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00:00 Bonjour et bienvenue dans le Grand Format de France Bleu Isère.
00:03 Aujourd'hui nous vous emmenons en tournée dans le massif de la Chartreuse avec Manu,
00:07 infirmière libérale, au volant de sa voiture.
00:10 Par tous les temps, elle sillonne les petites routes de montagne pour aller au chevet de
00:14 ses patients qui grâce à elle peuvent vieillir chez eux.
00:18 Le Grand Format de France Bleu Isère.
00:21 Bonjour Véronique Puyot.
00:22 Bonjour Antonin Carmen.
00:24 Véronique, vous avez retrouvé Manu un matin à 6h moins le quart chez elle à Saint-Christophe-sur-Guy.
00:29 Oui et ensuite direction son cabinet à Saint-Pierre-d'Entremont qu'elle partage avec deux autres infirmières
00:35 et des kinés.
00:36 Emmanuel, mais tout le monde l'appelle Manu, 51 ans, infirmière depuis 28 ans, c'est
00:40 une véritable boule d'énergie dans son agenda ce matin-là.
00:44 24 patients à voir, pas une minute à perdre.
00:47 Alors Manu, on est dans ta voiture, là ça y est on est parti.
00:49 Voilà, on va dans un premier temps aller chercher la caisse avec les médicaments,
00:56 le téléphone, l'agenda.
00:57 Je m'arrête au cabinet dans un premier temps pour récupérer tout mon matériel.
01:01 Et dans la voiture il y a France Bleu Isère, oui c'est vrai, tous les matins vous m'accompagnez.
01:05 Ça fait très bizarre d'avoir France Bleu Isère en vrai dans la voiture parce que le
01:09 micro il est bien bleu.
01:10 Donc voilà.
01:11 Et donc là on va voir notre premier patient.
01:13 Bonjour, alors Manu c'est important pour vous qu'elle vienne ?
01:16 Tout à fait, je l'ai eue suite à déjà une grave opération il y a deux ans.
01:21 Je continue à la voir régulièrement, une fois par semaine.
01:25 Et là en ce moment tous les jours pour d'autres problèmes.
01:29 Vous l'attendez Manu le matin ?
01:31 Oui, c'est un rayon de soleil.
01:32 Toujours le sourire, jamais la tête.
01:36 C'est important pour vous, c'est la condition sine qua non de rester chez vous ?
01:39 Tout à fait, sinon je ne pourrais pas.
01:41 On a beaucoup de chance pour une petite vallée de montagne.
01:44 On a un médecin, un pharmacien, des kinés, des infirmiers.
01:48 On est plus que bien lotis, même si on a connu une période un peu compliquée avec
01:52 le décès de notre médecin précédent.
01:55 Mais voilà, on sait qu'on a beaucoup de chance et on essaye de préserver ça parce
02:00 qu'on sait que c'est hyper important.
02:02 On dit des bêtises, on rigole, quand ça ne va pas les patients nous le disent.
02:08 Ce n'est pas juste mettre des bas de contention par exemple.
02:11 Un petit moment de joie et de partage aussi.
02:14 Bisous Manu.
02:15 Allez on continue.
02:16 Allez c'est parti.
02:17 Là Manu on a des personnes qui ont des soucis psy.
02:22 Je vais vous laisser faire.
02:23 Voilà parce qu'il y a une relation de confiance qui s'installe avec l'infirmier.
02:27 On n'a pas envie de venir perturber ça.
02:30 C'est un envahissement.
02:31 Parfois pour certains c'est déjà difficile d'accepter que les infirmiers soient là
02:37 pour gérer leur traitement.
02:39 Pour les patients psy c'est surtout un traitement médicamenteux que vous leur donnez, c'est
02:43 ça ?
02:44 Oui, c'est un pilulier quotidien dont nous avons la gestion.
02:47 Ou des intramusculaires de neuroleptique retard.
