Lundi 28 avril 2025, retrouvez Jean-Charles Galli (enseignant en géopolitique en écoles de commerce & auteur), Thierry-Paul Valette (président, Centre Européen de sécurité et stratégie), Brian Kalafatian (Chercheur, Institut d'Etudes de Stratégie et de Défense) et Clémence Lebailly-Lepetit (ingénieure biomiméticienne, Bioxegy) dans SMART TECH, une émission présentée par Delphine Sabattier.
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00:00Générique
00:00Bonjour à tous, dépendance aux technologies américaines, notre série continue aujourd'hui, on va s'intéresser au secteur de la défense.
00:14Ce sera notre sujet à la une de Smartech. On aura également un rendez-vous avec le biomimétisme, on va découvrir des patches médicaux adhésifs bio-inspirés.
00:23Mais d'abord, Bitcoin et la géopolitique, c'est tout de suite notre sujet en ouverture.
00:30Bitcoin, le choc géopolitique, un ouvrage de Jean-Charles Galli, Alexandre Satienko, paru aux éditions Armand-Colin.
00:41Nous sommes avec l'un des co-auteurs. Bonjour Jean-Charles Galli.
00:45Bonjour Delphine.
00:46Merci d'être connecté avec nous. Vous êtes enseignant de géopolitique, en géopolitique en école de commerce et donc co-auteur de cet ouvrage.
00:52Alors le pitch, j'ai noté très rapidement, on est face au bouleversement géopolitique, la souveraineté monétaire est revenue au centre des discussions.
01:02Vous nous dites que ce Bitcoin pourrait ouvrir la voie à une alternative monétaire crédible, voire à un nouvel étalon.
01:10Alors expliquez-nous comment ce Bitcoin pourrait être une telle promesse, quels sont les intérêts ?
01:15En vérité, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, on a eu un système financier et monétaire qui s'est bâti autour de l'or et du dollar.
01:25C'était effectivement les accords de Bretton Woods qui se sont tenus aux Etats-Unis en 1944.
01:30Ces accords de Bretton Woods ont tenu pendant une petite trentaine d'années, un peu moins même, jusqu'en 1971,
01:36lorsque le président Nixon a décidé de couper le lien entre le dollar et l'or.
01:41Et depuis 1971, il n'y a plus de lien physique entre les monnaies, que l'on appelle désormais des monnaies fiat,
01:49et une ressource première, une ressource, une matière première comme l'or.
01:53Bitcoin réintroduit ce lien entre la monnaie et l'énergie, l'énergie électrique,
01:59notamment nécessaire pour faire tourner les mineurs de Bitcoin qui vont permettre des opérations sur le réseau.
02:06Et ça, c'est quelque chose de vraiment novateur.
02:08En plus de ça, on a une première ressource numérique rare, finie et rare.
02:13C'est une révolution dans le numérique, puisqu'on n'avait pas cette propriété, cette caractéristique avant Bitcoin.
02:21Donc ça induit effectivement un certain nombre de transformations géopolitiques importantes.
02:26Et à nos yeux, c'est la thèse que l'on développe dans ce livre,
02:30il y a de véritables enjeux géopolitiques autour de Bitcoin.
02:34Mais j'ai envie de dire que ce n'est pas tellement nouveau, là, ce que vous nous expliquez.
02:37Et d'ailleurs, c'est intéressant parce que l'ouvrage quand même rappelle ce qu'est le Bitcoin.
02:41Toute la genèse du projet qui est rappelée.
02:45D'ailleurs, c'est intéressant aussi parce que vous nous dites finalement que ça reste une énigme.
02:48Vous comparez, comme beaucoup, le Bitcoin au terrier du lapin découvert par Alice au Pays des Merveilles.
02:55Bon, pour autant, c'est vraiment un ouvrage très pédagogique.
02:57Mais quels sont les nouveaux intérêts stratégiques du Bitcoin au vu de la situation actuelle par rapport au moment où elle a émergé, cette monnaie ?
03:05Oui.
03:07Pour revenir effectivement aux origines un peu mystérieuses autour de Bitcoin,
03:10on pourrait citer Clemenceau qui ne s'est pas exprimé sur Bitcoin,
03:14mais paraphraser en disant que la monnaie est bien trop sérieuse,
03:17c'est une chose bien trop sérieuse pour la laisser aux seules banques, aux seuls économistes.
03:21C'est un peu le parti pris de Satoshi Nakamoto, le créateur mystérieux d'ailleurs Bitcoin,
03:26qui, lorsqu'il a lancé ce protocole il y a 16 ans,
03:29s'est dit « je veux retirer aux banques centrales finalement leur monopole sur l'émission monétaire ».
03:35Et ça, ça transporte totalement les relations économiques et les relations financières monétaires, mais aussi géopolitiques.
03:43Là-dessus, effectivement, on pense que la neutralité monétaire induite par Bitcoin,
03:47qui n'est pas une monnaie émise par un État, et pas non plus émise par une entreprise,
03:54en fait un objet intéressant pour quiconque cherche à avoir un véhicule, une monnaie qui soit neutre,
04:04qui ne porte pas la marque d'un souverain en particulier, que ce soit les États-Unis, la Chine, la Russie,
04:09ou bien une puissance européenne.
