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Il incarne le banquier de Hitler et des nazis face à une jeune journaliste israélienne : Jacques Weber joue dans "L'injuste" depuis le 23 janvier au théâtre de la Renaissance.
Regardez Le Journal Inattendu avec Nathalie Renoux du 25 janvier 2025.

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Transcription
00:00Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans ce journal inattendu.
00:18On ne reçoit pas tous les jours un monstre sacré, mais je crois qu'aujourd'hui le
00:22terme n'est pas galvaudé.
00:23C'est un grand homme de théâtre qui est à mes côtés dans ce studio, acteur de cinéma
00:27aussi bien sûr, un comédien qui a incarné Cyrano de Bergerac à plus de 500 reprises,
00:32qui fut donjement et qui vient de se mettre dans la peau de François Genoux, le banquier
00:37du nazisme dans la pièce L'Injuste au théâtre de la Renaissance.
00:41Bonjour Jacques Weber.
00:42Bonjour.
00:43Merci d'être avec nous.
00:44Merci d'aller me recueillir, m'accueillir.
00:46On vous recueille avec grand plaisir.
00:49La première de L'Injuste c'était jeudi, ça s'est bien passé ?
00:52Franchement, je crois.
00:54On a eu un trac fou comme d'habitude, une tension qui au fil des représentations va
01:01se diluer.
01:02Mais c'est vrai qu'une première est toujours difficile et là c'était formidable parce
01:05que la salle était comble, extraordinairement attentive, surprenante et stupéfaite de la
01:13réalité de cet homme qui est invraisemblable.
01:15Et j'étais dans cette salle, effectivement, cette histoire est incroyable, l'histoire
01:19de ce banquier dénazé, de ce banquier d'Hitler.
01:21On va parler de tout ça mais aussi de votre passion pour le théâtre.
01:25Mais d'abord les informations que je vous invite à commenter avec moi.
01:28La principale information aujourd'hui c'est bien sûr la libération de quatre nouvelles
01:35otages israéliennes ce matin.
01:37Une libération mise en scène par le Hamas au cœur de Gaza.
01:40Les quatre jeunes femmes sont sorties de pick-up sous le regard de dizaines de combattants.
01:44Elles ont pu retrouver leur famille en Israël.
01:47Nous serons en direct sur place.
01:49Une information M6 RTL, le suspect du meurtre de deux jeunes gens de 20 ans retrouvés près
01:55de Deauville a été interpellé.
01:57Il était recherché depuis jeudi.
01:59La victoire surprise de Madison Keys à l'Open d'Australie face à la numéro un mondial
02:04Sabalenka.
02:05Et puis y a-t-il toujours autant d'oiseaux au-dessus de nos têtes ?
02:08Et bien c'est la journée du comptage des oiseaux de jardin.
02:11La météo, c'est avec vous Valérie Quintin, bonjour.
02:14Bonjour.
02:15Elle est encore très perturbée cette météo Valérie.
02:17Et pourtant on est entre deux dégradations.
02:19C'est dire si pour le moment c'est plutôt l'instant de calme.
02:21On a les dernières pluies qui sont en train de quitter le pays par le nord-est et puis
02:24de nouvelles pluies qui sont déjà arrivées par l'Atlantique et par les Pyrénées d'une
02:28façon générale.
02:29Des pluies assez soutenues qui vont traverser le pays dans la journée.
02:31En arrivant dans l'Est, ce soir et la nuit prochaines, ça pourrait tomber assez de rues
02:35entre la Franche-Comté et les Alpes du Nord.
02:38Côté soleil, rendez-vous auprès de la Méditerranée.
02:39On a une chance de l'apercevoir comme toujours.
02:41Mais aussi en Bretagne ou encore sur le côté oriental où ça pourrait se lever au fil des heures.
02:458 degrés à Rennes et à Lille cet après-midi.
02:4710 à Paris, 13 à Bordeaux, 14 à Mulhouse, c'est très très doux.
02:5015 à Monté-les-Mars, 18 pour Grenoble et même 20 degrés à Ajaccio.
02:54Merci beaucoup Valérie.
02:56Le journal inattendu sur RTL.
02:59Elle s'appelle Karina Arif, Daniela Gilboa, Naama Levy et Lyrie Elbag.
03:05Ces 4 jeunes Israéliennes ont donc été libérées ce matin après 15 mois de captivité
03:10aux mains du Hamas.
03:11L'échange s'est déroulé place de la Palestine à Gaza.
03:14On a vu sortir des pick-up blancs les 4 jeunes filles, souriantes.
03:18Bonjour Eléonore Veil.
03:20Bonjour.
03:21Avant de refaire avec vous le récit de cette matinée forte en émotion,
03:24dites-nous d'abord où se trouvent les 4 otages à l'heure qu'il est.
03:28Les ex-otages désormais ont pu retrouver leur famille il y a un peu moins d'une heure
03:34sur cette base de Réim en Israël.
03:37On a pu les voir souriantes, enlacées, les soldats d'Israéliennes qui les attendaient
03:42à leur arrivée avant de les remettre à leur famille.
03:45Elles sont désormais en route pour l'hôpital de Bellinson dans le centre du pays
03:49où elles vont être prises en charge par des équipes médicales
03:52dans une structure qui a été créée spécialement pour les accueillir.
03:55On apprend également qu'après des premiers tests effectués dès leur retour,
03:59elles seraient dans un état physique plutôt bon et afficheraient un état d'esprit positif.
04:04Alors on le disait, cette libération de ces 4 jeunes Israéliennes
04:08a fait l'objet d'une incroyable mise en scène ce matin.
04:10Les 4 jeunes femmes se sont même présentées sur une estrade
04:13devant des dizaines de combattants du Hamas et du djihad islamique.
04:17Grande opération de communication.
04:19En effet, on a pu suivre ces images historiques en direct aux alentours...
04:25Et Léonore Veil, la liaison s'est brutalement arrêtée, nous essaierons...
04:29...avec leurs habits militaires traditionnels...
04:32On ne vous entendait plus Léonore, on vous entend, vous pouvez continuer le récit.
04:37Oui, alors... D'accord, pardonnez-moi.
04:41Voilà, donc je vous disais que ces jeunes femmes entourées de militants armés du Hamas
04:45avec les habits militaires traditionnels et les bandeaux verts qui entouraient leurs têtes,
04:50on a donc pu les suivre alors qu'elles montaient sur cette estrade de la place Palestine à Gaza City
04:56dans une mise en scène, vous l'avez dit, visiblement orchestrée par le Hamas
05:00avec une précision millimétrée.
05:02Elles étaient revêtues de vestes khakis évoquant des uniformes militaires
05:06et puis elles affichaient ce sourire figé, elles ont même levé le bras
05:10dans un geste qui semblait être un signe de victoire.
05:13Et sous l'estrade, une immense banderole inscrite en hébreu, on pouvait lire
05:17« Le sionisme ne vaincra pas ».
05:19Ce geste ainsi que les inscriptions illustrent bien le message que le Hamas voulait transmettre à Israël
05:24avant de remettre les quatre jeunes femmes aux équipes de la Croix-Rouge.
05:28Alors au même moment, Léonore, évidemment l'émotion était très forte à Tel Aviv
05:32où ces images de l'échange étaient retransmises en direct.
05:37Léonore.
05:45Oui, tout à fait, vous entendez ces explosions de joie sur cette place des otages
05:50où le public a suivi avec attention et avec une grande émotion, il faut le dire,
05:55sur des écrans géants, les images de la libération des quatre soldats
05:59qui sont devenus en symbole de la prise d'otage du 7 octobre.
06:03Il faut dire que c'est une joie tout de même teintée d'inquiétude
06:06pour les autres otages qui sont encore détenus par le Hamas et dont le sort demeure incertain.
06:11Le Hamas devait d'ailleurs transmettre dans la journée une liste
06:14qui détaillerait l'état des otages restants, ceux qui sont vivants et ceux qui sont morts.
06:18Et cette liste, elle devrait indiquer notamment le sort de la famille Bibas
06:22qui reste dans tous les esprits aujourd'hui, Chiri et ses deux jeunes enfants, Ariel et Kfir.
