Avec Sophie Rosenzweig, journaliste ARTE
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##LE_FAIT_DU_JOUR-2025-01-27##
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NewsTranscription
00:00Voilà, 80 ans de libération du camp d'Auschwitz
00:04et aujourd'hui une trentaine de chefs d'État dont Emmanuel Macron,
00:09le roi Charles III, Philippe VI seront présents
00:13cet après-midi effectivement au camp,
00:17ce qui reste des camps.
00:20Aussi Volodymyr Zelensky, le président d'Ukraine, sera là.
00:25En revanche, deux personnes ne seront pas là, Vladimir Poutine,
00:29qui est sous mandat d'arrêt international,
00:31donc ne participera pas à cette commémoration, n'est pas invité par les Polonais.
00:35Et également visé par la Cour pénale internationale,
00:40le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou
00:45aurait pu s'y rendre, les autorités polonaises lui avaient garanti un accès libre et sûr,
00:49mais probablement il ne sera pas là.
00:53Alors, au-delà de ça, effectivement, on se pose la question d'un mémoire,
01:00Dieu sait si les livres, les films ont passé,
01:02mais tout ça reste comme une plaie ouverte,
01:06une plaie ouverte avec effectivement, et on pouvait se dire,
01:09vous savez en 1945, plus jamais ça, et bien plus jamais ça, hélas non.
01:14Hélas non, et tout ce qui s'est passé un peu partout,
01:16de Pol Pot à la révolution culturelle et beaucoup d'autres,
01:22on ne va pas rentrer dans le détail,
01:24mais il reste quelque chose, parce qu'Auschwitz a été quelque chose,
01:27vraiment, non seulement de terrifiant,
01:31mais quelque chose qui restera comme la volonté,
01:34et encore affichée par certains, de massacrer un peuple, de massacrer tout le monde,
01:39pas pour ce qu'ils font, mais pour ce qu'ils sont.
01:42Sophie Rosenzweig, bonjour.
01:46Bonjour.
01:48Sophie Rosenzweig, vous êtes journaliste,
01:50vous êtes organisatrice du concert donné, qui a été donné hier,
01:53dans une synagogue de Cracovie, je rappelle que Cracovie, en Pologne,
01:56est très à la proximité d'Auschwitz,
01:59à l'occasion de ces commémorations de ce quatrième anniversaire,
02:031945-2025.
02:07On parle d'anniversaire évidemment,
02:11on pourrait parler, encore une fois,
02:15je dirais d'étapes lancinantes.
02:16Dommage, dommage, dommage.
02:18Dommage, exactement, vous avez raison,
02:20c'est, je crois que c'est un meilleur terme.
02:24Alors, comment d'abord, qu'est-ce que c'était ce concert,
02:26organisé par qui, par quoi,
02:28et comment ça s'est passé ? Racontez-nous.
02:31Alors, ça s'est passé que c'était l'association Peace People Planet.
02:36Oui, paix, peuple et planète, c'est ça.
02:39Voilà, absolument.
02:41L'association, et nous avons organisé un concert...
02:44Donc vous êtes la présidente ?
02:46Oui, je suis la présidente.
02:48Nous avons organisé ce concert en commémoration du 80e anniversaire d'Auschwitz,
02:53parce que cette année, malheureusement,
02:55ce sera probablement la dernière année
02:57où il y aura des survivants.
02:59Puisque vous n'êtes pas sans savoir que
03:02quand on arrivait à Auschwitz,
03:04au-delà de, quand on avait moins de 8 ans,
03:09on était gazés systématiquement.
03:11Immédiatement, c'est ça, immédiatement,
03:13à l'entrée du camp, enfin, dès l'entrée du camp.
03:15Absolument.
03:16C'est à partir de 8 ans qu'on travaillait.
03:18Les enfants travaillaient,
03:21ramassaient les cadavres quand ils avaient 8 ans.
03:24Et avant 8 ans, ils étaient tous gazés.
03:26C'est-à-dire qu'il y a eu 232 000 enfants gazés à Auschwitz
03:31durant cette période.
03:32Et donc, nous avons voulu leur rendre hommage,
03:34leur chanter des berceuses,
03:36selon leur nationalité.
03:38Et Catherine Bolsinger de Bois-de-Strasse
03:40a fait une composition pour ce concert,
03:42en rendant hommage à ces enfants
03:44qui ne pouvaient plus entendre ces berceuses
03:46puisqu'ils étaient morts gazés dès leur arrivée.
03:48Et après, nous avons eu la chance,
03:51l'énorme chance et l'énorme privilège
03:54d'avoir un violon qui était rescapé d'Auschwitz.
03:58Parce qu'il faut savoir qu'à Auschwitz,
04:00il y avait deux philharmoniques.
04:02Les nazis aimaient beaucoup la musique.
04:04Deux philharmoniques complets, vous voulez dire,
04:06deux orchestres pratiquement complets ?
04:08Non, pas complets.
