Les informés du lundi 17 avril 2023

  • l’année dernière
Tous les matins, les informés débattent de l'actualité autour de Marc Fauvelle et Renaud Dély
Transcript
00:00 [Musique]
00:06 Il y a trois semaines, c'était une interview accordée à nos confrères des 13h de TF1 et de France 2 ce soir.
00:11 C'est dans une allocution solennelle qu'Emmanuel Macron s'adressera aux Français pour tenter de clore.
00:17 C'est du moins ce qu'espère l'Élysée la séquence des retraites qui s'est terminée vendredi par la promulgation de la loi.
00:24 Mais les syndicats ne l'entendent pas de cette oreille.
00:25 On va en parler jusqu'à 9h30.
00:27 Je suis très heureux de vous retrouver dans cette nouvelle édition des infos, mais j'ai le plaisir d'y accueillir Renaud Delis,
00:31 qui fait partie des meubles comme tous les jours.
00:33 Naila Latrousse, journaliste politique à France Info. Bonjour, bienvenue.
00:36 Naila, Isabelle Raymond, la chef du service d'économie de France Info.
00:39 Et Guillaume Darré, bonjour à vous aussi, journaliste au service politique de France Télévisions.
00:44 Emmanuel Macron s'adresse donc aux Français ce soir, 20h. Renaud.
00:46 Vous le disiez Marc à l'instant, donc une allocution qui vit selon l'Élysée à essayer de tourner la page
00:51 après trois mois de crise politique et sociale, d'ouvrir éventuellement de nouveaux chantiers.
00:56 Puis évidemment de tendre la main, d'essayer de renouer le dialogue,
00:59 notamment avec les partenaires sociaux.
01:01 Mais une allocution du chef de l'État qui intervient donc dans un contexte politique extrêmement difficile pour lui,
01:05 cette crise politique et sociale.
01:07 Et puis un niveau d'impopularité quasiment record.
01:10 Son niveau de popularité s'est effondré à seulement 28% d'avis favorables,
01:16 selon le directeur général d'Ipsos, Brice Tinturier.
01:20 Ce qui le met non pas au niveau des gilets jaunes.
01:22 En 2018, il était tombé à 20%.
01:24 Mais malgré tout, un niveau aujourd'hui très bas, avec surtout, et c'est ça qui est impressionnant,
01:29 une très forte augmentation des jugements très défavorables.
01:32 Là, il est à 46% de jugements très défavorables.
01:35 Quasiment comme en 2018, au plus fort du rejet.
01:38 Et cela atteint des niveaux astronomiques chez les sympathisants erraines de gauche,
01:43 où là on est à plus de 80% de jugements défavorables.
01:46 Donc l'opinion est très crispée, très polarisée,
01:49 et je crois très en colère vis-à-vis des derniers événements.
01:51 Une vraie colère de l'opinion, donc à l'endroit du chef de l'État.
01:54 Comment est-ce qu'Emmanuel Macron, avec cette allocution,
01:57 peut essayer de s'adresser aux Français, de renouer un peu de dialogue,
02:01 et d'apaiser cette colère ?
02:02 Est-ce que finalement cette allocution peut être utile, et était-elle vraiment indispensable ?
02:06 On a cru comprendre, Nahila Latrousse, que l'idée derrière cette allocution,
02:09 plutôt que le format classique de l'interview,
02:11 justement, c'était d'éviter de passer tout le temps sur la réforme des retraites, c'est ça ?
02:14 Oui, oui, c'est clairement d'ouvrir la nouvelle page.
02:17 Les retraites, c'est fait.
02:18 Et maintenant, comment est-ce que le quinquennat est relancé ?
02:20 Comment est-ce qu'on reclarifie le cap ?
02:22 Comment est-ce qu'on explique quel va être l'agenda des réformes dans les prochaines semaines ?
