Jeudi 9 mars, les élèves de terminale ont dû finaliser l’enregistrement de leurs vœux sur Parcoursup. Ils ont jusqu’au 6 avril pour finaliser leur dossier et envoyer leurs lettres de motivations. C'est le sujet du Talk franceinfo. Tous les soirs à partir de 18 heures, Ludovic Pauchant et ses invités débattent avec les internautes de la chaîne Twitch de franceinfo.
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00:13:40 Bonsoir à toutes et tous, salut à tous, bienvenue à vous qui nous rejoignez déjà assez nombreux dans le chat.
00:13:50 Salut Ronan, salut Marité, salut Andréa, salut Hélène, salut Lexou, salut encore Ronan pardon.
00:13:58 On est là pour une heure 60 minutes ensemble, 60 minutes sur Twitch de 18h à 19h pardon pour donner du sens à ce qui fait des zigzags dans l'actu.
00:14:06 Pour faire décanter un peu ce que la semaine a donné à voir, pour décortiquer ce qui se passe dans le monde, en France et par-delà nos frontières européennes.
00:14:14 Ce soir je vous emmène dans le huis clos d'une salle de classe pour vous parler du radiateur.
00:14:18 Pas seulement parce que c'est l'hiver mais parce qu'au fond de toutes les classes, celles qui sont chauffées par des radiateurs en tout cas, s'épanchent des rêves et des drames.
00:14:24 C'est gentil un radiateur, c'est chaud un radiateur, ça sèche les larmes, les larmes du zéro en philo, celle du râteau au resto, celle de l'ami qu'on quitte,
00:14:31 des émois d'avril, de la vie qui vient et de celle qu'il va falloir construire. Sur les radiateurs des lycées de France, au fond de la classe, c'est souvent près de la fenêtre,
00:14:38 il y a souvent une lycéenne ou un lycéen qui rêve. Avec des rêves de carrière, des rêves de médecin, de pharmacien, d'actuaire, de footballeur, de rémouleur, de banquière, de plombière, d'infirmière, d'avocate,
00:14:46 de vétérinaire, d'inspecteur des impôts, pourquoi pas de procureur, de dresseur, de lecteur, de serveur, d'opérateur.
00:14:51 Une formation, un métier, une vie à mener, une place en somme dans la société. Il y a ces rêves-là, bien sûr, et puis avec l'écoute sur la fenêtre d'à côté, près d'un autre radiateur,
00:15:00 il y en a d'autres qui ne savent pas bien ce qu'ils feront. Ce qu'ils feront dans un an, dans deux ans, dans trois ans, même dans dix ans. Après tout, on a le temps d'y penser, quand on a 17 ans.
00:15:08 Ceux-là, ils aimeraient bien apprendre quelque chose d'un peu nouveau, un territoire inconnu, ouvrir d'autres grands livres, écouter les anciens, compter les choses, avec des envies d'amphi,
00:15:16 des bancs à essuyer, des partiels à fêter, bref, l'université. Qu'est-ce qu'on se marre à la fac de lettres, dit la chanson, mais passe quand même ton bac d'abord.
00:15:23 Ça, c'était pour le temps d'avant, celui où on choisissait un peu tout seul sa fac, sa filière. Il y en avait qui savaient mieux faire et il y en avait d'autres qui ne savaient un petit peu moins faire.
00:15:31 Puis il y avait aussi les tirages au sort. C'était le temps d'avant parcoursup. Nous sommes le lundi 13 mars, c'est jeudi dernier, pour tous les lycéens de Terminal 2 France.
00:15:39 C'était le dernier jour pour s'inscrire sur la plateforme d'admission post-bac parcoursup. Une date butoir pour formuler 10 vœux parmi 21 000 formations, en BTS, en école, à la fac, en IUT, en formation très courte ou en formation très longue.
00:15:52 Résultat des courses à partir du 1er juin jusqu'au 13 juillet, on va y revenir, avec d'ici-là, des angoisses, des interrogations, des chemins de traverses à imaginer, puis sans doute quelques cierges à allumer.
00:16:04 Et puis aussi pas mal de questions. Parce que la plateforme parcoursup, qui fêtera cette année ses 6 ans, fait tous les ans parler un peu d'elle.
00:16:10 Et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elle est un peu décriée. Elle représente une source de stress pour 83% des étudiants, selon un sondage Ipsos réalisé en septembre 2022.
00:16:18 Pour mettre un peu de relief à tout ça et tenter des réponses, trois invités avec moi ce soir, je vous les montre.
00:16:24 Alors, vous n'en voyez que deux. Jérôme Teilhard, bonsoir, vous êtes chef de projet en charge de parcoursup au ministère de l'enseignement supérieur. Bonsoir monsieur.
00:16:31 - Bonsoir. - Bienvenue. A vos côtés, Gwen Thomas-Alves. Vous, vous êtes déléguée nationale chargée de la vie lycéenne à la FIDEL.
00:16:38 La FIDEL, c'est la Fédération indépendante et démocratique lycéenne. Salut Gwen.
00:16:42 - Bonjour. - Et bienvenue aussi. Gwen, vous serez avec nous jusqu'à la moitié de l'émission, à peu près, parce qu'ensuite, je vais vous chasser.
00:16:49 Mais vous resterez avec nous dans le studio au cas où. Je vous chasserai donc vers 18h30 pour que vous laissiez la place à Sylvie Amissi, que vous ne voyez pas encore,
00:16:56 mais que vous verrez donc tout à l'heure, qui est en face de moi. Sylvie Amissi, psychologue de l'éducation nationale, qui travaille notamment au CIO d'Aulnay-sous-Bois et dans d'autres établissements du secteur.
00:17:05 Il y aura aussi, bien sûr, vous dans le chat. C'est important, parce que sans vous, ce serait moins rigolo. D'autant que vous êtes peut-être vous-même lycéen ou lycéenne, ou pire encore,
00:17:14 vous êtes parent d'un lycéen ou d'une lycéenne. Peut-être que chez vous, tout va bien, ou malheureusement, c'est le stress et la galère.
00:17:20 Venez témoigner, venez poser vos questions dans le chat. On va essayer de répondre à tout le monde. Jérôme Teilhard, là donc depuis jeudi dernier, c'est une phase d'attente pour les lycéens, il me semble.
00:17:31 Il se passe quoi, là, pour nos 936 000 candidats de l'enseignement supérieur ? Est-ce que tout va bien ?
00:17:36 Tout va bien. Bonsoir à tous, d'abord. Oui, depuis le 9 mars, c'était l'échéance pour formuler des vœux.
00:17:44 Il y a maintenant, pour une grande partie des lycéens qui sont généraux et technologiques, des échéances qui sont liées au baccalauréat, et donc un temps de révision pour ces épreuves-là.
00:17:53 Et puis, il y a un deuxième temps qui viendra sur Parcoursup, le 6 avril, qui est une échéance pour confirmer ses vœux.
00:17:59 Ça permet finalement de laisser un peu plus de temps aux lycéens pour finaliser leur dossier, compléter leur dossier. Voilà, c'est la temporalité de Parcoursup.
00:18:07 C'est la phase de confirmation des vœux, c'est ça ?
00:18:10 Absolument. Phase de confirmation des vœux dans laquelle, finalement, les lycéens vont produire leur projet de formation motivé ou l'aide de motivation, si on veut,
00:18:18 répondre aux différentes questions qui ont pu être posées par les formations qui les intéressent, dans lesquelles ils ont formulé des vœux.
00:18:25 Et finalement, c'est une phase importante dans laquelle on confirme ses choix, en quelque sorte, avant que l'ensemble des dossiers soient transmis aux formations du supérieur,
00:18:33 parce que ce sont elles qui examinent les dossiers, ça n'est pas Parcoursup qui examine les dossiers, ça fait du bien de le dire aussi,
00:18:40 parce que souvent on entend l'inverse, donc je vais le redire, ce sont ces formations-là, elles recevront les dossiers à partir de la mi-avril,
00:18:47 et intégrer, cette année, les notes des épreuves terminales d'enseignement de spécialité que les lycéens passeront entre le 20 et le 22 mars.
00:18:56 Vous avez déjà des retours sur des stats, avec des répartitions peut-être, d'ores et déjà ? Pas encore ?
00:19:01 Oui, évidemment, mais je crois que c'est surtout qu'on attend que ça se consolide, puisque seuls les vœux qui sont confirmés...
00:19:07 S'il y a des tendances ?
00:19:08 Voilà, on est dans une continuité, je crois qu'il y avait un peu plus de lycéens, donc on suit beaucoup la démographie,
00:19:17 mais en tout cas, il n'y a rien qui soit notable pour ce qui concerne les vœux des lycéens qui l'ont fait cette année,
00:19:24 et je crois que, moi je me réjouis parce que ça signifie aussi qu'il y a eu un travail d'accompagnement qui s'est fait en proximité, dans les lycées,
00:19:30 qui a pu avoir le temps aussi de découvrir, d'utiliser les ressources de la plateforme, de rencontrer des professionnels, des étudiants,
00:19:38 parce que je crois que, moi je le dis tout le temps, la plateforme c'est un tremplin pour ensuite aller au contact, pour se renseigner, pour discuter.
00:19:47 La plateforme n'a jamais été construite pour remplacer l'humain, elle est là pour servir d'appui et pour qu'il y ait un dialogue,
00:19:54 et c'est comme ça aussi qu'on construit des projets par ce dialogue-là, avec des humains qui vous donnent envie,
00:20:00 qui le cas échéant vous disent "ben voilà, c'est peut-être pas fait pour toi", ou en tout cas où on réalise soi-même que c'est pas fait, telle ou telle formation.
00:20:06 C'est ça aussi le temps de parcourir, c'est un moment qui est évidemment toujours de choix, et qui génère évidemment forcément cette angoisse-là,
00:20:13 mais aussi un moment dans lequel on peut aussi, je veux dire, profiter de cette opportunité d'aller au contact, de se renseigner,
00:20:20 de faire des premiers choix sans avoir à se décider tout de suite, parce que c'est ça aussi qu'il faut dire,
00:20:25 les lycéens on leur demande pas de décider tout de suite, on leur demande de faire les voeux qui les intéressent, pour les formations qui les intéressent.
00:20:30 C'est ça avant tout cette période.
00:20:32 - Alors Gouen, vous vous reconnaissez dans ce que Jérôme décrit, ou pas vraiment ?
00:20:36 - Non, pour être honnête, non pas vraiment. Nous ce qu'on voit bien, c'est que depuis 6 ans, par coursure, ça se passe pas forcément très bien,
00:20:43 pour les élèves, vous l'avez aussi dit, pour les parents, qui est une source de stress à la maison, avec ses camarades,
00:20:49 puisque c'est une mise en concurrence directe avec ses propres camarades de notre classe, c'est-à-dire qu'avec nos amis,
00:20:54 on va se dire "attends, mais qui de nous deux sera accepté dans la formation qu'on souhaite ?"
00:20:57 Et nous, ça nous pose réellement problème. Vous parliez d'un tremplin, en réalité c'est pas forcément un tremplin,
00:21:02 puisque quand on regarde, il y a beaucoup de réorientation à la fin des premières années, et puis il y a tout ce système qui est par coursup,
00:21:11 après qu'on l'appelle parcoursup, qu'on l'appelle par un autre nom, c'est pas là le problème,
00:21:15 mais c'est qu'en fait, nous, on considère qu'à partir du moment où nous sommes bacheliers, on peut accéder à l'université.
00:21:20 C'est un peu le sésame d'entrée pour accéder à l'enseignement supérieur, et là aujourd'hui, ce n'est pas le cas.
00:21:25 Quand on regarde, il y a des formations qui ne proposent pas des taux d'admission à 100%.
00:21:30 Moi, je peux prendre l'exemple de Penthéon-Sorbonne, la licence de sciences politiques, qui a 4% d'admission.
00:21:35 Ce n'est pas forcément normal, et puis en plus de ça, quand on regarde bien, les licences qui sont sur Paris même sont beaucoup plus demandées que celles qui sont en banlieue.
00:21:43 Et encore une fois, c'est les licences parisiennes qui sont prestigieuses, à l'instar de, par exemple, Paris 8, l'UPEC ou autre chose.
00:21:52 Donc non, effectivement, je ne me reconnais pas dans les propos.
00:21:54 Alors qu'est-ce que vous réclamez ? Qu'est-ce qu'il faudrait faire ?
00:21:57 Qu'est-ce que les syndicats lycéens, ce ne sont pas vraiment des syndicats, ils ont la forme d'une association ?
00:22:02 Tout à fait, oui, on a la forme d'association sous le loi 1901, effectivement, on l'est reconnue comme telle, mais après, on se considère comme un syndicat.
00:22:08 De la même façon que les syndicats étudiants font la même chose.
00:22:10 Alors qu'est-ce que vous réclamez ou qu'est-ce que vous proposez avant que Jérôme vous donne le change ?
00:22:15 Nous, ce qu'on propose, c'est tout simplement de supprimer Parcoursup et tout système par algorithme,
00:22:22 parce que même si Parcoursup n'est pas en soi un algorithme, les universités ont des algorithmes qui classent les candidats et les candidates.
