Se challenger afin d’agir pour l’environnement, c’est le concept de l’application Ma Petite Planète. Entre amis, collègues ou à l’école, les utilisateurs sont invités à relever des défis écologiques. Vous êtes venus plus de fois à vélo au travail que votre manager, vous avez gagné ! L’association, accompagnée par DIFT, souhaite rendre ludique et accessible l’engagement écologique.
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00:00Notre débat Smart Cause avec une fois par mois une association mise à l'honneur en partenariat avec DIFT et Clara Piget. Bonjour, bienvenue, cofondatrice responsable des opérations de DIFT et Clément De Bosque, bonjour.
00:19Bonjour Thomas.
00:20Cofondateur de Ma Petite Planète. On rappelle le concept de DIFT en quelques mots ?
00:25Avec plaisir. DIFT, c'est une start-up qu'on a créée avec mes associés il y a trois ans. C'est une plateforme qui permet aux entreprises de rendre leurs mécénats participatifs et collaboratifs en impliquant leurs clients ou leurs collaborateurs dans le choix des associations qui sont financées dans le cadre de, par exemple, dons de points dans un programme de fidélité ou cadeaux de fin d'année solidaires, par exemple, à des clients.
00:48Qui sont vos clients ? C'est plutôt des grosses entreprises, des PME ? C'est toute taille ?
00:53On travaille avec tout type d'entreprises. Ça va de la PME qui a envie de changer un peu ses habitudes sur, par exemple, des goodies à offrir sur des salons ou des cadeaux à offrir en fin d'année à ses clients, fournisseurs, collaborateurs, jusqu'aux très grandes marques que tout le grand public connaît. Je ne sais pas si j'ai le droit de les citer.
01:13Vous pouvez en citer quelques-unes, il n'y a pas de problème.
01:15Des programmes de fidélité dans l'hôtellerie, par exemple, où les clients peuvent donner leurs points de fidélité qu'ils ont accumulés en dormant à l'hôtel à des associations et ça se transforme en dons financés par l'entreprise.
01:26Ou, par exemple, des produits financiers solidaires. Je place mon argent à la banque, j'ai des intérêts qui me sont reversés et je peux en verser une partie à des assos.
01:36Oui, il y a une adaptation au métier ou au business de l'entreprise. Et alors, côté associations, ça représente combien d'associations accompagnées chaque année ?
01:47Chaque année, c'est une centaine d'associations en général qui sont financées par nos clients. Certaines qui sont là depuis longtemps, comme Ma Petite Planète, d'autres qui vont plutôt bénéficier de programmes ponctuels, ça dépend. Une centaine.
01:59Et on va présenter Ma Petite Planète. Elle crée en 2020 cette association avec Mathilde Hébert et Christian Nalatambi. Pourquoi vous l'avez créée ? C'est quoi l'idée de départ ?
02:09Le constat de départ, c'est qu'il y a une inertie sur les sujets écologiques et qu'il faut massivement et collectivement passer à l'action pour protéger la planète.
02:17Et du coup, on est parti d'abord avec notre entourage en mode grand public. C'était d'abord un jeu à vivre entre amis, familles, etc. pour se motiver collectivement pendant trois semaines à réaliser des défis écologiques.
02:29En partant de l'idée que c'est vraiment le challenge avec un contexte donné et une expérience sociale avec des preuves, des défis à partager qui allaient motiver les gens.
02:38Et ensuite, on a décliné ça dans un format entreprise et scolaire progressivement.
02:43Effectivement. Alors, ça fonctionne comment ? C'est quoi ce challenge ?
02:46Concrètement, vous avez une application mobile, Ma Petite Planète. Vous la téléchargez, vous pouvez créer votre ligue et inviter vos amis.
02:52Ou dans le cadre d'un team building avec votre entreprise, créer une ou plusieurs ligues pour vivre une expérience commune.
02:58On crée trois éditions par an. Les participants se rattachent à une édition et donc collectivement, vous allez vivre trois semaines autour de défis sur l'alimentation, les déchets, la mobilité, l'énergie, la biodiversité.
03:12Et donc, ça peut être venir au travail à vélo, ça peut être cuisiner des légumes de saison, ça peut être faire une balade en forêt.
03:22Avec un petit côté compétition.
