Brigitte Lahaie - Nos blessures d’enfance

  • l’année dernière
Avec Ariane Calvo, psychologue. Auteure de plusieurs ouvrages et de « L’Autonomie émotionnelle » aux éditions Robert Laffont.

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##BRIGITTE_LAHAIE-2023-06-05##
Transcript
00:00:00 comme live réservé aux adultes. 14h16h Brigitte Lae, Sud Radio. Bonjour à tous,
00:00:09 nous sommes ensemble durant ces deux heures sur Sud Radio. C'est incroyable à quel point nous
00:00:14 restons marqués par notre enfance et c'est sans doute l'une des premières découvertes que l'on
00:00:19 fait lorsqu'on démarre un travail sur soi. Travail qui nous permet peu à peu de faire tomber le masque
00:00:25 et d'être plus en accord avec nos désirs, nos vrais désirs et surtout d'être plus authentique
00:00:31 avec les autres. Néanmoins c'est un travail qui au départ est assez douloureux parce que justement
00:00:38 on découvre ces fameuses blessures d'enfance. Mais accepter de les reconnaître c'est déjà
00:00:43 aller un tout petit peu mieux et c'est ce que je vous propose aujourd'hui en compagnie de Ariane
00:00:48 Calvo, mon invitée, et elle va vous guider afin que vous puissiez vous réconcilier avec votre
00:00:55 enfant intérieur. C'est l'un des titres de ses livres d'ailleurs. Alors c'est pas une faiblesse
00:00:59 de reconnaître sa sensibilité, bien au contraire parce qu'on a trop tendance à confondre fragilité
00:01:06 et sensibilité. On peut être très sensible et plutôt fort comme on peut être a priori très
00:01:12 fort mais en fait très fragile. En tout cas ce qu'on sait c'est que nos émotions elles sont là,
00:01:17 elles doivent être accueillies puisqu'elles sont notre meilleur indicateur de ce que nous
00:01:20 ressentons et j'ose même dire de ce que nous sommes. Alors si vous avez envie de mieux vous
00:01:25 connaître et bien venez parler de vos blessures d'enfance et pour ça vous connaissez notre
00:01:29 numéro c'est le 0 826 300 300. Bonjour Ariane Calvo. Bonjour Brigitte. Alors vous êtes psychologue,
00:01:36 on avait fait l'émission sur nos blessures d'enfance la semaine dernière, non il y a quelques temps,
00:01:42 il y a quelques mois oui, il y a quelques semaines en tout cas oui. Et écoutez j'ai trouvé qu'on
00:01:48 formait un beau duo sur ce sujet si important. Oui on était bien alignés, on avait une forme de
00:01:54 télépathie intéressante. Voilà alors votre dernier livre ça s'appelle "L'autonomie émotionnelle"
00:01:59 c'est aux éditions Robert Laffont et c'est vrai que parler de ces blessures d'enfance c'est certes
00:02:05 douloureux mais c'est en même temps je trouve peut-être un premier pas pour accepter de s'ouvrir
00:02:10 un peu à soi. Absolument je suis complètement en accord avec votre introduction. J'ai l'impression
00:02:15 qu'il n'y a qu'une seule loi qui soit vraiment absolue en psychologie, toutes les autres étant
00:02:19 relatives puisque très individuelles, c'est que si on veut changer quelque chose il faut d'abord
00:02:23 accepter que ça existe. Et alors les blessures de l'enfance c'est exactement dans ce cadre là
00:02:29 que l'on est. Il faut d'abord les observer, les reconnaître et puis petit à petit on trouve des
00:02:34 chemins pour les résoudre et les transformer. Alors justement c'est intéressant ce que vous
00:02:37 dites Ariane Calvo, si on ne veut pas, si on ne peut pas encore ou si on n'a pas encore appris
00:02:42 à les reconnaître, qu'est ce qui se passe ? On a des réactions défensives c'est ça ? Exactement,
00:02:49 incontrôlées et incontrôlables, on va les subir en fait. Au lieu de choisir nos réactions,
00:02:55 on va être complètement dominé par ces blessures qui cherchent à se résoudre en cherchant à
00:03:00 revenir dans le réel, à se représenter sous des scénarios différents, avec des personnes
00:03:04 différentes puisque la plupart du temps elles ont été vécues dans l'enfance donc très souvent avec
00:03:09 les parents ou en tout cas le cercle familial proche et puis elles se reproduisent dans l'issiel
00:03:14 maintenant mais en fait on va rester un peu dans ce moment où on n'a pas pu gérer les choses,
00:03:19 on a reçu cette blessure sans pouvoir s'en défendre et en faire quelque chose sans avoir
00:03:23 été protégée aussi et bien sûr ça pour essayer d'y arriver, à surmonter, à traverser cette douleur.
00:03:30 Oui parce que quand on est enfant on est évidemment victime de ce qu'on subit,
00:03:34 on comprend pas d'ailleurs pourquoi on nous fait ça et donc on se protège, on ferme un petit peu,
00:03:41 si je puis dire quelque chose. Prenons un exemple, par exemple une blessure de trahison,
00:03:48 ça va donner quoi ? De la colère dès qu'on se sent... Du contrôle. Du contrôle, oui.
00:03:54 C'est la caractéristique de la blessure de trahison, c'est de se méfier, de faire en sorte
00:04:01 qu'on ne soit pas trahi à nouveau, que ce soit très symboliquement ou très concrètement et donc
00:04:07 on va guetter les moindres indicateurs de ce qui pourrait être un début de trahison ou une peut-être
00:04:12 trahison avec une forme de paranoïa en fait. Oui donc du coup on n'a pas de relation vraie avec les
00:04:17 gens. Exactement, on est tout le temps en train de se méfier. Et par exemple la blessure d'injustice,
00:04:22 comment ça va se traduire ? En fait toutes les blessures entraînent une sorte de filtre de
00:04:27 lecture du réel, où comme on est à la recherche des indicateurs qui pourraient nous faire subir la
00:04:32 blessure une deuxième, une troisième, une millième fois, on va guetter les indicateurs mais de façon
00:04:38 démesurée, exagérée. Et donc on va repérer partout où on passe tout ce qui pourrait être une injustice
00:04:45 vis-à-vis de nous ou plus rarement des injustices vis-à-vis des autres. Et ça peut provoquer de la
00:04:50 colère évidemment. Exactement, mais des fois sur des bases qui ne sont pas le réel. Et donc la
00:04:55 première chose que fait la psychothérapie c'est déjà de distinguer ce qui est de l'ordre de notre
00:04:59 filtre de perception du monde et de ce qui est la réalité. Comme j'ai dit souvent notre ressenti
00:05:04 c'est notre réalité mais c'est pas forcément la réalité. Exactement et c'est difficile avec les
00:05:09 blessures d'enfance parce que pour un enfant très jeune, un vécu et un ressenti vont avoir le même
00:05:14 impact. Donc si je me sens abandonné avant six ans, ça a le même impact que si j'ai vraiment
00:05:20 vécu un abandon réel. Donc les choses se floutent un peu et se créent une confusion dans notre tête.
00:05:26 Et là évidemment vous parlez de la blessure la plus répandue. En tout cas tout le monde a
00:05:30 l'impression d'avoir cette blessure d'abandon. C'est à la fois vrai mais pas tout à fait quand même
00:05:36 parce que ça dépend du niveau de la blessure évidemment. Bon il y a quand même deux grandes
00:05:41 blessures fondamentales qui sont l'abandon ou le rejet. Et la plupart du temps on en a au moins
00:05:46 deux donc une grande et une un peu plus petite qui se manifestent moins souvent. Mais effectivement
00:05:52 celle d'abandon en fait ce qui est caractéristique c'est que c'est celle qui se manifeste le plus
00:05:56 dans les relations amoureuses qui est quand même une thématique qui nous préoccupe beaucoup et
00:06:00 tous et toutes. Donc c'est pour cela qu'on la connaît le mieux. Et là elle se traduit évidemment
00:06:05 par soit la peur de l'engagement, soit on quitte avant d'être abandonné. Enfin dans la relation
00:06:12 amoureuse celle-là elle joue un rôle énorme. Il y a deux versants principaux qu'on connaît tous
00:06:17 qui sont effectivement ce que vous mentionnez éviter la relation, quitter avant d'être quitté
00:06:21 ou s'agripper et donc la dépendance affective. Et bien on en a passé déjà quatre en revue,
00:06:27 manque celle de l'humiliation je crois. Oui qui est assez courante en fait dans l'éducation
00:06:33 c'était encore très répandu jusqu'à il y a peu de "humilier pour éduquer" et donc il y a certaines
00:06:41 phrases comme ça qui restent très fort et qui créent des blessures la plupart du temps d'estime
00:06:45 de soi ou de sentiments de valeur personnelle. Et ça se traduit évidemment par le fait de ne pas
00:06:52 savoir voir nos qualités, nos ressources. Ou alors d'en faire trop quoi pour montrer qu'on
00:06:57 est quelqu'un de bien. Exactement, c'est la typique blessure narcissique. Il faut bien
00:07:01 comprendre que chaque blessure finalement va provoquer deux réactions opposées. On choisit
00:07:05 si je puis dire le blanc ou le noir. Oui selon notre style de personnalité nos mécanismes de
00:07:10 défense vont diverger et donc ça va donner effectivement deux tendances différentes.
00:07:14 Voilà donc c'est à vous qui nous écoutez là déjà de peut-être pouvoir comprendre un peu
00:07:20 quelle serait votre tendance. Et puis si vous avez envie d'en parler avec nous pour qu'on
00:07:26 comprenne mieux et puis qu'on vous donne aussi des outils parce qu'il y a des outils pour
00:07:29 pour guérir ces blessures là. Sachant quand même me semble-t-il, je sais pas si vous êtes d'accord
00:07:34 Ariane Calvo, c'est que de toute façon elle restera toujours un petit peu là quelque part et de temps
00:07:40 en temps elle ressurgira dans des moments importants de notre vie. C'est important d'accepter ça. Toutes
00:07:47 nos blessures d'enfance, nos blessures émotionnelles comme nos mécanismes de défense vont être la
00:07:53 tendance vers laquelle on va pencher quand on se sent fragile ou fatigué ou en danger ou dans
00:07:59 une précarité. Donc chaque fois qu'on va être en difficulté on va tendre vers ça. Ce qui est
00:08:03 important c'est de le savoir pour pouvoir l'identifier le plus tôt possible et choisir une autre réaction
00:08:08 que la réaction habituelle. Mais effectivement ça va rester comme un style comportemental à vie.
00:08:13 Et moi j'aime bien toujours rappeler que bien sûr il y a des êtres qui sont très fragiles.
00:08:17 C'est vrai mais que la plupart du temps la sensibilité c'est pas de la fragilité,
00:08:22 c'est juste parce qu'on n'a pas suggéré notre sensibilité qu'on paraît fragile. Parce qu'en
00:08:28 effet on est déstabilisé, on se met à être totalement désemparé au moindre choc. Mais
00:08:36 en fait c'est surtout parce qu'on gère pas notre sensibilité. Oui, moi je suis très convaincue qu'on
00:08:41 est tous et toutes bien plus fort qu'on ne le croit et qu'on a beaucoup plus de ressources que ce
00:08:46 qu'on imagine. Et je pense qu'on peut traverser énormément de choses. Et effectivement la
00:08:51 fragilité et la force d'ailleurs ne s'opposent pas. On peut être et fragile et fort en même
00:08:56 temps. Moi comme vous j'imagine, les gens ont tendance à projeter que je suis très forte et
00:09:02 c'est vrai. Mais il se trouve que je suis aussi fragile donc on peut pas tout me dire ou tout me
00:09:06 jeter à la figure n'importe comment. Donc je tente à le rappeler, on est tous fragiles.
00:09:10 Est-ce que sans sensibilité on pourra écouter les autres ? C'est pas sûr.
00:09:13 C'est vrai.
00:09:14 Je ne crois pas. Bon en tout cas nous on va vous écouter tous et toutes. N'hésitez pas à nous
00:09:19 rejoindre au 0 826 300 300. C'est Marianne déjà qui est avec nous. A tout de suite.
00:09:23 14h16 heure, Brigitte Lae, Sud Radio.
00:09:28 On est en compagnie de Ariane Calvo, psychologue, auteure de ce bel ouvrage
00:09:34 "L'autonomie émotionnelle" aux éditions Robert Laffont. Mais plus particulièrement,
00:09:39 on va parler aujourd'hui des blessures d'enfance et c'est Marianne qui nous rejoint. Bonjour Marianne.
00:09:43 Bonjour Brigitte, bonjour Ariane.
00:09:46 Bonjour.
00:09:46 Tout d'abord merci vraiment sincèrement de m'accueillir sur votre antenne et
00:09:52 sur cette émission en particulier.
00:09:54 Je vous en prie Marianne, merci à vous de participer.
00:09:56 Alors vous avez, vous je crois, reconnu votre blessure de rejet, c'est bien ça ?
00:10:01 Oui, oui. En fait on vit avec pendant très très longtemps, des dizaines d'années.
00:10:07 Puis un jour, il y a quelques semaines, mois en arrière, je me suis dit,
00:10:11 j'avais lu un des documents, des ouvrages, des choses.
00:10:13 Puis là c'est devenu très évident et j'ai lu, donc j'ai continué à lire parce que j'avais
00:10:21 besoin d'être certaine que c'était cette blessure là.
00:10:23 Et ça, c'est devenu une évidence par rapport à ma vie,
00:10:27 toute mon histoire de vie a tourné autour du rejet.
00:10:31 Je suis, et plus particulièrement dans les histoires sentimentales,
00:10:35 quand quelqu'un pourrait me plaire, je suis rejetée.
00:10:40 C'est-à-dire que vous choisissez inconsciemment des gens qui vous plaisent mais qui vous rejettent,
00:10:46 c'est ça ?
00:10:46 Et bien peut-être que c'est ça. Parce que si vous voulez, quand j'ai pris conscience de ça,
00:10:51 alors je n'avais pas noté le livre de Ariane mais je vais me le procurer,
00:10:56 j'ai cherché, je suis allée voir deux psychologues également pour me faire aider,
00:11:01 pour savoir quoi faire avec cette blessure de rejet.
00:11:05 On dit qu'internet c'est un puits de connaissance mais je n'ai pas trouvé,
00:11:09 en tout cas je n'ai pas eu accès à une solution.
00:11:12 Je précise, Marianne, évidemment le livre d'Ariane est formidable,
00:11:21 l'autonomie émotionnelle je pense qu'il peut vous aider.