02:50 En général ils sont contents de nous voir.
02:53 Certains nous accueillent avec la musique.
02:56 C'est une chouette relation mais qui peut être fragile.
03:01 Il y a pas mal de patients psy que vous suivez parce qu'ici sur l'enchartreuse, dans cette
03:05 vallée, il y a un ESAT où ils sont accueillis en foyer.
03:07 Voilà.
03:08 C'est vraiment une vallée un peu terre d'accueil.
03:13 On a eu des réfugiés.
03:15 On a une famille qui accueille des enfants placés.
03:19 Et on a cet ESAT qui permet la réinsertion par le travail sous surveillance d'éducateurs.
03:27 Et c'est chouette.
03:28 En tout cas, l'enchartreuse est magnifique à 6h du matin mais la route ça tourne.
03:34 Alors on continue.
03:35 Oula alors là c'est une petite rue.
03:37 Ça passe avec la voiture ?
03:39 Mais oui.
03:40 On connaît très vite les largeurs de nos voitures.
03:43 C'est vrai que j'ai une grosse voiture.
03:45 On peut se demander si c'est pas un peu absurde dans des petites routes et en montagne.
03:49 Mais bêtement, je vais vous dire qu'à mon âge j'ai besoin de confort.
03:52 Et que si jamais un jour je venais à Béné dans une de nos pentes, je préfère me béné
03:58 dans une grosse voiture que dans un petit pot de yaourt.
04:01 Le risque n'est absolument pas exclu.
04:03 Surtout en hiver.
04:04 Bon là la vue est superbe.
04:05 C'est beau hein.
04:06 Donc malgré tous les problèmes, vous continuez ?
04:09 C'est ça.
04:10 On continue.
04:11 Salut mon Michel.
04:12 Salut.
04:13 J'ai affaire à elle tous les jours.
04:14 Ça fait 8 ans.
04:15 Pour mon papa, si elle n'était pas là, mon père il serait en Ehpad.
04:18 Donc elles sont importantes ces infirmières ?
04:20 Oui, très importantes.
04:22 Bonjour Fernand.
04:23 Alors vous êtes dans votre lit là.
04:24 Qu'est-ce qu'elle va faire Manu ?
04:25 J'ai piqué les doigts pour la diabète.
04:27 Et puis après je mets mes chaussettes.
04:30 Quel âge vous avez mon Fernand ?
04:31 92.
04:32 Vous Michel, vous êtes venu revivre avec votre papa ?
04:35 Voilà.
04:36 Il sort dehors et puis il y a la kiné qui le promène 3 fois par semaine.
04:40 Votre papa, il mourra chez lui ?
04:41 Oui.
04:42 Merci Michel.
04:43 On va aller boire le café.
04:44 Vous nous avez préparé le café ?
04:45 Oui, j'ai préparé le café.
04:46 C'est une habitude chez nous.
04:48 Donc là il y a Fernand qui nous rejoint.
04:51 Il est sorti de son lit.
04:52 C'est un peu miraculeux parce que tout à l'heure il est allongé.
04:54 Ça y est il est habillé.
04:55 Il est bientôt 93 et il est frais comme un gardon.
04:59 Après voilà, il aimerait faire plus.
05:02 Et nous c'est vrai que notre travail parfois c'est un peu compliqué mais c'est de leur
05:07 laisser cette autonomie.
05:08 Nous on est là pour maintenir le plus d'autonomie possible.
05:11 Vous êtes toute une chaîne finalement.
05:13 Il n'y a pas que l'infirmière.
05:15 On enlève un maillon, ça se casse la figure.
05:17 Je suis à peu près persuadée que si je n'étais pas dans cette vallée avec eux,
05:20 je ne sais pas très bien ce que je ferais, où je serais et je ne sais pas si je ferais
05:25 encore ce métier.
05:26 Je vous amène.
05:27 On en avait parlé la journaliste.
