Les invités de #HDPros2 débattent des grands thèmes de l'actualité. Présenté par Pascal Praud du lundi au jeudi et Julien Pasquet le vendredi.
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00:00 Bonsoir à tous, Véronique Jacquet, Gilles-William Golnadel,
00:02 Louis de Raguenel, Georges Fenech au menu ce soir,
00:05 la sortie de crise, comment le gouvernement va-t-il trouver cette sortie de crise ?
00:09 Le président Macron qui a parlé à pif Gadget.
00:13 On attend l'interview de Madame Borne à Fripounet.
00:16 On parlera peut-être de Charles III également, qui est en Allemagne ce soir,
00:20 mais on va commencer par Sainte-Soline.
00:22 Vous connaissez cette phrase que nos parents nous disaient quand on était enfant ?
00:27 Tu inverses les rôles.
00:30 L'inversion des valeurs.
00:32 C'est intéressant comme thème, l'inversion des valeurs.
00:36 Que s'est-il passé à Sainte-Soline ?
00:38 Eh bien, depuis quelques jours, vous avez bien compris qu'en France,
00:41 c'est le procès de la police qui est fait.
00:44 Et Jeanne Cancard nous rapporte les derniers éléments que nous savons
00:49 sur cette affaire de Sainte-Soline depuis que la famille d'un manifestant de 32 ans,
00:54 activiste qui était régulièrement sur les terrains d'action,
00:59 activiste professionnel, blessée gravement à Sainte-Soline.
01:03 Il faut le rappeler, ce week-end, sa famille a porté plainte pour tentative de meurtre
01:07 et entrave au secours.
01:08 La victime se trouve toujours entre la vie et la mort.
01:11 Et effectivement, cette victime mérite, de ce point de vue-là, notre compassion, bien sûr.
01:16 Selon les organisateurs, il a subi un traumatisme crânien dû à une grenade lacrymogène.
01:20 Vous voyez le sujet de Jeanne Cancard.
01:24 Samedi dernier, Sainte-Soline a été le théâtre d'affrontements extrêmement violents
01:28 entre forces de l'ordre et militants anti-bassines.
01:32 Rapidement, des blessés sont à déplorer.
01:35 Certains manifestants et associations présentes sur place
01:38 accusent alors les forces de l'ordre de ralentir l'arrivée des secours.
01:42 Des accusations démenties par le SAMU.
01:45 Nous n'avons pas été obstrués dans l'exercice de notre fonction,
01:48 mais bien assurés les soins dans des circonstances particulièrement dangereuses pour nos équipes.
01:52 Deux jours après ce démenti, la Ligue des droits de l'homme diffuse un appel téléphonique
01:56 entre un médecin posté en base arrière et le régulateur du SAMU, situé à quelques kilomètres.
02:01 Vous en êtes où de la plus grosse urgence absolue ?
02:03 De ce que j'ai comme impression, moi de loin.
02:05 Alors déjà, le problème, c'est que vous n'êtes pas sur place.
02:07 Donc c'est un peu compliqué.
02:09 On a eu un médecin sur place et on lui a expliqué la situation.
02:12 On n'en verra pas de moyens smurds ou délicaux
02:14 parce qu'on a ordre de ne pas en envoyer par les forces de l'ordre.
02:17 Dans la conversation, l'avocate de la Ligue des droits de l'homme prend la parole.
02:20 Vous avez interdiction d'intervenir ?
02:22 Vous confirmez que vous avez interdiction d'intervenir ?
02:24 On n'a pas l'autorisation d'envoyer les secours sur place
02:27 parce que c'est considéré comme étant dangereux sur place.
02:29 De son côté, la préfète des Deux-Sèvres confirme que les conditions de sécurité
02:34 n'étaient pas réunies pour permettre l'intervention des secours.
02:36 Ce n'est que pour éviter que le SAMU ou les pompiers ne soient pris à partie
02:40 ou victimes collatérales des affrontements violents
02:42 que cette consigne a pu être passée dans un contexte
02:45 où les groupes violents se déplaçaient très rapidement.
02:48 Après les affrontements du week-end à Sainte-Sauline,
02:51 deux manifestants sont encore dans le coma,
02:53 dont un avec un pronostic vital engagé.
02:56 Les deux familles ont porté plainte pour tentative de meurtre et entrave au secours.
03:00 Chacun comprend évidemment ce qui s'est passé.
03:03 Les choses d'ailleurs sont assez claires.
03:04 Et on comprend effectivement la position du SAMU.
03:07 Dès le départ, la difficulté d'intervenir,
03:09 l'impossibilité d'intervenir pour des raisons de sécurité.
03:12 Il n'empêche que le procès est fait de la police en France
03:15 alors que l'enquête n'a même pas établi le moindre élément.
03:19 Je vous propose d'écouter la préfète qui s'est exprimée cet après-midi
03:23 au micro de Laurence Ferrari.
03:25 Tout a été fait pour venir en secours aux personnes qui étaient blessées.
03:30 Et je suis choquée, je trouve que c'est insupportable
03:35 pour l'engagement de l'ensemble des services de secours mobilisés
03:39 que de prétendre que l'arrivée des secours aurait été bloquée sciemment.
03:44 En aucun cas, il n'y a eu d'entrave à l'arrivée des secours
03:50 pour sciemment minimiser la possibilité pour les blessées d'être secourues.
03:57 Ce n'est absolument pas ce qui s'est passé.
03:59 On écoutera dans une seconde Gérald Darmanin.
04:01 J'étais avec lui à l'heure du déjeuner sur l'antenne d'RTL
04:04 et puis il a répondu aux questions au Sénat.
04:07 Mais est-ce que vous avez peut-être un premier commentaire
04:10 avant d'écouter le ministre de l'Intérieur ?
04:11 Parce que ça montre le climat dans lequel on vit en France
04:13 et puis ça montre également l'espace médiatique qui répercute cela,
04:17 bien évidemment, parce qu'il y a sinon une volonté,
04:22 mais une inflexion a toujours montré à désidier les policiers.
04:27 Que la famille dépose plainte, c'est classique,
04:29 ils veulent savoir ce qui s'est passé.
04:31 Mais qu'on mette en cause notamment certains politiques ou des associations,
04:35 la police qui aurait empêché les secours d'arriver,
04:39 ça je trouve ça particulièrement ignoble.
04:41 Vous savez, ils appellent ça, on l'a connu pour les attentats, c'était pareil,
04:46 dès lors qu'il y a une zone comparable à une zone de guerre,
04:49 d'affrontement ou de danger de terrorisme par exemple,
04:52 la police établit un périmètre d'exclusion.
04:56 Et même les secours ne peuvent pas rentrer
04:58 tant qu'il n'y a pas la sécurité pour eux-mêmes.
05:00 Donc c'est ce qui s'est passé en réalité.
05:02 Il y a eu un périmètre d'exclusion, mais malgré tout,
05:04 il y a un médecin qui est rentré sur cette zone,
05:07 à ses risques et périls,
05:08 qui a été un véritable héros, il faut le souligner.
05:12 Bien sûr.
05:14 Malgré toute la bienveillance médiatique pour ces plaintes-là,
05:19 ils vont quand même avoir du mal à persuader les gens honnêtes
05:24 de ce que ces gens-là soient des martyrs.
05:27 Je me permets de rappeler quand même l'évidence
05:30 qu'il s'agissait d'une manifestation interdite,
05:33 dans un domaine privé,
05:35 et qu'on avait déjà annoncé à l'avance
05:39 que compte tenu des drôles de cire qui allaient arriver,
05:43 ça allait être dangereux.
05:45 Donc je suis désolé de vous dire que,
05:47 bon, bien entendu, il faut pas...
05:49 Il est loin de se réjouir, mais lorsqu'un cambrioleur
05:53 est blessé par un propriétaire
05:56 pendant qu'il est en train de cambrioler de nuit,
05:59 il peut difficilement quand même crier au charron.
06:03 La réalité, elle est là.
06:04 Tout le reste n'est que bruit.
06:06 - Vous parliez de l'inversion des valeurs.
06:10 Moi, ce que je trouve...
06:11 - Moi, je trouve qu'on est en plein dedans.
06:13 C'est ça qui est terrible, en fait.
06:14 Ces sujets-là, qui, il y a 30 ans, n'auraient même pas été traités,
06:17 sont aujourd'hui traités avec une bienveillance
06:20 dans l'espace médiatique qu'on peut trouver sidérante,
06:22 avec des relais très puissants.
06:24 La Ligue des droits de l'homme, bien sûr.
06:26 Quelques journalistes militants,
06:30 des sites que je ne citerai pas ici,
06:33 mais qui sont au service d'une volonté d'attaquer la police,
06:37 bien évidemment.
06:38 - Ce que je trouve très frappant dans cette histoire,
06:41 c'est que vous avez affaire à des gens
06:42 qui donnent pour consigne à tous les militants
06:44 de ne jamais appeler les pompiers,
06:46 de ne jamais appeler les secours.
06:47 Pourquoi ?
06:48 Parce qu'ils ne veulent pas donner leur carte d'identité
06:49 s'ils ont un problème.
06:50 Donc, ils imposent quasiment à leurs manifestants
06:53 de recourir à leur médecin sur place.
