Regardez Les auditeurs ont la parole avec Eric Brunet et Céline Landreau du 17 mars 2025.
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00:00Brunet et Céline Landreau sur RTL
00:03Bonjour mon cher Philippe, où êtes-vous ?
00:06Bonjour Éric, bonjour Céline, dans la meuse à Paris-Luc.
00:09Dans la meuse à Paris-Luc.
00:11Dites-moi, c'est simple, est-ce que François Bayrou a eu raison hier de dire
00:15bon ben finalement ce qu'on clave sur les retraites,
00:18il n'est pas question de revenir aux 62 ans ?
00:21Il a eu raison ou pas, Philippe ?
00:23Absolument raison. C'est fini, on ne peut plus parler de la réforme des retraites.
00:27C'est voté, c'est passé, il y a bien d'autres sujets bien plus importants, Éric.
00:30Ah, très bien, vous faites partie de ceux qui disent, un peu comme Édouard Philippe,
00:35on a une guerre en Ukraine, il y a des drames partout en Europe,
00:38oublions quelques instants la réforme des retraites.
00:41Vous expliciterez votre opinion et puis face à vous, il y aura Alain et Angèle.
00:45En attendant à 13h01, c'est le rappel des titres avec Céline Landreau.
00:48La France et le Canada sont des puissances de paix et exigent de la Russie des engagements clairs.
00:54Emmanuel Macron reçoit ce midi à l'Elysée le nouveau Premier ministre canadien,
00:58Mac Carnet, et répète donc les attentes des deux puissances
01:01à la veille d'une discussion entre Donald Trump et Vladimir Poutine,
01:04demain pour évoquer la situation en Ukraine.
01:06Ce sera leur première conversation directe,
01:08depuis la proposition de cesser le feu négocié avec Kiev et proposée à Moscou.
01:12Donald Trump évoque déjà des partages à venir
01:15et prépare donc les esprits à un découpage du territoire.
01:18Trois décennies après sa dernière inspection,
01:22l'établissement Notre-Dame de Bétharame,
01:24épicentre d'une vague de dénonciations d'agressions sexuelles et de violences,
01:28est contrôlé à partir d'aujourd'hui par le rectorat de Bordeaux.
01:33Et puis le cinéma francophone rend hommage à Émilie Dequenne,
01:35l'actrice belge décédée hier à 43 ans,
01:38terrassée par un cancer rare de la glande surrénale.
01:41Elle laisse derrière elle plus de 50 films.
01:44Émilie Dequenne qui avait été révélée à 18 ans dans son premier rôle,
01:48dans le film Rosetta, des frères d'Ardène qui lui avait d'ailleurs valu le prix d'interprétation à Cannes en 1999.
01:55Louis Baudin, la météo pour cet après-midi.
01:58Vous l'avez dit, c'est un peu tôt pour enlever les pulls,
02:01mais on peut commencer à ouvrir la veste cet après-midi.
02:03On peut sortir les lunettes de soleil par exemple.
02:05Un petit sourire mon Louis, depuis ce matin il sourit.
02:08Un beau sourire.
02:09En plus on a tout ce qu'il faut en matière de pluie,
02:12donc on peut annoncer sans réserve le retour d'un temps sec et ensoleillé quasiment partout.
02:17Je surveille, il y a quelques nuages autour de la région Rhône-Alpes,
02:20mais c'est en train un peu de se désagréger.
02:22Même chose dans le Nord-Pas-de-Calais, sur les Flandres, notamment encore des nuages.
02:25Mais là aussi ça devrait se disloquer, pas forcément totalement.
02:28Mais le soleil finira par s'imposer comme il le fait dans toutes les autres régions,
02:32avec même parfois un ciel tout bleu.
02:34Il restera un tout petit risque d'inverse sur le relief corse ou encore sur les Alpes-Maritimes.
02:38Et puis les températures, ça monte gentiment,
02:40avec 9 à 13 degrés attendus cet après-midi dans la moitié nord.
02:43Ce sera peut-être une impression un peu plus agréable sous le soleil.
02:4614 à 16 degrés dans le sud, jusqu'à 17 degrés parfois,
02:49notamment du côté de Perpignan ou encore en Corse.
02:52Merci beaucoup Louis Baudin.
03:02Oui c'est bien de garder 64 ans après toutes les incendies,
03:06les bazars qu'il y a eu dans Paris et dans d'autres villes pour la retraite.
03:12Il faut la maintenir maintenant qu'elle est en place.
03:15Les retraites dans tous les pays européens sont supérieures à 62 ans.
03:19C'est en général 65 ans, 67 ans même.
03:22Il y en a certains, on parle même de 110 ans.
03:24Mais ce qui serait bien de savoir,
03:26les gens qui sont dans les autres pays européens
03:28et qui partent à la retraite à 65 ans ou 67 ans,
03:32dans quel état de santé partent à la retraite ?
03:35C'est surtout ça qui est intéressant.
03:36Ce n'est pas l'âge, c'est l'état de santé qui serait intéressant de savoir.
03:41Les messages que vous nous laissez après ce fait politique majeur,
03:45François Bayrou qui nous dit hier
03:48qu'il n'est pas question de revenir sur les 62 ans.
03:51Je veux bien de ce qu'on clave sur les retraites.
03:53C'est même moi qui l'ai décidé, nous dit-il en creux.
03:55Mais on ne reviendra pas sur les 62 ans.
03:57On ne reviendra pas à 62 ans.
03:59On ne reviendra pas à 62 ans, pardon bien sûr.
04:01Et ça, ça vous agace ou pas ?
04:03On a eu Philippe Delameuse qui nous dit
04:07qu'il y a quand même d'autres sujets plus graves en France.
04:11J'aimerais qu'on écoute Alain qui est également au 3210.
04:15Mon cher Alain, bonjour. Où êtes-vous Alain ?
04:17Je suis dans l'Yonne. Bonjour Céline, bonjour Éric.
04:20Je suis dans l'Yonne, près d'Auxerre.
04:22Comment réagissez-vous à cette phrase de François Bayrou ?
04:25Alors bien entendu, je ne prétends pas qu'il ne faut pas faire quelque chose pour les retraites.
04:31Mais c'est la façon de faire.
04:33Ça me semblait bien parti avec Monsieur Bayrou.
04:37Il ferme la porte de cette façon-là en plus.
04:40Alors il avait ménagé quand même la chèvre et le chou pendant un moment.
04:45Et ça semblait quand même relativement concret.
04:51Et puis d'un seul coup, voilà, il ferme la porte.
04:55Alors si on ne comptait pas forcément sur lui pour redonner confiance dans la parole politique,
05:00c'est un malentendu, on aurait pu y croire.
05:04Je pense que ça va nous amener encore de l'instabilité dans très peu de temps.
05:09On va faire rentrer Angèle également dans la discussion.
05:12Bonjour ma chère Angèle.
05:13Oui, bonjour.
05:14Où êtes-vous ?
05:15Je suis dans le Vaucluse.
05:17Dans le Vaucluse.
05:18Qu'en pensez-vous François Bayrou qui dit « 62 ans, revenir sur les 62 ans ».
05:23Alors moi, je n'ai rien à voir ni avec François Bayrou, ni avec personne.
05:26Mais à mon avis, la retraite à 62 ans, ça n'a rien à voir avec l'actualité.
05:32On ne peut pas partir à 62 ans avec le pays dans l'état où il est.
05:37Et puis les gens partout ailleurs travaillent jusqu'à 65-67 ans.
05:42Je ne vois pas pourquoi en France, seulement en France, on ne travaillerait que jusqu'à 62 ans.
05:47Et moi je dis qu'à 65 ans, on est encore en très bonne santé.