06:28Ce sont les plus jeunes otages qui figurent sur la liste de ceux qui devraient être libérés
06:32dans les premières vagues mais dont on ne connaît pas le sort.
06:35Le porte-parole de l'armée israélienne a d'ailleurs déclaré
06:37lors d'une conférence de presse dans la journée qu'il existait de sérieuses préoccupations quant à leur sort.
06:43Enfin, tout cela s'est fait en échange de 200 prisonniers palestiniens
06:49qui doivent être libérés dans la journée.
06:51Oui, en parallèle, les autorités israéliennes se préparent à la libération
06:55des 200 prisonniers palestiniens dont 121 ont été condamnés à perpétuité.
07:00Alors une partie d'entre elles sera transférée vers Gaza
07:02tandis que d'autres vont être expulsées vers l'Egypte.
07:06Selon l'accord pour chaque soldat féminin libéré de captivité,
07:10Israël libéra 30 prisonniers palestiniens condamnés à la prison à vie et 20 supplémentaires.
07:16Parmi eux, Noël Barghouti, c'est le plus ancien détenu palestinien d'une prison israélienne.
07:21Il a été incarcéré pendant 44 ans par Israël après avoir tué un chauffeur de bus israélien.
07:27Alors si cette partie de l'échange n'est pas remise en question,
07:30la suite pourrait être compromise.
07:32Israël a annoncé vouloir bloquer le retour des habitants dans le nord de Gaza
07:36jusqu'à ce qu'Arbel Yaoud ne soit libérée.
07:38C'est une citoyenne israélienne qui, elle, apparaît sur la liste
07:41mais qui, pour des raisons techniques évoquées par le Hamas,
07:45n'a pas pu être relâchée aujourd'hui.
07:48Israël attend notamment la liste sur le statut, je vous le disais,
07:51des autres otages que le Hamas aurait dû transmettre
07:53et qui devraient révéler le sort de tous les autres, dont la famille Bibas.
07:58Merci beaucoup, Eléonore Veil, en direct de Tel Aviv pour RTL.
08:01J'ajoute que des bus transportant les détenus palestiniens libérés
08:05viennent de quitter deux prisons israéliennes.
08:08Une réaction peut-être, Jacques Weber, à ces scènes auxquelles on a assisté ce matin ?
08:13Quel que soit les peuples, la libération d'otages, c'est toujours formidable.
08:18Il faut s'en réjouir.
08:20Maintenant, il faut faire très attention, on est dans une situation extrêmement complexe.
08:23Et puis, je me méfie surtout beaucoup des grandes mises en scène
08:26de quelques pays qu'elles viennent, que ce soit aux Etats-Unis
08:30ou que ce soit là, dans une situation brûlante.
08:33Il faut se méfier beaucoup, c'est très très dangereux.
08:36Ça peut déraper très très vite vers des contre-vérités
08:40ou des choses un peu systématiques et radicales, dangereuses.
08:43On a parlé de ce cessez-le-feu qui tient entre Israël et le Hamas à Gaza
08:47avec ce nouvel échange d'otages qui vient d'avoir lieu.
08:50La trêve au Liban en vigueur depuis le 27 novembre semble, elle, fragilisée.
08:55L'armée libanaise affirme être prête à se déployer dans le sud du pays
08:59mais elle accuse Israël de tergiverser dans son retrait.
09:03Retrait qui était pourtant prévu par le cessez-le-feu.
09:06Aux Etats-Unis, Donald Trump poursuit tambour battant ses réformes.
09:10Il a demandé le licenciement des fonctionnaires chargés de promouvoir
09:13la diversité et la justice environnementale
09:16sous 60 jours, selon une note du ministère.
09:19Il a pris une série de mesures contre l'avortement,
09:22notamment en abrogeant des décrets de Joe Biden
09:25qui protégeaient justement ce droit pour les femmes.
09:27Enfin, il a promis une opération d'expulsion de masse.
09:30Hier, plusieurs centaines de migrants ont d'ailleurs été concernés.
09:34265 renvoyés au Guatemala et plusieurs avions ont également atterri au Mexique.
09:39En France, le Rassemblement national rejette ce matin la circulaire de Bruno Retailleau,
09:45le ministre de l'Intérieur.
09:47A durci les conditions de régularisation des sans-papiers,
09:50faisant notamment passer la durée de résidence dans notre pays
09:54de 5 à 7 ans pour obtenir cette régularisation.
09:57Monsieur Retailleau est un faux dur, a déclaré Laurent Jacobelli,
10:01porte-parole du RN, qui préconise de refuser purement et simplement
10:04le principe même de régularisation des sans-papiers.
10:07Là encore, je me tourne vers vous Jacques Weber.
10:10Vous êtes un acteur mais aussi un homme engagé. Des réactions ?
10:13Oui, enfin, je suis un homme engagé comme je l'espère encore.
10:17Il faudrait que beaucoup de gens le soient, beaucoup plus.
10:20Moi, je suis absolument sidéré, estomaqué par la phasie qu'il y a autour de Trump.
10:27Par la façon dont les gens acceptent.
10:29Moi, j'entends dans la rue, dans les bistrots, partout.
10:32Oh, ben finalement, il va faire bouger les choses.
10:34Oh, ben finalement, il va relever l'économie.
10:36Mais il y a une feuille de cigarette entre le nazisme et Trump.
10:40Trump est une ordure absolue, un danger absolu, non seulement pour son pays,
10:44mais pour le monde entier.
10:46C'est quelque chose de catastrophique qui nous arrive.
10:49Et sur cette catastrophe, de même que sur l'écologie,
10:52personne ne parle d'écologie.
10:54C'est en régression la prise en compte de l'écologie.
10:58Monsieur Bérou n'a pas dit un mot sur l'écologie, par exemple.
11:01Alors, quant à Trump, n'en parlons pas, l'Alaska, machin, on s'en fout.
11:04On est dans très grand danger à cause de quelques monstres,
11:08issus d'ailleurs, et c'est ça le grave problème, le très très grave problème qui est posé,
11:12issus de la démocratie. Pourquoi ?
11:14Parce que c'est la démocratie qui fait voter les gens.
11:17Mais les votes, maintenant, les gens ne votent pas en termes d'opinion,
11:21avec une opinion construite, raisonnée, intelligente,
11:24ils votent de façon pulsionnelle.
11:26Parce que, au lieu d'aller se faire représenter,
11:29au lieu d'être structurés dans leur pensée,
11:31le téléphone, les machins, les réseaux sociaux, les trucs,
11:34les pulsions, je t'aime, je t'aime pas.
11:35C'est comme le problème israélo-palestinien.
11:37On ne peut plus, on ne peut plus nuancer,
11:40on ne peut plus prendre le temps.
11:42Comme disait Ariane Nouchkine, qui est une grande femme de terre,
11:47elle disait, c'est parce que nous sommes en retard qu'il faut prendre notre temps.
11:51Et on est toujours en retard sur l'horreur, hélas.
11:53Il faut prendre notre temps, s'apaiser, écouter, mais au nom de Dieu,
11:57mais réveillons-nous, il faut que le monde descende dans la rue pour sortir
12:01cet horrible individu qu'est Trump.
12:03Ne pesons pas nos mots.
12:05Je sais bien que la diplomatie est obligée de faire attention,
12:08mais c'est un gros dégueulasse qu'il faut écrabouiller,
12:11qu'il faut supprimer littéralement.
12:13Et bien voilà, une opinion tranchée.
12:16Je suis content d'avoir pu souffler un peu.
12:19Merci Jacques Weber pour cette intervention.
12:22C'est une information M6 RTL.
12:25Un suspect interpellé ce matin après la mort d'un couple.
12:28Deux jeunes gens de 20 ans retrouvés sans vie près de Deauville
12:31dans le Calvados jeudi.
12:33Depuis, un homme a été traqué par les gendarmes.
12:36Bonjour Maxime Lévy.
12:37Bonjour.
12:38Comment s'est déroulée son arrestation ?
