Avec Jean de Kervasdoué, économiste, professeur émérite au Conservatoire national des arts et métiers, pour son livre “La santé à vif” éditions Humensciences.
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NewsTranscription
00:00 - Le face à face du jeudi 16 février avec Jean de Carvazdoué, économiste de la santé, professeur émérite au conservatoire national des arts et métiers,
00:08 pour son livre "La santé à vif", édition humaine science.
00:11 Bonjour Jean de Carvazdoué. - Oui bonjour.
00:13 - Alors nous sommes toujours, Jean de Carvazdoué, heureux de vous recevoir parce que sur divers domaines,
00:18 c'est vrai, je le disais avant qu'on prenne l'antenne, vous remettez les pendules à l'heure
00:22 et vous essayez de ne pas être dans les passages loutés de la doxa officielle selon laquelle
00:28 si on sort de ces panneaux de signalisation, on est vraiment dans la mécréance et dans le faux bien sûr, sinon on a un complotisme.
00:37 Vous, écoutez, je rappelle simplement que vous avez été directeur des hôpitaux ministères de la santé,
00:42 vous êtes membre de l'académie de technologie, vous êtes professeur émérite au conservatoire national des arts,
00:47 vous êtes fondateur de l'école Pasteur-Quinam de santé publique, vous avez enseigné dans le nouveau...
00:52 Je dis ça pour que l'on ne vous dise pas après "oui mais alors Jean de Carvazdoué, vraiment c'est pas possible ce qu'il dit".
00:58 Eh bien c'est possible ce qu'il dit, vous venez de sortir un livre très reboratif qui remet vraiment les mots MOTS sur les mots MAX,
01:06 "La santé à vif" chez Humaine Science.
01:09 Et alors vous dites, au fond on revient à la santé, Dieu sait, sur ces trois dernières années, on en a parlé sous toutes les coutures,
01:16 ne racontons pas le narratif de Covid-19, on va en parler bien sûr, mais vous revenez à l'essentiel.
01:23 Et on voudrait que... C'est quoi la santé selon la définition de l'OMS que vous donnez ?
01:28 En plus c'est beaucoup plus compliqué que ça. Jean de Carvazdoué, expliquez-nous au fond, remettez les mots à leur place.
01:35 - Oui alors, je rappelle que contrairement à ce que la stratégie formidable de la profession médicale nous a fait croire,
01:44 c'est que santé et médecine ne sont pas des synonymes.
01:47 La médecine c'est pas la santé, par exemple quand on fait en médecine de la chirurgie esthétique, c'est de la médecine.
01:56 Mais ça ne contribue pas vraiment à la santé, ça peut même parfois lui nuire.
02:02 Et en revanche la santé, quand on regarde en quelques mots l'histoire du 19ème et du 20ème siècle,
02:10 35 ans d'espérance de vie, autant des campagnes napoléoniennes, comme autant de l'Empire Romain d'ailleurs.
02:16 Moi, moi, à l'Empire Romain, on vivait plus vieux que sous Napoléon.
02:19 - Sous Napoléon, oui.
02:20 - Voilà, certaines villes.
02:22 La fin du 19ème, 50 ans.
02:25 Les années 40, qui nous intéressent l'un et l'autre, moi je suis né en 44, 60 ans.
02:34 Et aujourd'hui, 82 ans.
02:36 Or la médecine a commencé à soigner, quand on élimine la vaccination, qu'à partir de 40, 45.
02:43 Avant 40, 45, il y a l'aspirine, il y a la digitaline.
02:49 - 40, 45, c'est hier, ou un quart d'hier.
02:52 - Et quand moi j'ai commencé à m'intéresser à ça, c'est-à-dire en 2070 aux Etats-Unis,
03:02 à ma grande surprise, j'ai découvert que la médecine, l'impact de la médecine sur la santé
03:06 commençait à être significatif, mais n'était que de 10%.
03:09 Alors aujourd'hui, il a encore augmenté, mais il est de l'ordre de 30%,
03:14 parce qu'il y a d'autres facteurs qui jouent sur la santé.
03:17 Donc ça c'est la première chose.
03:19 Et on l'a bien vu au moment de...
03:21 - Enfin la médecine quand même, juste pas, la médecine quand même, ça aide à recouvrir la santé.
03:26 - Plus que ça, plus que ça.
03:27 Moi je viens de bénéficier d'un quadruple pontage coronaire au mois de septembre,
03:33 j'ai les deux yeux qui ont été opérés à la cataracte, enfin etc.
03:36 Mais comme disait un de mes amis anglais,
03:39 la vie est une maladie sexuellement transmissible 100% mortelle.
03:42 Donc en général ça se termine même, quel que soit.
03:45 Et d'ailleurs c'est un paradoxe.
03:47 - Non mais vous avez été reconstruit, cher Jean, dans la base de Wey.
03:51 Vous n'êtes pas déconstruit.
03:53 - Et bien reconstruit.
03:55 Mais les mots, comme vous le disiez en introduction, sont essentiels,
04:00 et on parle bien des choses si on ne les confond pas.
04:03 On voit bien que pendant l'épidémie du Covid,
04:07 les mesures de police, parce que c'est bien des mesures de police,
04:13 sur le port du masque etc, ça existe.
04:17 - Le confinement etc, c'est des mesures de police, pas des mesures de santé.
04:20 - Les mesures de santé publique, c'est pas des mesures de médecine.
04:23 - C'est ça, voilà.
04:25 Alors quelle différence, allons-y,
04:28 parce que définition de l'OMS de la santé, c'est quand vous êtes dans un état parfait.
04:33 - On va dire qu'ils sont réunis pour dire ça.
04:36 Ça date de 1948.
04:38 La santé est un état complet de bien-être physique, psychique et mental,
04:43 et pas seulement l'absence d'une maladie.
04:45 Alors moi ça m'a toujours paru une excellente incitation à l'usage de drogue.
04:49 Parce que je ne sais pas vous,
04:51 mais un état complet de bien-être, quelques années, quelques secondes,
04:55 et pas toutes les années.
04:57 Et puis comment on mesure ça ?
04:59 Vous allez demander à vos éditeurs et à vos éditrices que vous écoutez,
05:02 c'est quoi le bien-être ?
05:04 Chacun va juger différemment.
05:06 - Bien sûr.
05:07 - Donc moi je pense...
05:08 - A chacun son bien-être, oui.
05:09 - Donc je pense que de faire croire qu'on peut être dans cet état de bien-être,
05:14 si ce n'est avec l'usage de quelques drogues par lesquelles nous avons commencé,
05:20 tout ça c'est se moquer du monde.
05:23 En revanche, on peut bien mesurer la santé avec une donnée très très simple,
05:27 et qui a l'avantage de ne pas avoir de valeur.
05:30 - Alors c'est laquelle ?
05:31 - C'est l'espérance de vie.
05:33 C'est combien de temps on vit ?
05:35 Alors ça se mesure à tous les âges, c'est très précis.
05:38 Parce que selon les régions françaises, l'espérance de vie varie de 3 ans.
05:43 L'endroit où on vit le plus vite en France c'est la Corse.
