au deuxième temps, c'est soit un peu récessif, soit stagflationniste.
30:08Il faut vraiment les surveiller.
30:10La Fed est un peu dans le brouillard, sans parler de son indépendance
30:15qui sera peut-être questionnée dans l'année qui vient par le gouvernement en place.
30:20Pour nous, elle va se reconcentrer sur ses fondamentaux, sur sa croissance.
30:24Vous voyez qu'il y a deux piliers dans la Fed, ce n'est pas comme la BCE.
30:27Elle va regarder croissance et inflation.
30:30En UE, chiffre à 0,2 au lieu de 0,3.
30:32Ça a détendu tout le monde.
30:34C'est vrai qu'aujourd'hui, le marché dans ses anticipations s'est quand même pas mal gouré.
30:39On était trop au-dessus, trop au-dessous.
30:41On tâtonne. Tout le monde tâtonne.
30:43C'est vrai que là, quand on se remet au point haut des taux,
30:48il y avait presque une petite baisse de prévu.
30:52On pense qu'il y a de la place pour en faire deux, pour revenir sur un taux neutre.
30:56Ça se débattra entre deux et trois.
30:58En l'état actuel de ce qu'on attend des mesures de Trump,
31:01que la Fed, je partage le point, ne va pas se presser.
31:04On va attendre les 100 premières mesures, si j'ai bien compris, qu'on va avoir dans la nuit.
31:08Mais il y a encore un peu de resserrement monétaire qui est aujourd'hui dans les cours.
31:15Ce qui nous fait dire que le tinos du côté de 4,80, c'est un triple A.
31:19Ça s'achète un peu les yeux fermés quand même.
31:21Sur longue période, il ne faut pas le regarder toutes les cinq minutes.
31:24Ça serait volatile.
31:27À l'inverse d'une Europe où, effectivement, de notre point de vue, on va avoir une BCE.
31:32Même si nos chers amis allemands de l'école monétariste nous rappellent
31:37que l'inflation ne baisse pas si vite que ça,
31:39on a quand même des risques qui pèsent sur la croissance,
31:41via la confiance, un peu significatifs.
31:43Il devrait faire au moins ces quatre baisses, sans doute, au S1,
31:46pour atterrir du côté de 2.
31:48Ça, c'est dans la cour.
31:49Ce qui nous fait dire que la partie longue du 10 ans, là où elle est, embarque à peu près les prix.
31:54Un point qui est important à mentionner sur les taux,
31:56c'est les volumes d'émissions complètement record.
31:58Je crois qu'on ne se rend pas bien compte.
32:00On se dirige vers 100 milliards de crédits sur le premier mois de janvier.
32:04Encore absolu.
32:05Bien digéré au demeurant.
32:07On se dirige vers 800 milliards net d'émissions en zone euro.
32:10Aux États-Unis, ça va dépendre de ce que va faire Trump.
32:13On notera, au passage, que l'un des plus gros artisans de la baisse du tinos,
32:16c'est les déclarations de Scott Besson, le futur Trump pour être secrétaire du Trésor.
32:22Il dit qu'il veut réduire le déficit.
32:24Il y a un effet d'offre.
32:25Maintenant que les banques centrales n'achètent plus, il faudra mieux réjeter ce papier-là.
32:28C'est non négligeable.
32:30Sans doute peut-être un peu plus de baisse que ce qu'il y a dans la courbe aux USA.
32:34On est à peu près au prix en Europe.
32:36Et en Europe, on aura ce parti intéressant entre la dette d'État, notamment la France,
32:41futur simple A, quand même un niveau de rendement de 3,30 qui peut un peu attirer,
32:46surtout que ça ne coûte rien en capital pour les assureurs,
32:49versus le crédit qui, lui, peut, pour certaines entreprises en tout cas,
32:53être plus perturbé, même si on n'est pas globalement inquiets du tout sur la classe d'actifs,
32:56par les mesures de Donald Trump.
33:01Sur certaines rétorsions, ça peut piquer.
33:03À propos de banque centrale, un mot des cryptos, Alain ?
33:07Le truc de ce week-end, c'était le grand mot.
