Avec Philippe Grégoire, responsable national à République Souveraine pour la partie agricole
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00:00Vous êtes responsable national à la République souveraine pour la partie agricole et justement
00:06vous m'avez envoyé un mot, Philippe Grégoire, on vous a toujours reçu avec plaisir vraiment,
00:11et vous dites, c'est très intéressant, voilà ce que vous dites, je résume le mot que vous m'avez envoyé, vous dites
00:19écoutez, c'est pas le mercosur qui est le plus important, ce sont les valeurs ajoutées, on va détailler ça,
00:25c'est le PAT, c'est la souveraineté effectivement, sur le local, la coopération entre états, la réforme de fiscalité.
00:33Alors ça m'intéresse beaucoup que vous disiez, parce que vous dites le mercosur, oui d'accord, mais c'est pas le problème principal alors que
00:40tout le monde parle du mercosur, oui c'est le scandale le mercosur, d'ailleurs les autorités françaises disent
00:46oui mais on n'a pas encore accepté alors que pratiquement tout le monde l'a accepté,
00:51pourquoi pour vous le mercosur n'est pas le problème principal ?
00:56Alors c'est des slogans parce que si vous voulez ce qu'il faut faire attention c'est qu'il y a des élections chambre d'agriculture en janvier
01:02donc la FNSEA forcément,
01:04ils sont dans leur rôle, il faut renouveler les enveloppes budgétaires et c'est lié aux élections donc ça c'est le premier point donc c'est un
01:12slogan de campagne,
01:13Pourquoi ? Parce que les agriculteurs, on a deux suicides par jour, on est par terre déjà, la viticulture dans les coopératives,
01:20ceux qui passent par les coopératives sont par terre, les producteurs de lapin sont ruinés, les producteurs de lait, vous connaissez la situation,
01:28bon
01:29et le mercosur n'est pas en place. Donc une petite parenthèse, le chef d'état
01:33c'est à la majorité qualifiée, bien sûr qu'il va l'accepter mais s'il voulait il pourrait s'y opposer,
01:38pas sur ce traité là mais de façon indirecte comme a su le faire Chypre
01:44parce qu'il y a certaines décisions qu'il faut prendre à l'unanimité,
01:48par exemple sur l'élargissement, par exemple sur les affaires étrangères et il pourrait dire à ses partenaires
01:55écoutez là vous allez passer en force mais moi demain quand faudra un vote à l'unanimité
02:00la France mettra son veto, c'était juste une parenthèse. Mais donc la solution,
02:05la solution c'est de revenir sur les projets alimentaires territoriaux
02:10avec des organismes, des associations comme SOS Mers où Marjolaine passe du temps, avec les élus locaux
02:17pour qu'on se serre la main, qu'on se serre la main entre nous les producteurs d'économie territoriale.
02:24D'accord, alors Philippe Grégoire, non je voudrais revenir à ce que vous allez dire parce que ça m'intéresse et vraiment et pas seulement moi,
02:30les auditeurs effectivement de Sud Radio, les résistants de Sud Radio. Vous dites, on va leur jeter, il faudrait que ça soit 40%
02:37paysans, pour les paysans, 12% logistique,
02:4124% transformation et 24% grande distribution.
02:45Je voudrais que vous expliquiez ça, 40% pour les paysans ça veut dire quoi et 12 et 12 voilà, que vous expliquiez un peu ce
02:52ce dessin, ce plan.
02:54Oui parce que si vous voulez pour que les gens comprennent bien, c'est pour ça que tous les ans les paysans reviennent
02:59manifester, on ne résout pas le problème de fonds. Le problème de fonds c'est ce qui nous reste à la fin du mois pour vivre.
03:06L'administratif, dans des très grosses fermes, même jusqu'à plus d'un million d'euros,
03:10entre 3 et 6 mille euros, j'ai grossi le trait volontairement, vous avez fait l'administratif, vous pouvez le confier à quelqu'un, à un comptable,
03:17entre 3 et 6 mille euros par an. D'accord. Le jeu n'est pas là, vous pouvez enlever l'administratif, vous pouvez
03:24enlever les contrôles, un contrôle unique c'est bien un contrôle unique, mais si vous manquez
03:2950 mille euros à la fin de l'année, vous me direz, monsieur Bercoff, vous n'avez pas vu de contrôleur cette année, non,
03:35j'en vois un plus que tous les deux ans. Par contre, je vous appelle monsieur Bercoff, il me manque 65 mille euros sur mon compte.
