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00:00Europe 1, 16h, 18h, on marche sur la tête, Eliott Deval.
00:05On marche sur la tête, c'est parti, 16h, 18h sur Europe 1, une question au cœur de notre émission,
00:11mais que faire face à l'ensauvagement de la société ?
00:14On va vous donner la parole, c'est à vous de prendre les rênes de l'antenne,
00:17cette France silencieuse à qui on a trop peu donné la parole,
00:21et hier vous étiez très nombreux à vouloir réagir après le drame qui a touché Nantes et la France,
00:27et cette attaque au couteau, 01, 80, 20, 39, 21, appelez-nous en direct sur Europe 1.
00:35L'équipe du jour, Valérie Benaïm, cher Valérie, bonjour.
00:38Bonjour.
00:38Vous nous avez manqué hier.
00:39C'est gentil.
00:40Gauthier, il n'a pas arrêté de parler de vous.
00:42C'est vrai, à ce moment-là ?
00:43Moi, je pensais retrouver toute l'équipe, je rentre et je fais où, elle est où, Valérie ?
00:47Il l'a même dit en italien, vous savez.
00:49Oui, parce que évidemment, maintenant, il est bilingue.
00:51Valérie, où elle est ?
00:54Où est Valérie ?
00:55Vous savez qu'il est allé gagner beaucoup de cadeaux.
00:57C'est vrai ?
00:58Mais évidemment, vous avez d'ailleurs le cadeau pour Valérie.
01:00Il en a distribué aux uns et aux autres.
01:01Je vous ai dit que je suis ruiné après ce voyage.
01:04J'ai à peine eu de quoi payer le billet d'avion pour revenir.
01:07Valérie, donc, est avec nous.
01:09Vous l'avez entendu, Gauthier, le bret, Olivier d'Artigolle, cher Olivier.
01:12Bonjour, Eliott.
01:13Fabien Lecoeuvre, bonjour.
01:15Bonjour, Eliott.
01:15Merci pour la chronique d'hier, parce que c'est vrai que l'actualité est lourde en ce moment.
01:20Et votre chronique est aussi une respiration, un moyen de souffler un peu.
01:25Ça fait du bien.
01:26Quel sera le programme à 17h ?
01:26Aujourd'hui, on a des anniversaires, il y a plusieurs, 50 ans à célébrer.
01:29Oh !
01:31Eh bien, on a hâte de vous entendre aux alentours de 17h.
01:34Et puis, on a le plaisir de recevoir Stéphane Amart.
01:36Vous êtes psychologue clinicien.
01:39Stéphane, bonjour.
01:40Bonjour.
01:40On va revenir, évidemment, sur ce drame, ce drame nantais.
01:44Les cours n'ont pas repris ce matin pour les élèves du secondaire de Notre-Dame de Toutes-Aides.
01:48Hier, dans cet établissement privé de Nantes, où un élève de seconde a poignardé quatre de ses camarades.
01:55Une jeune fille est morte.
01:56On ne sait pas encore si les trois autres victimes sont tirées d'affaires.
02:00Et vous avez été extrêmement nombreux à vouloir réagir.
02:02Parce qu'évidemment, on va faire comme hier, c'est-à-dire qu'on a la pudeur, l'honnêteté aussi intellectuelle,
02:09de dire qu'il faut faire très attention.
02:10Car on n'a pas tous les éléments concernant ce dossier.
02:14Le procureur de la République va prendre la parole à 18h.
02:18Et on en saura un peu plus sur le profil du suspect.
02:22Mais ce drame intervient, malheureusement, dans une sorte d'histoire sans fin,
02:28où ces drames se répètent et il y a un climat aujourd'hui en France.
02:32Alors, je sais que parfois, il y a des ministres, même des ministres ô combien importants,
02:36qui parlaient de sentiments d'insécurité.
02:39Mais Gautier-Lebret, là, on est dans le réel.
02:41Et on voit que ces drames peuvent toucher n'importe quel territoire,
02:45et parfois des sanctuaires qui sont les églises, les collèges en France ou les lycées.
