• le mois dernier
Les informés de franceinfo du 31 janvier 2025

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:0020h, 21h, Les Informés, Renaud Blanc.
00:06Bonsoir à toutes et à tous, bienvenue dans Les Informés sur France Info, bien sûr, Les Informés, 20h, 21h à la radio et à la télévision sur le canal 27 de la TNT,
00:16une heure d'analyse, de décryptage et de débat sur l'actualité, une actualité très politique ce soir avec trois thèmes,
00:23le budget bien sûr et la commission mixte paritaire qui trouve un compromis,
00:27la dégradation de la tombe de Jean-Marie Le Pen à la Trinité-sur-Mer et le retour de la vasque olympique chaque été à Paris jusqu'en 2028, décision d'Emmanuel Macron.
00:36Nos informés ce soir ont pour nom Véronique Reissoult, présidente de Backbone Consulting, maître de conférences en communication de crise à Sciences Po,
00:44auteure de L'Ultime Pouvoir à la face cachée des réseaux sociaux aux éditions du CERF. Véronique, bonsoir, soyez la bienvenue.
00:51A vos côtés Serge Faubert, bonsoir Serge, directeur de la rédaction de Pure Politique.
00:55De l'autre côté de cette table, Franck Dedieu, rédacteur en chef à Marianne, bonsoir Franck.
01:01Et David Bohéry, bonsoir David, éditorialiste économique à France Télévisions. Merci à tous les quatre d'être dans le studio de France Info.
01:11On débute avec le budget et le compromis de la commission mixte paritaire.
01:15Le texte voté doit respecter l'ambition du gouvernement de ramener le déficit à 5,4% du PIB en 2025.
01:23Alors il faut le rappeler, la majorité, le camp gouvernemental avait la majorité lors de cette commission.
01:30Une étape est franchie, mais Franck Dedieu, j'ai envie de vous dire, le chemin ne fait que commencer encore pour François Bayot.
01:37Il a passé un col, mais il reste encore quelques cols hors catégorie avant de crier victoire.
01:41Oui, parce qu'en fait, si vous regardez bien, tous les leviers qu'on peut actionner pour réaliser un budget sous contrainte,
01:505,4% de déficit public quand l'année antérieure vous aviez un peu plus, tous ces leviers là sont difficiles à actionner.
01:58Ils sont presque bouchés, les dépenses. Si vous baissez trop les dépenses, vous compromettez la croissance pour demain.
02:06Donc il y a un problème là-dessus. Les impôts, on s'est dit que tout le monde est à peu près d'accord pour dire qu'il ne faut pas toucher aux impôts des particuliers non fortunés
02:17et en particulier aux retraités. Ça peut faire l'objet de débats, mais il ne peut pas jouer sur les impôts.
02:22Et enfin, il se concentre donc sur les entreprises avec, on l'a vu cette semaine, une levée de bouclier pour les patrons qui disent
02:31il ne faut pas exagérer parce que sinon nous on va délocaliser et puis on a un président de l'autre côté de l'Atlantique qui nous propose de baisser les impôts sur les sociétés.
02:42Et effectivement la croissance qui fait que la conjoncture économique n'est pas bonne et les prévisions sur lesquelles se fonde le gouvernement pour construire son budget
02:52sont considérées aujourd'hui comme plutôt optimistes. C'est-à-dire que dans les jours qui viennent, dans les semaines qui viennent, il est bien possible que la prévision de croissance ne soit pas au rendez-vous.
03:01Ça veut donc dire que les trois leviers qui font un budget, croissance, dépenses et impôts, sont sous contraintes et ne sont pas favorables au gouvernement, qu'il soit de Bayrou ou de Barnier.
03:11Mais ça veut dire, Serge Fauvert, qu'il soit quand même satisfait François Bayrou, mais il n'y avait pas vraiment de suspense tout de même.
03:19Dans la mesure où il avait une majorité, enfin cette commission mixte paritaire, il y avait une majorité de Macronistes, de droite et de Jean-Claude Soutinelle.
03:27Les choses ont été réglées entre le rapporteur du Sénat et le rapporteur de l'Assemblée Nationale, c'est-à-dire entre le bloc central à l'Assemblée Nationale et les Républicains au Sénat.
03:36Donc ils ont fait leur petit ménage ensemble, si j'ose dire. La gauche a fait de l'affiguration parce qu'elle est minoritaire au niveau de la commission mixte paritaire.
03:47Et tout le monde sait que maintenant, le rendez-vous, c'est lundi, l'éventuel engagement de responsabilité du gouvernement, et mercredi, le vote de la motion de censure.
03:58Qui va voter la motion de censure ? Est-ce que c'est celle-là qui va être votée ? Ou est-ce que c'est la suivante, et on peut l'annoncer tout de suite,
04:07c'est celle qui concernera le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, dont l'examen commence ce lundi ?
04:15Donc on a la semaine infernale pour François Bayrou, si j'ose dire, parce que s'il ne tombe pas sur ce budget, il risque peut-être de tomber sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale.
04:27Véronique Raissoul, il y a tout de même une chose, c'est que les Français souhaitent de la stabilité.
04:31François Bayrou, il peut s'appuyer là-dessus. Les Français ne votent pas à l'Assemblée, ce sont les députés, on l'a bien compris.
04:35Mais il y a quand même l'opinion publique qui est, je ne vais pas dire pour Bayrou, mais qui est en tout cas pour une stabilité, pour qu'un budget soit enfin trouvé.
04:43Alors pour Bayrou, non. Effectivement, ils ne votent pas. Mais par contre, ils sont derrière les politiques.
04:50Et il y a une réalité, c'est que la première censure, quand il n'y a pas eu de budget, les Français ne se rendaient pas forcément compte de ce que cela voulait dire.
04:57C'est-à-dire qu'ils n'avaient pas le sentiment que c'était si grave que ça, et donc ils étaient plus dans une approche politique.
05:03Et quand je regarde le nombre de messages, il y a 50% de messages en moins cette fois-ci que par rapport à octobre 2024, parce qu'en gros les Français regardent et se disent
05:11« Là, on a besoin d'un budget, c'est très concret maintenant. Sans budget, c'est compliqué. »
05:16Et dans les points, alors il y a des grands envolées et des débats sur les sommes importantes,
05:21mais les Français, ce qu'ils ont vu, c'est que les tickets à restaurant, par exemple, c'est extrêmement concret.
05:26Et ils ont compris que le budget, ça les bloquait là-dessus, sur plein de petits éléments de leur vie quotidienne.
05:31Donc en gros, ils ne sont pas forcément satisfaits de ce qui se passe, mais ils disent « Nous, ce qu'il nous faut, c'est un budget. Et puis après, on verra. »
05:38Et ils ne commentent pas autant qu'avant, parce que dans le fond, ils ont l'impression que les choses vont se décider, qu'ils ne maîtrisent pas grand-chose, que ce sont des accords en soi.
05:47Et on en parlera, mais qu'au bout du compte, il risque d'y avoir un 49-3. Donc peu de raison de commenter autant qu'en octobre 2024.
05:54Alors David Bohéry, on l'a vu politiquement. Bon, ça passe pour l'instant pour François Bayrou, mais l'économie est revenue dans le jeu.
06:00On parlera des grands patrons un petit peu plus tard, mais on sent que la question économique, depuis quelques jours, elle revient au centre des débats, j'allais dire.
06:08Oui, mais parce qu'en fait, on l'a dit, l'exercice était particulièrement contraint, parce qu'après le premier gouvernement censuré, le temps qui continue de tourner,
06:22effectivement, avec la France qui n'a toujours pas de budget. Donc d'ores et déjà, l'exercice était très contraint, parce qu'on était obligé concrètement de partir de ce qui avait déjà été avancé par le précédent gouvernement.
06:38Donc en fait, il y avait quand même très, très peu de temps pour arriver à essayer de trouver des compromis. Après, donc, bien sûr, c'est donc très proche de ce qu'avait prévu le précédent gouvernement Barnier.
06:53Mais il y a quand même eu des avancées à plusieurs côtés. Et puis il y a surtout... En fait, on ne l'a pas suffisamment dit lors de son discours de politique générale.
07:03Il y a une approche qui a réellement été différente sur le budget, qui est la notion de dire on gèle les crédits. Parce qu'en fait, quand on fait un budget, systématiquement, d'une année sur l'autre,
07:17mécaniquement, les dépenses augmentent, puisqu'en fait, vous devez prendre en compte l'inflation. Donc ça veut dire que pour dépenser la même chose d'une année sur l'autre, vous rajoutez l'inflation.