06:56 Il ne faut surtout pas de contact avec la police,
06:58 la gendarmerie et les pompiers.
06:59 Ce qui s'est passé un peu plus tôt dans la journée,
07:01 c'est qu'il y a des pompiers,
07:03 il y a des services de secours
07:04 qui sont venus secourir des manifestants
07:06 et ils se sont fait caillasser.
07:07 Donc, la préfète a parfaitement raison.
07:09 Si elle doit envoyer un camion de pompiers,
07:11 il faut qu'il soit escorté par des gendarmes.
07:13 Donc, c'est impossible.
07:14 Ce que je note simplement,
07:15 c'est que demain soir,
07:17 pour se venger de ce qui s'est passé à Sainte-Soline,
07:20 il y a des manifestations qui sont organisées
07:22 devant beaucoup de préfectures,
07:24 pour rappeler carrément à casser les préfectures.
07:26 - Demain soir ?
07:27 - Demain soir, dans plusieurs villes de France.
07:28 Et je peux vous donner les anticipations
07:30 des services de renseignement.
07:31 Ils attendent 16 à 20 000 personnes
07:33 qui vont aller juste devant des préfectures.
07:35 Il y a à peu près 3 500 personnes
07:36 qui sont attendues à Nantes,
07:38 dont 300 personnes qui sont identifiées
07:40 comme appartenant à des Black Blocs.
07:43 2 000 à Caen, à Rennes, à Lyon, à Grenoble.
07:46 Et donc, on va encore une fois demander aux forces de l'ordre
07:48 demain soir,
07:49 il faut protéger toutes les préfectures
07:51 avec des gens qui veulent simplement...
07:52 Ils ont un projet politique.
07:54 Là, on n'est plus dans les bassines,
07:55 on n'est plus dans la réforme des retraites.
07:56 C'est abattre l'État.
07:58 Et la représentation de l'État,
07:59 ce sont les policiers et les gendarmes.
08:01 Donc, je rappelle juste un chiffre,
08:02 il y avait quand même 200 fichés S
08:04 qui étaient présents à Sainte-Soline.
08:06 - Et il faut le dire également,
08:07 cette victime est bien évidemment,
08:09 ce que disait Gilles William,
08:10 est claire.
08:11 On ne peut pas se réjouir
08:12 que ce manifestant soit aujourd'hui
08:14 entre la vie et la mort.
08:15 Mais il faut préciser que ce manifestant
08:18 était fiché S,
08:20 connu pour son activisme radical
08:23 depuis Notre-Dame-des-Landes,
08:25 raison à Notre-Dame-des-Landes, etc.
08:27 - Il avait fait deux mois
08:28 de détention provisoire
08:29 pour avoir dégradé des locaux
08:30 du ministère de la Justice.
08:32 - Ce qui effectivement n'enlève rien
08:34 à ce que disait Gilles William.
08:36 Il n'y a aucune possibilité
08:37 de se réjouir qu'un homme
08:39 soit blessé aussi gravement,
08:40 bien évidemment.
08:41 - Mais on ne peut pas se réjouir non plus
08:43 que les politiques soient spectateurs.
08:44 Ils sont spectateurs depuis trop longtemps
08:46 face à ce genre d'ultra-violence.
08:48 Je rappelle quand même que ces gens
08:50 sont formés dans les universités
08:52 avec des profs qui théorisent
08:53 le sabotage et autres,
08:55 et on ne fait rien.
08:56 Et ça fait 20-30 ans que ça dure.
08:58 Donc voilà, je pense qu'il faut aussi
09:00 s'attaquer au mal à la racine.
09:01 Parce que demain soir,
09:02 on va encore avoir des scènes de violence,
09:04 on va avoir encore des policiers
09:06 qui sont en première ligne,
09:07 on va faire encore le procès de la police.
09:10 Moi, je me mets à la place
09:11 des Français qui regardent l'émission ce soir.
09:12 C'est quand même toujours
09:13 le même ritornel depuis très longtemps.
09:15 - Oui, c'est ce que j'appelle
09:17 le privilège rouge.
09:19 Et cette bienveillance médiate,
09:21 non mais c'est vrai.
09:22 - Vous avez raison.
09:23 - Imaginez si c'était l'ultra-droite.
09:25 - Mais bon.
09:26 Mais cette bienveillance médiatique,
09:29 elle a une dynamique perverse.
09:31 Parce que comme le rappelle M. Dragnel,
09:34 du coup, dans cette victimisation,
09:37 ils vont organiser à nouveau
09:39 de nouveaux coups devant les préfectures.
09:41 - Bien sûr.
09:42 Mais j'ai cité hier le communiqué
09:46 de la Société des journalistes
09:48 de France Télévisions,
09:49 de France 3, précisément,
09:51 qui regrette les violences policières
09:55 qu'elle juge, que ce communiqué juge déplacer.
09:59 - Bien sûr.
10:00 - Ce n'est pas un organe politique,
10:02 que je sens.
10:03 Ce n'est pas un organe politique.
10:04 - Non, mais après,
10:05 il est demandé à Mme Ernotte,
10:06 qui est présidente de France Télévisions,
10:07 de réagir.
10:08 Elle n'a pas réagi.
10:09 Et dans l'espace médiatique,
10:11 personne n'a parlé de ce communiqué.
10:14 - C'est surtout le service public.
10:15 - Il faut changer les mots.
10:16 - Oui, mais ce n'est pas rien,
10:17 le service public.
10:18 C'est ce qu'il informe les Français.
10:19 - Non, mais il faut arrêter
10:20 de parler de manifestation.
10:21 - Le syndicat d'infrastructure
10:22 a fait la même chose.
10:23 - Oui.
10:24 - Le syndicat d'infrastructure
10:25 s'est ému de la criminalisation
10:26 du mouvement social.
10:27 Donc, on a des syndicats
10:28 de journalistes, de magistrats,
10:29 qui font de la politique.
10:30 - Bien sûr.
10:31 - Je te signale que l'ordre
10:32 des avocats de Paris
10:33 a fait la même chose
10:34 et n'a pas eu un mot
10:35 sur les policiers déplacés,
10:36 comme je l'ai fait respectueusement remarqué.
10:37 - M. Dermanin,
10:38 j'étais avec lui à RTL
10:39 à l'heure du déjeuner
10:40 où il répondait aux auditeurs.
10:41 C'était d'ailleurs assez intéressant
10:42 de voir ce dialogue en direct.
10:43 Écoutez ce qu'il a dit précisément
10:50 sur Sainte-Solide.
10:51 - Les secours sont arrivés
10:53 dès qu'ils ont pu.
10:54 Qu'est-ce qui s'est passé ?
10:55 D'ailleurs, le SAMU des Deux-Sèvres
10:57 a eu la gentillesse et l'honnêteté
10:58 de publier à la fois un communiqué.
11:01 La presse locale s'en est relayée.
11:02 Je constate d'ailleurs
11:03 qu'elle n'est pas très relayée nationalement.
11:04 Ça veut dire qu'ils n'ont jamais été empêchés
11:06 d'intervenir sur ce site.
11:08 D'abord, petit un,
11:10 il fallait géologiquement
11:12 géolocaliser les personnes.
11:14 Parce que dans des champs,
11:15 vous avez vu des photos,
11:16 pour reconnaître,
11:17 puisqu'on n'a pas le droit
11:18 de faire voler de drone,
11:19 je vous le rappelle,
11:20 pour reconnaître où est la personne,
11:21 il faut d'abord la géolocaliser.
11:22 Ce n'est pas facile.
11:23 Ce n'est pas comme si c'était
11:24 la rue Machin et la rue Midul.
11:25 C'est dans un champ.
11:26 C'est dans des champs.
11:27 Deuxièmement, je rappelle
11:28 que les secours,
11:29 lorsqu'ils ont été envoyés,
11:30 ont été pris à partie violemment.
11:32 Et la première personne
11:33 qui est arrivée sur place,
11:34 c'est un médecin justement du GIGN
11:36 puisque les secours classiques
11:37 ne pouvaient pas y aller.
11:38 Parce qu'avant d'envoyer des secours,
11:39 il faut pouvoir les sécuriser.
11:40 Avant d'envoyer un hélicoptère
11:41 dans un champ où les gens
11:42 jettent des cocktails Molotov
11:43 et des pavés...
11:44 - C'est ce qu'on dit les gendarmes.
11:45 Vous ne pouvez pas rentrer
11:46 sur le terrain.
11:47 - C'est ce qu'a dit la préfète,
11:48 c'est ce qu'ont dit les gendarmes,
11:49 c'est ce qu'ont dit le SAMU,
11:50 c'est ce qu'ils disent tous ceux qui y étaient.
11:51 - C'est votre réponse.
11:52 - Non mais, ce n'est pas la réponse.
11:53 C'est ce qui s'est passé.
11:54 Vous devez sécuriser les secours.
11:56 Et tellement les choses
11:57 n'étaient pas sécurisées,
11:58 que les gendarmes ont pris sur eux
12:00 d'envoyer le gendarme du GIGN,
12:02 qui a dû d'ailleurs laisser tomber
12:04 les quelques gendarmes
12:05 qui l'ont accompagné,
12:06 parce qu'ils étaient pris à partie violemment
12:07 et même le médecin du GIGN
12:09 a reçu des projectiles
12:10 pour atteindre la personne
12:12 qui était manifestement dans cet état.
