Face à l'Info du 13/03/2023

  • l’année dernière
Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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Transcript
00:00 J'arrange mon col, voilà, pour bien me présenter devant le téléspectateur.
00:05 Comment allez-vous ? Pas devant Marc, non ?
00:07 J'espère que vous allez bien.
00:10 Mon cher Mathieu, vous êtes magnifique ce soir.
00:13 Belle pochette, beau costume aussi.
00:16 Oui, oui, c'est la première fois que je le porte, j'en suis très heureux.
00:20 Tout heureux.
00:22 Eh oui, nous, on se plaît de petits détails comme ça qui font la vie.
00:26 Dimitri en forme ?
00:27 Non, pas trop, mais ça va.
00:29 Vous allez nous dire pourquoi ?
00:30 J'enchaîne les rhumes, les trucs, les machins, les trucs de l'hiver.
00:33 Mais prenez un peu de vitamine D, quelque chose aussi.
00:35 J'allais voir le docteur.
00:37 Et ma Charlotte, ma princesse resplendissante.
00:40 Tout va bien.
00:40 Bien, on a plein de sujets ce soir.
00:42 On va commencer par Somalia et l'habit.
00:44 Huitième jour de la grève des éboueurs contre la réforme des retraites.
00:51 Les trois usines d'incinération situées à Ivry-sur-Seine,
00:54 ici les Moulineaux et Saint-Ouen restent à l'arrêt.
00:56 Selon un dernier bilan de la mairie de Paris, désormais,
00:59 5 400 tonnes de détritus non collectés
01:02 jangent les trottoirs de la capitale.
01:03 Face à l'inflation galopante, le gouvernement dégaine le chèque énergie.
01:08 Il sera versé à partir du 21 avril à environ 5,8 millions de ménages.
01:13 Son montant devrait varier entre 48 et 277 euros
01:17 et pourra être utilisé jusqu'au 31 mars 2024.
01:20 Il sera adressé par courrier aux 20% de ménages les plus modestes.
01:24 Et puis, ce lundi marque les 10 ans du pontificat du Saint-Père.
01:29 Et à cette occasion, le peuple françois a multiplié les interviews.
01:32 Interviews dans lesquelles il fustige les États belliqueux et autoritaires.
01:36 Et en particulier, il pointe le Nicaragua,
01:38 qui en représaille menace de suspendre ses relations avec le Vatican.
01:42 Au sommaire ce soir, les ordures s'accumulent dans les rues de Paris
01:50 et dans plusieurs villes de France.
01:52 Une nouvelle journée de mobilisation est prévue ce mercredi
01:54 pour protester contre le projet de loi sur la réforme des retraites.
01:58 Pendant ce temps-là, Olivier Véran, bien qu'assurant
02:01 ne pas vouloir utiliser le 49-3,
02:04 estime que les conditions d'un accord ont su être créées
02:07 et que les forces politiques, les syndicats et les Français ont été écoutés.
02:12 Mais certains se demandent si la Macronie vit dans une France parallèle.
02:16 En quoi la Macronie crée-t-elle un monde alternatif ?
02:20 L'édito de Mathieu Bocote.
02:21 Ce projet de loi ne touche pas une seule viangule
02:25 de nos procédures de sûreté nucléaire.
02:27 La ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher,
02:31 se veut rassurante alors que le projet de loi sur l'accélération du nucléaire
02:35 arrive aujourd'hui à l'Assemblée.
02:37 Que contient ce texte ?
02:39 Surtout a-t-il un rapport avec la commission d'enquête parlementaire
02:42 sur les raisons de la perte de souveraineté énergétique de la France ?
02:47 Comment, en étant arrivés à perdre notre souveraineté,
02:50 va-t-on réellement parvenir à construire de nouvelles centrales ?
02:53 Toutes ces questions avec l'analyse de Dimitri Pavlenko.
02:58 En France, un candidat à l'asile peut recevoir 204 euros par mois
03:02 au titre de l'allocation pour demandeur d'asile
03:04 ou bien 426 euros par mois s'il n'est pas logé.
03:08 Montant le plus élevé d'Europe, tout simplement.
03:10 D'une certaine manière, peut-on comprendre
03:13 ceux qui quittent leur pays d'origine pour rejoindre la France ?
03:16 La Fond Apoll nous apprend qu'un demandeur d'asile
03:19 peut donc toucher en France jusqu'à 5000 euros annuels sans travailler.
03:24 Quand on sait que certains migrants n'ont pas plus de 500 euros annuels
03:29 dans leur pays d'origine, cette générosité française
03:32 nous perdrait-elle le décryptage de Charlotte Dornelitz ?
03:37 À l'occasion d'une visite royale au centre islamique de Londres,
03:40 l'imam a refusé la main tendue de la princesse de Galles, Kate Middleton.
03:46 La main de la princesse est restée bien tendue,
03:49 alors que cette dernière avait fait un geste en se couvrant les cheveux avec un voile.
03:53 Pourquoi chacun ne fait-il pas un geste vers l'autre ?
03:57 Les cultures sont-elles irréconciliables ?
04:00 La fracture entre l'Occident et l'Islam est-elle définitive ?
04:04 Marc Menon raconte.
04:07 Les écologistes radicaux détestent-ils la France ?
04:10 Les progressistes détestent-ils la France ?
04:12 Les islamistes détestent-ils la France ?
04:14 C'est la question que l'on s'opposera avec Mathieu Bocoté dans son deuxième édito.
04:18 Il faut dire que la journaliste d'investigation Eliseluce s'est montrée perplexe
04:22 lorsque notre collègue Sonia Mabrouk a abordé le sujet, l'édito de Mathieu Bocoté.
04:27 Voilà, une heure pour prendre un peu de hauteur sur l'actualité avec nos mousquetaires.
04:30 C'est parti !
04:32 Vous l'avez compris, beaucoup d'informations ce soir.
04:47 Et puis le sujet, le ton de table, le débat,
04:49 on parlera d'un sujet dont personne ne parle pour changer
04:53 les actes de vandalisme qui visent la religion chrétienne.
04:56 On va en parler, on fera un tour de table. Pourquoi ?
04:58 Parce qu'il se multiplie.
04:59 Parce que hier soir, encore à Bordeaux,
05:01 une église, l'église du Sacré-Cœur a été taguée,
05:04 une poubelle a été incendiée devant son parvis.
05:06 Parce que le 8 mars et le 9 mars, plusieurs églises et un cimetière ont été profanées.
05:12 On fera un tour de table, surtout pour savoir pourquoi personne n'en parle.
05:18 Le recours au 49.3 pour faire adopter sans vote la réforme des retraites à l'Assemblée
05:23 serait délirant à estimer aujourd'hui Marine Le Pen.
05:27 Olivier Véran, hier soir, dans le cadre du débat sur les retraites,
05:30 s'est permis une déclaration audacieuse.
05:32 Regardez, je cite, "Nous avons franchi une étape importante.
05:36 On a su créer les conditions d'un accord.
05:38 Écoutez les forces politiques, les syndicats, les Français."
05:42 Cette déclaration peut sembler étonnante quand on sait que 82% des Français
05:45 confessent leur colère et que les 2/3 d'entre eux s'opposent à la réforme des retraites.
05:50 Alors avec Mathieu, on se demandera comment une telle déclaration est-elle possible?
05:54 Qu'est-ce qui nous échappe? Qu'est-ce qui leur échappe?
05:57 Franchement, c'est la question que je me suis posée en tendance hier soir.
06:01 Comment peut-on dire quelque chose d'aussi faux?
06:05 Olivier Véran aurait pu dire, dis-je, ce projet est tellement important,
06:11 tellement essentiel que nous l'imposons, même si nous savons
06:14 que la grande majorité des Français s'y oppose, il sera plébiscité par le temps.
06:19 Il aurait pu dire, nous savons que les Français sont contre, mais nous l'imposons
06:23 et tout au tard, on fera la pédagogie, l'histoire fera la pédagogie nécessaire
06:26 et ils s'y rallieront.
06:28 Mais ce n'est pas ce qu'il dit.
06:29 Ce n'est pas ce qu'il dit. Il dit, je vais le reciter, moi, ça m'a rendu fou.
06:32 "Nous avons franchi une étape importante.
06:35 On a su créer les conditions d'un accord.
06:37 Écoutez les forces politiques, les syndicats, les Français."
06:41 Mais de quel accord parle-t-on, sauf si on parle strictement
06:44 d'un accord parlementaire, sauf si on parle strictement d'un tel accord,
06:48 sinon, objectivement, ce projet est massivement désavoué,
06:53 quoi qu'on en pense.
06:54 Alors, qu'est-ce qu'il y a derrière ça?
06:56 Est-ce qu'on doit y voir simplement une forme de pur mensonge?
07:00 C'est-à-dire, est-ce que c'est quelqu'un qui confesse une indifférence
07:03 à la vérité et au mensonge et qui, dans un machiavélisme,
07:07 je dirais bas de gamme et pur, dirait, eh bien, je mens s'il le faut,
07:11 je dis une chose aujourd'hui, je dirais une autre chose demain.
07:15 Est-ce qu'on est devant ça?
07:16 Moi, je peine à croire que les politiques fonctionnent vraiment
07:18 sous le signe du mensonge explicite.
07:20 Je ne dis pas que ça n'existe pas.
07:22 Je dis que pousser une telle déclaration, c'est pas seulement du mensonge,
07:26 c'est le basculement, justement, dans un univers parallèle.
07:29 C'est-à-dire, je crois qu'il croit ce qu'il dit.
07:32 Et c'est encore plus inquiétant qu'un mensonge.
07:34 Parce que si au moins il mentait, ça serait parfait, on dirait.
07:37 Là, je crois qu'il croit ce qu'il dit parce que ça s'inscrit justement
07:41 dans ce basculement.
07:42 Vous connaissez la série "Stranger Things" qui a eu grand succès sur Netflix.
07:45 Il y a un monde parallèle avec lequel on cohabite.
07:47 J'ai l'impression que la Macronie vient de basculer dans ce monde parallèle.
07:51 Et c'est une histoire qui s'étale sur les derniers temps.
07:53 Mais...
07:55 - Vous avez le temps de regarder des séries.
07:57 (rires)
07:58 - Ça m'est déjà arrivé.
08:00 - Et quand vous regardez les séries, vous pensez à la Macronie.
08:02 - Ça va de soi.
08:03 Ça, en tout, me fait penser à la Macronie.
08:06 Alors, je donne quelques exemples.
08:07 Effectivement, il y a des ministres qui sont étrangers,
08:09 mais qui ont joué au principe de non-contradiction.
