L'Heure des Pros 2 du 05/05/2023

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Les invités de #HDPros2 débattent des grands thèmes de l'actualité. Présenté par Pascal Praud du lundi au jeudi et Julien Pasquet le vendredi.

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00:00 Bonsoir à tous, très heureux de vous retrouver comme chaque vendredi, l'heure des pro 2
00:05 en compagnie de Frédéric Durand ce soir. Qu'est-ce qui vous fait sourire comme ça
00:08 monsieur Durand ? Non, non, votre bonne humeur. On discutait de la femme d'humanité.
00:12 Vous dites ? On discutait de la femme d'humanité. Ah la femme de l'humanité, proche.
00:15 Malheureusement, directeur de l'inspiration politique Frédéric Durand,
00:18 Benjamin Morel, donc très optimiste comme on l'a compris. Bravo, maître de
00:21 conférence en droit public, très heureux de vous avoir de l'autre côté de la table
00:25 Kevin Bossuet, professeur d'histoire. Bonsoir, bonsoir cher Kevin et bonsoir
00:28 Nathan Devers, agrégé de philosophie. Il y a beaucoup de choses à dire ce soir avec
00:32 une information capitale pour commencer. Clap de fin pour le Covid. Vous avez vu le
00:37 message de l'OMS aujourd'hui. L'épidémie, la pandémie est officiellement
00:41 terminée pour l'OMS après 40 mois d'urgence internationale. On en discute
00:46 pour notre premier thème juste après le rappel de l'actualité, Mathieu Devez.
00:51 Le gouvernement annonce un investissement de 2 milliards d'euros d'ici à 2027 pour
00:57 développer la pratique du vélo. Le plan a été présenté par la première ministre
01:00 Elisabeth Borne. Il prévoit le développement de nouvelles pistes
01:04 cyclables, des aides à l'achat du vélo ou encore des modifications du code de la
01:08 route. Plus de 2300 personnes ont été conviées
01:11 à assister au sacre du nouveau roi britannique à Westminster. Parmi ses
01:15 invités, des monarques étrangers, des chefs d'état dont Emmanuel Macron mais
01:19 aussi quelques célébrités, le chanteur américain Lionel Richie ou encore David
01:22 Beckham. Charles III sera couronné demain, un
01:25 événement que vous pourrez bien sûr suivre sur CNews.
01:28 Enfin Lionel Messi présente ses excuses après son voyage en Arabie Saoudite.
01:33 L'argentin a publié une vidéo sur Instagram dans laquelle il demande pardon
01:36 à ses partenaires et au club. Le Paris Saint-Germain a suspendu deux semaines le
01:40 joueur après un voyage non autorisé en Arabie Saoudite dans le cadre d'un
01:44 partenariat avec l'Office du tourisme du pays.
01:48 C'est une journée historique chers amis. L'Organisation mondiale de la santé a
01:51 levé aujourd'hui son plus haut niveau d'alerte sur la pandémie Covid-19
01:55 estimant qu'elle était désormais suffisamment sous contrôle. "C'est avec
01:57 beaucoup d'espoir", déclare le patron de l'OMS, "que je déclare que le Covid-19 n'est
02:02 plus une urgence sanitaire de portée internationale".
02:05 Le comité d'urgence a préconisé de mettre fin à cette urgence car la
02:09 population mondiale est désormais très immunisée. Tous les variants au micro en
02:12 circulation restent relativement peu virulents par rapport aux souches
02:15 précédentes. Écoutez ce qu'en pense Yves Buisson, épidémiologiste.
02:20 "C'est une décision logique compte tenu de l'évolution de l'épidémie qui
02:24 maintenant atteint des niveaux qui sont tout à fait courants, qui sont des
02:31 nouveaux soit infraépidémique soit très très faible et qui donc justifie la levée
02:38 de cette alerte mondiale. Surtout que le nombre de cas diminue, un certain nombre
02:44 d'indices épidémiologiques diminue et surtout la morbidité, la mortalité
02:48 diminue, le nombre de patients hospitalisés pour Covid grave diminue
02:55 donc tout cela va dans le même sens et effectivement on assiste à la fin, on
03:00 peut dire on assiste à la fin de la pandémie. Ce qui ne veut pas dire la fin
03:04 de la Covid-19, il faut être très clair". Kevin Bossuet, c'est la fin de la
03:08 pandémie, l'urgence maximale à l'échelle planétaire était en vigueur depuis plus
03:12 de 40 mois, depuis janvier 2020, désormais levée en même temps. On n'avait pas
03:17 entendu l'OMS pour en prendre conscience et le savoir. "Non mais c'est évident mais
03:21 enfin une page se tourne de manière officielle, ce Covid-19 a quand même eu
03:26 des conséquences désastreuses sur notre société avec une fracturation qui était
03:31 très très très importante avec des pro-Covid, des anti-Covid, des pro-masques,
03:35 des anti-masques avec des conséquences également sur l'évolution des enfants
03:41 et des adolescents. Moi en tant qu'enseignant j'ai vu le retard pris à
03:44 cause de tous ces confinements, à cause du port du masque donc maintenant il faut
03:47 vraiment passer à autre chose et on sent bien que beaucoup ont été traumatisés
03:53 par ce Covid, par toutes les mesures sanitaires et avec un Emmanuel Macron
03:57 qui a quand même été très dur pour cette question sans doute parce qu'il
04:01 fallait respecter l'intérêt général, il fallait sortir en effet de cette crise
04:05 mais à un moment donné on a bien eu l'impression que Emmanuel Macron a fait
04:09 de gens qui ne voulaient pas se faire vacciner de sous-citoyens donc il est
04:14 temps de mettre ça de côté, de repartir sur de nouvelles bases et faire en sorte
04:19 qu'enfin de passer à autre chose. C'est amusant ce réflexe, je parle de
04:22 cette pandémie mondiale qui touche à sa fin selon l'OMS, premier réflexe
04:26 Emmanuel Macron qui est un peu ce symbole depuis trois ans.
04:31 Il a beaucoup fait mal au niveau des décisions qui nous sont en devoir. On va en avoir des choses à raconter à nos
04:35 enfants sur ces 40 mois, ces trois années où on a vécu tout et son contraire,
04:40 des mesures qu'on n'aurait jamais imaginées, des divisions telles que vient
04:44 de le rappeler Kevin, des mesures, je me souviens de ne pas prendre le café au
04:49 comptoir notamment, mettre papi et mamie dans le cajibi pour Noël.
04:51 On en aura des choses à raconter dans 10-15 ans sur cette pandémie ?
04:55 Oui tout à fait, il y a eu deux événements dans cette pandémie. Il y a eu premièrement
04:58 un événement scientifique qui était une épidémie grave, mortelle, personne n'a
05:02 nié le caractère grave de la chose, il y a eu des épidémies plus graves dans
05:05 l'histoire mais bon. Et puis il y a eu parallèlement à cela un deuxième
05:08 événement, à mon avis plus important historiquement encore, qui étaient les
05:11 mesures prises contre cette épidémie. Et si vous voulez, là on a atteint des
05:15 niveaux parfois hallucinants, juste pour rappeler, enfin tout le monde s'en
05:18 souvient, mais quand même rappeler, cette épidémie survient, c'est le hasard dans
05:21 un pays totalitaire qui adopte des mesures totalitaires pour la Chine,
05:25 pour combattre cette épidémie et à partir de là ça devient l'étalon de
05:29 toutes les mesures adoptables dans l'univers au sein entre guillemets de la
05:33 boîte à outils de ces mesures-là. Et donc on a vu des pays comme l'Italie, ça a
05:37 été la première fois dans l'histoire de l'humanité qu'un pays confiné
05:39 nationalement décrétait une quarantaine nationale, alors qu'il y a déjà eu des
05:42 épidémies plus graves par le passé, ça n'avait jamais été fait, et ensuite on a
05:45 vu le pass sanitaire, enfin tout le monde s'en souvient. Une réflexion que j'aimerais
05:48 apporter peut-être ce soir, comme c'est peut-être la dernière fois qu'on parle
05:51 du Covid. J'espère. Il y a un concept, puisqu'on parle d'épidémiologie, chez
05:55 Derrida, qui est le concept de l'auto-immunité, qui est extrêmement
05:58 intéressant, qui se développe dans le livre qui s'appelle "Le concept du 11
06:00 septembre". Quand un pays ou une société est confronté à une crise, une crise
06:04 comme le terrorisme, une crise comme une épidémie, une crise comme l'insécurité,
06:07 enfin des crises comme ça, et bien elle peut avoir tendance à vouloir estimer
06:11 qu'elle va prendre des mesures exceptionnelles pour répondre à la crise
06:13 exceptionnelle, et qu'elle va falloir vouloir éradiquer le mal. Mais le
06:17 paradoxe, un peu comme dans les maladies auto-immunes, où un système immunitaire
06:20 se détruit lui-même en voulant détruire des virus, c'est que parfois, en voulant
06:23 éradiquer le mal, une société peut s'éradiquer elle-même, quand elle éradique
06:26 ses principes. Selon Jacques Derrida, c'était le cas des Etats-Unis après le 11
06:29 septembre, qui étaient tellement obsédés par la lutte antiterroriste qu'ils ont
06:32 pris le Patriot Act, des mesures un peu anti-constitutionnelles, qu'ils ont fait
06:35 une guerre en Irak pour rien, etc. Et sans doute que Derrida aurait dit qu'on a eu
06:40 une réaction auto-immune à cette épidémie bien réelle, c'est-à-dire qu'on a souvent
06:44 rogné sur des principes juridiques élémentaires, vouloir emmerder, créer deux
06:48 catégories de citoyens, vouloir décider de confiner toute une population,
06:51 s'y naider, on ne savait plus quand toutes ces mesures allaient être enlevées.
