Christine Kelly et Marc Menant reviennent sur les personnages célèbres qui ont fait l’histoire dans #LesGrandsDestins
Cette semaine, le duo s'intéresse au grand destin d'Antoine de Saint-Exupéry.
Cette semaine, le duo s'intéresse au grand destin d'Antoine de Saint-Exupéry.
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00:09 Bonjour à tous, nous sommes ravis de vous accueillir dans cette émission "Les grands destins",
00:15 une émission qui s'arrête sur ceux qui ont fait l'histoire.
00:18 Et aujourd'hui, nous allons nous arrêter avec Marc Menand sur le profil et le grand destin d'Antoine de Saint-Exupéry.
00:25 Alors, un destin qui s'écrit dans les airs mais se traduit dans les mots.
00:30 L'homme du rêve, le pilote déterminé, l'écrivain coroné, l'auteur du "Petit Prince",
00:36 livre le plus traduit dans le monde, vendu à plus de 11 millions d'exemplaires en langue française.
00:42 Nous vous raconterons donc aussi l'histoire du "Petit Prince".
00:46 Bonjour Marc Menand, un plaisir de faire cette émission avec vous, avec ce profil très particulier d'Antoine de Saint-Exupéry,
00:54 connu dans le monde entier.
00:56 Première question, il donne quand même une image glorieuse de la France. Pourquoi ?
01:00 Il donne une image glorieuse, je reprends vos mots, de l'homme.
01:04 C'est un personnage emblématique.
01:07 Si on devait dire quel est l'ami exemplaire, Saint-Exupéry,
01:13 quel est celui qui a le plus de candeur, le plus d'innocence, qui croit en la vie, Saint-Exupéry,
01:20 celui qui a le goût de l'aventure, peur de rien, Saint-Exupéry,
01:25 celui qui s'en tiche des mots et qui vous fait rêver avec une poésie, Saint-Exupéry.
01:31 Bref, l'homme que l'on a envie d'avoir au quotidien, à côté de soi, pour s'émerveiller.
01:38 Pour bien planter le décor, peut-être une image pour bien comprendre le personnage, une anecdote.
01:44 Alors vous enlevez votre manteau et je vous plante en plein désert.
01:49 Nous sommes au milieu d'une distance de 2500 km entre Casablanca et Dakar.
01:57 Et là, un fort, un fortin, c'est le bagne des Espagnols, Cap Juby.
02:03 Et à côté, un hangar où deux breguets se plantent deux fois la semaine afin de faire le relais.
02:12 On a besoin d'essence, on ne peut pas faire d'un seul bond 2500 km.
02:16 Et vous avez un chef d'escale. Le chef d'escale, je vous le présente, c'est Antoine de Saint-Exupéry.
02:22 Enchanté.
02:23 Il est là, 1m90, il a la tête plantée, non pas dans les étoiles, on est en plein jour.
02:29 Il entend, il entend le moteur qui arrive et enfin il va le découvrir.
02:34 Enfin il va le voir.
02:36 Des années qu'il est au contact de cet homme sans l'avoir rencontré.
02:42 Et c'est l'emblème même du courage, l'emblème de l'aéropostale.
02:47 Ceux qui sont en train de constituer la ligne qui reliera Toulouse à l'Amérique du Sud avec un grand bond sauter l'océan.
02:55 On en est loin, mais déjà là il y a le désert.
02:57 Et le voilà, l'avion se pose, pose impeccable, est presque aussi grand que lui.
03:05 Mais alors, une envergure, une majesté, les boucles bondent comme une crinière.
03:12 C'est Mère Mose.
03:14 Vous êtes Mère Mose, je suis Saint-Exupéry, tout le monde m'appelle Saint-Ex.
03:19 On se tend la main et puis non, c'est un coup de foudre.
03:23 Vous savez, en amitié ça existe aussi les coups de foudre.
03:26 Et là c'est la grande brassée, la collade.
03:29 Ils se sont remarqués, ils se sont dit, je dirais dans leurs âmes, à tout jamais nous serons unis.
03:36 Alors Mère Mose va jusqu'au coffre du Breguet, il prend les victoires parce que c'est un endroit, il n'y a rien, il n'y a pas d'électricité.
03:44 On dort sur un lit de camp, bref.
03:46 L'essentiel, il faut faire bonbonce.
03:48 Voilà, on va faire bonbonce.
03:50 Et quand Tonio, parce qu'on le prénomme comme ça, Tonio découvre qu'il a prévu pour le gueuleton, hop, lui il cherche dans une caisse trois bouteilles.
04:02 Il les place dans son propre breguet et le voit là qui décolle.
04:06 Il tourne pendant une heure à 2000 mètres.
04:08 Mère Mose.
04:09 Non, non, non, non, là, Saint-Exupéry, Tonio.
04:12 Il se repose, il dit, ben voilà, maintenant nous avons le vin frais.
04:15 À 2000 mètres, forcément.
04:17 Et les voilà partis avec les deux mécaniciens, les morts, qui ont permis à Mère Mose.
04:24 M-A-U-R-E-S.
04:25 Voilà, oui, qui ont permis à Mère Mose de bien réussir le festin.
04:29 On se laisse aller et lorsque les fourchettes se posent, notre Saint-Exupéry, Mère Mose, entonne les chansons Gaillard.
04:39 Et puis après, le voilà qui fait des tours de cartes.
04:41 Ensuite, il dit à Mère Mose, écrive-moi quelques mots.
04:44 Et hop, c'est l'analyse graphologique.
04:46 Et puis, il lui dit, je vais vous montrer ma chambre.
04:51 Il la connaît, Mère Mose, la chambre.
04:53 Et une fois qu'ils sont à l'écart, il lui dit, j'ai un secret.
04:58 Il dit, ah bon ? Il n'y a qu'à vous que je peux dire ça.
05:01 Mais que se passe-t-il ?
05:02 J'ai remarqué que vous aviez des livres.
05:05 Il y a vous.
05:06 Les copains, les camarades.
05:08 Les airs, les exploits.
05:11 Mais les mots, ils ne les connaissent pas.
05:12 Vous avez beau de l'air, beau de l'air.
05:15 Est-ce que je peux avoir le plaisir de voir votre avis ?
05:22 Oui, dit Mère Mose.
05:23 Et là, il sort un cahier et il lit les premières pages de ce qui sera son grand succès, Courrier Sud.
05:34 Mère Mose est le premier lecteur, entre guillemets, de Courrier Sud.
05:40 À tout jamais, ces deux-là sont dans l'empathie la plus totale, la fraternité indéfectible.
05:48 Naissance d'une fraternité indéfectible.
05:51 Formidable image pour bien planter le décor.