00:11:23 Et puis il y a un livre assez simple, me semble-t-il,
00:11:26 et quand je dis ça ce n'est pas péjoratif, c'est le livre de Lis Bourbeau
00:11:29 sur les cinq blessures d'enfance.
00:11:31 Il est très grand public mais en même temps assez clair.
00:11:35 Je peux aussi vous le conseiller, Marianne.
00:11:38 Alors moi j'ai beaucoup apprécié celui de Chabit Langlois.
00:11:41 Celui-là m'a paru éclairant.
00:11:46 Qui est bien aussi mais qui est peut-être moins simple que celui de Lis Bourbeau.
00:11:50 Mais il est très bien aussi évidemment.
00:11:51 Oui, après je n'ai pas trouvé comment sortir de ça.
00:11:57 Elle vient d'où déjà cette blessure ?
00:11:59 Alors moi je suis l'aînée de trois enfants et ma mère, pour les trois,
00:12:05 en fait elle ne voulait pas d'enfants.
00:12:07 Et dès l'instant où elle était enceinte, elle n'avait que deux fesses.
00:12:11 À l'époque les avortements n'existaient pas.
00:12:14 D'ailleurs elle aurait pu en avoir un quatrième
00:12:17 mais là la loi sur l'avortement existait donc là c'est parti.
00:12:19 Donc déjà je suis l'aînée et j'ai payé très très cher le fait d'arriver.
00:12:25 Elle vous l'a dit ?
00:12:28 Ah oui, oui, oui.
00:12:29 La deuxième blessure ce serait celle de l'humiliation
00:12:34 pour ce que vous disiez d'éducation.
00:12:35 Mais moi ma mère disait "les gosses ça se dresse".
00:12:39 Donc par l'humiliation ça se dresse.
00:12:42 Voilà, elle associait s'occuper d'enfants comme on dresse des animaux.
00:12:48 Et à quoi vous vous identifiez dans vos relations affectives
00:12:51 que vous souffrez de cette blessure-là ?
00:12:54 Oui parce qu'en fait dès que quelqu'un m'attire,
00:13:00 c'est quelqu'un qui me rejette,
00:13:03 qui lui ne va pas avoir d'attirance pour moi.
00:13:06 Ça ne veut pas dire que je n'ai pas des personnes qui me draguent
00:13:12 pour utiliser une vieille expression.
00:13:14 Mais en tout cas quand c'est quelqu'un qui m'intéresse,
00:13:18 je ne me fais pas rejeter.
00:13:22 Marianne, est-ce qu'il y a comme une sorte de challenge qui se déclenche en vous ?
00:13:27 Si j'arrive à faire en sorte que lui m'aime,
00:13:29 alors je saurais que je suis vraiment aimable ?
00:13:33 Je ne sais pas.
00:13:34 Peut-être dans l'inconscient, je ne peux pas vous dire non.
00:13:37 Moi c'est juste parce que j'ai eu une histoire maritale très difficile.
00:13:41 Et donc aujourd'hui, mais même avant,
00:13:43 je veux vraiment maintenant être dans une histoire où j'aime la personne
00:13:48 et pas me mettre avec quelqu'un par dépit.
00:13:51 Est-ce que les relations s'installent quand même avant qu'on vous rejette
00:13:56 ou est-ce qu'on vous rejette dès le départ ?
00:13:58 Non, au mieux on a le droit à une nuit
00:14:01 ou un moment, mais bon non.
00:14:06 C'est vrai que de ce point de vue là...
00:14:08 D'accord, c'est des relations qui ne durent même pas trois mois ?
00:14:12 Non, j'ai eu aussi avec un homme qui a choisi une autre femme.
00:14:17 Enfin bon...
00:14:18 Il me semble que de toute façon,
00:14:20 vous ne savez pas choisir un homme qui pourrait vous accepter.
00:14:23 Qui soit vraiment disponible, oui.
00:14:25 Oui, sûrement.
00:14:28 Et c'est vrai que d'avoir compris ça de mon histoire,
00:14:31 ça m'a quand même aidé, ça m'a fait du bien.
00:14:34 Parce que c'était il y a quelques mois, mais concrètement,
00:14:38 je me suis dit qu'est-ce que je fais maintenant de cette information ?
00:14:41 C'est bien de le savoir.
00:14:42 C'est pour ça que je suis allée consulter deux psychologues aussi.
00:14:46 Mais quand je pose cette question là,
00:14:50 eh bien il y a une espèce de blanc,
00:14:52 on ne sait pas quoi me dire.
00:14:53 Il n'y a pas de réponse.
00:14:55 En fait, la blessure de rejet, elle demande de travailler sur son identité
00:14:59 et sur le fait de se connaître et se valoriser.
00:15:02 Parce que ce qui se rejoue dans la blessure de rejet,
00:15:05 c'est que vous allez vous faire démontrer en permanence
00:15:09 que vous n'êtes pas digne d'être aimé.
00:15:11 Donc, l'endroit où il faut travailler,
00:15:14 c'est tous ces espaces de vous qui savent avec certitude
00:15:18 qu'ils méritent d'être aimés puisqu'on le mérite tous,
00:15:21 juste du fait d'exister.
00:15:23 Mais c'est très dur à croire et à en être convaincu
00:15:26 quand on porte cette blessure là.
00:15:27 Donc, c'est vraiment ce travail là.
00:15:29 Qu'est-ce qui fait de moi une personne vraiment géniale,
00:15:33 de valeur et digne d'être aimée ?
00:15:36 - D'accord.
00:15:37 - Vous vous sentez digne d'être aimée ?
00:15:39 - Alors oui, parce que je travaille depuis,
00:15:42 alors avec des périodes d'interruption,
00:15:44 mais depuis neuf ans maintenant,
00:15:47 pour me sortir de toutes les histoires passées.
00:15:50 Et c'est vrai que j'ai appris à m'aimer malgré tout.
00:15:52 J'ai appris à me plaire, à me respecter, etc.
00:15:58 De moi avec moi, je suis en paix avec moi-même.
00:16:02 C'est pour ça que je n'ai pas de problème avec ces gens.
00:16:04 - Alors, objectivement, Marianne, dites-nous,
00:16:06 est-ce que franchement, les hommes avec qui,
00:16:10 les trois, quatre derniers hommes avec qui vous avez eu une relation,
00:16:13 est-ce que franchement, c'était des hommes qui avaient l'air fiables
00:16:16 et qui avaient l'air d'être des hommes sur qui on peut compter ?
00:16:20 - J'avoue que je ne sais pas trop.
00:16:23 Il me semblerait, mais je ne suis pas sûre non plus.
00:16:27 C'est compliqué.
00:16:28 - Vous voyez, parce que s'ils vous ont jeté comme une vieille chaussette
00:16:31 après vous avoir sauté, excusez-moi, je suis exprès de...
00:16:34 - Oui, non mais tout à fait.
00:16:36 - C'est peut-être parce que de toute façon,
00:16:38 ils auraient fait la même chose avec une autre.
00:16:39 Et donc, ce n'est pas vous qu'on rejette,
00:16:41 c'est juste que vous choisissez un mauvais partenaire.
00:16:44 Vous voyez, c'est ça peut-être qu'il faudrait
00:16:46 essayer de bien analyser concrètement,
00:16:50 essayer de vous remémorer quels étaient les indices
00:16:53 qui vous laissaient penser que les hommes,
00:16:55 les derniers que vous avez choisis, étaient dignes de confiance.
00:16:59 - Oui, c'est vrai.
00:17:01 Je trouve que les rapports humains, ce n'est pas facile.
00:17:03 Et plus on a avancé dans l'âge,
00:17:05 moi, j'approche quand même tout doucement la soixantaine.
00:17:08 Et je peux dire que c'est quand même difficile.
00:17:12 - Non, je crois que c'est une idée fausse
00:17:14 que beaucoup de femmes ont, mais c'est une idée fausse.
00:17:17 Après, il est certain que si vous cherchez un homme
00:17:21 qui veut absolument une très jeune femme,
00:17:22 vous n'avez aucune chance, bien sûr.
00:17:24 - Évidemment.
00:17:25 - Mais franchement, aujourd'hui, il n'y a pas de règle.
00:17:30 - Tout à fait. On rencontre, on tombe amoureuse,
00:17:32 on a une sexualité extrêmement épanouie,
00:17:35 à plein d'âges différents, avec plein de morphologies différentes.
00:17:38 D'ailleurs, c'est une question ni de morphologie, ni d'âge.
00:17:43 - D'accord, c'est juste moi qui dois...
00:17:45 - Oui, c'est des croyances qu'il faut surmonter, en fait.
00:17:49 - Puis développer peut-être quelque chose en moi.
00:17:51 - Vous avez deux, trois amis femmes, je pense.
00:17:55 - Oui, bien sûr.
00:17:56 - Essayez de discuter avec elles,
00:17:59 s'il y en a une ou deux qui a vu un de vos copains.
00:18:03 Essayez de discuter avec elles, si elles le sentaient bien
00:18:05 ou si elles savaient bien que ce serait de toute façon
00:18:07 une relation qui n'irait pas loin.
00:18:10 - D'accord, c'est vrai que c'est une solution, oui.
00:18:14 En tout cas, c'est une piste à éclairer.
00:18:17 - Tout à fait.
00:18:18 - Et puis...
00:18:21 Parce que si vous vous sentez, enfin, vous avez l'air de dire
00:18:24 que vous avez confiance quand même, que vous vous plaisez,
00:18:26 donc a priori, c'est que vous faites des mauvais choix.
00:18:30 - Eh oui, et c'est vrai que ça me questionne énormément.
00:18:35 Puis je suis un peu quand même...
00:18:37 Je suis beaucoup dans ma tête, en fait.
00:18:40 Même si je fais des choses avec mon corps,
00:18:41 je pratique du sport, etc.
00:18:43 Mais j'avoue que je suis une cérébrale, comme on dit,
00:18:46 ce qui fait que je retombe beaucoup les questions dans ma tête
00:18:50 et je cherche, je creuve et...
00:18:53 - Parce que si le scénario se représente tout le temps,
00:18:56 c'est que vous ne l'avez pas tout à fait résolu.
00:18:59 - Eh oui, c'est ça.
00:19:00 - Et que vous avez peur, d'ailleurs, qu'il se reproduise.
00:19:02 Et souvent, la peur attire un peu
00:19:05 ceux qui nous font peur, justement,
00:19:07 pour pouvoir le résoudre, pas pour nous faire du mal.
00:19:10 Donc là, vraiment, c'est le moment.
00:19:12 C'est la prochaine étape, là.
00:19:14 - Moi, j'ai l'impression de me mettre en protection de plus en plus,
00:19:16 c'est-à-dire de ne plus aller vers l'autre
00:19:19 pour ne plus vivre ça.
00:19:22 - Oui, ce qui n'est pas une solution,
00:19:23 puisque d'abord, vous méritez, comme tout le monde,
00:19:25 de vivre une relation épanouissante, amoureuse.
00:19:28 Et puis, parce que du coup, vous renforcez le schéma
00:19:30 dans lequel vous êtes.
00:19:31 Vous l'alimentez au lieu de le résoudre.
00:19:34 - Oui, c'est bien.
00:19:36 - Faites-vous confiance.
00:19:40 - D'accord.
00:19:41 - Parfois, c'est ça le plus difficile.
00:19:42 - Oui, bien sûr.
00:19:44 Merci, Marianne, en tout cas. Merci beaucoup.
00:19:46 On va faire une petite pause et on retrouve notre sexy news.
00:19:49 Fleur Chéry qui était avec nous.
00:19:52 - Sud Radio, c'est l'instant sexy news.
00:19:55 - Eh bien, Ariane Calvo, on va retrouver Fleur Chéry
00:19:58 qui va nous parler du tatouage,
00:20:00 peut-être plus érotique qu'on ne le croit.
00:20:02 - Exactement. Bonjour.
00:20:04 Oui, c'est une enquête que j'ai faite récemment.
00:20:06 Et comme il est aujourd'hui des sujets,
00:20:08 des blessures d'enfance, de ce qui nous marque
00:20:10 et de ce qui crée finalement notre identité d'adulte,
00:20:13 ces blessures que l'on surmonte donc toujours
00:20:14 puisque l'on reste vivant,
00:20:15 elles peuvent parfois nous rester comme une cicatrice invisible.
00:20:18 Et certains poussent le pas pour la rendre visible,
00:20:20 justement en la transformant en tatouage,
00:20:22 prouvant ainsi son courage aux autres,
00:20:25 mais aussi à soi-même de façon indélébile.
00:20:28 Je vais donc aujourd'hui vous parler de tatouage
00:20:29 et ses passerelles avec l'érotisme.
00:20:31 Tatouage, donc, qui était à l'origine
00:20:33 une façon de se reconnaître dans sa tribu
00:20:36 et de faire état des différentes victoires,
00:20:38 guerres sur tout le corps.
00:20:39 Les premiers tatouages proviennent du Japon et de Polynésie.
00:20:42 Ils sont importés aux Etats-Unis au début du XXe siècle.
00:20:44 Et c'est là clairement que ça brille,
00:20:46 que le tatouage commence à être coquin.
00:20:48 Entre les années 30 et les années 60,
00:20:50 on est en plein dans l'image de la pin-up
00:20:52 que les Etats-Unis souhaitent propulser
00:20:54 au-delà des frontières nationales.
00:20:56 Les militaires en raffolent.
00:20:57 Et donc ça commence à donner un petit côté bonhomme
00:21:00 de se faire tatouer une femme sexy
00:21:02 ou une sirène sur l'épaule dans un port très souvent.
00:21:06 Signe que l'on est un mec hétéro qui aime la bagatelle,
00:21:09 un vrai indure.
00:21:10 Donc ça c'est les prémices.
00:21:11 Mais l'âge d'or du tatouage coquin,
00:21:14 là où il prend tout son envol,
00:21:15 c'est fin des années 90, début des années 2000,
00:21:18 avec deux types de tatouages
00:21:21 qui pour certains n'ont pas si bien vieilli
00:21:23 mais que vous connaissez tous.
00:21:24 Année 90 aux Etats-Unis, c'est la mode du "skinvertising",
00:21:28 c'est-à-dire se faire tatouer le logo d'une marque,
00:21:31 parfois contre une somme d'argent,
00:21:33 c'est interdit en France mais c'était possible aux Etats-Unis.
00:21:35 Et ça commence à prendre de l'essor années 90.