06:54 Et puis dernière chose, c'est que quand on prend des mesures exceptionnelles dans
06:58 l'histoire d'un pays, le paradoxe c'est que l'état d'exception, on dit toujours
07:01 que c'est provisoire, mais il y a toujours quelque chose qui en reste.
07:05 Ça laisse toujours une trace, ça change toujours les modalités et ça change la
07:09 manière dont on gouverne, ça change la gouvernementalité puisque c'est des
07:12 choses qu'on a déjà fait et qu'on peut institutionnaliser progressivement.
07:15 Symboliquement, elle est importante cette annonce, on a compris que les populations
07:18 a priori, en tout cas en France, sont passées à autre chose depuis un moment.
07:22 Oui, elle est importante parce qu'évidemment ça permet entre guillemets de
07:25 considérer qu'en effet on n'est plus dans un état d'exception et je rejoins en
07:29 partie Nathan. Alors en tant que juriste, moi je crois aux états d'exception parce
07:32 qu'un état d'exception, c'est ce qui permet justement de soulever parfois la
07:35 légalité pour la maintenir. Si jamais vous ne prenez pas d'état d'exception,
07:38 vous acceptez que le droit en l'état puisse devenir caduque et que donc à
07:41 partir de là, il cesse de réguler un phénomène politique, un phénomène
07:44 social et que on est dans le parajuridique, voire dans l'as juridique et
07:48 que les garanties en termes de droit finissent totalement parsautées à défaut
07:51 justement de vouloir en encadrer l'amendement.
07:56 En revanche, là où je rejoins totalement Nathan, c'est qu'il faut revenir ensuite
07:59 au droit commun. Or la réalité c'est que depuis le début des années 2000, on a
08:04 multiplié les états d'exception, on n'est jamais vraiment revenu au droit commun.
08:06 Prenons l'état d'urgence sécuritaire. On l'a en grande partie fait passer par la
08:10 loi dans ce qu'on appelle la loi SILT en 2017 et donc aujourd'hui on vit en
08:14 partie structurellement en état d'urgence et en matière d'état d'urgence
08:16 sanitaire, il en va également dans un certain nombre de mesures et donc on
08:20 s'habitue à perdre nos libertés. Vous savez Jean-Jacques Rousseau disait
08:24 "les hommes peuvent tout perdre dans leur chaîne y compris l'envie d'en sortir"
08:26 et je crains malheureusement que, eh bien en partie, nous en soyons arrivés là.
08:30 Je rappelle qu'hier parallèlement, l'Assemblée nationale a voté donc la
08:35 réintégration des soignants non vaccinés. Ça non plus, ça n'avait plus lieu d'être.
08:39 D'autant qu'ils ont été punis lourdement alors que quand ils ont, au
08:46 début de la pandémie, souvenez-vous, ils n'avaient même pas de... enfin le même
08:50 état qui les punissait, ils ne leur donnaient même pas de masques ni de blouses
08:52 correctes donc effectivement il y avait de quoi se poser des questions à ce
08:56 moment là, d'autant que moi je pense qu'il était temps de le
09:00 réintégrer me semble-t-il et ça n'est pas être complotiste ou ça n'est pas être...
09:05 - Ça divise encore beaucoup cette question des soignants réintégrés.
09:09 - Oui ça divise parce qu'on s'appuie, il y a d'un côté ceux qui s'appuieraient sur les données scientifiques
09:12 et de l'autre côté il y aurait les complotistes. Or...
09:15 - Et puis un principe du soignant qui, par exemplarité...
09:19 - Oui mais il n'y a plus de réalité scientifique pour justement pour appuyer l'argument que vous donnez
09:25 puisqu'on s'est rendu compte que même un vacciné on pouvait transmettre donc
09:28 normalement l'état aurait bien fait de revenir un peu en arrière lorsqu'on a
09:31 eu ces données là. Ensuite il y a quand même eu 7 millions de morts dans le monde à cause de cette pandémie.
09:36 - Le patron de l'OMS dit d'ailleurs, contredit lui-même l'OMS en disant qu'il estime
09:39 qu'il y a plutôt eu 20 millions de morts sur la planète que 7 millions.
09:42 - En tout cas les données officielles donnent 7 millions.
09:44 - Les données officielles c'est 6,8 millions.
09:45 - Voilà c'est quasiment 7 millions de morts. Mais il y a peu d'événements parce qu'au-delà de la vision
09:50 effectivement philosophique ou juridique il y a la vision émotionnelle c'est-à-dire il y a peu
09:54 d'événements qui frappent le monde entier au même moment. C'est-à-dire toute l'humanité
09:59 est concernée directement parce que évidemment quand il y a une guerre etc.
10:03 mais il y a toujours des poches où c'est pas concerné. Là l'humanité toute entière était
10:06 concernée au même instant par un même problème.
10:09 - C'est vrai. La Corée du Nord n'a pas été touchée.
10:11 - A votre compte ?
10:12 - La Corée du Nord n'a pas été touchée.
10:13 - Voilà. Non mais tout le monde est touché au même moment.
10:16 - Il y a des pays qui ont été beaucoup moins impactés ça c'est sûr.
10:17 - Donc effectivement c'est des remises en question quasi-universelles.
10:19 - Oui juste qu'on écoute ce petit échange ou cette contradiction plutôt par micro-interposé
10:26 entre deux soignants sur cette question qui divise donc la réintégration des soignants non-vaccinés.
10:32 Écoutez ça puis on passera au sujet suivant.
10:33 - C'est un message négatif qui est envoyé à la population générale et à la population de soignants
10:39 sur le sujet de vaccination. Voilà c'est tout.
10:41 Pour moi ça ne devrait pas être un sujet quand on est au contact de patients fragiles
10:46 et qu'on est soignant, on doit tout faire. Ça fait partie de nos impératifs.
10:50 On ne se pose pas la question d'un conducteur de travaux s'il met son chapeau ou son casque
10:53 pour se protéger. On trouve ça normal. On trouve normal qu'un moniteur d'auto-école ait le permis
10:58 pour enseigner la conduite. C'est le même raisonnement.
11:01 Pour moi c'est un sujet qui est devenu politique.
11:04 - Ça aurait dû intervenir depuis déjà beaucoup plus longtemps.
11:08 - Oui c'est une libération pour bon nombre d'entre nous, pour un très grand nombre d'entre nous.
11:15 Donc oui c'était une liesse hier, c'est sûr.
11:20 Bon maintenant tout n'est pas gagné. Il faut encore être vigilant.
11:24 Il y a encore des combats à mener. Mais c'est une première et grande victoire bien sûr.
11:30 - De quel côté penchez-vous Frédéric ?
11:33 - Je voulais contester l'argument du premier soignant qui disait
11:36 quand on est sur un chantier on porte un casque, quand on est moniteur.
11:40 - Ça se tient à la fin de vie.
11:41 - Oui ça se tient, sauf qu'on sait qu'un casque ça sert à quelque chose
11:44 et on sait qu'avoir son permis ça sert à quelque chose.
11:46 - Et on sait que de vacciner ça protège des formes graves. On va pas refaire le débat qu'il y a deux ans.
11:49 - Non non non, ça ne protégeait plus de la transmission. C'est ça qu'on a appris.
11:53 - Oui la transmission on a appris.
11:54 - Et c'est là que je disais qu'il fallait peut-être savoir rétro-pédaler.
11:56 - Mais ça l'a limité un peu quand même.
11:59 - Le grand paradoxe quand même qu'on pourra relever c'est que trois ans plus tard
12:03 la situation de l'hôpital en France ne s'est pas améliorée.
12:05 - Très loin de là.
12:06 - Le grand paradoxe c'est que tous les gens qui ont fait l'apologie de mesures hygiénistes
12:09 étaient des gens qui n'ont pas fait bouger la santé publique en France.
12:12 C'est ça le paradoxe et que cette question des soignants réintégrés
12:15 cache le vrai problème qui est que l'hôpital est dans une situation
12:18 où si demain il y a une épidémie la situation ne sera pas bien.
12:21 - Le monde d'après n'existe pas.
12:23 - Rome exige des excuses de Paris et la France tente de calmer le jeu avec l'Italie.
12:29 Après la crise déclenchée la veille par les critiques du ministre de l'Intérieur
12:32 contre la politique migratoire de la présidente du conseil,
12:35 Darmanin Gérald Darmanin a déclaré que, si vous avez manqué cet épisode,
12:39 que Giorgia Meloni était incapable de régler les problèmes migratoires
12:42 sur lesquels elle a été élue.
12:44 Aussitôt le chef de la diplomatie italienne qui était attendu hier soir à Paris
12:49 pour une rencontre avec son homologue Catherine Colonna a annulé sa venue
12:52 jugeant de tels propos inacceptables.
12:54 Il persiste ce matin dans la presse italienne quand quelqu'un offense
12:58 d'une façon gratuite une autre personne, le minimum,
13:02 et qu'elle présente des excuses.
