Avec Davy Tissot, Président du Comité Bocuse d'Or / Romuald Fassenet, Président du Team France Bocuse d’Or / Christophe Quantin, Coach Paul Marcon / Paul Marcon, Bocuse d’Or 2025
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00:00Léal Métro, premier fournisseur et livreur de produits frais et locaux aux restaurateurs partout en France, vous présente.
00:08Sud Radio 10h-11h, Fergnaud fait le marché.
00:12Bonjour les amis, bon dimanche à vous. Alors, je vais pas vous le cacher tout de suite que je suis dans l'émotion.
00:20Je ne suis pas redescendu. J'étais avec tout le monde à suivre le Bocuse d'or.
00:26J'étais même partie prenante puisque ça fait la 15e édition que j'anime à Lyon, au Syrah, de ce Bocuse d'or, ce plus grand concours de cuisine du monde.
00:37Et là, c'était un peu spécial parce que c'était une histoire d'amitié, une histoire de famille, une histoire de chef,
00:43une histoire magnifique qu'on a vécue, que vous avez certainement vécue si vous vous intéressez à la gastronomie.
00:50Mais c'est un truc un peu spécial. Alors, ce matin, on va être en famille pour fêter ensemble la victoire de Paul Marcon
00:58et vous expliquer un petit peu comment ça s'est échafaudé au cours des mois et des années qui ont précédé avec que des amis.
01:07Sud Radio, Fergnaud fait le marché.
01:10D'abord, il faut vous dire qu'on est mercredi matin. Cette émission a été enregistrée, puisqu'elle passe aujourd'hui,
01:17mercredi matin, parce que je voulais que ça soit frais encore. Et hier, il y a 24 heures, on était encore tous,
01:23avec mes amis chefs et l'équipe de France, on était encore tous chez Paul Bocuse, au restaurant Paul Bocuse,
01:29où on a apposé la plaque de Paul Marcon à la suite de ses prédécesseurs et notamment de son père.
01:37On était avec Romuald Fasnel, président de la Team France Bocuse. Bonjour, Romuald !
01:43Et on était avec David Tissot, qui était avec nous hier aussi, mais qu'on aura tout à l'heure au bout du fil.
01:51Romuald, on n'est pas redescendu depuis 36 heures. Tu restes collé un petit peu au plafond, il faut bien le dire.
02:00Il faut en profiter un petit peu. Écoute, on a tellement travaillé pour ça et on a tellement vécu d'émotions qu'il faut en profiter encore un peu.
02:10Mais je crois qu'on va tirer un petit peu à la ligne toute la semaine. Et c'est bien normal et peut-être même plus, évidemment,
02:17parce qu'en amont de tout cela, et c'est ce qu'on va essayer d'expliquer pendant cette émission, il y a une somme de travail,
02:25d'implication de l'équipe, mais aussi de tous les fans, des supporters, des familles. C'est incroyable, c'est vraiment le sommet d'une pyramide énorme.
02:36Oui, oui, effectivement. Tu as raison de le signaler. C'était une construction, un travail avec tellement d'implication de tous et de part et d'autre.
02:49C'est-à-dire qu'on n'a rien laissé au hasard, finalement. Et on s'est servi de cette belle histoire, finalement. On l'a assumée et puis on a construit autour. Voilà.
03:00Ça semble simple quand tu le dis comme ça, Romuald. Je rappelle que toi, en dehors du fait que tu es chef meilleur ouvrier de France,
03:09que tu as coaché des équipes d'autres pays avant d'être le président de cette Team France, donc l'équipe qui supporte l'équipe de France du Bocuse d'or,
03:21tu es aussi partie prenante dans la mesure où tu ne l'as pas fait que pour la Team, que pour l'équipe, que pour la France.
03:32Tu l'as fait aussi pour un ami qui a disparu trop tôt, un autre chef qui a été Bocuse d'or, c'est Serge Vira.
03:40Et tout le temps, Serge Vira t'a accompagné dans l'ouvrage qui a été le tien et celui de la Team France.
03:47Oui, effectivement, c'est là qu'il y a de l'émotion encore plus forte. C'est que cette victoire, c'était une promesse qu'on lui a faite.
03:54Et il avait tellement rayonné pour notre gastronomie et c'était notre inspiration, si tu veux.
04:01Et le symbole, cet engagement, il était au départ par rage parce qu'on n'était pas d'accord à ce qui lui est arrivé, forcément, mais on le subit.
04:14Et d'ailleurs, on s'est tous resserrés, on a tous pris en main. Et je me souviens qu'il me disait « Tu étais président, c'est quoi ton programme ? »
04:22« Oh là là, il faut faire un programme. » Et du coup, j'ai dit « On va appeler cette promotion, cette promotion Serge Vira et ça sera notre programme. »
04:28Et aujourd'hui, d'avoir réussi à rendre les gens heureux et émus, on a véhiculé cette émotion. Et au travers de cette promotion Serge Vira, tout s'est aligné.
04:41Tout s'est aligné, les planètes étaient parfaitement alignées.
04:45Alors, tout à l'heure, on fêtera Paul Marcoux en famille et puis on l'aura aussi à l'antenne.
04:52Mais je crois qu'on a David Tissot avec nous en ligne.
04:55David ? Allô allô ?
05:00Je l'entends aussi.
05:01Alors, je ne l'entends pas. David ?
05:03Si, oui, il est là.
05:05Ah, bonjour David Tissot. Tu vas bien ?
05:09Super.
05:10Je te disais, on est avec Romuald en ligne, Romuald Fasnay.
05:15David, alors, rappelons-le ce concours qui tous les deux ans tient sa finale à Lyon.
05:24Toi, tu l'as remporté en 2021. C'est-à-dire que tu étais le avant-Paul, avant-Paul Avantière.
05:31C'est parti du passé.
05:33Oh non, de l'histoire, de l'histoire, David.
05:37David, meilleur ouvrier de France, chef reconnu et aimé des Lyonnais,
05:43enfin, le local de l'étape, qui avait souhaité rapporter la statuette de Paul Bocuse en ville.
05:51Bon, ben, ça y est, elle est bien maintenant.
05:52Elle repart un petit peu plus loin dans la région, à Saint-Bonnet-le-Froid, mais ce n'est pas grave.
05:56C'est pareil, c'est la même région.
05:57C'est la même région, c'est ça.
05:59David Tissot, tu es devenu le président de l'équipe d'organisation, du comité d'organisation de cette compétition.