00:21:37 L'emblème absolu du "skinvertising" le plus populaire,
00:21:40 ce que beaucoup ont réalisé de façon gratuite,
00:21:43 c'est le petit lapin Playboy
00:21:45 que l'on retrouve sur la cuisse des femmes,
00:21:46 sur les fesses et sur la chute des reins.
00:21:48 Témoignant ainsi d'un style de vie jeune,
00:21:51 festif et assez "olé-olé",
00:21:52 plusieurs personnalités, dont Anna Nicole Smith,
00:21:55 la célèbre stripteaseuse,
00:21:56 ont concédé plus tard l'avoir un peu regrettée.
00:21:59 Deuxième tatouage qui est à peu près concomitant,
00:22:01 celui qu'on appelle le "tribal levret".
00:22:04 Vous savez, c'est le signe tribal que l'on retrouve au-dessus des fesses,
00:22:07 ou dans la chute des reins,
00:22:09 qui va très bien avec la mode du pantalon taille basse des années 90-2000.
00:22:13 Tatouage donc qui n'est pas visible par celle qui a le tatouage,
00:22:16 mais bien par celui qui aime la levrette.
00:22:19 Depuis, le tatouage est beaucoup moins marginal.
00:22:21 29% des jeunes de moins de 35 ans seraient tatoués,
00:22:24 c'est un chiffre IFOP de 2018.
00:22:26 - Ça représente du monde !
00:22:27 - C'est quand même pas mal.
00:22:28 Et pour que cela reste sexy,
00:22:29 il suffit aujourd'hui plutôt de le glisser à un endroit intime,
00:22:32 comme le haut d'une cuisse, près du pubis ou sur le bas du ventre,
00:22:35 que d'y mettre un signe tribal ou le jocot d'une marque.
00:22:38 Il faut dire que la culture du tatouage a bien évolué ces 30 dernières années,
00:22:42 les salons de tatouage surtout se sont diversifiés,
00:22:44 et il semble aujourd'hui plus simple de trouver un tatouage en adéquation avec ses goûts,
00:22:48 plutôt que de suivre une mode qui va certainement passer.
00:22:51 - Oui, c'est vrai que le tatouage, c'est une manière de marquer quelque chose,
00:22:56 c'est pas anodin, non seulement le tatouage, ce qu'on se fait tatouer,
00:23:00 mais aussi l'endroit où on le fait tatouer j'imagine.
00:23:03 - Oui c'est ça, alors moi j'ai réalisé une enquête et j'ai interviewé pas mal de personnes
00:23:07 qui se sont fait tatouer pour savoir si elles voyaient une dimension érotique,
00:23:11 et chez les femmes oui certaines, et en particulier certaines qui ont eu
00:23:15 une activité de travailleur ou travailleuse du sexe,
00:23:18 et c'est un moyen aussi d'assumer ce qu'elles font,
00:23:20 de dire vraiment ça fait partie de moi, de se le réapproprier ce travail.
00:23:24 Pour les hommes, avec la culture des nudes,
00:23:27 vous savez de se prendre en photo de façon érotique,
00:23:29 le fait d'avoir un tatouage ça les a aussi beaucoup aidés,
00:23:31 parce qu'ils assumaient peut-être pas forcément leur corps,
00:23:33 mais le fait d'avoir un petit truc sur l'aine ou sur le haut de la cuisse,
00:23:37 ils envoient ça à leur amoureuse et ils se disent "bah tiens je suis un bonhomme, c'est viril".
00:23:41 - Moi j'ai beaucoup de patientes femmes qui me disent que se faire tatouer les a réconcilié avec leur corps,
00:23:46 et pas seulement l'acte mais la réflexion "qu'est-ce que je tatoue, où est-ce que je le tatoue ?"
00:23:51 effectivement ça a été comme une sorte de réappropriation,
00:23:53 c'est moi qui choisis et c'est moi qui choisis ce que je raconte avec mon corps.
00:23:57 - Et d'ailleurs j'avais reçu une femme qui avait créé un très joli livre d'ailleurs sur le tatouage,
00:24:02 avec beaucoup de photos etc, et notamment après un cancer du sein,
00:24:07 il y a des femmes qui se font tatouer le mamelon, des choses comme ça,
00:24:11 et là on peut réellement penser que le tatouage est réconcilié avec le corps.
00:24:15 - Oui, réparateur.
00:24:17 - Bah ça serait approprier la cicatrice là clairement.
00:24:19 - Oui, après il y a tatouage et tatouage,
00:24:22 moi je trouve que les gens qui se font tatouer tous les bras etc,
00:24:26 là ça risque quand même peut-être dans 20 ans de poser un petit problème.
00:24:31 - Oui, c'est ce qu'on appelle une manche d'ailleurs, se faire tatouer tous les bras.
00:24:34 On reprend le vocable du vestiaire et du textile, donc on dit se faire une manche.
00:24:39 - Bon, mais enfin bon, après la liberté de chacun évidemment,
00:24:42 mais peut-être qu'un peu de réflexion serait quand même nécessaire.
00:24:47 - Je pense que le risque c'est surtout de suivre une mode,
00:24:49 parce que la mode au bout d'un moment, au bout de 20-30 ans, ça va se démoder.
00:24:54 Donc si on ne suit pas la mode, si on le fait vraiment pour soi,
00:24:57 si on y réfléchit longtemps et que ça nous trotte dans la tête.
00:25:00 - Mais le petit prénom de sa chérie, c'est peut-être pas une bonne idée.
00:25:04 - C'est risqué.
00:25:06 - Sachant la longévité moyenne des couples, 15 ans...
00:25:10 - Ça reste une mode alors le couple aussi, c'est pareil.
00:25:13 - C'est peut-être pas une bonne idée.
00:25:15 Enfin bon, voilà, chacun fait bien sûr ce qu'il veut.
00:25:18 Merci beaucoup Floor Chéry, je rappelle qu'on peut vous retrouver bien sûr sur union.fr
00:25:22 et puis également mysweetfantasy.com pour peut-être réaliser votre fantasme.
00:25:29 Bonjour Joanne.
00:25:30 - Oui bonjour Brigitte, bonjour Ariane.
00:25:33 - Bonjour. Est-ce que vous avez un tatouage alors ?
00:25:35 - Non, je ne suis absolument pas tatouée.
00:25:37 À part les sourcils un petit peu, voilà.
00:25:40 - Ah oui mais là c'est esthétique là.
00:25:42 Est-ce qu'on peut parler de tatouage d'ailleurs ? Je ne suis pas sûre là.
00:25:45 - Ça c'est quoi ?
00:25:47 - Je ne sais pas.
00:25:48 - C'est du tatouage au sens strict du terme,
00:25:50 mais c'est plus de l'esthétisme que quelque chose que vous voulez marquer sur votre corps.
00:25:57 - Voilà exactement. Là c'était uniquement dans un objectif esthétique.
00:26:01 - D'accord. Alors deuxième question.
00:26:04 Est-ce que votre première fois reste un bon souvenir ou pas ?
00:26:09 - Pas du tout.
00:26:10 - Bah oui voilà.
00:26:11 - Oh là là là là là là là, c'est pas souvent que j'ai une bonne réponse.
00:26:14 - 0.T.
00:26:15 - 0 ? 0 ? Vraiment 0 ?
00:26:16 - 0.T.
00:26:19 - Bon bah écoutez on en demandera pas plus, on va pas vous faire vous remémorer des mauvais souvenirs.
00:26:25 - Non, non, non, bien sûr. Non parce que j'étais consentante donc il n'y avait pas d'agression.
00:26:33 Mais ce n'était pas franchement un bon souvenir.
00:26:35 - Non, ce n'était pas un bon choix.
00:26:37 - Voilà exactement.
00:26:38 - D'accord.
00:26:39 Et alors dernière question.
00:26:42 Quelle serait pour vous la qualité essentielle d'un bon amant ?
00:26:46 Puisque vous avez mal démarré, je suppose que depuis vous avez réajusté l'équipe.
00:26:50 - La sensualité.
00:26:51 - La sensualité.
00:26:53 C'est pas si simple de trouver des hommes sensuels.
00:26:56 - La sensualité, l'humour, mais principalement la sensualité.
00:27:02 Qu'il sache regarder avec ses mains, avec ses yeux d'abord, et puis me sentir pour que je puisse m'en permettre.
00:27:08 - Avec ses mains, bien sûr.
00:27:10 C'est vrai qu'il y a des hommes parfois qui ont des mains pas très agiles.
00:27:15 - Agiles.
00:27:16 - Et bien vous pouvez poser une question à Ariane Calvo, elle vous écoute.
00:27:20 - Voilà, alors Ariane, moi j'ai une question pour vous.
00:27:22 Est-ce qu'en réalité nous sommes dans une relation toxique avec nos parents,
00:27:28 dû aux blessures en réalité qu'on a pu avoir dans notre enfance.
00:27:31 Est-ce que la meilleure solution c'est vraiment de couper les ponts ?
00:27:35 - Quand la communication n'est pas possible en réalité, puisqu'on est chacun de notre côté avec nos filtres,
00:27:41 et on n'arrive pas à trouver une zone de communication.
00:27:49 - Oui, alors là vous m'apportez un autre élément, mais est-ce que dans l'absolu il faut couper les ponts avec ses parents quand la relation est difficile ? Non.
00:27:57 Quand la communication est impossible, ça dépend à quel point ça vous fait souffrir.
00:28:02 Pour moi le critère va toujours être la souffrance, ce que ça entraîne comme difficulté, comme parasitage, comme déstabilisation.
00:28:11 Et si ça vous met en impuissance à chaque fois, en attente d'une réparation impossible,
00:28:17 ou juste dans un sens-issu qui est frustrant et difficile à supporter,
00:28:25 effectivement ça peut être envisagé de couper les ponts.
00:28:28 Mais qu'est-ce qui fait que c'est impossible de communiquer ?
00:28:31 - Parce qu'en réalité ils sont toujours sur le même mode avec moi, principalement mon père,
00:28:38 l'infantilisation, l'humiliation, toujours à vouloir prendre le pouvoir en permanence, comme s'il voulait me plaquer au sol tout le temps.
00:28:50 - Oui, je comprends.
00:28:51 - Et résultat des courses, moi j'ai grandi, donc ils ne me voient pas grandir,
00:28:56 et moi j'ai le sentiment qu'ils réveillent à chaque fois en moi la petite fille que j'étais.
00:28:59 Et donc la petite fille réagit.
00:29:04 - Et vous avez évidemment posé des limites, expliqué que vous étiez une adulte,
00:29:08 que vous vouliez avoir une relation d'adulte à adulte ?
00:29:11 - Non.
00:29:12 - Non ? Eh bien peut-être commencer par ça ?
00:29:15 - Disons que plusieurs fois, si j'ai pu l'évoquer,
00:29:20 par mon âge, en disant "Aujourd'hui j'ai tel âge, donc je n'ai plus envie de cette humiliation",
00:29:29 mais en fait ça m'en fiche complètement.
00:29:33 - Vous êtes fille unique ?
00:29:35 - Oui.
00:29:37 - Est-ce que souvent il ne suffit pas de dire à nos parents,
00:29:40 ou à tous nos interlocuteurs d'ailleurs avec qui c'est difficile,
00:29:44 ce que l'on ne veut plus, mais c'est intéressant aussi de dire ce que l'on voudrait ?
00:29:48 Est-ce que vous avez pu proposer un autre mode relationnel à vos parents ?
00:29:52 - Non.
00:29:54 - Ça vous aiderait beaucoup d'y réfléchir ?
00:29:56 - Oui.
00:29:58 - Si c'est possible, dire à des parents avec qui ce n'est pas possible,
00:30:00 et c'est important de l'acter aussi, parce qu'on ne va pas s'épuiser,
00:30:02 être hume du même sang ne suffit pas à créer une qualité relationnelle.
00:30:06 - Mais du coup je ne me demande pas si j'ai pas un peu aussi avec le temps,
00:30:11 créé le deuil en fait de cette relation,
00:30:16 et en même temps j'ai peut-être beaucoup idéalisé la relation que ça aurait pu être,
00:30:21 et la souffrance elle est là en réalité.
00:30:24 C'est ce que j'ai beaucoup idéalisé,
00:30:26 parce que normalement un papa doit être bienveillant et aimant,
00:30:29 et ce n'est pas en tout cas...
00:30:31 - C'est-à-dire sûrement, Joanne,
00:30:35 mais c'est comme ça pour pratiquement tous ceux qui n'ont pas réglé leur problème avec leurs parents,
00:30:38 c'est que vous êtes encore dans l'attente de choses qu'ils ne pourront pas vous donner,
00:30:42 et du coup vous vous braquez un peu quand vous êtes avec eux.
00:30:47 Peut-être qu'il faudrait voir ce qui peut continuer à faire exister cette relation,
00:30:54 et se contenter de ce peu de choses, et puis pas attendre autre chose.
00:30:58 - Si vous pensez que c'est possible, mais encore une fois,
00:31:00 moi je n'ai pas de réponse toute faite à cette question.
00:31:02 Je ne pense ni qu'il est préférable de couper les ponts avec ses parents,
00:31:07 ni qu'il est préférable à tout prix de garder une relation avec ses parents,
00:31:11 mais d'évaluer ce qui est possible ou pas.
00:31:13 Et des fois ce qui est possible, c'est vrai que c'est différent de ce qu'on aurait besoin,
00:31:17 ou de ce qu'on aimerait avoir comme relation avec nos parents.
00:31:20 - Mais tout pesé dans la balance,
00:31:22 je préfère accepter la souffrance du manque que de la souffrance de le voir, en réalité.
00:31:28 - Pour l'instant.
00:31:30 - Même si ça me frustre.
00:31:32 - Oui, pour l'instant. Parce que la frustration laisse à penser qu'il y a une espérance d'autre chose.
00:31:36 Donc pour l'instant, prenez de la distance,
00:31:39 et puis essayez d'analyser ce que vous attendriez de cette relation,
00:31:44 et puis voyez s'il n'y a pas justement une barre un peu trop haute par rapport à vos parents,
00:31:51 qui sont certainement des pauvres gens, qui n'ont pas travaillé sur eux,
00:31:54 et qui finalement, peut-être qu'ils vous aiment quand même, mais qu'ils vous aiment mal.
00:31:59 Mais peut-être en effet qu'ils sont toxiques, ça on ne peut pas vous répondre.
00:32:03 - Oui.
00:32:04 - Ok, très bien, je vous remercie beaucoup.
00:32:06 - Je vous en prie, merci à vous.
00:32:08 - Merci, au revoir.