33:13Pourtant avec Trump, on s'habitue à les fêtes surprises, j'ai envie de dire.
33:16Il y a un peu la normalité, mais c'est vrai que là, pour le coup...
33:19J'ai vu un truc qui m'a fait rigoler.
33:23Donc lui a lancé son même stock, c'est ça ?
33:25Oui, c'est ça.
33:26Je ne sais même pas comment on définit un même stock.
33:28Il n'y a rien derrière.
33:29C'était évoqué à 35 milliards.
33:31Il me semble m'avoir vu que c'était monté à 75.
33:33Avec Pauline, j'avoue qu'on n'a pas regardé les chiffres.
33:37Attention Pauline, un peu de rigueur.
33:40Ça a valu à un moment 35 et peut-être plus, mais c'est passé par 35.
33:45Et juste après que Donald Trump est lancé, sa femme Melania a lancé aussi son même stock.
33:51On attend le même stock du fils, on attend le même stock du neveu.
33:56Le problème c'est qu'ils sont nombreux.
33:58J'ai regardé l'arbre.
33:59Apparemment, le même stock de Melania a été moins populaire que celui de son mari.
34:04Ça a capitalisé tout de suite plusieurs milliards.
34:09C'est pas mal déjà.
34:11C'était rigolo.
34:12C'était sur 20 ans.
34:13L'Hotel a fait zéro.
34:15Le même stock a fait de zéro à 70 milliards dans le week-end.
34:20Donc on en rit parce qu'il faut en rire ?
34:22Ou on en rit pour éviter d'en pleurer ?
34:25C'est un peu embêtant.
34:26Je pense que c'est aussi l'idée sous-jacente de Trump derrière ce truc-là.
34:29C'est qu'il y a un espèce de truc d'ego qui casse un peu l'image de l'homme d'entreprise
34:35qui travaille pour les Américains.
34:37C'est un peu embêtant.
34:40Il ne faudrait pas qu'il y ait trop de trucs comme ça.
34:42Il ne faut pas qu'ils arrêtent assez rapidement ce genre de choses.
34:46Ça peut discréditer l'ensemble de son ordre.
34:48Même dans la culture américaine, vous pensez que ça peut mal passer à un moment ?
34:51Il y a des limites à un moment donné.
34:53Pour revenir aux banques centrales,
34:55la banque centrale américaine a quand même commencé à resserrer.
35:00Le bilan de la banque centrale américaine commence à baisser quand même.
35:04Ce n'est pas une hausse des taux,
35:06mais ça a un petit effet quand même à un moment donné.
35:09Je pense que j'entendais tout à l'heure, et je suis assez d'accord avec ça,
35:12c'est le retour à la réalité.
35:14Je pense que 2025, ça va être le retour à la réalité.
35:17Je ne dis pas que c'est mal forcément.
35:19Je ne dis pas que ça va forcément avoir un effet négatif pour les marchés.
35:22Mais il peut y avoir des périodes de remise à plat.
35:26On est quand même avec des problématiques.
35:29Il y a des poches ici et là qui se sont peut-être un peu éloignées de la réalité.
35:32Oui, c'est ça.
35:34C'est évoqué quand même.
35:36Les volumes d'émissions, c'est quand même un phénomène assez net, clair et précis.
35:42C'est-à-dire qu'à un moment donné, ça va s'arrêter.
35:44Donc le début d'année, c'est toujours un peu la période où on y va de bon cœur.
35:48J'entends aussi souvent dire que comme il y a beaucoup de liquidités,
35:51ce n'est pas très grave que cette liquidité qui est à côté du marché,
35:53à un moment donné, va revenir.
35:54Mais il ne faut pas oublier que cette liquidité sert aussi de collatéral,
35:56a pas mal d'investissements, tout genre.
35:58Donc attention, là aussi, retour à la réalité.
36:01Pas forcément très long, le carry trade japonais.
36:04On verra.
36:05Il doit monter les taux cette semaine, le Japon.
36:07Oui, c'est ce genre de choses.
36:08Quand le retour à la réalité revient, ça peut...
36:10J'avais en tête un calendrier un peu plus dilué pour la Banque du Japon.
36:14J'avais en tête mars.
