• il y a 4 ans
Le pianiste Guillaume Bellom joue la Sonate pour piano n°5 en do mineur op. 10 n°1 composée en 1795-1797 par Beethoven et dédiée à la comtesse Anna Margarete von Braun.

Cette sonate revient au schéma classique en trois mouvements. Elle partage avec la n° 1 le choix d’une tonalité mineure (voir le 26 juin) et possède quelques liens de parenté avec la Sonate en ut mineur K 457 de Mozart. Son caractère est toutefois plus agressif et combatif, son expression plus pathétique et théâtrale. Beethoven oppose très nettement les motifs vigoureux du premier thème, de nature rythmique, à la mélodie cantabile du deuxième thème, encore influencée par Mozart. Dans le développement, il faut noter l’introduction d’une nouvelle idée, en fa mineur : en définitive, c’est cette mélodie, accompagnée par une formule issue du deuxième thème, qui va surtout nourrir cette partie du mouvement.

Dans l’Adagio, Beethoven emprunte d’élégantes volutes au style ornemental de son époque. Si les contrastes d’intensité et la densité de certaines textures trahissent sa patte, voilà un mouvement essentiellement fondé sur l’expressivité du chant, lequel disparaît dans le silence au terme d’un long decrescendo et d’une chute dans le grave. Prestissimo, comme le finale de la Sonate n° 1, le dernier mouvement commence avec une fébrilité inquiète, qui s’amplifie jusqu’à devenir bourrasque. Mais le second groupe thématique introduit un ton ludique et plus détendu, non exempt de gestes fracassants (accords et trémolos fortissimo). Intense mais très bref, le développement ressemble presque à une transition entre l’exposition et la réexposition. Dans la dernière partie du finale, la zone du second thème est entendue en ut majeur, apportant un éclairage courant dans le style classique. Toutefois, les enchaînements harmoniques des dernières mesures donnent plutôt l’impression d’une suspension. À la conclusion triomphale qu’on aurait pu attendre, Beethoven substitue cette fin insolite et indécise.

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