13:04 Regardez le sujet de Geoffroy Defevre, on en discute.
13:07 - Giorgia Meloni, la première ministre italienne,
13:12 jugée incapable de régler les problèmes migratoires
13:15 sur lesquels elle a été élue, selon Gérald Darmanin.
13:18 Des propos qui visaient à disqualifier le Rassemblement national,
13:21 qui se sont retournés contre le ministre de l'Intérieur.
13:24 - Quand il dit qu'il condamne un gouvernement incapable
13:27 de lutter contre l'immigration, je croyais qu'il parlait de lui
13:30 et de son gouvernement, tellement le nombre de migrants,
13:33 légaux et illégaux, a explosé depuis qu'il est ministre de l'Intérieur.
13:37 - Regardez la situation à Calais, regardez la situation au port de la Villette,
13:41 porte de la Chapelle, en région parisienne.
13:44 Aujourd'hui c'est un fiasco migratoire en France,
13:47 et Gérald Darmanin est le principal responsable.
13:50 - Selon le ministère italien de l'Intérieur,
13:53 plus de 36 000 personnes sont arrivées par la Méditerranée en Italie cette année,
13:57 contre environ 9 000 durant la même période en 2022.
14:00 Aux premières loges, comme député des Alpes-Maritimes,
14:03 département frontalier de l'Italie, Eric Ciotti,
14:06 président des Républicains, a lui aussi réagi.
14:09 - Si l'Italie décide de ne plus gérer les flux migratoires
14:12 aux portes de l'Europe, la France vivra une véritable
14:15 submersion migratoire.
14:17 - Les élus diplomatiques ne se sont pas fait attendre.
14:20 Le chef de la diplomatie italienne, qui devait rencontrer
14:23 son homologue française Catherine Colonna hier, a annulé sa visite.
14:26 - On tente d'éteindre l'incendie du côté du gouvernement.
14:29 Elisabeth Borne, aujourd'hui, je voudrais redire que l'Italie
14:32 est un partenaire essentiel de la France, que notre relation
14:35 est fondée sur le respect mutuel, que l'on va privilégier
14:38 la concertation et un dialogue apaisé pour continuer à travailler ensemble.
14:41 Le mal est fait, Benjamin Morel, des propos inacceptables pour Rome,
14:44 que l'on trouve entre la France et l'Italie sur cette crèche migratoire.
14:47 - Sur le fond, Darmanin n'a pas tort. Le bilan de Giorgia Melloni
14:50 n'est pas mirifique, loin de là, par rapport aux promesses
14:53 qui étaient tenues. Mais il y a l'intérêt de la droite,
14:56 de la gauche, de la FI, de Renaissance, de qui vous voulez,
14:59 mais au-dessus, il y a l'intérêt national.
15:02 Et il est évident, extrêmement loisi politiquement,
15:05 pour Renaissance et Gérald Darmanin, de taper sur Melloni
15:08 parce que ça permet de taper sur le RN. Mais l'Italie, aujourd'hui,
15:11 c'est un partenaire essentiel, parce qu'on a des intérêts communs avec l'Italie.
15:14 - Il doit s'excuser, Gérald Darmanin ?
15:17 - Oui, parce qu'on a plus d'intérêts communs avec Rome qu'on en a avec Berlin.
15:20 Et si on veut rééquilibrer l'Europe, ça passe forcément par Rome.
15:23 Il y a quelques années, Emmanuel Macron l'avait bien compris en signant le traité du Quirinal.
15:26 C'était une démarche politique et diplomatique extrêmement intelligente,
15:29 en permettant de rééquilibrer l'Europe en tentant
15:32 de construire un groupe franco-italien. Or là,
15:35 depuis l'arrivée de Melloni, au nom de petites politiques aériennes intérieures,
15:38 on est en train de tout détruire. C'est dommage, c'est idiot.
15:41 Et on va le payer très très cher, parce qu'actuellement, il y a d'autres négociations,
15:44 notamment sur l'énergie, et les Allemands ne veulent pas du nucléaire.
15:47 Et ça, ça va nous coûter beaucoup plus cher que des bisbilles avec Melloni.
15:50 - C'est une crise diplomatique pour rien, parce que le sujet, on l'a bien compris à travers les propos de Gérald Darmanin,
15:53 c'est pas de Giorgia Melloni, c'est la politique intérieure.
15:56 Le ministre qui se sert de l'Italie pour critiquer
15:59 le Rassemblement national,
16:02 qui, selon le gouvernement, n'est pas la solution
16:05 pour régler les problèmes migratoires. L'illustration des amis
16:08 du Rassemblement national qui sont au pouvoir en Italie
16:11 est la preuve. - Non, mais ce n'est pas digne
16:14 d'un homme d'État sacrifier nos intérêts
16:17 nationaux pour faire de la petite politique politicienne,
16:20 c'est foncièrement indigne. Et d'ailleurs, c'est la marque
16:23 de fabrique du macronisme. Quand M. Macron
16:26 parle de Taïwan et dit que la Chine a raison,
16:29 c'est exactement ce qu'il fait. Quand en Europe, il dit que les dirigeants
16:32 hongrois ou polonais sont des cerveaux fous qui mentent
16:35 à leur peuple, c'est exactement ce qu'il fait et c'est évidemment
16:38 indigne. Et surtout, que Mme Melloni
16:41 n'est pas responsable de la crise migratoire qui se passe en Europe.
16:44 C'est l'Europe entière qui est concernée.
16:47 Quelles sont les règles ? Les règles, c'est qu'à partir du moment
16:50 où il y a un bateau qui s'approche des côtes européennes,
16:53 c'est le pays le plus proche qui doit accueillir
16:56 ce bateau et ensuite, les migrants sont répartis sur l'ensemble
16:59 du territoire européen, sauf qu'on s'en vient que là,
17:02 sa peine est en outre assimilée, Georgia Melloni
17:05 à Marine Le Pen. On sait très bien
17:08 que ces deux femmes ne s'entendent pas. On sait très bien que
17:11 Georgia Melloni ne partage pas les mêmes valeurs
17:14 que Marine Le Pen parce que quand je vois Georgia Melloni, ça me fait
17:17 penser plutôt au front national des années 80,
17:20 genre atlantiste, souverainiste.
17:23 Georgia Melloni est très conservatrice, ce qui n'est pas le cas
17:26 de Marine Le Pen. - Elle a été élue sur le thème de l'immigration.
17:29 - Oui, je suis d'accord. - Ce que dit Gérald Darmanin n'est pas à propos
17:32 mais peut-être vrai. - Oui, mais l'intérêt national, c'est de
17:35 fortifier nos intérêts avec les Italiens et essayer
17:38 de faire bouger les choses au niveau européen. Ce n'est que comme ça
17:41 qu'on réussira à régler la crise migratoire. - Et puis il abonde
17:44 Gérald Darmanin à critiquer l'Italie quand on voit les performances françaises
17:47 en termes de lutte contre l'immigration irrégulière,
17:50 cher Frédéric Durand et Nathan qui veut réagir évidemment. - C'est d'autant plus injuste
17:53 que l'Italie a été mise à contribution pendant des années et des années
17:56 dans la politique européenne où c'était le pays
17:59 d'accueil principal de toute l'immigration. - On a un peu laissé l'Italie
18:02 se débrouiller toute seule. - Complètement. - Une hypocrisie assez crasse.
18:05 - Je ne me souviens plus du nom de l'accord européen. - C'était le Dublin.
18:08 - Non, ce n'était pas Dublin. - Les accords de Dublin.
18:11 - Les accords de Dublin existent pour tout le monde mais là l'Italie
18:14 a vraiment été en première ligne, ce qui explique d'ailleurs la présence
18:17 de Melloni au pouvoir aujourd'hui, c'est-à-dire l'incapacité parce que
18:20 ceux qui précédaient Melloni ont été plus capables de régler
18:23 le problème migratoire en Italie, absolument pas. Donc qu'est-ce qu'il fait
18:26 Darmanin ? Il se lance dans la campagne 2027 bien en avance
18:29 en disant "Eh bien voilà, regardez, c'est pour moi qu'il faut voter
18:32 pas pour Marine Le Pen" puisque Melloni qui sert là
18:35 finalement par procuration face à lui
18:38 de candidate, dit "C'est pas eux qui régleront, regardez
18:41 ils n'ont pas réglé". Donc ça me paraît injuste,
18:44 ça me paraît effectivement très politicien et aventureux
18:47 et la preuve que ça l'est, c'est qu'y compris dans le camp
18:50 de Gérard Darmanin, chacun a remis un peu les choses à l'heure
18:53 en disant "Voilà, n'allons pas aussi loin" et ça n'est pas du tout...
18:56 - Eh bien vous me tendez une perche, les plusieurs membres du gouvernement
18:59 qui ont fait un peu la tournée des matinales pour
19:02 la plupart d'entre eux, pour éteindre ce début d'incendie, écoutez...
19:05 - Vous auriez dit "Madame Melloni est incapable de régler le problème migratoire sur lequel elle vient"
19:10 - Je ne les ai pas prononcés, je ne les prononce pas davantage
19:12 - Et vous ne les soutenez pas ? - Je ne veux pas en faire, pardonnez-moi
19:15 une histoire politique, il y a eu des mots qui ont été prononcés
19:18 le Quai d'Orsay a rappelé l'amitié entre l'Italie et la France
19:21 il n'y a eu aucune volonté du ministre de l'Intérieur d'ostraciser l'Italie
19:24 d'aucune manière que ce soit réelle.