00:32:09 - On fait une petite pause et puis on se retrouve dans un instant toujours avec vous
00:32:12 pour évoquer vos blessures d'enfance au 0826 300 300, à tout de suite.
00:32:17 - CAM4.fr, le plus grand site de webcam live réservé aux adultes.
00:32:22 - 14h16, Brigitte Laé, Sud Radio.
00:32:26 - C'est en compagnie d'Ariane Calvo, psychologue,
00:32:29 auteure de "L'autonomie émotionnelle" aux éditions Robert Laffont,
00:32:33 que nous évoquons nos blessures d'enfance.
00:32:35 Je dis bien "nos" parce qu'on en a tous, de toute façon, qu'on en soit conscient ou pas.
00:32:40 N'est-ce pas Marjorie ? Bonjour.
00:32:42 - Oui, bonjour Brigitte, bonjour Ariane.
00:32:44 - Bonjour.
00:32:45 - Oui voilà, moi je vous appelle parce qu'en fait, bon, je m'intéresse aux blessures d'enfant,
00:32:51 mais seulement je ne sais pas trop exactement de laquelle je souffrirai, où je souffre.
00:32:57 - Vous avez une petite idée quand même ou pas du tout ?
00:32:59 - Une petite, mais j'hésite, mais en fait quand j'hésite, je me dis, ça peut être l'injustice,
00:33:05 comme ça peut être la trahison, comme l'abandon.
00:33:10 - Qu'est-ce qui est le plus difficile pour vous en ce moment ?
00:33:12 Ou dans la vie, en général ?
00:33:14 - En ce moment ou dans la vie ? Ce qui a été difficile pour moi,
00:33:17 ce qui est difficile et que je reproduis, je pense, de manière inconsciente,
00:33:21 c'est que je choisis toujours des personnes, que ce soit en amitié ou en amour,
00:33:27 qui finalement vont se détourner de moi, mais pas juste parce qu'ils se détournent de moi,
00:33:31 parce qu'ils choisissent quelqu'un d'autre et qu'ils préfèrent quelqu'un d'autre à moi.
00:33:34 En gros.
00:33:36 Par exemple, j'avais des amitiés assez fortes, et le jour où elles ont rencontré leurs copains,
00:33:41 je ne les ai plus jamais vues. Et des choses comme ça.
00:33:43 - Et donc je me tourne autour de rejet, trahison, non ? Ça vous parle plutôt ?
00:33:47 - Oui.
00:33:49 - Vous vous sentez trahi un peu ? Vous vous sentez un peu...
00:33:54 - En fait, je ne comprends pas. Je trouve ça...
00:33:57 Parce que si on me laissait tomber comme ça,
00:34:02 je me dirais que j'ai ma responsabilité, que j'ai fait quelque chose de ma,
00:34:06 donc je pourrais m'améliorer sur moi.
00:34:08 Mais là, en fait, je n'y crois rien.
00:34:11 - C'est que quelqu'un d'autre vous ait préféré ? C'est ça le sentiment que vous avez ?
00:34:15 - Oui.
00:34:17 - Ça ressemble quand même à une blessure de rejet en principal et trahison en second.
00:34:23 - D'accord.
00:34:24 - Est-ce qu'il y a des éléments dans votre enfance que vous auriez pu vivre comme une trahison ?
00:34:28 Parce que parfois, le ressenti et le vécu réel se confondent.
00:34:33 - Après, c'est vrai que moi, bon, ça a toujours été un peu compliqué avec ma soeur,
00:34:38 parce qu'on a toujours préféré ma soeur à moi.
00:34:41 Peut-être que c'est une vision, mais ma vision s'appuie sur des faits, quoi, que j'ai ressentis.
00:34:48 - Oui, c'est des choses que vous avez ressenties très fort, qui peut-être sont réelles.
00:34:52 - Tout à fait.
00:34:53 - On ne discute pas. Et puis, qu'importe, je dirais que vous l'ayez ressenti ou que ce soit réel,
00:34:58 la blessure, elle est la même.
00:34:59 - Ça a le même effet, exactement.
00:35:01 - Donc, c'est ça qu'il faut bien comprendre, Marjorie.
00:35:02 Donc, ne cherchez pas à trouver absolument des faits réels.
00:35:07 Dites-vous bien que cette blessure, elle est réelle.
00:35:10 - J'entends quand même une forme de rivalité et d'avoir souffert qu'elle vous soit préférée, non ?
00:35:17 - Oui, clairement. C'est sûr que oui.
00:35:21 - Oui, c'est une souffrance. En fait, ça vient beaucoup de mon père,
00:35:27 qui a passé sa vie à dire que j'étais nulle et qu'elle était géniale.
00:35:33 Donc, forcément, ce n'est pas très agréable.
00:35:36 - Et pourquoi ?
00:35:38 - Parce que j'avais un sale caractère, apparemment.
00:35:41 - Parce que vous avez beaucoup de caractère. Vous êtes l'aînée, la plus petite ?
00:35:45 - Oui, je suis l'aînée.
00:35:47 En fait, c'est-à-dire que moi, mon père a commencé à vraiment m'embêter à l'adolescence, on va dire.
00:35:53 Et quand il a commencé, à un moment, à vouloir embêter ma soeur,
00:35:59 on va dire que j'ai tout fait pour qu'il n'y atteigne pas.
00:36:02 - Quand vous dites "embêter", ça veut dire "abuser" de vous ?
00:36:06 - Ce n'était pas vraiment un abus. Enfin, c'était bizarre.
00:36:10 Ce n'est pas un abus dans le sens où il y a des viols ou quoi, mais en tout cas, il y avait quelque chose de bizarre.
00:36:18 - Il vous tripotait ?
00:36:20 - Oui, enfin, il ne me tripotait pas, mais bon, il faisait les ficelles des robes, des maillots,
00:36:26 et "je te claque les fesses quand tu passes", des trucs comme ça.
00:36:29 - D'accord. Et donc, vous vous êtes rebellée plus que votre soeur,
00:36:33 peut-être aussi parce que vous avez protégé votre soeur ?
00:36:35 - C'est ça.
00:36:36 - Oui, voilà. Et puis bon, il y avait aussi l'humiliation verbale.
00:36:39 Mon père est très, très, enfin, cassant.
00:36:42 Il était très, très cassant.
00:36:45 Et puis, il y avait aussi, je veux dire, par exemple, quand j'étais le mercredi, toute seule avec lui,
00:36:51 couper le compteur des...
00:36:52 Que je ne puisse pas appeler mes copines, que je ne puisse pas écouter la musique, des choses comme ça.
00:36:56 - Donc, si je comprends bien, avoir un sale caractère pour votre père, ça voulait dire lui résister, en fait ?
00:37:02 - Oui.
00:37:03 - Vous pouvez peut-être être fière de vous, d'avoir résisté à ce mec, pardon.
00:37:08 - C'est sûr.
00:37:10 - Est-ce que ça vous fait voir votre situation d'enfance autrement, de se dire ça comme ça ?
00:37:15 - Oui, oui, oui, c'est sûr. Après, c'est vrai que...
00:37:19 - Enfin, franchement, vous avez su vous faire respecter, ce qui est quand même assez exceptionnel.
00:37:25 - Et protéger votre soeur.
00:37:27 - C'est vrai.
00:37:28 - Donc, c'est quand même assez exceptionnel.
00:37:29 - Et donc, maintenant, si on va sur ce qui se passe actuellement, est-ce qu'au fond,
00:37:35 c'est pas parce que parfois, les personnes vous embêtent un peu ?
00:37:40 Peut-être que vous vous faites un peu trop respecter, par peur, justement, qu'on abuse...
00:37:45 - Et qu'on en choisit une autre plus docile ?
00:37:48 - Vous voyez ? Est-ce que ce ne serait pas ce qui se passe, là ?
00:37:50 - C'est vrai, c'est possible.
00:37:52 Je n'avais jamais pensé à ça comme ça.
00:37:54 - C'est troublant, comme les scénarios se répètent.
00:37:58 - Jusqu'à ce qu'ils puissent être vus et mis dans la conscience.
00:38:01 Vous voyez ? Parce que je ne pense pas que tout le monde vous quitte pour quelqu'un d'autre.
00:38:05 - Non, mais ça arrive quand même assez régulièrement.
00:38:08 - J'entends bien, j'entends bien.
00:38:09 Et vous le remarquez d'autant plus, puisque ça touche votre blessure.
00:38:13 - Exactement.
00:38:13 - Forcément.
00:38:14 - Vous voyez ? Mais je suis sûre que ce n'est pas tout le monde qui fait ça.
00:38:18 - Non, non. Et puis après, en plus, moi, je ne me suis pas dit...
00:38:21 Bon, si, ça m'a fait souffrir, mais je n'en ai pas voulu aux autres.
00:38:24 Au bout d'un moment, je me suis dit, bon, sûrement moi qui ai un souci.
00:38:28 - Non, non.
00:38:28 - Pour que je choisisse inconsciemment des gens comme ça.
00:38:30 - Non, non, c'est votre père qui avait un souci.
00:38:32 - Ça, c'est sûr.
00:38:32 - Ah oui, ça, c'est sûr.
00:38:33 - Vous voyez ?
00:38:34 - Ça, on est d'accord.
00:38:36 - Merci Brigitte de rétablir les choses.
00:38:37 - Là, on rétablit la vérité, Marjorie.
00:38:41 Donc, votre père avait un souci, ce qui a provoqué chez vous ce ressenti qui est encore...
00:38:48 - Cette résistance, la réveille, toi.
00:38:50 - Et ce ressenti est encore très présent chez vous.
00:38:52 Et donc, dès que ça se reproduit, et ça se reproduit pour tous,
00:38:56 on a tous parfois des amis qui, tout d'un coup, s'éloignent,
00:39:00 on ne sait pas trop pourquoi,
00:39:02 mais chez vous, c'est forcément ressenti de manière violente et douloureuse.
00:39:06 - Oui, c'est sûr.
00:39:09 - Mais peut-être qu'il faut bien entendre aussi que la nature ayant horreur du vide,
00:39:14 si vous avez quelqu'un qui s'éloigne, vous en aurez un autre qui arrivera.
00:39:17 - Oui.
00:39:18 - Et à vous de voir aussi si, peut-être, de temps en temps,
00:39:23 vous faites un peu preuve de fort caractère.
00:39:25 - Ah ça, oui, c'est évident.
00:39:27 - Et donc, peut-être que vous provoquez un petit peu ça aussi.
00:39:30 - Oui, oui, oui.
00:39:32 - Et puis, veillez à choisir des personnes qui vous respectent vraiment.
00:39:36 - En fait, vraiment, il y a eu des situations où, vraiment,
00:39:44 j'avais vraiment cette impression-là d'être avec des gens avec qui il y avait quelque chose.
00:39:50 Et c'est un peu du jour au lendemain où, ouais.
00:39:56 Après, j'ai eu aussi des relations où les gens ne m'en respectaient pas, c'est évident.
00:40:01 - Mais c'est ce que dit Brigitte, ça nous est tous arrivé d'avoir des incompréhensions comme ça,
00:40:05 de rupture amicale ou amoureuse, des gens qui se détournent, qui nous laissent tomber
00:40:10 pour des raisons qui souvent leur appartiennent, d'ailleurs,
00:40:12 qui n'ont pas grand-chose à voir avec nous.
00:40:14 Parce qu'eux aussi portent des blessures d'enfance dans lesquelles on rejoue un personnage dans le scénario.
00:40:19 Mais peut-être distinguer ce qui est le réel et les intentions de l'autre
00:40:24 de ce que l'on essaye de rejouer pour le résoudre.
00:40:27 - Parce que ce qui est évident, c'est que vous, obligatoirement, ça va vous blesser, ça va vous faire mal.
00:40:31 Tandis que peut-être que Ariane, elle va se dire "bon, si je ne suis pas assez bien pour elle,
00:40:37 c'est que ce n'est pas quelqu'un de bien pour moi". Et puis voilà.
00:40:39 - Bien sûr. Oui, oui, tout à fait. Tout à fait, je vois très, très bien.
00:40:43 Parce qu'on ne porte pas la même blessure.
00:40:45 Et dans une situation que vous, vous trouverez anodine, moi, ça va m'activer terriblement.
00:40:49 - Oui, oui. Mais du coup, la question que je me pose, c'est comment on fait pour surmonter,
00:40:59 pour guérir en tout cas, nos blessures.
00:41:03 - Mais déjà, identifier. C'est ce que disait Brigitte en introduction.
00:41:07 Identifier laquelle elle est, qu'est-ce qui se rejoue
00:41:09 et quels sont les scénarios de vie les plus favorables à nos interprétations
00:41:14 en fonction de cette blessure.
00:41:15 Une fois qu'on a compris que ce sont très souvent des interprétations qui sont le plus douloureuses
00:41:19 et pas la réalité de ce qui se passe, essayer de bien revenir au réel.
00:41:24 Ok, qu'est-ce qui se passe réellement ?
00:41:26 Elle en avait marre d'avoir une amitié comme ça, comme ça,
00:41:29 ou il en avait marre d'avoir une relation amoureuse
00:41:31 et il a décidé d'en vivre une autre, elle a décidé de vivre un autre type de relation.
00:41:35 - Par exemple, quand vous parlez de cette amie qui, parce qu'elle tombe amoureuse,
00:41:40 vous laisse tomber, elle ne vous laisse pas tomber,
00:41:43 elle est juste tombée amoureuse et le temps qu'elle passe avec son amoureux
00:41:48 est tellement important pour elle, puisqu'elle est très amoureuse,
00:41:52 du coup elle n'a plus trop le temps.
00:41:53 - Plus rien d'autre n'existe, ça, ça arrive à nos copines régulièrement.
00:41:57 - Elle ne vous rejette pas, c'est juste qu'elle n'a plus de temps disponible pour vous.
00:42:03 - Pendant un temps.
00:42:04 - Après, il ne faut pas hésiter de dire aux copines de redescendre sur Terre
00:42:09 au bout de six mois et de ne pas oublier tout le monde.
00:42:11 On a le droit aussi de demander.
00:42:14 Mais vous voyez, la réalité, ce n'est pas qu'elle vous rejette,
00:42:18 c'est qu'elle est trop amoureuse et elle est trop sur son petit nuage
00:42:23 et il faut qu'elle redescende sur Terre.
00:42:25 - Oui, je comprends, oui, c'est sûr que de ce point de vue-là, c'est vrai.
00:42:31 - Mais vous avez le droit de lui envoyer un petit SMS pour lui dire
00:42:35 "tu me manques, je sais que tu es très heureuse, je comprends,
00:42:38 mais tu me manques" et puis vous voyez si elle vous répond ou pas.