02:50Oui, je pense que la déclaration la plus importante d'hier, c'est celle de Bruno Rotaillot.
02:53C'est lui qui en fait un sujet politique en disant,
02:56il y a des réponses politiques à apporter pour éviter que ça se reproduise.
03:02Puisque le ministre de l'Intérieur, vous le savez, a parlé de faits de société.
03:05Il refuse le terme de faits divers et il a pointé l'ensauvagement de la France.
03:10Et il a ciblé tous ceux qui ont déconstruit tous les cadres qui régissaient la société française.
03:17Ceux qui ont déconstruit la hiérarchie, l'autorité.
03:20Donc, sans la nommer, il citait la gauche.
03:23Et d'ailleurs, juste derrière, la maire de Nantes, Johanna Roland,
03:27a dit, moi aujourd'hui, je ne fais pas de politique, contrairement au ministre de l'Intérieur,
03:31en faisant une déclaration qui était politique du premier mot au dernier.
03:35Donc, Bruno Rotaillot, il met la focale sur la responsabilité politique des dernières années,
03:41puisque cette histoire, alors vous avez 100% raison, on n'a pas tous les tenants et les aboutissants.
03:45Et on va attendre 18h et le procureur pour connaître mieux le profil de l'individu,
03:50puisqu'il y a eu un manifeste qui penchait à l'extrême gauche.
03:53Et ensuite, il y a des élèves qui ont dit à l'agence France Presse que c'était un adorateur d'Hitler.
03:58Donc, pour le moment, tout ça est très flou.
04:01Donc, il va falloir attendre le procureur de la République.
04:03Mais quand je dis il y a tout, il y a les couteaux qui prolifèrent,
04:06qui est devenu l'arme utilisée dans malheureusement de nombreux drames.
04:10Il y a la violence chez les mineurs.
04:12Donc là, on a quelqu'un qui a moins de 16 ans.
04:15Et puis, il y a évidemment l'école, qui n'est plus du tout un sanctuaire.
04:21Hier, François Béraud a dit que l'école doit rester un sanctuaire.
04:24C'est comme quand Gérald Darmanin dit que la République ne reculera pas après qu'une prison se soit fait rafaler.
04:28L'école n'est de fait plus un sanctuaire depuis Samuel Paty, depuis Dominique Bernard.
04:32Et hier, ça montre bien que ce n'est pas un sanctuaire.
04:35Et il y a la souffrance psychologique chez les jeunes.
04:37Ça, c'est le dernier.
04:38Vous voyez, on pourrait parler des heures de ce qu'il s'est passé.
04:41Et c'est ce qu'on va faire parce qu'on va tenter de comprendre,
04:43au-delà du cas Nantais, ce qu'il se passe dans notre société.
04:47Et beaucoup de Français ont été heurtés par les propos de responsables politiques auparavant
04:53qui disaient, mais le sentiment d'insécurité.
04:57L'insécurité en France, malheureusement, n'est pas un sentiment.
05:00C'est réel aujourd'hui.
05:01Moi, ce que je voudrais dire, c'est qu'effectivement, au-delà de ce que vient de dire Gauthier,
05:06oui, il y a une violence des mineurs,
05:07oui, c'est un sujet sur lequel il faut qu'on débatte, on doit s'en emparer.
05:11Mais il y a le sujet, moi, qui me semble aussi très important.
05:14Ici, c'est aussi le sujet de la santé mentale de nos jeunes.
05:17Nos jeunes vont mal.
05:19Il y a eu le confinement, ils subissent des flots.
05:22Dans son manifeste, notamment, il parle d'écocide, etc.
05:25Donc, il y a énormément de choses qui les impactent, qui les affectent.
05:31Et c'est une génération, nous, notre génération et les générations précédentes,
05:34ont vécu d'autres choses.
05:35Mais eux ont vécu quelque chose qui est quand même assez dingue pour eux,
05:38pour des gamins, c'est de se retrouver enfermés pendant le Covid.
05:42Et c'est pour ça que, dans les studios d'Europe 1, aujourd'hui,
05:45la priorité sera donnée, évidemment, à Stéphane Amard, psychologue, clinicien.