06:08On disait avec Romuald, c'est quand même une somme de travail, d'implication,
06:14alors évidemment pour la Team France et pour Paul et sa comique, on aura tout à l'heure en ligne,
06:19mais aussi pour des dizaines de personnes qui sont dédiées à ça pendant deux ans.
06:26Oui, pratiquement, oui.
06:27C'est deux ans de travail aussi pour tout organiser.
06:30C'est des échanges avec toutes les équipes aussi à l'international.
06:35Non, non, c'est une belle machine de guerre,
06:38pour que les candidats soient le mieux possible dans de meilleures conditions le jour J.
06:46Alors, c'est une histoire de rêve qu'on vient de vivre,
06:48parce que dans les meilleurs scénarios, c'est ce qu'on pouvait imaginer de mieux,
06:52de cette victoire de Paul Marcon, alors évidemment pour les Français, mais pas seulement.
06:56Davy, est-ce qu'on peut rappeler quand même que ce concours,
07:01l'importance de ce concours qui passe parfois un petit peu inaperçu en France
07:05par rapport à certains autres pays, c'est vraiment les Jeux Olympiques de la cuisine, de la haute cuisine.
07:11Tout à fait, c'est 72 pays au départ, 24 sélectionnés sur la finale monde.
07:19Entre temps, il y a différentes compétitions, il y a ce qu'on appelle les continentales,
07:24donc entre chaque continent.
07:27C'est pour ça que ça demande du temps, de la négation et de l'engagement,
07:31pendant un an et demi, voire deux.
07:37Ça fait les meilleurs chefs de la planète qui se retrouvent à Lyon pendant le Sierra.
07:43Quand tu dis les meilleurs chefs, c'est peut-être pas toujours des chefs.
07:47Il y a beaucoup de chefs qui travaillent en restauration,
07:49mais il y a aussi des gens qui dédient leur vie à la compétition.
07:53C'est un peu le cas de Paul en définitive.
07:55Paul Marcon, il a mis entre parenthèses sa vie de cuisinier
07:59pour se dédier entièrement à la compète pendant deux ans.
08:02C'est ça. Après, c'est aussi des choix, ça fait partie de nos métiers.
08:08Dedans, il y a des concurrents qui ont des restaurants aussi, des trois étoiles.
08:16Chacun met à un moment son temps pour cette compétition-là,
08:22pour représenter au mieux son pays.
08:24Mais Romuald, qui est avec nous par exemple, restaurateur étoilé dans le Jura,
08:29toi aussi tu as mis entre parenthèses ta vie,
08:33parce que cette Team France, ça te prend énormément de temps et d'implication.
08:38Le temps, on essaye de l'équilibrer avec toute l'équipe.
08:41C'est pour ça qu'on n'est pas tout seul.
08:43Le président, il a la chance d'avoir...
08:45On n'est qu'un dans cette association, mais j'allais dire on en est même plus,
08:48parce que l'idée, c'est de construire, avec la Team France,
08:52de donner les moyens au candidat, bien évidemment,
08:54mais surtout de mettre en place une équipe rapprochée pour le candidat
08:58quand il est dans la dernière ligne droite.
09:01C'est ce qu'on a construit.
09:04David le sait très bien.
09:06Il est passé par là.
09:08Il l'a construit également.
09:10On s'en sert aujourd'hui.
09:12On maintient ça.
09:14C'est source d'inspiration pour la suite, bien évidemment.
09:18David Tissot, on peut rappeler aussi, quand tu dis 72 nations au départ,
09:23sélection, sélection, 24 en finale,
09:26ce qui déjà semble une montagne à gravir
09:29pour le candidat qui a remporté le bocus d'or.
09:32Ça n'en est que plus beau sa victoire.
09:34On peut dire aussi que sur la deuxième marge du podium,
09:37les Danois, les terribles Danois,
09:39je dirais terrible parce qu'un coup d'or, un coup d'argent,
09:42un coup d'or, un coup d'argent.
09:43La dernière fois, c'était Bryan Markhansen qui avait remporté.
09:48Ils sont toujours là, les Danois.
09:50Ça se joue à quelques points.
09:52C'est vraiment des détails sur un travail de deux ans.
09:55Ça se joue à quelques points, effectivement.
09:57Après, ce qu'il faut savoir,
09:59le candidat danois, quand même, a été commis de Bryan,
10:03a été commis de Ronny aussi.
10:08Pour le coup, il a passé pratiquement toute sa carrière, son début de carrière.
10:15Depuis l'âge de 17 ans, il n'a fait que ça.
10:18Il n'a fait que les bocus d'or.
10:19Oui, c'est comme un peu l'histoire de race mousquophobe
10:22qui est passée du bronze à l'argent à l'or.
10:25Les Danois, ils sont opiniâtres.
10:27Mais il faut être opiniâtre quand on veut remporter le bocus d'or.
10:30Tu le sais bien, toi, qu'il l'a eu il y a quatre ans.
10:33De toute façon, il ne faut rien lâcher.
10:35Il faut avancer.
10:36Encore une fois, c'est les meilleurs de la planète qui sont là.
10:39On a aujourd'hui la chance en France d'avoir la Team France qui est là,
10:45qui entoure le candidat avec tous ses chefs.
10:49Je vais juste le rappeler, ils sont tous bénévoles aussi.
10:52Il faut bien le dire.
10:54Non, mais c'est important.
10:56Financièrement, ils accompagnent avec tous les partenaires aussi qui sont là.
11:03Ils accompagnent le candidat.
11:05Ils le mettent dans les meilleures situations d'engagement.
11:08C'est-à-dire qu'il a un endroit pour s'entraîner.
11:11Ils ont des logements.
11:13Ils font en sorte qu'une équipe très rapprochée se mette autour pour avancer et travailler.
11:19Et là, tout a fonctionné.
11:21Romuald, on peut dire ça ?
11:23Tout a concouru à cette victoire.
11:26Ce qui est important, c'est d'avoir cette synergie entre tous.
11:30On gère de l'humain pour de l'humain, avec des émotions.
11:33On a les bons ingrédients, mais des fois, la recette, elle ne prend pas.
11:38Mais en tous les cas, l'histoire est belle à raconter.
11:42On l'a vécue et c'est encore plus beau.
11:45Et on en est encore tout retourné, évidemment,
11:48puisque à peine un jour et demi après.
11:50Merci beaucoup, messieurs.
11:52Croyez-moi, je vais retourner encore ceux qui nous écoutent,
11:55parce qu'on va passer un petit coup de fil au papa.