19:26 - Je crois que surtout ce qu'a voulu dire Gérald Darmanin
19:29 c'est que tous ceux qui nous promettent de récler dans un claquement de doigts
19:33 des problèmes aussi complexes que l'immigration
19:36 sont des menteurs.
19:38 - Gérald Darmanin a raison sur le plan politique de rappeler
19:41 nos désaccords sur un certain nombre de sujets fondamentaux
19:44 et de rappeler ce qu'est l'extrême droite partout, en Italie comme ailleurs
19:48 qui fait beaucoup de promesses et qui en général règle peu de problèmes.
19:51 Nous sommes à quelques mois des élections européennes
19:53 qui sont essentielles pour notre continent
19:55 rappeler les différences politiques, les désaccords
19:58 et continuer aussi à travailler parce que quand il y a des gouvernements étrangers
20:01 on travaille avec eux et sur les sujets fondamentaux on discompense.
20:05 - C'est un enjeu qu'il faut régler au niveau européen
20:07 que la France ne réglera pas sans l'Italie
20:09 et que l'Italie ne réglera pas sans la France
20:11 et surtout qu'on ne réglera pas sans l'Union européenne
20:13 c'est ma conviction, j'en suis convaincu.
20:15 On a progressé au niveau européen sur un certain nombre de sujets
20:17 il faut maintenant que sur ces questions-là on arrive là aussi à progresser.
20:20 - Oui plutôt que de se crêper le chignon
20:22 on serait peut-être plus inspiré de collaborer avec les Italiens
20:25 pour trouver une solution parce qu'a priori
20:27 c'est une solution qui doit être binationale, multinationale, européenne tout simplement.
20:33 - Il y a quelque chose qui m'étonne dans cette affaire
20:36 c'est que tout le monde dit que là, M. Darmanin, le problème
20:39 c'est qu'il a insulté ou manqué de respect à Mme Mélanie
20:42 qui doit lui présenter ses excuses.
20:44 - Ça fait la une de toute la presse en Italie, d'ailleurs on peut faire défiler les unes avec Benjamin Hano.
20:47 - Mais il y a quand même quelque chose d'étonnant
20:49 c'est voir quelle est la critique que fait M. Darmanin à Mme Mélanie
20:52 et à travers elle en fait à Marine Le Pen.
20:54 C'est "vous êtes trop mou, vous n'allez pas assez loin, vous n'êtes pas assez durs".
20:58 Il l'avait déjà dit d'ailleurs une fois dans un débat à Marine Le Pen
21:00 il lui avait dit "vous êtes trop molle".
21:02 - C'est vrai qu'il a un magnifique bilan en termes d'immigration.
21:04 - Mais surtout c'est quand même extraordinaire
21:06 de prendre ces parties-là par leur propre droite.
21:09 Ça veut dire de leur dire en gros, si on va jusqu'au bout de la logique
21:12 ça veut dire "allez plus loin Mme Mélanie, vous êtes trop indulgente envers les migrants".
21:16 "Madame Le Pen, si vous allez au pouvoir, on sait bien que vous n'allez pas respecter vos programmes"
21:21 et c'est ça ce que je vous reproche.
21:22 C'est ça le sous-texte de la critique de M. Darmanin.
21:24 Donc si vous voulez, c'est très paradoxal d'avoir ce gouvernement
21:28 qui sur ces thématiques-là se situe encore plus à droite que les partis les plus à droite.
21:33 - Je crois pas, dans les faits c'est pas le cas.
21:35 - Eh oui, dans les discours.
21:37 - Vous avez raison, mais dans les discours.
21:39 - Je rappelle que le projet de loi immigration
21:41 c'est d'accueillir des migrants pour des emplois sous tension, comme on dit,
21:46 et puis l'autre volet un peu plus répressif.
21:48 - Mais si je peux me permettre, Gérald Darmanin,
21:50 qui se revendique de la droite républicaine qui vient de là,
21:52 je ne pense pas que Jacques Chirac,
21:54 je ne pense même pas que Nicolas Sarkozy,
21:56 qui était pourtant conseillé par Patrick Gluçon,
21:58 je ne pense pas qu'ils auraient dit à Mme Mélanie ou à Mme Le Pen
22:01 "vous êtes trop molle sur la question de l'immigration".
22:03 Là il y a quand même un glissement d'une certaine droite républicaine
22:06 qui est étonnant.
22:07 Maintenant sur la question européenne, je suis d'accord avec ce que vous avez dit,
22:10 les pays européens ne s'engagent pas,
22:12 enfin on ne respecte pas les engagements qu'ils sont censés respecter
22:15 vis-à-vis de l'Italie,
22:16 et évidemment que le critère d'accueil des migrants
22:19 ne peut pas être la simple proximité géographique,
22:21 sinon s'il y a un seul pays qui reçoit tous les migrants,
22:23 ça crée un déséquilibre profond.
22:25 - On a abandonné un peu l'Italie à son sort,
22:27 ça c'est une certitude tout de même.
22:30 Frédéric Durand et Benjamin Rapidement, il nous reste deux minutes avant la pause.
22:33 - Ils vont dire, un, il n'y a pas de solution européenne à l'immigration,
22:36 tout simplement parce que les pays ne sont pas d'accord,
22:38 entre les pays dits "illibéraux", "hongriens", etc.
22:40 d'ailleurs qui ont chaque fois à qui on aménage justement,
22:43 les textes sont aménagés pour eux d'une certaine manière,
22:46 et qu'ils ne respectent pas et qu'ils condamnent, etc.
22:48 Donc il n'y a pas de solution européenne,
22:51 ce serait l'idéal sans doute, mais ça n'existe pas.
22:53 Deuxième chose, c'est que je ne crois pas que le sous-texte ce soit
22:56 "vous êtes trop mou" etc. de Darmanin.
22:58 Je crois que le sous-texte c'est la question de l'appel d'air,
23:01 c'est-à-dire le discours de Meloni, c'est un discours qui normalement
23:05 ne crée pas d'appel d'air, puisque on dit, regardez,
23:09 j'ai un discours extrêmement ferme, voire dur à l'égard de l'immigration,
23:12 or on se rend compte que les chiffres, malgré ce discours très dur,
23:15 continuent de monter en Italie.
23:17 - C'est exponentiel.
23:18 - Le sous-texte c'est de dire, la question de l'appel d'air,
23:21 la théorie de l'appel d'air n'existe pas,
23:23 ce sont ensuite les faits qui comptent,
23:25 mais je crois que c'est plutôt ça qui est pointé,
23:27 on est passé de 7 000 à 40 000,
23:28 mais je crois que c'est plutôt ça qui est pointé à mon avis.
23:30 - Et on a tellement de...
23:31 - Oui, très rapidement, moi je trouve que ce qui est magnifique,
23:34 c'est le constat en réalité de Darmanin de sa propre impuissance.
23:36 Parce qu'on a dit, cette fois, l'immigration,
23:37 elle n'aurait pas servi à grand-chose.
23:39 Et donc, le fait que Meloni ne fasse pas grand-chose également,
23:42 ça montre que le problème aujourd'hui, c'est l'incapacité de l'Europe à agir.
23:45 Et que tant que vous restez dans un cadre européen,
23:47 tant que vous ne sortez pas via une politique d'opt-in-out
23:50 comme les Danois, vous ne pouvez rien faire.
23:52 Or, je ne vois pas Gérald Darmanin dire,
23:54 eh bien, on va sortir des traités en matière d'immigration.
23:57 Donc, Gérald Darmanin constate que lui non plus ne peut rien faire.
24:00 - Et nous sommes tellement meilleurs que tous les autres en matière d'immigration
24:03 qu'on a un exemple absolument édifiant à vous montrer juste après la pause.
24:08 Depuis un mois, vous avez 400 mineurs isolés, je ne sais pas si je vous l'apprends,
24:11 qui dorment dans une école rue Erlanger, c'est à Paris, dans le 16e arrondissement.
24:15 Sur place, vous n'avez ni eau ni électricité,
24:17 aucune solution de relogement ne leur a été proposée.
24:20 Ces gens-là affluent, enfin affluent en tout cas.
24:22 Chaque jour, plusieurs migrants et ils se disent mineurs non isolés
24:27 affluent dans cette école et vivent dans des conditions
24:30 qui sont juste absolument indignes.
24:32 Donc, on donne des leçons, mais derrière, on ne montre pas forcément l'exemple.
24:35 On verra ça dans un instant.
24:36 On marque une pause et on se retrouve pour la deuxième partie de L'Horreur des Prodeux
24:39 tout de suite.
24:40 Il est presque 20h30, L'Horreur des Prodeux revient juste après le rappel de l'actualité.
24:47 Mathieu Devez.
24:51 Elisabeth Borne plaide pour un dialogue apaisé entre la France et l'Italie.
24:55 La Première ministre s'est exprimée au lendemain des propos de Gérald Darmanin
24:58 sur l'incapacité de Rome à gérer l'immigration.
25:01 Le ministre de l'Intérieur a estimé que la Première ministre italienne,
25:04 Giorgia Meloni, était incapable de régler les problèmes migratoires
25:08 sur lesquels elle a été élue.
25:10 Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU se réunira en session spéciale le 11 mai
25:14 pour examiner la situation au Soudan.