05:46 Toutes choses étant telles par ailleurs.
05:49 Mais il y a une différence bien entendu entre les hommes et les femmes,
05:52 dont on ne parle jamais,
05:54 puisque nos compagnes vivent à peu près 7 ans de plus que nous,
05:58 c'est différentiel.
06:00 Dans aucun pays au monde, les femmes vivent...
06:03 C'est quatre ans et demi en Suède,
06:05 c'est le pays où la différence entre hommes et femmes est la plus faible au monde.
06:08 Alors on peut mesurer l'espérance de vie avec ou sans handicap,
06:11 mais moi je me méfie toujours de ça, parce que qu'est-ce qu'on appelle handicap ?
06:14 - Alors dites-moi juste un mot, vous dites l'espérance de vie.
06:17 Mais attendez, l'espérance de vie, si je vis à 40-45 ans,
06:20 mais je vis très mal, enfin je veux dire je vis malade,
06:23 est-ce que c'est vraiment intéressant ?
06:24 - Non mais c'est à chacun d'en décider.
06:26 C'est-à-dire que moi je ne pense qu'il n'appartient pas ni à la puissance publique ni à nous
06:29 de savoir ce que les gens font de leur vie.
06:31 Et je pense que la médecine nous donne des conditions de vie.
06:37 Il y a des gens qui vivent heureux, vivent dynamique jusqu'à 100 ans,
06:43 nous en avons connu, et des gens qui sont malheureux.
06:46 Mais ça c'est une autre dimension.
06:48 - D'accord. Alors justement on va en parler, après cette petite pause,
06:52 on va continuer parce que c'est très intéressant,
06:54 vous avez fait un avatar complet, vous avez tout mis sur la table dans cette Santé à vif.
06:58 On va continuer un peu à faire l'inventaire,
07:00 et ensuite on en parlera avec les auditeurs de Sud Radio.
07:02 - Avec nos auditeurs, vous comptez nous appeler au 0826 300 300,
07:06 on vous attend sur Sud Radio, à tout de suite.
07:08 - Et la santé elle aussi, elle est dans tous ses états,
07:11 avec le livre roboratif et utile, très utile, de Jean de Gervais-Doué,
07:16 "La santé à vif", paru chez Humaine Science, qui vient de paraître.
07:20 Jean de Gervais-Doué, on a commencé à en parler,
07:22 alors vous dites, attention, santé publique et médecine,
07:26 ce n'est pas la même chose, ce n'est pas le même domaine.
07:28 Quand on donne des consignes de santé publique,
07:30 ce ne sont pas les consignes de médecine.
07:33 Expliquez-vous.
07:34 - Oui, c'est-à-dire que, encore une fois,
07:38 la médecine c'est toutes les thérapeutiques,
07:42 toute la chirurgie, toute la procréation médicale assistée,
07:47 qui ont fait des progrès, notamment en France,
07:49 j'espère qu'on en dira un mot,
07:51 c'est absolument extraordinaire l'évolution de la médecine,
07:54 depuis 20 ou 25 ans,
07:56 mais l'histoire des humains, et notamment des occidentaux,
08:00 ont augmenté parce qu'on a amélioré la qualité de l'eau,
08:04 on a amélioré l'alimentation,
08:08 donc on n'est pas mort de famine,
08:11 on a commencé les vaccinations dans les années 30,
08:15 inventées, je le rappelle, par un non-médecin,
08:17 et d'ailleurs poursuivies par un médecin.
08:21 - Ça ne s'appelait pas l'ordre des médecins, mais la fin.
08:24 - Oui, parce que Pasteur n'était pas médecin,
08:27 il aurait été poursuivi, bref.
08:31 La médecine ne commence vraiment à être efficace
08:35 qu'avec la découverte des antibiotiques,
08:37 puis petit à petit beaucoup d'autres choses,
08:40 juste avant la guerre il y avait les sub-families,
08:42 mais ce n'était pas très efficace,
08:44 quand on regarde l'histoire littéraire de la France,
08:47 et les morts de syphilis,
08:48 parce que beaucoup de nos grands écrivains sont morts de syphilis,
08:51 au 19ème, on voit qu'ils prenaient du mercure,
08:56 des sels de mercure, des choses terribles.
08:59 - Tout a changé, heureusement.
09:01 Mais dites-moi, juste un mot, Jean-Michel Mazouet,
09:04 est-ce que ça veut dire que quelque part,
09:06 la santé publique a été, je ne dirais pas happée,
09:09 je ne dirais pas monopolisée,
09:12 par un peu les technocrates,
09:14 ou par une administration par rapport aux médecins ?
09:17 - Par essence, c'est-à-dire que, encore une fois,
09:19 alors ça c'est un phénomène général,
09:21 c'est-à-dire qu'en France,
09:24 l'État veut jouer un rôle de plus en plus grand dans ce domaine,
09:29 alors c'est une de ses responsabilités,
09:31 mais il va beaucoup trop loin,
09:33 et notamment l'État a mis la main sur l'hôpital,
09:35 et essaye de mettre la main sur la médecine de ville,
09:37 et ça, ça ne marche pas.
09:38 - Pourquoi ?
09:39 - Parce qu'il le fait par des règles,
09:42 et il n'arrive pas à distinguer son rôle,
09:45 qui est d'orienter, du rôle de gestionnaire.
09:49 Et donc, c'est lui qui nomme tous les directeurs d'hôpitaux publics,
09:52 enfin quand j'explique à un ami américain
09:55 que le directeur de services de cardio,
09:57 l'hôpital d'Avignon, est nommé par un bureau à Paris,
10:00 il me dit "ça marche ton truc ?"
10:01 Je lui dis "pas toujours, et c'est très cher".
10:04 Donc dans tous les pays, c'est décentralisé,
10:07 et l'État n'essaie pas d'intervenir tout le temps, tout le moment.
10:11 Alors quand on revient à la santé publique,
10:13 donc c'est son rôle,
10:15 mais la question est toujours de savoir,
10:19 et on le voit très bien dans les autres domaines
10:21 qui nous réunissent tous les deux,
10:23 qui sont notamment les domaines de l'écologie,
10:26 jusqu'où interdit-on les néonicotinoïdes,
10:30 jusqu'où interdit-on les glyphosates,
10:33 quelle est l'évidence que le glyphosate est dangereux pour la santé ou pas,
10:38 et donc la santé publique est toujours l'hypersticide,
10:43 sauf l'éducation pour la santé.
10:45 Mais l'éducation pour la santé est quelque chose d'absolument nécessaire,
10:49 et qui elle aussi va mal,
10:51 parce que nos enfants ne savent plus comment manger,
10:54 parce qu'ils apprennent plus en famille, ils n'apprennent pas à l'école.
10:56 Et donc on a toutes ces idées absolument farfelues
11:02 sur le bienfait des vitamines et des additifs alimentaires,
11:05 et on ne sait pas que ce qui compte en gros,
11:09 c'est la nourriture traditionnelle familiale française,
11:14 c'est-à-dire trois repas par jour,
11:16 avec des fruits et des légumes de saison,
11:18 si possible en famille,
11:20 et on mange ce qu'on a dans l'assiette,
11:22 ce qu'on obtient en téléphonant au McDo ou à la pizza.
