Journée RNA - Nos futurs : Exploration de la ville et de l'aménagement de demain. Jeudi 30 mars 2023 [Partie 1 sur 2]

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RÉSEAU NATIONAL DES AMÉNAGEURS [Matinée]

Cycle 2022 - 2023 - Osez l’aménagement !

4ème journée : Nos futurs, entre utopie et dystopie.
Exploration de la ville et de l’aménagement de demain.

Jeudi 30 mars 2023

Lieu : Cloud Business Center, au 10 bis, rue du 4 Septembre, 75 002 Paris.
Transcript
00:00:00 Bonjour à tous, nous allons démarrer avec déjà un petit peu de retard, donc la course
00:00:15 contre la montre va durer une bonne partie de la matinée.
00:00:20 Nous sommes très heureux avec Nicolas de vous accueillir pour tenir notre quatrième
00:00:27 journée du cycle qui explore le thème "Osez l'aménagement".
00:00:31 Vous êtes plus de 300 d'ailleurs, on voit qu'il y a un peu la crise du logement.
00:00:35 Il y a encore des places un peu devant.
00:00:38 Merci pour votre intérêt, votre mobilisation, c'est toujours un plaisir de vous retrouver.
00:00:45 Donc début 2022, nous avons achevé notre cycle de travaux qui avait pour thème "Comment
00:00:55 s'adresser les injonctions contradictoires en aménagement".
00:00:59 Je vous invite vraiment à aller voir tous les documents qui capitalisent ce cycle, ces
00:01:05 travaux, sur le site internet du RNA.
00:01:07 C'est très bien fait et c'est vraiment tout à fait instructif.
00:01:11 Et puis on a ouvert un nouveau cycle "Osez l'aménagement" avec trois journées, "Faire
00:01:17 avec l'existant", "Le bas carbone, qualité de vie et qualité de ville" et puis en novembre
00:01:23 "Prendre le risque de faire" et "Faire avec le risque".
00:01:27 Alors ces journées 2022 nous ont montré que pour préparer la ville à l'avenir et
00:01:36 réussir le défi de la produire par recyclage, il y a des collectivités qui sont déjà
00:01:42 largement en train d'agir, d'innover, d'accélérer en initiant des opérations d'aménagement
00:01:48 urbain et qui constituent vraiment les clés de voûte de leur action d'ensemble pour
00:01:54 composer avec la ressource existante et lui donner une attractivité pour la rendre concrètement
00:01:59 cette ville bas carbone et pour maîtriser la qualité, les prix de l'offre, que ce
00:02:04 soit l'offre de logement ou l'offre de locaux économiques.
00:02:07 Et ces collectivités, elles n'étaient pas toutes aguerries à la culture de l'aménagement
00:02:13 mais elles ont su trouver un équilibre politique entre communes et intercommunalités, définir
00:02:18 une vision de territoire, un projet urbain et elles se placent délibérément dans une
00:02:24 posture de pilote, de maîtrise d'ouvrage, d'opération d'aménagement, assumée et
00:02:28 choisie au service d'un projet.
00:02:31 Ces collectivités, elles ont véritablement endossé pleinement cette compétence et elles
00:02:37 ont fait le choix de s'appuyer sur des aménageurs, sous toute forme de structure, qui réalisent,
00:02:44 apportent leur savoir-faire et vélocitent parce qu'il faut faire le temps presse et
00:02:50 il faut trouver des voies de faisabilité, que ce soit financière, juridique, technique
00:02:57 et des voies surtout de dialogue avec les citoyens.
00:03:01 Alors on peut citer quelques enseignements de ces travaux de l'année ?
00:03:06 Tout à fait, tout à fait.
00:03:08 Bonjour à tous, nous avons effectivement quelques enseignements de ces trois premières
00:03:13 tables rondes et que nous allons continuer en 2023.
00:03:16 Il est essentiel que les collectivités avec les aménageurs à leur côté, soutenus aussi
00:03:22 par l'Etat, développent davantage bien entendu leur projet d'aménagement urbain, de développement
00:03:27 urbain, c'est tout le sens de notre métier.
00:03:29 Les choix et les investissements qui seront faits aujourd'hui, qui ont été faits hier,
00:03:34 qui seront faits aujourd'hui, qui seront faits demain, porteront leurs fruits sur le
00:03:37 temps long et c'est bien l'essence même de notre métier.
00:03:40 Donc quelques témoignages d'élus accompagnés de leurs aménageurs, qu'est-ce qui en est
00:03:48 sorti ? Donc l'évolution spontanée et diffuse de la ville existera toujours, c'est un constat.
00:03:52 En revanche, l'aménagement urbain n'existe pas sans initiative publique et privée et
00:03:58 surtout sans volonté politique.
00:03:59 Donc ces deux modes d'action ne s'opposent pas, ils sont bien au contraire complémentaires,
00:04:04 mais l'aménagement d'initiatives publiques ou privées reste nécessaire.
00:04:07 Il permet de mettre en œuvre bien entendu un projet citoyen, économique, social, environnemental,
00:04:12 bref un projet équilibré.
00:04:15 Autre retour, les élus ont constaté que la planification est indispensable, mais n'a
00:04:22 pas toujours suffi à maîtriser l'urbanisation des territoires.
00:04:25 Donc face à la rapidité du marché, surtout ces dernières années, aujourd'hui on constate
00:04:30 avec la conjoncture qui freine un petit peu, mais c'est conjoncturel on l'espère, l'opération
00:04:34 d'aménagement est apparu comme un outil nécessaire à l'inflexion d'urbanisation
00:04:39 dans des temps raisonnables, à hauteur des ambitions des politiques publiques locales.
00:04:42 Autre constat, les élus praticiens de l'aménagement opérationnel confirment que le recours à
00:04:48 une opération portée par un aménageur dédié s'avère rapidement pertinent, ne serait-ce
00:04:54 que face aux risques de dureté foncière, aux risques financiers et bien entendu aux
00:04:58 aléas.
00:04:59 Ils confirment qu'une opération d'aménagement permet de porter des actions d'une envergure
00:05:03 inatteignable autrement, en demeurant dans une logique d'urbanisation diffuse et spontanée.
00:05:07 Aménager leur a ainsi permis d'obtenir un significatif renouvellement urbain local,
00:05:12 des mobilités décarbonées, qui n'étaient pas garanties, le développement de réseaux
00:05:16 d'énergie renouvelable et décarbonée à prix compétitif, ce qui est très compliqué
00:05:20 à obtenir, une plus forte inclusion avec une régulération de l'offre des logements
00:05:25 en prix en qualité, de l'offre d'immobilier entreprise également, des effets de levier
00:05:29 financier et bien entendu la mise en place et le financement d'équipements publics
00:05:34 urbains à la clé.
00:05:35 Sans les équipements publics, la vie ne fonctionne pas.
00:05:38 Et enfin, certains intervenants ont témoigné sur les vertus de l'aménagement, définit
00:05:44 une échelle suffisante et sur un bon périmètre pour réduire la vulnérabilité au risque.
00:05:49 Par exemple, mieux répartir les programmes spatialement en fonction de leur vulnérabilité,
00:05:53 je vais y arriver, mutualiser des solutions techniques, remodelage des sols, ouvrage de
00:05:57 protection, concevoir le fonctionnement des réseaux en présence d'eau et penser à
00:06:02 la gestion de crise, cheminement, refuge.
00:06:04 Donc là, on est typiquement dans la prévention et l'avenir.
00:06:07 Alors, afin de prolonger les témoignages et les débats sur les vertus et la nécessité
00:06:16 d'agir par l'aménagement urbain d'initiatives publiques, nous sommes heureux de prolonger
00:06:22 ce cycle "Osez l'aménagement" en 2023.
00:06:25 Et aujourd'hui, une journée un petit peu spéciale sur les apports de la prospective
00:06:33 pour notre chaîne d'acteurs, notamment pour la collectivité pilote de son développement
00:06:39 et donneuse d'ordre des opérations.
00:06:41 Donc nous allons voir comment certaines collectivités, des aménageurs se prêtent à ces exercices
00:06:46 de projection sur des horizons parfois lointains de 2050, en quoi cela amène à modifier leurs
00:06:53 stratégies, les pratiques et développer différemment les projets d'aménagement.
00:06:57 On a effectivement un métier où on doit préparer des modes de vie qu'on ne connaît
00:07:02 pas encore.
00:07:03 C'est toute la difficulté.
00:07:04 Et donc, ce que nous concevons devra s'adapter, être adaptable à ces nouveaux modes de vie.
00:07:09 On a quand même vu un vrai virage avec la Covid et les confinements, mais on a probablement
00:07:15 énormément de virages qui nous attendent pour l'avenir.
00:07:18 Et c'est très… voilà, comment est-ce qu'on concilie les différentes échelles
00:07:22 de temps, agir aujourd'hui pour demain et surtout après-demain, cet après-demain
00:07:26 qu'on ne connaît pas.
00:07:27 Et donc, voilà, je pense que nous allons être éclairés aujourd'hui, en débattre
00:07:31 cet après-midi, comme d'habitude, avec nos ateliers.
00:07:35 Et donc, je voudrais profiter de cette introduction pour saluer à nouveau les membres du comité
00:07:41 directeur qui pilotent ce réseau, l'animent, les six chefs de file, public et privé, des
00:07:46 différents groupes de travail qui animeront vos ateliers cet après-midi.
00:07:49 Et c'est vraiment grâce à votre investissement à tous que ce réseau existe, qu'il est
00:07:55 pertinent et aussi passionnant.
00:07:57 Et puis évidemment, un remerciement à la DHUP qui est très présente, qui pilote vraiment
00:08:04 techniquement le fonctionnement de ce réseau, mais même plus encore, qui le soutient.
00:08:08 Et voilà, le ministre n'a pas pu nous rejoindre aujourd'hui, mais soyez certains qu'il connaît
00:08:14 le RNA, qu'il sait ce que le RNA produit, ce qu'il peut en attendre.
00:08:19 Et tout ça, c'est grâce à vous, avec l'aide du CRMA, de l'ASSET, d'adéquation et d'état
00:08:24 d'esprit.
00:08:25 Donc, un très grand merci et une bonne journée.
00:08:28 Merci Aude.
00:08:31 Alors, aujourd'hui, on va parler prospective, mais aussi on va avoir une petite séquence
00:08:37 émotions.
00:08:38 C'est une grande journée.
00:08:41 J'aimerais appeler avec moi tous les membres du CODIR du RNA, s'ils peuvent venir sur scène.
00:08:49 Vous le savez, Aude Debreuille a un nouvel avenir professionnel, qui ne sera pas dans
00:08:57 le secteur de l'aménagement.
00:08:59 Et donc, Aude, de par cette raison, va arrêter la coprésidence du réseau national des aménageurs.
00:09:07 Pour moi, c'est très particulier parce que ça fait 5 ans que nous coprésidons le RNA.
00:09:13 Donc, dans cette idée de partager et de le faire en parité, homme-femme et parité public-privé.
00:09:21 Donc, c'est quelque chose de très important.
00:09:22 C'est l'ADN de ce réseau.
00:09:24 Et donc, ça a été 5 années fabuleuses pour moi.
00:09:30 J'ai fait connaissance d'une personne que je ne connaissais pas auparavant, dont j'avais
00:09:33 déjà beaucoup entendu parler, mais qui a animé de façon magistrale ce réseau.
00:09:39 Nous avons des caractères complètement différents.
00:09:40 Et on a pu le faire.
00:09:44 Et je trouve que ça a super bien marché.
00:09:45 Voilà.
00:09:46 Donc, je remercie tous les membres du CODIR, comme l'a dit Aude, qui ont fait un travail
00:09:49 fantastique.
00:09:50 Tous les membres du CODIR anciennement, qui ne sont plus là aujourd'hui.
00:09:52 Et les nouveaux qui arrivent.
00:09:55 Et c'est un CODIR qui se renouvelle en permanence.
00:09:57 Donc voilà, Aude, je voulais vraiment te remercier au nom du CODIR.
00:10:00 Et je laisse la parole à Jean-Baptiste, qui veut dire un petit mot également.
00:10:04 Un petit mot.
00:10:10 Nicolas a dit déjà beaucoup.
00:10:17 Et on a eu l'occasion de te le dire.
00:10:19 Aude, évidemment, un grand merci de la part du ministère et, je pense, de l'ensemble
00:10:24 des membres du RNA au-delà du CODIR.
00:10:27 Un merci sincère à la femme, qui incarne de notre point de vue vraiment, d'une part,
00:10:35 le métier d'aménageur et la posture d'aménageur public.
00:10:40 Et pour nous, c'était vraiment précieux de t'avoir à nos côtés toutes ces années,
00:10:44 comme directrice d'établissement PUC foncier, comme directrice d'établissement PUC d'aménagement
00:10:48 et comme coprésident du RNA.
00:10:50 On se console en disant que tu ne pars pas bien loin chez nos cousins.
00:10:53 Et finalement, l'ensemble du CODIR et, je pense, l'ensemble de la profession qui est
00:10:58 aujourd'hui réunie, saura bien venir te chercher pour avoir tes conseils et tes coups de gueule.
00:11:04 Voilà, donc un grand merci.
00:11:05 Je ne savais pas qu'il y aurait ce petit moment.
00:11:15 Je vous remercie infiniment.
00:11:16 Trois petits mots très courts.
00:11:18 Moi, j'avais accepté la coprésidence du RNA parce que j'arrivais assez nard, presque,
00:11:23 pas loin, peu de temps après mon arrivée, qu'il n'y avait pas grand monde qui connaissait
00:11:27 Sénard, sauf pour se dire que c'est complètement has-been et que c'était un territoire sans
00:11:30 intérêt, que ça m'agacait énormément.
00:11:31 Et donc, je me suis dit, voilà, si je vais au RNA, je vais pouvoir agir pour Sénard
00:11:37 et donner de la visibilité.
00:11:39 Ça a clairement été ma motivation profonde et j'ai évidemment trouvé tout à fait autre
00:11:43 chose.
00:11:44 J'ai adoré ce comité directeur où j'ai fait en sorte, effectivement, que la parole
00:11:47 soit la plus libre possible parce que si c'était consensuel, d'ailleurs, on me l'a dit que
00:11:50 c'était encore trop consensuel.
00:11:52 Si c'était consensuel, ça ne servait pas à grand chose.
00:11:54 Donc voilà, trouver un cadre où on pouvait s'exprimer, exprimer ses différences et ses
00:11:58 points de vue avec bienveillance.
00:11:59 Voilà, c'était à peu près ça l'idée.
00:12:00 Ça a produit remarquablement.
00:12:02 Je me suis passionnée pour le RNA.
00:12:04 On a eu des rencontres extrêmement intéressantes.
00:12:07 Vous n'avez cessé de lui donner plus de poids, notamment avec un souci de relais avec la
00:12:14 presse, avec la presse spécialisée, avec des interviews, etc.
00:12:19 Vraiment, les productions sont de très grande qualité.
00:12:22 On va continuer à venir.
00:12:23 Ça ne sera que meilleur dans les années à venir.
00:12:26 J'ai eu beaucoup de plaisir.
00:12:27 Alors, maintenant, j'ai rejoint, finalement, CDC Habitat pour une filiale qui s'appelle
00:12:32 Grand Paris Habitat, pour développer la maîtrise d'ouvrage direct dans une structure qui faisait
00:12:36 90% de VEFA.
00:12:38 Par conséquent, je suis très intéressée à rencontrer des aménageurs pour venir construire.
00:12:43 Donc n'hésitez pas à venir me parler au titre de mes nouvelles fonctions.
00:12:45 Merci, merci, merci à tous.
00:12:56 Et Jean-Baptiste, tu es déjà là, donc tu vas continuer.
00:12:58 Pour l'actualité, l'ADHUP.
00:13:01 Alors, après cette séquence émotion, une séquence beaucoup plus austère.
00:13:04 Rassurez-vous, ça ne va pas durer longtemps et je vais surtout commenter un support dont
00:13:11 vous pourrez prendre connaissance dans votre dossier.
00:13:15 Mais comme de tradition, je vais vous faire un petit point d'actualité gouvernementale
00:13:23 et ministérielle sur nos métiers.
00:13:26 Avec, tout d'abord, un point sur la mise en œuvre de la réforme du zéro artificialisation
00:13:34 net.
00:13:35 On avait eu l'occasion, alors je ne vois pas très bien parce qu'il n'y a pas de retour,
00:13:38 mais...
00:13:39 Ah, il faut tourner ? D'accord.
00:13:42 Ok, ça sera beaucoup plus pratique comme ça.
00:13:45 Donc, on avait eu l'occasion d'évoquer lors de la dernière plénière les annonces
00:13:51 de la première ministre en réponse à certaines inquiétudes des territoires sur la mise en
00:13:55 œuvre de cette réforme.
00:13:56 Je n'y reviendrai pas.
00:13:57 Elle avait évidemment rappelé qu'il n'était pas question de remettre en cause les objectifs
00:14:01 et les échéances et encore moins la déclinaison dans la hiérarchie des normes qui fait une
00:14:07 place belle à la région en la matière.
00:14:09 Néanmoins, elle était prête à réfléchir sur un certain nombre de sujets, sur une meilleure
00:14:14 prise en compte de la renaturation, sur un comté à part des projets d'envergure nationale
00:14:18 ou sur le renforcement de certains critères de territorialisation, notamment en faveur
00:14:24 d'une garantie pour le monde rural.
00:14:26 Les négociations ont été menées par le ministre chargé de l'écologie, Christophe
00:14:34 Lecce, et dans le même temps, le Sénat conduit une mission conjointe sur la mise en application
00:14:41 de cette réforme qui a conduit au dépôt d'une proposition de loi par le sénateur
00:14:48 Jean-Baptiste Blanc, proposition de loi qui a été examinée en première lecture au
00:14:51 Sénat.
00:14:52 Il n'y a pas pour l'instant de date pour la lecture à l'Assemblée nationale, mais
00:14:57 en revanche, la procédure accélérée a été engagée.
00:15:00 Sans surprise, les sénateurs se sont exprimés, ce qu'on attendait d'eux, avec des prises
00:15:08 de positions qui allaient pour certaines bien au-delà des annonces de la Première Ministre,
00:15:13 avec des reports de délai, des décomptes d'une liste assez élargie des projets d'envergure
00:15:19 nationale ou des souhaits, en tout cas, de meilleure prise en compte de la garantie rurale
00:15:26 ou de l'érosion du trait de côte.
00:15:27 On sait d'ores et déjà quelle est la position d'une partie des députés, notamment de
00:15:33 la majorité, puisqu'une autre proposition de loi a été déposée par Lionel Cosses
00:15:37 le 14 février 2023.
00:15:39 Je pense que le débat parlementaire va se poursuivre, vraisemblablement, pour ajuster
00:15:46 les points qui méritent de l'être dans cette réforme du zéro artificialisation
00:15:50 de l'être.
00:15:51 Pour autant, la mise en œuvre de cette réforme n'est évidemment pas remise en cause dans
00:15:56 ses objectifs et ses fondamentaux.
00:15:58 Et sans les commenter, bien sûr, je vous ai remis la liste des décrets d'application
00:16:03 qui ont d'ores et déjà été pris en application de la loi Climat Résilience.
00:16:07 Et je vous laisserai en prendre connaissance si vous avez des questions.
00:16:11 On est évidemment là pour y répondre.
00:16:12 Il y a d'autres actualités juridiques dont je voulais vous faire part, sans encore une
00:16:19 fois les détailler, parce qu'ils peuvent évidemment intéresser l'exercice de vos
00:16:23 missions.
00:16:24 Tout d'abord, certains textes d'application de la loi dite 3DS ont été publiés, en
00:16:32 particulier une ordonnance qui était particulièrement attendue, qui est l'ordonnance relative
00:16:36 au bail réel solidaire d'activité, le BRSA, qui concrétise, si je puis dire, ce
00:16:41 nouvel objet subsidiaire des organismes de foncier solidaire, conduit dans un objectif
00:16:46 de mixité fonctionnelle.
00:16:48 L'ordonnance est très inspirée, finalement, du mécanisme actuel du bail réel solidaire,
00:16:56 mais évidemment diffère au regard de l'objet du BRSA, qui concerne bien sûr les locaux
00:17:01 d'activité pour les micro-entreprises.
00:17:04 Et donc, cette ordonnance détaille les preneurs, l'encadrement d'activité, les conditions
00:17:08 de location et la prise en compte d'un fonds commercial existant.
00:17:14 Cette ordonnance doit d'abord être ratifiée, donc un projet de loi de ratification va
00:17:19 être déposé, et bien évidemment, un décret d'application complétera l'ensemble du
00:17:25 dispositif.
00:17:26 Voilà, c'était important, il me semble, de vous signaler la publication de ce texte.
00:17:31 D'autres textes d'application de la loi 3DS peuvent vous intéresser, notamment les
00:17:35 textes qui mettent en œuvre les nouvelles dispositions de la loi dite SRU, avec un décret
00:17:42 de février 2023 relatif aux conditions d'exemption pour certaines communes en réglumération
00:17:47 de 30 000 habitants, notamment sur les notions d'isolement et de difficulté d'accès
00:17:51 aux bassins de vie et d'emploi.
00:17:53 C'est un texte qui avait été largement concerté suite à ces dispositions législatives
00:17:58 rénovant la loi SRU.
00:18:00 Il y a aussi un décret relatif au contenu du rapport sur le bon usage des prélèvements
00:18:04 SRU, qui était très attendu, et un décret émis en consultation sur ce qui n'a rien
00:18:12 à voir, la procédure d'expérimental pour la délivrance des autorisations d'exploitation
00:18:15 commerciale, c'est l'article 97 de la loi 3DS, sachant qu'il y a aussi une autre ordonnance
00:18:23 qu'on appelle l'ordonnance retrait gonflément des argiles, qui est relative à la prise
00:18:27 en charge des conséquences des ésordres causés par le phénomène naturel de mouvements
00:18:30 de terrain différentiels consécutifs à la sécheresse et à la réhydratation des sols.
00:18:35 Voilà. Donc ces textes sont aussi importants dans l'exercice de vos missions, surtout
00:18:42 pour les territoires qui y sont confrontés.
00:18:44 Le législateur poursuit son travail avec la publication de la loi relative à l'accélération
00:18:53 des énergies renouvelables, l'objectif étant de lever les freins spécifiques et
00:18:59 de faciliter le déploiement des projets de 2NR.
00:19:03 Le texte est finalement assez nourri, même s'il était initialement assez resserré
00:19:10 dans le projet du gouvernement.
00:19:12 Je ne ferai pas le détail de toutes les dispositions qui peuvent vous intéresser, elles figurent
00:19:16 sur la diapositive.
00:19:17 Ce qui est surtout important, c'est de prendre connaissance du dispositif de délimitation
00:19:23 des zones d'accélération pour l'implantation d'installations terrestres de production
00:19:27 d'énergie renouvelable, qui est un système assez singulier, je dois dire, et de prendre
00:19:33 aussi connaissance des dispositifs procéduraux qui permettent l'accélération de l'implantation
00:19:38 de tels projets, notamment avec des mises en compatibilité de documents d'urbanisme
00:19:42 accélérés.
00:19:43 Voilà.
00:19:44 Je n'en dirai pas tellement plus, ça nous emmènerait beaucoup trop loin.
00:19:47 Et je terminerai mon propos avec quelques informations, non pas d'ordre juridique ou
00:19:55 réglementaire, mais plus relatif à l'accompagnement des territoires.
00:19:58 Tout d'abord, pour vous indiquer que l'ensemble du dispositif du fond vert dont on avait parlé
00:20:04 la dernière fois est désormais bien en place.
00:20:06 Le guide et les cahiers d'accompagnement pour chacune des 14 mesures sont bien en ligne.
00:20:12 Le 14e cahier d'accompagnement a été publié il y a quelques semaines.
00:20:16 Il est relatif à l'accompagnement en faveur de l'ingénierie des territoires.
00:20:21 Et évidemment, on vous invite à vous en saisir dans la mesure où ce fond vert rencontre
00:20:29 un réel succès dans les territoires, puisque depuis fin janvier, il y a déjà 5300 dossiers
00:20:34 qui ont été déposés, ce qui représente déjà un montant supérieur à l'enveloppe
00:20:38 de 2 milliards.
00:20:39 Ce qui veut dire que finalement, le dispositif rencontre bien son public.
00:20:43 Il signale qu'il y a déjà 310 millions de demandes pour la renaturation des villes
00:20:48 et 290 millions de demandes pour le recyclage foncier.
00:20:51 Donc si vous avez des dossiers à déposer, je ne peux que vous inviter à le faire très
00:20:55 très vite dans la mesure où on est vraiment dans une logique de guichet.
00:20:58 Ce n'est pas complètement une logique premier arrivé, premier servi, mais les préfets
00:21:04 ont quand même pour objectif de consommer l'enveloppe très très vite pour pouvoir
00:21:08 conventionner avant la fin de l'année 2023.
00:21:11 Donc voilà, je ne peux que vous encourager à déposer vos dossiers, notamment sur ces
00:21:17 deux mesures, renaturation des villes et recyclage foncier.
00:21:20 Vous mentionnez également, on l'avait évoqué rapidement, que le renouveau de la démarche
00:21:26 écoquartier est désormais complètement en vigueur.
00:21:29 Le ministre Olivier Hickelin a signé une circulaire le 9 mars dernier à l'ensemble
00:21:36 des préfets qui présente ce nouveau dispositif qui fait la part belle, si je puis dire, à
00:21:40 l'accompagnement de ce qui est appelé l'éco-projet avant le démarrage du chantier.
00:21:46 Et réservant finalement la labellisation en tant que telle aux phases des quartiers
00:21:52 livrés et vécus, cette labellisation étant désormais délivrée en fonction de la réponse
00:22:02 aux 20 engagements écoquartiers bien sûr, mais aussi des cibles que se fixent les maîtres
00:22:06 d'ouvrage sur 15 indicateurs de performance environnementale.
00:22:10 C'est vraiment une innovation pour cette démarche qui rentre vraiment dans une logique
00:22:13 performantielle.
00:22:14 Et d'ores et déjà, on vous informe que la campagne 2023 pour la labellisation est
00:22:21 d'ores et déjà ouverte.
00:22:22 On vous invite à déposer vos dossiers avant le 13 mai, tant pour les éco-projets que
00:22:27 pour les labellisations en tant que telles, s'agissant des projets livrés et vécus.
00:22:31 Je ne dirai pas vraiment beaucoup de la feuille de route de décarbonation aménagement et
00:22:39 de la feuille de route de décarbonation bâtiment, puisque c'est l'objet d'une séquence ce
00:22:43 matin.
00:22:44 C'est surtout l'occasion pour moi, je pense que Jean-Marie s'associe à moi, de remercier
00:22:50 très sincèrement Anne Fraise qui a piloté les discussions d'une main de maître sur
00:22:55 la feuille de route aménagement.
00:22:57 Cette feuille de route est très complémentaire du travail qui a été mené par nos collègues
00:23:01 dans le domaine du bâtiment, pour lequel il y avait, je rappelle, quatre groupes de
00:23:04 travail sur les composants des ouvrages, sur la construction neuve, sur la rénovation
00:23:08 du parc existant et sur l'exploitation et l'usage des bâtiments dans leur environnement.