04:11C'est effectivement un véhicule qui permet de transférer de la valeur sans avoir à passer par des intermédiaires.
04:17Il n'y a pas la possibilité pour un intermédiaire, quel qu'il soit, que ce soit une banque ou bien un État,
04:22d'interrompre une transaction Bitcoin.
04:24Ils n'ont pas la possibilité de couper ces transactions, de les censurer.
04:30Et ça, c'est particulièrement intéressant à l'heure du retour de la guerre économique,
04:36de la guerre commerciale relancée par Donald Trump il y a maintenant quelques semaines,
04:41avec ce fameux Liberation Day du 2 avril.
04:43Aujourd'hui, on a, partout dans le monde, la possibilité d'avoir un véhicule neutre de défense monétaire.
04:50On parle d'ailleurs, avec Alexandre, dans cet ouvrage, d'un outil de dissuasion monétaire.
04:58Oui, mais alors, est-ce qu'on peut continuer à dire que le Bitcoin est neutre,
05:01justement avec la patte mise par Donald Trump,
05:04et véritablement une patte politique mise par le nouveau président des États-Unis ?
05:11Oui, il est encore plus neutre que jamais.
05:14Et c'est l'exemple même de cette prise en compte du côté stratégique de Bitcoin.
05:20Donald Trump ne va pas sur Bitcoin pour des questions,
05:23ne souhaite pas que les États-Unis constituent une réserve stratégique de Bitcoin
05:27pour seulement profiter de la valorisation potentielle de son cours.
05:32On rappellera que ce cours varie à la hausse, mais aussi à la baisse.
05:36C'est certainement aussi pour se prémunir face à l'adoption de Bitcoin par des puissances adverses.
05:45Et je pense notamment à des puissances qui promeuvent une dédollarisation,
05:49à commencer par la Russie, par la Chine d'une certaine manière, qui cherchent des alternatives.
05:54Alors, est-ce que ces puissances, qui sont des pays membres fondateurs des BRICS,
05:58vont chercher à promouvoir l'or ?
06:01Oui, certainement. On le voit bien sur les marchés.
06:03Ils achètent massivement de l'or.
06:04Mais ils n'arrivent pas non plus au niveau des puissances européennes ou des États-Unis.
06:10Mais ils pourraient chercher un autre véhicule.
06:12Et ce véhicule-là, qui est ouvert à tous, qui ne connaît pas de restrictions,
06:16s'appelle Bitcoin.
06:17Donc, les États-Unis ont bien compris cette tension-là.
06:20Ils comprennent bien que le dollar est attaqué sur les marchés,
06:23qu'un certain nombre d'États et des puissances commerciales,
06:26à commencer par la Chine, la première puissance commerciale mondiale,
06:29qui vend et achète quasiment deux fois plus que les États-Unis,
06:36cherchent peut-être à trouver un autre véhicule que le dollar.
06:39Et donc, les États-Unis cherchent à avoir un coup d'avance ici.
06:43Bon, pour en savoir plus, de toute façon, je conseille la lecture de cet ouvrage.
06:47Merci beaucoup, Jean-Charles Galli, d'avoir été avec nous,
06:51auteur avec Alexandre Satchenko, du choc géopolitique Bitcoin, le choc géopolitique.
06:56Merci beaucoup.
07:02Dépendance aux technologies américaines, peut-on en sortir ?
07:04C'est notre série Smartech du mois d'avril.
07:07On est dans l'épisode 5, on va s'intéresser aux technologies dans la défense.
07:10Avec Brian Calafatian, bonjour Brian, à distance avec nous,
07:16chercheur chargé d'études doctorant à l'Institut d'études de stratégie et de défense,
07:20qui est un sens de recherche universitaire de l'université Jean Moulin Lyon 3.
07:24Et puis en plateau, avec moi, Thierry Paul Vallette, bonjour.
07:27Bonjour.
07:28Citoyen engagé politiquement, candidat aux européennes,
07:31notamment cofondateur d'un think tank, le Centre européen de sécurité et de stratégie.
07:36Exactement.
07:36Bienvenue à tous les deux.
07:38On va commencer par bien cerner notre sujet.
07:42On a l'Union européenne qui cherche évidemment à réduire sa dépendance
07:45à l'égard des Etats-Unis en matière de défense.
07:48Qu'est-ce que ça veut dire en matière de technologie ?
07:50Alors l'OTAN a identifié quatre domaines spécifiquement,
07:54mais je vous propose qu'on se concentre nous ici ensemble
07:57sur cette partie qu'on nomme ISR,
07:59donc renseignement, surveillance et reconnaissance,
08:02qui est assez essentiel, je dois dire, pour mener toute opération militaire.
08:06Peut-être qu'on peut démarrer ensemble, Brian,
08:08sur notre niveau de dépendance,
08:11ou même encore, comment est née notre dépendance aux Etats-Unis
08:15en matière de cette ISR, en matière de surveillance,
08:19de renseignement, de drones, de satellites ?
08:21Comment tout ça est arrivé ?