05:50On vous donne la parole dans un instant.
05:51Et on va vous donner la parole, bien évidemment, sur Europe 1,
05:5401, 80, 20, 39, 21.
05:57Vous appelez le standard d'Europe 1.
05:59Et à vous de nous dire si vous vivez cet ensauvagement,
06:01cette insécurité au quotidien,
06:04en prenant peut-être un peu de hauteur,
06:05pas forcément en parlant du cas nanté.
06:07Olivier Dartigol.
06:08Depuis hier et cette terrible actualité,
06:12nous sommes prudents sur le profil qui apparaît très complexe
06:16de ce jeune adolescent qui est décrit comme dépressif.
06:19Je suis d'accord avec Gauthier pour ne pas aller à ce stade-là
06:23sur un terrain politique.
06:24car que l'on regarde du côté du manifeste
06:27ou que l'on regarde sur ce que serait,
06:29je mets tout ça au conditionnel,
06:31ces sympathies politiques,
06:34nous n'avons pas suffisamment d'éléments assurés pour en parler.
06:38Il y a bien sûr tout le volet sanctions,
06:42tout le volet de notre politique pénale pour les mineurs
06:45qui doit être re-questionné.
06:48Mais il y a bien évidemment,
06:51Valérie vient de le dire,
06:52l'énorme question de la santé mentale des jeunes
06:55qui avait été décrétée priorité nationale
06:58pour l'année 2025,
07:01avec des rapports que nous connaissons
07:03qui tombent et qui vont tous dans la même direction
07:06pour dire que les choses se sont détériorées,
07:09que c'est alarmant.
07:11J'ai été dans une autre vie président d'une mission locale
07:15qui suivait à peu près 4 500 jeunes
07:17sur le ressort de notre territoire béarnais.
07:20J'ai souvenir que le dernier poste que nous recrutons,
07:23c'est une psychologue et non pas une conseillère emploi
07:25parce que nous accueillons dans la structure,
07:27on n'a pas des jeunes qui auraient eu besoin
07:29d'un accompagnement psychique,
07:31mais le CHP, le centre hospitalier de Pau
07:35ne les recevait pas en accueil de jour
07:37et on les voyait arriver en mission locale,
07:40non pas pour avoir une insertion sociale et professionnelle,
07:42mais parce qu'ils étaient en train de péter un boulard
07:44avec des phénomènes liés ou à la consommation de drogue
07:48ou à une déscolarisation, à un mal-être.
07:51Et il y a véritablement à pointer
07:53le manque criant catastrophique de moyens.
07:57Ça commence par les infirmiers scolaires,
07:59par les psychologues scolaires,
08:00le fait que nous puissions détecter
08:01les premiers signes alarmants
08:03à l'échelle d'un établissement,
08:05le fait que des adultes puissent être attentifs.
08:07Et parfois on a des jeunes
08:08qui sont des bombes à retardement.
08:11Il est décrit comme dépressif
08:12et voilà ce qui s'est passé.
08:13Je le disais donc,
08:14on a besoin de cette analyse avec vous,
08:16Stéphane Amard,
08:17vous êtes psychologue clinicien.
08:20Je me pose peut-être les questions
08:21que les auditeurs d'Europe 1 se posent
08:24quand on a vu ce qui s'est passé hier,
08:25mais même à travers tous les actes
08:28parfois criminels de mineurs,
08:31où on bascule dans l'horreur absolue,
08:33on entend très rapidement
08:34que le suspect, l'assaillant,
08:37est un déséquilibré,
08:38qu'il a des troubles psychiatriques.
08:40Et souvent, je me pose cette question,
08:42peut-être à tort,
08:43mais il faut peut-être un certain équilibre
08:45pour penser, commettre le pire,
08:48pour organiser,
08:49venir dans un lieu avec des couteaux,
08:52avoir une cagoule,
08:53proposer un manifeste.