02:27 Puisqu'il semble désormais acquis qu'Emmanuel Macron ne compte pas du tout poser le stylo et dire
02:32 "Très bien, on va arrêter un temps de faire des réformes,
02:35 j'ai entendu le message, le pays a besoin d'apaisement."
02:37 C'est un élément qui a été mis de côté.
02:38 Le verbe que l'on entend en boucle depuis ce week-end,
02:43 y compris chez les conseillers d'Emmanuel Macron,
02:45 c'est "accélérer, accélérer, accélérer".
02:46 Avec une question à laquelle il devra répondre ce soir,
02:49 accélérer, est-ce que c'est plutôt accélérer en s'appuyant sur sa jambe gauche
02:53 avec tout un tas de réformes sociales pour répondre à la colère qui s'est exprimée dans la rue,
02:58 les peurs au sujet de l'évolution du travail, de l'inflation, du pouvoir d'achat,
03:02 ou est-ce que c'est accélérer sur sa jambe droite, le désendettement,
03:05 ce qu'évoquait François Bayrou il y a encore quelques instants à votre place, Marc Fauvel.
03:10 C'est-à-dire, est-ce qu'on va aller couper dans un certain nombre de dépenses ?
03:15 C'est aussi le distinguo opéré ce week-end par les ministres au Conseil national de renaissance,
03:18 entre ceux qui travaillent et ceux qui ne travaillent pas, par exemple.
03:20 – Vous restez dans la métaphore "jambe droite, jambe gauche",
03:22 Guillaume Darré, qu'est-ce qu'il a sous le coude Emmanuel Macron ce soir ?
03:25 – Alors les thèmes, si j'ose dire, qui vont être mis sur le devant de la scène,
03:28 c'est ce dont on parle aussi du côté de Matignon, la santé, l'éducation, les environnements, évidemment.
03:34 L'idée c'est vraiment qu'effectivement, le risque c'est qu'il y ait un nouveau dialogue de sort finalement,
03:39 parce que vous avez d'un côté le chef de l'État qui veut effectivement éviter
03:42 de se laisser enfermer dans cette réforme des retraites,
03:45 et vous avez une partie des opposants qui continuent de dire
03:47 "mais attendez, la partie n'est pas finie, on veut continuer de la jouer,
03:50 il n'est pas de question de passer à autre chose
03:52 tant qu'on n'aura pas obtenu davantage de choses sur les retraites".
03:55 Donc il y a évidemment cela, il y a quand même une question
03:58 qui est sur l'avenir de l'architecture du gouvernement.
04:02 Aujourd'hui, Elisabeth Borne semble avoir gagné au moins quelques mois à Matignon,
04:07 d'ailleurs en coulisses c'est ce qu'elle confie, qu'elle travaille sur un agenda
04:11 qui est au moins à 9 mois, 9 mois pour les réformes,
04:14 le programme de travail qu'elle a présenté au président de la République,
04:18 et ses équipes disent, en plaisantant si j'ose dire,
04:21 "on n'a pas le sentiment qu'elle est en train de préparer le programme de son successeur".
04:24 Isabelle Raymond ?
04:25 On a quand même une France qui est meurtrie aujourd'hui,
04:28 on va évidemment aborder plus tard la question des syndicats,
04:31 mais au-delà des syndicats, il y a quand même des millions de personnes
04:34 qui se sont mobilisées depuis 3 mois, qui ont perdu parfois une partie de leur salaire,
04:39 on a entendu sur France Info ce professeur des écoles
04:42 qui a perdu 1000 euros de salaire, c'est quand même pas rien pour un prof.
04:45 Donc la France qui s'est mobilisée pendant 3 mois,
04:49 elle ne va pas comme ça, passer à autre chose.
04:52 Laurent Berger dit qu'on ne réfléchit pas en termes de séquence politique,
04:56 il va être compliqué pour tout le monde de passer à autre chose
04:59 quand on sait qu'au 1er septembre, il y a ces gens qui vont devoir travailler 3 mois de plus,
05:03 parce que la réalité c'est quand même ça, il y a cette réforme des retraites qui est passée,
05:07 il va y avoir des gens qui vont devoir travailler plus longtemps,
05:10 dans quelles conditions, on ne sait pas, et ce qu'on n'a pas oublié non plus,
05:13 c'est que la partie compensation de la réforme des retraites n'a pas été adoptée,
05:18 à commencer par l'index senior.