12:40Au volant de son véhicule, il a fait face tôt ce matin à un contrôle routier de police.
12:44Il refuse d'obtempérer et finit par perdre le contrôle de sa voiture,
12:47fait un accident et est interpellé dans le Pas-de-Calais,
12:50selon des sources concordantes à RTL.
12:52Il s'agit d'un homme d'une trentaine d'années.
12:54Depuis jeudi, il était activement recherché par les gendarmes.
12:56Le parquet de Caen avait précisé qu'il était potentiellement armé.
13:00Ce matin, aucune arme n'a été retrouvée en sa possession.
13:03Le trentenaire s'était évaporé depuis jeudi
13:05lors de la découverte de deux corps tout près de son domicile.
13:08Une maison au bout d'un chemin isolé à Saint-Martin-au-Chartrain, dans le Calvados.
13:13Maéva et Martin, les deux victimes âgées de 20 ans,
13:15se rendaient de Trouville, où ils habitent,
13:17au supermarché Action de Pont-l'Évêque,
13:19mercredi d'après la mère de la jeune femme.
13:21Le suspect est susceptible d'avoir été en contact avec eux peu de temps avant.
13:25La voiture des deux victimes a été retrouvée sur le parking du village.
13:28A l'intérieur, leurs corps portent des traces de coups violents au visage
13:32et une blessure par arme à feu.
13:34Une source proche du dossier évoque un contexte lié aux stupéfiants,
13:37sans plus de précisions à ce stade.
13:40Merci Maxime Lévy du service police justice d'RTL.
13:44Cet officiel de la Fondation Abbé Pierre change de nom
13:47pour éliminer toute référence à son fondateur,
13:49accusé de viol et d'agression sexuelle.
13:51Elle s'appellera désormais Fondation pour le Logement des Défavorisés.
13:55L'arrêté est paru ce matin dans le journal officiel.
13:58Le sport et une surprise en finale de l'Open d'Australie.
14:02L'américaine Madison Keyes l'a emportée ce matin sur la numéro 1 mondiale
14:06Arena Sabalenca en 3-7.
14:08Enfin, un titre du grand chelem pour la Tennis Woman de presque 30 ans.
14:13Cela faisait 16 ans qu'elle était sur le circuit, ça valait la peine de persévérer.
14:17Du football avec la 19e journée de Ligue 1.
14:20Un partout entre Auxerre et Saint-Etienne hier soir.
14:22Aujourd'hui, Monaco-Rennes à 17h.
14:25Strasbourg-Lille à 19h au moment même où vous Jacques Weber montrez sur les planches.
14:30PSG Reims à 21h05.
14:32On y verra peut-être la nouvelle recrue parisienne,
14:34l'attaquant géorgien Kvisha Gvaratshkelia.
14:39J'espère que je l'ai bien prononcé.
14:41Et puis les animateurs de basket auront la chance de revoir Victor Wembanyama
14:45jouer avec les San Antonio Spurs sur le sol français.
14:48Ce sera à 18h à l'AccorHotel Arena de Bercy
14:51face aux Pacers d'Indiana.
14:53Je dis les Spurs longtemps portés grâce notamment aux 30 points inscrits par Wemby.
14:58On espère qu'il sera aussi en forme cet après-midi.
15:01Enfin si vous voyez des gens le nez en l'air dans les parcs aujourd'hui, rien d'anormal.
15:05Puisque tout le week-end se déroule un grand rendez-vous,
15:07le comptage national des oiseaux de jardin.
15:10Bonjour Nina Vallette.
15:11Bonjour.
15:12Vous avez assisté ce matin à l'un de ces comptages dans le 12e arrondissement de Paris.
15:17Oui, au milieu d'un jardin partagé, assise sur des tabourets,
15:20rouge qui s'enfonce d'ailleurs dans la terre.
15:22Pascale, Arianna et Muriel scrutent le ciel.
15:25Ah ! Pigeon 20 mètres, sans hésiter.
15:27Je vois un troisième pigeon.
15:29Plus un Boeing 747.
15:32Je pense que c'est des mésanges ou des étourneaux.
15:34Non, c'était trop petit pour des étourneaux je pense.
15:37Des mésanges.
15:38Mais par contre lesquels ça ?
15:39Je ne sais pas.
15:40Ça, ça va les filles.
15:42Ah ça y est, je le vois, c'est une petite mésange.
15:44Ah oui c'est une mésange.
15:45Alors est-ce qu'elle est charbonnière ou est-ce qu'elle est bleue ?
15:47Montre-nous ton poitrail.
15:50Et pour éviter les confusions, les trois novices cèdent de plusieurs documents.
15:55Donc là on a des fiches de comptage et aussi on a des fiches très détaillées fournies par la LPO.
16:00Elles sont super avec les risques de confusion.
16:03Les dessins sont vraiment bien en général parce que ça reprend une sorte de moyenne des individus.
16:08On fait de notre mieux.
16:10Vous n'êtes pas des expertes mais la LPO le sait.
16:13C'est fait exprès.
16:15Plus moderne et plus ludique.
16:17Surtout elles utilisent aussi une application qui détermine l'espèce en fonction du champ de l'oiseau.
16:23Merci beaucoup Nina Vallette.
16:25Et ce comptage des oiseaux tout le week-end.
16:28Et maintenant Jacques Weber, on va parler de vous.
16:35Sois satisfait des fleurs, des fruits, même des feuilles, si c'est dans ton jardin à toi que tu les cueilles.
16:41Quelques vers de Cyrano, je ne sais pas si je les ai bien dit.
16:44Très bien.
16:45Pour évoquer votre jardin à vous, le théâtre, dont vous partagez la passion avec un camarade de lycée, Francis Huster.
16:51Conservatoire national.
16:53Puis vous refusez d'entrer à la comédie française et vous préférez le théâtre populaire de Reims auprès de Robert Hossein.
16:58Le théâtre, vous y avez joué, vous en avez dirigé.
17:01Le centre dramatique de Lyon, le théâtre de Nice.
17:04Les grands rôles n'ont pas de secret pour vous et notamment l'un des plus beaux, des plus intenses, des plus connus aussi.
17:09Cyrano.
17:20Vous l'avez joué 500 fois ou un peu plus.
17:23Est-ce que c'est comme la bicyclette, ça ne s'oublie pas ? Vous avez encore les tirades en tête ?
17:28Oui, oui, celui-ci, oui.
17:30Je crois que beaucoup de gens connaissent même par cœur Cyrano.
17:33J'ai des toubibs qui me racontent des tirades entières.
17:36Non, vous savez, vous venez de dire une chose qui m'a fait sourire, mais dans le bon sens.
17:40Vous avez dit que les grands rôles n'ont plus de secret pour vous.
17:43J'ai envie de dire bien au contraire.
17:45Puisque plus on joue un grand rôle, c'est ce qui d'ailleurs est la marque des grands rôles, les gars, des grandes pièces,
17:50plus le mystère finalement s'épaissit, plus on devient très socratique.
17:55Enfin, je veux dire, plus on sait que l'on ne sait pas.
17:57Et c'est ça qui est très, très beau.
17:59Non, ils gardent tous leurs secrets, les grands rôles, toujours.
18:03Alors Cyrano, vous vaudra aussi un César du meilleur second rôle dans le film de Jean-Paul Rapneau,
18:09où vous n'incarnez pas le personnage principal, puisque c'était Depardieu, mais De Guiche.
18:13Est-ce que c'est d'ailleurs un regret, ça ?
18:15Alors, pas du tout, pour deux raisons, dont chaque est suffisante seule, comme disait Cyrano.
18:20La première, c'est que j'avais eu tout le loisir durant 500 représentations de me rendre compte
18:24que De Guiche était un rôle absolument merveilleux, avec des retournements, avec des facettes multiples.
18:30Et puis, j'avais toujours dit, et je le maintiens, j'avais dit, si c'est Depardieu, c'est oui, si c'est un autre, c'est non.
18:36Pourquoi ? Parce que c'était un des plus grands acteurs au monde.
18:42Des grands rôles, en tout cas, vous n'en avez pas manqué.
