Regardez L'invité de RTL Matin Week-end avec Antoine Cavaillé-Roux du 12 avril 2025.
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00:00Antoine Cavaillero, RTL Matin jusqu'à 9h15.
00:04Et place à présent à notre invité, à notre grand témoin du matin, Guilhem Guirado.
00:08Bonjour.
00:09Bonjour.
00:09Vous êtes ancien capitaine du 15 de France, 74 sélections entre 2008 et 2019.
00:14Vous avez joué notamment avec Sébastien Chabal.
00:17Sébastien Chabal qui vient de livrer un témoignage très fort.
00:21Il le reconnaît, il souffre d'amnésie sévère.
00:23Il s'est pris, dit-il, des pètes au casque.
00:26Ça vous a touché, ce témoignage de votre ex-coéquipier en bleu ?
00:30Oui, effectivement, ça m'a glacé, ça m'a bluffé parce que je n'étais pas prêt à ça.
00:36Et ça m'a beaucoup peiné parce que c'est dur.
00:39Il n'a pas arrêté il y a très longtemps, il y a quelques années.
00:42Et de voir ce qu'il peut dire et témoigner, ça fait froid dans le dos, ça fait peur.
00:49Et ça me fait énormément de peine pour Sébastien.
00:51Parce que j'ai apprécié de jouer avec ce joueur et j'ai beaucoup appris à ses côtés aussi.
00:57Ça m'a fait un froid dans le dos.
00:59Guillaume Guirado, ça vous est déjà arrivé de subir des commotions cérébrales pendant un match ?
01:05D'être obligé de sortir du terrain ?
01:07Pour ma part, j'ai été assez épargné.
01:09J'ai dû faire deux, trois commotions sur toute ma carrière.
01:12Par rapport à d'autres joueurs, c'est vrai que je n'ai pas été victime.
01:16Je n'ai pas souffert de ce phénomène.
01:20Mais ça vous est déjà arrivé d'être sonné ?
01:22Oui, forcément.
01:25Quelquefois, j'ai été sonné.
01:27Et voilà, ça vient aussi, le témoignage de Seb Chabal vient avec plusieurs joueurs qui ont témoigné déjà de la sorte.
01:35Donc, ça vient encore plus résonner.
01:38Ça vient forcément alerter et alarmer tout le monde.
01:41Donc, je ne suis pas touché directement par rapport à ce qui est arrivé à Seb.
01:45Mais forcément, ça me touche en ayant joué avec lui.
01:49Et peut-être qu'il ne se rappelle pas de toutes les anecdotes que moi, je peux avoir.
01:53En tout cas, moi, j'ai gardé un très, très bon souvenir de Seb sur le terrain.
01:57Et en tant que coéquipier et même en tant qu'adversaire.
02:00Alors, il existe maintenant des protocoles dans le rugby depuis une dizaine d'années maintenant.
02:06Est-ce que ces protocoles, est-ce que c'est suffisant ?
02:09Déjà, en termes de prévention, c'est très, très bien.
02:11C'est important.
02:12Je viens de voir que ça va évoluer encore plus avec les protégés d'un connecté.
02:16Donc, on ne voit jamais assez vite, malheureusement.
02:19Mais ce qui est sûr, c'est qu'on va dans le bon sens pour protéger les joueurs.
02:23Et voilà, je pense qu'on fait un sport qui est magnifique.
02:27Mais il ne faut pas oublier, surtout, moi, ce que j'ai pu répéter aux joueurs et aux 20 joueurs
02:30qui m'accompagnaient sur la fin de ma carrière, c'est qu'il y a une vie après.
02:34Il y a une deuxième vie.
02:37Elle est très, très intense, cette première vie, ce premier plan de carrière.
02:41Mais la deuxième, elle doit être encore plus jolie avec ses enfants
02:44et savoir ce qu'on veut transmettre à ses enfants.
02:46Est-ce qu'il faut élargir ces protocoles au monde amateur ?
