• il y a 11 mois

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00:00 ...
00:05 -20h21, France Info, les informés.
00:08 Jean-François Ackilly, Bérangère-Bont.
00:11 -Bonsoir à tous. -Bonsoir, Bérangère.
00:14 -Heureuse de vous retrouver en ce début d'année 2024,
00:17 qu'on vous souhaite la meilleure possible.
00:20 Elisabeth Borne n'est plus Premier ministre.
00:23 C'est la seule certitude parmi de nombreuses questions.
00:26 Emmanuel Macron a-t-il raison de s'en séparer
00:29 à cinq mois d'élection européenne,
00:31 qui s'annonce très difficile pour la Macronie ?
00:33 Qui doit-il nommer à sa place ?
00:35 Son bilan à elle, ses possibles successeurs ?
00:38 L'hypothèse Gabrielle Attal qui semble tenir la corde ?
00:41 Qu'est-ce que ça change ? Quel remaniement dans la foulée ?
00:45 Autant de questions pour nos informés,
00:47 Henri Vernet, rédacteur en chef adjoint au Parisien,
00:50 Alexandra Schwarzrod, directrice adjointe de Libération.
00:53 Patricia Allemagnac, grand reporter et auteure du livre
00:57 aux éditions Artaud, et le politologue Benjamin Morel,
01:00 maître de conférence en droits publics
01:02 à l'université Paris 2, Panthéon, Assas.
01:05 Bienvenue à tous.
01:06 On va rentrer dans le vif du sujet,
01:08 Jean-François.
01:09 Il y a 1 000 questions.
01:11 La question peut-être avec laquelle on peut commencer,
01:14 c'est de savoir pourquoi change-t-il le Premier ministre ?
01:18 - Il lui faut donner un nouveau souffle
01:20 à ce deuxième quinquennat
01:22 qui n'en finit pas de ne pas réellement démarrer.
01:26 Il y a aussi ce phénomène d'usure
01:28 que connaît Elisabeth Borne, la Première ministre.
01:31 C'était difficile pour lui, pour Emmanuel Macron,
01:34 de la remercier.
01:35 Ca ne coulait pas de source,
01:37 puisqu'au fond, du point de vue du président de la République,
01:40 l'ex-désormais Première ministre Elisabeth Borne
01:43 n'a pas démérité,
01:45 puisqu'elle lui a fait passer toutes ses lois.
01:48 Finalement, elle a oublié le doigt sur la couture,
01:51 du pantalon.
01:52 Elle lui a fait passer ses lois les plus difficiles,
01:55 la loi immigration.
01:56 20 mois compliqués,
01:58 23 recours à l'article 49-3.
02:02 Elle a pris tous les coups en première ligne.
02:04 C'est très difficile de dire à une telle personnalité
02:07 "Merci, au revoir".
02:08 Au suivant, le suivant,
02:10 quel profil nous allons en parler ?
02:12 Vous verrez que ce soir, il est question fortement.
02:15 Nous verrons bien d'un possible Premier ministre
02:19 qui serait Gabriel Attal.
02:21 Que cherche en réalité Emmanuel Macron ?
02:23 Nous allons y venir également.
02:25 C'est quelque chose qui fasse rebondir
02:27 un petit peu le récit présidentiel,
02:30 qui est toujours en panne.
02:31 Gabriel Attal a le mérite d'être jeune,
02:34 d'être méritant.
02:35 Il a fait des débuts tonitruants à l'Education nationale.
02:39 Il est extrêmement populaire.
02:41 En revanche, on va dire qu'il présente la difficulté
02:44 de ne pas élargir la majorité d'un Emmanuel Macron,
02:48 qui est toujours en panne à l'Assemblée nationale.
02:51 Nous allons voir la pierre philosophale.
02:53 -Ce qui semble assez clair,
02:55 c'est qu'elle n'était pas candidate au départ.
02:58 Elle dit dans sa lettre, "Il me faut présenter
03:00 "la démission de mon gouvernement."
03:03 On reviendra sur le bilan d'Elisabeth Borne.
03:05 La question de base, pourquoi Emmanuel Macron
03:08 change-t-il de Premier ministre ?
03:10 Est-ce qu'il a raison, Henri Vernet ?
03:12 -Raison, c'est une décision qui lui appartient.
03:15 Elle lui sonne.
03:16 C'est difficile de l'objectiver, raison ou pas.
03:19 Néanmoins, c'est vrai qu'il y avait un essoufflement visible
03:23 de cette équipe-là, donc de cette Première ministre,
03:26 visible à partir de tout le feuilleton assez dramatique
03:29 sur la loi immigration.
03:31 Toutes les négociations, toutes les compromissions,
03:34 tout ce qu'il a fallu mener de la part d'Elisabeth Borne,
03:37 ce qui lui a fait perdre non seulement...
03:40 Comment dire ? Elle a perdu énormément de son crédit
03:43 et de son soutien à gauche.
03:44 Les divisions au sein du gouvernement ont été étalées.
03:48 C'est laborieux qu'on sentait cette équipe à bout de souffle.
03:51 En ce sens, oui, il fallait un nouveau souffle.
03:54 Maintenant, raison de la changer, elle,
03:56 vous l'avez dit dans votre résumé,
03:59 c'est vrai qu'on peut dire qu'elle a rempli sa mission.
04:02 Si elle était là pour être un bon soldat,
04:04 comme finalement elle avait été son prédécesseur,
04:08 Jean Castex, ce côté techno, exécutant,
04:10 eh bien il n'y avait pas vraiment de grief très précis
04:13 à mettre à son débit.
04:15 -C'est vrai qu'elle a passé des lois,
04:17 après, elle les a passées,
04:18 notamment la plus importante, la réforme des retraites,
04:22 au 49-3. On pourrait dire que,
04:24 quelle que soit la personnalité d'un Premier ministre,
04:27 quand vous avez le 49-3, l'arme suprême de la V République,
04:30 vous y arrivez.
04:32 -Alexandra Schwarzbord,
04:33 à 5 mois de césure européenne
04:35 que tous les instituts présentent
04:37 comme très, très difficile,
04:39 pour ne pas dire pire,
04:41 pour la Macronie, est-ce que c'était le bon moment ?
04:44 -Ah ben, oui, il y avait deux moments possibles.
04:47 C'était soit maintenant,
04:48 on sait qu'Emmanuel Macron a fait miroiter
04:51 depuis plusieurs mois une annonce importante
04:54 au mois de janvier, dont personne ne sait grand-chose
04:57 pour l'instant. -Dont on ne sait pas
04:59 si c'est ça ou autre chose. -Oui, je pense pas.
05:01 -Il peut y avoir autre chose. -Oui, mais ça,
05:04 ça pouvait pas être... Ce nouvel élan était difficile
05:07 avec cette Première ministre,
05:09 dont on sait qu'il ne s'apprécie pas trop,
05:12 en tout cas, lui, ne l'apprécie pas trop,
05:14 donc, ce que je me dis, c'est que qu'est-ce qu'elle va dire
05:17 demain ou après-demain, quand elle passera le relais
05:20 à son prédécesseur, aux petites filles,
05:23 à qui elle disait, le jour où elle est entrée à Matignon,
05:26 "Il faut croire en vos rêves", qu'est-ce qu'elle va leur dire ?
05:29 Il faut avaler des couleuvres pour avoir le pouvoir ?
05:32 Parce que cette femme, quand même, a avalé des couleuvres
05:36 pendant, je sais plus, un an et sept mois, je crois.
05:39 Elle a fait... Elle a serré les dents,
05:41 elle y est allée, en s'assayant parfois
05:45 sur ses convictions, sans doute,
05:47 puisque c'est une femme dont on a dit
05:49 qu'elle avait quelques valeurs de gauche.
05:51 Là, on ne peut pas dire qu'avec la loi immigration,
05:54 ça n'a pas été le cas, ni la réforme des retraites,
05:57 ce qui a été mal ficelé au début.
05:59 Enfin, voilà. Et donc, je trouve que c'est un signal
06:02 qui est quand même assez dur pour ce qu'elle a représenté,
06:06 pour le symbole qu'elle représentait,
06:08 qui est quand même très important,
06:10 parce qu'on l'a beaucoup joué, on l'a beaucoup brandi,
06:13 ce symbole, quand elle a été nommée.
06:15 Or, voilà, force est de constater qu'au bout de un an et sept mois,
06:19 on la dégage de façon pas très chouette, franchement.
06:22 -C'est quoi ? Le message à Twitter ?
06:24 -C'est assez indigne, mais cette espèce...
06:27 Ce qu'on vit, de toute façon, c'est pas chouette
06:29 pour la politique en général, ce qui se passe depuis plusieurs jours.
06:33 Emmanuel Macron aime bien faire ça,
06:35 il aime bien faire fuiter des petites annonces,
06:38 des "impossibles remaniements",
06:40 balancer des noms pour que tout le monde...
06:44 Il aime bien voir les journalistes s'enferrer,
06:46 se raconter des trucs, puis le contraire le lendemain.
