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Jeudi 14 novembre 2024, SMART BOURSE reçoit Olivier Malteste (Directeur des investissements, Yomoni) , Raphaël Thuin (Directeur des stratégies de marchés de capitaux, Tikehau Capital) , Benjamin Louvet (Directeur de la Gestion Matières Premières, Ofi Invest Asset Management) et Samy Chaar (Chef économiste, Lombard Odier)

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00:00Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Bsmart for Change pour bien
00:12suivre l'actualité des marchés et faire le tour de la planète marché chaque soir
00:17avec nos invités.
00:18Dans quelques instants, émission que vous pouvez suivre en direct à 17h du lundi au
00:22vendredi sur vos box à la télévision bien sûr et que vous retrouvez par ailleurs en
00:27replay sur bsmart.fr ou encore en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:32Au sommaire de cette édition ce soir, le tiercé gagnant qui est confirmé pour Donald
00:37Trump après la Maison Blanche, le Sénat, les Républicains emmenés par Trump ont bel
00:42et bien emporté et même conservé la majorité à la Chambre des Représentants du côté
00:46des premières nominations au sein de l'administration et du cabinet de Donald Trump.
00:51Autant le dire, la carte de la loyauté Trumpiste semble être la carte maîtresse pour ceux
00:57qui veulent accéder aujourd'hui à des postes dans l'administration Trump.
01:01Dans le même temps, on notera que le groupe républicain majoritaire au Sénat a choisi
01:06un leader qui est loin d'être un Trumpiste de la première heure, retenez le nom de John
01:11Tsun qui devient le leader des Républicains au Sénat et qui fait plutôt office de conservateur
01:17traditionnel, conservateur budgétaire également peut-être et c'est donc intéressant de
01:22voir quand même que ce parti républicain a choisi cette voie pour porter la voie du
01:27groupe au Sénat qui aura sans doute beaucoup à dire sur les nominations de Donald Trump
01:33et sur les premiers débats qui s'engageront en début d'année prochaine, on pense notamment
01:37au débat sur le plafond de la dette qui est amené à revenir assez vite sur le devant
01:41de la scène au cours du mois de janvier 2025.
01:44En attendant, le marché est toujours sous stéroïde quand on regarde en tout cas les
01:49actifs américains versus le reste du monde, le symbole le plus emblématique est sans
01:55doute la violence d'appréciation du dollar sur la semaine écoulée, l'indice dollar
02:02a dû gagner autour de 3% face aux devises majeures, on a vu un décrochage de l'euro
02:07dollar passant de 1,0950 à 1,0550 désormais en quelques jours à peine donc une repricing
02:16quand même très très violente de ce point de vue-là, les taux américains continuent
02:19de s'élever légèrement et puis sur le front des actions, Wall Street semble-t-il est quand
02:24même en train de digérer là aussi ce qui a été un push très fort depuis l'élection
02:29et les résultats de l'élection présidentielle américaine.
02:32Discussion assurée avec nos invités de Planète Marché dans un instant sur ces sujets puis
02:35focus dans le dernier quart d'heure de Smartbourse, notre gardeur thématique, focus sur Trump
02:40et les matières premières, Trump et le pétrole, bien sûr nous en parlerons avec un spécialiste
02:45de Benjamin Louvet, directeur de la gestion des matières premières, Dofi Invest AM qui
02:48sera avec nous en plateau à partir de 17h45.
03:01Mais d'abord, tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smartbourse, les infos clés
03:05du jour sur les marchés avec Pauline Grattel.
03:07Bonsoir Pauline.
03:08Bonsoir.
03:09C'est une séance de rebond pour les indices européens aujourd'hui.
03:11Oui, l'heure est en effet au rebond pour les grands indices européens.
03:14Le CAC 40 évolue dans le vert et gagne plus de 1,3% aujourd'hui, au-delà des 7300 points.
03:20Aux Etats-Unis, Wall Street ouvrait à l'équilibre.
03:22A noter sur le marché des échanges, le dollar est toujours porté par l'effet Trump.
03:27L'indice dollar a progressé d'environ 3% depuis l'élection, ramenant l'euro-dollar
03:31autour de 1,0540.
03:34Bon, le dollar qui n'est pas le seul actif à profiter de l'élection de Donald Trump,
03:40on le voit également dans le compartiment des cryptos.
03:42Oui, le bitcoin poursuit sa remontée.
03:45La crypto-monnaie est en hausse de plus de 100% depuis le début de l'année et de plus
03:49de 30% depuis la victoire de Trump.
03:51Le bitcoin a dépassé il y a quelques heures les 93 000 dollars pour la première fois.
03:55Côté statistique, après l'indice des prix à la consommation aux Etats-Unis pour le
03:59mois d'octobre publié hier, les investisseurs ont pris connaissance aujourd'hui des prix
04:03à la production pour le mois écoulé.
04:05Oui, les prix à la production progressent ainsi de 0,2% sur un mois en octobre.
04:09C'est ce qui était attendu.
04:11Sur un an, ils ressortent à plus de 2,4% contre une augmentation de 1,9% le mois précédent.
04:18En version cœur, l'indicateur progresse de 0,3% sur un mois comme c'était attendu.
04:22Bon, et puis si les actions ou les actifs risqués profitent largement de l'effet Trump,
04:26le marché obligataire vibre aussi, lui, au rythme de Donald Trump, mais de manière un
04:31peu différente.
04:32Oui, le rendement de l'obligation américaine à 10 ans continue de se tendre aujourd'hui
04:35allant jusqu'à tutoyer les 4,50%.
04:38Le rendement à 2 ans est autour de 4,30%.
04:41En Europe, le rendement de l'obligation allemande à 10 ans est autour de 2,35%.
04:46Dans l'actualité des entreprises, on notera que Kering est aujourd'hui la valeur en tête
04:50du CAC 40.
04:51Oui, le titre prend plus de 3% alors qu'il en a perdu presque 50 depuis le début de
04:55l'année.
04:56Et ce qui profite à Kering et au secteur du luxe en général, ce sont les nouvelles
04:59perspectives de Burberry.
05:01Burberry qui a présenté effectivement une nouvelle stratégie aujourd'hui pour tenter
05:05de se redresser.
05:06Oui, une stratégie saluée par le marché, c'est d'ailleurs la hausse du jour en Europe.
05:10Le titre bondit de 20% et est en tête du Stoxx 600.
05:14Burberry reprend les choses en main alors que les ventes sont en chute libre sur le
05:17premier semestre.
05:18L'entreprise se recentre ainsi sur les productions de ses basiques comme les trenchs et compte
05:22faire des économies pour stabiliser l'entreprise et lui permettre de renouer avec une croissance
05:27durable et rentable.
05:28A retenir également la progression des titres SCORE et ALSTOM aujourd'hui au sein de la
05:33Cote française.
05:34Nous commençons par le réassureur SCORE qui rassure sur ses perspectives.
05:37Les secteurs qui posaient problème depuis le début de l'année vont renouer avec la
05:41croissance.
05:42Le titre gagne plus de 10% suivi de près par ALSTOM qui gagne également 10% après
05:46une publication solide et au-dessus des attentes.
05:49Le groupe confirme également ses perspectives annuelles.
05:52Qu'est-ce qui est au programme pour les investisseurs dans les prochaines heures et notamment pour
05:56la séance de demain Pauline ?
05:57Alors à suivre ce soir la prise de parole de Jérôme Poel.
06:00Toujours aux Etats-Unis, les ventes au détail d'octobre sont attendues.
06:03En France, on prendra connaissance de la seconde estimation de l'inflation.
06:07Enfin demain sera une journée d'échéance sur les marchés avec l'arrivée à expiration
06:10de plusieurs produits dérivés.
06:12Pauline Grattel avec nous chaque soir en ouverture de Smart Bourse pour vous apporter les infos
06:16clés du jour sur les marchés.
06:27Trois invités avec nous chaque soir autour de la table pour commenter justement les mouvements
06:31de la planète marché.
06:32Samy Charr est avec nous ce soir, chef économiste de Lombard-Rodier.
06:35Bonsoir Samy.
06:36Bonsoir Grégoire.
06:37Olivier Malteste nous accompagne également, directeur des investissements de Yeomanie.
06:40Bonsoir Olivier.
06:41Bonsoir Grégoire.
06:42Ravie de vous retrouver ce soir et Raphaël, tu as été à nos côtés également.
06:45Bonsoir Raphaël.
06:46Merci d'être là.
06:47Vous êtes responsable des stratégies de marché de capitaux chez TKO Capital.
06:51Raphaël, quelques commentaires à chaud.
06:53On est un peu plus d'une semaine après les résultats de l'élection présidentielle américaine.
06:57Donc c'est le trifecta comme on dit, c'est le tiercé gagnant confirmé pour Donald Trump
07:01aujourd'hui avec la conservation par les républicains de la chambre des représentants
07:05et une majorité d'au moins 218 sièges et puis surtout la vague de premières nominations.
07:10Alors on verra dans un second temps ce qu'il reste de ces nominés puisqu'ils doivent
07:14passer quand même je crois une forme d'épreuve, d'entretien devant le congrès et le sénat
07:19qui doivent valider les nominations de Donald Trump pour son administration et son cabinet.
07:24Mais est-ce que les premiers noms annoncés ou ceux qui circulent, est-ce que ça nous
07:29donne un peu de couleur sur l'agenda de Donald Trump, la vitesse et les priorités
07:35de l'agenda de Donald Trump dans sa mise en oeuvre à partir de janvier prochain ?