11:27 - Ou à Uber Eats, peu importe.
11:30 Et en fait, si j'ai bien compris ce qu'on appelle santé publique,
11:35 c'est une organisation qui a laissé faire toutes ces dérives.
11:39 - Qui les a créées, c'est-à-dire que la santé publique,
11:43 comme vous le savez,
11:45 puisqu'il y a une institution qui s'appelle Santé publique France,
11:48 qui au début de l'épidémie,
11:50 on a perçu qu'elle brûlait les masques
11:54 de l'épidémie de grippe précédente,
11:57 au moment où on cherchait des masques nouveaux.
12:02 Donc les outils de la santé publique, encore une fois,
12:06 c'est des outils de police inventés notamment à Venise,
12:09 par la République de Venise,
12:11 où on voit que les costumes qu'avaient nos prédécesseurs
12:16 pour lutter contre la peste
12:18 ressemblaient en gros au nez d'oiseau en moins
12:21 au port du masque qu'on avait pendant l'épidémie.
12:25 - En fait, on invente rien, on recycle.
12:28 - Oui, alors en revanche, ce qu'on a inventé,
12:30 et ça c'est extraordinaire, c'est les vaccins en moins d'un an.
12:32 Ça c'est génial.
12:34 - Mais oui, avec leurs effets, ça c'est une autre discussion.
12:39 Mais je veux savoir, l'hôpital pour vous, par exemple,
12:42 aujourd'hui, vous dites quelque chose dont je voudrais parler,
12:45 de l'hôpital et de l'économie.
12:47 Vous dites très bien la prévention, etc.
12:49 Mais la prévention, ça implique des investissements,
12:52 et ça implique, vous dites, il faut rationner.
12:55 Le mot de rationnement est absolument exclu,
12:57 comment rationner, c'est une égalité.
12:59 Vous dites, on ne peut pas tout faire en même temps.
13:01 - Oui, alors non, l'idée, elle est simple et essentielle,
13:07 mais comme elle va contre le sens commun,
13:11 elle est cachée.
13:13 Donc en médecine, il y a des mots du bien.
13:17 Les infirmières sont toujours dévouées,
13:19 la prévention est efficace, pas toujours,
13:21 la prévention économique de l'âge jeune, pas toujours,
13:23 parce que quand ça marche, la prévention,
13:25 les gens vivent plus longtemps et ça coûte plus cher.
13:28 Donc il y a beaucoup de croyances de ce type-là,
13:31 mais il y a des mots qui sont interdits
13:33 et qui sont essentiels, dont celui de rationnement.
13:36 Alors, une raison simple,
13:38 qui va, tous nos auditeurs vont être scandalisés
13:42 par la chose suivante.
13:44 Supposons qu'il y ait un accident de trottinette à Paris,
13:51 malheureusement il y en a,
13:53 qu'il y ait un homme jeune qui soit tué,
13:58 à ce moment-là, on va chercher,
14:03 et pour de bonnes raisons, à prélever ses reins et son cœur
14:07 pour faire des transplantations,
14:09 ça c'est la loi française, on va poser la question à la famille.
14:12 Mais, supposer que je dise,
14:16 on va mettre aux enchères ses reins et son cœur,
14:20 ça vous scandalise autant que moi.
14:22 - Absolument.
14:24 Il y aurait que les plus riches qui auraient droit aux transplantations.
14:28 - Donc il n'y a pas de marché pour la santé.
14:31 Il n'y a pas de marché.
14:33 - Et heureusement.
14:35 - Je me bats, vous savez j'ai eu un PSC,
14:38 j'ai été le premier conseiller et le premier directeur des hôpitaux de Pierre Moroy,
14:42 donc je ne suis pas vraiment à l'extrême droite.
14:44 Ça a beaucoup changé depuis,
14:48 notamment les partis socialistes.
14:51 Donc je me suis toujours battu pour défendre la protection sociale.
14:56 Toutefois, à partir du moment où on n'a pas de mécanisme de marché,
15:01 donc vous avez non pas des primes mais des tarifs,
15:07 qui pour les médecins de ville sont très bas, 25 euros.
15:11 - Oui, 25 euros.
15:12 - Vous avez des tarifs pour les consultations hospitalières,
15:15 et la question que l'on se pose c'est comment transfert-on l'argent
15:20 que nous cotisons à l'assurance maladie aux hôpitaux ?
15:23 Par quels mécanismes, si ce ne sont pas des mécanismes de marché ?
15:27 Or ce sont des mécanismes de rationnement physique,
15:31 donc ça s'appelle le numéro exclusif,
15:34 ça s'appelle l'autorisation quand on n'a pas le droit d'ouvrir une pharmacie en France.
15:38 Une chose rigolote d'ailleurs, en 1941 il y en avait déjà deux fois plus de pharmacies
15:42 dans le sud de la France que dans le nord,
15:44 et en 2023 il y en a toujours deux fois plus que dans le nord,
15:48 malgré la réglementation.
15:50 Enfin moi je fais un parenthèse.
15:52 On a deux autorisations pour un scanner,
15:54 une autorisation pour un lit d'hôpital,
15:57 et bien entendu les budgets ne sont pas infinis.
16:00 Donc on débat au Parlement de ce qu'on appelle l'endamme,
16:03 et cet argent ensuite il est redistribué.
16:06 Donc il n'importe que de parler de ça
16:10 pour pouvoir améliorer les mécanismes actuels qui ne sont pas bons.
16:14 - Et alors ces mécanismes actuels qui ne sont pas bons,
16:18 effectivement on voit bien,
16:21 vous avez vu les 20 000 lits d'hôpitaux qui ont été supprimés,
16:25 vous avez bien l'ARS,
16:27 et enfin beaucoup de médecins qu'on reçoit ici,
16:30 les presque 30% administratifs par rapport aux médecins dans les hôpitaux.
16:35 - Alors merci parce que ça me permet de corriger des erreurs.
16:38 Ça me rend mal à la reprise.
16:40 Alors commençons par la dernière.
16:42 Le 30% administratif c'est faux,
16:46 c'est simplement,
16:48 on confond le personnel administratif et le personnel non médical.
16:52 Or les hôpitaux sont des hôtels.
16:55 Donc dans les hôpitaux il y a des blanchisseurs,
16:58 il y a des cuisiniers,
17:01 et donc c'est une erreur.
17:03 - Mais est-ce qu'il n'y a pas quand même,
17:06 je conçois tout ça et votre correction est bienvenue,
17:09 est-ce qu'il n'y a pas trop d'administratifs quand même ?
17:12 - Non, il y a trop de règles et pas assez d'administrations.
17:15 - Trop de règles ?
17:17 - Il n'y a pas assez d'administrations, pas assez de gestion.
17:19 Il y a trop de règles, c'est-à-dire,
17:21 on dit voilà, les infirmiers ont le droit de prendre
17:23 deux cafés le premier à 7h,
17:25 deux heures à 9h30 à condition qu'ils soient décaféinés,
17:28 enfin c'est fou !
17:29 Sur la seule sécurité, il y a 46 règles.