06:49 Je pense qu'il aime bien cet exercice-là,
06:52 et il a du mal à trancher.
06:53 Mais là, je crois qu'il a sciemment fait durer
06:57 son plaisir à lui, parce que pour elle,
06:59 je pense que ça a dû être vraiment dur.
07:01 Je trouve que c'est violent, la façon dont ça s'est passé.
07:05 Et tout ça envoie un signal qui est moche,
07:07 alors que je pense qu'en effet,
07:09 il y a besoin d'un nouveau souffle à quatre mois des Européennes,
07:13 parce que c'est vrai que l'heure est grave.
07:15 Le Rassemblement national est très bien placé,
07:18 et en effet, il faut faire quelque chose,
07:21 mais pas de cette façon-là.
07:22 -La question, c'est de savoir si ça changera.
07:25 Après, le Fil info, vous avez dit qu'il y a beaucoup d'aspects.
07:28 Il y a la femme, les convictions, le signal politique moche.
07:32 On continue à en parler après le Fil info.
07:34 Emmanuel Langlois.
07:35 -Au terme de 20 mois de loyaux services à Matignon,
07:38 Elisabeth Borne a donc remis sa démission
07:40 et celle de son gouvernement, qu'Emmanuel Macron a acceptée.
07:44 Dans sa lettre de départ, la Première ministre juge
07:47 "plus que jamais nécessaire de poursuivre les réformes".
07:50 Sur le réseau X, l'ex-Twitterer Emmanuel Macron
07:53 lui la remercie pour son travail exemplaire
07:56 au service de la nation.
07:57 Fin de citation.
07:58 Elisabeth Borne va rester à Matignon
08:00 pour gérer les affaires courantes
08:03 jusqu'à la nomination de son successeur.
08:05 Aucune date n'est pour l'instant annoncée.
08:09 Parmi les réactions, après le licenciement par mail,
08:11 Emmanuel Macron invente le licenciement par tweet.
08:14 Écrit ce soir sur X, Olivier Faure, le premier secrétaire du PS.
08:19 A l'étranger, alors que le conflit entre Israël et le Hamas
08:22 s'est entré hier dans son quatrième mois,
08:24 Anthony Blinken ce soir en Israël, après l'Arabie saoudite,
08:28 le chef de la diplomatie américaine,
08:30 qui tente ainsi, au cours d'un nouveau voyage au Proche-Orient,
08:34 d'obtenir une désescalade de la guerre à Gaza
08:37 et empêcher sa contagion au Liban voisin.
08:41 Et puis après la mort de deux reporters hier,
08:43 le Haut-Commissariat aux droits de l'homme de l'ONU
08:46 se dit pour sa part très préoccupé par le bilan élevé
08:48 de journalistes palestiniens tués dans la bande de Gaza.
08:53 Un mois en fin du tirage au sort de la Coupe de France de football,
08:56 Rennes et Marseille s'affronteront en 16e de finale.
09:01 -France Info.
09:02 ...
09:04 -20h, 21h, les informés.
09:07 Jean-François Ackilly, Bérangère Bond.
09:10 -On parle de ce remaniement et du départ, pour l'instant,
09:13 d'Elisabeth Bond, qui a présenté sa démission.
09:15 On est avec Benjamin Morel, le politologue,
09:18 Alexandre H. Farsbrod, de Libération,
09:20 Henri Vernet, du Parisien, aujourd'hui en France,
09:23 et Patricia Elémonière, je me tourne vers vous,
09:25 sur l'impression générale de ce que...
09:28 ...qu'est la vôtre, ce soir, avec cette démission,
09:30 avec la manière dont ça a été annoncé,
09:32 qu'est-ce que vous retenez ?
09:34 -Ce que je retiens, c'est qu'elle a fait vraiment le job
09:37 pour lequel elle avait été nommée.
09:39 On a l'impression que le président ne pourra pas trouver
09:43 presque meilleur ouvrier à la tâche, en quelque sorte.
09:46 Elle a renié certaines de ses convictions,
09:49 elle a porté les réformes jusqu'au bout,
09:51 elle a accompli ce que voulait le président,
09:53 chaque fois avec ténacité, alors, effectivement,
09:56 avec une impossibilité qui était l'Assemblée.
10:00 Donc, il a voulu s'en séparer.
10:02 Pourquoi il aurait pu s'en séparer ?
10:04 Après les élections européennes,
10:06 ou il pouvait s'en séparer, effectivement, maintenant.
10:10 On a l'impression qu'il a voulu s'en séparer
10:12 parce qu'il nous a quand même annoncé,
10:15 dans ses voeux, un retour de l'autorité,
10:18 un réarmement civique,
10:19 qu'il allait faire une grande annonce à la nation.
10:22 Donc, pour faire ce réarmement civique
10:25 et toutes ces annonces qu'il nous a promis
10:27 pour le mois de janvier, il lui faut une nouvelle tête.
10:30 On peut difficilement faire un réarmement civique
10:33 avec quelqu'un qui est effectivement usé.
10:35 Donc, il l'a congédié dans les conditions...
10:38 Comme vous l'avez expliqué,
10:40 qui donne une sensation de malsain.
10:44 Maintenant, le pari du nouvel élu, en quelque sorte,
10:48 ce sera de faire mieux qu'elle,
10:50 parce que le problème, ce n'est pas le Premier ministre,
10:54 c'est Emmanuel Macron.
10:55 C'est lui qui a la défiance des Français.
10:57 C'était pas Elisabeth Borne.
10:59 Les Français trouvaient que Maffoil faisait le job.
11:02 Le problème, c'est Emmanuel Macron.
11:04 Donc, qui va-t-il trouver pour relancer Emmanuel Macron ?
11:07 À part lui-même, je ne vois pas.
11:09 -Qu'est-ce que ça change, Benjamin Morel,
11:12 notamment dans les perspectives européennes,
11:14 quand on parle de nouveau souffle ?
11:16 Est-ce que ça peut réellement changer la donne
11:19 de Premier ministre ? -Probablement pas.
11:22 C'est l'histoire de la Ve République.
11:24 Quand vous changez un Premier ministre,
11:26 vous avez la théorie du Premier ministre fusible.
11:29 Vous changez de peau en tant que Président de la République
11:32 parce que le gouvernement est nouveau.
11:34 Ca dure deux mois.
11:35 Les codes de popularité des chefs de l'Etat ne changent pas
11:39 au moment d'un remaniement à Matignon.
11:41 En revanche, le nouveau Premier ministre est très populaire.
11:45 Au bout de deux mois, vous avez des étiages
11:47 qui sont similaires à ceux de l'autre.
11:50 Il y a la volonté de marquer une nouvelle étape du quinquennat
11:53 et de relancer une dynamique.
11:55 Elisabeth Borne n'a pas démérité.
11:57 On peut lui reprocher la manière dont ça s'est passé,
12:00 la loi immigration, mais le problème n'était pas à Matignon.
12:03 Il a d'abord été à Beauvau, avec une gestion
12:06 de la majorité parlementaire, et ensuite à l'Elysée.
12:09 C'est l'Elysée qui a poussé pour que la CMP s'achève vite,
12:13 pour que tout soit fini pour la nouvelle phase du quinquennat.
12:16 Quand vous prenez les termes de la lettre d'Elisabeth Borne,
12:20 on reprend l'incise de la lettre de Rocard.
12:22 Et Rocard-Mitterrand, ce n'était pas les meilleurs...
12:25 -Vous utilisez l'incise de Rocard ?
12:27 -Sur la lettre de démission de Rocard.
12:30 -Oui, mais il faut... C'est quoi ?
12:32 -Les premiers mots... Voilà, il faut.
12:34 -Ah, il me faut présenter.
12:36 -Il me faut présenter, d'accord.
12:38 -On est quand même sur une logique qui est une logique de sa part,
12:41 qui est une logique de départ relativement contraint.
12:45 On voit qu'on a des tensions et qu'on a un sentiment d'injustice
12:48 qui est probablement relativement fondé.
12:51 Son départ ne s'explique pas parce qu'elle n'a pas fait le travail.
12:54 Son départ s'explique pour des raisons de communication politique.
12:58 Et ces raisons, je ne suis pas sûr à terme
13:00 qu'elles permettent de se relancer avant les européennes.
13:04 -Vous évoquiez, Benjamin, la Ve République.
13:07 Effectivement, les exemples sont nombreux,
13:09 les précédents sont nombreux.
13:11 Emmanuel Macron s'inspire de Nicolas Sarkozy,
13:14 qui avait, souvenez-vous, ça a été dit et redit,
13:17 que François Fillon, qui restait 5 ans,
13:19 était son collaborateur.
13:21 Donc une forme d'affaiblissement de Matignon,
13:23 de la place de Matignon.
13:25 La difficulté, aujourd'hui, de nommer un Premier ministre,
13:28 c'est dans quel sens.
13:30 Est-ce qu'il s'agira d'une personnalité
13:32 qui a une forme d'autonomie politique
13:35 susceptible, au fond, d'infléchir le cours des événements,
13:38 de donner un nouveau ton au quinquennat ?
13:41 La réponse est non.
