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Avec Manuel Valls, ministre des Outre-mer

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##L_INVITE_POLITIQUE-2025-02-04##

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Transcription
00:00Soudradio, l'invité politique, Jean-Jacques Bourdin.
00:08Notre invité, Manuel Valls, ministre des Outre-mer, numéro 3 du gouvernement ancien. Premier ministre, bonjour.
00:13Bonjour, Jean-Jacques Bourdin.
00:15Merci d'être avec nous, Manuel Valls. Budget général, budget de la Sécurité sociale.
00:19On parlera évidemment des Outre-mer tout à l'heure. Budget général, budget de la Sécurité sociale, double 49-3, adoption sans vote.
00:26Motion de censure aussitôt déposée par LFI sur chacun des deux textes.
00:31Examen demain. Le PS ne s'y associe pas. Le RN hésite.
00:36Le gouvernement Bayrou ne tombera pas.
00:39Sans budget, la France était en danger, dit François Bayrou.
00:42Avec un budget, n'est-elle pas toujours en danger ?
00:45La ligne de crête est évidemment difficile, vu le niveau de déficit et de dette.
00:51Le projet de loi de finances qui va donc probablement être adopté, soyons prudents, jusqu'au bout, réduit progressivement ce déficit.
00:59Mais nous sommes sur une trajectoire qui sera évidemment longue, difficile et qui nécessite des efforts.
01:06Mais moi, je constate que, je l'espère, l'esprit de responsabilité s'impose.
01:12Parce que la France a besoin d'un budget.
01:15Regardez, le seul fait que la commission mixte paritaire, l'Assemblée, le Sénat ensemble, ait adopté le budget,
01:23a réduit la différence de taux d'intérêt entre l'Allemagne et la France.
01:29Donc ça veut bien dire que sur les marchés internationaux, on a besoin que la France ait un budget.
01:34Et surtout, les Français, et les Français ultramarins, pardon de le rappeler, ont besoin d'une loi de finances qui les soutienne.
01:41— Le budget ne résout pas les problèmes économiques rencontrés par la France, Manuel Valls.
01:46— Non, mais l'absence du budget créerait les conditions, à mon avis, non seulement d'une crise politique, mais d'une crise financière.
01:54Donc il vaut mieux un budget sur la base d'un accord et d'un esprit de responsabilité, en l'occurrence des socialistes dont je me félicite.
02:04— Des socialistes. Amère défaite pour Jean-Luc Mélenchon ?
02:08— Vous savez, moi, je suis au gouvernement. Il m'est difficile désormais de commenter l'attitude des uns et des autres.
02:14Je vais vous dire les choses autrement. Il est normal que les forces politiques, en raison de leur positionnement – c'est le cas du PS –
02:21ne puissent pas voter un budget qui n'est pas le leur. Ils ont cependant participé à une négociation.
02:27Ils ont obtenu l'ouverture du débat sur les retraites, le fait qu'on ne supprime pas 4 000 postes dans l'éducation nationale pour ne prendre que ces exemples.
02:36Mais ils ne votent pas la motion de censure au nom de l'esprit de responsabilité et du fait qu'après ce que nous connaissons depuis la dissolution,
02:45le pays a besoin de stabilité pour toutes les raisons que nous avons dites. C'est une situation... Jean-Jacques Bourdin, vous l'avez souvent commentée.
02:53Vous l'avez commentée tous les matins, sans aucun doute, sur cette antenne. Nous n'avons pas connu ce type de situation d'instabilité politique
03:01depuis les débuts de la Ve République. Donc il faut donner de la stabilité au pays. C'est nécessaire, je crois, pour le moral général des Français,
03:12pour des catégories qui attendent des soutiens et des aides. Je pense aux agriculteurs. Je pense à Mayotte. Je pense à la Nouvelle-Calédonie, dont je m'occupe.