08:23Bien sûr.
08:23Alors, d'une manière générale, c'est vrai que la question
08:26de la dépendance stratégique par rapport à des capacités américaines
08:30est née au cours de la guerre froide, en réalité,
08:31par les partenariats qui ont pu être conçus à ce moment précis.
08:35Pour reprendre des chiffres du CIPRI,
08:37donc, il y a un centre très sérieux,
08:39donc, qui s'intéresse à toutes les politiques d'exportation d'armement.
08:43Au niveau mondial, les Etats-Unis ont un réseau de 107 Etats
08:47avec qui ils partagent, ils vendent des capacités majeures,
08:52donc des chars, des avions,
08:54ou encore des capacités satellitaires, par exemple.
08:57Au niveau de l'Union des Etats européens,
09:01donc, qui font partie de l'OTAN, je tiens à l'indiquer,
09:04les Etats-Unis représentent 64% des importations,
09:08et le deuxième Etat qui arrive en termes d'importation,
09:11c'est la France, avec 6,5% des importations,
09:15donc c'est un gap qui est assez important.
09:17Alors, pour arriver au niveau français, cette fois-ci,
09:19on voit qu'il y a un changement de paradigme un peu assez important,
09:24puisque la France, dans le cadre de sa importation,
09:27perçoit 38% de capacité du Royaume-Uni
09:30contre 20% en 2023 de la part des Etats-Unis.
09:33Alors, comment est-ce que tout ça est né ?
09:35C'est une volonté des Etats-Unis,
09:38notamment à partir de la fin de la guerre froide,
09:40de réallouer leur capacité,
09:43notamment vers des Etats
09:45qui seraient potentiellement intéressés
09:48par des garanties de sécurité communes,
09:51donc notamment en Europe.
09:53On perçoit cette fois-ci,
09:55notamment sur les pourtours de l'Est,
09:56en Pologne par exemple,
09:58là où cet intérêt pourrait être intéressant
10:00pour des Etats qui n'ont pas forcément
10:03les capacités de développer en propre
10:06toute la chaîne de production et d'utilisation,
10:10que ce soit de l'avionique ou encore des navires de combat.
10:13Donc c'est un échange, en fait,
10:15technologie contre protection ?
10:17Bon, ça, c'est ce que vous nous rappelez.
10:21Quand vous parlez de la guerre froide,
10:22qu'est-ce qu'il y a eu comme événement spécifique
10:24au niveau du sujet qui nous intéresse,
10:27en matière de renseignements,
10:28sur les satellites,
10:29sujets que vous connaissez bien ?
10:31Bien sûr.
10:32Alors, c'est vrai que quand on parle de défense,
10:35on peut parler de capacités
10:36qui sont civiles ou militaires.
10:38Là, c'est vrai que dans mes recherches,
10:41je me suis plutôt intéressé aux capacités
10:42qui sont passées dans le civil.
10:44Donc à la fin de la guerre froide,
10:45on a tout un ensemble de capacités
10:48qui étaient auparavant classifiées,
10:50donc qui appartenaient au domaine de la défense,
10:52et qui ont dû être réallouées,
10:54donc dans le cadre d'un nouvel ordre
10:56qui a été créé,
10:57un ordre qui était économique,
10:58cette fois-ci,
10:59avec la fin du système de bloc.
11:02Les États-Unis,
11:03assez simplement,
11:03se sont rendus compte
11:04que le meilleur moyen de peser,
11:06justement,
11:07sur la scène internationale,
11:08c'était de créer des partenariats économiques
11:11en proposant des capacités
11:13clés en main à des États.
11:15Alors, dans le domaine de l'ISR,
11:17particulièrement,
11:18parce que c'est l'un des premiers domaines
11:20qui a été touché, justement,
11:21par cette réallocation des capacités,
11:24les États-Unis ont permis
11:26la création d'entreprises
11:27comme Digital Globe,
11:29qui deviendra Maxar,
11:29avec un contrôle toujours de l'État.
11:33Donc, c'est-à-dire que l'État américain,
11:35sous enquête du département du commerce,
11:37notamment du FBI,
11:39permettait l'utilisation
11:41par des entreprises commerciales
11:43de capacités autrefois militaires
11:45et l'exportation de données,
11:47la captation de données.
11:48Alors, il faut savoir que les États-Unis,
11:50quand ils font ça...
11:51On va y revenir à cette question
11:52de l'arrivée, en fait,
11:55d'acteurs privés
11:56dans un domaine régalien.
11:58Je vais donner la parole aussi
12:00à Thierry Paul,
12:01qui est avec nous en plateau.
12:03Vous avez créé ce think tank récemment,
12:05le Centre européen de sécurité
12:06et de stratégie.
12:07Pourquoi ?
12:08Tout simplement parce que l'Europe,
12:10elle est en danger
12:11et elle doit faire face
12:12à des menaces.
12:14Nous sommes dans le cadre
12:15de guerres hybrides.
12:17Et puis, il y a eu l'invasion
12:19de l'Ukraine par la Russie
12:20qui a accéléré vraiment
12:22ce processus.