08:55Donc c'est toujours ce décalage
08:57qu'il peut y avoir
08:57entre la présentation d'un homme
08:59qui est donc déséquilibré,
09:02atteint psychiatriquement,
09:03et en même temps,
09:04trouver un certain équilibre
09:06dans ce périple meurtrier.
09:07Oui, c'est-à-dire que c'est un peu complexe
09:10parce qu'on peut tout mettre
09:12dans cette étiquette psychiatrique
09:14et qu'évidemment,
09:16ce n'est pas du tout équivalent
09:17d'être déprimé,
09:19de faire une bouffée délirante,
09:21d'être schizophrène.
09:22Donc on n'est pas du tout
09:23dans les mêmes configurations.
09:24Et quand bien même,
09:25lorsqu'on est psychotique,
09:26c'est-à-dire fou,
09:28si on peut dire dans le langage commun,
09:31ça n'empêche pas
09:32un raisonnement intellectuel,
09:34ça n'empêche pas
09:35un projet cohérent.
09:37C'est-à-dire que dans la paranoïa,
09:38par exemple,
09:39vous avez des gens
09:40qui sont d'une extrême cohérence
09:41et pourtant,
09:42ils sont complètement délirants.
09:44Donc la folie
09:46ne veut pas dire
09:46complètement en dehors
09:49de toute capacité
09:50à organiser les choses.
09:52Bon, vous n'avez pas
09:54le dossier en main
09:55et je ne veux surtout pas...
09:55En l'occurrence,
09:56je ne parlais pas délirant.
09:56D'ailleurs, je remercie
09:57les auditeurs
09:58qui m'ont envoyé un message
09:59et je tiens à vous remercier
10:00Olivier, Gauthier, Fabien,
10:02hier parce que j'ai reçu
10:03beaucoup de messages
10:04qui saluaient le fait
10:05qu'on n'aille pas
10:07ni sur le terrain politique
10:08ni sur le cas très précis
10:11Nantais hier après-midi
10:12parce que factuellement,
10:14on n'a pas encore
10:14tous les éléments
10:15et vous l'avez rappelé
10:16à plusieurs reprises,
10:18cher Olivier.
10:18Sur le profil,
10:19c'est très clair,
10:19mais sur le terrain politique,
10:21maintenant,
10:21c'est un sujet politique.
10:22Depuis la déclaration
10:23du ministre de l'Intérieur,
10:25la réponse de la maire de Nantes,
10:26moi, je veux juste
10:27pour polémiquer un petit peu
10:29et faire du débat
10:30parce que c'est aussi
10:31le but de cette émission.
10:33Vous voulez dire
10:33que je suis hors sujet ?
10:34Non, pas du tout.
10:36J'entends beaucoup
10:37le problème,
10:38c'est la prolifération
10:39des couteaux.
10:40Le couteau,
10:40il y en a partout.
10:41Le problème,
10:42ce n'est pas tant le couteau,
10:42c'est celui qui prend le couteau,
10:44qui le met dans son sac
10:44et qui va tuer
10:45sa camarade de classe.
10:47Ensuite, j'entends,
10:47et c'est très vrai
10:48ce que disait Valérie,
10:49il y a une souffrance psychologique
10:51qui a augmenté
10:52chez les jeunes
10:53depuis le confinement.
10:53C'est purement factuel.
10:55Mais heureusement,
10:56tous les jeunes
10:57qui ont été confinés
10:58ne vont pas passer à l'acte.
10:59Et moi,
11:00jusqu'à la génération
11:02de nos grands-parents,
11:03on avait des grands-pères,
11:05des arrière-grands-pères
11:06qui ont fait la guerre.
11:07C'est-à-dire que moi,
11:07j'ai un grand-père
11:08qui a encore fait la guerre,
11:09il n'est pas revenu,
11:10alors que c'est légèrement
11:11plus compliqué
11:11qu'un confinement,
11:12avec une volonté.
11:13Tu as raison,
11:14mais il ne faut pas non plus...
11:15L'explication ne vaut pas excuse.
11:19On essaye de trouver
11:20un contexte
11:21et d'essayer
11:22de comprendre
11:23ce dont il s'agit.