05:20 L'index senior dont François Bayrou nous disait qu'il souhaitait que ces mesures reviennent
05:24 dans la future loi travail, parce qu'il y a une autre loi qui arrive maintenant.
05:27 Sauf que ce n'est pas du tout évident, et qu'on va voir effectivement
05:29 dans cette allocution d'Emmanuel Macron ce soir,
05:31 si il reprend cette partie de la réforme, qui est très importante,
05:36 notamment pour les syndicats, et qui est importante aussi pour tous les seniors
05:39 qui vont devoir travailler plus longtemps, dans quelles conditions, on ne sait pas.
05:42 9h12, le Fil info avec Diane Ferchitte et Renaud Delis,
05:45 vous nous direz ce que vous attendez de vous, du chef de l'Etat,
05:48 ce soir et de son allocution à suivre à 20h.
05:50 J'en profite pour annoncer une édition spéciale à la radio et à la télé
05:53 sur France Info, Canal 27 et France Info, la radio, avant et après cette intervention.
05:58 Vous suivrez bien évidemment en direct si vous le souhaitez.
06:00 9h12, donc, Diane Ferchitte.
06:02 Dans les Pyrénées-Orientales, le feu est maîtrisé, mais pas encore fixé.
06:06 Plus de 900 hectares de végétation ravagées par les flammes
06:09 autour des communes de Cerbère et de Bagnoules.
06:11 Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, sur place.
06:14 Ce matin, les 300 habitants évacués ont pour la plupart pu rentrer chez eux.
06:18 Réunion de l'intersyndical ce soir, après la promulgation de la loi de réforme des retraites.
06:23 Emmanuel Macron, lui, va s'adresser aux Français.
06:25 Ce sera à 20h, on est dans un moment de reconstruction, estime sur France Info.
06:30 Le président du MoDem, François Bayrou, selon lui, le président de la République,
06:33 a tous les moyens de s'exprimer et le pays tous les moyens de rebondir.
06:38 Plus 20% pour les surgelés, plus 18% pour les croquettes, pour animaux.
06:43 Résultat du dernier panier France Info, les prix continuent de grimper dans les rayons de nos supermarchés.
06:48 Le ticket de caisse globale affiche 13% de hausse en moyenne.
06:53 Et puis son talent, sa musique ont influencé jusqu'à Miles Davis, le pianiste de jazz.
06:58 L'américain Ahmad Jamal est mort, il avait 92 ans.
07:01 [Musique]
07:04 France Info
07:06 [Musique]
07:07 Les informés, Renaud Delis, Marc Fauvel.
07:10 [Musique]
07:13 A qui Emmanuel Macron va-t-il s'adresser ce soir ?
07:16 Il y a plusieurs publics en même temps, plusieurs auditoires auxquels il ne s'adresse pas forcément avec le même message.
07:20 Il y a d'abord son socle qui s'est réduit, mais son socle de soutien.
07:25 Brice Tinturier évoquait 28% de pion favorable dans les sondages.
07:30 Il s'agit d'évoquer des thématiques qui parlent à son noyau électoral,
07:34 notamment d'ailleurs la question de l'ordre, et puis l'électorat le plus âgé,
07:39 qui est celui qui soutenait cette réforme des retraites.
07:42 Mais il s'agit surtout de franchir, de dépasser cette réforme des retraites.
07:45 On l'a bien compris, pour l'Élysée, pour l'exécutif, le dossier est clos.
07:50 La réforme a été validée par le Conseil constitutionnel, promulguée dans les heures qui ont suivi.
07:54 On comprend bien d'ailleurs pourquoi Emmanuel Macron l'a fait.
