"Mon père était alcoolique et il me frappait, à cause de lui j'ai gardé de gros traumatismes" - Olivier

  • l’année dernière
Avec Ariane Calvo, psychologue. Auteure de plusieurs ouvrages et de « L’Autonomie émotionnelle » aux éditions Robert Laffont.

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Transcript
00:00 14h16, Brigitte Lae, Sud Radio.
00:04 Nos blessures d'enfance, nous en parlons avec Ariane Calvo qui est avec nous
00:08 et c'est Olivier qui prend la parole maintenant. Bonjour Olivier.
00:11 Oui, bonjour Brigitte, content de vous avoir pour une deuxième fois.
00:15 Merci.
00:16 Bonjour Ariane et merci à Zacharias pour la façon dont il nous prend en charge.
00:20 Il est formidable, je suis bien d'accord. Merci à lui.
00:23 On forme une bonne équipe. Allez-y Olivier.
00:26 Tout à fait. Je voulais juste dire que je suis désolé, je n'ai pas pu me libérer pour écouter toutes les émissions avant.
00:33 Je vous en prie, ce n'est pas grave.
00:35 Je le regrette.
00:37 Ce n'est pas grave. Dites-nous, vous, qu'est-ce que vous diriez ?
00:41 Vous connaissez votre blessure, ce serait laquelle ?
00:44 Je n'ai pas trop entendu, mais j'ai lu des trucs aussi.
00:48 Il y a pas mal de livres de développement personnel et de psy.
00:51 Je ne sais pas lesquels vous avez cités, mais je dirais que c'était humiliation, injustice et éventuellement abandon que j'ai vécu.
01:00 Je ne sais pas ce que je dois dire, les livres de synthèse que je dois faire, je n'y ai pas préparé.
01:06 Si vous voulez, je vous résume un peu ma situation.
01:09 Allez-y.
01:10 J'ai un père qui s'est bien occupé de moi, qui m'a toujours abaissé.
01:18 Depuis tout petit, je me mettais au foot, il était un meilleur, tu ne le feras jamais comme lui.
01:23 Il était alcoolique.
01:26 Quand j'étais au téléphone, quelqu'un m'appelait, il venait tout de suite me dire « oui, deux ou trois mots, pas plus ».
01:33 Pour socialement avoir des amis, ce n'était pas évident, j'étais tout le temps crispé.
01:37 Quand on était à table, un autre exemple qui sera le dernier, on était assis, mon père avec moi à droite, ma mère à gauche et ma soeur au fond.
01:46 Je ne pouvais rien dire, j'allais manger l'estomac crispé, j'en vomissais des fois.
01:52 Par exemple, si je me parlais à parler de dire un mot, n'importe lequel, à l'époque, « tiens, Chirac, il a fait ça ».
01:58 « Quoi, tu connais quoi en politique ? »
02:01 Oui, on sent qu'aujourd'hui encore, rien que d'en parler, c'est bien de l'émotion.
02:07 Voilà.
02:08 Après les études, j'ai voulu faire médecine. Il m'a dit « faut pas péter qu'on a eu le cul, mon pauvre ».
02:18 Ça a toujours été ça. J'avais une mère qui était « working girl », c'est bizarre parce qu'elle est montée très haut.
02:24 Elle a commencé comme comptable et elle a fini directeur financier du holding, puisque la boîte a grossi.
02:32 J'ai vécu là-dessus et ça m'a posé des problèmes.
02:39 - Et votre mère était très absente, c'est ça ?
02:42 - Elle était très absente. C'est vrai que moi, dès le CE2, je rentrais tout seul chez moi.
02:47 Un exemple, ça marque quand on est petit.
02:50 Je marchais au milieu du chemin parce que ma maison était au fond d'un grand chemin.
02:54 Je marchais au milieu l'hiver, au cas où je me ferais agresser, je rentrais tout seul dans la maison.
02:58 J'ai toujours été crispé, je n'ai pas pu me faire beaucoup d'amis.
03:03 Je ne pouvais pas les inviter, j'avais peur de tout.
03:08 J'ai eu du mal à me faire des amis.
03:11 - On sent pas mal d'insécurité qui est très liée à la blessure d'humiliation.
03:16 Moi, je pencherais pour une blessure de rejet.
03:18 Traditionnellement, on dit qu'on a plutôt une grande blessure qui est très souvent soit abandon, soit rejet.
03:24 J'expliquerai plus tard les différences si c'est intéressant.
