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Nicolas De Villiers, président du Puy du Fou, répond aux questions de Dimitri Pavlenko. Le premier film produit par le Puy du Fou est à l'affiche. Intitulé "Vaincre ou mourir", il s'intéresse aux Guerres de Vendée.

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Transcription
00:00 C'est un vaincu de l'histoire, l'un des grands chefs vendéens lors du soulèvement de ses paysans qui, en 1793,
00:06 refusèrent la levée en masse et prirent les armes contre la République.
00:10 François Athanase Charrette de la Contrie.
00:13 Dit Charrette, il est le héros du film "Vaincre ou mourir" sorti en salles mercredi dernier.
00:18 C'est le premier film produit par le Puy du Fou et il se retrouve vivement critiqué par une partie de la presse.
00:23 On va voir pourquoi. Bonjour Nicolas Devilliers.
00:25 - Bonjour.
00:25 - Bienvenue sur Europe 1. Vous êtes le président de Puy du Fou France et de Puy du Fou Studio
00:29 et donc à ce titre producteur de "Vaincre ou mourir".
00:32 Alors je vais détailler les critiques dont le film est la cible dans un instant,
00:35 mais d'abord dites-nous Nicolas Devilliers, pourquoi ce film ? Pourquoi Charrette ?
00:39 Qu'est-ce qui vous a attiré dans ce projet ?
00:41 - D'abord c'est un rêve de faire du cinéma depuis très longtemps
00:44 et l'idée c'était de s'inspirer d'un thème qu'on connaissait bien
00:47 et le thème que nous connaissons bien c'est Charrette.
00:49 Charrette c'est un personnage que les Français connaissent très peu
00:51 mais qui a fait l'objet d'un spectacle qui s'appelle "Le dernier panache"
00:54 qui est un énorme succès au Puy du Fou depuis des années.
00:57 Donc on s'est dit autant partir sur un thème non seulement qu'on connaît
00:59 mais qui connaît déjà le succès et c'est ça l'idée de "Vaincre ou mourir".
01:02 - Alors qui était Charrette Nicolas Devilliers ?
01:04 - Charrette c'est un homme que rien ne destine à entrer dans l'histoire de France
01:07 mais qui au moment de la Révolution Française
01:09 va se voir bien cherché par les paysans vendéens qui disent
01:13 voilà on a besoin de chefs pour mener une rébellion
01:15 contre une révolution qui est devenue la terreur.
01:18 Et Charrette il connaît l'art de la guerre, il n'a pas du tout envie d'entrer dans l'histoire,
01:21 il n'a pas envie de mener cette rébellion mais il va malgré tout l'embrasser
01:24 et devenir un chef de guerre qui va même inventer une sorte de guérilla moderne
01:28 et c'est comme ça qu'il va entrer dans l'histoire.
01:30 - Alors il vous est reproché à travers ce film Nicolas Devilliers
01:33 de faire, haut le vilain mot, de l'idéologie,
01:36 d'avoir produit une agiographie de Charrette,
01:39 donc un film qui manquerait de recul, qui serait entièrement favorable aux personnages historiques
01:44 et puis surtout, et là c'est l'attaque la plus grave dont vous êtes l'objet,
01:47 on parle d'un film anti-républicain Nicolas Devilliers.
01:50 Qu'est-ce que vous répondez à toutes ces attaques
01:52 qui ont été synthétisées essentiellement par le journal Libération,
01:54 la semaine dernière, qui vous a offert la une avec ce titre,
01:57 un brin insultant, le puits du fourbe ?
01:59 - Non mais vous savez, je pense qu'il ne faut pas confondre une œuvre artistique
02:03 avec toute autre sorte de discours d'ordre politique,
02:06 comme Libération a voulu accuser le film de porter un discours quel qu'il soit.
02:10 Une œuvre artistique, vous savez, c'est un regard sur une histoire qui est une histoire française.