18:44Au cinéma ou à la télévision, une cinquantaine de films, presque autant de téléfilms et de séries.
18:48Et même là, quand on regarde bien la liste, le théâtre n'est jamais loin.
18:52Tartuffe, Le mariage de Figaro, Ruy Blas, sans oublier le Don Juan que vous réalisez.
18:57Je n'ai jamais vu une si charmante personne.
18:59Monsieur, je ne sais pas si vous vous raillez de moi.
19:01Vous raillez de vous ? Je vous aime trop pour cela.
19:03C'est du fond du cœur que je vous parle.
19:05Votre carrière ?
19:06Vous savez qui c'est, la petite là, qui parle avec l'accent ?
19:08Non, dites-nous.
19:09Ce sont les débuts, je suis très fier.
19:11Ce sont les débuts de Penélope Cruz.
19:14Ah, incroyable !
19:16Oui, oui, oui.
19:17Oh, elle était jolie.
19:18Elle l'est encore, c'est une immense actrice.
19:21Votre carrière, disais-je, est d'une richesse folle, mais comment vous définir ?
19:26Est-ce que vous êtes comédien, directeur de théâtre, scénariste, auteur, réalisateur, acteur de télévision ou de cinéma ?
19:33À force de toucher à tout, parfois on ne touche pas à grand-chose.
19:36Je crois d'abord et avant tout que la clé de voûte, c'est le comédien.
19:39Cela veut dire très nettement la scène, le théâtre.
19:43De temps en temps, je me permets des petites aventures que j'adore de plus en plus.
19:47Avant, disons que je n'étais pas très à l'aise avec tout cela.
19:51Mais maintenant, j'adore de plus en plus les aventures avec le cinéma, la télévision, tous les autres supports.
19:56Mais la maison, c'est le théâtre.
19:58Et c'est d'ailleurs au théâtre qu'est votre actualité, au théâtre de la Renaissance précisément,
20:03puisque vous y incarnez le banquier d'Hitler dans L'Injuste.
20:07Personnage cynique, terrifiant, manipulateur, on en parle dans un instant.
20:21Le journal inattendu de Jacques Weber avec Nathalie Renou sur RTL.
20:26Le journal inattendu de Jacques Weber avec Nathalie Renou sur RTL.
20:31Nous sommes en 1993 dans un bunker, dans une forêt suisse.
20:35Un homme, François Genoux, qui fut le banquier des nazis, le banquier d'Hitler,
20:40est rejoint par une jeune femme, journaliste israélienne,
20:43qui vient l'interviewer dans ce lieu perdu et isolé.
20:47Ce tête-à-tête constitue le cœur de la pièce L'Injuste que vous jouez, Jacques Weber,
20:51depuis jeudi au théâtre de la Renaissance face à Elodie Navarre.
20:55Alors vous êtes un personnage immonde, cynique, manipulateur, aux idées nauséabondes.
21:01Est-ce que vous avez hésité avant d'accepter le rôle ?
21:05Oui et non. Oui parce que pour aborder un tel sujet, surtout en ce moment,
21:11puisqu'il s'agit quand même d'une confrontation avec une israélienne et une idéologie nazie,
21:19donc en ce moment ça résonne encore plus,
21:21qui plus est parce qu'il a continué ses activités dans le mâle,
21:26dans le printemps arabe, dans la constitution d'Algérie algérienne, etc.
21:31Donc c'est très très très compliqué, très fourni.
21:33Donc j'avais peur. Je me suis dit, oh là là, là on touche des sujets.
21:36Et finalement j'avais peur de vous,
21:38puisque j'avais peur des commentaires autour, là où on n'a pas le temps de s'expliquer ou de s'exprimer,
21:43ou parfois un peu trop passionnément ou un peu trop en retrait.
21:46Bon bref, par contre, de jouer un personnage immonde ne me gêne pas.
21:50Tout dépend, je le dis toujours, du metteur en scène et de l'éthique qui entoure le spectacle.
21:55J'ai joué des personnages immondes. Le problème c'est que j'étais protégé par le temps et l'histoire.
22:00Prenons dans Shakespeare, il y a des personnages immondes en veux-tu en voilà à l'appel,
22:05voire même dans Molière. Et simplement, le passé permet cette relative distance.
22:12Là c'est la résonance avec l'actualité qui éventuellement vous...
22:14Ah oui, c'est colossal et c'est d'ailleurs assez hallucinant parce qu'il faut d'ailleurs se détacher.
22:19C'est très très important puisque vous pouvez tous regarder qui est François Genoux, OUD.
22:24En tapant sur Wikipédia, il y a un interview de lui qui est effrayant.
22:28Quand j'ai vu le bonhomme, j'ai dit mais je ne peux pas jouer ça.
22:31C'est un être froid, sec, aigu, très comme ça et qui garde un calme absolument olympien,
22:36qui n'a rien à voir avec ma nature. Mais ce qui est important de dire,
22:39ce qui nous permet de jouer maintenant cette pièce et de représenter ces titres personnages,
22:44c'est ce qu'a fait formidablement bien Alexandre Amiel.
22:47C'est-à-dire d'abord on l'a situé au moment d'Oslo, au moment des accords près d'Oslo.
22:52Donc au moment où vient encore l'espoir et ça c'est quand même extrêmement important.
22:58Mon Dieu, comme disait l'autre, l'espoir fait vivre.
23:00Et puis l'autre chose, c'est qu'il a fait plus un conte, une sorte de fiction.
23:05Alors il a inventé une relation entre une journaliste israélienne qui a un passé,
23:10qui a une histoire, qui a des contradictions qu'on va découvrir avec la pièce.
23:13Il a inventé un suspense, il a inventé une fin de conte, une fin un peu fantastique.
23:19Et donc on est réellement au théâtre.
23:21On est au théâtre mais en même temps, tout est faux pour donner du vrai.
23:26Exactement, le personnage est réel mais cette interview-là n'a jamais eu lieu.
23:29Vous parliez d'Alexandre Amiel qui est le co-auteur de la pièce.
23:32Lui ne voyait personne d'autre que vous pour être François Genoux.
23:38Pour incarner François Genoux au théâtre, on ne voulait surtout pas quelqu'un qui allait imiter François Genoux.
23:43Surtout que personne ne le connaît.
23:45On voulait quelqu'un qui allait créer un François Genoux de théâtre.
23:49Il fallait quelqu'un qui ait de la puissance, quelqu'un qui incarne la force,
23:55qui incarne la peur aussi, qui nous fasse peur et en même temps qui puisse nous charmer.
24:01Et très vite, pour nous, il n'y avait pas de doute, c'était vraiment Jacques Weber dont on avait envie.
24:07Et je crois qu'aujourd'hui, plus que jamais, on ne voit pas qui d'autre que lui aurait pu jouer cette injustice.
24:13Vous savez, il y en aurait d'autres qui auraient pu le jouer, vraiment, je pense.
24:17Je vais vous dire d'ailleurs très très franchement, du fond de mon cœur, ça ne peut pas être surprenant,
24:21mais je pense avec beaucoup d'émotion à la mort de Nils Sarrestreup ces derniers temps,
24:26qui je trouve n'a pas été suffisamment salué.
24:29Et lui, par exemple, aurait été un Genoux absolument exceptionnel.
24:33Et j'en vois d'autres.
24:34C'est vrai qu'il avait un art pour jouer les personnages sombres.
24:38C'est un gros tendre, mais en fait, c'est un autre problème.
24:40Moi, ce qui me fait rire, c'est qu'on dit force et puissance, je ne le sens pas du tout comme ça.
24:44Je suis un barboteuse, c'est terrible.
24:47Aujourd'hui, je peux dire votre âge ?
24:49Mais oui, madame, j'ai 75 ans.
24:52Vous avez 75 ans.
24:53Est-ce que vous le ressentez sur scène, justement, quand vous devez tenir comme ça pendant une heure,
24:58un dialogue assez dense, assez serré ?
25:01La scène est une chance.
25:03J'ai eu quelques petits pépins médicaux à une époque et la scène m'a sauvé terriblement.
25:09Où je deviens totalement malade et vieux con et chiant.