08:11 Je donne quelques exemples de mensonges purs qu'on a entendus ces derniers temps,
08:14 mais je basculerai très rapidement sur cette question
08:16 du basculement dans un monde parallèle.
08:18 Le port du masque au temps de la pandémie.
08:20 On a appris après coup qu'en direct, on nous disait une chose
08:23 en en sachant le contraire ou en croyant le contraire.
08:26 Pourquoi? Parce qu'on croyait qu'il y avait la nécessité pratique
08:28 de calmer les peurs des foules.
08:30 L'efficacité des effets secondaires du vaccin.
08:32 La question n'est pas de savoir si on était pour ou contre.
08:35 La question, c'est de savoir que le discours sur le vaccin a évolué sans cesse,
08:38 mais on n'avoue jamais qu'il a évolué.
08:40 C'est ça qui est un peu étonnant.
08:41 Qu'au moins on dise oui, on pensait ça, maintenant on pense autre chose.
08:44 Mais non, le discours change,
08:46 mais la prétention à toujours avoir dit la même chose demeure.
08:49 Ensuite, sur les supporters britanniques,
08:51 ça c'est l'une de mes préférées quand même,
08:54 c'est-à-dire comment qualifier les actes au stade de France,
08:57 c'était les supporters britanniques.
08:58 Sur l'encadrement des migrants au moment de l'Ocean Viking,
09:00 dans le cadre du débat sur la retraite,
09:02 les 1200 euros garantis, on a su que c'était faux.
09:06 On a su que ce n'était pas une erreur.
09:08 On a su que c'était faux.
09:10 Mais je l'ai dit, laissons de côté l'hypothèse du pur mensonge
09:13 qui serait dégradante pour tous,
09:14 et prenons au sérieux l'hypothèse qu'ils vivent désormais dans un monde parallèle.
09:18 Trois grandes raisons à mon avis.
09:20 La première, une raison politique.
09:22 Raison politique, que ce que j'entends par là,
09:24 le régime, la classe politique,
09:27 est à ce point aujourd'hui détachée du pays réel,
09:30 est à ce point enfermée dans un univers auto-référentiel,
09:33 est à ce point enfermée en elle-même,
09:35 qu'elle ne connaît plus le pays, justement,
09:38 elle n'en connaît que les remontées administratives,
09:40 elle confond le système bureaucratique d'encadrement de la société
09:44 avec la société dans ses profondeurs,
09:46 n'a plus l'intuition du pays réel,
09:49 et j'ajoute, réduit la démocratie à une stricte technique parlementaire.
09:54 C'est-à-dire que le consentement populaire, la légitimité,
09:57 deviennent des catégories secondaires
09:58 parce qu'ils se sont convaincus d'une définition de la démocratie
10:01 qui leur donne tous les droits.
10:03 Je cite Jean-Pierre Raffarin, ancien premier ministre,
10:05 soutien de la Macronie, qui a eu cette déclaration
10:07 il y a quelques jours qui m'a fasciné.
10:09 Je le cite.
10:10 « La démocratie, c'est l'état de droit.
10:12 L'état de droit, c'est notamment le respect de la Constitution.
10:14 L'usage des procédures parlementaires qui respectent la Constitution,
10:17 sa lettre et son esprit, sont démocratiques. »
10:20 Ah, finalement, le 49.3, le point d'aboutissement d'un esprit démocratique,
10:24 je dirais, construit et raffiné.
10:27 Donc, on est dans cette espèce...
10:28 Donc, la démocratie, pour procéder à l'état de droit,
10:30 c'est plus le peuple. Je note ça soit dit en passant.
10:32 « L'état de droit, c'est notamment le respect de la Constitution.
10:34 La Constitution en elle-même devient un texte qui se substitue
10:37 à l'idée même de volonté populaire.
10:39 Et les procédures parlementaires se substituent finalement
10:42 au constat qu'on a à peu près le deux tiers d'un pays
10:44 qui est en désaccord avec un projet. »
10:45 Ça veut pas dire qu'il faut pas le faire.
10:46 Ça veut simplement dire qu'il ne faut pas prendre les gens pour des imbéciles.
10:52 Des raisons sociologiques après les raisons politiques.
10:54 Je pense qu'on peut passer rapidement là-dessus.
10:56 Beaucoup, une bonne partie de la classe politique et médiatique
10:59 vit dans un monde coupé, parallèle, dans des quartiers protégés,
11:02 dans des quartiers sécurisés, dans des quartiers qui ne sont pas touchés
11:05 par les conséquences des politiques qui sont promues ou adoptées.
11:08 C'est la protection du digicode, ce sont les migrants qui n'apparaissent
11:11 qu'à la manière de nouveaux domestiques sous le signe du délivre-roue,
11:15 c'est le sentiment d'insécurité qui n'existe que dans la tête, justement,
11:18 de ces bouseux de la France périphérique qui ont le culot
11:21 de ne pas voir le monde avec les yeux enthousiasmés des élites urbaines.
11:24 Raison sociologique.
11:26 Et raison idéologique, qui me semble les plus importantes.
11:28 Ça, je pense que c'est vraiment là, le basculement.
11:30 Les mots ne veulent plus rien dire.
11:32 Les mots ne réfèrent plus à la réalité des choses.
11:34 On ne sait plus ce qu'est un Français, soyons honnêtes,
11:36 à moins de le réduire à sa définition strictement administrative,
11:39 le mot "français" ne veut plus rien dire.
11:41 On ne sait plus ce qu'est une femme, on en a souvent parlé ici.
11:44 Il y a une manipulation de la définition du racisme.
11:46 Tous les racismes sont possibles,
11:47 mais le racisme anti-blanc est une pure imagination.
11:49 Manipulation de la définition de la laïcité.
11:51 La laïcité, qu'est-ce que c'est, finalement?
11:53 C'est la reconnaissance multiculturaliste des religions.
11:56 C'est la question de l'immigration.
11:57 Il n'y a pas de submersion migratoire possible du peuple historique français,
12:00 parce que le peuple historique français n'existe pas.
12:02 Il suffisait de l'effacer d'un trait de plume, et ainsi de suite.
12:05 Manipulation des statistiques,
12:07 soit sur les reconduites à la frontière,
12:09 soit sur la composition de la délinquance,
12:11 soit sur la population des prisons.
12:13 Donc, on manipule les statistiques.
12:14 Manipulation ensuite du langage sur la violence.
12:16 Les milices d'ultra-gauche exercent une véritable violence.
12:20 Il y a aussi la violence que l'on sait associée au quartier d'immigration.
12:24 Mais non, tout ce qui doit nous inquiéter,
12:25 ce sont apparemment les violences fascistes,
12:27 les groupuscules d'ultra-droite.
12:29 Alors, j'ai l'impression, je le redis, qu'on vit dans un univers déréalisé,
12:32 où nous ne parlons plus de ce qui se passe,
12:35 on parle de mots coupés de la réalité,
12:37 de statistiques désincarnées.
12:39 Tout cela est déréalisé.
12:40 - Et quels sont les effets de cette déréalisation,
12:44 pour reprendre votre formule ?
12:46 Quelles conséquences ?
12:47 - Il y en a trois grandes, je crois.
12:49 La première, c'est un scepticisme généralisé.
12:51 Nous ne croyons plus à la parole politique.
12:54 Quand un ministre vous dit « nous allons enfin maîtriser l'immigration »,
12:57 soit vous baillez, soit vous riez,
12:59 mais vous ne le croyez pas.
13:01 Si vous le croyez, c'est que vous êtes payé pour ça.
13:03 Donc, on est devant quelque chose,
13:06 on sait que c'est faux,
13:07 on sait que c'est faux, mais on doit faire à semblant que c'est vrai.
13:09 Ça, c'est l'espèce de jeu pervers des médias.
13:11 Je n'ai pas dit que c'était une bonne nouvelle.
13:13 - Les conséquences.
13:14 - Donc, c'est le jeu pervers des médias, quelquefois,
13:15 on fait semblant de croire ce qu'on nous dit,
13:17 même si on sait que c'est faux.
13:18 Il y a un esprit de connivence qui crée un esprit de caste.
13:20 - Panneau.
13:21 - Il n'y a pas de doute là-dessus,
13:22 mais vous noterez que nous n'avons pas de bonne réputation
13:24 auprès de la ministre responsable de la parole publique.
13:27 Ensuite, l'impuissance publique.
13:30 Le pouvoir n'a plus d'emprise sur la société,
13:32 il n'a d'emprise que sur des règlements ou des lois
13:35 qui peuvent voter à répétition,
13:36 mais qui ne mordent plus sur la société.
13:38 Autrement dit, le pouvoir se fait agacer,
13:40 il s'étend bureaucratiquement tel un obèse morbide,
13:44 mais lorsque vient le temps d'agir,
13:45 il a la paralysie physique de l'obèse morbide.
13:48 Et le dernier élément, évidemment,
13:50 c'est la recherche d'une autre classe politique,
13:52 ça, il n'y a pas de doute.
13:53 Donc, on nomme ça les extrêmes aujourd'hui,
13:55 mais dans les faits, quand la classe politique
13:57 qui réclame la légitimité pour elle seule est disqualifiée,
14:00 le commun des mortels dit on cherche autre chose.
14:04 Et je note que parce que néanmoins, il y a de l'opposition,
14:06 qu'est-ce qu'on fait quand l'opposition est là?
14:08 Eh bien, soit on appelle à la censure,
14:10 soit on la censure par la disqualification,
14:12 extrême droite, polémique, saccage, pari extrême droite,
14:15 ou la censure par le silence,
14:17 les faits qui viennent troubler le récit de la société
14:20 enchantée ne sont pas les bienvenus dans l'espace public.
14:23 Certains faits sont d'extrême droite.
14:24 - Est-ce que finalement, Mathieu, dernier mot,
14:28 le réel ne finit-il pas toujours par nous rattraper?
14:31 On a beau le fuir, il finit par nous mordre.
14:33 - Il nous mord toujours.
14:35 Le réel, on peut le fuir, le fuir, le fuir,
14:37 et finalement, il cogne à la porte
14:38 et en même temps, il nous casse une jambe.
14:39 Alors, globalement, qu'est-ce que ça veut dire?
14:41 En matière d'insécurité,
14:43 on a beau dire que ça n'existe pas,
14:44 mais les gens se barricadent quand même
14:45 où les femmes prennent des cours d'autodéfense.
14:47 Pourquoi prennent-elles des cours d'autodéfense
14:49 et pourquoi ne le faisaient-elles pas il y a 15 ans?