02:14 Nous ce qu'on a voulu dire c'est que Charrette c'est un héros français
02:17 qui appartient à tout le monde, donc c'est pas un héros qui appartient à un clan
02:20 plutôt qu'à un autre, non au contraire c'est un héros qui fait aimer la France
02:23 et c'est un héros que personne ne connaît,
02:26 donc autant entrer dans le cinéma avec une histoire nouvelle
02:28 plutôt que de refaire ce qui a déjà été fait avant nous,
02:30 c'est ça l'intuition de "Vaincre ou mourir".
02:32 - Alors les guerres de Vendée d'ailleurs, c'est une des pages les plus sombres
02:35 de l'histoire de la Révolution, je vais donner ce chiffre quand même
02:38 parce qu'il est particulièrement frappant, à l'époque la Vendée,
02:41 ce territoire qui soulève ses 800 000 habitants,
02:43 la répression qui va être menée par le comité de salut public
02:46 va faire 120 à 150 000 morts quand même.
02:49 Mais on est sur une page extrêmement difficile de l'histoire de France,
02:52 vous ne vous attendiez pas à ce qu'il y ait des critiques qui se lèvent
02:55 en produisant un tel film ?
02:56 - Non, pas à ce point là, c'est-à-dire qu'il y a des réactions qui sont vives
02:59 comme si pour celles et ceux qui critiquent, ils ne sont pas nombreux,
03:02 mais la terreur n'était pas tout à fait terminée, vous savez la terreur c'est
03:04 "si tu n'es pas d'accord avec moi, eh bien je te tue".
03:06 Et en réalité je crois que la force de l'artiste
03:09 et la force du Puy du Fou que nous cherchons en tout cas à cultiver
03:12 c'est de transformer la souffrance en lumière.
03:14 Celui qui m'a dit ça c'est le chef des Cherokee
03:17 avec qui nous créons un spectacle aux Etats-Unis,
03:20 et qui m'a dit "nous avons la même souffrance, nos deux peuples,
03:22 mais vous, vous la transformez en lumière".
03:24 Je trouve que l'expression est magnifique et c'est vrai que c'est ça,
03:26 je crois, le rôle de l'artiste.
03:27 - Mais c'est le fait de parler d'histoire de France, selon vous,
03:30 qui vous vaut ces critiques Nicolas De Villiers ?
03:32 Je pense notamment à un autre film sorti ces jours-ci qui s'appelle "Tirailleurs"
03:35 avec Omar Sy qui a été très très bien reçu globalement
03:38 par les médias, et on voit un peu le décalage
03:41 entre la réception de "Vaincre ou mourir"
03:44 et de cet autre film. Qu'est-ce que ça vous inspire ?
03:46 - Je crois que c'est très bien qu'il y ait des films
03:49 qui permettent d'entrer dans l'histoire de France
03:51 d'une façon qui est très accessible, le cinéma permet ça,
03:55 donc quel que soit le film, quel que soit le thème,
03:57 je crois que c'est une excellente chose,
03:59 et je pense que notre chance dans notre pays,
04:01 c'est d'avoir la liberté d'expression artistique,
04:03 donc c'est formidable que "Vaincre ou mourir" puisse sortir en salles,
04:05 et je vais vous dire une chose extraordinaire,
04:07 c'est que c'est un succès énorme puisqu'il est sorti mercredi,
04:09 les salles sont pleines, les gens font 200 km
04:12 pour aller voir le film, on est totalement surpris.
04:15 - La distribution du film aujourd'hui, on peut le voir dans combien de salles ?
04:18 - Aujourd'hui il est à peu près dans 180 salles,
04:20 ce qui est assez peu en vérité, c'est pour ça que les gens
04:22 parcourent des kilomètres pour aller le voir,
04:24 j'ai eu des témoignages sur Twitter de toutes sortes,
04:26 du genre hier des gens qui étaient assis dans les escaliers,
04:29 y compris à Paris, pour voir le film,
04:31 parce qu'il n'y avait pas assez de salles,
04:33 donc je remercie vraiment toutes les salles de cinéma
04:35 qui ont bien voulu diffuser le film, c'est génial,
04:37 parce que c'est un vrai succès.