25:13Le meilleur, c'est quand je ne joue pas.
25:15Quand je joue, je suis en pleine forme.
25:17Vous continuerez à jouer tous les soirs au Théâtre de la Renaissance.
25:20On continue à parler de ce rôle magistral et de cette pièce sur le banquier des nazis,
25:25juste après les titres de 13h.
25:43Les quatre otages israéliennes relâchées ce matin ont retrouvé leurs parents.
25:46Information transmise par l'armée israélienne.
25:49Les quatre jeunes soldats ont été libérés ce matin à Gaza.
25:53Une libération mise en scène sur un podium installé par le Hamas.
25:57Une dizaine de combattants du mouvement palestinien entouraient les jeunes femmes.
26:01En échange, 200 prisonniers palestiniens ont quitté les prisons israéliennes.
26:07C'est une information RTLM6.
26:09Le principal suspect du meurtre d'un jeune couple dans le Calvados a été interpellé ce matin dans le Pas-de-Calais.
26:15Le trentenaire arrêté, alors qu'il tentait de se soustraire à un contrôle de police,
26:19était recherché depuis jeudi, depuis la découverte des corps de Maéva Gazé et Martin Delamare,
26:2420 ans, près de Deauville.
26:26Selon le parquet de camp, le suspect a pu entrer en contact avec le jeune couple la veille de leur mort.
26:32Aucune information pour le moment quant à un mobile potentiel.
26:36En tennis, l'américaine Madison Keyes a gagné son premier grand chelem.
26:40Elle s'impose à l'Open d'Australie face à la numéro 1 mondiale, la biélorusse Sabalenka, privée donc d'un triplé.
26:47Le football, la suite de la 19e journée de Ligue 1.
26:50A 17h, Monaco reçoit Rennes.
26:52A 19h, Lille se déplace à Strasbourg.
26:54Et puis ce soir, 21h05, PSG Reims.
26:58Match à suivre en direct et en intégralité dans RTL Foot dès 20h30.
27:03La météo, c'est la tradition du journal Inattendu.
27:05C'est notre invité qui nous la donne.
27:07C'est donc à vous, Jacques Weber.
27:09Alors, cet après-midi, des pluies s'étendront du sud-ouest au nord-est,
27:14avec un risque orageux en Aquitaine.
27:17Puis, ce soir, du Languedoc aux Alpes,
27:20où il neigera copieusement la nuit prochaine en moyenne montagne.
27:24Sur le front du soleil, quelques éclaircies sont attendues en Bretagne.
27:30Et il sera plutôt généreux en Corse.
27:33Température de 7 à 20 degrés du nord au sud,
27:3610 degrés à Paris et Tours,
27:3914 degrés à Toulouse,
27:4116 à Lyon et 18 à Marseille.
27:45Mais quelle voix pour cette météo sur RTL !
27:48Merci Jacques Weber !
27:50Le journal Inattendu de Jacques Weber,
27:53avec Nathalie Renaud sur RTL.
27:56Étrangement, François Genoux,
27:58le personnage que vous incarnez au théâtre,
28:00qui a donc été le banquier des nazis,
28:02l'éditeur d'Hitler,
28:04qui a par la suite soutenu des terroristes comme Carlos,
28:07n'est pas spécialement connu du grand public.
28:09Alors, on a eu envie de nous pencher sur son histoire.
28:16Comme chaque samedi, c'est Antoine Decarnes qui tend son micro.
28:19Bonjour Antoine.
28:20Bonjour Nathalie, bonjour Jacques, bonjour à tous.
28:22Alors, vous avez cherché à comprendre
28:24comment faire face à un tel personnage.
28:26Oui, faire face à un personnage monstrueux.
28:28Car François Genoux est librement antisémite,
28:31négationniste, pro-nazi,
28:33chargé de faire exécuter le testament d'Hitler,
28:35de publier le journal intime de Goebbels.
28:38Il est leur légataire universel
28:40et devient le banquier des nazis,
28:42avec une fortune considérable
28:44qu'il mettra au service de causes inavouables.
28:46Car ensuite, il deviendra le financier du FLN algérien.
28:50Il aidera à payer la défense de Klaus Barbie à son procès.
28:53Plus tard, en 1970, il deviendra même ami
28:56avec des chefs terroristes d'extrême-gauche comme Carlos.
28:59Alors, comment faire face à une telle personne ?
29:02Pour cela, j'ai pu échanger avec Christophe Niquy,
29:04il est journaliste et producteur.
29:06Il a participé au documentaire
29:08« L'extrémiste, François Genoux d'Hitler à Carlos »
29:11réalisé par Pierre Péan,
29:13qui lui a rencontré François Genoux en 1996.
29:16C'est en fait François Genoux qui lui-même
29:18avait pris contact avec Pierre Péan
29:20pour lui dire qu'il en avait marre de vivre
29:22et qu'il voulait laisser un dernier témoignage.
29:25Le deal qu'il avait passé avec Péan,
29:27c'est que le jour où on en ferait un film
29:29et qu'il serait diffusé, il se suiciderait.
29:32Et c'est effectivement ce qui s'est passé
29:34quand le film a été diffusé sur France 2.
29:36Le soir même, il se suicidait.
29:38Comment affronter alors le récit
29:40de quelqu'un qui n'a servi que le terrorisme ?
29:42C'est ce qu'a dû appréhender également Elodie Navarre.
29:44C'est la comédienne qui vous accompagne,
29:46Francis Weber, dans la pièce.
29:48Jacques Weber.
29:50Elle joue une journaliste israélienne
29:52qui interroge François Genoux,
29:54que vous incarnez.
29:56On m'a déjà dit plusieurs fois
29:58comment tu fais pour ne pas vouloir répondre à tout ça.
30:00Déjà parce que l'auteur a choisi de ne pas la faire répondre
30:02et de la faire encaisser.
30:04Je pense que c'est d'une grande difficulté.
30:06Là, c'est théâtralisé.
30:08Mais j'imagine qu'une journaliste
30:10qui rencontre pour de vrai François Genoux,
30:12je ne sais pas comment ils font,
30:14parce qu'il y a des moments où on a vraiment envie de lui couper la tête.
30:16Mais on a envie de lui arracher le cœur.
30:18Il n'y a pas d'autre mot.
30:20Mais pour Christophe Nick, qui était dans les coulisses de l'interview
30:22avec le vrai François Genoux, l'important était de soutirer
30:24le maximum d'informations.
30:26On est journaliste, c'est-à-dire qu'on écoute
30:28et puis on vérifie tout.
30:30Est-ce que c'est vrai ? Est-ce que ce n'est pas vrai ?
30:32On se pose beaucoup la question de pourquoi.
30:34Mais d'abord, on recueille l'info.
30:36On essaye de comprendre les enchaînements,
30:38les liens, les réseaux.
30:40On avait affaire à quelqu'un qui devient un espèce d'informateur.
30:42Mais c'est une ordure.
30:44Donc c'est compliqué.
30:46Voilà pour les difficultés à faire face à un tel monstre
30:48dans la vraie vie, comme au théâtre.
30:50Mais pour vous, comment avez-vous fait
30:52pour rentrer dans la tonalité
30:54de François Genoux ?
30:56Vous savez, ça va vous surprendre beaucoup,
30:58mais je n'ai pas tellement la notion
31:00de personnage.
31:02Au bout d'un moment, je sais qui est François Genoux.
31:04J'oublie, je regarde.
31:06Un texte, son sens,
31:08son articulation,
31:10sa logique.
31:12Et puis après,
31:14il y a un autre stade, ce sont les situations à jouer.
31:16Et lorsque l'on met
31:18bout à bout des situations,
31:20et qu'on a bien éclairci le sens d'un texte,
31:22on tombe fatalement
31:24sur ce que l'on appelle l'autre,
31:26qui est un mix
31:28entre vous-même et le personnage existant.
31:30C'est comme ça que ça se pratique,
31:32je crois. En tout cas, c'est moi,
31:34humblement, mon artisanat.
31:36C'est comme ça que je fais,
31:38en espérant que le monstre naisse.