36:15Mais finalement, j'ai vu le pricing, ça va être à priori cette semaine
36:18pour une nouvelle hausse de taux de la Banque du Japon.
36:20Il nous reste quelques minutes.
36:21Petit tour de table sur la politique d'investissement
36:24dans le contexte qu'on vient de décrire, Raphaël,
36:26sur les marchés de capitaux chez TIKEO.
36:29Partons du marché américain,
36:31parce que c'est impossible de ne pas être positionné sur le marché américain
36:35avec peut-être des poches de risques ici et là,
36:38comme on navigue dans ce terrain américain
36:40et comment on est exposé aux Etats-Unis aujourd'hui.
36:43Alors 2025, on va bien s'amuser.
36:45Je pense qu'on peut tous dire ça.
36:46Beaucoup de volatilité.
36:48On part sur des valeaux qui sont effectivement beaucoup renchéris.
36:51Donc on ne s'attend pas à une année exceptionnelle
36:53en termes de millésimes comparé à la précédente.
36:55En revanche, on pense que les fondamentaux de marché
36:58qui ont permis la performance de 2024
37:01sont toujours en place.
37:03Du stimulus monétaire et budgétaire,
37:05même s'il s'essouffle.
37:06Une désinflation qui ralentit certes,
37:09mais qui reste aujourd'hui d'actualité.
37:11Et puis surtout une résilience des résultats,
37:14de la macro qui impressionne
37:16et qui doit toujours permettre d'avoir des perspectives de performance.
37:20En termes d'investissement,
37:22nous on se concentre sur le portage.
37:24On parlait de ce nouveau régime de taux.
37:26On peut voir dans le fond de portefeuille
37:28des expositions à l'obligataire.
37:30Aller chercher du 5, 6, 7 % sur des signatures de qualité.
37:34Sur aussi des classes d'actifs
37:36qui ont une petite prime supplémentaire.
37:38On va parler à la Yield.
37:39Ça va m'en sélectionner, dirons-nous.
37:41Les financières, les CLO.
37:44Tout ça, c'est des instruments
37:46qui vous permettent d'aller construire cette poche de portage.
37:48Aujourd'hui, le portage est à nouveau légitime dans une allocation.
37:52Sur les actions, on est un petit peu plus prudent.
37:55Et puis, on pense qu'effectivement,
37:57le leadership de la performance va pivoter.
38:00Il était très porté par les USA et la DEC.
38:04On peut estimer qu'à un niveau de valeurs actuelles, d'une part,
38:08et avec cette thématique d'une arrivée de l'administration Trump
38:13qui est peut-être plus favorable aussi,
38:15des thématiques aussi de baisse des taux des banques centrales,
38:18certes moins prononcées, mais qui sont réalistes,
38:21de déréglementation.
38:23Tout ça pointe vers un élargissement,
38:25vers des valeurs plus cycliques,
38:27les banques, la value, le small limit cash.
38:30Et puis, au-delà des USA,
38:32toujours un peu dans ce même raisonnement, vers l'Europe.
38:35C'est un bon moment pour investir en Europe.
38:37Ce n'est pas cher.
38:39Ce n'est pas si terrible.
38:41C'est un peu ça le message.
38:42Peut-être que la sinistrose ambiante est exagérée.
38:45En tout cas, peut-être qu'elle est bien reflétée dans les prix.
38:48Beaucoup des incertitudes qui pèsent sur l'Europe
38:50pourraient être en partie levées en 2025.
38:52Le mur des craintes.
38:53On va grimper le mur des craintes.
38:55Espérons.
38:56En tout cas, il y a beaucoup de choses dans les prix.
38:58Et même au-delà d'une solution miracle à tous nos maux,
39:02le fait que l'incertitude se dissipe
39:05est un facteur positif.
39:07On l'a vu pendant les élections US.
39:09On va le voir avec le risque politique en Europe et en Allemagne.
39:11On va le voir avec les annonces de barrières douanières.
39:14Aujourd'hui, la négativité est maximale.
39:16Et une fois que cette incertitude se dissipera,
39:19et qu'on sera tous encore vivants, on l'espère,
39:21a priori, on pourra repartir sur une marche en avant.