13:42 Emmanuel Macron souhaite avoir la haute main sur tout.
13:45 Il est un président de plein exercice,
13:47 comme le fut, à sa façon, Nicolas Sarkozy aussi.
13:50 L'autre difficulté, c'est élargir la majorité
13:53 à l'Assemblée nationale.
13:55 Or, si vous nommez un Gabriel Attal, au hasard,
13:57 il y en a d'autres, d'autres noms qui circulent,
14:00 ou Julien Denormandie, je ne sais,
14:02 vous n'allez pas élargir la base à l'Assemblée nationale.
14:06 Donc les difficultés qui étaient derrière,
14:08 pour des lois difficiles, sans doute,
14:11 les retraites et l'immigration sont les textes les plus difficiles
14:15 et les difficultés seront toujours devant,
14:17 car vous ne trouverez jamais de majorité franche
14:20 pour faire voter les prochains textes.
14:22 -Il aurait fallu un profil très Quatrième République,
14:25 un Edgar Ford, un Michel Rocart,
14:27 qui est capable de vous bâtir des majorités,
14:30 mais ça n'existe pas en Macronie.
14:32 Il n'est pas certain, en nommant Gabriel Attal,
14:35 qu'Emmanuel Macron soit dans cette perspective.
14:38 On a plus une vision de communication politique
14:41 de lancement de la campagne.
14:43 -Je vous suis tout à fait.
14:45 On n'a jamais eu une telle concentration des pouvoirs
14:48 à l'Elysée que depuis 2017.
14:50 On a des conseillers communs entre Matignon et l'Elysée.
14:53 On a eu des nominations de directeurs d'administration
14:56 quasiment directes en 2017.
14:58 Donc on a eu une concentration des pouvoirs au sein de l'Elysée
15:02 avec une marginalisation de Matignon jamais vue sous la 5e.
15:05 Il y a une logique, Emmanuel Macron,
15:08 et l'aboutissement à la matière d'un long processus
15:11 de délégation. Là, on a un Premier ministre,
15:14 et c'est peut-être ça la nouveauté,
15:16 si l'hypothèse Attal devait se confirmer,
15:18 mais on aura un Premier ministre plus politique.
15:21 On a un Emmanuel Macron qui accepterait
15:24 d'avoir un Premier ministre qui fasse de la politique à côté de lui,
15:28 un Premier ministre qui ferait exister la politique intérieure
15:31 pendant que lui se concentrerait sur l'international
15:34 un peu en mode Pompidou-De Gaulle, tel que ça avait été dit,
15:38 en 63. C'est pas impossible.
15:40 -Ton sur ton. -C'est-à-dire qu'il n'ouvre pas
15:43 la majorité, mais là, avec un profil peu parlementaire
15:46 et en effet très Premier cercle, on a le sentiment
15:49 que la priorité pour Emmanuel Macron n'est pas tant le Parlement,
15:53 et que réformer devient pas secondaire,
15:55 mais en tout cas pas premier, et que la priorité,
15:58 c'est peut-être la priorité électorale des européennes.
16:01 Ce qui peut s'entendre, parce que perdre une élection
16:04 quand on ne peut pas se représenter,
16:07 c'est 2005 Jacques Chirac,
16:08 et puis vous rentrez dans les canards boiteux.
16:11 -Vous dites un Premier ministre plus politique,
16:14 mais sans espace, c'est ça, toute la problématique.
16:17 Ca m'amène à une question plus globale,
16:19 et encore une fois, on passera aux hypothèses ensuite,
16:22 mais sur l'attitude de ce Président avec ses Premiers ministres,
16:26 et même, pour revenir sur ce que disait Alexandra,
16:29 sur une forme de brutalité
16:31 qui a eu, notamment, dans les derniers jours,
16:34 ce suspense. Est-ce qu'il laissera la place
16:37 à un autre Premier ministre, aussi proche de lui soit-il
16:40 qu'un Gabriel Attal, Henri Bernay ?
16:42 -C'est ce qu'on verra, je pense, dès les premières semaines.
16:45 On reviendra sur les européennes,
16:47 mais les européennes, c'est lui, le chef de la campagne,
16:51 le stratège, celui qui va conduire la liste,
16:53 même s'il se sera de manière, pas subliminale,
16:56 mais pas de manière purement formelle,
16:59 ce sera vraiment lui, c'est son affaire.
17:01 Ce sera son échec en réalité ou sa défaite.
17:04 Ca, c'est sa 1re mission,
17:05 et ça s'implique à lui-même,
17:07 ce qui fait que le Premier ministre
17:09 devra faire plus que tenir la boutique.
17:11 Mais sur les rapports, sur la marge de manœuvre,
17:14 il y a une chose,
17:15 c'est que dans ce feuilleton qu'a décrit Alexandra,
17:19 la manière dont il fait mythonner un peu tout ça,
17:21 dont il fait patienter le faux suspense qu'il installe,
17:25 c'est dur pour la sortante,
17:27 pour la Première ministre, qui est limogée,
17:29 ça a été rappelé à l'instant,
17:31 mais c'est aussi dur pour lui-même.
17:34 -Qui sortira du chapeau ce soir ou demain ?
17:36 Est-ce que ce sera la TAL ?
17:38 Ce à quoi on a assisté ces derniers jours,
17:40 c'est une valse des noms.
17:42 On a parlé de... -Ce qui est un grand classique.
17:45 -Oui et non.
17:46 Oui, mais à ce point-là,
17:48 parce que par moments,
17:49 certains étaient donnés de manière certaine,
17:52 mais ce qui est moins classique,
17:54 c'est que ce sont des profils qui sont, malgré tout,
17:57 qui restent dans l'orbite macronienne,
18:00 ce ne sont pas des grandes personnalités,
18:03 ce sont des gens qui iraient s'opposer,
18:05 faire contrepoids à la personnalité
18:07 et au désir d'Emmanuel Macron.
18:09 -C'est Julien Denormandie, très proche.
18:12 -Exactement. Mais malgré tout,
18:13 incarnant des sensibilités différentes.
18:16 Un nom qui a beaucoup circulé, comme celui de Sébastien Lecornu,
18:20 c'était l'homme de la droite.
18:22 C'est pour ça que Bayrou et le secrétaire général
18:25 de l'Elysée Alexis Colère étaient au vent debout.
18:28 Mais donc, avoir ces hypothèses qui étaient avancées,
18:31 ça amène une certaine faiblesse d'Emmanuel Macron.
18:34 C'est-à-dire de quelqu'un qui a du mal à poser un acte d'autorité.
18:38 Quand il a un tiers de barrage face à lui,
18:41 il ajuste, on va trouver un autre nom, etc.
18:44 C'est un feuilleton qui, certes,
18:46 est très désobligeant et déplaisant pour Elisabeth Borne,
18:49 mais qui ne le sert pas forcément non plus.
18:52 -Que cherche Emmanuel Macron ?
18:54 On en parle après le Fil-Info.
18:56 -Elle aura passé un peu moins de deux ans à Matignon.
18:59 Elisabeth Borne a donc remis la démission de son gouvernement
19:03 qu'Emmanuel Macron a accepté tout à l'heure.
19:05 Sur Xlex Twitter, le chef de l'Etat
19:08 la remercie pour son travail exemplaire
19:10 au service de la nation, dit-il.
19:13 Elisabeth Borne va rester à Matignon
19:15 pour gérer les affaires courantes
19:17 jusqu'à la nomination de son successeur par le chef de l'Etat.
19:21 Parmi les réactions, celle de Sébastien Chenu
19:24 pour le vice-président du RN.
19:26 Elisabeth Borne ne dépassera pas le record de 49,3.
19:29 Fin de citation.
19:30 La chef des Insoumis à l'Assemblée, Mathilde Panot,
19:33 écrit qu'elle laisse derrière elle
19:35 "une démocratie salement amochée".
19:38 Elle est fille qui menace le prochain gouvernement
19:41 de motion de censure.
19:42 Dans le reste de l'actualité,
19:44 le corps d'un jeune skieur de 24 ans
19:46 retrouvé après une avalanche sur le domaine hors-piste
19:50 de la station du SAUS dans les Alpes-du-Sud.
19:52 La victime originaire de la région était partie seule hier
19:56 pour une randonnée.
19:58 Depuis la disparition de Franz Beckenbauer,
20:00 la légende du football est décédée à l'âge de 78 ans.
20:03 Le Kaiser, l'empereur, comme on le surnommait,
20:06 a remporté la Coupe du monde une première fois en tant que joueur,
20:10 en 1974, et une deuxième fois comme sélectionneur
20:13 pour l'équipe d'Allemagne, en 1990.
20:16 -France Info.
20:17 -20h, 21h,
20:18 les informés.
20:19 Jean-François Ackilly, Bérangère Bond.
20:22 -Qu'est-ce qui amène à Emmanuel Macron
20:25 à changer de position ?
20:26 -Quel bilan pour Elisabeth Borne ?
20:28 Et qui pour lui, succédé ?
20:30 On en parle avec Henri Vernet, du Parisien,
20:32 aujourd'hui en France.