04:10Mais il y avait, j'allais dire,
04:14ils avaient la chance, si j'ose dire,
04:16utiliser ce mot qui est un peu impropre,
04:18d'avoir Alma Rosé, qui était la nièce
04:20de Gustav Mahler et qui était une violoniste professionnelle.
04:22Et Alma Rosé a compris tout de suite
04:26que si elle créait un orchestre de 80 femmes,
04:29elle allait leur sauver la vie.
04:31Donc, elle a recruté toutes celles
04:33qui savaient à peu près faire de la musique
04:35pour en faire un orchestre,
04:37et les a fait travailler toute la journée
04:39pour qu'elles fassent de la musique correctement
04:41qui soit recevable, dirais-je, pour les nazis.
04:44Et l'histoire fait que toutes ces musiciennes
04:48ou devenues musiciennes dans le camp
04:50ont eu la vie sauve grâce à Alma Rosé.
04:52Sauf elle, malheureusement,
04:54qui est morte juste avant l'arrivée
04:56des soviétiques de l'armée rouge.
04:58Et donc, nous lui avons rendu hommage
05:00et nous avions un des violons
05:02qui avait joué à Auschwitz.
05:05Et donc, c'était Mireille Scharn
05:08qui était au violon, un petit génie du violon.
05:11Et je peux vous assurer
05:13que toute la synagogue a tremblé.
05:15Après, nous avions Patrine Bruel
05:18qui est venue chanter avec le violon
05:20la chanson « Les chaises vides ».
05:22Donc, vous imaginez là aussi l'émotion
05:25entre le texte « Les chaises vides »
05:28et ce violon de la Shoah.
05:29Les deux Shoah se retrouvaient ensemble
05:31dans l'une des sept synagogues de Kazimierz.
05:34Il faut savoir que Kazimierz,
05:36c'était le centre spirituel et culturel
05:38du monde juif.
05:40Et que c'était très important de se retrouver
05:42dans une synagogue ce jour-là.
05:44– Rappelons que la population juive en Pologne
05:46avant la guerre, avant 1939-40,
05:49était, je crois, plus d'un million,
05:51à peu près.
05:53– Absolument.
05:54C'était un habitant sur trois
05:56cracoviens et juifs.
05:58Et aujourd'hui, il ne reste pratiquement plus.
06:01Et à la fin, nous avons fini avec
06:04Lis Macombe qui a parlé de la barbarie
06:06à travers le monde. Parce qu'il ne faut pas croire
06:08que la barbarie a été réservée aux nazis.
06:10Malheureusement, les nazis l'ont fait
06:12de manière industrielle.
06:13Mais il y en a eu d'autres.
06:14Il y a eu les Arméniens, il y a eu les Rwandais,
06:16il y a eu plein de gens.
06:17Il y a eu les Indiens d'Amérique.
06:19Et ne parlons pas des Noirs américains.
06:21Donc, on avait Lis Macombe pour rappeler tout ça
06:23et pour ouvrir à l'universalité
06:25et dire que la barbarie, elle n'est pas réservée
06:27à seulement certaines personnes.
06:29Elle est dans l'homme et qu'il faut lutter
06:31contre cette barbarie que l'on retrouve aujourd'hui.
06:34Malheureusement, on la retrouve partout aujourd'hui.
06:36Et oui, on la retrouve dans divers pays
06:38et dans divers personnes qui se réclament
06:40effectivement de l'humanisme.
06:42Il n'y a qu'à citer Paul Potte
06:44et le Mao de la révolution culturelle
06:46et puis beaucoup d'autres.
06:48Et alors, ça a été
06:50donc, j'imagine,
06:52vous le dites, un très grand moment d'émotion
06:54Sophie Rosenzweig.
06:57Oui, c'était absolument incroyable.
06:59Les gens...
07:01Déjà, il faut savoir que
07:03à Cracovie en ce moment,
07:05il y a une émotion palpable dans les rues
07:07parce que les gens se rendent compte
07:09de ce qu'il se passe.
07:11On est à 50 km du camp de la mort
07:13et il y a plein de délégations qui arrivent de partout.
07:17On sent que c'est un moment exceptionnel.
07:19C'est vrai qu'il y avait une survivante
07:21dans la salle. Il y en a eu 40 qui sont venus
07:23qui sont aujourd'hui là.
07:2540 survivantes sont à Cracovie en ce moment,
07:27là où vous êtes.
07:29Il y en avait une dans la salle
07:31et je peux vous assurer que tout le monde
07:33avait beaucoup de respect pour cette dame
07:35qui est arrivée tout doucement, tout tranquillement
07:37et qui s'est assise en disant
07:39« Bon, je voudrais bien entendre, je suis survivante.
07:41Je voudrais être près de l'orchestre pour entendre. »
07:43Et on était dans une émotion totale
07:45puisque cette dame,
07:47elle avait 94 ans,
07:49elle avait été déportée tout enfant et elle était là.
07:51Et elle voulait entendre le violon qu'elle avait déjà
07:53entournée dans le camp.