00:42:42 - Ah ouais, c'est vrai que moi j'ai tendance à ne pas trop aller chercher les gens.
00:42:47 - Bah oui, puisque vous pensez que vous avez été rejeté.
00:42:52 - Oui.
00:42:53 - Donc vous pensez que c'est fini, mais ce n'est pas forcément le cas.
00:42:57 - Et que vous avez été trahi.
00:42:58 - Oui, c'est vrai que oui.
00:43:02 Bah oui, parce que forcément, je veux dire quand une petite copine vous fait ça,
00:43:06 même si vous reparlez, c'est un peu compliqué d'avoir la même confiance
00:43:11 qu'avant qu'elle vous le fasse.
00:43:13 - Et pourtant, on peut comprendre que dans la passion des débuts,
00:43:17 on soit complètement absorbé et qu'on oublie tout.
00:43:19 Ce qui est important, c'est que si les amis se manifestent derrière,
00:43:23 on redescend un petit peu sur Terre, comme dit Ogitte,
00:43:25 et on se souvienne qu'il y a plein de gens qui ont partagé notre parcours de vie
00:43:29 avant de trouver ce prince charmant ou cette princesse charmante.
00:43:32 - Oui, mais c'est toujours pareil, c'est en effet,
00:43:35 analyser un petit peu plus les choses quand elles se passent,
00:43:39 et vous verrez que la réalité et votre ressenti,
00:43:43 ce n'est pas tout à fait la même chose.
00:43:44 - Vous êtes moins douloureux, oui.
00:43:45 - Exactement. Merci Marjorie, en tout cas, merci beaucoup.
00:43:48 Et on continue après les infos à évoquer les blessures d'enfance,
00:43:53 0, 826, 300, 300, n'hésitez pas si vous avez envie,
00:43:56 vous aussi, de mieux comprendre ce qui vous arrive.
00:43:59 Et puis la petite devinette, Ariane Calvo,
00:44:03 pourquoi il vaut mieux hésiter avant de devenir bigam ?
00:44:07 C'est une réponse que vous pouvez peut-être retrouver,
00:44:12 mais sinon, évidemment, je vous donnerai la réponse tout de suite après les infos.
00:44:16 - 14h16, Brigitte Lahaye, Sud Radio.
00:44:21 - Eh oui, nos blessures d'enfance, nous en avons tous,
00:44:24 et mieux vaut les reconnaître pour justement ne pas se laisser trop envahir par la souffrance,
00:44:29 et donc d'avoir des réactions qui parfois même peuvent aller jusqu'à provoquer des ruptures,
00:44:34 quand on est terriblement blessé et qu'on a l'impression d'avoir été trahi ou je ne sais quoi d'autre.
00:44:41 Alors, nous avons Lola qui va prendre la parole dans un instant,
00:44:44 mais d'abord, je voudrais la réponse à ma devinette,
00:44:45 pourquoi il faut hésiter avant de devenir bigam ?
00:44:48 - Aucune idée, évidemment.
00:44:50 - Non, je ne sais pas du tout, je demande la réponse.
00:44:53 - C'est une bêtise, évidemment, mais parce que vous savez que c'est très pénible d'avoir une belle-mère,
00:44:57 mais alors si on est bigam, on en a deux, et donc là c'est insupportable.
00:45:01 Donc il vaut mieux éviter d'être bigam.
00:45:04 Et puis entre deux, c'est quand même pas autorisé par la loi.
00:45:08 En France, c'est bien de temps en temps de le rappeler.
00:45:11 Bonjour Lola.
00:45:12 - Oui, bonjour Brigitte, bonjour à votre invité.
00:45:15 - Merci, bonjour.
00:45:16 - Allez-y, on vous écoute.
00:45:19 - Oui, en concernant les blessures de l'enfance, effectivement,
00:45:23 qui n'en a pas à plus ou moins deux degrés différents.
00:45:26 Oui, moi ce que je voulais vous dire, c'est que j'ai des blessures, c'est l'abandon en fait.
00:45:31 Je me suis sentie toujours abandonnée.
00:45:33 Non désirée, ça c'est sûr, c'est un fait.
00:45:36 Donc il y a tout ça qui fait que j'ai 56 ans aujourd'hui et que je grandis avec ça, mais bon...
00:45:43 Mais comment dire...
00:45:47 Tous les couples par lesquels je passe se sont compliqués et je finis toujours par quitter la personne.
00:45:53 Alors je ne sais pas si c'est de peur d'être abandonnée ou quoi, mais voilà.
00:45:56 Là ça ne va pas, je quitte.
00:45:58 - Vous avez travaillé un peu dessus, sur cette blessure d'abandon ?
00:46:02 - Oui, oui, oui, j'ai travaillé encore en vie.
00:46:05 Oui, oui.
00:46:07 - Mais c'est à la fois sans doute en effet la peur d'être abandonnée,
00:46:14 mais c'est peut-être aussi parce que vous attendez plus que ce qu'on vous apporte
00:46:20 et qu'il y a peut-être aussi quelque chose à comprendre par rapport au manque d'amour
00:46:24 que visiblement vous n'avez pas eu de vos parents.
00:46:26 - Alors après je recrude du schéma, je fais le même schéma à chaque fois.
00:46:31 C'est-à-dire que je m'écoute, comment dire, par rapport aux personnes que j'ai rencontrées,
00:46:37 je ressens des choses pas bonnes et j'y vais quand même.
00:46:39 Donc je me dis qu'il y a quelque chose à comprendre.
00:46:41 - Vous choisissez des gens qui vont vous maltraiter en quelque sorte ?
00:46:46 - Alors pas maltraité, mais en plus je ne peux pas avoir confiance.
00:46:51 À un moment donné je me sens trahi, entre autres.
00:46:54 Je ne sais pas si ça a bien fait.
00:46:56 C'est mon choix qui est bon à la base, parce que je n'écoute pas mon moi profond.
00:47:00 Je sais la chose et je vis quand même.
00:47:03 C'est là que je travaille en fait.
00:47:05 Est-ce que ça fait partie de mes blessures du passé ? Je ne sais pas.
00:47:07 - De choisir des personnes en qui vous ne pouvez pas vraiment avoir confiance,
00:47:11 sur qui vous ne pouvez pas vraiment compter ?
00:47:13 - Oui, je ne peux pas avoir confiance.
00:47:15 Je ne sais pas pourquoi.
00:47:17 - En tout cas ce qui semble déjà bon signe Lola,
00:47:20 c'est que vous avez enfin repéré que vous répétez quelque chose qui ne vous rend pas heureuse.
00:47:25 - Oui tout à fait.
00:47:27 Donc en plus c'est répété, mais en plus je le sais profondément au début de la relation.
00:47:31 - Oui, vous avez des indices que la personne n'est pas une bonne personne pour vous.
00:47:36 - Et donc en fait vous êtes déçue, c'est ça, d'une personne qui ne répond pas à vos attentes ou à vos besoins,
00:47:41 et vous partez avant que la relation tourne un peu en eau de boudin,
00:47:45 ou qu'on vous démontre vraiment...
00:47:47 - Alors quand cela commence à tourner au vinaigre, oui je m'en vais.
00:47:51 - Oui, partir c'est vraiment une façon de garder le contrôle sur la situation,
00:47:56 de ne pas se sentir dépendante en fait, parce que ça, ça serait terrifiant.
00:48:00 - Mais en même temps c'est un peu complexe ce que vous dites Lola,
00:48:03 parce que quand même, vous choisissez des personnes qui, vous le savez dès le départ,
00:48:07 ne sont pas des bonnes personnes pour vous,
00:48:09 et en même temps, moi je dirais plutôt dire qu'à un moment donné vous avez un sursaut de respect qui fait que vous partez.
00:48:17 - Oui je pense que c'est ça.
00:48:19 C'est que je me dis "mais non, mais non, ça va se faire, il va changer, il va changer".
00:48:23 - Vous pensez avoir le pouvoir de faire changer quelqu'un,
00:48:27 et puis finalement quand vous vous en rendez compte que non, vous vous dites "bon ça suffit, je me suis assez fait mal, je m'en vais".
00:48:32 - Je mérite mieux.
00:48:33 - Donc je crois que ça vient plus de quelque chose d'autre que de la blessure d'abandon.
00:48:38 Je pense que vous avez essayé peut-être, alors c'est une hypothèse vous me direz, si ça vous parle,
00:48:43 peut-être que vous avez essayé quand vous étiez petite d'obtenir de vos parents des choses,
00:48:48 plus d'amour, et que vous avez fait beaucoup d'efforts pour obtenir plus d'amour,
00:48:52 et puis à chaque fois, ça ne venait pas.
00:48:55 - Alors je pense parce que au niveau de mes parents, j'ai eu effectivement des...
00:49:03 ils n'ont pas répondu à mes besoins, mais ils faisaient de grands gestes et des menaces de partir, etc.
00:49:10 et je ne me sentais pas...
00:49:12 je disais "ben je vais partir" et puis bon, ils me laissaient dans mon coin, j'attendais une heure, deux heures,
00:49:16 et puis bon, je suis toujours venu, personne ne faisait attention à moi,
00:49:18 mais en fait oui, c'est certainement lié à ça aussi.
00:49:22 - Mais ça, ça doit être très douloureux, et puis dans l'échéma que vous exposez là,
00:49:27 souvent on retrouve aussi une capacité de certaines personnes à en faire toujours plus,
00:49:34 à s'oublier toujours plus, et pour obtenir de l'amour, pour garder à tout prix la personne,
00:49:39 et quand on voit que ça ne fonctionne pas, parce que l'autre évidemment,
00:49:44 si on en donne toujours plus, il en faut encore plus,
00:49:46 et bien on renonce et on part, et on vient encore de démontrer notre blessure.
00:49:52 - C'est pour ça que je me disais "mais pourquoi tu ne m'écoutes pas au début ?"
00:49:56 - Oui c'est ça, parce que vous avez toujours encore l'illusion
00:50:00 qu'on va pouvoir obtenir de maman ce qu'elle ne nous donne pas.
00:50:06 C'est la petite fille qui vous oblige en tant que femme à aller chercher,
00:50:12 pour vous prouver que vous allez y arriver.
00:50:15 Donc il faut vraiment que vous fassiez le deuil,
00:50:18 on n'obtient des gens que ce qu'ils veulent bien nous donner,
00:50:22 on n'obtient pas des gens ce qu'on voudrait obtenir.
00:50:26 - Et puis c'est un très mauvais signal généralement,
00:50:29 dans un début de relation, quand on a l'impression qu'il faudrait être différent de ce qu'on est,
00:50:33 dire des choses spécifiques, qui ne sont pas ce qu'on aurait dit naturellement ou spontanément,
00:50:38 ou faire des choses qui ne nous correspondent pas,
00:50:40 on sait déjà que c'est mal embarqué.
00:50:43 Dès ce moment-là, s'il va falloir faire ses preuves,
00:50:46 c'est qu'on ne va pas vraiment s'aimer.
00:50:48 - Oui c'est pour ça que j'ai bien compris certaines choses,
00:50:52 et là je me suis dit que je vais rester toute seule,
00:50:55 et on verra ce qui se passera.
00:50:57 J'ai plus envie en fait,
00:50:59 je me suis dit que je n'ai pas envie de disparaître de quelqu'un,
00:51:01 j'ai envie de rester moi-même,
00:51:03 et du coup je me suis dit que je vais rester seule pour l'instant.
00:51:06 - Alors je vous conseille de rester seule avec la petite fille intérieure qui est en vous,
00:51:11 et d'apprendre à accepter qui vous êtes,
00:51:17 comment vous vous êtes construite,
00:51:19 et vous allez avancer sur vous,
00:51:22 et vous allez devenir un peu plus lucide.
00:51:27 Parce que là je pense qu'il y a encore quelque chose,
00:51:30 il y a encore de fortes attentes.
00:51:33 - C'est pour ça que je vois quand même un petit depuis quelques temps là,
00:51:37 et je travaille là-dessus, il faut absolument que je travaille.
00:51:40 - Vous attendez encore beaucoup de choses qui ne peuvent pas venir,
00:51:43 et qui ne viendront jamais.
00:51:45 - Tout à fait, il faut que ce soit moi que je me suffise à moi-même,
00:51:48 et que j'accepte l'autre comme il est,
00:51:51 s'il ne me correspond pas, que je le ressens, ben j'y vais pas.
00:51:53 Et si je ressens du bien, ben j'y vais.
00:51:56 - C'est le grand défi des femmes,
00:51:58 ce sentiment d'entièreté quoi,
00:52:02 d'être en pleine puissance.
00:52:04 Mais pourtant on a des ressources sacrément élevées.
00:52:08 - Oui c'est pour ça que...
00:52:10 - Mais c'est curieux d'ailleurs parce que, Lola,
00:52:12 figurez-vous que dans...
00:52:15 comme ça, si je fais un peu le bilan de tout ce que j'entends,
00:52:18 et de tout ce que j'ai traversé,
00:52:20 et de tous les gens que j'ai côtoyés,
00:52:23 beaucoup plus facilement, les femmes savent rester seules
00:52:26 quand elles ont avancé sur elles-mêmes.
00:52:28 Et elles sont assez autonomes,
00:52:31 sur le plan même émotionnel, etc.
00:52:33 que les hommes. Les hommes ont plutôt tendance à essayer de
00:52:37 se remettre très vite en couple, et d'ailleurs beaucoup les hommes se remettent
00:52:40 facilement, très vite en couple quand il y a une séparation.
00:52:44 Mais la différence,
00:52:46 c'est qu'il y a plus d'hommes qui ne font pas finalement,
00:52:50 ne sont pas si exigeants que ça dans la relation
00:52:54 sur le plan émotionnel, alors que les femmes sont très exigeantes.
00:52:57 Vous voyez ?
00:52:58 Donc c'est peut-être aussi là où il faut avancer,
00:53:02 en tant que femme, c'est de se dire "bon,
00:53:04 ok, si j'ai envie de rencontrer quelqu'un, peut-être que je ne dois pas mettre la barre trop..."
00:53:09 Déjà de comprendre ce que l'on veut aussi, vraiment.
00:53:13 Oui, déjà.
00:53:15 C'est pour ça que je vais travailler cette part de masculine qui est en moi,
00:53:18 que je ne connais peut-être pas, et qu'il faut que je développe un peu,
00:53:20 pour moins souffrir.
00:53:23 Cette autonomie qui fait qu'on se sent bien,
00:53:26 et on dit souvent qu'il faut être bien seule pour trouver le bon compagnon.
