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Après une réunion vaine entre l'intersyndicale et la Première ministre, le patron de la CFDT Laurent Berger a évoqué une "crise démocratique" en France. Une sortie qui a agacé Emmanuel Macron, mais qui trouve un échos dans la manifestation de ce jeudi 6 avril à Paris.

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Transcription
00:00 "Le peuple n'est pas entendu, c'est le crime !"
00:04 Une crise démocratique.
00:06 Laurent Berger n'a pas mâché ses mots à la sortie d'une réunion plutôt vaine
00:09 entre les syndicats et le gouvernement.
00:11 Agacé, Emmanuel Macron a appelé à retrouver le sens des mots
00:14 au risque de faire monter les extrêmes.
00:16 Alors, crise sociale, politique, démocratique,
00:19 comment on peut décrire ce qu'on vit aujourd'hui ?
00:21 On a demandé à ces manifestants.
00:23 Crise démocratique, oui, c'est parfait.
00:25 Il n'y a pas d'autres mots. C'est exactement ça.
00:27 Le peuple n'est pas entendu.
00:29 Il y a un défaut de discussion, un défaut de débat.
00:31 C'est clair. Et c'est clair aussi que le 49.3
00:34 pose quand même un problème, même s'il est constitutionnel.
00:37 On nous a assez répété qu'il n'était pas illégal.
00:39 Le propos n'est pas de contester sa légalité.
00:41 Mais il faut bien admettre que ça apparaît quand même
00:45 comme un fonctionnement contestable de la démocratie.
00:49 Bien sûr que c'est un hold-up démocratique.
00:52 Ça l'a été au Sénat, ça l'a été à l'Assemblée nationale
00:55 et ça l'est depuis le 19 janvier dans les rues.
00:57 Oui, il y a une vraie crise démocratique.
00:59 Aujourd'hui, Macron est au pouvoir.
01:01 Mais c'est aussi l'exercice du pouvoir qui compte.
01:03 Ce n'est pas que le fait d'être élu.
01:05 Et quand il a le peuple dans la rue à ce niveau-là,
01:07 en sachant que ce n'est pas arrivé depuis des dizaines d'années,
01:10 franchement, c'est grave de ne pas l'entendre et de ne pas l'écouter
01:13 et de balayer ça d'un revers de main.
01:15 Parce que c'est comme ça que c'est pris et entendu aujourd'hui.
01:18 On ne peut pas se mettre autour de la table.
01:20 Donc, c'est une crise.
01:23 On ne montre pas l'exemple à nos enfants.
01:27 Je ne sais pas ce qu'ils diront tôt ou tard sur ce que nous sommes en train de vivre.
01:33 Donc, c'est dur mais on vit avec ça.
01:37 Emmanuel Macron a dit qu'utiliser des mots comme ça,
01:49 ça peut faire monter les extrêmes.
01:50 Qu'est-ce que vous lui répondez ?
01:52 Et pour autant, c'est lui qui les fait sortir.
01:55 C'est son comportement qui amène ces mots-là.
01:58 Je pense que la CFDT a toujours mesuré ces mots
02:01 et ne les utilise qu'à bon escient.
02:05 Mais les extrêmes, quels extrêmes ?
02:07 Ça fait monter l'extrême droite.
02:09 Et c'est ce que lui, il veut, c'est ce qu'il a instrumentalisé,
02:11 c'est ce sur quoi il a été élu.
02:13 Moi, je ne trouve pas.
02:14 Ce sont des mots qui décrivent bien la réalité des choses.
02:16 Et s'il trouve que c'est trop fort et que ça fait monter les extrêmes,
02:19 il faut peut-être qu'il réfléchisse plutôt à sa propre attitude.
02:22 Parce que pour moi, c'est plutôt ça qui crée aujourd'hui tout ce qu'on voit là.
02:26 Et si aujourd'hui les jeunes y sont dans la rue,
02:28 c'est plus pour ça finalement que pour la réforme des retraites.
02:31 Donc il faut peut-être qu'il se pose les bonnes questions en tant que président
02:33 et qu'il soit à la hauteur de son poste.
02:36 Qu'est-ce qu'on a des jeunes d'extrême droite ?
02:38 Qu'est-ce qu'on a pour les extrêmes ?
02:42 [Musique]

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