07:29Là, le principe de départ qui a été donné dès son discours de politique générale, c'est de dire non, on gèle les crédits. C'est-à-dire qu'en fait, on ne dépensera cette année globalement que ce qu'on a dépensé l'année précédente.
07:43Et donc l'air de rien avec une inflation à 2 %, ça fait que vous faites une économie de 2 % globalement, qui paraît moins douloureuse, puisque en fait, vous ne dites pas que...
07:54C'est beaucoup moins douloureux que de parler de coupe sombre sur tel ou tel budget. Mais globalement, vous économisez l'air de rien 17 milliards sur l'année. Donc c'était quand même une approche un peu différente pour arriver effectivement à boucler une équation qui, très sincèrement, est de plus en plus difficile à résoudre.
08:11– Alors Serge Faubert le disait, le texte sera présenté lundi à l'Assemblée. Question, vous la voyez venir, 49.3, hors-notes 49.3.
08:18Avant vos réponses, écoutez ce qu'en pense Éric Coquerel, du texte adopté à la commission mixte paritaire pour le député insoumis.
08:24Eh bien, l'austérité est de retour et la censure pas loin, écoutez.
08:29– Ce budget s'affirme, je l'avais dit, comme pire que le budget Barnier.
08:33Il faut savoir qu'en gros, si on compare avec le budget Barnier, on a bien, comme je l'avais dit, à la fois moins de recettes, beaucoup moins de recettes,
08:42et beaucoup plus de baisse de dépenses publiques, qui est le propre d'un budget austéritaire.
08:48– Alors, question toute simple, Serge, pour vous, il n'y a aucun suspense, il y aura un 49.3 ?
08:54– Oui, parce que, alors, François Bayrou, qui est, disons, malin quand même, peut jouer une carte, qui est de dire,
09:02finalement, je laisse les députés voter contre le budget, celui-ci repart pour un petit tour au Sénat et revient, une dernière fois, à l'Assemblée nationale.
09:11Bon, ça permet de gagner quelques jours, c'est tout, mais ça lui permet de faire la démonstration qu'il est ouvert au dialogue,
09:18qu'il n'impose pas le budget, qu'il est radicalement différent d'Elisabeth Borne qui dégainait le 49.3 plus vite que son nombre.
09:26Bon, ça peut amuser la galerie, mais de toute manière, à partir du moment où un certain nombre de forces,
09:31le Parti socialiste, enfin, l'ensemble du Nouveau Front populaire dit « on va voter contre »,
09:35et le Rassemblement national dit « on va voter contre », la messe est dite, donc il n'y a que le 49.3,
09:40et il y aura donc automatiquement une motion de censure déposée.
09:43– Alors, David Boyer, je sais que vous êtes très joueur de poker, et si vous étiez Bayrou, vous iriez peut-être au vote ?
09:49– Oui, parce que, moi, ça m'avait déjà beaucoup, beaucoup surpris, avec le gouvernement Barnier,
09:54qu'on passe directement au 49.3.
09:56Moi, je pense que si on veut effectivement défendre qu'on s'inscrit dans un régime qui n'est plus parlementaire,
10:04qu'on joue le débat, et que donc, depuis son arrivée, François Bayrou prône toujours le fait de chercher des compromis
10:13en discutant avec les différents blocs, eh bien, il faut précisément passer par un vote à l'Assemblée nationale.
10:19Ça permet à chacun de prendre ses responsabilités, à chacun de se positionner, de vérifier, d'ailleurs, dans chacun des groupes,
10:27si tout le monde vote de façon unanime, pour ou contre, etc.
10:31Et, l'air de rien, donc, effectivement, ça retourne au Sénat, ça rajoute 15 jours supplémentaires dans la discussion budgétaire,
10:40mais vous ne repartez pas de zéro.
10:42Le problème du 49.3, c'est que le risque, c'est une nouvelle motion de censure,
10:47et donc, ça veut dire, à minima, 1 à 2 mois de retard, et on n'a absolument pas le temps de laisser traîner ces questions budgétaires.
10:58Donc, moi, je pense que c'est ça qu'il faut faire.
11:01Il ne faut pas aller directement au 49.3, il faut d'abord faire voter les députés et vérifier qui prend la responsabilité de faire quoi.
11:09– Véronique Raissult, vous pensez que Bayrou sera joueur à ce point-là ?
11:12– Je ne me permettrai pas de m'avancer pour lui, ce que je sais, c'est que dans l'opinion publique,
11:16le 49.3, c'est un marqueur, on n'arrête pas de parler de marqueur pour les différents partis politiques.
11:21Pour les Français, le 49.3, c'est un marqueur.
11:23Alors, pas tant qu'ils ne soient pas d'accord pour que ça passe parce qu'ils ont besoin de ce budget,
11:28mais symboliquement, ils ont du mal à comprendre pourquoi est-ce qu'on aurait besoin d'un 49.3,
11:33même s'il y a moult explications sur les plateaux et par les spécialistes,
11:37mais globalement, ils voient des accords, ils voient des discussions,
11:40ils ont l'impression qu'il y a une forme de consensus, ils ne sont pas toujours d'accord d'ailleurs avec les consensus qui sont choisis,
11:45mais donc, ils se disent, pourquoi un 49.3 ?
11:47Et puis, dans l'esprit de chacun, le 49.3, c'est le symbole du gouvernement de Madame Borne
11:52et l'impression qu'on passe en force.
11:54Donc, les Français trouvent, enfin voilà,
11:56ce n'est pas pour autant qu'ils vont descendre dans la rue et que ça va être la révolution,
11:59mais ça ne rend pas les choses plus fluides et plus faciles pour les politiques.
12:04– Raison de plus pour passer au vote.
12:06– On va continuer de parler budget, économie et taxation dans un instant.
12:11France Info, 20h15, Le Fil Info, Stéphane Milhomme.
12:15– La Maison-Blanche confirme l'instauration de taxes douanières dès demain 1er février
12:19contre le Canada, le Mexique et la Chine.
12:21C'était l'une des promesses choc de Donald Trump.
12:24Il entend par exemple sanctionner la Chine à hauteur de 10%
12:27pour son importation jugée illégale de fentanyl.
12:30C'est un opioïde pour la pharmacie.
12:32À Bordeaux, la Cour d'Assise condamne ce soir Michael Fallou à 30 ans de réclusion.
12:37Le quadragénaire est reconnu coupable du meurtre de sa compagne.
12:40C'était en juillet 2021.
12:42Un féminicide annoncé selon la partie civile.
12:45La victime, Sandra Plath, avait alerté la justice de sa dangerosité en vain.
12:49Depuis dimanche, 700 personnes sont mortes à Goma en République démocratique du Congo
12:54et 2 800 blessés selon l'ONU.
12:57Le groupe armé M23 progresse, épaulé par l'armée rwandaise.
13:01Et la France entend proposer ces prochaines heures une résolution à l'ONU
13:05pour accroître la pression sur le Rwanda.
13:08Et dans une heure, le coup d'envoi du tournoi des 6 nations depuis le Stade de France.
13:12Le 15 de France affrontera les rugbymen du Pays de Galles.
13:16Les rugbymens français bien décidés cette année à passer de la seconde à la première place.
13:31Alors que le gouvernement prévoit un effort budgétaire de 50 milliards d'euros,
13:35les commentaires ont entériné plusieurs mesures phares,
13:37comme la limitation à un seul exercice à la contribution exceptionnelle pour les grandes entreprises.
13:42Vous vous souvenez des critiques de Bernard Arnault.
13:45Réponse ce matin de Sophie Binet de la CGT chez nos confrères d'RTL.
13:49Le patron de LVMH dans le collimateur de l'organisation syndicale.
13:53Écoutez, ce chantage à l'emploi, on n'en peut plus.
13:56Pour rester sur le cas de Bernard Arnault, c'est seulement 20% de ses salariés qui sont en France aujourd'hui.
14:02Donc le made in France est très relatif.
14:04Et ses propos, ses comportements sont à l'image du comportement des grands patrons aujourd'hui qui coulent le pays.
14:10Ils n'en ont plus rien à faire de la France.
14:12Ils n'en ont plus rien à faire de l'intérêt général.
14:15Leur seul objectif, c'est l'appât du gain.