14:51 Que s'est-il passé? Je suis curieux.
14:54 De la même manière, et là, je touche à une autre question,
14:56 l'écranisation des écoles, les écrans partout,
14:59 les enfants qui sont plus capables
15:00 d'avoir des capacités de concentration,
15:02 la culture qui s'effondre,
15:04 le langage qui n'est plus maîtrisé.
15:05 Il y a des effets en matière de violence scolaire,
15:07 il y a des effets en matière de capacité à réussir à l'école.
15:10 Donc, tôt ou tard, on est rattrapés par nos mauvaises décisions.
15:13 Pour les Jeux olympiques qui viennent bientôt,
15:15 la question de la sécurité,
15:16 ça va être la potemkinisation,
15:18 concept nouveau de la Seine-Saint-Denis.
15:20 On va créer un village potemkin,
15:22 on va dire que vous savez,
15:23 la Seine-Saint-Denis n'a jamais été aussi sécuritaire.
15:25 C'est formidable, c'est réglé, il n'y a plus d'insécurité.
15:27 Mais pourquoi? Et pourquoi on n'offrirait pas
15:29 un tel régime de sécurité à temps plein aux Français?
15:31 Question secondaire.
15:32 Alors, quoi qu'il en soit, le réel travaille,
15:35 mais le réel, on ne veut pas le nommer,
15:36 "no pasaran", c'était le slogan devant le fascisme.
15:39 "No pasaran", c'est le slogan aujourd'hui devant le réel.
15:41 Le réel ne passera pas, mais il passe néanmoins.
15:45 Merci pour votre regard.
15:47 Dimitri Hintek s'est examiné aujourd'hui à l'Assemblée nationale,
15:51 qui ne connaît pas le même écho que celui concernant les retraites.
15:54 Mais ça, ça nous intéresse,
15:55 puisque c'est un rassemblement de salariés de l'ISRN.
16:00 C'est tenu ce lundi.
16:01 La fusion annoncée avec l'ASN était considérée comme un vrai danger
16:08 pour la sécurité nucléaire en France.
16:10 D'après le député socialiste Philippe Brant,
16:12 ce qui nous intéresse, mon cher Dimitri, sur le nucléaire,
16:16 c'est que contient ce texte.
16:18 Est-ce qu'il a un rapport avec la commission d'enquête parlementaire
16:21 sur les raisons de la perte de souveraineté énergétique en France ?
16:24 Bref, projet de loi, souveraineté nucléaire, ça nous interpelle.
16:29 Pour répondre à votre question,
16:30 oui, il y a un lien entre le projet de loi dit d'accélération du nucléaire
16:34 et la commission d'enquête parlementaire
16:36 sur les raisons de la perte de souveraineté énergétique de la France,
16:39 c'est le titre entier.
16:40 Le point commun, le lien, c'est le retour en grâce de l'atome
16:43 auprès des responsables de notre politique énergétique.
16:46 Et alors, contrairement à ce que disait Mathieu, par exemple,
16:47 sur les vaccins, où le discours a changé,
16:49 mais jamais on dit qu'il a changé,
16:51 alors là, par contre, la reconversion au nucléaire,
16:53 on va vous la tonitruer sur tous les toits.
16:56 Ça s'applaudit, ça, non ?
16:57 Alors, ça s'applaudit, oui, vous allez voir.
16:59 Le problème, c'est qu'on sent comme une urgence nucléaire dans le pays,
17:02 mais qui confine par moments à la précipitation nucléaire.
17:05 Il faut dire que c'est un problème qui est très important.
17:09 Il faut dire qu'on a eu une année quand même 2022 un peu spéciale.
17:12 Je ne vais pas vous la refaire, vous savez tous ce qui s'est passé.
17:14 La guerre, la disparition du gaz russe,
17:17 les centrales nucléaires qui se mettent à avoir des soucis,
17:20 la fameuse corrosion sous contrainte,
17:21 le risque qu'on a eu cet hiver quand même d'élastage,
17:25 de ne pas avoir d'électricité.
17:26 Et ce n'est pas fini.
17:27 Là, on apprend qu'à Penly, vous avez deux réacteurs.
17:30 Vous avez sur le premier des fissures absolument gigantesques,
17:33 sur à peu près les trois quarts de l'épaisseur du tilleau, des fissures.
17:38 Et sur le réacteur 2, vous avez de la fatigue thermique.
17:40 Alors, je ne sais pas ce que c'est la fatigue thermique,
17:42 mais ça ne sent pas bon.
17:43 On sent que c'est grave.
17:46 Alors avant, vous auriez eu des problèmes de sûreté dans ce genre là,
17:49 dans les centrales nucléaires.
17:50 Qu'est ce qui se serait passé ?
17:51 Vous auriez eu Greenpeace, vous auriez tous les antinucléaires
17:54 qui auraient hurlé sur tous les toits.
17:56 Et comme ils étaient puissants parce que nous les écoutions,
17:58 ça aurait fait un foin d'enfer.
18:00 Aujourd'hui, EDF annonce ça.
18:03 OK, on accepte la nouvelle.
18:04 On se dit qu'on va réparer.
18:05 Et puis ça passe.
18:06 Samedi, Greenpeace publie un rapport pour nous prouver
18:11 l'emprise russe sur le nucléaire français.
18:13 Ça passe comme ça et tout le monde s'en fiche.
18:15 Vous voyez, c'est le signe quand même de cette reconversion au nucléaire.
18:19 Nous étions pro-nucléaire, un pays pro-nucléaire jusqu'à Fukushima.
18:24 Et puis après, ça a rebasculé.
18:25 Eh bien voilà, on revient à la situation antérieure.
18:28 C'est ça qui est en train de se passer,
18:29 que nos élus veulent nous prouver à l'Assemblée nationale.
18:32 On a perdu du temps.
18:33 Qu'en contient ce texte examiné aujourd'hui à l'Assemblée ?
18:35 C'est un texte qui est présenté au départ comme très technique.
18:38 Et c'est vrai, en fait, il porte sur les procédures administratives
18:41 préalables au lancement des chantiers des futurs réacteurs EPR,
18:45 ce qui a été annoncé par Emmanuel Macron l'an dernier à Belfort.
18:49 Vous vous rappelez, c'était juste avant la guerre.
18:51 Voilà l'idée étant de construire six réacteurs EPR,
18:54 plus éventuellement huit supplémentaires.
18:57 Donc, par exemple, EDF va pouvoir commencer les travaux de terrassement
19:00 avant d'avoir les autorisations de l'autorité de sûreté nucléaire
19:03 sur la construction du réacteur.
19:04 On va considérer que de toute façon, l'autorisation va venir.
19:07 Donc, on lance le chantier.
19:08 Les recours qui pourraient y avoir au niveau local,
19:11 les gens qui ne vont pas vouloir de la centrale à côté de chez eux,
19:14 le litige, ça va être transmis directement au Conseil d'État.
19:17 Ça ne passera pas par la case tribunale administrative.
19:20 Notons que c'est exactement la même procédure sur les éoliennes offshore.
19:23 C'est l'idée que c'est déjà compliqué sur le plan industriel de construire des réacteurs.
19:27 On va réduire le risque administratif.
19:30 Mais alors, je vous parlais du zèle des parlementaires
19:32 qui confine à une précipitation nucléaire de nos parlementaires.
19:36 Ça se voit quand ils ajoutent, par exemple, des amendements
19:38 pour supprimer les objectifs qui avaient été fixés dans la loi du temps de François Hollande,
19:43 notamment le fameux objectif qui était de ramener la part du nucléaire
19:47 dans notre bouquet électrique, notre mix électrique.
19:50 Mais je trouve que bouquet, c'est plus joli.
19:52 On était à 75 %, même à pratiquement 80 % du temps de Nicolas Sarkozy.
19:57 L'idée, c'était de ramener cette part du nucléaire à 50 %.
20:00 Donc là, nos élus, les sénateurs comme les députés,
20:03 les deux veulent envoyer le signal que c'en est fini de la décroissance nucléaire.
20:06 Ça y est, on s'en est reconverti.
20:07 On s'est remis la tête à l'endroit.
20:09 Voyez, les fameux choix désastreux de Fukushima.
20:12 D'après Fukushima, on leur tourne le dos.
20:15 Voilà seulement, là, on n'est plus dans la technique.
20:17 Là, c'est de la politique pure et dure.
20:19 C'est vraiment de la politique.
20:20 Alors, on n'adhère ou pas.
20:21 Mais notons quand même que nos élus commettent à peu près la même erreur que pour les retraites,
20:25 à savoir qu'ils mettent la charrue avant les bœufs.
20:27 Ils prennent les choses à l'envers.
20:28 C'est-à-dire que sur les retraites, il aurait fallu traiter la question de l'emploi des seniors
20:32 avant de dire aux gens "vous travaillerez jusqu'à 64 ans".
20:35 Maintenant, ils ne l'ont pas fait.
20:36 Eh bien, sur le nucléaire, c'est pareil.
20:37 On est en train de dire, on retire l'objectif qu'on avait du temps de François Hollande,
20:41 alors qu'on n'a même pas débattu de l'objectif qu'on va se fixer.
20:44 Combien on met de réacteurs, combien on reconstruit de réacteurs,
20:47 le mix électrique, etc.
20:49 Tout ça, pour le moment, c'est une page blanche.
20:50 C'est une incantation d'Emmanuel Macron lancée à Belfort l'an dernier.
20:54 Mais il n'y a aucun substrat légal, en fait, à ça pour le moment.
20:57 Bon, voilà, ça c'était pour la petite remarque.
20:59 Alors, j'aimerais comprendre justement ce qu'on a appris lors des auditions.
21:02 Oui.
21:03 Est-ce que ça nous a apporté quelque chose ?
21:05 Alors oui, les fameuses auditions.
21:07 Alors, il faudrait des heures pour faire le tour, prendre chacune des auditions.
21:10 En résumé, d'abord, on a vu décider tous les décideurs
21:13 et tous les exécutants de la politique énergétique de la France depuis 20 ans.
21:17 L'ironie, c'est que beaucoup de ceux qui vont devoir mener la relance du nucléaire aujourd'hui
21:21 ont participé à la tentative de son démantèlement dans les 15 dernières années.
21:25 Absolument.
21:27 Alors, l'histoire, en résumé, c'est qu'après Fukushima, mars 2011,
21:30 évidemment, c'est haro sur le nucléaire, à quelques exceptions près.
21:34 Je vais citer par exemple Nicolas Sarkozy qui a la lucidité en mai 2011,
21:38 donc deux mois après Fukushima, de dénoncer la peur moyennageuse du nucléaire.