20:34 Alexandre Achefard, de Libération.
20:36 Patricia Alimanière, la grande reportère,
20:39 et Benjamin Morel, le politologue.
20:41 On va regarder et écouter cette vidéo
20:43 qui a beaucoup surpris ce matin sur les réseaux sociaux,
20:47 en plein suspense, puisque ça fait plusieurs jours
20:50 que tout ça a été sur le feu, si je puis dire.
20:53 Emmanuel Macron a posté cette vidéo.
20:55 On est à 200 jours d'Egio,
20:57 et son sujet n'était pas du tout matineau.
20:59 -Bonjour à tous.
21:00 On est à J-200 des Jeux olympiques et paralympiques.
21:04 Je vous invite tous à faire 30 minutes chaque jour
21:07 au moins de sport.
21:08 J'espère plus si vous le pouvez,
21:10 mais au moins 30 minutes par jour.
21:12 C'est bon pour la santé, pour plein de choses.
21:14 C'est une manière d'avoir des Jeux
21:16 qui resteront dans nos pratiques de chaque jour.
21:19 Vive les Jeux olympiques et paralympiques.
21:22 A bientôt.
21:23 -Jean-François, quand on parle de brutalité,
21:25 il y a quelque chose d'étonnant.
21:27 -Il est très joueur, effectivement.
21:30 -C'est moi, non plus.
21:31 -On n'attendait pas du tout là-dessus.
21:33 Les médias que nous sommes, nous courons après ce remaniement
21:37 depuis une dizaine de jours.
21:39 Le jour où nous sentons que ça va se produire,
21:41 il nous parle d'autre chose.
21:43 Il y a un message subliminal.
21:45 Quand il dit qu'on est à 200 jours d'Egio,
21:48 il nous dit qu'on est à 180 et quelques jours
21:50 des élections européennes.
21:52 Le curseur, c'est le Macron qui nous raconte de façon subliminale
21:56 qu'il va mettre en place une sorte de gouvernement de combat
22:00 destiné à affronter la bête
22:04 qui est en face aux élections européennes.
22:06 C'est celui qui fait la course en tête avec 10 points
22:09 dans les intentions de vote, c'est Jordan Bardella,
22:12 un jeune leader politique qui caracole dans les sondages.
22:16 Je rappelle que Jordan Bardella a fait son entrée fracassante
22:19 dans la liste des 50 personnalités les préférées des Français.
22:23 "EFOP", "Journal du dimanche", c'est le seul homme politique
22:26 présente dans ce classement.
22:28 Ils sont face à un gros problème.
22:30 Là, la majorité, si vous voulez,
22:32 il va falloir peut-être se mettre à la bataille.
22:35 Donc c'est un président qui fait de l'humour,
22:38 de la provocation, qui est joueur,
22:40 et qui nous envoie un message,
22:42 si vous êtes d'accord avec ce regard,
22:44 avant la bataille des Européennes.
22:46 -Patricia Elimoniar, comment vous voyez ça ?
22:49 Vous voyez "je fais diversion".
22:51 -Je vois les deux, j'ai envie de dire.
22:53 Je vois que c'est un président qui aime être disruptif,
22:56 sortir là où on l'attend pas, ça, il est en plein dans son rôle favori.
23:01 Je crois aussi qu'il y a quand même...
23:03 Enfin, je veux dire, on est face à une situation...
23:06 La presse entière attend le remaniement.
23:08 Elisabeth Borne ne sait pas ce qui lui arrivera, ce matin.
23:12 Tout le monde dans les ministères,
23:14 il se demande comment ils vont être remangés,
23:16 et puis les Français sont dans le froid,
23:19 dans l'eau, avec des problèmes de niveau de vie, etc.
23:22 Je trouve qu'il y a un côté...
23:24 Moi, j'aime bien être disruptif, j'aime bien qu'on rigole,
23:27 mais surtout qu'il faut peut-être plaisanter
23:29 dans cette nouvelle année qui s'annonce difficile.
23:32 Il y a la guerre partout, des questions économiques,
23:35 et on a un président qui nous invite à faire du sport.
23:38 Ca me gêne un peu.
23:39 Il y a un petit côté, au-delà de ce côté drôle et amusant,
23:43 je trouve qu'il y a un petit côté méprisant.
23:45 Un petit côté méprisant aussi bien pour les hommes politiques,
23:49 qui sont au courant de lui et qui s'agitent,
23:51 qui s'apprêtent à rentrer dans l'arène pour faire de la boxe.
23:55 Et puis, pour nous, les Français, qui sommes un peu
23:58 face à nos difficultés.
23:59 -Alexandre Achard-Borne, vous comprenez quoi ?
24:02 -On est dans la com à fond les ballons.
24:04 C'est... On voit bien qu'il est...
24:06 Il maîtrise...
24:08 -Pourquoi il fait ça ?
24:09 -Parce qu'il a plus autant...
24:12 Emmanuel Macron, il avait...
24:14 -Il n'a plus que ça.
24:15 -Il avait trouvé le truc, en 2017.
24:18 Il avait ce qui lui permettait de devenir président de la République.
24:23 C'était cette chose qui est difficile à définir,
24:28 mais une espèce de baraka... -La vista.
24:30 -Une espèce de vista.
24:31 Là, on voit qu'il l'a plus du tout. Il la cherche, sa vista.
24:35 Donc, il est prêt à tout.
24:37 Il est prêt à tout.
24:38 Là, on voit bien qu'il essaie de se relancer
24:41 par tous les moyens, en faisant miroiter
24:43 des grands projets au mois de janvier,
24:45 les européennes, les J.O.
24:47 Et surtout, il essaie aussi beaucoup de parler aux jeunes.
24:50 -Marjana Morel, ça marche, ça ?
24:52 La description, le "je change de sujet",
24:55 c'est reçu...
24:57 Il y a fort de chances, quand même, que...
24:59 Est-ce que ça fait rire ? Comment c'est perçu ?
25:02 -Souvent, Emmanuel Macron fait des choses étranges.
25:05 Souvenez-vous, McFly et Carlito, etc.
25:07 Pour les gens qui regardent tout,
25:10 ça paraît relativement peu cohérent et problématique.
25:13 Mais il faut bien comprendre
25:15 qu'il y a une information qui fonctionne en silo.
25:18 Il s'adresse à des parcelles de l'électorat.
25:20 Quand on regarde les enquêtes, ça marche pas si mal.
25:23 Un invitant McFly et Carlito, en faisant des pirouettes,
25:26 vous vous adressez aux jeunes, les autres ne le voient pas,
25:29 en dehors des commentateurs politiques.
25:32 Cette méthode de communication très parcellaire
25:34 n'est pas absolument absurde.
25:36 En revanche, là, il est dans une situation de crise.
25:39 Or, ça, c'est quand même très méprisant,
25:42 pas seulement pour les commentateurs politiques,
25:45 mais pour sa majorité, qui est à cran,
25:47 pour une partie de ses soutiens, qui, aujourd'hui, sont à cran,
25:50 et lui en veulent un peu la séquence immigration.
25:53 Donner le sentiment que ce remaniement,
25:55 c'est moins important que la boxe,
25:57 parce que ce matin, j'avais 30 minutes à faire,
26:00 c'est envoyer un message à tous ceux qui le soutiennent
26:03 qui peut être mal interprété,
26:05 alors que ça regamme un peu chez les députés.
26:07 Le deuxième élément, je rejoins ce qui a été dit,
26:10 vous avez une mouche dans un bocal,
26:12 et le bocal est fermé, il y a de l'eau au fond,
26:15 si elle bouge pas, si elle vole pas, elle se noie.
26:18 Or, actuellement, sans majorité, vous pouvez pas réformer.
26:21 Mais vous pouvez pas rester en place,
26:23 parce que si vous restez en place,
26:25 tout le monde parie sur 2027.
26:27 Faut trouver un nouveau champion pour 2027,
26:29 sinon, vous n'êtes pas réélu.
26:31 Vous êtes condamné à faire de la communication.
26:34 Il faut faire de la communication,
26:36 sinon, vous rentrez dans les canards boiteux
26:38 et tout s'effondre.
26:39 Les 100 jours, les rencontres de Saint-Denis,
26:42 c'est probablement quelque chose de nouveau.
26:45 C'est probablement de la com, c'est inutile,
26:47 mais pour Emmanuel Macron, c'est nécessaire.
26:50 -On va faire le point sur l'info, puisqu'il va être 20h30.
26:53 On parlera, évidemment, des possibles successeurs,
26:56 du cas Attal, forcément,
26:58 puisque c'est quand même lui qui tient la corde, semble-t-il.
27:01 Ce soir, on essaiera de faire un bilan,
27:04 si elle en a, d'après vous, d'Elisabeth Borne.
27:06 20h30, d'abord, le point sur l'info.
27:09 ...
27:15 Bonsoir, Edouard Marguer. -Bonsoir, Bérangère.
27:18 Emmanuel Macron salue le travail exemplaire d'Elisabeth Borne.