12:23Et une guerre de haute intensité
12:25sur le sol européen,
12:26ce qu'on n'avait pas vu
12:27depuis des dizaines d'années.
12:30Et puis, nous sommes à l'ère
12:31des technologies,
12:32avec le numérique.
12:33Et bien évidemment,
12:35tout le renseignement militaire
12:37et toutes les forces de frappe
12:40passent par des serveurs.
12:42Et l'Europe a un train
12:44et pas que de retard
12:45par rapport notamment
12:46aux États-Unis.
12:49Donc, il faut agir
12:50et il faut surtout réagir.
12:52Et l'Europe est en manque,
12:53justement,
12:54d'actions,
12:55d'idées,
12:56de think tanks,
12:57de structures
12:57qui peuvent justement
12:58faire le lien
12:59entre la société civile,
13:01les politiques,
13:02l'Union européenne.
13:03Donc, il était important
13:04pour moi,
13:06avec le parcours que j'ai eu
13:07de militant engagé
13:08sur le terrain
13:09qui me suis investi
13:10aussi sur le champ politique
13:11en allant aux élections européennes.
13:14Et j'ai pris conscience
13:15justement de cette importance-là,
13:17de ce déficit-là.
13:19Alors,
13:20qu'est-ce qui pose problème ?
13:21Si on parle justement
13:22des moyens de recueil
13:23de données de surveillance
13:24et de reconnaissance,
13:25c'est-à-dire tous ces outils
13:26dont on entend beaucoup parler,
13:28radar,
13:29satellite d'observation,
13:30tous ces moyens spatiaux,
13:32en fait,
13:33tels que les satellites,
13:34aujourd'hui,
13:35ils jouent un rôle essentiel.
13:37C'est là où le bas blesse
13:39en particulier ?
13:40Bien sûr,
13:41parce que finalement,
13:41c'est l'ensemble des données
13:43qui transitent
13:44par le numérique,
13:45par les câbles serveurs.
13:47Et finalement,
13:48les États-Unis
13:48ont la mainmise
13:49parce qu'ils ont une avance
13:50technologique
13:51que nous,
13:52Européens,
13:52nous n'avons pas.
13:53Et la grosse problématique,
13:54c'est au niveau du cloud,
13:56de tout ce qui permet
13:57de garder
13:58et de gérer,
13:59d'analyser
14:00l'ensemble des données.
14:01Et ce qu'il faut savoir,
14:02c'est qu'aux États-Unis,
14:03ils ont ce qu'on appelle
14:03le cloud act,
14:05ce qui leur permet finalement
14:06de pouvoir utiliser
14:08les données
14:09de l'Europe.
14:11Parce que malheureusement,
14:12l'Europe aujourd'hui
14:12n'est qu'un sous-traitant.
14:14C'est-à-dire que
14:15pour la partie
14:15des logiciels,
14:17pour la partie
14:17des différents programmes
14:18que l'on utilise
14:20pour le renseignement militaire
14:22dans le cadre
14:23de diverses menaces,
14:25la technologie
14:27dépend beaucoup
14:27de programmes américains
14:30et l'Europe
14:30est à la traîne
14:31de ce côté-là.
14:31Alors,
14:32il y a beaucoup,
14:32bien sûr,
14:33beaucoup de programmes
14:35qui sont pensés,
14:37mis en avant.
14:38Mais malheureusement,
14:39le retard,
14:40il est vraiment considérable.
14:41Et cette notion
14:42de cloud,
14:43de transfert des données,
14:44c'est vraiment
14:44une notion
14:45de sécurité importante,
14:46un enjeu fondamental
14:47pour l'Europe.
14:48Parce que finalement,
14:49à partir du moment
14:49où on ne maîtrise
14:50pas nos données militaires,
14:53des données strictement confidentielles,
14:55c'est une menace réelle.
14:57Et donc,
14:57l'Europe est en train
14:58de créer
14:59et d'améliorer
15:00son cloud à elle,
15:03de mettre en place
15:04de nouveaux serveurs
15:06et des investissements.
15:09Mais ça va prendre du temps.
15:10Ça va prendre du temps.
15:11Ce n'est pas avant 2030.
15:13Ça se chiffre...
15:14Alors,
15:14le budget actuel,
15:14c'est environ 300 milliards par an,
15:17mais ce n'est pas aussi suffisant.
15:19Il faut vraiment
15:19que l'Europe se recentre.
15:21Il faut que l'Europe
15:22se donne les moyens
15:23dans la tech,
15:25dans de nouvelles start-up
15:26et soit à la hauteur
15:27des défis
15:27qui l'attendent.
15:29Alors,
15:29pour revenir sur le domaine
15:30du spatial,
15:32ce que vous évoquiez
15:33tout à l'heure,
15:34justement,
15:35Brian,
15:35c'était l'arrivée
15:36du secteur
15:37du renseignement commercial,
15:40en fait.
15:41Alors,
15:41j'ai noté
15:42que ça pouvait représenter
15:44évidemment un risque,
15:46puisque ça veut dire
15:46qu'aujourd'hui,
15:47les adversaires
15:48peuvent venir
15:48de toutes parts,
15:50puisque les entreprises
15:51du privé
15:51ne sont pas soumises
15:53à des règles d'État
15:54ou régaliennes,
15:56mais ça peut être aussi
15:56une opportunité.