00:23:13 Donc évidemment ces deux feuilles de route sont très connectées et une remise officielle
00:23:18 est en cours d'organisation sous l'égide des différents ministres concernés, M.
00:23:22 Béchu, M. Klein, Mme Pannier-Runacher, pour ne citer que ceux-là.
00:23:26 Donc Anne présentera tout ça tout de suite, bien mieux que moi.
00:23:32 Et je terminerai en mentionnant que le gouvernement achève les discussions autour du Conseil
00:23:39 national de la refondation pour le logement.
00:23:41 Vous vous en souvenez, trois groupes de travail avaient été organisés.
00:23:45 L'un pour redonner aux Français le pouvoir d'habiter.
00:23:49 Le deuxième en faveur de la réconciliation de la France avec l'acte de construire.
00:23:54 Et le dernier en faveur de la transition écologique dans le logement.
00:23:59 Les trois rapports ont été remis au gouvernement.
00:24:02 Il y a un certain nombre d'idées intéressantes qui sont en cours d'expertise, notamment
00:24:05 sur l'idée d'une nouvelle aide au maire bâtisseur, l'idée d'un statut du bailleur
00:24:11 privé ou encore l'idée d'encadrer davantage les prix du foncier, ce qui est un peu une
00:24:16 harlaysienne depuis une dizaine voire une vingtaine d'années.
00:24:20 Donc l'ensemble de ces sujets sont en cours d'expertise et devraient faire l'objet
00:24:25 d'annonce par le ministre Olivier Klein dans les prochaines semaines.
00:24:27 Évidemment, ça se nouer également de propositions qui émanent du terrain à travers des CNR
00:24:33 et des réseaux qui, évidemment, permettent aussi d'incarner le propos.
00:24:37 Voilà, je ne serai pas tellement plus long sur cette actualité pour laisser évidemment
00:24:42 la place à la journée, d'abord avec la feuille de route de Descarbaux et ensuite
00:24:47 sur les tables rondes prospective.
00:24:49 Voilà, merci à tous.
00:24:50 Bonjour à tous.
00:24:56 On va démarrer cette séquence sur la feuille de route, donc aménagement, comme vient
00:25:01 de l'indiquer Jean-Baptiste.
00:25:03 Le RNA, au cours des différentes séquences, a fait un point d'étape régulier sur l'avancement
00:25:12 des travaux de cette feuille de route qui a été initiée, rappelons-le, en avril 2022,
00:25:18 dans ce Cénacle, justement, dans le cadre du RNA.
00:25:22 Donc, il est bien normal aujourd'hui qu'on puisse effectivement vous donner les premiers
00:25:26 éléments de restitution qui ont été aujourd'hui faits auprès des différents ministères pour
00:25:35 qu'on puisse en débattre et évoquer ce sujet avec vous.
00:25:39 Alors, dans le cadre de cette feuille de route, je remercie aujourd'hui l'ensemble des participants
00:25:49 au comité de pilotage et plus généralement l'ensemble des personnes qu'on a pu auditionner
00:25:55 dans le cadre de ce travail qui a quand même duré dix mois.
00:25:59 Donc, un travail vraiment important, régulier, avec des contributions très intéressantes.
00:26:08 Et aujourd'hui, on est dans un format un peu réduit, mais avec des co-rapporteurs.
00:26:15 Je vais vous en dire un petit peu plus sur la méthode.
00:26:17 Donc, Sarah Bélier, qui est directrice générale de l'EPA Nice & Co-Valais, qui a piloté
00:26:24 donc un groupe de travail sur l'acte d'aménager.
00:26:29 Et Benoît Quignon, aujourd'hui consultant, mais qui a une longue carrière professionnelle
00:26:34 dans les collectivités locales, qui a également conduit les travaux du groupe de travail sur
00:26:41 la planification urbaine.
00:26:42 Donc, on va traiter ce matin des grandes mesures qui ont été retenues dans le cadre
00:26:50 de cette feuille de route.
00:26:51 Et cet après-midi, on apportera la question de la création de la valeur.
00:26:56 Alors, rappelez peut-être rapidement que ces feuilles de route s'inscrivent donc dans
00:27:02 la loi climat et résilience, vous le savez tous, avec pour mémoire 14 feuilles de route,
00:27:08 au niveau des transports, 2 sur l'agriculture, différentes feuilles de route qui ont démarré
00:27:14 leurs travaux et qui, pour la plupart, sont aujourd'hui au même niveau de restitution.
00:27:18 On a organisé le travail de façon à pouvoir produire plus de 150 mesures.
00:27:25 Donc, c'est quand même quelque chose d'assez important dans ce rapport avec des groupes
00:27:31 de travail sur la planification urbaine.
00:27:33 Donc, je le dis avec Benoît Quignon et Pierre Laplane sur l'acte d'aménager avec Sarah
00:27:39 et également Marjane au niveau du CNOA sur l'aménagement et les mobilités du quotidien
00:27:45 dans laquelle se sont impliqués notamment les services du ministère des Transports
00:27:50 sur les infrastructures décarbonées et résilientes.
00:27:53 Et je voudrais remercier tout particulièrement la FNTP, la Fédération nationale des travaux
00:27:58 publics pour sa contribution à ces travaux et également les modèles économiques et
00:28:03 la fiscalité.
00:28:04 On y reviendra plus largement et notamment la DGALN, donc Stéphanie Dupuillon, qui nous
00:28:13 a accompagnés sur tout ce travail, toutes ces séquences-là et avec Jean-Marie Kemener
00:28:20 qui a porté pour la DGALN un travail de titan.
00:28:23 Au niveau donc de cet aménagement, de cette chaîne de valeur de l'aménagement, le
00:28:30 premier constat c'est que finalement avec cette installation de la chaîne de valeur,
00:28:39 on a trouvé ensemble que l'aménagement pouvait faire filière.
00:28:43 Ce n'était pas évident.
00:28:44 Dans l'automobile, on voit bien que l'automobile est une filière.
00:28:47 Ce n'est pas très compliqué.
00:28:48 L'aéronautique aussi, bon, on voit bien.
00:28:50 L'aménagement, ça n'avait jamais été vu comme une filière.
00:28:53 C'est toujours associé au BTP, ce qui n'est pas faux, mais ce n'est pas exactement ce
00:29:00 sujet-là qu'on a traité et on l'a traité notamment sous la question du foncier à
00:29:05 transformer.
00:29:06 Alors, on a mis un S à foncier, ce n'est pas une faute, c'est parce que c'est l'idée
00:29:10 de se dire que c'est à la fois des fonciers nus comme on l'a fait longtemps dans l'aménagement
00:29:16 et demain très probablement beaucoup plus vers le foncier recyclé, le bâti recyclé.
00:29:22 Donc, on a à travers cette chaîne de valeur associé tous les acteurs, donc les associations
00:29:30 d'élus en premier lieu, qui se sont, et je les en remercie aussi, qui se sont impliqués
00:29:35 dans le travail au départ peut-être avec l'idée que c'était le unième groupe de
00:29:39 travail et puis finalement au dernier comité de pilotage qui était là présente en donnant
00:29:44 des exemples de mesures qu'elle souhaiterait soutenir.
00:29:48 L'USH, la FNTP, je l'ai dit, le Conseil national de l'ordre et bien sûr tous les
00:29:54 établissements publics d'aménagement, établissements publics fonciers et tous les EPL, donc, dont
00:29:58 vous êtes présents pour un grand nombre d'entre vous dans la salle.
00:30:04 Alors, je voudrais donc donner quelques enjeux sur cette décarbonation.
00:30:08 Le premier sujet, c'est en termes de chiffres clés, on a fait un travail avec notamment
00:30:16 le ZFCO, Florian Dupont, de quantification des émissions de la filière.
00:30:23 C'est quelque chose qui est assez nouveau.
00:30:26 Alors, évidemment, il y a des biais, évidemment, c'est pas, tout n'est pas complètement établi
00:30:34 à ce jour, mais néanmoins, ça permet de donner des grands ordres de grandeur.
00:30:38 Dans ces ordres de grandeur, donc au niveau des émissions globales, au niveau national,
00:30:43 on est sur 450 millions de tonnes en 2019, donc à peu près par an.
00:30:49 Avec une séquestration, là aussi, c'est un chiffre national de 45 millions de tonnes.
00:30:54 L'objectif, je le rappelle, c'est de passer à moins 55% des émissions nettes en 2030,
00:31:03 donc pour s'accorder avec les accords de Paris et infléchir la SNBC, la Stratégie
00:31:07 nationale de la carbone, qui est aujourd'hui en dessous de ce seuil de 55%.
00:31:11 Donc, si je le dis autrement, en 7 ans, il faut accélérer sur la trajectoire nationale
00:31:18 de décarbonation.
00:31:19 Donc, c'est déjà tenir la trajectoire actuelle et surtout accélérer dessus pour atteindre
00:31:26 donc la neutralité en 2050.
00:31:28 Un cas par franchir que vous connaissez bien aujourd'hui, mais je le rappelle parce qu'il
00:31:32 a un impact fort sur les usages, c'est de passer de 10 tonnes de CO2 équivalent par
00:31:36 an et par habitant à 2 tonnes.
00:31:38 Donc, le gap est énorme.
00:31:40 Dans ces chiffres nationaux des émissions, deux éléments à retenir.
00:31:46 L'aménagement, au sens très large, vous allez le voir, représente à peu près 340
00:31:56 millions de tonnes de CO2 par an.
00:31:59 Et la grande, grande majorité, c'est ce qu'on a appelé les usages.
00:32:06 En fait, c'est la façon de vivre la ville, de se déplacer.
00:32:10 C'est le premier poste et de très loin, puisqu'on est à 37% des émissions.
00:32:16 Ce sont les déplacements.
00:32:18 Alors, ce sujet-là, on l'a abordé en se disant dans la feuille de route, quel est
00:32:22 notre périmètre ? Et dans notre périmètre, nous avons retenu les déplacements du quotidien.
00:32:28 J'insiste un peu dessus parce qu'il y a d'autres feuilles de route pour les déplacements
00:32:33 à long terme et surtout les déplacements du quotidien, c'est 80% des émissions que
00:32:38 vous voyez là.
00:32:39 Donc, c'est le principal sujet, c'est quand même celui-là.
00:32:43 On a également dans le cadre de ces émissions des postes qui pèsent.
00:32:52 Alors, qui pèsent au niveau de la façon des émissions liées à l'affectation du
00:33:01 changement des terres, à l'agriculture ? Donc, là aussi, c'est des secteurs qui sont assez
00:33:06 largement dans la fabrique globale de la ville.
00:33:08 Et finalement, ce qu'on peut voir, c'est que l'acte d'aménager pèse, lui, autour
00:33:14 de 450 millions de tonnes par an.
00:33:17 Alors, c'est peu si on le voit comme ça par rapport effectivement aux 340 millions
00:33:22 de tonnes des usages.
00:33:23 Et les deux points dans les 50 millions de tonnes, c'est l'artificialisation des sols,
00:33:28 donc pour 25%, à quelque chose près, c'est ça.
00:33:31 Et le deuxième poste, alors, c'est un peu étonnant, tout le monde a été étonné,
00:33:38 pour 25% aussi, ce sont les fluides frigorigènes.
00:33:40 Alors, ça, c'est un peu bizarre.
00:33:41 C'est effectivement les fluides qui sont utilisés dans la climatisation et notamment
00:33:46 les fuites du assez fluide.
00:33:48 On a tous vérifié le chiffre trois fois parce qu'on se trouvait assez étrange, effectivement,
00:33:53 que ça pèse autant, mais c'est le cas.
00:33:56 Et surtout, donc, le poste le plus important dans cet acte d'aménager, c'est évidemment
00:34:02 l'industrie de la construction qui est majeure, donc dans cette partie-là.
00:34:08 Voilà, donc ça, c'est important d'avoir ces grands éléments pour comprendre le débat
00:34:15 qui nous a occupés.
00:34:17 Et juste pour terminer sur ce point, c'est d'autant plus important qu'aujourd'hui,
00:34:23 vous le savez, 80% de la ville de 2050 existe déjà.
00:34:27 Et tout ce qu'on fait en aménagement, on a un pas de temps de 10 ans, peu ou prou.
00:34:32 En gros, on est autour de 10 ans, ce qui veut dire que ce qu'on produit aujourd'hui,
00:34:36 on dépasse déjà 2030.
00:34:38 Donc ça, c'est un point important qu'on a toujours eu en perspective dans notre réflexion.
00:34:44 Alors, je vais passer la parole maintenant à Benoît qui va nous parler des leviers
00:34:50 liés à la planification, notamment, que l'on a identifié comme étant la source,
00:34:56 bien évidemment, de l'acte d'aménager, de la façon de transformer notre territoire.
00:35:01 Merci, merci, Anne, pour cette introduction et ses premiers éléments.
00:35:08 Premier point, effectivement, tu l'as évoqué tout à l'heure, il y a quelques instants,
00:35:16 c'est la question de l'accélération, de la décarbonation, de la réduction des émissions
00:35:20 de gaz à effet de serre, avec finalement une sorte de double enjeu.
00:35:26 Le premier, c'est celui de la connaissance et on verra que cette connaissance est aujourd'hui
00:35:30 imparfaite.
00:35:31 Elle est hétérogène, elle est différente suivant les territoires.
00:35:35 Et puis le deuxième enjeu, c'est être capable finalement de territorialiser ces enjeux et
00:35:42 de modéliser aussi ce qui concerne l'activité des aménageurs et des acteurs de l'aménagement
00:35:49 que vous êtes, c'est-à-dire comment faire en sorte qu'on puisse à la fois, je dirais,
00:35:55 comprendre les méthodes et les résultats, je dirais, des options prises par les aménageurs
00:36:03 sur l'impact au carbone.
00:36:04 Premier point, c'est donc première action, premier levier, c'est celui de la connaissance,
00:36:11 une connaissance qui soit plus homogène, plus complète sur l'ensemble du territoire
00:36:16 et qui ne soit pas portée par, comme aujourd'hui, je dirais, par une multitude d'acteurs qui,
00:36:21 effectivement, prenant en compte la nécessité et l'urgence climatique, prennent des initiatives
00:36:28 pour développer des outils.
00:36:29 Mais la maille, en fait, elle est plutôt liée à des initiatives, soit nationales,
00:36:35 soit régionales, mais le résultat n'est pas totalement homogène et c'est bien dommage.
00:36:39 Ça, c'est le, je dirais que c'est le premier point pour aussi aller au-delà des enjeux
00:36:45 de méthode et des discussions de chapelle sur ce point.
00:36:49 Le deuxième point, c'est la capacité, on y a fait allusion tout à l'heure quand on
00:36:55 a parlé du ZAN, c'est un peu la même chose pour la réduction des gaz à effet de serre.
00:36:59 Il faut être en capacité de décliner sur le territoire au travers des outils qui existent
00:37:05 déjà, mais qui ne sont peut-être pas suffisamment quantitatifs de ces objectifs généraux,
00:37:11 au travers des plans climat énergie territorialisé, mais aussi des SCOT, mais aussi des PLU.
00:37:20 Et sur ce point en particulier, nous avons noté au cours de nos travaux qu'une des
00:37:28 failles, finalement, dans les dispositifs qui pouvaient exister aujourd'hui, c'est
00:37:33 la territorialisation des PLU et notamment leur caractère intercommunal qui n'est pas
00:37:37 encore la règle aujourd'hui, même si, je dirais, l'intercommunalisation de ces démarches
00:37:43 de planification, évidemment, progresse.
00:37:46 Il nous semble qu'il faut donner un coup d'accélérateur à ce type d'approche et
00:37:50 à une mise en cohérence, évidemment, avec des SCOT qui eux-mêmes doivent, je dirais,
00:37:55 couvrir l'ensemble du territoire, ce qui n'est pas encore le cas tout à fait.
00:37:59 Et puis ensuite, il faut donc pouvoir et on va devoir, en fait, intégrer dans ces différents
00:38:05 documents de planification des indicateurs plus précis et surtout des objectifs plus
00:38:10 précis à décliner, ce qui, dans le cas des PLU, ne sera pas forcément évident puisque
00:38:15 la traduction d'un objectif de réduction dans "et qu'est-ce que ça peut bien vouloir
00:38:19 dire dans les règles d'aménagement ou d'urbanisation que je me fixe", c'est quelque chose qui
00:38:25 sera sans doute un enjeu assez, je dirais, assez délicat.
00:38:29 Et ça renvoie aussi d'un moyen aussi d'atteindre l'objectif à la multivisualisation des équipements.
00:38:34 C'est une illustration de ce que l'on pourrait faire de mieux, c'est-à-dire éviter la
00:38:38 multiplication des équipements publics.
00:38:40 Je pense notamment à des équipements autour peut-être du sport, des loisirs, etc., mais
00:38:46 aussi des infrastructures pour éviter de gaspiller finalement du carbone.
00:38:50 Et puis, le dernier élément qui peut-être vous parlera plus à vous qui êtes engagé
00:38:56 dans l'acte d'aménager, soit en collectivité, soit du côté des aménageurs publics ou privés,
00:39:02 c'est le développement, la mise à disposition d'outils permettant de modéliser d'une manière
00:39:09 fiable et reconnue par tous de l'acte d'aménager.
00:39:15 Mettre en œuvre de manière systématique la question des différents scénarii de comparaison
00:39:22 et puis également pouvoir suivre dans la durée l'impact des options qui sont retenues
00:39:28 et de ce point de vue-là, s'appuyer sur les travaux du CSTV, de l'ADEME et puis utiliser
00:39:34 la boîte à outils qui est en train d'être développée par Efficacity nous semble être
00:39:40 une chose à réaliser.
00:39:42 Oui, bonjour.
00:39:45 Merci Benoît.
00:39:48 Alors moi je vais vous parler du levier relatif à l'optimisation du recyclage urbain bien
00:39:55 évidemment et du renouvellement de ce foncier.
00:39:58 On le sait désormais pour arriver à atteindre les objectifs, l'aménagement doit avant
00:40:03 tout se faire en renouvellement du déjà là et on doit arriver à intervenir sur ces
00:40:09 secteurs pour favoriser avant tout à la fois de la mixité fonctionnelle et à la fois
00:40:14 de la mutualisation des équipements et des infrastructures nécessaires.
00:40:17 L'enjeu bien évidemment c'est de limiter l'étalement urbain et ses effets sur les
00:40:21 émissions de gaz à effet de serre et la mixité fonctionnelle notamment vise à, on
00:40:27 l'a vu tout à l'heure, c'est l'un des postes les plus importants pour nous, vise
00:40:31 à réduire les déplacements, les mobilités contraintes et plus globalement toute demande
00:40:37 de mobilité en général.
00:40:39 Donc plusieurs actions qui ont été identifiées par le groupe de travail portent notamment
00:40:47 sur l'intensification urbaine entre guillemets mais à proximité immédiate des noeuds de
00:40:52 transport pour avoir ces résultats les plus efficients possibles et assez rapidement.
00:40:57 Il y a quelques biais par contre bien évidemment que nous avons identifiés, enfin des biais
00:41:04 non, des points de vigilance.
00:41:05 Benoît a pu le dire sur la planification mais c'est strictement pareil sur le sujet
00:41:12 qui nous occupe.
00:41:13 Bien évidemment il n'y a pas de trajectoire uniforme sur le territoire.
00:41:16 Les enjeux, les leviers à mobiliser que l'on soit en secteur rural ou en périurbain desservis
00:41:23 par des transports en commun sont évidemment pas les mêmes.
00:41:26 Et il y a une intelligence entre guillemets locale et collective à essayer de trouver
00:41:31 des écosystèmes sur les territoires qui sont moins urbanisés pour arriver à quand
00:41:36 même favoriser des modes de vie plus vertueux et décarbonés.
00:41:39 Autre point quand même qui nous paraît important et qui je pense a été évoqué de manière
00:41:49 transversale dans l'ensemble des groupes, on le sait le recyclage urbain c'est plus
00:41:53 coûteux et beaucoup plus complexe que du développement en extension.
00:41:57 Cela va donc supposer un soutien public certainement plus fort pour accompagner les acteurs de
00:42:03 la filière.
00:42:04 Alors un soutien public c'est pas forcément et uniquement un soutien financier, même
00:42:09 loin de là.
00:42:10 Ça peut être aussi par le biais des formations et je pense qu'Anne aura l'occasion d'y
00:42:14 revenir à la fin de notre présentation.
00:42:17 Des actions de sensibilisation de l'ensemble des acteurs, ça peut être avec de l'apport
00:42:21 de l'ingénierie locale mais en tout cas il y a besoin d'un soutien public au recyclage
00:42:25 foncier.
00:42:26 On n'est pas encore complètement tous aguerris, on n'a pas encore le modèle qui nous permet
00:42:30 de le faire.
00:42:31 Le point de vue financier est important, c'est ce qui nous a aussi amené à se dire que
00:42:38 la décarbonation devait forcément s'accompagner de différentes mesures fiscales.
00:42:42 Des mesures fiscales qui pouvaient à la fois être incitatives pour favoriser des opérations
00:42:48 vertueuses en faveur de la décarbonation mais en même temps contributives parce qu'on
00:42:52 se rend bien compte que le PAC qui est à opérer, Anne l'a rappelé, va nécessiter
00:42:57 des infrastructures et des équipements pour concourir à la réduction des gaz à effet
00:43:01 de serre qu'il va falloir financer.
00:43:03 On continue avec le foncier sans grande surprise à vrai dire puisque le foncier c'est le nerf
00:43:16 de la transformation de la ville et c'est un sujet sur lequel on est tous confrontés
00:43:22 à son renchérissement, à sa disponibilité complexe à maîtriser et avec la nécessité
00:43:29 du recyclage urbain qui est aujourd'hui affiché comme un des leviers de la décarbonation,
00:43:35 en tout cas de la transformation et de la transition, on se retrouve avec des enjeux
00:43:39 fonciers encore plus importants.
00:43:41 On a essayé d'identifier quelques leviers qui nous permettraient et qui vous permettraient
00:43:48 d'aller peut-être plus loin.
00:43:50 Les premiers concernent les collectivités locales proprement dit.
00:43:54 On en a mis en avant deux en particulier qui vont je pense faire écho à vos pratiques.
00:44:01 Le premier c'est de renforcer le poids, la place des périmètres d'attente des projets
00:44:08 qui permettent de calmer le jeu sur certaines zones et je dirais d'obliger à des réflexions
00:44:16 préalables peut-être mieux structurées avant d'engager des projets d'aménagement ou d'urbanisation.
00:44:23 Le deuxième point a été évoqué par pas mal d'acteurs.
00:44:27 C'est lié en fait à une évolution, enfin déjà depuis un certain temps, de la jurisprudence
00:44:34 sur notamment le contentieux des déclarations d'utilité publique et avec en tout cas en
00:44:43 proposition que nous formulons l'idée de faire de la décarbonation un motif d'intérêt
00:44:48 général d'une déclaration d'utilité publique.
00:44:51 Cela renvoie à des discussions notamment qu'on a eues avec les établissements publics
00:44:54 fonciers de l'État mais aussi avec les collectivités qui étaient présentes dans notre groupe.
00:44:58 Autre catégorie d'action, c'est celle qui tourne autour de la fiscalité.
00:45:05 On a cité ici un exemple particulier qui peut paraître anecdotique mais qui est malgré
00:45:12 tout quelque chose qui va encore se rencontrer puisqu'on va encore avoir des terrains nus
00:45:16 qui vont se transformer en terrain à bâtir.
00:45:18 Le blocage ne sera pas total.
00:45:21 Et donc l'idée là c'est de dire dans ces cas là il devrait y avoir une taxation spécifique
00:45:25 ou supplémentaire qui permette une affectation de cette ressource additionnelle à des opérations
00:45:31 de recyclage urbain dont on a rappelé, dont tout le monde sait qu'elles sont évidemment
00:45:35 plus coûteuses que celles faites à partir d'un terrain nu.
00:45:40 Une mention particulière au renforcement de l'action des établissements publics fonciers
00:45:45 avec quelques idées qui ont été portées par les représentants de ces établissements
00:45:50 publics fonciers, l'allongement des durées de portage qui est souvent un motif de discussion
00:45:56 entre la tutelle et puis ces établissements publics fonciers, la sécurisation dans le
00:46:01 temps de la ressource de TSE et puis la possibilité de procéder à des filialisations.
00:46:08 Je ne suis pas là le porte-parole des établissements publics fonciers mais je partage assez largement
00:46:13 je dirais leur souhait.
00:46:15 On a aussi évoqué la nécessité de renforcer la maîtrise publique du foncier, de réguler
00:46:21 les prix du foncier avec les outils d'urbanisme.
00:46:23 C'est un peu ce à quoi je faisais allusion.
00:46:26 Il peut y avoir aussi d'autres pistes.
00:46:28 Et puis enfin l'utilisation peut-être plus systématique d'un outil qui est aujourd'hui
00:46:33 mobilisé pour produire plus de logements mais qui pourrait être utilisé également
00:46:37 pour d'autres opérations qui est le principe de dissociation de la propriété foncière
00:46:45 et d'autre part de la propriété bâtie qui est une manière de contourner le renchérissement
00:46:51 du coût du foncier qui sera vraisemblablement le cas avec l'obligation de recyclage de
00:46:58 la ville.
00:46:59 Ça permet aussi, je me permets de le souligner, de prévoir le coût d'après.
00:47:03 Je pense notamment à tout ce qui concerne l'équipement de zones d'activité où on
00:47:07 voit bien qu'au bout de quelques dizaines d'années, il y a une forme de déshérence
00:47:11 de ces actifs sous-utilisés avec des propriétaires qui deviennent plus ou moins impécunieux
00:47:15 ou qui organisent leur impécuniosité.
00:47:17 Et la dissociation, je dirais, de la propriété du bâti d'une part et d'autre part du foncier
00:47:23 permettrait sans doute des recyclages plus faciles à l'avenir.
00:47:25 Merci Benoît.
00:47:30 La décarbonation, c'est à la fois toutes les actions qui peuvent concourir à réduire
00:47:36 nos émissions de gaz à effet de serre, c'est également arriver à stocker les émissions
00:47:41 carbone.
00:47:42 Et là, c'est un petit peu ce levier-là que je vous propose de regarder maintenant.
00:47:47 Par les opérations d'aménagement, on peut en fait participer au stockage de carbone
00:47:52 par différentes actions, que ce soit en favorisant la végétalisation en ville, que ce soit en
00:47:57 portant directement des actions de renaturation ou même bien évidemment en favorisant le
00:48:03 réemploi et l'utilisation de matériaux biosourcés.
00:48:05 Donc je pense qu'on a un rôle essentiel sur ce levier-là.
00:48:10 Les différentes actions qu'on a pu identifier ont vocation en fait à inscrire dans les
00:48:17 politiques d'aménagement du territoire la création et surtout la préservation des
00:48:20 puits carbone.
00:48:21 Et ça peut se faire par différents leviers.
00:48:26 On va dire qu'il s'agit avant tout d'arriver à sécuriser les modèles économiques des
00:48:31 opérations qui peuvent et qui sont particulièrement ambitieuses dans ce domaine.