03:24Tout à fait. Vous avez des points à titre perso, mais surtout quand vous réalisez des défis, vous contribuez au score de votre équipe et vous la faites avancer dans le fameux classement général.
03:33Et c'est pour ça qu'il y a une émulation collective autour du challenge.
03:35Ma petite planète, mon petit gazon, la filiation. Pour ceux qui ne savent pas, c'est un jeu de foot. Pareil, collaboratif. On se lance des défis en famille ou entre potes.
03:47Exactement. Et l'idée de base, ça vient de là. Ce jeu qui a eu à date plus de 3 millions de joueurs. On s'est dit, ils ont réussi à faire quelque chose de massif autour du football.
03:55Pourquoi on n'arrivera pas à faire quelque chose de massif sur l'écologie ? Un sujet autrement plus urgent.
04:02Le foot, c'est quand même très, très urgent. Je suis d'accord avec vous. Pourquoi DIFT a souhaité et depuis longtemps soutenir Ma Petite Planète ?
04:12Chez DIFT, on a à cœur de sélectionner les associations avec qui on travaille de façon assez précise et de bien les connaître, bien comprendre les projets qui sont portés.
04:22Et ce qui les rend différents de ce qui existait déjà dans l'écosystème avant qu'elles soient créées.
04:28Ma Petite Planète, il y a différents éléments qui nous ont convaincus et embarqués dans le format. Déjà, c'était un format qui n'existait pas avant.
04:38On partage le constat qu'amener du ludique et du challenge dans les sujets d'écologie, c'est vraiment très important.
04:46Puisqu'on n'arrivera pas à faire passer à l'action un grand nombre de personnes sur des constats qui minent le moral.
04:54Et on sait bien que l'enjeu de l'acceptabilité, il est majeur, on est en plein dedans.
04:59Exactement. Et l'autre chose qui nous convainc et nous motive beaucoup dans le modèle de Ma Petite Planète, c'est sa capacité de passer à l'échelle.
05:06En fait, comme le jeu permet d'embarquer des équipes de personnes à chaque fois qu'on a une nouvelle personne convaincue, que ce soit un enseignant qui emmène toute sa classe,
05:16un manager ou une personne d'une équipe qui se dit je vais créer un team building solidaire, ou en particulier qui essaye de motiver des amis.
05:26On a une vraie capacité à toucher beaucoup de monde grâce à la technologie, grâce à cette application qui est accessible partout aussi, donc on a accès à tous les territoires.
05:35Donc voilà, cet enjeu de passer à l'échelle et porter les sujets à la source de façon positive, c'était important pour nous.
05:42Il y a à la fois les entreprises et puis les écoles. Ce sont les enseignants qui sont à l'initiative dans ce cas-là ? Comment ça se passe ?
05:51Oui, on a eu un formidable bouche à oreille dans le milieu éducatif grâce à tous les enseignants qui nous ont porté à dalle.
05:57On est à 480 000 élèves qui sont passés à l'action et qui ont été mobilisés.
06:01Et du coup, l'idée c'est que l'enseignant télécharge l'application MPP scolaire, crée sa ligue et invite toute sa classe.
06:08C'est une sorte de grand concours autour de l'écologie, un peu comme le concours kangourou autour des mathématiques.
06:13Nous, notre ambition, c'est de faire le concours kangourou de l'écologie en France et à l'international.
06:17On a aujourd'hui 10% de classes à l'étranger et pareil, on a 4 plateaux de jeux, une sorte de défi adapté à l'âge des enfants.
06:26Évidemment, on ne joue pas de la même façon en primaire ou au collège ou au lycée.
06:30À la petite section, on a énormément de classes de maternelle.
06:33J'ai l'impression que quand il y a les auditions MPP, c'est le programme de l'école pour les maternelles, c'est super.
06:40Et du coup, les enfants font des défis à la fois en classe, mais potentiellement aussi peuvent en faire à la maison et en pleine nature avec leurs parents, s'ils sont partants aussi pour aller plus loin.
06:51Alors nous, on a retrouvé ces chiffres, mais ça a manifestement évolué. Vous donniez 313 000 élèves sensibilisés, 3 600 000 défis écologiques réalisés à date.
07:00Et puis alors ça, ça m'intéresse, 84% des enseignants qui estiment que leurs élèves comprennent mieux les enjeux écologiques après avoir joué à Ma Petite Planète.