05:28 Oui, oui, oui.
05:29 Voilà.
05:30 On met l'oreille du coup ?
05:31 Oui, ben oui.
05:32 Et après vous allez au jardin ou pas ?
05:33 Après je vais au jardin monsieur.
05:34 On l'enlèverait bien.
05:35 On l'enlèvera.
05:36 Mais l'année passée je ne l'ai pas bêché.
05:37 Ça n'allait pas.
05:38 Et cette année vous allez pouvoir le bêcher ?
05:41 Oui.
05:42 Pas tout.
05:43 Il y a le fils qui vient m'aider.
05:45 J'aime bien faire mon jardin.
05:47 C'est important pour vous de voir les infirmières tous les jours qui viennent vous voir ?
05:51 Ben oui.
05:52 On n'est pas tout seul.
05:53 Parce qu'on ne fait pas grand chose en soi à Renée.
05:56 Mais bon, mettre les bas soi-même à 86 ans, c'est un petit peu compliqué.
06:00 On surveille qu'elle ait bien pris son traitement, qu'elle va bien.
06:04 Tant qu'elle nous dit qu'elle va au jardin, on sait que tout va bien.
06:07 C'est parti pour la journée.
06:08 Bon, et ben merci beaucoup Renée.
06:10 Oui, ben oui.
06:11 En fait, vous rentrez vraiment dans l'intimité des gens, dans leur maison ?
06:14 Oui, oui, oui.
06:15 Ils rentrent complètement dans leur vie.
06:16 Et on vous laisse rentrer plus ou moins facilement.
06:18 Et vous devez vous adapter à l'attitude que vous avez en face.
06:23 Les réticences, les peurs.
06:25 Et à la fin, c'est pas nos maisons, mais on sait qu'on est accueillis à bras ouverts.
06:30 Il y a des jours, on vous sort la tartine, le beurre, la confiture.
06:34 J'arrive à midi, moi j'ai plus faim.
06:36 Est-ce qu'on peut dire que là, vous êtes vraiment dans la France profonde ?
06:39 Pour moi, c'est péjoratif.
06:40 Dans la France vraie, oui.
06:41 C'est une France où la solidarité existe entre voisins.
06:44 Entre amours.
06:45 Parce que si vous n'ouvrez pas vos volets à l'heure habituelle, le branle-bas de combat
06:49 est déclenché.
06:50 Manu, infirmière libérale en chartreuse, adore son métier.
06:54 Et Véronique, vous l'avez sûrement ressenti en la suivant dans sa tournée.
06:57 Vraiment, elle adore son métier.
06:59 Mais c'est vrai que c'est un métier mal payé.
07:01 Et à terme, Manu redoute de ne plus pouvoir l'exercer comme elle l'entend.
07:05 Entre deux patients dans la voiture de Manu, on en a parlé ensemble.
07:08 Ça monte bien raide, hein ?
07:09 Ça monte.
07:10 Et puis, il n'y a pas énormément de place pour se croiser.
07:12 Et encore moins quand c'est le chasse-neige.
07:14 Là, on n'a pas de neige.
07:15 C'est déjà ça.
07:16 Non, non, c'est bien.
07:17 Il faut faire attention à tout, à la conduite, aux patients.
07:21 C'est de l'attention permanente, oui.
07:23 Par rapport à ce que vous faites, au niveau financier, vous n'y trouvez pas votre compte.
07:28 Ah ben là, on n'y trouve plus du tout notre compte.
07:30 Entre l'absence d'augmentation de nos actes codifiés par la Sécurité sociale depuis
07:35 2009 et l'absence d'augmentation du déplacement, ne serait-ce que du déplacement, depuis 2012,
07:42 on est en 2023, l'inflation, le machin, tout ce qui a pu se passer.
07:46 On a perdu environ 25% de pouvoir d'achat.
07:50 On travaille à perte.