03:20Et il faut de la stabilité dans un moment de convulsion pour le monde, avec les conséquences de la victoire de Trump, avec ce qui se passe en Ukraine,
03:32avec ce qui se passe au Proche et au Moyen-Orient. On a besoin que la France, qui est un grand pays, ait les moyens de cette stabilité.
03:38— Alors, j'allais en parler justement. Effectivement, en France, on discute d'un budget. Le budget sera probablement voté. Pendant ce temps-là,
03:45Donald Trump a décarré la guerre commerciale. Alors il a un peu mis dos dans son vin avec le Mexique et le Canada, puisqu'il y a suspension de ses taxes douanières.
03:58Avec la Chine, ça va discuter. Quelle devrait être la réplique européenne si Trump tient parole et applique des droits de douane sur tous les produits européens ?
04:10— Nous restons le premier espace commercial du monde. Je parle évidemment de l'Europe, d'une puissance économique, industrielle, agricole,
04:18malgré tout les analyses sur le déclin de l'Europe, etc. Mais c'est une puissance commerciale incontestable. Et donc il devrait y avoir évidemment une réponse.
04:27Attendons ce que propose Donald Trump. On voit qu'il peut changer en plus d'avis. Mais il faudra évidemment une réplique. D'ailleurs, regardez les autres pays
04:38où il négocie ou réplique. La Chine réplique. Il y a des négociations entre les États-Unis, le Canada et le Mexique, mais qui participent du même
04:46espace commercial avec les États-Unis. Donc il faudra évidemment une réplique. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, l'a dit hier.
04:54Et les chefs d'État et de gouvernement étaient réunis. Mais d'une certaine manière, je rencontrais il n'y a pas si longtemps Enrico Letta, l'ancien président
05:03du Conseil italien et qui a participé au rapport Draghi, qui donne des indications essentielles pour l'Europe. C'est-à-dire que nous devons rattraper
05:10le retard en matière d'investissement sur la recherche, l'innovation, l'université, l'intelligence artificielle que l'Europe a pris ces 20 dernières années
05:18par rapport aux États-Unis. Et il me disait, je crois juste, que l'élection de Trump nous oblige à réagir. Nous ne devons pas être uniquement
05:27dans le commentaire sur ce qu'est en train de faire Trump ou Musk, sur ce qu'ils sont en train de faire. Mais nous-mêmes, investir dans l'avenir, nous protéger davantage,
05:37avoir une défense, notre propre défense, notre capacité de défense, même si nous sommes dans l'Alliance atlantique.
05:45— Faudra un jour que les Européens achètent du matériel européen, du matériel militaire européen. 80% du matériel militaire acheté par l'Europe est acheté
05:53à l'extérieur de l'Europe. — Parce que c'est le fruit de l'Alliance atlantique. Mais regardez, un pays comme le Danemark, un des pays les plus ancrés
06:01dans l'Alliance atlantique depuis toujours, avec ce qui se passe, les menaces sur le Grande Land, est obligé de reviser sa stratégie.
06:09Au fond, entre ce qui s'est passé en 2022, c'est-à-dire l'invasion de l'Ukraine par la Russie, ce qui s'est passé le 7 octobre avec l'attaque terrible
06:20du Hamas en Israël, l'élection de Trump, tout ça est en train de bouleverser le monde. Et donc ça nous oblige, nous, Européens et Français,
06:29à définir notre propre stratégie. Et s'il y a peut-être quelque chose qu'il faut copier de Donald Trump, si vous me permettez, c'est la défense de nos propres
06:37intérêts stratégiques. C'est vrai sur le plan économique. C'est vrai sur le plan commercial. Et c'est vrai aussi sur le plan militaire de la défense.
06:43L'Europe et la France doivent défendre leurs intérêts stratégiques dans un monde aujourd'hui très instable.