03:27 Ensuite, très souvent, humiliation va avec la blessure de rejet.
03:32 Chez vous, il y a très clairement une blessure d'humiliation.
03:34 Je pense que ça s'est fixé sur la solidité de votre identité.
03:40 C'est-à-dire qu'on sent que vous n'avez pas pu vous construire avec la confiance,
03:45 que vous aviez assez de ressources et assez de valeurs pour affronter la vie
03:50 et devenir quelqu'un de bien et d'important.
03:53 - Oui, tout à fait.
03:56 - Comment est-ce que vous avez surmonté cette blessure d'humiliation ?
03:59 - Je n'ai pas vraiment ça.
04:02 J'ai quand même fini cadre reçu, ça fait bien de le dire, avec ce bagage.
04:08 Mais en gros, je voulais faire médecine et je le regrettais tout le temps.
04:12 Après, quand j'ai pris plus ou moins mon autonomie, j'étais loin entre 23 et 30 ans.
04:18 À 30 ans, j'ai fait une dépression très courte.
04:21 Je suis resté enfermé 15 jours ou 3 semaines sans bouger chez moi.
04:24 C'était ma mère et ma sœur qui venaient me voir.
04:26 J'ai tout de suite repris le boulot, arrêté les antidépresseurs très rapidement.
04:31 Après, je voulais faire cours.
04:33 J'ai déménagé d'une région parisienne.
04:36 Après, j'ai repris des études, j'ai fait ingénieur informatique, etc.
04:41 alors que mon bras voulait faire médecine, mais à ton temps, il n'a pas fait en médecine.
04:45 Après, j'ai déménagé de région parisienne.
04:52 J'ai coupé les ponts avec les amis que j'avais.
04:56 J'ai commencé à m'en détacher, car je me renfermais sur moi-même.
05:00 Déjà, je pense que j'ai toujours été le crétin.
05:02 - Mais aujourd'hui, ça va ? Vous arrivez à... - Non.
05:06 - On a l'impression, par exemple, que vous dites que vous allez faire vite.
05:11 Mais non, prenez votre place.
05:13 Vous êtes à l'antenne et on vous laisse votre place.
05:16 On sent qu'il y a encore cette difficulté à prendre votre place.
05:22 - C'est comme si dans votre vie, vous cherchiez à tenir, mais pas vraiment à exister pleinement.
05:27 - C'est pour ça que je voulais raconter ma petite vie modestement un petit peu jusqu'au bout,
05:32 pour après avoir votre avis avec tous les éléments.
05:35 Ma question à la fin, c'est qu'est-ce que vous me conseillez pour que je retrouve la paix intérieure ?
05:41 J'ai une colère qui monte depuis l'âge de 30 ans.
05:45 - Mais bien sûr, forcément. - J'ai plus de 50 ans maintenant.
05:49 À un moment où je devrais se calmer, je suis très en colère, comme un ado.
05:54 J'ai toujours des crimes de colère.
05:57 J'ai fait une grosse dépression.
06:00 Je me suis toujours enfermé au boulot.
06:02 J'avais des propositions des gens avec qui j'étais bien,
06:05 qui voulaient qu'on s'fie d'amitié plus que ça, et même en dehors.
06:08 J'ai toujours battu en retraite.
06:11 Je suis resté avec mon ami, et dans la région, j'avais pas ma famille.
06:15 Mon ami, et puis la belle famille.
06:20 Et puis c'est tout, j'ai laissé des amis à elle, et j'avais aucun ami.
06:24 - Ce qui est difficile, Olivier, c'est que tant que vous ne vous autorisez pas à exister,
06:29 à vous donner de la valeur, à considérer qui vous êtes comme quelqu'un de bien,
06:34 vous le laissez gagner d'une certaine façon.
06:37 Il n'a même plus besoin, votre père, de vous agresser, de vous insulter, de vous rabaisser.
06:43 Vous faites le boulot tout seul.
06:45 Donc là, c'est vraiment à vous de prendre cette responsabilité d'une grande décision,
06:49 et de vous dire que ce n'est plus possible que passé l'enfance,
06:53 cet homme continue à avoir une influence aussi forte et aussi délétère dans ma vie quotidienne,
06:59 dans mes relations, dans mon travail, et dans tout ce que j'ai choisi de créer pour moi-même.
07:03 - Voyez Olivier, en fait c'est le petit garçon qui nous parle, ce n'est pas l'homme.
07:08 Et pour que l'homme puisse nous parler, il faut déjà que le petit garçon règle ses comptes.