05:50J'ai plein de personnes autour de moi qui sont en très bonne santé.
05:54Les gens vivent de mieux en mieux.
05:57Ils sont de mieux en mieux soignés.
05:59Et pour moi, jusqu'à 65 ans, c'est très valable de travailler, sinon plus.
06:04Vous dites autour de moi que les gens sont en forme.
06:09Vous êtes à la retraite vous Angèle ?
06:11Oui, je suis à la retraite.
06:13Je ne suis plus toute jeune.
06:15Peut-être que c'est parce que j'ai mon âge que je parle comme ça.
06:18Je ne sais rien, mais voilà.
06:20Vous prenez comme critère les pays étrangers.
06:25C'est vrai qu'on regarde sans arrêt vers l'Allemagne.
06:28Tous les pays d'Europe d'ailleurs.
06:30Tous les pays d'Europe qui sont au-delà des 62 ans.
06:33Je ne vois pas pourquoi nous, on serait plus beaux que les autres.
06:37Non, mais c'est la façon de faire.
06:39C'est la façon de faire.
06:41Oui, ça d'accord.
06:43Je suis d'accord avec vous Madame.
06:46Je suis d'accord avec vous Madame, mais l'auditeur précédent parlait également de l'état de santé.
06:52Bien entendu, il n'est pas question de passer de l'usine directement au cimetière.
06:58Bien entendu que l'état de santé doit être pris en compte.
07:01Moi je vous parle Madame de la façon dont les choses se font.
07:06Ce n'est pas possible le lundi dire blanc, le mardi dire noir.
07:11Comment nous salariés, et pour moi par exemple proche de la retraite, je ne sais plus où j'en suis.
07:19Mais alors qu'est-ce qui vous agace Alain ?
07:21Ce qui vous agace c'est que François Bayrou dit nous allons faire un conclave sur les retraites,
07:26ça c'était il y a quelques semaines,
07:28et que finalement avant même que les discussions n'aboutissent,
07:32enfin il dit finalement nous n'allons pas revenir sur les 62 ans.
07:36Donc vous avez le sentiment que c'est un peu joué d'avance, un peu biaisé c'est ça ?
07:40Mais oui, mais complètement c'était pipé d'avance.
07:43Pourquoi est-ce qu'il a tenu un langage il y a quelques semaines
07:47pour ensuite se contredire, se tirer une balle dans le pied ?
07:49Moi c'est vraiment l'impression que j'ai, on manque de stabilité,
07:52et ce genre d'action, de fait, ne peut qu'activer.
07:57Oui sauf qu'Alain, j'entends votre argument, vous n'avez pas totalement tort,
08:01et c'est ce que disent les parties de gauche.
08:03Sauf qu'on peut considérer qu'il serait utile d'avoir aujourd'hui un conclave sur les retraites,
08:09qui peut-être joue à la marge sur des éléments importants comme la pénibilité etc.
08:15sans revenir pour autant sur les 62 ans.
08:20Sans revenir à 62 ans ?
08:22Sans revenir à 62 ans, il faut que j'arrête.
08:24Je suis tout à fait d'accord avec ça.
08:28Je ne prétends pas qu'on ne puisse pas travailler comme d'autres pays européens,
08:32puisque c'est la référence en ce moment.
08:35Evidemment que certains pourraient travailler,
08:37qu'il y a des métiers moins pénibles que d'autres, vous l'avez dit.
08:40Je dis que c'est le chef du gouvernement qui joue la girouette.
08:45Ce n'est pas possible dans l'état actuel où se trouve le pays,
08:49tant économiquement que socialement.
08:52Je dis qu'on a besoin d'une parole forte pour, en plus,
08:56quand même donner quelle image on donne encore à d'autres pays
09:00qui nous rionnaient depuis des semaines et des semaines.
09:02Je ne vais pas citer M. Trump, mais alors franchement,
09:05quelle image on donne encore ?
09:08On va faire le ménage chez les gens et on ne fait pas le ménage chez nous.
09:11Alain, vous disiez tout à l'heure qu'on ne sait pas à quoi s'attendre.
09:14Vous, par exemple, vous savez à quel âge vous pourrez partir en retraite ?
09:18Moi, j'ai été conducteur routier toute ma carrière.
09:21Je partirai à 64 ans.
09:24J'ai 59 ans, il me reste encore 5 ans.
09:27Bien entendu, je ne suis pas dans un état de santé
09:30où je suis reconnu le travailleur handicapé, etc.
09:34Bref, je sais que la pénibilité et l'état de santé
09:37est pris en compte dans la nouvelle réforme.
09:40Je dis simplement qu'aujourd'hui, je ne peux pas me projeter.
09:45Je voudrais vendre ma maison et partir.
09:49Mais ici, je connais la région et je sais que je peux encore trouver du travail
09:53dans une branche professionnelle qui me convient.
09:56Mais si je m'en vais là où je veux aller dans les Landes,
09:59du côté de Dax ou Mont-de-Marsan,
10:01je ne suis pas certain que le marché du travail me permettra.
10:04Et je vais faire quoi ?
10:06Vous comprenez ? Je ne sais pas.
10:08Je ne sais pas quoi faire.
10:10Du coup, je voulais vendre ma maison, je ne l'avais plus.
10:13Je vais attendre que les choses se stabilisent pour savoir quoi faire.
10:16C'est ça qui m'agace.
10:17C'est l'incertitude qui pèse.
10:19Exactement.
10:20Philippe est toujours avec nous.
10:21Il a ouvert le bal tout à l'heure à 13h.
10:24Philippe, c'est vrai que les partis de gauche,
10:27les organisations syndicales, pensaient qu'on pourrait discuter
10:32et peut-être revenir aux 62 ans.
10:36Non, non, non, absolument.
10:38C'était les chroniques d'une mort annoncées.
10:39On savait très bien qu'on ne reviendrait pas à cette réforme-là.
10:42François Bayrou a annoncé ça.
10:44C'était pour sauver son poste de ministre et éviter la censure.
10:47De toute façon, on va rester à 64 ans.
10:49Vous faites partie, on était tout à l'heure avec le porte-parole du RN,
10:52Laurent Jacobelli, qui a dit finalement ce qu'on clave
10:54quand il l'a annoncé il y a quelques semaines, François Bayrou.
10:56C'était pour éviter la censure.
10:58Vous pensez la même chose ?
10:59Absolument, absolument.
11:01C'était un petit coup de conne, quoi.
11:02François Bayrou est assez malin quand même.
11:04Il a joué sa carte.
11:05C'est avec les socialistes qu'il pouvait croire que ça...
11:08Non, non, il y a d'autres sujets plus importants.
11:11Oui, oui, oui.
11:12Il y a d'autres sujets plus importants.
11:13Regardez en France tout ce qui se passe, tous les dépôts de bilan tous les jours.
11:16Un pays qui ne produit pas ne crée pas de richesses.
11:19Donc on va avoir des années sombres devant nous.
11:21Alors là, on est en train de nous parler de la guerre de l'Ukraine.
11:23L'Ukraine n'a rien à voir avec la retraite,
11:25la retraite n'a rien à voir avec le déficit.
11:27Il ne faut pas oublier que le général De Villiers a démissionné en plein 14 juillet.
11:31Alors aujourd'hui, on nous parle, on nous dit il va falloir revoter le budget.
11:35Enfin, le président Macron, c'est bien lui qui a baissé le budget qu'il avait annoncé à De Villiers.
11:41Vous voyez, en fait, on est perdu.
11:43On ne peut plus croire à la politique.
11:45Le lundi, c'est comme ça.
11:46Le mardi, c'est autrement.
11:47Le mercredi, c'est autrement.