00:22:30 Et donc nous, en fait, on demande cette suppression et pouvoir accéder à l'université sans devoir stresser pendant trois ans,
00:22:36 puisque dès la seconde, on nous demande de faire des choix de spécialités qui ne nous permettront pas de prendre la formation qu'on pourrait souhaiter plus tard.
00:22:45 Puisque tout change, c'est-à-dire qu'en seconde, on peut vouloir devenir vétérinaire et puis hop, en terminale, on peut devenir journaliste.
00:22:52 Et ce n'est pas du tout la même formation. Ce n'est pas en faisant de la physique chimique qu'on peut devenir journaliste général, en fait.
00:23:00 On peut, mais au journalisme scientifique, c'est moins évident. Jérôme Teilhard ?
00:23:05 Moi, je voudrais redire que Parcoursup, ce n'est pas le choix d'une vie. Je crois qu'il faut aussi largement relativiser.
00:23:11 Ça correspond à des angoisses d'un moment de vie, en réalité.
00:23:14 Oui, voilà, mais je veux dire qu'elles ne sont pas liées à Parcoursup, elles ont toujours existé.
00:23:18 Moi, j'ai été angoissé aussi par ce que j'allais faire. Peut-être la différence, c'est que je ne voyais pas vraiment, au-delà de ce que je voyais à portée de mes yeux, je ne voyais pas le reste.
00:23:27 Ce qu'apporte Parcoursup, c'est quand même une visibilité. Je donne un exemple.
00:23:31 Quand Sciences Po Paris, qui n'est pas une formation complètement méconnue dans l'espace de l'enseignement supérieur, est arrivé sur Parcoursup, il y a eu deux fois plus de candidats.
00:23:39 Il y a des candidats qui ont découvert et à travers leur organisation, ils sont aussi beaucoup plus diversifiés, ces formations.
00:23:45 Donc, je crois qu'il faut aussi revenir. Puis, je pense qu'il y a quelque chose, que souvent Parcoursup, on a tendance, on met une loupe sur cette plateforme.
00:23:54 Mais regardons aussi le paysage dans lequel elle s'inscrit. Elle s'inscrit aussi dans un paysage de diversification de l'offre de l'enseignement supérieur qui se serait fait sans Parcoursup, qui se fait aussi et qui est rendu visible.
00:24:05 Elle se fait aussi dans un moment où, de la part de l'attente des lycéens, il y a de nouvelles attentes, des parcours beaucoup moins linéaires qu'avant.
00:24:12 Je vais dire, moi, je prends quelques exemples. Quand on lit des articles de presse sur la relation des jeunes avec leurs attentes vis-à-vis des employeurs, la relation des jeunes.
00:24:20 Il n'y a pas longtemps, j'ai vu un jeune qui était à Polytechnique et puis qui, d'un coup, décide de tout mettre en l'air parce que ça ne correspond plus dans ses attentes à lui et qu'il choisit d'autres formations.
00:24:30 C'est plus simple dans ce sens-là.
00:24:32 Oui, mais ces réalités, elles existent aussi sur Parcoursup. C'est-à-dire qu'on a des parcours moins linéaires.
00:24:37 On a des parcours qui se cherchent et vous avez raison de dire qu'on peut avoir des envies à 17 ans, on en a à 18, on en a à 19.
00:24:44 Je vais dire, je suis témoin, j'ai commencé au ministère de l'Intérieur.
00:24:47 Oui, on est un petit peu loin de là où je suis aujourd'hui, mais à la limite, peu importe.
00:24:51 Je crois que chacun construit son parcours et je veux aussi dire que c'est aussi une occasion à travers Parcoursup de découvrir des formations, de se rendre compte qu'il y a des formations.
00:24:59 Il y a toujours des formations qui seront très demandées.
00:25:01 Là aussi, ce n'est pas nouveau Parcoursup, mais sans doute, on donne aussi à voir des éléments qui, auparavant, n'étaient connus que de certains, pas connus par les autres.
00:25:11 Et je crois que ça fait aussi partie de la mission que l'on a, c'est rendre au public les éléments et les donner à voir à tous.
00:25:16 On a Marité sur le tchat qui dit, donc Marité qui précise qu'elle a 51 ans.
00:25:21 À l'époque où je me suis inscrit à la fac, il fallait se présenter devant la fac et on était inscrit par ordre d'arrivée, avec effectivement parfois des gens qui campaient devant la fac.
00:25:29 Et puis des tirages au sort, Parcoursup, ça arrive aussi pour régler ce genre de...
00:25:34 - Absolument ! - Pour remettre un petit peu de justice dans tout ça.
00:25:36 Peut-être pas vous parler à Gwen, peut-être que vous allez me dire que je...
00:25:40 Non, non, déjà sur le tirage au sort, en réalité, APB, ça ne concernait pas forcément une très grande majorité des gens.
00:25:46 C'était quelques personnes, mais heureusement qu'ils étaient tirés au sort.
00:25:49 Si Marité a 51 ans, je pense qu'elle n'a pas connu APB. Je pense que c'était même encore avant.
00:25:53 - Elle est jeune, il n'y a pas de problème. - Je vous couvre, pardon.
00:25:56 Mais non, non, en fait, je ne suis pas d'accord pour le fait que ce soit premier arrivé, premier servi, ce n'est pas non plus la bonne solution.
00:26:03 Mais meilleur dossier, avantage pour être dans des bonnes facultés, et le mauvais dossier, soit il ira dans une formation qui ne lui plaît pas, soit il ne sera pas accepté,
00:26:11 ou alors il sera dans une université qui est moins prestigieuse.
00:26:13 Moi, je ne suis pas forcément d'accord avec ce système-là. C'est un système méritocratique que nous, à la fidèle, on considère qui n'est pas l'objectif d'une vie, ni le modèle de société qu'on souhaiterait avoir.
00:26:24 - M. Théard, vous nous semblez agacé. - Moi, je me déroule toujours sur ce que veut dire une formation moins prestigieuse.
00:26:28 Je vais dire, moi, je travaille avec, par exemple, tous les doyens des facultés de droit.
00:26:32 Il y a des licences de droit dans lesquelles il y a des places qui sont disponibles encore à la fin de la principale parce qu'ils n'ont pas rempli.
00:26:38 Elles ne sont pas moins prestigieuses.
00:26:40 Les diplômes qu'on délivre dans les universités, ils ont la même valeur partout en France.
00:26:45 Alors, évidemment, il peut y avoir des effets de mode qui fait qu'on considère que telle licence, on ne peut la faire qu'ici.
00:26:51 Mais moi, je voudrais redire aussi qu'il faut revenir à peu près à des réalités.
00:26:55 On donne à voir aussi l'attention de différents moments, mais le discours qui est porté par le ministère est un discours.
00:27:00 On peut faire des très bonnes études dans tous les domaines proposés par les formations universitaires, puisque vous prenez cet exemple-là, partout en France.
00:27:08 Et je crois que nous recherchons aussi à favoriser l'accès en proximité aux universités, de votre proximité.
00:27:14 Tout le monde n'est pas obligé de faire des vœux dans les formations parisiennes.
00:27:18 Dernier élément, parce que je le redis, il y avait un moment donné, et c'est pour ça que ça a changé,
00:27:23 les lycéens qui étaient de l'Académie de Créteil n'avaient pas les mêmes droits d'accès aux universités parisiennes que ceux qui étaient à Paris.
00:27:31 Je crois que le périphérique servait de frontière à l'enseignement supérieur.
00:27:34 Ce n'est pas la vocation du périphérique, je crois qu'on le partage tous.
00:27:37 Et au contraire, c'est d'accéder à l'enseignement supérieur partout où on le veut.
00:27:41 Nous avons, avec Parcoursup, aussi promu et donné une priorisation pour les lycéens qui sont boursiers.
00:27:47 Ça aussi, ça n'existait pas auparavant.
00:27:49 Moi, je ne suis pas très fan du "c'était mieux avant", je n'y crois pas.
00:27:53 Évidemment, il y a en permanence des éléments à améliorer et on travaille pour améliorer les choses.
00:27:59 Et on continuera à travailler pour améliorer les choses.
00:28:01 Je ne suis pas dans un satisfait-ci de permanent, mais ce travail-là d'amélioration continue et d'écoute des usagers.
00:28:07 On écoute en permanence et on travaille avec des usagers pour essayer d'améliorer les choses autant que nous le pouvons.
00:28:14 - Il y a Téchani qui nous dit "oui, mais pour le coup, c'était plus facile avant, il n'y avait pas de sélection par les profs avant l'inscription, contrairement à maintenant".
00:28:21 C'est vrai, Sam ?
00:28:23 - Dans une classe préparatoire, j'aimerais qu'on m'explique comment c'était différent avant,
00:28:27 quand c'était pour aller dans les instituts d'études politiques, comment c'était différent avant.
00:28:31 Voilà, et encore une fois, si l'alternative, c'est le tirage au sort, moi je n'y souscris pas.
00:28:37 Je crois qu'on s'est inscrit dans, au contraire, ne pas aller dans ce processus.
00:28:42 De la même manière, faire la queue la nuit devant les facultés, c'est pas non plus.
00:28:46 Puis encore une fois, je crois que c'est aussi de nos données avoir ou ne connaître que les formations qui sont dans son environnement,
00:28:52 je ne crois pas que ce soit non plus la solution.
00:28:54 Je veux dire, la liberté c'est aussi de permettre aussi de chacun de donner accès à toutes les formations,
00:28:59 quel que soit l'endroit où il réside dans notre pays.
00:29:02 - On a Citrouille qui dit "à partir du moment où les places dans les établissements sont limitées,
00:29:06 j'ai du mal à imaginer qu'il ne puisse pas y avoir une espèce de concurrence pour l'accès à ces établissements".
00:29:10 C'est un peu ce que vous disiez ?
00:29:11 - Tout à fait, et quand on regarde, ça fait très longtemps qu'il n'y a pas eu une vraie politique d'augmentation des places universitaires.
00:29:19 Et je voulais juste réagir par rapport à deux choses.
00:29:21 Quand je parlais d'université prestigieuse, on ne pourra pas dire le contraire.
00:29:24 Panthéon-Sorbonne se porte quand même mieux, et je ne parle pas du diplôme à la fin,
00:29:28 je parle de l'établissement lui-même, se porte quand même mieux que l'UPEC.
00:29:30 Moi j'habite à Vitry-sur-Seine, donc je connais très bien l'UPEC,
00:29:33 et jusqu'à récemment il y a encore eu des difficultés techniques à l'UPEC,
00:29:36 et c'est quand même très dommage que ces élèves qui sont de banlieue aillent majoritairement pour le coup à l'UPEC,
00:29:42 et pas dans les universités parisiennes.
00:29:44 Et deuxième chose, quand vous dites que vous consultez les usagers, nous on n'est pas consultés.
00:29:46 En tant qu'organisation syndicale, que ce soit nous ou alors même d'autres syndicalistes,
00:29:50 nous ne sommes pas consultés, et ça on l'est très rarement déjà avec ce gouvernement-là,
00:29:54 mais encore moins avec Parcoursup, ou même avec le SNU, ou autre.
00:29:58 - Il y a un défaut de consultation ?
00:30:00 - Tout à fait.
00:30:01 - Moi je ne m'y retrouve pas, je crois qu'on s'adresse aussi aux usagers,
00:30:04 je ne choisis pas X ou Y, ce sont des usagers lycéens que l'on mobilise,
00:30:08 ce sont des parents d'élèves, ce sont des étudiants à l'orientation,
00:30:12 pour participer à un processus d'amélioration en permanence.
00:30:15 - Si, pour le coup vous choisissez.
00:30:16 Quand vous choisissez de consulter, et je ne parle pas vous deux particulièrement, attention,
00:30:19 mais quand vous choisissez...
00:30:20 - C'est sûr que non !
00:30:21 - Non, non, c'est une échec personnel.
00:30:22 - C'est sûr que non, c'est que vous n'avez que des bonnes ondes ici.
00:30:24 - Quand vous choisissez de consulter des organisations qui sont proches de vos idées politiques,
00:30:27 et pas des organisations qui sont effectivement à l'encontre,
00:30:29 mais qui pourraient vous proposer des alternatives, je pense que c'est un choix.
00:30:32 - Écoutez, donnez-moi des exemples concrets, parce que moi là je n'en vois pas.
00:30:35 On consulte les trois fédérations de parents d'élèves principales,
00:30:38 elles sont de bord très différents, y compris avec des opinions,
00:30:42 et moi je veux dire, je suis pour la liberté d'expression,
00:30:44 donc on a le droit de ne pas apprécier Parcoursup,
00:30:46 encore une fois c'est un droit, et je trouve qu'il est très sain.