00:48:36 Je dis particulièrement ambitieuses parce que toute opération d'aménagement est forcément
00:48:39 ambitieuse par nature.
00:48:40 Mais il y en a qui ont ce supplément d'âme, on va dire.
00:48:44 Et également par ricochet d'arriver quand même à faciliter entre guillemets la compensation
00:48:49 des effets résiduels qu'il resterait quand même d'un point de vue environnemental,
00:48:54 notamment en sécurisant des possibilités de compensation hors site des opérations,
00:48:59 ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.
00:49:00 Et ça fait complètement le lien avec ce que Benoît a pu nous présenter sur les préservations
00:49:07 du foncier.
00:49:08 Ensuite, bien évidemment, reste aussi là encore une question économique qui se voit
00:49:16 dans tous les groupes.
00:49:17 Et on s'est dit qu'un modèle pouvait peut-être être de voir comment rémunérer entre guillemets
00:49:21 le stockage carbone qui pouvait être permis par ces opérations.
00:49:25 Et on en revient au premier point qui avait été soulevé par Benoît.
00:49:28 Ça soulève forcément des questions d'amélioration de la connaissance et de la quantification
00:49:33 entre guillemets de carbone pour pouvoir y asseoir une rémunération.
00:49:36 Sur ce levier que moi, j'avais, que notre groupe avait commencé à appeler être moins
00:49:48 mobile et mieux mobile, mais on nous a dit qu'on était vraiment politiquement pas correct
00:49:54 du tout.
00:49:55 Donc, je reste à mieux mobile en mettant quand même un premier point sur en fait,
00:50:00 moins mobile.
00:50:01 Et je vous explique pourquoi.
00:50:02 En fait, la question sur les questions de mobilité, on a vu tout à l'heure en introduction,
00:50:07 c'est Anne qui nous l'a rappelé.
00:50:08 Le poids, évidemment, des émissions de gaz à effet de serre liées à la question de
00:50:13 mobilité, notamment de mobilité du quotidien.
00:50:15 Donc, l'idée n'est pas d'empêcher les gens, évidemment, de se déplacer.
00:50:20 Notre sujet n'était pas non plus dans le cas d'espèce de nous substituer à ceux qui
00:50:26 ont réfléchi sur la décarbonation des mobilités, mais plutôt de réfléchir à la manière
00:50:30 dont la planification peut nous aider à réduire le besoin de mobilité pour effectivement
00:50:35 être moins mobile tout en vivant très bien.
00:50:39 Donc, c'est un peu ça le premier point.
00:50:41 Et donc, ça peut passer évidemment par des plans de mobilité, par plus de mixité fonctionnelle,
00:50:47 aussi par une réflexion à l'échelle des SCOT sur des schémas qui peuvent être d'ailleurs
00:50:52 de logistique et de logistique urbaine en particulier, qui sont portés le plus souvent
00:50:57 par des EPCI.
00:50:58 Mais déjà, à l'échelle des SCOT, on peut arriver par le biais de documents d'aménagement
00:51:04 artisanal commercial et de logistique à poser cette question de manière peut être un peu
00:51:10 différente de ce qu'on a pu faire jusqu'à présent.
00:51:13 Le deuxième champ, c'est celui du stationnement, ce qui n'est pas forcément une mauvaise
00:51:18 nouvelle, d'ailleurs, pour ceux qui ont du mal à équimer leur bilan d'opération d'aménagement,
00:51:23 puisque l'idée, c'est de poursuivre et de conforter une tendance qui est à la réduction
00:51:28 de l'offre et la nécessité d'offrir du stationnement, notamment dans les opérations
00:51:32 nouvelles ou en cours de restructuration, qui peuvent être des freins finalement à
00:51:38 l'heure des opérations, je pense notamment de renouvellement urbain ou de restructuration
00:51:41 urbaine et des freins qui sont, à vrai dire, je trouve moi parfois un petit peu un petit
00:51:45 peu idiots.
00:51:46 La prise en compte aussi de nouvelles modalités de l'organisation de la logistique avec à
00:51:52 la fois schéma logistique, mais aussi des choses peut être plus anecdotiques, mais
00:51:57 qui commencent à prendre dans les grandes villes et dans les villes moyennes, d'ailleurs
00:52:00 aussi de l'importance et celui de la logistique par vélo cargo.
00:52:05 Logistique urbaine, j'en ai j'en ai parlé et puis on a souhaité de ne pas oublier bien
00:52:12 au contraire la question des zones on va dire peu dense, périurbaines ou carrément rurales
00:52:18 avec une offre à ce moment là qui permet d'envisager la décarbonation de manière
00:52:24 peut être un peu différente, c'est à dire en s'assurant d'un déploiement de prise
00:52:29 de recharge, de borne de recharge sur l'ensemble du territoire, pas seulement là où c'est
00:52:34 naturellement rentable, la continuité des pistes ou des itinéraires cyclables à ces
00:52:39 échelles là et enfin l'encouragement par le biais de la création d'air de covoiturage
00:52:44 à des modes d'usage partagé de la voiture.
00:52:47 Je vais terminer par le levier qui consiste effectivement à réduire à la fois le coût
00:52:57 carbone de la conception et la création de la ville et en même temps de réduire et
00:53:05 de permettre de créer les conditions d'usage sobre dans la façon dont on vit la ville.
00:53:10 C'est vrai qu'on a tout au long de l'aménagement en fait ces trois temps qui sont importants
00:53:15 et avec des incidences sur notre trajectoire.
00:53:19 On s'est assez rapidement accordé au sein des différents groupes de travail sur le
00:53:26 fait que pour arriver à favoriser le réemploi et l'utilisation des matériaux biosourcis,
00:53:34 nous devions nécessairement passer par une simplification des normes et faciliter la
00:53:39 mise en œuvre technique de ces composants.
00:53:42 C'est aujourd'hui le frein principal en fait à leur augmentation dans la part de
00:53:50 construction que l'on porte.
00:53:51 Bien évidemment on propose là aussi de réfléchir à comment financer cette filière.
00:54:03 On a notamment réfléchi à une modulation de la participation aux équipements publics
00:54:08 des acteurs de l'acte de construire via les bilans carbone qu'ils pouvaient présenter.
00:54:14 On a réfléchi également pour la favoriser aux questions de ne plus asseoir la rémunération
00:54:21 des concepteurs sur la surface de plancher dédiée pour que cela ne devienne plus une
00:54:29 incitation à produire plus.
00:54:31 Tout ce qui tourne autour de dimensionner les espaces publics au juste niveau, il faut
00:54:36 quand même retrouver l'équilibre sur toutes les actions de végétalisation et de renaturation
00:54:41 qu'on porte.
00:54:42 On le sait, la densité et l'intensité urbaine est aussi acceptable que si elle est faite
00:54:47 de pleins et de vides et que les vides sont tout autant importants pour arriver à supporter
00:54:51 les pleins.
00:54:52 Il y a ce juste équilibre à trouver mais il y a ce côté aussi pas sur qualité qui
00:54:59 pourrait être pénalisant.
00:55:00 Bien évidemment on va rechercher avec tout ça avant tout sur les usages sobres, on va
00:55:07 rechercher avant tout de la performance énergétique parce qu'en même temps on se dit aussi que
00:55:12 c'est notamment par le biais de création de réseaux de chaleur et autres que nous
00:55:16 arriverons à mieux atteindre cette trajectoire.
00:55:26 Merci pour la présentation un peu rapide de ces leviers.
00:55:33 Évidemment ce sont des éléments qui sont plus détaillés dans le rapport et plus étayés
00:55:41 pour chacun des points.
00:55:42 Je voudrais quand même vous présenter rapidement ici le travail d'évaluation en ordre de
00:55:52 grandeur des différents leviers pour voir leur potentiel de réduction sur les émissions
00:55:57 de CO2.
00:55:58 Alors quand vous regardez très rapidement les chiffres là sur la colonne de droite,
00:56:03 vous voyez qu'il y a deux choses qui sortent mais de façon majeure, c'est la réduction
00:56:10 des distances parcourues au quotidien, donc 38 millions de tonnes de CO2 par an et les
00:56:18 distances parcourues à vélo, donc là aussi si on passe de 1% à 15% c'est 10 millions
00:56:25 de tonnes.
00:56:26 Donc c'est énorme, le sujet du déplacement du quotidien, c'est vraiment le premier sujet
00:56:33 dans la façon d'aménager la ville.
00:56:35 C'est aussi le plus compliqué parce qu'on est dans une France très étalée globalement
00:56:43 avec donc aujourd'hui des difficultés pour évidemment venir équiper en transport un
00:56:49 site propre des zones qui ne sont pas denses.
00:56:52 Mais on sait que l'enjeu il est d'abord là.
00:56:56 Le deuxième sujet qui est assez intéressant aussi et c'est ce qu'a dit Sarah là sur
00:57:00 les puits carbone, c'est la question du reboisement.
00:57:03 Alors je ne vous promets pas que le chiffre des millions d'arbres est tout à fait juste,
00:57:11 je suis un peu prudente là-dessus, mais à un ordre de grandeur, 75 millions d'arbres
00:57:17 c'est 40 millions de tonnes de CO2.
00:57:19 Donc ce n'est pas inatteignable, d'autant que là pour le coup on n'est pas par an,
00:57:24 si vous voulez, une fois qu'ils sont plantés.
00:57:26 Donc c'est quand même des choses où on a un espoir je dirais en termes de trajectoire
00:57:34 et c'est important d'avoir un peu d'espoir quand même sur la trajectoire.
00:57:36 Au niveau effectivement des autres sujets, donc le recyclage des friches dont on parle
00:57:50 et surtout qui est financé largement avec les fonds friches, le fonds vert, enfin bon,
00:57:57 on voit que ça pèse d'une façon qui n'est pas énorme, mais par contre ça pèse derrière
00:58:04 parce qu'en recyclant effectivement les friches, on limite l'étalement urbain, en fait c'est
00:58:10 ça le sujet, donc on limite les transports par la suite.
00:58:14 Pareil pour la densification des zones d'activité économique, c'est exactement le même sujet.
00:58:19 Donc on a un effet qui directement n'est pas énorme, mais qui a un impact sur le reste.
00:58:25 Voilà, donc ces quelques chiffres, là aussi on les a détaillés dans le rapport, c'est
00:58:31 intéressant quand même d'avoir ces ordres de grandeur.
00:58:34 Pour terminer, sur les conditions à réunir, parce que finalement on voit quand même que
00:58:42 la route est longue, je ne sais pas si je devrais employer cette formule, mais en tout
00:58:47 cas on a du travail globalement au niveau de tous les acteurs avec la formation, notamment
00:58:56 qui est un point important, la formation de tous.
00:58:59 J'ai mon ami les élus, les décideurs, les techniciens, enfin globalement c'est tout
00:59:03 le monde.
00:59:04 Et ça, là-dessus, très franchement, c'est un sujet qui n'est pas complètement appréhendé
00:59:12 aujourd'hui, je le dis avec humilité, on va devoir accélérer aussi sur la façon
00:59:22 dont on diffuse cette information.
00:59:24 Sur la mise en récit de la décarbonation, alors ça c'est un point important parce
00:59:29 que, bon, très franchement, ça ne fait pas rêver quand même.
00:59:36 La trajectoire carbone, enfin, c'est quand même, comment dire, c'est nos vies qui
00:59:44 sont en jeu.
00:59:45 Donc, pour faire l'effort, il faut aussi quand même qu'on le rende désirable dans
00:59:51 l'impact sur nos modes de vie.
00:59:53 Et je pense vraiment que c'est un ressort qui est essentiel auprès du grand public.
00:59:57 Donc là-dessus, avec des points aussi sur la participation des citoyens, mais au-delà
01:00:04 de la participation des citoyens, je dirais, c'est la façon dont là aussi on a une capacité
01:00:08 de diffuser des idées un peu simples sur pourquoi il faut diminuer le nombre de tonnes
01:00:14 émises de 10 à 2, pourquoi il faut se déplacer différemment.
01:00:17 C'est des choses qui, dans nos cénacles, sont peut-être évidentes, mais qui ne coulent
01:00:22 pas de source pour tout le monde.
01:00:23 Et le troisième élément, et on en parlera cet après-midi, donc je ne vais pas y revenir
01:00:28 ce matin, mais on a eu tout au long de ce travail la notion de la création de la valeur.
01:00:34 C'est-à-dire que finalement, toutes les mesures qu'on a esquissées ce matin, il
01:00:39 y a une mesure un peu transversale, c'est comment on finance tout ça.
01:00:43 Comment on finance tout ça dans un contexte où, notamment la fiscalité, n'a pas été
01:00:51 conçue pour décarboner la ville.
01:00:52 On ne peut pas lui en vouloir, si vous voulez.
01:00:55 Là-dessus, c'est quand même un sujet relativement récent.
01:00:58 Et aujourd'hui, effectivement, on a fait tout un travail d'examen de toutes les taxes
01:01:07 de la fiscalité.
01:01:08 Donc, on a passé au crible l'ensemble des éléments pour voir en quoi ça avait un impact
01:01:13 plus ou moins fort sur l'incitation, je dirais, à carboner ou décarboner la ville.
01:01:20 Et en se disant qu'effectivement, il y avait quelques leviers qu'il fallait qu'on adresse,
01:01:24 qu'on propose sur ce domaine-là, parce que changer effectivement le mode de produire
01:01:34 la ville, c'est aussi changer le mode de créer la valeur pour tous les acteurs, et
01:01:39 pas que pour les collectivités locales.
01:01:41 C'est vrai pour les collectivités locales, c'est vrai pour les aménageurs, c'est vrai
01:01:44 pour les acteurs privés.
01:01:45 Et ça, c'est un vrai sujet, parce que de même, pour accélérer sur la trajectoire
01:01:50 qu'on a vue tout à l'heure, c'est pas juste une catégorie d'acteurs qui va y arriver,
01:01:55 mais c'est un sujet qui concerne tout le monde.
01:02:00 Voilà, donc je vais en terminer là.
01:02:03 J'ai fait le teasing pour l'après-midi, donc merci.
01:02:06 Nous allons passer effectivement à la première table ronde, donc avec une petite quart d'heure
01:02:15 de retard, donc il faudra essayer vraiment de tenir le timing, voire réduire un petit
01:02:19 peu si c'est possible.
01:02:20 Alors, quelle vision futuriste de nos villes et nos territoires ? Alors, je ne sais pas
01:02:25 qui gère le… voilà, c'est bon.
01:02:29 Alors, vision futuriste de nos villes et territoires, on va faire de la prospective, peut-être
01:02:34 de la science-fiction, j'en sais rien, on va voir.
01:02:36 Et donc, j'accueille Fleury de Bayeux, de la société USBEC Erika, avec des interventions
01:02:44 de Frédéric Weil, directeur d'études spécialisées en prospectives territoriales
01:02:47 futuribles, vous pouvez venir sur scène.
01:02:50 Philippe Destat, président de l'Institut Destret et Olivier Vattelay, fondateur de
01:02:55 l'agence Users Matter.
01:02:57 Donc, quels sont les scénarios actuellement imaginables pour nos villes et nos territoires
01:03:02 d'ici 2050 en termes de démographie, d'évolution économique et sociale, de progrès technologique,
01:03:08 de réponse aux impératifs écologiques, on vient d'en parler.
01:03:10 Quelle dynamique possible des territoires, quelles évolutions des activités humaines,
01:03:14 modes de vues et futurs usages ?
01:03:15 Et en quoi cela impactera les besoins urbains ?
01:03:19 Quelles évolutions des formes et des fonctions de la ville ?
01:03:22 Quelles évolutions imaginables dans la fabrique, la propriété et la gestion même de la ville ?
01:03:26 Et quels horizons s'ouvrent à nous et peuvent nous donner envie collectivement d'agir,
01:03:32 de développer de nouveaux projets et d'évoluer ?
01:03:34 Donc, le sujet est très, très vaste.
01:03:36 Donc, bon courage pour faire ça en trois quarts d'heure, une petite heure.
01:03:41 Merci beaucoup.
01:03:42 Bonjour à tous, moi je suis Florie de Bayeux, je travaille pour le média Usbek-Erika.
01:03:47 Si vous ne connaissez pas, notre ligne éditoriale, c'est le média qui explore le futur.
01:03:51 Et je suis ravie d'être avec vous aujourd'hui.
01:03:54 C'est déjà très riche ce qu'on a entendu ce matin.
01:03:56 Je vais aller très vite du coup, parce qu'on a une petite heure.
01:04:00 Avec moi du coup, Fred Heveil, directeur d'études chez Futurible, spécialisé en prospectus
01:04:08 des territoires, Philippe Destal, président de l'Institut Destret et Olivier Ouellet,
01:04:15 fondateur de l'agence Users Matter.
01:04:16 Tous les trois vont nous raconter un peu les travaux et les différentes propositions qu'ils
01:04:23 font pour cette ville et ce territoire de 2050.
01:04:27 J'enchaîne tout de suite, je ne prends pas le temps de vous réexpliquer.
01:04:31 Vous avez déjà eu un aperçu de ce qu'on va essayer d'explorer avec cette table ronde.
01:04:36 Et je démarre dès maintenant avec la vision de Philippe Destat.
01:04:40 Je m'adresse à vous.
01:04:41 Je ne sais pas si on a un deuxième micro peut-être.
01:04:43 Merci beaucoup.
01:04:49 Peut-être d'un point de vue plus européen et de vous, les travaux qu'il y a pu avoir
01:04:58 sur les institutions européennes et de ce que vous avez pu travailler.
01:05:04 Qu'est ce que c'est que c'est quoi?
01:05:07 Qu'est ce qui nous propose pour ce territoire de 2050?
01:05:11 Voilà, fort heureusement, je n'entendrai pas la vision de Philippe Destat, mais le
01:05:18 cahier des charges qui m'a été demandé comme responsable d'un centre de recherche
01:05:23 en prospective localisé près de Bruxelles, en Wallonie, et de regarder dans les travaux
01:05:31 de la Commission européenne, quels sont les éléments prospectifs récents qui font rêver
01:05:39 par rapport à la problématique de la ville.
01:05:41 Alors, ce que j'ai regardé, surtout, ce sont des travaux qui ont été lancés par
01:05:55 la Commission européenne, la direction générale de la recherche sur les stories from 2050.
01:06:03 Alors, il s'agit d'un de storytelling, d'un appel global où ils ont recueilli ces derniers
01:06:11 mois, ces deux dernières années, des centaines d'histoires sur ce que pouvait être 2050.
01:06:19 Alors, je ne suis pas un fanatique du storytelling.
01:06:23 Je pense que c'est très ouvert, c'est très large.
01:06:28 Et en parcourant ces centaines de travaux qui sont très défendus par la Commission
01:06:38 européenne, la DG Recherche, parce que ça touche très fort à un point qui les intéresse
01:06:44 très fort pour le moment, qui est le citizen science, comment impliquer les citoyens dans
01:06:50 des démarches scientifiques.
01:06:52 Ce qui est tout à fait frappant, c'est que ces travaux nous renvoient davantage sur ce
01:07:00 que pense la Commission européenne et ce que pensent les gens.
01:07:04 Et ça, c'est intéressant, évidemment, mais dans un contexte traumatique, je vais dire
01:07:10 post-Covid, certainement.
01:07:12 Et puis, dans un autre contexte, peut-être pas traumatique, mais ce qu'on a dit ce matin,
01:07:19 on a vu que tout n'était pas joyeux, qui est celui de l'anthropocène, c'est-à-dire
01:07:26 la période dans laquelle nous nous trouvons et les enjeux qui sont ceux qui nous touchent.
01:07:32 Alors, ces récits de la vie de la Commission sont radicaux, inspirants et stimulants.
01:07:38 Qu'est-ce qui nous renvoie surtout?
01:07:42 Eh bien, il nous renvoie, j'en ai pris trois à titre d'exemple.
01:07:49 Le premier, c'est la promesse du prospectiviste, c'est-à-dire il nous renvoie sur la nécessité
01:07:56 d'anticiper.
01:07:57 Quelqu'un raconte finalement qu'il fait partie, il a rencontré une communauté de
01:08:02 prospectivistes et qu'il lui a dit qu'il devait changer complètement ses habitudes.
01:08:06 Et il a changé ses habitudes et quelques années après, compte tenu de la montée
01:08:12 du niveau des mers, etc., comme il vivait tout près de la mer, il s'en réjouit très
01:08:16 fort de ce travail d'anticipation.
01:08:18 Le deuxième élément revient, on en retrouve pas mal, sur l'idée que la Terre étant dans
01:08:30 l'état où elle est et ne cessant de se dégrader, c'est un discours qu'on entend
01:08:35 ailleurs, évidemment, il est temps de prendre quelques fusées et d'aller explorer d'autres
01:08:41 terres pour se les approprier.
01:08:43 Alors ça, c'est intéressant aussi.
01:08:46 Ça nous renvoie évidemment, si on va sur Mars, si on va sur Vénus, quelle ville va-t-on
01:08:52 y construire ? Et donc là aussi, on va faire appel à des aménageurs, on va faire appel
01:08:57 à des urbanistes, on va faire appel à des architectes.
01:09:00 Et il y a un certain nombre de considérations.
01:09:03 Tout ça est en ligue.
01:09:04 Vous pouvez aller le visiter.
01:09:05 C'est assez intéressant.
01:09:06 Et puis, il y a un troisième domaine, un troisième exemple que j'ai pris, mais qui
01:09:13 est assez symptomatique de ces villes, c'est que ces villes, elles doivent être dans des
01:09:20 logiques d'ouverture complète, c'est-à-dire que tout le discours sur la tolérance humaine,
01:09:27 l'ouverture vis-à-vis des autres, l'abandon des ghettos, les relations nouvelles entre
01:09:35 personnes doivent y apparaître dans une logique évidemment très, très ouverte, très artistique.
01:09:41 Et il y a pas mal d'images comme celle-ci qui ressortent de ces travaux.
01:09:47 Alors, au fond, qu'est-ce que ça nous dit sur la Commission européenne ? Il y a quelques
01:09:53 éléments de conclusion qu'on peut reprendre.
01:09:57 Évidemment, le premier est assez basique, c'est de dire finalement la créativité,
01:10:03 l'innovation et la prospective est un processus d'innovation sont absolument nécessaires
01:10:10 pour faire face aux enjeux de ce siècle.
01:10:13 Le deuxième, c'est de dire que la recherche d'une autre terre est une ambition que l'on
01:10:19 ne peut pas négliger, qui est importante, mais que ce n'est pas la voie la plus nécessaire
01:10:26 et que la sauvegarde de la terre que nous occupons est probablement prioritaire par
01:10:31 rapport à cette dimension-là.
01:10:34 Et puis, ce qui frappe, c'est que la politique de recherche et d'innovation européenne
01:10:39 fait son miel de ces travaux en disant qu'au fond, ce qui ressort, c'est que les politiques
01:10:49 de recherche et d'innovation, les technologies ne vont pas résoudre l'ensemble.
01:10:54 C'est un message qui nous est renvoyé par le travail des citoyens et que l'idée de
01:11:00 ville où il fait bon vivre, où les entreprises se développent, où tout va bien, où il
01:11:05 n'y a pas de difficultés, est une idée qui est finalement elle-même utopique et
01:11:11 qu'il faut peut-être y renoncer parce que les difficultés des villes ne résultent
01:11:20 pas dans un défaut d'innovation ou de créativité.
01:11:24 Elles résultent avant tout, c'est le message qui vient, dans la réalité primaire et égoïste
01:11:30 de l'être humain qui est profondément prédateur.
01:11:34 Et donc, ça met le doigt sur des éléments qui ont été évoqués ce matin et de dire
01:11:38 comment dépasse-t-on cet égoïsme en termes de mobilité, en termes d'aménagement ou
01:11:44 autre.
01:11:45 Et puis, troisième élément, c'est que les récits sont porteurs finalement d'empathie,
01:11:50 de respect de l'autre, de dépassement de soi et que ça nous écarte bien sûr de la
01:11:57 recherche et de l'innovation qui est portée par la DG Recherche de la Commission européenne,
01:12:03 mais ça nous rapproche de l'humanité.
01:12:05 Je vais dire que ce message porté par la Commission européenne, lui n'est pas un
01:12:09 message évidemment habituel et que c'est un message qui est vraiment peut-être innovant.
01:12:18 Alors, je ne suis pas resté sur ces éléments-là.
01:12:21 J'ai voulu retourner sur d'autres travaux et il y en a deux que je mets en évidence
01:12:27 qui ont été portés.
01:12:28 La première date de 2011 sur les Cities of Tomorrow.
01:12:32 Vous connaissez peut-être ces travaux-là.
01:12:36 L'autre s'était porté par la DG Régio et l'autre par The Future of Cities porté
01:12:44 par le John Trussell Center de la Commission européenne, qui était jadis à Séville
01:12:49 et qui est maintenant à Bruxelles.
01:12:51 Alors, ce qu'ils ont renvoyé comme idée, le premier, c'est est-ce qu'il existe un
01:12:57 modèle européen de développement urbain?
01:12:59 Une petite coquille, je vous la laisse.
01:13:03 Mais on retrouve quatre éléments de la vision partagée.
01:13:08 Le progrès social, les plateformes de démocratie, dialogue culturel de diversité, la régénération
01:13:16 verte écologique et environnementale et puis les lieux d'attraction et moteur de croissance
01:13:23 écologique et un discours finalement qui est assez traditionnel.
01:13:28 Et on retrouve l'ensemble de ce que l'on trouve avec le Green Deal, les politiques
01:13:32 européennes et tout.
01:13:34 En étant, on est toujours en 2011, frappé par le fait que si dans les travaux à l'intérieur,
01:13:39 on parle beaucoup de la question du climat et de l'énergie, dans la vision qui en est
01:13:43 donnée, vous ne la voyez pas apparaître formellement, ce qui n'est pas le cas, évidemment.
01:13:49 Un élément supplémentaire, c'est l'image principale, c'est celle de la ville plurielle,
01:13:54 de la cohésion sociale et de la peur des ghettos, c'est à dire finalement du modèle
01:14:01 américain.
01:14:02 Donc, c'est un modèle européen qui s'oppose un peu à cette vision de la ville.
01:14:10 Dans les travaux du John Research Center de 2020-2021, on retrouve une approche beaucoup
01:14:18 plus large des enjeux.
01:14:20 Vous retrouvez l'ensemble des questions qui ont été portées ce matin.
01:14:24 On a un système d'enjeux avec évidemment des choses comme l'action climatique, comme
01:14:31 la santé urbaine, le vieillissement de façon beaucoup plus large et dans une approche beaucoup
01:14:38 plus systémique.
01:14:40 On retrouve aussi à l'intérieur de ces travaux quelque chose que vous devez connaître, évidemment,
01:14:47 comme cadre, si vous voulez, les travaux de la Convention européenne des mers valorisés
01:14:53 par le JRC en 2019 et qui date de 2018.
01:14:57 On retrouve les échéances 2030-2050.
01:15:00 Et c'est là aussi ce qui frappe le prospectivisme.
01:15:03 Hier, c'était difficile de parler de 2050.
01:15:06 Aujourd'hui, c'est devenu une stratégie européenne avec un objectif tout à fait clair.
