Sandy Issartel, secrétaire départementale de l'Unité SGP Police du Gard
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00:00Bon début de journée, bonne route également, il est donc 7h47, ici, matin, Gare Lauser,
00:07quand t'as intérêt de t'y aller, là, votre invité.
00:09Oui, et bonjour Sandi Sertel.
00:10Bonjour à vous.
00:11Merci d'être avec nous.
00:12Vous êtes donc la secrétaire du syndicat Uniti SVP Police dans le Gare, qui appelle
00:16donc à un rassemblement, tout à l'heure à midi et cas, au commissariat de Nîmes,
00:20mobilisation pour défendre le travail d'enquête de la police et pour enquêter, évidemment.
00:26La première des choses, c'est qu'il faut des enquêteurs, mais est-ce qu'il y en a
00:29suffisamment, Sandi Sertel, dans le Gare ?
00:31Alors malheureusement, non.
00:34Nous avons une population de 150 000 habitants à Nîmes, 50 000 à Alès, 18 000 à Bagnoles
00:43et en fait, nous avons, en tout et pour tout, 220 OPJ pour le Gare.
00:48Des officiers de police judiciaire ?
00:50Des officiers de police judiciaire, tout à fait.
00:52220, vous dites ?
00:53Oui.
00:54Il en faudrait combien, au total, pour, disons, faire face à toutes les enquêtes auxquelles
00:57vous êtes confrontés ?
00:59Ça fait déjà 2, 3 ans, 4 ans que je le dis chaque fois qu'on me donne la parole.
01:03Ça paraît excessif pour tout le monde, mais si on ne parle vraiment que d'OPJ, il en faudrait
01:08peut-être une cinquantaine pour pouvoir mettre à flot tous nos services d'investigation.
01:17Parce que nous avons quand même 4 filières où nos collègues doivent assurer la PAF,
01:23les RT.
01:24La PAF, la police aux frontières ?
01:25Tout à fait.
01:26RT, renseignements territoriaux ?
01:27Tout à fait.
01:29Le service de voie publique et le service d'investigation, où c'est vraiment là que
01:33nous avons le plus de besoins.
01:35Le plus de besoins.
01:36Parce que là, effectivement, comme vous dites qu'il manque à peu près une cinquantaine
01:39d'enquêteurs, ceux qui sont en poste, leur quotidien il ressemble à quoi ? J'imagine
01:43que la charge de travail est très, très forte.
01:45Leur quotidien, c'est quoi ? C'est entre 200 et 300 dossiers sur les bureaux pour chaque
01:53enquêteur.
01:54Par an ?
01:55Deux à trois cents dossiers par an, non, j'imagine ?
01:58En fait, du moment que vous sortez des dossiers, ça veut dire que les enquêtes où sont finies,
02:04où sont en cours, où il y a eu des condamnations, mais en fait, tous les jours, ils s'en rajoutent.
02:09Ça ne s'arrête jamais.
02:10Nous avons une ville à Nîmes, nous avons un département où, clairement, nous faisons
02:14la une des journaux régulièrement.
02:17Nous avons besoin de moyens et surtout mes collègues.
02:20Vous parlez du fait d'avoir fait la une des journaux.
02:23C'était le cas, par exemple, lundi, après l'agression au couteau.
02:26Tout à fait.
02:27Devant le collège Saint-Jean-Baptiste, la salle à Nîmes, prenons par exemple le cas
02:32de ces enquêteurs qui travaillent sur cette enquête-là.
02:34Il ressemble à quoi leur quotidien, à eux ?
02:37C'est simple.
02:38Lundi, quand les faits ont eu lieu, nos collègues de Voix publique, dans l'heure qui suivait,
02:44ont interpellé les protagonistes de cette agression.
02:47Clairement, le dossier est arrivé dans le bureau de notre groupe de Voix publique au
02:53niveau de la Sûreté locale d'investigation à Nîmes.
02:57Ils ont travaillé dessus jusqu'à hier que les deux personnes soient présentées.
03:02J'imagine qu'ils étaient en train de faire autre chose puisque vous dites qu'ils ont
03:06une charge de travail assez importante et donc qu'ils ont dû être détournés de leurs
03:10tâches pour se consacrer à cette enquête.
03:12Tout à fait.
03:13Quand il y a une grosse affaire qui tombe, on amène le dossier, suivant la gravité,
03:20ou sur notre SLPJ, ou sur notre SIPJ, là je rentre un peu dans la technicité de notre
03:25métier.
03:26Et en fait, les collègues délaissent ce qu'ils sont en train de faire pour traiter les flagues
03:31les plus importantes.
03:32Et tous les jours, c'est la même chose.