11:58Parce que là aussi, il y a une belle histoire.
12:00On ne l'a pas encore dit.
12:02Il y a une surprise à propos de Régis Marcon,
12:05que le public connaît bien.
12:07Mais c'est une histoire incroyable.
12:09Merci David Tissot, merci Romuald Fasney.
12:12Je vous laisse encore tout à votre bonheur, messieurs.
12:15Je vous embrasse.
12:17On se quitte une minute et on se retrouve avec Régis Marcon, le papa du vainqueur.
12:22Léal Métro, premier fournisseur et livreur de produits frais et locaux
12:26et restaurateur partout en France vous présente.
12:33Comme on dit, on a planté le décor de cette fiesta lyonnaise absolument incroyable
12:39avec David Tissot, le président du comité international d'organisation du Bocuse d'or
12:45et Romuald Fasney, président de la Team France,
12:48pour fêter ensemble la victoire de Paul Marcon.
12:51Petit Paul pour les intimes.
12:53Et je suis en ligne avec son papa.
13:00Son papa et vieux camarade, Régis.
13:02Salut Régis.
13:06Régis Marcon, immense chef, un homme aimé en plus de la profession
13:11qui se donne entièrement pour la transmission aussi
13:15et puis pour son restaurant Trois Étoiles,
13:18Trois Étoiles tenue par son fils aîné, Jacques, à Saint-Bonnet-le-Froid.
13:23Et puis voilà, tu n'oublies pas que petit Paul, c'est-à-dire le cadet,
13:28décide de se frotter un titre que tu avais remporté il y a 30 ans.
13:34Vraiment, c'est fou, c'est une histoire complètement dingue.
13:38Ah oui, tu l'as dit, c'est une histoire complètement dingue.
13:42Un conte de fées, on peut dire, peut-être aussi.
13:45Oui, c'est ça aussi.
13:47C'est incroyable.
13:50Est-ce que tu as atterri, toi, depuis...
13:52Bon, ça fait moins de deux jours, là.
13:55Hier matin, comme je le disais avec Dévi et Romuald,
13:58on était au restaurant Paul Bocuse à Colonge
14:02pour apposer la plaque avec le nom de ton fils,
14:0530 ans après toi.
14:07Est-ce que tu es redescendu ou est-ce que tu es encore collé au plafond, toi aussi ?
14:12Je dois te dire, je suis encore collé au plafond,
14:14parce qu'encore hier soir...
14:16Non, pardon, ce matin, on a fini à 5h du matin avec le village.
14:19Ah oui, j'imagine, oui.
14:21C'était la fête le soir-même.
14:23Ils ont voulu renouveler l'opération
14:25puisque toute l'équipe est venue nous rejoindre à Saint-Venet.
14:29Bon, le champagne, maintenant, ça suffit.
14:33Écoute, comme tu dis, ça doit commencer à suffire un petit peu.
14:37Régis, j'ai une question à te poser,
14:40mais pas une question de professionnel,
14:43c'est la question du papa.
14:45Toi, t'as des fils, moi j'ai des filles.
14:48Je sais comment on peut être fier de ses enfants.
14:50Tu as deux fils qui sont d'immenses chefs
14:54et tu parles de transmission en permanence.
14:57On peut dire que chez toi, la transmission, t'as su faire.
15:03Je ne sais pas si j'ai su faire, tu sais,
15:05il n'y a pas de science exacte dans la transmission.
15:09Je crois que tout papa qui m'entend aujourd'hui,
15:12toute maman, savent très bien qu'on veut avant tout,
15:17je ne dis pas spécialement la réussite,
15:19mais le bonheur de nos enfants.
15:21Alors tu parles de mes deux fils,
15:23mais il y a un autre fils qui est avec nous.
15:26Et puis ma fille Marie, que j'adore,
15:29et je l'embrasse très fort ce matin,
15:31qui est avec son compagnon, son mari, Vigneron.
15:35Ils sont de la fête aussi.
15:36Ils sont de la fête de la gastronomie.
15:40C'est incroyable.
15:41On ne trahit pas de secret en disant que Paul,
15:46il a dans son ADN le bocus d'or.
15:51Pour une raison simple, il est né pas loin de neuf mois
15:55après ta victoire en 1995.
15:58Donc c'est déjà un peu l'enfant du concours.
16:03Oui, tu as compris que si on appelait Paul,
16:07c'est en référence avec ce concours.
16:09Et on l'a mis très jeune, goûter les plats de Paul Bocuse,
16:13avec qui on avait forcément beaucoup de complicité.
16:17Très jeune, sans le pousser,
16:20parce qu'on ne pousse pas ses enfants à reprendre
16:22ou à refaire son métier.
16:23Sans le pousser, j'ai vu qu'il avait quelques aptitudes.
16:27Et quand la première fois, en rentrant à l'école hôtelière,
16:30je me suis dit, papa, je me suis inscrit à un concours.
16:32Mon vieux réflexe de père, c'était de lui dire,
16:34mais apprends la cuisine d'abord.
16:36Oui, bien sûr.
16:37Il avait déjà un peu piqué.
16:39Et puis après, il s'est engagé.
16:41Ça, il faut en parler.
16:43Il s'est engagé dans une aventure avec les Wolfskis,
16:46qu'on appelait à l'époque les Olympiades des métiers,
16:49qui est un concours formidable,
16:51parce qu'il réunit d'abord une soixantaine de métiers.
16:53Il fait en sorte que ces jeunes se défoncent dans leur métier,
16:59mais en même temps, avec un esprit d'équipe incroyable.
17:02Et ça, ça l'a vraiment construit.
17:04En même temps, il a passé des étapes avec des beaux échecs.
17:08Je ne dis pas des beaux échecs,
17:09mais j'ai tout un souvenir de la Bouddhabie.
17:12En finale, il était porte d'appôt de l'équipe de France.
17:16C'est vraiment...
17:18Là, on peut le dire, parce qu'on n'est pas rancunier,
17:20mais il s'est volé la victoire.
17:22De toute façon, tu sais, un jeune,
17:25se faire voler la victoire à 18 ans,
17:27c'est plus dur à accepter que quand on est plus âgé.
17:30Et c'est une belle revanche.
17:32En fait, je vais te dire, Vincent,
17:34ce que je l'appris hier,
17:35le combinaison de toi qui, c'est le troisième,
17:37je crois, a été, justement, c'est tu, preuve de la Bouddhabie.