15:58Enfin,
15:58on voit que la question
15:59du coût
16:00a été centrale.
16:03Totalement.
16:04Alors,
16:04c'est vrai que,
16:05pour le cas des États-Unis
16:06particulièrement,
16:07quand même,
16:07il y a toujours un contrôle
16:08de l'État
16:09qui est assez fort,
16:10c'est-à-dire que
16:10le gouvernement américain
16:12reste conscient
16:13que l'entreprise
16:14sert avant tout
16:15l'effort général
16:16de la structure
16:17et donc,
16:18sert au niveau
16:19des exportations
16:20notamment
16:20à entretenir
16:20des liens forts,
16:21des liens qui peuvent
16:22peser parfois
16:22sur un dépendant
16:24stratégique d'États
16:24qui sont partenaires.
16:26Alors,
16:26c'est aussi une opportunité,
16:27en effet.
16:29Ça aussi,
16:29c'est quelque chose
16:29qui a été compris
16:30assez rapidement
16:30dès la fin de la guerre froide,
16:32on en parlait tout à l'heure,
16:33justement,
16:34cette opportunité
16:35de pouvoir
16:36décentraliser
16:37un peu
16:38la demande
16:39en évitant
16:40de faire peser
16:41un poids
16:41sur la structure
16:42étatique,
16:43une structure
16:44étatique
16:44qui est quand même
16:45facilement mise à mal
16:46aux États-Unis
16:47par des organismes
16:47de contrôle
16:48et des systèmes
16:49d'enquête.
16:51C'est une opportunité
16:51aussi pour un peu
16:52essayer de changer
16:54les règles.
16:55On l'a vu
16:55très récemment
16:56avec le domaine
16:57de la communication
16:58cette fois-ci,
16:59Starlink,
17:00c'est en réalité
17:00le fait de donner
17:02des grandes échéances
17:03à des entreprises
17:04pour aller plus vite
17:05sur des programmes
17:05d'indépendance
17:06ou des programmes
17:07capacitaires centraux.
17:08Mais ce secteur commercial
17:10en revanche
17:10n'est pas si développé
17:12au niveau européen ?
17:15Alors,
17:16ce n'est pas réellement
17:17l'ambition de l'Europe,
17:19l'ambition de l'Union européenne
17:20également,
17:21parce que quand on parle
17:21aussi d'industrie,
17:22on parle avant tout
17:23de l'Union européenne,
17:24c'est dans ses compétences
17:25en tout cas.
17:27Le rôle de l'Europe,
17:29des États européens
17:30quand on les prend
17:30en tant que tels,
17:31c'est de fournir
17:32une indépendance stratégique
17:33et après de permettre
17:34l'ouverture vers des marchés.
17:35Alors ça dépend
17:36à quel niveau on se place,
17:37si on se place
17:37au niveau de la France,
17:38il y a toute la volonté
17:39de créer une indépendance stratégique.
17:42C'est notamment pour cela
17:43qu'on a créé
17:44un programme spatial,
17:45c'est aussi pour pouvoir
17:47permettre
17:47ce programme nucléaire
17:48à côté.
17:50Si on se place
17:50au niveau de l'Union européenne,
17:51les programmes
17:52de géolocalisation
17:53de type Galileo
17:53permettent l'indépendance
17:55face aux grands acteurs,
17:56qu'ils soient américains,
17:57russes ou chinois,
17:59tout en ouvrant
18:00vers le même marché.
18:01Alors l'ambition première
18:03de ces grands programmes
18:05n'est pas d'être
18:07forcément compétitif
18:09par rapport
18:09à d'autres offres,
18:10notamment aux Etats-Unis.
18:12D'accord.
18:13Je voulais aussi vous lancer,
18:14parce que je vois
18:14que le temps file très très vite,
18:15sur la question
18:16de la décision
18:17quand on est sur
18:18le terrain opérationnel,
18:19militaire,
18:20c'est stratégique.
18:21Et aujourd'hui,
18:22l'outil par excellence,
18:24visiblement,
18:24d'aide à la décision,
18:25c'est l'intelligence artificielle.
18:27Est-ce que ça fait partie
18:29des technologies
18:29sur lesquelles
18:30vous allez travailler ?
18:32Bien entendu,
18:32parce que finalement,
18:33l'intelligence artificielle,
18:34on peut considérer ça
18:35comme une révolution majeure,
18:38comme le fut en son temps
18:39l'imprimerie avec Gutenberg.
18:42Et puis maintenant,
18:43toutes les données,
18:45tous les logiciels,
18:46toute cette partie technologique
18:48va être soumise
18:49à l'intelligence artificielle.
18:51Alors tout à l'heure,
18:53monsieur,
18:54Brian,
18:55pardon,
18:55parler de Starlink.
18:57Starlink,
18:58c'est quand même
18:58l'âme à mise
18:59sur les constellations
19:00satellitaires.