12:14 - Alors, il ne devrait même pas y avoir de débat,
12:17 mais de débat il existe quand même,
12:19 parce qu'il y a instrumentalisation
12:20 de l'extrême gauche
12:21 et notamment souvent des députés
12:22 de la France Insoumise.
12:23 M. Darmanin a été interrogé,
12:25 par exemple, cet après-midi au Sénat,
12:27 et il a répondu.
12:29 - Je regrette par ailleurs
12:31 que vous relayiez ici de nouveau
12:33 des fake news.
12:34 Non, M. le Sénateur,
12:36 les secours n'ont pas été empêchés
12:39 par les forces de l'ordre.
12:40 Oui, mais écoutez le Samu,
12:42 regardez le Samu des Decev
12:44 qui le dit lui-même.
12:45 Je sais que ça vous ferait plaisir
12:46 de penser que les gendarmes
12:47 souhaitent la mort des gens,
12:48 mais ce n'est pas le cas.
12:49 C'est le médecin du GIGN,
12:50 M. le Sénateur,
12:51 qui a fendu la foule
12:52 alors qu'il a été harcelé par eux,
12:54 manifestement,
12:55 vos camarades d'un jour.
12:57 Mais vous pouvez hocher la tête,
12:58 c'est extrêmement scandaleux
12:59 ce qui se passe.
13:00 Et les gendarmes eux-mêmes
13:01 ont dû faire demi-tour
13:03 parce qu'alors qu'ils allaient
13:04 secourir un manifestant,
13:06 ils se faisaient harceler
13:07 par des puits de pavés
13:08 et de cocktails Molotov.
13:10 Voilà la vérité, M. le Sénateur.
13:12 (Applaudissements)
13:15 - Donc ça s'appelle l'inversion
13:17 des valeurs,
13:18 les conséquences que nous vivons
13:20 en ce moment.
13:21 - J'ai écouté votre interview,
13:23 et ce qui m'a frappé,
13:25 c'est le sentiment d'impuissance,
13:26 enfin même l'impuissance
13:27 de l'État aujourd'hui,
13:29 dans l'absence de moyens juridiques
13:31 pour empêcher ces gens
13:32 de rentrer dans les manifestations.
13:34 C'est la question que vous avez posée.
13:35 J'ai pas le droit,
13:36 puisque le Conseil constitutionnel
13:37 nous a dit qu'on n'avait pas
13:38 le droit de le faire.
13:39 Je peux pas utiliser les drones
13:42 alors que les autres le font,
13:43 mais moi, ministre de l'Intérieur,
13:44 je n'ai pas le droit.
13:46 Donc, alors,
13:47 on a une sorte de pouvoir
13:49 juridique, judiciaire,
13:51 qui se substitue au pouvoir politique.
13:54 - C'est-à-dire qu'on ne peut pas
13:55 agir en amont ?
13:56 - On ne peut pas agir en amont.
13:57 - Tu ne peux pas agir en amont.
13:58 Tu ne peux pas avoir de drone.
13:59 - C'est ça qui m'a frappé.
14:00 - Tu ne peux pas adapter
14:01 ce qu'on faisait avec les hooligans,
14:03 c'est-à-dire quelqu'un qui a été,
14:04 par exemple, condamné,
14:06 l'interdire de manifestation,
14:07 qu'il aille pointer au commissariat.
14:09 Tout ça, le Conseil d'État
14:10 ou le Conseil constitutionnel
14:11 ont retoqué.
14:12 - C'est ça.
14:13 - Donc, tu as un État
14:14 qui est désarmé.
14:15 - Mais parce que...
14:16 - C'est un État qui est désarmé.
14:17 - Mais vous...
14:18 - Désarmé par des juges.
14:19 - Mais vos amis, les juges...
14:20 - Oui, c'est les juges
14:21 du Conseil constitutionnel.
14:22 - C'est-à-dire que le pouvoir,
14:23 la justice en France
14:24 n'est pas un pouvoir,
14:25 c'est une autorité.
14:26 - Oui.
14:27 - On ne vote pas pour des juges,
14:28 que je sache.
14:29 On vote pour des hommes politiques
14:30 qui ont une politique pénale.
14:31 - C'est ça qui m'a frappé.
14:32 C'est l'impuissance.
14:33 - Oui, mais c'est de votre faute.
14:34 - C'est de la...
14:35 - C'est de votre faute.
14:36 Parce que depuis 30 ans,
14:37 c'est votre faute, vous comprenez,
14:38 comme je le dis.
14:39 Vous n'avez pas mené
14:40 la bataille idéologique et culturelle.
14:42 Donc vous avez aujourd'hui
14:43 ce que vous avez...
14:44 - Il peut témoigner pour moi.
14:45 Non, j'en ai mis des coups.
14:46 - C'est la merde.
14:47 Vous comprenez ce que je veux dire.
14:48 - J'ai même été traduit devant des tribunes.
14:49 - Quand je dis "vous",
14:50 les hommes politiques...
14:51 - Je me suis battu pendant 30 ans pour ça.
14:52 - Les hommes politiques.
14:53 - Pour faire que le politique
14:54 retrouve ses droits
14:55 et que chacun
14:56 retourne dans sa maison.
14:57 - Non, mais...
14:58 - Les peines planchers...
14:59 - Voilà.
15:00 - ...qui existaient,
15:01 les magistrats ne voulaient pas
15:02 les appliquer,
15:03 ils n'étaient pas sanctionnés.
15:04 - Mais ce qui m'a aussi frappé,
15:06 c'est que le ministre d'Intérieur
15:07 ne doit pas baisser les mains.
15:08 Le pouvoir politique
15:09 ne doit pas baisser les mains.
15:10 Il doit trouver les moyens juridiques.
15:11 - Pour les drones, il s'est battu.
15:12 Vous savez à cause de...
15:13 Quelle est la raison ?
15:14 - La CNIL.
15:15 - C'est la CNIL.
15:16 - Oui, la CNIL.
15:17 - Alors, avec un immense paradoxe,
15:18 c'est que la gendarmerie
15:19 peut utiliser ses hélicoptères
15:20 avec des caméras en dessous,
15:21 mais on n'a pas le droit
15:22 d'utiliser de drones.
15:23 Tout le monde a un smartphone
15:24 dans les manifestations.
15:25 Tout le monde a des drones,
15:26 mais la police et la gendarmerie,
15:28 interdiction totale.
15:29 - Vous comprenez évidemment le sens.
15:31 Je ne vous disais pas.
15:32 Personnellement,
15:33 c'est ce monde politique
15:34 qui a été désarmé,
15:35 qui a cédé.
15:36 - Absolument.
15:37 - Non, mais c'est tout à fait ça.
15:38 - C'est tout à fait ça.
15:39 - Qui a cédé.
15:40 - Ça fait à peu près 30 ans
15:41 qu'on se bat contre le gouvernement des juges.
15:43 - Exactement.
15:44 - Comment c'était le fameux "soyez..."
15:47 - "Soyez partiaux."
15:48 - "Soyez partiaux."
15:49 - "Soyez le défenseur naturel
15:50 de la police,
15:51 du voleur contre la police."
15:54 - Le maintien de l'ordre.
15:55 Alors le maintien de l'ordre,
15:56 et effectivement,
15:57 il pose problème,
15:58 le maintien de l'ordre.
15:59 Et alors,
16:00 c'était un peu une journée d'Armanin,
16:01 mais en ce moment,
16:02 c'est une séquence de Gérald Darmanin.
16:03 Parce qu'on l'a vu hier,
16:04 il est très présent.
16:05 - Demain aussi, ce soir.
16:06 - Demain aussi.
16:07 - Et demain soir,
16:08 avec les préfectures qu'il faut protéger,
16:09 sécuriser,
16:10 les préfets,
16:11 puis il y a tous les services de l'État
16:12 qui sont concentrés là.
16:13 Donc ça nécessite énormément de moyens.
16:14 - Bon, sur le maintien de l'ordre,
16:16 écoutez Gérald Darmanin
16:17 qui était au Sénat aujourd'hui.
16:19 - Qu'il y ait comme dans toute profession,
16:22 comme dans toute activité,
16:23 des policiers et des gendarmes
16:24 qui ne respectent pas les valeurs,
16:26 le droit,
16:27 la déontologie,
16:28 c'est une évidence.
16:29 Et d'ailleurs,
16:30 j'en ai sanctionné
16:31 plus que la moyenne
16:32 lorsque vous étiez en responsabilité
16:34 le quinquennat d'avant.
16:35 J'ai sanctionné,
16:36 et j'ai parfois fait retirer l'uniforme
16:38 des policiers et des gendarmes
16:40 parce qu'ils devaient être exemplaires.
16:42 Mais je ne serai jamais dans la démagogie
16:44 comme vous l'êtes,
16:45 Madame la Sénatrice,
16:46 qui consiste à concrétiser
16:47 et à comparer de manière équitable
16:49 les violences de la police,
16:51 je mets des guillemets,
16:52 des violences des casseurs.