00:30:49 Après, mon travail c'est de travailler avec les usagers,
00:30:52 pas avec forcément des organisations, avec les usagers, ceux qui sont les acteurs,
00:30:56 et on a le même travail avec les acteurs formations du supérieur,
00:30:59 qui sont sur la plateforme, parce que la relation pour améliorer les choses,
00:31:02 c'est toujours une relation qui associe les usagers directs,
00:31:05 qui sont notre priorité, et puis des formations,
00:31:08 qui sont là aussi des acteurs incontournables,
00:31:10 de manière à ce qu'on ait un processus qui soit le plus gagnant-gagnant,
00:31:14 si on peut dire, à la fois pour les usagers, parce que c'est ce que l'on souhaite,
00:31:17 et puis pour les formations, à la fois pour qu'elles puissent remplir,
00:31:20 pour qu'elles puissent accueillir et qu'elles fassent réussir des étudiants,
00:31:23 parce que le mot principal, vous ne l'avez pas prononcé jusque là,
00:31:25 mais tout ce dispositif, il est fait pour améliorer la réussite des étudiants.
00:31:29 Il ne faut jamais perdre de vue, encore une fois, on a une loupe sur la plateforme,
00:31:33 mais les objectifs, c'est bien à la fois améliorer l'accompagnement à l'orientation des lycéens,
00:31:37 et améliorer la réussite des étudiants dans leur parcours d'études.
00:31:41 On a Imma the Explorer qui pose une question,
00:31:46 pas philosophique, mais très large.
00:31:48 « Si ce n'est pas le choix d'une vie, pourquoi s'obstiner avec Parcoursup et cette sélection inégalitaire ? »
00:31:52 Elle part du principe que c'est inégalitaire, vous n'êtes pas d'accord avec ça Jérôme ?
00:31:56 Gwen, c'est ce que vous défendez ?
00:31:58 Parcoursup n'est pas obligatoire.
00:32:00 Comment on fait au-delà ? Après, ce sont les écoles privées, c'est ça ?
00:32:04 Il y a des écoles privées qui ont le diplôme non reconnu par l'État,
00:32:07 mais on peut aussi faire des choix d'insertion directe dans l'emploi.
00:32:11 On peut faire un choix de faire un service civique, de s'orienter.
00:32:14 Parcoursup n'a jamais commandé...
00:32:16 Mais on ne fait pas d'études.
00:32:18 Le service civique n'est pas une formation pour le coup.
00:32:20 L'objectif, c'est si on souhaite faire des formations post-bac,
00:32:24 Parcoursup met à disposition l'ensemble.
00:32:27 Et Parcoursup facilite, parce qu'il faut aussi le dire,
00:32:29 pour ceux qui sont peut-être moins jeunes d'entre nous qui nous écoutent,
00:32:33 avant on faisait un dossier par établissement.
00:32:36 Sur Parcoursup, on ne fait qu'un seul dossier.
00:32:38 Avant, chaque établissement avait son propre calendrier,
00:32:41 et on devait naviguer entre les uns et les autres.
00:32:43 Parcoursup, c'est qu'un seul calendrier.
00:32:45 Parcoursup facilite beaucoup la production du dossier de la part des lycéens
00:32:49 parce que, finalement, quand ils se connectent sur Parcoursup,
00:32:51 déjà l'essentiel des informations, elles sont déjà inscrites.
00:32:54 Et je crois qu'il ne faut jamais oublier ça aussi.
00:32:56 On travaille pour la simplification des usagers.
00:32:59 On travaille pour favoriser un accompagnement à l'orientation,
00:33:03 dans les lycées, via les autres dispositifs.
00:33:05 Et on travaille aussi pour favoriser la réussite des étudiants.
00:33:08 Alors après, si on souhaite ne pas aller sur Parcoursup,
00:33:10 c'est un choix personnel, et moi je le respecte tout à fait.
00:33:13 On peut s'insérer dans... On peut faire un service civique,
00:33:15 on peut faire d'autres études.
00:33:17 On peut faire des études à l'étranger, qui ne sont pas sur Parcoursup.
00:33:20 Voilà, il y a tout un tas d'autres possibilités.
00:33:22 On ne revendique pas le monopole, on revendique une possibilité
00:33:26 d'accéder à l'ensemble des formations supérieures
00:33:28 à travers une procédure simplifiée.
00:33:30 En septembre dernier, le ministre de la Culture avait parlé,
00:33:32 à propos de Parcoursup, d'une boîte noire incompréhensible
00:33:36 et d'une plateforme perfectible.
00:33:38 Il avait annoncé qu'il comptait apporter des améliorations
00:33:40 à partir de l'année prochaine.
00:33:41 Qu'est-ce qui a donc été amélioré ?
00:33:43 Je ne sais pas si c'est le ministre de la Culture,
00:33:45 je ne vois pas ses compétences sur Parcoursup,
00:33:47 je n'en vois pas de lien directement.
00:33:50 Ce qui est amélioré, ce sont des éléments sur la transparence,
00:33:54 des éléments, et je crois que chacun peut s'en rendre compte,
00:33:57 et ce travail-là, il s'est fait précisément avec les usagers.
00:34:00 On ne le fait pas en chambre noire,
00:34:02 on le fait avec les usagers,
00:34:04 on le fait avec les formations, parce que c'est comme ça
00:34:06 qu'on fait avancer aussi le dispositif.
00:34:08 - Mais les usagers restent les lycéens ?
00:34:10 - Les usagers, lycéens, étudiants.
00:34:12 - Étudiants aussi, oui.
00:34:14 - Absolument, c'est avec eux qu'on a fait ces évolutions-là,
00:34:17 pour rentrer dans du très concret.
00:34:19 Vous savez, les interfaces de la plateforme,
00:34:20 elles sont construites avec des usagers précisément,
00:34:22 parce qu'on a parfois changé les terminologies
00:34:25 pour qu'on soit davantage sûr
00:34:27 que ça réponde vraiment aux questions, aux interrogations.
00:34:30 - Gouen, avant que je vous chasse pour faire entrer Sylvie,
00:34:34 est-ce qu'il y aura une question que j'aurais oublié de vous poser ?
00:34:37 Ou même deux, ou même trois.
00:34:38 On a le temps, on est sur Twitch.
00:34:40 - Oui, donc vous voulez que...
00:34:42 - Qu'est-ce que j'aurais pu oublier de vous poser comme question ?
00:34:45 Est-ce que vous voulez ajouter quelque chose ?
00:34:46 - Oui, bah totalement.
00:34:47 Enfin, déjà sur l'accompagnement...
00:34:48 - On a tout le temps que vous voulez.
00:34:49 - Moi, je trouve qu'il est quand même loin d'être parfait.
00:34:52 Je pense qu'on est tous les deux d'accord sur ce point-là.
00:34:54 Et quand on regarde, je sais qu'il y a des élèves
00:34:57 qui n'ont pas d'accompagnement pour aller sur Parcoursup.
00:34:59 Et même demander à un élève de 17, 18 ans
00:35:01 de rédiger une lettre de motivation,
00:35:03 ou bien protéger motivé, comme vous l'appelez,
00:35:05 c'est quand même assez dommage,
00:35:07 en sachant qu'elle ne sera lue par personne.
00:35:08 À moins que ce soit une sélection type prépa, type IEP,
00:35:13 elle ne sera lue par personne.
00:35:14 L'année dernière, il y a une étudiante, enfin une lycéenne,
00:35:17 alors je ne sais plus de quelle académie précise,
00:35:19 mais qui avait mis une recette marmiton.
00:35:20 Comment elle a pu être acceptée avec une recette marmiton ?
00:35:22 - Alors à la place de sa lettre de motivation,
00:35:24 elle avait mis une recette, c'est ça ?
00:35:25 - Tout à fait.
00:35:26 - Elle avait un bon dossier, je crois ?
00:35:27 C'est ce qu'elle avait après ?
00:35:28 - Oui, mais dans ce cas-là, pourquoi...
00:35:29 - Est-ce que quelqu'un est allé vérifier ?
00:35:30 - Je crois que ça va être...
00:35:31 - Oui, oui, tout à fait, il y a des articles qui en parlent.
00:35:32 - Je ne suis pas si sûr que ça.
00:35:33 - Ça relève peut-être du hasard ou d'un bug.
00:35:36 - Oui, oui.
00:35:37 - C'est triste qu'il y ait des bugs et du hasard.
00:35:39 - Il y a énormément de rumeurs sur Parcoursup.
00:35:41 - Ça, c'est un cas qui avait été vérifié, pour le moment.
00:35:43 - Oui, oui.
00:35:44 - Par des stymées qu'on fait.
00:35:45 - Vous me citerez votre source.
00:35:46 - Mais c'est peut-être un cas très isolé.
00:35:48 - Vous me donnerez votre source et puis on regardera.
00:35:51 Moi, je voudrais qu'on arrive aussi à dire,
00:35:53 c'est vraiment des éléments importants.
00:35:55 - En réalité, on peut l'expliquer parce que les bons dossiers,
00:35:59 on ne regarde peut-être pas forcément...
00:36:01 - On ne regarde pas forcément la lettre de motivation,
00:36:03 ça peut s'expliquer de cette manière-là.
00:36:05 - Vous savez, des fois, on reproche à Parcoursup des choses
00:36:07 quand on fait des vœux sur des formations qui sont non sélectives
00:36:10 et qu'il y a moins parfois de candidats qu'il y a de place,
00:36:13 eh bien, on est admis.
00:36:15 Alors, on nous le reprochait si on faisait l'inverse.
00:36:18 Mais l'élément, parce que je reviens un peu,
00:36:20 projet de formation motivé, c'est 1500 caractères.
00:36:23 1500 caractères, c'est deux, trois paragraphes.
00:36:25 Je crois que ce qui est important dans ce travail,
00:36:27 c'est à la fois ce qu'il peut apporter aux lycéens.
00:36:29 Quand on revient sur l'écrit, c'est simplement
00:36:31 est-ce qu'on a bien compris le sens de cette formation ?
00:36:33 Est-ce qu'on souhaite vraiment y aller ?
00:36:35 Et ce n'est pas un exercice dans l'absolu,
00:36:37 ce n'est pas un exercice de rhétorique,
00:36:39 ce n'est pas un exercice de dissertation.
00:36:41 Et je vais dire, ce n'est pas un exercice qu'on peut confier à Tchadziébeté.
00:36:43 Ce n'est pas ça qu'ils souhaitent.
00:36:45 Je vais vous donner un exemple très concret.
00:36:47 Moi, je travaille tous les jours avec les directeurs
00:36:49 et les directrices des formations soins infirmiers.
00:36:51 La formation la plus demandée par les lycéens.
00:36:53 De quoi ils ont besoin dans ces formations ?
00:36:55 Ils ont besoin de connaître vraiment la motivation
00:36:57 de la part des lycéens pour savoir
00:36:59 est-ce que ces lycéens ont bien compris le sens de cette formation ?
00:37:01 Est-ce qu'ils ont compris les exigences de cette formation ?
00:37:03 Est-ce qu'ils ont compris le sens du métier
00:37:05 qu'ils vont exercer ?
00:37:07 Ce n'est pas autre chose. Un travail à la fois personnel
00:37:09 sur soi, sur sa réflexion,
00:37:11 dans sa motivation, et puis un travail
00:37:13 qui fait que, aussi, quand on est examinateur,
00:37:15 quand on est un professionnel qui dirige
00:37:17 ces formations-là, on a des éléments
00:37:19 pour apprécier, finalement, est-ce que le candidat
00:37:21 a compris ? Est-ce que je peux l'accompagner
00:37:23 vers une réussite ? Ou alors c'est un candidat qui n'a pas compris
00:37:25 le sens de cette formation ?
00:37:27 - Je vous coupe, Gouane.
00:37:29 À ce propos-là, est-ce qu'il n'y aurait pas
00:37:31 un déficit de formation
00:37:33 peut-être à l'utilisation de Parcoursup ?
00:37:35 C'est-à-dire la période juste avant qu'on
00:37:37 l'utilise ?
00:37:39 - Tout d'abord, l'article, c'est West France,
00:37:41 vous pourrez le vérifier.
00:37:43 Sur les 1500 caractères, il faut quand même savoir que c'est très court.
00:37:45 Il faut se rendre compte, 1500 caractères, c'est extrêmement court.
00:37:47 C'est à peu près une demi-page. Comment on peut motiver
00:37:49 un projet qui sera peut-être les études
00:37:51 de sa vie qui nous permettront d'accéder à l'emploi, sachant qu'il y a quand même
00:37:53 18% de chômage actuellement chez les jeunes,
00:37:55 en 1500 caractères seulement, en sachant
00:37:57 tout de même que là, vous parlez des infirmiers,
00:37:59 est-ce que les études pour aller en infirmerie,
00:38:01 est-ce qu'ils lisent les lettres de motivation ?
00:38:03 - Absolument. Et ils nous le demandent. - Ils les lisent toutes ?
00:38:05 - Mais oui, ils les lisent toutes. - Ils ont le temps ?
00:38:07 - Je ne suis pas là pour faire
00:38:09 un examen. - Ce n'est pas du tout
00:38:11 l'idée de vous. - Ce n'est pas l'objectif.