07:12 Alors déjà, peut-être que vous pourriez écrire une lettre à votre père,
07:16 avec toute la violence et la colère qui est en vous, il faut la déverser cette colère.
07:21 - Sans forcément lui envoyer, mais au moins que vous puissiez exprimer les choses.
07:25 - Et peut-être que ce serait bien d'aller faire une thérapie, peut-être avec un homme justement,
07:30 et que vous puissiez exprimer cette colère à votre thérapeute qui va la recevoir, la canaliser,
07:36 mais au moins elle sortira, parce que tant qu'elle ne sort pas cette colère,
07:39 elle reste à l'intérieur de vous et elle fait du mal à vous-même. Vous comprenez ?
07:47 - D'accord. J'entends mal qui me parle, parce que j'ai un problème, c'est mon téléphone,
07:51 c'est mon antenne chez moi, et je ne sais jamais si c'est Brigitte ou Ariane qui me parle.
07:56 - Vous avez des raccords sur ce qu'on vous raconte, donc ne vous inquiétez pas de qui vous parle,
08:00 juste ce que ça vous fait. Est-ce que vous vous sentez capable de vous saisir de ça ?
08:04 - Oui, j'ai déjà fait, malheureusement je l'ai déjà fait, parce que j'ai une psy qui est très bien.
08:09 - Moi je serais assez pour que vous alliez voir un homme.
08:12 - Oui. Vous n'allez pas travailler de la même façon, vous allez voir.
08:16 - Parce qu'un homme, ça va très vite, vous allez faire un transfert sur votre père,
08:21 et vous allez être en colère contre votre thérapeute. Et là, vous allez pouvoir l'exprimer,
08:26 votre colère, elle va sortir.
08:28 - Le pauvre, oui.
08:30 - Le pauvre ! Non, c'est vous le pauvre pour l'instant.
08:33 Pour l'instant, c'est vous qui subissez votre colère. Vous comprenez ?
08:37 - J'ai été jusqu'à une grosse dépression en 2017, et j'ai fini en mes grands repos,
08:43 pour ne pas dire en clinique psychiatrique.
08:47 - Mais oui, parce que la dépression, c'est cette colère contre vous, vous êtes en train de vous détruire de l'intérieur.
08:53 Il faut que ça sorte, ce mal-être et cette violence qui doit s'adresser à votre père.
08:59 Vous étiez un gentil petit garçon, à aucun moment vous n'avez su vous défendre face à votre père.
09:06 Mais maintenant, vous êtes un homme, vous êtes adulte. Alors faites de la boxe, écrivez-lui une lettre,
09:12 mais sortez cette colère. Vous avez le droit d'être violent, sur le plan symbolique,
09:20 je ne vous dis pas d'aller casser la figure à vos voisins, vous comprenez ?
09:24 - Non, non, mais je suis violent en disant la parole.
09:28 - Ou aller jouer au théâtre, enfin vous voyez, il faut que vous puissiez exprimer cette colère, qui ne sort pas.
09:37 - Les arts martiaux c'est une bonne idée, parce que la colère c'est vraiment une émotion qui s'inscrit dans le corps,
09:43 et qui a besoin de sortir et de s'extérioriser. Alors évidemment il s'agit de blesser personne,
09:48 ni psychologiquement, ni verbalement, ni encore moins physiquement,
09:51 mais en tout cas, à un moment ou à un autre, il faut que ça s'exprime d'une façon ou d'une autre,
09:55 et très souvent, le verbal ne suffit pas. Donc l'espoir où on tape, on se défend, on combat quelqu'un d'autre,
10:04 même symboliquement, ça vaut le coup d'aller s'y coller un peu, d'aller chercher votre agressivité,
10:10 cette part de nous qui se défend et qui prend sa place, et se fait respecter.
10:15 - Alors Olivier, si vous voulez, vous écouterez en podcast, et vous écouterez peut-être un peu mieux,
10:20 et à ce moment là vous saurez laquelle des deux vous a parlé, mais de toute façon, je crois qu'on était,
10:25 on se recevait 5 sur 5, donc ça vous fait de toute façon de bons conseils.
10:30 - Faites joli stéréo.
10:31 - Sincèrement Olivier, faites sortir cette colère, je vous assure, ça va être difficile au début,
10:36 vous allez vous faire peur, mais ça va vous aider énormément.
10:40 Allez, une petite pause, on se retrouve pour le Love Conseil, je vous propose une gymnastique coquine.

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