07:51 La preuve, c'est que nous, on a l'obligation de suivi de soins.
07:55 C'est-à-dire qu'on ne peut pas dire, tiens, en fait, aujourd'hui, je n'y vais pas parce
07:58 que je n'ai que 4 patients, je vais perdre des sous.
08:00 Ben si, vous perdez des sous, mais vous allez voir vos 4 patients.
08:03 Ok Manu, alors on va voir encore un patient, là.
08:06 Alors je viens avec vous.
08:07 Bonjour, Véronique, je suis journaliste.
08:10 Oui, enchantée.
08:11 Enchantée.
08:12 Vous avez passé une bonne nuit ?
08:13 Oui, oui, oui, ça va.
08:14 J'arrive à dormir la nuit, ça va.
08:16 Vous vous avez mal, sinon ?
08:17 Du matin au soir.
08:18 J'ai eu des prothèses aux jambes, deux de chaque côté, ostéotomie, et là, j'aurais
08:22 dû être réopéré, mais non.
08:24 Là, j'ai là, maintenant, 85 ans, c'est bon.
08:27 Alors là, Manu, elle est venue pour vous aider à la toilette ?
08:30 Oui, oui.
08:31 Heureusement que je les ai, parce que sinon, je serais dans la mouisse, quand même.
08:36 Manu, ça fait 3 heures maintenant qu'on est parti sur cette tournée.
08:39 Ça continue toujours à un rythme effréné.
08:42 Ça va, vous avez la pêche ?
08:43 Ça fait 20 ans que je tiens le choc, ça devrait continuer encore un peu.
08:45 Bien que j'envisage difficilement de faire la même chose jusqu'à 67 ans, je n'ai pas
08:50 regardé depuis la réforme des retraites.
08:53 C'était déjà 67 ans avant pour l'avoir à taux plein.
08:55 Vous avez quel âge ?
08:56 51.
08:57 Donc il me reste, si je ne dis pas de bêtises, 14 ans à faire.
09:01 On verra ce que mon corps me dit, que je suis capable encore ou pas de faire.
09:06 C'est physique dans le sens où c'est à nous de nous mettre à la portée du patient,
09:11 aux capacités qu'a le patient de faire ou de ne pas faire.
09:14 Et entre autres pour la dernière patiente, il faut qu'elle soit sèche quand elle sort
09:18 de la douche.
09:19 Je passe beaucoup de temps auprès de multiples patients, par exemple à genoux.
09:22 Ayant eu un problème à un genou, je ne pose qu'un seul genou à terre, donc ce genou-là
09:27 souffre.
09:28 C'est des petites choses qui, jour après jour, ne peuvent pas s'améliorer de fait.
09:33 Les névralgies cervico-braquiales parce qu'on porte, parce que ne serait-ce que porter
09:37 nos malettes.
09:38 C'est pour ça que j'en ai fait deux, des malettes, parce que sinon c'est trop lourd.
09:41 J'essaye régulièrement de trouver des petits trucs pour me faciliter la vie et moins muser.
09:48 N'importe quel infirmier libéral subit ça.
09:52 Des fois vous vous dites, moi quand je serai à leur place, que je serai vieille, qui va
09:56 s'occuper de moi ? Vous vous posez un peu la question parfois ?
09:58 C'est évident, parce que même si pour l'instant on est sur du moyen terme, on voit bien que
10:02 la profession d'infirmier libéral embête les politiques.
10:07 Parce que oui, on coûte cher, même si on coûte énormément moins cher qu'une hospitalisation,
10:13 qu'une structure.
10:14 Mais voilà, on est 130 000, on est les petites mains.
10:17 Et 130 000 petites mains, ben ouais, ça coûte.
10:19 Je sens que la profession est en voie de changer.
10:22 Et à mon sens, pas dans le bon sens.
10:25 C'est-à-dire qu'on va nous enlever une forme d'exercice.