14:17Moi, j'ai envie de dire, les rats quittent le navire.
14:20Voilà ce qu'on voit aujourd'hui.
14:21Voilà, les mots sont très directs.
14:22Et Bernard Arnault est habillé pour l'hiver du côté de la CGT, franque de Dieu.
14:26Très franchement, c'est vrai que la charge est assez terrible.
14:31C'est terrible.
14:32Mais il y a eu la réponse d'ailleurs de Bernard Arnault qui a fait savoir que jamais il n'était question qu'il délocalise son groupe.
14:38Finalement, c'est quand même...
14:40On ne rentre dans quoi ? Dans une espèce de jeu, on va dire, entre le patronat d'un côté et puis les syndicats de l'autre.
14:45On se croirait revenir à une certaine époque.
14:47Oui, c'est un grand classique.
14:49C'est un grand classique.
14:50Alors, soyons honnêtes, LVMH a augmenté ses effectifs en France.
14:55Depuis, on fait chaque année un observatoire du patriotisme économique à Mariade.
14:59Et globalement, les groupes de luxe réussissent à en maintenir et même à développer l'emploi en France.
15:06Alors, est-ce que c'est par patriotisme ou c'est parce qu'ils peuvent se permettre d'avoir des marges bénéficiaires qui sont importantes dans le domaine du luxe ?
15:13Ce qui n'est pas totalement vrai chez les constructeurs automobiles où les marchés sont beaucoup plus serrés.
15:18Mais sans rentrer avant peut-être la sortie de Bernard Arnault, il faudrait quand même remettre en perspective les chiffres dont on parle, si vous me permettez.
15:28Il est question de 2 milliards des contributions additionnelles pour les plus aisés.
15:332 milliards.
15:34Il faut savoir que ces 2 milliards, c'est 8% des gains encaissés par les seuls milliardaires français depuis 2019.
15:44Depuis la crise du Covid, il y a eu de façon très concomitante une augmentation des valorisations boursières, une augmentation des valorisations immobilières
15:52pour une poignée de gens dans des proportions immenses.
15:57Donc vous avez quand même un gisement fiscal qui est énorme et 2 milliards, ce n'est pas quelque chose d'absolument gigantesque.
16:05Deuxième chiffre, si vous me permettez, 8 milliards. 8 milliards de surtaxes sur l'impôt sur les sociétés.
16:118 milliards de surtaxes, il faut savoir que...
16:13C'est ça qui a été remis en cause en fait par Bernard Arnault.
16:15Tout à fait, vous avez raison.
16:16C'est l'impôt sur les sociétés.
16:17J'ai regardé les rachats d'actions de Total Energy. C'est 8 milliards.
16:22Total Energy a jeté par la fenêtre, jeté par la fenêtre, déchiré du capital, ça s'appelle, pour l'équivalent de la fameuse surtaxe qui fait tant parler.
16:35Donc il y a quand même un problème, si vous voulez, de patriotisme, je crois qu'il faut le dire.
16:40Et le fait, vous l'avez rappelé, d'introduire dans la CMP l'idée que ça ne sera pas pour deux ans mais pour un an,
16:47ça veut dire que la question du patriotisme se pose avec une acuité particulière.
16:50C'est de dire, regardez, faites cet effort pour cette année-là.
16:53Après tout, faites cet effort pour cette année-là.
16:55Effectivement, la France, les entreprises sont plus taxées qu'ailleurs.
17:00Mais là, il y a quand même un phénomène de...
17:02Sauf, Franck, que souvent, lorsqu'on vous dit que c'est temporaire, les impôts durent.
17:06Non mais d'une manière générale.
17:07On se souvient par exemple d'autres impôts.
17:09Oui, vous avez raison.
17:10Mais je crois que le fait de passer de deux ans à un an montre qu'il y a une volonté et peut-être assez bien vue.
17:19Parce que, pour le coup, vous pouvez, dans la mesure où ce n'est pas Ad vitam aeternam mais c'est sur un an,
17:24vous pouvez un peu, je dirais, dramatiser la situation budgétaire française
17:30et dire, voilà, vous devez avoir...
17:32C'est bien beau d'avoir des obligations à l'égard de vos actionnaires,
17:35mais vous avez aussi des obligations à l'égard de vos concitoyens.
17:38Et c'est ça le patriotisme économique.
17:40Il faut qu'ils l'entendent.
17:41Véronique Raissoul, cette question justement sur les patrons.
17:44On voit les patrons s'exprimer.
17:45Il n'y a pas que Bernard Arnault qui s'est exprimé.
17:47Les petits patrons reviennent sur les questions des salaires, questions des charges.
17:50C'est une question qui fait débat aujourd'hui en France.
17:54Alors qui fait plus que débat.
17:55C'est toujours intéressant de regarder ce que disent les patrons eux-mêmes,
17:58ce qu'ils s'expriment aussi sur les réseaux.
18:00Ils sont inquiets.
18:01Il n'y a pas que les grands patrons.
18:03Les dirigeants de petites structures et de toutes petites structures sont particulièrement inquiets.
18:07Ce qui était intéressant, c'est de regarder que cette semaine, en fait,
18:10les Français sont plutôt en soutien des entreprises.
18:13Il y a énormément de messages qui étaient plutôt inquiets de la réalité,
18:17de la tension qui semble monter même au sein des dirigeants.
18:20Parce que M. Leclerc a critiqué M. Arnault.
18:23On assiste à des choses qui arrivent quand même peu souvent.
18:27Assez peu souvent, c'est vrai.
18:28Et en fait, les Français sont inquiets.
18:29Et pourquoi ils sont inquiets, c'est qu'il y a un sujet de préoccupation qui est le chômage qui monte.
18:33C'est un sujet dont ils parlent de plus en plus.
18:35Donc en fait, c'est un sujet.
18:36Ils ne le vivent pas, comme Madame Bidens le dit, comme un chantage à l'emploi.
18:40Ils ont une réalité.
18:41Ils échangent des tas d'informations.
18:43Il y a des tas de témoignages en expliquant que les jeunes trouvent de moins en moins de travail.
18:47Il y a des parents qui font appel à leur réseau pour faire en sorte que...
18:50Donc ça, c'est important pour eux.
18:52Et ils sont très inquiets.
18:53Pour autant, ils sont tout à fait d'accord pour qu'on taxe les chefs d'entreprise,
18:57les hommes, les dirigeants, c'est-à-dire ceux qui gagnent beaucoup d'argent.
19:00Ils dissocient les deux sujets.
19:02Il y a l'entreprise et le dirigeant.
19:04Et là, on ne peut pas dire que le soutien à M. Arnault en tant que personne soit colossal.
19:08Mais son entreprise, oui.
19:09La délocalisation, de toute façon, d'LVMH.
19:11Le champagne, le cognac.
19:13Ce n'est pas possible, de toute façon, David Bowery.
19:15Non.
19:16C'est très...
19:17Effectivement, le produit de luxe, c'est un truc très...
19:20C'est un produit très particulier.
19:22Ce qu'il faut comprendre, c'est que ce que LVMH arrive à vendre dans le monde entier,
19:26c'est précisément le made in France.
19:28Et que d'ailleurs, ce sont des produits sur lesquels, en fait,
19:32le prix de vente a très peu d'influence sur les ventes.
19:35Je dirais même que dans les vrais produits de luxe,
19:38plus le prix est élevé et plus ça se vend.
19:40Parce que c'est le principe du produit de luxe.
19:43Donc effectivement, quand on regarde les deux principaux produits les plus connus de LVMH dans le monde,
19:48à savoir le champagne et le cognac,
19:50de toute façon, la question ne se pose même pas.
19:52Puisque du champagne et du cognac, vous ne pouvez en faire qu'en France.
19:55C'est une appellation d'origine contrôlée.
19:57Donc vous pouvez faire d'autres vins pétillants ou liqueurs en Californie.
20:03Et d'ailleurs, LVMH le fait.
20:05Mais ce n'est pas du tout le même produit.
20:08En fait, ce qu'il faut comprendre dans le pic ou le coup de pression de Bernard Arnault cette semaine,
20:16c'était donc bien sûr pour faire le distinguo entre ce qui est en train de se passer aux Etats-Unis et ce qui se passe en France.
20:22Mais en fait, ce qu'il faut comprendre, c'est que LVMH est d'ores et déjà un groupe de plus en plus américain.
20:30Et pour une raison très, très simple, c'est que le premier marché mondial du luxe, toujours aujourd'hui, c'est les Etats-Unis.
