• il y a 18 heures
Avec Georges Fenech, ancien magistrat, Stephan Pichon, journaliste québécois

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##CA_BALANCE-2025-01-22##

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Transcription
00:00— Le 20 janvier, et même avant, d'ailleurs, et même avant. Et alors, justement, qu'est-ce qui se passe ?
00:05Et on va pas énumérer, si on en a déjà parlé, la liste, parce qu'il y en a 200 décrées déjà en 48 heures,
00:13signées par Donald Trump, et puis toutes les déclarations qu'il y a. Mais qu'est-ce qui se passe par rapport à la France ?
00:21Et on est tous en train de se dire que c'est incroyable. Il a fait en un jour ce que font qui, en 4 ans ? Biden notamment.
00:29Alors Georges Fenech, merci d'être là. Vous êtes ancien député, ancien magistrat. Et on va parler avec vous, justement,
00:36de ce point de vue à la fois légal et ce qu'on peut faire. Quelle est la marge de manœuvre aujourd'hui ?
00:41Quel que soit le président, quel que soit dans la 5e République et dans la Constitution de la 5e République,
00:46est-ce qu'un président peut avoir aujourd'hui en France la marge de manœuvre, même si elle n'est pas complète,
00:52qu'a pu avoir Donald Trump en proclamant ce qu'il y a ? On va en parler. Et puis bonjour Stéphane Bureau.
00:57— Bonjour André. Et bonjour Georges. Bonjour. — Vous êtes journaliste québécois. Vous travaillez...
01:00Vous êtes spécialiste des affaires américaines pour BFN TV. Et puis vous avez votre contact, votre podcast.
01:06— Mon podcast. — Voilà. Georges Fenech, alors, au fond, quand vous regardez ça,
01:10quand le magistrat que vous avez été, quand le député que vous avez été, enfin, et l'homme de médias que vous êtes,
01:18qu'est-ce que ça vous inspire de notre côté à nous ? — Alors on risque de vous surprendre.
01:25Je voudrais rappeler que le président de la République française, de mon point de vue, a plus de pouvoir que le président des États-Unis.
01:33— Ah bon ? Carrément ? — Eh oui. Parce qu'on s'est inspiré de la Constitution américaine,
01:39à la mesure où on élit maintenant, depuis Général De Gaulle, depuis 1962, le président de la République au suffrage universel direct.
01:45Mais on a conservé des éléments très importants du régime parlementaire. Puisque le président français peut dissoudre l'Assemblée nationale,
01:52le président des États-Unis ne peut pas dissoudre le Congrès. Donc il a effectivement plus de pouvoir, voyez-vous.
01:58Alors on a assisté à cette scène fascinante d'un président des États-Unis voulant régler tous les problèmes d'un coup de baguette magique.
02:05Par des décrets, en 24 heures, on règle tous les problèmes. J'ai été élu pour ça. Je vais le faire. Chapeau. Très bien.
02:11Ça donne une direction, une volonté et tout. — En tout cas, il parle de son programme. Il essaie d'appliquer son programme.
02:16— En fait, il n'a fait que s'inspirer un peu de ce qu'avait fait Emmanuel Macron en 2017. Vous vous souvenez pas, en 2017,
02:22de manière très médiatique et solennelle, il est dans son bureau à l'Élysée et il signe les premiers décrets.
02:28Il ne se fait absolument pas les lois sur le travail. Ça a été fait par décret. Sauf que là, le président des États-Unis,
02:35lui, c'est une profusion à l'infini de décrets. Il va au-delà de simplement un ou deux décrets symboliques.
02:43Mais attention. La France pourrait effectivement s'inspirer, le président, de cette façon de travailler,
02:51puisque l'article 38 de la Constitution française prévoit la possibilité pour le président de légiférer par voie d'ordonnance.
03:01C'est ce qu'avait fait donc M. Macron. C'est ce qu'avait fait Jacques Chirac en 86 prenant des ordonnances de privatisation.
03:08Je sais pas si vous vous en souvenez. Donc c'est quelque chose d'assez courant chez nous, d'ailleurs.
03:13C'est pas quelque chose de rare qu'un président légifère par ordonnance dans un domaine qui relève d'habitude de la loi.