16:54 Parce que quand on met un trait égal,
16:56 quand on dit violences policières
16:57 et violences des casseurs,
16:58 on a l'impression que finalement
16:59 tout ça est un conflit
17:00 et qu'il y a des deux côtés
17:01 des gens qui mériteraient
17:02 effectivement l'égalité.
17:04 Les policiers ne veulent pas de oui-mais.
17:06 Oui, il y a de l'exigence,
17:08 mais ils veulent du soutien
17:09 parce que ce sont des femmes et des hommes
17:11 fort mal payés, malheureusement,
17:13 qui protègent le concitoyen
17:14 et qui protègent les femmes
17:15 et les hommes
17:16 et qui protègent le concitoyen
17:17 et comme hier ils l'ont démontré,
17:19 permet à chacun de manifester
17:20 dans de bonnes conditions.
17:22 Oui, mais je dirais qu'il est presque trop gentil
17:25 parce que quand il dit qu'on renvoie dos à dos,
17:30 même pas, on ne renvoie même pas dos à dos.
17:33 On dit que c'est la police,
17:34 ce sont les gendarmes
17:36 qui sont les fauteurs de troubles.
17:38 La réalité, elle est pire encore
17:40 qu'elle n'est décrite par M. Darmanin.
17:42 Avec des députés de la République
17:44 qui défilent à côté des casseurs.
17:46 Qui viennent en toute impunité.
17:48 Bien sûr.
17:49 Ensuite, Mme Tondelier,
17:50 j'ai vu qu'elle n'était pas contente
17:51 parce qu'elle a été prise à partie
17:53 par un syndicat d'agriculteurs,
17:55 mais elle est mal placée maintenant
17:57 pour venir se plaindre,
17:58 elle qui encourageait les casseurs.
18:01 On va rappeler qui est Mme Tondelier.
18:03 Mme Tondelier, c'est la patronne
18:04 de l'Europe écologique.
18:06 Mais plus rouge que verte quand même.
18:09 Oui, mais ça, c'est pas nouveau.
18:10 Cela dit, Gérald Darmanin
18:12 pourrait penser à conceptualiser
18:14 des lois qui portent du fruit tout de même.
18:16 Parce qu'en Grande-Bretagne, par exemple,
18:18 vous bloquez un périphérique,
18:19 vous êtes un militant activiste
18:21 de gauche ou d'un autre parti.
18:23 C'est deux ans de prison ferme en France.
18:25 C'est 500 euros d'amende.
18:26 Sauf en France.
18:27 Vous êtes globalement relaxé.
18:29 75% des personnes qui ont été interpellées
18:32 pour violence le 15 mars dernier,
18:34 75% n'ont pas été condamnées.
18:38 Et les 25% se feront vues,
18:39 leurs procès repoussés,
18:41 soient là encore ont été relaxés.
18:43 Voilà, tout est dit.
18:44 Reportez-vous, communiquez.
18:45 Un blanc-seing pour la Chirurgie.
18:47 On regarde ça en tant que spectateur.
18:49 Ce qui me choque, c'est ce côté
18:50 "je me tourne les pouces"
18:51 en tant que ministre de l'Intérieur.
18:52 Tu vois bien que la loi est intuissante.
18:55 Puisque même quand il y a une loi,
18:57 de toute manière, on ne condamne pas.
18:59 Donc ça ne change pas grand-chose à la chanson.
19:00 Donc il faut bien repasser sur l'ouvrage.
19:02 Et peut-être changer d'état d'esprit.
19:05 Et peut-être changer de...
19:07 Logiciel !
19:08 1-0.
19:10 On a appris la leçon.
19:11 Vous avez raison, parce que...
19:12 Le sujet de logiciel, vous n'y arriverez pas.
19:14 Intellectuellement, c'est la même chose
19:16 que pour le salafisme.
19:17 Ces gens se lovent dans notre droit.
19:18 Ça s'appelle changer de logiciel.
19:19 On a un système qui est tourné vers la liberté.
19:21 Et donc, en fait, on n'y arrive pas
19:22 parce qu'il faut complètement inverser...
19:24 Bien sûr, mais l'inversion des valeurs.
19:26 C'est tellement énorme.
19:27 C'est une rupture profonde.
19:28 Nous disons, moi je vous le dis en permanence,
19:30 vous attaquez un policier,
19:32 vous avez une peine planchée
19:34 suffisamment lourde et dissuasive
19:36 pour que la prochaine fois,
19:37 ou pour les autres,
19:38 qu'ils n'attaquent pas, c'est plus le logiciel.
19:40 C'est assez simple, finalement.
19:42 La pause, c'est ce gouvernement qui a refusé
19:44 la peine planchée qui avait été présentée
19:46 par le groupe Horizon.
19:47 Oui, mais ils ont tort,
19:48 qu'est-ce que vous voulez que je dise.
19:50 Ils gardent des seins.
19:51 Et c'est la phrase de Boussuet
19:52 que je cite en permanence.
19:53 Dieu se moque de ceux qui...
19:55 Chérissent les causes.
19:57 Oui, mais qui déplorent les effets
20:00 alors qu'ils chérissent les causes.
20:02 Voilà, qu'est-ce que vous voulez.
20:03 Nous nous répétons.
20:05 Oui, mais...
20:06 On ne s'en lasse pas.
20:07 La pause et nous revenons.
20:09 Bon, sortie de crise.
20:13 Comment sortir de cette crise ?
20:15 Chacun pense que ça va être compliqué.
20:18 Et personne ne voit, en fait, l'issue.
20:20 Il y a une réunion lundi,
20:23 on ne sait même pas de quoi on va parler.
20:25 On ne sait même pas si elle est lundi, d'ailleurs.
20:27 Ou peut-être mardi.
20:28 Non, mais on ne sait rien.
20:29 Il y a trois options.
20:31 On nous dit que ça peut être lundi, mardi, après-midi.
20:33 Mais comme si c'était la réunion,
20:34 non, mais pour décider des...
20:35 Alors, on en parle dans une seconde.
20:37 Mais d'abord, le rappel des titres avec Mathieu Devesse.
20:39 L'incendiaire de la cathédrale de Nantes
20:44 a été condamné ce soir à quatre ans de prison ferme.
20:46 Le tribunal correctionnel a retenu une altération
20:49 du discernement de cet homme de 42 ans au moment des faits.
20:52 La cathédrale avait pris feu le 18 juillet 2020
20:55 et les soupçons s'étaient rapidement portés
20:57 sur un bénévole rwandais chargé de fermer la cathédrale.
21:00 Une semaine après l'incendie,
21:02 l'homme décrit comme instable psychologiquement
21:04 et a été passé aux aveux.
21:06 La SNCF prévoit une nette amélioration du trafic demain.
21:09 Ce sera le 24e jour d'une grève reconductible
21:12 contre la réforme des retraites.
21:14 L'entreprise annonce un trafic quasi normal pour les TGV.
21:17 Deux intercités sur trois, de jour comme de nuit.
21:20 Enfin, quatre TER sur cinq pourront circuler.
21:23 Charles III a débuté à Berlin,
21:25 sa première visite à l'étranger en tant que souverain.
21:27 Ce déplacement est perçu comme un geste européen
21:30 important après le Brexit.
21:32 Nous aurons un nouveau chapitre dans nos relations,
21:34 a notamment déclaré le président allemand
21:36 en accueillant le roi et son épouse.
21:38 Le couple restera trois jours en Allemagne.
21:40 - Bon, comment sortir de cette crise ?
21:43 Les TGV vont rouler.
21:45 Je ne sais pas si c'est une si bonne nouvelle que ça,
21:47 cette lassitude, cette résignation,
21:49 que les gens rentrent,
21:51 que les grévistes rentrent à la maison d'une certaine manière.
21:53 - Vous êtes paradoxal, vous allez pas se tenir
21:55 à des mouvements de blocage.
21:56 - Je ne dis pas ça, je dis je ne sais pas si c'est
21:58 une aussi bonne nouvelle que ça.
22:00 - Qui ? - Soyez subtil et nuancé.
22:03 - Je m'y essaie, mais là vous voyez les limites de ma subtilité.
22:07 - Mais non, mais vous avez des gens qui ont fait grève,
22:09 vous avez des gens qui n'ont rien obtenu,
22:11 et vous créez de la rancœur, vous créez de l'humiliation peut-être,
22:15 du ressentiment, et c'est jamais une bonne chose.
22:18 Bon, comment sortir de cette crise ?
22:20 Vous voyez le sujet de Sofia Doll et on en parle ensemble.
22:23 - Avec plus de 2 millions de manifestants dans les rues de France
22:27 selon les syndicats,
22:29 et plus de 740 000 selon les autorités,
22:31 cette dixième journée de mobilisation hier fut un succès
22:34 pour les opposants à la réforme des retraites,
22:36 malgré des heurts dans les cortèges de plusieurs villes.
22:39 Pour maintenir la pression, les syndicats ont annoncé
22:42 la poursuite de blocages localisés
22:44 et une prochaine journée de mobilisation le 6 avril prochain.
22:47 Et ce, malgré l'invitation d'Elisabeth Borne
22:49 en début de semaine prochaine.