39:23L'état d'esprit des gérants et analystes qui étaient au Forum Odo
39:26la semaine dernière à Lyon.
39:28Il y avait 200 boîtes.
39:29C'est un grand rendez-vous de stockpickers, d'analystes fondamentaux.
39:33Pour ceux qui m'en ont parlé, c'était de dire
39:36la surprise, c'est qu'il n'y avait pas de mauvaise surprise supplémentaire
39:39dans le discours des boîtes.
39:41Et ça, pour l'Europe, c'est déjà une bonne nouvelle.
39:44Eric, sur les choix d'investissement.
39:46Je rebondis sur ce séminaire.
39:49Ce qui fait bouger les marchés, c'est la surprise marginale
39:51et l'acheteur marginal.
39:53J'en rejoins complètement les propos qui ont été faits.
39:55Là, en début d'année, on a de quoi faire des portefeuilles.
39:58Je rappelle une époque où, hors les actions, point de salut.
40:01C'est vrai qu'on a eu un momentum américain
40:04qu'on a joué depuis plusieurs mois.
40:06Il y a un moment, toutes les bonnes nouvelles de ce que va faire Trump
40:09seront dans les cours.
40:11Et toutes les mauvaises nouvelles de l'Europe,
40:13quel numéro de téléphone, on ne sait pas où on est,
40:15il n'y a plus personne nulle part,
40:17seront aussi dans les cours.
40:19Il y a cette rebascule des US vers l'Europe, à mon avis,
40:21qui est intéressante.
40:23Le deuxième point, c'est qu'on a des vrais actifs de portage.
40:25On continue d'être payé pour son risque.
40:27Et ça, moi, c'est quelque chose que j'aime bien dans un portefeuille.
40:29C'est embarquer du risque, mais d'être payé pour.
40:31Ce n'est pas toujours été le cas.
40:33Effectivement, sur le crédit,
40:35ça eut été plus rémunérateur,
40:37mais avec ces lectivités,
40:39il y a encore des choses à faire.
40:41Et pareil sur les taux gouvernementaux.
40:43Si jamais il y a quand même des accidents,
40:45on est sur des niveaux qui ont anticipé
40:47tellement de choses.
40:49La duration sera peut-être un peu moins 1,5,
40:51vous dites, en 2025 ?
40:53Sur ce début d'année, sur les points hauts
40:55qu'on a connus il y a 4 jours,
40:57c'est très clairement...
40:59Et puis c'est protecteur.
41:01Tout ne peut pas se passer comme prévu non plus.
41:03Notamment là où on l'attend le moins.
41:05Et la diversification, effectivement,
41:07dans des zones qui n'ont pas recollé
41:09à l'essor qu'on a eu post-Covid.
41:11Les small caps, on en parlait, les émergents.
41:13On en parle peut-être un peu plus.
41:15Il faut voir ce que va faire Trump.
41:17Sur les small caps, il y a quand même
41:19un momentum de croissance qu'il va falloir garder
41:21en zone euro pour pouvoir se l'approprier.
41:23L'idée d'une reconvergence de ces marchés
41:25avec l'exceptionnalisme américain, Alain ?
41:27Pas trop de diversification, je pense.
41:29Et garder en tête qu'il faut avoir la liquidité
41:31parce que si jamais ça venait à bouger,
41:33être capable de sortir rapidement,
41:35peut-être pas aller se mettre aujourd'hui
41:37dans des trucs où on est bloqué 15 ans
41:39et en priant pour que...
41:4110 ans tout de suite, là, maintenant.
41:43Mais bon, restez investis.
41:45Merci beaucoup, messieurs.
41:47Merci d'avoir été là, aujourd'hui, en ce jour,
41:49premier jour de prise de pouvoir
41:51de Donald Trump à la Maison-Blanche.
41:53L'investiture de Donald Trump, aujourd'hui.
41:55On continue d'en parler dans un instant.
41:57A l'impli, tout c'est avec nous.
41:59Senior Advisor ESG, Raphaël Thuyn,
42:01TK au Capital et Eric Bertrand,
42:03Offi, Invest AM.

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