03:19Mais la différence, c'est qu'il faut en France une loi d'habilitation. Il faut que l'Assemblée habilite une loi d'habilitation,
03:28le président, pour pouvoir prendre des ordonnances et ensuite qu'il doit ratifier...
03:32— Mais à chaque fois, à chaque ordonnance, c'est-à-dire qu'il faut une loi d'habilitation à chaque ordonnance.
03:36— Et une loi de ratification au bout de 4 mois. Donc ce qui suppose qu'on ait une majorité à l'Assemblée nationale,
03:43ce qui, aujourd'hui, n'est pas le cas. — C'est clair. Oui. Alors c'est la grande différence.
03:47C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on l'a vu, d'ailleurs. Regardez l'application par rapport aux migrants qui arrivaient
03:55et qui pouvaient demander aux autorités américaines de pouvoir rester. C'est fini. On a vu des choses s'appliquer dans les 24 heures.
04:02— La libération des prisonniers qui étaient liés aux événements du 6 janvier. Les libérations ont commencé.
04:08— Absolument. — Parce que ça, c'est un pouvoir propre du président. Par contre, parmi tous les grands décrets qu'il a signés,
04:14certains ne verront jamais le jour. Par exemple le droit du sol. Je règle cette possibilité d'acquérir une nationalité
04:21par la naissance sur le sol américain. Ça relève pas du président des États-Unis.
04:25— Non, ça relève de la Constitution. — Ça relève du 14e amendement et de la Constitution.
04:29Et donc il faut une réforme du Congrès. Je crois que c'est la majorité de deux tiers. Et la ratification par 38 États minimum.
04:35— Cela est juste et vrai. Ceci étant dit, la Cour suprême, parce que ça avait été, pense-t-on, tranchée de façon définitive en 1898,
04:42parce qu'il faut voir que le 14e amendement s'invente à la suite de la guerre civile. Et ce qui fait problème, particulièrement pour ceux
04:48qui ont gagné la guerre, c'est que dans le Sud, on veut que les esclaves nouvellement enfranchis ne soient pas des Américains.
04:55On ne veut pas les compter comme des citoyens de plein pied. Et c'est là que le 14e amendement leur donne évidemment ce droit d'être
05:03comme individu et comme citoyen. Et en 1898, c'est challengé devant la Cour suprême. Et elle tranche. Elle dit oui, cette nouvelle clause,
05:13ce nouvel amendement est tout à fait recevable, applicable. Aujourd'hui, il y a plein de voix conservatrices aux États-Unis qui disent,
05:20sur quelques mots, dans ce 14e amendement, parce qu'on parle du droit du sol, ça compte, c'est peut-être plaidable que de renverser
05:28cette portion du 14e amendement. Mais c'est un combat qui n'est pas gagné, André. — D'un retard. Oui. Georges Fenech.
05:34— Alors, moi, il y a un autre aspect. — Oui, allez-y. — Non, il y a un autre aspect de ce qu'a fait et ce qu'a annoncé Donald Trump,
05:40qui m'a effectivement interpellé tout de suite. C'est sa volonté – et là, je dois dire que j'y suis entièrement favorable – sa volonté de s'entourer
05:49d'une administration qui soit fidèle et qui applique le programme présidentiel. Donc c'est le « spoil system » à l'américaine.
05:57— Bien sûr. — Il a annoncé déjà 1 000 agents qui vont être licenciés. Ça, on ferait bien de s'en inspirer en France, parce qu'en France,
06:04vous avez un nouveau pouvoir politique qui arrive et qui va se heurter l'administration à une bureaucratie qui va lui mettre des bâtons
06:10dans les roues parce que ça lui plaît pas. Et finalement, le politique n'a pas de véritable levier.
06:15— Et à the end of the day, à la fin de la journée, il dit « qu'est-ce que j'ai fait ? J'ai rien pu faire ». — Ben non. Donc il faut s'entourer d'hommes dévoués
06:22qui partagent votre... Donc vous avez vu qu'Elon Musk, d'ailleurs, est chargé un peu de tout ça. Et je pense que ça, c'est une excellente chose.