20:37Donc, ça oblige le numéro un mondial à s'implanter de plus en plus là-bas.
20:41D'ailleurs, il y a une particularité aux Etats-Unis, c'est que vous avez d'ores et déjà trois ateliers Louis Vuitton
20:47qui fabriquent des produits de maroquinerie qui sont uniquement réservés au marché américain.
20:53Donc, on pourrait dire que c'est une délocalisation.
20:56En réalité, non, c'est juste de rapprocher la production du marché sur lequel on vend ces produits-là.
21:03Et donc, tout ça pour dire qu'au final, ça n'ira pas réellement plus loin.
21:09Et d'ailleurs, Bernard Arnault l'avait même expliqué très longuement dans des interviews qui datent d'il y a deux ou trois ans,
21:15d'expliquer que la particularité du groupe était toujours de vendre des produits made in France et made in Italy
21:21pour tous les produits de luxe, que ce soit la confection, les vêtements, la haute couture, etc.
21:26Je referme la parenthèse Bernard Arnault. Je reviens un petit peu à la politique qui nous intéresse,
21:31notamment avec ce qui peut se passer dès lundi. Serge Faubert, moi, ce qui m'intéresse, c'est de savoir la position du PS.
21:38Parce que ce n'est quand même pas une position très confortable aujourd'hui.
21:42On entend des leaders dire qu'on a eu des victoires avec cette commission mixte paritaire sur le fond vert,
21:47sur l'AME, sur l'agence bio, sur les transports du quotidien. Mais on ne sait pas trop encore ce que veut faire le PS.
21:54Patrick Cannaire, sur France Info, disait qu'il y a la gauche qui agit, comprenez le Parti socialiste,
21:59et la gauche qui s'agit, comprenez les insoumis. Est-ce que vous pensez que le PS peut encore censurer le gouvernement ?
22:11J'ai envie de vous dire de quel PS parlez-vous, parce qu'il y en a plusieurs. Ce soir, dans quelques minutes,
22:18il y a une réunion en visioconférence pour essayer d'adopter une attitude commune.
22:25Pourquoi ? Parce qu'il y a une partie du PS qui veut voter la censure, parce qu'ils estiment que le compte n'y est pas,
22:33qu'ils ont fait la démonstration devant l'opinion de leur volonté de négocier,
22:37et que François Bayrou n'a pas été à la hauteur de la négociation, qu'ils n'ont eu que quelques miettes,
22:44qui valent mieux que rien, bien sûr, mais qui ne constituent pas le socle d'un compromis qui permettrait de ne pas voter la censure.
22:53Et puis il y en a d'autres qui sont dans une logique un peu différente, qui veulent s'affirmer comme un parti de gouvernement,
22:59et là c'est plutôt autour de François Hollande, et surtout qui veulent s'inscrire dans une autre trajectoire que celle de la France insoumise.
23:08Parce que voter la censure, c'est bien évidemment renouer avec le nouveau Front populaire,
23:15et avec des insoumis qui vont dire, on vous l'avait bien dit, il ne fallait pas négocier, vous avez perdu votre temps, vous avez affaibli, etc.
23:22Et à mon avis, ils ne vont pas le dire comme ça. Ils le diront d'une façon un peu plus directe.
23:27– On en est à se traiter de sociotraîtres, bientôt ce sera, mais ça fait partie un peu aussi du folklore de la gauche.
23:33Moi je me souviens au moment de la rupture du programme commun avec François Mitterrand, on entendait les mêmes noms d'oiseaux.
23:39Donc c'est la même histoire qui recommence sans cesse entre une gauche, je dirais, sociale-démocrate,
23:44et puis une gauche qui est plus une gauche de rupture.
23:47– Donc les heures qui vont venir seront à l'intérieur du PS.
23:50– Oui, c'est à l'intérieur du PS, ça va se discuter ce week-end.
23:54Ce qui est certain, c'est qu'il y aura de toute manière des gens qui vont prendre leurs responsabilités
23:59et qui vont voter la censure indépendamment de ce que décidera le groupe.
24:04Et puis il y a un autre clivage qu'il faut prendre en compte, c'est le clivage futur des municipales.
24:08C'est-à-dire, on parle du Parti socialiste des champs et le Parti socialiste des villes, mais c'est un peu vrai.
24:13Quand vous êtes élu socialiste dans un endroit où il y a beaucoup d'insoumis, où il y a une forte présence insoumise,
24:22votre siège, si vous voulez le préserver, il ne faut pas se tromper.
24:25D'ailleurs, c'est ce qui s'est passé lors de la dernière motion de censure,
24:29où un certain nombre de députés ont dit à leurs collègues,
24:31ben écoute, moi je ne peux pas faire autrement dans ma circo,
24:34si je ne vote pas la censure, je suis dégommé au prochain renouvellement, voilà.
24:39– Un pas stratégique pour vous justement, Franck Dedieu, du côté du Parti socialiste ?
24:45– Oui, mais la comparaison a été faite avec le programme commun.
24:49On pourrait le dire avec Mars 83, il ne s'agit pas du tout des mêmes circonstances,
24:54même, je dirais, même pas des mêmes circonstances, des mêmes débats de nature systémique.
24:59Là, on est en train de dire, le Parti socialiste a gagné 3 milliards dans cet échange avec Bayrou,
25:07est-ce que c'est une concession importante, est-ce qu'elle ne l'est pas ?
25:10On fait un peu, je dirais, du fine tuning, une espèce de silence du curseur sous forme un peu topographique,
25:16il y a le centre gauche, il y a le centre droit, il y a le centre-centre.
25:19En vérité, à l'époque du programme commun ou de Mars 83, il s'agissait véritablement d'un système.
25:26Et si on se permet de le proroger, de le penser à l'aune des problématiques d'aujourd'hui,
25:36on s'aperçoit qu'en vérité, le problème vient de Bruxelles.
25:39C'est-à-dire qu'on peut débattre de savoir si le Parti socialiste a gagné 3 milliards d'euros,
25:44si ça représente quand même une demi-journée de PIB.
25:47C'est-à-dire que c'est quand même ça dont on parle.
25:50Par rapport à la question de savoir si aujourd'hui, il ne faut pas renégocier des accords avec Bruxelles,
25:55où on est encore avec un entêtement granitique de ces 3% à horizon 2029,
26:01où partout dans tous les pays, vous avez des classes populaires qui sont en rupture,
26:07qui votent pour des partis populistes d'extrême droite.
26:10Je suis désolé, mais la question, tous les chemins devraient mener à Bruxelles.
26:16Plutôt que de se compter au sein du Bureau national et au sein des députés PS,
26:21de savoir si 3 milliards ou 3 milliards 1 ou 2 milliards 9, c'est beaucoup par rapport à...
26:26Moi, je trouve ça quand même un peu désolant.
26:30Alors, effectivement, c'est plus facile de dire que c'est désolant quand on est là,
26:33autour de la table de la France Info, que lorsqu'on est en responsabilité,
26:37où on tient, quelque part, le destin du gouvernement,
26:40et sous, bien sûr, dans le cadre de cette montée d'angoisse de la part des Français et des internautes,
26:50que vous soulignez Véronique, mais enfin quand même.
26:53Je veux dire, il y a un moment donné, il faut se poser des questions d'ordre systémique,
26:57parce que c'est de ça dont il s'agit.
26:59On va continuer à parler du Parti socialiste dans un instant, également du Rassemblement national.
27:04Peut-il faire chuter François Bayrou comme il avait fait chuter Michel Barnier ?
27:08France Info, eh bien, il est 20h30.
27:17Toute l'info avec Étienne Chevez.
27:19Aurore Berger soupçonnée de faux témoignages.
27:21La Cour de justice de la République ouvre une information judiciaire contre la ministre.
27:25Dans un livre enquête, le journaliste Victor Castaner révèle un pacte entre Aurore Berger et une lobbyiste des crèches privées.
27:31Pourtant, quelques mois avant, la ministre a affirmé sous serment, devant une commission parlementaire,
27:37qu'elle n'avait aucun lien avec cette lobbyiste.
27:40Les agents de l'OFB en grève aujourd'hui.
27:42La police de l'environnement estime qu'elle n'est pas soutenue par l'État.
27:45Le contexte est très tendu depuis des mois avec le monde agricole.
27:48L'OFB est accusée d'être trop sévère lors de ses contrôles.