00:38:13 - C'est pour qu'il réalise son... - Ce sont
00:38:15 ces professionnels-là, ce sont ces professionnels-là
00:38:17 qui demandent parce qu'ils souhaitent être
00:38:19 informés. Et qu'est-ce qu'ils regrettent parfois ? C'est de voir un copier-coller
00:38:21 de formation. Et encore une fois,
00:38:23 là où je rejoins votre propos,
00:38:25 on a un besoin,
00:38:27 il ne s'agit pas de faire Parcoursup plus tôt,
00:38:29 c'est pas ça le sujet. Il s'agit simplement
00:38:31 d'avoir une démarche de construction de son parcours,
00:38:33 d'accompagner les élèves à la
00:38:35 recherche d'un parcours, de les accompagner
00:38:37 pour qu'ils puissent, je vais dire, tester,
00:38:39 avoir des échanges avec des professionnels,
00:38:41 eux-mêmes réfléchir à ce temps, ce parcours
00:38:43 d'orientation. Il s'agit d'être progressif,
00:38:45 il ne s'agit pas d'être opposé, de dire "je fais ce choix
00:38:47 et c'est le choix de ma vie, moi vraiment
00:38:49 je m'inscris en faux par rapport à cela". Parcoursup,
00:38:51 c'est un temps. Voilà, ce temps, il est
00:38:53 fait pour accéder à des formations et ensuite
00:38:55 trouver une voie de formation et on peut se
00:38:57 réorienter. C'est important le droit à l'erreur.
00:38:59 Moi, je trouve, dans les propos, parce que vous
00:39:01 nous invitez aussi à voir plus large
00:39:03 que la plateforme, je crois qu'il faut aussi
00:39:05 se rappeler, en France, on a tendance trop
00:39:07 souvent à oublier la formation tout au long
00:39:09 de la vie. J'allais dire, c'est absolument
00:39:11 essentiel pour se réorienter, pour faire
00:39:13 d'autres choix. Et c'est précisément
00:39:15 parce que notre pays a du mal à concevoir la formation
00:39:17 tout au long de la vie, qu'il se met
00:39:19 une pression collective sur ce
00:39:21 temps du choix de la formation post-bac.
00:39:23 - Ça sort strictement du cadre, par exemple, de celui
00:39:25 de l'université qui n'a pas vocation immédiatement
00:39:27 dans ses premières années à former des gens
00:39:29 qui vont travailler immédiatement. Ce ne sont pas des formations
00:39:31 immédiatement professionnalisantes, qui
00:39:33 sont des, comment dire, d'une certaine
00:39:35 manière, des formations plus humanistes.
00:39:37 - Oui, mais je voulais dire, on peut revenir
00:39:39 chaque année sur un projet. - C'est le droit à l'université.
00:39:41 - Bien sûr, le droit à une reprise d'études
00:39:43 pour revenir faire des études,
00:39:45 pour compléter sa formation. Et je crois que
00:39:47 c'est aussi des éléments, et sans doute
00:39:49 que ça doit répondre aussi à vos préoccupations,
00:39:51 à vous, c'est de pouvoir se former tout
00:39:53 au long de la vie pour pouvoir changer
00:39:55 d'environnement professionnel,
00:39:57 changer de parcours. Et je crois que c'est
00:39:59 aussi sain et que sans doute que ça nous aiderait
00:40:01 à ce qu'il y ait un petit peu moins de pression sur ce choix
00:40:03 parce que je crois que c'est important de
00:40:05 relativiser aussi et de donner.
00:40:07 Et moi, je ne suis pas là pour
00:40:09 créer des éléments de stress pour les
00:40:11 lycéens, on est là pour essayer de les accompagner
00:40:13 à faire des choix au mieux,
00:40:15 avec l'ensemble des acteurs qui travaillent avec eux au quotidien.
00:40:17 Et c'est vraiment ça
00:40:19 l'objectif. Donc, tout ce
00:40:21 que sont les améliorations pour améliorer ce
00:40:23 passage-là, ce temps de vie,
00:40:25 en quelque sorte, sont aussi importants.
00:40:27 - Aujourd'hui, ce n'est pas un devoir, c'est un privilège
00:40:29 de pouvoir accéder aux études. C'est un privilège
00:40:31 qui demande des épreuves qui sont
00:40:33 dures, en même temps que les épreuves de spécialité.
00:40:35 D'ailleurs, il y a plusieurs choses
00:40:37 à gérer en même temps, et en plus de ça,
00:40:39 ça ajoute un stress énorme à partir de la seconde.
00:40:41 Il y a des formations qui demandent les bulletins à partir de la seconde.
00:40:43 La plupart, c'est à partir de la première. Mais à partir de la première,
00:40:45 on doit être sans faute. Étant donné qu'on a
00:40:47 un contrôle continu à présent, chaque note
00:40:49 compte. C'est-à-dire que si à un moment, on n'a pas eu le temps de réviser
00:40:51 pour un contrôle, cette note va compter, et cette note
00:40:53 va pouvoir jouer sur notre avenir.
00:40:55 Elle est là, la réalité. - Je rappelle que plus de 97%
00:40:57 des lycéens
00:40:59 généraux reçoivent
00:41:01 des propositions sur Parcoursup. Je rappelle
00:41:03 que chaque candidat reçoit en moyenne... - Dans la formation qui se révolue ?
00:41:05 - Je rappelle que, en moyenne,
00:41:07 ces cinq propositions sur lesquelles les candidats
00:41:09 reçoivent, ce n'est pas moi qui le dis, ce sont des études
00:41:11 du service statistique du ministère.
00:41:13 Il faut aussi relativiser là. Je comprends
00:41:15 bien qu'il y a un environnement qui peut être stressant,
00:41:17 mais il faut aussi revenir à des données
00:41:19 qui sont celles
00:41:21 des statistiques pour montrer qu'on passe
00:41:23 très bien aussi Parcoursup, et que
00:41:25 le dispositif que nous avons mis en place
00:41:27 est aussi un dispositif pour accompagner ceux qui
00:41:29 n'ont pas de proposition. Il ne s'agit pas de laisser
00:41:31 sur le bord du chemin ceux qui n'ont pas pu accéder à la
00:41:33 formation qu'ils souhaitaient, mais aussi de les accompagner
00:41:35 tout au long de la procédure, et en particulier
00:41:37 pour ceux qui ne recevent pas de proposition.
00:41:39 - Gwen, est-ce que vous ajoutez quelque chose, ou est-ce que
00:41:43 je vous chasse pour faire rentrer Sylvie Amici ?
00:41:45 - Je ne suis pas là pour faire la bataille des chiffres, mais
00:41:47 cinq propositions sur dix,
00:41:49 d'accord, très bien, je l'entends, mais est-ce que
00:41:51 c'est les propositions, est-ce que c'est les formations
00:41:53 qu'ils auraient voulu ?
00:41:55 Est-ce que c'est ça qui les motivait,
00:41:57 qui les motivait à aller en cours ? Parce qu'après, on voit quand même
00:41:59 beaucoup de personnes qui se réorientent. Et c'est très bien que
00:42:01 les gens, on en a parlé tout à l'heure, que les gens
00:42:03 changent d'avis, etc. Mais est-ce que c'est
00:42:05 les formations qu'ils auraient voulu ?
00:42:07 - Oui, ça, on peut... Il y a des études
00:42:09 à faire sur quels sont les choix.
00:42:11 L'expérience que j'ai, modestement, à partir
00:42:13 de Parcoursup, c'est aussi de voir que
00:42:15 les choix sont très évolutifs, et que
00:42:17 ce que l'on a à un moment donné considéré que ce sont
00:42:19 les choix favoris, finalement, ça n'est pas tant.
00:42:21 Je crois qu'il faut aussi relativiser
00:42:23 cette question. C'est pour ça que c'est important de permettre
00:42:25 ce droit à la réorientation. Parce que
00:42:27 on peut découvrir des
00:42:29 éléments dans son parcours, quand on est
00:42:31 lycéen, quand on est étudiant, y compris pendant
00:42:33 son année de lycée, changer d'avis.
00:42:35 Et Parcoursup permet aussi cela.
00:42:37 Je rappelle qu'auparavant, il fallait hiérarchiser
00:42:39 des voeux, hiérarchiser dès le mois de mars
00:42:41 pour savoir "eh bien, ça, nous avons
00:42:43 rompu avec ce processus-là, aujourd'hui, on choisit
00:42:45 à travers Parcoursup en fonction des propositions
00:42:47 que l'on a." Voilà.
00:42:49 Ça relativise aussi, et
00:42:51 l'objectif, c'est toujours de permettre de choisir.
00:42:53 Et je voudrais le redire aussi, parce que
00:42:55 on a le droit de changer d'avis, on a le droit
00:42:57 de ne pas savoir. Je crois qu'il ne faut pas en faire une
00:42:59 injonction, absolument, de tout savoir.
00:43:01 On a le droit, aujourd'hui,
00:43:03 et on peut, à travers Parcoursup, aussi
00:43:05 changer d'avis, il y a une procédure complémentaire,
00:43:07 parce qu'on a le droit aussi, des fois pour des raisons
00:43:09 qui sont géographiques, des raisons personnelles,
00:43:11 des raisons familiales. Toute cette réalité
00:43:13 de vie, elle existe aussi sur Parcoursup.
00:43:15 - Après, des paroles légitimes que des
00:43:17 lycéens expriment leur...
00:43:19 comment dire... enfin,
00:43:21 fassent valoir leur droit, en fait, à l'accès
00:43:23 à une formation. - Absolument.
00:43:25 - Après, on peut ne pas le penser, par ailleurs.
00:43:27 C'est une autre manière
00:43:29 d'aborder les choses. Je ne pense pas que ce soit la vôtre.
00:43:31 - Les priorités sur Parcoursup, c'est la liberté
00:43:33 de choix pour les lycéens, et d'avoir
00:43:35 toujours le dernier mot. C'est ça qui sont
00:43:37 les principes qui nous servent de
00:43:39 fil directeur.
00:43:41 - Le dernier mot, c'est juste de refuser la formation
00:43:43 dans laquelle on a été attribué.
00:43:45 - C'est le droit de l'accepter, aussi.
00:43:47 - Le droit de l'accepter.
00:43:49 Mais accepter par dépit, quand c'est une
00:43:51 formation qu'on n'aurait pas souhaitée.
00:43:53 - Oui, mais on vous propose d'autres solutions. Il y a des phases
00:43:55 complémentaires qui permettent. Je rappelle que l'an dernier,
00:43:57 il y avait, au mois de juillet, 100 000 places
00:43:59 qui étaient proposées en places vacantes.
00:44:01 Encore une fois, on a la possibilité.
00:44:03 Est-ce que c'est exactement la formation que vous aviez,
00:44:05 que vous souhaitiez ? Peut-être pour certains, ça ne sera
00:44:07 pas le cas, mais pour d'autres, ça sera
00:44:09 très largement le cas. - Gouen, il y a Citrouille
00:44:11 qui vous fait une petite remarque.
00:44:13 Gouen a critiqué le contrôle continu.
00:44:15 Je trouve que c'est une chance de pouvoir attraper
00:44:17 des échecs par rapport à un examen unique, difficilement
00:44:19 rattrapable. Qu'est-ce que vous en pensez ?
00:44:21 Vous n'êtes pas d'accord avec ça ?
00:44:23 - Je ne suis pas contre le contrôle continu,
00:44:25 mais je pense qu'il prend trop de place dans le baccalauréat
00:44:27 actuel. Le contrôle continu, effectivement, ça peut être une chance.
00:44:29 Il y a plein de gens qui sont stressés
00:44:31 quand c'est une seule épreuve et unique
00:44:33 au mois de juillet, comme on aurait pu le voir
00:44:35 au mois de juin, pardon, comme on aurait pu le voir
00:44:37 il y a plusieurs années. Mais la place qui l'occupe
00:44:39 actuellement est beaucoup trop lourde,
00:44:41 et d'autant plus que c'est plus...
00:44:43 On ne peut plus parler d'un bac national actuellement.
00:44:45 On parle d'un bac local qui correspond
00:44:47 à chaque lycée, qui attribuera une moyenne
00:44:49 selon ses préférences, avec des professeurs qui seront peut-être
00:44:51 parfois plus gentils que d'autres, plus sévères que d'autres.
00:44:53 Donc on ne peut plus réellement parler d'un bac national.
00:44:55 Et c'est ça qui nous déplaît, en fait.
00:44:57 Il y aura des lycées qui seront...
00:44:59 Il y a aussi des coefficients sur le parcours suivant,
00:45:01 sur le lieu d'où on vient.
00:45:03 Plusieurs choses qui l'ont montré,
00:45:05 notamment la cour des comptes, il me semble.
00:45:07 Et tout ça, en fait, fait...
00:45:09 Et tout ça, en fait, fait que
00:45:11 le bac national
00:45:13 devrait revenir, je pense, oui.
00:45:15 - Théodore Pétéard ?
00:45:17 - Je vous vois confier des gastons.
00:45:19 - On va se rejoindre, puisque
00:45:21 vous savez que sur Parcoursup,
00:45:23 cette année, on va prendre en compte les notes
00:45:25 des enseignements de spécialité, qui sont des épreuves
00:45:27 terminales, nationalement.
00:45:29 Et je crois qu'on a ce souci-là, pour améliorer
00:45:31 l'objectivité de l'analyse des candidatures,
00:45:33 aussi de prendre en compte ces éléments-là.