02:51Bien évidemment qu'il faudrait élargir, mais il faudrait encore plus de compétences,
02:55il faudrait encore plus de moyens, il faudrait plus de tout, tout simplement.
03:01Mais concrètement, qu'est-ce que ça veut dire ?
03:02Qu'est-ce qu'il faudrait faire davantage pour lutter contre ces commotions cérébrales ?
03:07Je ne sais pas si vous imaginez, mais aujourd'hui,
03:09quand vous faites un match professionnel,
03:11vous avez un staff qui s'occupe justement du protocole avec un docteur.
03:15Ils sont là pour regarder le match dans plusieurs écrans
03:19pour déceler un joueur qui serait susceptible d'un protocole commotion.
03:24Donc c'est très bien ce qui est mis en place aujourd'hui.
03:27Ça reste quand même de la prévention.
03:29Ce n'est pas à coup sûr.
03:31Le joueur peut revenir après sur les terrains au bout de temps,
03:35de laps de temps.
03:36Tout est surveillé, tout est contrôlé par tout le staff médical.
03:39Mais il ne s'étend qu'à 30 clubs professionnels aujourd'hui.
03:44Il y a plus de 1800 ou 1900 clubs à le mode amateur.
03:48Donc voilà, personne n'est doté d'autant de personnes qui suivent les protocoles
03:53pour lesquelles c'est leur métier.
03:55Tout le monde est contraint de faire avec les moyens du bord.
03:58Et malheureusement, les moyens, il faut que ce soit surtout de la pédagogie.
04:02Il faut que les entraîneurs et les éducateurs aussi sensibilisent les joueurs.
04:06Si un joueur vous dit qu'il a mal à la tête et qu'il s'est cogné la tête ou quoi que ce soit,
04:10il faut prendre des pincettes dessus.
04:12Il faut le gérer.
04:13Il faut vraiment arriver à mettre la santé avant tout.
04:16Et ne pas fermer les yeux et vouloir dire qu'un joueur doit à tout prix jouer.
04:22Comme ça peut être sur plusieurs discours.
04:26Donc ça, il faut vraiment, vraiment aujourd'hui qu'on prenne le sujet avant le corps.
04:29Et d'en parler, évidemment, Guilherme Guilherme, le rugby est parfois jugé dangereux par les parents
04:36qui peuvent hésiter à inscrire leurs enfants dans un club de rugby.
04:39Ce genre de témoignage comme celui de Sébastien Chabal, ça peut faire peur ?
04:45Est-ce que ça peut nuire à l'image du rugby ?
04:48On se pose tous la question.
04:50C'est vrai que le rugby, c'est un sport de combat, va tout.
04:53Aujourd'hui, moi, j'estime qu'on fait tout pour le préserver
04:58et que le rugby, c'est un sport qui est formidable
05:02parce qu'il attire tout type de joueurs, tous les profils
05:06et n'importe quelle personne de l'horizon différent.
05:09C'est un sport qui m'a beaucoup appris, qui m'a beaucoup servi.
05:12Mais il faut que l'intégrité physique des joueurs et des joueuses
05:15soit vraiment le maître mot.
05:18Et sérieusement, il y a beaucoup de travail à faire au niveau pédagogie,
05:20au niveau des attitudes, au niveau du plaquage,
05:24de bien placer sa tête.
05:25Tout cela, il faut qu'on évite.
05:27Il ne faut pas que ce soit des accidents.
05:28Et pour ça, il faut éduquer les joueurs.
05:31De ne pas monter haut et fort et d'aller percuter l'épaule
05:35sur la tête des joueurs, c'est dangereux.
05:38Donc voilà, tout cela, il faut que ce travail de pédagogie
05:41soit fait dans le plus gros des détails
05:44pour éviter le simple accident.
05:46Si on arrive tous à ça, je pense qu'on sera tous sensibles
05:51et surtout, je pense qu'on sera tous responsables.
05:54Votre message est passé.
05:56Merci beaucoup, Guillaume Guirado.
05:57Merci.