07:56 C'était pour ne pas laisser pendant deux semaines ses opposants lui demander de ne pas promulguer le texte.
08:01 Et c'est bien pour ça qu'il l'a fait avant de venir s'adresser ce soir aux Français.
08:06 Donc dès lors, il y a cet électorat qui n'est pas forcément le noyau le plus hostile à Emmanuel Macron,
08:11 mais celui qui a basculé dans l'hostilité pendant cette crise politique.
08:15 Parce qu'il ne se fait pas d'illusion non plus, le chef de l'État et du côté de la majorité,
08:19 il ne s'adresse pas ce soir au noyau des insoumis par exemple,
08:22 ou à ceux qui étaient le plus hostile, qui sont toujours le plus hostile à sa politique.
08:26 En revanche, il y a des gens qui effectivement, et on l'a vu avec les mobilisations massives dans le pays pendant des semaines,
08:30 y compris dans des petites villes, dans la France rurale,
08:33 il y a des gens qui ont basculé dans l'opposition au gouvernement et à l'exécutif pendant cette crise.
08:38 Et c'est à cela qu'il va essayer de s'adresser, je pense, en grande partie,
08:41 notamment, surtout, en ouvrant d'autres chantiers, c'est-à-dire le logement, l'éducation, l'environnement,
08:48 en essayant de donner un cap, et c'est bien tout le problème.
08:52 C'est vrai que du côté de l'exécutif et du côté notamment de Matignon,
08:55 et Elisabeth Borne le disait samedi au Conseil national de redescence,
08:58 on veut accélérer, accélérer, accélérer les réformes, mais accélérer, ça ne suffit pas.
09:01 Ce qui compte, c'est quand même le sens, c'est la direction.
09:04 Et on voit bien que depuis un an qu'Emmanuel Macron a été réélu,
09:07 c'est peut-être ce cap qui, pour l'instant, manque encore en termes de définition extrêmement clair.
09:11 - N'a-t-il la trousse ?
09:12 - D'ailleurs, sur ce verbe "accélérer", ce week-end, un proche du chef de l'État reconnaissait
09:16 qu'on peut à peu près tout mettre derrière le verbe "accélérer".
09:20 Non, le sujet qu'il y a derrière, c'est qu'il y a toute une partie aujourd'hui de son dispositif politique
09:26 qui dit "assumons la réforme des retraites comme ayant été une réforme de redressement des comptes
09:31 à l'heure où l'Europe annonce l'année prochaine reprendre les procédures pour déficit excessif,
09:36 à l'heure où l'argent magique et les taux remontent,
09:40 enfin, les taux d'argent magique n'existent plus et les taux remontent,
09:43 donc ils disent aujourd'hui il faut parler à la France des bas salaires,
09:47 à la France qui travaille et qui ne s'y retrouve plus.
09:49 - C'est-à-dire remettre le pouvoir d'achat en haut de la pile ?
09:51 - Le pouvoir d'achat, mais alors pas de tout le monde.
09:53 On parle bien de la France qui travaille et qui ne s'en sort pas.
09:56 Souvenez-vous, le 22 mars dernier, lorsque Emmanuel Macron avait fait le 13h de TF1 et France 2 en interview,
10:02 cette fois-là, il avait évoqué ces gens, que ça rendait fou de voir des gens bénéficier du minimum vieillesse
10:09 alors qu'ils n'avaient pas travaillé et qu'eux ne s'en sortent pas.
10:11 Il y a toute une partie aujourd'hui de l'équipe gouvernementale qui plaide en disant
10:15 "on a fait une réforme difficile de redressement des comptes publics, qui est la réforme des retraites,
10:20 assumons de continuer sur ce chemin du redressement des comptes publics en demandant,
10:24 pas forcément des efforts supplémentaires, mais en acceptant clairement de faire un distinguo entre bas salaires
10:30 et les personnes qui sont aidées, qui s'en sortent pas, qui sont les plus précaires
10:35 et qui peut-être n'arrivent pas à retrouver un emploi, mais qui sont jugées à tort ou à raison
10:39 comme des gens profitant du système social par cette partie de la population
10:44 qui n'arrive pas à s'en sortir alors qu'elle travaille, assumons et accélérons dans ce sens-là.