21:44 Mais à part ça, la majorité de la population entraînée par les écologistes
21:49 va rallier le point de vue de ceux qui disent il faut tourner la page du nucléaire,
21:53 à commencer par les socialistes, qui vont conclure à ce moment-là un accord électoral.
21:57 Alors, c'est une histoire connue maintenant avec les écologistes.
22:00 Et le deal, c'est on partage les circonscriptions, on s'arrange.
22:04 En retour, le pouvoir socialiste, si François Hollande notamment,
22:08 est élu président de la République, s'engage à inscrire dans la loi
22:11 qu'on réduit la part du nucléaire dans notre mix électrique à 50%
22:15 et qu'on y parvient comment ? En fermant 24 centrales.
22:19 Je vous rappelle qu'aujourd'hui nous avons 56 réacteurs.
22:22 Donc fermer 24 réacteurs, vous voyez l'amputation que ça représente,
22:26 c'est quand même pas rien.
22:28 Alors pourquoi cet objectif de 50% d'abord ?
22:30 Parce que la question a été posée à tous nos experts, tous nos politiques qui sont passés.
22:34 Pourquoi réduire à 50% ? Est-ce qu'il y a une étude d'impact ?
22:37 Ben non, c'est du doigt mouillé.
22:38 Vous savez, c'est comme les 3% de la dette publique, dans le traité de Maastricht.
22:42 Pourquoi 3% ?
22:43 Parce que 2, ça ne suffisait pas et que 4, c'était trop.
22:45 Donc on a dit 3.
22:46 Et bien là, c'est pareil.
22:47 C'est hallucinant quand on y réfléchit bien.
22:51 Et donc ça, c'est confirmé par Cécile Duflo, Arnaud Montebourg, Manuel Valls quand même.
22:55 Et les socialistes, alors là c'est là que ça devient cocasse,
22:57 pensaient que la promesse de fermer 24 réacteurs,
23:01 en fait on n'aurait pas à la tenir parce qu'on construirait tellement d'éoliennes
23:04 et tellement de solaires que la part des énergies renouvelables montrait énormément
23:09 et que ça diluerait la part du nucléaire.
23:11 Il y avait cette croyance là, qu'en fait on tromperait les écologistes
23:15 sur la décroissance électrique, qu'en fait on ferait de la croissance électrique
23:18 maquillée en vertu politique.
23:20 Vous voyez, c'était un petit peu l'idée.
23:22 Alors les socialistes vont quand même recevoir des alertes,
23:24 notamment de l'Autorité de Sûreté Nucléaire, de la SN,
23:26 qui va leur expliquer que si on ferme 24 réacteurs en 10 ans,
23:29 parce que l'objectif c'était 2025, c'est-à-dire dans deux ans,
23:33 on allait quand même dans le mur énergétique.
23:35 Alors ils vont quand même atténuer l'ambition anti-nucléaire
23:39 et donc dans la loi de transition énergétique de 2015,
23:42 qui est portée à l'époque par Ségolène Royal,
23:44 directrice de cabinet, une certaine Elisabeth Borne.
23:48 Dans ce texte-là, on va conserver l'objectif de 50%
23:50 de réduction de la part du nucléaire, mais on va un peu tricher.
23:53 On va dire, c'est pas d'ici 2025 qu'on va le faire,
23:56 c'est à l'horizon 2025, à l'horizon.
23:59 Ça n'engage plus personne en fait, en gros.
24:01 Et alors la fermeture des 24 réacteurs, alors là, ça disparaît complètement de la loi.
24:05 Donc vous voyez, en 2015-2016, on arrive à la fin du mandat de François Hollande,
24:09 début du quinquennat d'Emmanuel Macron.
24:10 Qu'est-ce qui se passe ?
24:11 C'est qu'Emmanuel Macron, il va reprendre totalement
24:14 cet objectif de décroissance électrique.
24:17 Seulement, il va comprendre que 2025,
24:19 c'est juste pas possible de fermer 24 réacteurs.
24:22 Et là, dans son en même temps splendide,
24:24 qui va choisir pour reporter 10 ans cet objectif sans y renoncer,
24:29 mais le reporter dans un souci de réalisme ?
24:30 Il va choisir Nicolas Hulot et la suite, juste après, la publis.
24:37 Je n'ai plus rien à dire.
24:39 Non mais je vous demanderai aussi dans un instant,
24:42 est-ce qu'on va parvenir justement à créer des nouvelles centrales nucléaires ?
24:45 Est-ce qu'on va arriver à se rattraper ?
24:47 Quelle leçon tirer justement de cette volte-face,
24:50 de ce qu'on peut rappeler un mensonge, entre guillemets ?
24:52 Je peux me permettre, entre guillemets, ou pas ?
24:54 Allez, on marque une pause, à tout de suite.
24:56 Dimitri, avec ce projet de loi qui arrive à l'Assemblée à propos du nucléaire,
25:05 est-ce qu'on va parvenir à construire de nouvelles centrales nucléaires ?
25:08 Il y a plein d'obstacles parce que le nucléaire a pris des coups.
25:11 Il s'est aussi discrédité tout seul.
25:13 Quand vous repensez par exemple la quasi-faillite d'Areva,
25:15 les échecs à répétition à Flamanville,
25:17 ça fait 16 ans qu'on a commencé Flamanville, c'est toujours pas fini.
25:20 En Chine, Taishan, c'est des EPR, ils ont mis 5 ans.
25:22 Bon, alors il y a des problèmes aussi à Taishan,
25:24 mais quand même, 16 ans contre 5.
25:26 La bonne nouvelle, c'est qu'on a presque fait toutes les âneries possibles à Flamanville
25:31 et que donc là, on a un modèle qui est plus simple
25:33 et les prochains seront construits plus vite.
25:36 Le problème, je pense, ça va être sur l'argent
25:38 parce qu'EDF n'a pas 150 milliards nécessaires
25:41 pour rénover les anciennes centrales et construire les nouvelles.
25:44 Alors comment on va trouver l'argent ?
25:45 Ils n'ont pas une très bonne notation financière non plus EDF,
25:48 alors heureusement, peut-être a priori, il y a le livret A.
25:51 Juste si vous me permettez, en une minute,
25:53 pour revenir sur la commission,
25:54 parce que je ne vous ai pas terminé l'histoire avec Emmanuel Macron,
25:56 à un moment, Nicolas Hulot s'en va,
25:58 c'est le début de la bascule de la mue pro-nucléaire d'Emmanuel Macron.
26:02 Ce qui m'a frappé dans les auditions,
26:04 c'est que vous avez interrogé des politiques,
26:05 mais aussi des responsables de l'agence de sûreté nucléaire,
26:09 des gens qui gèrent les déchets, des gens du CEA.
26:12 À chaque fois, on leur pose la question,
26:13 mais si vous saviez que c'était une bêtise,
26:15 cette décroissance électrique,
26:17 pourquoi n'avez-vous pas fait un coup d'éclat,
26:19 démissionné par exemple pour signifier votre refus
26:22 de ce délire de décroissance ?
26:24 Eh bien voilà, personne n'a voulu jamais le faire
26:26 et tout ça est passé le pire.
26:28 C'est passé pour du volontarisme politique,
26:30 c'est passé pour de la vertu.
26:32 Donc là, le vent a tourné, félicitons-nous-en,
26:35 parce que nous avons besoin des centrales nucléaires,
26:37 quoi qu'on en pense.
26:38 Espérons que ça va durer.
26:40 Je vous donne rendez-vous dans dix ans,
26:41 on dira peut-être autre chose à ce moment-là.
26:44 Merci beaucoup Dimitri.
26:45 Rendez-vous dans dix ans.
26:46 On s'est donné rendez-vous.
26:49 Dans un instant, on fera un tour de table sur...
26:51 Bien pour assurer son avenir.
26:54 Sur les actes de vandalisme visant la religion chrétienne,
26:58 je ne sais pas, en quelques jours, il y en a cinq, six.
27:01 C'est quand même assez surprenant.
27:02 Et puis surtout, pourquoi personne n'en parle,
27:04 alors que ça serait peut-être pas la religion chrétienne,
27:06 peut-être que d'autres personnes en parleraient.
27:08 On se posera la question.
27:09 J'ai une petite annonce à vous faire dans un instant aussi.
27:11 Non, non, vous ne savez pas.
27:13 Vous saurez dans un instant.
27:16 Charlotte, voilà un sujet qui nous interpelle.
27:19 Nous avions évoqué la récente étude de la Fondapol
27:21 sur le modèle d'immigration français par rapport aux autres.
27:25 Il s'attarde notamment sur la question
27:28 de l'attractivité financière du pays.
27:31 Dans une interview à Marianne, le directeur Dominique Régnier
27:35 donne des chiffres particulièrement saisissants.
27:39 Racontez-nous.
27:40 Alors, en effet, Dominique Régnier, il explique qu'ils ont fait,
27:43 avec la Fondapol, ils ont fait une grosse étude
27:45 du système danois d'immigration.
27:47 Et ensuite, en effet, ils se sont attardés sur
27:49 qu'est-ce qui existe dans la gestion de l'immigration ailleurs
27:52 qui pourrait être pris en France.
27:54 Donc, on va dire avec un mode de gouvernance
27:57 et de conception de l'immigration et des droits humains
28:00 à peu près équivalents.
28:01 Ce qui est intéressant, parce qu'évidemment,
28:03 il y a un caractère un peu binaire à la discussion
28:06 sur l'immigration en France, où vous êtes soit gentil, soit méchant.
28:08 Eh bien, eux rentrent dans la brèche et nous expliquent tout ça.
28:11 Or, Dominique Régnier explique que le problème,
28:14 c'est que toute la politique d'immigration a été compassionnelle
28:17 envers des migrants pris individuellement
28:20 et n'a jamais été conçue comme une politique
28:22 à mener en fonction des intérêts d'un État
28:25 pris dans son ensemble.
28:27 Et quand vous avez cette politique que vous ne menez
28:30 qu'avec un regard individuel sur les migrants
28:32 et non pas sur les Français,
28:33 on pourrait très bien dire qu'on a un regard individuel
28:36 sur ce que provoque l'immigration sur les Français.
28:37 Non, ça, jamais.
28:38 Donc, c'est un regard individuel sur les personnes qui arrivent.
28:41 Quand vous vous rendez incapable d'expulser les personnes
28:45 que vous jugez, comment dire, inappropriées,
28:49 on va dire, sur le territoire français,
28:50 les déboutées du droit d'asile,
28:51 vous vous rendez incapable de les expulser.