19:02Et on le voit bien
19:02dans le cadre du conflit
19:03en Ukraine,
19:04il y a un seul homme
19:05aujourd'hui
19:05qui s'appelle Elon Musk
19:07et qui peut décider
19:08de couper
19:10tout l'ensemble
19:11des données.
19:12C'est pour ça
19:13que l'Europe,
19:13justement,
19:14alors il y a des programmes
19:15qui sont mis en place,
19:17il y a Helios
19:18pour la France,
19:19il y a Iris 2,
19:20par exemple,
19:20pour l'Europe,
19:21mais qui ne sera opérationnel
19:23qu'à partir
19:23de 2034
19:26à peu près,
19:27pleinement opérationnel.
19:28Donc vraiment,
19:28il y a un retard
19:29qui est considérable
19:30et l'intelligence artificielle,
19:31elle est majeure.
19:32Pourquoi elle est majeure ?
19:33Parce que dans le cadre
19:34de la défense,
19:36par exemple,
19:37on va utiliser les drones.
19:38Alors les drones...
19:40Les drones autonomes,
19:41notamment.
19:41Les drones autonomes.
19:42Alors ça peut être des drones
19:43qui font 200 kilos
19:44et qui peuvent aller
19:45à plusieurs dizaines
19:47de tonnes,
19:48ce qui est considérable.
19:49Et aujourd'hui,
19:50notre capacité,
19:51par exemple,
19:52au niveau des avions,
19:53donc le Rafale
19:55pour la France,
19:56le Tifun Fighter
19:58pour l'Espagne
20:00et l'Allemagne,
20:01doit avoir cette capacité
20:02à pouvoir aussi,
20:04dans un clou de défense,
20:06agir et piloter
20:08tous ces drones.
20:08Et justement,
20:09l'intelligence artificielle,
20:10elle l'aide,
20:11elle est importante,
20:12elle est nécessaire.
20:13Et c'est pour ça
20:13que je le dis,
20:14il faut un clou de militaire
20:15et il faut que l'Europe
20:16maîtrise à nouveau
20:17son cloude.
20:18On est en retard
20:19sur beaucoup de choses.
20:21Par exemple,
20:22on utilise le GPS,
20:24mais le GPS,
20:24c'est une technologie américaine.
20:26On dépend de tellement de choses
20:28par rapport à...
20:28On a la version européenne.
20:30Oui, avec Galileo.
20:32Exactement.
20:32Mais c'est aussi aux citoyens
20:35d'avoir conscience
20:36de ces enjeux-là
20:37et de s'orienter aussi,
20:39eux personnellement,
20:40vers ces outils aussi
20:42de communication technologique.
20:43Il faut sensibiliser
20:44le citoyen.
20:45C'est important, bien sûr.
20:47L'intelligence artificielle,
20:48ça fait partie
20:49de vos sujets de recherche
20:50aujourd'hui ?
20:51Ou ça vous semble
20:52un sujet anecdotique
20:53parmi d'autres
20:54dans le sujet de la défense ?
20:55Ce n'est pas réellement anecdotique
20:56puisque la question
20:58de la donnée,
20:59et M. Rett l'indiquait tout à l'heure,
21:00la question de la donnée
21:01est centrale
21:01quand on parle de spatial.
21:03En réalité,
21:03on ne prend plus
21:04réellement des images.
21:05Aujourd'hui,
21:06on prend des données,
21:07des courbes,
21:08des changements de perception
21:11qui sont importants.
21:12Et l'intelligence artificielle
21:13permet d'analyser
21:15rapidement toutes ces données
21:16qui sont captées
21:17en permanence
21:17par des constellations,
21:18par des satellites
21:19qui sont un peu plus isolés.
21:21La stratégie spatiale
21:22française de défense,
21:24qui a à peu près
21:25créé le CDE,
21:27on va dire,
21:28s'intéresse justement
21:28à ce rôle
21:29de l'intelligence artificielle
21:30et parle justement
21:32d'une utilisation,
21:33de la création
21:34d'un système
21:35d'intelligence artificielle.
21:37La réalité,
21:38du moins ce que l'on perçoit
21:39dans le cadre
21:40de la communication publique,
21:42c'est que ces programmes
21:44pourraient tendre
21:45à éventuellement
21:45avoir un peu de retard
21:46ou du moins
21:47à ne pas être forcément
21:48mis en avant.
21:50Donc, ça sera quelque chose
21:51à la suite,
21:51mais c'est forcément central.
21:53Dans votre projet
21:54de recherche,
21:55vous vous intéressez
21:56justement au retour
21:57de l'affrontement
21:58de haute intensité.
22:01Vous êtes plutôt optimiste
22:03ou pour l'Europe ?
22:04Quelle est votre position
22:05là-dessus ?
22:07Alors, ce qui manque
22:08réellement en Europe,
22:09c'est d'un point de vue
22:10convergent, on va dire,
22:12qui est notamment
22:13dû à ce dont on parlait,
22:15c'est-à-dire
22:15les exportations américaines
22:17pour la création
22:18de grands projets.
22:19Lorsqu'on peut acheter
22:19pour peu cher
22:21des capacités clés en main,
22:23pourquoi les développer
22:24en propre ?