31:40Là, il n'y a pas trop de difficultés,
31:42vu ce que parfois
31:44j'ose dire.
31:46Ça se fait tout seul, il n'y a pas à forcer.
31:48C'est terrible.
31:50Cette pièce-là, elle est étonnante, parce que François Genoux
31:52est un personnage qui a existé,
31:54dont on vient d'écrire
31:56le Pédigré et la carrière.
31:58Et pourtant, j'avoue que je ne le
32:00connaissais pas avant d'avoir vu la pièce.
32:02Le connaissiez-vous vous-même ?
32:04Absolument pas.
32:06Lorsque je me suis renseigné sur lui,
32:08ce qui m'a surpris immédiatement,
32:10comment se fait-il qu'il ait mort dans son lit
32:12tranquillement, vu tout ce qu'il faisait ?
32:14Au vu de tous, tout le monde le connaissait.
32:16Il faut quand même savoir qu'il a été
32:18reçu à l'Élysée au moment des accords
32:20avec le FLN. C'était un type reconnu.
32:22C'est lui qui a payé Vergès
32:24pour qu'il défende Klaus Barbie.
32:26Il est connu de tous.
32:28Et c'est là où, à sa manière,
32:30Alexandre propose une réponse,
32:32Alexandre Amiel, l'auteur,
32:34propose une réponse, une interrogation.
32:36C'est là aussi ce qui fait le suspense
32:38de la pièce.
32:40Il y a un twist final qu'on ne va pas
32:42révéler, mais c'est une pièce
32:44qui est aussi un thriller.
32:46Elle a été écrite, cette pièce, avant
32:48les attaques du 7 octobre.
32:50Mais du coup,
32:52avant l'explosion des actes antisémites
32:54qui ont suivi en France,
32:56est-ce que quand on joue une pièce comme ça
32:58dans le contexte qu'on connaît,
33:00il y a une forme d'engagement ?
33:04Il y a une forme, en tout cas
33:06pour ce qui me concernait, de désarroi.
33:08J'étais...
33:10J'essayais d'y voir clair.
33:12Vous savez, j'ai eu la chance, la grande
33:14grande chance, qui n'est pas, hélas, donnée
33:16à tout le monde, si bien c'est ça le problème,
33:18d'avoir d'immenses amis,
33:20de grands intellectuels palestiniens.
33:22Je pense à Dominique Hédé,
33:24par exemple, qui est une femme absolument magnifique,
33:26et aussi de grands amis israéliens.
33:28Et avec ça,
33:30j'essaie d'y voir clair.
33:32Mon Dieu, comme c'est complexe,
33:34et mon Dieu, comme l'historicité
33:36pèse sur l'épaule
33:38de tous ces gens
33:40qui ont connu, oui, le malheur.
33:42Moi, je suis du baby-boom, comme on dit.
33:44Je n'ai pas connu le malheur, je n'ai pas connu la guerre.
33:46Et ça, ça fait vraiment une sacrée différence.
33:48Donc, je reste nuancé.
33:50Mais ce qui est vrai, c'est que ça ne m'a pas
33:52du tout, comment dirais-je,
33:54c'est pas intervenu dans le rôle.
33:56Mais,
33:58vous savez ce qui est formidable
34:00dans le métier d'acteur, c'est que
34:02de jouer un rôle, ça ouvre
34:04sur le monde en général.
34:06Quand je joue le roi Lyre, le problème du temps,
34:08de l'âge, de la filiation,
34:10tout ça est là.
34:12Disons qu'on pourrait penser qu'il y a aussi
34:14une vertu pédagogique à cette pièce,
34:16en plus d'avoir une vertu divertissante,
34:18parce que c'est un thriller.
34:20Je crois qu'il faut beaucoup se méfier du terme pédagogique.
34:22Je préfère toujours, en deux mots,
34:24la question à la réponse.
34:26Et c'est vrai que le théâtre est
34:28un lieu, d'abord et avant tout, de questionnement.
34:30Le fameux miroir
34:32qui renvoie notre propre image
34:34à la cathartique, comme on dit.
34:36Et oui, c'est très indispensable
34:38ce questionnement, surtout en ce moment.
34:40En plus, c'est un questionnement
34:42plutôt agréable. On joue
34:44les règles du jeu de ce lieu
34:46où tout est faux pour être vrai.
34:48Et vous jouez, face à
34:50Élodie Navarre, c'est au théâtre de la Renaissance.
34:52C'est formidable de jouer avec elle.
34:54C'est bien. Justement, je voulais vous demander
34:56si vous aviez participé au choix de l'actrice.
34:58Non, non, non, mais je connaissais
35:00pas bien et puis j'étais fou de joie.
35:02Après, en travaillant avec elle, j'étais fou de joie.
35:04Julien Cib qui nous met en scène.
35:06Et c'est au théâtre de la Renaissance. Tous les soirs,
35:08vous jouez six jours sur sept.
35:10Oui, ça va.
35:12Dans un instant, nous accueillerons
35:14votre invité, Jacques Weber.
35:16Et devinez quoi, chers auditeurs ?
35:18C'est aussi un homme
35:20de théâtre. A tout de suite.
35:22Le journal inattendu
35:24de Jacques Weber.
35:26Avec Nathalie Renaud sur RTL.
35:30Le journal inattendu de Jacques Weber.
35:32Avec Nathalie Renaud
35:34sur RTL.
35:44Voilà, nous revenons en studio
35:46avec Barbara qui fait partie de vos choix
35:48musicaux, Jacques Weber.
35:50Cette chanson en particulier.
35:52Cette chanson,
35:54à chaque fois, ça me bouleverse
35:56complètement. Votre plus belle histoire
35:58d'amour, c'est le public, vous aussi ?
36:00J'ai toujours très peur de ses superlatifs
36:02mais ça pourrait m'arriver de le dire.
36:04Oui, quand même.
36:06Dans ce journal inattendu, vous avez souhaité
36:08inviter un autre homme de théâtre.
36:10Éric Ruff, administrateur général
36:12de la comédie française, dont on rappelle
36:14que c'est une institution créée en 1680
36:16qui réside salle Richelieu
36:18au Palais Royal, également appelée Maison
36:20de Molière, qui en est considérée
36:22comme le patron. Bonjour Éric Ruff.
36:24Bonjour, salut Jacques.
36:26Salut !
36:28Avant de vous donner la parole, Éric Ruff, petit paradoxe.
36:30Jacques Weber a
36:32souhaité vous inviter, alors que
36:34Jacques Weber, vous avez refusé par
36:36deux fois d'entrer à la comédie
36:38française. Mais pourquoi ?
36:40Oui, la première fois, un peu bêtement,
36:42mais en même temps, j'ai eu raison.
36:44Parce qu'à l'époque, je sortais
36:46de 68, c'était 61-72,
36:48et très très connement,
36:50le français, c'était la droite,
36:52le TNP, c'était la gauche.
36:54Moi, j'étais marxistéministe, bien sûr,
36:56alors j'avais dit, non, non, pas question,
36:58c'est le théâtre capitaliste. Et c'était idiot
37:00parce qu'en même temps, mon admiration,
37:02ce qui a fait que j'ai été vers le théâtre,
37:04c'est que je faisais la queue
37:06pour l'invité du français, 1 franc 50
37:08la pièce, et j'allais voir Hirsch.
37:10Je me souviens, Hirsch, c'était la folie, Jean-Pierre
37:12Caron, Cousillon, qui faisaient ces débuts.
37:14Et donc, c'était contradictoire, mon truc.
37:16Mais surtout, et c'est une chose
37:18qui est revenue dans la réflexion que j'ai eue
37:20quand Eric m'a fait
37:22vraiment la gentillesse et l'honneur de me le proposer,
37:24c'est l'alternance.
37:26L'alternance me fait très peur, car oui,
37:28c'est vrai, j'aime avoir
37:30le temps de la journée pour le rôle
37:32comme un vieil acteur.
37:34Voilà, j'aime bien arriver tranquillement.
37:36Alors qu'au français, il faut accepter...
37:38Et surtout, jouer très longuement le rôle.