01:15:11 Et puis, on va beaucoup plus loin dans ces travaux dans la mesure où on a des modes
01:15:18 de gouvernance qui sont bien articulés avec une stratégie climat, une stratégie énergétique
01:15:26 où la gouvernance est au centre, où la co-construction des politiques publiques, la participation
01:15:32 des citoyennes, toute une série d'éléments.
01:15:34 La motivation se retrouve à l'intérieur de ce cadre que je vous invite, si vous ne le
01:15:39 connaissez pas, à visiter, mais je n'ai pas le temps, évidemment, on pourrait y revenir,
01:15:44 d'y entrer largement.
01:15:46 Tous ces travaux se retrouvent dans les attendus d'un autre document que vous connaissez,
01:15:53 j'imagine, et qui est la nouvelle charte de Leipzig, qui se veut finalement un lieu
01:16:01 de convergence des différentes politiques européennes et que vous retrouvez ici.
01:16:06 En effet, un schéma avec la ville juste, la ville verte, la ville productive autour
01:16:12 d'un objectif du bien commun.
01:16:14 Et puis, ces trois actes, participation et co-construction, gouvernance multiniveau et
01:16:19 approche intégrée et fondée sur le lieu.
01:16:24 L'élément majeur, et je terminerai par là pour moi, me paraît ce sur quoi Mme Fresse
01:16:31 a terminé tout à l'heure.
01:16:32 C'est la ville productive.
01:16:34 Quelle est la capacité dans les villes de produire suffisamment de valeur, de produire,
01:16:40 d'attirer des entreprises, de faire en sorte qu'il y ait une logique de création de
01:16:45 valeur, d'excédent économique qui permette de financer la ville juste et la ville verte.
01:16:51 Je crois que c'est le centre de la préoccupation.
01:16:54 Merci beaucoup, Philippe, pour cette première partie, cette première présentation.
01:16:59 Peut-être juste pour rebondir et atterrir aujourd'hui à ce qui nous amène avec le
01:17:04 réseau national des aménageurs.
01:17:06 Comment tous ces travaux, tous ces différents travaux interpellent potentiellement les collectivités?
01:17:12 Qu'est-ce qu'on peut en tirer pour eux comme recommandation?
01:17:15 Qu'est-ce qu'ils doivent retenir s'ils ne devaient retenir que quelques quelques points?
01:17:21 Mais je pense que c'est le message qu'ils ont.
01:17:26 Évidemment, c'est qu'on ne peut pas changer la ville par le haut.
01:17:30 Je reviens à une vieille formule de Michel Godet.
01:17:34 L'avenir, les portes de l'avenir s'ouvrent par le bas, c'est à dire s'ouvrent à partir
01:17:38 des acteurs eux-mêmes, à partir des citoyens.
01:17:41 Et on a peut être à côté de la logique de la gouvernance multidiveau, une participation
01:17:48 multidiveau.
01:17:49 Il faut co-construire avec des acteurs et des parties prenantes, mais il faut impliquer
01:17:55 l'ensemble des citoyens parce que les éléments de changement et de transformation sont véritablement
01:18:01 à ce niveau là.
01:18:02 Merci beaucoup.
01:18:03 Frédéric, je me tourne vers vous.
01:18:07 On va peut être redescendre d'un niveau et passer un peu à une échelle française.
01:18:13 Avec Futur.E, vous faites pas mal de veilles et de travaux sur des grandes tendances qui
01:18:17 touchent les villes et les territoires français.
01:18:19 C'est quoi un peu ces tendances que vous vous explorez?
01:18:22 Bonjour à tous.
01:18:25 Alors effectivement, je vais vous donner quelques éléments d'analyse, quelques points de repère.
01:18:31 Est-ce qu'on pourrait afficher les diapositives?
01:18:34 Merci.
01:18:35 Voilà, donc en quelques minutes, essayer de vous donner quelques perspectives dans un
01:18:42 environnement qui est quand même assez complexe et instable.
01:18:44 Je pense que c'est une caractéristique à avoir en tête dans nos réflexions.
01:18:48 Et j'évoquerai deux échelles.
01:18:49 D'abord, une échelle assez globale, alors qui peut paraître un peu éloignée des territoires,
01:18:53 mais qui, à mon sens, aura des conséquences majeures sur le fonctionnement des territoires
01:18:57 et sur les problématiques d'aménagement.
01:18:59 Et puis ensuite, une échelle plus locale.
01:19:01 Alors sur l'échelle globale, vous verrez, j'ai des diapositives un peu chargées.
01:19:06 Je ne vais pas les commenter dans le détail.
01:19:08 Vous les retrouverez dans les supports.
01:19:10 Je vais plutôt donner quelques idées.
01:19:12 Avec une première idée d'abord sur la toile de fond, c'est à dire cet environnement planétaire.
01:19:18 Et ce sur quoi je voudrais insister, c'est sur le caractère systémique des changements
01:19:23 auxquels on va faire face dans les prochaines années, avec à la fois des tendances de
01:19:27 fond qui sont déjà inscrites dans le paysage aujourd'hui.
01:19:30 Quand on parle de vieillissement de la population mondiale, européenne, avec des disparités
01:19:36 assez fortes entre régions du monde en termes de dynamique démographique, de trajectoire
01:19:39 démographique.
01:19:40 Quand on parle d'accélération du changement climatique, de dérèglement climatique, de
01:19:45 fragilisation des écosystèmes naturels, c'est une réalité qu'on connaît tous, évidemment
01:19:50 avec des trajectoires assez préoccupantes pour les prochaines décennies, même si en
01:19:54 fonction des décisions qu'on prendra ou pas, on peut espérer atténuer le phénomène
01:20:00 de changement climatique.
01:20:01 Ça n'en reste pas moins une tendance majeure qui produit déjà des effets à différents
01:20:06 niveaux.
01:20:07 Et puis, les recompositions géopolitiques, les transformations de la mondialisation.
01:20:12 On en parle évidemment aujourd'hui dans le contexte de guerre en Ukraine, mais on peut
01:20:17 aussi en parler sur le plus long terme avec la tendance à la recomposition des alliances
01:20:22 autour de grands blocs régionaux, dans un contexte de tension, voire de guerre hybride
01:20:28 entre ces grands blocs.
01:20:29 Ça constituera aussi très probablement une réalité de cet environnement dans les prochaines
01:20:35 années.
01:20:36 Je pourrais parler aussi de transformation numérique et d'accélération de cette transformation
01:20:40 numérique, de transformation de jeu d'acteur.
01:20:42 Je vais plutôt insister sur les interactions entre ces changements, qui me paraît être
01:20:46 un élément assez fondamental et qui va créer de l'incertitude, puisque on le voit depuis
01:20:53 quelques années, un événement isolé peut créer des conséquences en chaîne à l'échelle
01:20:58 planétaire et avec des conséquences locales.
01:21:00 Si on pense par exemple à un événement climatique, il peut avoir des conséquences sur les productions
01:21:07 agricoles, conséquences sur la capacité à s'alimenter dans telle ou telle région
01:21:11 du monde, qui peut aussi avoir des implications sur des phénomènes de migration de population,
01:21:15 des conséquences géopolitiques.
01:21:17 Les phénomènes en chaîne, on peut les lister.
01:21:18 On est bien conscient qu'aujourd'hui déjà, si on pense à la crise sanitaire, si on pense
01:21:23 à la guerre en Ukraine, si on pense aux phénomènes de sécheresse et aux conséquences, là aussi
01:21:28 en chaîne, sur l'approvisionnement en eau, ce type d'événement, ce type de conséquence
01:21:34 va malheureusement être amené à se multiplier dans les prochaines années avec des superpositions
01:21:38 de crise qui vont aussi avoir des conséquences très concrètes sur la vie quotidienne.
01:21:43 Pour prendre un autre exemple, et je m'arrêterai là, sur les questions de transformation numérique,
01:21:49 on a aujourd'hui une transformation numérique profonde, évidemment, de nos sociétés, de
01:21:54 nos modes de consommation, de nos modes de communication et des organisations, qui est
01:21:59 associée à une augmentation exponentielle de l'empreinte matérielle de cette sphère
01:22:04 numérique, que ce soit en termes de consommation énergétique, mais aussi en termes de consommation
01:22:07 de ressources, qui va tôt ou tard entrer en contradiction avec la raréfaction des
01:22:13 ressources matérielles et énergétiques, et donc qui va créer de la rupture.
01:22:19 On ne sait pas quand, on ne sait pas comment.
01:22:20 Est-ce que ce sera une contrainte imposée d'en haut ? Est-ce que ce sera une acceptation
01:22:25 et une évolution des pratiques ?
01:22:28 L'avenir nous le dira, mais en tout cas, on va au devant de ruptures qui auront des
01:22:32 conséquences majeures sur le fonctionnement des territoires.
01:22:34 Et puis pour prendre un autre exemple, une autre illustration sur ces questions numériques,
01:22:40 est-ce que demain, les géants du numérique, les géants du net seront toujours des acteurs
01:22:44 dominants de cette économie numérique et de l'économie au sens large ?
01:22:48 Ou est-ce qu'on va devant vers des changements de modèle, avec l'émergence du Web 3, qui
01:22:54 s'accompagnerait de jeux d'acteurs beaucoup plus distribués et décentralisés ?
01:22:59 Là aussi, les experts ne sont pas tous d'accord entre eux sur les perspectives qu'on pourrait
01:23:04 envisager dans les cinq à dix prochaines années, mais il y aura évidemment des implications
01:23:07 tout à fait majeures.
01:23:08 Donc l'idée, ce n'est pas de décrire avec précision ce qui se passera demain, à l'horizon
01:23:13 2050, parce qu'on est dans un environnement qui est par nature marqué par des tendances
01:23:18 lourdes, j'en ai parlé, climatiques, énergétiques, démographiques ou géopolitiques, mais qui
01:23:24 est aussi marqué par des ruptures et par une instabilité qui va devenir de plus en
01:23:28 plus structurelle.
01:23:30 Je vous passe le schéma.
01:23:34 Chez Futurible, on a essayé de cartographier ces ruptures à l'horizon 2050.
01:23:38 Alors évidemment, il ne s'agit pas de les prendre pour des prédictions, mais simplement
01:23:43 de se dire, vous lirez plus facilement sur le dossier, qu'il y a toute une typologie
01:23:48 de rupture possible qu'il serait déraisonnable de ne pas avoir en tête quand on réfléchit
01:23:54 sur l'avenir.
01:23:55 Mais je m'arrêterai là et je ne vais pas évidemment commenter dans le détail ce schéma.
01:23:59 Je vais tout de suite atterrir sur la question des territoires, parce que finalement, qu'est-ce
01:24:04 qu'on peut retenir de ce panorama qui peut être un peu déprimant, devant lequel on peut
01:24:09 être un petit peu perplexe en se disant finalement, si c'est compliqué de comprendre déjà ce
01:24:14 qui se passe aujourd'hui, à quoi bon se projeter à 2050 ? Je pense qu'on a quand même intérêt
01:24:19 à se projeter à 2050, ne serait-ce que parce que beaucoup de nos stratégies à l'échelle
01:24:23 européenne, nationale et puis régionale et infrarégionale se projettent à cet horizon
01:24:28 avec la nécessité de décarboner, de changer de modèle énergétique, de changer de modèle
01:24:35 à l'environnement au sens large.
01:24:36 Et donc pour cela, je pense que c'est important déjà d'avoir en tête ce qui se passe dans
01:24:40 notre environnement, puisque ça aura des implications majeures pour les territoires.
01:24:43 Et je pense que ce qu'il faut retenir, c'est que les conditions cadres du développement
01:24:48 des territoires sont en train de changer de manière assez radicale.
01:24:50 Et quand demain, on travaillera sur un territoire, il faudra avoir en tête que les conditions
01:24:58 énergétiques qui étaient celles des 50 dernières années ne seront plus les mêmes
01:25:01 dans les 30 prochaines années.
01:25:04 La possibilité d'accéder à une énergie abondante et peu chère, qui a quand même
01:25:09 structuré assez largement le développement des territoires depuis 50 ans, eh bien, on
01:25:16 va vers un paradigme très différent.
01:25:18 Les grands équilibres démographiques vont être également très différents dans les
01:25:23 prochaines années avec le vieillissement de la population.
01:25:25 La relative stabilité du contexte géopolitique et des chaînes d'approvisionnement énergétique
01:25:30 et alimentaire, là aussi, on le voit, on le vit depuis plusieurs années, vont forcément
01:25:35 connaître des changements et une instabilité plus forte dans les prochaines années.
01:25:39 Et puis, pour terminer là-dessus, le rapport à l'environnement, le rapport au territoire
01:25:46 va aussi évoluer assez fortement.
01:25:49 Et donc, ça nous donne, si on s'intéresse à ce que ça peut signifier pour les territoires,
01:25:55 une transformation des systèmes productifs, alors qu'ils sont confrontés à une triple
01:26:01 révolution que je vais évoquer juste en quelques mots.
01:26:03 C'est à fois la transformation numérique et de l'automatisation des chaînes de production,
01:26:09 la transformation écologique avec la nécessité d'un rapport différent aux ressources et
01:26:12 un rapport différent aussi au territoire, dans un contexte où la main d'œuvre sera
01:26:18 plus rare et où le rapport des actifs à leur métier sera également très différent
01:26:23 avec une recherche de sens, une recherche d'équilibre entre vie professionnelle et
01:26:27 vie privée et donc la nécessité pour les entreprises à répondre aussi à ces aspirations
01:26:32 des actifs.
01:26:33 Évolution dans l'équilibre de l'usage des sols et changement de rapport à l'espace,
01:26:37 je crois qu'on l'a déjà un petit peu abordé ce matin, mais il y a une nouvelle
01:26:44 équation qui va devoir se construire entre, d'un côté, une certaine forme de rejet
01:26:48 des formes de fortes densités urbaines et en même temps, la nécessité d'économiser
01:26:53 l'espace et donc probablement dans les prochaines années, l'émergence progressive de nouvelles
01:26:59 polarités de proximité en parallèle de la reconquête de polarités déjà existantes.
01:27:06 L'évolution des conditions de mobilité, je n'en parle pas, c'est une évidence.
01:27:10 On en a parlé tout à l'heure, simplement, dans un contexte d'énergie plus chère,
01:27:15 la problématique sera très différente dans un territoire dense pour lequel il y a des
01:27:18 possibilités de report modal ou de mode de déplacement actif, alors que dans les territoires
01:27:24 de faible densité, évidemment, la dépendance à l'automobile est un élément beaucoup
01:27:27 plus structurel.
01:27:28 La paupérisation et la nouvelle solidarité, c'est aussi un élément fondamental puisque
01:27:33 dans un contexte de crise successive, ça a forcément des conséquences sur le niveau
01:27:39 de vie, sur les populations et dans un contexte où l'État est déjà beaucoup sollicité
01:27:46 à la fois sur des questions de renforcement des services publics, financement de la transformation
01:27:51 écologique et dans un contexte d'endettement assez massif de l'État et même des États
01:27:56 unis, forcément, il y aura de nouvelles régulations à envisager, de nouvelles solidarités à
01:28:01 inventer au niveau local.
01:28:02 Le vieillissement de la population, c'est un autre paramètre structurant sur lequel
01:28:06 je n'insiste pas.
01:28:07 Et puis, dernier élément, peut-être l'émergence de réseaux énergétiques et alimentaires
01:28:11 décarbonés, mais aussi territorialisés.
01:28:13 On est là aussi sur un mouvement de fond avec la tendance à une re-territorialisation
01:28:18 au moins partielle de ces réseaux énergétiques et alimentaires avec une responsabilité
01:28:22 accrue pour les acteurs locaux pour organiser ces réseaux et les faire fonctionner davantage
01:28:28 au niveau local.
01:28:29 Peut-être pour terminer rapidement sur cette première question, quelles conséquences
01:28:34 est-ce que ces changements vont avoir de manière un petit peu globale ? Il me semble assez
01:28:39 évident que le bassin de vie va devenir de plus en plus une échelle stratégique pour
01:28:43 organiser et faire fonctionner les territoires avec par conséquence une responsabilité
01:28:48 accrue pour les acteurs locaux pour penser et organiser le fonctionnement de ces territoires
01:28:56 avec évidemment la question des ressources qui est aujourd'hui une question très ouverte
01:29:00 et sur lesquelles les perspectives à moyen terme sont quand même assez ouvertes.
01:29:04 Et ça renvoie évidemment aux réflexions qu'il y a sur l'évolution de l'organisation institutionnelle
01:29:08 française aux différentes échelles.
01:29:10 Et avec un dernier point qui me paraît essentiel, c'est la probabilité de renforcement de disparités
01:29:15 entre les territoires et de trajectoires territoriales de plus en plus divergentes.
01:29:19 Si les territoires ont davantage de responsabilités pour construire leur avenir dans un contexte
01:29:23 où les capacités financières et les capacités d'ingénierie sont très inégalement réparties,
01:29:27 eh bien il est très probable que les trajectoires territoriales soient de plus en plus divergentes,
01:29:32 ce qui est évidemment un sujet de préoccupation à avoir en tête.
01:29:35 Merci Frédéric.
01:29:36 Peut-être de la même manière que Philippe, comment on prend toutes ces infos, toutes
01:29:42 ces grandes tendances en tant que collectivité ou en tant qu'aménageurs et on essaye de
01:29:48 s'adapter, on essaie en tout cas d'anticiper tout ça.
01:29:50 C'est quoi vos conseils ?
01:29:52 Alors, en quelques mots, il y a déjà des éléments qui ont été évoqués ce matin
01:29:59 et également par Philippe.
01:30:01 Il me semble qu'il y a une question d'échelle qui est tout à fait majeure, c'est-à-dire
01:30:05 que si on considère que le bassin de vie est en train de se transformer et qu'il deviendra
01:30:09 demain une échelle stratégique pour penser l'avenir de nos vies quotidiennes, eh bien
01:30:15 le projet d'aménagement constituera lui aussi un élément central dans l'évolution des
01:30:19 bassins de vie.
01:30:20 Et donc il me semble que dans la manière de penser et de concevoir les projets d'aménagement,
01:30:24 il y a un enjeu tout à fait stratégique à contribuer à ces transformations du système
01:30:29 territorial.
01:30:30 Et donc ce qui veut dire, au-delà de la question d'échelle, la capacité aussi à articuler
01:30:34 le projet stratégique du territoire à l'échelle du bassin de vie avec les leviers opérationnels
01:30:40 que constituent les projets d'aménagement.
01:30:41 Et donc ce qui signifie, de manière un peu concrète, la capacité à articuler le temps
01:30:48 long.
01:30:49 Donc qu'est-ce qu'on comprend des évolutions de notre environnement ? Comment est-ce qu'on
01:30:51 peut anticiper un certain nombre de changements, même si on ne peut pas tout anticiper, on
01:30:54 ne peut pas tout prévoir ? Dans quelle mesure est-ce que cette anticipation nourrit le projet
01:30:58 stratégique et dans quelle mesure est-ce que le projet stratégique fait écho aux leviers
01:31:04 opérationnels ? Et donc ça veut dire dans quelle mesure est-ce que les différents acteurs
01:31:08 à la fois de la pensée stratégique à l'échelle du bassin de vie, mais aussi les différents
01:31:12 acteurs de la chaîne de l'aménagement, dialoguent ensemble et non pas de manière ponctuelle
01:31:17 ou une fois de temps en temps, mais de manière continue.
01:31:19 Puisque si on a un environnement qui bouge et qui évolue en permanence, il faut qu'en
01:31:23 parallèle on puisse faire évoluer le projet stratégique et aussi penser à l'adaptation
01:31:28 des projets d'aménagement à des modes de vie, à des besoins qui évoluent en permanence.
01:31:32 Donc ce n'est pas simple.
01:31:33 En tout cas, je pense qu'il y a un vrai défi là à repenser cette gouvernance globale
01:31:37 à l'échelle du bassin de vie, mais aussi à l'échelle opérationnelle.
01:31:40 Donc pilotage continu, capacité à l'adaptation, c'est aussi la conséquence.
01:31:44 La question de la résilience me paraît être un élément central.
01:31:49 La résilience, elle est souvent pensée en réaction à des événements, des inondations,
01:31:54 des sécheresses, des tempêtes.
01:31:56 Donc je pense que c'est un élément central de la manière de penser la ville et de penser
01:32:01 le projet d'aménagement.
01:32:02 Mais je pense que c'est une dimension un peu restrictive de la question de résilience.
01:32:05 Si on considère que les conditions cadres du fonctionnement des territoires évoluent
01:32:09 de manière assez radicale, il faut se dire aussi que les territoires peuvent être fragilisés
01:32:14 par ces changements au long cours.
01:32:15 Et donc il faut aussi penser la résilience comme une transformation de la logique de
01:32:19 fonctionnement des territoires pour rendre les territoires moins dépendants des chaînes
01:32:24 d'approvisionnement extérieures, moins dépendants de flux ou de réseaux internationaux.
01:32:31 Donc forcément, les territoires sont connectés à l'extérieur, mais il faut aussi penser
01:32:34 la capacité du territoire à être moins fragile, moins vulnérable.
01:32:38 Si je prends juste l'exemple de l'approvisionnement alimentaire des métropoles, on sait qu'aujourd'hui,
01:32:43 les métropoles sont à 99% dépendantes de l'extérieur et donc elles sont très fragiles
01:32:47 et très vulnérables sur ces questions alimentaires.
01:32:49 On pourrait faire le même constat sur les questions énergétiques.
01:32:53 Et donc repenser les méthodes de co-construction, ça me semble être certes une injonction
01:32:59 peut-être assez classique, mais si on considère que le territoire, ou en tout cas le bassin
01:33:04 de vie sera demain le lieu dans lequel on va reconstruire et repenser les logiques de
01:33:09 territoire, il y aura forcément des contradictions à résoudre entre le fait de pouvoir faire
01:33:17 moins pression peut-être sur l'environnement, peut-être mieux économiser les ressources
01:33:23 naturelles, mais si on parle aussi d'enjeux de souveraineté, il peut y avoir forcément
01:33:27 des contradictions, des contradictions entre les aspirations de la part des habitants et
01:33:33 puis les questions d'économie de l'espace.
01:33:36 Voilà, donc le territoire sera à mon avis de plus en plus le lieu de la confrontation
01:33:41 et du débat.
01:33:42 Et donc il faut arriver à construire ce débat.
01:33:45 Et donc la question de l'élargissement du cercle et des parties prenantes qu'a évoqué
01:33:50 Philippe, je pense qu'au-delà de l'injonction, c'est une vraie nécessité.
01:33:54 Et ça suppose que les différents acteurs, que ce soit les collectivités, les services
01:34:00 de l'État, les aménageurs, les agriculteurs, les habitants, puissent être véritablement
01:34:06 associés à cette co-construction.
01:34:08 Merci, merci beaucoup Frédéric.
01:34:10 Je vous laisse noter vos questions.
01:34:11 Si vous en avez, je vais essayer de faire un petit temps de questions-réponses à la
01:34:14 fin.
01:34:15 Je donne tout de suite la parole à Olivier parce que je n'ai pas encore eu l'occasion
01:34:19 de donner la parole.
01:34:20 Du coup, chez Users Matters, vous avez l'habitude de travailler sur l'analyse de données.
01:34:24 Et en particulier, vous avez fait ce travail sur l'imaginaire collectif.
01:34:29 Est-ce que tu peux nous raconter justement sur la ville du futur, ce que vous avez vu,
01:34:36 ce que vous avez identifié comme grande tendance, comme tension aussi dans ces discussions que
01:34:41 vous avez pu avoir avec les gens ?
01:34:43 Oui, tout à fait.
01:34:44 Alors bonjour à tous.
01:34:46 Donc effectivement, je travaille et j'ai fondé Users Matters.
01:34:48 J'interviens aujourd'hui plus sur la casquette Making Tomorrow, qui est un collectif qui
01:34:53 travaille sur les imaginaires.
01:34:55 Alors quand on parle de données, c'est des données un peu complémentaires de celles
01:34:57 qu'on a vues.
01:34:58 Donc pas tellement des données quantifiées et chiffrées, mais plutôt des réflexions
01:35:02 sur les imaginaires.
01:35:03 Je suis d'accord avec Philippe, le storytelling c'est piégeux.
01:35:06 Malheureusement, on ne peut pas y échapper.
01:35:08 Quand on veut projeter l'avenir, on l'a encore dit ce matin, quand on veut suggérer
01:35:12 des transformations, il faut les raconter d'une manière ou d'une autre.
01:35:14 Et donc nous, notre constat, c'est de dire quand on se projette dans un futur qu'on
01:35:19 veut rendre désirable, on va le raconter et on va s'appuyer sur des récits qui sont
01:35:23 déjà là.
01:35:24 Forcément, on va se réancrer dedans.
01:35:25 Alors juste pour vous démontrer pourquoi c'est important de faire ça, je vais faire
01:35:28 un petit contre-pied avec la thématique du jour.
01:35:31 Là, vous avez deux images qui datent de 2016.
01:35:35 En haut, c'est Microsoft, en bas, c'est Samsung.
01:35:37 C'est des vidéos comme vous en trouvez dans toutes les entreprises qui racontent le monde
01:35:40 désirable de demain.
01:35:41 Et donc le monde désirable de demain pour ces deux entreprises, c'était des étudiants
01:35:45 qui, à travers le monde, allaient utiliser des objets communiquants pour échanger entre
01:35:49 eux.
01:35:50 Et moi, ce qui me trouble, évidemment, c'est deux entreprises concurrentes, quand elles
01:35:52 racontent un avenir disruptif et volontairement singulier, par la suite, elles racontent la
01:35:57 même histoire.
01:35:58 C'est quasiment la même scène au milieu de leur film.
01:36:00 Vous pouvez la retrouver, c'est encore disponible sur Internet.
01:36:02 Donc nous, on parle de futur pré-packagé, c'est-à-dire des visions qui sont disponibles
01:36:05 dans l'environnement, qu'on va trouver dans les livres blancs, qu'on va trouver
01:36:08 sur nos flux LinkedIn, etc. et qui racontent en permanence la même histoire.
01:36:11 Le piège de ces futurs pré-packagés, c'est qu'ils ont des biais, ils suggèrent des
01:36:15 choses et ils nous empêchent de réfléchir librement.
01:36:17 Je prends un autre exemple, et après je vous promets, je vous parle de territoire, mais
01:36:20 pour avoir des chiffres, justement, je voulais vous montrer d'autres choses.
01:36:22 Ça, c'est un travail qui a été fait par un designer américain sur un site qui est
01:36:26 génial, qui s'appelle Sci-Fi Interfaces.
01:36:29 Il a compilé 200 films qui parlent d'intelligence artificielle en 2009.
01:36:34 Et il a regardé le genre dans ces films.
01:36:37 Il a constaté par typologie de format d'intelligence artificielle, est-ce que c'est un robot, est-ce
01:36:43 que ce robot est anthropomorphe, est-ce que ce robot est indiscernable, et en fonction,
01:36:47 est-ce qu'il y a une sur-représentation d'un genre.
01:36:49 Et son constat, déjà d'une manière générale, les IA sont massivement masculines.