11:25Et force est de constater,
11:26moi, je suis allée chercher
11:26les chiffres,
11:27qu'on a 7500 infirmiers scolaires
11:30pour 12 millions d'élèves
11:31et d'étudiants
11:31et les syndicats
11:32estiment qu'il en manque
11:3315 000.
11:34Donc, effectivement,
11:35au-delà de ce cas précis,
11:39mais on a entendu
11:39parfois,
11:41à chaque fois,
11:41des élèves
11:42qui sont passés à l'acte
11:43et dont on a dit
11:44qu'on savait
11:45qu'il n'allait pas
11:46forcément très bien,
11:47on a eu des alertes,
11:49mais on se retourne vers qui ?
11:50On se retourne comment ?
11:51Et à ce moment-là,
11:52quand il est trop tard,
11:53c'est là où...
11:55Il y a quelque chose
11:55qui me perturbe aussi
11:57dans les témoignages
11:58des élèves
11:58et vraiment,
12:00l'idée n'est pas
12:00de cibler, évidemment,
12:02les camarades,
12:03mais depuis 24 heures,
12:04on entend
12:05des camarades de classe
12:06dire,
12:07on connaissait ce garçon
12:08qui était un adorateur
12:11d'Hitler,
12:13qui parlait de meurtre,
12:15qui parlait du 11 septembre,
12:17qui parlait des attentats.
12:18Et je me disais,
12:19mais est-ce que...
12:21Et on verra ça à 18 heures,
12:22c'est pour ça
12:23que je suis très prudent,
12:23peut-être que le procureur
12:25va nous dire,
12:25mais il y a eu plusieurs signalements
12:26et donc on verra
12:27si oui ou non
12:28il y a eu des failles.
12:29Mais moi,
12:30j'ai mon camarade de classe
12:32il y a 10 ans
12:32qui me dit,
12:33en fait,
12:34je ne regarde que les vidéos
12:35des attentats terroristes
12:37ou j'adore regarder
12:38les attaques
12:40du 11 septembre
12:42qui me parlent
12:43tous les jours
12:44d'Adolf Hitler.
12:46Je crois qu'à un moment donné,
12:48j'ai un peu peur
12:48et je le signale
12:49le plus rapidement possible
12:51pour son bien
12:52et pour le bien
12:52des autres.
12:54Si je vous dis ça,
12:55c'est parce que j'ai l'impression
12:56qu'on est devant une génération
12:57qui n'a plus aucune limite
12:59face à l'ultra-violence,
13:01docteur.
13:02C'est-à-dire qu'on est quand même
13:04dans un bain de violence
13:05du point de vue de la société.
13:08Donc forcément,
13:08ça atténue
13:09tous les signaux
13:10puisqu'il y a une forme
13:12d'habituation,
13:13de banalisation.
13:14Par les réseaux sociaux également.
13:15Oui, les réseaux sociaux.
13:17Mais finalement,
13:18même quand on écoute
13:18les ados entre eux,
13:20il y a énormément de violence
13:21pour nous
13:21qui sommes extérieurs
13:23a priori.
13:24On n'est pas restés
13:24dans cette tranche d'âge.
13:27Et on voit bien
13:27qu'il y a un ado
13:29il y a quelque temps
13:30qui me disait
13:31même quand on s'aime bien
13:33on s'insulte par exemple.
13:34On parlera aussi
13:35des réseaux sociaux.
13:36C'est très important
13:37ce que vous dites.
13:38On parlera des réseaux sociaux,
13:39on parlera du poids
13:39par exemple,
13:40des discussions
13:40qu'ils peuvent avoir
13:41via TikTok,
13:43les canaux
13:44des jeux vidéo.
13:45J'ai le souvenir
13:45du meurtre
13:47d'Agnès Lassalle
13:48et cette professeure
13:49dans le sud-ouest.
13:51J'ai le souvenir
13:51d'un témoignage
13:52d'un professeur
13:53qu'on l'aime ou qu'on ne l'aime pas
13:54c'est pas le problème
13:55Kevin Bossuet
13:56qui le jour
13:56de ce drame
13:58disait en direct
13:59c'était sur CNews
14:01il y a une question
14:02la question des jeux vidéo
14:03du rapport
14:04qu'ils ont
14:04à la violence
14:05la question des réseaux sociaux
14:07il s'était fait
14:08cartonner.