37:40Il faut accepter de jouer plusieurs rôles
37:42parfois en alternance, si je comprends bien.
37:44Oui, absolument, mais je conteste
37:46absolument l'excuse
37:48que présente Jacques.
37:50Parce qu'en fait, Jacques a une carrière
37:52d'une profusion, d'une prolixité.
37:54Il a tout fait, dans toutes les formes.
37:56Et il dit, j'ai besoin de temps
37:58de me concentrer. C'était une coquetterie,
38:00Monsieur Weber.
38:02Alors Jacques Weber, pourquoi est-ce que vous avez choisi
38:04d'inviter Eric Lefebvre ?
38:06Pas pour deux raisons dont je serais suffisant de seuls,
38:08comme disait l'autre, comme je vous ai déjà dit.
38:10Non, d'abord, j'ai une très grande admiration
38:12pour le travail qu'il a fait.
38:14Et vous ne le savez peut-être pas, mais Eric
38:16va bientôt terminer
38:18son contrat avec la comédie française.
38:20Et je pense qu'il a fait un travail
38:22absolument exceptionnel
38:24qu'il faut à tout prix saluer.
38:26Est-ce qu'on peut revenir sur ce travail-là ?
38:28J'ai lu, Eric Ruff, que vous avez élargi
38:30le répertoire de la comédie française.
38:32Vous l'avez peut-être dépoussiéré, modernisé.
38:34Vous avez féminisé la comédie française.
38:36Qu'est-ce que ça veut dire, ça, précisément ?
38:38J'ai toujours du mal à être précis.
38:40Le travail sur 11 ans
38:42n'est pas une déclaration d'intention
38:44dont on pourrait marquer des étapes
38:46fondamentales comme ça.
38:48C'est une œuvre de nidification.
38:50C'est chaque jour qu'il faut faire en sorte
38:52que cette très vieille maison
38:54traverse son temps. C'est pour ça qu'elle est
38:56très ancienne. On a toujours l'impression que les choses très anciennes
38:58sont des choses qui sont gravées dans le marbre.
39:00En fait, c'est très ancien parce qu'il y a une capacité
39:02d'adaptation à la vie,
39:04aux mœurs, au progrès,
39:06aux révolutions esthétiques, théâtrales.
39:08Cette maison a cette
39:10grande capacité-là. Donc je n'ai fait
39:12que l'accompagner.
39:14Travailler sur la féminisation,
39:16la diversité, c'est même pas
39:18une idée. C'est tout à fait normal.
39:20Vous avez fait entrer plus de femmes à la comédie française
39:22tout simplement ? Plus d'actrices ?
39:24Ou vous leur avez donné plus de grands rôles ?
39:26Je pense qu'on parle plutôt des metteuses en scène.
39:28Alors les actrices, on a toujours eu,
39:30du temps de Molière, les actrices
39:32et les acteurs étaient payés exactement de la même
39:34manière et avaient exactement
39:36le même droit au chapitre.
39:38Les metteuses en scène, oui, sans doute.
39:40Mais en même temps, ça n'est pas un effort.
39:42Les écoles ont fait en sorte
39:44que maintenant,
39:46celle ou celui qui rentre dans
39:48mon bureau, généralement, celle qui rentre
39:50a un projet beaucoup plus profond,
39:52beaucoup plus établi, beaucoup plus intéressant.
39:54C'est même pas un effort,
39:56c'est le cours des choses qui a changé,
39:58qui change, qui doit changer encore,
40:00ce qui fait que c'est presque une évidence.
40:02Il faut prendre la bonne vague
40:04et justement bien sentir le monde.
40:06Il faut un
40:08capitaine à bord, si je peux m'exprimer
40:10ainsi. Et là, parce que
40:12il se pourrait bien
40:14que certains de ses précédeurs n'aient pas eu
40:16cette force-là.
40:18Et Eric l'a eu totalement. C'est ça qui est
40:20formidable. Moi, par exemple, ce qui est magnifique
40:22pour moi, c'est que
40:24il y a beaucoup chez toi,
40:26des gens que j'ai vus débuter, il y en a même
40:28qui ont débuté avec moi.
40:30Et c'est formidable de les voir
40:32éclore, éclore dans l'exigence,
40:34éclore dans
40:36l'épanouissement, la liberté
40:38et en même temps, surtout,
40:40une sorte d'exigence. C'est-à-dire, au départ,
40:42oui, sur le plateau
40:44du français, tout le monde, alors là, je vais dire
40:46une chose très violente qu'il va faire,
40:48tout le monde sait bien jouer la
40:50comédie. C'est un artisanat.
40:52L'art, on en parle plus tard.
40:54C'est une sorte de hasard
40:56mystérieux, magnifique,
40:58de l'ordre de la grâce, auquel on
41:00doit toujours concourir, mais
41:02ça nous échappe parfois.
41:04Mais l'artisan, il est au français.
41:06Tous les mecs qui sont sur le plateau,
41:08ils savent jouer.
41:10Et en plus, attendez, c'est une jeune
41:12génération.
41:14Les gens ne croient pas, ils disent, tu fais le faux modeste.
41:16Mais c'est vrai. Moi, il y a des fois,
41:18je prends des leçons en français, je le dis très très très
41:20souvent.
41:22Donc, je voulais le dire à Eric.
41:24Au niveau de l'artisanat, t'es pas mal, Jacques.
41:26Je ré-ouvre la porte, au moment où je dois partir.
41:30Une troisième invitation à entrer
41:32à la comédie française vient officiellement d'être
41:34lancée dans ce studio, Jacques Weber. Vous prenez le temps
41:36d'y penser.
41:38Eric Ruff, je voudrais revenir sur aussi
41:40une pièce à laquelle vous êtes attaqué, un
41:42monument, le soulier de Sator,
41:44Paul Claudel. C'est une pièce
41:46d'amour, autant des conquistes adorent. Et elle dure
41:487 heures.
41:507 heures sur scène. Et c'est une prouesse, d'abord, de la mettre
41:52sur scène. Et c'est une prouesse, même, de la jouer.
41:54Ça commence à 15 heures
41:56et ça s'achève à 23h30.
41:58Ça paraît énorme. Et en même temps,
42:00les choses dites impossibles nous mettent
42:02dans une liberté très
42:04grande. À partir du moment où on ne peut pas
42:06réussir, on est tout à fait soulagé.
42:08Donc, oui, c'est une pièce,
42:10oui, c'est comme le Mont Ventoux
42:12pour un cycliste. Mais il y a
42:14une joie chez les actrices et les acteurs
42:16de s'attaquer à ce monument. Et puis,
42:18il y a une joie aussi des spectateurs.
42:20Le but, c'est tant de savoir que
42:22quand le spectateur s'assied, il se dit
42:24« Mais pourquoi j'ai accepté ça ? »
42:26Il faut le voir une fois dans sa vie, comme
42:28le Mont-Saint-Michel, etc. Donc, il faut les prendre
42:30par la main. Et puis, surtout, moi,
42:32j'ai eu la chance, c'était pas une obsession
42:34première, mais j'ai eu la chance de beaucoup jouer Claudel.
42:36Je trouve qu'on ne rend pas
42:38grâce à cet auteur-là, en pensant
42:40que c'est juste un froid poète catholique,
42:42alors qu'il est shakespearien en diable.
42:44Il est paradoxal. Son théâtre
42:46est humain. Et surtout, c'est une parole.
42:48Et puis, c'est un écrivain de théâtre, dans le sens
42:50où il donne des situations extraordinaires
42:52et des rôles extraordinaires.
42:54En tout cas, c'était un défi.
42:56Vous l'avez réalisé juste
42:58avant de quitter cette grande institution
43:00puisque vous partez en août, c'est ça ?
43:02Je pars en août, oui, absolument.
43:04Moi, j'ai éclos,
43:06comme disait Jacques, avec plein de camarades
43:08que je dirige pour l'instant
43:10encore quelques mois, mais j'avais envie de
43:12me remélanger
43:14les pinceaux artisanaux
43:16avec mes camarades.
43:18Le fait de s'attaquer à cette grande pièce,
43:20ça nous a laissé un sacré terrain de jeu.