07:38Oui, on commence à avoir un petit peu de couleur, on comprend un peu mieux comment
07:43le cabinet va se composer.
07:44Globalement, il a un mandat démocratique très fort pour implémenter un programme
07:49tel qu'il l'a décrit pendant sa campagne et il a l'air de vouloir s'outiller au
07:53sein de son cabinet avec des gens qui seront susceptibles de le porter.
07:57On se souvient que lors de Trump I, il y avait quand même une base républicaine plus traditionnelle
08:02qu'on appelle un peu réganiste qui avait contraint le président Trump dans sa capacité
08:08à implémenter cette stratégie.
08:10Aujourd'hui, c'est beaucoup moins le cas, il a les coups défranches, ça se voit dans
08:14ses nominations.
08:15D'ailleurs, certaines, y compris au sein du parti républicain, font débat.
08:19Effectivement, vous avez raison d'en parler, on n'a pas fini de le mentionner.
08:25On verra un Matt Gaetz, c'est le nom qui a été choisi pour être l'attorné général,
08:30le ministre de la justice.
08:31On verra si un Matt Gaetz qui est très controversé, y compris au sein du parti républicain, peut
08:36passer les fourches codines du Congrès de ce point de vue-là.
08:39Tout à fait.
08:40Ça, c'est une vraie inconnue.
08:41Il y a quelques sourcils qui se lèvent à l'évocation du nom du secrétaire à la défense.
08:46Il y a effectivement des nominations importantes.
08:49Il reste quand même de grandes inconnues sur ce cabinet.
08:52En particulier, ces nominations portent principalement sur la sécurité, le judiciaire, sur la partie
08:59économique, on n'a pas vraiment vu.
09:01Le trésor, bien sûr.
09:02Le trésor, le commerce, le conseil d'analyse économique qui est très important aux Etats-Unis.
09:07Pour l'instant, on n'a pas encore de visibilité.
09:09On voit des noms sortir.
09:10Ça va être important parce que le programme Trump, c'est avant tout, en particulier au
09:16sens des marchés, un programme économique.
09:18Il a un programme très ambitieux sur la fiscalité, sur la déréglementation, évidemment avec
09:24notre ami Elon Musk qui est censé être aux commandes, dans une certaine mesure en tout cas.
09:29Et ce programme économique, cette dimension fiscalité, elle est très attendue par les marchés.
09:34On s'attend d'ailleurs à ce qu'il y ait un premier paquet fiscal d'ampleur qui soit
09:38déployé dans les 100 jours.
09:40Donc, il y a une certaine forme d'urgence et aujourd'hui, le marché est en attente.
09:44Quel sera ce paquet fiscal ?
09:46Donc, une inconnue sur le cabinet et sur les nominations économiques, une inconnue sur
09:51le paquet fiscal et puis une dernière inconnue quand même, pour mettre un peu de piquant,
09:58c'est une inconnue vis-à-vis de sa majorité dans la Chambre.
10:01La majorité, il l'aura.
10:03Peut-être qu'elle sera un petit peu plus ténue que celle qu'il attendait initialement.
10:07Donc, dans quelles mesures il pourra implémenter toutes ces mesures ? A voir.
10:11Cette question politique majeure, effectivement, est-ce que le parti républicain est totalement
10:15acquis à la cause de MAGA aujourd'hui, Make America Great Again, ou est-ce qu'il reste
10:20dans ce parti républicain, effectivement, des courants, des caucus qui auront à un
10:24moment peut-être l'envie de faire entendre leur voix ?
10:27Donc, ce sera le sujet politique.
10:31Dans quelles mesures, avec le tiercé gagnant quand même, Samichar, qu'est-ce que vous
10:35comprenez du Trump 2.0 qui arrive ? Est-ce que c'est forcément fast and furious ? C'est-à-dire
10:41qu'il a les mains libres pour aller vite, avec un agenda qui a sans doute été beaucoup
10:46mieux préparé que celui de 2016.
10:48On se souvient que Donald Trump lui-même a pu être peut-être surpris par sa victoire
10:53en 2016.
10:54Là, ça semble être beaucoup moins le cas.
10:56Et donc, à quoi faut-il s'attendre de ce point de vue-là, de la mise en œuvre du
11:01programme de Donald Trump ?
11:02Oui, fast and furious.
11:03Fast and furious d'autant plus qu'il a une victoire totale sur tous les fronts, mais
11:09une victoire finalement assez maigre dans les Chambres.
11:11Il est à 53 au Sénat, c'est confortable, mais s'il avait été à 56 ou 57, il aurait
11:16été protégé au moment des élections de mi-mandat dans deux ans.
11:19Donc là, quand même, c'est possible pour les démocrates de regagner le Sénat dans
11:23deux ans, même si encore une fois, cette majorité est là.
11:26Par contre, dans la Chambre, ce sera plutôt facile.
11:28Alors, soit, comme le dit Raphaël, Donald Trump fait quelque chose de fantastique au
11:32niveau économique, a beaucoup de popularité et gardera la Chambre dans deux ans.
11:35Sinon, c'est fast and furious pour deux ans seulement.
11:38Donc, potentiellement, il perdra le Congrès dans deux ans, notamment la Chambre sera
11:42assez facile à regagner pour les démocrates.
11:44Mais c'était aussi un peu le cas de Joe Biden, on se souvient, il a tout fait dans
11:48les deux premières années de sa mandature, le chipsack, l'IRA, il sentait bien qu'il
11:53n'allait pas avoir les coups d'effranche pendant quatre ans, mais plutôt comme deux,
11:56c'est très usuel dans la politique américaine.
11:58Donc, il faut imaginer quelque chose de condensé, à nouveau, au regard du système électoral
12:02américain.
12:03Exact.
12:04Il a deux ans, il le sait, et donc il va implémenter l'essentiel de ses politiques
12:07en deux ans.
12:08Ensuite, je dirais que sur les nominations, effectivement, quand même, sur tout ce qui
12:11est sécurité intérieure, judiciaire, immigration, commerce, relation à la Chine, c'est quand
12:16même du magas pur et dur, on est vraiment dans l'idéologie.
12:20C'est la carte loyale qui paye, ce n'est pas la carte compétence, forcément, en tout
12:25cas.
12:26Et surtout, sans compromission, je trouve.
12:27En revanche, Raphaël le disait, au niveau économique, on peut avoir un peu plus de pragmatisme,
12:32des noms sont sortis, comme Besant, par exemple, qui serait à l'amnuchine, c'est-à-dire
12:36un petit peu comme son secrétaire au Trésor lors du premier mandat.
12:39Donc une personnalité qui vient des marchés, c'est ça, Besant ?
12:42C'était quelqu'un qui vient effectivement des hedge funds de Soros, c'est quelqu'un
12:46qui est professeur à Yale aujourd'hui dans le département économique, donc finalement
12:52quelqu'un qui...
12:53Ce n'est pas une nomination complètement folle, on va dire.
12:55Encore une fois, au niveau des affaires, on sent quand même que Donald Trump est un
12:59businessman et qu'il sera pro-business.
13:01Donc on regarde ça de très près, mais effectivement, il a deux ans, probablement pas quatre, il
13:06a un programme à mettre en place, mais quand même au niveau économique, probablement
13:09un certain pragmatisme, alors on attend vraiment ce secrétaire au Trésor, on veut voir qui
13:14c'est, mais on n'a pas le sentiment que ce sera quelqu'un de très très disruptif.
13:17Peut-être un dernier point, on se souvient qu'après avoir énormément discuté de la
13:21réserve fédérale américaine, de ce que ça pouvait être, il avait nommé Waller
13:25le gouverneur en 2018, qui est un très bon gouverneur, complètement du Serail, qui a
13:29toujours voté avec Jerome Powell, qui sera peut-être le successeur de Jerome Powell
13:33aussi.
13:34Finalement, quand il s'agit d'affaires, de business, d'argent, les choix ne sont pas
13:38toujours complètement fous.
13:39Puis moi, j'ai parié sur le fait qu'il ne bougerait pas, Powell est le meilleur ennemi
13:44de Donald Trump et il ne pourrait pas se passer de Jerome Powell, je suis sûr, à la tête
13:48de la réserve fédérale américaine.
13:49Olivier, vos commentaires là, une semaine après le résultat de l'élection, et puis
13:53surtout, venons-en à la dynamique de marché, pourquoi on continue d'en parler aujourd'hui
13:57? Parce que le dollar continue de s'apprécier, ça a été quand même un mouvement d'une
14:01violence assez spectaculaire.
14:03Oui, moi je crois que, enfin, je vous rejoins sur le fait que je pense qu'il est plus préparé
14:08qu'il va aller très vite et je pense que ce qu'il a appris aussi sur son premier mandat,
14:11c'est que ça allait très très vite et que ça passait très vite et il a dit qu'il était
14:14beaucoup plus préparé face à ce qu'il appelait lui l'état profond et que du coup, son plan
14:17est en marche.
14:18Je ne me ferai pas avoir une deuxième fois.
14:19Exactement, et donc je pense qu'effectivement, ça va aller relativement vite, les marchés
14:24d'ailleurs se sont comportés à peu près comme on pouvait les attendre, contrairement
14:28à 2016 où si on avait eu avant le résultat de l'élection, je pense qu'on aurait tous
14:32perdu en termes de performances puisque les marchés se sont comportés complètement
14:35différemment par rapport au scénario qui était prévu au cas où Donald Trump serait
14:38élu.