27:52Une partie de la Bretagne a toujours les pieds dans l'eau.
27:54Trois départements sont toujours en vigilance rouge.
27:57Pour Cru, le Morbihan, l'Île-et-Vilaine et la Loire-Atlantique.
28:00Cinq autres sont en orange.
28:01Le Val-d'Oise, la Sarthe, l'Eure, la Somme et l'Oise.
28:04La Vasque olympique sera de retour cet été.
28:07Et pour tous les autres, jusqu'au prochain JO de Los Angeles en 2028.
28:11Le fameux ballon avec sa couronne de flammes, symbole des Jeux à Paris,
28:15flottera à nouveau au-dessus du Jardin des Tuileries.
28:18Et on a les dates du 23 juin, journée olympique et paralympique,
28:21jusqu'au 14 septembre, fête nationale du sport.
28:25Et puis enfin, la 20e journée de Ligue 1, c'est du foot.
28:27Elle commence ce soir, dans un petit quart d'heure, à 20h45.
28:30Montpellier, avant-dernier, reçoit à la Mosson le RC Danse, septième du championnat.
28:43Les informés seconde partie avec toujours dans le studio de France Info,
28:47Véronique Reys, sous le président de Backbone Consulting.
28:50Serge Faubert, directeur de la rédaction de Pure Politique.
28:53Franck Dedieu, rédacteur en chef à Marianne.
28:56Et David Bohéry, éditorialiste économique à France Télévisions.
28:59On va parler du Rassemblement National, mais j'ai une dernière question sur le PS.
29:03Il y a quelque chose chez les socialistes qui est très important, c'est le Congrès.
29:07Le Congrès arrive à la fin de l'année, David Bohéry, c'est-à-dire qu'il s'annonce déjà chaud bouillant.
29:13Oui, d'ailleurs, on le voit déjà, même depuis plusieurs semaines, si ce n'est pas plusieurs mois,
29:21que ça commence de plus en plus à tirailler.
29:24Après, en même temps, à partir du moment où ils ont accepté de jouer le jeu de la discussion
29:31et de la recherche de compromis, c'est un petit peu normal d'essayer d'en tirer les fruits
29:39de ce qu'ils ont pu obtenir dans cette discussion budgétaire.
29:44Oui, pourquoi pas.
29:47Effectivement, on peut se dire qu'on pourrait aussi revoir les règles bruxelloises
29:52plutôt que d'essayer de gratter des milliards.
29:54Là, j'aurais tendance à dire que c'est un peu aussi la responsabilité de la classe politique française
29:59qui a eu systématiquement depuis 30 ans tendance à totalement délaisser la politique européenne
30:04et à précisément ne pas faire ce qu'il fallait à Bruxelles pour essayer de faire changer les règles.
30:09Véronique Reissoult, vous avez le sentiment que les hommes politiques ont enfin compris
30:13ce que voulait dire le mot compromis ?
30:15En tout cas, ce n'est pas comme ça que les gens le comprennent.
30:18Le renoncement, plutôt.
30:20Même pas.
30:22On est toujours plutôt compromission, plutôt compromis.
30:25On est plutôt compromission. Dans les commentaires que je lisais cet après-midi, il y avait entre autres,
30:30je crois que c'est M. Vallaud qui a dit « on s'est battu », je crois, qui était beaucoup repris sur le réseau cet après-midi.
30:38On s'est battu, c'est peut-être beaucoup.
30:41C'est des postures et c'est des logiques de compromis.
30:44Ce que le mot « battu » a un sens.
30:46On sent que cette défiance est en train de s'installer petit à petit.
30:50En réalité, prenez une décision avancée.
30:53Par contre, le sujet de l'Europe et des réglementations, celui-là revient souvent.
30:57D'ailleurs, on vient de parler du sujet des patrons.
31:00Le patron de Michelin avait pris la parole il y a quelques temps, lui aussi, pour se plaindre.
31:04Il avait parlé des règles et il avait mis en lumière le fait que les règles de la concurrence
31:10font qu'il est complètement contraint et qu'il doit accepter que des concurrents à côté puissent s'installer, etc.
31:16Et ça, ça avait été très commenté en disant « mais en fait, voilà, ça, c'est ce que les politiques devraient faire aussi.
31:22Si vous voulez nous aider, aidez-nous à nous protéger de ces réglementations ».
31:26Ça rejoint le sujet aussi des agriculteurs.
31:28Ça, c'est quelque chose qui est très concret pour les gens.
31:31De là à dire qu'ils trouvent que la culture du compromis est arrivée, bon.
31:34On ne va pas aller jusqu'à là.
31:35Non.
31:36On a parlé du PS, je voudrais qu'on parle du RN.
31:38Serge Faubert, la stratégie, elle est toujours la même.
31:41C'est-à-dire qu'ils vont voter, enfin voilà, ils vont aller à la censure puisqu'il y a la stratégie.
31:45Alors sauf si, je vais peut-être me tromper, mais c'est quand même de faire tomber le plus rapidement possible un gouvernement
31:50en espérant que du coup Macron démissionnerait pour avoir des élections anticipées.
31:54Est-ce que ça a évolué ou c'est toujours un petit peu dans le point de la tête du RN ?
31:59La vérité, c'est qu'il y a un certain nombre de paramètres nouveaux.
32:03D'abord, quelles raisons aurait-il de ne pas voter la censure ?
32:08François Bayrou, à la différence de Michel Barnier, les a tenus complètement à l'écart de toutes les négociations, de tout.
32:14Ils ont été cornerisés d'emblée.
32:17Donc ça, quand même, ils en conçoivent une certaine rancœur.
32:20Mais avec la submersion, il a quand même été applaudi, François Bayrou.
32:23Oui, mais justement, c'était le petit clin d'œil qui...
32:26Mais bon, c'est un peu trop tard.
32:27Vous savez, c'est comme dans les histoires d'amour.
32:29Ce n'est pas sur le quai de la gare que c'est le moment de faire des sourires.
32:33Donc ils ont le sentiment d'avoir été...
32:35Ça peut marcher, des fois.
32:36Des fois, ça peut marcher.
32:37Là, ils ont été marginalisés.
32:40Ils l'ont mal vécu parce que, jusqu'à présent, ils étaient finalement la clé de toutes les solutions politiques.
32:46Et puis, tout à coup, on leur dit non, ce n'est plus vous, c'est le Parti socialiste.
32:49Donc ça, ils ne l'ont pas apprécié.
32:50Il y a un deuxième paramètre qu'on oublie un petit peu, mais qui joue un rôle de plus en plus conséquent dans cette affaire.
32:56C'est M. Rotaillot, qui commence à occuper un espace un peu envahissant.
33:02Parce que, finalement, on se dit que Rotaillot, c'est le RN sans les inconvénients du RN.
33:08Quelqu'un de très fréquentable.
33:10La preuve, il est ministre de l'Intérieur.
33:12Et ça commence un petit peu à agacer au sein du Rassemblement national.
33:15On se dit que s'il y avait un gouvernement sans M. Rotaillot, ça pourrait stopper une espèce d'ascension qui devient un peu gênante.
33:22Et puis, la troisième raison de fond, objective, c'est ce budget.
33:26C'est tout ce qu'il déteste.
33:28Des augmentations d'impôts.
33:30Même flux pour les grands patrons et les entreprises.
33:33Mais ce sont des augmentations d'impôts.
33:35La question de l'électricité également.
33:38J'y viens. Mais l'AME, qui est une mesure symbolique.
33:42Eux, ils veulent, c'est l'aide médicale d'État.
33:44Donc, c'est les soins apportés aux clandestins.
33:48Et on ne les touche pas trop dans la commission mixte paritaire.
33:50Oui, mais eux, ils voulaient que ça disparaisse.
33:52Et là, on sauve le machin tout à coup.
33:55Et puis, il y a la hausse possible des tarifs de l'électricité
34:00avec cette nouvelle régulation des tarifs d'électricité provenant du nucléaire
34:07qui, à terme, peut renchérir le coût de l'électricité.
34:11Donc, tout ça fait qu'objectivement, ils n'ont pas tellement intérêt à ne pas voter la censure.
34:17Il y a aussi la question, David Bohéry, du procès de Marine Le Pen, 31 mars.
34:23C'est-à-dire, est-ce que c'est une épée de Damoclès aussi
34:25qui fait que le RN n'est peut-être pas aussi limpide qu'il aurait envie de l'être ?