17:32 Donc je m'occupe beaucoup d'un hôpital à Paris.
17:36 Et donc en me baladant dans les couloirs,
17:39 j'en sois les portes ouvertes et en général calées sur la figure.
17:43 Alors je dis au type qui s'occupe, qu'est-ce qu'il se passe ?
17:46 Il dit "Ah, on a la visite des pompiers cet après-midi".
17:49 Donc parce que les pompiers, pour les pompiers,
17:52 sont fermés, mais pour la ville, tous les jours,
17:55 elles doivent être ouvertes, parce qu'on passe des malades,
17:57 des chariots, des machins...
17:59 Donc vous noueillez sur les règles.
18:01 - Donc il y a quand même une bureaucratie là ?
18:03 - Il y a surtout une bureaucratie, mais qui est absurde.
18:06 Parce que la différence entre l'administration et la gestion,
18:10 c'est que dans l'administration, on applique des règles,
18:13 dans la gestion, on essaie de joindre ensemble des objectifs.
18:17 - Bien sûr.
18:18 - Et on pourra parler des infirmières tout à l'heure,
18:20 donc ça c'était la première chose que vous me...
18:22 Enfin la deuxième chose que vous me disiez.
18:25 La première, je l'ai oubliée...
18:28 - Non, la première c'était...
18:30 Mais on va en reparler après cette petite pause, tout de suite.
18:34 On va revenir là-dessus.
18:35 - Et vous avez la parole sur Sud Radio.
18:37 Vous nous appelez au 0826 300 300 pour interpeller
18:41 Jean de Carvazdoué et son livre "La santé à vif".
18:45 A tout de suite sur Sud Radio.
18:47 - Oui, la première question que je vous posais,
18:49 Jean de Carvazdoué, là juste avant de la pause,
18:54 c'était effectivement, vous savez, cette question des hôpitaux.
18:58 Alors on constate deux choses quand même.
19:00 20 000 suppressions de lits d'hôpitaux en moins de deux décennies.
19:05 Et puis le manque de personnel quand même.
19:08 On le voit, il y a quand même une absence.
19:10 Encore une fois, j'avais un témoignage,
19:12 il y a encore d'une psychiatre qui travaillait dans deux hôpitaux.
19:16 Alors vous vous dites, justement, dans la pause,
19:19 vous disiez "ce n'est pas un problème de lits,
19:21 c'est un problème effectivement de personnel".
19:23 - Oui, alors c'est un problème grave qui s'amplifie.
19:29 Curieusement, d'ailleurs depuis la fin de l'épidémie,
19:32 il manque dans beaucoup d'hôpitaux, au moins en région parisienne,
19:36 à peu près 10% d'infirmières.
19:38 Ce qui est considérable, parce qu'aujourd'hui,
19:41 on règle le programme opératoire sur la capacité qu'a le service de réanimation
19:47 de prendre en charge les malades la nuit.
19:49 Et ça, ça dépend du nombre d'infirmières en l'air.
19:52 Alors, ça nous permet d'expliquer à nos auditeurs
19:56 un phénomène très très profond qui explique beaucoup de choses.
19:59 C'est assez simple à dire, mais en deux mots,
20:01 voilà ce qui s'est passé dans le monde.
20:04 La médecine s'est spécialisée.
20:07 Il est publié aujourd'hui 700 000 nouveaux articles médicaux sérieux par an.
20:15 - 700 000 ? - Voilà.
20:17 Alors je vous passe sur le fait que la déontologie médicale
20:19 fait l'hypothèse que les médecins les ont lus,
20:21 c'est 700 000 articles, donc ça c'est ce qui est encore écrit,
20:24 ce qui est assez ridicule,
20:26 mais les conséquences sont nombreuses
20:29 et la plus importante qui a à voir avec la question posée,
20:32 c'est quand André et moi sommes nés,
20:36 donc au début des années 40,
20:39 il y avait les chirurgiens.
20:41 Puis, dans les années 60, il y a eu des orthopédistes.
20:47 Maintenant, il n'y a plus d'orthopédistes,
20:51 il y a les spécialistes de la main,
20:53 des spécialistes du genou,
20:55 des spécialistes de la hanche,
20:58 des spécialistes du pied.
21:00 Et je voyais en Thaïlande un chef de service d'un hôpital,
21:05 il me disait "vous, qu'est-ce que vous êtes ?"
21:07 Il m'a dit "orthopédiste".
21:09 J'ai dit "mais encore, je suis spécialiste de l'épaule".
21:11 Je lui ai dit "la droite ou la gauche ?"
21:13 Il s'est marré, mais vous allez voir, les conséquences sont énormes.
21:16 C'est-à-dire que pour faire fonctionner un service d'orthopédie aujourd'hui,
21:21 il ne faut pas un orthopédiste.
21:24 Il faut un spécialiste de la main,
21:27 il faut un spécialiste du genou.
21:29 - Mais pourquoi cette hyper spécialisation ?
21:31 - Parce que c'est lié à la manipulation des techniques,
21:34 c'est lié au savoir.
21:36 Il y a un de mes amis qui est un grand chirurgien,
21:39 pas seulement parce qu'il mesure 2m10,
21:41 qui est Brice Gayet,
21:43 qui est formidable.
21:45 Brice s'en va,
21:47 grand spécialiste de la chirurgie viscérale,
21:49 il est passé par 3 chirurgiens.
21:51 Un spécialiste du foie, un spécialiste du côlon, etc.
21:54 Alors, ça, ça veut dire que,
21:57 contrairement à ce qu'a dit Mme Bachelot,
21:59 contrairement à ce qu'a dit Mme Thoren,
22:01 contrairement aux rapports qui ont dit
22:03 "on garde ouvert dans des hôpitaux moyens
22:05 des services d'urgence,
22:07 alors que derrière, il n'y a personne",
22:09 c'est scandaleux.
22:11 Donc, comme personne n'a eu le courage
22:13 de dire aux gens "écoutez, il vaut mieux faire 50 km
22:15 et de trouver un service
22:17 où vous allez avoir quelqu'un derrière l'urgence
22:19 plutôt que d'aller au service d'urgence,
22:21 de vous faire 3 machins
22:23 et de vous remettre dans une ambulance
22:25 et de vous reconduire".
22:27 Donc, on a beaucoup trop d'hôpitaux en France
22:29 qu'on a hérités,
22:31 parce que les hôpitaux publics en France,
22:33 c'est les pauvres avant la guerre du 40.
22:35 - Vous l'a raconté dans votre livre.
22:37 - Et donc, on voit bien
22:39 qu'aujourd'hui, par exemple, à Nevers,
22:41 j'entendais ça, on essaye de faire venir
22:43 par avion, tous les matins
22:45 de Dijon,
22:47 pour pouvoir opérer.
22:49 Donc, on maintient
22:51 avec des gens
22:53 qui viennent faire des vacations d'un ou deux jours,
22:55 des services. Vraiment,
22:57 pour tous les gens qui nous écoutent,
22:59 la règle et le conseil que je vous donne,
23:01 allez dans les hôpitaux ou dans les cliniques,
23:03 voir des médecins
23:05 qui font souvent, qui traitent souvent
23:07 le mal que vous avez.