28:54 Forcément, quand en plus vous entretenez un système
28:58 d'une attractivité complètement dingue,
29:00 notamment sur le terrain économique et financier,
29:03 vous finissez d'une part par être débordé
29:06 par l'immigration qui arrive et par sa gestion,
29:10 et d'autre part, vous vous rendez injuste
29:12 vis-à-vis de votre propre population
29:14 dont vous avez premièrement la charge.
29:16 Et ce qu'on comprend, c'est que l'attractivité,
29:18 c'est ce que nous explique Dominique Régnier,
29:20 elle ne relève pas directement du secours.
29:22 Vous savez, on nous dit tout le temps,
29:23 mais on reste très attaché au droit d'asile,
29:25 ne comprenant pas ou faisant semblant de ne pas comprendre
29:27 que l'élection au droit d'asile a été considérablement
29:31 étendue ces dernières années.
29:32 Il ne s'agit pas de la personne que vous sauvez,
29:35 d'une autre qui est en train de la poursuivre,
29:36 il passe la frontière et vous le protégez
29:38 du méchant qui le poursuit.
29:39 On n'en est plus là sur le droit d'asile,
29:40 on n'en est plus là du tout.
29:42 Et donc, notre droit d'asile ne relève plus du secours,
29:45 d'une part, mais très largement sur cette question
29:48 de l'attractivité, de la vie meilleure.
29:51 Donc, on a eu deux confusions successives.
29:54 C'est-à-dire que d'une part,
29:55 on a basé notre politique d'immigration en se disant
29:58 "tous les hommes naissent libres et égaux en droit",
30:00 ce qui est vrai, c'est-à-dire que,
30:01 étant donné que nous avons l'humanité en commun,
30:03 il y a des droits liés à notre humanité
30:05 partout dans le monde,
30:06 mais on a basculé de ce constat-là à
30:08 "et donc la France est responsable,
30:10 pour le monde entier, du respect de ses droits".
30:13 Mais là, il y a une bascule, évidemment,
30:15 puisque si on peut reconnaître les mêmes droits
30:17 à toutes les personnes,
30:18 vous n'avez pas la charge, en tant que Français,
30:20 en tant que gouvernement français,
30:22 de le faire respecter pour le monde entier.
30:24 On pourrait prendre l'exemple des parents.
30:27 Tous les enfants ont les mêmes droits,
30:28 mais vous êtes premièrement responsable
30:29 de vos enfants et certainement pas de ceux des autres
30:31 au détriment des vôtres.
30:33 Donc ça, c'est le premier basculement.
30:35 Et le deuxième, en effet,
30:36 c'est cette question de la vie meilleure.
30:38 On a basculé, on va dire, du secours vital
30:42 à la question de la vie meilleure.
30:44 Mais si vous regardez bien le monde entier
30:46 avec un regard assez froid,
30:48 la vie meilleure en France,
30:50 elle est potentiellement pour une partie conséquente du globe.
30:55 Donc ensuite, comment vous choisissez ?
30:56 Sur quels critères ?
30:57 Vous n'arrivez plus à le faire très concrètement.
31:00 Et alors, il existe des chiffres, en effet.
31:03 Vous le disiez dans le sommaire,
31:05 un candidat à l'asile aujourd'hui,
31:06 et c'est ce que nous rappelle Dominique Régnier,
31:08 peut recevoir, alors c'est 204 euros par mois.
31:11 C'est l'allocation, ce qu'on appelle
31:13 l'allocation pour demandeur d'asile.
31:15 Soit vous êtes placé en centre d'hébergement
31:17 et vous touchez 204 euros par mois en plus.
31:19 Soit, si vous n'êtes pas en centre d'hébergement,
31:22 vous touchez 426 euros.
31:23 Et Dominique Régnier nous dit, sur un an,
31:26 un demandeur d'asile peut donc toucher entre
31:28 2400 euros et 5100 euros.
31:31 Sauf qu'il nous dit, il faut relativiser ces chiffres
31:34 par rapport aux pays d'origine.
31:35 Il nous prend trois des cinq pays d'origine
31:38 des demandeurs d'asile en France.
31:40 L'Afghanistan, le revenu annuel moyen,
31:42 c'est 475 dollars.
31:44 Le Bangladesh, 1999 dollars.
31:47 Et la République démocratique du Congo, 417 dollars.
31:50 Vous comprenez que juste sur ce terrain-là,
31:53 imaginer la vie meilleure
31:56 et ce que vous pouvez aussi renvoyer
31:58 pour faire vivre votre famille dans votre pays,
32:00 vous posez la question dans le sommaire,
32:01 est-ce qu'il n'est pas possible de le comprendre ?
32:02 Mais évidemment que vous le comprenez.
32:04 C'est-à-dire que sur un plan de vie individuel
32:07 où vous vous dites, voilà ce que je peux gagner chez moi,
32:09 voilà ce que je peux imaginer gagner.
32:10 Et ça, c'est sans les droits au travail
32:12 et donc à la vie, potentiellement, de s'installer en France.
32:16 Et sans travailler et sans cotiser.
32:17 Et sans travailler et sans cotiser,
32:19 vous pouvez déjà gagner plus que ce que vous gagnez dans votre pays.
32:21 Bon, le calcul, évidemment,
32:24 du côté de la personne qui émigre en France,
32:27 elle est évidemment très compréhensible.
32:29 Et Gérald Darmanin nous avait dit,
32:33 oui d'accord, mais bon, il y a évidemment cette allocation.
32:37 Mais d'un autre côté, si on ne leur donnait rien
32:39 quand ils arrivent en attendant leur demande d'asile,
32:41 ils basculeraient irrémédiablement
32:43 dans la délinquance pour pouvoir se nourrir.
32:45 Dans ces cas-là, il faut peut-être revoir le principe de l'accueil.
32:49 Si on est certain que si on ne donne pas de l'argent public,
32:52 donc de l'argent du contribuable contre la vie du contribuable,
32:55 à des personnes, ils basculent systématiquement dans la délinquance.
32:58 Déjà, il faut revoir la question de l'accueil.
33:00 Et deuxièmement, comment explique-t-il que cette allocation
33:03 soit la plus haute qui existe en Europe ?
33:06 Je ne prends pas des comparaisons avec des pays ailleurs
33:09 qui ont des exigences moindres sur ce terrain-là.
33:13 En Europe, c'est l'allocation la plus forte.
33:15 Or, il me semble que sur le terrain de la délinquance,
33:17 on n'est pas les meilleurs dans la restriction de la délinquance
33:20 et la contrainte de la délinquance.
33:22 Donc, il y a en effet ce chiffre-là.
33:25 On comprend dans ce chiffre-là, et là, on s'extrait
33:27 de la question morale sur la question de l'immigration.
33:29 On comprend que l'attractivité est énorme, en réalité.
33:33 Alors, vous dites, Charlotte Dornel,
33:35 à ce que la politique d'immigration est devenue une politique d'accueil,
33:38 particulièrement attractive.
33:40 On comprend sur la question des allocations pour demandeurs d'asile.
33:43 Est-ce qu'il y a d'autres raisons de cette attractivité ?
33:47 Alors, il y a une multitude de raisons.
33:49 Je disais, par exemple, le fait de ne pas réussir à expulser des personnes.
33:51 C'est évidemment aussi un motif d'attractivité.
33:54 Les pays qui expulsent mieux les personnes qui sont déboutées,
33:57 si vous savez que vous risquez d'être débouté,
33:59 vous allez choisir la France plutôt qu'un pays qui est efficace sur l'expulsion.
34:03 Il y a la question du niveau de maîtrise de la langue,
34:05 qui est très faible en France par rapport à d'autres pays.
34:08 Il y a la question de l'élargissement du regroupement familial
34:11 par rapport encore une fois à d'autres pays, même en Europe, de la France.
34:14 Mais l'étude de la Fonde d'Appolle s'attarde sur deux sujets
34:18 qui sont extrêmement attractifs.
34:20 Le premier, c'est l'accès aux soins.
34:22 La France est le pays le plus généreux du monde,
34:25 tout simplement sur la question de l'accès aux soins.
34:27 Alors, ça se divide en deux choses.
34:29 Il y a d'abord, vous savez, la protection universelle maladie.
34:33 Alors, la protection universelle maladie, concrètement,
34:36 vous accédez au régime commun à partir du moment où vous êtes demandeur d'asile.
34:39 Il suffit que votre dossier soit à l'étude
34:43 et vous participez du régime commun français.
34:45 Ensuite, si vous êtes en situation irrégulière,
34:48 il y a l'aide médicale d'État.
34:49 C'est donc autre chose, puisque là, ce sont les personnes en situation irrégulière.
34:54 Pour la toucher, l'aide médicale d'État, il faut être en France depuis au moins trois mois.
34:57 Alors moi, j'adore parce qu'on est sur le terrain de l'irrégularité
35:01 et on prévoit déjà des systèmes où vous êtes irrégulier depuis trois mois
35:04 et donc vous accédez à des droits.
35:05 C'est original comme philosophie, mais bon.
35:07 Donc vous êtes en France depuis trois mois,
35:10 sauf pour les mineurs, là c'est direct,
35:13 et vous devez avoir un revenu mensuel inférieur à 767 euros,
35:17 sauf si vous êtes mineur.
35:19 Et quand vous êtes mineur, même si vos parents gagnent plus d'argent que ça,
35:22 vous avez quand même le droit à l'aide médicale d'État.
35:24 Alors, l'aide médicale d'État, concrètement, c'est un panier de soins
35:27 qui est quasi équivalent à un français.
35:30 On retire simplement les cures thermales et l'accès à l'APMA,
35:33 pour vous dire, c'est précis.
35:35 Et entre 2018 et 2022, on a une augmentation de 25%
35:39 du nombre de bénéficiaires de l'aide médicale d'État,
35:42 qui est donc une aide attribuée aux personnes en situation irrégulière uniquement.
35:46 Ensuite, si vous êtes en situation irrégulière,
35:48 mais que vous n'avez pas le droit à l'aide médicale d'État,
35:51 parce qu'on nous dit tout le temps, vous n'allez pas supprimer l'aide médicale d'État,
35:53 alors qu'il y a des gens en danger de mort ou des maladies extrêmement graves.
35:56 C'est un sophisme, pour le dire gentiment,
36:00 puisque quoi qu'il arrive, même si vous êtes en situation irrégulière
36:04 et que vous n'avez pas le droit à l'AME, puisque vous êtes là depuis moins de trois mois,
36:06 ou que vous gagnez plus d'argent,
36:08 vous avez un dispositif de soins urgents et vitaux
36:11 qui sont accessibles à tout le monde, quelle que soit votre situation.