06:31— Le politique retrouve le pouvoir. — Le pouvoir. Stéphane Bureau, au fond, ce qu'on a vu là depuis 48 heures... Effectivement, il y a des choses
06:38qui pourront se faire, des choses qui demanderont beaucoup plus de temps. On le sait. Mais ça a été quoi ? Ça a été l'idée de frapper un grand coup
06:44et de dire tout de suite « Écoutez, nous, on est partis pour ça ». D'ailleurs, c'est très intéressant parce qu'il signait des décrets dans la grande salle du Capitole
06:52où il y avait un certain nombre de gens, quoi. Et il a envoyé ses stylos après. — Oui. C'est Sharpie qui ont été envoyés à la foule en délire, en liesse,
07:00en deux temps, d'ailleurs, parce qu'il y a une première séance qui se fait dans cette enceinte sportive. Et ensuite, au bureau Oval, à peine arrivé,
07:07il ne va pas à la maison défaire ses valises. Il signe et fait un point de presse improvisé, converse avec les journalistes. On n'imagine pas que M. Biden,
07:16comme il l'a dit lui-même, se soit engagé dans un pareil exercice. Mais en fait, ça nous sort complètement de la routine habituelle. Et cette histoire
07:25des décrets présidentiels... Alors, petite correction, il ne s'est pas laissé inspiré par M. Macron, qui le fait au printemps 2017, parce que lui, il accède au pouvoir...
07:34— Il l'a fait en 2016. — Oui. Mais en janvier, c'est la méthode Trump. C'est-à-dire qu'il est déjà en janvier 2017 absolument tout azimut. C'est le premier, d'ailleurs...
07:44— D'ailleurs, c'est Macron qui s'est inspiré de Trump. — Peut-être. De toute façon, dans les deux cas, les deux hommes semblent s'apprécier, dit-on.
07:50Et c'est une bonne nouvelle pour la France. Alors il signe beaucoup. On disait à l'époque de M. Roosevelt que les 100 premières journées étaient conséquentes.
07:58On anticipait que les 100 premières heures de M. Trump seraient importantes. Or, ce sont les 100 premiers décrets. Et il est à l'acmé de son pouvoir.
08:07Donc c'est le moment surtout pour faire bouger des lignes très difficiles à faire bouger aux États-Unis sur la question de l'énergie, qui est d'ailleurs directement liée
08:15à l'intelligence artificielle dont on parlera peut-être. Parce qu'il faut voir qu'en 2030, André, 12 % de l'énergie consommée aux États-Unis sera directement liée
08:23au développement et à la capacité de soutenir l'intelligence artificielle. — D'où le nucléaire, qui redevient extrêmement important et primordial.
08:30— Voilà. Mais quand il dit « drill, baby, drill », aux États-Unis, il n'y a pas beaucoup d'hydroélectricité. Donc l'électricité, ça sera le nucléaire.
08:36Mais construire une centrale, c'est très long. Ou ça sera le gaz et le pétrole. Donc il y a un enjeu qui n'est pas superflu du tout, du tout.
08:45Et puis la question des frontières, là aussi, où il devait marquer un grand coup, parce qu'il fait campagne depuis 2016 sur les enjeux de cette frontière trop poreuse.
08:53— Mais c'est l'intérêt par rapport à Trump 1, le Trump 2 par rapport à Trump 1, c'est qu'il s'est autrement mieux entouré que cette fois-ci.
09:02— Ce n'est pas l'apprenti. Ce n'est plus des apprentices. Trump 2.0 est un homme qui, aujourd'hui, connaît parfaitement les codes.
09:08Et je m'étonne qu'on s'étonne ici, en France, d'un politique qui dit « oui, je vais m'entourer de gens qui me sont fidèles ».
09:15C'est perçu ici comme presque un crime contre le bon fonctionnement de l'État.
09:20— Ce que disait Georges Fenech, c'est vrai que beaucoup de gens se disent « entrons-nous de gens fidèles ».
09:23Mais Georges Fenech, est-ce que c'est faisable, alors justement chez nous ?
09:28— Vous savez, Gérard Legault l'a montré. Il a fait usage de l'article 16 de Gérard Legault, c'est-à-dire les pleins pouvoirs.
09:35— C'était la guerre d'Algérie.
09:36— Oui, mais certains disent que M. Macron pourrait peut-être, dans les temps qui courent, faire application de l'article 16.