34:31C'est ce qu'on avait déjà compris au moment du vote de la censure contre le gouvernement Barnier.
34:38Parce que ça s'était vraiment passé à ce moment-là
34:41et qu'il y avait vraiment eu un changement de pied a priori.
34:44Parce que précisément, la stratégie électorale était un peu différente
34:50étant donné le calendrier judiciaire.
34:52Mais après, ce qu'on attend de voir, c'est dans quelle proportion,
34:58dans quel sens ils font la part des choses.
35:00C'est-à-dire que publiquement, ils continuent à dire qu'ils voudraient éviter d'entretenir trop le chaos
35:08et qu'il faut trouver quand même une solution.
35:10Mais après, effectivement, est-ce que par rapport à leurs enjeux,
35:16est-ce que ça peut tenir ? Ce n'est pas évident.
35:19Si je peux ajouter une petite précision sur la situation judiciaire de Marine Le Pen.
35:24Il va se produire quelque chose d'assez...
35:28Enfin, une espèce de feuilleton au moment de la décision.
35:32Elle doit intervenir le 31 mars, la décision du tribunal.
35:36Et dans le même créneau de temps, le Conseil constitutionnel doit se prononcer
35:41sur une question prioritaire de constitutionnalité déposée par un élu maorais.
35:47Je vous passe les détails de l'affaire.
35:49Mais il va devoir dire si, en prononçant l'inéligibilité...
35:54Je vais y arriver aussi.
35:55L'inéligibilité d'un candidat, il ne lèse pas les électeurs.
36:01Auquel cas, le Conseil constitutionnel pourrait dire,
36:03écoutez, on ne peut pas rendre inéligible Marine Le Pen parce que ça lèse les électeurs du RN.
36:09Et donc, malgré la condamnation, elle pourrait être autorisée à être candidate à une élection présidentielle.
36:16Ça peut bouger pas mal de choses.
36:19Alors, je parlais du Rassemblement national.
36:22Il y a eu cette dégradation vraisemblablement la nuit dernière de la tombe de Jean-Marie Le Pen à la Trinité-sur-Mer.
36:26Le Rassemblement national parle d'un geste odieux, ignoble, abjecte.
36:30Écoutez la réaction du député RN, Jean-Philippe Tanguy.
36:33J'imagine que c'est à peu près la même racaille qui a célébré à la place de la République la mort d'un homme.
36:42Ça dit tout d'eux et ça ne dit heureusement rien de nous.
36:46Alors, réaction de Bruno Retailleau.
36:48Vous parliez du ministre de l'Intérieur.
36:49Surix, il dénonce une abjection absolue.
36:51Le respect, écrit-il, le respect des morts est ce qui distingue la civilisation de la barbarie.
36:55Est-ce que ça fait beaucoup réagir cette dégradation de la tombe de Jean-Marie Le Pen ?
37:01Ça fait beaucoup réagir.
37:03Ça crée surtout beaucoup d'engagement.
37:05C'est-à-dire qu'il n'y a pas eu énormément de volume.
37:08Mais par contre, chaque message a été très repris, très commenté.
37:11C'est assez clivant.
37:13Il y a eu pas mal de réactions de politiques de droite.
37:16En tout cas sur les réseaux sociaux, très peu.
37:20Et du centre non plus.
37:22Globalement, c'est plutôt les sympathisants de gauche qui sont montés un peu au créneau
37:28en disant que c'était stupide et que ce n'est pas parce qu'on combat un homme
37:32qu'ils sont montés au créneau pour expliquer que ce n'était pas un acte acceptable
37:37et que ça ne servait même pas la cause.
37:39Mais pas tant de réactions que ça.
37:42Elles sont plutôt virulentes.
37:43La classe politique, Franck, elle peut de nouveau, j'allais dire,
37:47se diviser sur cette dégradation, cet acte de vandalisme ?
37:52Je ne crois pas.
37:54Il peut y avoir, je dirais, un silence gêné de la part de ceux
37:59qui ont combattu ardemment Jean-Marie Le Pen.
38:02Mais c'est une question de principe.
38:08Par-delà la question de la lutte contre le fascisme,
38:13c'est une question de principe.
38:15Les morts ont droit au repos.
38:19Et c'est...
38:21Alors après, est-ce que la gauche réaffirmera cela ?
38:25Oui, parce que j'allais vous dire, Gérard Larcher, par exemple, a réagi.
38:27Mais c'est vrai que pour l'instant, c'est plutôt silence radio
38:29de l'autre côté de l'équité politique.
38:31Oui, et c'est...
38:33C'est-à-dire qu'à partir du moment...
38:36Cet acte-là risque d'avoir un effet, ça a été évoqué par Véronique,
38:40avoir un effet contraire.
38:42C'est-à-dire qu'on agit au nom du bien de l'antifascisme
38:45ou de la même manière qu'on peut dégrader une toile au musée
38:49au nom de la lutte contre le climat.
38:50Dans ces deux cas, vous avez une cause qui est juste.
38:52Mais il faut admettre, je dirais, philosophiquement,
38:57qu'il y a des limites dans l'expression d'une cause fut-elle juste
39:04et s'imposer à tous.
39:06En ce qui concerne le caractère contre-productif,
39:09c'est vrai que vous faites, quelque part de l'extrême droite,
39:13et en particulier de Jean-Marie Le Pen, une victime.
39:16Et donc, ça fait...
39:18Et il y a des dizaines et des dizaines d'exemples depuis des années
39:22qui montrent que ce processus-là ne marche pas.
39:25Ne marche pas.
39:26Et on le voit tout le temps dans les urnes.
39:29Il devrait y avoir une sorte de réflexion sur ces gestes-là.
39:35Ça ne veut pas dire que ce geste-là vienne forcément de l'extrême gauche.
39:38On ne sait pas encore.
39:39David Bouhiri.
39:40De toute façon, c'est forcément condamnable, inacceptable.
39:44Et effectivement, le vrai problème, c'est que quelles que soient
39:50les opinions pour ou contre les idées de Jean-Marie Le Pen,
39:55ce n'est absolument pas sur ce terrain et de cette façon-là
39:58que se mène tout combat politique.
40:01Après, effectivement, quand on voit déjà le décès de Jean-Marie Le Pen
40:05et de voir comment ça a permis aux RN de réhabiliter la mémoire
40:11de Jean-Marie Le Pen, malgré toutes les dérives et condamnations
40:15qui avaient pu y avoir,
40:17on se dit qu'effectivement, c'est un acte qui peut permettre
40:20également aux RN de renforcer un peu un discours de victimisation
40:25et donc d'avoir effectivement l'effet contraire si effectivement
40:29l'acte de dégradation était fait par quelqu'un qui combattait
40:33les idées politiques de Jean-Marie Le Pen.
40:35Ça veut dire qu'effectivement, cyniquement, j'allais dire,
40:39on pourrait dire que ça peut servir aussi le rassemblement national ?
40:44D'une part, il faut arriver à identifier les auteurs de cette profanation.
40:49Deuxièmement, je pense que la majorité des gens considère
40:53qu'on ne doit pas profaner les tombes des morts,
40:57quels qu'ils soient, et que c'est assez odieux comme geste,
41:00quoi que l'on pense de ceux qui sont sous terre.
41:03Et sur le plan politique, c'est totalement imbécile.
41:06Ça provoque la réaction inverse.
41:08Alors justement, on peut s'interroger sur les auteurs et se dire
41:11est-ce qu'il n'y a pas une provocation quelque part ?
41:13Je n'en sais rien. Je n'ai pas de vision complotiste de la chose.
41:15Je n'en sais strictement rien.
41:17Mais il est clair que je vois mal en responsable politique dire
41:21ah bah oui, bravo les gars, c'est très bien, continuez.
41:23Ça m'étonnerait.
41:25– Allez, on va rallumer dans un instant la flamme olympique
41:27avec un dernier relayeur.
41:29Emmanuel Macron, France Info, 20h45, Le Fil Info, Stéphane Milhomme.
41:3321h15, depuis le stade de France, le coup d'envoi du tournoi des 6 nations,
41:39le 15 de France, affronte le pays de Galles.
41:41Impatients, les hommes de Fabien Galtier, ils ont remporté le grand chlème en 2022
41:46et terminé à 4 reprises à la deuxième place.
41:49La Maison-Blanche confirme des taxes douanières dès demain 1er février
41:53contre le Canada, le Mexique et la Chine.