14:39Là, les marchés se comportent exactement comme ce qu'on attendait, que ce soit la hausse
14:43du dollar, la hausse des marchés, la hausse des marchés actions et encore plus américaines,
14:46la hausse des small et mid-cap, la hausse des bitcoins aussi, enfin, tout se passe exactement
14:51comme ce qu'on pouvait anticiper.
14:52On coche toutes les cases.
14:53On coche toutes les cases.
14:54Donc le marché achète effectivement que Trump fera ce qu'il a dit et avec une lisibilité
14:59un peu plus grande.
15:01Peut-être que l'analyse qu'on pourrait avoir avec un petit peu d'optimisme, c'est qu'en
15:06disant qu'effectivement, comme là, il a coché aussi toutes les cases, qu'il a fait le tiercé
15:08même s'il n'a pas autant d'avance que ça sur tous les niveaux, il a quand même tout
15:14coché, il a un vrai pélébiscite au niveau de l'élection, peut-être qu'il ira moins
15:19loin dans ce qu'il réclame, c'est-à-dire que moi je pense que c'est vraiment un pragmatique
15:23premier et que c'est un négociateur, que c'est toujours comme ça qu'il a fait ses
15:26affaires et que lorsqu'il veut essayer d'avoir 100, s'il se dit j'ai de grandes chances
15:31d'avoir 100, il n'est pas obligé de demander 200 comme c'est ce qu'il faisait avant et
15:33peut-être qu'on aura des choses un peu plus lisibles aussi parce qu'en face, les négociations
15:38iront plus vite en se disant de toute façon là, il sera suivi et on aura peut-être un
15:42peu moins de volte-face comme on a pu en connaître.
15:44Mais après je pense que très très vite, en se disant potentiellement j'ai que deux
15:48ans et je pense que c'est ce que les marchés aussi montrent là aujourd'hui et achètent
15:53en fait au niveau des performances.
15:55Typiquement le dollar, ça va jusqu'où ? Ça s'arrête quand ? Et pour combien de temps
16:04les US versus le reste du monde ? Et quand je disais hier que le reste du monde ne profitait
16:09pas des Trump 13, non seulement ils n'en profitent pas mais ça fait partie des anti-Trump 13.
16:13Le reste du monde souffre sur les marchés j'entends de l'arrivée de Trump.
16:18Oui c'est la vraie question, surtout qu'il veut un dollar faible, alors ça c'est évident
16:23parce qu'il a quand même une politique qui va forcer le dollar à monter à priori donc
16:26en même temps...
16:27Qui a demandé à Jérôme Powell de baisser les taux, c'est ça ? Ça va être ça le
16:30match Powell-Trump dès le départ ?
16:33Il a toujours demandé à Jérôme Powell de baisser les taux et si on se souvient il
16:36a commencé par les monter et après un déjeuner, on ne sait pas ce qu'il s'est exactement
16:39dit, il a fini par changer de politique Jérôme Powell et commencer à baisser les taux mais
16:42il a toujours demandé à baisser les taux à un moment où économiquement on se disait
16:45mais pourquoi baisser les taux vu le niveau de chômage à l'époque et ainsi de suite
16:47mais il a toujours demandé à Jérôme Powell de baisser les taux donc à priori il fera
16:51la même chose mais il y a vraiment cette question effectivement sur le dollar, il y
16:55a cette question aussi, on ouvrira certainement sur la zone euro puisque c'est à priori la
16:59zone euro qui est une des zones qui souffle le plus aussi et les marchés aussi le montrent.
17:03Et oui l'euro-dollar en est le reflet.
17:05Exactement et donc à quel moment ça s'arrête effectivement et on parle souvent de contre-pouvoir
17:10les marchés aussi seront certainement et peut-être le contre-pouvoir le plus important
17:13pour Donald Trump puisqu'il est quand même pragmatique et qu'à un moment il l'écoutera
17:17certainement aussi, il sera obligé d'écouter ce que disent les marchés, il est obligé
17:22d'être dans une économie.
17:23Il a des KPI assez simples Trump, alors il n'est plus sur Twitter aujourd'hui mais c'était
17:28le Dow Jones, je me souviens, chaque record du Dow Jones on aurait droit à une fuite
17:31de Trump, ça va être le taux de chômage, sans doute l'inflation également puisque
17:35ça fait partie quand même de la promesse électorale d'un Donald Trump de dire que
17:38Joe Biden n'a pas fait le job et que lui le fera sur le front de l'inflation, on verra
17:42comment tout ça n'est pas trop contradictoire avec son agenda économique.
17:45Sur les corrélations de marché, qu'est-ce que vous observez depuis une semaine, Raphaël,
17:49on a l'impression que tout a été cassé en termes de corrélation entre, encore une
17:54fois, les actifs américains et le reste du monde, il y a eu cette séance-là cette
17:57semaine où l'Europe ouvra plus 2, finit à moins 3, c'est-à-dire quand le marché
18:02américain, lui, continue de prendre 1 ou 2% je ne sais plus sur cette même journée.
18:06Non, non, on peut parler de dislocation, je crois que la sous-performance sur l'année
18:10du marché européen vis-à-vis du marché américain est la plus large depuis 1985.
18:16Donc on est effectivement sur une sous-performance historique, évidemment aujourd'hui les investisseurs
18:21se positionnent sur ce nouveau cycle économique régalien qui s'ouvre à nous, la combinaison
18:27d'une dérégulation, déréglementation d'une part et de baisse d'impôts, c'est vrai que
18:31ça c'est traditionnellement un cocktail plutôt favorable aux entreprises, ça donne
18:35envie d'aller s'exposer, on voit des projections de croissance des bénéfices assez optimistes
18:40à la suite de cette élection, d'un autre côté on arrive peut-être dans un second
18:44temps de marché aujourd'hui où on commence à s'interroger sur la dynamique des taux
18:50d'intérêt, évidemment, dans quelle mesure cette dynamique haussière, on parle de 80
18:55points de base sur le 10 ans américain depuis septembre, elle pourrait casser le rallye,
19:00il y a une inquiétude, vous l'avez bien dit en introduction, on a clairement une réaction
19:04de marché très différente sur le marché obligataire et ça c'est une vraie inquiétude
19:09liée évidemment à la dynamique d'inflation, attention à ces fameux droits de douane,
19:14une fois qu'on en saura plus, est-ce que là potentiellement on a un catalyseur aussi,
19:18et puis sur la dynamique qu'on va voir sur les déficits par ailleurs, à notre inquiétude
19:23de marché, un débat complètement absent des conversations politiques aujourd'hui
19:28aux Etats-Unis, cette dynamique de déficit, pas nécessairement qu'ils sont trop élevés
19:32là où ils sont, mais que la trajectoire n'est pas soutenable.
19:35Donc là on commence un petit peu à pivoter en termes de conversation, les gains et l'exubérance
19:40effectivement sont derrière nous, ou en tout cas ont été très significatifs jusqu'à présent.
19:44Deuxième question qui va se poser c'est, quelle va être la réalité de ce programme économique,
19:48quel sera l'impact sur les taux d'intérêt ?
19:50Le marché obligataire commence à donner un début de réponse quand même à cette affaire.
19:56S'il y a eu effectivement dans les 80 points de base de remontée des taux, il y a peut-être
20:00des données économiques qui plaident pour une résilience toujours un peu plus forte
20:03de l'économie américaine, puis il y a eu aussi le risque Trump qui est venu s'ajouter
20:09ou en tout cas qui fait partie de ces 80 points de base de hausse de taux j'imagine, Raphaël ?
20:13Absolument, il est là et d'ailleurs on peut estimer qu'avant l'élection et même jusqu'à présent
20:19ces dernières semaines, il y a eu quand même une certaine forme de décorrélation entre
20:23le mouvement des taux d'intérêt d'une part et l'analyse macro, les chiffres macro,
20:27les chiffres de l'inflation, qui ont été robustes mais qui ne justifiaient pas un repricing
20:31de la sorte, qui a été massif, donc là on le voit sans le mesurer, on voit l'effet Trump.
20:37Et effectivement c'est le risque numéro un de marché, jusqu'à où ? Jusqu'à quand le marché peut-il
20:42absorber des taux plus élevés ? Il y a une problématique évidemment de financement d'économie,
20:46on parle beaucoup aux États-Unis des taux hypothécaires, ça, ça impacte l'économie réelle,
20:51mais évidemment aussi une dimension valorisation, on a beaucoup de discussions sur le niveau
20:57du 10 ans au-dessus duquel les valorisations vont commencer à secouer, est-ce que c'est
21:01à 4,60, à 5 ou à 5,20, personne ne sait, mais clairement on arrive sur des points de tension.
21:07Donc effectivement une belle exubérance sur les premiers jours, on commence à se poser
21:10des questions compliquées, on commence à mettre les contradictions du programme économique
21:15en face du mouvement de marché, et les questions se posent.
21:18Ça va être le marché obligataire contre Trump, ou face à Trump en tout cas, Samy,
21:22c'est comme ça qu'il y aura une vraie conversation si je puis dire entre le marché obligataire
21:28et l'agenda économique de Donald Trump, est-ce qu'on va jusqu'à imaginer le retour d'une
21:33forme de bande vigilantesse, comme on dit, sur le sujet américain spécifiquement, première
21:40puissance économique mondiale, les porte-avions, tout ça, l'exceptionalisme, est-ce que le
21:46marché obligataire peut s'attaquer à une Amérique Trumpiste entre guillemets ?