05:54 Quelle est l'enfance de ce petit Togno, comme vous dites ?
05:58 On va en parler.
05:59 Cette enfance de Saint-Exupéry, est-ce qu'il a eu une enfance de petit prince ?
06:08 C'est ce qu'il disait.
06:09 Non.
06:10 Je suis de mon enfance comme d'un pays.
06:13 C'est-à-dire que toute sa vie, c'est un gosse, c'est un gamin.
06:17 Et il a la chance de naître dans une famille où l'amour rayonne.
06:22 Il a les soeurs.
06:25 Ils sont cinq au total dans la fraternité.
06:27 Ici à l'image, le deuxième en partant de la droite.
06:31 Voilà ! La grande soeur, les petites soeurs et le frère, François.
06:34 Ça se chamaille beaucoup avec François.
06:36 Il n'y a pas maman, mari, mais malheureusement, le père décède lorsqu'il a 41 ans.
06:43 Lui n'a que 4 ans.
06:45 Et la voilà, seule, veuve, avec toute sa petite marmaille.
06:50 La chance, c'est qu'on est dans une famille où l'argent ne manque pas trop.
06:54 Et il y a une tante qui a un superbe château du 18e siècle.
06:58 On est à Lyon, à 40 km de Lyon, à Saint-Maurice-de-Rémence.
07:05 Et on s'y installe.
07:07 Deux hectares et demi, vous imaginez ?
07:09 Pour des gamins comme ça, une maman des plus attentionnés.
07:12 Alors lui, le petit bonhomme, on le voit constamment avec son banc.
07:15 Il est dans les jambes de maman.
07:16 Quand elle se pose, il s'intéresse.
07:18 Maman, maman, ma petite maman.
07:21 À 4 ans et demi, il repère à côté de la grande bibliothèque un coffre.
07:26 Alors bon, il est curieux.
07:28 Alors il cherche dans le coffre.
07:30 Et là, il y a une revue sur les vins.
07:33 C'est pas les vins qui l'intéressent.
07:35 Mais à 4 ans et demi, il dit "moi, il faut que je lise un livre aussi".
07:38 Et il déchiffre toute cette brochure jaunâtre avec des mots compliqués.
07:45 Mais il arrive au bout.
07:46 Et c'est ça qui l'anime, dès son plus jeune âge,
07:52 à avoir le plaisir d'être emporté par ce souffle, celui du verbe.
07:58 À 6 ans, les premiers vers.
08:00 Et puis avec le frère, les petites sœurs.
08:03 Forcément, toutes les aventures dans le parc.
08:05 Ils disparaissent.
08:07 Ils jouent aux chevaliers.
08:09 Ils font naître des monstres.
08:11 Et le soir, violon, piano, maman qui chante.
08:15 C'est une jeunesse idyllique.
08:18 Quelque chose qui vous tourne boule.
08:20 Malheureusement, il faut aller à l'école.
08:23 - Jeunesse chrétienne aussi ou pas ?
08:25 - Oui, oui.
08:26 Un maman, elle est très chrétienne.
08:27 Il y a même une chapelle dans le château.
08:30 Et tous les dimanches matins, les domestiques, tout le monde,
08:33 ça ne se discute pas.
08:34 Hop !
08:35 Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit,
08:38 on est obligé de rendre compte au Seigneur.
08:42 - On voit la maison familiale.
08:43 - Voilà.
08:44 Alors, les jésuites, c'est la discipline.
08:48 Quand on a une éducation comme celle-là,
08:50 il n'est pas question d'obéir.
08:51 Ça ne se passe pas très, très bien.
08:53 Et puis, papa était du Mans.
08:55 Il y a la famille de papa qui est au Mans.
08:57 Alors, on l'inscrit avec son frère au collège Saint-Croix.
09:02 Et un jour, il n'a que 9 ans,
09:05 on lui parle de quelque chose d'extraordinaire.
09:09 Un Américain est là avec son avion.
09:12 Il s'appelle Wilbur White.
09:15 Il va tenter, entre deux pylônes distants de 5 km, de voler.
09:20 Oh ! Toute la famille est là.
09:23 L'avion, tel un fœtu, il est là, il tremble dans tous les sens.
09:29 Il parcourt la distance.
09:31 C'est l'exploit, ça l'émerveille.
09:33 Et quand il rentre à Amberieux, dans la fameuse propriété,
09:37 il entend parler d'un champ d'aviation.
09:41 À cette époque-là, tout le monde, quand on a un peu d'argent,
09:44 on est dans la folie.
09:46 Et là, il y a un dénommé Berthaud.
09:48 Il a engagé des frères polonais.
09:50 Il leur a demandé de composer la mécanique et un engin
09:54 qui sera son avion.
09:56 Et ils organisent des baptêmes de l'air.
09:59 Notre bonhomme, tous les matins, il prend la bicyclette.
10:04 - Il a quel âge, à peu près ?
10:06 - Il a 9 ans, 10 ans.
10:08 - Comment ça marche ?
10:10 - Il adore tout ce qui est mécanique.
10:14 Il aura des trouvailles, on ne le dit jamais,
10:18 mais il inventera 11 brevets, des brevets d'atterrissage,
10:21 des brevets d'éléments de pédalage, etc.
10:24 D'ailleurs, l'une de ses premières inventions,
10:28 c'est une bicyclette avec des voiles pour voler.
10:31 - Ah oui, forcément !
10:33 - Il veut faire lui aussi son propre avion.
10:35 Là, ça se termine en fracas dans le lac, c'est pas grave.
10:38 Et un matin, il voit l'un des frères Wrobrowski
10:41 qui vient de se poser.
10:43 "Monsieur, monsieur, ma maman, elle est d'accord
10:48 à me donner l'autorisation pour faire un baptême de l'air."
10:51 "T'es sûr de ça, mon garçon ?"
10:53 "Oui, monsieur, ma maman m'a dit que je pouvais."
10:56 Alors il le prend et il l'installe à ses côtés,
10:59 et le voilà, qui découvre pour la première fois
11:03 ces sensations exceptionnelles,
11:06 celles qui vous rendent la terre minuscule,
11:09 celles qui vous transplantent dans un autre monde,
11:14 là où les rêves sont en même temps la réalité,
11:18 et ce garçon sera à tout jamais un rêveur.
11:22 Ça lui vaudra d'ailleurs de mauvaises situations,
11:25 on les évoquera ici et là,
11:28 et il connaîtra, comme on dit, la croix de bois,
11:31 l'avion qui se fracrase,
11:33 parce que c'est l'esprit qui restait dans les airs
11:36 au moment où il fallait être opéra-fessionnel.
11:38 L'école.
11:39 - Quel élève était-il ?