27:22 Après avoir accepté sa démission,
27:24 elle va assurer la gestion des affaires courantes
27:27 jusqu'à la nomination du nouveau chef du gouvernement,
27:30 ajoute l'Elysée.
27:31 Les réactions sont nombreuses.
27:33 Après les 20 mois d'Elisabeth Borne à Matignon,
27:36 qui a été dénoncée par l'adoption de la réforme impopulaire
27:40 des retraites et de la loi controversée
27:42 sur l'immigration à droite,
27:44 par-delà les différences politiques,
27:46 la présidente de la région Île-de-France,
27:48 Valérie Pécresse, remercie Elisabeth Borne
27:51 d'avoir su incarner, dit-elle, avec dignité et courage,
27:54 le pouvoir au féminin.
27:55 Les oppositions à droite comme à gauche
27:58 dénoncent un bilan négatif d'Elisabeth Borne,
28:01 marqué par l'usage du 49.3, déclenché à 23 reprises.
28:04 En ce premier jour de froid,
28:06 le système d'hébergement d'urgence a été annoncé.
28:08 Le ministre du Logement annonce 120 millions d'euros,
28:11 une enveloppe qui permettra de répondre aux besoins urgents,
28:15 comme l'accueil des femmes ou des enfants à la rue.
28:18 Le froid est cru, toujours, dans le Pas-de-Calais et dans le Nord.
28:21 Les deux départements restent en vigilance orange,
28:24 selon le dernier bulletin de Météo France.
28:27 Le président américain travaille pour qu'Israël réduise nettement
28:31 sa présence à Gaza.
28:32 C'est ce que dit Joe Biden au début d'un quatrième mois de guerre
28:36 et le chef de la diplomatie américaine
28:38 entame une visite dans la région.
28:40 Antony Blinken est attendu à Tel Aviv.
28:42 Le chancelier allemand salue la mémoire
28:45 d'une légende du football.
28:46 Franz Beckenbauer est mort à l'âge de 78 ans.
28:49 "Il nous manquera", écrit Olaf Scholz,
28:52 champion du monde en tant que joueur en 1974
28:55 et sélectionneur en 1990.
28:56 Le Bavarois a aussi été le patron du Bayern Munich
28:59 et plus récemment, l'organisateur du Mondial en 2006 en Allemagne.
29:04 Un premier plébiscite pour les victoires de la musique.
29:07 Zao de Saint-Gazan, révélation de la chanson française,
29:10 arrive en tête des nominations.
29:12 Elle est citée dans cinq catégories.
29:14 La cérémonie des victoires est prévue le 9 février.
29:17 -France Info.
29:18 -20h, 21h, France Info,
29:22 les informés, Jean-François Aquilli, Bérangère Bond.
29:26 -En compagnie d'Alexandra Schwarzbrunn,
29:28 directrice adjointe de la rédaction de Libération,
29:32 Henri Vernet, rédacteur en chef adjoint au Parisien.
29:35 Patricia Alemany-Ergant, reporter et auteure du livre
29:38 "Au coeur du chaos", aux éditions Artaud et Benjamin Morel,
29:41 politologue, maître de conférence en droit public
29:44 à l'Université de Paris 2, Panthéon.
29:47 Jean-François, on va se pencher peut-être
29:49 sur le bilan d'Elisabeth Borne.
29:52 Il faut poser la question, peut-être,
29:55 est-ce qu'on en a un propre ?
29:56 On a beaucoup dit que c'est Emmanuel Macron
29:59 qui est comptable de ce qui se passe depuis 7 ans,
30:02 en particulier depuis son arrivée à elle.
30:04 Parmi les bilans et les réactions, ce soir,
30:07 on va écouter aussi Sébastien Chenu,
30:09 le député du Nord, vice-président du RN.
30:13 -La voilà aujourd'hui qui part,
30:15 laissant derrière elle, il faut bien le dire,
30:17 un bilan qui n'est pas glorieux.
30:19 Les fameux, rappelons-nous, les 100 jours
30:22 au cours desquels elle devait montrer
30:24 qu'elle était capable d'élargir sa majorité,
30:27 de redresser le pays, c'est raté.
30:29 Elle n'a jamais réussi à s'imposer comme chef de la majorité.
30:32 C'était peut-être pas le but, d'ailleurs.
30:34 C'était vraiment, politiquement, un encéphalogramme plat.
30:38 Mais surtout, ce sont les résultats.
30:40 Les comptes publics sont dégradés, le chômage remonte.
30:43 Sur l'écologie, elle en avait la responsabilité.
30:46 Qu'a-t-elle fait ?
30:47 -Voilà, qu'a-t-elle fait, Jean-François ?
30:49 Comment... Son bilan, à elle ?
30:53 -D'abord, elle donne un bilan chiffré.
30:55 Elle évoque le nombre de textes
30:58 qu'elle a fait passer à l'Assemblée nationale.
31:01 41 projets de loi et six paquets de mesures adoptés.
31:05 C'est sur le site de l'Assemblée, mais elle dit...
31:08 -Une soixantaine. -Une soixantaine.
31:10 Il y a surtout les deux emblèmes, nous les avons évoqués,
31:13 loi immigration et loi retraite.
31:16 Elle a affronté, au fond,
31:20 des motions de censure.
31:21 Elle a dû brandir à 23 reprises ce fameux 49-3,
31:25 le flague du malheur, puisque c'est ce qui lui est reproché
31:28 de façon, on va dire, assez frontale,
31:31 et par l'opposition, et surtout par une partie
31:34 de l'opinion publique.
31:35 C'est une sorte de...
31:37 de roc, si vous voulez, politique.
31:40 Elle a affronté toutes les tempêtes
31:43 au service d'Emmanuel Macron,
31:46 sans sourciller. Elle n'a jamais, au fond,
31:49 contesté les choix du président.
31:51 Elle aura été un parfait soldat,
31:54 jusqu'au bout, rempuissant sa mission
31:56 jusqu'à l'extrême.
31:57 Le bilan d'Elisabeth Borne,
31:59 c'est une Première ministre,
32:01 je qualifierais d'exemplaire,
32:03 du point de vue du président en exercice.
32:06 Bien entendu, ne vous méprenez pas sur ce que je vous dis,
32:09 mais son bilan, il est de son point de vue positif,
32:12 et je pense, c'est ce que vous évoquiez,
32:15 d'où cette forme d'amertume qu'elle exprime dans ce courrier.
32:18 Elle estime peut-être qu'elle a été sans doute maltraitée,
32:22 mal remerciée du fait des services rendus
32:25 pendant ces 20 mois, 20 mois de Matignon.
32:27 L'enfer de Matignon, vous savez.
32:29 -L'enfer de Matignon, il y a toute cette dureté,
32:32 mais ça touche à elle.
32:34 Qu'est-ce qu'il en restera, d'après vous,
32:36 Patricia Lémanière ?
32:38 -Moi, je pense que nous, journalistes,
32:40 on s'intéresse effectivement au devenir
32:43 et au travail des Premiers ministres,
32:45 mais dans la Ve République,
32:47 et plus encore depuis Nicolas Sarkozy,
32:49 François Hollande et Emmanuel Macron,
32:52 ça s'est renforcé, effectivement,
32:54 le Premier ministre est, on ne pourrait pas se le dire,
32:57 un chef de cabinet.
32:58 Il l'exécute, et on le voit très bien
33:01 dans les popularités, dans les études de popularité.
33:05 Elisabeth Borne n'est pas décriée comme l'est Emmanuel Macron.
33:09 Les Français comprennent très bien
33:11 qu'elle est là pour accomplir ce que lui demande
33:14 le président de la République.
33:15 Alors, ce qu'elle a fait, en plus,
33:18 c'est qu'effectivement, elle a quand même "tenu"
33:21 sa majorité jusqu'à la dernière loi,
33:25 où, là, effectivement, la majorité a éclaté,
33:27 pratiquement, la majorité de la...
33:30 Enfin, le parti le plus important,
33:32 le parti d'Emmanuel Macron,
33:33 la coalition gouvernementale, en quelque sorte, s'est déchirée.
33:37 -Mais, le texte est passé.
33:39 -Le texte est passé, elle a réussi à le faire passer.
33:42 -Qu'est-ce qu'on lui demandait ?
33:44 -Pour le président, il y a eu quand même
33:47 cette bagarre interne qui s'est étalée au grand jour,
33:50 et il n'en voulait pas.
33:51 -Oui, et si vous me permettez, pour être complet,
33:54 je me demande aussi, après tout,
33:56 quand vous regardez le profil
33:58 du 1er Premier ministre d'Emmanuel Macron,
34:00 Edouard Philippe, c'était pas du tout le même.
34:03 Edouard Philippe était plutôt indépendant dans sa façon...
34:06 -C'est pour ça qu'il s'est séparé.
34:08 -Oui, ça ne pouvait pas aller trop loin.
34:11 C'était quand même une personnalité qui avait sa vraie présence.
34:14 Regardez...
34:16 La Première ministre, Elisabeth Borne,
34:18 dans ses interventions,
34:20 elle était très formatée,
34:21 elle ne sortait pas des clous.