00:45:35 Je crois que c'est aussi un progrès.
00:45:37 Et ça répondait à l'attente des lycéens,
00:45:39 puisqu'il s'était plutôt manifesté au moment où il y a eu des reports.
00:45:41 Vous savez que le Covid a retardé,
00:45:43 finalement, cette échéance-là.
00:45:45 Mais je crois que ça va dans ce sens-là.
00:45:47 Travailler pour l'objectivité
00:45:49 de l'analyse des candidatures, travailler aussi
00:45:51 parce que se baser sur le
00:45:53 mérite, et encore une fois, on a cet élément.
00:45:55 Si on n'a pas cet élément-là, c'est quoi ? C'est le tirage au sort,
00:45:57 c'est d'autres réalités. Et je crois
00:45:59 qu'il serait aussi mal vécu de la part des lycéens,
00:46:01 et chercher à les accompagner, parce que
00:46:03 c'est ça, finalement, aussi le fond sur lequel
00:46:05 on a des axes de progrès à faire dans l'amélioration
00:46:07 que l'on a sur l'orientation.
00:46:09 Mais je crois que c'est aussi,
00:46:11 ce n'est pas Parcoursup, encore une fois.
00:46:13 C'est le Parlement, c'est
00:46:15 ce que l'on a tous souhaité, collectivement,
00:46:17 c'est qu'il y ait plus d'attention à la question de l'orientation.
00:46:19 Que ce soit pas simplement, uniquement pour les uns,
00:46:21 mais que ce soit une réflexion partagée par tous.
00:46:23 - Faudrait-il encore que tout le monde arrive à terminer
00:46:25 les programmes avant le 19 mars ?
00:46:27 20 mars, pardon, excusez-moi.
00:46:29 Mais ce n'est pas le cas de tout le monde.
00:46:31 Il y a plein de professeurs qui, pour le coup, sont absents, ils ne sont pas remplacés.
00:46:33 Moi, j'ai encore un ami à moi qui m'a dit qu'il était
00:46:35 en classe de STMG, et qui, depuis deux mois,
00:46:37 n'a pas de professeur, et qui n'est pas remplacé, en sachant
00:46:39 que, normalement, la loi prévoit qu'au bout de deux semaines d'absence,
00:46:41 il doit être automatiquement remplacé.
00:46:43 - Ça, c'est pas la faute de Jérôme Teilhard, pour le coup.
00:46:45 - Non, bien sûr, mais c'est encore une fois
00:46:47 un problème qui fait que Parcoursup est inégalitaire
00:46:49 selon l'endroit d'où on vient.
00:46:51 Il y a un lien entre les deux, oui.
00:46:53 - Je vous chasse, Gwen. - Pas de soucis.
00:46:55 - Merci infiniment. - Merci beaucoup.
00:46:57 - Je vous chasse, mais en fait, vous restez avec nous,
00:46:59 vous êtes pile en face de moi, et si vous voulez vraiment revenir,
00:47:01 parce que quelque chose vous insupporte, vous pouvez revenir quand même,
00:47:03 vous me faites un signe, et j'accueille
00:47:05 avec grand joie Sylvie Amissi.
00:47:07 Bonsoir, Sylvie. - Bonsoir. - Bienvenue.
00:47:09 - Bonsoir. - Vous êtes psychologue
00:47:11 de l'Éducation Nationale, donc vous êtes une praticienne
00:47:13 du terrain, c'est un peu ça. - Oui, il paraît, oui.
00:47:15 - Les choix viennent d'être faits, c'est quoi l'ambiance ?
00:47:17 Vous avez beaucoup travaillé ces dernières semaines, peut-être ?
00:47:19 - Alors, l'ambiance, bon, j'ai entendu
00:47:21 beaucoup de choses. - Alors, après, on reviendra
00:47:23 sur ce qui a été dit, bien sûr. - L'ambiance,
00:47:25 c'est des lycéens qui saturent,
00:47:27 et des familles qui saturent de Parcoursup,
00:47:29 qui sont sollicitées
00:47:31 via les réseaux sociaux, via des pubs,
00:47:33 via des salons,
00:47:35 voilà, Parcoursup, je pense,
00:47:37 sature l'univers mental,
00:47:39 plus, si on rajoute
00:47:41 les épreuves de spécialité
00:47:43 qui se profilent,
00:47:45 plus j'ai l'impression, j'entends surtout un sentiment
00:47:47 de saturation
00:47:49 des lycéens,
00:47:51 de leur famille,
00:47:53 de leurs enseignants. - Alors, vous nous rejoignez
00:47:55 à la 37e minute de l'émission,
00:47:57 qu'est-ce que vous ont inspiré les 36 minutes précédentes ?
00:47:59 - Alors, ce que ça m'a inspiré,
00:48:01 c'est que... - Pour donner un trait.
00:48:03 - Je pense que
00:48:05 M. Teilhard dit beaucoup de choses
00:48:07 qui sont exactes,
00:48:09 mais que les questions que pose Gouen
00:48:11 sont justes,
00:48:13 voilà, sont des vraies questions.
00:48:15 Et parfois,
00:48:17 il y a un peu de mélange des choses, c'est-à-dire que
00:48:19 par exemple, Gouen pose
00:48:21 la question de l'entrée à l'université,
00:48:23 et normalement, l'université fait partie
00:48:25 des filières non sélectives,
00:48:27 et donc,
00:48:29 normalement, il ne devrait pas y avoir
00:48:31 de sélection, et il devrait y avoir un libre accès
00:48:33 à l'université,
00:48:35 mais effectivement, l'université,
00:48:37 ces dernières années, n'a pas disposé
00:48:39 des moyens qu'il fallait pour accueillir
00:48:41 un nombre d'élèves grandissant,
00:48:43 met de plus en plus en place
00:48:45 des filières qui sont un peu
00:48:47 des niches, avec 15, 20 places,
00:48:49 des spécialisations, des doubles diplômes,
00:48:51 etc., etc.
00:48:53 Ce qui fait que ça devient des filières sélectives,
00:48:55 tout en étant à l'université,
00:48:57 et M. Teilhard répond sous l'angle
00:48:59 de "oui, mais les filières sélectives,
00:49:01 c'est normal qu'il y ait de la sélection, je déforme
00:49:03 peut-être, parce que, du coup,
00:49:05 le critère de la sélection, ça va être le mérite,
00:49:07 ceux qui travaillent le plus, etc."
00:49:09 Et Gouen, je trouve... - En Lufthansa, on avait
00:49:11 quelqu'un qui disait "le mérite, c'est le pognon".
00:49:13 - Voilà, et Gouen soulève avec raison
00:49:15 la réponse, c'est,
00:49:17 en plus, en tant que psychologue, je ne peux que soutenir ça,
00:49:19 il y a des
00:49:21 moments d'accident de vie,
00:49:23 il y a des difficultés
00:49:25 au personnel qu'on peut rencontrer,
00:49:27 qui font qu'on n'a pas le dossier
00:49:29 au top qui rentre dans cette logique
00:49:31 méritocratique. Et là où ça
00:49:33 vient se compliquer, donc effectivement
00:49:35 Parcoursup a été mis en place avec
00:49:37 l'idée qu'il y avait un espèce
00:49:39 de continuum Bac -3
00:49:41 voire Bac -5
00:49:43 +3, +5,
00:49:45 où du coup les jeunes
00:49:47 doivent travailler leur orientation et leurs
00:49:49 projets, mais ce que je vois
00:49:51 c'est que ça crée d'autant plus de stress,
00:49:53 parce que du coup on a des lycéens,
00:49:55 s'ils ont bien bossé leurs projets, ils savent ce qu'ils
00:49:57 veulent, ils sont
00:49:59 allés visiter, ils ont rencontré des gens,
00:50:01 ils se sont informés,
00:50:03 et le fait d'être
00:50:05 dans l'idée qu'ils ne vont peut-être pas
00:50:07 obtenir ce, justement,
00:50:09 sur lequel ils se sont projetés,
00:50:11 c'est assez
00:50:13 violent, à la limite,
00:50:15 peut-être qu'effectivement ça se faisait plus facilement
00:50:17 quand les lycéens n'avaient pas trop d'idées,
00:50:19 ils avaient des vœux, alors
00:50:21 après il faudra interroger la réussite,
00:50:23 mais je pense que c'est
00:50:25 très complexe de dire à des lycéens "travaillez
00:50:27 votre projet, réfléchissez, allez visiter,
00:50:29 rencontrez des professionnels,
00:50:31 interrogez-vous, choisissez bien
00:50:33 vos spécialités", et au bout de dire
00:50:35 "ah ben non, en fait, ça va être
00:50:37 soit des filières sélectives,
00:50:39 qui ont toujours été sélectives, on est d'accord,
00:50:41 et du coup c'est vos notes,
00:50:43 mais l'université,
00:50:45 par la façon dont
00:50:47 elle est structurée actuellement, va aussi
00:50:49 vous sélectionner". Voilà.
00:50:51 Je ne sais pas si ça répond
00:50:53 à votre question, je suis partie très vite parce que
00:50:55 j'avais envie de dire plein de choses.
00:50:57 - Vous trouvez ça injuste, Jérôme Therre ?
00:50:59 - La question, c'est où le sentiment ?
00:51:01 Moi je comprends, je peux comprendre qu'on
00:51:03 ressente parfois que c'est injuste de ne pas...
00:51:05 Encore une fois, je voudrais redire
00:51:07 que sur une très grande partie,
00:51:09 je n'ai pas le chiffre-là en tête, mais une très
00:51:11 grande partie des formations de licence
00:51:13 demeurent dans un accès
00:51:15 très général. Il suffit d'aller regarder
00:51:17 sur Parcoursup, on y met les taux d'accès
00:51:19 précisément pour identifier les formations
00:51:21 sur lesquelles tous les
00:51:23 candidats qui ont fait une proposition
00:51:25 finalement sont admis,
00:51:27 et les autres qui ne le sont pas. Il y a des formations,
00:51:29 je vais les dire,
00:51:31 non sélectives, qui sont parfois
00:51:33 très demandées, des formations
00:51:35 de licence de droit, vous voyez, dans le cinquième arrondissement,
00:51:37 encore une fois, ce n'est pas
00:51:39 Parcoursup qui les a rendues très attractives,
00:51:41 elles l'étaient déjà, et elles ne prenaient déjà
00:51:43 pas l'ensemble des candidats, avec parfois
00:51:45 à défaut d'avoir
00:51:47 un système cohérent qui prend
00:51:49 en compte aussi le dossier
00:51:51 et les résultats sur le dossier et la capacité
00:51:53 à réussir dans la formation,
00:51:55 c'est le tirage au sort.
00:51:57 Ce tirage au sort a existé sur les formations
00:51:59 de licence de droit, il a existé sur les formations
00:52:01 de psycho, il a existé sur les formations
00:52:03 de STAPS, il a existé sur les formations
00:52:05 de médecine, et ce n'est pas un système dans lequel
00:52:07 on se reconnaît, et un système
00:52:09 qui permet d'avoir une lisibilité aussi
00:52:11 de "je vais être pris ou pas pris".
00:52:13 Donc, encore une fois,
00:52:15 je crois qu'il y a des possibilités très largement
00:52:17 de faire de nombreux vœux et de trouver des formations,
00:52:19 je crois que c'est aussi,
00:52:21 et je peux entendre, il y a des formations très demandées
00:52:23 qui paraissent non sélectives et qui pour autant
00:52:25 sont extrêmement demandées aujourd'hui,
00:52:27 mais sans doute que, et je sais
00:52:29 qu'on en a souvent discuté
00:52:31 ici, il y a aussi
00:52:33 le paysage d'enseignement supérieur qui s'est
00:52:35 très largement diversifié.
00:52:37 Il est peut-être moins lisible qu'avant, il y a ce travail-là...
00:52:39 - C'est un problème de nombre de places, finalement ?
00:52:41 - Ce n'est pas qu'un problème de nombre de places, je n'aurais pas
00:52:43 100 000 places vacantes au mois de juillet
00:52:45 si ce n'était qu'un sujet de nombre de places.
00:52:47 Vous voyez, ce n'est pas que cela. Par ailleurs, il faut aussi
00:52:49 répondre aux nouvelles attentes des lycéens.
00:52:51 Je vois par exemple, aujourd'hui
00:52:53 et depuis quelques années, il y a des développements de formation
00:52:55 en apprentissage avec une très forte attente à la fois
00:52:57 des jeunes pour accéder à des formations
00:52:59 dans lesquelles ils peuvent changer la pédagogie.
00:53:01 Il y a à la fois des enseignements théoriques
00:53:03 et puis un enseignement pratique. C'est ça aussi.
00:53:05 - Et l'offre n'est pas suffisante, donc ?
00:53:07 - Pas forcément qu'elle n'est pas suffisante,
00:53:09 c'est une question de comment elle s'adapte en fonction.
00:53:11 Des fois, elle est très
00:53:13 désarticulée entre une expression de besoin.
00:53:15 Vous voyez, il y a des formations de BTS
00:53:17 qui mènent vraiment à l'emploi, parce que
00:53:19 je rajoute aussi l'importance de tenir compte
00:53:21 de la capacité d'insertion professionnelle derrière.