09:43Moi, j'y crois pas trop. Mais le Trump n°2 a une grosse différence du Trump n°1, de mon point de vue.
09:49C'est passé un petit peu inaperçu. On n'en commente pas trop. C'est que le Trump n°2, il se revendique d'une mission divine.
09:57Il nous a dit qu'il a été envoyé par Dieu. — Sauvé.
10:00— Sauvé. Sauvé lui-même par Dieu pour être envoyé pour sauver l'Amérique et donc le monde.
10:05Ça, je sais pas si vous voyez. Vous imaginez ça en France ? Et là, qu'est-ce que vous voulez que puissent répondre
10:13les institutions démocratiques à Dieu quand Dieu s'impose ? C'est-à-dire quand il dit « Voilà la loi pour les hommes ».
10:19Comment voulez-vous qu'on puisse résister à M. Trump ? Mais tout ça a des conséquences, parce que George W. Bush aussi
10:26se disait envoyé par Dieu dans la guerre en Irak. Et tous les soldats priaient. Et on est allé en guerre.
10:32— En croisade, d'ailleurs. C'est le mot qu'il avait envoyé. — En croisade. Vous voyez le danger pour les démocraties et pour nous tous
10:37que l'homme le plus puissant de la Terre se dise missionné par Dieu. Ça, ça me paraît extrêmement inquiétant.
10:43— Sauf que Trump ne parle pas du tout de guerre, mais au contraire. Il dit qu'il faut essayer d'arrêter les guerres autant qu'on peut.
10:50En tout cas, c'est ce qu'il proclame. — Que Dieu l'entende. — Mais c'est vrai. Non, mais c'est vrai. C'est intéressant.
10:55Mais ça, vous savez très bien la dimension évangéliste des États-Unis, comment ça se joue.
10:59— Franche d'électeur, d'ailleurs, très fidèle à M. Trump. Et il faut jamais oublier qu'il est capable, lui, de clientélisme
11:04à géométrie variable selon les occasions. Alors peut-être que c'est aujourd'hui un homme de foi, mais pourquoi...
11:11— Mais je crois un homme de foi. Qu'il y ait une imprégnation religieuse dans toute la vie des États-Unis, qu'ils connaissent pas la Cité,
11:17c'est un fait. Mais là, c'est différent. Là, c'est pas de la religiosité uniquement. C'est « il m'a envoyé ».
11:22— Oui, c'est le miracle. « J'ai été sauvé par Dieu », c'est ce qu'on dit. — C'est ça. C'est l'homme providentiel.
11:27— Et ça fait plusieurs fois, d'ailleurs, qu'il s'inscrit dans ce discours, suite, évidemment, à l'attentat du 13 juillet,
11:33où il a l'impression que la main de Dieu lui a déplacé la tête au bon moment. — Il avait la main de Maradona, maintenant.
11:39— Et la main de... — Cela dit, lui, il va quand même remettre... C'est très intéressant, juste un mot, parce qu'on va continuer
11:46cette conversation après une petite pause. Mais lui, en fait, il a... Comme je dirais... Alors ça va peut-être choquer certains.
11:53Mais comme Vladimir Poutine, il a remis l'Église, là-bas, c'est orthodoxe, ici, évangéliste ou autre, au milieu du village.
12:00C'est-à-dire qu'il rapporte le bon sens. Il parle d'hommes et de femmes. Il parle d'un certain nombre de choses.
12:05On en parle tout de suite après cette petite pause avec Georges Fenech et avec Stéphane Bureau. Alors...
12:10— André Berkaf. — Alors ça discute beaucoup, évidemment, ces conversations de café. Le Trump français,
12:15est-ce qu'il faut un Trump français ? Non, non, pas du tout, etc. Mais au-delà de ça, moi, il y a une question
12:19que je voudrais vous poser en conclusion, à vous deux, à Georges Fenech et à Stéphane Bureau. Au fond, aujourd'hui,
12:26il y a quand même quelque chose. On a l'impression qu'on verra pour les actes. Mais enfin la différence extraordinaire...