34:23 Edouard Philippe avait plus de latitude,
34:25 c'était une personnalité plus autonome.
34:28 C'est en ce sens qu'il concourt pour 2027.
34:30 La difficulté pour ce poste de matignon
34:33 voulu par Emmanuel Macron,
34:35 c'est, au fond, un homme ou une femme
34:38 qui seraient donc exactement dans les clous de l'Elysée,
34:42 et c'est un rôle de composition
34:44 pour certains qui est très difficile à assumer.
34:47 -Le message d'Emmanuel Macron annonce que la nomination
34:50 du nouveau Premier ministre interviendra demain matin
34:54 sur le... -On va bien dormir.
34:56 -Pardon ? -On va bien dormir.
34:58 -E. Borne va probablement mieux dormir, d'ailleurs.
35:01 Henri Vernet, vous lui attribuez quoi en termes de bilan ?
35:05 On a bien compris la dureté, le rôle impossible, mais...
35:08 -Oui, déjà, le bilan...
35:10 -Qu'est-ce qu'elle aura réussi à insuffler ?
35:12 -Sur le style.
35:13 On a beaucoup parlé du côté "comme", à outrance,
35:17 d'Emmanuel Macron, elle, c'était le contraire.
35:19 C'est quelqu'un qui n'était pas dans la "com",
35:22 pas du tout dans l'esbrouf.
35:24 Déjà, elle a eu cette espèce de sérieux,
35:26 elle était peut-être davantage à l'écoute...
35:29 C'est elle qui a renoué avec les partenaires sociaux,
35:32 avec les syndicats, après l'épisode extrêmement dur
35:35 de la réforme des retraites, après les mois et les mois
35:39 de manifestations et de contestations,
35:41 elle a quand même ramené les partenaires à sa table.
35:45 De ce côté-là, elle a su parler,
35:47 et c'est vrai que Patricia évoquait à quel point,
35:50 ce que je disais au début,
35:51 à quel point cette majorité, les "frondeurs",
35:54 c'est quand même leur attribuer un rôle un peu supérieur
35:57 à ce qu'ils ont assumé en réalité,
36:00 mais les "apprentis frondeurs" ou les "pseudo-frondeurs",
36:03 c'est vrai qu'ils ont quand même prospéré
36:06 parce qu'elle n'a pas su, à la fin,
36:08 réellement remplir un rôle de chef de la majorité
36:11 qu'elle n'a pas vraiment eu.
36:13 -Sinon, le bilan en tant que tel,
36:15 on a évoqué tout à l'heure Michel Rocart.
36:17 Il avait dit que, finalement,
36:19 il estimait qu'il avait un bilan, comme Premier ministre,
36:23 qui était quasiment un bilan de président.
36:25 C'est vrai qu'il s'est mis à énumérer
36:27 le nombre de lois qu'il a fait passer.
36:30 Il y avait sa touche,
36:31 il y avait une touche sociale-démocrate,
36:34 disons, qui n'était pas celle de son président.
36:37 Mais aujourd'hui, vous êtes Premier ministre,
36:39 vous pouvez pas avoir de bilan,
36:42 vous êtes un collaborateur, un exécutant.
36:44 La touche personnelle d'Elisabeth Borne,
36:46 déjà, c'était une dureté au mal,
36:48 quand même assez impressionnante,
36:50 parce que cette femme a encaissé en permanence
36:53 les désostilités de part et d'autre.
36:56 Elle a été là, elle a rempli son rôle,
36:58 elle a assumé.
36:59 Oui, il y a des lois qui sont passées,
37:01 il y a eu quelques compromis qui ont été faits
37:04 avec la gauche, avec les écologistes,
37:06 assez rare, mais il y en a eu.
37:08 Et puis, en effet, également, avec la droite,
37:11 il y a eu une loi contestée,
37:13 mais vous l'avez rappelé, cette loi immigration,
37:16 on peut en penser ce qu'on veut,
37:18 mais elle a été très largement votée,
37:20 même si elle s'est reniée.
37:22 Et juste un dernier point, ce qu'elle a pas réussi à faire,
37:25 c'est maintenir une personnalité,
37:28 elle était censée venir de la gauche,
37:30 et ça, ça n'est vraiment pas apparu
37:32 durant son passage à Matignon.
37:34 -Il y a des textes, des majorités ont été dégagées
37:37 sur le pouvoir d'achat, sur la loi de programmation militaire,
37:41 mais d'ailleurs, sur ce sujet,
37:43 la transition écologique était son sujet,
37:46 Alexandra, Charles Broad...
37:47 -On n'a pas vu grand-chose.
37:49 -Non, pas grand-chose.
37:51 Mais on ne peut pas s'empêcher de penser
37:53 qu'Emmanuel Macron savait très bien tout ce qui vient d'être dit,
37:57 son côté dur au mal, son côté petit soldat, etc.,
38:00 et qu'il l'a utilisé pour faire passer
38:02 les réformes les plus difficiles et les plus dures
38:06 avant de la jeter comme une malpropre.
38:10 Et je trouve que ce qui aurait eu de la gueule,
38:13 moi, plusieurs fois, je l'ai attendue d'elle,
38:15 c'est qu'elle démissionne, qu'elle dise "non".
38:18 -Au moment de la loi immigration ? -Par exemple.
38:21 Là, ça aurait eu de la gueule.
38:23 C'est contraire à mes valeurs.
38:24 Moi, je suis prête à... Je veux bien servir le chef de l'Etat,
38:28 mais là, c'est mes limites.
38:30 Et je pense que ça aurait eu beaucoup plus de gueule
38:33 que de se faire dégager comme elle se fait dégager.
38:36 -Quelles hypothèses pour demain matin à Matignon ?
38:39 -Au 20h41, Emmanuel Longlois.
38:41 -Elle a servi la France avec beaucoup de détermination,
38:44 de courage et d'abnégation.
38:46 On salue la présidente de l'Assemblée nationale,
38:48 Yael Brown-Pivré, après la démission d'Elisabeth Borne.
38:52 Dans un message aussitôt publié sur Xlex Twitter,
38:55 le chef de l'Etat, Emmanuel Macron,
38:57 lui a salué de tout coeur le travail exemplaire
39:00 mené par la chef du gouvernement sortante
39:02 au service de la nation.
39:04 Le nom de son successeur n'a pas encore été dévoilé.
39:08 Elisabeth Borne ne s'est pas imposée sur la forme,
39:11 elle a raté sur le fonds hérédique.
39:13 Quant à lui, le député Rassemblement national,
39:16 Sébastien Chenuch.
39:17 Plusieurs centaines de chauffeurs de VTC ont manifesté ce lundi
39:21 à Marseille, à Nantes et à Paris.
39:23 Ils protestent contre l'augmentation
39:25 du numerus clausus dans leur profession,
39:28 craignant une concurrence exacerbée.
39:30 Les chauffeurs réclament une limitation du nombre de VTC
39:33 pour ne pas nuire à leur développement commercial.
39:36 Philippe Cobert, visé par une enquête
39:38 pour atteinte sexuelle sur mineurs.
39:41 Une jeune comédienne a porté plainte
39:43 contre le metteur en scène il y a un an.
39:45 Elle dénonce des atteintes sexuelles
39:48 quand elle avait 16 ans et l'accuse d'avoir abusé
39:51 de son immaturité.
39:52 Philippe Cobert avait fait l'objet d'une plainte
39:55 pour viol en 2018, classée sans suite.
39:57 -France Info.
39:58 -20h, 21h,
40:00 les informés,
40:01 Jean-François Aquilli, Bérangère Bond,
40:04 et les journalistes.
40:06 -Avec Henri Vernet,
40:07 Alexandra Schwarzbrot,
40:09 Patricia Alémonia,
40:10 Benjamin Morel,
40:11 le politologue.
40:13 Demain matin, on devrait savoir
40:15 qui, pour Matignon,
40:16 a dit qu'Elisabeth Borne allait mieux dormir.
40:19 Gabriel Attal, ce n'est pas garanti
40:21 que la nuit soit excellente.
40:23 Pourquoi, dit-on, avec cette insistance-là,
40:26 qu'est-ce qu'on a comme infos
40:28 les uns les autres ?
40:29 -En réalité, il n'y a pas d'informations.
40:32 -Il n'y a pas d'annonce.
40:34 Il n'y a que des échanges avec des conseillers,
40:36 des rumeurs. Ce soir, la dernière chose qui tourne,
40:39 c'est... Il est prêté à Bruno Le Maire
40:42 et à Gérald Darmanin,
40:43 on va dire, une tentation, une tentative,
40:46 plutôt, de bloquer, de ralentir,
40:48 de bloquer cette arrivée de Gabriel Attal,
40:51 qui ne voit pas d'un bon oeil.
40:52 J'essaie d'éviter les conditionnels,
40:55 mais tout ça est en conditionnel.
40:57 Il y a toujours une part de vérité.
40:59 Il y a toujours une forme de négociation
41:01 entre les deux parties.
41:03 Le président de la République décide,
41:05 mais il écoute beaucoup de monde.