17:40Ah oui ?
17:41Il y a des petites revanches dans l'air.
17:43Incroyable, ça c'est fou.
17:45C'est fou, mais c'est une histoire complètement folle.
17:48Parce que toi, tu es un...
17:52En dehors d'être un cuisinier hors pair,
17:55un chef admirable,
17:57tu es obsédé de transmission,
18:00de transmission et d'apprentissage.
18:02Et là, on peut dire que charité bien ordonnée
18:04commence par soi-même.
18:05C'est difficile d'aller porter la bonne parole
18:07si on ne sait pas, on dirait,
18:10transmettre à ses propres enfants.
18:12Là, tu sais prouver, dans ta propre famille,
18:16tu sais quoi faire.
18:17Donc ça te donne une voix un peu plus forte
18:19dans le fait de transmettre.
18:21Ah oui, en effet.
18:23Mais tu sais, j'ai une pensée pour quelqu'un aujourd'hui
18:25qui, pour moi, ne voulait pas faire de la cuisine.
18:28J'avais tellement vu ma mère pleurer au fourneau
18:31que je ne savais pas la voie sur laquelle je m'engageais.
18:33Et c'est mon premier professeur d'écologie diagonale,
18:36M. Blain, qui, par sa façon d'être,
18:39cette joie au travail, cette façon de transmettre,
18:42de nous faire rêver tout simplement,
18:44de nous dire, regardez, ça fait je ne sais pas combien d'années
18:47que je suis dans ce métier,
18:48mais il n'était pas à nous dire,
18:50en fait, ce métier, il était en train de dire,
18:52regardez la joie, même s'il ne le disait pas,
18:54on le voyait, de toute façon.
18:55Et j'irai presque du jour au lendemain,
18:57je lui dirai, mais c'est un métier pour toi, Régis.
19:03Même si j'avais d'autres dans la tête, à l'époque.
19:05Régis, ce que j'aimerais faire toucher du doigt
19:09ceux qui nous écoutent,
19:11c'est la somme de travail et d'opiniâtreté,
19:15de force de caractère de ton fils Paul.
19:20On pourrait dire, avec ce qu'il a endossé depuis deux ans,
19:25un passage peut-être un peu difficile
19:27pour les sélections européennes,
19:28où il a fallu se remettre en cause.
19:30Est-ce que tu as l'impression qu'il a presque plus travaillé
19:35que toi, il y a 30 ans,
19:36où le concours n'était pas à ce niveau, peut-être ?
19:39Je ne dirais pas qu'il a plus travaillé,
19:41parce qu'on est tous épaisonnieux.
19:43Oui, ça c'est assez sûr, chez les marcons, oui.
19:46Mais il m'impressionne.
19:48Il m'a impressionné et il me fait peur aussi.
19:54Il m'a fait peur parce que c'est vraiment une horloge.
19:57Dans sa tête, c'est tout.
19:59Papa, je me suis marié.
20:00Papa, je rejoins la maison.
20:02Papa, je passe le concours.
20:03J'ai envie d'avoir des enfants.
20:05On a l'impression qu'il organise tout dans sa tête
20:08et ça découle.
20:09C'est une machine, tu veux dire ?
20:10Il y a un côté machine chez ton fils ?
20:12Enfin, pas machinal, mais un côté...
20:15Une horloge.
20:16Moi qui aime bien le côté un peu du dernier moment,
20:20tout ça, je ne lui ressemble pas du tout de ce côté-là,
20:22mais c'est incroyable.
20:25Mais en même temps, tu sais,
20:27derrière ce visage qu'il cache souvent,
20:29parce qu'il est quelqu'un qui cache beaucoup ses impressions,
20:32et même pour un père, c'est des fois...
20:34Et ses émotions, oui, c'est vrai.
20:36Dans l'émotion ou dans le travail,
20:39il y a un gros cœur.
20:41On l'a vu parce qu'en définitive,
20:44il a...
20:45On dirait un jeune garçon.
20:48Quel âge il a aujourd'hui, Paul ?
20:4929 ans.
20:50Voilà, c'est ça.
20:52Il arrive sur 29e, oui.
20:55On dirait qu'il a serré les dents
20:59depuis un an et demi,
21:01qu'il n'a pas trop parlé, qu'il s'est concentré.
21:04La cuirasse s'est quand même fendue
21:07sur le podium,
21:08quand vous vous êtes pleuré dans les bras l'un de l'autre.
21:11Oui, il a su aussi,
21:13après, on va dire,
21:15semi-échec de l'Europe,
21:18créer sa propre équipe.
21:20Donc je pense que c'est un leader,
21:22en même temps, qui s'est rassemblé autour de lui,
21:24parce que tu parles de Paul,
21:25mais il y a toute l'équipe autour qui est incroyable.
21:28Je pense que cette équipe, on la retiendra,
21:31parce qu'entre Christophe Quentin,
21:33Patrick Bertrand,
21:35évidemment,
21:36et puis, bien sûr, Jérôme Schilling,
21:38et puis la commis,
21:40enfin, c'est pas la commis,
21:41c'est celle qui travaille avec lui, Claire.
21:43J'en passe, et Guillaume, etc.
21:45Et Louis.
21:46Parce que c'est pas une histoire d'un seul.
21:48Ah oui, tous dans une équipe incroyable,
21:50qui chacun savait ce qu'il allait faire.
21:52Et je vais te donner une anecdote,
21:54il y a dix jours de ça,
21:56sa commis,
21:58qui est autant extraordinaire,
22:01On l'aura tout à l'heure en ligne, d'ailleurs.
22:03Qui est une femme incroyable.
22:06Il y a dix jours de ça,
22:08elle était devant le médecin,
22:09et le médecin lui disait,
22:10écoutez, il faut vous opérer d'urgence.
22:12Aïe aïe aïe.
22:13Je t'imagine la déception de cette femme,
22:17qui depuis six mois est avec Paul,
22:19depuis deux ans est avec Paul,
22:21et Paul lui-même,
22:23ça a été une journée extrêmement difficile,
22:26mais qu'est-ce qui s'est passé ?
22:28Qu'est-ce qui s'est passé, à ton avis ?
22:30C'est qu'autour d'eux, il y avait une telle force,
22:32une telle fusion avec l'équipe,
22:35qui fait qu'ils ont analysé les choses,
22:38d'autres médecins donnaient leur avis,
22:40et je pense que Camille était prête en rampant
22:43à faire ce concours.