01:36:54 De là à laisser entendre qu'il y a un imaginaire qui voudrait que dès qu'on parle d'intelligence,
01:36:57 c'est masculin.
01:36:58 Mais on n'est pas très loin de laisser entendre ça.
01:37:00 Je parle des imaginaires, ce n'est pas un avis personnel, bien sûr.
01:37:03 Mais ce qui est encore plus troublant quand on regarde le détail, c'est les deux premières
01:37:08 données.
01:37:09 Quand vous avez une IA qui est anthropomorphe, mais on sait que c'est un robot, c'est 6PO,
01:37:12 R2D2, il n'y a pas d'ambiguïté, c'est essentiellement une IA masculine.
01:37:15 Quand on a une IA où c'est trouble, où on ne sait pas exactement si c'est un être
01:37:19 humain ou si c'est un robot, Blade Runner pour ne pas spoiler, mais ceux qui connaissent
01:37:22 c'est vraiment ça, c'est essentiellement une IA féminine.
01:37:25 Donc on comprend bien qu'il y a des biais de genre qui sont interpellants et qui doivent
01:37:31 questionner les concepteurs d'interface et la manière de raconter une intelligence
01:37:34 artificielle.
01:37:35 Et quand on dit raconter une intelligence artificielle, vous avez une IA dans votre
01:37:38 voiture, vous devez choisir est-ce que c'est un homme, est-ce que c'est une femme, c'est
01:37:41 déjà ces micro-décisions-là qui importent.
01:37:43 Donc on voit que ce n'est pas neutre.
01:37:44 Je ne suis pas là pour être prescripteur de pratique, mais juste pour montrer que la
01:37:49 manière qu'on a de projeter l'avenir, elle n'est pas du tout vierge, ce n'est pas une
01:37:52 feuille blanche, c'est au contraire un territoire qui est très très pratiqué.
01:37:56 Et nous chez Making, on parle de lignée forte d'imaginaire.
01:37:59 Donc on essaie quand on a un projet, et je vous montrerai ça tout à l'heure, un projet
01:38:03 avec des entreprises essentiellement dans nos clients, de collecter une cinquante, soixante
01:38:09 jusqu'à deux cents imaginaires d'un domaine et de voir finalement quelles sont les lignées
01:38:12 d'imaginaire qui ont tendance à se reproduire pour prendre du recul et peut-être prendre
01:38:17 d'autres décisions, un peu se dépolluer les yeux de ces imaginaires.
01:38:19 Là je vais parler de territoire.
01:38:21 J'ai essayé de faire l'exercice effectivement pour la rencontre de creuser un peu des éléments
01:38:25 de résilience et un élément bien connu, c'est celui de, on vient de l'évoquer, de
01:38:32 la production alimentaire des villes.
01:38:34 Alors on a ce genre d'imaginaire ici, on est à Paris, dans le sud de la ville, cette
01:38:40 image on la connaît tous, on va végétaliser les villes, on va en faire, on va faire des
01:38:45 fermes verticales, on va optimiser les toits des villes, voilà c'est un imaginaire qui
01:38:49 est très fort et qui aujourd'hui mobilise pas mal de spéculation et de fonds et de
01:38:53 projets.
01:38:54 Cet imaginaire, c'est une ligne forte dans la littérature en science-fiction autant que
01:39:00 dans les livres blancs, qu'on peut situer aux environs de la deuxième guerre mondiale.
01:39:05 L'effort de guerre était soutenu par différentes logiques, vous avez déjà vu ces images d'injonctions
01:39:09 à faire du covoiturage qui étaient produites pendant la deuxième guerre mondiale, et bien
01:39:13 il y avait une injonction à faire du jardin de ville.
01:39:16 Pour soutenir l'effort de guerre, il fallait libérer des forces productives agricoles,
01:39:20 donc si moins de forces productives agricoles qui devaient partir au front en Europe, et
01:39:23 bien il fallait que les citoyens dans les villes se mettent à faire du jardinage.
01:39:25 C'est Warren Belasco, un historien américain, qui a démontré ça, qui a montré que notre
01:39:30 désir de végétalisation des villes et de ville productrice s'inscrit dans ce moment-là.
01:39:35 Et puis il va trouver à s'exprimer avec différents formats dans la science-fiction notamment.
01:39:39 Je vous montre ici deux films où on retrouve cette logique d'environnement très encapsulé
01:39:45 dans lequel on va produire dans des gens de serres très technologiques.
01:39:50 La référence 84, c'est Transmétropolitain, donc c'est un train qui fait le tour du monde
01:39:55 et qui produit sa propre nourriture, dans des conditions un peu particulières, je vous
01:39:59 laisserai découvrir le livre.
01:40:00 Donc on a ces imaginaires qu'on foisonnait sur le fait qu'il y a une capacité technologique
01:40:04 à produire dans des espaces restreints.
01:40:05 Jusqu'à les années 90, un chercheur américain, Dixon Despomier, qui a travaillé sur la ville
01:40:11 résiliente du point de vue agricole, et qui a conçu tout un modèle très complexe de
01:40:15 villes qui s'autonomisent par rapport à son territoire et qui est effectivement capable
01:40:19 de produire une part significative des ressources alimentaires.
01:40:22 Le projet de Despomier, il est cité comme référence de la ferme verticale, sauf que
01:40:27 ce n'est pas lui qui l'a inventé, c'est un designer, Chris Jacobs, qui a vu son projet
01:40:30 et qui a dit "c'est génial, mais ce n'est pas très sexy, ça manque de storytelling".
01:40:33 Donc je vais inventer un truc qui va attirer l'attention, et il a inventé les fermes verticales.
01:40:39 Il a dessiné une ferme verticale.
01:40:41 Despomier va vous dire qu'une ferme verticale, ça ne marche pas, ce n'est pas intéressant,
01:40:45 ça a plein de problèmes, mais cet imaginaire s'est avéré être un imaginaire très puissant
01:40:50 pour véhiculer une idée forte, qui aujourd'hui encore continue d'alimenter des formes d'évidence
01:40:54 sur des livres blancs sur le futur du monde agricole.
01:40:57 Donc il y a une vraie raison de prendre du recul avec les imaginaires, tout simplement
01:41:02 c'est un poids sur nos décisions et nos projections.
01:41:04 J'ai fait un petit exercice de retour sur des imaginaires de comment la ville est productrice.
01:41:10 On a beaucoup d'imaginaires, je vous donne deux exemples avec Blade Runner 2049, Alita
01:41:14 Battle Angel, finalement il y a une césure radicale entre la ville et son territoire.
01:41:18 On a des murs qui séparent, on le voit très clairement dans Alita Battle Angel, qui séparent
01:41:22 les deux avec une ville, on a hyper densifié, on a vu ce matin qu'il fallait densifier,
01:41:25 donc là ils ont été au bout de la logique, ils ont densifié, pour avoir des territoires
01:41:29 qui se sont vidés.
01:41:30 Alors ils n'ont pas fait des forêts pour faire des prix de carbone, mais on n'est
01:41:32 pas très loin quand même.
01:41:33 Et on a des territoires hyper productifs.
01:41:35 Evidemment, je ne suis pas prescripteur de futur, c'est plutôt une invitation à réfléchir
01:41:39 sur jusqu'où va-t-on avec ces modèles.
01:41:41 Une autre logique qu'on trouve beaucoup dans les imaginaires, c'est l'idée de la cloche,
01:41:46 la cloche dans laquelle on va de manière très technologisée, produire des apports
01:41:52 pour une petite communauté de personnes, qu'on pourrait faire sur des villes mobiles
01:41:55 ou des villes fixes.
01:41:56 Vous avez pas mal de littérature là-dessus également.
01:41:58 On a un troisième pilier qu'on retrouve énormément, c'est celui de l'automatisation
01:42:03 du service.
01:42:04 Dès lors qu'on a une production qui se technologise, il faut une livraison par drone, il faut
01:42:09 la robotisation de la production alimentaire, qui fait que dans la ville, la nourriture
01:42:12 est disponible pour tout le monde en tout temps, à tout instant grâce à cette automatisation
01:42:17 des dispositifs.
01:42:18 Et puis, on a de la spéculation foncière parce qu'habiter un territoire de qualité,
01:42:22 c'est avoir accès à des espaces productifs.
01:42:25 Et donc, on a toute une nouvelle économie qui se crée autour de ces espaces productifs.
01:42:30 Est-ce que finalement, les logements de qualité ne sont pas des logements dans lesquels je
01:42:34 peux avoir accès à une nourriture que je produis moi-même ? Évidemment, avec une
01:42:38 très forte discrimination sociale et économique sur les territoires et c'est ce que raconte
01:42:42 cette bande dessinée.
01:42:43 On a, et je finis avec cet exemple-là, une autre alternative plus joyeuse parce qu'on
01:42:47 a compris qu'il fallait raconter des histoires positives.
01:42:49 Donc, il y a tout un courant qui s'appelle le "Solar Punk" qui essaye d'imaginer
01:42:53 comment la technologie peut être au service de territoires résilients et vertueux.
01:42:57 Alors, on retrouve tous les ingrédients d'un futur vertueux.
01:43:00 On a des énergies renouvelables, on a de l'automatisation des procédés agricoles,
01:43:05 on a de la dronisation.
01:43:08 On a aussi une volonté d'agir sur l'environnement très forte.
01:43:12 Ici, dans cette séquence, c'est une publicité pour du yaourt qui est faite par un maître
01:43:17 des mangas japonais.
01:43:18 Ici, on vous raconte quoi ? On veut produire ciblé, donc on va faire des nuages de manière
01:43:23 ciblée.
01:43:24 Si je vous montre tous ces imaginaires, ce n'est évidemment pas pour vous dire "demain,
01:43:27 on va faire ça dans nos villes", mais en fait, pour vous éviter à réellement réfléchir
01:43:30 sur quels imaginaires je projette réellement et si je les pousse jusqu'au bout, si je
01:43:34 les radicalise, quelles histoires je suis vraiment en train de raconter ?
01:43:36 Et ça, c'est un outil qu'on utilise justement pour créer du débat, créer du dialogue
01:43:40 avec les parties prenantes dans la conception de projets.
01:43:44 Est-ce que justement, Olivier, vous pouvez nous raconter peut-être un ou deux exemples
01:43:47 ? Comment vous faites pour utiliser ces imaginaires avec les collectivités ou les territoires ?
01:43:51 Oui, vous avez compris, les questions étaient un peu préparées, mais merci quand même
01:43:57 de me poser la question.
01:43:58 Effectivement, prendre du recul, c'est important.
01:44:03 La démarche, en deux mots, pour illustrer un peu le propos, c'est de produire nos imaginaires
01:44:08 nous-mêmes, c'est de travailler à produire des nouvelles fictions, on appelle ça du
01:44:10 design fiction, c'est-à-dire spéculer sur ce que pourrait être le territoire demain,
01:44:15 de manière à créer du dialogue avec des parties prenantes.
01:44:17 On intervient dans le cas de la Red Team des armées françaises, qui est un projet du
01:44:21 ministère des armées dans lequel une dizaine d'auteurs de science-fiction réfléchissent
01:44:24 à la conflictualité en horizon 2060, et on produit des mondes qui sont en conflit
01:44:28 pour voir dans quelle mesure les armées sont capables d'y résister.
01:44:30 Je ne pouvais pas montrer de vidéo, donc j'ai coupé ma vidéo, mais voilà une image
01:44:34 de la ville qu'on a produite dans ce monde-là.
01:44:36 Vous imaginez la ville très numérisée.
01:44:39 C'est une ville dans laquelle on a accès à une quantité de données, notre environnement
01:44:44 s'adapte à qui nous sommes, nous avons des lunettes connectées, c'est une publicité
01:44:47 qu'on avait créée dans ce cadre-là.
01:44:49 Heureusement, il existe une application qui s'appelle Retro Paris, que vous pourrez peut-être
01:44:53 bientôt utiliser, évidemment, qui va vous permettre de revenir dans le passé, pour
01:44:57 revivre des événements qui vous ont marqué, comme la fameuse canicule de 2025, par exemple.
01:45:01 Et au sein de votre safe-sphere, donc avec votre monde numérique adapté à vous-même,
01:45:08 vous aurez le loisir de réexpérimenter un territoire que vous serez les seuls à voir,
01:45:12 puisque votre environnement numérique va dépolluer le monde de toutes ces injonctions à la consommation.
01:45:19 Vous pourrez revivre le confinement, c'était quand même un moment tellement agréable
01:45:21 et merveilleux.
01:45:22 Et vous pourrez choisir dans quel Paris vivre, vous avez plein de dates clés à revivre,
01:45:27 des filtres, etc.
01:45:28 Ça parait rigolo, c'est un projet très sérieux, la Red Team des armées françaises,
01:45:34 puisque l'objectif, c'est quand même d'ajuster des développements technologiques sur le long
01:45:37 terme à des conflits qui n'existent pas.
01:45:39 Et ça oblige de réfléchir à des changements radicaux d'environnement que nous ne sommes
01:45:43 pas aujourd'hui capables de percevoir à l'aide de tableaux aussi complexes, soit-il,
01:45:48 avec des chiffres.
01:45:49 Il faut à un moment donné expérimenter quelque chose.
01:45:50 Et l'expérimentation, elle passe par la fiction.
01:45:53 Et c'est ça le fait du design fiction, c'est créer une interpellation sur l'avenir,
01:45:57 à partir de versions qui tangibilisent des partis pris radicaux, de manière à ce qu'un
01:46:01 écosystème de partis prenants puisse mieux apprécier les limites de ce modèle.
01:46:06 Et évidemment, on suggérait des nouveaux.
01:46:08 Dans le cadre des réflexions sur la ville et les territoires, on va l'utiliser pour
01:46:13 trois choses.
01:46:14 La première, on va l'utiliser pour débattre.
01:46:15 On va vraiment essayer de montrer un parti pris radical pour permettre à une audience
01:46:20 de se demander, est-ce que vraiment on veut aller dans ce sens ?
01:46:21 Donc là, je prends un exemple.
01:46:22 On a inventé une application qui s'appelle Air Pollution Revealer, qui permet de scanner
01:46:26 votre corps, de voir le nombre de molécules toxiques liées à votre mode de vie et l'environnement
01:46:31 dans lequel vous résidez, pour permettre aux villes de mieux équiper l'environnement.
01:46:35 On l'a présenté comme une startup à un salon d'entrepreneurs, sans annoncer que
01:46:39 c'était une fiction, pour voir qui était prêt à investir.
01:46:41 On a eu des investisseurs, on a eu des gens qui se sont posés.
01:46:43 On a créé le débat là-dessus.
01:46:45 Donc l'idée, c'est vraiment de stimuler les émotions pour faire investir, faire
01:46:48 débattre.
01:46:49 On travaille avec des partenaires dans la conception de bâtiments, dans l'aménagement
01:46:54 plutôt du point de vue industriel.
01:46:55 On travaille sous des ruptures de l'environnement.
01:46:58 Il y a une nouvelle norme qui s'impose.
01:46:59 On n'a plus d'aide d'État pour accompagner tel dispositif.
01:47:02 On a des villes qui proposent des nouvelles attentes.
01:47:05 Qu'est-ce qu'on fait ? Comment on le joue ? Et bien, on maquette et on prototype des
01:47:08 réponses à ces futures.
01:47:09 Et puis, dans l'idée d'engager, on a travaillé avec différents acteurs ici EDF sur des fausses
01:47:13 publicités de « et voilà le monde de demain ». Est-ce qu'on aura envie d'avoir des
01:47:18 murs qui vont être vivants pour être un peu plus écologique ? Et bien, on crée le
01:47:23 débat avec une communauté de membres de l'entreprise pour essayer de les engager dans ces directions,
01:47:28 au contraire, de les faire partir dans un autre sens.
01:47:29 Je donne deux exemples encore plus proches de projets en cours pour que vous voyez un
01:47:34 peu comment ça se matérialise.
01:47:35 Un, un travail qu'on fait actuellement avec l'île de Nantes sur la problématique de
01:47:39 comment on aménage ce territoire qui est extraordinaire, qui a un potentiel énorme
01:47:42 et qui pose plein de questions.
01:47:43 Et donc, on a travaillé avec cette logique de concevoir des visions d'avenir parce que
01:47:47 c'est des visions multiples, avec un format qu'on apprécie assez bien, que le petit
01:47:52 journal qu'on avait déjà utilisé au Centre de l'Agriculture.
01:47:54 Donc, c'est un journal du futur dans lequel on lit le futur au présent.
01:47:58 Évidemment, sa vocation à vous choquer ou à vous interpeller.
01:48:00 Et on l'a déployé sur différents sujets.
01:48:03 Donc, on a parlé ce matin de mobilité.
01:48:05 On sait que c'est une injonction forte à agir sur les mobilités.
01:48:09 Donc, on s'est reposé des questions sur nos fameuses lignées d'imaginaire, à voir
01:48:12 est-ce que la manière de projeter, la manière de se rendre moins mobile ou mieux mobile,
01:48:16 on n'est pas toujours en train de projeter des modèles un peu équivalents.
01:48:18 On a travaillé à l'immersion ethnographique, on a confronté à nos imaginaires justement.
01:48:23 Donc, il y en a un des deux, c'est la fiction, l'autre c'est la réalité.
01:48:26 Vous voyez que c'est quand même assez proche.
01:48:27 À droite, c'est la fiction.
01:48:28 À droite, à gauche, c'est la réalité.
01:48:30 Et puis, on a commencé à raconter des nouveaux récits dans lesquels on essaie de voir,
01:48:35 et c'est ça qui est important, où dans le territoire, je peux commencer à infléchir
01:48:38 quelque chose.
01:48:39 Et typiquement, on parlait des mobilités douces sur l'île de Nantes.
01:48:43 C'est presque déjà un problème, les mobilités douces.
01:48:45 On a une saturation de mobilité douce, on a des conflits d'usages qui sont très marqués.
01:48:49 Or, on est sur des taux d'usage du vélo-cargo qui ne sont pas non plus à ce point exceptionnels.
01:48:52 Donc, on a plutôt travaillé sur comment on renforce cela en transformant le territoire.
01:48:57 Ce serait le premier petit pas engagé si on voulait avoir un futur un peu plus désirable.
01:49:00 Et ça, on le produit par des fictions.
01:49:02 Et pour faire ça, un des ingrédients, c'est de travailler avec des acteurs du territoire,
01:49:07 justement avec des entreprises qui sont déjà force de proposition.
01:49:09 Et ça, on l'a bien fait.
01:49:10 Enfin, bien fait, on a essayé de bien le faire, mais en tout cas, on a eu la chance
01:49:13 de pouvoir le pousser avec un travail avec la Cité du Travail en région Occitanie.
01:49:17 On a imaginé différentes évolutions du territoire à l'échelle de la région, ce qui est intéressant
01:49:22 parce qu'on est même au-delà du bassin de vie et c'est plutôt intéressant d'aller
01:49:26 chercher cette échelle, cette macro-échelle.
01:49:28 Et on a essayé de raconter ce que pourrait être ce territoire en 2050.
01:49:32 Et pour ce faire, vous n'allez pas bien le voir, mais je communique ce que je peux communiquer.
01:49:36 Pour ce faire, on a à chaque fois eu une entreprise qui était le héros de notre histoire.
01:49:41 C'est-à-dire qu'on n'a pas juste raconté des nouveaux récits en général qui racontent
01:49:45 comment demain le monde sera meilleur.
01:49:47 On a mis en scène un acteur et on s'est dit OK, tu nous dis que ton entreprise, elle
01:49:51 sera aussi un lieu de fabrication pour les villageois parce que tu peux produire de la
01:49:56 matière et donc ça peut intéresser les gens des communautés rurales autour.
01:49:59 Mais concrètement, comment tu le fais dans ton usine ? Comment on transforme ton usine ?
01:50:02 Et donc, on a travaillé avec lui et c'est son usine qu'on représente ici et qu'on
01:50:05 implique et qu'on engage dans les récits.
01:50:07 Et le fait de raconter des histoires avec des acteurs du territoire et qui s'engagent
01:50:12 à aller dans ce sens, c'est très mobilisateur, à l'inverse du storytelling générique
01:50:16 qui peut parfois être un peu retombé à plat.
01:50:19 Donc c'est un peu la manière dont ces outils peuvent servir des acteurs de l'aménagement
01:50:24 du territoire au sens très large.
01:50:25 C'est d'aller chercher de l'engagement en fictionalisant des futurs et en permettant
01:50:29 aux membres de l'écosystème, usagers, partis prenants, de s'impliquer par rapport
01:50:34 à ces futurs qu'on a rendus concrets en les décrivant, ici notamment dans une proposition
01:50:39 de nouveaux partis, mais qui n'est pas vrai, je rassure les membres des politiques.
01:50:44 Merci.
01:50:45 Merci beaucoup Olivier.
01:50:46 Peut-être juste, on va prendre quelques questions.
01:50:50 Je prends encore cinq minutes.
01:50:51 Si vous voulez bien, j'ai rattrapé normalement un peu de temps.
01:50:52 Est-ce que vous avez des questions ? Oui.
01:50:53 Merci beaucoup pour cette patinée qui était vraiment très, très riche et très enrichissante
01:51:10 et inspirante.
01:51:11 Moi, je suis élu adjoint au maire de la ville de Sceaux.
01:51:16 Au passage, d'ailleurs, on a rappelé le concept de maire bâtisseur ce matin.
01:51:21 J'aimerais bien qu'on introduise le concept de maire transiteur, puisqu'en fait, c'est
01:51:26 ça que l'interpolation de ce matin, c'est bien ça.
01:51:30 C'est comment engager la transition et tout ce qui nous a été présenté, j'ai
01:51:34 dans ce sens.
01:51:35 Alors, j'ai beaucoup apprécié ce que vous dites aujourd'hui, ce que vous avez dit
01:51:39 à l'instant, parce que c'est vrai qu'en fait, ce qui a été dit précédemment,
01:51:43 c'est très anxiogène.
01:51:44 Ça a été dit.
01:51:46 L'histoire de la décarbonation, c'est quand même très anxiogène.
01:51:49 Et ça, je dirais, nous y sommes confrontés tous les jours, c'est à dire que le message
01:51:55 est quand on parle de formation des élus.
01:51:57 Là, vous parlez de là.
01:51:59 À l'instant, vous avez parlé de formation du public.
01:52:01 Et je crois que c'est d'emporter le public.
01:52:04 C'est fondamental pour sur le plan de l'anecdote.
01:52:08 Je dirais aujourd'hui, donc, nous, on nous reproche, par exemple, de couper des arbres
01:52:12 morts tellement je dirais tellement on est dans un climat anxiogène.
01:52:17 On a parlé ce matin de reconstruire la ville sur la ville.
01:52:22 Et c'est vrai que le mot prédateur a été évoqué ce matin.
01:52:26 Et c'est vrai qu'aujourd'hui, c'est plus facile d'aller construire à la campagne que
01:52:29 de construire ou d'essayer de reconstruire la ville sur la ville.
01:52:31 Parce que là, effectivement, on a en face de nous des gens qui considèrent que c'est
01:52:36 leur territoire.
01:52:37 Et donc, pour le coup, c'est je veux dire, c'est la guerre permanente avec les requérants.
01:52:43 C'est à dire que c'est vrai que c'est plus facile de construire à la campagne.
01:52:46 Voilà donc, je vous invite à labelliser les maires transiteurs.
01:52:51 Merci beaucoup.
01:52:52 Olivier, si vous voulez rebondir.
01:52:56 Je trouve ça intéressant, peut être par rapport à ce que vous aviez dit sur le sur
01:53:00 le débat et sur ce besoin de débat et ce besoin de discussion et d'ouvrir à différentes
01:53:05 parties prenantes et qui aujourd'hui font font les villes et font les villes du futur.
01:53:09 Oui, je pense que je vais enfoncer des portes ouvertes.
01:53:13 Je pense globalement assez d'accord sur l'importance du débat.
01:53:15 Ce qui est effectivement ce qui est intéressant dans ces démarches, c'est qu'elle crée
01:53:19 un engagement pour ceux qui rentrent dedans.
01:53:21 La grande limite, c'est que ceux qui sont engagés sont convaincus et les 99,99% du
01:53:27 reste de la population qui est extérieur à ça ne rentre pas dans les logiques.
01:53:31 Et c'est vraiment ça le piège, finalement, définitive.
01:53:34 Et c'est peut être l'intérêt de réinvestir les imaginaires.
01:53:37 Alors évidemment, c'est logique que je prêche pour ma paroisse, mais je pense quand même
01:53:41 s'il y a un "two cents" à retenir, c'est qu'effectivement, il y a une part d'émotionnel
01:53:45 très forte dans ce que vous réévoquez à un moment donné.
01:53:47 C'est qu'on est sur les lignes de crête en termes d'émotionnalité des différents
01:53:53 parties prenantes qui fait que le débat est compliqué en réalité.
01:53:56 Et on dit beaucoup que le design fiction sert à débattre, mais parfois il sert surtout
01:54:00 à polariser et c'est plutôt un problème.
01:54:02 Donc il y a un vrai défi de pouvoir accepter cette part d'émotion, d'aller choquer aussi.
01:54:07 C'est quelque chose qu'on accepte de faire avec nos partenaires, c'est que choquer, ça
01:54:12 purge aussi à un moment donné, parce que le non dit fait que sous couvert de discussions
01:54:16 très polissées, on reste volontiers sur sa position initiale.
01:54:19 Donc voilà, je pense que c'est une des vertus de ce type d'approche, c'est d'assumer qu'à
01:54:24 un moment donné, il faut choquer, il faut interpeller, il ne faut pas être d'accord
01:54:29 du tout et il faut aller chercher dans l'espace public ce qu'on ose rarement faire.
01:54:33 Nous, la limite de nos exercices, c'est qu'on choque.
01:54:35 On aime bien le faire en chambre parce qu'on ne veut pas dégrader une image.
01:54:38 Et pourtant, c'est comme ça qu'on gagne à aller plus loin, c'est à laisser circuler
01:54:42 les messages.
01:54:43 Et toutes les entreprises avec qui on a pu jouer, qui ont accepté qu'on pousse à l'extérieur
01:54:48 des messages choquants, elles en ont beaucoup gagné précisément parce qu'elles sont
01:54:51 allées chercher des gens qui d'habitude restent extérieurs au débat.
01:54:55 Donc oser choquer, c'est une manière d'avancer sur ces sujets.
01:55:00 Oui, je voulais en réponse à la question et peut-être aussi par rapport aux interventions.
01:55:16 Philippe et Olivier ont beaucoup parlé de récits, d'imaginaires, de dizaines de fictions,
01:55:23 de science-fiction.
01:55:24 Et tout ça, ça fait appel à l'imagination, à l'émotion, au rejet parfois, à l'adhésion.
01:55:31 Moi, j'ai plus parlé d'approche systémique, d'analyse.
01:55:36 Ça renvoie aussi à la construction de scénarios.
01:55:40 Donc on est sur une approche qui est assez différente, qui est plutôt dans l'analyse,
01:55:44 dans le raisonnement, qui peut être effectivement assez anxiogène dans le contexte actuel.
01:55:47 Et je pense que quand on réfléchit sur l'avenir, c'est très intéressant de combiner les
01:55:50 deux.