06:49— Alors avant de partir pour Mayotte, vous en revenez. Et vous êtes rentré samedi. Un mot quand même, quelques mots sur la guerre Ukraine-Russie,
06:56avec les dernières propositions de Donald Trump, qui dévoile son plan par l'intermédiaire de son envoyé spécial, un cessez-le-feu, des élections présidentielles
07:06et des législatives en Ukraine, et ensuite des négociations. Il tord la main... Il veut tordre la main à Zelensky.
07:13— M. Bourdin, là, vous faites commenter tous les sujets. Certes, je suis ministre d'État, numéro 3 du gouvernement.
07:20— Oui. Et vous vous intéressez beaucoup à l'Ukraine. — Oui. Je m'intéresse évidemment à tous ces sujets, même si je suis évidemment concentré
07:28sur les Outre-mer. Mais ça veut dire qu'il y a une négociation. Ça veut dire qu'on n'est plus dans l'idée qu'on fait la paix en 24 heures,
07:35comme l'avait annoncé l'actuel président américain. Donc ça veut dire qu'il y a la voix, il y a un dialogue, et qu'il y a peut-être une volonté aussi,
07:44dans cette administration américaine, de ne pas faire confiance à Vladimir Poutine et de soutenir l'Ukraine.
07:50En tout cas, je reviens à ce que je disais tout à l'heure. Cela veut dire que plus que jamais, l'Europe doit participer d'abord
07:55à cette discussion et doit soutenir l'Ukraine, qui est en première ligne, pour défendre nos valeurs.
08:00— Vous êtes rentré de Mayotte samedi, après une nouvelle visite de 3 jours, Manuel Valls. Le bilan humain du cyclone Chido.
08:07Est-il définitif 39 morts ?
08:09— Il est de 40 morts. — 40 morts.
08:12— Précision. 125 blessés graves et près de 5 000 blessés graves. Oui. Alors il peut y avoir peut-être des disparus dont on ne connaît pas l'identité,
08:22notamment parmi les migrations irrégulières. Mais rappelez-vous qu'au début du désastre du cyclone Chido, on avait même parlé
08:33de 30 000, 40 000, 50 000 morts. — Oui, j'entendais ça.
08:36— L'État, j'ai encore dit hier soir au Sénat, puisque nous sommes en train de discuter du projet de loi d'urgence sur Mayotte,
08:43l'État n'a rien à cacher. Parlons de rentrer ce matin dans cet État. Par exemple, la mer n'a rejeté aucun corps.
08:51On n'a pas découvert de charnier. Donc je reste prudent. Il y a peut-être quelques disparus. Mais évidemment, on est sur...
08:59Heureusement, même si ce sont des morts de trop, nous en sommes à ce type de chiffre.
09:04— L'eau, l'électricité, l'approvisionnement, tout est rétabli ?
09:07— Non. L'électricité est rétablie à 100 %, des clients alimentés. Donc on est revenu avant Chido. Il peut y avoir des clients qui n'étaient pas
09:17à ce moment-là alimentés. Sur l'eau, elle arrive évidemment pratiquement dans tous les foyers. Mais il y avait beaucoup de foyers qui
09:25n'étaient pas alimentés. Il y a toujours des problèmes de production et de distribution. Et donc là, dans le plan de reconstruction,
09:33de refondation de Mayotte, il faudra évidemment changer totalement cet aspect. C'est sans doute... Mayotte a connu en 2023
09:41une crise très grave de l'eau. Il peut y avoir une crise de la sécheresse. C'est toujours possible. Donc il faut anticiper ces mouvements.
09:48La nourriture arrive bien évidemment. Nous sommes en train sur place d'enlever les déchets ménagers, c'est-à-dire 6 000 tonnes.
09:57Et ça devrait être réglé d'ici la fin du mois de février avec un effort vraiment de tous les services publics et privés sur place.