22:46On ne l'a pas vue parce qu'elle grimassait à peine,
22:48mais elle est formidable cette fille.
22:51Franchement.
22:52Extraordinaire.
22:53Pour lui, il l'a beaucoup et il le sait.
22:55Et d'ailleurs, tu sais quoi ?
22:57On va lui passer un petit coup de fil à ton fils,
22:59pour avoir ses impressions,
23:01parce qu'on a le cœur vibrant.
23:04Allez, on se quitte une minute,
23:05on se retrouve tout de suite avec Régis, le père,
23:08et Paul Marcon, le fiston.
23:23Ce matin, je vous compte la belle histoire.
23:25C'est comme ça que je l'appelle, la belle histoire,
23:27parce que c'est une histoire incroyable,
23:29avec un happy ending,
23:31que personne ne pourrait rêver mieux.
23:33En fait, je baigne dans l'émotion,
23:35je n'y arrive presque plus.
23:37Je suis au téléphone avec Régis Marcon,
23:41qu'on vient d'entendre parler de Paul,
23:43et un petit coup de fil, et chouette,
23:45on tombe sur Paul.
23:46Bonjour Paul Marcon.
23:48Bonjour.
23:49Alors, tu vas comment ?
23:51Alors, c'est 36 heures.
23:53Si aucun des gens que j'ai eus en ligne,
23:56David Tissot, Romuald Fasnay, ton père,
23:59ne sont redescendus de leur nuage,
24:01toi alors, tu es encore dans la stratosphère.
24:05Je suis encore assez loin.
24:07Je ne me suis pas encore rendu vraiment compte
24:09de ce qui est arrivé.
24:10Tu n'es pas revenu sur Terre encore alors ?
24:12Non, je pense que j'ai du mal à me rendre compte,
24:16même sur le moment, et encore maintenant.
24:19On a bien profité en tout cas de la victoire,
24:22on a bien fêté ça hier soir en famille,
24:26au village.
24:29Paul, je vais te poser une question
24:31qui va peut-être te sembler étrange.
24:34Tout ce déversement d'admiration, d'affection,
24:40voire même d'amour de gens autour,
24:43on les a vus autour du podium,
24:46à l'annonce des résultats,
24:49mais aussi tous les coups de fil,
24:51tous les textos,
24:53tous les messages sur les réseaux sociaux.
24:56C'est énorme à avaler en quelques heures.
25:01C'est énorme, c'est incroyable.
25:05Ça fait peur un peu la tête même,
25:07mais c'est chouette.
25:10Ça fait en tout cas très chaud au cœur
25:12et très plaisir de sentir tout le monde derrière.
25:14On avait senti aussi dans les allées du salon,
25:17déjà la veille, la ferveur,
25:19à la fois des partenaires qu'on est allés visiter
25:21et des gens sur le salon de la profession,
25:23des étudiants des écoles
25:25qui sont en formation dans le métier
25:27qui nous arrêtaient.
25:29On avait senti déjà un petit peu cette ferveur,
25:31mais là forcément avec le résultat,
25:33c'est encore chaud.
25:34Non, parce qu'aujourd'hui t'es un peu...
25:36Si c'est les Jeux Olympiques de la cuisine,
25:39on peut te comparer à un Teddy Riner.
25:42Alors pas le même gabarit du tout.
25:44Une sorte de Teddy Riner de la cuisine
25:46aujourd'hui pour les Français.
25:49Un peu, c'est ça.
25:51On est champions du monde, apparemment.
25:53Oui, on dirait.
25:56Je trouve ça absolument extraordinaire.
25:59Là encore une question un peu personnelle,
26:01parce que moi j'adore rester dans cette émotion,
26:04dans cette puissance qui t'entoure.
26:07Est-ce que t'es du genre,
26:09à tête dite jusqu'au bout,
26:11je ne peux même pas penser que c'est possible
26:13que je gagne pour avoir la bonne surprise,
26:15ou au contraire tu t'es dit
26:17j'y vais, j'y vais, je vais gagner, je vais gagner.
26:19C'est quoi ta façon de penser jusqu'au dernier moment,
26:23jusqu'au moment où tu étais la tête baissée
26:26à écouter Jérôme Bocuse ouvrir l'enveloppe ?
26:30Déjà dans la préparation, forcément,
26:33tout compétiteur va faire une compétition pour la gagner.
26:36Ce n'est pas de l'arrogance de le dire,
26:38c'est simplement une réalité.
26:40Maintenant on était tous très conscients
26:42qu'il y a énormément d'équipes
26:44et d'année en année de plus en plus d'équipes
26:46qui prétendent au podium et qu'il n'y a que trois places.
26:48Bien sûr, 24 au final, 72 au début !
26:53On était bien conscients de ça
26:55et de la possibilité d'avoir une petite déception,
26:58forcément, ça fait partie du jeu, du concours,
27:01on le sait en s'inscrivant.
27:03Et puis après, pendant le concours,
27:05la veille je n'ai pas voulu regarder
27:07ce qui s'est fait dans les autres équipes
27:09parce que je ne voulais pas me polluer avec ça.
27:11Donc j'ai vraiment quasiment vu aucun plat.
27:13Le jour où on est passé, forcément je n'ai pas eu le temps
27:15de regarder les autres autour de moi.
27:17Et du coup, j'avais pour seul barème
27:21de savoir un peu où on en était.
27:23Les retours, les micro-échanges avec les jurys
27:27à l'équipe de la dégustation.
27:29Donc on sentait qu'on était dans...
27:31Dans les clous, comme on dit !
27:33Voilà, puis nous on était contents
27:35de ce qu'on avait sorti aussi.
27:37Donc ça c'était aussi l'essentiel,
27:38de ne pas avoir de regrets avec Camille.
27:40C'est ça, il faut dire que vous,
27:42vous n'avez rien foiré.
27:44C'est énorme de pouvoir envoyer les deux plats
27:46en se disant qu'on a fait au mieux dans les deux.
27:49Après, c'est de la dégustation.
27:51Oui, c'est ça.
27:53Après, il y a énormément de critères de notation.
27:55Et d'aléas.
27:57En tout cas, on a fait exactement ce qu'on avait à faire.
28:00C'est ce qu'on s'était dit,
28:02de ne pas avoir de regrets après les résultats.
28:05Et c'est ce qu'on s'est dit tout de suite avec Camille
28:08en revenant de la découpe.
28:10Tout est parti dans les temps,
28:12tout est parti correctement.