21:50C'est un peu prématuré, on a un pricing de marché qui est cohérent, Raphaël a raison,
21:54il ne faut pas que ça aille trop trop loin, il a parlé de 4,80, peut-être 5,20.
21:58On avait vu 5, c'est ça, au plus haut sur le 10 ans, octobre 22, 23 ?
22:03Exact.
22:04Aujourd'hui, la croissance nominale américaine va quand même prendre un boost, donc on a
22:07plus de vélocité dans l'économie américaine, c'est normal d'avoir une courbe d'échelon
22:11qui s'installe un peu plus haut.
22:12Il ne faut pas que ça aille trop loin, mais enfin, le mouvement ne me paraît pas complètement
22:16incohérent avec ce qui se passe.
22:18Moi, c'est l'autre côté du trade qui m'inquiète, c'est qu'en Europe, pour le coup, on n'a
22:22pas eu un énorme repricing, je trouve que les attentes de la BCE sont encore très élevées
22:26et si on considère ce qui peut arriver à l'Europe, si vraiment ils se font mettre
22:30la pression, si vraiment il y a des tarifs, la trajectoire et de l'inflation et de la
22:34croissance européenne pourrait dire que les taux de la BCE passent à 1,5 ou sous les
22:381,5.
22:39Or aujourd'hui, le marché, il est toujours entre 1,5 et 2, donc quand on parle d'eurodollars,
22:43peut-être qu'on peut aller plus bas, pas forcément parce que la jambe américaine va encore plus
22:47bas, mais parce que la jambe européenne, elle doit intégrer un peu plus de vulnérabilité
22:51et donc on voit l'eurodollar encore un peu plus bas.
22:54Pour vous, une administration Trump telle qu'on la conçoit aujourd'hui, c'est une
22:58fête sans doute un peu plus sur la réserve, sur la retenue à partir d'un certain stade,
23:02mais ça impliquerait pour vous une BCE plus accommodante que ce que le marché anticipe
23:06aujourd'hui ?
23:07On va avoir une croissance nominale américaine probablement autour des 5, si on a une courbe
23:14des taux qui s'installe autour de 4,5, 4,4,5 entre la partie courte et la partie longue,
23:19ça me paraît assez consistant.
23:21En revanche, si on fait le même exercice pour l'Europe, 2% de taux pour la BCE, c'est
23:27beaucoup trop haut.
23:28Qu'est-ce que ça implique pour vous côté européen et pour la Banque Centrale Européenne,
23:32Olivier ? Et pourquoi le marché n'achète pas encore l'idée d'un taux de dépôt terminal
23:37qui serait peut-être plus à 1,5 voire en dessous qu'à 2 aujourd'hui ?
23:41Moi ce qui m'a beaucoup surpris, vous avez parlé de décorrélation effectivement entre
23:44les Etats-Unis et le reste du monde, sur les marches à action on le voit bien en termes
23:47de performance notamment sur l'Europe, ce qui m'a beaucoup surpris sur le jour de l'annonce
23:51de l'élection des résultats et j'aime bien observer ces moments-là parce que c'est un
23:55peu la réaction...
23:56Des esprits animaux quoi, bien sûr, de la première intention.
24:00On a effectivement vu des taux dix ans US qui ont pris un peu plus de 20 points de base
24:06sur la journée, donc ça on comprenait très bien.
24:08Moi ce qui m'a surpris c'est que le CMS dix ans a fini la journée en perdant un ou deux
24:12points de base, quelque chose comme ça, et c'est là où j'ai du mal à comprendre ce
24:16que le marché et la réaction du marché, c'est-à-dire que pourquoi est-ce que les
24:18taux dix ans ont monté, est-ce que c'est vraiment sur un perspective de croissance
24:21ou plus une crainte inflationniste ? Moi je pense que c'est plutôt une crainte inflationniste
24:24qui a fait monter les taux dix ans relativement rapidement, et dans ce cadre-là, pourquoi
24:29les taux européens sont restés, et même, ce qui est relativement rare, globalement
24:34les taux vont dans le même sens, pas avec la même amplitude, mais sont restés plutôt
24:38à la baisse, alors qu'on sait bien que si jamais il met en place effectivement tout
24:42son programme avec la tarification douanière notamment et sa politique inflationniste,
24:47on l'aura aussi en Europe, on l'aura peut-être même plus, parce qu'au fur et à mesure que
24:50l'euro va baisser, on importe quand même de l'énergie et donc ça va aussi lier un
24:54petit peu plus les mains de la Banque Centrale Européenne, et Christine Lagarde l'avait
24:58dit en disant attention si les économies se referment, c'est inflationniste et c'est
25:01pas bon pour la croissance, et en revanche les taux continuèrent, et effectivement on
25:06s'inquiète tous sur la capacité de l'activité économique européenne de rester positive
25:11et de ne pas partir en récession, c'est peut-être un coût supplémentaire, mais
25:14ce côté inflationniste-là, s'il commence à être pricé sur les marchés, il devra
25:19être aussi, à mon sens, pricé un peu plus au niveau de la zone euro, parce qu'effectivement,
25:23moi je suis tout à fait d'accord, la Banque Centrale normalement devrait beaucoup plus
25:27s'accompagner, devra accélérer sur sa baisse des taux, contrairement à la Fed, après
25:31ce qu'elle le fera, c'est toujours la vraie question, entre ce qu'elle devrait faire
25:35et ce qu'elle se sent capable de faire, ou ce pourquoi elle peut agir.
25:38On revient à l'idée que la BCE peut avoir du mal, à un certain point en tout cas, à
25:43se désolidariser complètement de la politique monétaire menée par la Fed, c'est le débat
25:47qu'on avait au début de l'été, peut-elle y aller toute seule, en premier, etc.
25:51Et rappelez-vous, quand les banques centrales ont commencé à monter les taux pour lutter
25:55contre l'inflation qui ne devait être que transitoire et qui finalement était là pour
25:58durer, l'analyse quand même consensuelle était de dire, on comprend très bien pourquoi
26:02la Fed le fait, il y a un problème de consommation trop important et tout, côté européen c'est
26:07pas la même histoire, c'est vraiment un choc énergétique et le fait de monter les
26:10taux au niveau de la zone euro ne va pas faire baisser le prix et donc c'était vraiment
26:15poursuivre et ce pigétage de devises.
26:17Et moi c'est vraiment l'information, et on le voit depuis mi-septembre environ, lorsque
26:22les taux américains ont commencé vraiment à monter, ce n'est pas le cas, les taux
26:26européens sont en baisse sur la même, ça c'est relativement, je trouve que c'est
26:30une vraie question à se poser, alors peut-être qu'on prise uniquement de la croissance
26:34côté américain et c'est ce qui expliquerait ça, mais je pense qu'on prise aussi quand
26:37même pas mal d'inflation et de risques d'inflation en tout cas.
26:40Bon, Trump, dans quelle mesure est-ce que ça rend encore plus complexe le casse-tête
26:44pour la Banque Centrale Européenne aujourd'hui ? Et puis, évoquons les cartes de l'Europe
26:52face à une administration Trump, je n'oserais pas dire qu'on a eu le temps de s'y préparer
26:56mais quand même, normalement c'est quelque chose qu'on a vu arriver dans le radar.
27:02J'ai un oeil qui nous fonce.
27:04Parfois quand c'est trop gros, c'est peut-être ça le problème, c'est que l'éléphant
27:08est peut-être trop gros dans la pièce.
27:10Donc effectivement, on sait que c'est très impactant pour l'économie européenne, les
27:14perspectives de bénéfices des entreprises, il y a plein de mesures qui se font, si vous
27:19regardez le pourcentage des chiffres d'affaires générés avec les Etats-Unis pour les entreprises
27:24européennes, MSCI Europe, c'est 25%, donc clairement on va souffrir, alors après si
27:30vous soulevez le capot, que vous enlevez les services qui ne seront pas concernés
27:34par les droits de douane, si vous enlevez tous les biens qui sont produits aux Etats-Unis
27:38et vendus aux Etats-Unis, pas concernés non plus, et que vous réfléchissez à ce qui
27:44reste, finalement peut-être qu'on est sur un impact qui sera un peu plus raisonnable
27:50qu'attendu, certains parlent de 2-3% des chiffres d'affaires concernés, ce n'est
27:54pas rien mais ça peut être absorbé.
27:56Pourquoi je dis ça, c'est qu'aujourd'hui on est sur une négativité maximale sur l'Europe,
28:00on est tous très inquiets, tous les clients sont sous-pondérés, les investisseurs ont
28:05désinvesti, on a vu un rebalancement aussi à la suite de l'élection de Trump, et on
28:11peut estimer que peut-être qu'il y a aujourd'hui dans les prix, après encore une fois la plus
28:15grosse sous-performance depuis 1995, beaucoup de la négativité ambiante, peut-être que
28:20les droits de douane sont dans une certaine mesure une position de négociation, peut-être
28:25qu'il y aura des exemptions, ça avait été le cas la dernière fois, peut-être qu'ils
28:28seront moins impactants qu'attendu, ça c'est une première chose, et puis même si vous
28:32regardez l'ensemble européen, beaucoup des vents contraires, les vents mauvais qui attaquent
28:38l'Europe pourraient pivoter sur l'année à venir.