10:04Les dispensaires, c'est un de mes engagements, sont en train d'ouvrir un peu partout pour soulager l'hôpital. Et puis enfin, la rentrée scolaire a eu lieu
10:13dans des conditions très difficiles, parce qu'on a à peu près 20% des écoles et des classes qui ont été détruites. Mais la rentrée scolaire a eu lieu.
10:19Mais là aussi... — Même si certaines écoles abritent des migrants encore. — Depuis hier matin, non. Le dernier collège, le collège de Kouaoué,
10:29a été évacué avec 300 migrants. Mais il y a encore... Il y a moins de classes, il y a moins d'écoles. Il y a des élèves qui vont en classe le matin et pas l'après-midi.
10:40Donc le projet éducatif... Il n'y a pas suffisamment de cantines scolaires, de repas. Donc c'est tout le projet éducatif, au fond, c'est tout le projet
10:47pour Mayotte que je présenterai avec une deuxième loi au mois de mars ou au mois d'avril, qui sera une loi-programme Mayotte debout pour reprendre...
10:56— Mars-avril. — Mars-avril. Dès qu'elle sera prête, qui traitera des questions d'éducation, d'urbanisme, de développement économique et agricole,
11:04de reconstitution de la forêt, parce qu'elle a été à 70% détruite, évidemment, d'immigration et de sécurité. Donc sur tous ces sujets, au fond, vous savez,
11:13ce territoire que je connais bien, que je connaissais bien avant, qui est terriblement français... Il y a une passion des Mahorais pour la France.
11:20Il y a une forme de distance, un retard qui s'est créé dans le développement. Et nous devons être à la hauteur de l'attente de nos compatriotes Mahorais.
11:28— Alors la reconstruction, le temps et le coût. Le temps. — Alors il y a une mission interinspection qui est en train d'évaluer le coût.
11:38On est... Le coût de la... Non pas de la reconstruction, des destructions forêts, filières économiques et agricoles, bâtiments publics, on est autour de 3,5 milliards.
11:50Je rappelle que la Calédonie, après les émeutes, donc c'était pas un événement naturel mais humain, le coût est d'un peu plus de 2 milliards à part égale pour l'économie et pour les bâtiments publics.
12:04Donc on a déjà débloqué beaucoup de fonds. On est autour d'un demi-milliard, déjà, de dépenses d'urgence. Et la loi programme va sur...
12:15C'est très difficile d'avoir du temps parce que ça dépend des choses. La forêt et l'agriculture, c'est évidemment plus long. Les bâtiments publics, une partie peut être construite cette année.
12:25Donc allez, entre... Sur 2 à 5 ans, je pense qu'on est capable de... Non seulement de reconstruire Mayotte mais de la refonder et de lui donner un projet qui passe aussi par une réflexion plus large sur l'idée que la France doit se faire sur la place de Mayotte dans l'océan Indien, dans son environnement.
12:43Le ministre de la Défense a annoncé la volonté du gouvernement de faire de Mayotte aussi un élément important de notre défense dans cet espace.
12:51Voilà. Donc je pense qu'on est en train de réfléchir aussi avec les élus. — Une base militaire ?
12:56— Une présence militaire. Alors c'est déjà le cas. C'est déjà le cas dans la reconstruction. Mais d'une manière ou d'une autre, oui, il faut une présence plus forte de la France dans ce canal du Mozambique.
13:08Il y a des enjeux considérables. C'est vrai pour Mayotte, La Réunion et tous les territoires ultramarins. Il faut qu'ils prennent une place plus importante dans les espaces régionaux, dans le Pacifique, dans l'Atlantique, dans l'océan Indien.
13:20Eh bien l'atoll ne sera pas en vente libre, ça, évidemment. Les bateaux comoriens continuent à arriver. J'ai lu les dernières déclarations, qui vous a répondu d'ailleurs, du président comorien qui revendique toujours Mayotte,
13:33qui affirme qu'il refusera d'accueillir des clandestins expulsés par la France depuis Mayotte. Qu'est-ce que vous lui répondez ce matin ?