11:40 - Mauvais élève.
11:41 - Rappelons qu'il est né le 29 juin 1900.
11:43 - Oui, vous avez raison.
11:45 Son frère a deux ans de moins que lui,
11:47 ils sont inséparables,
11:49 les voilà à l'école, il y aura la guerre quand il a 14 ans,
11:52 et maman est infirmière.
11:54 Là, c'est à Fribourg qu'il continue les études,
11:57 chez des curés qui sont un peu plus cléments que les jésuites.
12:01 Mais pour autant, ça ne le détermine pas énormément.
12:03 On revient à Paris, le collège Saint-Louis,
12:06 il rêve d'une chose, c'est de faire naval.
12:08 On aurait pu penser qu'il serait aviateur,
12:10 mais à l'époque, il n'y a pas les structures en tant que telles.
12:13 Il prépare l'école navale après avoir obtenu le bac.
12:18 Le bac, il l'obtient,
12:21 c'est un bac de philosophie.
12:23 Pourquoi je m'arrête comme ça ?
12:25 Parce que ça pourrait être un moment d'euphorie,
12:27 lui qui était un mauvais élève, avec un beau diplôme,
12:30 ça ferait plaisir à maman.
12:32 Oui, mais malheureusement, quelques jours après,
12:35 le frère qui souffrait de problèmes de rhumatisme décède.
12:41 Vous vous rendez compte ?
12:42 Il n'a que 14 ans, et il perd ce frère tout jeune,
12:47 et lui donc qui a son bac à 16 ans,
12:50 mais ce n'est pas ça qui importe.
12:54 C'est une des premières déchirures,
12:56 la première étant la disparition du père.
12:59 Allez, qu'importe, il faut préparer naval.
13:02 Il n'est pas bon en mathématiques parce qu'il a tout négligé,
13:04 c'est pas grave, il y a le père Pagès qui lui donne des cours,
13:08 et il est tellement brillant qu'à l'écrit à naval,
13:11 il est le premier.
13:13 Malheureusement, à l'oral, je ne sais si il est trop timide,
13:15 toujours est-il qu'il échoue, et le voilà sans rien.
13:18 Alors que faire ?
13:19 Maman voudrait bien que les études de droit l'accaparent.
13:22 Le droit, c'est propre.
13:24 Non, non, non, je vais faire les beaux-arts.
13:26 Et il a une tante, et cette tante l'accueille chez elle.
13:31 C'est une femme extraordinaire.
13:34 Elle a les relations dans son salon,
13:36 se prêche vide, les grands écrivains.
13:39 On y voit également Gallimard, et Yvonne de Lestrange,
13:42 le présente partout, l'emmène au théâtre, à l'opéra.
13:45 C'est extraordinaire.
13:49 Mais il y a toujours l'aviation qui lui court dans la tête.
13:56 Comme il y a à cette époque le service militaire,
13:59 il décide de s'engager, et le voilà à Strasbourg.
14:03 Oh là là, les avions, il les voit !
14:05 Mais c'est à l'autre bout là-bas.
14:07 Lui, il est rampant, comme on dit,
14:09 c'est-à-dire ceux qui sont au sol.
14:12 Les mains dans la mécanique, il est mécano.
14:15 Ça, c'est pas possible.
14:17 Vous vous rendez compte, c'est la tentation.
14:21 - Et la frustration.
14:23 - Alors, il y a un club privé à côté,
14:26 il demande là encore un baptême de l'air, c'est 50 francs.
14:29 "Oui, oui, je paye."
14:31 Il est à peine posé, "j'en veux un deuxième."
14:33 "Oui, mon garçon, mais c'est encore 50 francs, je paye."
14:36 Et puis là, il demandera à sa maman, il lui écrit,
14:39 "Cette maman, jamais, jamais,
14:42 "il ne la quittera de façon épistolaire.
14:45 "Il peut être au bout du monde."
14:47 Tous les jours, il lui écrit.
14:49 Et là, il lui demande de payer les cours.
14:51 C'est cher, ça, qu'importe.
14:53 Toujours est-il qu'il obtiendra son brevet de pilote.
14:56 De là, ensuite, il demande à être muté au Maroc
14:59 pour pouvoir voler en tant que tel
15:02 avec les bataillons qui, sur place, disposent des aéronefs.
15:06 Et c'est les sensations qui, au quotidien,
15:10 l'aiguillonnent, l'emportent, le transportent.
15:13 Et la plume, toujours, quand il a un instant,
15:16 il écrit, il écrit, il écrit.
15:18 Du Maroc, le voilà à Istres.
15:22 À Istres, il découvre des appareils qui sont très abîmés.
15:26 On lui dit, "Tu vois, il y avait 30 garçons, il y a 2 ans, comme toi,
15:29 "il n'y en a plus que 9 de vivants."
15:31 C'est pour vous dire, "Eh oui, les moteurs,
15:35 "ils ont leur caractère, ils sont très crépitieux,
15:38 "et souvent, on s'écrase, qu'importe."
15:40 Et puis, le voilà à Paris, du côté du Bourgeois.
15:43 Je passe les détails, mais dans les relations de la tante,
15:47 il y a Louise de Villemorin.
15:49 Oh, la merveilleuse Louise de Villemorin,
15:53 la coqueluche de toute la belle jeunesse,
15:56 le coup de cœur.
15:57 Elle lui promet les fiançailles, mais la famille dit,
16:00 "Il n'est pas question d'avoir un pilote."
16:02 Ils laissent tout tomber pour Louise,
16:04 mais une fois qu'elle s'est promise,
16:07 elle se retire et lui, il n'est plus dans l'armée.
16:10 Alors, il était quoi ?
16:11 Eh bien, il fait d'abord comptable,
16:13 et après, il vend des camions.
16:15 Les camions s'horairent, il n'en vendra qu'un seul en 15 mois,
16:18 et c'est là que, heureusement, grâce à un ancien professeur,
16:22 un curé, il entrera en contact avec l'un des responsables
16:26 de l'ATCOR, l'aéropostale.
16:29 - Donc, il s'est engagé dans l'armée,
16:32 il se rapproche de plus en plus du ciel,
16:35 il a la possibilité de voler, il tombe amoureux,
16:39 il n'a qu'un rêve, en tout cas, être pilote.
16:42 Donc, s'il a fait son baptême de l'air
16:49 lorsqu'il avait 10 ans à peu près,
16:51 comment est-il réellement devenu pilote, officiellement ?
16:55 - Alors, je vous ai dit, il est engagé dans l'armée.
17:01 Lorsque la chance lui permet d'obtenir une mutation au Maroc,
17:08 là, il est à nouveau breveté, mais comme pilote militaire.
