La consommation alimentaire, hors inflation, a retrouvé en 2022 le niveau de 2010. L'Insee a qualifié d'"historique" le recul de la consommation en 2022. Face au contexte inflationniste, les Français se serrent la ceinture. Les explications avec Frédéric Bianchi, journaliste à BFM Business.
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00:00 Les Français, à l'heure des privations, avec l'inflation, c'est vrai Frédéric, les consommateurs se serrent la ceinture un peu plus que d'habitude.
00:08 Et l'INSEE d'ailleurs a qualifié d'historique le recul de la consommation en 2022, c'est vraiment significatif.
00:14 Oui, oui, ils se serrent la ceinture beaucoup plus que d'habitude. L'INSEE n'avait jamais vu ça.
00:18 Ils mesurent les niveaux de dépenses de consommation. On va parler de la consommation alimentaire aujourd'hui.
00:23 Depuis 1960, la dépense alimentaire progresse chaque année. Elles n'ont jamais, pour ainsi dire, baissé une seule fois.
00:30 C'était en 2021, mais c'était de 0,8 points. C'était lié à la réouverture des restaurants, on s'en souvient, après Covid.
00:36 Là, en 2022, elle a mesuré une baisse de 4,6% des dépenses de consommation. C'est du jamais vu.
00:42 Depuis 60 ans, les quatre trimestres consécutifs ont enregistré une baisse. Le premier, le deuxième, le troisième, le quatrième.
00:49 Et le pire, c'est même le dernier. Les fêtes de fin d'année n'ont pas été festives, puisque la plus forte chute de la consommation alimentaire
00:56 a été enregistrée sur les mois de novembre et décembre derniers. Donc l'inflation fait mal et les Français se privent de plus en plus.
01:03 La consommation alimentaire en France qui fait donc un grand bond en arrière.
01:06 Un grand bond en arrière. Il faut remonter à 2010 pour retrouver notre niveau de consommation de 2022.
01:11 Il y a un économiste sur Twitter, Nicolas Gottesman, qui a pris les dépenses de consommation de l'INSEE et qui a enlevé la partie inflation.
01:18 L'inflation vient doper un peu les chiffres. Il a constaté que la baisse n'est pas de 4,6%, mais de plus de 9% si on prenait les prix de l'année précédente.
01:27 Vous voyez la courbe. Ça monte, ça monte. Cette courbe remonte à 1980. Il n'y a pas de baisse. Il y a une petite hausse, une forte hausse en 2020.
01:34 C'était au moment où on courait au tout début du Covid à charger nos caddies. La chute est assez flagrante.
01:43 On remonte donc à 2010 au niveau de consommation. Or en 2010, la France avait 3 millions d'habitants en moins, un PIB inférieur à ce qu'il est aujourd'hui.
01:50 Retomber au niveau de 2010, ça montre que le niveau de la crise devient intense.
01:54 Il y a vraiment une urgence à limiter peut-être la hausse des prix dans l'alimentaire.
01:57 Il faut limiter la hausse des prix. On attend ce reflux de l'inflation. Le gouvernement a annoncé ses paniers anti-inflation.
02:02 On ne sait pas s'ils verront le jour. Il a réuni toutes les enseignes de la grande distribution.
02:07 Les enseignes n'ont pas attendu le gouvernement dès hier.
02:10 Sur ce plateau, Michel Birault, le patron de Lidl, a annoncé qu'il allait dégainer son panier anti-inflation.
02:16 Une cinquantaine de produits à prix coûtant vont être vendus chez Lidl dès le 1er mars, à la fin des négociations.
02:22 SystemU annonce 150 produits à prix coûtant. Il y aura de la farine, des pâtes, des œufs, de la mayonnaise.
02:29 Chez Lidl, il y aura du bio aussi. Toute la grande distribution s'y met.
02:34 Certains vont travailler avec le gouvernement. Carrefour aurait, selon les informations obtenues, claqué la porte du gouvernement.
02:41 Il veut faire son panier de son côté. Ces paniers vont faire du bien pour faire baisser les prix,
02:46 pour permettre à cette consommation alimentaire de repartir et offenser de moins ce serré de la ceinture en 2023.
02:51 Ils sont nécessaires pour les enseignes, pour conserver leurs clients.
02:54 Et pour conserver leurs clients.