28:41Exemple ? La Chine, on a le droit d'être sceptique
28:44sur le stimulus mais on a un petit air de quoi qu'il en coûte quand même dans ce qui
28:48se passe en Chine, les plus optimistes vous diront que les dernières données chinoises
28:52ont été plutôt meilleures qu'attendues, bon c'est un peu tôt pour se réjouir mais
28:58ce vent négatif chinois, il a le droit de pivoter aussi à un moment, et alors là ça
29:02serait un vent très positif pour les actifs européens, on constate aussi que dans une
29:07certaine mesure l'Europe est un peu plus avancée dans le cycle, en tout cas que la croissance
29:12pourrait montrer une certaine forme de rebond, le sens des indicateurs est en train de pivoter,
29:17je ne nie pas les problématiques structurelles, le déficit de competitivité...
29:21C'est un petit vent conjoncturel porteur quoi !
29:23En termes de positionnement, un moment où l'Europe n'a jamais été aussi peu chère
29:27comparée aux Etats-Unis en termes de valeurs, en relatifs, on a quand même envie d'être
29:31un petit peu contrariant, de se repositionner, et puis peut-être, pardonnez mon optimisme
29:36Béat, d'imaginer que face à cette crise, à cette menace existentielle, une fois de
29:43plus, à la dernière minute comme d'habitude, les Européens sauront se réunir pour actionner
29:50peut-être un renouveau, et ces derniers jours, ces dernières semaines, on commence
29:54à avoir des conversations sur le moteur franco-allemand, une construction de consensus sur certaines
29:59thématiques, la compétitivité est dans toutes les bouches, l'union des marchés de capitaux,
30:04la transition énergétique, un projet industriel, on entend beaucoup le mot Airbus en ce moment
30:08prononcé, quel est le prochain Airbus ? Avec peut-être une volonté d'agir, bref, je ne
30:15veux pas être optimiste...
30:16Non mais c'est notre séquence à l'européenne, non mais c'est bien, on a connu ça, on sait
30:19comment ça fonctionne et on n'est pas naïfs non plus, mais vous dites, il y a quand même,
30:23il y a des ressources en Europe, il ne faut pas l'oublier non plus, et les valeaux, les
30:27prix de marché intègrent aussi, peut-être comme vous dites, beaucoup de pessimisme de
30:31ce point de vue-là.
30:32Et levons la tête deux minutes, sortons de la spirale ambiante, pour l'investisseur
30:37long terme, être contrariant à un moment où les vents pourraient tourner, c'est souvent
30:41le meilleur moment pour se positionner.
30:43Moi je chète l'optimisme sur l'Europe, non mais blague à part, il y a une nouvelle commission
30:48qui s'installe, il y a quand même sur le plan politique, alors bon, avec des résultats
30:54parfois compliqués, mais en tout cas des calendriers qui s'accélèrent, on l'a vu
30:58en France, ça va arriver en Allemagne, est-ce que déjà c'est un paysage politique qui
31:03permet d'imaginer effectivement une réponse, une réaction, quelque chose qui nous pousserait
31:09vers un peu plus d'intégration à nouveau, si c'est le chemin, ou en tout cas la bonne
31:15réponse à apporter dans le monde tel qu'il est destiné aujourd'hui ?
31:18On est dans un jeu de poker économique, et on a des Américains qui quasiment viennent
31:23de faire un all-in, et elle l'a dit, nous on a des cartes en Europe qui ne sont pas
31:28mauvaises, on a quand même un gros marché domestique, l'inflation a baissé sous le
31:32niveau des revenus, on a donc une croissance des revenus réels qui revient, un pouvoir
31:36d'achat qui est là, les ventes aux détails ne sont pas mauvaises, la BCE va baisser les
31:40taux, peut-être mieux, même l'euro ce sera bien pour les entreprises, mais à un moment
31:43ça va se compter sur combien on met de billes sur la table, peut-être que les Allemands
31:47vont se détendre un peu, et qu'après les élections ils vont se dire nous aussi on
31:50peut faire un peu de all-in, mais il va falloir quand même attendre le signal, c'est qu'à
31:54partir du moment où on refuse de mettre les pièces sur la table, il est très probable
31:59qu'on risque de perdre la partie, et donc on va être très sensible à si ces pièces-là
32:04vont être mises sur la table, est-ce qu'on voit des indications que peut-être sur certains
32:08secteurs stratégiques, l'Europe-Paris va se mettre ensemble, à mettre de côté certains
32:15dogmatismes, sans ces signaux-là, le sentiment c'est qu'on a quelqu'un de très agressif
32:19en face qui a mis le paquet sur la table, et nous on n'a encore une fois pas des mauvaises
32:26cartes, on a même des jetons, mais on se réfrène un petit peu à les utiliser, et
32:30donc du coup on risque de perdre la partie.
32:32Et sur l'Allemagne, qu'est-ce que vous dites, parce que c'est vrai qu'en première intention
32:35là aussi, quand on a vu la réaction de marché sur l'annonce ou la possibilité ou la spéculation
32:41d'une élection anticipée, on a eu l'impression, on a vu les rendements allemands là se tendre
32:46un petit peu, je crois, avec l'idée qu'a pu avoir le marché de se dire, élection
32:52en Allemagne, égal, on va ouvrir les cordons de la bourse, ça y est, la flexibilité budgétaire
32:58va arriver également en Allemagne, c'est un espoir solide ou c'est...
33:02C'est un espoir très maigre, la CDU on la connaît, elle domine aujourd'hui, elle ne
33:07fait absolument pas programme...
33:09Ah non, c'est pas l'élaxisme budgétaire, oui, non, non.
33:12Sur les plans d'investissement où elle serait en train de céder certaines choses.
33:15Mais ils ont compris que l'enjeu de cette élection, ça allait être ça quand même, j'imagine.
33:19Oui, mais enfin, ils y vont avec une certaine parcimonie, peut-être à la chinoise là-dessus,
33:23alors peut-être qu'ils nous réservent de bonnes surprises, mais en tout cas aujourd'hui
33:26ils sont très prudents.
33:27Il y a un débat, ça c'est très vrai, d'ailleurs ce débat il a quand même amené à la dissolution
33:31de la coalition en Allemagne, donc il y a débat, mais il n'y a personne qui prend vraiment
33:36la décision de dire écoutez, on va se mettre au niveau, on va aller faire un all-in nous
33:39aussi, on va mettre des vraies billes sur la table parce qu'on a besoin d'amener de
33:43la vélocité à cette économie européenne, et puis il va falloir céder sur un certain
33:48nombre de choses.
33:49On avait cette discussion sur la fusion commerçante et unicrédite, et je n'ai pas l'impression
33:55que la CDU soit très très en faveur de cette fusion.
33:58Mais visiblement c'est les seuls, je veux dire, visiblement tout le reste de l'Europe
34:01est en train de leur dire, il faut le faire.
34:03Non mais, on revient, il n'y a que leur opinion qui compte, c'est chez eux, donc on arrivera
34:11à les convaincre de relâcher un petit peu le dogmatisme, on verra, mais c'est le genre
34:15de petits signaux qu'on a besoin de voir pour se dire tiens, ma sous-performance européenne
34:21peut-être qu'elle a des limites.
34:22Dans le contexte actuel, si unicrédite commerce est validée, finalisée, fusionnée, je pense
34:28même que ce serait plus qu'un petit signe, je pense que là pour le coup, oui, ce serait
34:32un premier test, une première heure de vérité importante pour les Européens.
34:36Qu'est-ce qui vous intéresse en Europe ? On a parlé de la BCE, Olivier, on attend une
34:43réaction politique, et puis parlons aussi un peu marché et stratégie d'investissement.
34:48Est-ce qu'il est intéressant de se pousser à être un peu plus optimiste sur l'Europe
34:53aujourd'hui ? Est-ce que c'est un moment intéressant de ce point de vue-là, ou est-ce que ça reste
34:57encore à démontrer ?
34:58Moi, je pense que ça reste encore à démontrer, malheureusement, et c'est vrai que, je rejoins
35:02tout à fait Raphaël sur l'analyse, mais ça me fait vraiment penser au discours qu'on
35:05a depuis longtemps sur la Chine aussi, en disant qu'en termes de valorisation, c'est
35:08quand même très très bas, et ça me fait penser à Donald Trump qui a qualifié l'Europe
35:11pendant sa campagne de mini-Chine, et c'est vrai qu'on a l'impression…
35:14Il dit une coalition, il parle de nous comme d'une coalition.
35:16Et je pense qu'il dit aussi qu'il nous a oubliés sur son premier mandat, et que là
35:20du coup il pense à nous potentiellement pour s'occuper de nous, mais c'est vrai qu'on
35:24a vraiment l'impression… Alors, je pense qu'on est encore investissable, contrairement
35:28à la Chine, pour beaucoup d'investisseurs, donc ça change quand même beaucoup.
35:30Oui, pour même des raisons qui sont opposées à ce qui rend la Chine ininvestissable.
35:34Donc effectivement, on se demande à quel moment va s'arrêter cet écart de valorisation
35:39qu'on peut voir, mais le vrai argument aujourd'hui, avant d'avoir vraiment un signal comme quoi
35:43la situation changerait, l'état d'esprit changerait, c'est de se dire que la valorisation
35:46quand même est très très basse.
35:47Et la valorisation finit par avoir raison, mais la question est toujours de savoir quand,
35:52et pour moi c'est encore un petit peu tôt pour vraiment se positionner là.
35:56Moi je comprends pourquoi les valorisations baissent en Europe, et je comprends pourquoi
35:59globalement on s'inquiète de ce qui sera effectivement fait, et donc je pense que c'est
36:04un peu tôt.