17:12 Il remonte ensuite, parce que les temps d'incorporation sur place,
17:16 à l'armée, vous n'arrêtez pas de changer,
17:19 le voilà à Aïst où on lui dit "on meurt les uns derrière les autres".
17:23 - Là, il est toujours dans l'armée.
17:26 - Là, il est toujours dans l'armée, et puis après,
17:28 il arrête tout pour être l'amoureux de Louise de Villemorin.
17:33 Et c'est là que tout s'effondre, et d'autant plus que,
17:37 elle lui dit "oui, mais c'était des fiançailles de papier,
17:40 c'était juste pour rire".
17:42 Il sera meurtri, toute son existence, il pensera à Louise de Villemorin.
17:48 Il est vrai qu'elle est d'une splendeur incroyable,
17:51 d'une intelligence, d'une pétillance,
17:53 et elle sera l'épouse d'André Malraux, beaucoup plus tard.
17:58 Et notre Saint-Exupéry a beaucoup de mal à cautériser le cœur.
18:04 Et là, il rencontre l'un des représentants de la TCOR
18:09 qui lui dit "il faut vous rendre à Toulouse, vous allez avoir Didier Dorat,
18:14 c'est le patron des vols".
18:15 Alors Dorat, c'est l'ours.
18:18 Il le reçoit derrière le bureau, il lève à peine la tête,
18:22 lui parle de son expérience, il n'y a pas de quoi applaudir,
18:28 de toute façon ici, ce n'est pas ça qui compte,
18:31 vous allez prendre un bleu et vous êtes mécano.
18:34 Et il devient l'homme de la mécanique, alors je vous l'ai dit,
18:38 néanmoins c'est quelqu'un qui s'intéresse à tout ce qui est la créativité,
18:43 et en particulier dès lors que ça propulse,
18:46 que ça nous inscrit dans la notion même du progrès.
18:50 Et puis un jour on lui dit "tu as le droit de voler,
18:53 demain tu vas partir, t'en franchir les Pyrénées et puis…
18:57 - Enfin !
18:58 - Enfin !
18:59 Et là, il découvre un garçon, ils sont à l'hôtel du Grand Balcon,
19:03 l'hôtel du Grand Balcon c'est l'hôtel des pilotes,
19:06 alors le voilà, et ce garçon s'appelle Guillaumet.
19:10 Guillaumet, là encore l'un des grands de l'aéropostale,
19:14 il prend une carte et il lui explique toute la géographie
19:19 qui permet d'aller jusqu'au Maroc,
19:22 car vous n'avez aucun moyen de navigation,
19:25 tout se fait à vue, il n'y a pas de radio, il n'y a rien du tout,
19:28 et on vole quel que soit le temps, vous êtes dans les nuages,
19:31 et bien à ce moment-là, soit vous montez au-dessus,
19:34 et puis vous naviguez au jugé, soit vous descendez en dessous,
19:38 et là vous risquez éventuellement d'être trop bas, c'est l'accident.
19:42 Et il n'y a pas une semaine sans qu'un des copains,
19:45 malheureusement, ne se retrouve à l'hôpital,
19:48 qu'importe, voilà.
19:49 - Les deux amis, Guillaumet et Saint-Exupéry.
19:53 - Voilà, Guillaumet et Saint-Exupéry.
19:55 Reste que plusieurs fois, il commet ces fameuses erreurs de distraction,
20:01 comme je vous l'ai dit, alors au moment de se poser,
20:05 il s'aperçoit qu'il est trop haut, alors on est obligé de remettre…
20:10 - On met le gaz.
20:11 - Les gars, il met le gaz, c'est trop rapide,
20:13 le coup d'après, bon ben le train d'atterrissage,
20:16 il pense à autre chose, ce qui fait que Didier Dorat,
20:20 qui aime ce garçon, qui a une personnalité sortant de l'ordinaire,
20:23 le place, là où on l'a découvert tout à l'heure, à Juby,
20:27 comme chef d'escale, il reste 19 mois,
20:31 il réussit quelque chose d'extraordinaire, car quand vous êtes à Cap Juby,
20:34 vous avez les morts, M-A-U-R-E-S, comme vous dites,
20:38 mais ces gens sont dans le rejet de ces aviateurs,
20:43 bien qu'ils ne soient que des hommes de la pacification,
20:47 mais ils ont surtout trouvé que c'était une bonne opportunité
20:50 de les prendre en otage et ensuite, éventuellement, d'obtenir une rançon.
20:55 Et plus d'un pilote a disparu, comme ça, dont Mermoz d'ailleurs,
21:00 et puis il y en a d'autres qui malheureusement sont scalpés dans le désert
21:03 parce qu'on n'a pas versé assez rapidement la rançon.
21:06 Et lui tisse un contact avec les morts.
21:11 Il arrive à pacifier la situation.
21:14 En plus, tous les gamins viennent, les gamins des nomades,
21:17 il leur donne des petits bonbons.
21:20 Il est adulé par les uns et les autres.
21:22 - Quelle personnalité ?
21:23 - Et là, dans la mutation, il faut penser à l'Amérique du Sud,
21:28 où notre Mermoz a placé les premiers jalons, il le sait.
21:34 Mermoz qui maintenant commence à franchir la cordillère des Andes,
21:38 Mermoz qui conquiert point par point les différents Andes du Guatemala
21:45 en passant par le Chili, la Bolivie, le Brésil.
21:50 Et il faut maintenant aller vers le Sud.
21:53 Il faut un chef d'escale, ça sera Saint-Exupéry.
21:55 - Extraordinaire.
21:57 Justement là, c'est important d'aller vers l'Amérique du Sud,
22:00 il va vers son destin, on va voir pourquoi.
22:03 [Générique]
22:08 - Une période déterminante de sa vie.
22:11 - Alors, qu'y a-t-il ?
22:13 Mon Mermoz, il est là, Mermoz, il est tout content,
22:16 parce que ça y est, il a enfin la promesse de tenter l'Atlantique Sud avec un avion.
22:22 Ils sont quelques jours ensemble.
22:25 Le lieu de rendez-vous, le temple, le soir, des camarades, c'est le Tamaris.
22:31 Ils sont là tous ensemble, et les chansons, la frénésie, les tours de kar,
22:37 toujours l'hypnose aussi, il a appris l'hypnose.
22:40 C'est un clown formidable.
22:42 Et puis après, il se retire ensemble, et il lui lit,
22:47 il lui lit le nouveau livre qu'il est en train de rédiger, cette fraternité.
22:54 Et puis Mermoz s'en va pour ce fameux projet,
22:57 il reste sur place, il défriche le ciel, ce sont des conditions épouvantables.