10:50 Et puis voyons plus tard, dans le quinquennat, dans une seconde partie,
10:53 quand il faudra lutter contre la montée du rassemblement national,
10:58 est-ce qu'il n'y a pas plus de marge de manœuvre à ce moment-là pour redistribuer ?
11:01 Sur l'inflation, sur le pouvoir d'achat, Guillaume Darré, Isabelle Raymond,
11:04 qu'est-ce que le gouvernement et l'Elysée ont dans les tuyaux ?
11:07 En ce moment, il y a la future loi travail, Isabelle Raymond qui est l'un des gros plaques de résistance
11:13 qui arrive dans les mois qui viennent.
11:15 Ça va arriver très vite, on a compris dans l'agenda du Président de la République.
11:19 Qu'est-ce qu'elle contient cette loi ? Qu'est-ce qu'on en sait en tout cas ?
11:21 Alors, ce qu'on en sait, c'est qu'il y a cette obligation pour les bénéficiaires du RSA
11:24 de travailler de quelle façon, mais ça semble être la seule mesure vraiment concrète,
11:29 parce que le reste finalement c'est de la tuyauterie.
11:32 Ça c'est pas tout à fait du pouvoir d'achat en plus.
11:34 Non, c'est pas du pouvoir d'achat en plus, mais c'est une façon de dire aussi
11:39 les bénéficiaires du RSA, ceux qui sont le plus loin de l'emploi,
11:42 il faut les insérer dans la communauté des travailleurs
11:46 et il faut les faire travailler d'une façon ou d'une autre.
11:48 C'est la seule mesure concrète qu'ont vu les gens qui travaillent de près ou de loin sur le travail.
11:53 Le reste c'est de la tuyauterie et c'est un rapprochement en fait des différents services de pôle emploi.
11:58 Donc il n'y a quand même pas grand-chose là-dessus.
12:00 Et du coup effectivement on ne voit pas très bien comment il va pouvoir parler aux Français qui travaillent,
12:07 qui se sont mobilisés depuis trois mois dans la rue, s'il n'y a pas de mesure sur les salaires.
12:11 Il y a le partage de la valeur également qui est dans les tuyaux.
12:14 Le président de la République en a parlé.
12:16 Il y a un accord qui existe, qui a été signé, qui a été négocié.
12:21 Parfois tous les partenaires sociaux à l'exception de la CGT.
12:23 Sauf que, encore une fois, il faut que les syndicats se remettent autour de la table.
12:27 Et c'est un peu tôt, on est en période de convalescence.
12:30 On ne peut pas comme ça accélérer et claquer des doigts pour dire maintenant mettez-vous autour de la table,
12:35 parce que les sujets vous concernent.
12:37 Il faut peut-être une petite période de convalescence.
12:39 Alors justement Emmanuel Macron va probablement aussi vouloir afficher sa volonté de renouer avec les syndicats,
12:44 comme le dit son entourage.
12:46 Mais il faut savoir que, ça c'est pour le devant de la scène,
12:49 en coulisses Matignon et l'Elysée continuent de beaucoup en vouloir aux syndicats,
12:54 et en particulier à la CFDT et à Laurent Berger.
12:56 Parce qu'ils estiment, quand ils vous expliquent un petit peu de leur côté le déroulement de ces derniers mois,
13:01 que la CFDT et Laurent Berger n'ont pas tenu leurs engagements,
13:05 alors que ce n'étaient pas des engagements signés,
13:07 mais ce à quoi ils s'attendaient et ce qui leur était revenu il y a quelques mois,
13:10 c'était que la CFDT dirait "on est contre le report de l'âge de départ à la retraite".
