Avec Lilya Melkonian, journaliste
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NewsTranscription
00:00 Bonjour, bonjour Gilles, bonjour Lilia Melkognon, merci d'être avec nous ce matin, vous êtes journaliste,
00:06 vous avez réalisé une grande enquête qu'on va pouvoir découvrir ce soir dans Complément d'Enquête à 23h,
00:13 Pfizer qui a peur du grand méchant Labo, c'est vrai qu'il y a beaucoup de fantasmes autour de ce laboratoire,
00:19 connu pour le Viagra dans un premier temps, puis pour les vaccins.
00:24 Vous êtes allé à Bruxelles, vous avez posé un certain nombre de questions
00:27 et on apprend énormément de choses sur ce laboratoire.
00:30 À Bruxelles, en Afrique, aux Etats-Unis, c'est une enquête assez incroyable.
00:34 Vous avez interrogé des anciens de Pfizer qui vous racontent des méthodes parfois assez violentes
00:43 et puis sur l'argent, l'argent, l'argent, au mépris parfois même de la santé.
00:49 Est-ce qu'on peut dire que c'est des voyous Pfizer ?
00:51 Je n'irais pas qualifier ce labo de voyous, mais en tout cas,
00:56 ils ont des méthodes qui parfois sont à la limite de l'éthique.
01:00 Donc voilà, dans ce sens-là, effectivement, on peut se dire qu'ils sont condamnables.
01:05 Ils ont été condamnés d'ailleurs, sur certains aspects.
01:07 Oui, ils ont eu des amendes extrêmement importantes.
01:10 On va en reparler dans un instant, on passe au Zapping.
01:17 Éric, il est peut-être l'outsider qu'on n'attend pas, la tortue dans la fable "Le Lièvre et la Tortue".
01:23 Bernard Cazeneuve se lance discrètement dans la course à la présidentielle.
01:27 Alors hier, Quotidien s'en a amusé parce que, sous couvert de faire la promotion de son livre sur François Mauriac,
01:33 il était dans une librairie en train d'essayer de convaincre ses fans.
01:37 Vous êtes un lecteur de Mauriac, non ?
01:39 Non, pas du tout.
01:41 Je suis un suiveur de Bernard Cazeneuve.
01:43 D'accord.
01:44 On entend François Mauriac, on entend beaucoup de toi.
01:46 On pourrait marquer Lyon le 2 mai, s'il vous plaît, monsieur le président.
01:49 Monsieur le président, oui, je vous appelle déjà monsieur le président.
01:52 Vous représentez un gros espoir pour beaucoup de gens ici.
01:55 C'est excellent qu'il me le dire, ça m'oblige.
01:58 Là maintenant, la prochaine étape, c'est notre rassemblement.
02:01 Le 10 juin ?
02:02 Oui, le 10 juin.
02:03 Vous pourriez venir le 10 juin ?
02:04 Et je ne le pense pas.
02:06 C'est dommage.
02:07 On peut faire quelque chose, nous ?
02:09 Venir à Créteil le 10 juin ?
02:11 On avait l'impression d'être dans un confessionnal, vous savez,
02:14 où les gens venaient de se confesser parce qu'ils allaient voter Cazeneuve et pas Lanup.
02:19 C'était assez rigolo.
02:21 Hier, Christophe Deloire, c'est le patron de Reporters sans frontières,
02:25 évidemment, je vous ai pris ce son pour vous, Lilia,
02:28 il a tiré le signal d'alarme sur la dérive de l'information
02:31 où on retrouve, comme aux Etats-Unis, Facebook et Twitter
02:35 qui font la loi de l'information aujourd'hui.
02:37 Les plateformes doivent être responsables de tous les contenus
02:39 parce que sinon, Mark Zuckerberg, Elon Musk vont être obligés
02:42 de décider ce qu'on a le droit de poster ou pas.
02:45 Et c'est d'ailleurs dangereux.
02:46 Ils le font déjà, non ?
02:47 De fait, ils utilisent ce droit, mais il faut le leur retirer.
02:49 Par exemple, est-ce que le Covid est sorti des laboratoires de Wuhan ou pas ?