14:09Vous savez quelle est la société
14:10qui joue le plus
14:13aux jeux vidéo ?
14:13Non.
14:14La société japonaise.
14:14qui est l'une des sociétés
14:15les moins dangereuses
14:17meurtrières violentes
14:18du monde.
14:18Mais il ne faudrait pas
14:20non plus
14:21que les adultes
14:22presque sur une position
14:23sur leur avantin
14:24regardent cette jeune génération
14:26la décrivant
14:27comme génération violente
14:29allant dans la mauvaise direction
14:31c'est l'ensemble de la société
14:33qui est aujourd'hui
14:34perclu
14:35qui est aujourd'hui
14:36sous une tension permanente
14:38ce que donne à voir
14:39le débat politique
14:40et parfois le débat médiatique
14:42ce que donne à voir
14:43les rapports
14:43entre les gens
14:44les gens ne s'aiment plus
14:46il y a des formes
14:47de détestation
14:47au quotidien
14:48la société
14:49on a pu utiliser
14:51la société
14:52cocotte minute
14:53et comment
14:54la jeunesse
14:55ne pourrait pas être
14:56éponge
14:57par rapport
14:58à ce climat
14:58Il y a déjà
14:59beaucoup de réactions
15:00au standard
15:01d'Europe 1
15:0201 80 20 39 21
15:04vous êtes en direct
15:05dans On marche sur la tête
15:07on est ensemble
15:07jusqu'à 18h
15:09on est avec Martine
15:10au téléphone
15:11chère Martine
15:11merci d'être en direct
15:12avec nous
15:13et vous allez nous apporter
15:14votre témoignage
15:15le témoignage
15:16d'une enseignante
15:17quel regard l'enseignante
15:18porte sur ce qu'il se passe
15:19bien sûr sur le cas nantais
15:21mais aussi sur l'état
15:23de la jeunesse
15:23et de la société
15:24aujourd'hui
15:24Oui alors
15:28Oui Martine
15:28est-ce que vous m'entendez ?
15:30Oui très bien
15:31Chère Martine
15:32merci d'être en direct
15:33avec nous
15:33je disais que vous étiez
15:34enseignante
15:35et que j'avais besoin
15:37à la retraite
15:37mais c'est intéressant
15:40d'avoir votre témoignage
15:41justement sur l'évolution
15:42de cette jeunesse
15:43et quel regard vous portez
15:45sur le drame nantais
15:46mais pas que
15:47sur l'état de la société
15:48aujourd'hui
15:49Oui
15:50écoutez
15:51évidemment je suis très choquée
15:53par ce qui vient d'arriver
15:54mais j'avoue que
15:57mon mari et moi
15:58nous étions tous les deux
15:59dans l'enseignement
16:00mon mari a connu
16:02plusieurs cas
16:03enfin pas aussi grave
16:04que celui-là
16:05mais il était professeur
16:06dans un collège
16:08dans un lycée professionnel
16:09de menuiserie
16:10il a eu aussi
16:12un élève
16:12qui avait
16:13perforé
16:14l'estomac d'un autre
16:15avec un couteau à bois
16:16donc
16:17je trouve que
16:19moi je suis inquiète
16:21pour mes petits-enfants
16:22qui sont actuellement
16:23dans un collège
16:24et au lycée
16:25et c'est vrai que cela
16:27m'interpelle