13:14 Néanmoins, 64 ans ce n'est pas 65 ans.
13:17 Et c'est quand même un texte où il y a des choses qui sont faites pour la pénibilité ou pour les carrières longues.
13:23 Matignon et l'Elysée ont le sentiment que sur ces points-là, la CFDT n'a pas tenu ses engagements.
13:30 Et l'élément supplémentaire qui, en tout cas, attise cette rivalité en particulier entre la CFDT et le gouvernement,
13:38 c'est évidemment les propos de Laurent Berger sur la crise démocratique qui a été tenue.
13:42 Ça, même plusieurs semaines après, ça ne passe toujours pas à l'Elysée ou à Matignon,
13:46 qui estiment clairement, je cite plusieurs membres des entourages,
13:50 que ce n'est pas le rôle d'un syndicat que de se prononcer sur une procédure parlementaire.
13:55 La stratégie des syndicats, on va en parler désormais, puisque l'intersyndical se réunit ce soir.
13:59 La CGT a déjà fixé deux nouvelles dates ce jeudi et le vendredi de la semaine prochaine,
14:05 en attendant la mobilisation sans doute unitaire du 1er mai.
14:08 Le Fil info tout d'abord à 8h20 avec Ganne Fershit.
14:11 Et ce matin, Laurent Berger, le leader de la CFDT,
14:15 met en garde l'exécutif contre le fort ressentiment du monde du travail
14:18 après la promulgation de la loi de réforme sur les retraites.
14:21 Emmanuel Macron prend la parole ce soir.
14:23 Il s'adresse aux Français à 20h à l'occusion à suivre sur France Info.
14:27 Les pompiers, toujours mobilisés dans les Pyrénées-Orientales,
14:30 sont parvenus tôt ce matin à maîtriser l'incendie qui a ravagé presque un millier d'hectares de végétation
14:35 dans le secteur de Bagnouls et de Cerbères.
14:37 On est dans un moment inédit avec aussi la sécheresse en avril, constate sur France Info.
14:42 La présidente du département, Alcon, demandait des moyens supplémentaires au ministre de l'Intérieur
14:47 qui se rend sur place.
14:48 Dans le Loiret, les 250 salariés en chômage partiel chez Duralex peuvent reprendre le travail.
14:54 La verrerie remet son four en route et relance la production
14:57 après cinq mois et demi d'arrêt à cause des prix de l'énergie.
15:01 Washington et Londres appellent à la cessation immédiate des violences au Soudan.
15:05 Un dernier bilan fait état de 97 civils tués, des centaines de blessés
15:08 dans des affrontements entre armées régulières et paramilitaires.
15:13 [Musique]
15:15 France Info
15:17 [Musique]
15:19 Les informés, Renaud Dely, Marc Fauvel
15:22 [Musique]
15:24 Bon, vous aurez tous corrigé, évidemment, il est bien 9h20, enfin même 21.
15:28 Maintenant, je ne suis toujours pas passé à l'heure d'été.
15:30 Renaud Dely, qu'attendent les syndicats d'Emmanuel Macron ce soir ? Pas grand-chose ?
15:34 Pas grand-chose en tout cas pour l'instant.
15:36 Rappelons qu'Emmanuel Macron les avait invités à venir dès demain, d'ailleurs à les rencontrer dès demain.
15:39 L'ensemble des syndicats de salariés ont refusé, seules les organisations patronales iront.
15:44 Donc, pour le moment, il est trop tôt pour les syndicats pour renouer le dialogue d'une façon ou d'une autre avec l'exécutif.
15:50 Voici ce qu'en disait ce week-end le secrétaire confédéral force ouvrière chargé des retraites, Michel Boga.
15:56 On va avoir du mal, nous, à tourner organisation syndicale à une table de négociation.
16:00 La première ministre a parlé d'une période de convalescence.
16:04 Moi, je parle d'une période de mise en quarantaine du gouvernement
16:07 le temps qu'il reprenne ses esprits et qu'il entende enfin les organisations syndicales
16:11 dans leur protestation de cette loi et qu'on se remette effectivement autour de la table.