36:05Moi ce qui m'inquiète vraiment c'est qu'on avait déjà un marché qui voyait vraiment
36:09le bon côté de tout, et on avait du mal à trouver des scénarios un petit peu alternatifs
36:13et avoir l'impression que le marché prédisait aussi des scénarios alternatifs.
36:16On avait l'impression que ces scénarios alternatifs finalement, au fur et à mesure
36:18du temps, disparaissaient, s'effaçaient, et là c'est vrai qu'on a vraiment l'impression,
36:22lorsqu'on lit et lorsqu'on regarde un peu toutes les publications, de voir que personne
36:26n'est positif pour la zone euro, et donc on le sait bien, quand tous les investisseurs
36:30sont dans le même sens, c'est effectivement le bon moment.
36:32Moi ça me paraît encore un petit peu tôt, parce que je pense que ce qu'on voit là va
36:36continuer au moins jusqu'à la fin de l'année, on va attendre de voir vraiment l'administration
36:40se mettre en place et voir comment les directions vont se poser, et effectivement je pense que
36:44c'est une bonne nouvelle qu'il y ait des élections en Allemagne, en espérant qu'elles
36:47se passent bien, mais ça ne servait à rien d'attendre trop, et si on veut avoir un réveil,
36:53plus tôt le réveil sera et mieux ce sera, et effectivement le bon côté c'est qu'on
36:58a vu historiquement que c'est vraiment quand l'Europe est dos au mur et doit vraiment
37:02se relever qu'on fait des avancées très rapides, donc on peut espérer qu'effectivement
37:07on aura des avancées là, mais là vraiment en termes de dynamique de marché, ça me
37:10paraît encore un petit peu tôt, c'est à surveiller, et effectivement la fusion Unicredit
37:14Commerce Bank peut être un signal avant tout, mais j'ai du mal à voir, à être complètement
37:20optimiste, et pourtant je cherche.
37:22Oui, oui, on cherche des bonnes nouvelles sur l'Europe, l'autre bonne nouvelle c'était
37:26là en début de semaine, les fonds de cohésion qui sont destinés d'habitude à réduire
37:30les inégalités en Europe, c'est des fonds qui sont accordés à chaque Etat membre,
37:35il y avait 390 milliards de stocks, seuls 5% des fonds de cohésion ont été tirés
37:40sur 2021-2027, sur cette enveloppe, sur cette période, bon, Bruxelles offre de la flexibilité
37:47désormais aux Etats membres pour utiliser ces dotations et ces fonds vers des usages
37:53notamment de financement de l'industrie, de la défense, voilà, donc il y a quand même
37:56aussi des choses qui se passent, qui ne font pas forcément les gros titres, mais qui,
38:00on parlait d'argent, ce nom est très bugeant, de vrai argent, là il y a quand même du
38:03vrai argent qui peut être mis à disposition pour des sujets de souveraineté en l'occurrence.
38:08Je me tourne vers vous Raphaël, non mais sur le timing, je comprends que le momentum
38:13n'est pas favorable aujourd'hui pour les actifs européens, Trump emporte tout, etc,
38:19mais dans un second temps, vous êtes convaincu effectivement qu'il y aura un réveil et une
38:25manière de regarder l'Europe peut-être différente sur des sujets clés, de la souveraineté
38:30par exemple.
38:31Oui absolument, cette thématique de la souveraineté nous intéresse et c'est effectivement dans
38:35notre façon d'investir en Europe, autour de cette thématique qu'on va investir, l'idée
38:39étant que sur certains secteurs précis liés à cette idée de résilience, d'autonomie,
38:45d'indépendance, on voit, et on va voir, des montants de capitaux assez faramineux
38:51être déployés en Europe à travers des plans qui existent déjà et d'autres plans
38:56qui sont en train de se discuter, on parle évidemment de la défense et des augmentations
39:00du budget de la défense, là on a une vraie méga tendance en devenir avec des acteurs
39:05européens de très belles qualités, plutôt sous-valorisées comparé à certains de leurs
39:10copains transatlantiques qui doivent pouvoir bénéficier de cette tendance, on va parler
39:15de Dassault, de Rheinmetall, de Thalès, des très belles valeurs sur lesquelles on peut
39:19imaginer qu'ils puissent bénéficier de ces plans de déploiement, on va parler de
39:24la tech, la tech c'est un sujet dramatique en Europe avec aussi une certaine forme de
39:28prise de conscience et il y a quelques acteurs intéressants, on pensera à SML et à d'autres,
39:34on va parler de la santé, de la pharma, 80% des ingrédients pharmaceutiques utilisés
39:40dans la fabrication de médicaments en Europe viennent de l'étranger, de Chine et d'Inde,
39:45on a vu ce que ça donne au moment du Covid, là aussi il y a une volonté de se rendre
39:48plus résilient, plus indépendant et des grands acteurs européens à accompagner,
39:52bref, je ne vais pas vous faire un inventaire, mais quand on est capable de s'extraire un
39:55peu du code postal, un peu global, oui, il y a quand même des boîtes, des sujets,
40:00des secteurs qui peuvent être porteurs aujourd'hui en Europe.
40:02Absolument, et là on parle beaucoup d'allocations, mais si vous regardez ces entreprises une
40:07à une, vous faites le travail d'analyse fondamentale, vous regardez sur des critères très exigeants
40:12de qualité, de taux de marge, de perspectives de croissance, de qualité du management,
40:17de barrière à l'entrée et j'en passe, vous vous retrouvez avec des entreprises
40:21extraordinaires qui ont beaucoup souffert récemment, on peut parler du luxe, on peut
40:25parler d'ASML, on peut parler même sur certaines entreprises de défense, donc là
40:31on se dit que même sans faire nécessairement cette approche macro, pour un investisseur
40:35discipliné qui cherche à faire de la sélection de donneurs, il y a beaucoup de candidats.
40:40Et je vais même aller plus loin dans l'analyse, nous c'est ce qu'on fait chez TKO, on fait
40:44de l'analyse bottom-up, on regarde les entreprises qu'on juge sur des critères de qualité,
40:49on met très longtemps à les comprendre, à les analyser et puis on y va quand les
40:52valeurs nous semblent raisonnables. On n'a pas inventé le fil à goûter le beurre,
40:57d'accord ? Si vous faites cet exercice, vous ne trouverez rien aux US, tout est trop cher.
41:03La prime de risque des actions américaines est négative aujourd'hui. Tout est trop
41:07cher. Après on a le droit de dire mais attendez, non mais finalement on va parier sur le fait
41:12que, mais si vous faites l'exercice discipliné, capitalisé, prix raisonnable, vous n'investissez
41:18pas aux US. Donc voilà, c'est pour ça que je parle encore une fois, évidemment il faut
41:22être exposé aux US, évidemment le réservoir de croissance, de performance, il est aux
41:28US. En revanche, être un petit peu contrariant, réserver une partie de son éducation sur
41:34l'Europe et garder en tête que c'est un puits économique incontournable aux US, dans
41:41le monde, pour des gens qui souhaitent se désensibiliser aux US, tout ça fait qu'on
41:46garde un œil quand même attentif sur cette dynamique.
41:49Bon, maintenant qu'on a levé une des dernières grandes inconnues de cette année 2024, on
41:53va pouvoir se projeter dans la période des perspectives 2025. Samy, je ne sais pas si
41:58c'est ce que vous avez le droit de nous dire.
41:59Je peux te le dire.
42:00C'est vrai, non mais c'est quoi le message de Lombard-Audier pour 2025 alors ?
42:04Alors il y a trois points qui font peut-être un peu consensus, mais quand on se dit ça
42:11y est l'élection est passée et qu'on se projette dans les 12 prochains mois et que
42:14j'essaie vraiment de ressortir des très grandes caractéristiques de ce qui peut
42:20définir un petit peu les prochains trimestres.
42:22Bon, l'expansion économique, elle continue, je pense qu'on est plutôt d'accord, ok,
42:25sur-performance américaine, peut-être sous-performance allemande et quelques-uns au milieu, mais
42:30on est quand même dans une expansion économique qui continue.
42:32Moi, je ne vois pas de récession, je ne vois pas de stress dans les marchés de l'emploi,
42:35je ne vois pas de stress dans les bilans et les comptes de résultats, donc c'est quand
42:38même un facteur que je mettrais plutôt dans le camp du positif.
42:41Une inflation contenue, on a beaucoup fait le travail d'essayer de comprendre comment
42:45les tarifs américains pouvaient impacter l'inflation américaine, ce n'est pas autant
42:48qu'on le pense.
42:49Alors s'il met vraiment 70 et 10 sur tout le monde, peut-être que l'inflation américaine
42:54va à 3,5, mais si c'est un peu moins parce qu'il négocie et est un peu diffus dans
42:59le temps, l'inflation américaine va être entre 2,5 et 2,8, on ne revient pas aux chocs
43:06d'or qu'on a pu connaître.
43:07Et puis bien sûr, une inflation très contenue en Europe et ailleurs, et donc mon troisième
43:11point, c'est les banques centrales qui vont continuer de baisser les taux, encore une
43:14fois, même divergence, moins aux Etats-Unis qu'en Europe, nous on a 4 comme taux escompté
43:20pour la FED, mais on est sous les 1,5, donc on est dans un environnement qui me semble
43:28encore modérément sain, l'expansion économique, une inflation contenue, des banques centrales
43:33qui baissent les taux, et puis ce facteur américain, ou jusqu'à preuve du contraire,
43:38si on a un grand réveillement par exemple, qui devrait continuer de dominer, mais c'est
43:43effectivement des perspectives qui me semblent modérément saines.