12:33Parce que c'est vrai que Macron a signé des décrets en 2017. Mais enfin la différence, c'est qu'en Amérique, en tout cas,
12:40certaines choses s'appliquent tout de suite dans l'heure qui vient. Et en France, nous en sommes encore sur les retraites
12:45et ailleurs, à discuter, à dire qu'il faut faire la sécurité, Georges Fenech, pour ça, avec votre tolérance zéro.
12:51Tout ça, eh bien on parle, on parle, on parle, mais on sait très bien où on en est. Qu'est-ce qui fait,
12:56qu'est-ce qui peut casser cette espèce de mirage comme ça français qui continue à dire « Oui, on parle, c'est très bien »,
13:02et puis le reste... — Mais vous avez donné la réponse tout à l'heure avant que j'arrive. Je vous ai entendu.
13:07Une colonne vertébrale et du courage. Ça, c'est le principe. Et donc il faut... Non pas quelqu'un de providentiel,
13:13mais quelqu'un qui a la volonté d'une rupture, parce que nous sommes sur le déclin en France. C'est évident.
13:18Mais il ne nous a pas échappé non plus que nous sommes membres d'une Union européenne. Nous ne sommes pas
13:23les États-Unis d'Europe. — Tout à fait. — Donc nous avons quand même encore une souveraineté, mais une souveraineté
13:27qu'on a de plus en plus tendance à délayer au niveau européen. Donc il y a des mesures qu'on peut plus prendre par nous-mêmes.
13:33Donc c'est extrêmement compliqué. Et peut-être faut-il revoir les rapports entre notre pays, la France, et l'UE,
13:39telle que l'avait voulu le général De Gaulle, une Europe des nations, alors que là, la nation est en train de se fondre
13:44petit à petit dans un magma européen où on ne s'y retrouve pas. Voyez-vous ? — Dissolution de la nation. Stéphane Birault.
13:51— Et là-dessus, ça peut être aussi un avantage. Je discutais de ces choses avec Jacques Attali, qui me disait
13:56« N'eût été de l'Europe, la France seule serait l'Argentine de l'Europe ». C'est-à-dire qu'on parlerait de ses finances
14:01carencées. On parlerait de ce que c'est un problème. — Oui. Regardez l'Argentine aujourd'hui. Elle se remet.
14:06— Oui. Alors peut-être qu'il référait à une autre Argentine, mais à cette idée que seul, on regarderait le bilan des courses
14:12et on dirait « Mais c'est très difficile. C'est une situation financière qui est catastrophique ».
14:16— Oui. Mais il faut maintenir l'Europe des nations. Et non pas aller vers une fédéralisation de l'Europe qui ne marchera jamais.
14:23— Mais je suis avec vous sur l'idée. Alors revenons à l'exemple américain. Je crains que nous soyons les témoins
14:31un peu surpris, sinon quoi interdit, de la rapidité avec laquelle les choses se feront aux États-Unis.
14:39Il est en train... On n'a pas tellement abordé la question, mais sur les fameux critères DEI, de diversité, d'équité et d'inclusion,
14:47depuis hier soir. Donc cet exosquelette qui s'est greffé à l'appareil d'État pour s'assurer que tout soit joué selon les règles...
14:55— Tous les employés qui avaient responsabilité de faire appliquer ces normes ont été hier invités à ne plus travailler.
15:01Ils sont en fait... Non pas suspendus, mais ils travaillent, reçoivent leur salaire, mais pourtant ne pourront pas exécuter ce...
15:08— À partir de ce soir. — À partir de hier soir, mercredi. Donc c'est déjà déployé. C'est donc dire la rapidité, la vélocité avec laquelle...
15:15— Mais encore une fois, Stéphane Bureau, vous êtes Québécois. Je dirais pas Canadien, mais enfin au Canadien aussi.
15:20— Vous pouvez dire ce que vous voulez. J'ai beaucoup de choses. — Pour l'instant, vous t'inspirez d'être annexé.
15:24— Juste un mot... — Non, je serai annexé par la France. C'est ici que je vis. — Ah oui, 51e État. Mais on va peut-être annexer le Québec, nous.
15:30Ça nous fera du bien. — C'est la volonté du général, peut-être. — Oui, oui, absolument. Vive le Québec libre. On l'a dit il y a très longtemps.