00:53:33 Oui, et après c'est vrai que je suis quelqu'un de très indépendante,
00:53:37 bizarrement, très très indépendante,
00:53:40 et quand je rentre dans une relation, je deviens indépendante,
00:53:43 et c'est au bout d'un certain temps que je me dis "mais ça suffit,
00:53:47 ça me pèse", et du coup quand je reprends mon indépendance,
00:53:51 c'est là que ça capote en fait.
00:53:52 Ah oui, je comprends.
00:53:53 Mais bon, c'est pas grave, je m'en suis remise à chaque fois,
00:53:57 il n'y a pas de raison que je n'avance pas dans le bon sens.
00:54:01 Mais trouver un partenaire qui n'ait pas peur de votre indépendance aussi,
00:54:03 et de votre autonomie, de vous laisser être vous-même...
00:54:06 Oui, mais c'est pas simple.
00:54:07 Non, je sais.
00:54:08 C'est vrai.
00:54:09 C'est surtout qu'il faut dès le début marquer son indépendance.
00:54:14 Oui, mais le problème c'est que je montre ma dépendance.
00:54:19 Alors on voit que je suis indépendante,
00:54:21 mais quand je suis en couple, je deviens indépendante.
00:54:23 C'est bizarre, ça fait peur déjà cette indépendance,
00:54:28 quand les gens la voient, les hommes,
00:54:30 ça fait assez peur, je trouve.
00:54:32 Mais oui, mais vous devenez dépendante pour obtenir des choses que vous n'obtiendrez pas.
00:54:36 Donc c'est un mauvais calcul.
00:54:39 Merci en tout cas de vos conseils, il n'y a pas de problème.
00:54:44 Je vous en prie Lola, merci.
00:54:45 Merci beaucoup.
00:54:46 On fait une petite pause et on se retrouve dans un instant sur ce radio.
00:54:49 Ariane Calvo est avec nous,
00:54:56 psychologue, auteur de "L'autonomie émotionnelle" aux éditions Robert Laffont,
00:55:00 livre où l'on parle évidemment beaucoup de ses émotions
00:55:04 et comment les intégrer et quoi en faire.
00:55:09 Aujourd'hui tout particulièrement, nous parlons des blessures d'enfance.
00:55:14 C'est Elodie qui nous rejoint.
00:55:16 Bonjour Elodie.
00:55:16 Bonjour Brigitte.
00:55:18 Et bonjour Ariane qui est avec nous et qui vous écoute.
00:55:23 Oui, bon ben moi mon histoire est assez banale.
00:55:27 J'ai été violée quand j'avais 10 ans.
00:55:30 C'est pas banal Elodie, ne dites pas une chose aussi banale justement.
00:55:36 Non, non, c'est terrible.
00:55:38 C'est terrible, ouais.
00:55:39 En fait c'était des circonstances un peu particulières.
00:55:44 Sur le plan émotionnel, c'était la veille de ma communion solennelle
00:55:49 et mes parents étant séparés, j'espérais que mon père serait présent.
00:55:53 Donc je cherchais à rendre...
00:55:56 Un homme m'a demandé son chemin.
00:56:01 Il m'a dit qu'il était étranger et qu'il était perdu.
00:56:04 Et j'ai rendu service et de fil en aiguille,
00:56:08 il m'a demandé de l'accompagner jusqu'à l'adresse qu'il avait sur son papier.
00:56:14 Et là je pensais le laisser mais bon il a insisté pour que je monte.
00:56:23 Bon, et ben voilà en haut d'un escalier je me suis fait accueillir.
00:56:28 Bien sûr.
00:56:29 Et en plus vous avez dû sur le moment vous sentir un petit peu coupable de l'avoir suivi
00:56:34 et vous avez pas osé...
00:56:35 Oui, oui, bien sûr je me sentais coupable et en même temps je me disais
00:56:39 "ben si tu veux que ton père vienne, il faut y aller quoi"
00:56:44 puisque t'as décidé de faire ça...
00:56:48 Non c'était des petits marchandages avec Dieu comme on peut en avoir quand on a 10 ans quoi.
00:56:54 Et vous n'en avez pas parlé à vos parents ?
00:56:58 Non, non, non.
00:56:59 Déjà mon père vivait très loin, il n'était pas avec nous.
00:57:03 Et ma mère...
00:57:04 Et il est venu à votre communion solennelle ?
00:57:06 Ah non, non, non il est pas venu, non, non, non.
00:57:08 Et il était en Dordogne, plus ou moins en hôpital psychiatrique donc voilà.
00:57:14 Ou chez ses parents, à ce moment-là j'avais pas beaucoup de nouvelles.
00:57:18 Et comment dire...
00:57:21 Ce qui s'est passé c'est que ma mère venait juste de commencer à travailler
00:57:25 suite à une longue dépression après la séparation d'elle avec mon père.
00:57:29 Donc pour moi il n'était pas question que je lui en parle parce que je crois qu'elle serait devenue folle.
00:57:33 Oui, pour pas la déstabiliser, pour pas aller chercher à la protéger de ça.
00:57:37 Oui, oui.
00:57:38 Cela dit...
00:57:39 Pour avoir au moins un adulte à peu près...
00:57:41 Fonctionnel ?
00:57:42 À peu près fonctionnel, oui.
00:57:44 Il me semble quand même, dans ce que vous dites Élodie, c'est qu'à 10 ans vous aviez déjà une certaine maturité.
00:57:49 J'ai l'impression, oui.
00:57:50 Ah bah il fallait faire, hein.
00:57:52 Oui, mais je veux dire c'est important que vous puissiez aussi avoir conscience de ça.
00:57:57 Ah oui, oui, ça j'en ai conscience, oui.
00:57:59 Parce que c'est...
00:58:01 Oui...
00:58:03 Quand j'avais 8 ans, elle me disait...
00:58:06 Elle se mettait un peu les yeux dans le vague et elle disait
00:58:10 "Oui, tous les hommes sont des salauds, sont des égoïstes, etc."
00:58:14 Et je lui disais "Tout le monde, vraiment ? Même mon frère ? Oh oui, non...
00:58:18 Et même ton papa ? Ah bah non, pas mon papa."
00:58:21 Bon, alors elle me disait "Bon, j'ai une maman singulière."
00:58:25 Aujourd'hui vous en êtes où ? Vous avez travaillé avec quelqu'un sur ce viol ?
00:58:31 J'en ai travaillé pendant 15 ans.
00:58:35 En thérapie, j'ai fait psycho...
00:58:38 Voilà, quoi.
00:58:40 Est-ce que ça a encore des conséquences sur votre vie aujourd'hui ?
00:58:43 Sur vos relations avec les hommes ?
00:58:45 Très isolée.
00:58:47 Je suis très isolée. J'ai été mariée pendant 20 ans.
00:58:49 Mais avec un jeune homme qui était charmant au départ,
00:58:55 mais qui très probablement préférait les garçons,
00:59:00 mais ne voulait pas l'assumer.
00:59:02 Parce qu'il vous a évité la sexualité, j'imagine ?
00:59:06 Oui, grand éjaculateur précoce et jamais intéressé par le sexe.
00:59:12 Très méprisant avec moi.
00:59:17 Où est-ce que vous en êtes vous dans votre sexualité ?
00:59:20 C'est calme plat.
00:59:22 Un ami de temps en temps.
00:59:24 Quand je dis de temps en temps, c'est une fois tous les 2-3 ans.
00:59:28 Tous les 2 ans, pour les hommes.
00:59:30 Donc là, il y a un travail sur le corps à faire.
00:59:34 J'ai même eu la chance de rencontrer,
00:59:38 lors d'un stage où j'étais complètement en dehors de mon milieu habituel,
00:59:46 un amant extraordinaire.
00:59:50 Et ça c'était il n'y a pas loin de 40 ans.
00:59:52 Mais on ne s'est jamais vraiment perdu de vue.
00:59:56 On s'est revus l'année dernière, par exemple.
01:00:00 D'accord.
01:00:02 Donc votre corps est capable de vibrer ?
01:00:08 Oui, tout à fait.
01:00:10 Mais vous avez plutôt tendance à éviter ça ?
01:00:14 L'occasion ne s'en présente pas.
01:00:18 J'ai été sur des sites de rencontres.
01:00:22 C'est souvent assez foireux.
01:00:26 J'avais rencontré quelqu'un de bien, mais qui était très loin,
01:00:30 300 km de chez moi, ça faisait un peu loin.
01:00:34 Et qui n'imaginait pas vivre ailleurs que chez lui,
01:00:40 alors qu'il vivait complètement au bout du monde, sur le bord d'un cause.
01:00:44 Et il ne m'a jamais fait rencontrer ses amis, par exemple.
01:00:48 Mais on a passé tout un été ensemble, pratiquement tout le temps.
01:00:54 Cela étant dit, vous semblez vous aussi être un peu reculé du monde ?
01:01:00 Oui, alors que je fais tout.
01:01:04 J'ai l'impression de tout faire.
01:01:08 Je crois qu'il y a quelque chose de très triste chez vous.
01:01:12 Il y a un fond de tristesse qui est très latent.
01:01:18 Une déception de fond.
01:01:22 Ce qu'on peut comprendre, avec ce que vous avez traversé,
01:01:26 mais à un moment donné, c'est le passé.
01:01:30 Oui, je sais, mais j'ai beau me dire qu'on est divorcés depuis pas loin de 40 ans,
01:01:38 et en 40 ans, je n'ai trouvé personne.
01:01:42 Oui, bien sûr, mais vous n'avez trouvé personne, peut-être parce qu'au fond,
01:01:46 vous ne croyez pas en la possibilité de trouver quelqu'un.
01:01:50 Je ne suis pas en train de...
01:01:52 Mais je pense qu'il est important, c'est ce que je dis de temps en temps,
01:01:56 et je crois que c'est vraiment important que vous l'entendiez,
01:01:58 votre passé, vous ne le changerez pas,
01:02:00 mais ce que vous en faites va peut-être changer votre avenir.
01:02:04 Vous avez évidemment eu déjà des parents particulièrement difficiles,
01:02:14 et donc forcément pas une enfance heureuse.
01:02:16 Vous avez eu un viol à 10 ans, c'est énorme, parce que c'était un traumatisme essentiel.
01:02:22 Alors c'est difficile de retrouver la joie de vivre.
01:02:26 Et la confiance.
01:02:28 Mais je pense que c'est quand même en essayant de redonner du sens à votre vie,
01:02:34 et de retrouver un élan vital qui vous permet d'avoir des petits plaisirs au quotidien,
01:02:40 que vous pourrez rebondir, si je puis dire.
01:02:44 - Je sais que c'est facile à dire.
01:02:46 - Oui, et puis comment dire, je ne sais pas.
01:02:48 - Vous n'y croyez pas.
01:02:50 - C'est-à-dire que l'homme avec qui j'ai quand même partagé ma vie pendant 20 ans,
01:02:58 a passé son temps à me mépriser et à me rejeter.
01:03:02 - Oui, mais ça ne veut pas dire qu'il avait raison.
01:03:04 - Non, mais moi je m'en prenais plein la figure.
01:03:06 - Oui, mais ça ne veut pas dire qu'il avait raison.
01:03:08 Donc ça aussi, il faut le laisser derrière vous.
01:03:12 - Qu'est-ce que vous en faites ?
01:03:14 - Parce que là, j'entends bien la blessure, et j'entends bien que l'émotion est arrivée à ce moment-là,
01:03:22 quand vous le dites.
01:03:24 Mais c'est du passé ça aussi, Elodie.
01:03:26 - Oui, je sais.
01:03:28 - Mais oui.
01:03:30 - La tête le sait.
01:03:32 - Mais l'émotion est là.
01:03:34 - Oui.
01:03:36 - Et comme vous avez peur à nouveau d'être blessée, vous préférez éviter de croiser des gens,
01:03:42 et donc vous vous isolez.
01:03:44 - Non, non, mais je fais partie d'associations, je vois beaucoup de gens.
01:03:48 - Ah, d'accord.
01:03:50 - Mais ce n'est pas pour autant que je vois des gens susceptibles d'être des compagnons.
01:03:58 Ou si j'en vois, c'est des gens qui ne sont pas vraiment libres.
01:04:02 - C'est sûr que les hommes bien, ils sont rarement libres.
01:04:06 - Oui, c'est comme les filles bien, elles sont rarement libres, et pourtant j'en connais plusieurs.
01:04:12 - Mais comme je le disais tout à l'heure, les hommes se remettent beaucoup plus vite en couple,
01:04:18 donc les hommes bien sont rarement libres longtemps.
01:04:20 Mais ça existe, et puis il faut y croire.
01:04:22 En tout cas, déjà, retrouvez-vous vers votre avenir et dépassez tout ça.
01:04:30 - Merci en tout cas de vous être confié à nous, Élodie.
01:04:32 - Eh bien, merci de vos conseils gentils.
01:04:36 - Merci, Élodie. On va faire une petite pause, on se retrouve pour le Love Conseil du jour,
01:04:42 et on va parler justement des positions pour les petits sexes. Tiens, on va rester dans le sexuel.
01:04:46 Le plus grand site de webcam live réservé aux adultes.
01:04:50 Brigitte Ley, Sud Radio, le Love Conseil.
01:04:55 - Alors, les petits sexes, les petits pénis, c'est parfois un grand complexe,
01:05:01 mais c'est pas forcément grave, parce que figurez-vous que toutes les femmes n'aiment pas les grands sexes,
01:05:06 et il y a même des femmes qui aiment les sexes de petite taille, parce que comme ça au moins elles n'ont pas mal.
01:05:11 Voilà, donc c'est vraiment déjà important de dire ça.
01:05:13 Et puis elles savent aussi que très souvent, les hommes qui sont munis d'un petit sexe
01:05:18 ne font pas de la pénétration l'élément essentiel du coït,
01:05:22 ils sont souvent des adeptes, des préliminaires,
01:05:25 et une femme comblée lors du prélude, elle est déjà acquise à leur cause.
01:05:31 En tout cas, il y a quand même des positions qui sont plus adaptées au sexe,
01:05:35 qui ne sont pas des grands pénis,
01:05:38 notamment la position par derrière, en levrette, comme tout le monde connaît ce nom.
01:05:44 Et surtout si la femme se penche bien,
01:05:50 et donc toutes les positions qui referment un peu le vagin,
01:05:54 nous permettent un contact plus important.