13:42— Je pense qu'il faut un rapport de force avec les Comores. — À la Trump, en quelque sorte, quoi. Ben non, je dis ça comme ça.
13:51— C'est l'invité président de la République qui a posé la question. — Oui, mais quel rapport de force ?
13:55— Parce que Mayotte... Pardon. Les Comores bénéficient d'une aide de la France à travers l'AFD, l'Association française de développement.
14:04— Est-ce qu'il faut suspendre cette aide ? — En tout cas de cause, il faut que le langage soit très clair vis-à-vis du président.
14:11Moi, je rentre pas dans ce débat. C'est vraiment de la responsabilité du président de la République et du ministre des Affaires.
14:17— Vous êtes favorable à la suspension de cette aide ? — Je suis favorable à un langage très clair, très net et rigoureux vis-à-vis des Comores.
14:25Ça ne peut plus continuer, parce qu'on va peut-être parler d'immigration. Mais oui, c'est vrai qu'on renvoyait jusqu'à il y a peu 25 000 immigrés illégaux.
14:36C'est à peu près le chiffre de ces 25 000, 30 000 qui arrivent tous les ans ou qui repartent ensuite. Donc ça veut bien dire que sur ce sujet-là,
14:44il faut que nous, on ait une politique de détection. Les radars ont été restaurés. Des moyens supplémentaires ont été donnés aux forces de sécurité
14:51pour procéder à la détection et ensuite à ces expulsions. Il faut détruire. Il faut en finir avec ces quoiça quoiça, ces usines.
15:01Il y en a aussi, d'ailleurs, à Mayotte, qui fabriquent illégalement ces bateaux qui mettent en danger les personnes, parce que c'est de la traite d'êtres humains.
15:08Donc là-dessus, il faut être extrêmement clair. Mais ça ne peut marcher, en effet, Jean-Jacques Bourdin, que s'il y a un rapport de force très net vis-à-vis des Comores.
15:17Voilà. Donc il faut nous protéger. Il faut expulser. — Et éventuellement suspendre l'aide apportée aux Comores.
15:24— Eh ben dans un rapport de force, il y a une palette d'éléments qu'on peut parfaitement utiliser. — Bon. J'ai bien compris.
15:30Le droit du sol, dites-moi. Le droit du sol, Manuel Valls. Il y a une PPL, une proposition de loi LR, je dis, qui arrive.
15:39— Alors deux parents sur le sol et présence régulière depuis un an pour obtenir la nationalité. C'est ça ?
15:46— C'est une restriction du droit du sol. Il y en avait déjà une. — Exact. En 2018 ?
15:51— En 2018, Gérard Collomb devait être ministre de l'Intérieur. Et ça l'avait été porté par Dani Mohamed Soali, qui était sénateur maorais
16:00et qui est aujourd'hui membre du gouvernement. Il a en charge les relations avec les pays, notamment en voie de développement.
16:09Et il connaît bien évidemment ces dossiers. Donc là, il s'agirait d'aller un peu plus loin. Le gouvernement, il est favorable.
16:17La présidente de l'Assemblée nationale... — Donc pour obtenir... Pour résumer, pour que les auditeurs comprennent bien...
16:21— Pour obtenir la nationalité française, un enfant qui naît sur le sol français à Mayotte doit avoir deux parents présents sur le sol régulièrement.
16:31Présents régulièrement sur le sol français. — Depuis un an et non depuis un an.
16:34— Et depuis un an. — Avant, c'était 3 mois et un seul parent. Là, c'est 12 mois et 2 parents.
16:38Alors il y a un débat juridique, parce qu'au fond, il ne s'agit pas d'une remise en cause du droit du sol.
16:43Il s'agit d'une restriction du droit du sol. Donc il y a un débat juridique.
