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Jean Doridot, docteur en psychologie, revient sur le profil psychologique du suspect du drame de Nantes: «La question de son discernement va se poser durant l'enquête».

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Transcription
00:00Et ma question pour vous, c'est qu'est-ce que ça nous dit de ce qu'il peut éventuellement se passer dans la tête de ce jeune homme ?
00:06Ça ressemble à une crise de folie, j'ai envie de vous dire, pardonnez-moi le terme qui est sans doute profane,
00:10mais on ne peut pas juste parler d'une crise de colère dans ces cas-là.
00:15Alors oui, oui, vous avez raison, oui, effectivement.
00:18C'est heureusement complètement étranger à une simple crise de colère, comme vous dites.
00:24Et c'est une bonne chose, dans le fond, que vous employez ce terme profane, comme vous dites,
00:28une crise de folie, parce que bien sûr que c'est une question qui sans doute va se poser dans la suite de l'appareil judiciaire
00:37qui s'est mis en route, évidemment, c'est la question du discernement de ce garçon de 16 ans.
00:44Pour le moment, ce que l'on sait, c'est que son état n'est pas compatible avec la poursuite de sa garde à vue,
00:50donc il a été interné dans une unité psychiatrique pour adolescents suicidaires,
00:56puisqu'il y a ces fameuses inscriptions dans les toilettes où il explique qu'il aimerait se faire trancher la gorge.
01:03Donc pour le moment, il n'est pas en état de poursuivre sa garde à vue.
01:07Et la question va se poser dans la suite de l'enquête, très vraisemblablement,
01:11de l'état de son discernement.
01:13Vous employez ce terme profane, comme vous dites, de crise de folie en termes de psychiatrie légale.
01:18La question du discernement de l'accusé, savoir s'il est aboli, s'il est altéré,
01:26ça c'est une question majeure.
01:28Pour autant, ce n'est pas parce qu'il est dans une espèce de déferlement de violence inouïe,
01:35ce n'est pas du tout une cause suffisante pour prédire, si j'ose dire,
01:41une abolition, une altération de son discernement.
01:44Il peut tout à fait avoir basculé dans un passage à l'acte ultra-violent,
01:50tout en étant complètement lucide.
01:52C'est quand même un garçon qui a pris le temps dans les toilettes de mettre un masque,
01:56de se déguiser, si j'ose dire, de mettre toute une panoplie.
02:00Donc paradoxalement, il semblait avoir toute sa tête à ce moment-là.

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