23:09 - Oui, mais alors ça implique effectivement de faire
23:11 quelques distances.
23:13 De toute façon, on n'est pas suivi par une voiture du stamuse.
23:15 Donc, malheureusement, quel que soit l'endroit
23:17 où on est, on est obligé de faire des distances.
23:19 Mais, moi, je me souviens, mon vieux père
23:21 là, qui est mort depuis, mais qui avait un problème
23:23 sérieux en Bretagne au mois
23:25 d'août,
23:27 comme je connaissais un peu la carte hospitalière,
23:29 finalement, il y avait beaucoup
23:31 de services fermés, je l'ai ramené à Paris.
23:33 - Je comprends. Oui, mais alors attendez,
23:35 pour ceux qui peuvent, c'est bien,
23:37 Jean-Luc Abbasdoué, mais pour ceux qui ne peuvent pas,
23:39 je m'explique, comment il se fait
23:41 qu'on a laissé faire, parce que vous dites très bien,
23:43 l'épaule droite ou l'épaule gauche,
23:45 celui qui fait la main
23:47 peut faire le pied, quand même, il ne faut pas exagérer.
23:49 - Oui, mais de moi, ça n'a pas le cas.
23:51 Tous les orthopédistes
23:53 font des prothèses de l'ange,
23:55 mais les services de la main,
23:57 ce sont des services très spécialisés,
23:59 et les fessiers, le pied, c'est très compliqué.
24:01 - Mais au-delà, alors parlons quand même
24:03 du personnel infirmier, soignant, etc.
24:05 Ça manque cruellement.
24:07 - Oui, alors ça,
24:09 pour des raisons nombreuses et anciennes,
24:11 alors, d'abord,
24:13 elles ont quand même beaucoup augmenté, parce qu'on est passé
24:15 de 150 000 infirmières
24:17 à 760 000,
24:19 entre 70 et aujourd'hui.
24:21 La population française, elle a augmenté de 50 %.
24:23 - Oui, sauf que ça rebaisse.
24:25 - Mais, mais, mais, mais,
24:27 on n'a jamais donné de carrière aux infirmières.
24:29 Donc la manière pour une infirmière
24:31 de faire changer,
24:33 c'est de faire un autre métier,
24:35 on appelait ça autrefois des surveillantes,
24:37 ça s'appelle des cadres. - On ne les paye pas quand même.
24:39 - On ne les paye pas bien, relativement.
24:41 Et elles n'ont pas de débouchés.
24:45 Alors il y a une idée,
24:47 qui est celle d'avoir des infirmières de pratique avancée,
24:49 c'est-à-dire, c'est un nom assez nul,
24:51 mais d'avoir entre les infirmières
24:53 et des médecins des BAC +5,
24:55 et ça va être
24:57 la solution, parce qu'il faut
24:59 que nos éditeurs se rendent compte que ça va mal,
25:01 mais ça va aller encore plus mal.
25:03 Pour une raison très simple, c'est que
25:05 les gouvernements passés et actuels
25:07 ne prévoient pas
25:09 la mise dans l'âge
25:11 de l'indépendance de la génération du baby-boom.
25:13 Alors, en politique sociale,
25:15 il y a trois âges importants. Il y a l'âge de la retraite,
25:17 dont on ne parlera pas,
25:19 il y a 70 ans qui est l'âge moyen à l'hôpital,
25:21 et il y a 83 ans,
25:23 entre 83 et 83,
25:25 qui est l'âge de l'indépendance.
25:27 Or, la génération du baby-boom,
25:29 elle commence en 47,
25:31 elle arrive dans l'âge de l'indépendance,
25:33 elle arrive dans l'âge de l'indépendance,
25:35 et qui va les soigner ?
25:37 Alors qu'on a formé très très peu de médecins
25:39 dans les années 90.
25:41 - Je suis obligé, compagnie.
25:43 Oui, un sacré tableau contrasté,
25:45 vraiment, lisez le livre
25:47 de Jean de Cavasdoué,
25:49 ça vous donne vraiment une mesure du tableau.
25:51 Et on ne peut pas dire que ce soit le chef d'oeuvre
25:53 des chefs d'oeuvre, mais enfin bon, on peut améliorer.
25:55 Lucia, est-ce que nous avons des auditeurs ?
25:57 - Nous avons beaucoup d'auditeurs,
25:59 et vous continuez de nous appeler au 0826
26:01 300 300, et on commence
26:03 avec Julien du Val-de-Marne.
26:05 Bonjour Julien. - Oui, bonjour Julien.
26:07 - Bonjour mon cher André, bonjour à votre invité.
26:09 Mais écoutez déjà André,
26:11 pour le bien national et le bien commun,
26:13 j'espère que vous aurez la meilleure santé possible,
26:15 parce que je peux vous dire qu'on a sacrément besoin de vous.
26:17 - C'est gentil.
26:19 - Et parce que... Mais oui, mais attendez,
26:21 c'est sincère, je peux vous dire que beaucoup de gens,
26:23 je vois d'ailleurs,
26:25 en parlent de votre émission de plus en plus, je pense que vous
26:27 devez faire jalouser la classe journalistique,
26:29 parce que, moi, ce qui m'inquiète
26:31 beaucoup, je vous le dis très clairement,
26:33 c'est qu'on a Macron lui-même,
26:35 M. Macron qui a déclaré à la presse
26:37 de son aveu lui-même il y a quelque temps,
26:39 qu'il était dans une dépression très grave.
26:41 Je ne sais pas si vous vous rendez compte quand même
26:43 qu'on est dirigé par quelqu'un qui nous envoie à la guerre,
26:45 et qui nous dit lui-même,
26:47 à la presse, qu'il est dans une dépression très grave.
26:49 Alors, deux choses l'une,
26:51 ou bien, il est réellement dans une dépression
26:53 très grave, mais dans ces cas-là, ça ne dure pas
26:55 quelques semaines, ça dure des années.
26:57 - Oui, alors il nous fait des salades,
26:59 et bien dans ces cas-là, ça veut dire qu'on a affaire
27:01 à un mythomane. - Alors, Julien,
27:03 on ne va pas soigner le cas Macron ici.
27:05 - Non, mais je tiens à le rappeler quand même.
27:07 - Non, je comprends. Non, mais
27:09 je voudrais qu'on revienne justement et...
27:11 - Tout à fait. J'allais y venir,
27:13 rappeler André. - Allez-y, Julien.
27:15 - Moi, je me choque par rapport
27:17 à ces soignants. Rappelons toujours
27:19 une fois encore que la France est le dernier pays
27:21 à n'avoir toujours pas réintégré
27:23 les non-vaccinés.
27:25 Ce qui est un non-sens, on est les derniers,
27:27 mais qu'est-ce qu'ils attendent ?
27:29 Que fait l'opposition ? Moi, je suis désolé
27:31 de le dire, on a aujourd'hui des gens qui sont en très
27:33 grande souffrance dans les hôpitaux parce qu'on
27:35 les maltraite faute de personnel.