28:14Les planètes alignées.
28:16C'est ça.
28:18Régis, qui nous écoute,
28:20je te demande de remonter 30 ans en arrière.
28:23Quel est le sentiment que tu avais, toi,
28:26en attendant les résultats il y a 30 ans ?
28:29Est-ce que toi aussi, tu avais ce sentiment
28:31du devoir accompli au moment où tes plats étaient partis ?
28:34A la dégustation ?
28:36Tu sais Vincent, je suis sorti d'une série de concours,
28:39et notamment en Meilleur Royaume de France,
28:42où la dernière finale, je n'avais pas réussi.
28:45Et mon principal objectif,
28:47c'était de finir par un chef-d'oeuvre bien fait.
28:50Un peu comme Paul et Camille.
28:52Je veux dire que je n'ai rien regretté,
28:54que je pouvais être fier de moi.
28:56C'était la seule ambition à cette époque-là.
28:58Paul, tu entends ce que dit ton père.
29:01Au fond, on peut comparer la sortie de ta sélection européenne
29:05où tu t'étais un peu foiré, il faut le dire,
29:08où ça a dû bien t'énerver.
29:11Tu avais une revanche à prendre sur cette demi-finale ?
29:15Non, ce n'est même pas vraiment une revanche.
29:18En fait, la sélection européenne,
29:20c'est vraiment une étape qui nous a permis,
29:22pour moi et pour mon équipe,
29:24de se roder aussi,
29:26de faire un peu notre propre expérience,
29:29et puis de tomber aussi sur certaines choses.
29:32Et de se remettre en cause du coup ?
29:34De redémarrer à zéro un peu ?
29:37Pas forcément à zéro, mais forcément de se remettre en cause.
29:40Et moi en premier, évidemment.
29:42J'ai beaucoup travaillé tout l'été, le printemps et l'été,
29:45sur cette réorganisation de l'équipe,
29:47sur la réorganisation du travail,
29:49de comment je voulais mettre en place les choses.
29:52C'était l'idée de toute cette préparation de la finale,
29:54c'était vraiment de faire les choses avec mes convictions
29:57et avec celles de mon équipe autour.
29:59C'était essentiel pour nous qu'on soit tous convaincus
30:02de ce qu'on allait présenter le jour J,
30:04et pas seulement moi avec une équipe qui ne trouve pas sa bière derrière.
30:09Régis, on le dit, un concours comme celui-là,
30:13c'est comme une médaille d'or aux Jeux Olympiques pour un athlète.
30:16C'est le sommet d'une pyramide incroyable
30:19dont la base est très large et très haute,
30:21parce que c'est 28 ans de vie derrière.
30:24J'ai envie de toucher un peu le petit garçon qui était Paul,
30:28toi comme étant son père,
30:31et étant cuisinier, faisant le même métier.
30:34Est-ce que tu as vu ce ferment chez lui ?
30:37Est-ce que tu as vu très tôt cette opiniâtreté,
30:40cette conscience, cette envie du travail bien fait ?
30:45Forcément, dès son plus jeune âge,
30:48il était au petit-déjeuner, il prenait la veste,
30:51il avait cette fierté de porter la veste de cuisinier déjà.
30:54Il allait au petit-déjeuner au restaurant parce que ça lui plaisait.
30:57J'ai vu que c'était pas une contrainte pour lui.
31:00Je me rappelle, il invitait ses copains du collège pour venir goûter.
31:03Les copains du collège ne comprenaient rien,
31:05ils donnaient presque un coup aux cuisines.
31:07Il avait cette fierté de montrer ce qu'il savait faire.
31:10Ça a toujours été une envie chez lui, en tout cas.
31:13Toi, Paul, à quel âge te souviens-tu d'avoir eu la première envie
31:18de ces concours, d'en découdre en quelque sorte,
31:23d'aller au combat de la cuisine ?
31:27Les concours, je suis tombé dessus un petit peu par hasard,
31:30en tombant sur la compétition des hors-skis.
31:33Je suis tombé sur des photos en travaillant pour les cours.
31:37Je suis en train de chercher je ne sais plus quoi.
31:40J'étais en seconde, on travaillait sur des fromages, des choses comme ça.
31:44Je suis en train de chercher pour faire un exposé.
31:47Et je tombe sur cette photo-là, avec une délégation,
31:49avec le drapeau français, avec tout ça.
31:51Et moi, fan de sport, et quand il y a les Jeux Olympiques,
31:55je suis le premier, si je pouvais être matin, midi et soir,
31:58devant la télévision à regarder n'importe quoi, je le ferais.
32:01Ça m'a intrigué, j'ai cliqué là-dessus.
32:03Et puis, comme je venais de rentrer à l'école,
32:05à commencer à apprendre la cuisine, je me suis dit que j'allais essayer.
32:12Moi, je suis encore tout ému.
32:15Évidemment, il y a moins de deux jours de ton sacre, j'ai envie de dire.
32:20Alors, pour un jeune homme comme toi,
32:23parce que moi, j'ai des enfants de ton âge, des filles,
32:26donc je réagis comme ton père.
32:28En père, en me disant, quel miracle d'avoir des enfants qui suivent la ligne
32:34et qui font mieux, même, sur certaines choses.
32:37Comment l'avenir se dessine, en une minute, si tu peux nous dire un peu ?
32:41Parce que, je me dis, quand on est arrivé au sommet à 28 ans,
32:44t'as envie de conquérir d'autres sommets, j'imagine ?
32:49Je vais voir, pour l'instant, ça m'a déjà pris deux ans.
32:52J'avais bien la tête à ça.
32:54Je n'ai pas encore trop pensé à la suite.
32:57Non, c'est un peu tôt. Il faut jouir, pour l'instant.
33:02Cette année 2024 a été quand même très particulière
33:06et un peu hors du sol,
33:09parce que ce n'est quand même pas la réalité du quotidien d'un cuisinier normal.
33:16Donc, il va falloir peut-être que je retourne travailler quand même un petit peu.
33:20C'est bien beau de faire des concours, mais il faut que je me remette au travail.
33:23Mais c'est du travail. C'est un autre travail, mais ça reste quand même...
33:27Bon, reste avec nous encore quelques minutes, Paul,
33:29parce qu'on va passer un petit coup de fil à Christophe Quentin, ton coach, et à Camille.
33:35Superbe commis, qui a remporté d'ailleurs le prix du commis.
33:38On va le voir tout de suite.