11:48Le jeudi, c'est autre chose.
11:50Déplorer qu'il n'ait pas un cap qui soit tenu pendant quelques années, quoi.
11:54Voilà, il n'y a pas de pilote aux commandes.
11:56Et vous allez voir, avant le mois de juin, vous allez voir un petit peu ce qui va se passer dans le gouvernement.
12:00Regardez, en ce moment, on va tirer à brûler rouge sur François Bayrou.
12:03Et après, ça sera avec Monsieur Rotaillot.
12:06Regardez bien ce qui va se passer.
12:07Moi, j'ai un oeil sur la politique.
12:09Et vraiment, on a affaire à des gens qui se foutent de tout.
12:13C'est à celui qui va sauver sa peau.
12:15Enfin, on n'attend pas ça du pays.
12:17On nous parle de remettre la retraite à 62 ans.
12:19Mais messieurs les syndicalistes, messieurs les ministres,
12:22ayez le courage de revoir cette réforme-là.
12:26On parle des soignants.
12:28On parle du Covid d'il y a 5 ans.
12:30Les oubliés du Ségur.
12:32Combien de personnes qui travaillent dans ce domaine-là ne touchent pas le Ségur ?
12:35Ils ont été oubliés.
12:36Aujourd'hui, on veut leur faire croire qu'on va remettre la retraite à 62 ans.
12:39Arrêtons, la retraite s'est terminée. Passons à autre chose.
12:42Merci, Philippe.
12:44Vous êtes assez nombreux à considérer qu'il ne faut pas revenir aux 62.
12:49Comment, Angèle ?
12:50Il a tout à fait raison, monsieur.
12:51Passons à autre chose.
12:53La retraite à 62 ans, même quand on l'a dit, ça paraissait utopique.
12:58Donc, soyons réalistes et on la met à 64 ou plus.
13:03Très bien. Merci, Angèle.
13:05Merci, Alain.
13:06Merci, Philippe.
13:07On voulait commencer avec vous cette session des auditeurs en la parole aujourd'hui.
13:12Vous avez réagi à cette petite phrase hier de François Bayrou
13:17qui a donc exclu le retour à l'âge légal de départ à 62 ans.
13:22Très bien, c'est clair.
13:23Nous allons maintenant parler d'un événement qui s'est déroulé il y a 5 ans.
13:27Jour pour jour, mesdames, messieurs.
13:29Je voudrais, avec Céline, faire appel à votre mémoire.
13:32Où étiez-vous il y a 5 ans, jour pour jour ?
13:35Comment avez-vous vécu ce confinement qui a révolutionné nos existences ?
13:39Peut-être changer nos rapports avec nos proches ?
13:42Si vous êtes soignant, tiens, faites le 32-10 également.
13:45A tout de suite.
13:47Jusqu'à 14h.
13:49Éric Brunet et Céline Landreau vous donnent la parole sur RTL.
13:55Céline Landreau et Éric Brunet.
13:57Les auditeurs en la parole sur RTL.
14:01C'était une période où je me suis retrouvée seule à la maison
14:04parce que mon mari avait l'obligation par son entreprise de venir travailler.
14:08Les queues au supermarché où on devait être qu'un seul par caddie.
14:12Les masques, les tests.
14:15Nos anciens qu'on ne pouvait plus aller voir.
14:18Les gens qui mouraient dans les hôpitaux qu'on n'a pas pu enterrer comme il faut.
14:22C'est vraiment une seule époque et je ne voudrais vraiment pas la revivre pour rien au monde.
14:28Où étiez-vous il y a 5 ans, jour pour jour, mesdames, messieurs ?
14:32Souvenez-vous, nous étions tous confinés.
14:36C'était le début du confinement.
14:38Alors faites le 32-10 et racontez-nous comment cet événement a changé votre vie,
14:43votre travail, vos relations avec vos proches, vos amis, votre famille.
14:47Quels souvenirs en gardez-vous ?
14:49C'est quand même un moment singulier qu'on a vécu, qu'on ne revivra peut-être jamais.
14:53Yanis a fait le 32-10. Bonjour mon cher Yanis.
14:57Bonjour.
14:58Vous avez une voix jeune. Quel âge avez-vous ?
15:00J'ai 17 ans.
15:0117 ans, d'accord. Bonjour mon cher Yanis.
15:03Donc il y a 5 ans, vous aviez...
15:05J'avais 12 ans.
15:0612 ans, oui.
15:07Exactement.
15:08Qu'est-ce que s'est-il passé pour vous alors ?
15:10Eh bien, du jour au lendemain, on a dû quitter collège
15:15pour se retrouver à la maison et devoir faire les cours en distanciel,
15:19puis pouvoir sortir.
15:21Une période assez compliquée,
15:23même si moi qui n'aime pas trop l'école,
15:26ça m'a un peu réjoui au début.
15:28Mais niveau social, ce n'est pas évident.
15:30Vous étiez un rat des villes ou un rat des champs ?
15:33Je veux dire, vous habillez une maison à la campagne avec un jardin
15:36ou vous étiez dans un appartement confiné ?
15:38Heureusement, on habitait à la campagne dans une grande maison,
15:40donc on avait de quoi être dehors.
15:42Vous avez dit, j'ai d'abord été content
15:44parce que plus de cours pendant quelques temps,
15:47mais plus non plus de rencontres avec les amis,
15:51et on sait à quel point c'est important,
15:53peut-être plus encore à l'adolescence.
15:55Vous en sentez encore les effets, d'une manière ou d'une autre,
15:59de ce confinement ?
16:00Ça a changé quelque chose dans votre vie, Yanis ?
16:02Oui et non.
16:04Du coup, la reprise des cours a été compliquée,
16:08mais niveau social, avec les amis,
16:11heureusement, il y avait les réseaux sociaux
16:13qui permettaient de garder contact entre nous.
16:16Donc de ce côté-là, je ne pense pas que ça ait changé beaucoup de choses.
16:21Est-ce que ça a modifié, en bien ou en mal,
16:25vos rapports avec la famille, vos parents,
16:28dans le premier cercle, celui qui était confiné avec vous ?
16:32Parce que moi j'ai un souvenir,
16:34je ne sais pas si elle le partage,
16:35mais mes enfants qui avaient à peu près votre âge à l'époque,
16:38j'ai un souvenir d'avoir vécu des moments assez incroyables familiaux.
16:42Ça peut me sembler étrange de dire ça,
16:45mais j'ai parlé avec mes enfants comme jamais dans la vie,
16:49pour faire simple.
16:50Oui, exactement.
16:52Du coup, on a pu passer des moments qu'on ne pensait pas passer,
16:57vu que quand on y pense,
17:00on ne passe pas tant que ça avec sa famille très très proche,
17:04par moments.
17:05Ma question c'est, est-ce que dans ce truc,
17:07qui était le confinement,
17:08qui n'était pas un moment de joie,
17:10vous nous l'avez dit, vous étiez vraiment en solitaire,
17:12collégien, à l'époque, ce n'était pas la joie,
17:14mais est-ce que vous avez quand même eu des moments de bonheur
17:17avec vos proches, vos parents, vos frères et soeurs ?
17:20Oui, beaucoup, quand même.
17:22Intéressant, beaucoup quand même.
17:25Et vous dites Yanis, le retour en cours a été difficile,
17:29sur votre scolarité par exemple, ça a eu un impact, le confinement ?
17:35Juste la reprise.
17:37Le retour a été bon, a été facile,
17:40mais juste rattraper les petits retards qui se sont accumulés,
17:44comme les cours en distanciel étaient plus compliqués,
17:47les programmes ont eu du retard.