27:37 Que fait-on ? Et ça rejoindra
27:39 ce que vous disiez avec votre invité
27:41 sur la santé qui est
27:43 complètement marchandisée,
27:45 avec l'argent qui est dilapidé.
27:47 On voit bien qu'on n'a toujours pas d'informations,
27:49 vous le disiez en début d'émission, sur les SMS
27:51 de Madame Van der Leyen et tout le contraire.
27:53 Mais re-volant, mais bon sang,
27:55 bonsoir, mais que fait la NUPES ?
27:57 Que fait le RN ? Mais ils ont piscine ?
27:59 Ou alors c'est de l'opposition,
28:01 de connivence pour faire continuer
28:03 ce système politique tel qu'il est ?
28:05 - Il faut la récréation, il joue au ballon et à savoir
28:07 qui va aller plus loin que l'autre.
28:09 - Mais non, mais attendez André, voilà,
28:11 c'est très grave et moi j'aimerais que les Français se réveillent
28:13 sur la vraie opposition, celle qui essaie de se
28:15 bouger et qu'on muse elle dans ce pays. Vraiment,
28:17 je dis aux Français, réveillez-vous, parce que là,
28:19 c'est trop grave. La santé, c'est un sujet extrêmement grave.
28:21 - C'est le moins que l'on puisse dire.
28:23 Alors, Jean Le Guin va se douer par rapport,
28:25 Julien a dit beaucoup de choses et effectivement
28:27 il a abordé des problèmes que
28:29 beaucoup se posent, mais je voudrais parler
28:31 de quelque chose, vous en parlez dans votre livre,
28:33 la marchandisation de la santé.
28:35 Je voudrais quand même en parler de ça.
28:37 - Oui, alors, si vous voulez,
28:39 elle est mondiale.
28:41 - Oui, elle est mondiale, ça c'est clair.
28:43 - Et il y a certaines entreprises pharmaceutiques
28:47 qui prennent en otage
28:49 les systèmes de sécurité sociale du monde.
28:52 Alors, ça c'est vu,
28:54 il y a quelques années récentes,
28:57 donc découverte d'un médicament
28:59 très efficace pour certains types d'hépatites.
29:02 Alors, les prix sont libres aux Etats-Unis,
29:07 c'est-à-dire qu'en France, nous, on a des tarifs,
29:09 c'est-à-dire c'est la Sécu qui définit.
29:11 Alors qu'aux Etats-Unis, c'est libre.
29:13 La dose,
29:16 82 000 dollars.
29:18 - Oui.
29:20 - Ah, donc c'est réservé pour milliers,
29:22 c'est sans reçoir.
29:24 - Alors, vous savez comment le Sénat américain s'en est aperçu ?
29:26 - Oui.
29:28 - C'est que
29:30 la santé des prisonniers,
29:32 et Dieu sait s'il y en a aux Etats-Unis,
29:34 il y en a sept fois plus que chez nous,
29:36 la population égale,
29:38 est prise en charge par le budget fédéral.
29:40 Et il s'est aperçu qu'avec ce médicament,
29:44 au mois de septembre,
29:46 il n'y avait plus un sou,
29:48 parce que les prisonniers sont souvent drogués,
29:52 sont souvent alcooliques, etc.
29:54 - Et donc l'hépatite.
29:56 - Voilà, donc l'hépatite circule,
29:58 et à ce moment-là,
30:00 ils ont commencé à s'énerver.
30:02 Donc ils ont fait, comme souvent,
30:04 un excellent rapport sur ce sujet.
30:06 Donc la société
30:08 Gilead, puisque c'est son nom,
30:10 avait acheté...
30:12 - Gilead.
30:14 - ...avait acheté...
30:16 - C'est eux le Rême des civils, à propos.
30:18 - C'est ça.
30:20 Ils avaient acheté pour 11 millions de dollars
30:22 une entreprise qu'ils ont
30:24 remboursée en un an.
30:26 Ensuite,
30:28 ils ont essayé de vendre ça à 41 000 dollars,
30:30 donc à Madame Touraine,
30:32 qui a accepté,
30:34 mais en rationnant,
30:36 au début,
30:38 ceux qui y avaient accès.
30:40 Les Italiens l'ont eu
30:42 pour 3 000 dollars,
30:44 et à 900 dollars, l'entreprise
30:46 gagnait beaucoup, beaucoup d'argent.
30:48 Donc vous voyez apparaître
30:50 aujourd'hui des médicaments
30:52 pour certaines maladies rares
30:54 qui vont changer la vie des gens
30:56 et élever un handicap.
30:58 Il y en a deux que j'ai en tête, un à 2 millions de dollars
31:00 et l'autre à 2 millions et 4.
31:02 - Oui.
31:04 Ça arrive à la caricature,
31:06 mais on voit très bien.
31:08 Le vrai problème, c'est, écoutez,
31:10 on en parlait avec Virginie Giraud quand même,
31:12 la non-transparence,
31:14 l'obscurité absolue,
31:16 le brouillard absolu
31:18 sur la manière
31:20 dont on achète les vaccins ou les médicaments.
31:22 Encore une fois, je ne parle pas du fond
31:24 de vaccins ou pas vaccins, mais c'est
31:26 hallucinant quand même qu'on ait cette
31:28 opacité absolue sur les
31:30 négociations et sur les prix.
31:32 - Alors,
31:34 là il s'est produit un phénomène
31:36 nouveau, c'est que,
31:38 et là je n'ai pas suffisamment de données
31:40 pour avoir un avis
31:42 sinon éclairé
31:44 du moins informé,
31:46 puisque ça a été
31:48 une négociation globale européenne.
31:50 Il y a négocié comment, etc.
31:52 C'est pas comme ça que ça se passe d'habitude en France.
31:54 D'habitude en France,
31:56 il y a une autorisation de mise
31:58 sur le marché, ensuite
32:00 l'entreprise demande
32:02 à l'assurance maladie un tarif
32:04 et à ce moment-là, elle vend ou elle ne vend pas.
32:06 - Quelques fois elle ne vend pas.
32:08 - Oui, mais ça, ça a été
32:10 mépris de toute règle.
32:12 - Mais l'industrie
32:14 pharmaceutique,
32:16 j'ai eu pendant ma vie
32:18 et j'ai fait pas beaucoup d'activités
32:20 de conseil, mais
32:22 j'ai très très rarement travaillé
32:24 pour l'industrie pharmaceutique qui est une très grande
32:26 industrie, on l'a vu avec
32:28 les découvertes de vaccins, mais c'est aussi
32:30 une industrie très corruptrice.
32:32 - Oui, c'est clair.
32:34 - Très corruptrice, on l'a vu aussi.
32:36 - C'est une industrie
32:38 très corruptrice, et bon,
32:40 l'affaire du médiateur, l'affaire de...
32:42 - On l'a vu.
32:44 - Donc, ça n'empêche pas qu'elle soit
32:46 de grande qualité.
32:48 - Justement, au-delà des...
32:50 Est-ce que la marchandisation
32:52 de la médecine
32:54 est inéluctable ?
32:56 - Elle l'est moins
32:58 qu'en France, et dans la plupart
33:00 des pays au monde, parce que les Etats-Unis
33:02 sont vraiment une exception.