16:48Mais que ce soit Bruno Retailleau, Gérald Darmanin, le garde des Sceaux, le ministre de l'Intérieur du garde des Sceaux,
16:53et le ministre des Outre-mer que je suis, nous y sommes favorables.
16:58— Est-ce que ce qui est vrai à Mayotte pourrait être vrai sur les autres territoires français ?
17:04Je parle de la France métropolitaine ou d'autres départements au territoire d'Outre-mer ?
17:10— D'abord, pour modifier le droit du sol partout en France, il faut une réforme constitutionnelle.
17:15Je ne vous fais pas un dessin, ça me semble difficile.
17:19Et par ailleurs, moi, je ne suis pas favorable à la mise en cause du droit du sol sur le territoire.
17:24— Vous n'êtes pas favorable à la restriction du droit du sol en France métropolitaine ?
17:28— Ça, c'est autre chose. On peut toujours, sur un certain nombre de sujets, avoir le débat.
17:33Mais la mise en cause du droit du sol, je ne suis pas d'accord.
17:36Et reconnaissons très honnêtement que la situation que vivent les Maorais, que vit Mayotte,
17:41et toute autre nature, c'est un territoire... Je ne veux pas me fâcher avec l'INSEE une nouvelle fois.
17:46Mais entre 350 000 et 500 000 habitants, il n'y a pas un maire qui me dit que les chiffres de l'INSEE
17:51sont justes dans sa commune, qu'ils sont 20-30% plus importants.
17:55Ce qui pose d'ailleurs un problème, parce que du coup, l'aide, les dotations pour les communes
18:01ou le Conseil départemental, bref, pour Mayotte, ne sont pas à la hauteur du nombre d'habitants
18:05et des investissements qui sont faits.
18:08— Dans le texte que vous présenterez en mars-avril, il y aura la restriction,
18:11cette nouvelle restriction du droit du sol, on est bien d'accord.
18:14— Si elle est adoptée par la proposition de loi et qu'elle suit son cours au Sénat, ça ne sera pas utile.
18:18Mais il y aura d'autres dispositifs, bien évidemment, mais qu'on est en train d'étudier.
18:22— Qui vont restreindre quoi ? Restreindre le droit du sol ?
18:25— Non, qui peuvent d'ailleurs nous permettre de mieux lutter contre...
18:29— L'immigration irrégulière.
18:31— Oui. Par exemple, il y a la question des faux tests de paternité sur place.
18:37Donc on peut donner un certain nombre de moyens supplémentaires.
18:39Mais je reviendrai sur votre antenne quand tout cela sera prêt.
18:42— Bon, bon, bon, bon.
18:44— Mais c'est... Je dis un mot supplémentaire, parce que je pense que beaucoup de nos compatriotes
18:48et de vos auditeurs ont découvert peut-être la place de Mayotte sur une carte de géographie.
18:54Ce territoire mérite tout notre soutien. Et c'est pour ça que moi, je suis...
18:58Je réponds évidemment avec beaucoup de plaisir à vos questions sur d'autres sujets.
19:01Je suis très engagé pour Mayotte, pour la Nouvelle-Calédonie.
19:05Nous commençons les discussions cette semaine.
19:07Et puis évidemment contre la vie chère dans tous les Outre-mer,
19:11parce qu'il y a ce sentiment profond d'inégalité qui touche nos compatriotes ultramarins.
19:16— Dites-moi. J'ai vu aussi une autre proposition de loi.
19:19Vous allez me dire ce que vous en pensez. Je vais revenir sur la Nouvelle-Calédonie.
19:22Un étranger en situation régulière en France devra attendre 2 ans
19:25avant de toucher allocation familiale à PL. Vous avez vu ça ?
19:28— Non, j'ai pas vu. Mais c'était une proposition de loi d'LR. J'imagine.
19:31— Oui. Proposition de loi LR.
19:33— On l'examinera. Et le gouvernement tranchera. Je n'ai pas en charge ces dossiers.