33:40Je libère le papa. Merci, Régis, d'avoir été avec nous pour fêter Paul.
33:46Que d'émotions !
33:48J'ai encore l'eau au bord des yeux, rien que de parler avec vous.
33:53Je t'embrasse fort, Régis, et nous, Paul, on se retrouve dans une minute.
34:10Les amis, qu'est-ce qu'il y a de plus beau que la fête ?
34:13Moi, j'ai envie de dire une fête de famille.
34:15Une fête de famille quand elle est réussie.
34:17Ça tombe bien, c'est la fête de la famille Marcon.
34:20Le bocus d'or remporté par Paul Marcon et son père en ligne avec nous,
34:26et son coach maintenant, et son commis.
34:29On termine vraiment avec l'équipe rapprochée pour fêter cette victoire
34:34et raconter ce que j'appelle la belle histoire.
34:37Une histoire absolument incroyable, commencée il y a 30 ans
34:40avec l'accession de Régis Marcon au bocus d'or.
34:44Régis, son fils, qui naît dans l'année qui suit,
34:47Paul Marcon, qui vient de remporter le bocus d'or 30 ans plus tard.
34:51C'est un scénario digne d'un roman.
34:55Je vais même vous dire, c'est presque un peu exagéré.
34:58Moi, je n'y croirais pas. Si on l'écrivait, celui-là, je n'y croirais pas.
35:01On est en ligne avec Christophe Quentin.
35:04Je voulais absolument vous avoir, Christophe et Camille.
35:07Alors, on commence par Christophe. Christophe, tu es en voiture, là, c'est ça ?
35:11Je suis en voiture, oui, mais il n'y a pas de souci.
35:14Ah, ben génial. Vive la technique.
35:17Christophe Quentin, coach, meilleur ouvrier de France.
35:21Il y en a des moffs autour de toute cette victoire.
35:26Christophe, on parlait avec Régis tout à l'heure de son souci de transmission.
35:34Toi aussi, c'est une bonne partie de ta vie de cuisinier, la transmission.
35:39Oui, j'ai passé pas mal de temps en entreprise.
35:42Et puis après, je me suis dédié à la transmission en tant que grand enseignant
35:47et puis direction technique de lycée.
35:50C'est un moment essentiel.
35:52Si notre métier, on veut qu'il évolue, il faut toujours qu'il y ait une relève.
35:54Donc ça, c'est très important.
35:56Comment s'est fait, en deux mots, votre rencontre avec Paul ?
36:02Pourquoi toi, comme coach ?
36:05La rencontre avec Paul s'est faite, je pense, pas le jour du nez, mais pas loin.
36:12Quelques temps avant, j'avais rencontré Régis.
36:16Régis m'avait appelé pour me solliciter.
36:19A l'époque, on ne parlait pas de coaching.
36:21On parlait d'aider quelqu'un pour passer un concours.
36:23C'était le plus simple.
36:25De l'entourer, d'être proche.
36:28De l'accompagner dans son concours.
36:32J'avais dit oui à Régis.
36:34Je faisais partie de son aventure en 1995.
36:37Et lorsque Paul Marcon, que je connais forcément depuis maintenant 30 ans,
36:42me sollicite pour être son coach,
36:45forcément, c'est quelque chose de naturel.
36:48Parce qu'il y a un lien familial.
36:52Oui, t'es un peu le tonton.
36:54T'es un peu le tonton.
36:56Entre nos familles.
36:58Et puis, il y a aussi une autre chose.
37:00Il a un talent extraordinaire.
37:02C'est un cuisinier hors pair.
37:04Même s'il est jeune.
37:05Franchement, j'y suis allé les yeux fermés.
37:07Tant mieux.
37:09J'espère qu'ils étaient quand même ouverts pour voir ce qui se faisait.
37:12En tout cas, cet entourage.
37:14Paul, pour toi, ça a été une évidence.
37:17Qu'est-ce que c'est le rôle d'un coach
37:19quand on est sûr de sa technique, sûr de son travail ?
37:24Il est essentiel.
37:26Surtout dans un concours comme le Bocuse d'or.
37:28Nous, en fait, on n'a aucune vision sur le temps.
37:32Au moment du concours avec Camille,
37:34on fait vraiment une confiance aveugle à Christophe
37:36sur la partie timing.
37:38C'est ça.
37:40C'est la mise en scène, en quelque sorte ?
37:42C'est comme un metteur en scène ?
37:44Oui, un peu. C'est le chorégraphe.
37:46Oui, c'est extraordinaire comme image.
37:49Et effectivement, on les voit,
37:51les coaches des autres équipes aussi.
37:53D'ailleurs, il y a des coaches fantastiques
37:55qui tournent autour, qui ont toutes les montres,
37:57qui savent à quel moment, le timing, le momentum,
37:59le timing des recettes.
38:01Parce que tout est millimétré, Paul.
38:03On est d'accord ?
38:05Sur combien de temps durent, à peu près,
38:074h, 5h, la préparation ?
38:11Le temps de cuisine réelle, c'est 5h30.
38:14C'est ça.
38:15Et c'est vrai que là, tout est millimétré.
38:17Chaque tâche est à la minute près,
38:19voire parfois à quelques dizaines de secondes près.
38:22Et il faut vraiment courir après la montre
38:25sans arrêt pour arriver à tenir sur la durée
38:29et surtout pas envoyer en retard.
38:31Parce qu'il n'y a vraiment aucune tolérance.
38:33Il faut envoyer pile poil à l'heure,
38:35voire il vaut mieux lever les bras
38:37quelques secondes plus tôt, comme on a fait.
38:39Oui, j'ai vu ça.
38:41Et puis, il n'y a vraiment pas de tolérance.
38:44Et puis même si ça devient un peu trop en retard,
38:47il y a même là, beaucoup de pertes de points.
38:50Bien sûr.
38:51Alors moi, j'ai la chance,
38:53peut-être vous ne le savez pas,
38:55d'être depuis un bon bout de temps
38:58l'animateur de ce concours.
39:02Je suis au micro toute la journée.
39:04Donc j'ai la chance inouïe d'être au plus proche.
39:07Je sais que tout le monde en rêve
39:09de voir ce qu'il se passe dans les cuisines.
39:10Et c'est vrai que c'est un déploiement
39:12de technique, de talent,
39:14de puissance culinaire incroyable.
39:17Et on croit,
39:19parce que Paul Effeté,
39:21qui remporte le boxeuseur,
39:22on croit qu'il n'y a qu'un cuisinier
39:24dans le boxe, dans la cuisine.
