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Anne Fulda reçoit Marie Lebey pour son livre «La valeur des rêves» dans #HDLivres

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Transcription
00:00 Bienvenue à l'heure des livres, Marie Lebet.
00:02 Alors, vous êtes écrivain.
00:04 Vous écrivez depuis longtemps,
00:06 à un rythme
00:08 peu soutenu, mais avec
00:10 des œuvres toujours intéressantes.
00:12 Et vous venez de publier "La valeur des rêves",
00:14 qui est parue aux éditions Léocher.
00:16 Dans ce livre, le héros du roman,
00:18 c'est un personnage
00:20 en métallique qui s'appelle
00:22 Moustipik, une œuvre d'art
00:24 qui avait été créée par Calder.
00:26 Parlez-nous
00:28 de cette œuvre et de ce qui se trame autour.
00:30 Alors, en fait,
00:32 je suis partie d'une histoire
00:34 qui est arrivée à un
00:36 copain, qui
00:38 un jour est tombé en panne d'essence
00:40 dans le sud de la France,
00:42 et qui, à la
00:44 recherche d'une station essence, s'est mis
00:46 à marcher et est tombé dans
00:48 un club de vacances.
00:50 Alors qu'il se rendait à la réception
00:52 pour
00:54 télé demander
00:56 où se trouvait un garage, il passe devant
00:58 la piscine et il tombe devant
01:00 un stabile d'Alexandre Calder,
01:02 de trois mètres...
01:04 - Un stabile, donc contraire d'un mobile.
01:06 - Qui est le contraire du mobile,
01:08 donc quelque chose de statique,
01:10 sur lequel
01:12 séchaient au soleil des maillots de bain d'enfants.
01:14 Et comme c'est un commissaire
01:16 priseur, évidemment, il manque d'avoir une
01:18 attaque parce que ce stabile
01:20 vaut une petite fortune
01:22 aux enchères.
01:24 Et donc, à partir de cette histoire qui est
01:26 vraie, j'ai imaginé
01:28 la vie de
01:30 ce stabile
01:32 en trois parties. La première,
01:34 c'est la naissance
01:36 dans l'imagination
01:38 de l'artiste, qui
01:40 en l'occurrence, c'est Alexander Calder,
01:42 en 1962.
01:44 La deuxième partie,
01:46 c'est quand...
01:48 Donc,
01:50 la première partie, c'est un rêve. La deuxième partie,
01:52 c'est quand ce stabile
01:54 est mis en vente
01:56 aux enchères et qu'il atteint des sommes
01:58 astronomiques.
02:00 Donc, quelle est la valeur
02:02 de ce rêve ? Et la troisième
02:04 partie,
02:06 on se met dans la tête
02:08 de... Je me suis mise dans la tête
02:10 de celui qui allait
02:12 acheter cette œuvre et qui va
02:14 dépenser des millions pour une plaque de
02:16 tôle. Qu'est-ce qui se passe dans sa tête ?
02:18 En fait, quelle est la valeur
02:20 qu'on donne au rêve ?
02:22 - Il y a plusieurs personnages
02:24 centraux. Il n'y a pas que cette œuvre
02:26 d'art. Il y a notamment le personnage de
02:28 Lucie de Clichy.
02:30 Qui est une...
02:32 Qui part finalement sur les traces
02:34 de l'histoire de cette œuvre d'art.
02:36 Et qui nous emmène comme ça.
02:38 On va de Paris
02:40 au sud de la France.
02:42 On remonte dans le temps. C'est grâce à elle qu'on
02:44 découvre l'histoire de cette
02:46 œuvre d'art. Et puis,
02:48 on a le commissaire Prizeur aussi.
02:50 Qui est un personnage assez intéressant.
02:52 Un brin cynique,
02:54 passionné, mais qui, lui, sait
02:56 aussi quelle est la valeur de
02:58 l'argent. Et ce qui est intéressant,
03:00 c'est que ce qu'on perçoit,
03:02 c'est ce décalage entre ce qui apparaît
03:04 comme un objet utilitaire.
03:06 Qu'est-ce qui fait que
03:08 cet objet
03:10 devient une œuvre d'art ?
03:12 - Jamais il n'y aurait dû avoir de maillot de bain et de serviette
03:14 qui sèchent dessus.
03:16 - C'est ça. - C'est ça.
03:18 - Et c'est ça qu'Albert a créé.
03:20 Il avait un rêve dans la tête.
03:22 Il l'a créée.
03:24 Et après, c'est devenu une œuvre d'art.
03:26 Après, c'est le prix qu'on en donne.
03:28 Ça, c'est autre chose.
03:30 Mais l'enquêtrice
03:32 Lucie de Clichy...
03:34 Parce qu'en fait, pour que
03:36 ce stabile
03:38 soit vendu aux enchères,
03:40 il fallait retrouver son pédigré.
03:42 Et donc, j'ai imaginé toute la vie
03:44 de cet objet qui serait
03:46 un objet stabile.
03:48 Et ça, je l'ai imaginé.
03:50 Ce n'est pas...
03:52 - Alors, comme dans vos précédents livres,
03:54 il y a des références autobiographiques
03:56 de ci, de là, notamment des références
03:58 à votre mère, Mouche,
04:00 qui vous avait consacré
04:02 à un livre auparavant.
04:04 C'est quelque chose d'important pour vous,
04:06 toujours, ce que vous avez écrit,
04:08 il faut le rappeler, votre premier roman,
04:10 raconté l'histoire que vous avez eue
04:12 c'est quelque chose, c'est comme un fil
04:14 continu, ces références autobiographiques
04:16 chez vous ?
04:18 - C'est obligé pour attacher le lecteur.
04:20 Parce qu'en fait, je voulais
04:22 raconter
04:24 ça,
04:26 ce n'est pas une enquête,
04:28 je voulais que ce soit un roman plein de poésie
04:30 et qu'il fasse rêver,
04:32 et où le lecteur se pose des questions.
04:34 Et...
04:36 Et le lecteur, il faut
04:38 qu'il s'attache au narrateur,
04:40 et à un moment, il faut un peu
04:42 se dévoiler et dire les choses
04:44 pour attacher le lecteur, en fait.
04:46 Donc c'est pour ça que
04:48 je suis obligée de mettre
04:50 un petit peu de moi, sinon,
04:52 après, c'est désincarné.
04:54 - Vous y parvenez très bien, effectivement,
04:56 c'est poétique, il y a aussi cette...
04:58 On voit à travers le personnage de Lucie
05:00 de Clichy, qui vit dans
05:02 une espèce de communauté avec des
05:04 êtres un peu foutraques,
05:06 fantasques... - Qui ont bugué dans les années
05:08 80. - Dans les années 80,
05:10 et qui s'en sortent tant bien que mal aujourd'hui.
05:12 En tout cas, c'est
05:14 vraiment un joli livre,
05:16 c'est intéressant de voir, effectivement, le parcours
05:18 d'une œuvre d'art,
05:20 et selon le regard qu'on lui porte,
05:22 la valeur qu'on lui donne.
05:24 Ça s'appelle "La valeur des rêves",
05:26 et c'est paru aux éditions Léo Cher.
05:28 Merci beaucoup, Marie-Laube.
05:30 - Merci, Anne.
05:32 ...
05:36 [SILENCE]