25:16 L'objectif est d'étudier l'impact des affrontements
25:19 qui ensanglantent le pays depuis la mi-avril.
25:21 Les combats se poursuivent entre l'armée et les paramilitaires
25:24 qui se disputent le pouvoir.
25:26 Enfin, Rafael Nadal sera-t-il présent à Roland-Garros ?
25:29 L'Espagnol est forfait pour le tournoi Master Mille de Rome
25:32 à trois semaines du début du Grand Chlem Parisien.
25:34 Il est blessé à un muscle de la hanche depuis l'Open d'Australie,
25:38 c'était au mois de janvier.
25:39 Rafael Nadal.
25:43 Benjamin Morel en tout cas, lui est là.
25:46 Tout comme Kevin Bossuet, Frédéric Durand.
25:48 Nathan Devers, j'évoquais cette histoire
25:50 que je voulais vous décrire rapidement,
25:53 juste avant la pub,
25:54 sous l'impulsion de plusieurs associations.
25:56 Vous avez des centaines de mineurs isolés
25:58 qui ont investi une école désaffectée de la rue Erlanger,
26:00 c'est dans le 16ème à Paris, il y a un mois.
26:02 Depuis, leur nombre a doublé.
26:04 Ils s'en présentent de nouveau chaque jour.
26:05 Aujourd'hui, environ 400 d'entre eux dorment à même le sol,
26:08 entre les murs du bâtiment.
26:09 Des tentes ont également été dressées dans la cour.
26:12 Regardez.
26:13 Ceci n'est pas une rentrée des classes,
26:17 c'est bien l'arrivée de mineurs isolés.
26:19 Avec l'aide de plusieurs associations,
26:21 près de 400 jeunes ont élu domicile
26:23 entre les murs de cette école du 16ème arrondissement.
26:25 La situation ne devait durer que quelques jours,
26:28 cela fait désormais un mois.
26:29 L'occupation illégale fait débat chez les riverains.
26:32 Il y a eu des bagarres.
26:33 Ils jouent au ballon toute la journée,
26:35 ils font leur besoin dans la cour.
26:37 Nous avons des pisseautières en face.
26:39 Il y a un bruit infernal à partir de 18h, 18h30
26:43 jusqu'à pas d'heure dans la nuit.
26:45 Le seul bruit qu'ils faisaient, c'était quand ils jouaient au ballon.
26:48 C'est le moins qu'on puisse lui accorder.
26:50 C'est comme les gens qui refusent les coques à la campagne.
26:53 A l'intérieur, les conditions sont sommaires.
26:55 Pas de lit, ni même d'électricité.
26:57 Les mineurs isolés dorment à même le sol.
26:59 Une fontaine à eau et des toilettes ont été installées,
27:02 mais là encore, les nuisances se font ressentir.
27:04 On leur a en plus créé un point d'eau juste en face d'une église
27:09 qui empêche la circulation des fauteuils roulants
27:13 et des poussettes sur le trottoir.
27:14 Quand ils viennent pour vidanger les toilettes,
27:17 il y en a 4 ou 5, je crois.
27:18 Ça fait un beau camp du diable.
27:20 Chaque soir vers 18h, ces mineurs isolés,
27:22 Ivoiriens et Sénégalais pour la plupart, continuent d'affluer.
27:26 La mairie du 16e arrondissement et la mairie de Paris,
27:28 elles, préfèrent se renvoyer la balle.
27:30 C'est bien, évidemment qu'on parle de ce sujet
27:33 parce qu'on a évoqué ces bisbilles entre l'Italie et la France
27:36 il y a un instant sur la question migratoire.
27:38 On donne des leçons à l'Italie.
27:40 Et regardez comment nous nous comportons.
27:42 On accueille des migrants dans des conditions indiques.
27:44 C'est un cas d'école.
27:45 Qui veut commencer ?
27:46 Benjamin ?
27:47 Non, mais c'est un vrai sujet en réalité.
27:48 C'est-à-dire que si vous voulez avoir une politique migratoire cohérente,
27:50 il faut donner une chance aux gens de s'intégrer.
27:53 Pour leur donner une chance de s'intégrer,
27:54 il faut qu'ils soient accueillis dans des conditions
27:56 qui sont acceptables.
27:57 Il faut qu'on maîtrise les flux, surtout.
27:59 Il faut maîtriser les flux.
28:00 Et ceux qu'on accueille, encore une fois,
28:01 il faut leur donner un travail,
28:02 il faut leur donner une éducation.
28:03 Il faut qu'ils soient en capacité de s'intégrer dans la société.
28:05 Sinon, on ne peut pas se plaindre qu'ensuite,
28:07 il y a un taux de délinquance élevé.
28:09 C'est classique et ce n'est pas extrêmement étonnant.
28:12 Donc, il y a deux éléments.
28:13 Il faut faire du co-développement d'abord,
28:15 parce qu'il faut que les gens aient envie de rester au pays.
28:17 Ensuite, il faut avoir une vraie politique migratoire
28:19 de gestion des flux.
28:21 Et enfin, ceux qu'on accueille,
28:23 il faut les accueillir dignement.
28:25 Écoutez juste cet extrait du maire adjoint à la Sécurité
28:27 du 16e arrondissement de Paris.
28:29 Alors, il y en a trois ou quatre.
28:31 La plus importante d'entre elles,
28:32 celle qui a d'ailleurs organisé l'occupation,
28:34 c'est Utopia 56,
28:36 qui est bien connue d'ailleurs de tous ceux
28:38 qui suivent ces dossiers de mineurs étrangers isolés
28:41 ou de migrants.
28:42 C'est une des associations qui,
28:45 comment dire les choses,
28:47 se fait le complice ou en tout cas l'adjointe
28:52 des mouvements de passeurs
28:54 qui amènent ces jeunes en France,
28:56 sur le territoire français,
28:58 dans des conditions absolument déplorables.
29:00 Et c'est ça qui est détestable aussi pour les gens
29:02 qui vivent dans ces quartiers,
29:04 pour les riverains,
29:05 parce que la mairie de Paris
29:06 et la mairie du 16e,
29:07 mairie de Paris à gauche,
29:08 comme chacun sait,
29:09 mairie du 16e à droite,
29:10 dans une guéguerre politique
29:11 au détriment des riverains
29:12 et ces associations qui soufflent sur les braises.
29:14 Oui, bien sûr,
29:15 ce sont ces associations droits de l'homiste
29:18 qui font passer leurs idées
29:19 avant l'intérêt général,
29:21 qui méprisent totalement
29:22 ceux qui se sentent en insécurité
29:24 à cause de cette immigration anarchique.
29:26 D'ailleurs, on l'a vu à Mayotte,
29:28 on a vu à quel point
29:30 la justice, main dans la main,
29:32 avec certaines associations,
29:34 ont tout fait pour mettre à mal
29:36 l'opération commanditée
29:38 par Gérald Darmanin.
29:39 Mais là, pour le coup,
29:40 ces mineurs,
29:41 qui ne sont peut-être d'ailleurs pas mineurs,
29:44 n'ont pas le droit d'être ici,
29:46 puisque ce sont des clandestins.
29:47 Ils n'ont pas l'autorisation d'être sur notre sol
29:49 et ils sont entrés dans cette décolle
29:51 avec des fractions.
29:52 Vous savez qu'il y a des règles pour les mineurs.
29:54 Quand vous êtes mineur,
29:55 il n'y a pas besoin d'avoir de papier,
29:58 vous êtes exempté de ce type de considérations.
30:03 D'accord, il faudrait peut-être voir ça
30:05 et surtout, il faudrait être en capacité
30:07 de prouver que ces gens-là, en effet,
30:09 sont bien mineurs.
30:10 Il y a un triple régime de protection
30:12 pour les mineurs.
30:13 La minorité, l'isolement et le statut d'étranger.
30:15 Et on voit là les conséquences de l'immigration.
30:17 Ça crée sans doute de l'insécurité,
30:19 ça crée aussi un mal-être autour.
30:21 Donc à un moment donné,
30:23 on est soumis finalement à des règles.
30:26 On est en perte complètement de souveraineté
30:28 et comme vous l'avez rappelé, Julien,
30:29 on est obligé d'appliquer des règles
30:31 que la population ne veut plus appliquer.
30:33 Quand allons-nous retrouver notre souveraineté
30:36 en matière migratoire ?
30:37 Je suis désolé, dans un pays civilisé,
30:39 on doit pouvoir dire qui peut rentrer.
30:42 Et voilà, c'est normal.
30:45 Et puis après, il ne faut pas s'étonner
30:47 qu'il y a l'extrême droite qui monte
30:48 quand finalement, les gens voient ce genre de choses.
30:51 Moi, je peux vous dire que, Julien,
30:52 il y a plein de gens...
30:53 C'est pour ça que Gérard Darmanin est là
30:54 pour nous rappeler que même l'extrême droite italienne
30:55 n'est pas capable de régler ses problèmes.
30:57 Il y a plein de gens qui vont être tentés
30:58 par un vote Marine Le Pen
30:59 parce qu'ils n'en peuvent plus de cette insécurité.
31:01 Ils ont l'impression que la gauche
31:03 comme la droite républicaine,
31:04 finalement, sont impuissants
31:05 face à ce genre de choses.
31:07 Frédéric, un mot là-dessus.