16:28mais je pense que
16:29par exemple
16:30une solution
16:31comme dit monsieur Bayrou
16:32de mettre
16:32des portails
16:34il va falloir faire
16:35la rentrée des cours
16:36à 6h du matin
16:37tant que passer
16:38toute une heure
16:40On viendra sur
16:41les solutions politiques
16:45dans un instant
16:46c'est très intéressant
16:47la question des portails
16:48c'est sûr que le portail
16:48ne réglera pas tout
16:50il peut quand même
16:51peut-être aider
16:52au moins à minima
16:54de surveiller
16:54ce qu'on fait entrer
16:56dans les salles de classe
16:58le problème
16:58c'est qu'on n'a pas le droit
16:59de fouiller
17:00donc de toute façon
17:01quand bien même
17:02on passerait
17:03parce qu'il y a des couteaux
17:04qui peuvent très bien passer
17:05les portiques
17:06sans sonner
17:06et une fois
17:08qu'on a ouvert le sac
17:10et qu'en dessous
17:11on voit le couteau
17:13on n'a pas le droit
17:13de le prendre
17:14il faudrait que ce soit
17:15un policier
17:16il faudrait que ce soit
17:17il faut permettre aux surveillants
17:18de pouvoir fouiller les sacs
17:19c'est surtout ça
17:20qu'il faut faire
17:21et juste sur la violence
17:22de la jeunesse
17:22parce que
17:23on l'entend avec
17:24le témoignage
17:25de notre auditrice
17:26Martine
17:26la jeunesse
17:28est autant
17:29responsable
17:30de la violence
17:31que victime
17:31c'est-à-dire qu'il y a
17:32toute une partie
17:33de la jeunesse
17:33la jeune fille d'hier
17:34elle n'a rien demandé
17:35à personne
17:36elle est victime
17:36Elias
17:37il est victime
17:38d'autres jeunes
17:39ultra-violents
17:40Thomas Acrépole
17:41c'est pareil
17:42donc il faut aussi
17:42penser à toutes ces victimes
17:44dans la jeunesse
17:45de cette ultra-violence
17:46qui n'ont rien demandé
17:47à personne
17:47et qui sont percutés
17:49par la violence
17:49j'ai retrouvé un récent sondage
17:51CSA pour CNews
17:52le JDD Europe 1
17:5387% des français
17:55exigent que la sécurité
17:56soit une priorité
17:58du nouveau gouvernement
17:59au moment
18:00du gouvernement
18:01Bayrou
18:02donc vous avez
18:03en priorité aujourd'hui
18:04la question de la sécurité
18:05bien évidemment
18:06la question du pouvoir d'achat
18:08la question de la santé
18:09mais aujourd'hui
18:10la sécurité
18:10est au cœur
18:11de notre société
18:12et cette demande-là
18:13elle touche évidemment
18:14tous les français
18:15tous les auditeurs
18:16vous êtes très nombreux
18:17à vouloir réagir
18:17Sandra est avec nous
18:18chère Sandra
18:19bonjour
18:19vous aussi
18:20vous avez été enseignante
18:23et quel regard
18:24vous portez
18:25sur ce qui se passe
18:25aujourd'hui
18:26est-ce que
18:27le drame de Nantes
18:29vous surprend
18:29en quelque sorte ?
18:31Allô ?
18:32Oui ?
18:32Vous m'entendez ?