43:45Ce n'est pas dans les prochains mois que vous voyez la fin de l'exceptionalisme américain
43:49sous Trump ? Non, il n'y a pas de raison, en revanche,
43:52on pourrait avoir toujours cette posture américaine, mais quelque part une vraie réponse de la
43:56Chine, une vraie réponse de l'Europe, j'ai envie moi aussi de croire à l'optimisme
44:01qui est autour de cette table, mais enfin, la dernière fois que l'Allemagne a été
44:04l'enfant malade de l'Europe, elle a mis quand même 10 à 15 ans pour aller vers les arts
44:08réformes en 2003, qui lui a permis d'être le champion de compétitivité qu'on a connu,
44:14donc est-ce que 2-3 ans ça suffit ? On verra.
44:16Le temps avec Trump s'accélère un peu peut-être, on verra si c'est le cas également pour l'Allemagne.
44:21Olivier, sur le positionnement de marché, en tant que directeur des investissements
44:26d'Eumony, qu'est-ce qui vous intéresse aujourd'hui ?
44:28Ce qui est intéressant sur l'Allemagne, c'est que lorsqu'on regarde aujourd'hui la qualité
44:32de la dette française, on a le réflexe de regarder le spread France-Allemagne, et on
44:35a l'impression que ça tient, on est à 74, autour de 70 depuis un certain temps, mais
44:38quand on le regarde France-Espagne, on se rend compte que finalement le spread augmente,
44:43et on est en train de se demander si, il ne faut pas changer en fait, le bon élève serait
44:47plus d'Allemagne et plus d'Espagne.
44:49Ah bah la logique cœur-semi-cœur périphérie, elle a été un peu bouleversée, oui.
44:53Et donc voilà, c'est intéressant, effectivement l'Allemagne a un gros travail à faire aussi
44:59de réforme, et on le sait depuis le choc énergétique.
45:02Pour réagir un petit peu sur le côté inflationniste, il y a aussi un point qu'il ne faut pas oublier,
45:09et ça c'est aussi quand même une inconnue, c'est ce que décidera de faire Donald Trump
45:13sur le côté immigration, et à quel point il redeviendra pragmatique, parce que si on
45:18l'écoute effectivement, il va y avoir un problème de main-d'oeuvre important aux Etats-Unis,
45:23on a eu un problème sur le marché de l'emploi aussi, post-Trump, parce qu'il a fallu trouver
45:28de la main-d'oeuvre, et ça, ça peut avoir un impact quand même inflationniste, alors
45:32pas tout de suite, il faut un certain temps, mais assez important, sur lequel on a potentiellement
45:37du mal aussi à gérer, et on l'a vu sur les augmentations salariales, lorsque la machine...
45:423 millions de migrants qui sont arrivés sur l'année coulée aux Etats-Unis, donc pour
45:45l'offre de travail, pour la demande, c'est quand même beaucoup.
45:48Et donc d'un côté, il veut réindustrialiser, continuer la réindustrialisation des Etats-Unis,
45:52mais à un moment, il aura besoin de main-d'oeuvre, donc à quel moment, là où encore son pragmatisme
45:56se réveillera, et par rapport à ses engagements de campagne, il fera le choix plutôt économique ?
46:01Et quel sera le bouger ? Pour l'instant, il dit qu'il n'y a pas de price tag sur le projet
46:04de renversement des flux migratoires, il n'y a pas d'étiquette, ce n'est pas un projet
46:06à vendre, on verra.
46:08Et ça, c'est une vraie question aussi au niveau de l'inflation, donc moi je suis relativement
46:13d'accord sur l'idée que l'économie américaine de toute façon, et les marchés américains
46:17devraient continuer l'année prochaine à avoir de bonnes performances vis-à-vis de l'Europe.
46:22La vraie question, c'est ce qu'on a abordé dès le début avec Raphaël, c'est vraiment
46:25cette question de taux qui pourrait monter, à quel moment le point de bascule des taux
46:29deviendra trop important et viendrait pénaliser le marché actions américain.
46:31Mais à court terme, pas d'inquiétude, et de toute façon, on devrait continuer l'année
46:36comme on l'a fait jusqu'à présent, et plutôt porteur sur les actifs risqués.
46:40Et le vrai risque, il est plutôt sur le côté obligataire.
46:43Ça donne envie de continuer à être correctement exposé aux actions et de ne pas se protéger
46:48côté obligataire.
46:49On a eu une répétition de tout ça sur la semaine écoulée.
46:53Merci beaucoup messieurs.
46:54Merci d'avoir été avec nous pendant cette émission.
46:56Ce soir, Olivier Malteste, Yeomanie, Raphaël Thuinti qui est au Capital et Samy Char, Lombardodier.
47:01Le dernier quart d'heure de Spartbourg, chaque soir, c'est le quart d'heure thématique.
47:14Le thème ce soir, c'est celui des matières premières et même plus précisément de
47:18Trump et des matières premières.
47:20Benjamin Louvet, directeur de la gestion des matières premières chez Ofia Invest,
47:23Asset Management, est à mes côtés ce soir.
47:25Bonsoir Benjamin.
47:26Bonsoir Grégoire.
47:27Bon, j'imagine que sous Trump, au moins on peut être convaincu que l'offre de pétrole
47:31ne manquera pas.
47:32Oui.
47:33En fait, on n'avait pas besoin de ça.
47:34Je vous rappelle que l'Agence internationale de l'énergie a communiqué ce matin en disant
47:38que l'année prochaine, même en anticipant que l'OPEP plus ne remettrait pas sur le
47:43marché le pétrole qu'elle avait décidé d'enlever, on aurait probablement un surplus
47:48de production de l'ordre d'un million de barils par jour l'année prochaine.
47:51Et c'est important dans le cadre de l'arrivée de Trump parce qu'il avait un de ses mantras
47:56pendant la campagne, c'est « drill baby drill », fort bébé fort.
48:00Donc, il va être un soutien des énergies fossiles, bien évidemment, et du pétrole
48:04en particulier.
48:05La question, c'est est-ce que ça va vraiment être suivi des faits ? Parce qu'il faut
48:11bien dire que sous Biden, il y avait des événements en faveur des énergies renouvelables,
48:17mais on n'a pas forcément plus contraint que ça les producteurs d'énergie fossile
48:22qui se sont contraints eux-mêmes.
48:23Je rappelle que, et d'ailleurs ça date de la précédente mandature de Trump, à partir
48:27de grosso modo 2018, pendant des années, le pétrole de schiste commence aux Etats-Unis
48:33en 2008 parce que le cours commence à rendre cette activité rentable qui est connue depuis
48:37très longtemps mais qu'on n'exploitait pas jusqu'à présent.
48:39A 100 dollars, ça a relâché les esprits animaux du shale américain.
48:43Exactement, mais pendant des années, à partir de 2008, on a fait de la productivité à
48:48tout va, on a augmenté la production, c'était facile de trouver des financements et on promettait
48:52des revenus.
48:53Et puis en 2018, les investisseurs ont commencé à dire « non ça va bien, on vous donne
48:56de l'argent, on a de la productivité mais on n'a pas de rentabilité donc maintenant
48:59il faudrait changer ça ». Et on a commencé à rationaliser la production pour la rendre
49:03rentable.
49:04Et aujourd'hui, même les producteurs de schiste vous disent eux-mêmes « je ne vais pas augmenter
49:09ma production de plus de 5% par an pour ne pas tuer mon business et puis accessoirement
49:15parce qu'il y a aujourd'hui une offre de pétrole qui est suffisante pour pouvoir faire
49:20face aux besoins ». Donc je ne suis pas certain que l'arrivée de Trump change beaucoup de
49:25choses.
49:26Il y a un comportement rationnel.
49:27S'il produit plus de pétrole, le prix va baisser.
49:28On en a déjà trop.
49:29Donc à ce moment-là, ils ne seront plus rentables.
49:30Donc il y a un comportement rationnel quand même, vous dites, des acteurs du Shell qui,
49:34malgré le « drill baby drill » de Trump et des permis de forage qui vont être distribués
49:39à tire-larigot, j'imagine, il y a quand même une rationalité économique qui s'est
49:42installée chez ces acteurs du Shell qui va quand même aussi protéger un petit peu le
49:50relâchement de l'offre.
49:51Je crois que ce que Trump veut dire quand il dit « drill baby drill », c'est qu'on
49:55ne fera pas d'efforts sur notre production de pétrole, on ne va pas sacrifier notre
50:02avantage économique lié à des prix de l'énergie peu chers, l'énergie coûte beaucoup moins
50:06cher aux Etats-Unis qu'en Europe par exemple, pour la transition énergétique.
50:10Et en cela, on est déjà en fait dans ce schéma-là.
50:14Il ne faut pas oublier aussi que la production de pétrole aux Etats-Unis progresse aujourd'hui.
50:21C'est le premier producteur mondial.
50:22La production de gaz aussi, et que c'est un avantage compétitif énorme pour les Etats-Unis.
50:25Je rappelle juste une chose, les émissions de CO2 aux Etats-Unis n'ont pas moins baissé
50:31lors de la précédente R-Trump que pendant les autres présidents.
50:34C'est même le record de baisse des émissions de CO2 la précédente mandature de Trump,
50:38mais il a eu un petit coup de pouce, et pardon, c'est malheureux de le dire comme ça, mais
50:42c'est que le Covid est tombé pendant cette mandature.
50:43Oui, ça tombe pendant ces quatre années de mandat.