17:49Donc l'année suivante, la reprise et le rattrapage
17:52de ce qui avait été loupé,
17:54était un peu plus particulier.
17:56D'accord.
17:57Restez avec nous Yanis, 17 ans,
18:00on va prendre Fred qui a fait le 30 de 10,
18:03mon cher Fred, je vous salue.
18:05Bonjour Eric, bonjour Céline.
18:07Où êtes-vous Fred ?
18:08On est à Toulouse.
18:10Quel temps fait-il à Toulouse ?
18:12On déjeune en terrasse, pour tout vous dire.
18:14Je vous laisse deviner la météo.
18:16Ce confinement, pour vous, c'est synonyme d'enfer ou pas ?
18:22Je sais qu'il y a beaucoup de gens qui ont souffert,
18:24mais pour nous, moi, mon épouse et ma famille,
18:26c'est une véritable parenthèse enchantée.
18:28Comment ça ?
18:30Je m'explique, avec mon épouse Mélissa,
18:32on est comédien,
18:33et donc nos spectacles se sont arrêtés du jour au lendemain,
18:35on jouait beaucoup sur Toulouse,
18:36et on est allé se confiner dans les Landes
18:38avec ma belle-sœur et mon beau-frère,
18:40et on a commencé à faire des petites vidéos
18:42sur les réseaux sociaux,
18:44qui ont commencé à avoir un véritable succès,
18:46même nous, notre téléphone bouillonnait,
18:48donc on a un peu halluciné sur les autres.
18:52On essaie de représenter ce que les autres familles revivaient,
18:55de façon humoristique.
18:57Mais oui, Mélissa et Fred !
18:59Exactement, oui !
19:00Vous les connaissez, vous ?
19:01J'ai vu passer ces vidéos sur les réseaux sociaux.
19:03De Mélissa et Fred, voilà.
19:04Et alors, c'était quel genre de vidéos que vous faisiez ?
19:06On parodiait un petit peu une journée en confinement avec les enfants,
19:09on parodiait les devoirs à l'école,
19:11on parodiait une famille parfaite,
19:13une famille sur laquelle une journée,
19:15il ne se passait rien,
19:16tout allait bien.
19:17C'est-à-dire que les enfants voulaient se tranquiller
19:19pendant le télétravail,
19:20les enfants mangeaient des fruits et légumes,
19:21les enfants entendaient la pause,
19:22ce qui n'était pas vrai pour tout le monde.
19:24Et vous étiez extrêmement patient,
19:25c'est ça qui était marquant dans ces vidéos.
19:27Complètement !
19:28La vérité, un peu moins.
19:30Et donc vous, vous avez...
19:32C'était idéal, parce que vous étiez dans une maison
19:35dans le département des Landes,
19:36vous étiez au vert, au vert total.
19:39On était parfait, en plus on avait des enfants,
19:42les enfants de ma belle-sœur,
19:43qui avaient 8 et 13 ans à l'époque,
19:45notre enfant avait 3 ans.
19:47Donc on pouvait voir comme ça,
19:48les différentes étapes de famille,
19:51tous les soirs, c'était...
19:53On passait notre journée à faire des vidéos,
19:55et le soir à prendre quelques apéros, parfois.
19:57Moi il m'arrive, Fred, j'ai honte de le dire,
19:59moi il m'arrive presque de regretter,
20:02non pas le Covid et le confinement,
20:04mais de regretter ces moments,
20:06ces quelques semaines,
20:07peut-être 2-3 mois de bonheur familial
20:10que j'ai connus,
20:11parce que, encore une fois,
20:13j'ai parlé à mes enfants, comme jamais de ma vie,
20:16d'être les uns sur les autres.
20:18J'ai trouvé ça, à certains égards,
20:22pas si négatif que ça.
20:24Je sais que quand je dis ça,
20:25certains de mes copains me disent
20:26« ça va pas, t'es fou ! »
20:28Vous, vous êtes plutôt dans mon camp là, Fred.
20:30Moi je vous rejoins un petit peu, Eric,
20:32pour la famille,
20:33nous on a vu notre premier fils marcher
20:35pendant le confinement,
20:36donc il marche depuis le confinement,
20:38je pense qu'il doit être loin maintenant.
20:41Mais si vous voulez le rattraper,
20:43il va falloir s'y mettre, Fred.
20:44On est d'accord, Céline.
20:48Et sur la créativité,
20:49cette pause, ça a joué aussi
20:51dans vos envies, dans l'écriture ?
20:54Et oui, parce que c'était inédit.
20:56Il y avait des thèmes inédits,
20:58comme ne pas pouvoir sortir,
21:00s'occuper vraiment avec les enfants,
21:01faire les devoirs,
21:02donc on a abordé tous ces thèmes-là
21:04qu'on n'avait jamais vécus de notre vie.
21:06Nous, moi j'ai la chance de ne pas avoir connu de guerre,
21:08donc on ne s'est jamais retrouvé comme ça,
21:10donc en termes d'écriture,
21:11c'était passionnant pour nous,
21:14et ça a passionné plus d'une famille en France,
21:16en tout cas on l'espérait,
21:17et ça fonctionne encore,
21:18puisque ça nous a permis de faire aujourd'hui
21:20un spectacle sur la parentalité,
21:22et on peut grâce à ça,
21:23tourner partout en France,
21:25là où il y a six ans,
21:26on n'aurait été pas connus du tout.
21:28Oui, d'accord,
21:29parce que finalement vous avez explosé,
21:30émergé pendant le Covid,
21:32Mélissa et Fred.
21:33Exactement, oui.
21:35Merci pour ce témoignage, Fred,
21:38c'était bien de vous entendre,
21:40merci beaucoup.
21:42Merci à vous.
21:43A bientôt.
21:44J'entends la petite musique de l'heure du crime,
21:46Jean-Alphonse Richard rentre dans le studio.
21:48Bonjour Jean-Alphonse.
21:49Bonjour Eric et bonjour Céline.
21:51Vous avez confiné où ?
21:52Vous étiez à la radio ?
21:53Entre la radio et chez moi.
21:55Elle est venue.
21:57Dans Paris désert.
21:58Oui, on se voyait.
22:00Avec la poussière sur le scooter
22:02qui ne démarrait plus, hélas pour moi.
22:0513h25, vous allez nous donner
22:07le programme de l'heure du crime,
22:09ce sera à 14h sur RTL.
22:10Dans l'heure du crime aujourd'hui,
22:12l'histoire d'un très riche retraité lyonnais,
22:14Simon Jochimek,
22:15il avait 76 ans,
22:16il a été victime d'un accident de la circulation.
22:18C'était sur la route des vacances,
22:20en Espagne,
22:21il a été fauché par un chauffard.
22:23Il y avait son épouse dans la voiture,
22:24Dominique Louis, 45 ans.
22:26Elle a juste aperçu la voiture du chauffard
22:29et elle a retrouvé son mari,
22:31la tête ensanglantée,
22:32alors qu'il essayait de changer une roue
22:34à l'arrière du véhicule.
22:35L'aveuvre, comme on dit communément,
22:38elle sera éplorée
22:39jusqu'à ce que la pégilionnaise
22:41soit alertée par les amis du couple.
22:43Ils vont se pencher sur cette femme
22:45et ils vont découvrir la double vie de cette épouse.
22:47Un petit exemple, un seul,
22:49elle a été à une époque gardienne de la paix
22:51et elle avait démissionné
22:53parce qu'elle s'adonnait aussi à la prostitution.
22:56Voilà, donc je vous ai donné le...
22:58Policière, prostitute, c'est rare.
23:00Ça existe.
23:01Je vous donne un petit peu la couleur du dossier.