02:53 Mark Zuckerberg, le patron de Facebook, à un moment, il a décidé,
02:56 enfin, quand je dis lui, c'est son équipe, que cette thèse était fausse.
02:59 Il a changé d'avis au moment où Biden a déclassifié des documents de la CIA
03:04 qui disaient que cette thèse était possible.
03:06 Il ne faut pas laisser des puissances privées avoir le mystère de la vérité.
03:10 Et oui, qu'est-ce que vous en pensez ?
03:12 Aujourd'hui, l'info est plus sur Twitter que sur France 2 ?
03:15 Non, je ne dirais pas ça, mais disons qu'ils sont complémentaires,
03:18 les deux sources d'information.
03:19 Ah, vous trouvez ?
03:20 Parfois, oui. Parfois, ça peut être complémentaire.
03:22 Nous, effectivement, c'est des endroits où on peut lire des commentaires,
03:25 avoir des idées de sujets, des gens qui peuvent nous interpeller
03:28 pour nous faire part de certains dossiers.
03:30 Moi-même, pour mon enquête sur Pfizer, il y a certaines informations
03:33 qui étaient sur Twitter que j'ai vérifiées avant de réutiliser,
03:36 évidemment, parce que c'est mon métier.
03:38 Mais effectivement, c'est un endroit où il y a des échanges intéressants.
03:41 Puisqu'on parle de pluralité, Thierry Vincent,
03:44 qui est journaliste spécialiste des Black Blocs,
03:46 il n'a pas été déçu de son voyage hier.
03:48 Il était sur CNews dans l'émission de Laurence Ferrari
03:51 où, évidemment, Geoffroy Lejeune, de Valeurs Actuelles,
03:54 a son rond de serviette.
03:56 Et ils étaient très remontés.
03:58 Laurence Ferrari n'est pas intervenu, mais du coup,
04:00 bagarre sur le plateau de CNews.
04:02 - Je me retrouve dans un débat.
04:04 C'est moi qui ai été brûlé, c'est moi qui ai essayé de faire tel motot.
04:07 - Vous ne soupirez pas quand je parle d'un flic qui a été brûlé par un Black Bloc.
04:11 - Excusez-moi, je vais partir, je n'ai pas l'habitude.
04:14 Un assassin, ce n'est pas en puissance.
04:16 - Geoffroy, on ne vous entend plus, vous ne parlez pas de nos micros.
04:19 - C'est insupportable, ce débat.
04:21 Vous ne nous donnez rien.
04:23 Vous ne nous donnez rien.
04:25 Vous ne nous faites des combats.
04:27 - Il est parti.
04:29 C'est un phénomène en expansion, la culture à domicile du cannabis.
04:34 Il y en a de plus en plus, entre trois plantes tomates de laitue,
04:37 entre autres, vous allez voir, c'est un reportage étonnant du Trésor de France 2.
04:41 Depuis 20 ans, cet ancien galeriste cultive son propre cannabis,
04:45 une drogue psychotrope et illicite.
04:48 - Il y a des agrumes, il y a des oignons,
04:51 et il y a des petits pieds de cannabis.
04:53 Il plante une dizaine de pieds chaque année.
04:56 En ce moment, ce ne sont encore que de jeunes pousses.
04:59 - D'ici la fin de l'été, ça pourra faire entre 1 et 2 m.
05:03 - En tout, ça donnera combien ?
05:05 - Je ne sais pas, si on fait 500 grammes, c'est bien.
05:07 - 500 grammes d'herbes par an, soit une moyenne de 4 joints par jour.
05:11 - Ben voilà, c'est vous qui aimez bien jardiner,
05:15 manger entre les carottes et les oignons.
05:18 Vous pouvez planter du cannabis.
05:20 Et le retour de ma marotte.
05:22 Est-ce que c'est ma marotte en ce moment ?
05:24 Si, j'arrête pas d'en parler, c'est le chat de GPT.
05:27 Alors cette fois, pas de chanson, pas de chanteur,
05:29 pas de Michael Jackson, pas tout ça.
05:31 Cette fois, je m'attaque au président, à Emmanuel Macron.
05:34 Ils ont réussi à faire chanter une chanson de Charles Aznavour
05:37 à Emmanuel Macron, "Hier encore".