39:25Pas du tout, il y en a deux.
39:27Parce que le commis prend un rôle
39:29tellement important.
39:30Et là, c'est une commis, c'est Camille.
39:32Bonjour Camille.
39:34Bonjour.
39:35Camille, c'est la deuxième.
39:37Je ne sais pas encore si je dirai ma voix.
39:38Ah oui, il ne faut pas trop fêter quand même.
39:41Mais enfin, si, c'est bien volontairement.
39:44Puis la voix est moins importante
39:45que le geste dans la cuisine.
39:47Camille, c'est la deuxième cuisinière.
39:49Camille, tu as remporté le prix,
39:52parce qu'il y a un prix qui est donné
39:54au meilleur commis sur les 24 finalistes.
39:56C'est toi, le meilleur commis de ce plateau.
39:58Ça aussi, ça a dû être un choc.
40:02Oui, un peu.
40:04Très surprise et très coutombe
40:07et très fière d'avoir remporté ce prix.
40:10Et c'est aussi grâce à Paul,
40:12grâce à l'équipe.
40:13Paul m'a fait confiance
40:15et c'est un honneur d'avoir pu
40:17faire ce concours avec lui.
40:18Je suis très heureuse
40:20et j'ai encore du mal à réaliser
40:23ce qui se passe.
40:25Oui, parce que tu as un petit peu
40:28de ce bocus d'or,
40:30mais même un bon bout qui est à toi.
40:32On est d'accord, Paul ?
40:34Au moins la toc, la tête,
40:36peut-être même le toc.
40:38Allez, je veux bien saucissonner la statuette
40:41pour Camille.
40:43Christophe Quentin,
40:45c'est quoi le rôle du commis
40:47?
40:48Ce n'est pas uniquement
40:50d'être une petite main,
40:52c'est vraiment d'être un auxiliaire
40:54très important.
40:56Ah oui, c'est un auxiliaire très important.
40:58Il y a un enchaînement de tâches
41:02entre Paul et Camille.
41:03Il y a même des interactions,
41:04il y a des moments où Camille va aider Paul,
41:06où Paul, on va dire,
41:07succède sur une action de Camille.
41:09Et forcément des choses que Paul ne fait pas
41:11et que Camille a faites, du coup.
41:14Bien sûr, il y a des préparations culinaires
41:17qui ont été faites par Camille,
41:19qui sont ensuite terminées par Paul,
41:21tout comme Paul repasse de la marchandise
41:23de temps en temps à Camille.
41:24C'est vraiment une interaction,
41:25c'est vraiment un travail d'équipe complet.
41:27Un travail d'équipe complet,
41:28mais il faut le voir pour le croire.
41:30Et en plus, je dirais,
41:33même s'il y a un peu d'agitation,
41:35parce qu'il ne faut pas perdre de temps,
41:37dans un esprit de calme,
41:40on sent qu'il n'y a pas un geste
41:43qui sorte du cadre,
41:45il n'y a pas un mot plus haut que l'autre.
41:47Tout ça se passe en harmonie.
41:49C'est aussi le secret du succès, non ?
41:51Tout est répété à l'avance, forcément, Vincent.
41:55Moi, j'assimile ça souvent à parallèle
41:58avec une partition de musique,
42:01avec un orchestre.
42:02Tu as deux musiciens,
42:04il y a le chef d'orchestre,
42:05et tu as une harmonie qui se fait
42:07entre les différentes partitions.
42:09Et franchement, à la sortie,
42:10tu as un morceau de musique qui est extraordinaire.
42:13Encore un dernier mot, Camille,
42:16est-ce que ça donne envie d'aller plus loin ?
42:18Parce que Camille, on dit « commis »,
42:21mais « commis », ce n'est pas juste quelqu'un
42:23qui nettoie le plan de travail.
42:25C'est une vraie cuisinière.
42:27Il faut s'en rendre compte,
42:28parce qu'il y a toujours ce côté
42:29« ah, c'est l'auxiliaire ».
42:30Non, c'est une cuisinière à part entière.
42:33À quoi rêve un commis,
42:35quand il vient de remporter ?
42:36Parce qu'on voit beaucoup de commis
42:37qui passent de l'autre côté
42:38et qui deviennent, à leur tour, candidats.
42:42C'est un peu le rêve de tout commis.
42:44Je pense qu'on se lance dans le boxe d'or.
42:47C'est la première étape.
42:49Et après, se présenter en tant que candidate.
42:52Après, il faut que je fasse encore mes armes,
42:55donc ça ne va pas être tout de suite.
42:57Mais dans quelques années...
42:59T'as quel âge, Camille ?
43:01J'ai 22 ans.
43:02Ah ouais, c'est ça.
43:03Voilà.
43:04Toute la vie culinaire est devant toi.
43:06Enfin, devant Paul aussi.
43:07Parce que quand on a 28, c'est pareil.
43:09On est quand même bien jeune et on a tout à faire.
43:12Et commencer aussi haut,
43:14c'est plus qu'une descente facile.
43:16Quand on est au sommet,
43:17c'est une belle descente à ski.
43:19La vie qui suit en cuisine.
43:21Bon, Paul, encore toutes mes félicitations.
43:25Tu nous as donné à tous de l'émotion.
43:27Pas qu'à moi, pas qu'à ceux qui nous écoutent,
43:29à toutes les équipes,
43:30à tous les gens qui ont eu la chance
43:32de toucher du doigt ce boxe d'or,
43:35même par les yeux.
43:36Merci Christophe de l'avoir si bien couvée.
43:39Merci Camille de l'avoir si bien secondée.
43:42Mes amis, je suis encore tout tremblant,
43:46tout en émotions.
43:47Et ce que nous venons de vivre à Lyon,
43:49c'est que du bonheur.
43:50Et si vous voulez en capter un petit peu,
43:52vous aussi,
43:53vous pourrez réécouter cette émission en podcast
43:55sur sudradio.fr
43:56ou voir sur notre chaîne YouTube, bien entendu.
43:59Maintenant, je vous laisse écouter les infos de 11h.
44:01Puis Alexandre Devecchio, en toute vérité,
44:04moi, je ressors l'album boxe d'or
44:07pour y ranger toutes mes photos,
44:09toutes mes émotions.
44:11Et je vous embrasse tous les trois
44:13et tous ceux qui étaient dans l'émission.
44:14Allez, à très vite pour d'autres émotions, j'espère.