23:03Donc, la mort du riche mari,
23:06est-ce que c'est elle qui a imaginé ce traquenard
23:08ou bien est-ce qu'elle était accompagnée ?
23:09Je vous dis tout dans l'heure du crime,
23:10c'est à 14h.
23:11À tout à l'heure, Jean.
23:12À tout à l'heure.
23:13À tout à l'heure.
23:14Quel style de confinement avez-vous traversé ?
23:17C'était l'horreur ou le bonheur ?
23:20Appelez-nous au 3210.
23:30Vous écoutez RTL midi,
23:31les auditeurs ont la parole.
23:32C'était il y a cinq ans.
23:34Face à la pandémie de Covid,
23:36la France se confinait pour la première fois.
23:39Comment l'avez-vous vécu ?
23:41Venez nous raconter votre confinement.
23:44On se retrouve dans 40 secondes.
23:51Bon, les amis, c'est très simple.
23:52Il y a cinq ans,
23:53cinq ans jour pour jour,
23:54nous étions confinés.
23:55Quel type de confinement avez-vous vécu, traversé ?
23:58Muriel est avec nous au 3210,
24:00ma chère Muriel.
24:01Nous vous saluons avec Céline Landreau.
24:02Bonjour Muriel.
24:03Bonjour.
24:04Bonjour.
24:05Qui est Muriel ?
24:06Oui, moi je suis infirmière
24:09et je souhaitais témoigner
24:10parce que me concernant,
24:12ce fut une période qui fut d'une grande violence
24:16sur le plan personnel et familial.
24:21Vous étiez dans un hôpital,
24:23ou une infirmière libérale ?
24:24Non, j'étais infirmière libérale justement.
24:26Donc la problématique,
24:29c'était d'aller chez des patients,
24:30en sachant que potentiellement,
24:32on pouvait être vecteur de la maladie.
24:34Surtout qu'au début,
24:35on avait assez peu d'informations,
24:37pardon je vous coupe Muriel,
24:38mais c'est vrai qu'on avait assez peu d'informations
24:40sur la manière dont pouvait se transmettre le virus.
24:43Il y a eu beaucoup de tâtonnements
24:45sur ces questions-là.
24:46Tout à fait.
24:47Donc mon rôle,
24:48et le rôle de chaque infirmière,
24:50c'est de prendre soin des gens.
24:51Donc imaginez ce qui peut se passer
24:53quand on sait que potentiellement,
24:55on peut transmettre quelque chose
24:56et tuer la personne qu'on vient soigner.
25:00Au début du Covid,
25:02j'ai le souvenir d'une personne que je connaissais
25:05qui était invalide à domicile
25:07et qui a été contaminée, semble-t-il,
25:09par les personnes qui venaient lui prodiguer des soins
25:11et qui est décédée.
25:13Vous avez raison.
25:14Dans ce souci justement de limiter
25:18le risque de contagion,
25:21ce qui s'est passé,
25:22c'est que les intervenants
25:24qui précédemment venaient chez les personnes âgées,
25:26notamment,
25:27ne venaient plus.
25:29Donc nous, en tant qu'infirmière,
25:31on a eu un élargissement de notre rôle
25:33parce que, soyons clairs,
25:35une personne qui est handicapée ou invalide,
25:38elle a des besoins.
25:40Donc du coup,
25:42nous, outre le fait de soigner sur prescription,
25:46on a pris soin des gens
25:48avec une extension de notre rôle.
25:50Donc on leur a fait à manger quand ils avaient besoin,
25:53on a été faire les courses pour eux
25:55quand ils avaient besoin, etc.
25:57Oui, c'est une chose qu'une infirmière
25:59ne fait pas habituellement,
26:00d'aller à la Supérette
26:02acheter de la nourriture pour les patients.
26:05Mais c'était inconcevable de ne pas le faire.
26:07Pourquoi avez-vous commencé en disant
26:09j'ai traversé des moments très difficiles
26:12sur le plan personnel et professionnel ?
26:14Comme je vous expliquais,
26:16cette peur qui était liée au manque d'informations
26:18qu'on a eu en début de confinement,
26:20c'est qu'on craignait pour nos patients
26:23mais on craignait aussi pour notre famille.
26:25Moi, je n'embrassais plus mes enfants,
26:26je ne les serrais plus dans mes bras,
26:28je faisais chambre à part,
26:29je me déshabillais dehors,
26:31je passais par le garage pour aller me laver.
26:34Ça me fait plaisir que vous disiez cela
26:36d'une certaine façon.
26:37Vous savez pourquoi Muriel ?
26:38Parce que moi aussi, je l'avoue,
26:40j'ai eu peur.
26:42J'ai eu peur de la maladie.
26:44Et souvent les gens, 5 ans plus tard,
26:46vous disent, t'as eu peur toi ?
26:47Non, bah non.
26:49Vous le voyez très bien,
26:50c'était les personnes très âgées qui mourraient.
26:52Non, moi je n'ai pas eu peur.
26:53Moi, je l'avoue, j'ai eu peur.
26:55Moi aussi.
26:57Et beaucoup d'autres,
26:59parce que les gens,
27:00face à cet ennemi qui était intangible,
27:02en fait, les gens, ils ont eu
27:04des conduites qui étaient adaptées
27:06ou non adaptées.
27:08Pendant la période de confinement,
27:10je me rendais chez des personnes
27:12qui avaient des besoins en termes de soins
27:14et je voyais des gens qui jouaient aux boules
27:16en bas et qui étaient en réunion.
27:19Donc j'avais un profond sentiment d'injustice
27:22parce que je me disais,
27:24ils ne sont pas responsables.
27:26Oui.
27:28Et ce que j'ai pu constater aussi
27:30pendant le confinement,
27:32peut-être que pour certaines familles,
27:34en fait, ça s'est bien passé,
27:36qu'ils ont pu communiquer, etc.
27:38Mais moi, j'ai vu qu'il y avait
27:40de la tension au sein de la famille.
27:43Je vous parlerai de violence conjugale,
27:46de violence vis-à-vis des enfants
27:48parce que ce n'est pas facile
27:50de rester enfermé et de gérer des enfants,
27:52par exemple, qui peuvent avoir besoin
27:54de sortir.
27:56Ce n'est pas facile de leur faire des cours
27:58à domicile parce qu'on n'a pas forcément
28:00de la pédagogie pour voir tout ça.
28:02Et on se rappelle que
28:04si les violences, évidemment,
28:06dans l'espace public ont drastiquement
28:08baissé pendant cette période-là,
28:10toutes les violences intrafamiliales
28:12ont à l'inverse un peu explosé.
28:14Vous avez raison de le souligner.
28:16Voilà, ce n'est pas que physique.
28:18C'est aussi mental.
28:21Parce qu'au niveau mental,
28:23vous pouvez aussi démolir des enfants
28:25ou une personne.
28:27Et face à ce climat, en fait,
28:29de peur et de tension
28:31et d'espace de vie restreint,
28:35il y a eu des complications.
28:39Et ça, on n'en parle pas.
28:41Merci de ce témoignage, Muriel.
28:43Bien évidemment, quand on parle de Covid,
28:45et encore une fois, c'était il y a 5 ans,
28:47jour pour jour, nous étions confinés,
28:49on est obligés de passer la parole
28:51aux soignants. On aurait pu faire des émissions
28:53entières sur les soignants.
28:55Ce n'était pas tout à fait l'objet aujourd'hui.
28:57On voulait savoir comment vous aviez familialement
28:59traversé ces périodes, mais c'était bien
29:01de vous avoir, Muriel. Je voudrais qu'on salue maintenant
29:03l'arrivée d'Isabelle.