22:51 La Première Ministre appelle à apaiser les tensions.
22:54 - Ma conviction aujourd'hui, c'est qu'il ne faut pas chercher
22:57 à renforcer les craintes,
22:59 qu'il ne faut pas chercher à attiser les colères.
23:02 Aujourd'hui, il faut apaiser le pays
23:05 en rassemblant les bonnes volontés,
23:07 toutes celles et ceux, au-delà des clivages,
23:10 qui sont prêts à trouver des solutions.
23:13 - Mais pour le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger,
23:16 et Luc Farré, le secrétaire général de l'UNSA, fonction publique,
23:19 ce rendez-vous ne se fera qu'à une condition.
23:22 - Si on me dit "vous ne pouvez pas en parler",
23:25 ils sortiront de la salle, ou alors on partira.
23:28 Mais on va parler des 64 ans,
23:30 de ce qui se passe aujourd'hui dans notre pays.
23:32 - Si nous parlons bien recul de l'âge légal de 62 à 64 ans,
23:36 et que l'on retire cet âge légal,
23:39 et que nous mettions en suspension cette réforme,
23:42 alors oui, l'UNSA pourra participer,
23:45 mais ça se décidera avec l'intersyndical.
23:48 - Syndicats et gouvernements ont également les yeux tournés
23:51 vers le Conseil constitutionnel.
23:53 Les sages rendront leur avis sur la constitutionnalité
23:56 de la réforme des retraites le 14 avril prochain.
23:59 - J'étais donc avec Gérald Darmanin,
24:01 et je lui ai posé la question,
24:03 qu'est-ce qu'il va se dire dans cette réunion ?
24:05 - La première liste, elle dit qu'il n'y a pas de sujet tabou.
24:07 - Ça veut dire quoi ? La loi est votée ?
24:09 - Je ne suis pas dans la réunion entre la première liste et Berger.
24:11 - Ça veut dire quoi, parler de retraite si la loi est votée ?
24:13 - Ils vont discuter ensemble.
24:15 - Qu'est-ce qu'on peut remettre en cause ?
24:17 - Moi, je ne pense pas que ce soit une bonne chose...
24:19 - La loi qui a été votée ?
24:21 - Imaginons un seul instant que le président de la République
24:23 fasse ce que vous dites, qu'il le suspende,
24:25 ou qu'il retire la réforme.
24:27 Ce qui revient à peu près à la même chose,
24:29 à quelques subtilités près. Qu'est-ce qu'on dira ?
24:31 On dira qu'on est incapable en France de faire des réformes importantes.
24:33 Les mêmes qui aujourd'hui disent
24:35 que le président de la République a trop d'autorité
24:37 diront qu'il est trop bon.
24:39 - Sauf si on la projette dans 6 mois.
24:41 - Les électeurs de droite peuvent se poser des questions aussi.
24:43 Les électeurs de droite sont les premiers à dire
24:45 qu'il ne faut pas augmenter les impôts.
24:47 Ils sont les premiers à dire qu'il faut faire des réformes.
24:49 Ils sont les premiers à dire qu'il faut aller en communion
24:51 puisque vous êtes à droite au LR.
24:53 Ils sont les premiers à dire qu'il faut faire une réforme des retraites.
24:55 Et si nous ne le faisons pas, qu'est-ce qui se passe ?
24:57 Il se passe qu'on dira
24:59 "Voilà, le quinquennat du président de la République est fini".
25:01 - Quand il disait "vous êtes au LR",
25:03 il ne s'adressait pas à moi, il s'adressait à une auditrice.
25:05 Je précise.
25:07 - J'ai cru. Vous trouvez ça intéressant ?
25:09 - C'était une auditrice qui s'était présentée comme LR
25:13 et il lui dit "vous êtes en communion, vous êtes au LR".
25:15 - C'est bien ça.
25:17 - C'est bien ça.
25:19 - C'est le point nécessaire.
25:21 - De quoi on parle, Louis, sérieusement ?
25:23 De quoi on parle dans cette réunion ?
25:25 D'abord, est-ce que la CGT y va ?
25:27 - Non mais, tout est absurde.
25:29 C'est-à-dire qu'on va y aller étape par étape.
25:31 Première étape, le gouvernement dit
25:33 "Emmanuel Macron, on tend la main".
25:35 Donc il tend de la main, il tend de la main.
25:37 On propose de se voir.
25:39 Mais pour se parler de quoi ?
25:41 Donc ils disent "mais c'est pour se parler de tout sauf de la réforme des retraites".
25:43 Les syndicats qui organisent encore une manifestation jeudi,
25:45 le gouvernement ne les met pas dans la possibilité d'accepter, de dire "oui".
25:49 C'est impossible.
25:51 Ça ne peut pas être piège, il y a une phase tu perds.
25:53 - Est-ce que c'est un piège pour diviser l'intersyndical ?
25:55 Parce que c'est l'intersyndical qui est invité, nous sommes d'accord ?
25:58 Ce n'est pas des syndicats et un autre syndicat, les uns derrière les autres.
26:02 C'est l'intersyndical.
26:04 Pour le moment, la CFDT a dit "oui".
26:06 La CGT ?
26:07 - Pas de réponse pour l'instant.
26:09 - Donc c'est une manière peut-être pour le gouvernement...
26:11 - L'objectif c'est la déconfliction, c'est de diviser.
26:13 - Exactement.
26:15 Je vais vous dire, tout est tordu dans cette histoire.
26:17 Il n'y a aucune sincérité.
26:19 C'est que de la communication.
26:21 On n'est pas d'accord, je vous propose de débattre avec moi,
26:23 venez à la maison, mais on ne parle pas du point de désaccord.
26:25 Mais ça n'existe pas dans la vie.
26:27 Tout le monde peut comprendre ça.
26:29 - Pourquoi Mme Borde fait ça ?
26:31 - Parce que c'est de la communication, c'est pour dire "on reprend la main".
26:33 - Si personne ne l'est d'eux, il reprend la main de quoi ?
26:35 - Qu'est-ce qu'elle va dire au lendemain ?
26:37 Vous l'interrogerez Mme Borde au micro de RTL.
26:39 Vous lui direz "alors qu'est-ce qu'il y a ?"
26:41 Vous voyez bien, maintenant le dialogue a repris.
26:43 On discute alors qu'il y a 15 jours le dialogue était rompu.
26:45 Et donc j'y vois un signe d'encouragement.
26:47 - Donc comment on sort de la crise ?
26:49 - En fait, il y a deux éléments de réponse.
26:51 - Parce qu'il va y avoir des "Royal 6 avril, une nouvelle journée".
26:55 Mais ça peut ne jamais s'arrêter en fait.
26:57 - Alors, il y a deux éléments.
26:59 Le premier élément, c'est que globalement,
27:01 les gens manifestent moins.
27:03 Parce qu'il y a trois raisons.
27:05 Premièrement, ça coûte cher de manifester
27:07 parce que les jours de grève ne sont pas payés.
27:09 Deuxièmement, les gens voient qu'il n'y a pas beaucoup d'utilité
27:11 puisqu'il y a une inflexion totale du gouvernement.
27:13 Et troisièmement, ils ont peur de la violence.
27:15 Tous les sympathisants pacifiques.
27:17 Donc ça c'est la raison, je pense, du moment.
27:19 - Donc il n'y a pas de sortie de crise ?
27:21 - Le deuxième élément, qui est structurel,
27:23 c'est que tant que le gouvernement a cette majorité
27:25 à l'Assemblée Nationale, ça ne peut pas avancer.
27:27 Il n'y a rien de possible.
27:29 Il parle d'élargissement.
27:31 On en a déjà parlé plein de fois en fait.
27:33 Emmanuel Macron, ce qu'il est en train de faire,
27:35 il a confié une mission impossible à Elisabeth Borne
27:37 qui, je pense, ne va pas parvenir à trouver de solution.
27:39 À la fin, Elisabeth Borne sera tellement à l'agonie
27:41 qu'elle suppliera à Emmanuel Macron
27:43 "S'il vous plaît, monsieur le Président,
27:45 on achève l'agonie."
27:47 - J'oubliais le principal acteur.
27:49 - Emmanuel Macron ?
27:51 - Le peuple.
27:53 - Oui, vous avez raison.
27:55 Mais que peut faire le peuple ?
27:57 - Il faut le consulter.
27:59 - Emmanuel Macron ne fera pas...
28:01 - C'est la seule manière.
28:03 - Emmanuel Macron parle de référendum
28:05 - Vous étiez où ces 5 dernières semaines ?
28:07 - Non.
28:09 - Vous étiez où ? Vous aviez quitté la France ?
28:11 - Il n'y aura pas de référendum.
28:13 - Il n'y aura pas de référendum.
28:15 - Mais pourquoi il n'y aura pas de référendum ?
28:17 - Il ne veut pas de référendum.
28:19 - Attention, le 14 avril...
28:21 - Les projections sont pires que la situation actuelle pour lui.
28:23 - Écoutons M.Mateux de la CGT.
28:25 Après je donne la parole à Véronique Jaquet.
28:27 - Il peut y avoir un petit coup de théâtre.
28:29 Le 14 avril, il y a rendu...