23:03 Vous avez les vents les plus féroces qui vous emportent avec des avions
23:08 qui sont toujours monomoteurs.
23:10 S'il y a la moindre problème, vous vous retrouvez à vous écraser.
23:14 Et petit à petit, il pose des points qui deviennent des aérodromes.
23:18 Nous sommes donc dans cette conquête.
23:21 Et puis, un jour, on lui parle d'une petite bonne femme qui sort de l'ordinaire,
23:26 qui arrive, et il la repère.
23:28 Lui, 1m90, elle est toute frêle, 1m55.
23:33 Consuelo, c'est une veuve d'un diplomate.
23:37 Quand il la regarde, elle est là,
23:41 elle est d'une incandescence intellectuelle et physique,
23:45 elle n'arrête pas, elle pirouette dans tous les...
23:47 Et là, il lui dit, je vous emmène en avion.
23:51 Ils ont des amis derrière, il la place à ses côtés,
23:54 il monte, il monte, et soudain, il lui dit,
23:57 embrassez-moi, je voudrais un baiser.
24:00 Elle dit, mais ça ne va pas ! Dans ma famille,
24:04 quand on embrasse, c'est qu'on va se marier.
24:06 Il dit, ben, nous allons nous marier.
24:08 Mais non, ça ne va pas ! Alors, je plante l'avion.
24:10 Et hop, il bascule le manche à balais, comme s'il allait s'écraser.
24:15 Elle dit, embrassez-moi.
24:16 Il dit, ben alors, nous nous marierons.
24:18 Et ils finiront, au bout d'un an, par se marier,
24:21 car rien de ses amis qui les reçoit et qui lui dit,
24:24 si tu n'épouses pas cet homme-là, tu rates ta vie.
24:28 Les yeux sont aveugles, il faut chercher avec le cœur.
24:31 Une des phrases de Saint-Exupéry, formidable, cette première partie.
24:34 On verra dans un instant les échecs du pilote,
24:37 les succès de l'écrivain, l'histoire du Petit Prince.
24:40 À tout de suite.
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27:42 C'est drôle la Suède, c'est le pays du hareng.
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28:33 Ok, on n'a qu'à faire un pacte. Personne n'en parle.
28:36 Bah oui, mais lui, il peut parler.
28:37 Eh bah faut pas le laisser partir.
28:39 Vous allez faire quoi ?
28:40 Qu'est-ce qu'on va faire ? Quoi ? On va rester chez Free Pro, nous ?
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28:50 [Musique]
29:16 Retour dans le grand destin d'Antoine de Saint-Exupéry.
29:21 On a vu son enfance, sa jeunesse, on a vu ses amours, enfin, une partie de ses amours.
29:27 Et malheureusement, dans son quotidien, on a vu qu'il est régulièrement semé de drames.
29:33 Bah oui, je vous l'ai dit, ils disparaissent les uns derrière les autres, les camarades.
29:37 Et un jour, Guillaumet. Les deux frères, c'est Mermoz-Guillaumet.
29:43 Et alors qu'il est chef d'escale, là, en Amérique du Sud, à Benozeres,
29:49 on lui dit "Guillaumet, il n'est pas arrivé. Guillaumet n'est pas arrivé."
29:56 Et les moyens de communication n'existent pas. Un jour, deux jours.
30:01 Mais lui, il a tout de suite sauté dans un appareil, il essaie, imaginez la cordillère des Andes !
30:09 Cette muraille de glace, cette muraille, ces rocs ! Comment trouver un tout petit appareil ?
30:17 Et pendant trois jours, il est là, il va, il vient, il s'épuise, il ne tient plus debout.
30:24 Et Guillaumet, il y a un reste en dehors de ses investigations.
30:32 Il est abattu et un jour, alors qu'il croit que c'est terminé, on lui crie "Guillaumet est vivant ! Guillaumet est vivant !"
30:43 On lui dit "On l'a retrouvé !" Et là, il ressaute dans l'avion et il se précipite devant lui,
30:49 un homme rongé par les glaces, un homme qui, quand il le voit, pleure.
30:56 Il lui dit "Tonio, ce que j'ai fait, aucune bête ne l'aurait fait."
31:03 Et ça, c'est raconté dans Terre des Hommes.
31:07 Son livre, un de ses nombreux livres, formidable, ce Grand Destin d'Antoine de Saint-Exupéry.
31:14 On verra les échecs du pilote, les succès de l'écrivain.
31:23 C'est intéressant cette dualité entre l'homme des mots, l'homme du ciel, et certains le sommet de choisir entre les mots et le ciel.
31:31 Oui, et puis parfois, vous avez le destin qui fait que vous êtes obligé de le suivre et c'est lui qui a décidé.
31:37 En l'occurrence, 1930, il y a la grande crise qui touche d'abord les États-Unis, le drame de Wall Street,
31:46 et puis l'Amérique du Sud est touchée également avec celui qui a racheté l'aéropostale,
31:53 qui avait monté ses propres banques, qui est en faillite et on vend l'aéropostale.
32:00 Air France sera créée et notre Saint-Exupéry, avec sa réputation de distraction, il n'est pas engagé.
32:10 Mermoz se bat, il obtient qu'il soit néanmoins inclus dans Air France, mais parmi les ronds de cuir, il s'occupera de la communication.
32:20 Il peste. Alors le soir, forcément, quand Mermoz, entre deux vols, se retrouve à Paris, on festoie, il y a Kessel aussi.
32:28 On est là dans la virilité, on est là dans cette légèreté, mais volez, volez.
32:35 Et puis il y a les défis, il reste un record à établir, Paris-Saigon.
32:43 Ça, ça serait formidable, mais il faut trouver l'avion.
32:47 Là encore, Mermoz, Apet, Dora, leur ex-patron qui a monté sa petite compagnie,
32:53 tout le monde se débrouille et on trouve l'argent et enfin l'avion. L'avion.
32:59 Et il part, il choisit comme coéquipier André Prévost, c'est un mécanicien.
33:05 Alors il aurait pu choisir d'avoir par exemple un radio, mais non, la radio, c'est pas ça qui compte.
33:11 Allez, débrouillons-nous avec un mécano, s'il y a le moins de problèmes, on pourra toujours repartir.
33:17 Et les voilà, fin décembre, fin décembre, partant avec cet appareil,
33:26 on se pose une première fois les diverses étapes et puis le matin,
33:33 on décolle en espérant aller jusqu'au Caire.
33:38 Le temps très rapidement devient très contrariant, il y a des nuages énormes, on monte, on descend,
33:44 on essaie de se repérer, il se bat avec cet engin qui a tendance à vouloir lui échapper,
33:52 Prévost qui de temps en temps lui donne la thermo de café,
33:56 "Tonio, tu veux un petit coup ?" et hop, on essaie de se maintenir au moral.