07:55Oui, c'est sûr que
07:57c'est assez terrible quand on se dit ça
07:59et puis en tout cas c'est tellement important
08:01non seulement d'honorer la mémoire
08:03mais de mémoriser,
08:05de se souvenir et pour les jeunes générations
08:07et pour tout ce que ça s'est passé
08:09ça peut se passer encore
08:11et ça se passe, hélas,
08:13d'une autre façon peut-être, mais ça se passe.
08:15Vous savez, oui,
08:17parce qu'il y a des manifestations,
08:19on a eu une manifestation,
08:21c'est terrible.
08:23La monstruosité
08:25n'est pas réservée à une période
08:27de l'humanité, elle est tout le temps.
08:29C'est contre ça qu'il faut lutter.
08:31C'est contre ça qu'il faut lutter
08:33pour tout le monde.
08:35Je pense que la barbarie ne rend pas l'homme meilleur
08:37mais il le rend
08:39minable et il faut vraiment lutter contre ça.
08:41On est bien d'accord.
08:43Est-ce que vous allez assister aux cérémonies
08:45qui ont lieu aujourd'hui ?
08:47Malheureusement non.
08:49Malheureusement non.
08:51Je l'ai beaucoup fait
08:53et malheureusement non.
08:55J'espère le faire l'année prochaine.
08:57J'espère pouvoir y être l'année prochaine.
08:59Là, je voulais écouter le concert.
09:01J'ai venu pour écouter le concert
09:03et rencontrer ces gens
09:05qui avaient une émotion.
09:07Ils étaient tous concernés, c'est ça qui était magnifique.
09:09Chacun avait les voix de Strasbourg.
09:11Il y a deux Arméniennes,
09:13une Uruguayenne, une Américaine
09:15et une Coréenne.
09:17Elles ont des histoires de vies différentes.
09:19Et pourtant,
09:21elles ont la même émotion
09:23parce que le mal, il est absolu.
09:25Et donc, quand on touche à l'âme humaine,
09:27on est fatalement
09:29à un moment ou à un autre.
09:31D'où qu'on vienne et d'où qu'on soit.
09:33Donc, il y avait des gens du monde entier.
09:35Absolument.
09:37Et c'était le but.
09:39C'était de dire, certes,
09:41c'était des nazis.
09:43Mais malheureusement, il n'y a pas que des nazis.
09:45C'est bien le problème
09:47et c'est bien pour ça qu'il faut se battre.
09:49Il faut se battre contre la barbarie.
09:51D'où qu'elle vienne et d'où qu'elle soit.
09:53Et surtout, quand elle se cache
09:55dans des ailes d'ange ou dans des pots de faux boutons.
09:57Merci Sophie Reisenswerg.
09:59Merci de votre témoignage.
10:01Et on continuera à suivre cela.
10:03Maud Koffler, qu'est-ce qui va se passer aujourd'hui ?
10:05Un petit mot sur les commémorations
10:07qui ont lieu aujourd'hui, qui ont commencé ce matin.
10:09A la fois en Pologne, bien sûr,
10:11où a lieu une grande cérémonie
10:13qui réunira une trentaine
10:15de représentants d'État.
10:17Et puis ce matin, c'était au Mémorial de la Shoah
10:19à Paris, en présence
10:21d'Emmanuel Macron, qui a écrit
10:23dans le livre d'or, nous ne céderons rien
10:25face à l'antisémitisme sous toutes ses formes.
10:27L'universalisme de la France se nourrit de ses combats
10:29et se retrouve aussi dans cette
10:31imprescriptible.
10:33Et puis, un mot peut-être sur,
10:35vous l'avez dit en début d'émission, l'absence
10:37des représentants russes.
10:39L'ensemble des représentants russes ont été exclus des cérémonies
10:41en Pologne. C'est le musée de Juiz
10:43qu'il avait annoncé en septembre
10:45en jugeant qu'une telle présence serait cynique
10:47dans le contexte de la guerre en Ukraine.
10:49Moi, je me permets juste,
10:51on va finir là-dessus, de mettre un bémol.
10:53Je trouve que dans ces cas-là, quand même, on devrait
10:55dépasser les
10:57actuels conflits politiques
10:59et ne pas
11:01oublier ce qui s'est vraiment passé
11:03et qui s'est battu à ce moment-là
11:05de tous les côtés. Et excusez-moi,
11:07les russes étaient là,
11:09et ce sont eux qui ont libéré Auschwitz.
11:11Et ils ont quand même perdu 20-25 millions.
11:13Il y a eu les Américains, il y a eu tout le monde.
11:15Sans eux, sans les Américains, sans les Russes,
11:17sans tout le monde, je dis qu'on n'aurait
11:19pas été là.
11:21Michel Sardou avait
11:23écrit cette chanson qu'on connaît,
11:25qui est une très belle chanson,
11:27« Si les Ricains n'étaient pas là, vous seriez tous en Germanie ».
11:29Eh bien, si les Russkoffs n'étaient pas là,
11:31il faut le dire, je ne sais pas où on serait aujourd'hui.