29:05Bonjour, ma chère Isabelle. Qui êtes-vous ? Où êtes-vous ?
29:07Oui, bonjour. Je suis
29:09à Neuvemaison,
29:11près de Nancy.
29:13J'ai un peu
29:15honte de parler
29:17maintenant, après ce que
29:19la dame a dit. Bien sûr,
29:21j'étais en boucle à la
29:23télé. J'ai regardé
29:25ces pauvres gens qui mourraient,
29:27même en Italie,
29:29même en France, dans
29:31les hôpitaux qu'on retournait
29:33en réanimation. Bien sûr, ça m'a
29:35marqué. Mais du coup,
29:37j'ai téléphoné ce matin avec une
29:39petite pointe,
29:41un autre aspect
29:43pour moi, personnellement,
29:45du Covid.
29:47Je n'ai jamais été autant créative.
29:49Alors, je n'ai rien compris.
29:51Moi qui croyais ne savoir rien faire
29:53de mes dix doigts, je n'ai
29:55jamais été...
29:57C'est-à-dire que je regardais quand même des émissions qui me perturbaient,
29:59comme tout le monde, bien sûr.
30:01On a vu aussi...
30:03Je ne trouve plus les mots.
30:05Vous regardiez tous les soirs
30:07sur BFM TV ou sur
30:09RFL. Vous écoutiez, d'ailleurs,
30:11le nombre de morts aigrénés à l'époque
30:13par le professeur Salomon.
30:15Et madame Crémeux.
30:17Hein ? Crémeux.
30:19Eh bien, figurez-vous que jusqu'à
30:21minuit, je cousais, moi qui ne
30:23sais pas coudre. Je fabriquais des choses.
30:25Et puis,
30:27j'habite près d'une usine.
30:29Et l'usine
30:31là où j'habite, sidérurgique, qui envoie
30:33vraiment une pollution incroyable,
30:35était fermée. Pour moi, c'était quand même
30:37bien parce que... Pas pour moi, sûrement.
30:39On respirait bien, il y avait des oiseaux
30:41qui se remettaient à chanter. J'ai vu
30:43des petits lapins. Je ne sais pas d'où ils venaient.
30:45Parce que je suis quand même à la campagne, pas loin.
30:47Mais, je veux dire,
30:49ça a été fabuleux. Et puis, la frise sur
30:51le gâteau, c'est que, quand j'étais petite,
30:53je voulais jouer du gâteau. Du gâteau,
30:55du piano.
30:57Et j'ai loué un piano pas cher.
30:59J'ai loué un piano, donc,
31:01chez un, vraiment,
31:03un magasin de piano. Et je l'ai loué.
31:05Et quand il est arrivé en camion,
31:07en camion de déménagement, parce que
31:09il était un demi-piano.
31:11C'est un pianissimo.
31:13Et bien, j'ai été émue.
31:15Et quand je me promenais toute seule
31:17dans les rues, c'était futuriste.
31:19Et alors, vous avez commencé le piano
31:21toute seule, comme ça, dans votre coin,
31:23pendant le Covid ?
31:25Oui. Alors, j'ai commencé avec des...
31:27J'avais acheté
31:29auparavant un petit...
31:31J'apprends le piano.
31:33Et j'avais joué des petites
31:35trucs d'enfant.
31:37Mais j'étais
31:39complètement... Je ne me suis pas ennuyée.
31:41Moi, qui étais seule, vraiment seule.
31:43Vous avez passé
31:45tout le confinement toute seule,
31:47avec vos créations manuelles.
31:49Le soir, vous cousiez,
31:51c'est ça ?
31:53Et le piano ?
31:55Ben, voilà.
31:57Faire contre...
31:59C'est quoi, la...
32:01Contre mauvaise fortune, bon cœur.
32:03Ce Covid a été une tragédie, bien sûr.
32:05Mais dans la tragédie, il y a des petits
32:07espaces de bonheur. Et Isabelle,
32:09toute seule, confinée
32:11pendant des mois, a trouvé des petits espaces
32:13de bonheur. Vous continuez à nous appeler.
32:15Steven est là. On dit bonjour à Steven.
32:17Bonjour, Steven. Bonjour, Steven.
32:19Et bien, à tout de suite, Steven.
32:35Et oui, il y a 5 ans,
32:37jour pour jour, nous étions confinés.
32:39Est-ce que cela évoque
32:41quelque chose pour nos auditeurs,
32:43Victor ?
32:45Bonjour, Eric. Bonjour, Céline. Bonjour à tous.
32:47Oui, ça fait réagir. Sur l'application RTL,
32:49je vais vous lire 3 messages.
32:51Allez, Nadine, pour commencer. Pendant le Covid,
32:53ma fille étudiait la musique en Angleterre
32:55et elle a dû avoir des cours en ligne.
32:57Mais elle ne pouvait plus avoir ses leçons pratiques
32:59et cela a totalement gâché son année.
33:01Magalie à Paris nous dit
33:03Aujourd'hui, c'est facile de critiquer,
33:05mais il y a 5 ans, on avait peur. Il faut le rappeler.
33:07Il y a eu des morts jeunes et d'autres
33:09qui n'avaient pas de soucis de santé.
33:11C'est toujours plus facile de prendre des décisions
33:13a posteriori. Et puis, Josette veut oublier
33:15cette période. On a applaudi les soignants
33:17et ça n'a rien changé pour eux. Au contraire,
33:19des personnes sont mortes seules et les familles
33:21n'ont pas eu le droit de les voir, ces autorisations
33:23à remplir pour sortir. Et puis, toutes ces amendes,
33:25c'était vraiment une sale période.
33:27Merci. Merci, Victor. Nous sommes avec
33:29Steven et Gérard. Qui est Steven ?
33:31Steven,
33:33mon cher Steven, bonjour. Qui êtes-vous ?
33:35Bonjour. Je suis Steven. J'habite au Châtelier,
33:37dans un petit village de Normandie qui est magnifique.
33:39Déjà, pour commencer.
33:41Je vais revenir vers vous. Je voudrais saluer
33:43d'abord Steven
33:45et Gérard également. Bonjour. Qui est Gérard ?
33:47Bonjour, Gérard.
33:49Je suis Gérard, à l'appareil.
33:51Je suis médecin.
33:53J'étais médecin, donc je suis ton médecin
33:55pendant le Covid. Ah tiens, on va commencer
33:57par vous. Ah oui.
33:59Donc, vous avez continué à consulter ?
34:01Je ne me suis pas du tout
34:03arrêté.
34:05Je ne me suis pas du tout arrêté. Votre expérience
34:07est intéressante. Qu'est-ce que vous en retirez ?
34:09Les enseignements
34:11les plus intéressants
34:13de cette expérience médicale ?
34:15Vous étiez généraliste ? Non,
34:17rhumatologue. Je ne suis pas en contact
34:19direct avec le Covid,
34:21mais je dirais que c'est une spécialité
34:23où il faut toucher les patients.
34:25Donc, on est près d'eux.
34:27J'avais un stock de masques
34:29de la grippe aviaire.
34:31J'avais bien gardé. J'ai toujours
34:33travaillé avec une blouse.
34:35Sur mon bureau, j'ai toujours
34:37un flacon d'alcool que j'avais
34:39toujours eu. Donc, je dirais que mes méthodes de travail
34:41n'ont pas changé.
34:43Ce qui m'intéresse,
34:45c'est que vous avez dû être confronté, Gérard,
34:47docteur, à
34:49tous les complotistes,
34:51tous les gens qui disaient que c'est comme ci, comme ça,
34:53ça s'attrape comme ci, comme ça.
34:55Non, vous avez dû en entendre des fadaises.