22:24C'est là toute la stratégie
22:25américaine.
22:26Donc, à ce niveau-là,
22:27au niveau industriel,
22:28ça risque d'être
22:29un peu compliqué.
22:30Donc, il faudra aller
22:30vraiment vers des programmes
22:31bipartites
22:32pour conduire des projets.
22:34Si on parle réellement
22:35d'un retour du conflit
22:37de haute intensité,
22:38c'est un peu dur
22:39à vraiment prévoir.
22:41Il y a quelque chose
22:42qui marche très bien
22:43en France,
22:44c'est la dissuasion nucléaire
22:45et qui, justement,
22:46pourrait nous permettre
22:47de garantir,
22:48face à des ennemis
22:48asymétriques,
22:50une certaine garantie
22:52de sûreté.
22:53Là-dessus, Thierry Povet,
22:54comment vous voyez
22:55les choses, là,
22:55pour les prochains mois,
22:57prochaines années ?
22:58Il ne faut pas raisonner
23:00en termes de prochains mois.
23:02C'est vraiment
23:02trop courant.
23:03Il faut vraiment
23:04se projeter,
23:05mais ça, c'est aussi
23:06des, finalement,
23:07volontés politiques
23:09européennes
23:10avec une capacité
23:12entre tous les États membres
23:14à se réunir
23:15autour de projets
23:16qui sont ambitieux.
23:18Alors, on a quand même
23:19la chance
23:20d'avoir le projet Gaia-X,
23:21d'avoir le projet bleu aussi.
23:24On a pris conscience
23:26depuis notamment
23:27le conflit de haute intensité
23:29en Ukraine
23:30des enjeux primordiaux.
23:32Et puis, nous sommes
23:33face à des menaces hybrides.
23:35Il y a l'ingérence étrangère
23:37par rapport à la Russie.
23:38L'information.
23:39Voilà, l'information.
23:40Et ce qui est terrible,
23:41et comme le rappelait Brian,
23:42c'est que maintenant,
23:43finalement,
23:43toutes ces données sécuritaires
23:46avec tous ces enjeux
23:47de sécurité
23:48dépendent de codes de source,
23:51dépendent de câbles,
23:53de programmes informatiques.
23:54Et on s'est trop longtemps
23:56reposé,
23:56d'un point de vue technologique,
23:58sur les États-Unis
23:59qui, eux,
24:00ont pris le monopole
24:01avec des programmes
24:02comme Palantir,
24:03avec des programmes
24:04comme Azure, AWS,
24:06et voilà.
24:07Merci beaucoup
24:08à tous les deux,
24:08Thierry-Paul Vallette
24:09et Brian Calafatian
24:10d'avoir été avec moi
24:11sur ce sujet.
24:19On termine cette édition
24:21avec Clémence Lebailly-Lepetit.
24:22Bonjour.
24:23Bonjour.
24:23Vous êtes ingénieure
24:24biomiméticienne
24:25chez Bioxégie.
24:26Aujourd'hui,
24:26on va s'intéresser
24:27aux patches médicaux
24:28à Désy
24:28qui sont bio-inspirés.
24:30Alors, peut-être déjà
24:30un petit peu de contexte.
24:32Exactement.
24:32Donc, les patches médicaux
24:34adhésifs,
24:35c'est souvent des patches
24:36avec des micro-aiguilles
24:37pour les fixer à la peau.
24:39Il faut savoir
24:39que dans le monde,
24:40il y a chaque année
24:4116 milliards d'aiguilles
24:42qui sont utilisées.
24:43Donc, c'est vraiment énorme.
24:44Impressionnant.
24:45Et malgré cette large diffusion,
24:47il y a quand même
24:47des problèmes
24:48qui subsistent
24:49à ces aiguilles.
24:50Elles restent souvent
24:51difficiles à insérer.
24:53Il peut y avoir
24:53des problèmes de douleur
24:54et ça entraîne
24:56des risques,
24:57par exemple,
24:57d'endommagement des tissus
24:58et même de problèmes
24:59beaucoup plus graves.
25:01Donc, en fait,
25:01on cherche à améliorer
25:02ces aiguilles,
25:03donc leur permettre
25:04d'être insérées plus facilement,
25:05de ne pas bouger
25:06pour limiter les risques
25:08sur la santé des patients.
25:09Et alors, pour ça,
25:10on va regarder dans la nature
25:11et on tombe sur qui ?
25:12Le porc épique.
25:13Exactement.
25:13Sur le porc épique.
25:14Donc, avec ses milliers
25:17de piquants,
25:17il peut y avoir
25:17jusqu'à 30 000 piquants
25:18sur le porc épique.
25:20Donc, ces piquants
25:20lui servent
25:21à se protéger
25:21des prédateurs.
25:22Donc, quand un prédateur
25:23s'approche trop près,
25:24ces piquants se déploient
25:25et au moindre contact,
25:26le piquant
25:27rentre dans la peau
25:28du prédateur.
25:29Donc, c'est ça
25:30qui est intéressant,
25:30c'est qu'il faut
25:31très peu de force
25:32pour faire rentrer
25:33les piquants du porc épique
25:33dans la peau du prédateur.