19:38— Bon. Manuel Valls...
19:40— Manuel Valls, ce que vous avez en face, il est solidaire du gouvernement.
19:44— Manuel Valls a été ministre de l'Intérieur, premier ministre.
19:46— Il connaît bien ses sujets. — Donc vous connaissez bien ses sujets.
19:48Je voudrais le rappeler, quand même.
19:50— Sur ses sujets, moi, il faut les traiter. — Oui.
19:53— Ne pas traiter des questions d'immigration n'aurait aucun sens.
19:56Mais par exemple, pour Mayotte, on voit bien qu'il n'y a pas une mesure seule qui règle le problème.
20:00Il n'y a pas de mesure magique. C'est une mesure d'ensemble.
20:03Et pour l'immigration, il y a quand même...
20:05Sur ces 500 000 ou 350 000 habitants que nous évoquions, il y a 100 000 étrangers au moins.
20:09Bon. Non, pardon. La moitié de la population est étrangère.
20:13Et sur la moitié de la population... — Oui. 50%.
20:15— 50%. Et une part de cette population est irrégulière.
20:19— Irrégulière.
20:20— Donc on voit bien qu'on est dans une situation exceptionnelle
20:22qui nous oblige à un rapport de force avec les comores,
20:26à agir pour empêcher l'immigration irrégulière d'arriver à Mayotte,
20:30à expulser entre 25 000 et 40 000 personnes par an,
20:34et à une politique de reconstruction économique et sociale de ces territoires-là.
20:38C'est une politique d'ensemble.
20:40— À Nouvelle-Calédonie, le dialogue...
20:42Où en est le dialogue entre le FLNKS, les indépendantistes, et les loyalistes ?
20:47Est-ce qu'on se dirige vers une fédération ?
20:49C'est ce que demandent les loyalistes.
20:53— Les loyalistes, les non-indépendantistes...
20:56— Les non-indépendantistes.
20:58— ...souhaitent qu'on donne plus de pouvoir aux provinces.
21:02— Une sorte de fédération ?
21:05— La Nouvelle-Calédonie, c'est 230 000, 250 000 habitants.
21:09— Oui.
21:10— Mais c'est pas ce qu'ils demandent. On va pas faire deux pays, deux États.
21:14Nous commençons les discussions, aujourd'hui même d'ailleurs, ce matin,
21:18avec les loyalistes.
21:19Et je verrai pendant toute cette semaine, sous la forme de bilatéral,
21:22nous allons dialoguer l'ensemble des interlocuteurs.
21:25Je voudrais dire deux choses.
21:27D'abord, la situation économique, elle est extrêmement inquiétante.
21:31Vous avez pratiquement 15 à 20 % du PIB qui a été détruit.
21:35Vous avez 27 000 chômeurs.
21:38Une situation très inquiétante. Il n'y a plus d'investissement.
21:41Donc il faut reconstruire, là aussi, avec des réformes économiques,
21:44la Nouvelle-Calédonie, que je connais bien aussi et que j'aime tout particulièrement.
21:47Puis c'est toute une histoire, celle de Michel Rocard et de Lionel Jospin,
21:50à laquelle, évidemment, j'ai participé.
21:53L'État a engagé 600 millions depuis le mois de juillet pour aider la Nouvelle-Calédonie.
21:58Il y a une garantie d'État d'un milliard pour un prêt de l'Agence française pour le développement.
22:02Dans la loi de finances, il y a 200 millions supplémentaires
22:05en subventions pour la reconstruction des écoles et des bâtiments publics.
22:08Donc là, il n'y a pas de projet politique sans une économie viable.
22:12Il faut s'occuper du nickel.
22:14Il y a trois usines de nickel qui, aujourd'hui, sont à l'arrêt.
22:17Et donc c'est tout l'avenir de la Calédonie qui est en cause.
22:19Et puis ensuite, il faut maintenant bâtir une solution politique.