03:41Donc ça ne va pas résoudre le problème. Parce qu'il revient que quelques centimes, 2-3 centimes à un producteur, net,
03:48sur un litre de lait, pareil sur la viande bovine, pareil sur les poulets.
03:512 ou 3 centimes de litre, c'est ça.
03:55Bien sûr, bien sûr. Les éleveurs, on est à 1 000 euros, avec amortissement, on est à 1 000, 1 200, entre 800 et 1 200 euros,
04:0340 % en dessous de l'ORSA. Donc la marge nette ramenée à ce qu'on livre, c'est peanuts.
04:09Alors pourquoi 40, 24, 24 et 12 ?
04:12Oui.
04:1340, parce que nous, l'agriculture, c'est majeur, c'est des emplois non délocalisables,
04:22l'alimentation, c'est la santé.
04:25Bien sûr.
04:25Il y avait des études qui commencent à sortir de l'Agence régionale de santé,
04:30les bienfaits sur le diabète, sur les cancers, les gens en fin de vie,
04:34une alimentation saine, bio et locale sur la santé des gens.
04:39Donc il y a le coût sur la santé, il y a l'impact à travers l'environnement.
04:44On a 1 500 000 hectares en friches aujourd'hui, en friches en France,
04:49parce qu'on n'a plus les moyens d'écultiver, parce qu'on n'a pas de marge.
04:53Et s'il n'y a pas une répartition de la valeur ajoutée,
04:56vous pouvez enlever tous les contrôles, ça ne changera rien.
05:02Et alors, vous dites 12 pour la logistique, 24 pour la transformation.
05:07Qu'est-ce que vous appelez la transformation ?
05:09C'est l'agroalimentaire, les coopératives, les outils de transformation.
05:13C'est nos coopératives qui sont gérées par la FNSEA, c'est l'ACTALI,
05:17c'est le groupe LDC, c'est Bigard dans la viande bovine.
05:21Il faut que, s'ils mangent tout le gâteau, l'agriculteur ne fait pas sa facture.
05:26D'où l'intérêt des PAT, parce que là, on se serre la main avec les consommateurs
05:30et les élus locaux, et c'est l'agriculteur qui reprend la facture.
05:34Si on passe par des...
05:37Soit on a affaire à des centrales d'achat ou l'agroalimentaire,
05:40ou des gens qui ont monté des business, comme Nicolas Chaban avec ses Kill Patron,
05:45c'est lui qui ramasse la marge.
05:47Ce n'est pas l'agriculteur.
05:48Alors, le PAT, expliquez le PAT, Philippe Grégoire.
05:53Projet alimentaire territoriaux, ça découle directement le 13 août 2004,
05:59la loi 2004-811.
06:03Le ministère de l'Intérieur a demandé, via les préfets, à tous les élus locaux
06:09de mettre en place, comment dire, la sécurité des populations,
06:15de recouvrir la sécurité civile en cas de conflit nucléaire,
06:20en cas de conflit armé avec un autre pays,
06:23en cas de cyberattaque sur les réseaux informatiques.
06:26Chaque élu doit avoir un plan communal de sauvegarde,
06:30avoir une alimentation autour de sa commune, autour des grandes métropoles.
06:35Donc, c'est il y a exactement 20 ans que ça a été fait, ça.
06:38Il y a 20 ans, la loi.
06:39Oui, et de façon indirecte, j'ai bien dit de façon indirecte,
06:44les élus, parce que ça, ça ne concerne pas les traités européens,
06:47c'est la protection des populations.
06:49Comme vous le savez, s'il y a une cyberattaque,
06:52sachez quand même qu'il y a des accords qui ont bloqué 805 magasins en Suède
06:56il n'y a pas longtemps, ils ont bloqué les réseaux.
06:59Donc, vous n'avez plus de logistique, vous n'avez plus de pompiers,
07:02plus de SAMU, plus de chirurgiens, puisque vous savez qu'on ne peut pas vivre sans manger.
07:06Donc, à travers cette loi-là, de façon indirecte,
07:09il faut que les élus fassent travailler les producteurs locaux au maximum
07:15pour que le paysan reprenne sa facture qui soit pu étranglée
07:19par l'industrie agroalimentaire.
07:21Et le commerce international, il faut le faire sur la base
07:25de la coopération entre les États et non le libre-échange.
07:29Et si nous sommes, on ne va pas se raconter d'histoire,
07:33si nous sommes obligés de signer quelques traités de libre-échange
07:37parce qu'on est pris dans une mondialisation et un commerce international,
07:41il ne faut pas que ces traités-là servent de prix de référence.