43:22Merci en tout cas, Éric Ruff, d'être venu
43:24dans ce studio.
43:26On continue à parler avec vous, Jacques Weber,
43:28et on va parler de l'homme engagé
43:30que vous êtes, en plus d'être
43:32l'artiste que l'on connaît.
43:34Je vais se tirer !
43:36Merci, à moi tout de suite.
43:38Le journal inattendu de Jacques Weber
43:40avec Nathalie Renaud sur RTL.
43:42Le journal inattendu de Jacques Weber
43:44avec Nathalie Renaud sur RTL.
43:46Le journal inattendu de Jacques Weber
43:48avec Nathalie Renaud sur RTL.
43:50Jacques Weber, vous avez toujours été
43:52à gauche.
43:54Vous êtes un artiste
43:56engagé. C'est une espèce
43:58qu'on trouve probablement
44:00de moins en moins, parce que les jeunes
44:02générations ont parfois peur
44:04du bad buzz, comme on l'appelle,
44:06des retours de bâton.
44:08Est-ce que vous le craignez, ça ?
44:10Je ne crois pas que ce soit une question de peur.
44:12Je crois surtout que c'est une question de désarroi,
44:14de ne pas trop savoir, finalement.
44:16Vous savez, moi je suis d'une génération où il y avait
44:18des points de repère politiques.
44:20On pouvait s'engager dans
44:22tel ou tel parti et il y avait vraiment
44:24une éducation politique qui n'y appuie
44:26totalement. Là, on est tellement
44:28perforé de tous les côtés par
44:30le commentaire.
44:32Et comme disait Dumas, méfions-nous du commentaire
44:34qui recrée l'événement.
44:36Il faut vraiment faire très gaffe à ça.
44:38Donc je crois que ce n'est pas tellement de la peur.
44:40C'est, qu'est-ce que je peux dire, comme ça,
44:42dans une émission de télé, dans un journal,
44:44en deux phrases, trois phrases,
44:46qui vont être tout de suite mal interprétées,
44:48comme on dit, la phrase sortie de son contexte.
44:50C'est d'ailleurs ce qui m'arrive.
44:52Moi, je suis beaucoup plus en retrait
44:54que je ne l'étais
44:56à une époque où j'étais... Parfois,
44:58d'ailleurs, je le reconnais, je m'emballais
45:00d'une façon un peu extrême,
45:02un peu foutue,
45:04avec un manque de compétence sur certains
45:06terrains. Mais bon, voilà,
45:08j'étais très convaincu, comme on dit.
45:10Donc il faut se méfier. Je n'aime pas trop
45:12l'appellation, si vous me le permettez,
45:14de dire artiste engagé.
45:16D'abord, artiste,
45:18je ne sais pas, je maintiens,
45:20j'adore ce mot, je suis un artisan.
45:22Et puis, de l'autre côté,
45:24engagé, ben oui, je suis un citoyen,
45:26on me donne le droit de vote. C'est par
45:28celui-là que je peux m'exprimer.
45:30Et puis, j'ai encore, heureusement,
45:32dans ce pays, le droit de m'exprimer.
45:34Et je m'exprime, et c'est
45:36joyeux, c'est toujours joyeux de s'exprimer, de se rebeller.
45:38Vous avez appelé à voter
45:40Jean-Luc Mélenchon, est-ce que vous le referiez
45:42aujourd'hui ? Non.
45:44Non ? Non, je le dis franchement,
45:46je remets les pendules à l'heure.
45:48Je continue
45:50à dire que c'est pas bien
45:52du tout, c'est même exécrable
45:54de diaboliser
45:56à ce point Mélenchon, je suis absolument
45:58contre ça. C'est un homme
46:00respectable, c'est un homme
46:02important de la politique
46:04française. Il a fait
46:06à un temps des très très très
46:08belles choses. Désormais, ses prises
46:10de position, et surtout,
46:12pardonnez-moi, mais le bordel dans lequel il fout
46:14l'union de la gauche, me pose problème
46:16beaucoup. Mais voilà,
46:18je ne vais pas plus loin que ce commentaire,
46:20mais j'avais envie, quand même, parce que
46:22c'est extraordinaire. Alors, d'un seul coup,
46:24moi, j'étais devenu l'affreux,
46:26l'horrible Jojo. D'abord,
46:28je maintiens,
46:30c'est pas parce que j'ai été Mélenchonien,
46:32j'ai voté pour lui à une époque,
46:34que je suis un affreux Jojo. C'est scandaleux.
46:36Ça n'est pas un affreux Jojo.
46:38Parlons plutôt de Bardella,
46:40parlons plutôt de Rotaïo, parlons plutôt
46:42de ces gens-là. Et tout le
46:44mouvement de l'extrême droite
46:46qu'on a combattu, moi je suis un
46:48des combattants, j'ai connu
46:50tout simplement 50 ans,
46:5265 ans, 60 ans, et on se retrouve
46:54avec cette menace noire
46:56sur l'Europe et sur le monde.
46:58Il y a de quoi mourir. Vraiment, il y a de quoi avoir
47:00la trouille. C'est là qu'il y a le combat.
47:02J'allais y venir,
47:04à ce combat-là. Vous prenez
47:06d'ailleurs la défense des migrants SOS Méditerranée.
47:08Oui, avec mon ami Fautorino,
47:10oui, tout à fait.
47:12Bruno Rotaïo vient de mettre un tour
47:14de vis, comme il le dit, à la régularisation
47:16des sans-papiers.
47:18Est-ce que vous vous dites que vous pourriez
47:20entrer en résistance ? Est-ce que vous
47:22estimez qu'il le faut ? Est-ce qu'il faut
47:24un contrebalancier
47:26à cette politique-là ?
47:28Mais totalement !
47:30D'abord, c'est le jeu de la démocratie,
47:32mais on ne va pas rester apathiques devant
47:34ces témoignages probants
47:36d'inhumanité totale, d'infraternité.
47:38Il n'y a plus de fraternité
47:40du tout en ce moment. Qu'on ne nous parle pas
47:42de liberté, égalité, fraternité, ça ne veut plus rien dire.
47:44Pas avec ces mecs-là.
47:46Moi, je pense qu'il faut, non seulement
47:48se battre, s'exprimer,
47:50voter,
47:52surtout, avant tout, se renseigner,
47:54travailler son opinion.
47:56Mais l'opinion, elle peut être favorable à ces idées-là aussi.
47:58Oui, mais c'est très très grave
48:00parce que je pense que ce n'est pas une opinion,
48:02c'est une pulsion. C'est « Ah ben, on en a marre ! »
48:04« Ah ben, c'est trop rapide ! »
48:06Si on gratte un peu, c'est nul !
48:08C'est rien ! C'est des aboiements
48:10de roquet !
48:12Pour terminer cette émission sur une note
48:14plus douce, votre biographie
48:16a pour titre « On ne dit jamais assez aux gens
48:18qu'on aime, aux gens qu'on les aime ».
48:20Alors aujourd'hui, pour finir,
48:22à qui auriez-vous envie
48:24de laisser un message d'amour ?
48:26Ah, c'est joli !
48:28Aïe !
48:30D'abord à ma femme,
48:32d'abord et avant tout,
48:34mes enfants, bien évidemment.
48:36Et puis...
48:38Je suis tellement emmerdé !
48:40C'est déjà pas mal !
48:42Je crois que c'est quand même
48:44le phare de tout !
48:46Merci infiniment,
48:48Jacques Weber. On vous retrouve chaque soir au Théâtre de la Renaissance
48:50aux côtés d'Élodie Navarre
48:52dans « L'Injuste », vous y incarnez
48:54le banquier des nazis, le méconnu François Genoux
48:56au Théâtre de la Renaissance.
48:58Dans un instant confidentiel
49:00sur Marlon Brando, la semaine prochaine,
49:02je serai aux côtés d'Isabelle Nanty
49:04pour un nouveau journal inconnu.
49:06Elle a démarré avec moi !
49:08C'est une très grande dame !
49:10Très bon après-midi sur RTL !

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