31:08 Il y a un excès de droits de protection
31:10 des délinquants étrangers
31:11 ou des mineurs isolés
31:14 qui parfois sont dans des filières,
31:16 on le sait, de délinquance organisée.
31:19 Ce qui n'est pas forcément le cas de ceux-là.
31:21 Ce n'est pas ce que je dis.
31:23 Les gens qui parfois aident les migrants
31:26 le font par solidarité et de bon cœur.
31:28 La question n'est pas là.
31:29 Le problème, c'est qu'à l'arrivée,
31:31 on se retrouve avec des jeunes
31:33 qui sont dans des conditions pires
31:35 et dont leur acte humanitaire
31:36 se retourne d'une certaine manière contre eux.
31:38 Mais c'est une version...
31:39 En vérité, la question migratoire
31:41 est une version très libérale
31:44 qui est d'ailleurs la version européenne
31:46 du "laisser passer", du "laisser faire", etc.
31:48 pour les capitaux, pour les humains.
31:50 C'est un peu le serpent qui se mord la queue
31:52 parce que tant qu'on aura cette vision-là,
31:54 effectivement, il ne changera rien.
31:56 - Sans approche européenne, on ne pourra rien faire.
31:58 - Pourquoi plus de 80% des Français
32:00 veulent un divertissement de la politique migratoire ?
32:02 Est-ce que c'est parce que ce sont tous des racistes
32:04 et des fascistes ?
32:05 Ou est-ce qu'il y a d'autres raisons ?
32:06 Parmi ces autres raisons,
32:07 il y a le fait qu'il y a aujourd'hui
32:09 10 millions de gens qui vivent
32:10 en dessous du seuil de pauvreté en France.
32:12 Et si on ne le dit pas ?
32:13 Et si la gauche n'est pas capable
32:14 de prendre conscience de ce problème-là ?
32:16 Et que souvent, ce sont les classes populaires
32:18 qui se sentent le plus en compétition
32:20 avec les nouveaux arrivants,
32:22 et non pas les bobos des métropoles
32:24 et les bobos parisiens.
32:25 Ce sont ceux-là.
32:26 Et donc, ceux-là, effectivement,
32:28 ils sont en concurrence.
32:29 Ils ont peur pour l'avenir
32:30 d'eux et de leurs enfants.
32:31 Il faut au moins essayer de le comprendre.
32:33 - Un dernier mot là-dessus
32:34 avant de passer à un autre thème, Nathan.
32:36 - Là où je ne suis pas d'accord avec vous,
32:38 c'est qu'on puisse avoir, évidemment,
32:40 une lecture économique sur l'immigration.
32:42 Ça date depuis Marx, et puis c'est légitime.
32:44 Mais là, par exemple,
32:45 on parle d'une école, Rue Erlanger,
32:47 qui est à Hauteuil, dans un quartier chic,
32:49 où il n'y a pas de problème, si vous voulez,
32:51 de classes populaires, victimes, détruites
32:53 par la mondialisation, qui se disent
32:55 "Ouh là là, on se suit de l'extrême-droite
32:57 et les immigrés gagnent plus que moi".
32:59 Ce n'est pas du tout ça.
33:00 Là, on n'est pas dans cette configuration.
33:01 Et d'ailleurs, il ne faudrait pas donner l'impression
33:03 que tout le quartier autour
33:05 est en train de monter vent debout
33:07 contre cette école et de dire
33:09 "C'est scandaleux qu'il y ait des migrants dans l'école".
33:11 Et je pense que même une majorité de gens
33:13 qui se disent "Bon, ces gens-là vivent
33:15 dans des conditions qui, en ce moment,
33:16 sont déplorables, c'est terrible pour eux".
33:18 Et en l'occurrence, si parmi les riverains…
33:20 – C'est plus honteux pour la France et indigne pour eux, en fait, cette situation.
33:22 – Voilà, c'est ça.
33:23 Si parmi les riverains, qui encore une fois,
33:25 et c'est formidable pour eux,
33:27 mais qui sont globalement assez favorisés,
33:29 il y en a qui se disent que c'est scandaleux
33:30 qu'il y ait des migrants, et qui, si vous voulez,
33:32 qui n'aient pas cette compassion-là,
33:34 on ne peut pas invoquer cet argument,
33:36 me semble-t-il, sociologique.
33:37 – Mais qui est national.
33:38 – L'argument est national, je ne parlais pas
33:39 de ce cas précis, je dis "nationalement",
33:41 il est là l'argument.
33:42 – Mais là, on voit bien qu'il peut y avoir, parfois,
33:44 un discours contre les étrangers,
33:46 qui est porté par la bourgeoisie, et pas par les classes populaires.
33:49 Et deuxième chose, je suis d'accord entièrement
33:51 avec ce qu'a dit Benjamin, et ça pose la question,
33:53 quand on accueille des gens dans des situations
33:55 aussi déplorables, ça crée un cercle vicieux,
33:58 si vous voulez, ça crée un cercle où la notion même
34:00 d'intégration perd son sens.
34:02 Je vous rappelle qu'il y a quelques semaines,
34:04 des associations de migrants étaient allées faire
34:07 un événement, une manifestation, et je crois,
34:09 ils s'étaient rentrés dans la mairie de Paris,
34:11 pour justement reprocher à la mairie de Paris,
34:13 qui comme vous l'avez rappelé, est de gauche,
34:15 et disons, caricaturale, mais est pro-immigration,
34:18 mais ils lui avaient reproché le fait qu'elle avait
34:20 des beaux discours sur l'immigration, mais que derrière
34:22 les actions, ce n'était pas le logement décent,
34:24 et que donc, en fait, ça allait à l'encontre
34:26 de l'intérêt même des personnes qui arrivent.
34:28 Donc, il est évident, et je suis totalement d'accord
34:30 avec ce que vous avez dit, que si on reçoit les gens
34:32 dans ces situations, ça ne peut engendrer que du mauvais.
34:34 – Allez, on avance, parce qu'on a encore pas mal
34:36 de choses à évoquer ensemble, il nous reste un petit quart d'heure.
34:38 Les représentants des forces de l'ordre,
34:40 c'est une des infos du jour, seront reçus à l'Elysée
34:42 le 12 mai prochain. Alliance, Synergie Officier,
34:45 le SNIPAT, le SICP ont demandé une audience en urgence
34:48 avec le Président de la République.
34:50 Ils parlent d'une situation apocalyptique.
34:52 La police brûle selon leurs communiqués,
34:54 après les violences inacceptables qui ont émaillé
34:56 notamment les manifestations du 1er mai.
34:58 Écoutez Rudi Mana, qui est représentant Alliance,
35:02 et on en dit un petit mot ensemble.
35:06 – Avant d'être un syndicat heureux, vous savez,
35:08 aujourd'hui je suis à Navignon, moi, et on a fêté la cérémonie
35:12 des deux ans de la mort d'Eric Masson,
35:14 et quand je pense aux chiffres que vous avez donnés tout à l'heure,
35:17 plus de 2500 policiers blessés depuis le début de l'année,
35:20 il était important que le syndicat Alliance,
35:24 que nous tirions la sonnette d'alarme,
35:26 parce qu'il est temps aujourd'hui de nous donner
35:29 quand même un petit peu plus de moyens pour essayer
35:32 de lutter contre ces gens qui veulent tuer du flic.
35:35 Il est important aujourd'hui qu'on réagisse face à ça,
35:39 parce que sinon on va avoir des drames.
35:41 Et donc il est temps que le président en personne,
35:44 et c'est formidable de sa part de nous recevoir le 12 mai,
35:48 que le président prenne aussi le dossier en main
35:50 pour que ça évolue dans le bon sens,
35:52 et qu'on puisse vivre enfin en France,
35:54 dans une sécurité que tous nos concitoyens méritent.
35:57 – Et il y a un loup, il y a un loup dans cette affaire.
35:59 Vous voulez que je vous dise ?
36:01 L'Elysée va recevoir les syndicats de police,
36:04 pas le président de la République.
36:06 C'est ça la vérité.
36:07 C'est qu'ils seront reçus par des conseillers d'Emmanuel Macron.
36:10 Et moi je trouve que sur ce coup-là,
36:12 Emmanuel Macron se moque un petit peu des représentants de la police.
36:16 – C'est un manque de considération,
36:17 surtout que vous avez quand même une profession qui aujourd'hui…
36:20 – C'est un gros manque de considération.
36:21 – C'est un manque de considération.
36:22 – Il faut s'appeler McFerrie et Carlito pour avoir un passe-droit à l'Elysée ?
36:25 Non mais franchement, franchement.
36:27 – Mais c'est une vraie, vraie question,
36:28 parce qu'en réalité, c'est justement ce moment à choquer beaucoup de gens,
36:33 justement parce que l'accès au président de la République,
36:35 eh bien c'est quelque chose qui apparaît comme étant l'accès au pouvoir,
36:38 l'accès à la capacité d'agir réellement,
36:40 même si aujourd'hui ce n'est plus tellement le cas avec la majorité relative.
36:43 Mais là en effet, c'est un manque de considération.
36:45 Parce que très, très clairement, vous avez un service public qui est sinistré,
36:48 qui est sinistré pour des raisons budgétaires,
36:50 qui est sinistré pour un manque de considération…
36:52 – Vous avez un policier qui a servi de torche humaine,
36:54 il y a moins d'une semaine, des syndicats de police qui sont à l'agonie,
36:57 qui sont exsangues, qui demandent à être reçus.