01:05:57 Alors évidemment aussi, si on prend la position du missionnaire,
01:06:00 il faut à ce moment-là relever énormément les jambes, et les resserrer,
01:06:04 pourquoi pas même d'ailleurs utiliser un coussin qui peut rehausser les fesses,
01:06:08 ce qui permettra déjà d'avoir encore plus de sensations.
01:06:12 Ensuite, l'avantage également du petit sexe,
01:06:17 c'est une bonne manière de s'initier à la sodomie,
01:06:21 parce que c'est plus facile évidemment.
01:06:24 Et puis, si vous aimez vraiment que les gros pénis,
01:06:29 c'est évident qu'à ce moment-là ce ne sera pas forcément facile,
01:06:33 mais je pense que ce qui est vraiment important à dire,
01:06:36 c'est que le vagin a vraiment une capacité d'adaptation,
01:06:41 et que très souvent, on se met trop dans la tête quelque chose,
01:06:45 ce qui fait qu'on oublie de ressentir ce qui se passe dans son corps,
01:06:49 et si on revient à son corps et à ses sensations,
01:06:52 en règle générale, quelle que soit la taille du sexe, ça marche bien.
01:06:55 - Et que quand on se parle, et quand on se dit ce qu'on veut,
01:06:58 et ce qu'on aimerait avoir, c'est beaucoup plus facile de trouver des solutions créatives.
01:07:02 - Exactement, donc voilà, c'était important d'être très concrète
01:07:06 sur quelque chose qui parfois est beaucoup trop dans le symbolisme que dans la réalité.
01:07:11 Karine, bonjour !
01:07:13 - Bonjour Wojcic, bonjour Ariane.
01:07:15 - Bonjour !
01:07:16 - Donc moi je vous appelle suite au sujet du jour aux blessures d'enfance.
01:07:20 - Oui.
01:07:21 - J'arrive à en parler aujourd'hui, mais ça a été très très compliqué,
01:07:24 parce que j'ai vécu l'adultère de ma maman, très jeune,
01:07:28 et je suis d'une fratrie de 5 enfants,
01:07:31 je suis la dernière avec beaucoup d'écart sur celui qui est devant moi.
01:07:35 - La plus grande, oui.
01:07:36 - Voilà, et je partais en vacances avec ma mère tous les étés au même endroit,
01:07:40 et ça, ça durait, à ce que je me rappelle, 4-5 ans,
01:07:45 et bon, elle se cachait, mais elle ne se cachait pas assez,
01:07:48 parce qu'un enfant arrive à voir beaucoup de choses,
01:07:51 et au fil du temps, j'ai bien vu ce qui se passait,
01:07:54 et je visais aussi la détresse de mon papa.
01:07:58 - Donc vous voulez dire quand elle partait en vacances, elle...
01:08:01 - Elle voyait son amant.
01:08:03 - Je partais qu'avec elle.
01:08:05 - Vous étiez toute seule avec elle, et elle en profitait pour voir son amant, c'est ça ?
01:08:08 - C'est ça, tout à fait.
01:08:10 - Elle vous obligeait à garder le secret ?
01:08:13 - Elle n'a pas su que je savais.
01:08:15 - D'accord.
01:08:16 - Voilà, ce qui se passait, c'est qu'on était dans une caravane,
01:08:19 et c'est pas trop sonorisé, donc...
01:08:22 - En plus, vous entendiez les...
01:08:24 - Voilà, tout à fait.
01:08:26 Et c'est vrai que ça devenait une détresse pour moi
01:08:29 de partir en vacances sur juillet-août, quoi,
01:08:31 parce que je savais que j'allais vivre ça,
01:08:33 qu'il fallait que je le cache à mon père,
01:08:36 et j'ai énormément pris sur moi étant jeune,
01:08:40 et c'est vrai que dans mes relations aujourd'hui,
01:08:42 ça a été très compliqué,
01:08:44 parce que l'adultère a été, pour moi,
01:08:46 une chose que je supporte pas du tout,
01:08:48 et que je supporte toujours pas, d'ailleurs.
01:08:50 - Oui, mais en quoi c'est difficile dans vos relations actuelles ?
01:08:53 Vous imaginez quoi ? Qu'est-ce que ça provoque chez vous ?
01:08:56 - Parce que je pense que j'ai grandi avec l'idée
01:08:59 qu'en amour, il n'y avait pas de fidélité.
01:09:02 - Oui.
01:09:04 - Parce que ça a été de vers mes 7-8 ans
01:09:09 jusqu'à mes 12-13 ans, avec la même personne.
01:09:12 Donc c'est vrai que pour moi, c'était très compliqué.
01:09:16 Même sur ma confiance en moi, ça jouait.
01:09:18 - Oui, oui, mais Karine, là, c'est une réaction un peu rationnelle,
01:09:23 mais qui peut-être n'est pas tout à fait juste
01:09:26 par rapport à ce que vous avez ressenti.
01:09:28 Je pense que le plus difficile, vous l'avez dit,
01:09:31 ça a été le sentiment sans doute de trahir votre père.
01:09:36 - Oui, oui, tout à fait.
01:09:38 - Je pense que c'est ça qui a été le plus difficile pour vous en tant qu'enfant.
01:09:43 - Une trahison qui vous a été imposée, qui ne vous appartient absolument pas.
01:09:46 - Et vous étiez dans une sorte de situation terrible,
01:09:50 parce que si vous trahissez votre mère,
01:09:54 vous ne trahissez pas votre père,
01:09:56 mais si vous trahissez votre père, vous ne trahissez pas votre mère.
01:09:59 Donc ça, c'est quelque chose pour un enfant qui est terriblement traumatique.
01:10:03 - Un conflit de loyalité, oui, insoluble.
01:10:05 - Et au risque de les voir se séparer, parce que j'avais peur de ça aussi.
01:10:09 - Alors que ça n'aurait pas été de votre faute.
01:10:12 - Non, je suis bien. Aujourd'hui, je le sais.
01:10:14 D'ailleurs, j'en ai parlé avec ta maman, moi,
01:10:17 maintenant, elle ne s'y laisse plus de ce monde.
01:10:19 Mais c'est vrai qu'une fois majeure, une fois sur un coup de colère, je lui ai tout dit.
01:10:23 Je pense qu'elle a été surprise, parce qu'elle ne pensait pas.
01:10:26 Mais moi, ça m'a fait du bien.
01:10:28 - De lui dire, bien sûr.
01:10:29 Et puis, peut-être qu'elle s'est excusée.
01:10:32 - Oui, oui, pas tout de suite, mais oui, elle s'est excusée par la suite.
01:10:36 - Donc, ça vous a permis quand même de réparer ça.
01:10:39 Mais qu'est-ce que ça produit chez vous ?
01:10:42 Vous êtes persuadée que vous allez être trompée ?
01:10:44 Qu'est-ce qui se passe quand vous êtes dans une relation ?
01:10:47 - Alors, ça va mieux quand même.
01:10:50 J'ai mis très longtemps à avoir confiance à l'autre.
01:10:54 Parce que pour moi, c'était irréversible.
01:10:57 Ce n'était pas possible autrement.
01:10:59 Donc, toujours sur la défense du jeu.
01:11:02 - Mais votre père était infidèle aussi ?
01:11:04 - Pas du tout.
01:11:06 Pas du tout.
01:11:08 Il me l'a dit encore, il est parti il n'y a pas très longtemps aussi.
01:11:12 Il m'a dit qu'il avait connu qu'elle, qu'il avait eu des occasions, mais qu'il avait connu qu'elle.
01:11:16 - Donc, vous voyez, c'est intéressant, parce que ça veut dire que vous vous êtes mis dans la position de votre père,
01:11:21 qui allait être trahi.
01:11:23 - C'est ça, mais tout à fait, je le sais.
01:11:25 - Donc, vous l'avez analysé, ça ?
01:11:27 - Je l'ai analysé, mais très tard.
01:11:29 - Oui, parce que, vous voyez, tant que vous étiez persuadé que votre compagnon allait vous tromper,
01:11:35 c'est que vous vous mettiez à la place de votre père, et non pas à la place de votre mère.
01:11:39 Et ça, c'est quand même assez intéressant à analyser et à comprendre.
01:11:43 Ça veut dire que vous aviez, comment dirais-je, du mal.
01:11:49 Normalement, vous auriez dû, en tant que petite fille, vous dire,
01:11:55 "Bon, moi, j'ai pas envie de subir ça à l'homme qui je suis, donc je serai fidèle, et notre couple marchera bien."
01:12:02 Et donc là, il y a quelque chose qui s'est inversé.
01:12:04 - Je pense que je me suis mis dans un personnage de protection pour mon père, en fait.
01:12:11 - Pour compenser le silence, en fait, le secret que vous gardiez, que vous ne lui livriez pas.
01:12:17 - Et que je lui ai jamais dit, à lui.
01:12:19 - D'accord. Et ils se sont séparés, vos parents, ensuite ?
01:12:21 - Pas du tout, non, non.
01:12:23 - Donc ils sont restés ensemble. Et qu'est-ce qu'elle vous a dit, votre maman, de cette situation, de cet amant ?
01:12:29 - Alors, elle s'est excusée sur le fait de la proximité des actes.
01:12:34 Mais elle m'a expliqué, effectivement, en grandissant, on comprend que la vie n'était pas facile.
01:12:41 C'était une maman de 5 enfants qui travaillait tout le temps. Dans le couple, c'était pas forcément simple.
01:12:46 - Oui, oui.
01:12:48 - Et elle trouvait de l'amour chez cette autre personne. Mais je l'ai compris en grandissant.
01:12:52 - Est-ce que vous avez... Alors, ça va peut-être être violent ce que je vous dis, Karine,
01:12:56 mais est-ce que vous avez compris que vous en avez peut-être beaucoup voulu à votre père de ne pas avoir su contenter votre mère ?
01:13:01 - Je ne sais pas si j'en ai voulu à lui. Je ne sais pas.
01:13:06 - Parce que, quand même, c'est vos compagnons en qui vous n'avez pas confiance.
01:13:12 Donc, il y a peut-être quelque chose, quand même, à comprendre. Vous voyez ?
01:13:16 - Oui, oui. Certainement. Très certainement.
01:13:19 - Et puis que les situations ne sont pas les mêmes. Parce que je ne sais pas pourquoi votre maman n'a pas quitté votre père,
01:13:24 mais elle avait sûrement des bonnes raisons qui lui appartenaient.
01:13:28 Et vous, vous pouvez faire le choix, si vous étiez trahi, de rester ou partir,
01:13:33 et d'entendre ou ne pas entendre les raisons qui vous sont données.
01:13:37 C'est comme si la situation devenait absolue, et que c'était hors de question de vivre la même chose,
01:13:44 quelles que soient les raisons, quelles que soient les conditions, le contexte, vous voyez ?
01:13:49 - Oui, oui. Mais parce que je pense que j'ai pris conscience que la cachoterie,
01:13:56 enfin, ça peut aller très loin, parce que ça a duré des années sans qu'il le sache.
01:14:01 Et longtemps, je me suis dit, moi, ça peut m'arriver, et sans que je le sache, de la même manière, en fait.
01:14:06 - Oui, bien sûr, mais quand même, je pense qu'il y a quelque chose à comprendre dans votre...
01:14:13 Enfin, il me semble qu'il y a quelque chose, quand même, qui, pour l'instant, n'est pas très clair.
01:14:18 - Oui, oui, non mais... - En tout cas, votre colère, vous la trouvez apaisée ?
01:14:23 - Oui, plus maintenant. - Plus maintenant.
01:14:26 - Oui, plus maintenant. J'en parle plus facilement.
01:14:28 J'ai été très longtemps à ne pas pouvoir en parler, parce que c'était ma maman,
01:14:32 et que je ne voulais pas qu'elle passe pour une femme légère, non.
01:14:35 - Oui, oui. - Donc, j'en parlais pas.
01:14:38 - Et est-ce que, Karine, vous avez compris que si votre maman a vu cet homme pendant des années de suite,
01:14:45 que c'est qu'elle était... - Et qu'elle n'était pas heureuse ?
01:14:47 - Non, c'est surtout qu'elle était très amoureuse de cet homme.
01:14:50 - Ah oui, ça, c'est sûr. - Ben oui, mais...
01:14:53 - Et lui aussi, parce que au décès de maman, je suis allée le voir.
01:14:58 - Ah oui ? - Parce que je le connaissais très bien.
01:15:00 - Donc, cet amant, il était aussi amoureux de votre mère.
01:15:02 Donc, c'est quand même une très très belle histoire,
01:15:05 et peut-être que si elle n'a pas quitté votre père, c'était à cause de vous, ou pour vous ?
01:15:09 - Ah oui, oui, c'est sûr. Pour nous, et pour les enfants.
01:15:12 - Donc, ça... Bon, comment dirais-je, encore une fois,
01:15:15 ça relativise la trahison qu'elle a eue pour votre père.
01:15:20 Enfin, vous voyez, il y a peut-être... Je trouve qu'il y a quelque chose d'un tout petit peu encore intolérant chez vous, dans cette histoire.
01:15:26 - Ah, mais oui, je pense que c'est une... Enfin, c'est sûr, même si je me répare, c'est pas...
01:15:31 - Oui, mais c'est pour ça qu'il y a encore peut-être à réparer, voyez ?
01:15:34 - Ah oui. - Parce que, bon, bien sûr, je ne nie pas la douleur que vous avez eue en tant qu'enfant,
01:15:40 parce que c'est un lien de loyauté terrible et insoluble.
01:15:43 Donc, là-dessus, on est tout à fait d'accord, c'est terriblement douloureux.
01:15:47 Et puis, on peut imaginer à quel point vous avez, chaque année, ça se revenait, etc.
01:15:53 Mais aujourd'hui, vous êtes adulte, peut-être qu'il y a des choses qui peuvent quand même se comprendre.
01:16:00 - Je comprends. Le fait d'avoir été le voir, d'ailleurs, c'était une démarche, déjà, pour l'avertir que maman était partie,
01:16:08 parce qu'il faisait partie de sa vie. Donc, c'est l'époque dans laquelle j'ai avancé.
01:16:13 Mais c'est vrai qu'il y a encore des fragilités. - Il y a de la colère, encore.
01:16:19 Et c'est ce qui vous empêche d'être tolérante, évidemment. - Oui.
01:16:23 - Et des peurs. - Et des peurs, oui.
01:16:26 - Et c'est là-dessus qu'il faut avancer pour que vous puissiez, vous, vivre vraiment votre vie de femme et d'amoureuse,
01:16:33 comme vous avez envie de la vivre. - Oui, parce que quand j'entends que votre maman était très surprise,
01:16:39 que vous sachiez, je me dis que, vraiment, elle pensait vous avoir épargné ça, sincèrement, vous voyez ?