16:15 On retire la loi, on parle emploi, emploi des seniors, conditions de vie.
16:19 D'abord, le retrait de la loi en préalable.
16:21 D'abord le retrait, répète Michel Bogas de force ouvrière,
16:25 une position qui est celle commune à l'ensemble de l'intersyndical.
16:29 La CGT, vous le disiez tout à l'heure, a appelé d'ores et déjà à deux journées d'action,
16:33 à nouveau les 20 et 28 avril, mais elle fait un peu cavaler seule d'ailleurs sur ce terrain-là.
16:36 La CGT, ce matin d'ailleurs, Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT,
16:41 appelle à la rigueur collective pour maintenir l'unité de l'intersyndical.
16:45 Et c'est vrai que l'ensemble des syndicats se sont surtout mis d'accord
16:48 pour une journée de mobilisation qu'ils veulent historique le 1er mai.
16:52 On va casser la baraque, dit à cet égard Laurent Berger.
16:56 Est-ce que ce 1er mai est en quelque sorte un baroud d'honneur
16:59 à l'issue duquel les syndicats seront amenés à renouer le dialogue avec les scriptifs ?
17:05 Qui veut y aller ? Isabelle Raymond.
17:06 En tout cas, ce qui est sûr, c'est que l'intersyndical ne veut pas suivre la narration du président de la République.
17:12 Ils se sont projetés sur le 1er mai avec la CGT, mais ce n'est pas la première fois que la CGT fait des journées d'action
17:19 avant les grandes journées de mobilisation intersyndicales.
17:22 Je rappelle qu'il y a huit organisations syndicales qui réussissent pour l'instant à se mettre d'accord
17:26 et à parler d'une seule voix depuis trois mois.
17:28 Donc là déjà, pas le même calendrier, donc ce n'est pas sûr que l'intersyndical qui se réunit ce soir
17:33 va donner de nouvelles dates puisque finalement ce soir, il ne se passe peut-être rien pour l'intersyndical.
17:39 Donc elles se projettent au-delà de l'allocution du président de la République.
17:44 Et sur la méthode également, pourquoi ne veulent-ils pas aller demain voir le président de la République
17:49 au-delà du fait qu'ils ne voulaient pas qu'il promulgue la loi ?
17:52 C'est qu'ils disent sur la méthode, on veut savoir de quoi on va parler et comment on va en parler.
17:57 Si c'est pour de nouveau nous convier pour des consultations où finalement on n'a pas voix au chapitre
18:03 où il n'y a rien qui est changé au final sur le texte qui aboutit, on ne veut pas y aller.
18:10 Et c'est ce qu'a dit Laurent Berger ces derniers jours, c'est on veut savoir de quoi on va parler,
18:14 comment on va en parler et quelle est notre marge de manœuvre, sinon on n'ira plus.
18:18 Guillaume Darré ? Pardon, Naila Nathousse ?
18:20 Non, je vais dire, il y a le précédent Matignon où le fait que les syndicats se rendent simplement à Matignon
18:24 avait été présenté comme une victoire par l'exécutif en disant le simple fait qu'il soit là et déjà en soit une victoire.
18:29 Donc sans doute aussi en tête l'idée de ne pas réitérer cette image
18:33 entrant ensemble sur le perron de l'Élysée d'un Emmanuel Macron qui pourrait dire "Vous voyez bien, j'avais raison".
18:37 Sur les syndicats, on voit quand même que Laurent Berger ce matin,
18:40 qui était l'invité des 4V sur France 2, se retrouve dans une position difficile
18:44 parce que quand on lui demande s'il va y avoir de nombreuses manifestations avec des banderoles et autres,
18:49 effectivement l'honnêteté l'oblige à dire "Je ne vais pas dire aux Français qu'on peut faire comme si la loi n'avait pas été votée et promulguée par le président de la République".