01:55:51 D'une part, parce qu'on va s'adresser aux deux hémisphères du cerveau et parce qu'on
01:55:55 va interpeller des acteurs différents.
01:55:57 Certains seront plus sensibles à la question de l'imaginaire ou du récit, d'autres plus
01:56:00 sensibles à l'analyse.
01:56:02 Et je pense que le fait de combiner les deux dans une même démarche, ça permet à la
01:56:06 fois d'élargir le cercle des publics qui seront intéressés, mais aussi d'être à
01:56:11 la fois dans la mobilisation et l'adhésion des acteurs, ce qui est indispensable dans
01:56:14 une démarche de prospective à visée stratégique, mais aussi dans la capacité à outiller,
01:56:19 à donner des points de repère, des ordres de grandeur.
01:56:22 Et c'est également nécessaire pour qu'ensuite, on puisse construire des stratégies qui
01:56:26 soient en prise avec le réel.
01:56:27 Donc, je pense qu'on a vraiment besoin des deux.
01:56:30 Alors, évidemment, ça peut alourdir les démarches.
01:56:32 Ça fait appel à des expertises d'horizons différents.
01:56:34 Mais je pense qu'on a besoin de ça, étant donné à la fois l'ampleur des défis qui
01:56:39 sont devant nous et la nécessité de toucher le plus de monde possible dans ces démarches.
01:56:43 Merci.
01:56:44 Merci.
01:56:45 Je voudrais vraiment aller dans ce sens là aussi, c'est à dire que oui, les imaginaires
01:56:52 individuels, ça sert à faire réagir.
01:56:55 Mais la construction collective avec les acteurs d'une trajectoire du futur, c'est ça qui
01:57:03 est fondamental.
01:57:04 Et il existe une alternative.
01:57:06 On la connaît, cette alternative.
01:57:07 Elle a été bien décrite aujourd'hui.
01:57:09 L'alternative, c'est dans le contexte budgétaire dans lequel on se trouve.
01:57:14 Les quoi qu'il en coûte d'hier, les quoi qu'il en coûte de demain.
01:57:18 La réticence de plus en plus importante de la part des citoyens avec l'égoïsme de
01:57:25 payer la fiscalité fait en sorte que le maire qu'on évoquait tout à l'heure comme maire
01:57:31 bâtisseur, maire transiteur, il sera un maire désarmé demain.
01:57:35 Et maire désarmé, ça veut dire quoi ? Les services publics désarmés.
01:57:39 Les capacités des élus diminuées.
01:57:43 Eh bien, ça veut dire, comme on le voit d'ailleurs dans certaines régions, j'en vois dans certaines
01:57:48 villes en Wallonie, laisser la place à des promoteurs qui, à un certain moment, ne jouent
01:57:56 plus l'intérêt général.
01:57:58 Il n'y a plus personne pour défendre l'intérêt général.
01:58:01 Et le sens dont parlait Frédéric, qui est tellement important, il est réinventé par
01:58:05 des maires complices qui finalement redonnent un sens, mais un sens qui n'est plus un sens
01:58:13 général et donc un sens complètement artificiel.
01:58:16 Donc, voilà l'alternative à la construction collective.
01:58:20 Merci beaucoup.
01:58:21 Merci à tous de nous avoir écoutés pour cette première séquence de prospective.
01:58:25 Et je vais passer la parole.
01:58:29 Merci beaucoup pour cette séance de fiction, science-fiction ou pas, à vous de voir.
01:58:37 Donc, table ronde suivante, on va passer à notre réalité quotidienne avec le travail
01:58:47 fait par un certain nombre d'acteurs et de collectivités sur ces sujets de prospection.
01:58:54 Donc, un certain nombre d'acteurs se sont déjà prêtés à l'exercice et donc quels
01:59:01 en sont les apports concrets pour penser différemment le développement de leur territoire à moyen
01:59:07 et long terme ? Donc, comment ont-ils utilisé la prospective in fine au service de l'action
01:59:12 opérationnelle ? En quoi ces acteurs se sont-ils renouvelés grâce à la prospective pour planifier
01:59:17 et aménager autrement ? Et comment ils conçoivent leur vie à l'horizon 2050, notamment lorsque
01:59:23 80% de la ville est déjà construite ? Et donc, quelles conséquences est-ce en matière
01:59:28 de justice sociale ? Quels horizons, quels récits ont-ils dégagé pour se mettre en
01:59:32 mouvement, donner envie d'agir ? Comment entraîner et emporter la décision des élus,
01:59:36 des citoyens et de l'ensemble des acteurs pour faire projet de territoire, projet urbain
01:59:40 ou projet d'aménagement ? Et en quoi cela change leur métier et les interactions professionnelles
01:59:44 ? Et quelles sont les difficultés rencontrées et les points de vigilance ?
01:59:47 Donc, j'appelle Olivier Carreau, fondateur de BOC, qui va animer cette table ronde. Donc,
01:59:54 avec les témoignages de Sébastien Chambres, directeur général adjoint délégué à
01:59:58 l'urbanisme et mobilité de la métropole de Lyon, Jérôme Gauze, directeur général
02:00:02 délégué de la fabrique de Bordeaux Métropole, Émilie Neveu-Martins, directrice aménagement
02:00:08 du territoire et grands projets et directrice adjointe du pôle développement et aménagement
02:00:12 du territoire de l'agglomération des pays de Dreux. Et enfin, Nicolas Moreau, directeur
02:00:18 général de la SEDL, en Eure-et-Loire. Je vous laisse la parole. Merci.
02:00:26 Merci beaucoup. Bonjour à tous. Ça vient d'être rappelé, la première séquence,
02:00:34 elle vient de nous donner des visions un peu prospectives sur la transformation, notre
02:00:38 lecture des territoires, les défis qui sont adressés à l'aménagement. Et puis là,
02:00:41 on va essayer de rentrer dans le concret. On va ouvrir le débat avec des acteurs qui
02:00:45 sont dans l'opérationnel, des collectivités, des aménageurs. Et on va voir comment les
02:00:50 démarches prospectives qu'ils ont mis en place les ont aidés à penser la conduite
02:00:57 opérationnelle de leurs projets. L'idée, c'est de mieux comprendre le comment, le
02:01:01 rôle qu'ont joué ces démarches dans la mise en mouvement des acteurs. Et puis, on
02:01:05 va essayer aussi de parler un peu de retour d'expérience sur la gouvernance, sur la manière
02:01:10 de faire projet et puis sur les différences entre les contextes territoriaux dans lesquels
02:01:15 on met en place ces opérations. Alors avec moi, je les représente très rapidement,
02:01:19 mais ça a été fait, donc je ne vais pas m'étendre. Sébastien Chambre, directeur
02:01:23 général adjoint délégué à l'aménagement et aux mobilités. On a parlé tout à l'heure
02:01:27 du lien entre les deux dans la présentation de la feuille de route sur la décarbonation.
02:01:31 Et vous nous parlerez notamment du secteur de la Porte des Alpes, qui est un secteur
02:01:35 méconnu du territoire du Grand Lyon et qui, en même temps, a un potentiel considérable.
02:01:40 Donc, on verra comment la prospective se met au service de la mise en mouvement de ce territoire.
02:01:44 Jérôme Gauze, vous êtes directeur général délégué d'une structure que vous connaissez
02:01:49 sans doute bien dans cette salle, qui s'appelle l'AFAB, qui est né, on peut dire ça comme
02:01:54 ça, qui a un ADN autour de la prospective et qui lui associe l'action puisque vous
02:01:58 êtes un aménageur, une société publique locale d'aménagement. Émilie Neveu-Martins,
02:02:04 vous êtes directrice de l'aménagement de l'agglomération du Pays de Dreux et vous
02:02:09 allez intervenir en binôme, en canon, je ne sais pas comment on peut dire, en complicité
02:02:13 avec un aménageur départemental. Nicolas Moreau, vous êtes directeur général de
02:02:19 la SADEL, donc la société d'aménagement du département de L'Eure-et-Loire. Je vais
02:02:24 commencer tout de suite avec vous, Sébastien. Le Grand Lyon, et c'est peut être pour ça
02:02:30 qu'on a choisi de commencer avec vous. Il a une histoire longue autour de l'exercice
02:02:36 de la prospective et puis il a la particularité de l'associer à la pratique de l'aménagement.
02:02:41 Vous êtes une collectivité territoriale qui à la fois pense l'aménagement, mais
02:02:45 aussi l'opère en régie. Et c'est peut être ce qui nous a intéressé et ce qui
02:02:50 a intéressé le RNA en vous invitant aujourd'hui. Et donc vous nous parlez d'un secteur très
02:02:56 vaste, celui de la Porte des Alpes, dont vous abordez le devenir à travers la prospective
02:03:01 et avec l'ambition, j'ai noté, de transformer les pratiques opérationnelles. Ça a démarré
02:03:06 avec une consultation d'équipes pluridisciplinaires et je vous laisse peut être la parole et
02:03:11 le micro. Si on retrouve le deuxième micro, ça nous aidera à être fluide pendant le
02:03:15 reste de cette table ronde. Merci et bonjour à tous et toutes. Effectivement, peut être
02:03:24 une spécificité par rapport au public qui est constitué aujourd'hui, c'est la chance
02:03:32 et ça peut nourrir le dialogue de la journée de parler d'une collectivité qui fait l'aller
02:03:39 retour entre prospective et aménagement urbain dans sa posture à la fois de prospectiviste,
02:03:46 d'études urbaines, de planification et d'aménagement urbain, que ce soit, comme
02:03:52 tu le disais, en régie. La moitié de nos opérations, nous les portons en régie et
02:03:56 l'autre moitié, nous les concédons notamment au SPL Confluence, Pardieu et à la SERLE.
02:04:03 Donc, cette posture est un peu particulière et elle alimente du coup l'opportunité que
02:04:10 constitue le fait de faire une démarche prospective et d'interroger ce qu'elle va produire sur
02:04:16 nos actes d'aménage, sur l'acte d'aménager. Et c'est ça que je vais essayer d'illustrer,
02:04:21 à quel moment on en est de cette réflexion là. À partir d'une démarche prospective,
02:04:27 effectivement, que j'ai initiée en 2020 en revenant à la métropole de Lyon. J'ai un
02:04:33 parcours qui a mis chemin justement entre l'approche prospective et réflexive et l'approche
02:04:38 aménageuse à Lyon, Saint-Étienne et Paris. Et c'est ça qui m'intéresse justement.
02:04:43 C'est vraiment l'aller-retour itératif et permanent entre les deux et comment l'un
02:04:48 nourrit l'autre et bien dans les deux sens. Donc, effectivement, je vais vous montrer
02:04:54 quelques images. Est-ce que ça marche comme ça ? Oui. Quelques images pour une démarche
02:05:00 qui n'en est qu'à mi-chemin. La Grande Porte des Alpes, on a lancé en juillet dernier
02:05:06 une réflexion avec trois équipes internationales qu'on a sélectionnées pour nous aider à
02:05:10 projeter 2050. C'est bien l'horizon de temps dont on parlait tout à l'heure sur un territoire
02:05:16 de 1500 hectares. J'y reviendrai. On parlait de bassins de vie aussi juste avant. Et la
02:05:21 question de l'échelle prise me paraît décisive pour poser des questions du futur. Et donc,
02:05:30 l'intuition qu'on a à ce stade, on n'a pas encore les résultats. Vous allez voir
02:05:34 juste quelques images, mais on va aboutir ce travail plutôt à l'été, voire à l'automne
02:05:40 2023. C'est qu'en posant des questions de long terme sur un bout de territoire, on
02:05:47 ne va pas adresser le même projet urbain, la même opération d'aménagement que si
02:05:52 on la posait pour dans dix ans. Et ça paraît peut-être une lapalisade, mais on pense vraiment
02:05:57 que la programmation qui va en découler dans les années qui viennent ne sera pas de même
02:06:03 nature parce qu'on aura fait l'effort de projection collectif à un horizon de temps
02:06:08 qui décentre les questions et qui bouscule les a priori. Voilà un peu l'intuition sur
02:06:14 laquelle on porte la démarche au sein de la métropole. Et puis, la question qu'on
02:06:21 se pose dans la foulée, c'est quels outils d'aménagement sont adaptés par rapport à
02:06:27 ces questions que génère la réflexion prospective. Et donc, de la parole aux actes, c'est bien
02:06:33 cette question de comment la parole prospective va entraîner peut-être des actes différents
02:06:42 dans l'acte d'aménagement. Le portrait robot en quelques mots, parce qu'on pourrait y
02:06:48 passer la journée de la Grande Porte des Alpes juste pour vous situer un petit peu
02:06:51 l'enjeu. On est au sud-est de Lyon. Vous voyez, le territoire en couleur c'est 1500 hectares,
02:07:03 c'est plus grand que la presqu'île de Lyon, donc on est sur des emprises considérables.
02:07:07 Monofonctionnel, en gros, c'est une addition de grands éléphants, pas encore blancs, mais
02:07:13 en tout cas de grandes plaques monofonctionnelles du XXe siècle. J'en citerai huit qui illustrent
02:07:19 ça. Un aéroport des années 30 devenu aéroport d'affaires, un parc expo, une zone commerciale
02:07:25 partiellement en friche avec le Roi Merlin et Ikea qui en sont partis, une autoroute
02:07:30 qui entre en ville selon des modalités qui, on va dire, ne sont plus adaptées aujourd'hui,
02:07:35 une zone d'activité porte des Alpes dont la vacance augmente d'année en année au
02:07:39 fur et à mesure que les jeunes générations ne veulent plus aller travailler en périphérie,
02:07:44 un campus universitaire des années 70 qui se pose des questions aussi assez existentielles,
02:07:49 un secteur en rue Paris-Bronc qui compromettait à la démolition et nos élus élus en 2020
02:07:58 la question de la réhabilitation et du soin apporté aux habitants en place, un golf
02:08:03 aussi parmi les objets qui pourraient apparaître obsolètes à l'avenir. Donc voilà, ça
02:08:08 fait pas 1450 hectares tout ça, mais ça en fait quand même une bonne partie qui est
02:08:11 sous vos yeux. Et donc on part de ça et on lance en juillet dernier une réflexion prospective
02:08:19 donc avec 51 N4E, De Villers et Associés et Lafayette, certains sont dans la salle,
02:08:24 et ces trois équipes posent des regards complémentaires et non concurrents, il n'y a pas de gagnant
02:08:32 à la fin, il y a simplement une intelligence collective qu'on construit ensemble et avec
02:08:37 tous les acteurs du territoire. C'est ça l'objet et c'est vraiment un acte de foi
02:08:44 dans une démarche prospective comme on n'en avait pas fait en tout cas appliqué à un
02:08:47 territoire sur Lyon depuis longtemps. Il y avait eu Lyon 2010 mais qui était à l'échelle
02:08:51 de toute l'agglomération et ça c'est aujourd'hui pris en charge à l'échelle de l'agglomération
02:08:56 par la révision du SCOT qui est lancée, mais appliqué à un morceau de territoire
02:09:01 de 2500 hectares, on ne l'avait pas entrepris et ça nous paraît vraiment la question posée,
02:09:11 c'est comment à partir d'un regard posé en 2050 sur un territoire, on va en boucle
02:09:16 rétroactive poser une question sur l'aménagement. Cette très très belle carte qui montre simplement
02:09:27 des îlots de chaleur, on a l'habitude d'en voir désormais, mais ce qui est moins habituel
02:09:32 c'est que en prenant le temps de la regarder, elle est posée sur aujourd'hui, on est encore
02:09:37 en 2023 et ce qu'on mesure c'est que les îlots de chaleur sont localisés certes sur
02:09:43 la grande porte des Alpes, sur des grandes plaques de zones d'activité autour de l'aéroport
02:09:48 de Bronc, que vous voyez au centre de l'image, mais aussi beaucoup sur des zones agricoles
02:09:54 qui rasent, nuent, qui produisent une agriculture intensive céréalière en partie et qui sont
02:10:04 autant des îlots de chaleur que les morceaux de villes qu'on voit plus à gauche de l'image
02:10:09 sur le centre ville de Lyon. Et donc, poser la question de comment on vivra dans cette
02:10:18 agglomération en 2050 alors qu'on passera de 3 nuits de canicule aujourd'hui à 33
02:10:24 nuits à Lyon en 2050, ça c'est le tendanciel, le tendanciel c'est +4° à Lyon quand le
02:10:31 reste de la France sera +1,5°. On est une ville continentale, voilà, comment on assure
02:10:38 une ville vivable avec 33 nuits de canicule en 2050 et avec notamment un problème de
02:10:45 climatiseur urbain qui ne fonctionne plus et notamment du fait d'une agriculture qui
02:10:51 pose autant d'îlots de chaleur que certaines pièces urbaines constituées, asphaltées
02:10:55 ou imperméabilisées. Et donc, une des premières choses qu'on voit venir comme un exemple
02:11:01 de ce que cette démarche prospective apporte, c'est, bon, il y a l'enjeu de l'atténuation,
02:11:08 la décarbonation, on en a parlé ce matin, mais il y a aussi l'enjeu de l'adaptation.
02:11:12 Et du coup, l'adaptation au réchauffement climatique posée à une échelle de 1500
02:11:17 hectares, les équipes sont déjà en train de nous dire qu'il va falloir passer à un
02:11:21 modèle agroforestier. Je caricature un peu le propos pour marquer les esprits, mais on
02:11:25 ne peut pas poursuivre le modèle agricole actuel sur ce morceau de territoire. Si on
02:11:32 veut retravailler le cycle de l'eau de l'agglomération léonèse et générer ce qu'ils appellent
02:11:36 un inverseur de climat, ils nous proposent de monter un projet d'agroforesterie à l'échelle
02:11:43 de toute la grande porte des Alpes. Vous allez me dire qu'on est peut-être loin des métiers
02:11:46 de l'aménagement, mais pas tant que ça. Et c'est la question qu'on va essayer d'adresser.
02:11:53 Il faut que j'avance. Alors du coup, je vais donner un exemple. Je parle sous ton contrôle.
02:12:03 On a aussi une cartographie sur l'obsolescence paysagère de ce secteur qui nous a beaucoup
02:12:11 inspiré. Les nappes qui afflorent, la rigidification des sols, les grandes cultures irriguées
02:12:16 qui ne sont pas pérennes, les anciennes décharges à reconvertir. Cumuler, ça nous donne ce
02:12:22 type d'aplat sur la grande porte des Alpes avec une obsolescence paysagère qui nous
02:12:26 pose des questions de sanctuariser les zones naturelles, de remédiation et puis d'identifier
02:12:32 en creux les zones d'intensité urbaine puisqu'il faudra bien, évidemment, entre les grandes
02:12:38 zones d'agroforesterie dont je vous parlais, identifier les zones d'intensification urbaine
02:12:42 qui vont y compris générer la valeur dont parlait Anne Fraisse ce matin. Je ne m'étends
02:12:49 pas plus que ça. On a trois équipes qui sont en train de nous poser des visions. Vous
02:12:55 avez l'inverseur de climat dont parle l'équipe de Villerey Associé, le 51N4E qui approche
02:13:05 la question d'une politique des sols, Lafayette qui nous aide à spatialiser tout ça en interrogeant
02:13:12 la figure de l'arc et la flèche de Lyon 2010 qui a 40 ans et qui n'a pas très bien vieilli
02:13:19 mais c'est normal, on ne se posait pas la même question il y a 40 ans. Et en conclusion
02:13:23 de cette première partie, cher Olivier, le fait de dire que cet exercice n'a de sens
02:13:32 que s'il est choral, au sens où tous les acteurs sont embarqués dans la prise de conscience
02:13:38 d'une forme d'obsolescence qu'il faut adresser. Et il n'a de sens que si quelque part on se
02:13:48 pose en même temps, et on y reviendra peut-être dans la discussion, la question des outils
02:13:51 pour adresser ces échelles de territoire et ces problématiques de territoire et embarquer
02:13:58 les aménageurs sur la question de la part verte dont on parlait ce matin, sur la question
02:14:04 de s'attaquer aux espaces naturels et agricoles aussi, pourquoi pas, chiche. Et donc voilà
02:14:10 pour nourrir la discussion à ce stade. Mais je vais être relancé comme c'était prévu
02:14:15 parce que c'est un peu comme l'autre groupe, on a fait les relances déjà en amont. Je
02:14:20 retiens aussi dans ce que tu n'as pas eu le temps de dire parce que je t'ai coupé avec
02:14:24 les gestes, à la fois la complémentarité et la pluridisciplinarité des équipes et
02:14:33 cette manière de regarder les sujets de manière transverse. On en a parlé tout à l'heure.
02:14:38 Et puis, la logique dès la consultation d'aller chercher des zooms préopérationnels,
02:14:43 c'est-à-dire de toujours être à la fois dans la grande échelle, dans le regard lointain
02:14:47 et puis en même temps dans le souci de l'atterrissage opérationnel, qui est un peu quand même
02:14:51 le sujet de notre table ronde. Tu nous parles d'un exercice qui est en cours. C'est toujours
02:14:56 un peu périlleux parce que tu l'as dit, il n'y a pas encore complètement les résultats.
02:15:00 Et en même temps, à d'autres endroits du Grand Lyon, dans l'exercice de mise en place
02:15:06 des outils de planification, mais aussi dans la conduite des opérations d'aménagement
02:15:11 qui sont en cours, vous vous servez de ce que produisent les outils prospectifs. Et
02:15:18 peut être dans cette deuxième séquence, je voulais te relancer en sortant de la Porte
02:15:23 des Alpes pour aller voir ce que vous faites ailleurs et comment vous jouez de ces aller
02:15:28 et retour permanents.
02:15:29 Comme je le disais, effectivement, c'est cette chance d'être aussi aménageur dans
02:15:37 mes mêmes équipes. J'ai des équipes qui mènent cet exercice de prospective et d'autres
02:15:42 qui sont effectivement en train de piloter des opérations d'aménagement et on essaye
02:15:46 de travailler cette itération. Vous donnez donc quelques illustrations des actes à la
02:15:54 parole, comment les actes nourrissent la réflexion. J'en ai choisi quelques unes qui font écho.
02:16:02 On a parlé de la crise climatique. Je n'y reviens pas dessus, mais n'oublions pas les
02:16:06 autres grandes crises auxquelles on a affaire sur Lyon. En 10 ans, on a perdu 40% de la
02:16:12 population d'Hirondelle et de Martinet. En 10 ans, 40% on l'a mesuré. La crise de ressources
02:16:18 en matière d'eau ou de matières pour construire, elle est présente à Lyon comme ailleurs.
02:16:24 Donc, face à ces impératifs, nos élus, évidemment, sont aussi impatients d'agir
02:16:29 maintenant et d'adresser notamment des enjeux. Je vous donne quelques illustrations pour
02:16:36 nourrir la discussion et voir comment ça fait écho chez vous. Adressez-le déjà là
02:16:41 du côté du patrimoine végétal comme bâti. Je sais qu'il y a eu une session du cycle
02:16:46 du RNA là-dessus. Concrètement, sur Lyon, c'est à la part Dieu. On a annoncé au MIPIM
02:16:52 il y a deux semaines qu'on se concentrait sur l'existant et sur la réhabilitation
02:16:56 de l'existant. 300 000 m2. On a fait quasiment appel aux promoteurs pour s'attaquer à ce
02:17:03 gisement là où l'avantage est que la matière est déjà en place et qu'il s'agit surtout
02:17:08 d'adresser les questions d'énergie. Mais au moins, la ressource matière, elle est là.
02:17:13 Elle est posée. Un exemple sur Pardieu où on a un vieux bâtiment des années 70, là
02:17:17 que ICAD va transformer, surélever, transformer. Mais je ne m'étends pas. On pourra y revenir.
02:17:24 Ce qui est peut-être plus radical sur la métropole de Lyon et en particulier la ville de Lyon,
02:17:32 c'est sur le patrimoine végétal, une forme d'intransigeance à ne plus accepter l'abattage
02:17:38 d'arbres, même pour faire passer des tramways, ce qui peut être compliqué, même pour construire
02:17:44 avec une actualisation du PLUH où vous voyez des chiffres, des coefficients de pleine terre
02:17:53 posés de 15 à 50% par parcelles, des espaces végétalisés à protéger, gage de biodiversité
02:18:01 et de rafraîchissement urbain et puis du rétro-zonage quasiment généralisé. Le ZAN,
02:18:07 pour le coup, on n'a pas trop besoin d'une proposition de loi pour l'atténuer. Il est
02:18:15 à l'œuvre. Mais par contre, ça pose des questions de cohabitation entre cette intransigeance
02:18:23 là, l'identification de tous les arbres remarquables de l'agglomération et l'acte de construire.
02:18:28 Je ne m'étends pas sur l'exemple qu'on pourrait appliquer à la Pardieu, mais ce
02:18:32 qui est peut-être plus interpellant, c'est aussi la question de... Les matériaux pour
02:18:40 construire, on est tous embarqués là-dedans. Il y a des expérimentations, notamment à
02:18:43 Confluence, qui sont très innovantes et ambitieuses. Ce qui me paraissait intéressant, c'est
02:18:49 une norme de stationnement fixée à 0,1 pour une place de stationnement pour 10 logements.
02:18:56 On tente ça sur Confluence dans les dernières consultations en cours et on va voir ce que
02:19:01 ça donne en termes de commercialité. Mais là, on mise sur l'économie de la fonctionnalité,
02:19:07 l'autopartage et le fait de se déprendre de sa voiture individuelle et personnelle.
02:19:12 Essayons de voir ce que ça donne. Typiquement, des exemples que j'ai voulu piocher dans le
02:19:23 PLU, dans des consultations de charges foncières pour montrer que ces ambitions à 2050, il
02:19:29 faut qu'elles rétroagissent sur des actes à portée opérationnelle immédiate. On a
02:19:34 aussi un référentiel habitable durable qui essaye de prendre de l'avance sur la réglementation
02:19:39 nationale pour anticiper et l'appliquer par anticipation sur toutes nos opérations d'aménagement.
02:19:47 On se place déjà sur R25 et R28 autant que faire se peut. De la parole aux actes et
02:19:56 à la parole, en même temps, on tâtonne. Il n'y a pas de recette établie, mais je
02:20:03 voudrais quand même conclure et reboucler vraiment sur le Grandes Portes des Alpes.
02:20:07 Ce qui serait intéressant, c'est de voir comment dans chacun des territoires, des exercices
02:20:13 de prospectifs collectifs à horizon lointain et sur des périmètres suffisamment grands
02:20:19 pour sortir de l'opération, de la logique d'îlot, de la logique de petits quartiers.
02:20:24 Je suis vraiment retenu à l'interpellation sur la notion de bassin de vie qui était
02:20:28 faite juste avant. Permettre de monter en responsabilité collectivement sur les défis
02:20:36 qui nous attendent et notamment l'adaptation au réchauffement, qui me paraît inéluctable
02:20:40 et donc comment on fait et proposer des mesures d'une certaine radicalité, mais qu'on peut
02:20:45 adresser parce qu'elles sont lointaines. Et puis, on va essayer dans les mois qui viennent
02:20:50 de bâtir des solutions concrètes sur les Grandes Portes des Alpes pour, avec les aménageurs
02:20:56 et les acteurs privés, s'attaquer aux trajectoires proposées par les trois équipes.