01:16:45 C'est pas qu'elle en avait rien à faire. - Oui.
01:16:49 - Vu sa réaction, c'est sûr que c'était... Je pense qu'elle avait pas conscience que je savais tout ça.
01:16:55 - Mais ça change tout, quand même. C'est pas quelqu'un qui vous a imposé une blessure en n'ayant rien à faire de ce que ça vous faisait.
01:17:01 - Oui, je sais, je sais bien. Je sais bien, mais ça reste des blessures difficiles.
01:17:06 - Bien sûr. Ça, c'est sûr. Ça, on en doute pas une seconde, Karine.
01:17:11 Et merci de nous en avoir parlé. - Tout à fait. Avec plaisir. Mais ça me fait du bien, aussi.
01:17:16 - Et puis ça correspond sans doute à d'autres qui écoutent, qui ont vécu ça aussi, évidemment. - C'est vrai.
01:17:21 - Merci beaucoup. - Merci à vous. - Merci, Karine. - Au revoir. - Au revoir.
01:17:24 - On fait une petite pause et puis on se retrouve dans un instant, et toujours avec Ariane Calvo, qui est avec nous.
01:17:39 - Et exceptionnellement, je vais libérer mon invité parce que vous avez un rendez-vous important et je ne veux pas que vous soyez en retard, Ariane Calvo.
01:17:47 Merci en tout cas, parce que c'est important d'évoquer ces blessures d'enfance.
01:17:52 Je rappelle qu'on peut vous retrouver dans le livre "L'autonomie émotionnelle" aux éditions Robert Laffont.
01:17:58 - Merci infiniment, Brigitte. Vraiment, c'était génial. Comme d'habitude. - Merci, Ariane Calvo.
01:18:02 - On va conclure avec Sophie, qui nous rejoint. Bonjour, Sophie. - Bonjour, Brigitte.
01:18:07 - Merci d'être avec nous, Sophie.
01:18:10 Je crois qu'on continue un peu sur le même sujet que Karine, sauf que vous, c'est votre père qui était l'amant de votre mère, c'est bien ça ?
01:18:20 - Exactement, oui, c'est ça. Il y a de l'adultère aussi dans mon histoire.
01:18:26 Ma mère était mariée, malheureuse. Elle a eu un amant, mon père biologique,
01:18:32 qui n'a pas voulu me reconnaître et ne voulait pas d'une vie de couple à ce moment-là.
01:18:44 Du coup, son mari lui a demandé de revenir, parce qu'il y a 53 ans, c'était un peu difficile pour lui d'assumer un adultère, une tromperie et un enfant illégitime.
01:19:00 Donc il lui a demandé de revenir à la maison et que ce serait sa punition. Donc c'est assez compliqué.
01:19:09 - D'accord, donc c'est le mari de votre maman qui a demandé à votre père de venir vivre avec votre mère, c'est ça ?
01:19:18 - Non, non. En fait, le mari de ma maman lui a demandé de revenir vivre avec lui.
01:19:25 - Avec votre mère, donc ? - Oui.
01:19:28 - D'accord, d'accord. - Il a voulu qu'elle revienne vivre avec lui et qu'il me reconnaîtrait alors que je n'étais pas sa fille.
01:19:37 - D'accord, d'accord. - Donc il m'a reconnue.
01:19:41 - Parce qu'elle avait quitté votre père pour son amant ? - Elle l'avait quitté plus loin, oui, oui.
01:19:46 - D'accord, d'accord. Je comprends. - Elle l'avait quitté un peu, voilà. Elle avait eu son amant.
01:19:52 - Ça veut dire qu'il aimait beaucoup votre mère ?
01:19:56 - Je ne sais pas. Je ne peux pas savoir.
01:19:59 - Si, pour accepter de revenir et de vous reconnaître...
01:20:03 - Non, parce que c'était plus une question d'éthique et de...
01:20:08 Voilà, c'était difficile pour son milieu d'assumer un enfant illégitime,
01:20:13 puisqu'il était encore marié à ma mère et on aurait su que ma mère l'avait trompée et avait un enfant.
01:20:19 - D'accord, d'accord. - Il n'était pas dit.
01:20:21 - Oui, oui, c'est possible. - C'est plus de ce niveau-là, c'est sûr.
01:20:24 - Donc voilà, ma mère s'est remise avec lui. Elle est restée 3-4 ans à peu près et elle a quand même fini par divorcer.
01:20:31 - Hum hum.
01:20:33 - Un an après, elle a rencontré quelqu'un d'autre qui est le papa qui m'a élevée, en fait, qui est mon beau-père.
01:20:41 - Oui, enfin, qui a continué à vous élever puisque votre... enfin, le mari de votre mère vous avait élevé jusqu'à 4 ans, quand même.
01:20:51 - Oui, c'est ça. - On est d'accord.
01:20:55 - En fait, j'ai trois figures paternelles, du coup c'est ça qui est un petit peu compliqué, mes blessures, voilà.
01:21:01 En termes de blessures, voilà, j'ai le papa biologique qui quand même a toujours été plus ou moins omniprésent, plus ou moins là, en fait.
01:21:08 Il a continué à me voir grandir sans... voilà, j'ai grandi dans le mensonge, en fait. On m'a fait croire.
01:21:16 - A quel âge vous apprenez la vérité ?
01:21:20 - J'ai appris à 18 ans. Disons que, en tout cas, pendant toute mon enfance, j'ai senti qu'il y avait quelque chose qui collait pas, qu'il y avait un truc.
01:21:29 Je sentais qu'on me mentait, que j'étais manipulée, mais bon, j'étais un gentil petit soldat et j'ai toujours été très patient.
01:21:36 - C'est tard, je le dis toujours, il vaut mieux que les enfants l'apprennent plus tôt, mais vous aviez des frères et sœurs ?
01:21:42 - Alors, du coup, j'ai un grand frère où j'ai la même maman, en fait. J'ai un grand frère de 10 ans de plus, avec lequel j'ai la même maman.
01:21:49 Et j'ai un frère avec mon papa biologique, j'ai un autre frère, je suis entre deux frères.
01:21:56 - D'accord, mais ce qui est important, c'est que quand le mari revient, il a un enfant avec votre mère et il vous reconnaît, vous, bien que vous ne soyez pas sa fille.
01:22:09 - Oui, oui, ça c'est sûr que pour l'histoire c'est très bien, mais sauf que moi, c'est pas la bonne histoire, parce que c'est pas mon histoire, c'est pas la vérité, en fait.
01:22:18 - Bien sûr, bien sûr, bien sûr. Et vous avez raison, en tant qu'enfant, on ressent les choses, même si on ne peut pas mettre de mots dessus, il y a quelque chose qu'on ressent.
01:22:29 - Voilà, tout à fait, je ressentais le mensonge, je demandais souvent à ma mère si j'étais adoptée, je sentais qu'il y avait quelque chose.
01:22:36 Et en fait, à 18 ans, mon papa biologique est venu frapper, j'habitais dans un immeuble, et il est venu sonner à ma porte, j'ai ouvert.
01:22:46 Et il m'a dit "excusez-moi, je cherche le cardiologue, j'ai dû me tromper", enfin le cardiologue en plus, le médecin du cœur, "j'ai dû me tromper d'étage",
01:22:55 et je lui ai dit "oui, oui, c'est juste au-dessus, effectivement, vous êtes trompée d'étage", et en refermant la porte, je savais que c'était mon père.
01:23:02 Je savais que c'était lui. Pourquoi ? Je ne sais pas, parce que petite, je l'ai vue de temps en temps, a priori, je le voyais de temps en temps,
01:23:13 mais en tout cas, un enfant a quand même su se relier à quelque chose.
01:23:19 Peut-être que la manière dont il vous a regardé, la manière dont il vous a parlé vous a troublé, vous avez senti ?
01:23:25 Oui, voilà, une intuition, quelque chose de hyper développé chez un enfant, et je suis du coup assez intuitive, je suis émotionnellement assez éponge des émotions.
01:23:36 Et voilà, je savais que c'était mon papa, donc quand ma mère est rentrée le soir, elle savait qu'il était passé, parce qu'il avait laissé sa petite carte de visite dans la boîte,
01:23:46 et donc je lui ai dit "je crois que j'ai eu la visite de quelqu'un d'important", elle m'a dit "ben oui, voilà, et comment tu le prends ?"
01:23:57 Et ben, comme j'étais une petite fille très très sage et j'ai une hyper adaptabilité aux situations, je suis assez caméléon,
01:24:06 et je lui ai dit "bon ben, je vais pas me plaindre, il y a des enfants qui ont pas de papa, moi j'en ai trois, du coup j'ai trois enfants".
01:24:14 Donc vous avez positivé ?
01:24:17 J'ai positivé, voilà.
01:24:18 Mais en même temps, c'est pas faux, vous avez peut-être pu vous construire avec une adaptabilité vis-à-vis des hommes que n'ont pas toutes les femmes.
01:24:30 Oui, complètement, oui, mais même, voilà, je suis hyper adaptable.
01:24:34 Du coup, quand même, aujourd'hui, je me rends compte que parfois je suis aussi... voilà, il faut que je fasse attention,
01:24:40 parce que l'hyper adaptabilité peut amener à vivre dans des situations où on n'est pas forcément aussi bien que ça.
01:24:47 Donc voilà, mais ça, je l'ai...
01:24:50 Mais est-ce que le danger, ça aurait pu vous donner envie, en tant que femme adulte, de multiplier les amants, par exemple, d'avoir plusieurs amants en même temps ?
01:25:02 Oui, ça aurait pu, et pourtant, j'ai rencontré mon mari à 18 ans, et je suis encore aujourd'hui mariée à 100 ans.
01:25:13 Donc vous avez fait l'inverse.
01:25:14 J'ai fait l'inverse, exactement.
01:25:16 J'ai eu trois papas, mais je n'aurais qu'un seul homme.
01:25:18 Exactement, c'est très bien résumé, et c'est exactement ce qui s'est passé, oui.
01:25:24 Ça montre que, quelque part, même si j'entends bien que ça a provoqué forcément une blessure, mais cette blessure, vous avez su en faire une force.
01:25:33 Complètement, oui, je me sens très résiliente de mon histoire, et puis j'ai fait le travail.
01:25:40 Après, j'ai eu un moment très compliqué, vers 35 ans à peu près, où tout m'est revenu un petit peu en pleine figure,
01:25:48 parce qu'en fait, j'ai perpétré le secret, c'est-à-dire que même quand mon papa, à 18 ans, a toqué à la porte, il était marié, lui, à ce moment-là,
01:25:55 marié et avait un enfant, il n'avait rien dit à sa femme.
01:26:01 Et donc, il m'a rien demandé, en fait, naturellement.
01:26:06 J'étais élevée dans le secret, je l'ai continuée. C'est ce que ma psychothérapie m'a montré après.
01:26:13 À un moment donné, elle m'a dit "donc vous perpétrez le secret", et j'ai dit "oui, mais je n'ai pas le droit de dire que j'ai dit".
01:26:21 Et c'est ça que j'ai fait, mais à un moment donné, j'ai eu besoin de sortir de cette ombre, parce que j'étais dans l'ombre, en fait.
01:26:27 - On ne peut pas... Je ne sais pas si c'est ce que vous avez fait, mais vous avez dit à cette femme que vous étiez la fille de son con. Remarquez !
01:26:38 - Non, pas du tout, non, non. J'ai demandé à mon papa, à un moment, ça me posait vraiment un problème de lui écrire en cachette,
01:26:45 d'être dans l'ombre. J'ai vraiment ressenti que j'étais dans l'ombre, et ça avait d'autres répercussions dans ma vie.
01:26:53 J'étais dans l'ombre de tout, et donc je lui ai demandé de sortir de l'ombre ou alors qu'on n'ait plus de contact.
01:27:00 C'est-à-dire que j'avais besoin qu'il n'y ait plus ce mensonge. Et il m'a dit "ok, mais je ne savais pas que tu le vivais mal en même temps".
01:27:09 Oui, puisque je ne le disais pas, il ne pouvait pas le savoir, même moi je n'en avais pas conscience.
01:27:13 Donc il a mis quelques semaines, et il a tout évoilé à sa femme et à son fils.
01:27:19 Sa femme m'a appelée de suite parce qu'elle lui en a beaucoup voulu. Elle lui a dit "je ne comprends pas, tu as une fille dont tu n'étais pas occupée, alors qu'elle était née avant".
01:27:28 Oui, bien sûr.
01:27:29 Donc, pour elle, il n'y avait pas d'adultère.
01:27:31 Voilà, et donc c'était une très jolie histoire parce que je suis sortie de l'ombre, j'ai fait tout le boulot et j'étais contente de voir ce que j'avais fait.
01:27:41 Oui, et puis finalement ça lui a peut-être fait du bien de pouvoir vous reconnaître vraiment.
01:27:47 Complètement.
01:27:49 Après tant d'années.
01:27:50 Oui, c'était une belle histoire. Après voilà, il y a plein de choses à côté.
01:27:55 Et puis il vous a prouvé aussi qu'il était capable de vous reconnaître, peut-être un peu plus tard, mais quand même.
01:28:01 Oui, j'étais très fière de ce papa. Je suis heureuse de l'avoir comme papa.
01:28:08 C'est une belle histoire avec plein de... ça m'a quand même repris, mais je me sens résiliente parce que mon histoire fait qui je suis aujourd'hui.
01:28:18 En tout cas, moi qui vous entends, je sens en effet que vous avez... il y a la blessure de toute façon, et comme on l'a dit depuis le début de l'émission, les blessures elles sont là,
01:28:28 mais vous en avez fait quelque chose et je crois que vous avez cicatrisé cette blessure et vous avez su... et certainement que vous êtes quelqu'un d'assez tolérant, justement.
01:28:39 Très, très tolérante, oui. C'est vrai.
01:28:43 Merci beaucoup Sophie, je suis ravie d'avoir conclu avec vous parce que c'est un joli témoignage, on pourrait en faire un film pratiquement.
01:28:49 Et puis bravo, vous avez su faire quelque chose de positif de ces trois papas que vous avez eus.
01:28:57 Merci à tous, en tout cas, tout de suite je laisse bien sûr la place à C'est votre avenir.
01:29:01 Demain, on sera en compagnie de Michel Oudoul et on va revenir sur l'anxiété, sur le stress qui sont si néfastes à notre santé.
01:29:08 Et Michel Oudoul vous donnera des outils pour justement aller mieux.

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