41:07 Souvenez-vous l'aventure
41:09 de Catherine Vautrin, quand il s'est agi
41:11 de nommer la première ministre de son 2e quinquennat,
41:15 qui était arrivée à Matignon avec ses valises.
41:18 -Qui constituait son gouvernement.
41:20 -Il a reparti,
41:21 il fit ça, parce qu'il y a eu un changement d'avis.
41:24 La nuit, je ne sais pas s'il va porter conseil,
41:27 mais c'est la nuit de tous les dangers
41:29 que va se passer celui ou celle qui va...
41:32 Plutôt celui, d'ailleurs, va s'installer demain à Matignon.
41:35 Sur Gabriel Attal, la difficulté, ça a été dit,
41:38 il est dynamique, il est jeune,
41:40 il ressemble un peu à une sorte d'arme anti...
41:43 Comment s'appelle-t-il ? -Bardella.
41:45 -Bardella, oui, pour les Européennes,
41:48 mais il est ton sur ton avec Emmanuel Macron.
41:51 Il est question de Julien Denormandie,
41:53 un excellent technicien, un garçon brillant,
41:56 mais qui n'a jamais été élu.
41:57 Il a vraiment roulé sa bosse,
41:59 il est un admirateur d'Emmanuel Macron,
42:02 mais pour Bruno Le Maire, ça va être compliqué
42:05 d'avoir son ancien directeur de campagne
42:08 pour la présidence de l'UMP,
42:09 qui était son petit bras droit d'il y a 10 ans.
42:12 Il y a toujours des considérations intimes,
42:15 des choses difficiles à accepter pour les uns et les autres
42:18 quand il voit arriver une nouvelle personnalité
42:21 au-dessus d'eux à Matignon.
42:23 La vie peut s'avérer complexe pour la suite.
42:26 -Bardella, qui a 28 ans,
42:28 Gabriel Attal est presque déjà vieux, 34.
42:30 Alexandra Schwarzbrot, Libération.
42:33 C'est presque un cadeau empoisonné,
42:35 si c'est effectivement lui qui se retrouve à Matignon.
42:38 -Gabriel Attal, ça va être dur.
42:40 Mais Gabriel Attal, c'est le mini-moi d'Emmanuel Macron,
42:44 comme on dit de temps en temps.
42:46 C'est vraiment...
42:47 -Il semble transformer en or tout ce qui touche.
42:50 Il a eu des postes difficiles, porte-parole du gouvernement,
42:54 ministre de l'Education.
42:55 -Il a explosé en arrivant au ministère de l'Education.
42:58 Tout à coup, ce ministère où aucun ministre avait l'air
43:02 de se faire des ennemis très vite,
43:04 lui, il a eu l'air de satisfaire beaucoup de gens,
43:07 et notamment, il plaît beaucoup à droite.
43:10 Lui qui vient de la gauche, bizarrement,
43:12 il plaît beaucoup à droite.
43:14 -Parce que la baïa, l'ordre...
43:16 -Le retour de l'autorité, l'uniforme, etc.
43:19 Ca, ça plaît beaucoup à droite.
43:21 C'est un argument qui est utilisé par Emmanuel Macron.
43:24 Si jamais c'est Gabriel Attal,
43:26 c'est quand même...
43:27 Ca fait peu de cas du ministère de l'Education,
43:30 qui est quand même un des grands chantiers,
43:33 une des grandes tragédies d'aujourd'hui,
43:35 avec l'hôpital, le ministère de l'Education.
43:38 Ca fait combien de temps ? -Cinq mois.
43:40 -Cinq mois, le bouger,
43:42 alors qu'il avait l'air d'arriver à faire des choses,
43:46 je trouve que ça enverrait un signal absolument dramatique
43:50 sur ce ministère.
43:51 -Henri Vernet ?
43:53 -Clairement, sur Attal,
43:54 on en revient à ce combat pour les Européennes.
43:57 C'est l'enjeu, aujourd'hui, qui est le plus important.
44:00 Avec un Emmanuel Macron en première ligne,
44:03 et d'avoir quelqu'un qui soit capable de punchline.
44:06 C'est aussi ça qui est apprécié chez Attal,
44:09 d'avoir un ministre qui mènerait un gouvernement
44:12 qui ne peut pas se permettre.
44:14 En 2019, il n'avait pas gagné les Européennes-Renaissance.
44:17 Ils étaient arrivés 2e. Le Rennes était déjà en tête.
44:21 -Courte tête, à l'époque. -Il faut réduire ça.
44:23 Je voudrais revenir sur ce que décrivait Jean-François.
44:26 C'est ce qu'on disait au début.
44:28 Bien sûr, il y a la brutalité d'Emmanuel Macron,
44:31 la manière dont il congédie de fait sa première ministre.
44:35 Mais ça, c'est un peu inhérent à la vie politique.
44:38 La vie politique, c'est un sport de combat.
44:40 C'est pas un monde de gentillesse.
44:43 En revanche, là, on voit bien ce président
44:46 qui pourrait donc changer d'avis,
44:48 disiez-vous, décriviez-vous,
44:50 selon les offensives et les contre-offensives
44:52 des uns et des autres.
44:54 Je maintiens que ce n'est pas l'image qu'il voudrait donner
44:57 d'un président qui, instruit par une équipe,
45:00 arrivait à bout de souffle, comme on l'a vu
45:03 avant la trêve des confiseurs, si je puis dire,
45:06 et donc qui voulait poser un acte d'autorité,
45:09 qui avait assez dit qu'il irait vite,
45:11 qui mettrait quelqu'un de nouveau en équipe,
45:14 on voit que nous, on s'intergiverse,
45:16 et donc ça fluctue.
45:18 -Gabrielle Attal, au sein de la majorité,
45:20 ce sera, si, encore une fois,
45:22 il y a des si et des si, mais c'est quand même
45:25 une hypothèse qui a l'air assez sérieuse,
45:27 c'est aussi une forme de plasticité idéologique ?
45:30 Est-ce qu'on peut dire ça comme ça ?
45:32 Il vient plutôt de la gauche,
45:34 mais ses positions sur l'éducation,
45:36 notamment, rassure à droite,
45:38 ça peut marcher dans l'équation politique
45:41 qui est presque insolvable ?
45:42 -Oui, je pense qu'Emmanuel Macron espère
45:45 que ça puisse marcher, mais je trouve que...
45:47 Je m'interroge beaucoup sur le timing,
45:50 parce que si Gabriel Attal a les qualités qu'on lui prête,
45:55 c'est-à-dire être capable de mener la lutte
45:57 contre Jordan Bardella,
45:59 s'il peut incarner cette reprise en main
46:01 qu'il a faite à l'éducation nationale,
46:04 avec, vous le disiez, la baïa, le costume,
46:06 un peu d'ordre, etc.,
46:08 qui sont ce que veut instiller Emmanuel Macron
46:11 dans cette partie du septennat, semble-t-il,
46:14 je trouve que c'est lui brûler les ailes un peu tôt.
46:17 On est très loin des Européennes, malgré tout.
46:20 La campagne n'a pas commencé.
46:21 On va encore reparler de cette loi sur l'immigration
46:25 qui vient du gouvernement Borne.
46:27 Dans le timing, je me dis que,
46:29 pourquoi, soit c'était avant Noël, soit c'est maintenant,
46:33 je ne comprends pas le timing,
46:34 à part cette fameuse annonce qui nous a prévues
46:37 pour janvier, qui peut accoucher d'une souris.
46:40 On a eu les 100 jours, tout ça.
46:42 Il nous a annoncé cette grande rencontre
46:44 avec les Français, cette rencontre politique,
46:47 qui peut accoucher d'une souris,
46:49 mais Gabriel Attal incarne cette rencontre avec les Français.
46:53 Le timing, pour moi, il arrive trop tôt,
46:55 si c'est lui. Il va se brûler les ailes.
46:57 -Une information sur ce Julie Marie Lecomte,
47:00 la chef du service politique de France Info.
47:03 Nous avons passé les 20h, les étapes du soir.
47:05 Si ça dure, s'il y a une nuit encore avant d'annoncer
47:08 la nomination du prochain Premier ministre,
47:11 c'est parce qu'il est question de le doter
47:14 d'un dispositif complet, je cite, pour l'accompagner,
47:17 des personnes solides et de qualité.
47:19 Ce ne sont pas les ministres,
47:21 c'est le cabinet autour du Premier ministre.
47:23 Il y aurait aussi, avant la nomination,
47:26 l'annonce du nom du futur locataire de Matignon,
47:29 le fait de lui constituer une équipe solide
47:31 qui arriverait en même temps.
47:33 -Les Premiers ministres sont des équipes solides ?
47:36 -Décryptage après le fil info.
47:38 -L'annonce du nom du nouveau Premier ministre
47:41 est attendue demain après la démission d'Elisabeth Borne
47:44 au terme de 20 mois de loyau service,
47:46 le chef du gouvernement quitte donc Matignon
47:49 sur Xlex Twitter.
47:51 Emmanuel Macron la remercie
47:53 pour son travail exemplaire au service de la nation.