34:01 Et puis soudain, il l'écrira comme un tremblement de terre, l'avion qui se déchire dans tous les sens,
34:09 il n'a plus le contrôle de quoi que ce soit, il vient de se fracasser sur une dune.
34:16 Et ça dure, ça dure, l'avion se brise, les morceaux giclent de partout et enfin ça s'arrête.
34:25 "T'es vivant, t'es vivant !" Ils sont vivants tous les deux.
34:29 "T'es sûr que t'es vivant, tu n'as rien Prévost !"
34:32 Non, ils sont tous les deux là, mais en revanche maintenant en plein désert.
34:36 Où sont-ils ?
34:37 Où sont-ils ? Impossible de se repérer, les radateurs sont éventrés,
34:43 ils trouvent simplement une orange, un petit quart d'eau et un quart de vin blanc.
34:49 Et pendant plusieurs jours, ils tentent de partir de l'avion, ils tentent le nord, ils tentent le sud,
34:55 ils sont là, la soif qui les ronge, l'épuisement, le soleil qui les ravine,
35:01 et les mirages avec la fatigue.
35:03 "Ça y est là-bas, ça y est !" Non, il n'y a rien.
35:07 "Prévost, t'es toujours vivant ?" Oui, je suis toujours vivant.
35:10 Et au troisième jour, alors que tout est perdu, il dit "on va faire comme Guillaumet".
35:19 Guillaumet, il avait pris la distance Est-Ouest, eh bien tentons la distance Est-Ouest.
35:26 On laisse l'épave.
35:28 Et les voilà dans ce sable de plus en plus chaud, ce sable sur lequel ils glissent.
35:35 De temps en temps, ils rampent comme des bêtes, ils tiennent à peine debout.
35:40 Ils sont là, "prévost, je n'en peux plus, prévost !"
35:44 Et on se galvanise comme on peut.
35:47 Et un nouveau mirage, là-bas, des hommes ?
35:50 Eh bien non, cette fois, oui.
35:53 Ils ont été repérés, repérés par des nomades.
35:57 Ils seront sauvés.
35:59 Et à Paris, sa femme et tous les amis qui étaient là dans le désespoir
36:04 allaient aller voir une voyante, une voyante qui lit dans les taches d'encre,
36:09 qui lui a dit "je vous assure, il est vivant, il va réapparaître".
36:16 Et quand on apprend qu'effectivement, il est bien là-bas, en Égypte,
36:22 il est enfermé par un ami journaliste afin de rédiger ce qu'il a vécu pour passer dans l'intransigeant.
36:30 Voilà l'un des drames qu'il vivra.
36:32 Un moment très important, effectivement, de sa vie.
36:35 Après les 36 ans de Mermoz ?
36:39 Alors là, c'est les 36 ans, mais il sera en train de tenter une nouvelle fois l'Atlantique, Mermoz.
36:47 Alors, on décide d'avancer le jour anniversaire, Kessel fleurit,
36:52 et tout le monde, là encore, les grandes embrassades, on danse, on chante,
36:57 on est dans cette fraternité de la dérision, cette joie de gouaille, de gamin,
37:04 les tours de cartes de Tonio, et au petit matin, eh bien Tonio qui lui dit "on prend la Bugatti,
37:11 je t'accompagne à Orly".
37:14 À Orly d'ailleurs, sa maman, la maman de Mermoz, apparaîtra en lui disant
37:18 "j'ai eu encore un message, ils veulent te tuer, passons les détails".
37:22 Toujours est-il que deux jours après, alors que l'on attend des nouvelles de Mermoz,
37:28 Mermoz a disparu.
37:31 Le dernier message, en morse, tout tout tout tout tout tout tout tout tout tout tout,
37:36 coupons, moteur, arrière-droit.
37:40 C'est pas possible, et tout le monde le harcèle.
37:44 "Écrivez-nous un papier sur Mermoz".
37:47 Et il écrit, au bout de quatre jours, il accepte enfin, il dit "tu réapparaîtras,
37:57 je ne peux pas te croire encore, et je ne veux surtout pas te classer fantôme".
38:03 C'est une lettre magnifique, où il lui dit la fraternité,
38:07 "tu réapparaîtras, en retard, comme tous les soirs, et ensemble,
38:11 eh bien je te maudirai, je te jetterai des injures,
38:15 mais tu ressusciteras, ça fait dix ans que tu ressuscites,
38:20 mais Mermoz ne ressuscite pas".
38:26 J'aime bien cette phrase, parce qu'il a des citations exceptionnelles.
38:30 "Les étoiles sont éclairées pour que chacun puisse un jour retrouver la sienne".
38:35 Ainsi, il s'en va à New York.
38:38 Ah oui, alors, là encore, parce que comme il n'a pas réussi à obtenir le bonheur...
38:46 Je peux vous poser une question avant ?
38:47 Oui.
38:48 Pourquoi est-ce que ces morceaux de vie de Saint-Exupéry, de Mermoz,
38:52 vous touchent à ce point ? On sent cette émotion.
38:55 Parce que je trouve que c'est extraordinaire, parce que...
38:58 Mais qu'est-ce qui vous touche ?
38:59 Alors ce qui me touche, c'est à la fois la démesure, tout est possible à l'homme,
39:03 la fraternité, la candeur, la générosité, l'audace.
39:09 Et à partir de là, l'homme, dans ce qu'il a de plus beau, il n'y a rien de vil.
39:15 On se dit que si l'on faisait attention les uns aux autres,
39:20 nous serions comme ça dans une conquête permanente,
39:23 la conquête de l'impossible, tout en étant dans la chaleur des embrassades sincères.
39:29 Et quelle leçon peut-on tirer justement par rapport à ça lorsqu'il part à New York ?
39:33 Alors à New York, c'est un nouveau défi.
39:35 Là, il a décidé de faire New York la terre de feu, punta arena.
39:39 Il prend qui ? Prévost, allez on y va !
39:42 Un exploit à nous !
39:44 Prévost, avec ce qu'ils ont vécu, pourrait dire non, non, non, non, non !
39:48 On a confiance et on se pose à Guatemala City, et on repart,
39:53 l'avion est gorgé d'essence parce qu'il y a toute l'Amérique du Sud à traverser.
39:58 On voit l'appareil qui caote sur la piste.
40:02 On se dit mais c'est pas possible, ça dérive, qu'est-ce qui se passe ?
40:06 Et puis oui, il se fracasse, il a à peine décollé en bout de piste,
40:11 et là, on le sort des décombres, il a huit fractures.
40:16 Prévost, seulement la jambe brisée,
40:20 et il reste un mois à l'hôpital, notre Saint-Exupéry.