07:08Évidemment, ça vous conforte dans ce projet, mais ça veut dire quoi ?
07:13On revient à ce que vous disiez sur le côté ludique, la gamification, ça rend les messages plus faciles à intégrer ? Les profs vous disent qu'on est plus efficace grâce à ça ?
07:23Alors nous, ce qu'on cherchait surtout, c'est donner du pouvoir aux enfants, même s'ils sont jeunes, et leur dire, certes, vous êtes petit, vous n'avez pas de capacité financière,
07:35mais vous pouvez quand même agir dès le plus jeune âge pour la protection de la planète.
07:39On va vous indiquer quelques bonnes pratiques, on va vous mettre en mouvement sur le sujet.
07:43C'est pour ça qu'on a une liste de défis accessibles à chacun qui va leur donner l'envie et le premier pas.
07:49L'histoire de gagner des points, vous vous souvenez quand vous étiez à l'école, il faut gagner des points, des bonus, des bonnes notes, vous étiez prêt à faire beaucoup.
07:55On utilise ces leviers-là et comme c'est une aventure collective, toute la classe est ensemble et porte le projet ensemble.
08:01Nous, on a théorisé des leviers de passage à l'action pour la planète et le collectif et la gamification en fait partie.
08:08Et donc ensuite, on peut imaginer que ce sont des bonnes pratiques, comme vous le dites, qui vont perdurer ?
08:14Parce qu'il y a cette question et puis même qu'on va peut-être essayer de partager en famille,
08:20donc il y a un côté, je ne sais pas, une capillarité des bonnes pratiques, c'est ce que vous visez ?
08:26Tout à fait. En fait, le pari de l'association, c'est de faire vivre une expérience forte pendant trois semaines,
08:31avec beaucoup de défis, beaucoup de partages, beaucoup de réalisations communes
08:35et ensuite que les participants intègrent dans leur quotidien et dans leurs réflexions,
08:39tous les enjeux et les bonnes pratiques qu'ils ont expérimenté pendant le challenge.
08:43Et ça, on le voit à la fois à l'école, mais aussi en entreprise où on a des projets structurants RSE qui sont mis en place suite au challenge
08:50et aussi quand vous visez une expérience avec votre entourage, vous voyez votre entourage évoluer sur ces questions.
08:55Alors justement, parlons des entreprises, parce que les entreprises qui, avec DIFT, soutiennent Ma Petite Planète,
09:01est-ce qu'elles font aussi le défi ?
09:04Ça arrive souvent. Nous-mêmes, on a été dans plusieurs ligues Ma Petite Planète avec l'équipe de DIFT
09:10et je voulais juste revenir sur ce que disait Clément et rejoindre son point.
09:13Une fois qu'on a commencé à mettre en place des habitudes qui sont vertueuses pendant deux, trois semaines pour le jeu,
09:19en général, on ne revient pas en arrière.
09:21Donc on a supprimé les Tupperware, enfin supprimé plutôt les boîtes d'usage unique pour les remplacer par les Tupperware le midi.
09:29On ne revient pas en arrière à la fin du défi, ce serait un peu dommage.
09:32Donc déjà, ça permet de faire naître un petit peu des nouveaux projets qui sont portés dans les entreprises.
09:36Et effectivement, nous, ce qu'on fait, c'est qu'on va chercher du financement pour Ma Petite Planète.
09:42Les entreprises sélectionnent Ma Petite Planète dans leurs opérations de DIFT et financent le développement du programme scolaire,
09:49qui est le programme qui est porté par l'association sans faire de bénéfice.
09:56Effectivement, ensuite, nous, ce qu'on essaye de faire, c'est beaucoup mettre en avance ce que les assos peuvent proposer au sein des entreprises
10:02et de dire inscrivez-vous dans ce prochain challenge, embarquez vos équipes, faites connaître l'association et changez d'échelle.
10:09Il y a d'autres projets, d'autres associations autour de cette question spécifique d'éducation sur la transition environnementale ?
10:16Tout à fait, il y en a de plus en plus qui se structurent et c'est une très bonne nouvelle parce que ça permet aussi de faire des enfants et des jeunes générations,
10:23d'être les ambassadeurs et ambassadrices de ces messages-là et on sait que ça marche.