28:31 - Le cours suprême.
28:33 - Sur le Conseil Constitutionnel et sur l'inférieur nom d'initiative partagée.
28:35 - Oui mais c'est pas...
28:37 - Il peut se passer quelque chose.
28:39 - Écoutons, écoutons monsieur...
28:41 - Estime que la demande est recevable, ça change la donne.
28:43 - Alors, il y a Olivier Dartigold que je salue.
28:45 Il me dit ne pas oublier une démention.
28:47 Il ne dit pas que c'est moi.
28:49 Bon alors c'est trop tard.
28:51 - Trop tard.
28:53 - Voilà, il veut dire le message et puis il ne veut pas dire que c'est...
28:55 - Mais oui mais la clientèle a besoin de savoir monsieur.
28:57 - Non, bon bien sûr.
28:59 Ah c'est intéressant.
29:01 - Je le garde pour moi.
29:03 - Ça a l'air d'être bien.
29:05 - Non, sa question est légitime.
29:07 Comment la CGT va-t-elle sortir de son congrès ?
29:09 - J'allais le dire.
29:11 - Alors monsieur Matheux justement, que nous avons interrogé ce matin.
29:13 - Il est très bien.
29:15 - C'est marrant ce que vous dites parce que
29:17 on a une sympathie quand même pour lui.
29:19 - Oui alors en tous cas, c'est pas un faucheton.
29:21 Il dit les choses.
29:23 - Il est authentique.
29:25 - Il apprécie Staline.
29:27 - On a fait une interview avec lui.
29:29 - Le truc qui est bien aussi de l'URSS, c'est quand il fait une interview,
29:31 il y a Che Guevara derrière.
29:33 - Oui, oui.
29:35 - C'est un personnage.
29:37 - C'est pas un faucheton.
29:39 - Non, c'est pas un faucheton.
29:41 Mais il était ce matin avec nous.
29:43 D'ailleurs la prochaine fois qu'il vient à Paris,
29:45 il vient sur notre plateau.
29:47 Donc là ça va être intéressant.
29:49 Je ne sais pas si vous serez là ce jour-là,
29:51 mais ça peut être intéressant.
29:53 - Il vient mercredi, ça sera sympa.
29:55 - Il viendra plutôt le matin.
29:57 - C'est un peu compliqué d'emblée de savoir
29:59 de quoi on va pouvoir discuter.
30:01 Ça fait deux mois et demi comme bataille
30:03 pour le retrait de la réforme.
30:05 Elisabeth Borne ressent l'intérêt
30:07 à recevoir l'intersyndical
30:09 pour parler de quoi ?
30:11 S'il n'y a pas de retrait de la réforme annoncé,
30:13 non, il ne faut pas y aller.
30:15 Et si le retrait de la réforme
30:17 est un sujet ou des sujets
30:19 ouverts touchant à la retraite,
30:21 à la répartition des richesses,
30:23 à l'augmentation du pouvoir d'achat,
30:25 des salaires et des pensions,
30:27 à ce moment-là, on peut y aller
30:29 en plaçant tout ça sous la surveillance
30:31 des travailleurs et des travailleuses.
30:33 - Il est en campagne, il faut expliquer peut-être.
30:35 - Oui, c'est dur.
30:37 - Oui, très dur.
30:39 C'est une petite pierre dans le jardin
30:41 de M. Martinez
30:43 qui s'en va par la petite porte
30:45 puisqu'il a été désavoué par la majorité.
30:47 - C'est la première fois que ça arrive.
30:49 - Première fois que ça arrive dans l'histoire de la CGT.
30:51 Il a été désavoué parce qu'il aurait été
30:53 trop mou, M. Martinez.
30:55 - Trop suiviste avec la CGT.
30:57 - Voilà, exactement. Trop gentil avec Berger.
30:59 - Notamment cette histoire.
31:01 - Donc ça n'augure rien de très bon
31:03 dans le petit peu.
31:05 - Là où Gérald Darmanin a raison, c'est que globalement
31:07 si Emmanuel Macron retire cette réforme,
31:09 politiquement, il est mort.
31:11 - C'est pas vrai.
31:13 - Mais pas dans le même contexte.
31:15 - Justement, s'il était allé au vote
31:17 qu'il avait perdu, c'était peut-être intéressant
31:19 même pour lui de revenir devant les Français
31:21 de dire "j'ai entendu ce que vous avez dit,
31:23 on va gouverner différemment".
31:25 - Il serait allé au vote, oui,
31:27 parce qu'il aurait pris le risque d'y aller.
31:29 - Chirac qui fait voter la loi
31:31 et ensuite il est élu,
31:33 qui ne sera jamais publié.
31:35 C'était difficile de faire pire.
31:37 - Mais Mitterrand avait bien retiré.
31:39 - Mais il n'y a pas de majorité après.
31:41 - Et c'était en 1984.
31:43 - Et après il y a la question de sa capacité à gouverner.
31:45 - Non mais c'était en 1984, c'était sur un projet.
31:47 - Non mais à un moment, quand la crise est telle,
31:49 il faut savoir s'arrêter, c'est tout.
31:51 - On va parler d'Emmanuel Macron,
31:53 justement, qui a, ce matin,
31:55 on a ouvert avec ça,
31:57 parce que ça nous a surpris,
31:59 il a donné une interview dans PIF.
32:01 Alors on ne dit plus PIF Gadget,
32:03 on dit PIF Magazine.
32:05 PIF qui avait été relancée par Frédéric Lefèvre,
32:07 qu'on salue d'ailleurs,
32:09 parce qu'il a eu des soucis de santé,
32:11 mais les choses vont mieux.
32:13 Je l'ai eu ce matin au téléphone,
32:15 il avait retourné le téléphone,
32:17 il avait eu ce matin au téléphone,
32:19 il avait longtemps travaillé avec M. Sarkozy,
32:21 Frédéric Lefèvre.
32:23 - Il était député aux Etats-Unis,
32:25 les Français de l'étranger.
32:27 - On verra des images tout à l'heure,
32:29 et des photos de cette interview
32:31 qui a été faite par des jeunes gens à l'Elysée,
32:33 mais à Gérald Darmanin,
32:35 je lui demandais,
32:37 est-ce que le Président écoute quand même ?
32:39 Est-ce qu'il écoute ? Parce que c'est ce qu'on lui reproche.
32:41 Il reproche de ne pas écouter les uns et les autres.
32:43 Écoutez sa réponse au ministre de l'Intérieur.
32:45 - Ce qu'il fait souvent, le Président de la République,
32:47 c'est que le dimanche soir ou le lundi matin,
32:49 il a la gentillesse de m'appeler
32:51 pour me demander ce qu'il s'est dit chez moi dans le Nord.
32:53 Parce que je reviens dans le Nord,
32:55 le week-end, je rencontre
32:57 les gens que je connais, je vais au marché,
32:59 je fais mes courses, je vis dans les associations,
33:01 bref, je fais mon travail d'élu local.
33:03 - Donc vous lui dites que les gens
33:05 ont le sentiment d'être brutalisés ?
33:07 Vous lui dites que les gens ont le sentiment
33:09 de ne pas être écoutés ?
33:11 - Je vais vous dire ce que je lui ai dit,
33:13 je ne lui ai pas de problème sur ce point-là,
33:15 puisque je lui ai dit publiquement que les Français,
33:17 en tout cas chez moi, qui a une circonscription ouvrière,
33:19 populaire, sont plutôt contre la réforme des retraites,
33:21 il n'y a pas de doute à avoir,
33:23 mais soutiennent les forces de l'ordre.
33:25 Moi j'ai été très marqué, je vous l'ai dit encore tout à l'heure,
33:27 on est en off, mais je vais vous le dire en on,
33:29 pour que tous les Français l'entendent.
33:31 Un ancien militant socialiste important
33:33 de ma circonscription, qui m'a toujours combattu,
33:35 qui a soutenu le candidat de la France Insoumise
33:37 dans la NUPES contre moi aux législatives,
33:39 est venu me voir pour me dire qu'il avait honte
33:41 de l'apportement de la gauche envers les policiers.
33:43 Ce qui m'a poussé à penser qu'une partie de gens
33:45 importantes en France est à la fois contre les retraites,
33:47 mais pour les forces de l'ordre.
33:49 Voilà ce que je lui ai dit,
33:51 au président de la République.
33:53 - Oui, mais que les Français soient derrière
33:55 les forces de l'ordre, nous savons...
33:57 - Quand on regarde les médias, on peut se poser des questions.
33:59 - Pardonnez-moi, mais il n'y a pas de sujet là-dessus.
34:01 Le sujet c'est la sortie.
34:03 - C'est mon travail de les défendre, les forces de l'ordre.
34:05 - Tu as trouvé le bon Darmanin, là ?
34:07 - Oui.
34:09 - C'est convaincant.
34:11 - C'est vrai qu'il était bien interviewé.
34:13 - Oui, il n'avait pas osé le dire.
34:15 - Il a pas réussi à trouver une sorte d'osmose.
34:17 - Non, mais qu'il soit bon, c'est évident.
34:19 - Non, mais il est convaincant.
34:21 - Mais en même temps, il ne répond pas à la question que je lui pose.