05:40 Hier encore, j'avais 20 ans, je caressais le temps
05:45 et jouais de la vie, comme on joue de l'amour
05:49 et je vivais la nuit, sans compter sur mes jours
05:52 qui fuyaient dans le temps.
05:55 J'ai fait tant de projets qui sont restés en l'air.
05:58 J'ai fondé dans l'espoir.
06:00 - Un petit peu, un petit peu.
06:02 - C'est les débuts, les chats de GPT,
06:06 qui vont vous remplacer, non ?
06:08 - Absolument pas peur.
06:10 Le jour où ils seront capables de faire une enquête
06:11 comme on a fait là, j'attends de voir.
06:13 - Vous en êtes servis ou pas ?
06:14 On commence à s'en servir à la rédaction ?
06:15 - Non.
06:16 - Et ben, on va parler de l'enquête de Pfizer.
06:19 C'est fini, y'a plus de musique, y'a plus rien ?
06:21 - Je vous ai mis Emmanuel Macron qui chante.
06:23 Pour vous et pour nos auditeurs.
06:25 - On se retrouve dans un instant avec Lilia Melkognian,
06:27 journaliste, complément d'enquête ce soir consacré
06:30 au laboratoire Pfizer.
06:32 Qui a peur du grand méchant labo ?
06:34 Vous avez fait une enquête remarquable,
06:35 vous êtes allée vérifier un certain nombre d'informations,
06:38 en particulier sur les contrats de Pfizer
06:41 avec l'Union Européenne.
06:43 Et on y revient dans un instant.
06:45 - Sud Radio-Médias, l'invité du jour.
06:49 - L'invité du jour est les journalistes Lilia Melkognian.
06:52 Vous êtes avec nous pour évoquer cette enquête
06:55 qui va être diffusée ce soir sur France 2
06:57 dans le cadre de complément d'enquête à 23h.
07:00 Pfizer qui a peur du grand méchant labo,
07:03 un chiffre d'affaires record
07:06 de 100 milliards de dollars l'année dernière.
07:08 Les chiffres du premier trimestre ont été annoncés,
07:10 ils dépassent même les espérances du labo.
07:14 On en a évidemment parlé beaucoup.
07:15 - Et très peu d'impôts en France.
07:16 - Très peu d'impôts en France, absolument.
07:18 - Absolument.
07:19 - Numéro 1 du royaume de Big Pharma
07:23 grâce au vaccin contre le Covid.
07:25 Il y a eu beaucoup de questions,
07:26 beaucoup de fantasmes.
07:28 Et vous avez enquêté comment on démarre une enquête
07:31 comme celle-là.
07:32 Parce qu'on sait qu'on s'attaque à l'Everest.
07:35 En tout cas, ça va être quelque chose d'un peu compliqué.
07:39 C'est un monde très opaque.
07:40 - Oui, la première question qu'on se pose,
07:42 c'est évidemment qu'est-ce qu'on veut raconter,
07:43 sur quelle piste est-ce qu'on veut aller.
07:45 Donc effectivement, les premières semaines de l'enquête,
07:47 on lit beaucoup de choses.
07:48 Les articles qui sont déjà sortis,
07:50 les reportages qui ont déjà été faits,
07:51 les chiffres,
07:52 les communiqués de presse,
07:54 et puis effectivement, ce que je vous ai dit tout à l'heure,
07:56 les réseaux sociaux.
07:57 Qu'est-ce qui inquiète,
07:58 qu'est-ce qui questionne ?
07:59 Pourquoi les gens sont méfiants ?
08:01 Et donc on prend toutes ces informations
08:03 et on les vérifie, une par une.
08:05 Et on se dit, tiens, ça c'est vrai, le Nigeria dit donc.
08:08 On va essayer de voir ce que ça raconte de cette entreprise.
08:10 Ah, le Bextra, tiens, les condamnations record.
08:13 Mais qu'est-ce que ça veut dire ?
08:14 Pourquoi ? C'est quoi les méthodes ?
08:15 Et en fait, au fur et à mesure de la réflexion éditoriale,
08:17 avec la rédaction en chef,
08:19 on décide qu'on va raconter la méthode Pfizer.