40:24 Quelques temps plus tard, il aura une opération complémentaire à Los Angeles.
40:29 Et puis, le succès littéraire, vous voyez ?
40:33 Parallèlement.
40:34 Parallèlement, c'est Terre des Hommes qui est publié,
40:37 Prix de l'Académie française du roman,
40:40 également le fameux prix américain, le National Book Award,
40:47 qui est le Goncourt américain.
40:51 C'est quand même incroyable, cet homme qui adore voler,
40:56 et en même temps qui réussit un succès littéraire incroyable.
41:01 Il faut le lire.
41:02 On va citer quelques livres, l'Aviateur 1926, Courrier du Sud 1929, Vol de nuit 1931,
41:08 Terre des Hommes 1939, nous sommes à ce moment-là.
41:11 Courrier Sud avait obtenu le Féminin, c'est pas n'importe quoi,
41:14 le Prix de l'Académie française et le fameux award,
41:17 et les éditeurs se disent, pas forcément, il faut qu'il écrive encore, encore et encore.
41:24 Ils en veulent plus.
41:26 Ils en veulent plus.
41:28 Notons quand même, on n'a pas le temps, il nous faut avoir des envols,
41:32 si je puis dire, et oublier certaines escales de son existence.
41:36 On ne peut pas tout raconter, mais de l'envie d'aller…
41:38 Mais n'oublions pas qu'il y a la drôle de guerre,
41:41 il se bat pour obtenir une place dans l'armée de l'air,
41:44 maintenant il a quand même 40 ans, on ne veut pas de pilote de cet âge-là.
41:48 Et néanmoins, il obtient de faire quelques reconnaissances,
41:51 entre autres, il emmène une au-dessus d'Arras,
41:55 ce sera Pilote de guerre, qui est publié aux États-Unis sous le titre "Fight to Arras".
42:01 Au moment de la guerre, lorsque l'armistice est signé,
42:09 il se débrouille pour fuir et regagne New York.
42:13 C'est là que ses éditeurs lui disent…
42:17 On en veut d'autres.
42:18 On en veut d'autres. Alors on lui donne rendez-vous.
42:21 Il écrit depuis 1936. C'est sa manie de faire des petits croquis.
42:26 Et là, il y a un personnage qui apparaît constamment,
42:30 avec des boucles blondes, un petit personnage qui l'obsède littéralement.
42:38 Et lorsque ses éditeurs apparaissent, l'épouse de l'un d'eux lui dit
42:42 "C'est formidable, vous pourriez faire un conte pour enfants".
42:46 "Ah oui", dit son mari, "il faut que tu nous fassiez un conte de Noël".
42:52 Il dit "mais non".
42:54 Et c'est comme ça que naîtra le Petit Prince.
42:58 Il s'enfermera dans une maison avec son épouse qui le rejoint à New York.
43:03 L'histoire du Petit Prince.
43:08 Alors, comment il naît ce Petit Prince ?
43:12 C'est depuis la disparition de Mermoz qu'il dessine comme ça ?
43:16 Pour moi, le Petit Prince, Mermoz était blond.
43:20 Mermoz avait cette touffe quand vous regardez le Petit Prince.
43:24 Et puis il y a d'autres éléments.
43:26 Quand on lit le texte, il dit "ça fait six ans que tu es disparu".
43:30 C'est quand même des choses, c'est pas n'importe quoi.
43:32 Donc pour moi, c'est Mermoz.
43:34 Pour vous, le Petit Prince, c'est Mermoz.
43:37 Personne ne le dit ça.
43:38 Non.
43:39 Et notre Saint-Exupéry demande à Bernard Lamotte,
43:44 qui avait illustré son livre "Fight to Arras", "Pilote de guerre",
43:49 de faire des dessins.
43:51 Et puis, ça ne lui convient pas.
43:53 Alors il s'y met.
43:54 Il achète sa boîte de crayons de couleur.
43:57 Il a également les aquarelles, les petites peintures.
44:01 Une exigence phénoménale.
44:03 Alors la nuit, il écrit.
44:05 Le jour, il dessine.
44:06 La nuit, et ça c'est son obsession, sur tous les livres, ça a été comme ça.
44:10 Il a toujours le pauvre martyr qui doit subir sa création, si je puis dire.
44:15 Parce que lui, il travaille la nuit.
44:16 Et quand il a terminé, il doute constamment.
44:19 Il dit "je n'écris pas, j'efface".
44:22 Alors il appelle au téléphone et là, il voulit.
44:26 Il dit "écoute, écoute-moi, écoute-moi".
44:28 "Attends, ça peut être temps de..."
44:30 "Non, non, non, non, écoute-moi.
44:31 Est-ce que ça te plaît, ça ? Est-ce que ça te plaît ?"
44:33 Il faut que l'autre soit véritablement attentif.
44:37 Et l'après-midi, il dessine.
44:42 Il décide d'apprendre l'anglais.
44:44 Enfin !
44:45 C'est Consuelo qui insiste.
44:48 Et Consuelo a trouvé une professeure qui vient
44:53 et elle voit partout autour de lui des monceaux de papier.
44:59 C'est tout ce qui va au panier.
45:01 Les dessins qui ne sont pas réussis.
45:03 Simplement, là, la cape, elle n'avait pas la bonne couleur.
45:06 Là, le personnage, il est d'une exigence phénoménale.
45:10 Notons aussi, parce que c'est un homme avec sa femme,
45:14 ils vivent dans des cafards d'un homme.
45:16 Ce sont des bordels infinis, quel que soit l'appartement
45:19 dont elles disposent.
45:20 Là, ils ont une maison sublime.
45:21 Et alors, ils ont pris une habitude depuis longtemps,
45:24 ils se moquent de l'argent.
45:26 L'un et l'autre, ce sont des poètes.
45:27 C'est un panier percé.
45:29 Oui, oui.
45:30 Mais alors, vous savez ce qu'il fait au début du mois
45:32 quand il touche son argent ?
45:33 Eh bien, il a une sorte de grand salarié.
45:37 Il met l'argent qu'il a touché et toute personne qui hante,
45:41 si elle a besoin d'un petit quelque chose,
45:43 a consigne de se servir et de remettre quand elle le désira.
45:48 C'est dire que ça revient pas souvent, vous voyez.
45:50 On a le désir de prendre mais pas le désir de rendre.
45:52 Voilà comment est Saint-Exupéry et le petit prince
45:56 malheureusement avec l'exigence qui est la sienne,
45:59 dépassent le conte de Noël.
46:01 C'est comme ça qu'il terminera en livre.
46:05 Mais que se passe-t-il dans le même temps ?