02:21:01 Merci beaucoup, Sébastien. Je me tourne maintenant vers Jérôme. On en a parlé rapidement tout
02:21:08 à l'heure. La FAB est là pour ADN. Je le dis comme ça. Et puis, tu préciseras la
02:21:14 traduction du prospectif dans l'opérationnel. Et on peut dire que vous êtes un peu coutumier
02:21:21 de l'invention de modalités de travail un peu innovantes. Pour ceux qui ne s'en souviennent
02:21:26 pas, la FAB est née de l'exercice des 50 000 logements à Bordeaux. Et c'est pas à
02:21:33 travers ce travail que tu vas commencer ton intervention. Mais on a imaginé que tu nous
02:21:39 parles d'abord d'un sujet que vous avez initié il y a quelques années de ça. Ça devait
02:21:43 être fait en 2015 ou quelque chose comme ça et qui adressait le sujet maintenant un
02:21:49 peu devenu commun de la ville productive et des questions dans lesquelles on préservait
02:21:55 un tissu économique diversifié dans les cœurs de métropole. Et un peu à la différence
02:22:02 de l'exercice qu'a présenté Sébastien, qui part d'un exercice piloté par des concepteurs.
02:22:07 Vous n'êtes pas parti comme ça et vous êtes parti par un cadrage qui a été réalisé
02:22:11 par des chercheurs qui produit une autre forme de vision des défis à relever pour les territoires.
02:22:19 Et peut être, je te laisse nous présenter ce que beaucoup ont vu passer, comme le programme
02:22:24 R. Merci, Olivier. Je te donne la zappette comme ça. Tu as des éléments de contrôle.
02:22:33 C'est plus simple et puis surtout, ça va te détendre. Moi, je vais... parce qu'il
02:22:42 y en a encore après moi. Absolument. Et donc, je suis très content de vous présenter effectivement
02:22:48 notre démarche. Donc, nous, là, pour le coup, on est aménageurs et on a décidé d'endosser
02:22:54 le rôle des intellos. On est allé en fait réfléchir sur ce que c'était finalement
02:22:59 que l'économie ou en tout cas l'économie et le travail sur le territoire de la métropole.
02:23:04 Fort de deux points. Le premier point, donc un constat. On s'est aperçu en fait que sur
02:23:10 la métropole et les services de la métropole nous alertaient aussi, bien évidemment, là-dessus.
02:23:15 Énormément de fonciers, énormément d'espaces dédiés au travail, notamment PME, PMI, artisans.
02:23:23 Énormément de ce type de fonciers étaient largement cannibalisés par des opérations
02:23:28 de logements beaucoup plus rentables sur du court et du moyen terme, donc avec un effet
02:23:35 finalement d'éviction d'une partie de notre ville productive. Concrètement, on attendait
02:23:44 à peu près autant de temps pour avoir une consultation chez un médecin que pour obtenir
02:23:47 un rendez-vous avec un plombier. Donc, ça a commencé à devenir une norme assez complexe
02:23:52 et une réalité. Il se trouve que le PUCA réalise des choses qui sont assez extraordinaires
02:23:58 à lire. Je ne suis pas tout seul à ni à le lire ni à le dire. Je salue évidemment
02:24:03 Hélène Pesquine et son équipe sur ses travaux. Il y a des travaux qui nous ont particulièrement
02:24:08 intéressés menés par Manon Loisel, Nicolas Riau et Magali Tallondier sur cette espèce
02:24:17 d'émergence d'économie métropolitaine ordinaire. Je peux vous dire que nous, quand on a commencé
02:24:22 à parler d'économie métropolitaine ordinaire, on nous a dit ordinaire, ce n'est quand même
02:24:25 pas terrible comme terme, demander aux chercheurs de trouver autre chose. Peu importe en fait.
02:24:30 Ce qu'ils ont fait émerger, c'est qu'entre l'économie présentielle et puis l'économie
02:24:34 des grands groupes et des grands comptes, il y avait toute une économie complètement
02:24:37 enracinée sur le territoire. Et finalement, quand on commençait à additionner ces PME,
02:24:43 PMI, ces artisans, on s'est aperçu, alors ils ont d'abord fait ça en Ile-de-France,
02:24:47 mais nous on s'est aperçu sur l'agglomération bordelaise que ça pesait 44% du nombre d'emplois
02:24:53 sur le territoire. Et donc, le micro était derrière toi, c'est ça ? Non, je ne le
02:25:03 dirai pas. Et donc, finalement, ce travail ou cette révélation du territoire par les
02:25:09 chercheurs nous a vraiment intéressés parce qu'on s'est aperçu qu'il y avait une
02:25:15 forme en tout cas d'impensée ou d'invisibilité, d'action. Et on est devenu, du coup, on a
02:25:21 été interpellé par la métropole qui a demandé de travailler sur ces sujets. Et
02:25:25 donc, on a fait des propositions pour essayer de passer à la fois d'une recherche pas
02:25:31 théorique, très appliquée, mais qui montrait un certain nombre de constats, notamment liés
02:25:35 à la mobilité. C'est une activité qui est très concentrée sur le territoire, donc
02:25:42 qui est très consommatrice de mobilité, qui est consommatrice pas forcément d'énormément
02:25:46 de mètres carrés, mais qui rend énormément de service à la métropole. Donc, on a travaillé
02:25:52 sur ce sujet-là et on a fait émerger les conditions d'un appel à la manifestation
02:25:57 d'intérêt. Donc, ça n'avait rien d'original, mais on a surtout travaillé sur des sites
02:26:03 qui, pour le coup, étaient en dehors des grandes opérations métropolitaines, c'est-à-dire
02:26:06 des sites soit qui étaient un peu encalaminés sur le marché, qui ne trouvaient pas acheteurs,
02:26:13 soit des sites qui étaient des délaissés urbains, etc. Et on est parti d'une espèce
02:26:20 de pot commun. On a mis tous ces sites à l'intérieur de cet appel à la manifestation
02:26:25 d'intérêt avec, un, l'idée qu'on allait répondre à la question comment produire
02:26:29 des mètres carrés pour nos PME, PMI et les ancrées sur le territoire, deux, réfléchir
02:26:35 aussi à ces conditions de mobilité, trois, réfléchir à la chaîne de valeur, c'est-à-dire
02:26:42 comment on peut réinjecter de l'argent sur des sites plutôt délaissés. Donc, s'ils
02:26:46 sont délaissés ou pas achetés, c'est qu'il y a quand même aussi quelques réalités
02:26:50 territoriales ou géographiques. Donc, comment on dépasse ces réalités, comment on les
02:26:55 rend finalement beaucoup plus sexy et attractifs. Et bref, comment on embarque tout ce petit
02:27:02 monde et ses ingénieries dans des propositions, non pas des propositions pour faire un catalogue,
02:27:08 mais des propositions pour les développer et réaliser ces fameux mètres carrés. On
02:27:13 a beaucoup travaillé avec les acteurs, pour notamment déterminer les conditions, mais
02:27:20 aussi les conditions de prix de sortie. C'est-à-dire qu'on s'est aperçu aussi que si on restait
02:27:25 sur des valeurs marché, on allait continuer à exclure une partie de ces PME, PMI. Et
02:27:31 donc, on a introduit dans cette AMI des conditions, généralement à hauteur de 25% des surfaces
02:27:37 développées avec des prix de type abordables, un peu comme on fait sur le logement, pour
02:27:44 là aussi ancrer ces emplois sur le territoire, dans l'idée qu'on ancre ces emplois sur le
02:27:51 territoire, mais on a aussi quelques sujets pour trouver des logements. Si on fait des
02:27:54 locaux d'activité abordables, il faut aussi qu'on soit en capacité de produire des logements
02:27:58 abordables pour pouvoir loger aussi, bien évidemment, ces travailleurs.
02:28:01 Je voulais montrer une image, parce que ça existe.
02:28:05 Alors effectivement, j'ai pris un projet modeste, puisque là, on est sur un développement
02:28:11 d'un peu plus de 9000 m². Il y a bien évidemment des conditions environnementales. On est enchassé.
02:28:18 Alors, on s'était dit qu'on avait quelques diapos. Donc, je n'ai pas pris les 145 diapos,
02:28:25 mais du coup, je suis resté sur plutôt des photographies. Donc, vous ne verrez pas en
02:28:29 fait que c'est enchassé dans un tissu pavillonnaire, qu'il y a de l'activité. Au démarrage,
02:28:34 quand les locaux ont été livrés, il y avait 70 emplois. Un an après, on a une centaine
02:28:40 d'emplois et des emplois, en fait, très géolocalisés autour du site. Et donc, le
02:28:46 fait qu'on ait pu raccorder ces bâtiments à des grands axes, notamment de pistes cyclables
02:28:53 portées par la métropole, a été une plus-value importante. Pourquoi, en fait, j'insiste
02:28:59 sur ce point ? Parce qu'en discutant avec les entrepreneurs, ils nous ont tous dit,
02:29:03 en fait, qu'aujourd'hui, quand ils embauchaient, une des premières questions posées par les
02:29:07 jeunes qui prétendaient avoir accès à ce type d'emploi, c'était « comment je peux
02:29:12 venir chez vous ? » et « où est-ce que je garde mon vélo ? ». Ce n'était même
02:29:16 pas « où est-ce que potentiellement je peux venir à vélo ? », c'est « où est-ce
02:29:18 que je garde mon vélo ? ». Donc, on a vu, en fait, aussi que ce type de projet pouvait
02:29:23 répondre de manière très locale à des attentes aussi de futurs salariés. Et ça,
02:29:28 ça résonnait très fort, en fait, chez les entrepreneurs. Ce sont aussi des projets
02:29:33 qui nous ont permis d'expérimenter du compactage. Avec le compactage, en discutant là aussi
02:29:38 au plus près avec les entrepreneurs, on a pu dégager, en fait, de la valeur et de
02:29:42 la ressource pour introduire une crèche à l'intérieur des bâtiments, donc totalement
02:29:47 prise en charge, en fait, par les entrepreneurs, et de la restauration ouverte, bien évidemment,
02:29:52 à la fois pour les entreprises, mais ouverte aussi sur le quartier. Ce sont des micro-projets
02:29:58 qui additionnaient, donc vont jusqu'à ça. C'est un imprimeur qui nous a dit « c'est
02:30:01 super, pour une fois, on nous propose des bâtiments industriels avec des fenêtres ». Je trouvais
02:30:06 que c'était assez intéressant. Et en tout cas, lui aussi a développé en fait son
02:30:12 activité. Ce sont des prix, là aussi, j'insiste en fait, avec des prix qui sont environ 30
02:30:19 à 40 % en dessous de la valeur marché. Évidemment, il y a des systèmes de péréquation.
02:30:24 Évidemment, il y a l'appui de l'ingénierie, de la métropole, de la FAB, et puis des prix
02:30:31 de foncier adaptés en fonction des efforts qui ont été engagés par les promoteurs.
02:30:36 Mais c'est un soutien et un accompagnement du territoire qui nous permet vraiment d'enraciner
02:30:42 cette activité sur site et sur le territoire. On a là aujourd'hui, donc là, c'est 9 000
02:30:48 m². On a aujourd'hui 30 000 m² en chantier et on doit atteindre 90 000 m² pour faire
02:30:54 des projets, puisqu'on a lancé un deuxième appel à la manifestation d'intérêt avec
02:30:58 des conditions un petit peu plus délicates. D'abord, une volonté de faire un peu plus
02:31:02 d'architecture, puisqu'on s'est aperçu que l'architecture, c'était pas seulement répondre
02:31:07 à un bâtiment, c'était aussi aller bien au-delà, améliorer le confort des travailleurs,
02:31:12 des employés et puis également avoir les contraintes et les conditions environnementales
02:31:17 plus développées.
02:31:19 On voit dans ce que tu viens de décrire à travers ce premier programme, à la fois
02:31:25 le changement de regard et puis le changement de pratique qui est induit, qui est permis,
02:31:30 autorisé. Je ne sais pas comment le développer par ce changement de regard. On est plus simplement
02:31:35 dans ce qu'on appelait avant l'urbanisme négocié. Mais il y a quelque chose qui relève du partenariat,
02:31:45 d'une manière de faire qui vient du partage de la vision et puis qui recherche les conditions
02:31:50 d'une fabrique qui s'opère d'une manière un peu différente. Et on se demande là dedans
02:31:59 comment se recompose le rôle, l'identité, les métiers de l'aménageur. Alors, comme
02:32:05 on a un petit peu préparé, on s'était dit que dans cette deuxième partie de ton intervention,
02:32:10 peut être tu pouvais parler des 50 000 parce que on arrive à 10 ans. C'est un programme,
02:32:15 qui avait extrêmement fait parler de lui au moment où il avait été engagé, qui a même
02:32:19 participé à une certaine manière de retour dans l'agenda de Bordeaux sur les questions
02:32:24 d'urbanisme. Donc, peut être nous dire un peu tes enseignements et notamment sur le devenir
02:32:32 opérationnel de l'aménagement et les leçons que tu en tires sur la manière de penser la suite.
02:32:37 Je ne pensais pas enchaîner, mais effectivement, la Fab historiquement, on lui a confié ce
02:32:44 programme 50 000 logements. Donc, c'était en fait l'idée, le titre anciennement, c'était
02:32:50 50 000 logements autour des axes de transports collectifs. Aujourd'hui, ça s'appelle le
02:32:55 programme habité. Moi, j'insiste sur la notion de programme. C'est un programme composé
02:32:59 d'une multitude d'opérations. C'est la même chose qu'on a adopté sur ce qu'on appelle
02:33:03 le programme Entreprendre R. C'est en fait un programme qui donne du sens, qui mobilise
02:33:09 de l'ingénierie publique et privée, qui concentre des moyens. Mais à chaque fois,
02:33:13 ce sont des réponses à des situations urbaines totalement différentes. 50 000 logements,
02:33:19 c'était l'idée. J'ai mis quelques guimiques pour rappel. C'était l'idée de faire 50 000
02:33:25 fois un logement ou de concevoir le logement comme un pixel de la métropole. Donc, il
02:33:29 y avait vraiment cette idée de partir du logement pour faire métropole autour. Après,
02:33:35 c'est une manière de faire de l'aménagement sur la métropole bordelaise. Il y en a plein
02:33:40 d'autres. Il y a d'autres manières de faire. Donc, effectivement, on a plutôt développé
02:33:44 nous un urbanisme partenarial, puisqu'il est basé sur des systèmes de conventions
02:33:49 de partenariat. On s'engage collectivement à tenir des programmes. Nos programmes, je
02:33:54 le disais tout à l'heure, des programmes plutôt avec cette idée d'abordable, c'est-à-dire
02:33:59 d'avoir des mètres carrés qui puissent effectivement être achetés ou loués par
02:34:06 soit les habitants, soit les entrepreneurs du cru. C'est à mon avis une des conditions
02:34:10 en fait pour aujourd'hui concevoir et développer nos opérations sur site. J'avais une diapo
02:34:17 qui montrait un petit peu le travail effectivement engagé à l'époque. J'ai encore toujours
02:34:25 dans des armoires à la fab plusieurs dizaines de kilos d'études démontrant des situations
02:34:32 urbaines sur le territoire, mais aussi des réponses possibles. Ça, c'est une des réponses
02:34:37 qui a reçu, qui a été reconnue en termes d'engagement pour la qualité du logement
02:34:42 de demain. On est sur un territoire, c'est une opération très modeste, 40 logements.
02:34:47 On est là sur une commune qui est plutôt en périphérie de la métropole et donc on
02:34:54 est directement en concurrence avec à 20 ou 30 kilomètres la maison, le grand jardin
02:35:00 et bien évidemment l'emploi plutôt sur l'agglomération bordelaise, donc des allers-retours, domicile
02:35:05 travail de plus en plus compliqué. Il y a des médailles dont on n'est pas toujours
02:35:09 très fier côté agglomération bordelaise. Et donc voilà une des réponses possibles,
02:35:15 c'est de trouver les conditions à la fois économiques, construire moins cher, mais
02:35:19 aussi retrouver des vocabulaires de la maison pour pouvoir proposer des logements à la
02:35:26 fois de qualité, mais aussi là pour le très clairement, c'est 80 mètres carrés de logements,
02:35:31 80 mètres carrés de terrasses à des prix défiant effectivement toute concurrence vis-à-vis
02:35:36 du marché. C'est une manière d'ancrer sur les territoires les ménages de l'agglo.
02:35:42 C'est une expression, vous voyez un peu plus près, les plus près les fameuses terrasses.
02:35:47 On est dans un tissu d'ailleurs plutôt d'activité et de logement, c'est un tissu assez mixe
02:35:54 et on retrouve du vocabulaire qui s'y apparente. Et il se trouve qu'en fait cette opération
02:35:58 s'appelle cité de la gare, donc je ne fais pas un dessin, il y a une gare en fait qui
02:36:02 est juste en bas de la pente et qui va rentrer dans la réflexion qu'a engagée la métropole
02:36:09 autour de son RER métropolitain. Et donc on voit en fait tout l'intérêt de travailler
02:36:14 autour de ces axes pour développer des opérations. Si on regarde d'autres images, là aussi
02:36:19 des opérations plutôt proches des boulevards et de la ville de Bordeaux, on est sur la
02:36:26 commune du Bousca où on est dans d'autres réponses, mais à chaque fois avec une attention
02:36:31 particulière à la situation urbaine, aux qualités, aux qualités évidemment et aux
02:36:35 espaces publics qui la composent. Mais on part très concrètement de la cellule logement
02:36:42 pour reconstruire le... Si on reste juste sur cette image, un grand débat à la métropole.
02:36:48 Vous savez que sur le territoire bordelais, un IGH c'est un R+3 et donc là vous voyez
02:36:53 en fait tout ce travail... Comme dans beaucoup d'endroits. Tout ce travail en fait de construction
02:36:58 et d'épanelage où on part de la maison bordelaise et on arrive discrètement et ça ne se voit
02:37:03 pas à du R+8 voire du R+9 juste en bout parce qu'on a des paysages urbains divers et variés.
02:37:10 On félicite Pierre Filiquet qui a pris cette photo. Et on félicite aussi les architectes.
02:37:16 Mais c'est aussi en fait grâce à ce type d'opération, c'est aussi pouvoir compacter
02:37:21 des sites déjà organisés. Là c'est un bailleur social de l'agglomération bordelaise
02:37:27 qui grâce à l'opération du 9 et à de l'amélioration de l'habitat existant a pu aussi produire
02:37:34 du logement supplémentaire. Là toujours autour en fait des axes de transports collectifs.
02:37:38 Ce que je ne dis pas suffisamment c'est qu'on est connecté à un tramway. On est en moins
02:37:42 d'un quart d'heure dans le centre bordelais. A chaque fois avec des conditions en fait.
02:37:47 Des conditions en termes de qualité, des conditions d'espace public et des conditions
02:37:50 de prix et d'abordabilité puisque c'est une condition sine qua non. La question sociale
02:37:58 est fondamentale sur nos territoires. On l'entend de plus en plus. Je trouvais extrêmement
02:38:03 intéressante la synthèse faite par Anne sur les trois points du rapport. Je voulais juste
02:38:08 me permettre une petite nuance sur le dernier point. En tout cas ce que j'entends sur le
02:38:13 territoire bordelais en concertation, je n'entends pas le pourquoi il faut qu'on aille dans ce
02:38:18 sens. J'entends le comment on y va. Comment on va finalement répartir la prise en charge
02:38:25 de ces actions. Le pourquoi en concertation. Les gens n'ont plus de débat aujourd'hui.
02:38:29 Ils ont bien conscience qu'il fait de plus en plus chaud ou qu'on a de plus en plus effectivement
02:38:35 d'épisodes, c'est vraiment le comment en fait. Comment on partage la valeur et qui
02:38:40 va prendre en charge ces surcoûts pour permettre de loger les habitants. Et je dois avoir d'autres
02:38:45 images peut-être Olivier. C'est aussi des réflexions sur la pièce en plus. C'est aussi
02:38:50 en fait des envoyés. Il n'y a pas d'architecture fab. Il y a des réponses à chaque fois mesurées.
02:38:56 On passe d'échelle de 40 logements à 200 logements. Là c'est une opération avec
02:39:02 le haxanisme, notamment sur de l'accession à la propriété. Mais c'est aussi en fait
02:39:07 aller travailler sur des sites. On est on est intra rocades. On est intra rocades et
02:39:11 pourtant on a des espaces de campagne. Il ne faut pas oublier non plus la réflexion
02:39:16 50.000 logements était adossé à une autre réflexion qui s'appelait 55.000 hectares
02:39:20 de nature. Comment en fait on travaille ces questions de densité? Comment on travaille
02:39:25 ces questions d'habitabilité tout en bien évidemment ménageant nos territoires qui
02:39:29 sont qui sont superbes malgré un peu d'eau dans les sols et quelques lignes RTE qu'on
02:39:34 rêve un jour de pouvoir enterrer. Vous voyez après donc à chaque fois il y a toujours
02:39:40 un bout de un bout de rail. Et là on est sur une dernière opération. Une dernière
02:39:45 opération qui s'appelle Mérignac-Soleil où on est typiquement en fait dans le sujet
02:39:49 de développer tout à l'heure, c'est à dire comment on organise la reconquête de
02:39:52 70 hectares de parking, de boîte à chaussures pour organiser un nouveau quartier sans évincer
02:40:00 la commercialité de la zone. Et donc comment avec des opérations tiroirs, on conserve
02:40:04 à la fois cette commercialité et on utilise en fait le ciel et on monte un petit peu.
02:40:10 Donc là, effectivement, on va faire un peu de RTE, de IGH. Ça c'est 200 logements
02:40:16 en fait. C'est 200 logements sur une ancienne friche.
02:40:20 Ça y est, là, j'ai retrouvé un micro, donc je vais vraiment te couper. Mais j'essaie
02:40:24 de faire passer doucement les images en même temps que je passe la parole à Émilie Neveu
02:40:30 Martins et à Nicolas Moreau. Je vous ai présenté tout à l'heure. On vient de parler de deux
02:40:34 grandes métropoles et pourtant, les défis dont on vient de parler, ils concernent tous
02:40:41 les territoires et ils se déclinent de manière très spécifique selon les contextes, contexte
02:40:46 géographique, contexte en termes de territoire, d'organisation, de gouvernance de ces territoires,
02:40:56 etc. On a parlé de programme avec Jérôme et là, peut être, vous allez nous présenter
02:41:04 deux démarches de prospective dans lesquelles vous vous êtes inscrite. Qu'étaient des
02:41:09 démarches qui ressemblent à des programmes, qui étaient des programmes initiés par l'État
02:41:13 européen d'une part et puis territoire pilote de la sobriété foncière et peut être nous
02:41:18 expliquer un peu dans le détail comment ça a structuré votre travail à l'échelle
02:41:23 de la GLO et en profitant du regard de Nicolas Moreau, qui à la fois descend vers l'opérationnel
02:41:29 et en même temps, a le privilège de remonter ou de dézoomer pour lui couvrir l'échelle
02:41:35 départementale. Et peut être, il nous parlera un peu des différences qui existent avec
02:41:41 des territoires encore moins structurés, encore moins outillés en termes d'équipe.
02:41:45 Voilà, la FAB, c'est une grande équipe pour faire vivre tous ces programmes. Et puis,
02:41:51 en même temps, quand on se confronte à l'échelle du département, on est des fois face à des
02:41:55 très petites collectivités territoriales, qu'on peut d'agent. Et donc, ce sera intéressant
02:41:59 de vous entendre aussi, Nicolas Moreau, sur ce jeu entre l'agglomération du pays de
02:42:05 Dreux et puis les autres communes du département. Et je vous donne la zapette. On a tout le
02:42:12 matériel, ça y est. Alors, je vous prie de m'excuser. Le premier
02:42:20 élément, c'est effectivement de resituer parce que autant tout le monde connaît Lyon
02:42:24 et Bordeaux, autant la communauté d'agglomération du pays de Dreux et leurs et Loire, je ne
02:42:27 suis pas tout à fait sûre. Donc, pourtant, on n'est pas loin, pas loin de Paris, puisque
02:42:33 l'agglomération du pays de Dreux est à 80 kilomètres de Paris. C'est 81 communes,
02:42:38 un très grand territoire, puisqu'on fait partie effectivement des agglomérations
02:42:43 les plus grandes de France, avec plus de 1000 kilomètres carrés. Et donc, c'est quand
02:42:48 même 120 000 habitants qui sont situés sur la frange francilienne, avec un territoire
02:42:54 qui est réellement pluriel. J'aime bien présenter ce territoire de cette façon,
02:43:00 pluriel, parce qu'on a du cœur urbain historique, des QPV, qu'on fait parler d'eux à un moment,
02:43:08 une grande ruralité profonde avec des communes du territoire qui ne dépassent pas les 100
02:43:13 habitants, et puis aussi tous les sujets typiques du périurbain. La pression foncière francilienne
02:43:21 est bien sûr importante, puisque leur et Loire est limite reuve des Yvelines et le
02:43:27 territoire également. Et puis, on est confronté à des grands sujets d'infrastructures qui
02:43:33 nous ont fait réagir et qui sont aussi à l'origine de cette démarche prospective,
02:43:37 et notamment le sujet autour de Ropan, qui est une infrastructure qu'on peut certes
02:43:41 qualifier d'un autre âge, mais qui est quand même l'arrivée de la quatrième couronne
02:43:45 routière autour de Paris, avec la fameuse A154, A120. Donc, encore un projet effectivement
02:43:51 d'autoroute qui va venir modifier forcément notre baril centre, amener, je dirais, de
02:43:57 l'attractivité sur une frange très rurale du territoire limite reuve du Perche, et qui
02:44:08 peut représenter en tout cas à nos yeux techniciens un vrai risque. Et c'est pour
02:44:13 ça qu'on s'est à un moment intéressé à ces visions un peu prospectives par rapport
02:44:17 au développement de ces espaces ruraux, en lien avec ces grands enjeux d'infra qui viennent
02:44:22 à un moment tout modifier. Le risque étant qu'effectivement, si on n'anticipe pas, il
02:44:28 y a un sujet de banalisation, de paupérisation d'un certain nombre de sujets, notamment
02:44:33 autour des questions productives et de tissus économiques. Donc, la question est effectivement
02:44:41 intéressante parce qu'on n'attend pas forcément les villes moyennes et les territoires
02:44:44 moyens sur ces sujets de prospective. On n'a pas forcément les moyens non plus d'en
02:44:49 conduire, en tout cas à l'échelle de ce qu'on a pu entendre précédemment, parce
02:44:53 qu'il faut nous suivre aussi, il faut que les élus soient à un moment attentif à ces
02:44:58 questions-là. Et donc, le choix que la communauté d'Aglo a fait, et qu'on a fait d'un point
02:45:05 de vue, je dirais, technique, nous, en interne, c'est de pouvoir essayer de s'inscrire
02:45:09 aussi sur des dispositifs que moi je qualifie de droits communs, qui sont existants, qui
02:45:14 sont un peu à la portée de tout le monde, de n'importe qui, c'est un peu bête de
02:45:18 dire ça, mais je pense sincèrement que les collectivités locales devraient plus effectivement
02:45:25 s'en saisir, et que ça a été pour nous l'opportunité d'avoir ce regard et cet exercice
02:45:31 prospective, qui aujourd'hui vient écrire la nouvelle feuille de route de l'aménagement
02:45:35 de l'espace communautaire. Alors, le pourquoi aussi de la prospective, ça a été la nécessité
02:45:42 réellement de mettre en musique à la fois des équipes techniques, et on n'est effectivement
02:45:46 pas les plus mal lotis en Oréloire, le service aménagement de l'Aglo, il y a une vingtaine
02:45:52 de personnes sur les questions de transport et d'habitat, et de planification, d'opérationnel
02:45:58 aussi, parce qu'on a peu d'outils, mis à part la SEM départementale, mais donc, il
02:46:04 y avait ce besoin à un moment de mettre tout le monde dans la même dynamique et dans le
02:46:07 même sens par rapport à ces enjeux de ZAN, de raréfaction foncière, et de risque que
02:46:13 pouvait représenter aussi si on laissait trop faire et qu'on ne s'intéressait pas au
02:46:18 devenir du territoire, sous le prisme de "attention, les grands équipements, les grandes infras,
02:46:24 comment ça va effectivement nous impacter". Et puis, il y a aussi la nécessité, je pense,
02:46:31 de convaincre et de travailler différemment, et donc ces sujets d'expérimentation, on
02:46:36 les a aussi conduits avec une volonté d'adaptation progressive de nos pratiques et de la façon
02:46:41 dont on travaillait aussi avec nos élus, avec la société, les usagers, etc., sur ces
02:46:47 sujets. Voilà. Donc, je vous le disais, pour nous, les deux réflexions qui ont été menées
02:46:53 sur les cinq dernières années, Europe en d'une part, et puis Territoire pilote de sobriété
02:46:57 foncière, on va y revenir d'autre part et c'est plus récent, ça nous permet aujourd'hui
02:47:01 d'avoir un acte fondateur très partagé sur le nouveau socle de la politique d'aménagement
02:47:07 du territoire communautaire, avec en plus, parce que les sujets de prospective qu'on
02:47:12 a pu évoquer précédemment, sont, comment dire, enfin, j'avais, je pense, plus la nécessité
02:47:19 de devoir à un moment atterrir et pas dans une temporalité trop lointaine, parce qu'à
02:47:24 un moment, il y a un vrai risque pour moi aussi de décrochage des élus qui, à un moment
02:47:28 donné, d'ailleurs, Emilie, vous êtes bien gentille, mais vos études pourrient rien
02:47:30 en faire. Bon, voilà. Donc, il y a cette réalité quand même sur beaucoup de territoires,
02:47:35 et donc, la force aussi de ces programmes, c'est effectivement à un moment d'avoir
02:47:40 le coup d'essai qui est transformé extrêmement rapidement et en adaptant aussi un peu nos
02:47:45 pratiques, on voit qu'on a même l'opportunité d'accélérer encore plus ce passage à l'opérationnel,
02:47:52 c'était l'objet de TPSF. Voilà. Donc, ce premier sujet, donc Territoire pilote de sobriété
02:47:57 en matière, donc c'est un ami lancé par le PLCA et la NCT, à laquelle on a répondu
02:48:04 fin 2020. On a eu la chance, effectivement, d'être retenu. Et c'était l'idée pour
02:48:13 moi d'aller dépasser ce que j'entendais trop souvent, c'est-à-dire avec votre ZAN,
02:48:18 on ne va plus pouvoir se développer, l'autoroute va arriver et mince, on va avoir loupé le
02:48:23 sécoche, on ne va pas pouvoir avoir de nouveaux habitants, de nouvelles entreprises, etc.