00:53:23 Ce n'est pas emmener des jeunes lycéens
00:53:25 vers des formations post-bac dans lesquelles
00:53:27 leur avenir et leur insertion sociale et professionnelle
00:53:29 ne sera pas garantie. - Encore que ce puisse être débattu.
00:53:31 - Oui, mais ce que je veux dire,
00:53:33 c'est quand même aussi... - C'est le droit de l'université.
00:53:35 - Oui, mais ce n'est pas tellement la question.
00:53:37 - Je vous baquine un petit peu aujourd'hui.
00:53:39 - Bien sûr qu'on peut aller à l'université parce qu'on veut
00:53:41 s'inscrire dans les études de langue, mais c'est aussi
00:53:43 aller vers une perspective d'insertion sociale
00:53:45 et professionnelle. Je pense que ça fait aussi partie
00:53:47 de la vocation que l'on a de présenter
00:53:49 quels sont, derrière, et on commence
00:53:51 à travailler pour afficher ces taux d'insertion professionnelle.
00:53:53 Ça intéresse les jeunes, ça intéresse leurs parents également.
00:53:55 - Alors, ce lien-là, il est quand même compliqué.
00:53:57 Je comprends...
00:54:01 Oui, il y a
00:54:03 des places qui sont libres, oui, il y a des filières
00:54:05 où il y aurait des débouchés intéressants,
00:54:07 où il reste des places, mais aussi
00:54:09 qu'il y a de nombreuses filières. Tout à l'heure, Gohen
00:54:11 parlait de la filière des instituts
00:54:13 de formation en soins infirmiers.
00:54:15 On est bien dans une société
00:54:17 qui manque
00:54:19 d'infirmiers et d'infirmières,
00:54:21 où les vocations, pourtant, sont nombreuses,
00:54:23 et où on a plein de lycéens
00:54:25 qui veulent faire ce genre d'études
00:54:27 et qui... Les places en face
00:54:29 ne sont pas là. Donc, je pense
00:54:31 qu'il y a, malgré tout, un problème de places,
00:54:33 y compris
00:54:35 dans des filières qui sont porteuses d'emplois, si on veut
00:54:37 faire rentrer ce critère-là. Mais ce que
00:54:39 je voudrais rajouter... Alors déjà, je suis obligée de le redire.
00:54:41 L'histoire du tirage au sort,
00:54:43 Gohen l'a dit, ça n'a
00:54:45 concerné qu'un
00:54:47 nombre vraiment... Alors, c'était malheureux pour
00:54:49 les élèves, les jeunes qui se sont
00:54:51 trouvés dans cette situation, mais ça a
00:54:53 vraiment un nombre infime, et ça a été
00:54:55 lié, justement, à une certaine
00:54:57 cohorte où les enfants étaient plus nombreux.
00:54:59 Voilà. C'est un critère qui avait été mis en place.
00:55:01 - Ils sont plus nombreux depuis 2018.
00:55:03 Je veux dire, ne pas changer
00:55:05 le système, c'était se contraindre à avoir un système
00:55:07 généralisé de tirage au sort. - Ou beaucoup plus
00:55:09 de places. - On subscrit vraiment en faux
00:55:11 contre ces dispositifs. - Ou on pouvait créer aussi
00:55:13 beaucoup plus de places. Mais c'était pas le choix, et on aurait
00:55:15 pu créer beaucoup plus de places, vu que ces enfants
00:55:17 étaient nés en 2000. Entre
00:55:19 2000 et 2017, on avait eu le temps de créer
00:55:21 des places dans l'enseignement supérieur.
00:55:23 On avait 17 ans. Je rappelle, prochaine
00:55:25 cohorte, prochain pic démographique,
00:55:27 les bébés 2010, donc on a jusqu'à
00:55:29 2027 pour s'y préparer.
00:55:31 Ensuite, il y avait autre chose, une question,
00:55:33 je tiens à la reposer, à me mettre
00:55:35 en écho de Gouenne, parce que je trouve qu'on
00:55:37 est peut-être pas assez vite.
00:55:39 Il reposait la question, mais
00:55:41 qu'est-ce qu'on sait de l'affectation de
00:55:43 ces lycéens, et est-ce que finalement, c'était ça qu'ils
00:55:45 préféraient ? Il faut savoir que le système Parcoursup
00:55:47 ne nous permet plus du tout de savoir
00:55:49 si les jeunes sont pris dans ce qu'ils
00:55:51 préféraient ou pas. Puisqu'ils font
00:55:53 des vœux, ils font un
00:55:55 ensemble de vœux, et qu'ensuite...
00:55:57 - Qui n'est pas hiérarchisé. - Ils ont des réponses,
00:55:59 et ils choisissent parmi les réponses.
00:56:01 Et donc on n'a plus aucun moyen
00:56:03 d'analyser,
00:56:05 en fin de compte, sauf peut-être à faire des
00:56:07 sondages et des enquêtes, mais on n'a plus
00:56:09 de baromètre, on n'a plus de thermomètre
00:56:11 ou de baromètre, je sais pas,
00:56:13 pour mesurer, finalement,
00:56:15 le lien entre
00:56:17 le projet du jeune,
00:56:19 puisqu'on en revient toujours à ces lycéens,
00:56:21 on leur demande de construire un choix,
00:56:23 un projet, d'avoir des
00:56:25 idées assez claires, assez
00:56:27 précises pour leur
00:56:29 entrée dans l'enseignement supérieur
00:56:31 et leur vie active
00:56:33 plus tard. Or, on n'a pas
00:56:35 ce baromètre-là, finalement. On l'a
00:56:37 pu. On l'a pu du tout.
00:56:39 - Je vais relativiser. - Un bref instant,
00:56:41 parce que après le tchat défile et je ne le vois
00:56:43 plus, et je suis coincé avec mon micro
00:56:45 et mes deux écrans. On a Green qui dit
00:56:47 justement que les taux d'accès pour les orientations supposées
00:56:49 non sélectives sont très bas.
00:56:51 Tous les vœux de mon frère pour des licences classiques sont
00:56:53 entre 30 et 60%.
00:56:55 Alors qu'il a vraiment bataillé
00:56:57 pour savoir quelles étaient
00:56:59 les possibilités d'orientation, il a fait ses vœux
00:57:01 un peu par défaut et maintenant il est perdu.
00:57:03 Je ne sais pas si ça vous inspire,
00:57:05 mais c'est un peu ce que vous disiez, Sylvie.
00:57:07 - Moi, je voudrais vraiment relativiser cette notion d'hiérarchisation
00:57:09 qu'était l'ultra-vérité
00:57:11 sur exactement des choix. Enfin,
00:57:13 il n'y a pas des jeunes qui se sont mis à être complètement
00:57:15 rationnels auparavant et puis qui d'un coup,
00:57:17 depuis qu'il n'y a pas recoursible, ils ne sont plus du tout rationnels
00:57:19 dans leurs choix. Ça, ça n'existe pas.
00:57:21 La deuxième réalité, c'était que dans
00:57:23 APB, il y avait des bonus au premier choix,
00:57:25 une forme d'autocensure énorme.
00:57:27 Précisément parce qu'il y avait cette logique de hiérarchisation.
00:57:29 Et quand on l'en étudie,
00:57:31 puisque vous avez cité l'étude Ipsos
00:57:33 qu'on a publiée, regardez ce que disent
00:57:35 les jeunes, c'est la liberté de choix et de ne pas
00:57:37 avoir hiérarchisé, c'est leur première demande.
00:57:39 Donc, effectivement, ça n'empêche
00:57:41 en rien ce que vous dites, qui est...
00:57:43 - Je dis simplement qu'il n'y a plus de paramètre
00:57:45 pour répondre à la question que posait Gwen sur
00:57:47 "sait-on vraiment si les jeunes
00:57:49 sont affectés sur quelque chose qui correspondait...
00:57:51 Est-ce qu'ils ne sont même pas
00:57:53 affectés, reçus, dans quelque chose
00:57:55 qui les intéressait en premier
00:57:57 lieu et qu'ils avaient vraiment élaboré
00:57:59 comme projet ? - Moi, je rejoins avec le fait
00:58:01 que la question est toujours pertinente.
00:58:03 De la même manière que la réussite
00:58:05 et l'amélioration de la réussite
00:58:07 des étudiants est un élément absolument
00:58:09 pertinent parce que c'est aussi cette
00:58:11 réussite que l'on vise. Il ne s'agit pas simplement
00:58:13 d'accéder à l'enseignement supérieur pour y
00:58:15 échouer. Ça n'a pas beaucoup de sens parce que
00:58:17 c'est y compris pour se réorienter.
00:58:19 Moi, je l'ai dit, la réussite,
00:58:21 elle se lie maintenant différemment.
00:58:23 Il y a quelques années, on avait des parcours
00:58:25 très linéaires avec
00:58:27 "je réussis" ou "j'échoue". Aujourd'hui,
00:58:29 il y a des étudiants qui se réorientent et je crois
00:58:31 que c'est plutôt une chose positive
00:58:33 parce que quand ils se réorientent, ils trouvent mieux leur
00:58:35 voie. Peut-être que c'est plus de maturité
00:58:37 qu'ils ont pris au moment où ils ont refait leur choix
00:58:39 et de permettre cette possibilité-là,
00:58:41 je crois que c'est aussi un progrès.
00:58:43 Mais cette question, c'est comment
00:58:45 on analyse vraiment, est-ce que
00:58:47 c'était la formation que j'avais choisie ?
00:58:49 Ça, c'est un objet d'étude qui est
00:58:51 plus qualitatif qu'à travers un
00:58:53 élément de hiérarchisation qui aurait donné une forme
00:58:55 de vérité. Ça, je n'y crois pas.
00:58:57 - Carole Hugues, qui nous dit "je suis
00:58:59 contre parcours sup, mais bon,
00:59:01 on ne peut pas avoir 200 000 étudiants à Sciences Po, il y a quand même
00:59:03 des murs et des profs".
00:59:05 - Alors, mais Sciences Po a toujours
00:59:07 été sélectif. Le propos,
00:59:09 je crois qu'il faut bien le distinguer,
00:59:11 qui est interrogé, c'est
00:59:13 "ok, des filières sélectives, elles ont toujours
00:59:15 été sélectives,
00:59:17 ok, mais normalement,
00:59:19 l'université
00:59:21 propose,
00:59:23 devrait proposer,
00:59:25 vous le disiez
00:59:27 tout à l'heure mieux que je ne vais le dire,
00:59:29 mais d'une certaine
00:59:31 manière, oui, ça fait bizarre à des
00:59:33 étudiants de voir que certaines filières d'université,
00:59:35 il n'y a jamais
00:59:37 100% d'accès.
00:59:39 Donc ce qui repose, et je crois que l'enseignement supérieur
00:59:41 le dit, les enseignants qui sont dans l'enseignement supérieur,
00:59:43 ils le disent, par rapport
00:59:45 au nombre de jeunes lycéens
00:59:47 qui sont actuellement, qui sortent
00:59:49 du lycée.
00:59:51 Le nombre de places à l'université, les structures
00:59:53 à l'université ne correspondent pas
00:59:55 aux besoins et aux demandes.
00:59:57 Voilà.
00:59:59 C'est, je pense
01:00:01 que c'est quelque chose qui est factuel.
01:00:03 - On a beaucoup lu que c'était
01:00:05 une plateforme qui...
01:00:07 Ceux qui étaient contre
01:00:09 le platforme décrier, qui disaient que c'était
01:00:11 une plateforme qui triait
01:00:13 davantage qu'elle orientait.
01:00:15 - Oui, encore une fois,
01:00:17 la plateforme ne fait pas de choix.
01:00:19 J'allais dire... - Vous pouvez d'ailleurs
01:00:21 peut-être expliquer comment ça fonctionne. Il y a un algorithme.
01:00:23 - Oui, mais l'algorithme Ne pas crocher,
01:00:25 il est fait uniquement pour arriver
01:00:27 à traiter la relation entre "j'accepte
01:00:29 une formation, je la refuse et je redistribue
01:00:31 les places". Le deuxième élément, là où il y a
01:00:33 des algorithmes, il faut le dire pour que ça soit...
01:00:35 Encore une fois, c'est transparent, ces algorithmes sont publiés
01:00:37 depuis 2018.
01:00:39 C'est pour favoriser les lycéens boursiers.
01:00:41 Ça aussi,
01:00:43 on ne le dit pas assez, il y a eu plus
01:00:45 de 5 points depuis 2018 d'accès
01:00:47 des lycéens boursiers à l'enseignement supérieur.
01:00:49 C'est plutôt un progrès, mais c'est vrai
01:00:51 qu'on est plutôt discret sur ce sujet.
01:00:53 Troisième élément, c'est favoriser
01:00:55 aussi l'accès à l'université de proximité.
01:00:57 Ça aussi, et je l'ai dit
01:00:59 tout à l'heure, en 2018,
01:01:01 et c'était par coursup,
01:01:03 là aussi, on a un processus qui s'améliore
01:01:05 et qui peut reconnaître qu'il y a des améliorations
01:01:07 à faire. Les lycéens parisiens
01:01:09 avaient accès prioritairement pour aller aux
01:01:11 universités parisiennes par rapport à ceux
01:01:13 de Créteil ou de Versailles.