34:57Alors, au début,
34:59ça fait rigoler. Puis, il y a un moment, on en a marre.
35:01On en a marre d'être obligé d'argumenter
35:03en permanence.
35:07Quel propos vous embêtez
35:09le plus, Gérard ? C'est les gens qui étaient
35:11contre le confinement,
35:13contre la vaccination ?
35:15Non, les gens râlaient plus
35:17contre le vaccin.
35:19Contre le vaccin.
35:21Avec des
35:23arguments,
35:25j'allais un peu abracadabra, contre le vaccin.
35:27Et quand il y a eu le vaccin,
35:29j'irais, c'était
35:31les effets secondaires.
35:33Les effets secondaires. Quelle est la chose
35:35la plus dingue que vous ayez entendue ?
35:37Vous en souvenez encore, non, de certains
35:39propos de patients, Gérard ?
35:41J'ai un patient qui avait trouvé sur
35:43internet qu'on avait
35:45isolé le virus,
35:47qui était une espèce de
35:49truc qui faisait 20 mètres de long, qui était enroulé sur lui-même
35:51dans les cellules.
35:53Un truc démentiel.
35:55C'est de la science-fiction.
35:57Quant aux effets secondaires,
35:59ça c'est la
36:01même chose avec aussi pas mal
36:03de médicaments.
36:05Vous voyez, suivant
36:07le caractère des gens, ceux
36:09qui auront des effets secondaires
36:11fantasmés
36:13et les autres.
36:15Alors, il y a des vrais effets secondaires, mais
36:17il y a des gens, je me disais, celui-là,
36:19qui se fait vacciner, il va revenir en disant qu'il y a un effet secondaire.
36:21Oui, oui, oui.
36:23Je vois ce que vous voulez dire.
36:25Alors, c'est vrai que
36:27à la
36:29télé,
36:31surtout, il y avait un
36:33flot d'informations
36:35et d'informations
36:37qui n'en étaient pas.
36:39Des informations aussi.
36:41Les anti-routes,
36:43le plaquemine,
36:45par le plaquemine.
36:47Alors, ce qui me faisait
36:49sourire, c'est que le plaquemine,
36:51moi, ça m'arrive d'en prescrire pour des
36:53problèmes
36:55rhumatologiques, certaines maladies auto-immunes.
36:57Et
36:59là, on est parti dans des délires
37:01pas possibles.
37:03Bougez pas,
37:05cher docteur.
37:07Je voudrais qu'on prenne Steven également.
37:09Il n'est pas médecin, Steven,
37:11mais quelle a été votre expérience
37:13à vous de
37:15confinement ?
37:17Alors, moi, je n'ai jamais été confiné. Déjà,
37:19pour commencer, ma femme a été confinée avec ma fille
37:21parce qu'en fait, moi, je suis parti en vacances au Maroc.
37:23Je suis parti le 10 mars
37:25et je devais revenir le 18,
37:27et les frontières ont été fermées le 17.
37:29Donc, je suis resté avec ma petite fille de 9 mois
37:31pendant plus de 4 mois et demi.
37:33Attendez, vous, vous partez
37:35au Maroc innocemment ?
37:37Rien à voir. Vous ne fuyez pas
37:39le confinement. Vous partez en vacances, quoi.
37:41Absolument pas. J'avais prévu
37:43d'aller au Maroc parce que ma femme est
37:45marocaine, donc j'allais voir de la famille là-bas.
37:47J'avais prévu de partir
37:49au Maroc. On a vu qu'il y avait des
37:51soucis de santé,
37:53de Covid et tout ça, mais
37:55je n'ai pas pris garde. Vraiment, pour moi, c'était
37:57comme on disait à l'époque, une petite grippette.
37:59J'en ai pris conscience
38:01bien après. Et alors, du coup, vous arrivez
38:03au Maroc. Combien de temps, le voyage, à l'origine,
38:05vous aviez prévu ?
38:07J'avais prévu du 10 au 18.
38:09Je vais reprendre le bateau à
38:11Tiras, le 18.
38:13Vous êtes parti pour une semaine
38:15au Maroc ? Oui, pour une semaine.
38:17Vous êtes resté combien ?
38:19Quatre mois et demi.
38:21J'ai fêté mes 40 ans au Maroc
38:23et les un an de ma petite fille au Maroc.
38:25Et alors, quand vous entendez la
38:27déclaration d'Emmanuel Macron, le
38:2916 au soir, comment
38:31vous réagissez ? Je réagis.
38:33Moi, ça me fait rire, en fait,
38:35sur le coup, parce que je ne suis pas quelqu'un
38:37qui dramatise. Ma femme, elle,
38:39elle n'a pas du tout rire.
38:41Elle n'a absolument pas du tout
38:43rire parce que, bon,
38:45ce sont des gens qui sont
38:47quand même souvent inquiets
38:49et qui n'ont pas forcément de sang-froid.
38:51Donc, elle panique dans tous les sens.
38:53Moi, écoute, si je reste coincé un mois,
38:55je reste coincé un mois, et puis c'est tout.
38:57Je n'avais pas de problème de logement, je n'avais pas de problème financier,
38:59donc ça ne me dérangeait pas plus que ça.
39:01Par la suite, ma femme,
39:03il ne se fait que dix jours après, ma femme
39:05a chopé le Covid.
39:07C'était assez grave.
39:09Elle a été hospitalisée.
39:11Donc, elle n'a pas eu ma deuxième fille qui était restée
39:13avec elle pendant un mois,
39:15pendant un mois, un mois et demi.
39:17Et au tout départ, ma femme m'a planifié
39:19pour dire, je vais mourir.
39:21Je vais mourir, je m'étouffe.
39:23Et là, la distance a dû être beaucoup plus compliquée
39:25à gérer, Steven.
39:27Oui,
39:29oui, quand même. À ce moment-là, oui.
39:31Après... Non, mais vous avez eu peur,
39:33parce que vous le dites sur un ton tellement léger,
39:35vous avez eu la trouille pour votre femme,
39:37quand même, Steven. Oui, oui.
39:39Comme je vous dis, je ne suis pas quelqu'un qui panique non plus,
39:41donc j'ai vraiment un gros sang-froid, ce qui dérange beaucoup ma femme,
39:43d'ailleurs. Mais,
39:45je sais qu'on a un système
39:47de docteur,
39:49un système de santé en France
39:51qui est magnifique. Vraiment, il faut le dire,
39:53il faut rendre hommage
39:55à toutes les personnes soignantes,
39:57aux médecins, aux infirmières qui sont occupées
39:59de ma femme, mais aussi au gouvernement
40:01qui a su, quand même, je pense, faire le confinement.
40:03Je pense que ça, c'est un avis personnel,
40:05je ne suis pas méchant, je pense
40:07que ça a sauvé quand même beaucoup de vies.
40:09Donc, ma femme
40:11va à l'hôpital, donc pendant
40:13un mois, elle ne voit plus ma fille. Enfin,
40:15voilà, ma fille chez ma belle-mère.
40:17J'ai très peu de nouvelles de ma femme,
40:19ça se passe, ma femme sort
40:21de l'hôpital, et je finis
40:23donc mon séjour au Maroc.
40:25J'étais merveilleusement accueilli par
40:27les Marocains, qui m'apportaient à manger.
40:29Parce qu'ils pensaient que j'étais
40:31dans la misère, vraiment.
40:33Et ensuite, je rentre
40:35en France, et quand je rentre en France,
40:37ma deuxième fille ne me parle plus.
40:39Ma deuxième fille
40:41qui vient d'avoir 5 ans.
40:43L'impression d'avoir été abandonnée, de vous faire un peu
40:45payer ça, quoi. C'est pas une impression.