41:5525% sur le Mexique, 25 droits de douane également sur le Canada
42:00et 10% sur la Chine pour le fentanyl illégal qu'ils produisent pour la pharmacie
42:06et dont les Chinois se permettent la distribution aux Etats-Unis
42:09selon la porte-parole de Donald Trump.
42:121000 jours de détention arbitraire pour Cécile Koller et Jacques Pari en Iran.
42:16C'est François Bayrou qui le déclare en ces termes sur le réseau social X
42:20et comme un écho à l'appel de détresse de la famille,
42:22le Premier ministre assure que notre diplomatie œuvre pour leur libération.
42:26Et puis Amélie de Manchalin salue le résultat positif de la commission mixte paritaire
42:31selon la ministre des Comptes publics.
42:33Ce compromis entre députés et sénateurs de tous bords
42:36permet de sortir la France du régime de service minimum.
42:39Cette entente sur le budget 2025 doit maintenant être examinée
42:42dès lundi par l'Assemblée dans l'hémicycle.
42:54Emmanuel Macron a donc annoncé aujourd'hui que la Vasque olympique
42:57et son ballon d'hélium allaient retrouver ses quartiers
43:00chaque été jusqu'au prochain Jeu d'été en 2028.
43:03De la fête de la musique à la fête du sport jusqu'aux Jeux de Los Angeles,
43:07a déclaré le chef de l'État la Vasque pour perpétuer la magie des Jeux de 2024.
43:13Avant de parler d'Emmanuel Macron, qu'est-ce que vous pensez de cette décision ?
43:17J'ai l'impression que c'est quand même très français de dire
43:19« Non, non, les Jeux ne sont pas encore complètement finis,
43:21on va rallumer encore un petit peu la flamme
43:23parce qu'on est toujours un peu plus fort que les autres. »
43:25Il y a un petit peu de ça ou pas ? Ou je suis un peu sévère ?
43:28Moi, en tant que Parisien, je suis très content.
43:32J'avais adoré ce spectacle et c'était vraiment un truc très impressionnant
43:38et très beau dans le ciel parisien.
43:41Je suis plutôt content de le retrouver.
43:44En même temps, je me dis que le truc était conçu pour que ça reste une image
43:49et que ce soit un patrimoine un peu immatériel de ces Jeux
43:53et que du coup, de le faire revenir, ça casse un peu ce qui était voulu.
43:58Tout le monde est du même avis que David ?
44:00On a bien gardé la tour Eiffel qui était promise à la démolition
44:04puisqu'elle a été construite pour l'exposition universelle au début du siècle dernier.
44:08On l'a gardée et finalement, on en est très content.
44:11Ce n'était pas les Jeux olympiques.
44:13Ce n'était pas les Jeux olympiques, on est bien d'accord.
44:15Mais pourquoi pas garder ? C'était très joli.
44:17Moi, j'ai beaucoup aimé ce ballon.
44:20La question que je me pose, c'est la conservation physique de ce ballon.
44:25Combien de temps pourra-t-il rester dans l'air comme ça ?
44:28Véronique ?
44:29Il y a pas mal de Français qui rappellent la tour Eiffel 1889.
44:34Il y a eu surtout pas mal de questions.
44:37Oui, c'est le symbole de la France joyeuse.
44:39Les gens trouvent ça très bien.
44:41Mais il y avait quand même trois types de messages.
44:44Un gros bout qui se réjouissait en disant c'est très beau tout ça.
44:47Un gros bout qui se posait la question du coût.
44:492,5 millions.
44:51Et puis un gros bout qui se disait c'est quand même un sujet de Macron.
44:56Qui ronchonnait un peu.
44:58À l'époque, tout le monde était d'accord au moment des JO.
45:01C'était même un des rares moments, je peux vous dire,
45:03c'est rare que je n'ai pas tellement de sujets polémiques.
45:07Il y avait 95% de messages qui étaient positifs pendant cette période.
45:11Visiblement, la période heureuse avait un tout petit peu terminée
45:14parce qu'il n'y avait pas que des gens qui trouvent ça formidable.
45:16Juste une petite précision.
45:182,5 millions d'euros, c'est effectivement le budget qui est prévu.
45:21Mais il faut juste préciser qu'à priori, ça serait pris en charge par le Cojo.
45:25Parce qu'en fait, c'est aussi une des particularités de ces JO de Paris.
45:29Ils ont un excédent.
45:30On a dégagé un peu d'argent.
45:31Exactement.
45:32On a dégagé de l'argent mais les gens disaient si on pouvait en profiter pour le sport.
45:35Plus que pour le ballon.
45:37Plus que pour le ballon et la flamme.
45:39Franck, je ne vous ai pas entendu sur ce sujet.
45:41Emmanuel Macron a dit il s'agit de faire revivre la magie.
45:45Cette fameuse magie des JO, elle reposait quand même, avouons-le,
45:49sur d'abord les épreuves et ensuite la télévision.
45:53C'est pourquoi des millions et des millions de Français sont pris au jeu.
45:57C'est quand même largement grâce à la télévision et grâce aux épreuves.
46:00Et là, la vasque, elle est parisienne.
46:02Vous l'avez dit, David.
46:03Donc, je ne sais pas si cette magie-là s'étendra au-delà, je dirais, de Paris.
46:09En ce sens, ce n'est pas très bien.
46:11Ce n'est pas un coup politique génial.
46:14L'idée qui était de dire à l'Assemblée, c'est ce qui divise.
46:21Et à l'Élysée, c'est ce qui réunit.
46:23Bon, c'est un peu gros.
46:25Ils ne vont pas tous mordre à la maison, les Français, là-dessus.
46:28Et je pense que quelque part, même symboliquement,
46:31on pourrait dire que c'est quand même aussi un aveu de faiblesse anti-jupitérienne,
46:35je dois dire, qui consiste à dire j'allume la vasque
46:39comme on inaugurait les chrysanthèmes sous la Troisième République.
46:44Le président de la République, s'il sert à cela pour faire revivre la magie des JO,
46:49c'est quand même se dire que...
46:50Je crois qu'une partie de l'explication est là-dedans.
46:52Comment ?
46:53Je crois qu'une partie de l'explication est là-dedans.
46:54Parce que finalement, si on regarde bien les gestes récents du président...
46:58J'avais même pas besoin de poser la question.
47:00C'est ça.
47:01Allez-y, allez-y, allez-y.
47:02Je suis un peu journaliste.
47:05On a eu Notre-Dame.
47:08Maintenant, il y a le Louvre.
47:10Il dit qu'il faut 500 millions pour le Louvre.
47:13Il va poser à côté de la Joconde.
47:15L'éternité, le rayonnement de la France, l'art, etc.
47:21Maintenant, on a le ballon.
47:23Il cherche des moments qui incarnent la concorde nationale
47:27dans un pays plus divisé que jamais
47:29et qui évoquent l'apaisement ou la réconciliation.
47:33Il cherche des symboles forts.
47:35Sauf que ça ne marche pas.
47:36Il n'en trouve pas tous les jours.
47:37Quand il ne trouve rien, c'est pour dépanner les automobilistes au péage
47:41qui veulent payer avec leur téléphone.
47:43Franchement, on se croirait revenu au temps de Hollande
47:46qui se préoccupait du sort de la petite Léonarda.
47:49Ça lui a pas porté chance, d'ailleurs.
47:51Oui, ça lui a pas porté chance.
47:52Il vient au secours des automobilistes.
47:54La dernière photo que j'ai vue de lui, il était dans un bistrot, je ne sais plus où.
47:58Il est en train de se faire photographier avec le patron du bistrot.
48:03C'est très bien, je vois.
48:05Si je vous comprends bien, c'est une façon pour Emmanuel Macron d'exister à nouveau, David ?
48:11Oui, c'est un peu gadget, c'est vrai.
48:13Il faut l'avouer.
48:14Mais d'ailleurs, l'histoire de la fameuse amende sur le péage
48:18était même encore plus symptomatique de cette erreur.
48:24C'est une histoire totalement bidon, qui fait beaucoup de bruit,
48:29qui est vue près de 5 millions de fois.
48:31Et vous avez le président de la République qui, en direct, depuis l'Elysée,
48:35répond directement en disant
48:37« Oui, on va effectivement s'en occuper, on va voir ça avec le ministre de l'Intérieur »,
48:41sans même vérifier le profil de la personne qui poste cette vidéo.
