Le pianiste Ismaël Margain joue la Sonate pour piano n°7 en ré majeur op. 10 n°3, composée en 1797-1798 par Ludwig van Beethoven.
Les recueils opus 2 (1793-1795) et opus 10 possèdent un certain nombre de points communs : constitués de trois numéros, ils commencent avec une sonate pathétique en mode mineur, poursuivent sur un ton de plaisanterie dans la suivante et se referment avec une ample sonate de concert, particulièrement virtuose. Dans le cas de l’opus 10, il faut signaler que seule la dernière sonate comprend quatre mouvements. L’énergique Presto frappe par la condensation de son matériau, puisque l’essentiel du discours se nourrit des premières notes du mouvement.
À peine âgé de trente ans, Beethoven sait déjà faire proliférer un bref motif, en donnant à ses variantes les visages les plus divers. Après cette entame autoritaire et bouillonnante, le Largo introduit un contraste saisissant. Il est l’unique mouvement dans la production pianistique de Beethoven à porter le qualificatif de « mesto » (« triste »), également utilisé dans le Quatuor à cordes n° 7, op. 59 n° 1 (1806). Aucune sonate n’avait auparavant exprimé la douleur avec autant d’intensité et d’intériorité.
Si la ligne mélodique se réfère au cantabile du théâtre lyrique, les sonorités exploitent aussi un étonnant éventail des textures, parfois fort denses ou, à l’inverse, totalement dépouillées : à la fin du mouvement, la plainte se dissout, exténuée. Beethoven revient ensuite à un menuet au style presque classique, qu’il avait abandonné dans ses sonates précédentes. Mais dans la seconde partie de la danse, il perturbe l’élégance tranquille au moyen d’un dialogue nerveux entre les deux mains. Et surtout, le joyeux tourbillon du trio apporte un grain de folie. Le finale commence un peu comme ce trio avait terminé : avec un geste interrogatif, en suspension. Le motif de trois notes ascendantes, qui unifie le mouvement, prend par moments un ton péremptoire qui affirme à lui seul l’identité du compositeur. Beethoven entraîne cet élément dans les directions les plus inattendues, notamment lors d’un brusque virage en si bémol majeur qui propulse dans un épisode tumultueux. À la fin du mouvement, le motif s’esquive furtivement sur une dernière pirouette.
Les recueils opus 2 (1793-1795) et opus 10 possèdent un certain nombre de points communs : constitués de trois numéros, ils commencent avec une sonate pathétique en mode mineur, poursuivent sur un ton de plaisanterie dans la suivante et se referment avec une ample sonate de concert, particulièrement virtuose. Dans le cas de l’opus 10, il faut signaler que seule la dernière sonate comprend quatre mouvements. L’énergique Presto frappe par la condensation de son matériau, puisque l’essentiel du discours se nourrit des premières notes du mouvement.
À peine âgé de trente ans, Beethoven sait déjà faire proliférer un bref motif, en donnant à ses variantes les visages les plus divers. Après cette entame autoritaire et bouillonnante, le Largo introduit un contraste saisissant. Il est l’unique mouvement dans la production pianistique de Beethoven à porter le qualificatif de « mesto » (« triste »), également utilisé dans le Quatuor à cordes n° 7, op. 59 n° 1 (1806). Aucune sonate n’avait auparavant exprimé la douleur avec autant d’intensité et d’intériorité.
Si la ligne mélodique se réfère au cantabile du théâtre lyrique, les sonorités exploitent aussi un étonnant éventail des textures, parfois fort denses ou, à l’inverse, totalement dépouillées : à la fin du mouvement, la plainte se dissout, exténuée. Beethoven revient ensuite à un menuet au style presque classique, qu’il avait abandonné dans ses sonates précédentes. Mais dans la seconde partie de la danse, il perturbe l’élégance tranquille au moyen d’un dialogue nerveux entre les deux mains. Et surtout, le joyeux tourbillon du trio apporte un grain de folie. Le finale commence un peu comme ce trio avait terminé : avec un geste interrogatif, en suspension. Le motif de trois notes ascendantes, qui unifie le mouvement, prend par moments un ton péremptoire qui affirme à lui seul l’identité du compositeur. Beethoven entraîne cet élément dans les directions les plus inattendues, notamment lors d’un brusque virage en si bémol majeur qui propulse dans un épisode tumultueux. À la fin du mouvement, le motif s’esquive furtivement sur une dernière pirouette.
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