36:14 Si vous êtes en danger immédiat ou que vous avez une maladie infectieuse
36:18 qui potentiellement présente un risque pour la population,
36:20 c'est un autre panier et il n'y a aucune condition pour y accéder.
36:24 Et enfin, quand vous êtes demandeur d'asile débouté,
36:28 donc vous avez fait une demande d'asile, vous aviez la protection universelle maladie,
36:32 mais vous êtes débouté, donc vous basculez en situation irrégulière.
36:35 Eh bien oui, mais vous gardez la protection universelle maladie.
36:40 Donc vous comprenez que ça, c'est évidemment extrêmement attractif.
36:43 Et vous avez quelque chose en plus en France,
36:45 qui s'appelle le titre de séjour pour soins.
36:48 Alors là, c'est l'exception française, je vous cite le site justement du ministère de l'Intérieur.
36:52 Ouvrez les guillemets.
36:53 La France compte parmi les très rares pays européens
36:56 qui disposent d'une procédure spécifique
36:58 de délivrance de titre de séjour aux étrangers malades.
37:01 Donc c'est quelque chose qui n'existe pas ailleurs, très peu ailleurs
37:04 et qui de toute façon, dans les montants, n'existe absolument nulle part dans le monde.
37:09 En quoi ça consiste ?
37:10 Simplement, quand vous êtes étranger, donc vous habitez, vous n'êtes pas français,
37:15 et vous êtes malade,
37:17 vous pouvez demander ce titre de séjour pour soins
37:21 à partir du moment où le remède,
37:26 il peut être accessible dans votre pays, mais pas pour vous.
37:30 C'est-à-dire que, parce qu'on dit tout le temps, oui, mais évidemment,
37:32 on donne des titres de séjour pour soins à des personnes
37:35 pour qui le remède à leur maladie n'existe pas dans le pays.
37:38 Non, non, le remède, il peut exister dans le pays,
37:41 mais si économiquement, ils ne peuvent pas y accéder dans leur pays d'origine,
37:44 ils ont un titre de séjour pour y accéder en France,
37:48 pendant que des Français ne parviennent pas à se soigner correctement.
37:51 Et là, en France, on a plus de 30 000 bénéficiaires de ce titre de séjour pour soins,
37:57 mais il faut un an de présence sur le territoire français.
38:01 Donc, vous comprenez que les candidats, en attendant d'avoir un an de présence,
38:05 les candidats qui viennent pour obtenir ce titre de séjour
38:08 sont forcément plus nombreux.
38:10 Et ensuite, vous pouvez carrément obtenir un titre de séjour longue durée pour soins,
38:14 et là, qui peut durer jusqu'à quatre ans.
38:16 Et là, le nombre exact est carrément inconnu.
38:18 On ne sait pas, il n'est pas possible d'accéder à cette demande.
38:22 Je vous donne un seul chiffre, parce qu'il y a énormément de maladies différentes.
38:25 La Fondapol fait un tableau.
38:27 En 2020-2021, on a accueilli en France 3 500 étrangers
38:31 pour troubles mentaux et du comportement.
38:34 Vous voyez l'état de la psychiatrie en France,
38:36 vous voyez l'état de la jeunesse,
38:37 vous voyez l'état des équilibrés qui courent partout dans nos rues.
38:40 Eh bien, on a l'orgueil de penser,
38:42 parce qu'au bout d'un moment, ça devient de l'orgueil irresponsable,
38:44 de penser qu'on peut accueillir 3 500 personnes qui sont déjà déséquilibrées,
38:48 parce que c'est comme ça que ça s'appelle,
38:49 qui sont atteints de troubles mentaux,
38:51 parce qu'on va pouvoir les soigner en France,
38:52 alors qu'on n'arrive déjà pas à soigner les Français qui ont besoin de ça.
38:56 Donc c'est un seul exemple, mais qui résume assez bien notre folie.
38:59 Je vous inquiète un peu, mais pourquoi vous dites,
39:00 vous l'avez dit deux fois, que les Français n'arrivent pas à se soigner ?
39:03 Parce que de fait, la psychiatrie aujourd'hui,
39:05 d'ailleurs Emmanuel Macron avait lancé les états généraux de la psychiatrie,
39:09 c'est un...
39:10 Alors on dit c'est le parent pauvre,
39:11 mais bon, en fait, où que vous mettiez votre nez dans le système de santé en France,
39:14 tout le monde est le parent pauvre.
39:15 Je veux dire par là, est-ce que vous êtes en train d'expliquer
39:17 qu'on déshabille Pierre pour habiller Paul ?
39:20 En tout cas, ce qui est sûr, c'est qu'il y a un accès aux soins
39:22 qui est le même, là en l'occurrence, sur le panier de base.
39:25 Mais simplement, quand vous n'êtes pas capable d'assurer un service de santé
39:29 qui est conséquent dans le pays,
39:30 que vous avez des personnes qui voient les centres de santé s'éloigner, etc.
39:34 C'est un argent qui manque, on va dire, au système de santé français
39:37 et qui est distribué dans des prestations individuelles à des étrangers.
39:40 Ça, c'est factuel en réalité.
39:42 Donc cet argent-là, il est distribué non pas dans le système de santé,
39:46 mais bien à des personnes qui, en l'occurrence, sont étrangères.
39:49 Qui ne cotisent pas.
39:50 Et qui ne cotisent pas pour certains d'entre eux.
39:53 Et la deuxième, alors là, ça va être beaucoup plus rapide.
39:55 Le deuxième centre d'attractivité du système d'immigration,
40:00 c'est la législation sur les mineurs.
40:02 Pourquoi ? Parce que la législation sur les mineurs,
40:04 on en a beaucoup parlé, donc je ne vais pas m'attarder dessus,
40:05 mais un mineur étranger, il est inscrit à l'Aide sociale à l'enfance.
40:09 En gros, l'Aide sociale à l'enfance, c'est 50 000 euros par an
40:12 et par mineur de gestion.
40:14 Et le problème, c'est qu'en France, dans le dispositif,
40:17 tous les doutes dans la procédure profitent à l'intéressé.
40:20 Donc la personne arrive en France, elle dit "je suis mineure".
40:22 C'est à la France de prouver qu'elle n'est pas mineure, par exemple.
40:25 Mais si vous lui imposez un test, il peut le refuser.
40:28 Ça, ça n'existe nulle part dans le monde.
40:30 Vous devez prouver la minorité de la personne ou la majorité,
40:34 mais il peut, lui, étranger qui arrive en France,
40:37 refuser de céder au test que vous devez faire pour évaluer,
40:40 ou pas sa minorité, alors qu'évidemment, ça coûte très cher.
40:43 Donc tout ça rend évidemment le pays particulièrement attractif.
40:46 Dernière question, justement, cette attractivité,
40:50 est-ce qu'elle est analysée dans le nouveau projet de loi
40:53 qui vient de faire son entrée au Sénat,
40:55 censé justement se pencher sur la question de l'immigration en France ?
40:58 Pas sur les aspects que nous venons d'évoquer.
41:00 Il n'y a absolument rien là-dessus.
41:01 Il y a peut-être un petit passage sur l'harmonisation
41:04 des procédures d'expulsion qu'on va simplifier dans une certaine mesure.
41:08 Mais ce qui est sûr, c'est qu'il n'y a rien de particulier à la France
41:10 sur tout ce qu'on a dit.
41:12 Or, en effet, il existe des directives européennes,
41:14 mais par exemple, sur la question des soins,
41:16 tout relève de la politique nationale.
41:18 Donc si on devait faire un projet de loi d'urgence
41:21 sans se préoccuper, on va dire, des risques de censure
41:24 par le droit européen, on pourrait se pencher là-dessus.
41:26 Il se trouve qu'il n'y a rien dans le projet de loi
41:28 qui arrive aujourd'hui au Sénat.
41:31 Merci beaucoup pour votre regard et votre analyse.
41:34 Dans un instant, j'ai une petite annonce à vous faire.
41:36 Non, vous ne savez pas ce que c'est.
41:37 J'ai une petite...
41:38 En fait, je vais vous montrer en exclusivité la couverture du livre
41:41 d'Éric Zemmour qui sortira jeudi
41:45 et nous le recevrons dans Place à l'Info mercredi.
41:47 On en parle dans un instant.
41:48 Juste avant.
41:49 À l'occasion d'une visite royale au centre islamique de Londres,
41:53 l'imam a refusé la main tendue de la princesse de Galles,
41:56 Kate Middleton.
41:58 Mon cher Marc, la princesse est restée avec la main tendue.
42:02 L'imam a mis la main sur le cœur, a refusé de lui serrer la main.
42:05 Alors que cette dernière, elle a fait quand même un geste
42:07 en se voilant, même si elle était à Londres,
42:10 mais parce qu'elle était dans ce centre islamique.
42:13 Question, pourquoi chacun ne fait-il pas un geste ?
42:17 Pourquoi une ne fait un geste, pas l'autre ?
42:19 Est-ce qu'on est dans l'image même du choc de la culture,
42:24 d'une culture irréconciliable ?
42:26 Ce qui est étonnant, c'est que la princesse fasse un geste
42:31 et celui qui est porteur d'une culture étrangère
42:35 impose sa façon d'exister, impose ses propres coutumes,
42:41 impose sa loi religieuse.
42:43 C'est-à-dire que soudain, on balaye quoi ?
42:45 La coutume de politesse telle qu'elle existe
42:48 dans l'ensemble de l'Occident.
42:50 Vous n'existez pas, je me moque,
42:53 de vos façons de vous comporter.
42:54 Dorénavant, il vous faudra tenir compte
42:57 de notre manière à nous d'avoir une gestion des femmes.
43:02 Parce qu'on peut parler de gestion des femmes,
43:04 on n'est plus dans l'égalité hommes-femmes,
43:07 ce qui se revendique au quotidien si fortement
43:10 de la part des uns et des autres.
43:12 Et pour autant, qui en a parlé ?
43:14 Ça ne fût que personne.
43:16 C'est anodin.
43:17 Voilà, on regarde l'image encore,
43:19 on voit la princesse Amy Dalton voilée.
43:22 Quel outrage !
43:23 C'est-à-dire que moi, j'oublie même qu'elle ait fait un effort.
43:26 C'est pas ça l'important.
43:27 L'important, c'est qu'une personne ne veuille pas reconnaître
43:31 la façon dont en Occident,
43:33 on se comporte dans les codes de politesse.