01:01:15 La réalité de la région Île-de-France fait que c'est souvent
01:01:17 le réseau de transport qui guide les distances
01:01:19 plus que l'appartenance à telle ou telle académie.
01:01:21 Voilà, on a ces déviés-là. Et on y
01:01:23 travaille en permanence, je vois, aussi pour s'adapter.
01:01:25 Parce que par coursup, ce n'est pas un dispositif
01:01:27 uniforme qui est fait pour trier.
01:01:29 C'est un dispositif qui est fait pour donner à voir
01:01:31 l'offre de formation, qui permet de
01:01:33 faciliter l'accès à la formation
01:01:35 en donnant à voir, à créer
01:01:37 un seul dossier, un seul calendrier.
01:01:39 Après, il y a des formations qui sont très demandées,
01:01:41 qui le demandent. Et il y a des formations, y compris,
01:01:43 ce n'est pas tellement la question des places, parce que de toute façon,
01:01:45 elles sont très demandées par des fois
01:01:47 des phénomènes de prestige. On l'a évoqué tout à l'heure.
01:01:49 Mais je rappelle,
01:01:51 on fait de très bonnes études universitaires,
01:01:53 quelle que soit l'université
01:01:55 en France. Et je crois que c'est un élément aussi
01:01:57 important à redire
01:01:59 pour l'ensemble des lycéens. - Après, il est plus facile
01:02:01 peut-être de faire ces études près de chez soi.
01:02:03 Ça suppose un coût. - Oui.
01:02:05 - Ça coupe l'accès à pas mal de gens,
01:02:07 notamment. - À votre question, moi, j'aurais
01:02:09 une autre réponse.
01:02:11 Quand est arrivé Parcoursup,
01:02:13 on a mis du temps
01:02:15 à comprendre comment les informaticiens
01:02:17 qui bossaient derrière,
01:02:19 construisaient Parcoursup
01:02:21 parce qu'au fur et à mesure,
01:02:23 c'était la première année, c'était en 2018,
01:02:25 on recevait toutes les... J'ai dit "on",
01:02:27 c'est les psychologues de l'éducation nationale
01:02:29 qui sommes spécialistes des questions
01:02:31 d'orientation et qui accompagnaient les équipes,
01:02:33 les chefs d'établissement et les CPE
01:02:35 dans l'accompagnement
01:02:37 à l'orientation des lycéens.
01:02:39 Et on ne comprenait pas parce qu'on recevait
01:02:41 des nouvelles fiches toutes les semaines,
01:02:43 j'exagère un tout petit peu, mais pas tant que ça,
01:02:45 avec des nouveaux critères, des nouvelles choses, etc.
01:02:47 Donc, on a essayé de comprendre
01:02:49 parce que même si on est psychologue, on s'intéresse
01:02:51 à ce qui nous entoure.
01:02:53 Et on a compris que c'était développé, ce qu'on appelle,
01:02:55 en mode agile. C'est-à-dire que
01:02:57 le produit n'était pas fini et
01:02:59 qu'il se modifiait, il s'adaptait,
01:03:01 on peut voir ça positivement, il s'adaptait
01:03:03 en fonction des problèmes rencontrés.
01:03:05 Et de là,
01:03:07 donc dans ma profession,
01:03:09 on cogite et comme on n'est pas
01:03:11 très nombreux, on discute beaucoup entre nous dans les réseaux,
01:03:13 et on s'est dit "mais finalement, ce
01:03:15 parcours sup, il répond
01:03:17 aux besoins de qui ?"
01:03:19 Et la réponse, c'est que
01:03:21 les solutions informatiques, c'est des solutions clients.
01:03:23 C'est comme ça qu'on dit, je crois. C'est pas mon champ,
01:03:25 mais je crois qu'on appelle ça comme ça.
01:03:27 Et du coup, la solution client, on s'est dit "mais c'est
01:03:29 qui le client dans cette histoire ?"
01:03:31 Et on en arrive à la conclusion
01:03:33 que les premiers
01:03:35 clients, c'est l'éducation
01:03:37 nationale et l'enseignement sup,
01:03:39 qui ont besoin de fluidifier
01:03:41 les sorties
01:03:43 des jeunes et des entrées,
01:03:45 et les établissements scolaires, qui ont besoin
01:03:47 de trier. Mais que, tel qu'est faite
01:03:49 l'interface,
01:03:51 oui, elle développe beaucoup de choses
01:03:53 qui permettent d'avoir
01:03:55 une vision de l'offre de la formation
01:03:57 pour les jeunes, etc. Mais d'un point
01:03:59 de vue d'ergonomie cognitive, en tant que
01:04:01 psychologue, si je reviens à ma discipline,
01:04:03 eh ben non, elle est pas cool
01:04:07 comme interface, je disais à
01:04:09 M. Teilhard, une fois.
01:04:11 Quand on a mis en place le fait
01:04:13 de payer des impôts par
01:04:15 l'interface ".gouv"
01:04:17 ça a créé moins de stress
01:04:19 que cette interface, parce que maintenant
01:04:21 on en est à quand même la sixième année, ça devrait
01:04:23 se calmer. Et ça ne se calme pas.
01:04:25 C'est que d'un point de vue psychologique,
01:04:27 même si on pense que
01:04:29 c'est bien fait, oui c'est bien fait pour les établissements,
01:04:31 oui c'est bien fait pour le
01:04:33 ministère de l'enseignement sup et de l'éducation nationale,
01:04:35 mais je ne suis pas sûre que
01:04:37 de toute façon, ce qu'on appelle l'ergonomie cognitive,
01:04:39 ça soit bien fait pour des jeunes et puis pour leurs familles.
01:04:41 Voilà. Et
01:04:43 on arrivera aussi sur la phase de réponse,
01:04:45 d'avoir des réponses tous les matins,
01:04:47 où il faut se connecter pour savoir si on a changé
01:04:49 de rang. C'est
01:04:51 - C'est un panxiogène.
01:04:53 - C'est à la panxiogène,
01:04:55 c'est très déstabilisant
01:04:57 dans l'image qu'on peut avoir de soi,
01:04:59 parce que quand on est tout le temps en attente, qu'on est toujours
01:05:01 parmi les derniers, on en rajoute, vous parliez
01:05:03 du radiateur, voilà.
01:05:05 Je ne dis pas que les intentions
01:05:07 étaient celles-là, mais je dis que ça provoque ça.
01:05:09 - Je voulais juste redire, quand il y a 97%
01:05:11 des lycéens, on n'est pas toujours en attente.
01:05:13 Enfin, je voulais dire, il ne faut pas non plus,
01:05:15 j'entends bien que le discours permet
01:05:17 de raconter une histoire,
01:05:19 je pense qu'il faut aussi revenir aux données.
01:05:21 Encore une fois, ça se passe au mois de juillet.
01:05:23 Quand on est au mois de juillet, 97%
01:05:25 des bachouliers généraux ont reçu une bonne proposition.
01:05:27 On est à plus de 90% pour tous les lycéens
01:05:29 confondus. Donc, je ne
01:05:31 nie pas, moi, qu'il y ait des améliorations.
01:05:33 - Pas au premier juin, pas dans les jours suivants.
01:05:35 Il faut au moins 10 jours pour que ça commence à
01:05:37 arriver à des taux raisonnables.
01:05:39 - Il y a deux secondes, vous disiez "on est toujours en attente".
01:05:41 Non, on n'est pas toujours.
01:05:43 - Pendant 10 jours, ça donne
01:05:45 des adolescents et des familles qui, le matin,
01:05:47 se connectent et qui regardent "bah,
01:05:49 t'es encore toujours en attente, mon fils".
01:05:51 - C'est pour ça que notre objectif, c'est toujours aussi d'améliorer cette capacité
01:05:53 d'avoir des réponses rapidement.
01:05:55 Mais on travaille aussi
01:05:57 avec les formations et moi, j'entends
01:05:59 le propos que vous tenez
01:06:01 et moi, je
01:06:03 ne perds pas de vue que ceux qui sont
01:06:05 les usagers, ce n'est pas de clients,
01:06:07 je le dis, ceux qui sont les usagers,
01:06:09 ce sont les lycéens, ce sont les étudiants
01:06:11 en réorientation pour permettre de faciliter.
01:06:13 Alors, ce que vous dites, c'est qu'on a encore une marge
01:06:15 de progrès, bah écoutez, j'accepte qu'on ait
01:06:17 une marge de progrès, il n'y a pas de système
01:06:19 parfait, mais on travaille
01:06:21 pour toujours améliorer, mais je ne perds jamais
01:06:23 de vue que les usagers
01:06:25 de Parcoursup, ce sont d'abord, et ceux qui sont
01:06:27 prioritaires pour nous, ce sont d'abord
01:06:29 la réponse que l'on apporte à des lycéens
01:06:31 et des étudiants en réorientation.
01:06:33 - Est-ce que 17 ans, ce n'est pas un peu tôt, en fait,
01:06:35 pour tout cet attirage ?
01:06:37 - Vous connaissez ce que disent les poètes.
01:06:39 17,
01:06:41 18 ans...
01:06:43 - Oh, 16, 17, 18, 20 même !
01:06:45 - Je pense que...
01:06:47 Non, je reste sur le fait que
01:06:49 si on est dans le fait de se poser
01:06:51 la question de quel sens ça a au niveau
01:06:53 humain, vraiment profondément humain,
01:06:55 de se connecter à une interface qui,
01:06:57 tous les matins pendant 10 jours,
01:06:59 va vous dire "oui", "non", "encore
01:07:01 en attente", etc., interrogez-vous.
01:07:03 Est-ce qu'il y a beaucoup de systèmes dans notre
01:07:05 vie actuelle, même d'adultes,
01:07:07 et largement qui touchent tous les domaines,
01:07:09 où on se retrouve comme ça pendant plusieurs jours,
01:07:11 à attendre une réponse tous les matins ?
01:07:13 Je ne suis pas sûre qu'on retrouve
01:07:15 beaucoup d'autres.
01:07:17 - Il y a Téchani sur le tchat qui dit
01:07:19 "Pourquoi Parcoursup ne motive pas les raisons
01:07:21 des refus ? Ça permettrait de savoir
01:07:23 que demander l'année
01:07:25 d'après, ou ne pas demander la même formation."
01:07:27 - C'est une très bonne question qui est posée.
01:07:29 Je veux dire au moins les éléments
01:07:31 qui sont faits à travers Parcoursup.
01:07:33 Un, Parcoursup, à chaque fois qu'il y a un refus,
01:07:35 notifie ce refus et donne
01:07:37 la possibilité en communiquant l'adresse
01:07:39 de la formation pour qu'elle puisse répondre.
01:07:41 Parce que je n'assume pas
01:07:43 cette responsabilité. Ce n'est pas Parcoursup
01:07:45 qui prend des décisions, ce sont
01:07:47 les formations qui prennent des décisions. Il ne faut pas confondre
01:07:49 le message et le messager. C'est important.
01:07:51 Deuxième élément, chaque année,
01:07:53 nous demandons aux formations de publier aussi
01:07:55 un rapport dans lequel elles explicitent les critères
01:07:57 qu'elles ont retenus. Ce rapport est rendu disponible
01:07:59 sur Parcoursup. Et on a même ajouté
01:08:01 cette année une rubrique conseils.
01:08:03 Sans doute on va devoir l'améliorer encore
01:08:05 pour que les formations tirent aussi
01:08:07 de l'expérience des candidats qu'elles ont eues sur l'année N
01:08:09 pour donner des
01:08:11 messages pour les
01:08:13 étudiants. Et ce que vous avez dit,
01:08:15 là où on se rejoint, et je pense qu'on se rejoint
01:08:17 tous d'ailleurs dans ce sujet,
01:08:19 encore une fois, il ne faut pas se tromper de vision.
01:08:21 Ce que l'on souhaite faire, c'est d'abord de l'humain
01:08:23 et c'est que ça doit être un service humain. Il y a une plateforme
01:08:25 qui n'est qu'un support, mais
01:08:27 un support à des discussions, à des échanges
01:08:29 que l'on doit renforcer en permanence
01:08:31 ce travail-là sur l'accompagnement
01:08:33 humain dans les lycées,
01:08:35 dans les universités, dans l'ensemble
01:08:37 de l'environnement, comment on appréhende cette question
01:08:39 de l'orientation, ça c'est un enjeu collectif
01:08:41 qui n'est pas simplement celui de
01:08:43 Parcoursup, qui est un enjeu de toute notre société.
01:08:45 Parce que ce besoin d'humain, il figure
01:08:47 à peu près dans toutes les relations que l'on a
01:08:49 en tant qu'usagers. Et je crois
01:08:51 que c'est ça l'attente. C'est pour ça qu'on a
01:08:53 un numéro vert, c'est pour ça qu'il est très sollicité.