36:59 Alors la réponse est rapide, et ça on peut louer l'Elysée
37:01 qui a répondu dans les 24 heures à la demande des syndicats.
37:03 Mais derrière on nous explique que ce n'est pas Emmanuel Macron
37:05 qui va dire ce mot, que ça va être déconseillé,
37:07 que ça va parler technique, qu'il ne va pas embrasser au sens premier la police.
37:11 – Vous avez des sous-effectifs, vous avez des problèmes
37:13 qui sont aujourd'hui des problèmes de considération,
37:15 et qui plus est, vous demandez aux policiers de faire des statistiques
37:17 à longueur de journée pour que le ministère de l'Intérieur puisse s'en vanter.
37:20 Donc il y a un vrai, vrai problème dans la police, il y a un vrai manque,
37:23 et il y a un besoin justement de passer au-dessus du ministère de l'Intérieur,
37:26 au-dessus de Matignon, et d'aller directement voir le chef de l'État.
37:29 Le fait qu'il ne soit pas là, je pense que ça risque d'être très très mal pris,
37:32 surtout dans une profession qui aujourd'hui est en première ligne,
37:34 face aux manifs, au Black Bloc, et hier face aux Gilets jaunes.
37:37 – Synthétique messieurs, s'il vous plaît.
37:39 – Non mais je suis d'accord avec Benjamin, d'ailleurs,
37:41 aujourd'hui le nombre de démissions dans la police et la gendarmerie
37:45 n'a jamais été aussi important, et on n'arrive pas à recruter suffisamment
37:49 de policiers ou de gendarmes.
37:51 Et quand vous discutez avec des gendarmes et des policiers,
37:54 souvent ils vous racontent qu'ils ont choisi ce métier par vocation,
37:57 et qu'au fur et à mesure du temps, ils se sentent de plus en plus inutiles,
38:01 ils ne se sentent pas soutenus par leur hiérarchie,
38:04 souvent ils considèrent que la justice va à l'encontre de leur travail,
38:07 et moi il y a un policier qui me disait, j'avais choisi ce métier par vocation,
38:11 aujourd'hui je fonctionne, je suis fonctionnaire, je ne fais que fonctionner,
38:15 j'attends mon salaire à la fin du mois, et finalement je n'attends plus que ça.
38:20 C'est quand même suffisamment grave, et ce qui est aussi marquant
38:25 aujourd'hui dans le débat public, c'est qu'on est sans arrêt
38:28 en train d'instrumentaliser la police, de remettre en cause
38:31 la compétence de la police, de remettre en cause le dévouement
38:34 de nos gendarmes et de nos policiers.
38:36 Je pense que nos policiers et nos gendarmes en ont marre finalement
38:39 d'être de la chair à canon, entre les mains de politiciens
38:43 qui s'en servent pour se redorer la pilule vis-à-vis d'un certain électorat.
38:47 Je me rappelle que c'est vrai qu'une partie de la gauche refuse encore
38:49 de condamner les violences contre les policiers.
38:52 Nathan Devers, un mot là-dessus, sur ce que réclament les policiers,
38:55 sur la situation, et puis sur cette info qui est tout sauf anecdotique,
38:59 Emmanuel Macron ne sera pas là à l'Elysée pour recevoir ses syndicats de police.
39:02 Moi écoutez, sur cette question, je passe mon temps à dénoncer
39:05 très très fermement les gens qui s'en prennent à la police,
39:08 les casseurs, les black blocs, je le fais sans aucune ambiguïté.
39:12 Je fais cependant remarquer que dans la séquence que nous venons
39:15 de traverser sur les retraites, jusqu'au 49.3, il n'y a pas eu de violence
39:18 dans les manifestations. Quelques poubelles brûlées, mais il n'y a pas eu
39:21 de violence structurée de casseurs contre la police.
39:24 Si on veut vraiment réduire et lutter contre le problème des casseurs
39:27 à la racine, ce n'est pas seulement des réponses policières, pénales
39:30 qu'il faut prendre, c'est vraiment voir...
39:32 Une nouvelle loi anti-casseurs, comme semble vouloir Gérald Darmanin ?
39:34 Non, il faut voir que c'est dû aussi à un contexte politique.
39:37 La logique des casseurs. Les casseurs, ils ont une idéologie qui est très précise,
39:40 qui est écrite dans des livres, qui sont des livres très savants,
39:42 très intelligents. Leur logique, c'est de dire qu'il n'y a que la violence
39:45 qui marche pour se faire écouter. Si vous avez un gouvernement qui n'écoute
39:48 que la violence, et de facto, le seul moment où le gouvernement a reculé
39:51 depuis 6 ans, c'est au gilet jaune, quand il y a eu des violences,
39:54 ça donne de l'écho à la parole des casseurs.
39:57 Dernière remarque que j'aimerais faire. Il y a une question, je suis d'accord
40:00 avec vous, ça ne veut rien dire de critiquer la police ou d'insulter la police,
40:03 mais il y a une question parfois dans les logiques de maintien de l'ordre
40:06 du rapport entre la hiérarchie et la police, c'est-à-dire non pas
40:09 les policiers eux-mêmes, mais les ordres qui leur sont parfois donnés.
40:12 On a vu que dans les manifestations, il y a eu des gens qui ont été mis
40:15 en garde à vue, un peu comme ça, de manière indifférenciée,
40:18 on a mis des gens en garde à vue alors qu'ils n'avaient absolument rien fait
40:21 en manifestation. Il y en a qu'on a fouillé en caleçon, des choses comme ça,
40:24 ça a été rapporté par Mediapart. Si vous voulez, c'est quand même des faits
40:27 qui doivent poser problème. Et ce n'est pas les policiers qui sont le sujet,
40:31 c'est les ordres qu'ils reçoivent et la hiérarchie qui peut être leur donnée,
40:35 ces consignes-là. Donc à mon avis, c'est un sujet...
40:37 - On est plutôt quand même dans une situation où on a l'impression
40:39 que le droit protège plus la liberté des casseurs que celle des forces
40:42 de l'ordre, Nathan, pardon de vous le dire, mais quand vous voyez
40:45 les images du 1er mai, le bilan des blessés, plus de 400 policiers blessés,
40:51 c'est quand même... C'est surtout ça qui doit nous alarmer, je pense,
40:54 mais il nous reste très peu de temps.
40:56 - Non, parce que la violence, d'une certaine manière,
40:58 la violence ne dessert pas Macron, puisque les Français ne veulent pas
41:01 de la violence, donc ça ne le dessert pas forcément, cette violence.
41:03 - Allez, on aura évidemment l'occasion d'en reparler, on sera très attentifs
41:06 à ce qui se passera le 6 juin, est-ce que cette réunion à l'Elysée
41:08 va servir à quoi que ce soit. Le 6 juin, il y a une nouvelle mobilisation
41:11 syndicale, on le rappelle, forcément on attendra de nouveaux casseurs
41:14 et on verra si tout cela avance dans le bon sens ou pas.
41:17 D'ici là, longue vie au roi, les amis !
41:20 *Musique*
41:22 - Oh oui, je ne l'attendais pas.
41:24 C'est "King or Queen", la chanson ? L'hymne ?
41:27 Ah, c'est la bonne version.
41:29 *Musique*
41:30 - God save the King, les amis.
41:32 Vous savez combien on attend le pic de téléspectateurs
41:35 attendu demain par la BBC à midi pile, c'est-à-dire le moment
41:38 où la couronne, la divine couronne
41:41 viendra se poser sur le front de Charles III ?
41:44 4 milliards.
41:46 Donc c'est quoi, c'est la moitié de la planète en fait.
41:48 Et on est 8 milliards, on est d'accord ? C'est ça ?
41:50 On est 8 milliards, hein ?
41:51 - 7 milliards. - Un peu plus de 7 milliards.
41:53 Un peu plus de la moitié de la planète est attendue devant son poste de télévision, comment ?
41:57 - Tout ce qui est en la télé, quoi. - Tout ce qui est en la télé ?
41:59 - Ouais, un petit peu de plus quand même, non ?
42:01 - Je ne sais pas. - Je ne sais pas non plus.
42:03 Pour petite comparaison, France-Argentine, finale de la Coupe du Monde,
42:06 c'est 1,5 milliard de téléspectateurs à travers la planète.
42:09 La 4 milliards pour Charles III.
42:11 Vous l'avez bien compris, on parle du sacre du nouveau monarque britannique
42:14 70 ans après sa mère.
42:17 Sacre mondialement attendu pour que tout soit parfait.
42:20 Les répétitions ont été organisées ces derniers jours.
42:23 Petite sortie royale, on a vu Kate et William
42:26 et évidemment Charles ces dernières heures
42:29 qui sont donc venus saluer cette foule
42:32 qui leur est déjà massée dans les artères principales de Londres
42:35 où justement se présentera Charles dans son carrosse
42:40 avec Camilla après le sacre à Westminster.
42:43 Et le dit Charles, bonjour, bonsoir plutôt.
42:46 Merci d'être avec nous, vous faites partie de nos envoyés spéciaux sur le terrain
42:49 pour courir cette journée inédite, exceptionnelle, demain à Londres.
42:53 Un petit mot d'abord, déchiffre l'effet.
42:57 Est-ce que Londres est prête ?
43:00 Le parcours est très court, c'est 2 kilomètres
43:03 durant lesquels on pourra voir le carrosse de Charles et Camilla.
