Anne Fulda reçoit Alexia Stresi pour son livre «Des lendemains qui chantent» dans #HDLivres
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00:00 Bienvenue à L'Heure des livres, Alexia Stresi.
00:02 Alors, vous êtes comédienne, vous êtes scénariste aussi,
00:06 vous êtes écrivaine, vous publiez votre troisième roman,
00:09 "Des lendemains qui chantent" et c'est paru chez Flammarion.
00:12 Alors, c'est un livre qui est réjouissant, euphorisant, probablement.
00:16 On aime la musique ou pas, d'ailleurs, et qui emporte dès les premières pages,
00:20 parce que vous retranscrivez très bien les atmosphères.
00:23 Là, on se retrouve à une première à l'Opéra comique.
00:28 C'est la première de Rigoletto.
00:30 Et on voit l'émergence d'un talent, en fait, la révélation d'un talent,
00:35 qui est Elio Leone, un jeune ténor qui vole la vedette au ténor principal.
00:41 Pourquoi vous êtes-vous intéressée à ce milieu musical ?
00:45 Avez-vous décidé d'en faire le héros de votre livre ?
00:50 Alors, sans doute par des raisons personnelles, autobiographiques,
00:56 mais mon grand-père était chanteur d'opéra et ma grand-mère était pianiste d'orchestre.
01:01 Et j'ai grandi dans un théâtre de province à leur côté.
01:07 Et donc, j'ai baigné dans ce milieu lyrique, mais surtout de passion.
01:12 J'étais entourée de gens qui étaient absolument amoureux de leur travail,
01:18 qui, d'ailleurs, ne se rendaient pas compte qu'ils travaillaient.
01:21 Et moi, enfant, j'ai évidemment trouvé ça très naturel.
01:25 J'ai imaginé que tous les gens avaient le même rapport à leur métier.
01:30 Et puis ensuite, je me suis détournée de l'opéra, de la musique.
01:34 Quand mes grands-parents ont disparu, l'opéra a disparu aussi de ma vie.
01:40 Et puis, il y a quelques années, trois, quatre ans, en écoutant un ténor,
01:46 tout est revenu. Une émotion incroyable.
01:50 Et j'ai eu envie vraiment de rendre hommage à ce milieu
01:55 et aux émotions que me procure la musique.
01:58 Oui, et ce qui est beau, c'est qu'effectivement, dans ce livre,
02:00 on sent cette émotion, on sent l'émotion.
02:03 Et d'ailleurs, c'est une question que je me pose.
02:05 Est-ce que ce n'est pas un art, la musique et particulièrement le chant,
02:10 l'opéra, où l'émotion est encore plus à fleur de peau que dans les autres ?
02:15 Alors, j'aurais tendance à dire que oui, mais parce que
02:20 je prêche un peu pour ma chapelle actuelle.
02:24 Mais c'est vrai que la voix, c'est l'homme.
02:26 Quand on a peur, quand on est ému, la voix blanchit, la voix tremble.
02:32 Il y a une vérité
02:35 et une forme d'impudeur dans la voix
02:38 qui fait que quand elles sont belles,
02:41 que ce soit la calas, Pavarotti, enfin chacun à la sienne,
02:44 vraiment, ça peut nous entrer au plus profond du cœur.
02:49 Alors, venons-en à Elio Leon, ce jeune ténor.
02:52 Il n'était pas, ce n'était pas écrit qu'il deviendrait un ténor.
02:55 Loin de là, vous retracez son enfance dans une province napolitaine.
02:59 Et finalement, la leçon de l'histoire, c'est qu'il perce notamment
03:04 grâce à des rencontres importantes.
03:06 C'est ça. C'est-à-dire que lui, orphelin
03:10 dans l'Italie du tout début du XXe siècle,
03:14 n'avait évidemment aucune place réservée.
03:17 Et il va s'en faire une grâce aux rencontres et grâce à la musique.
03:22 Et il a le talent des deux.
03:23 Il a le talent de saisir les mains qui se tendent ou d'aller chercher
03:27 celles qui ne se tendent pas, mais dont il a besoin.
03:30 Et c'est un être humain exceptionnel.
03:34 C'est-à-dire que ce n'est pas seulement sa voix.
03:35 Il a en lui aussi une authenticité, une intégrité.
03:38 C'est quelqu'un de bien.
03:40 Et c'est d'ailleurs parce que c'est quelqu'un de bien qu'il va préférer
03:44 à la première place qu'on lui offre.
03:47 Il va en préférer une qui sera différente.
03:50 Je ne dis pas laquelle, mais qui sera plus fidèle à ce qu'il est.
03:54 Alors, il y a évidemment l'importance des rencontres,
03:57 l'importance aussi de l'apprentissage, finalement, à travers cette rencontre
04:01 avec ce professeur qui va l'amener vers cette art-là,
04:05 mademoiselle Renaud.
04:08 C'est une notion, c'est important, ça aussi pour vous,
04:13 la personne qui est un passeur, les passeurs de culture, d'émotion.
04:18 On sent que c'est quelque chose d'important.
04:19 Oui, moi, j'aime beaucoup l'idée de reconnaissance, de gratitude.
04:25 Et j'aime beaucoup celle de l'effort.
04:27 Voilà, c'est-à-dire que ténor ou tous les chanteurs lyriques,
04:30 ce sont des métiers vraiment, c'est un sacerdoce.
04:35 C'est une vie d'assaise, un effort continu
04:40 sans qu'on ait jamais la garantie que la voix sera là au bon moment.
04:44 Et c'est vrai que je voulais parler également du quotidien de ces chanteurs.
04:49 Des coulisses qu'il y a derrière, tout ce qu'il y a derrière une vie
04:52 et puis une voix qui apparaît justement, en général, chanter sans effort.
04:56 Il faut beaucoup de travail derrière.
04:58 La grâce absolue, c'est que ça ait l'air simple.
05:00 Oui, c'est ça.
05:01 Je vous conseille vraiment ce livre qui s'appelle "Les lendemains qui chantent"
05:05 parce que toutes ces émotions, tout ce qu'il y a derrière la carrière,
05:09 la voix d'un artiste, on les sent, on les voit.
05:14 On voit que vous connaissez, on voit que vous aimez ce milieu.
05:17 Et donc, c'est paru chez Flemarion.
05:19 Merci beaucoup, Alexia Stresi.
05:21 Merci à vous.
05:23 [Musique]
05:26 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]