43:36 Ça va même plus loin que ça,
43:37 puisque là, non seulement il y a ce rapport hommes-femmes,
43:42 mais on dégrade la femme.
43:44 C'est dire que chez nous, dans nos façons de nous comporter,
43:47 la femme n'a pas à avoir la même considération.
43:53 Alors là, c'est formidable,
43:54 parce que ça me fait penser à Jean-Luc Mélenchon.
43:57 Jean-Luc Mélenchon, il est là, il est enchanté.
43:59 Il nous le clame, il dit "Oh là là, c'est formidable".
44:02 La mixité culturelle,
44:05 où en des comptes, on se mélange et tout le monde y gagne.
44:07 La créolisation.
44:09 La créolisation.
44:10 C'est extraordinaire.
44:11 Alors là, à gagne quoi la femme en l'occurrence ?
44:14 À gagne d'être dans la soumission,
44:16 de baisser la tête devant l'homme.
44:17 C'est ça l'avancée.
44:19 C'est ça, soudain, la conquête, je dirais,
44:23 contre ceux qui étaient les infâmes mâles blancs.
44:27 De la même façon, les néo-féministes,
44:29 qui sont là tous les jours en train de dire "Regardez,
44:32 c'est inadmissible ce patriarcat.
44:34 Il faut les abattre.
44:35 Il faut qu'ils rentrent dans le rang.
44:37 Il faut qu'ils comprennent".
44:38 Mais, et là, ils comprennent quoi ?
44:40 Que non, il n'y a pas la femme qui doit être
44:44 dans la considération normale de l'être humain.
44:47 Tout à l'heure, ce que nous donnait comme information
44:50 Charlotte dans son édito, c'est, théoriquement,
44:55 il y a les droits humains sur l'ensemble de la planète.
44:58 Les droits humains, ce n'est pas les droits pour les hommes,
45:01 les droits pour les femmes.
45:03 Et là, on s'aperçoit de quoi ?
45:05 Eh bien, d'une conquête culturelle.
45:07 On nous dit "Eh bien, nous venons chez vous
45:10 et dorénavant, nous vivons comme nous l'entendons".
45:14 Il n'est pas question de savoir quelles sont vos manières.
45:17 Vous devez avoir le sens de l'accueil.
45:19 Vous reniez en tant que tel et dorénavant...
45:21 Et le fait qu'elle soit dans un centre islamique,
45:24 justement, peut-être que c'est à elle de se plier aux règles ?
45:26 Mais non.
45:27 Le fait qu'elle ait mis son...
45:27 C'est une question, qu'elle ait mis son voile et...
45:29 Le problème n'est pas là.
45:31 Le problème, elle fait l'effort de se...
45:34 Vous entrez dans une mosquée, vous allez enlever vos chaussures.
45:38 Mais après, il y a quand même une coutume, en l'occurrence.
45:41 C'est la coutume de la poésie-litté, une façon d'être.
45:44 Si l'on admet que dans un lieu comme celui-là,
45:47 vous n'avez pas la même dignité,
45:50 ça signifie qu'à l'extérieur,
45:52 eh bien, de nouveau, vous êtes dans la domination de l'un
45:56 par rapport à l'autre.
45:57 Et ce qui est incroyable, c'est qu'il y a un ralliement
46:01 aussi global, que personne ne veille à ce que,
46:05 véritablement, on cherche à ce que les femmes
46:10 soient dans cette considération générale.
46:12 Ça va même plus loin que ça.
46:14 C'est-à-dire que la FIFA, dès 2014, a considéré
46:18 qu'il fallait, éventuellement, que l'on reconnaisse quoi ?
46:21 Que les femmes puissent porter le voile
46:23 dans les matchs de football.
46:25 Que dans le sport, il était normal d'avoir le hijab.
46:29 Alors, certains, moi je l'ai lu,
46:31 dans les journaux français, disant
46:33 "Ah mais c'est formidable, oui, elles peuvent ainsi
46:35 pratiquer le sport."
46:37 Moi, je veux... et c'est leur liberté.
46:39 Je voudrais conseiller à tous ceux qui tiennent
46:40 ce type de propos, de s'en...
46:43 tourlouper la tête avec un tissu,
46:45 et de courir pendant deux kilomètres,
46:47 et de savoir ce que c'est que de souffrir comme ça,
46:50 je dirais, l'effort, dans des conditions
46:53 de liberté restreinte.
46:56 On pourrait étendre à tout, ça signifie quoi ?
46:59 Qu'en en relevant cette considération à la femme,
47:02 non seulement on l'humilie,
47:04 mais au fur et à mesure,
47:06 eh bien, dans notre quotidien,
47:07 il ne faut pas s'étonner de voir des pans entiers
47:10 de notre conception de vie, de notre culture,
47:13 qui s'en aillent, et c'est ainsi qu'on a 42%
47:16 de délit de laïcité dans les établissements.
47:20 C'était une enquête de la semaine dernière.
47:21 Merci pour votre regard, Marc Menand,
47:23 par rapport à ce qui s'est passé à Londres.
47:27 Un tour de table et dans un instant,
47:28 je vous dévoile en exclusivité la couverture du livre
47:31 d'Irex et moi qui sera en face à l'info mercredi.
47:34 D'abord, ce sujet, les actes de vandalisme
47:37 qui visent la religion chrétienne.
47:38 Regardez, hier soir, Bordeaux,
47:41 l'église du Sacré-Cœur qui a été taguée.
47:43 Une poubelle a été incendiée devant son parvis.
47:46 Le 9 mars, la semaine dernière,
47:48 dans le Haut-Rhin, des feux volontaires dans une église.
47:51 Le 8 mars, la veille, à Paris,
47:53 une statue a été brisée dans l'église Saint-Augustin.
47:56 Des actes de vandalisme à Notre-Dame de Lorette,
47:58 toujours à Paris.
47:59 À Évreux, dans l'heure, un migrant clandestin sénégalais
48:04 qui dégrade une trentaine de tombes du cimetière Saint-Louis.
48:08 Tous les crucifix ont été arrachés.
48:11 J'ai envie de vous poser la question,
48:12 est-ce qu'on est condamné à étouffer les affaires
48:14 puisque personne n'en parle ?
48:15 Et puis ça se multiplie, je veux dire.
48:17 C'est ce qui est intéressant, entre guillemets.
48:20 C'est-à-dire que ça se multiplie,
48:21 il y en a de plus en plus, là, c'est en quelques jours.
48:24 Est-ce qu'on est condamné au silence ?
48:25 Quelles mesures prendre ?
48:26 Ou bien est-ce qu'il ne reste plus que le choix
48:30 d'informer et de se lamenter ?
48:33 - Je ferai une réponse en deux temps.
48:35 S'il s'agissait de menaces ou de dégradations
48:39 à l'endroit d'autres religions,
48:40 eh bien ça deviendrait immédiatement
48:42 un fait politique et social.
48:44 Là, c'est traité comme des faits divers secondaires.
48:46 - C'est pas traité du tout, si vous permettez.
48:48 - Ça existe médiatiquement comme dans la dernière colonne.
48:51 Et de la même manière, je ferai un petit...
48:52 En un mot, si vous avez des menaces
48:55 contre des trans aujourd'hui,
48:56 c'est un fait politique majeur
48:58 et tout le monde s'en inquiète avec raison.
48:59 Mais quand Dora Muto est la cible,
49:02 qui est la militante féministe,
49:03 la cible de menaces de militants transactivistes
49:05 radicaux régulièrement,
49:06 tout le monde s'en fiche,
49:07 puisqu'on entend même qu'elle l'a bien cherché.
49:10 - Je pense que c'est aussi le fait
49:11 qu'il y ait peu d'intérêt médiatique pour ça.
49:13 C'est aussi le fait, je pense, d'une désensibilisation
49:16 de l'opinion par rapport à ce qui est le sacré chrétien.
49:20 C'est-à-dire que là, ça n'intéresse plus personne,
49:22 finalement, dans ces églises où beaucoup de gens ne vont,
49:24 où les gens ne vont plus,
49:25 dans ces cimetières où les gens ne se rendent plus.
49:27 Et quand des exactions sont commises,
49:29 ça touche moins que quand c'est une minorité
49:32 militante et agissante qui, elle, va se défendre
49:34 et protester et faire part à son indignation.
49:35 - Charlotte et Marc.
49:37 - Non mais en effet, il y a l'amour de la minority
49:38 qui se retrouve, pour information à nos confrères
49:41 des autres médias,
49:43 nous sommes désormais nous aussi catholiques en minorité.
49:45 Donc si on pouvait intéresser quelqu'un,
49:47 ce serait une bonne nouvelle.
49:49 Mais en effet, il y a cette question-là,
49:50 mais on perd à tous les coups parce que d'un côté,
49:52 les racines chrétiennes de la France
49:53 ont déjà l'extrême-droite de dire qu'elles ont existé,
49:56 ensuite de pouvoir les défendre.
49:58 Et d'un autre côté, quand vous parlez de ça
49:59 et que vous pointez ce sujet-là à des personnes,
50:01 ils vont vous dire "non mais c'est normal qu'il y ait plus d'actes
50:03 parce qu'il y a plus d'églises".
50:04 Il faut savoir qu'on perd à tous les coups.
50:05 C'est-à-dire qu'on n'a pas le droit d'en parler,
50:07 mais en même temps, c'est parce que ça existe
50:08 que du coup, on n'a pas le droit de parler
50:09 des actes de vandalisme non plus.
50:11 Oui, c'est encore la haine de soi.
50:14 - Merci beaucoup, Charlotte.
50:15 Marc, comment ça peut venir à l'esprit
50:16 d'aller attaquer une église, quelle qu'elle soit,
50:19 une mosquée ou bien une synagogue ?
50:21 - Là, je pense qu'après, on est soit dans une forme de démence,
50:24 après, on est dans le fanatisme le plus virulent possible.
50:29 Et dans ces conditions, on veut supprimer l'autre,
50:32 mais dans ce qu'il symbolise.
50:35 Par conséquent, on n'a pas spécialement,
50:37 est-ce qu'on peut parler de courage,
50:38 l'indécence d'aller attaquer une personne,
50:41 mais de façon clandestine, sans le moindre risque,
50:44 on va saccager pour marquer les esprits
50:47 et montrer que l'on est dans une situation de conquête
50:50 et la discrimination, c'est ensuite si on vous accuse,
50:53 car on ne tient pas compte de ce que vous êtes.
50:55 - Merci. En parlant de sacré,
50:56 on parlera dans un instant avec vous, juste avant.
50:59 Voici l'info que je voulais partager avec vous.