03:34Et donc notamment, effectivement, cette attaque au couteau, lundi, j'ouvre une parenthèse
03:38là-dessus, à ce sujet.
03:39Vous avez vu cette vidéo qui circule de l'agression ?
03:41Bien sûr, je l'ai vue, tout à fait.
03:43Ce couteau qui a peut-être une lame de 2 à 3 cm de largeur, c'est quand même assez
03:49impressionnant, surtout dans les mains d'un enfant de 16 ans.
03:51Alors oui, c'est impressionnant, mais comme je dis, que ce soit un couteau de cuisine,
03:58que ce soit un laïol, que ce soit le couteau de Rambo, ou une machette, en fait, nous ne
04:05devons pas voir ça aujourd'hui dans nos rues, et encore bien moins dans un collège.
04:117h51, Sandy, sert-t-elle notre invitée secrétaire du syndicat Unité SGP Police chez nous, dans
04:18le Gard ?
04:19Je voudrais qu'on revienne aux missions des officiers de police judiciaire.
04:22Vous dites qu'ils sont confrontés à une charge de travail assez exceptionnelle.
04:25J'imagine qu'ils en ont conscience de ça, et que moralement, ils ont du mal à faire
04:30face, parce qu'ils savent qu'ils sont débordés au travail.
04:33Moralement, c'est tous les jours, en fait, qu'ils se plaignent.
04:39Ils font face, pourquoi ? Parce qu'ils ont leur professionnalisme, ils pensent aux victimes
04:45qu'il y a derrière.
04:46C'est ça qui les fait tenir.
04:47Sauf que quand vous faites des horaires de 8h, midi, 14h, 18h, avec des heures sup tous
04:54les jours, une semaine d'astreinte qui attaque le vendredi à 17h et qui se finit le vendredi
04:59d'après, une fois toutes les cinq ou six semaines, à un moment donné, la corde va
05:06lâcher.
05:07La corde va lâcher.
05:08Ils n'ont rien de plus que leurs primes d'officiers de police judiciaire actuels.
05:15Les horaires, on avait en expérimentation depuis quelques mois sur une quinzaine de
05:22sites en France, la semaine à quatre jours, l'administration a décidé, il n'y a pas
05:28très longtemps, de nous dire non, ça ne nous convient pas, vous allez continuer à
05:34faire du lundi au vendredi, 8h, midi, 14h, 18h, donc en fait, les collègues en ont ras
05:38le bol.
05:39Ce qu'il vous faudrait, c'est des policiers en plus, des officiers de police judiciaire
05:43en plus, c'est ce que vous avez promis l'ex-ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, quand il
05:47était venu d'ailleurs à Nîmes, ça en est où alors, ces renforts de police ?
05:51Alors vous savez, on aime bien quand nos autosphères, nos ministres viennent nous voir, parce que
05:57ça veut dire que nous faisons déjà la une des journaux, sauf qu'à un moment donné,
06:02moi quand ils viennent, ça serait bien qu'ils viennent, mais avec la valise de plaine.
06:07Pas pour annoncer la nouvelle création de telle ou telle unité, mais avec des effectifs,
06:14avec des moyens, avec de l'argent, sauf que les paroles maintenant, il y en a marre, c'est
06:19des actions pas bonnes.
06:20Alors là, on a changé de ministre de l'Intérieur, c'est Bruno Rotailleau qui est volontariste
06:23lui aussi.
06:24Oui, pour l'instant.
06:25Qu'est-ce que vous en dites d'ailleurs de ce nouveau ministre ?
06:27Moi, j'aime bien sa façon de voir les choses, de faire, maintenant est-ce qu'il va avoir
06:33les moyens d'aller au bout, et est-ce qu'on va le laisser faire ? D'après ce qui se dit,
06:38il devrait arriver dans le gars, ça, vrai ou pas vrai, mais on aimerait qu'il arrive
06:44avec des choses concrètes à nous annoncer, parce que depuis deux ans et demi, on nous
06:49dit, après les JO, vous aurez de l'argent, vous aurez des effectifs, on attend toujours.
06:54Donc, il tienne ses promesses, c'est ce que vous demandez notamment au nouveau ministre
06:58de l'Intérieur, Bruno Rotailleau.
06:59Je vous remercie beaucoup Sandièse Sartel d'avoir été avec nous ce matin.
07:02Je vous rappelle que vous êtes la secrétaire du syndicat Unité SGP Police qui appelle
07:06à un rassemblement à Midiécart tout à l'heure devant le commissariat de Nîmes.
07:09Merci encore.
07:10Merci à vous.
07:11Une carrière que vous aurez évidemment sur notre site internet, ici, Garlozer.