33:04 C'est-à-dire que la règle dans le monde,
33:06 y compris en Asie,
33:08 est en partie aux Etats-Unis, puisque
33:10 les...
33:12 C'est pas une parenthèse, j'ai une amie
33:14 une dizaine d'années qui me dit
33:16 "Je suis content d'avoir 65 ans."
33:18 Je lui dis "Moi, trop bien, ma chérie, et moi."
33:20 - Pourquoi pas ?
33:22 - Parce que je vais rentrer dans le système
33:24 d'assurance-médecine publique, médicare.
33:26 - Après 65 ans, oui.
33:28 - Et alors, je lui dis "Mais tu payais combien ?"
33:30 Elle avait aucun...
33:32 Aucune séquelle, enfin aucune particularité.
33:34 Elle payait de cotisation
33:36 maladie par mois, 1900 dollars.
33:38 1900 dollars par mois.
33:40 Donc les Français n'ont aucune idée
33:42 de ce que ça peut être.
33:44 Donc la plupart des pays ont des systèmes
33:46 d'assurance maladie.
33:48 Et
33:50 on a besoin de l'industrie pharmaceutique
33:52 parce que, je me souviens
33:54 avoir dit ça à Noï,
33:56 qui est, les pays soviétiques
33:58 et communistes n'ont jamais
34:00 - je mets à part la Chine -
34:02 n'ont jamais découvert une molécule.
34:04 - Jamais. - Jamais.
34:06 C'était du temps des communistes.
34:08 Donc il m'a traduit. Je lui ai dit "Monsieur, je dois traduire."
34:10 Je lui ai dit "Dites-moi,
34:12 vous m'avez posé la question."
34:14 Mais donc,
34:16 on est obligé
34:18 de gérer et de discuter
34:20 dans des situations difficiles.
34:22 Mais en même temps,
34:24 on peut dire qu'ils ont changé
34:26 d'une certaine façon l'humanité
34:28 et d'ailleurs pas seulement la pharmacie,
34:30 mais énormément de techniques
34:32 diagnostiques qui sont en train de se découvrir
34:34 en radio et en télé. - Bien sûr.
34:36 Mais il faut faire très attention à cette
34:38 corruption, cet instinct de corruption
34:40 qui est quand même là, et très fortement.
34:42 Lucien, une rapide
34:44 page de pub et vous continuerez
34:46 à avoir la parole, chers auditeurs, au 0826
34:48 300 300. On ira à Lourdes
34:50 pour écouter Loïc. A tout de suite sur Sud Radio.
34:52 13h50 sur Sud Radio.
34:54 Vous êtes bien dans le face-à-face avec
34:56 Jean de Kervasdoué et vous avez
34:58 la parole au 0826
35:00 300 300. Et on accueille
35:02 Loïc de Lourdes. Bonjour Loïc.
35:04 - Bonjour Loïc. - Oui, bonjour.
35:06 Bonjour André, bonjour à votre invité, aux auditeurs.
35:08 Moi j'aimerais parler vite fait sur la santé
35:10 parce que c'est quand même un problème qui est assez central
35:12 et j'aimerais vous prouver vite fait
35:14 si je peux, que nos élites
35:16 ne veulent pas qu'on soit en bonne santé.
35:18 Alors...
35:20 - Allez-y. - Déjà on commence par la nourriture.
35:22 La nourriture de maintenant
35:24 est remplie de carences en oméga 3
35:26 qui est... Les oméga 3 sont
35:28 bonnes pour les connexions neurologiques.
35:30 Donc déjà cette nourriture
35:32 qui est remplie de pesticides en plus.
35:34 Moi par exemple je suis livreur, je livre les agriculteurs
35:36 en pesticides, en produits
35:38 très dangereux, les CMR, cancérigènes,
35:40 mutagènes reproductifs.
35:42 Et qui c'est qui fabrique ces pesticides ?
35:44 Ce sont les mêmes qui nous fabriquent
35:46 les médicaments derrière. L'entreprise
35:48 Pharmaceuticals est une entreprise des plus lucratives au monde
35:50 et à l'époque du capitalisme,
35:52 penser que ces gens-là veulent nous maintenir
35:54 en bonne santé alors qu'on est que
35:56 des consommateurs pour aussi, des consommateurs de médicaments
35:58 voilà, ça va pas ensemble.
36:00 Ensuite l'eau. Notre corps,
36:02 le corps humain est constitué de 80% d'eau.
36:04 Bizarrement,
36:06 dans l'eau qu'on a dans le robinet,
36:08 l'eau est remplie d'eau de Javel
36:10 et de métaux d'ours. On va pas entrer dans les détails,
36:12 je laisse les gens vérifier par eux-mêmes.
36:14 Donc la qualité de l'eau
36:16 qu'on ingurgite à longueur de journée,
36:18 si elle est de mauvaise qualité, comment notre terrain,
36:20 notre microbiote peut être
36:22 en bonne santé ? C'est très compliqué.
36:24 Ensuite le sommeil.
36:26 Les gens ont un sommeil de très mauvaise qualité.
36:28 Et puis ensuite,
36:30 pour revenir à la nourriture, on est ce que l'on mange.
36:32 Donc si on mange de la nourriture
36:34 trop grasse, trop sucrée,
36:36 trop salée, eh bien on n'est pas en bonne santé.
36:38 Et d'ailleurs le sucre qui
36:40 nourrit les cellules cancéreuses,
36:42 en plus de ça,
36:44 attaque... qu'est-ce qui fait le sucre ?
36:46 Donc vous vous dites qu'aujourd'hui
36:48 on est dans un système marchand qui
36:50 détruit la santé pour mieux
36:52 après trouver les médicaments
36:54 qui vont corriger la chose.
36:56 Exactement. Je peux faire une dernière parenthèse ?
36:58 Oui, allez-y.
37:00 Allez-y Loïc, parce que beaucoup d'autres disent...
37:02 Très rapide, ouais.
37:04 Juste pour prouver ce que je dis,
37:06 rien qu'on a revu aux masques, les masques qu'on nous a vendus
37:08 pour nous protéger d'un virus respiratoire,
37:10 quand on prend deux enfants
37:12 d'un âge différent, par exemple, je vais vous poser une petite question
37:14 très rapide, on prend deux enfants
37:16 du même âge et ils ont deux familles différentes.
37:18 Une famille qui est hypochondriaque
37:20 et une autre famille qui est une famille normale
37:22 qui a des parents de travail,
37:24 il y a des animaux à la maison, c'est pas toujours propre.
37:26 Lequel enfant aura les défenses immunitaires
37:28 les plus puissantes quand il grandira ?
37:30 Celui qui a les enfants.
37:32 Celui qui est sale.
37:34 Celui qui est sale, absolument.
37:36 C'est vrai.
37:38 Ça a baissé les défenses immunitaires de tout le monde.
37:40 Donc ça nous a fait croire qu'on voulait notre santé alors qu'en fait
37:42 c'était l'autre contexte qui était fait.
37:44 - Je comprends Loïc.
37:46 - Alors oui, monsieur, monsieur, monsieur.