40:47Pour elle,
40:49je l'ai abandonnée, et jusqu'à
40:51aujourd'hui, il y a toujours une distance
40:53qui s'est créée. Oui, ça c'est terrible.
40:55Voilà. Et à l'inverse,
40:57l'autre, la petite que j'ai eue avec moi,
40:59c'est une colotrine. Elle est toujours
41:01derrière moi. Voilà.
41:03Merci Steven, c'est bien
41:05ce témoignage. Moi je connais aussi une personne
41:07qui est partie sur l'île de la Réunion pour des raisons
41:09professionnelles, quelques jours avant
41:11le confinement, puis elle devait y aller
41:13une semaine, et puis elle y est restée
41:15de nombreuses
41:17semaines. Voilà, tous ces gens
41:19qui étaient hors de France, ou hors d'Europe.
41:21Merci Steven, on continue.
41:23C'était il y a 5 ans, jour pour
41:25jour, le début du confinement.
41:28Jusqu'à 14h.
41:30Éric Brunet et Céline Landreau
41:32vous donnent la parole sur RTL.
41:34Les auditeurs ont la parole.
41:36Éric Brunet et Céline Landreau
41:38sur RTL. Il y a
41:405 ans, jour pour jour, nous étions
41:42confinés. Florence, ça fait le 30
41:44de 10. Bonjour Florence. Bonjour.
41:46Qui êtes-vous, où êtes-vous,
41:48et comment ça s'est passé pour vous ?
41:50Alors, je m'appelle Florence,
41:52je suis au Canet, dans les Alpes-Maritimes.
41:54Et
41:56ça s'est passé que
41:58moi j'ai commencé ma radiothérapie
42:00dès que les premiers jours du confinement sont arrivés.
42:02Ah, d'accord.
42:04Vous veniez d'apprendre que vous aviez un cancer ?
42:06J'ai appris que j'avais un cancer au
42:08mois de novembre, après biopsy
42:10et
42:12divers examens.
42:14Et je suis allée
42:16voir un
42:18cancérologue au centre Antoine-la-Cassagne
42:20de Nice,
42:22qui m'a pris en main, et
42:24j'ai commencé la radiothérapie.
42:26J'ai eu 45 séances
42:28de radiothérapie.
42:30De la chimio.
42:32On sait, Florence, qu'à l'époque,
42:34le plan blanc maximal avait été
42:36décrété, qu'il y a eu parfois des
42:38retards de soins face à
42:40l'afflux de patients du Covid.
42:42Est-ce que vous, vous en avez souffert ? Non.
42:44Pas du tout.
42:46Vous avez pu suivre votre traitement
42:48de la radiothérapie ? Entièrement.
42:50Ah oui.
42:52Ah oui.
42:54Ça, je peux vous dire que moi, j'ai été prise en main tout de suite.
42:56Et tous les jours,
42:58j'y allais pour ce dimanche.
43:00Ça devait être curieux d'aller là-bas,
43:02parce que c'était...
43:04Ah ben, c'était curieux parce que
43:06il faut une demi-heure du Canet
43:08pour aller jusqu'à Nice. Là, en un
43:10quart d'heure, j'y étais.
43:12Et même à l'intérieur de
43:14l'institution où vous étiez,
43:16ça devait être...
43:18Il n'y avait pas grand monde ?
43:20Ah ben, il n'y avait pas grand monde. Il y avait simplement
43:22les gens qui suivaient des traitements.
43:24Voilà.
43:26Vous en êtes où aujourd'hui,
43:28Florence ? Eh ben, j'en suis
43:30à ma cinquième année.
43:32Donc, je suis hors émission.
43:34Jusqu'à la fin de l'année, je revois mon chirurgien
43:36le 28 mars.
43:38La dernière fois.
43:40Et si tout va bien, je suis guérie.
43:42C'est tout ce qu'on vous souhaite,
43:44Florence, en tout cas. Merci.
43:46Merci beaucoup pour votre témoignage.
43:48Après peu de temps, je voulais juste qu'on donne la parole à Stéphane.
43:50Bonjour Stéphane.
43:52Oui, bonjour.
43:54Stéphane, vous êtes commerçant. Je crois, comment ça s'est passé
43:56cette période de confinement pour vous ?
43:58Alors, je suis commerçant avec mon épouse.
44:00On fait les marchés le matin. On fait de la livraison
44:02à domicile l'après-midi.
44:04Ça a été la folie.
44:06On a commencé déjà par être
44:088 jours où les marchés étaient interdits.
44:10Donc, on s'est battus énormément pour pouvoir
44:12reprendre nos places de marché.
44:14Et ensuite, les mairies avaient
44:16organisé un système de serpentin.
44:18C'est-à-dire qu'ils avaient mis tous les barrières pour
44:20qu'on puisse vraiment faire un distanciel.
44:22Vous vendez de l'alimentaire, alors, vous Stéphane ?
44:24C'est ça, du fruit et légumes.
44:26Et les gens,
44:28on entendait les gens qui le disaient.
44:30Moi, ça fait une heure que je suis là, juste pour une salade.
44:32Mais ça fait notre sortie.
44:34Et en fait, c'était
44:36de la folie. On avait la queue
44:38et la queue sans arrêt, sans arrêt.
44:40À l'heure du midi, on devait dire stop.
44:42Ça y est, on doit remballer parce que sinon, on serait peut-être
44:44encore en train de bosser. Et l'après-midi,
44:46on rentrait à la maison, on déchargeait
44:48le canyon, on repréparait des commandes.
44:50Je repartais avec une voiture pour relivrer.
44:52Donc, c'était du 7h
44:54à 21h tous les jours.
44:56Des livraisons un peu bizarres. On laissait le carton
44:58devant.
45:00On ne faisait pas la bise au client.
45:02Voilà. Ah non, bah non.
45:04Moi, c'est resté. Je suis toujours
45:06hésité à faire la bise.
45:08Non, mais ce que je veux dire, c'est que moi, je me souviens
45:10une fois d'avoir été livré.
45:12Je me souviens. Allô, je vous ai laissé
45:14le carton devant.
45:16Je suis reparti.
45:18C'était génial
45:20l'augmentation du prix du sans contact
45:22parce que ça permettait en distanciel
45:24de faire l'appareil à carte bleue
45:26et de tendre juste le bras.
45:28Et puis,
45:30on passait des journées de folie.
45:32Ce qui fait que le gamin
45:34était livre à lui-même. Il était à la maison.
45:36On ne le voyait presque plus.
45:38On rentrait à la maison
45:40le soir. C'est ce que l'infirmière vous disait tout à l'heure.
45:42On rentrait à la maison le soir. On restait
45:44loin des enfants pour éviter
45:46de les contaminer.
45:48On se changeait
45:50rapidement.
45:52Je me souviens, on laissait
45:54les chaussures à l'extérieur
45:56de la maison aussi.
45:58On se disait, par les semelles,
46:00on peut attraper des choses.
46:02Mon épouse l'a eu. Mon gamin
46:04l'a attrapé également.
46:06Moi, j'ai peut-être été porteur sain. Je n'en sais rien.
46:08Personnellement,
46:10je n'ai pas été touché.
46:12Mon épouse en a gardé pas mal de séquelles.
46:14L'odorat, le goût...
46:16Encore aujourd'hui ?
46:18Encore aujourd'hui, oui.
46:20Ça fait partie des Covid longs
46:22qu'on évoque parfois
46:24et auxquels on pourrait consacrer un jour une partie de cette émission.
46:26Merci beaucoup Stéphane pour votre témoignage.
46:28Merci mon cher Stéphane.
46:30Et bonjour Jean-Alphonse.
46:32Et bonjour à tous.