43:06 Est-ce qu'il y a du monde d'ores et déjà ?
43:09 Alors écoutez Julien, il y a du monde dans les rues de Londres.
43:14 On se disait cet après-midi que quand on traversait Londres,
43:16 hormis les décorations, il n'y avait pas forcément d'ambiance plus festive que d'habitude.
43:19 Mais maintenant avec Florian Paume, on se trouve sur Whitehall
43:22 où Westminster est juste au bout.
43:25 Et forcément on commence à voir des personnes qui campent, qui sont déjà prêtes pour demain.
43:28 On a entendu l'hymne aussi retentir à plusieurs reprises.
43:31 Donc forcément on est un peu plus dans l'ambiance.
43:34 Florian Paume d'ailleurs va vous montrer Whitehall qui maintenant est fermé à la circulation.
43:37 Et d'azormer, on demande d'ailleurs aussi au public de se décaler.
43:42 Et puis justement on va vous parler aussi de ces personnes qui ont tenu à être là.
43:46 Vous le voyez, je suis avec Maëva.
43:49 Alors Maëva, vous êtes venue avec votre sœur, vous êtes bien installée.
43:51 Il y a la tente, il y a l'éfagnon.
43:53 Pourquoi vous avez tenu à être là pour cette journée importante demain ?
43:56 C'est un événement historique et on aimerait en profiter.
44:00 On avait fait la queue pour la Reine.
44:03 C'était un moment qui avait été très fort en émotion.
44:06 Donc on avait décidé de refaire ça pour le couronnement.
44:09 Alors comment vous êtes organisée ?
44:11 Vous me disiez, d'abord votre sœur a pris la place, vous avez la tente.
44:14 Comment vous comptez un peu organiser cette nuit ?
44:17 On va essayer de dormir un petit peu à un moment donné.
44:21 Puis on a des manteaux, des sacs de couchage, des couvertures.
44:25 Et surtout un parapluie.
44:27 Qu'est-ce que vous espérez voir demain ?
44:29 C'est voir les carrosses, voir la famille royale.
44:31 C'est ça aussi qui fait que vous êtes venue pour avoir une très bonne place.
44:33 Vous êtes pile devant les barrières.
44:34 Oui, on est très bien placé grâce à ma sœur.
44:37 Oui, essayer de voir si on voit la famille royale, c'est bien.
44:40 Être dans l'ambiance, être dans le moment.
44:43 C'est ça qui est important.
44:45 On a vu quand même beaucoup de Français aussi dans les rues.
44:48 Est-ce que c'est important aussi, ça change un petit peu,
44:51 devenir un couronnement, voir un roi ?
44:53 C'est un petit peu aussi le côté magique qui manque peut-être en France ?
44:56 Peut-être.
44:58 Ça fait longtemps que nous on vit en Angleterre maintenant.
45:01 Mais oui, il y a toujours beaucoup de Français à Londres de toute manière.
45:05 Donc qui vivent ou qui viennent en tant que touristes pour le couronnement,
45:09 c'est toujours plein.
45:12 Merci beaucoup et bonne nuit surtout.
45:14 Et bon courage, vous voyez effectivement, Julien, les choses se préparent.
45:19 Et puis vous rappeliez aussi que la famille royale, tout à l'heure, a fait un bain de foule.
45:23 Et ce n'est pas tout, puisque le roi Charles également,
45:25 qui a tenu à adresser un message aux Londoniens via les transports en commun.
45:29 Le roi Charles qui a fait une annonce, cette annonce qu'on entend à chaque arrêt de métro.
45:33 Je vous propose d'ailleurs, si vous voulez bien, de l'écouter.
45:37 Ma femme et moi souhaitons à vous et à vos familles un merveilleux week-end de couronnement.
45:42 Où que vous voyagez, nous espérons que vous aurez une voyage sûre et plaisante.
45:47 Et souvenez-vous, s'il vous plaît, soyez prudents.
45:50 Un petit truc.
45:52 Et donc, vous le disiez aussi, Julien, ce parcours, effectivement,
45:56 ces processions qui seront plus courtes que celles qu'on avait connues pour la reine Elisabeth.
46:00 Le roi qui veut une monarchie un petit peu plus simple, plus resserrée.
46:04 Et donc, une cérémonie plus courte et des processions, effectivement,
46:07 le même trajet à l'aller et au retour.
46:09 Demain, évidemment, vous vivrez tout ça avec nous sur CNews.
46:12 Et bien sûr. Merci beaucoup, Elodie Huchard, toutes les équipes,
46:14 Florian Paume qui vous accompagne, toutes les équipes CNews,
46:16 demain, toute la journée, à vivre ce couronnement en direct.
46:20 Je disais, ça m'évoquait, imaginez en France, la voix d'Emmanuel Macron dans le métro.
46:24 République, vous pouvez descendre, c'est la manif, faites attention.
46:27 Surtout, pas de casse, les amis.
46:29 Vous serez devant la télé demain ?
46:32 Vive la République.
46:33 Oh, arrêtez, désolé.
46:35 Le général de Gaulle voulait une monarchie en France.
46:37 Oui, mais c'est bien ce qui fait que je ne suis pas tout à fait gaulliste.
46:40 Ah d'accord.
46:41 Non, c'est la prochaine personne ici ?
46:43 Je serai devant CNews, devant l'excellent Thierry Caban.
46:46 Demain, je vais manger un fish and chips, un petit jelly cake à la fin
46:49 et je regarde ça avec Olivier.
46:51 Vous voulez venir à la maison, regardez, Olivier Benkemoun, demain ?
46:54 Vous avez de la quiche végétarienne ?
46:55 Oui, de la quiche aux aubinards.
46:56 Avec plaisir.
46:57 Vous avez vu que je suis à Londres, là ?
46:59 Vous avez vu que je suis à Londres ?
47:00 Là, regardez, hop.
47:01 C'est juste devant, parce que CNews a vraiment des effets spéciaux.
47:05 Comment on est capable de faire…
47:07 Oh là là.
47:08 On est au sommet de la British Telecom de Londres, où Charles normalement devrait apparaître.
47:14 Oui, mais c'est là que c'est un peu ballot.
47:17 Ah oui, "celebrate the coronation".
47:20 On va parler toute la deuxième partie de notre émission.
47:22 Oui, parce que c'est pour le meilleur d'infos, vous êtes là.
47:25 Ce n'est pas pour commenter l'image derrière vous.
47:27 C'est vrai.
47:28 Toute la deuxième partie de l'émission sera consacrée à ce couronnement.
47:33 Vous allez voir, on a des informations absolument formidables, des détails, surtout sur les carros,
47:40 sur ce que va peut-être porter ou pas Camilla, etc.
47:43 Vraiment, Bertrand Decker a été formidable ce matin et on va réécouter.
47:48 Et puis, on ira voir Elodie Huchard, évidemment, là où vous l'avez laissée il y a un instant,
47:52 avant de revenir sur le reste, tout le reste de l'actualité, qui a été quand même dense aujourd'hui.
47:56 C'est très personnel, Olivier, mais pour moi, l'image du week-end, elle n'est pas à Londres.
47:59 Je vous dis franchement, elle est à Naples.
48:01 Elle est à Naples, l'image du week-end.
48:03 Un autre couronnement, alors.
48:04 Exceptionnelle image.
48:05 Ah oui, c'est un couronnement, c'est un sacre.
48:06 Naples, qui est devenu hier championne d'Italie.
48:08 On va se dire au revoir, parce qu'il est temps de se quitter,
48:11 mais je voulais vraiment qu'on voit ces images.
48:13 On peut avoir l'image aérienne, là, où on voit hier soir tous ces feux d'artifice,
48:17 une image aérienne qui domine la ville.
48:19 Voilà.
48:20 Franchement, j'ai vérifié sur les réseaux sociaux pour voir si ce n'était pas un fake,
48:23 tellement je n'avais jamais vu ça de ma vie.
48:26 La passion du football, le Napoli, qui n'avait plus gagné depuis l'époque Maradona en 1990,
48:32 a remporté le Scudetto, comme on dit de l'autre côté des Alpes,
48:37 avec ce titre italien, la ville de Naples, qui était en fusion, littéralement, hier.
48:42 Merci à toutes les équipes.
48:43 On rassure ces images, parce qu'elles sont folles.
48:45 Et j'ai envie qu'on se quitte avec ces images fantastiques des Napolitains,
48:48 qui continuent de célébrer.
48:50 À la réalisation, Jean-Luc Lombard, à la vision, Pierre-Maurice,
48:52 Aussan, Grégory, Posseidt, Dallaud, Benjamin Noss, Aïda Mda, Kylian Salé,
48:56 ont préparé cette émission.
48:57 Des émissions, évidemment, que vous retrouvez sur cnews.fr, messieurs.
49:00 Vive le football, aussi.
49:02 Et vive le roi.
49:03 Et vive Naples.
49:04 Et oui, ça fait du bien, aux Napolitains, un peu de joie aussi,
49:06 parce qu'on sait que le sud de l'Italie, c'est compliqué.
49:08 Tout va bien ?
49:09 Tout va bien.
49:10 Eh bien, bon week-end, alors.
49:11 Et la soirée continue, l'info continue, évidemment, sur CNews.
49:14 -Merci. -Au revoir.
49:15 (Bruit de voiture)