34:23 La sortie de crise, je lui ai dit.
34:25 - Il n'en sait rien, je pense.
34:27 - Exactement.
34:29 - Mais ils ne savent rien.
34:31 - Oui, mais parce qu'ils ne savent pas comment ça va se passer.
34:33 - Je vais vous dire, Pascal, ils font le pari que
34:35 mécaniquement, les Français, on aura le bol du désordre,
34:37 vont le soutenir parce qu'ils volent de l'ordre,
34:39 et qu'à la fin, c'est comme ça qu'on se serait de la joie.
34:41 - C'est joint, soit...
34:43 - C'est le niveau zéro de la stratégie politique.
34:45 - Voyez des images. L'interview a été faite le 20 février.
34:47 Donc il y a un peu plus d'un mois, à l'Elysée.
34:49 - Ah d'accord. - Pif !
34:51 - Ah d'accord, je croyais que vous parliez de la...
34:53 - Vous ne prenez plus rien sur votre...
34:55 - Là, c'est du sérieux, c'est une cagette.
34:57 - Non, mais parce qu'il faut aller vite.
34:59 - D'accord, oui.
35:01 - Allez-y, doucement, parlez-moi lentement.
35:03 - Plus lentement. - Tranquille le matin, doucement le soir.
35:05 - D'accord. - Bon.
35:07 - Ça, c'est des images de Pif Gadget.
35:09 Là, c'est des... Alors, vous reconnaissez sans doute
35:11 le salon Pompadour, à l'Elysée, puisque vous y allez régulièrement.
35:13 - Régulièrement.
35:15 - Cher Gilles William. Bon, le président, donc, au milieu,
35:17 donc il y a une part de com', bien sûr.
35:19 Pourquoi il a fait cette interview ? Parce que c'est
35:21 les 75 ans de Pif, journal communiste,
35:23 d'ailleurs.
35:25 Et puis, il s'est exprimé,
35:27 et des questions ont été posées. Par exemple,
35:29 toute la Macronie, aujourd'hui, a glosé sur
35:31 cette réponse qu'il a
35:33 donnée à Mélina, Mélina, élève de
35:35 4e. "Pouvez-vous quitter
35:37 votre poste en plein mandat, et comment ça se
35:39 passerait si vous le quittiez ?"
35:41 "Si tu le quittes, répond-il, c'est qu'il y a...
35:43 qu'il peut y avoir
35:45 une énorme crise et que tu es empêché, à ce moment-là,
35:47 tu remets ton mandat aux Français,
35:49 et le peuple vote à nouveau." D'ailleurs, il y a
35:51 une question. Si Emmanuel
35:53 Macron démissionne,
35:55 il a le droit de se représenter ?
35:57 - Non. - Non. - Non. - Moi, j'ai l'impression...
35:59 - Il y a des avis divers. - C'est pour l'interprétation
36:01 de la Constitution.
36:03 - Effectivement. - Le mandat.
36:05 - La Constitution ne dit pas "demandat plein".
36:07 - Mais il n'est pas plein, exactement. - Il y a un vide.
36:09 - Il y a un vide. - Vous le venez se douter, parce que je pose
36:11 la question régulièrement ? - Non.
36:13 - C'est deux fois élu... - La très
36:15 grande majorité des constitutionnalistes
36:17 estime, en réalité, que...
36:19 - Une fois qu'il a été deux fois élu consécutivement...
36:21 - Une fois qu'on a été deux fois élu, on ne peut pas être élu une troisième fois.
36:23 - D'accord. - Même Emmanuel Macron dit... - Quelle que soit la durée du deuxième mandat...
36:25 - Finalement, je ne pourrai pas me représenter. Il l'a dit à son interview.
36:27 - Il l'a dit en plus. - On sent que ça le frustre
36:29 énormément. - Oui, ben je...
36:31 - Mais il peut revenir après. - Oui.
36:33 - Après. - Il peut faire une Medvedev.
36:35 - Après, il a dit... - En 2032.
36:37 - Il y a une réponse que j'aime bien, c'est "Qu'aime-t-il dans son métier ?"
36:39 Alors il dit "J'aime bien l'échange".
36:41 Moi, ce matin, je disais "L'échange
36:43 avec lui-même, peut-être."
36:45 L'échange avec lui-même, sûrement.
36:47 Donc il dit "Il aime bien l'échange,
36:49 la rencontre, essayer de comprendre ce qui fonctionne
36:51 et ne fonctionne pas dans les grands choix,
36:53 que je mets en oeuvre." Bon, c'est vrai
36:55 qu'on lui reproche,
36:57 évidemment, de ne pas écouter,
36:59 d'avoir un trait vertical,
37:01 de ne pas être à l'écoute. Est-ce vrai ou pas ?
37:03 - Elle est terrible,
37:05 cette phrase, parce que ça montre à quel point
37:07 il incarne l'absence de décision
37:09 politique, la carence de la décision
37:11 politique. On est dans un climat
37:13 un peu insurrectionnel,
37:15 dans un climat avec des insoumis
37:17 de partout, et puis, là, l'échange,
37:19 la rencontre, essayer de comprendre. Mais non,
37:21 je comprends, je fonctionne,
37:23 enfin, on réfléchit pas trois heures, on lui demande de
37:25 gouverner, on lui demande pas de réfléchir.
37:27 C'est le problème d'Emmanuel Macron.
37:29 - C'est dingue, vous, à dire.
37:31 - Non, mais moi, elle me fit sauter au plafond, cette phrase.
37:33 - Développez cette idée, parce que
37:35 je ne vous comprends pas complètement, Véronique.
37:37 - C'est-à-dire ? - Faut pas qu'il réfléchisse.
37:39 - Faut pas qu'il réfléchisse ? C'est bien d'essayer
37:41 de comprendre, quand même. - Enfin, il y a longtemps
37:43 qu'il y a quand même un certain nombre de choses qu'il aurait dû comprendre.
37:45 La crise que nous vivions au sujet des retraites,
37:47 c'est bien qu'il y a un manque
37:49 d'anticipation dans la culture politique.
37:52 Quand vous sentez les gens, quand vous connaissez le pays,
37:55 d'ailleurs, Gérald Darmanin le dit, il dit qu'il va dans sa circonscription,
37:58 qu'il va un peu dans le terrain. - Oui, mais si je me faisais l'avocat du GAR,
38:01 je dirais que toutes les réformes sont impopulaires.
38:03 - Mais oui, mais les carences d'Emmanuel,
38:05 non, mais les carences d'Emmanuel Macron,
38:07 même si son élection, d'après moi, est complètement légitime,
38:09 il a été élu, il est président de la République,
38:11 ce qui lui manque, c'est cette culture du terrain,
38:13 c'est cette culture du parlementaire,
38:15 c'est cette culture d'avoir été un maire,
38:17 d'avoir été un élu, et là, quand il dit
38:19 j'ai besoin de réfléchir, mais non, on réfléchit pas.
38:22 Est-ce que vous pensez que Chirac mettait autant de temps
38:25 pour réfléchir qu'Emmanuel Macron ? Je crois pas.
38:27 - Elle n'est pas pour l'échange.
38:29 - Non, mais c'est difficile. Henri Guaino qui est venu ici,
38:31 effectivement, pour rejoindre ce que vous dites,
38:33 nous a appris, moi j'ignorais,
38:35 que Nicolas Sarkozy, quand il décide de faire sa réforme,
38:38 il dit, en son fort intérieur,
38:41 les Français n'accepteront pas 64 ans.
38:44 Je ne peux aller qu'à 62 ans.
38:46 - Il y a un peu de flair.
38:48 - À l'époque, on était à 60. Donc il faut prendre
38:50 le pouls du pays. C'est ça, un homme politique.
38:53 C'est sentir.
38:55 - Il se déplace très peu sur le territoire national.
38:57 - Et là, ça n'a pas été... - Il va faire sa première sortie
38:59 depuis le fond de l'Eiffel, demain.
39:01 - Je pense que c'est pas ça. - C'est très longtemps.
39:03 - Gilles William. - Le premier grief que je fais
39:06 à ce président intelligent,
39:08 c'est son nom en même temps.
39:11 Il a été incapable d'agréger
39:15 soit la droite, soit la gauche.
39:18 Et finalement, le roi est nu à cause de ça.
39:20 Et je crois, réellement, moi, je l'ai...
39:23 Franchement, je l'ai taxé de schizophrénie politique.
39:26 Mais je suis quand même dans la psychologie.
39:29 Donc aujourd'hui, le roi est nu à cause de ça.
39:32 La droite ne va pas se connaître en lui,
39:35 et la gauche non plus. C'est quand même un problème
39:37 quand vous les gouvernez. - Il y a 70 % des Français
39:39 qui rejettent la réforme. Il n'y a plus de droite et de gauche.
39:42 - Non, mais on n'est plus... C'est même plus la réforme.
39:44 Ça transcende le problème de la réforme.
39:47 - Dans la relation entre le président et les Français,
39:49 il dit qu'il peut y avoir de la colère, de la joie,
39:51 mais il n'y a pas d'indifférence.
39:53 Il est également pressé de donner des conseils
39:55 à qui il voudrait devenir président.