07:45C'est-à-dire que là, il y a 100 000 tonnes avec le Mercosur,
07:48qui d'abord va passer les commandes ?
07:50Ce n'est pas Emmanuel Macron, c'est les centrales d'achat,
07:53c'est nos multinationales qui vont passer les commandes.
07:55Ce n'est pas Emmanuel Macron qui va signer les bonnes commandes,
07:58c'est bien nos industriels.
08:00Il ne faut pas que cette marchandise-là serve de prix de référence.
08:04Vous voyez ce que je veux vous dire ?
08:05Tout à fait. Restez avec nous, Philippe Grégoire.
08:08Après une petite pause, on reprend ça, c'est absolument passionnant.
08:11Et je voudrais vous poser une question sur les circuits courts et sur l'autonomie.
08:15Sur l'autonomie. A tout de suite.
08:17Et pour toutes vos questions ou vos réactions,
08:19n'hésitez pas à nous appeler au 0 826 300 300.
08:35Je ne parle pas français. Je n'aime pas la blanquette de veau.
08:40Je n'aime pas la blanquette de veau.
08:43Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
08:46Et je ne suis pas le seul.
08:47Philippe Grégoire est avec nous, responsable national
08:50à la République souveraine pour la partie agricole.
08:52Alors Philippe Grégoire, vous nous avez bien expliqué
08:55ce qui se passait effectivement dans ce quadrilatère
09:01entre paysans, la logistique, transformation et grande distribution.
09:05Et ne pas se tromper sur les véritables enjeux
09:08et ne pas voir l'arbre, la forêt, qui essaie de cacher l'arbre.
09:13Écoutez, j'étais aux Etats-Unis, là, je viens de rentrer
09:17et j'ai rencontré l'un des agriculteurs les plus connus
09:21des Etats-Unis, Joël Salatin.
09:24Je ne cite pas son nom pour cela,
09:26mais on a parlé pendant deux heures de ce qui se passe aux Etats-Unis.
09:29Et c'est très intéressant, je voulais avoir votre avis,
09:30parce que j'ai trouvé que ça résonnait beaucoup, beaucoup avec l'Europe.
09:33En général, la France en particulier.
09:35En disant, nous ce qui nous tue, c'est pourtant les Etats-Unis,
09:38ce n'est pas les mêmes normes et les mêmes lois.
09:40Nous ce qui nous tue, il dit, moi, je déteste faire des choses illégales,
09:44mais je suis obligé de les faire parce que si je veux,
09:47il a des élevages, pour vous dire rapidement,
09:50il a des élevages de vaches, de bœufs, de cochons et de poules.
09:55Et il dit, moi, si je veux faire, si je veux vendre directement,
09:58c'est extrêmement compliqué.
10:00Je veux une politique de proximité.
10:02J'ai des tas de gens autour de moi, à Shenandoah,
10:05dans la Virginie, etc.
10:07Et je ne peux pas le faire parce qu'il a des lois.
10:09Je dois, par exemple, pour fabriquer du fromage,
10:11il faut que j'ai telle ou telle ou telle norme.
10:13Est-ce qu'il n'y a pas ce problème pour nous des circuits courts
10:17qui sont posés dans ce pays agricole qu'est quand même la France ?
10:21Philippe Grégoire.
10:23Oui, alors on peut le faire parce que certains le font.
10:26Mais il faut savoir que ces normes-là,
10:28elles ont été demandées par la profession, l'interprofession,
10:31je vois dans le lait, les taux cellulaires et tout ça,
10:34sous prétexte qu'il fallait qu'on exporte,
10:36qu'on nourrisse le monde, qu'on soit compétitif.
10:39Et en fait, c'est les industriels de l'agroalimentaire,
10:41moi je le tiens de source sûre,
10:44parce que j'avais échangé avec Jean Arthuis, que vous connaissez,
10:47et qui a été à l'Europe, de la Mayenne, c'est auprès de chez moi.
10:52Et en fait, ces normes-là, elles sont poussées chaque année
10:57par les grands groupes industriels.
10:59C'est pour éviter que les petits producteurs,
11:02ils puissent transformer et garder leur appellation au fromage.
11:06Vous savez, il y a eu plusieurs attaques déjà, au niveau européen,
11:09pour empêcher les petits producteurs de garder.
11:13– Donc ça c'est pas, Philippe Grégoire, c'est important,
11:15ça c'est pas européen, c'est français.
11:17C'est-à-dire qu'on veut empêcher les petits producteurs
11:20de vendre leurs produits, de transformer leurs produits.