25:35Alors, on n'a pas du tout
25:36envie d'avoir ce genre
25:37de pique sur la peau,
25:39en revanche.
25:39Exactement.
25:39C'est très, très piquant
25:41et c'est très difficile
25:42à enlever.
25:42C'est ça qui va nous intéresser.
25:44Il y a deux parties
25:45qui nous intéressent
25:46chez le piquant
25:47du porc épique.
25:47Donc, c'est à la fois
25:48sa capacité à s'insérer
25:49facilement.
25:50Ça, c'est dû à sa dureté.
25:51Donc, il y a plusieurs couches
25:51dans le piquant,
25:52une couche externe
25:53qui est extrêmement dure,
25:54une couche à l'intérieur
25:55qui est plus molle
25:55et vraiment un noyau
25:56très, très dur.
25:58Il y a une deuxième chose,
25:59c'est à l'extrémité
26:00des piquants
26:01des porcs épiques.
26:02Je pense qu'on va le voir
26:02à l'écran,
26:03c'est qu'on a vraiment
26:04des mini,
26:05des micro-barbules,
26:06donc en fait,
26:07comme des petites flèches
26:08qui viennent vraiment
26:09favoriser l'entrée
26:11des piquants,
26:11exactement,
26:12dans la peau du prédateur.
26:15D'accord.
26:15Donc ça, ça vient vraiment
26:16concentrer la force
26:17qu'exerce le porc épique
26:19pour permettre
26:20de piquer le prédateur
26:21effectivement.
26:23Il y a un deuxième phénomène
26:24avec ces piquants,
26:25c'est que c'est comme des flèches
26:27et comme des encres,
26:27en fait.
26:28Elles viennent s'ancrer
26:28dans la peau
26:29et donc si on veut les retirer,
26:30c'est vraiment
26:30beaucoup plus difficile.
26:31C'est vraiment un ancrage
26:32qu'on appelle directionnel.
26:34C'est très facile à l'insertion
26:35mais au retrait,
26:35c'est très compliqué.
26:37Ok.
26:37Et donc ça a inspiré
26:39de nouveaux adhésifs ?
26:40Exactement.
26:41Donc de nouvelles aiguilles,
26:42de nouveaux patchs adhésifs.
26:43Ok.
26:44Il y a des chercheurs
26:45qui ont vraiment
26:45juste moulé
26:46une aiguille de porc épique
26:48pour aller reproduire
26:49cette structure
26:50en forme d'encre
26:51et pour voir
26:52ce que ça donnait
26:53sur des aiguilles
26:54pour l'insertion
26:55par exemple
26:55chez les patients.
26:57Et donc...
26:57Et là, moi,
26:58je pense tout de suite
26:58au moment où on doit
26:59enlever le patch.
26:59Exactement.
27:00Donc à l'insertion,
27:02c'est deux fois...
27:03On applique deux fois
27:04moins de force
27:04pour l'insérer.
27:07Par contre,
27:07pour le retirer,
27:08c'est quatre fois plus dur.
27:09Donc c'est ce qu'on cherche
27:09pour pouvoir stabiliser
27:10par exemple le patch.
27:12Et ce qui est assez surprenant,
27:13c'est que les chercheurs
27:14ont montré
27:15que ça a causé
27:15beaucoup moins de dommages
27:17sur les tissus
27:18malgré justement
27:19cette forme d'encre.
27:20Donc vous voyez
27:20sur l'image A,
27:22c'est avec un patch
27:23qui est bio-inspiré,
27:24donc des épines
27:24de porc épique.
27:25Et à gauche,
27:26c'est une épine...
27:27Enfin une...
27:28Une aiguille.
27:29qui est classique.
27:30Et donc c'est assez perturbant
27:32puisqu'on se dit
27:32c'est plus difficile à enlever.
27:34Mais en fait,
27:34quand on insère l'aiguille,
27:36on applique moins de force
27:37donc on vient créer
27:38moins de dommages.
27:39Et donc en fait,
27:39au retrait,
27:40on voit moins l'effet
27:41de l'aiguille
27:41sur les tissus.
27:42Donc aujourd'hui,
27:43ce type de patch existe ?
27:44C'est un cours de développement.
27:46Donc là,
27:46les chercheurs
27:46ont seulement moulé
27:47les aiguilles de porc épique.
27:51Là,
27:51il faut encore faire du développement
27:52pour aller le faire
27:53de manière industrielle.
27:53Merci beaucoup Clémence Lebailly-le-Petit
27:56pour cet éclairage
27:59sur les nouveaux patchs médicaux
28:00qui vont nous accompagner demain.
28:02Voilà,
28:02c'est un regard sur le futur.
28:04Merci encore.
28:04Je rappelle que vous êtes
28:05ingénieure biomiméticienne
28:07chez Bioxégie.
28:08Merci à tous
28:09de nous avoir suivis.
28:10C'était Smartech,
28:11votre émission sur la tech
28:12que vous regardez
28:13sur la chaîne
28:13Be Smart for Change.
28:14à très bientôt.