15:38Non, juste un mot. Vous regardez ça et vous dites... En France, pour vous, votre position d'observateur, vous dites c'est faisable ou effectivement
15:45c'est pas faisable. — Alors je suis effectivement observateur, mais très solidaire de cette société dans laquelle je vis. C'était à la blague ce que je vous disais
15:52tout à l'heure. S'il fallait que la France fasse autant qu'elle ne débat, qu'elle bavarde, ça serait la première puissance du monde.
16:00Nous sommes capables ici... Alors je pense à la réforme des retraites, pour moi, qui est un exemple. Depuis des semaines, on tourne autour...
16:06Alors on est géronto-obsédé. On tourne autour de ça comme s'il n'y avait rien d'autre. Pendant que les Américains... Je reviens à l'intelligence
16:14artificielle, qui sera le carburant de l'économie, sinon du pouvoir politique de demain. — Trop à l'idée de mettre 500 milliards de dollars sur le développement
16:22de l'intelligence artificielle. — Pour créer des infrastructures qui pourront supporter l'intelligence artificielle. Les États-Unis sont déjà les
16:29leaders mondiaux. On sait pas exactement où sont les Chinois. Mais il a compris, accepté. Et plus encore, s'il a bien compris, c'est parce qu'il a aussi
16:38fait un pari audacieux, qui n'est pas celui de M. Musk initialement. C'est de dérèglementer aussi le boulot. C'est-à-dire qu'il a accepté l'idée que pour que les États-Unis
16:47demeurent les premiers, les leaders, il fallait débrider, ce qu'a fait l'administration de M. Biden. — Tout à fait. Alors juste, Georges Fenech,
16:56il y a une chose intéressante aussi, mais ça, on pourrait appliquer. Il a aussi signé un décret en disant « Terminez le télétravail ». Les agents de l'État,
17:05il n'y a aucune raison. Le type qui va construire des maisons, il est sur le chantier. Pourquoi les agents de l'État ne sont pas en présentiel, par exemple ?
17:12Et alors vous, effectivement, vous êtes toujours... On reste citoyen, on reste homme politique, on reste magistrat, on reste en tout cas ce qu'on est.
17:21Au fond, vous êtes optimiste ou pessimiste, ici ? — Pour notre pays ? — Oui. — Moi, je reste toujours foncièrement optimiste, mais impatient,
17:31parce que je crois que l'urgence, elle est là, l'urgence sécuritaire, identitaire, économique. Toutes les urgences climatiques, toutes les urgences, elles sont là.
17:39Donc je suis impatient de voir, effectivement, qu'on remette le pays à l'endroit, qu'on ait à nouveau une majorité. Et ça ne passera que par une élection présidentielle.
17:48Et vraiment, je l'appelle de tous mes voeux. Je n'ai rien contre M. Macron en particulier. — Non, mais d'où il s'est été...
17:55— Élection présidentielle. Vraiment, je n'ai rien contre M. Macron. — Non, mais d'où il s'est été électionné ? — Je n'ai rien contre M. Macron en particulier.
18:03— Non, mais d'où il s'est été électionné ? — Je n'ai rien contre M. Macron en particulier. — Non, mais d'où il s'est électionné ? — Je n'ai rien contre M. Macron en particulier.
18:09Donc un fait majoritaire qui nous permettra de reprendre le gouvernail. Aujourd'hui, plus personne n'a le pouvoir, ni le président de la République
18:17qui est retranché dans son bunker à l'Élysée, ni M. Bayrou qui est dépendant d'un vote éventuel du RN au moment du budget, ni l'Assemblée nationale
18:26qui est fracturée, ni le Sénat qui n'a pas le pouvoir. Plus personne n'a le pouvoir, voyez-vous. Donc on est sur un bateau ivre.
18:32— Donc vous voyez, en fait, un certain nombre de gens, de Français comme Georges Fenech et puis beaucoup d'autres, qu'est-ce qu'ils ont envie d'entendre ?
18:39C'est qu'Emmanuel Macron arrive à la télévision, prend le micro et dise « Je suis venu te dire que je m'en vais et que tes larmes n'y pourront rien changer ».
18:48Je ne sais pas s'ils seront des larmes ou des joies. On verra. — De joie ou de tristesse. — Merci, messieurs, en tout cas, d'avoir parlé de la France et du trumpisme.
18:57— Merci de l'invitation.

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