39:57 Il dit que la meilleure manière d'y arriver,
39:59 c'est de se faire sa propre idée des choses
40:01 et de ne pas dépendre des partis, des uns et des autres.
40:04 C'est assis à Gaulien ou Gauliste, évidemment,
40:07 comme proposition.
40:10 Bon, écoutez, voilà ce que je voulais vous dire.
40:12 - Le support est un peu étrange pour communiquer
40:14 avec les Français. Pif Gadget.
40:16 - Oui, mais bon...
40:18 - Je sais pas. - Oui, mais Elizabeth Borne
40:20 peut parler dans la Strapi, si elle le souhaite,
40:22 ou dans Fripounet. Non, mais les présidents...
40:25 - Vous parlez vous-même de Fripounet.
40:27 - Mais oui. - Elle descend.
40:29 Mais c'est un truc de fripouille. - De fripouille, vous avez dit.
40:32 - Non, mais de parler dans Fripounet.
40:34 - J'ai rien contre Pif. - Non, mais d'abord...
40:36 - Est-ce qu'il aurait dit la même chose à Figaro ?
40:38 - Mais il leur est grave, Pascal. - Mais je suis d'accord.
40:40 - Il y a un mois. - Surtout, il parle pas aux actifs.
40:42 - Mais les présidents, on parle pas... - Vous pouvez dire, écoutez,
40:44 je suis désolé, on va différer l'interview, parce que...
40:46 - Il est allé au journal de 13h de TF1,
40:48 il a parlé aux retraités.
40:50 Il est allé à Pif, il a parlé aux enfants.
40:52 - Mais il parle pas aux actifs. - En fait, il parle pas
40:54 à ceux à qui il devrait parler, c'est les actifs.
40:56 Alors, il peut venir ici.
40:58 Si il venait ici, sur ce plateau, un soir,
41:01 il débarquerait, et nous serions là,
41:03 en train de lui poser des questions merveilleuses,
41:05 ce serait formidable. - Il a dit sur Pif.
41:07 Parce qu'il l'aurait jamais dit sur un organe
41:09 comme le Figaro, ou le Monde.
41:11 - Bon, vous avez vu Charles III ?
41:14 - Magnifique, mais quelle honte pour nous.
41:16 - Oui, il y a des choses plus graves,
41:18 mais c'est vrai que je vais pas non plus me suicider,
41:20 parce que Charles III n'est pas venu à Paris.
41:22 - Si, Versailles, Charles III, ça aurait été...
41:24 - Oui, bien sûr, c'est entendu, mais bon,
41:26 Charles III a fait sa première...
41:29 - C'est le moment.
41:31 - Et la reine consort, d'ailleurs, Camilla,
41:33 sont arrivées en Allemagne, le Coup Royal,
41:35 il restera trois jours, ils auraient dû se rendre
41:37 en France, vous le savez, mais le voyage a été annulé
41:39 en raison des poubelles, notamment, et du contexte social
41:41 lié à la réforme des retraites.
41:43 Les invités pourront choisir...
41:45 Alors, que mange-t-on ce soir au banquet royal ?
41:47 Les invités pourront choisir pour le plat principal
41:49 entre tartelettes aux épinards,
41:51 accompagnées de champignons et poulets fermiers.
41:53 Il y aura également des options végétariennes,
41:56 et des vins allemands accompagneront les plats.
42:00 - D'accord.
42:02 - Comment... - C'est quoi, les plats végétariens ?
42:05 - On peut savoir ? - Non, je n'ai pas...
42:07 Comment étaient... Le roi et la reine ont été accueillis
42:09 par 21 salves de tir, le survol de deux Eurofighters
42:13 et une haie d'honneur militaire.
42:15 Pourquoi 21 salves de tir ? C'est une vieille tradition navale.
42:18 Une certaine classe de bateaux avait 21 canons
42:21 à sa disposition, ils tiraient en même temps 21 coups
42:23 pour signifier qu'ils n'avaient plus de boulet.
42:25 Cela signifiait une rencontre pacifique.
42:27 - De toute façon, il est chez lui, je vous le dis.
42:29 - Il est un peu chez lui. Il parle l'allemand couramment.
42:31 - Les Windsor, c'est un faux nom. Au départ, c'est les Sachs-Coburg.
42:33 - Exactement. - C'est Sachs-Coburg ?
42:35 - Non, je ne crois pas que c'est ce nom-là.
42:37 - Je crois que c'est Sachs-Coburg.
42:39 - En tout cas, ils ne s'appellent pas Williams.
42:41 - Ils ont changé en 1917 ou en 1918.
42:43 - Je crois que c'est Sachs-Coburg.
42:45 - Non, je ne crois pas.
42:47 - Il y a des liens de parenté.
42:49 - Je vais chercher. Je pense qu'ils ont changé de nom en 1918.
42:53 En 1918, après la Première Guerre mondiale.
42:55 - C'est un Marc Melon.
42:57 - Je voudrais qu'on trouve cette information.
42:59 - Est-ce que vous pouvez appeler Marc Melon ?
43:01 - Comment ? Est-ce qu'on peut réveiller Marc Melon ?
43:03 - Oui. Il est parti.
43:05 - Voir Hanovre, me dit Franck Ferrand.
43:07 - Pareil. - Bien sûr.
43:09 - Je salue Franck Ferrand. D'ailleurs, allez à sa cité d'histoire.
43:13 C'est formidable, la cité d'histoire de Franck Ferrand.
43:15 - Oui, mais il est bien.
43:17 Il est passionnant, ce garçon-là.
43:19 - Qu'est-ce que fait Olivier Benquimouni en train de lire ?
43:21 - Il est déjà à l'heure, non ?
43:23 - Il est déjà à l'heure. Il est 20h53.
43:25 Ah, vous l'avez pif !
43:27 Vous l'achetiez pif quand vous étiez enfant ?
43:29 - Je l'achetais. J'ai eu des gadgets magnifiques.
43:31 Je peux vous faire une confidence ?
43:33 Ça fait une semaine que je l'ai.
43:35 C'était pas ce matin.
43:37 Ça fait une semaine que je l'ai.
43:39 Denis, du courrier, l'a donné à mon fils la semaine dernière.
43:41 Et mon fils ne m'a pas prévenu qu'il y avait une interview exclusive d'Emmanuel Macron.
43:45 Je n'ai pas pu mettre la main dessus.
43:47 Donc, les histoires d'Hercule, de Pifou, etc., je connais tout.
43:49 Par contre, en même temps, ce n'était pas évident.
43:53 Emmanuel Macron, il est là en tout petit.
43:55 Donc, ce n'était pas non plus annoncé à la une dans ce numéro anniversaire.
43:58 - Un témoignage.
44:00 - On en parlera dans un instant, bien sûr, Pascal.
44:02 - En 1917, pendant la première guerre mondiale, face à une opinion publique de plus en plus anti-germanique,
44:09 le roi Georges V préfère changer de nom de sa dynastie de Saxe-Cobourg-Ghotta.
44:14 - Ah ! Vous vous êtes moqué de moi et voilà.
44:16 - Qu'est-ce que vous aviez dit ?
44:18 - Saxe-Cobourg ! Il dit non, je suis un menteur.
44:20 - Il dit Saxe-Cobourg.
44:22 - Saxe-Cobourg-Ghotta, en Windsor, du nom du château du même nom.
44:26 Dans le même temps, les cousins Battenberg deviennent Mountbatten.
44:30 Donc ça, c'est extrêmement intéressant.
44:32 Voilà ce qu'on pouvait dire.
44:34 Alors, ce n'est pas du tout Hanovre. Pourquoi il a dit Hanovre, notre ami Franck Ferrand ?
44:38 - C'est lui qui a dit Hanovre ?
44:40 - Bah oui.
44:41 - J'ai l'impression qu'il s'est...
44:42 - Bravo, Goldenadel.
44:43 - Ah oui, c'est plus fort que Ferrand.
44:45 - Bravo.
44:46 - Il faudra que je le raconte, ça. On ne voudra pas me croire.
44:48 - Nous sommes un poil en retard, mais ça, c'est habituel.
44:51 Donc, je remercie grandement Michael Thomas, qui était à la réalisation,
44:55 Maurice Pierre, qui était à la vision, Roderick Leprado, qui était au son.
44:58 Merci à Samuel Vasselin-Fittouh, qui était avec nous aujourd'hui,
45:01 à Saïd Hamda, ainsi qu'à Kylian Salé.
45:04 Toutes ces émissions sont évidemment à retrouver sur cnews.fr.
45:07 Dans une seconde, Olivier Benkemoud.
45:10 Et puis, Julien Pasquet, soyez présent, parce que Julien a eu une nouvelle défaite aujourd'hui,
45:15 sur le plan sportif.
45:16 - Je me suis bien moqué de lui.
45:17 - Mais non, mais c'est une passe difficile qu'il traverse, je vous l'ai dit hier soir.
45:22 Donc, soyez présent pour lui remonter.
45:24 - Défaite très importante sur le plan sportif de Julien Pasquet.
45:28 - Est-ce qu'on discrète ?
45:29 - C'est habituel désormais.
45:30 À demain matin.
45:32 *Rire*
45:34 Merci à tous !