18:57 Donc on arrive véritablement au moment de vérité pour l'intersyndical
19:01 entre ceux qui vont vouloir continuer la lutte dans la rue en disant "Si, je vous assure qu'on peut obtenir le retrait de cette réforme"
19:07 et ceux qui, comme Laurent Berger, a toujours veillé à ne pas remettre en cause la légitimité politique
19:14 et se retrouvent aujourd'hui quand même en difficulté.
19:16 Et puis pour l'anecdote, il annonce qu'il veut casser la baraque le 1er mai.
19:19 Rappelez-vous que celui qui avait dit ça il y a quelques années, c'était François Fillon en 2016, juste avant la primaire.
19:24 Vous êtes dur, Guillaume.
19:25 Ça avait bien commencé, ça s'est un peu plus mal fini.
19:27 Vous êtes le seul à comparer François Fillon à Laurent Berger en medium d'arrêt.
19:30 Ce qui est intéressant dans les propos de Laurent Berger, c'est d'ailleurs qu'il parle beaucoup plus maintenant des décrets d'application de la réforme.
19:35 Il est toujours sur la position du retrait de la réforme, même officiellement,
19:37 mais il parle d'une bataille qui doit continuer sur les décrets d'application de la réforme.
19:41 Et il met en garde, effectivement, il le dit d'ailleurs, il dit dans cette crise, il n'y a que des perdants.
19:47 Alors, on voit bien qu'il vise évidemment le gouvernement, l'impopularité du chef d'État.
19:51 Mais s'il n'y a que des perdants, ça veut bien dire que les syndicats aussi, alors qu'ils les sont eux aussi des perdants.
19:55 Et il prévient d'ailleurs, il met en garde, ça c'était dans le Parisien d'hier,
19:58 il dit que pour garder sa légitimité, l'intersyndicale ne doit pas amener les gens dans le mur.
20:02 Donc, il veut un ordre du jour.
20:04 Il veut d'abord un délai de décence, très clairement, et il ne se passera rien avant le 1er mai, de toute façon.
20:08 Et il veut ensuite un ordre du jour, effectivement.
20:11 Ce qui est intéressant aussi, c'est qu'il dresse des pistes lui-même, il évoque des pistes.
20:14 Alors, revenir sur une partie des ordonnances de 2017, dit-il,
20:17 l'obligation de négocier sur l'organisation du travail dans les entreprises,
20:21 ou encore le fait de donner la possibilité de travailler, de faire les 35 heures en 4 jours.
20:26 Donc, il y a un certain nombre de propositions de la CFDT qui commencent à émerger pour renouer à terme un dialogue.
20:31 Mais cette fois-ci, un vrai dialogue constructif.
20:33 Isabelle Raymond. - Alors, il n'y a pas que des perdants. La CFDT sort quand même assez gagnante pour l'instant de ces dernières semaines,
20:39 parce que c'est quand même le premier syndicat de France.
20:42 Il a gagné des adhérents au cours de ces derniers jours. - C'est lui qui dit qu'il n'y a que des perdants.
20:46 Et puis, le pouvoir de nuisance aujourd'hui des syndicats est quand même assez fort.
20:51 Ils peuvent capitaliser, finalement, sur cette image qu'ils ont d'avoir emmené les Français derrière une mobilisation très forte.
20:59 - Merci à tous les 4. Renaud Dely, Isabelle Raymond, chef du service économie de France Info, Neil Halatrous,
21:04 service politique de France Info, Guillaume Darré, service politique de France Télévision.
21:08 Le retour des informés, Renaud Dely. - Ce soir ? - Ben non, puisque ce soir...
21:13 - Il est tombé dans le piège, Guillaume Darré. - Trop facile. Pas d'informés ce soir.
21:18 Édition spéciale autour de l'allocution d'Emmanuel Macron. - Dès 19h30, édition spéciale.
21:22 - 19h30 à la radio, 18h à la télé. Bonne journée à tous.

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