11:24– Oui, mais c'est pareil en Allemagne et en Hollande.
11:26C'est les industriels qui ne veulent pas
11:29que les producteurs reprennent leur autonomie.
11:32Ils veulent qu'on reste sous leurs bottes, si vous voulez.
11:37C'est pour ça que les réglementations, elles sont très draconiennes.
11:41Parce qu'ils savent que ça sera compliqué de les mettre en place
11:45sur des petits ateliers.
11:46C'est poussé par eux.
11:48Et entretenu après par le secteur tertiaire,
11:51de tous les gens qu'on a dans le secteur tertiaire, bien sûr.
11:55– Oui, c'est très intéressant de savoir que,
11:57effectivement, vous parlez de la loi de 2004,
11:59savoir que si on n'habite pas très très loin,
12:02et même assez loin, de ne pas s'organiser effectivement
12:06pour irriguer un peu toute la population des environs,
12:12alors qu'on sait très bien que vous avez des fermiers,
12:15des agriculteurs qui peuvent donner.
12:19Vous savez, ce qu'il me disait juste avant Philippe Grégoire,
12:22et je voudrais finir là-dessus, il me disait,
12:24vous savez, avant on vivait dans les villages,
12:26et le fromager, ou le boulanger, ou celui qui fabriquait,
12:30et bien on savait, s'il était mauvais, ça ne durait pas très longtemps.
12:34Évidemment, on est dans un autre monde,
12:36mais c'est quand même dommage qu'à côté de cet autre monde,
12:39mondialisé, etc., puissent pas exister et prospérer des villages,
12:46enfin des agglomérations, où on peut manger de très bonnes choses,
12:52boire de très bons vins, ou autre,
12:54sans passer par toutes les normes possibles et imaginables.
12:58Le cœur du sujet, c'est la rémunération des paysans,
13:01et toutes ces normes et ces contraintes,
13:03elles ont été poussées par les grands groupes industriels
13:05pour que les gens puissent pas reprendre leur autonomie.
13:08Et l'avantage de remettre des normes en permanence
13:11dans les bâtiments hors-sol, les poules pondeuses et tout ça,
13:14ça oblige le paysan à investir beaucoup,
13:17et une fois qu'il a investi beaucoup,
13:19il est attaché à la banque et à la coopérative.
13:22C'est un jeu pervers qui nous attache,
13:25alors que les produits naturels, on sait les faire,
13:28les animaux en plein air, on sait les faire,
13:31mais ça fait vivre un système économique
13:33avec toute la grosse industrie qui vend le matériel derrière.
13:37Alors moi, ce que je voudrais vous dire,
13:38c'est qu'à l'heure où je parle,
13:40il faut savoir que ce modèle agricole français-européen,
13:44seuls 5% des paysans sont capables de vivre en France sans subvention.
13:49Ça veut dire que le modèle, il est totalement perfusé.
13:52– 5% seulement des paysans sont capables de vivre sans subvention ?
13:56– Oui, sans la PAC, sans les subventions pour les retraites,
14:00parce que les retraites des agriculteurs,
14:02sur le financement du système social agricole,
14:06sur 15 milliards, on en verse 3.
14:09Il y en a 7 qui viennent de l'État, 5 de la Sécurité sociale.
14:12Après, on est subventionné quand on monte des bâtiments,
14:15on est subventionné à tous les étages.
14:17Donc le gouvernement accord du Mercosur, il n'est pas bon,
14:21mais c'est un parmi tant d'autres, ceux d'avant nous ont assassinés.
14:24Même quand on commercialise en franco-français,
14:28si vous mangez un poulet ou une pièce de viande
14:31qui est passée par un abattoir Bigard,
14:33produit en France par nous, on ne gagne pas d'argent
14:38parce qu'il n'y a pas de répartition de la valeur ajoutée.
14:41Donc le gouvernement, je l'invite à ne pas voter le traité de libre-échange,
14:44et je l'invite à prendre 3 mesures fortes.
14:48La première, c'est de mettre en place...
14:50– Philippe Grégoire, malheureusement, nous sommes en fin de...
14:52Écoutez, on va reparler de tout ça, nous sommes en fin d'émission,
14:56mais on va reparler de tout ça,
14:58on va vous inviter très vite pour aller plus loin.
15:00Mais ce que vous venez de dire, franchement,
15:02c'est que comme ça, on va mourir guéris.
15:05C'est quand même extrêmement grave d'être sous perfusion.
15:08Vous avez dit quelque chose de très important.
15:10Et on se retrouve très bientôt, Philippe Grégoire.