37:48 Vous avez attiré notre attention sur un sujet sérieux
37:50 que je connais bien
37:52 et si ça vous intéresse, vous avez dans mon livre
37:54 un chapitre entier qui est consacré à ça
37:56 et dont le titre s'appelle
37:58 "Complexité".
38:00 Alors, les questions d'alimentation
38:02 sont des sujets complexes, mais commençons quand même
38:04 par les bonnes nouvelles.
38:06 Nous continuons à gagner des années d'espérance de vie
38:08 puisque
38:10 depuis 1980
38:12 on a encore gagné 10 ans.
38:14 Depuis que je suis né, on a gagné
38:16 22 ans.
38:18 Et pour parler de la Chine
38:20 qui est un pays qui était très pollué,
38:22 ils ont, quand ils ont
38:24 commencé à s'alimenter correctement,
38:26 ils ont gagné 37 ans
38:28 d'espérance de vie en 50 ans.
38:30 Donc si vous voulez, on ne peut pas être aussi catastrophique
38:32 que vous l'êtes.
38:34 Par ailleurs,
38:36 il y a quelque chose que vous sous-estimez
38:38 qui est
38:40 que les plantes naturelles
38:42 produisent tous
38:44 des toxines.
38:46 Et que ces toxines
38:48 sont très importantes en quantité,
38:50 c'est 1,5 g par jour,
38:52 et
38:54 qu'elles sont de même nature que
38:56 les produits
38:58 phytosanitaires qu'on utilise
39:00 pour lutter contre les pesticides.
39:02 Alors, mettez-vous
39:04 bien,
39:06 vous devez vous y persuader,
39:08 qu'il n'y a pas d'agronomie
39:10 sans produits phytosanitaires.
39:12 Il n'y a pas d'agriculture
39:14 sans pesticides. C'est complètement un rêve.
39:16 Et la question est de savoir
39:18 si ces produits
39:20 sont toxiques,
39:22 comment ils sont toxiques,
39:24 parce que vous savez, il est en train de se produire
39:26 un drame en France, dont vous n'avez peut-être pas conscience,
39:28 mais c'est que
39:30 pour la première fois, peut-être,
39:32 la balance des paiements agricoles
39:34 de la France sera négative cette année
39:36 du fait des interdictions
39:38 que nous faisons à nos agriculteurs
39:40 d'utiliser toute une série de produits.
39:42 Le débat sur les néonicotinoïdes,
39:44 le débat sur le glyphosate
39:46 que André le sait bien,
39:48 puisqu'on en a débattu ensemble,
39:50 est un débat que je connais un peu.
39:52 Donc, si vous voulez,
39:54 il ne faut pas tomber dans une caricature,
39:56 et on doit,
39:58 comme toujours dans la vie, arbitrer
40:00 entre des risques relatifs,
40:02 mais croyez,
40:04 ceux que nous courons ne sont pas ceux que vous dites.
40:06 En revanche, dans les choses que vous avez dites,
40:08 et je suis d'accord avec vous,
40:10 l'évolution, non pas des aliments,
40:12 mais de l'alimentation est très inquiétante.
40:14 C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
40:16 on ne mange plus des repas en famille,
40:18 les repas sont très déstructurés,
40:20 et ça, ça a des conséquences sur l'obésité,
40:22 beaucoup plus que des traces
40:24 de pesticides au milliardième de gramme.
40:26 - Donc, oui,
40:28 ce que vous dites,
40:30 il faut voir le verre à moitié plein, le verre à moitié vide,
40:32 et pas effectivement se tromper.
40:34 Cela dit, on a un vrai, vrai, vrai
40:36 problème, et vous avez raison de rappeler
40:38 l'espérance de vie et comment cela a évolué.
40:40 Juste un mot,
40:42 Jean-Luc Herbastoué, parce que je crois
40:44 qu'on n'aura pas le temps, là, de prendre un auditeur,
40:46 malheureusement,
40:48 et vraiment, on vous remercie d'appeler
40:50 comme vous appelez, après c'est une question,
40:52 hélas, de durée et d'horaire.
40:54 Juste un mot,
40:56 vous vous êtes, aujourd'hui,
40:58 là où on parle, alors que ce qui s'est passé,
41:00 on ne va pas revenir sur le narratif Covid,
41:02 vous êtes optimiste ?
41:04 - Pourquoi ?
41:06 Pour moi, pour la société, pour la France ?
41:08 - Pour vous, après,
41:10 vous avez parlé de vos quatrièmes pontages, vous en êtes sortis, bravo.
41:12 Mais pour, effectivement,
41:14 non, non, pour l'évolution du système,
41:16 par contre, la protection des citoyens.
41:18 - Non, non, je pense que,
41:20 si vous voulez, nous payons
41:22 les non-décisions
41:24 de ministres,
41:26 mais il faut remonter jusqu'au moins
41:28 un quart de siècle.
41:30 Bon, monsieur
41:32 Douste-Blazy, pour ne pas le nommer,
41:34 qui, en 2002, a arrêté l'obligation de garder
41:36 astreinte, on va essayer, aujourd'hui,
41:38 de revenir sur l'obligation de garder astreinte
41:40 des médecins de ville,
41:42 sur les ministres qui donnaient... - Vous gardez, vous le dit ?
41:44 - Les gardes est astreintes.
41:46 Les médecins, ils étaient obligés
41:48 de faire un tour de garder astreinte
41:50 pour assurer la permanence des soins.
41:52 Vous avez,
41:54 donc, des hôpitaux dangereux qui n'ont pas été
41:56 fermés. Vous avez,
41:58 et surtout,
42:00 quand vous voyez la politique de santé depuis
42:02 un demi-siècle, vous voyez qu'on a
42:04 parlé, en fait, qu'un seul sujet,
42:06 qui est le fait de
42:08 payer, pas payer, le ticket de modérateur
42:10 jusqu'aux rembourses. On n'a jamais
42:12 parlé de l'organisation de la médecine de ville,
42:14 on n'a jamais parlé de l'organisation de l'hôpital,
42:16 on n'a jamais parlé de la coordination
42:18 des soins, et
42:20 vraiment,
42:22 il y a des gens qui, aujourd'hui, ont énormément de mal
42:24 à avoir des rendez-vous avec des médecins,
42:26 avec des spécialistes, et tout ça
42:28 est dramatique. Est-ce que ça va s'arranger demain ?
42:30 La réponse est non, pas demain.
42:32 - On ne sait pas encore pour le reste.
42:34 En tout cas, du pain sur la planche
42:36 en attendant de liser, vraiment, la santé
42:38 à vif, parce que ça vous donnera
42:40 en tout cas beaucoup de vivacité, déjà.
42:42 - Merci beaucoup
42:44 de nous avoir écoutés, d'être toujours
42:46 aussi nombreux à nous appeler au 0826
42:48 300 300. C'était le Face à Face
42:50 avec Jean de Carvazdoué, économiste de la santé,
42:52 pour son livre "La santé à vivre",
42:54 édition Humaine Science. Tout de suite,
42:56 l'émission de Brigitte Lay. A tout de suite sur Sud Radio.