01:08:57 Et c'est ça l'axe sur lequel on veut travailler
01:08:59 toujours pour que l'on sorte
01:09:01 de cette image d'un algorithme, d'une plateforme numérique,
01:09:04 ça n'est que le support, et qu'ensuite on soit aussi
01:09:06 dans cette relation humaine. Et s'il faut davantage
01:09:08 expliciter pour vos interlocuteurs
01:09:11 le fait de "comment je connais
01:09:13 la réponse, comment je peux
01:09:15 le caséchéen contester cette réponse, comment je peux
01:09:17 la comprendre", ça fait percer
01:09:19 aussi des améliorations que l'on fera.
01:09:21 - Sylvie Amicier, est-ce que les jeunes
01:09:23 sont suffisamment accompagnés
01:09:25 en amont
01:09:27 lors de la première, de la terminale par exemple ?
01:09:29 Puisque vous avez un peu
01:09:31 les mains dans le kangouï.
01:09:33 Et pardon pour nos amis les jeunes,
01:09:35 vous n'êtes pas du kangouï.
01:09:37 - Alors, ça devrait.
01:09:39 Puisque, mis en place,
01:09:41 il y a l'idée que maintenant
01:09:43 il y a deux professeurs principaux,
01:09:45 que c'est toute une communauté.
01:09:47 Il y a des grands mots
01:09:49 qui disent que tous les jeunes
01:09:51 peuvent être accompagnés.
01:09:53 Dans les faits,
01:09:55 ça fait beaucoup de personnes
01:09:57 qui ont aussi
01:09:59 plein d'autres choses en charge.
01:10:01 Tout à l'heure, Gwen parlait des professeurs,
01:10:03 c'est-à-dire que c'est les mêmes professeurs
01:10:05 qui des fois ne sont pas là et pas remplacés
01:10:07 pour les cours qui vont être
01:10:09 évalués en spécialité
01:10:11 pour le bac. Et puis c'est les mêmes qui peut-être
01:10:13 parfois n'ont pas de professeurs principaux.
01:10:15 Donc, quelque chose qui est beaucoup plus
01:10:17 complexe, dans la
01:10:19 réalité concrètement.
01:10:21 Quelque chose qui est complexe aussi, puisque les enseignants
01:10:25 ont eu aussi à faire face
01:10:27 aux réformes du bac, ce qui fait que
01:10:29 l'orientation des fois est passée un peu en
01:10:31 second plan, même s'ils font un travail
01:10:33 et les CPE aussi, les chefs d'établissement
01:10:35 approfondis, il y a quand même beaucoup de choses qui se font.
01:10:37 Mais,
01:10:39 comment dire ça ?
01:10:41 J'en suis plutôt...
01:10:45 Ce qui se passe, c'est que souvent,
01:10:47 ce travail-là,
01:10:49 de l'accompagnement,
01:10:51 il est plutôt dans l'injonction aux jeunes,
01:10:53 c'est-à-dire qu'on a beaucoup
01:10:55 de gens dans les équipes éducatives
01:10:57 qui sont plutôt dans
01:10:59 "Alors, tu as réfléchi à ton projet ?
01:11:01 Alors, qu'est-ce que tu vas demander ? Et à donner un avis.
01:11:03 Ah oui, c'est bien, c'est pas bien, etc."
01:11:05 Alors que
01:11:07 la vraie démarche de l'orientation,
01:11:09 c'est d'aider la personne à
01:11:11 se poser cet injonction-là et à regarder
01:11:13 ce qui l'entoure pour interroger,
01:11:15 on va dire,
01:11:17 en réfléchissant à lui-même.
01:11:19 Les enseignants sont des personnes qui sont
01:11:21 de premier niveau pour aider les adolescents,
01:11:23 les lycéens et les lycéennes,
01:11:25 mais on sait aussi que c'est eux qui les évaluent
01:11:27 et qui les notent. Donc il y a toujours une relation
01:11:29 qui est un peu
01:11:31 ambiguë et ambivalente, parfois, pour certains
01:11:33 lycéens et lycéennes, d'avoir cet avis
01:11:35 des enseignants. Pour les collègues
01:11:37 CPE qui ont aussi d'autres rôles, c'est aussi
01:11:39 embêtant. Pour les chefs d'établissement,
01:11:41 la relation est moins proche, mais
01:11:43 voilà...
01:11:45 Et les parents, pareil, ne sont pas neutres.
01:11:47 Et ce que je vois, c'est que
01:11:49 les lycéens et les lycéennes sont plutôt en demande
01:11:51 d'un accompagnement neutre,
01:11:53 c'est-à-dire qui n'a aucun pouvoir
01:11:55 autre, et qui n'a pas du tout
01:11:57 de pouvoir sur leur parcours, qui est simplement
01:11:59 là pour les écouter, parce qu'ils ont envie
01:12:01 d'être écoutés, entendus, qui leur permettent
01:12:03 de réfléchir, de pouvoir faire
01:12:05 des allers-retours, c'est-à-dire
01:12:07 "Ok, j'écoute ce que vous me dites,
01:12:09 je vais aller regarder, je reviens, on en rediscute,
01:12:11 on discute ensemble, je rediscute avec
01:12:13 vous de ce que les profs m'ont dit, je rediscute avec vous
01:12:15 de ce que mes parents m'ont dit". Et là,
01:12:17 en ce moment,
01:12:19 on ne peut pas dire que ça soit
01:12:21 si simple que ça, ne serait-ce que parce
01:12:23 que j'estime que mon métier, on est
01:12:25 là pour ça, et qu'actuellement,
01:12:27 on est largement insuffisant.
01:12:29 Et pour vous donner une idée,
01:12:31 tout à l'heure, vous avez cité, je travaille au CIO d'Aulnay,
01:12:33 les CIO, qui était un espace
01:12:35 où, effectivement, on peut aussi recevoir les jeunes
01:12:37 en rendez-vous avec les familles, en
01:12:39 nocturne, on peut les recevoir pendant les congés scolaires,
01:12:41 donc des temps comme ça, qui sont déconnectés
01:12:43 du temps scolaire et des
01:12:45 apprentissages. Je ne sais pas, en l'espace
01:12:47 de dix ans, il y a 100 CIO
01:12:49 qui ont fermé, pour vous donner une idée.
01:12:51 C'est-à-dire que c'est des structures qui
01:12:53 aussi disparaissent, des espaces, quelque part,
01:12:55 où on pouvait dialoguer
01:12:57 autrement sur ses choix et
01:12:59 sur son avenir, qui disparaissent aussi.
01:13:01 Donc, ma réponse
01:13:03 est, vous comprenez, très mitigée.
01:13:05 Voilà. Longue,
01:13:07 mais mitigée. - Mitigée,
01:13:09 façon à la langue. Jérôme Teilhard ?
01:13:11 Et je vous laisse le mot de la fin, parce que je vois que l'heure tourne,
01:13:13 sauf si vous voulez absolument rajouter quelque chose après,
01:13:15 et vous aurez bien sûr le droit. Jérôme, allez-y.
01:13:17 - L'accompagnement, il existe.
01:13:19 Regardez l'étude d'opinion que font les lycéens. Ils disent qu'il y a
01:13:21 une réalité. Est-ce que
01:13:23 c'est un axe qu'on doit en permanence renforcer ?
01:13:25 La réponse est oui, parce qu'il faut
01:13:27 qu'il puisse être concret. Et sans doute,
01:13:29 à travers, y compris le pourquoi de mes AMMQ,
01:13:31 c'est comment on arrive à réfléchir
01:13:33 à cette question-là de l'orientation,
01:13:35 sans avoir,
01:13:37 finalement, parcours sup' en échéance
01:13:39 de très proches.
01:13:41 Je crois que c'est ça aussi, pouvoir en amont
01:13:43 sans forcément... C'est pas dans une
01:13:45 logique de vœux, mais une logique de
01:13:47 découverte des formations, de
01:13:49 découverte de soi-même,
01:13:51 de quelles sont les compétences à s'orienter,
01:13:53 finalement. Et je crois que ça,
01:13:55 c'est une ambition collective,
01:13:57 et elle se réalise pas en un jour, mais
01:13:59 elle nous donne un chemin
01:14:01 de manière à ce que chacun puisse, finalement,
01:14:03 se donner les éléments, finalement,
01:14:05 d'une réflexion sur son projet.
01:14:07 Et en ayant toujours en tête, ce projet peut évoluer,
01:14:09 parce que je crois que c'est ça qui est important,
01:14:11 il faut toujours garantir ce droit à l'erreur,
01:14:13 ce droit à changer d'avis, changer de parcours,
01:14:15 changer de vie. On ne fait pas
01:14:17 sur Parcoursup un seul choix pour toute une vie,
01:14:19 et ça n'est pas un coup près pour toute
01:14:21 une vie. Beaucoup d'entre vous,
01:14:23 pour les lycéens qui nous écoutent,
01:14:25 changeront de parcours,
01:14:27 oublieront, qui sont passés par Parcoursup,
01:14:29 passeront par d'autres étapes et d'autres
01:14:31 filières, et je crois que c'est cette diversité-là aussi
01:14:33 qu'on essaye aussi d'accompagner.
01:14:35 - Alors, un mot très rapide,
01:14:37 parce qu'on parle de Parcoursup,
01:14:39 donc je redis, en tant qu'interface
01:14:41 où il y a toutes les filières et toutes les données, elle est intéressante,
01:14:43 mais on oublie de parler de quelque
01:14:45 chose qui s'est passé en même temps.
01:14:47 En fait, moi, j'ai
01:14:49 des familles et des jeunes qui continuent à me demander
01:14:51 les brochures de l'ONISEP pour savoir ce qu'il y a
01:14:53 en Ile-de-France, dans telle région... - Les fiches métiers ?
01:14:55 - Non, non, pas les fiches métiers, les brochures qui donnaient
01:14:57 une vision sur papier
01:14:59 de tout ce qui pouvait se faire,
01:15:01 et comme ça, ça leur permettait de feuilleter,
01:15:03 de lire avec les familles, etc. Il faut savoir que cette
01:15:05 compétence des supports
01:15:07 d'information en brochure,
01:15:09 la compétence d'information a été
01:15:11 déléguée aux régions,
01:15:13 et que la plupart des régions ne produisent,
01:15:15 ont fait le choix de ne plus
01:15:17 produire ces brochures, ou de
01:15:19 soit plus du tout, soit à la limite
01:15:21 les dématérialiser, mais du coup, ça fait des brochures
01:15:23 qui font je ne sais combien de pages en ligne,
01:15:25 donc c'est juste illisible.
01:15:27 Et ça, je voudrais le dire,
01:15:29 OK, on a une aire du numérique,
01:15:31 mais les supports papier qui permettaient
01:15:33 de discuter à la maison avec les parents,
01:15:35 de regarder, de feuilleter,
01:15:37 c'est encore autre chose, et nos lycéens
01:15:39 et lycéennes, pardon,
01:15:41 en ont encore besoin.
01:15:43 Et donc là, j'interroge plutôt le
01:15:45 transfert de la compétence information
01:15:47 qui a été fait aux régions, c'est passé un peu,
01:15:49 mais c'est passé en même temps que Parcoursup, etc.
01:15:51 C'était dans une loi travail,
01:15:53 une loi du ministère du travail,
01:15:55 ce n'était même pas une loi éducation nationale,
01:15:57 c'était dans une loi du ministère du travail,
01:15:59 et qui a produit
01:16:01 ce transfert de compétence
01:16:03 qui interroge beaucoup, en fait,
01:16:05 par rapport à la question de l'information.
01:16:07 - Ce sera le mot de la fin, chers amis. - Merci.
01:16:09 - Leur tourne. Leur tourne et le temps passe,
01:16:11 effectivement, merci à nos trois invités.
01:16:13 Merci à Joé, à la programmation,
01:16:15 à Sébastien, à la rédaction en chef, à Thomas,
01:16:17 à la régie, que vous ne voyez pas mais qui est à ma droite.
01:16:19 Merci évidemment à vous,
01:16:21 dans le chat, pour vos questions, pour vos coups de gueule,
01:16:23 pour votre bonne humeur, pour vos petits fritages,
01:16:25 vous êtes un peu engueulés aussi, c'est bien.
01:16:27 Restez courtois, toujours,
01:16:29 et revenez, bien sûr, quand vous voulez.
01:16:31 Pour ceux qui veulent revoir l'émission,
01:16:33 elle est disponible dans une minute sur Twitch.
01:16:35 Pour ceux qui veulent la réécouter avec les oreilles,
01:16:37 vous la retrouverez dans un instant en podcast
01:16:39 sur la plateforme de Radio France, mais aussi
01:16:41 sur le site de France Info. Le site de France Info, c'est
01:16:43 france-tv-info.fr. Demain, mardi,
01:16:45 on va parler des Jeux Olympiques, à 500 jours
01:16:47 de la cérémonie d'ouverture. Ce sera avec
01:16:49 Manon Mellat, même endroit, même heure, 18h-19h
01:16:51 sur Twitch. Pas vraiment de bonheur,
01:16:53 mais bien sûr, évidemment, de bonne humeur.
01:16:55 D'ici là, je vous souhaite une excellente soirée.
01:16:57 Salut à toutes et à tous, et à très bientôt.
01:16:59 !