18:33Oui je vous entends
18:34chère Sandra
18:34Oui alors
18:35bonjour à tous
18:37d'abord
18:37non cela ne surprend pas
18:41en fait moi
18:42je n'enseigne plus
18:44à l'heure actuelle
18:44j'ai enseigné
18:46dans les années 2000
18:47et après
18:48j'ai donc
18:49en fait
18:50j'ai eu mes deux garçons
18:51et j'ai arrêté
18:53de travailler
18:53et je n'ai jamais pu reprendre
18:54parce qu'en fait
18:55l'un de mes garçons
18:56a été
18:57violemment harcelé
18:59en sixième
18:59j'ai dû donc
19:02le retirer du système
19:03et faire
19:04ce qu'on appelle
19:04l'école à la maison
19:05ça a été un parcours
19:07assez compliqué
19:08et il est donc
19:11rescolarisé
19:12depuis trois ans
19:12maintenant
19:13et donc
19:15pour vous dire
19:16au collège
19:16en quatrième et troisième
19:17donc il a été
19:18rescolarisé
19:19dans un collège public
19:20et il me racontait
19:22qu'en fait
19:22rien n'avait vraiment évolué
19:24donc en fait
19:26ce qui lui est arrivé
19:26en sixième
19:27il a été
19:27il a été roué
19:30de coups de pied
19:31et de coups de poing
19:31dans la cour de récréation
19:33oui donc c'est pas seulement
19:35du harcèlement moral
19:36c'était un
19:37violence physique
19:38non non tout à fait
19:40et vous parlez de ça
19:41on est dans les années 2000
19:42donc 25 ans plus tard
19:44non non
19:44alors là
19:44l'événement
19:45de la violence
19:47sur mon enfant
19:48c'était
19:48juste avant le confinement
19:50en fait
19:50en fait
19:50j'ai fait école à la maison
19:51et le confinement
19:53a lieu juste derrière
19:54j'entends
19:55donc on est en 2020
19:56mars 2020
19:57et à ce moment là
19:57est-ce que vous avez
19:58les autorités
19:59qui vous soutiennent
19:59qui vous accompagnent
20:01est-ce que ces faits
20:01sont signalés
20:02est-ce que depuis
20:03vous avez réussi
20:04à avancer positivement
20:07évidemment pour votre enfant
20:08en fait
20:09ce qui s'est passé
20:10c'est que c'est toujours
20:11la même chose
20:11c'est lui qui a dû
20:13quitter l'établissement
20:14en fait
20:14donc les élèves harceleurs
20:16sont restés dans l'établissement
20:18à l'époque
20:18et j'ai vraiment peur
20:19de ne pas l'avoir fait
20:21je n'ai pas voulu
20:22porter plainte
20:23pour ne pas qu'il ait de problème
20:25parce que le collège
20:26était à côté de la maison
20:27et donc lui
20:29a voulu retourner
20:30au collège
20:32parce que ça lui manquait
20:33évidemment
20:34j'imagine
20:35bien sûr
20:36et il m'a raconté
20:37tu sais maman
20:38c'est partout pareil
20:39en fait
20:39là je me sens mieux
20:41parce que
20:42je me suis fait
20:43des copains
20:43des copines
20:44mais sur l'heure
20:45de cantine
20:45il y a des coups de poing
20:47il y a des coups de quai
20:48il faut se défendre
20:49bien heureusement
20:50là j'ai envie de vous dire
20:51il défendait
20:52sauf que c'est interdit
20:53dans le règlement
20:54normalement
20:54et il m'a dit
20:57j'ai mis un coup de poing
20:58à quelqu'un
20:58mais j'en viens à ce que
20:59je voulais vous dire
20:59j'ai mis un coup de poing
21:01à quelqu'un
21:01ça m'a choqué
21:02moi je ne l'ai pas éduqué
21:03comme ça
21:03et le proviseur
21:05que je voyais assez souvent
21:06je lui expliquais
21:07mais il y a des coups de poing
21:09des coups de pieds
21:09tout le temps
21:09et après c'est quoi
21:11l'étape d'après
21:11donc je lui ai dit
21:13donc
21:13vous avez des référents scolaires
21:16aux collèges
21:17qui sont parfois
21:18impuissants
21:19face à cette situation
21:21et là aussi
21:21le harcèlement scolaire
21:22a été un sujet
21:24qui s'est imposé
21:25dans le débat public
21:27au moment de drame
21:28après le suicide
21:29d'élèves
21:31et c'est toujours difficile
21:33de traiter ces sujets là
21:35restez avec nous
21:3601 80 20 39 21
21:39on continue de parler
21:40de ce drame
21:41à Nantes
21:42au lendemain
21:43de l'attaque au couteau
21:43dans ce collège lycée
21:45il y a eu un hommage
21:46qui a été rendu
21:46cet après-midi
21:47à 18h
21:48c'est le procureur
21:49de la république
21:49qui va prendre la parole
21:50pour apporter
21:51les premiers éléments
21:52sur l'enquête
21:52et sur le profil
21:54de l'assaillant
21:55à tout de suite
21:55sur Europe 1
21:56pour on marche sur la tête
21:5716h-18h
21:59Eliott Deval
22:00sur Europe 1