10:29 Je pense qu'à l'avenir, le libéral tel qu'on le connaît n'existera plus et on sera dans
10:35 des structures et on ne pourra plus gérer notre temps, nos patients, de la même façon.
10:41 On ne les connaîtra peut-être plus de cette façon-là.
10:44 Ah, ça y est, le téléphone.
10:46 Ah, bon, ben il n'y a pas tellement de réseau, donc ça a raccroché tout de suite.
10:50 Dernière chose, Manu, avant qu'on se quitte, puisqu'on va devoir se quitter.
10:53 Vous accompagnez ces personnes parfois jusqu'au bout de leur vie.
10:56 Comment vous vivez ça ?
10:57 Je peux avoir de la peine, mais mon travail consiste à m'assurer de la meilleure qualité
11:04 de soins, qualité de relations pour pouvoir aller jusqu'au bout.
11:08 On respecte la volonté des gens de rester chez eux.
11:11 Ce cabinet et toute l'équipe qui va autour, auxiliaires, médecins, pharmaciens, les kinés,
11:18 on part du principe qu'on sera content de nous si on sait qu'on a tout amené, tout
11:23 mis en œuvre.
11:24 À partir de ce moment-là, vous avez de la peine, de la tristesse, si on a trois gouttes
11:29 de larmes qui tombent, et alors ? C'est quelqu'un avec qui on peut avoir passé 7, 8, 10 ans
11:35 qui part.
11:36 Mais on a aussi conscience que ce ne sont pas nos grands-parents.
11:39 Ça fait 28 ans que je suis infirmière, cette distance, on l'apprend.
11:43 Elle s'apprend d'autant plus facilement à partir du moment où on est persuadé d'avoir
11:46 fait ce qu'il fallait.
11:47 Partant de là, c'est un beau départ.
11:50 La famille le vit le moins mal possible, du coup le patient aussi, et nous aussi.
11:54 Ça paraît fou que les gens nous remercient, mais s'ils nous disent merci, c'est que pour
11:58 eux aussi quelque part ça s'est bien passé.
12:00 Et c'est pour les gens qui restent aussi qu'on travaille.
12:02 Merci beaucoup Manu pour m'avoir permis de vous accompagner.
12:05 Merci à vous de nous donner de la visibilité.
12:09 C'est important.
12:10 C'est le message que vous vouliez faire passer ?
12:12 Oui, parce qu'on est en pleine crise de partout, et nous les infirmiers libéraux, encore plus
12:18 que les infirmiers d'hôpitaux ou de structures, on est complètement invisibles et on est
12:24 complètement méprisés par le gouvernement, par les institutions, alors qu'on est un
12:29 des tout premiers maillons.
12:30 Sans nous, beaucoup ne pourraient pas être ici.
12:33 Des gens qui préservent l'autonomie que vous avez encore.
12:36 J'avoue que je ne suis pas confiante en l'avenir.
12:38 Voilà pourquoi je veux être dans ce vrai, dans cet authentique, parce que le reste me
12:42 dégoûte.
12:43 Tant que je peux, je ne changerai pas, et le jour où le monde me fera changer, je partirai.
12:48 Parce que je ne veux pas me trahir.
12:50 Merci beaucoup Manu.
12:51 Il y a encore des patients qui vous attendent.
12:53 Oui c'est vrai.
12:54 C'était le Grand Format de la rédaction de France Bleu Isère.
13:00 Merci à vous Véronique Peillot pour ce reportage.
13:03 Merci à Manon Gontier pour la réalisation.
13:06 Manu, l'infirmière de Chartreuse.
13:08 C'est à retrouver sur notre site internet, nos réseaux sociaux et les plateformes de
13:12 podcast.
13:13 Pour prolonger votre écoute, découvrez des contenus exclusifs du Grand Format de la
13:17 rédaction sur notre site France Bleu.fr, page Isère.
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