47:56 Fin de citation.
47:57 Elisabeth Borne va rester à Matignon
47:59 quelques heures ou quelques jours
48:01 pour gérer les affaires courantes.
48:04 Une centaine d'agriculteurs ont manifesté ce matin
48:07 dans le Pas-de-Calais pour réclamer un curage des fleuves,
48:10 une mesure qui permettrait, selon eux,
48:12 de prévenir de nouvelles inondations catastrophiques
48:16 pour leurs exploitations comme celles qu'ils ont vécues
48:19 ces dernières semaines.
48:20 Le football est le tirage au sort de la Coupe de France.
48:24 Rennes et Marseille s'affronteront
48:26 pour le choc des 16e de finale, le 19, 20 ou 21 janvier.
48:29 Autre affiche entre clubs de l'élite.
48:32 Clermont sera opposé à Strasbourg.
48:34 Le PSG hérite, lui, de l'US,
48:36 en alliant club de National.
48:38 Et puis, c'est l'une des révélations
48:40 de la chanson française.
48:42 Zao de Sagazan arrive en tête des nominations
48:45 aux Victoires de la Musique le mois prochain.
48:47 La chanteuse âgée de 24 ans, originaire de Saint-Nazaire,
48:50 est citée dans cinq catégories.
48:52 La cérémonie est prévue le 9 février
48:54 dans le sillage de son premier album,
48:57 "La Symphonie des éclairs".
48:58 Le Zénith de Paris, qu'elle a prévu remplir en mars,
49:01 affiche déjà compliqué.
49:03 -France Info.
49:04 -20h, 21h, les informés.
49:08 Jean-François Aquilli, Bérangère-Bond.
49:11 -On parle du ou de la successeur,
49:13 peut-être du, hein, d'Elisabeth Borne,
49:15 à Matignon, avec Henri Vernet du Parisien,
49:18 Alexandre Achefard-Sbrode de Libération,
49:20 Benjamin Morel, le politologue,
49:22 et Patricia Alemonia, vos reportères.
49:25 Benjamin Morel, je me retourne vers vous,
49:27 parce que "dispositif complet et de qualité",
49:30 nous disent les infos de la chef du service politique
49:33 de France Info, Julie Marie Lecomte,
49:35 ça veut dire un double corset pour un Premier ministre
49:38 qui serait un peu jeune ?
49:40 -C'est ce qu'on nous disait en offre.
49:42 Avant, on avait des Premiers ministres
49:44 qui n'avaient pas de dispositif complet,
49:47 ce qui pouvait être problématique.
49:49 Le coeur du pouvoir, en France,
49:51 du point de vue de la légitimité, il est à l'Elysée,
49:54 mais du point de vue administratif, il est à Matignon.
49:57 Vous avez besoin d'un cabinet du Premier ministre.
50:00 La question, c'est quel est le degré d'autonomie ?
50:03 Edouard Philippe, par rapport à ses successeurs,
50:06 impose au moins son IRCAB, Ribadou Dumas.
50:08 Et donc, ce faisant, il gère malgré tout la maison, Matignon.
50:12 Quand vous n'imposez pas votre cabinet,
50:14 quand on prépare la liste... -M. Macron n'a plus jamais
50:17 laissé faire. -Exactement.
50:18 Lorsqu'on prépare la liste des membres du cabinet
50:21 avant d'annoncer le ministre,
50:23 l'autonomie organisationnelle politique du Premier ministre
50:27 est réduite à peau de chagrin,
50:29 et il est là pour faire la communication
50:31 d'une politique choisie par son cabinet.
50:33 Là, on voit que l'idée qu'Emmanuel Macron,
50:36 entre guillemets, choisirait quelqu'un
50:38 qui pourrait mener une politique autonome,
50:41 ce communiqué ne laisse pas entendre
50:43 qu'on continue à avoir une très forte centralisation
50:46 du pouvoir à l'Elysée, envisagée par Emmanuel Macron,
50:49 et qu'il n'a pas du tout l'intention de lâcher la main.
50:52 -Est-ce que ça peut...
50:54 Quel bénéfice peut y avoir, quand même, Henri Vernet,
50:57 à tout ça, rassurer la majorité ?
50:59 -Oui, rassurer la majorité.
51:01 Ce remaniement, c'est largement sa vocation.
51:03 Les Français, on l'a assez dit, ils s'en fichent un peu.
51:06 C'est pas leur première préoccupation.
51:09 Ca les intéresse, bien évidemment, de savoir qui est Amatignon.
51:12 Ca fait toujours un peu d'image.
51:14 Les noms qu'on a cités, les alternatives à Tal ou à d'autres,
51:17 sont inconnus. De Normandie,
51:19 personne ne sait qui c'est dans les chaumières.
51:21 -Zagrid Hulter, peut-être. -Oui.
51:23 -Puisqu'il a été leur ministre. -C'est pas péjoratif.
51:27 -Non, j'entends bien.
51:28 -Donc, oui, l'idée, en revanche, c'est vrai que cette majorité,
51:32 elle a besoin d'être réanimée, au sens propre du terme.
51:35 -Avec un Premier ministre qui serait corseté comme ça,
51:38 avec ce dispositif complet de qualité.
51:40 -Est-ce que là, on parle vraiment du chef de cabine,
51:43 du directeur de cabinet, des membres du cabinet ?
51:46 Est-ce qu'on parle plus largement de l'organisation de Matignon ?
51:50 On a vu ces dernières années, la géographie, en quelque sorte,
51:53 de Matignon, des ministères, a changé à plusieurs reprises.
51:57 L'étendue des départements, est-ce que vous mettez l'écologie avec ?
52:00 La réforme de l'Etat ? Est-ce que c'est pas un peu ça aussi
52:04 dont il est question ? Est-ce que c'est pas déjà évoqué
52:07 par le ministre ? Parce qu'une fois que le Premier ministre
52:10 ou la Première ministre sera nommée, il faudra laisser
52:13 un temps de décence avant de nommer le reste du gouvernement
52:16 pour que le Premier ministre ait l'air d'y mettre sa patte
52:19 et que tout soit pas concocté d'avance à l'Elysée.
52:22 Il faut savoir un peu tout ça. Mais c'est vrai que, de toute façon,
52:26 la personnalité qui sera à Matignon sera là, oui,
52:29 pour rassurer la majorité, pour la réanimer,
52:31 lui redonner du souffle, mais évidemment,
52:34 pour exécuter la politique d'un président
52:36 qui n'a plus beaucoup de marge de manœuvre,
52:39 comme ça a été dit, c'est un canard boiteux,
52:41 enfin, il le sera d'autant plus si jamais il le perdait
52:45 massivement les Européennes, parce qu'il ne peut pas se représenter.
52:48 Il l'a dit lui-même, "Funeste connerie", a dit Macron
52:51 en parlant de l'interdiction de se représenter
52:54 à un 3e mandat, il a dit lors des rencontres de Saint-Denis.
52:58 -Raphaël Guxman, le tête de liste du PS aux Européennes,
53:01 disait ce matin en quête de vérité,
53:03 "Le nouveau Premier ministre sera Macron,
53:06 "ce sera Macron, etc."
53:07 La tâche de ce nouveau Premier ministre,
53:09 ce sera le mot de la fin, elle ne va pas être simple.
53:12 -Non, il y a des embûches partout,
53:14 surtout si c'est Gabriel Attal,
53:16 parce que là, les couteaux vont être tirés,
53:19 et surtout, je trouve que la méthode, là, ça continue,
53:22 on lâche maintenant l'info d'un cabinet resserré.
53:28 Enfin, toute cette façon dont ce remaniement est fait
53:31 est quand même assez lunaire.
53:33 On a l'impression que c'est un peu aux doigts mouillés,
53:36 on balance des noms pour savoir comment on réagit,
53:39 puis un autre, et puis finalement...
53:41 On a l'impression d'une espèce d'improvisation
53:44 et de quelque chose qui n'est pas maîtrisé.
53:47 -Bon, les unes, demain ?
53:49 -Oui, absolument, la une de libération demain.
53:51 -Nous, on a repoussé le bouclage pour essayer,
53:54 au cas où il y ait une nomination,
53:56 donc ils doivent être en train d'essayer
53:58 de trouver une une, mes camarades.
54:00 -Henri Vernet...
54:02 -Il y a deux heures, on partait sur un tal,
54:04 et maintenant, le remaniement, bien évidemment,
54:07 mais la teneur exacte de la une...
54:09 -Vous n'aurez pas l'une et l'autre,
54:11 le nom du futur Premier ministre à la une ?
54:13 -Peut-être qu'il n'en aura.
54:15 -20h57, pas encore.
54:16 Bon, merci aussi à Benjamin Morel, à Patricia Alemonia,
54:20 je rappelle le livre "Au coeur du chaos",
54:23 aux éditions Artaud.
54:24 Demain, je pense qu'il sera encore question du remaniement
54:27 dans les informés à 9h,
54:29 avec Salia, Braclia et Renaud Delis.
54:31 On y reviendra à 20h. Bonne soirée.
54:33 [Musique]

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