22:23Et elle ne peut se passer que par le dialogue, par le respect des uns et des autres.
22:28C'est le fruit des accords de Matignon et de Nouméa.
22:31Ça nous renvoie à l'histoire, à 1988 et à 1998.
22:35Mais dans la salle où nous allons nous réunir,
22:37il y aura notamment la photo de Jacques Lafleur et de Jean-Marie Djibahou,
22:42la fameuse poignée de main.
22:44Il faut que tous les interlocuteurs, au-delà de leur position,
22:47parfois très dure, se disent qu'au mois de mai et juin dernier,
22:52le sang a de nouveau coulé.
22:54Et il y a des ruptures, des fractures, notamment avec une partie de la jeunesse.
22:58Si on ne trouve pas la voie du dialogue, le chemin,
23:02l'affrontement, la guerre civile là-bas sont possibles.
23:06Donc nous avons tous, moi évidemment, mais chacun des interlocuteurs calédoniens,
23:10une sacrée responsabilité.
23:12— Avec un rôle d'agitateur joué par l'Azerbaïdjan.
23:18— Oui, qui surfe sur ses mouvements.
23:20C'est vrai en Calédonie, c'est vrai aux Antilles et en Guyane.
23:24C'est vrai d'ailleurs aussi à Mayotte ou contre les Mahorais.
23:30Et ce qui m'inquiète, c'est que non seulement ils agissent ainsi,
23:33et je l'ai dénoncé, mais c'est qu'on trouve des responsables politiques
23:37et des élus, sur place, pas à Mayotte d'ailleurs, mais ailleurs,
23:41qui participent de ce jeu-là.
23:43Donc moi je demande à chacun d'être responsable.
23:45On ne peut pas être complice des agissements d'une puissance,
23:49ou d'une petite puissance, ou d'un pays par ailleurs aux valeurs démocratiques
23:53assez contestables, qui essaie de profiter de ces mouvements
23:56ou de ces situations politiques ou économiques
23:58pour essayer de déstabiliser la France.
24:00— Bien, un dernier mot sur les Antilles.
24:02On est en retard. De grands groupes étouffent l'économie
24:07et le pouvoir d'achat aux Antilles.
24:09C'est ce que vous avez dit, notamment, vous avez cité un groupe.
24:12Comment faire et que faire ?
24:14— Il faut agir.
24:15Parce qu'on a plus de 40% de l'écart de prix sur l'alimentaire.
24:23— Oui, entre la métropole et...
24:25— Entre la métropole, entre l'Hexagone, comme on dit, et ses territoires.
24:29Il y a une tendance à l'aggravation depuis 2015.
24:32Donc oui, il y a évidemment une responsabilité sur l'ensemble de la chaîne,
24:37sur les marges, sur les marges arrières.
24:40Donc on agit par la loi.
24:41Il y a un texte de loi qui a été voté il y a quelques semaines,
24:44une proposition de loi d'ailleurs des socialistes que nous avons soutenues.
24:47Il faut que l'autorité de la concurrence ait davantage de moyens.
24:50Nous allons lui en donner pour agir.
24:53Et puis il faut revoir les marges arrières et toute la chaîne de production.
24:56C'est pour ça que je lancerai un Oudinot.
24:58C'est le siège du ministère du pouvoir d'achat.
25:00Et puis il faut partout aussi...
25:02Parce que moi, je stigmatise pas des groupes qui créent de l'emploi
25:05et qui ont beaucoup d'employés.
25:07Mais je leur demande...
25:08— D'être responsables.
25:09— Oui, qu'il y ait une juste concurrence.
25:11Mais il faut aussi que ces territoires aient de vrais projets économiques
25:15qui s'inscrivent dans leur espace régional.
25:17— Merci, Emmanuel Valls, d'être venu nous voir.
25:19Patrick Roger, après les infos de 9h.

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