48:47Et sans même vérifier que, parce que la gendarmerie l'a dit 24 heures après,
48:51il n'y a aucune trace de cette contravention.
48:53L'histoire est totalement bidon.
48:54Ça, je trouve que c'est encore plus symptomatique du côté,
48:58vouloir exister dans le débat, retrouver une place,
49:02essayer de parler aux jeunes générations.
49:06On ne sait pas très bien.
49:07Alors que, très sincèrement, c'est totalement amateur.
49:10Y compris dans tous les médias aujourd'hui,
49:12tout le monde vérifie systématiquement les informations qu'il y a sur les réseaux sociaux,
49:17ce que le palais de l'Elysée ne fait pas.
49:19Je reviens à la vasque olympique, à cette annonce.
49:21Ça peut changer un tout petit peu l'image du chef de l'État ou pas du tout, Véronique ?
49:25Pas du tout.
49:26Franchement, non.
49:27Dans les commentaires...
49:28Enfin, je peux vous la faire un peu de truc, mais...
49:31Non, parce qu'en fait, dans les commentaires,
49:33en fait, il était associé et ce n'était jamais en positif.
49:36Donc, l'aspect positif, c'était rappeler les jours heureux, la France joyeuse.
49:41Mais ce n'est pas associé à Emmanuel Macron en soi.
49:44Alors, les gens ne le disent pas en disant que c'est la télé,
49:47mais c'est l'événement, les sportifs, un moment d'union nationale.
49:51Enfin, voilà.
49:52Mais ce n'est pas attribué à M. Macron.
49:53Donc, le fait que...
49:54Même, je voyais des commentaires qui disaient
49:56« Ah, il voudrait voler la vedette à Madame Hidalgo, parce qu'en fait, c'est la municipale... »
49:59Enfin, bref.
50:00Il n'y a pas grand-chose de positif.
50:02Et comme, en plus, il l'a couplé avec la fameuse visite dans le village,
50:06les gens disent « Bon, en fait, il essaie de... »
50:08C'est un peu ça, de s'occuper.
50:09Puis, je vous passe les images détournées grâce à l'intelligence artificielle qui circule.
50:14Non, je ne sens pas...
50:16Désormais, quand vous faites rire, ce n'est pas très bon signe.
50:18Alors, je vais essayer de prendre un peu de hauteur et de ramener l'exécutif au centre du jeu.
50:22Un exécutif à deux têtes.
50:23Justement, les relations, aujourd'hui, entre François Bayrou et Emmanuel Macron, ces derniers jours,
50:28est-ce que ça a changé ou pas, Franck ?
50:30Je reprends cette formule.
50:33Finalement, cette histoire de Vasque souligne une forme de crise institutionnelle
50:38plutôt que de susciter l'union nationale.
50:42C'est que vous avez...
50:43On l'a beaucoup entendu depuis la dissolution.
50:45Le gouvernement gouverne, mais il a du mal à gouverner parce qu'on n'a toujours pas un budget.
50:50Et le président préside, mais il préside quoi ?
50:53Vous parlez de l'exécutif.
50:55Vous avez une hiérarchie exécutive qui est vraiment dans une crise institutionnelle majeure.
51:02Quelque part, on l'avait dit à Marianne, c'est le début d'une vraie cohabitation
51:08où, à la différence de Barnier, Bayrou est un candidat sérieux.
51:14Il est un opposant sérieux à Emmanuel Macron sur le plan politique.
51:19Et donc, effectivement, vous avez ce profil, l'idée d'une future cohabitation.
51:24Parce qu'on dit, vous savez, à quoi bon parler de Macron ?
51:27Après tout, dans deux ans, son mandat se termine.
51:32Mais enfin, deux ans, c'est quand même long.
51:33Et vous avez des occasions, maines occasions, de critiquer, de discuter,
51:39de disséquer les sujets de controverses qu'il y aura au sein même de l'exécutif.
51:43Il y a l'héritage, justement, d'Emmanuel Macron, notamment l'héritage économique.
51:47Il y avait cette idée du plein emploi qui prend du plomb dans l'aile aujourd'hui.
51:52C'est-à-dire qu'en plus, l'image de son bilan, il risque de se dégrader très, très fortement, David.
51:58Oui, oui. Et surtout qu'il a même, je dirais, tendance à se dégrader de plus en plus vite,
52:04étant donné le changement de conjoncture et le fait, encore une fois,
52:07qu'on est en train de payer très, très cher cette crise politique
52:13qui fait que, très concrètement, tout s'est arrêté depuis mai dernier.
52:16Enfin, je veux dire, au niveau des entreprises, des investissements,
52:19comme personne ne sait ce qui se passe dans six mois,
52:23avec quel gouvernement, quel budget et dans quel cadre.
52:27Voilà, tout a tendance à être, pour l'instant, arrêté.
52:31Serge Faubert, vous reprendriez le terme de Franck Dedieu,
52:34de cohabitation aujourd'hui entre le Premier ministre et le chef de l'État ?
52:38Moi, je crois qu'on est revenu sous la Quatrième République,
52:41où il y avait un président du Conseil et puis un président de la République
52:45qui, effectivement, s'occupait des chrysanthèmes ou du jardin de l'Élysée.
52:50Voilà, on en est là.
52:54Mais forcément, parce qu'à partir du moment où il n'a pas de relais institutionnel,
52:57c'est-à-dire il n'a pas un Premier ministre de son camp
53:01et une majorité absolue à l'Assemblée nationale,
53:04les institutions de la Ve République font qu'il a pied et poignet.
53:08Et je reviens sur le moment, aussi, sur le plan économique.
53:13On touche aujourd'hui l'aboutissement, quand même,
53:15des sept années de politique de l'offre mise en place par Emmanuel Macron.
53:19Récemment, la Cour des comptes nous disait que ça coûtait 60 milliards,
53:22enfin, c'était 60 milliards d'allègements divers chaque année en faveur des entreprises.
53:27On s'aperçoit que le chômage repart à la hausse.
53:30On s'aperçoit que la croissance est en recul
53:33et qu'on va vraisemblablement entrer dans une spirale récessionniste,
53:37ce qui ne va pas du tout améliorer le carnet de commandes des entreprises.
53:40Donc, sur le plan économique, son bilan commence à devenir assez désastreux.
53:45Et tout le monde se dit, il y a encore deux ans avec lui.
53:48Qu'est-ce qu'on va en faire pendant deux ans ?
53:50Alors, Jean-Luc Mélenchon dit, on va s'en débarrasser tout de suite.
53:53Marine Le Pen dit, moi, mais je ne serai pas contre, quand même.
53:58Et tout le monde regarde en se disant qu'à un moment donné, tout ça va exploser.
54:02En fait, c'est intéressant de voir que les Français, eux,
54:06Monsieur Macron n'est pas très populaire, pas besoin de me rappeler sa cote de popularité dans les sondages,
54:12mais en fait, les Français, ils ne s'y intéressent pas tant que ça.
54:15C'est-à-dire que quand ils en parlent, ils n'en parlent pas en bien,
54:17mais dans le fond, ils n'en parlent pas tant que ça.
54:20Et même le Macron démission, c'est un hashtag qui est utilisé de façon constante,
54:25mais pas plus que ça.
54:26Donc, en réalité, ce n'est pas tant une cohabitation que leur sujet,
54:30c'est le gouvernement exécutif et le concret, et ils ne le voient pas dans le concret.
54:35Les informés, c'est terminé pour ce soir.
54:37Merci à tous les quatre d'avoir été dans le studio de France Info.
54:40Merci, Franck de Dieu.
54:41La une de Marianne, vous allez nous la montrer ?
54:43Merci, patron.
54:44C'est Jean-François Kahn qui nous a quittés la semaine dernière et nous lui rendons un hommage.
54:48Et qui fut mon patron également à l'événement du jeudi pendant 12 ans.
54:51Oui, aussi fondateur de l'événement du jeudi.
54:53Nous lui rendons un hommage sur 16 pages, bien mérité, avec ses fulgurances, ses idées,
55:00son côté non conformiste, ses blagues aussi, son humour.
55:04Merci, Franck de Dieu, rédacteur en chef de Marianne.
55:07Merci Serge Faubert, directeur de la rédaction de Pure Politique,
55:10Véronique Raissoul, présidente de Backbone Consulting,
55:12et David Bohéry, éditorialiste économique à France Télévisions.
55:15Je vous souhaite une excellente soirée sur France Info, bien sûr.

Recommandations