51:00 Éric Zemmour revient dans Face à l'info.
51:03 À l'occasion de la sortie de son dernier livre,
51:05 je vais l'interroger en exclusivité sur son ouvrage.
51:08 Je suis en train de terminer la lecture.
51:09 Il est là, je suis à la page...
51:10 J'espère y arriver, je suis à la page...
51:13 222.
51:15 Tout le monde l'était arraché pour la présidentielle,
51:18 mais maintenant, quel sera son dernier mot ?
51:20 En quoi la France a-t-elle besoin d'être sauvée ?
51:22 Les questions que j'ai envie de lui poser.
51:23 Peut-elle l'être encore ?
51:24 Pourquoi n'a-t-il pas encore réussi, lui, à sauver la France ?
51:28 Voici en exclusivité, regardez la couverture de son dernier livre.
51:33 Un livre déjà en tête des ventes sur Amazon
51:35 avant même sa sortie en librairie,
51:37 sans aucune information d'ailleurs sur le contenu.
51:39 Et dans ce livre, il se livre,
51:41 il dévoile des informations que même son équipe, d'ailleurs,
51:44 rapprochée, va découvrir.
51:46 Passionnant.
51:47 Un récit intime, un récit très politique.
51:50 Éric Zemmour en exclusivité,
51:53 mercredi sur CNews à 19h.
51:56 Il va ensuite dédicacer son livre à Paris,
51:59 mais aussi il va commencer une tournée dans toute la France,
52:02 comme il avait fait pour son précédent livre,
52:04 et notamment à Aix-en-Provence.
52:06 Si vous avez des questions, n'hésitez pas à envoyer #Faceàl'Info.
52:09 Des questions, je lui poserai pour vous.
52:11 Mathieu,
52:12 Élise Lucet a montré son étonnement sur France 2
52:15 lorsque notre collègue Sonia Mabrouk,
52:17 qui a fait un livre magnifique sur le sacré,
52:19 déclarait que les islamistes, les progressistes
52:22 et les écolos radicaux n'aiment pas la France.
52:24 Voilà qui a surpris.
52:25 Oui, mais avec raison.
52:26 La scène était particulière.
52:28 Sonia Mabrouk était à quelle époque ?
52:29 L'émission sur le service public.
52:31 Lorsqu'on ne répète pas le crédo,
52:34 le discours officiel,
52:36 on est plongé dans un lit de scorpions,
52:37 il faut bien le dire.
52:39 Et par ailleurs, elle était accueillie
52:41 avec une condescendance agressive
52:43 et elle a tenu la ligne sans jamais se coucher devant ça.
52:46 Franchement, chapeau.
52:47 Aller là-bas, ça ne va pas de soi.
52:48 Vous y étiez aussi.
52:50 Ça m'est déjà arrivé.
52:51 Mais bon, j'avais été accueillie
52:52 avec plus de politesse qu'on ne l'a reçue,
52:53 si je peux me permettre.
52:54 Cela dit, il y a une phrase qui est sortie,
52:56 vous l'avez mentionnée.
52:57 Les progressistes, les islamistes radicaux...
53:00 Non, non, non, les islamistes et les écolos radicaux
53:02 n'aiment pas la France.
53:03 Et là, il y a Élise Lucet qui est présente
53:05 et qui se faisait une fierté
53:06 d'exprimer sa condescendance tout au long de son passage.
53:08 Et là, elle dit, ah bon, vraiment,
53:10 c'est quoi le lien entre les trois?
53:11 Et je reviendrai sur le lien.
53:12 Mais, mais, mais, mais, mais,
53:13 elle dit donc, les progressistes n'aiment pas la France.
53:16 Les écolos radicaux, les islamistes n'aiment pas la France.
53:19 Puis là, elle semble étonnée.
53:21 Elle ne semble pas considérer que cette phrase va de soi.
53:24 Pour Élise Lucet, lorsqu'on dit
53:26 les islamistes n'aiment pas la France, haïssent la France,
53:28 c'est vu comme une sorte de phrase agressive, inutile,
53:31 qui ne suscite pas l'adhésion immédiate,
53:34 qui suscite la perplexité.
53:35 Alors là, j'ai deux hypothèses pour comprendre cette réaction
53:38 qui, quant à moi, relève du déni de réalité.
53:40 La première, dans la tête des journalistes militants de gauche,
53:43 hein, pléonasme,
53:44 eh bien, lorsqu'ils entendent quelqu'un
53:47 qui est associé dans leur esprit à l'autre camp,
53:49 qu'ils ne traitent pas comme une collègue,
53:51 mais qu'ils traitent comme le corps étranger,
53:52 on ne peut lui accorder rien, rien, rien,
53:55 même que les islamistes n'aiment pas la France,
53:57 ce serait déjà une concession de trop.
53:59 L'autre hypothèse, c'est qu'Élise Lucet
54:01 ne considère pas que les islamistes détestent la France
54:04 et qu'elle considère finalement que cette phrase
54:05 est en elle-même problématique.
54:07 Après la décennie qu'on a traversée,
54:09 après les progrès de l'islamisme dans les quartiers,
54:11 je me demande comment on peut avoir cette réaction,
54:13 mais je crois, je crois vraiment que c'est ça la réponse.
54:15 Élise Lucet, dans les circonstances,
54:16 semblait perplexe à l'idée qu'on puisse dire
54:18 que les islamistes détestent la France.
54:20 - Alors, qu'est-ce que vous entendez par là?
54:21 Peut-être qu'elle a juste posé la question?
54:23 - Si elle a posé la question,
54:25 on l'a exprimé avec un ton, un air dubitatif,
54:28 mais tellement condescendant,
54:29 tellement fière de montrer qu'on ne participe pas
54:32 aux basses passions de ceux qui s'inquiètent de l'islamisme.
54:35 Mais moi, j'ai une hypothèse par rapport à ça.
54:37 C'est-à-dire si, si on avait demandé
54:39 est-ce que pour vous, l'extrême droite déteste la femme?
54:43 Elle aurait dit absolument ça va de soi.
54:45 Est-ce que l'extrême droite déteste la France?
54:46 Elle aurait dit oui, assurément.
54:47 Est-ce que l'extrême droite déteste la démocratie?
54:49 Je ne doute pas un instant qu'elle aurait dit ça va de soi.
54:52 Pourquoi, pourquoi alors considère-t-elle justement
54:54 que dire que les islamistes n'aiment pas la France,
54:56 ça va pas de soi?
54:57 Parce que dans l'esprit de la psychologie politique
54:59 de la gauche médiatique,
55:01 eh bien, tout ce qui relativise ce qui, dans leur esprit,
55:04 est le seul danger qui compte,
55:05 l'extrême droite qui est partout,
55:07 bon, tout ce qui relativise ce danger,
55:09 donc par exemple les islamistes,
55:11 eh bien, ça doit être laissé de côté.
55:13 Ça doit être traité comme un facteur secondaire.
55:15 Rien ne doit remettre en question la seule menace qui soit,
55:18 excusez-moi, l'extrême droite.
55:19 Mais, soit dit en passant, les progressistes,
55:21 lorsqu'ils multiplient les pseudo-accommodements raisonnables
55:24 avec l'islam le plus militant,
55:25 je parle même pas de l'islamisme terroriste,
55:28 avec l'islam le plus militant qui voile les femmes,
55:30 qui exige la burqa dans l'espace public,
55:32 qui occupe quelquefois l'espace public avec des prières publiques,
55:35 qui analyse l'alimentation,
55:37 qui exige la séparation des corps dans les piscines publiques,
55:40 et ainsi de suite.
55:41 C'est pas un problème, ça?
55:42 On pourrait pas dire qu'il y a une forme de détestation
55:44 des mœurs de la France à travers ça?
55:46 Quand le progressisme t'en la mets à l'islamisme
55:48 parce que les deux se disent l'Occident doit pécher pour ses...
55:52 doit payer d'iches pour ses péchés passés,
55:54 il y a pas quelque chose qui relève de la détestation de la France
55:56 à travers cela?
55:57 Et quand les écolos radicaux, quant à eux,
55:59 nous disent que fondamentalement le monde occidental
56:01 a tellement péché qu'aujourd'hui,
56:02 il doit programmer sa propre extinction démographique
56:05 pour ne plus peser sur le sort de la planète,
56:08 il y a pas une détestation de la France à travers tout ça?
56:10 Alors moi je pense que fondamentalement,
56:12 oui, il fallait le dire,
56:12 mais affirmer cela sur le service public,
56:15 c'était une forme de...
56:17 c'était heurter un tabou,
56:18 c'était finalement obligé de répéter le seul slogan qui compte,
56:21 "seul l'extrême droite nous menace, le reste ne compte pas".
56:24 Encore une fois, je le disais plus tôt,
56:25 "no pasarán", le réel ne passera pas,
56:27 le service public est là pour barricader l'espace public
56:30 contre la réalité.
56:31 Ça fait réfléchir tout ça.
56:34 Ça rend fou aussi.
56:35 Allez, excellente suite d'opérame,
56:37 tout de suite, La Minute Info,
56:38 Isabelle Epiboulot avant Pascal Praud et ses invités.
56:42 La grève reconductible dans les transports continue.
56:47 A la SNCF, le trafic restera perturbé demain,
56:51 avec 3 TGV ennemis et 8 gosses sur 5,
56:53 1 TER sur 2 en moyenne et 1 intercité sur 3.
56:57 En vue de la mobilisation de mercredi,
56:59 en région parisienne,
57:00 la RATP annonce un trafic quasi normal
57:03 pour les métros, bus et tramways,
57:05 mais un service très perturbé du côté des RER.
57:08 La justice se prononcera demain
57:10 sur l'éventuel retour en détention provisoire de Pierre Palmade.
57:13 La décision sera rendue par la chambre de l'instruction
57:16 de la Cour d'appel de Paris.
57:18 La détention de l'humoriste avait été levée la semaine dernière
57:21 par la juge en charge du dossier,
57:23 et le parquet de Melun avait rapidement fait appel.
57:26 Le cyclone Freddy est de retour et frappe l'Afrique australe.
57:29 Au moins 70 morts sont à déplorer au Malawi et au Mozambique.
57:33 De nombreuses personnes sont portées disparues.
57:36 Le Malawi a déclaré l'état de catastrophe dans le sud du pays.
57:39 Le cyclone a fait une boucle,
57:41 phénomène rarement observé par les météorologues.
57:44 Il avait déjà touché Madagascar et le Mozambique fin février,
57:47 avec un bilan de 17 morts.
57:49 ♪ ♪ ♪