10:28C'est beaucoup les enfants qui font changer d'avis leurs parents et plutôt ça que l'inverse.
10:33On soutient notamment une association qui s'appelle Merterre, qui accompagne des écoliers dans des sorties, ramassage de déchets, identification des déchets
10:43et ensuite l'association essaye de faire de la sensibilisation sur quelles sont les plus grandes sources de pollution, notamment plastique, dans les environnements.
10:51On accompagne aussi l'association No Plastic In My City qui porte aussi des défis et des challenges sur comment éradiquer le plastique de son quotidien.
11:02Donc voilà, c'est des sujets porteurs.
11:06Effectivement, on connaît la fresque du climat. Je parle des entreprises et c'est vrai qu'il y a beaucoup d'entreprises qui ont mis en place la fresque du climat.
11:14En quoi ? J'ai bien compris la différence mais je veux bien que vous disiez comment vous vous positionnez.
11:18Est-ce qu'il y a parfois des entreprises qui disent on a déjà fait la fresque du climat, il n'y a pas besoin de jouer à ma petite planète ?
11:23Oui, alors on les connaît très bien et il y a un super écosystème autour de la sensibilisation sur ces sujets-là et de la formation.
11:30Et nous, ce qui va nous, je pense, différencier et c'est en ça qu'on est complémentaire, c'est vraiment sur le passage à l'action.
11:35C'est-à-dire que, ok, globalement maintenant il y a une bonne partie des gens qui savent les enjeux, même sans comprendre dans les détails techniques, etc.
11:43Ok, il y a une urgence écologique, climatique et sur la biodiversité notamment. Comment on fait pour agir ?
11:48Nous, on a des défis clés en main, accessibles à chacun et avec une mécanique de passage à l'action.
11:54C'est-à-dire que les gens, on va les inciter et leur donner envie d'agir dans leur quotidien, dans leur entreprise.
11:59Et c'est à travers ce système de ligues, de points, de classement, de partage de preuves, de débats dans les conversations de ligues que les gens vont se mettre en mouvement.
12:09Et donc nous, notre vraie valeur ajoutée, c'est la mise en mouvement des salariés en entreprise sur ces sujets-là, au-delà de l'aspect purement théorique.
12:17Est-ce que ça vous semble, je vous pose un peu la même question à tous les deux, d'autant plus important qu'il y a, on va dire, des vents contraires qui se sont levés, notamment aux Etats-Unis.
12:25Mais enfin bon, on peut parler de l'Europe qui détricote un peu le Green Deal aussi. Vous vous sentez investi dans une sorte de mission ?
12:34Peut-être plus que jamais, puisque en effet, et c'est hyper inquiétant, nous on voit ça, qu'il y a des gens qui ont une sorte de renoncement écologique.
12:42On n'a pas le choix en fait, il faut y aller. C'est une question presque de survie de l'espèce humaine à moyen terme.
12:50Et du coup, bien sûr qu'il faut y aller, et nous on va mettre toute notre énergie pour faire en sorte d'embarquer un maximum de gens.
12:55Et aussi de dire aux gens, ok, venez quel que soit votre niveau de départ, peu importe votre passé, votre historique.
13:01Nous il y a des défis de 1 à 10 points, des choses très faciles, très accessibles.
13:04Et bien voilà, l'idée c'est d'aller chercher les gens avec leurs conditions de départ, et de leur donner envie de faire un peu plus que d'habitude.
13:13Et c'est en semant ces graines-là qu'on créera des dynamiques dans les boîtes, et ensuite que les boîtes transformeront leur offre,
13:20et seront potentiellement plus cohérentes sur ces sujets.
13:23Un mot sur ces vents contraires ?
13:25Il y en a de plus en plus malheureusement, et donc oui effectivement, on n'a jamais eu autant besoin de l'économie sociale et solidaire au sens large.
13:31Des start-up, des assos, des structures coopératives.
13:35Nous on a structuré la société autour de deux missions.
13:38L'une qui est financer des projets d'impact social et environnemental, et l'autre qui est de les rendre visibles.
13:43Et donc on va essayer de pousser beaucoup aussi sur rendre visibles ces solutions qui existent, et les pousser toujours plus.
13:48Merci beaucoup à tous les deux, et à bientôt sur Be Smart for Change.
13:51C'est l'heure de notre rubrique Prêt pour l'impact.