02:48:28 Ça va nous contraindre. Et en fait, comment on va faire ? Et donc, pour moi, c'était
02:48:33 important à ce moment-là de venir proposer, enfin, démonter complètement ce concept
02:48:39 et ne surtout pas, je dirais, laisser germer l'idée plus longtemps. Et donc, on a effectivement
02:48:46 choisi de travailler avec l'appui des services de l'État et tous nos partenaires dans un
02:48:52 nouveau cadre, je dirais, d'intervention et de méthode pour opérer cette transition
02:48:56 et trouver un nouveau mode de faire en venant démontrer que le développement n'est pas
02:49:00 corrélé à la présence de foncier. Et donc, la force de ce programme, c'est qu'effectivement,
02:49:09 on nous a laissé la possibilité de travailler sur des sites démonstrateurs qui sont en
02:49:14 fait des mises en situation complètement réelles, je dirais, très connues de nos
02:49:19 élus et des acteurs du territoire pour venir démontrer que concrètement, c'est possible
02:49:23 et qu'on peut tout à fait faire projet effectivement dans ce contexte et en rêvant effectivement
02:49:28 un peu à une sombriété qu'on qualifie d'heureuse pour effectivement venir déconstruire le
02:49:34 stéréotype dont je parlais précédemment. Donc, nos trois sites d'intervention, volontairement,
02:49:43 ils étaient très disparates parce que, et c'est un vrai choix de la communauté d'Aglo,
02:49:48 les six autres territoires qui ont été lauréats et qui ont travaillé en parallèle
02:49:55 de nous pendant cette année et demie n'ont pas forcément eu la même approche. Donc,
02:50:01 ces trois sites volontairement, moi je les avais sélectionnés pour qu'ils viennent
02:50:06 illustrer des singularités territoriales très différentes et qu'on puisse ensuite
02:50:11 s'en servir comme un nouveau cadre de référence en fait pour pousser plus loin notre action
02:50:15 publique d'aménagement demain. Il y a un premier sujet très urbain, très habitat,
02:50:21 quartier des années 70, arrière de gare, donc du périurbain, complètement aménagé,
02:50:28 sans aucune friche. Et là, on se dit à un moment, comment on va pouvoir retrouver,
02:50:33 je dirais, de la capacité foncière, retrouver des possibilités de développement dans ces
02:50:40 espaces qui sont extrêmement, je dirais, construits de façon assez dense d'ailleurs, et comment
02:50:47 on arrive sur ces questions de quartier monofonctionnel 100% habitat à répondre aux ânes et avoir
02:50:57 une application concrète. Donc, c'est le premier sujet, l'attractivité d'une cité-jardin
02:51:01 au voisinage de la gare. Ça vient aussi questionner le foncier directement connecté aux gares,
02:51:08 la problématique d'un quartier d'affaires avant Covid que la GLO avait dans son portefeuille,
02:51:13 qui n'a pas trouvé effectivement client preneur et qu'on revoit aujourd'hui avec une temporalité
02:51:20 totalement différente et avec même l'idée que ce foncier étant précieux, on ne va pas
02:51:25 l'urbaniser tout de suite, même s'il est en hypercentre et qu'on va, je dirais, le
02:51:30 conserver pour une temporalité moyen terme pour positionner au bon moment, au bon endroit,
02:51:37 à 50 minutes de Paris par le train, le bon projet qui servira à l'attractivité globale
02:51:42 du territoire, mais pas un énième programme de bureaux ou de logements classiques, comme
02:51:45 on voit effectivement fleurir. C'est aussi la problématique des entrées de villes en
02:51:49 recyclage de friches avec effectivement un sujet de développement économique et culturel
02:51:57 sur un renouvellement total d'une entrée de ville, qui permet d'ailleurs de faire le
02:52:02 lien aujourd'hui avec l'extension des ORT, Action Coeur de Ville, au périmètre d'entrée
02:52:07 de ville. Ce site-là, du coup, est proposé et sur lequel on va travailler en parallèle
02:52:14 effectivement avec, je dirais, l'évolution d'un équipement culturel qui va devenir,
02:52:22 sur lequel on travaille pour une évolution en scène nationale, comment on arrive à
02:52:26 coupler un projet d'urbanisme culturel et de développement économique à vocation
02:52:31 culturelle, on l'appelle le projet de quartier spectaculaire aujourd'hui, pour venir travailler
02:52:36 réellement une transition urbaine douce, des occupations transitoires et surtout un
02:52:44 remploi des friches pour ne plus être non plus dans l'acte systématique de déconstruire.
02:52:48 L'idée c'est aussi d'intensifier, c'est aussi de remployer ce qui existe et la friche
02:52:54 quand elle est là, elle peut aussi avoir d'autres usages et ce n'est pas forcément
02:52:56 en faire table rase et aller positionner autre chose à la place. Donc ça c'était déjà
02:53:01 aussi une grosse avancée et c'est ce qu'on travaille aujourd'hui à travers ce projet.
02:53:04 Et puis enfin le dernier site, c'était le choix sur une petite ville de demain, un
02:53:09 bourg de 2500 habitants, en ruralité, de pouvoir travailler l'intensification et l'hybridation
02:53:16 de la fameuse question des zones d'activité économique en lien avec les fonctions de
02:53:21 bourg, pour effectivement recréer du lien, moins marquer la logique aussi de sectorisation
02:53:27 des PLU. Oui, pardon, je suis bavarde aussi, tu as raison de m'arrêter. Ça fait le
02:53:32 lien aussi avec le second sujet qui est précédent au premier, je ne les ai pas présentés volontairement
02:53:38 dans un ordre chronologique, parce que le sujet prospectif qu'on a travaillé à travers
02:53:44 Europan, donc au titre des villes productives 2, qu'on avait transformé, qu'on s'est
02:53:49 approprié en campagne productive, posait clairement la question du devenir des espaces
02:53:54 d'activité économique, donc ces infrastructures très lourdes, ces boîtes qui sont posées
02:53:58 un peu au milieu de nulle part, dans la campagne et le long d'un certain nombre d'axes de
02:54:05 communication structurant, on voulait éviter que l'arrivée de l'A154 soit, je dirais,
02:54:15 est un effet paupérisant pour le territoire avec l'arrivée, comme on l'a vu fleurir,
02:54:19 de logisticiens, d'activités, effet d'aubaine, prix foncier, disponibilité pas chère, etc.,
02:54:26 qui ne sert absolument pas d'ailleurs notre réflexion de développement, je dirais, d'une
02:54:33 agglomération multipolaire avec des bourres à renforcer, avec un travail très fin de
02:54:38 porosité aussi entre l'activité agricole et les chœurs de villages. Et donc on s'est
02:54:44 servi du programme Europan pour un exercice prospectif sur le devenir de ces espaces d'activité,
02:54:51 dans le contexte aussi bien évidemment du ZAN. Et donc l'idée pour moi c'était d'arriver
02:54:55 à des nouveaux principes normatifs qui pouvaient du coup, je dirais, conduire à l'avenir
02:55:02 le développement de ces espaces d'activité économique, tant dans les questions de requalification
02:55:08 que dans les questions aussi d'extension, s'il y avait à un moment la nécessité
02:55:13 de devoir urbaniser pour une question X ou Y.
02:55:19 Et donc, juste un mot, pardon. C'est pour Pierre que je dis ça.
02:55:25 Non mais du coup parce que c'était intéressant. Absolument.
02:55:28 Pardon, c'est quand même intéressant. Mais Pierre aussi est intéressant.
02:55:31 Non mais bien sûr. La question de la lisière qui est effectivement le projet LOREA, souvent
02:55:36 dans nos espaces ruraux, la lisière et la frontière, donc c'est de façon très abrupte,
02:55:42 le zonage du PLU avec la zone UX qui s'arrête, et le grillage, et je caricature pas, le grillage
02:55:48 entre I.Soudé qui fait la jonction avec une campagne qui est productive autour.
02:55:51 Et donc du coup, le projet qu'est LOREA de ce programme, et on poursuit en ce sens aujourd'hui,
02:55:57 mais c'est effectivement d'envisager la question des lisières de façon beaucoup
02:56:03 plus large avec des programmes qui sont hybrides, qui viennent mêler à la fois activités
02:56:09 agricoles productives, puisque l'agriculture est bien une activité économique, qui se
02:56:14 renouvellent aussi dans le cadre de leur éloi, puisque on est très connu pour les grandes
02:56:17 cultures et pour la bosse, mais il y a aujourd'hui l'évolution d'un nouveau modèle avec effectivement
02:56:23 une agriculture qui change, et des besoins de proximité aussi par rapport aux bassins
02:56:27 de vie, et donc en fait c'est ça qu'on essaye d'introduire et qu'on travaille
02:56:30 aujourd'hui en traduction concrète sur le terrain.
02:56:32 Alors super, la parole à Nicolas du coup.
02:56:36 Merci, j'aime bien passer après Emily parce qu'elle m'a mangé tout mon temps de parole,
02:56:40 donc je vais être obligé de faire très très synthétique.
02:56:42 Vous l'avez compris, la Saïdelle a accompagné l'agglo du pays de Dreux dans cette démarche,
02:56:50 comme nous l'accompagnons sur d'autres projets.
02:56:52 Je ne vais pas rentrer dans les aspects plus techniques de ces projets, mais plutôt regarder
02:56:57 un petit peu quels sont les enseignements sur la manière de faire, les effets que ça
02:57:01 peut avoir sur le territoire, et pour ce qui me concerne, l'impact que ça peut avoir
02:57:05 sur l'ensemble du territoire départemental.
02:57:07 Alors pardon de vous faire redescendre sur terre, mais c'est vrai qu'on est dans un
02:57:11 département qui est rural, certes à 80 kilomètres de Paris.
02:57:14 Les élus dans notre département, pour certains, sont très en avance.
02:57:20 Et je pense en particulier aux élus de l'agglo du pays de Dreux qui poussent effectivement
02:57:25 ces démarches, accompagnées par leur service.
02:57:28 Dans d'autres territoires, on a beaucoup plus de mal, effectivement, à faire infuser
02:57:33 en fait cette réflexion stratégique sur l'avenir et en particulier sur les problématiques
02:57:39 du zéro artificialisation net.
02:57:41 Alors, je pense que les problématiques climatiques vont nous aider.
02:57:44 La question du carbone va nous aider.
02:57:47 On l'a vu ce matin.
02:57:48 En attendant, il est vrai qu'on peine à élever le niveau dans nos territoires et on peut
02:57:55 comprendre nos élus parce que nous sommes sur un secteur très rural avec beaucoup de
02:58:00 fonciers horizontales sans contrainte, peu de pollution, peu de difficultés, pas de
02:58:06 zone humide.
02:58:07 Donc finalement, des territoires très faciles à urbaniser et on est dans cette culture
02:58:11 de l'extension urbaine.
02:58:12 Et donc, et c'est là où je rebondis avec joie.
02:58:16 Elle parle, elle parle, Emilie de sobriété heureuse, mais effectivement, sur cette démarche
02:58:24 qui nous permet, en s'appuyant sur l'expérimentation qui a été faite, de montrer aux élus qu'un
02:58:29 autre possible est possible.
02:58:31 Un autre avenir, une autre démarche est possible.
02:58:34 Et c'est un peu le sens de ce que nous avons voulu mettre en place.
02:58:37 Alors, peut être en quelques mots, juste les enseignements qu'on en a tiré.
02:58:43 Nous, c'est d'abord le premier point, c'est que ça donne envie d'agir.
02:58:46 Alors, ce sont certes des démarches qui peuvent soulever, on va dire de l'inimitié ou de
02:58:51 l'incompréhension, parfois des réactions fortes d'élus de services qui peuvent effectivement
02:58:58 avoir cette posture de dire mais sans foncier, on ne fera plus rien.
02:59:02 On est bloqué dans notre développement.
02:59:03 Mais une autre approche est aussi entendue des élus qui commencent à rentrer dans cette
02:59:10 réflexion et dans cette méthode, en fait, puisque cette méthode, elle part du local.
02:59:18 C'est comment on met ensemble, on vient tisser des relations entre différents acteurs dans
02:59:25 un territoire pour faire émerger du projet.
02:59:27 C'est là, en fait, on renverse complètement l'urbanisme ou en tout cas l'aménagement
02:59:31 descendant, ce à quoi nous avons été habitués dans nos territoires et où l'élu, d'ailleurs,
02:59:37 cherche sa place.
02:59:38 J'entendais un maire tout à l'heure nous interpeller sur cette question.
02:59:43 Et je crois que c'est vrai qu'en regardant cette démarche, on se dit que l'élu, dans
02:59:48 des démarches beaucoup plus horizontales, a plus une posture de coach pour gérer des
02:59:54 énergies qui sont dans les territoires pour effectivement.
02:59:59 Donc, lui, il est stratège, il est coach.
03:00:02 Il vient donner un cadre à un projet, mais c'est les forces locales qui viennent lui
03:00:08 donner de la consistance.
03:00:09 Donc, ça donne envie d'agir.
03:00:13 Ça, effectivement, nécessite de changer de posture.
03:00:16 Mais notre responsabilité en tant qu'aménageur, en tant que collectivité, c'est aussi, Émilie
03:00:24 l'a très bien dit tout à l'heure, de rendre crédible et très vite cette démarche.
03:00:27 Sinon, on se trouve dans une situation où, en effet, on va nous dire c'est encore une
03:00:31 étude de plus sur quoi on va arriver, à quoi bon.
03:00:35 Et c'est là où je crois, je suis intimement convaincu et c'est d'autant plus vrai dans
03:00:41 nos territoires où, vous l'avez compris, nos moyens, nos forces sont beaucoup plus
03:00:45 modestes.
03:00:46 On n'a pas la possibilité, comme j'entendais tout à l'heure à Bordeaux ou Lyon, d'avoir
03:00:52 des programmes et des cadres qui nous permettent d'aller beaucoup plus loin, beaucoup plus
03:00:58 vite.
03:00:59 Et donc, on doit s'appuyer sur nos forces locales et c'est cela qu'il faut faire émerger.
03:01:04 Et notre conviction, c'est effectivement que pour les faire émerger, il faut aller
03:01:10 les chercher.
03:01:11 Et pour aller les chercher, c'est justement ce que nous a démontré cette expérimentation.
03:01:15 Il faut donner un cadre, donner une possibilité et effectivement faire apparaître des sujets,
03:01:24 des occasions, des opportunités.
03:01:25 Tout cela en ayant la vue du stratège, c'est à dire comment on apporte un cadre à l'aménagement
03:01:34 des territoires.
03:01:35 J'allais dire des territoires, parce que vous l'avez compris, on peut raisonner à
03:01:40 différentes échelles.
03:01:41 Et un point fondamental, et là je crois que c'est un vrai sujet pour les aménageurs,
03:01:48 c'est aussi sortir des concurrences stériles.
03:01:51 On voit en fait la tension qui vient sur le foncier aujourd'hui avec une spéculation
03:02:01 de plus en plus forte.
03:02:02 On sait que le zéro artificialisation net va faire naître de fortes tensions sur le
03:02:05 foncier.
03:02:06 Et le risque auquel nous allons faire face, c'est le risque de perte de valeur, de destruction
03:02:12 de valeur à surenchérir finalement les uns et les autres pour fabriquer du projet.
03:02:18 Et c'est là où je suis intimement convaincu que notre axe, notre porte de sortie, c'est
03:02:26 vraiment sur les coopérations, c'est à dire faire émerger les énergies locales.
03:02:30 On l'a dit.
03:02:31 Ça passe par les industriels, ça passe par les agriculteurs, ça passe par les différents
03:02:36 porteurs de projets.
03:02:37 Et pour effectivement être dans le dialogue et faire émerger du projet.
03:02:42 Alors, en quoi ça nous fait bouger, nous aménageurs, et y compris dans les équipes,
03:02:57 parce que c'est un point vraiment important à souligner, c'est que nos chargés d'opérations,
03:03:04 comme on les appelait dans le temps, en fait, changent de métier, puisque aujourd'hui,
03:03:09 il s'agit pour eux plutôt de faire émerger les conditions d'un dialogue entre opérateurs,
03:03:14 entre partenaires, pour effectivement faire émerger un projet dans toutes ses dimensions
03:03:21 avec des aspects qui sont parfois méconnus par nos équipes et sur lesquels, effectivement,
03:03:27 ça tâche à les faire monter en compétences.
03:03:29 En une phrase et pendant ce temps là, je me lève et s'il y a des gens qui ont des
03:03:40 questions à nos quatre intervenants, je me déplace vers les gens qui ont des questions
03:03:45 comme ça en tuile.
03:03:46 Mais je peux en une phrase parce que le retour d'expérience, il est intéressant aussi.
03:03:51 On en tire trois items.
03:03:54 Un, la connaissance et notamment du foncier.
03:03:57 L'affriche, c'est quelque chose qui est visible et qui est essentiel par rapport
03:04:02 aux ânes parce que c'est une opportunité, mais très identifiée et facilement identifiable.
03:04:07 L'enjeu pour nous et ce qu'on est venu démontrer à travers ces démarches, c'est
03:04:11 que l'affriche étant un peu l'arbre qui cache la forêt, l'enjeu est sur ce qu'on
03:04:18 appelle le foncier invisible.
03:04:19 Et donc en qualité de collectivité, de maîtrise d'ouvrage public, nous on se lance sur la
03:04:25 détection de ce foncier invisible avec un observatoire décliné sur les 81 communes
03:04:32 du territoire pour venir aider aussi nos élus sur leur acte de planification à visée
03:04:39 opérationnelle pour caractériser la ressource foncière, pour la connaître, pour planifier
03:04:45 aussi son utilisation dans le temps.
03:04:46 Voilà.
03:04:47 Merci.
03:04:48 Non, mais il faut les questions de la salle.
03:04:52 C'est très important.
03:04:53 Une question courte sous le contrôle d'Olivier Pierre-Ousquet transversal qui a un moment
03:04:59 participé à l'éclosion de ce réseau.
03:05:02 Quand le projet n'est plus seulement pensé comme la réponse à un besoin d'aujourd'hui,
03:05:09 mais aussi comme une vision, une réponse à une vision du futur, un imaginaire, on
03:05:15 s'oblige à diverses postures, notamment la résilience, la réversibilité, la possibilité
03:05:27 de s'adapter à d'autres, à répondre aux besoins qu'on ne connaît pas encore.
03:05:31 Est-ce que ça n'oblige pas un portage public du foncier ?
03:05:34 Alors, Émilie a déjà répondu un peu en disant observatoire.
03:05:42 Jérôme veut bien répondre et puis Nicolas peut-être.
03:05:45 Merci.
03:05:46 Oui, merci, Pierre, pour ta question.
03:05:51 Est-ce que ça oblige ? Non, ça n'oblige pas.
03:05:55 En fait, il n'y a pas d'obligation dans la manière dont tu poses la question.
03:06:00 Ce n'est pas une obligation.
03:06:01 Après, il y a des stratégies et des politiques publiques.
03:06:04 Et donc, est-ce qu'effectivement, la puissance publique sur certains champs, sur certaines
03:06:09 situations, souhaite s'exprimer et donner le tempo et le cadre ? Oui.
03:06:14 Et donc, moi, ce que j'observe avec Bordeaux Métropole, c'est que nous ne maîtrisons
03:06:22 pas plus de 20% des fonciers dans nos opérations.
03:06:24 Parce qu'en fait, on considère qu'au-delà, c'est un tel coût pour la puissance publique
03:06:31 que ça devient totalement déraisonnable.
03:06:33 Par contre, on travaille activement l'acupuncture.
03:06:38 À partir du moment où on a bien identifié les fonciers clés, un peu comme les promoteurs
03:06:44 en fait, tu sais bien ça, on achète le foncier qui fait qu'à un moment donné, de toute
03:06:48 façon, on va être obligé de discuter avec toi.
03:06:52 Donc, la puissance publique, elle est aussi légitime à utiliser ces techniques-là,
03:06:56 c'est-à-dire à avoir des fonciers qui, de toute façon, sont des clés pour pouvoir
03:07:01 emporter des projets d'ensemble.
03:07:04 Et c'est une manière aussi de remettre en fait public-privé autour de la table pour
03:07:08 échanger et faire du projet dans un cadre fixé par des politiques publiques.
03:07:13 Après, c'est du projet, il y a de la négociation, il y a de la discussion, il y a du partenariat,
03:07:17 il y a des difficultés.
03:07:18 En ce moment, c'est un peu compliqué de faire émerger toutes nos opérations.
03:07:22 Mais il n'empêche en fait que ce n'est pas une maîtrise complète et totale obligatoire,
03:07:29 c'est maîtriser un petit peu de foncier permet à un moment donné de remettre tout
03:07:33 le monde autour de la table, autour de politique publique.
03:07:35 Oui, alors effectivement, moi, je peux vous partager aussi.
03:07:41 Justement, c'est une des suites de cette expérimentation.
03:07:44 Ce que nous avons décidé, nous, à notre échelon, en fait, c'est-à-dire à l'échelon
03:07:47 du département, c'est justement d'aller identifier, alors en mettant des moyens d'études
03:07:54 et puis de, comment dire, de, oui, d'animation locale, en fait, pour identifier justement
03:08:02 ces fonciers clés, c'est-à-dire ceux qui, à moyen voire long terme, seront des fonciers
03:08:08 absolument indispensables pour travailler sur l'aménagement de ces territoires.
03:08:13 Et du coup, effectivement, ça pose la question de l'outil.
03:08:16 Et en fait, je pense qu'ils sont pluriels, ces outils.
03:08:19 Ça peut tout à fait être des fonciers qui restent des propriétés privées tant qu'on
03:08:23 les garde sous le coup d'œil, on va dire.
03:08:28 Mais effectivement, la puissance publique, voir ces structures, nous, on travaille à
03:08:34 faire une petite foncière pour justement maîtriser ces fonciers clés, pour effectivement,
03:08:39 du coup, préserver l'avenir.
03:08:40 Je rebondis sur la proposition de DUP décarbonation évoquée ce matin.
03:08:50 Chiche, mais vraiment bon courage pour les juristes pour l'écrire et ensuite pour la
03:08:56 mettre en œuvre.
03:08:57 Mais par exemple, sur le projet d'agroforesterie sur des centaines d'hectares, dont je vous
03:09:05 parlais, qui pourraient émerger de grande part des Alpes, deux choses.
03:09:08 L'une, soit les propriétaires fonciers, les acteurs du monde agricole sont OK pour
03:09:14 jouer le jeu.
03:09:15 Soit, et d'ailleurs, ça peut être complémentaire, on peut avoir besoin d'intervenir en maîtrise
03:09:22 des territoires publics pour un projet sur des espaces naturels et agricoles, mais contribuant
03:09:28 à un projet urbain d'ensemble.
03:09:30 Et là, effectivement, le motif d'expropriation pour devenir propriétaire de ces espaces
03:09:35 au titre de l'inverseur de climat de l'agglomération, effectivement, on ne l'a pas encore dans
03:09:40 le code de l'urbanisme.
03:09:42 Donc, voilà, je renvoie la chiche.
03:09:46 Et puis, mais en même temps, on peut aussi s'appuyer, et on le fait par ailleurs, sur
03:09:50 les propriétaires privés dans des actes de participation, dans d'autres modalités
03:09:55 de collaboration pour les embarquer dans nos projets aussi.
03:10:00 C'est le mot de la fin.
03:10:02 Donc, je vous souhaite une bonne pause méridienne.
03:10:04 Merci à nos intervenants.
03:10:05 (Applaudissements)

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