04:38 - Et vous pensez qu'il y a une sorte d'effet "Barbra Streisand",
04:40 c'est-à-dire que les critiques ont suscité une curiosité, Nicolas Devilliers ?
04:43 - Je pense que oui, beaucoup de gens ont compris
04:45 que ce film avait du relief, une personnalité particulière,
04:48 qui racontait une histoire profonde, une histoire méconnue,
04:51 et c'est pour ça que les gens sont très nombreux à aller le voir.
04:54 - Vous êtes très prudent quand même dans votre expression Nicolas Devilliers,
04:56 et finalement vous restez sobre vis-à-vis des critiques
05:00 dont vous avez été l'objet.
05:02 Je vais citer celle de l'historien Thierry Lenz dans le journal Le Figaro,
05:05 à qui les polémiques entourant le film "Vaincre ou Remourir"
05:08 inspirent cette réflexion, il dit finalement
05:10 "on se rend compte que la terreur, à cette période difficile
05:13 de la Révolution française, Robespierre, le comité de salut public,
05:17 c'est une sorte de ZAD pour une partie de la gauche,
05:19 une zone à défendre mémorielle."
05:21 Qu'est-ce que vous en pensez ?
05:23 - Je pense que, vous savez, l'enjeu pour nous n'est pas de faire de l'histoire.
05:28 Vous savez, on laisse l'histoire aux historiens,
05:30 et je suis ravi qu'il y ait des historiens qui débattent entre eux
05:33 sur un sujet que personne ne nie,
05:35 c'est-à-dire qu'il y a eu en Vendée des massacres,
05:38 il y a eu près de 200 000 morts, c'est en tout cas
05:40 ce que disent tous les historiens, ils s'accordent sur ce chiffre minimum.
05:43 - Sur 800 000 Vendéens à l'époque.
05:45 - Oui c'est ça, c'est un chiffre qui est considérable,
05:47 et personne ne nie cette réalité-là des colonnes infernales
05:50 et de ce qu'on appelle la terreur, c'est-à-dire
05:52 ce moment où on désigne la Vendée comme une race rebelle,
05:55 c'est le mot de la convention, c'est le mot officiel.
05:58 Donc voilà, le débat il n'est pas là, le débat ensuite il est juste dans la forme,
06:01 et finalement c'est un débat qu'on laisse aux historiens.
06:04 Nous nous sommes des artistes, et un artiste il regarde un coucher de soleil,
06:07 il écrit son poème, l'autre artiste écrira un autre poème, chacun à son regard.
06:11 - C'est 3 millions d'euros de budget engagé pour vous dans ce film,
06:14 "Vaincre ou mourir", donc finalement le risque financier est quand même assez modéré,
06:17 vous visez combien de spectateurs, à partir de combien de spectateurs
06:20 vous pensez que c'est un succès pour vous ?
06:22 - Pour nous, notre objectif était de 100 000 spectateurs,
06:25 parce que c'est un film qui a effectivement un petit budget,
06:27 et là nous sommes déjà tout près des 100 000 à l'heure où je vous parle,
06:30 donc on est très heureux de voir que probablement
06:32 on va passer la part des 100 000 dans les heures qui viennent.
06:34 - Il y aura d'autres films produits par le Puy du Fou à l'avenir Nicolas Devilliers ?
06:37 - Oui bien sûr, c'est le but du long série,
06:39 c'est de mettre un "S" à Puy du Fou, "Film", donc oui en effet il y aura d'autres films.
06:43 - Merci Nicolas Devilliers d'être venu ce matin sur Europe 1,
06:46 je rappelle que vous êtes le président de Puy du Fou France,
06:48 donc c'est la société qui pilote le parc du Puy du Fou,
06:51 et puis Puy du Fou Studio a peut-être demain avec un "S", merci à vous.

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