50:45Mais quand on regarde les autres années, il ne fait pas ni mieux ni moins bien que les
50:49autres présidents américains parce que la baisse des émissions aux Etats-Unis vient
50:53surtout du remplacement du charbon par le gaz de schiste.
50:56Est-ce qu'il faut imaginer une guerre des parts de marché entre les Etats-Unis et l'OPEP
51:02plus et notamment le cœur de l'OPEP, l'Arabie Saoudite ? C'est-à-dire que même si je comprends
51:07que la rationalité économique des acteurs du shell américain ne va pas les pousser
51:11forcément à relâcher toute l'offre possible, il y a quand même l'idée côté saoudien
51:19que les Etats-Unis ont pris des parts de marché pendant qu'eux s'astraignaient à essayer
51:23de mettre en place une politique de quota qui est en train de prendre l'eau, et tout
51:26le monde ou tout le marché se demande si les Saoudiens ne vont pas à un moment capituler,
51:30craquer, en disant attendez, moi je vais gérer mes parts de marché et puis les autres faites
51:35ce que vous voulez.
51:36C'est possible, mais à ce moment-là, ils remettront sous les témoins le pétrole de
51:39schiste américain.
51:40Mais au-delà de ça, il faut quand même avoir conscience de plusieurs choses.
51:42D'abord, le pétrole n'existe pas, il y a plein de pétroles différents et le pétrole
51:46de schiste est un pétrole très léger, qui ne convient pas à toutes les raffineries,
51:50notamment les raffineries américaines.
51:51C'est pour ça que Barack Obama a dû en 2015 arrêter l'interdiction d'exploitation de
51:56pétrole, parce qu'il y avait trop de pétrole, les gens ne savaient plus quoi en faire, ce
52:00qui fait qu'aujourd'hui le pétrole WTI qui était considéré avant comme de meilleure
52:02qualité vaut moins cher que le pétrole Brent, c'est de là que ça vient.
52:05Donc il y a ce premier problème qui est un problème de qualité.
52:10Et puis le deuxième problème, je le disais, c'est que les acteurs américains sont des
52:14acteurs privés, qui ont pour objectif de faire de la rentabilité, on l'a bien vu
52:18pendant la crise du Covid, qui a coupé la production ? Ce n'est pas les producteurs
52:21américains, c'est l'Arabie Saoudite, et donc si l'Arabie Saoudite décide de remonter
52:25sa production, les producteurs américains seront obligés de limiter leur croissance
52:31parce que les prix ne leur permettront plus d'être rentables.
52:33Donc on n'a, je pense, pas trop d'inquiétudes à se faire au niveau de ce drill baby drill
52:41de M. Trump.
52:42Et donc en termes d'équilibre de prix, qu'est-ce que ça donne, grosso modo ?
52:47Clairement, aujourd'hui, le pétrole est sous pression.
52:50On voit que l'OPEB veut depuis un moment remonter sa production et n'y arrive pas.
52:54Ils ont reporté encore.
52:55Ils ont reporté encore et on a aujourd'hui clairement des attentes de surplus de production.
53:02Pourquoi aussi ? Parce que vous avez certains pays qui étaient des gros pourvoyeurs de
53:07croissance de la demande de pétrole, notamment la Chine, qui le sont de moins en moins, notamment
53:11parce que la Chine avance sur la transition énergétique.
53:13Elle s'électrifie de plus en plus.
53:14De macroéconomistes me disent que ça se voit.
53:16C'est-à-dire que dans le shift de la demande du fossile vers l'électrification, on voit
53:21de plus en plus, et ça se retrouve en tout cas de plus en plus structurellement, dans
53:26l'affaiblissement de la demande de pétrole, qui continue de progresser, la demande de
53:29pétrole.
53:30La Chine a installé en 2023 plus de panneaux solaires que le monde entier, Chine incluse,
53:35en 2022.
53:36La Chine a six ans d'avance sur son programme de déploiement des énergies renouvelables.
53:40Sur son plan net zéro, elle a six ans d'avance.
53:43Elle est déjà à 2030.
53:44La Chine, je pense, a compris que si elle avançait sur les énergies renouvelables,
53:49elle obtenait son indépendance énergétique.
53:52Elle n'avait plus besoin de dépendre du pétrole d'un tel, du gaz d'un tel.
53:55Et donc, ils accélèrent énormément.
53:57Pour la première fois au troisième trimestre cette année, depuis la crise Covid, les émissions
54:01de CO2 en Chine ont baissé parce que la production de renouvelables a augmenté.
54:07Avec ou sans Trump, la Chine est embarquée dans ce voyage, l'Europe est embarquée
54:11dans ce voyage.
54:12Le facteur Trump ne changera rien à cette tendance parce qu'on sait qu'il va dire
54:18pique-pendre évidemment sur le green, le climat, etc.
54:23Il va avoir des forces de rappel.
54:25Le patron Dixon lui a déjà demandé de ne pas toucher à l'Iran.
54:28Pourquoi ? Parce que les producteurs de pétrole utilisent aussi l'Iran pour travailler sur
54:33la décarbonation du secteur pétrolier, notamment sur la capture de CO2, ça c'est
54:38la première chose.
54:39Ensuite, vous avez d'autres problèmes.
54:40Toucher à l'Iran, ça nécessite un accord du Sénat.
54:43Trump a la majorité au Sénat, il a 53 sénateurs.
54:45Mais il faut la super majorité pour bouger l'Iran et la super majorité elle est à 60
54:49sénateurs.
54:50Et donc ça, ça ne marchera pas.
54:52Au-delà de ça, la plupart des États qui ont profité de l'Iran sont des États républicains
54:57où on a créé deux emplois.
54:58C'est un vieux politicien Biden qu'on apprend à faire la grimace.
55:02Et puis deux autres éléments.
55:03Qui est le premier soutien de Trump ? Le plus visible ?
55:06Elon Musk, oui.
55:07Il fait quoi Elon Musk ? Il fait des voitures électriques, des panneaux solaires et du
55:11stockage sur batterie stationnaire.
55:13Donc là encore, on a un autre problème.
55:16Et puis dernier point.
55:17La question, est-ce qu'il va mettre fin aux subventions pour l'achat de véhicules électriques
55:23par exemple ?
55:24Il peut, mais ça créera des surcoûts qui vont retarder la transition vers le véhicule
55:29électrique.
55:30Ça rendra encore plus cher la transition.
55:31Mais il faut qu'il garde quand même en tête une chose qui est très importante pour moi
55:34et qui est vraiment le point central.
55:36Trump est pragmatique.
55:38Qu'il le veuille ou non, on va vers une économie décarbonée et donc vers plus de panneaux
55:43solaires, plus d'éoliennes, plus de voitures électriques.
55:45S'il décide de ne pas aider ces industries aux États-Unis, il laisse le champ libre
55:50à la Chine.
55:51La Chine aujourd'hui fait 80% des précurseurs des panneaux solaires, l'essentiel des précurseurs
55:56des éoliennes, la quasi-totalité des batteries sont produites en Asie.
56:01S'il fait ça, il laisse le champ libre aux Chinois.
56:05Je rappelle juste une dernière chose, les États-Unis dépendent encore pour 16 métaux
56:09à plus de 50% de la Chine.
56:11Donc la Chine a des moyens de rétorsion.
56:13Pour l'instant, elle a mis des licences d'export sur deux métaux, le gabion et le germanium,
56:17mais elle n'a pas restreint les exportations.
56:18Mais c'était un signal d'alarme.
56:20Les prix ont monté.
56:21Ces métaux sont indispensables notamment pour les technologies militaires.
56:24Pour l'instant, les États-Unis dépendent encore très franchement de la Chine.
56:28Donc il y a un rapport de force qui s'installe et qui n'est pas aussi évident que ça.
56:32Et je pense que Trump, avec toutes ses vociférations, ne changera pas forcément en 4 ans la trajectoire
56:38des États-Unis.
56:39Il ne faut pas oublier aussi qu'on a une fédération.
56:40La Californie, pendant l'ère Trump, n'a pas arrêté de développer des éoliennes
56:45et des panneaux solaires.
56:46Et le Texas, c'est le premier producteur d'énergie renouvelable aujourd'hui aux États-Unis.
56:49Donc on a quand même des forces de rappel qui font que, quelque part, je ne suis pas
56:53trop inquiet et ce n'est pas sur les États-Unis qu'on compte le plus en matière de transition
56:57énergétique.
56:58Aujourd'hui, ça se passe en Asie.
56:59En Europe, ça se passe aussi un peu aux États-Unis.
57:01Mais ce n'est pas parce que Trump changera quelques petites choses, parce qu'il sera
57:04limité comme je viens de vous l'expliquer, que la transition s'arrêtera aux États-Unis.
57:08Non.
57:09Et pour l'Europe, ça peut même être peut-être un accélérateur.
57:12Ça pourrait pousser encore un peu plus l'urgence, mais aussi aux Européens qui peuvent essayer
57:18de rattraper des parts de marché qu'ils n'ont pas aujourd'hui.
57:20Merci beaucoup Benjamin.
57:21Merci d'être venu évoquer ce compartiment des matières premières, les enjeux de la
57:26transition énergétique et bien sûr le sujet du pétrole sous une administration.
57:31Trump, Benjamin Louvet, directeur de la gestion des matières premières chez OffiInvest Asset
57:35Management, était l'invité de ce quart d'heure thématique de Smart Bourse ce soir.
57:39A retrouver bien sûr en replay sur bsmart.fr ou encore en podcast sur l'ensemble de vos
57:43plateformes préférées.

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