Le pianiste Ismäel Margain joue la Sonate pour piano n°8 en do mineur op. 13 "Pathétique" composée par Beethoven en 1797-1798.
Si plusieurs sonates de Beethoven contiennent un mouvement pathétique, l’adjectif sied particulièrement bien à la Huitième. On le doit à l’éditeur Eder qui, en 1799, publie l’œuvre sous le titre de Grande sonate pathétique pour le clavecin ou pianoforte. De nos jours, on sourit en découvrant la mention du clavecin (argument de toute évidence commercial)…
Beethoven compose ici sa première sonate dotée d’une introduction lente. Le terme d’« introduction » est-il d’ailleurs adéquat ? Les puissants accords du Grave, au majestueux rythme pointé, reparaissent en effet avant le développement et la coda. En donnant à cette section un rôle structurel, Beethoven souligne l’importance de ses accents tragiques. Cette propension au pathos, apparue dès la Cantate sur la mort de Joseph II (1790), s’entend tout au long de sa décennie dite « héroïque » (ca. 1803-1814), dans des œuvres comme la Symphonie n° 3 « Eroica », l’Ouverture d’Egmont et l’opéra Fidelio. L’Allegro di molto e con brio prolonge ce climat avec un motif syncopé, qui s’élance dans l’aigu sur un accompagnement agité. La direction ascendante de cet élément thématique contribue à laisser un vaste écart entre les deux mains, qui participe à la tension émotionnelle. Après un développement aussi bref que fiévreux, la réexposition contient de nombreuses irrégularités, comme si le retour à l’équilibre était impossible.
L’Adagio cantabile doit son éloquence mélodique à la simplicité de sa ligne sostenuto. Au centre du mouvement, l’écriture en accords répétés et quelques sforzandos abrupts rompent avec le lyrisme chaleureux de la première partie. Ils entravent aussi son rétablissement : lorsque la mélodie initiale reparaît, dans le dernier volet, son accompagnement conserve des traces de l’épisode médian.
Le finale adopte un ton plus léger que les mouvements précédents. Il privilégie la clarté d’une écriture linéaire et laisse une large place au mode majeur. Il s’achève toutefois sur un geste fulgurant, comme pour légitimer le qualificatif de « pathétique », inséparable de cette sonate depuis sa parution.
Si plusieurs sonates de Beethoven contiennent un mouvement pathétique, l’adjectif sied particulièrement bien à la Huitième. On le doit à l’éditeur Eder qui, en 1799, publie l’œuvre sous le titre de Grande sonate pathétique pour le clavecin ou pianoforte. De nos jours, on sourit en découvrant la mention du clavecin (argument de toute évidence commercial)…
Beethoven compose ici sa première sonate dotée d’une introduction lente. Le terme d’« introduction » est-il d’ailleurs adéquat ? Les puissants accords du Grave, au majestueux rythme pointé, reparaissent en effet avant le développement et la coda. En donnant à cette section un rôle structurel, Beethoven souligne l’importance de ses accents tragiques. Cette propension au pathos, apparue dès la Cantate sur la mort de Joseph II (1790), s’entend tout au long de sa décennie dite « héroïque » (ca. 1803-1814), dans des œuvres comme la Symphonie n° 3 « Eroica », l’Ouverture d’Egmont et l’opéra Fidelio. L’Allegro di molto e con brio prolonge ce climat avec un motif syncopé, qui s’élance dans l’aigu sur un accompagnement agité. La direction ascendante de cet élément thématique contribue à laisser un vaste écart entre les deux mains, qui participe à la tension émotionnelle. Après un développement aussi bref que fiévreux, la réexposition contient de nombreuses irrégularités, comme si le retour à l’équilibre était impossible.
L’Adagio cantabile doit son éloquence mélodique à la simplicité de sa ligne sostenuto. Au centre du mouvement, l’écriture en accords répétés et quelques sforzandos abrupts rompent avec le lyrisme chaleureux de la première partie. Ils entravent aussi son rétablissement : lorsque la mélodie initiale reparaît, dans le dernier volet, son accompagnement conserve des traces de l’épisode médian.
Le finale adopte un ton plus léger que les mouvements précédents. Il privilégie la clarté d’une écriture linéaire et laisse une large place au mode majeur. Il s’achève toutefois sur un geste fulgurant, comme pour légitimer le qualificatif de « pathétique », inséparable de cette sonate depuis sa parution.
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