46:07 La situation de la guerre, il se bat aussi
46:10 pour que les Américains, enfin, enfin,
46:12 viennent soutenir les Français.
46:14 Il voudrait pouvoir incorporer les troupes américaines
46:18 et quand enfin il y a des troupes françaises libres,
46:21 il voudrait se trouver aux commandes d'un de ses avions.
46:25 Il va regagner la France quand il est à peu près certain
46:29 d'obtenir peut-être l'espoir d'être piètre de chasse.
46:33 On va en parler et rappelons que justement
46:35 avec l'histoire du petit prince que vous venez de nous raconter,
46:38 il ne connaîtra le vrai succès qu'après sa mort.
46:41 Justement, comment a-t-il disparu ?
46:45 Et l'a disparu, on en parle dans un instant,
46:53 mais on est sur la route justement de la fin de son destin.
46:57 Comment lui vient la fureur de combattre en tant que pilote ?
47:02 Pilote de chasse.
47:04 Parce qu'il n'est pas question, il est humaniste.
47:07 Être aux commandes par exemple d'un bombardier, c'est l'horreur.
47:11 Ce sont les innocents qui sont victimes.
47:13 En revanche, la chasse, vous tuez l'ennemi,
47:16 celui qui prend les mêmes risques que vous.
47:18 Il y a une sorte de respect.
47:20 On est entre chevaliers et pour autant, c'est déterminant.
47:24 Mais obtenir à 44 ans d'être pilote d'un P-38,
47:28 des avions qui sont des avions modernes,
47:32 alors que lui avait été habitué, je dirais,
47:34 à la mutation entre les premiers coucous et puis la lente évolution.
47:39 Mais on est loin de ces engins qui viennent de naître
47:42 durant cette deuxième guerre mondiale.
47:45 Il doit jouer de toutes les relations pour obtenir enfin
47:49 d'avoir sa place dans le cockpit.
47:51 Et puis, vous l'avez vu, on l'a évoqué,
47:54 les accidents nombreux qui ont été les siens,
47:56 le corps est fracassé, il a des douleurs de partout.
48:01 Et là, les avions sont d'une exigence inouïe
48:04 quand on est au pilotage.
48:06 Enfin néanmoins, il obtient d'être aux commandes d'un P-38.
48:11 Il réalise un premier vol, puis malheureusement,
48:14 lors du deuxième vol, monte à 10 000 mètres.
48:17 Quand il redescend, il a oublié qu'il y avait des précautions
48:20 à prendre sur la manœuvre avec les freins.
48:24 Il n'exécute pas le protocole indispensable.
48:30 Et voilà qu'il sort de la piste.
48:33 Alors forcément, rayer des cadres à tout jamais.
48:36 Mais non, il veut voler.
48:38 Il veut voler, et à nouveau, les relations.
48:40 Il a la chance d'avoir un journaliste qui est en contact.
48:43 Il se bat, il se supplie tout le temps pour repartir.
48:46 Repartir, repartir, repartir, et enfin !
48:49 Allez, on lui dit, tu seras dans le régiment de ses débuts,
48:54 le 233e, et avec un de ses copains, Gravoie,
49:00 qui est maintenant le commandant de cette escadrille d'élite.
49:06 On est d'abord en Sardaigne, et puis ensuite,
49:10 la base est fixée en Corse, et en juillet,
49:15 les premières missions, ce sont des missions de reconnaissance.
49:20 C'est-à-dire qu'on prend des photos pour savoir ce qui se passe.
49:23 Et en ce 31 juillet, il monte à bord.
49:27 Mais pour monter à bord, il n'arrive même pas à mettre sa combinaison.
49:32 Il faut qu'on l'aide tellement il est dans les douleurs.
49:35 Et puis après, il faut s'inscrire dans le cockpit, là encore,
49:39 on le glisse, et puis après, tel un automate,
49:44 il fait décoller l'appareil.
49:46 Les douleurs naissent au fil de la montée, car la compression l'air pressurisé.
49:53 Et le voilà parti pour essayer de savoir où sont les Allemands
49:59 et revenir avec des précieux documents.
50:02 Les heures passent, il ne revient pas.
50:06 Saint-Exupéry est resté en l'air.
50:10 À jamais pilote.
50:13 Comment est-il mort ? Est-ce qu'on sait ?
50:16 Alors, il y a un pilote allemand qui dira avoir abattu un avion
50:23 qu'il avait surpris en étant au-dessus de lui,
50:26 et que cet avion est allé se crasher du côté de Saint-Maxime.
50:31 Et en 2003, on a retrouvé une gourmette et des éléments
50:36 qui montrent que de façon indubitable, oui, il est bien tombé
50:40 dans la zone dite par ce pilote allemand.
50:43 Les circonstances exactes, on ne le sait pas.
50:46 En revanche, certains pensent que c'était là sa dernière mission,
50:52 qu'il s'en doutait et qu'il s'est placé dans une situation
50:57 où il serait la proie de l'ennemi pour quitter ce monde,
51:03 mais en restant au-dessus de nous.
51:06 "Fais de ta vie un rêve et de rêve une réalité",
51:10 une des phrases de Saint-Exupéry.
51:12 Ce qu'il faut retenir de cette émission,
51:14 une enfance d'insouciance, une enfance de Petit Prince,
51:17 deux passions, l'écriture et l'aviation,
51:19 écrivain couronné mais pilote distrait.
51:22 La fraternité avec Mermoz. Mermoz, sans doute, le Petit Prince.
51:25 Mort, disparu, en plein vol, il ne retrouvera jamais sa planète.
51:31 Le Petit Prince traduit en 300 langues et dialectes
51:34 plus de 11 millions de livres vendus en langue française.
51:38 Le livre que vous proposez, c'est Antoine de Saint-Exupéry
51:41 de François Suchel aux éditions Paulsen.
51:44 C'est sorti en 2021.
51:46 C'est à la fois une biographie avec des photos.
51:49 Et pour ceux qui aiment fouiner, chiner,
51:51 vous avez Ricard, la revue de l'aviation française,
51:54 six numéros exceptionnels sur Saint-Exupéry.
51:57 Ricard, la revue de l'aviation.
51:59 - Merci beaucoup, Marc, pour cette émission exceptionnelle.
52:03 Merci à l'association Les Amis de Tarfaïa,
52:06 ancien Cap-Juby, où se trouve un musée,
52:10 le musée Saint-Antoine de Saint-Exupéry au Maroc,
52:13 qui nous ont prêté de magnifiques images
52:15 que vous avez pu voir au cours de cette émission.
52:17 Merci à vous de nous avoir suivis.
52:19 Fais de ta vie un rêve et des rêves une réalité.
52:22 de la réalité.
52:23 [Musique]