08:22 La méthode Pfizer et la manière dont il fonctionne et dont il travaille.
08:27 Alors, il soigne des gens.
08:28 Il y a des médicaments qui ont révolutionné la santé.
08:32 On pense au Viagra, évidemment.
08:34 Vous n'êtes pas allé sur le vaccin efficace, pas efficace,
08:36 mais plutôt sur l'argent.
08:38 L'argent, l'argent, l'argent à tout prix.
08:40 J'y ai évoqué une scène
08:42 qu'on voit à un moment quand on leur annonce que le vaccin fonctionne.
08:47 C'est une explosion de joie, mais on sent que ce n'est pas pour le bienfait de l'humanité.
08:52 Ce que dit Albert Bourla, c'est quand même qu'on est content.
08:54 On va effectivement sauver des vies.
08:56 Et tout de suite derrière, la première chose qu'il dit,
08:58 on est content d'être les premiers à l'avoir trouvé, ce vaccin.
09:00 On se donne de la joie pour sauver des vies,
09:02 mais on est aussi content d'être les premiers à y être arrivés.
09:04 Alors, dans l'enquête, on va pouvoir en parler avec Valérie,
09:07 mais dans l'enquête, évidemment, il y a ce fameux prix payé par l'Europe
09:14 dans lequel on ne veut pas dire le tarif ou pas.
09:16 Moi, ce qui m'a interrogé, et dont vous ne parlez pas dans votre documentaire,
09:21 c'est qu'est-ce qu'a payé la...
09:23 Est-ce que la France a acheté des vaccins au nom propre, à Pfizer ?
09:26 Quelles sont les sommes qui ont été investies par la France ?
09:29 Et quelle part représente la France sur ses achats de vaccins ?
09:34 - Alors, les achats ont été groupés.
09:38 C'est une première dans l'histoire de l'Union Européenne
09:41 qu'on achète les vaccins tous ensemble.
09:43 Donc, tout le monde met dans le pot commun,
09:45 et tout le monde achète des doses en commun.
09:48 Donc, si vous voulez, la France n'a pas directement négocié un tarif,
09:53 on n'a pas directement négocié avec Pfizer,
09:55 le tarif a été négocié par une équipe de négociateurs,
09:57 d'ailleurs, une des négociatrices...
09:58 - Donc, c'est l'Europe qui a décidé pour la France ?
09:59 - C'est l'Europe qui a décidé pour toute l'Europe.
10:01 - D'accord. Donc, si vous l'avez payé 10 euros, on ne pouvait pas ?
10:03 - Non. On a négocié ce tarif ensemble.
10:05 Et d'ailleurs, ce que dit la négociatrice, qu'on a réussi à obtenir,
10:08 elle témoigne, et c'est quand même ça aussi une première,
10:11 ce qu'elle nous explique, c'est que c'est parce qu'on était tous ensemble
10:15 et qu'on était plus forts face à Pfizer qu'on a réussi à négocier ce prix,
10:17 qui, de l'extérieur, peut paraître important,
10:20 mais elle, elle dit qu'on est partis de beaucoup plus.
10:23 À la base, ils exigeaient beaucoup plus,
10:24 et puis c'est les négociations, du fait qu'on était aussi nombreux,
10:27 qui a fait qu'on a pu descendre à ce montant-là,
10:29 qui, par ailleurs, normalement, est confidentiel, que nous on dévoile.
10:31 - Oui, que vous dévoilez, effectivement.
10:33 - Ça circulait sur les réseaux sociaux beaucoup.
10:35 On l'a vérifié, on le confirme.
10:37 - Et vous avez eu le contrat ? - On a eu le contrat.
10:39 - Et vous avez eu le contrat ? - Absolument.
10:40 - Absolument. - Le premier contrat, parce qu'il y en a eu trois.
10:42 - Alors, pourquoi il y a un secret, si on se prie ?
10:43 - Ils disent que c'est le secret des affaires.
10:45 Pfizer dit que c'est... - Pourquoi ?
10:47 - Alors, ils ont fait des prix différents par pays, par zone.
10:50 C'est-à-dire que nous, pour l'Europe, c'est le même prix pour tout le monde,
10:52 mais les Brésiliens n'ont pas payé le même prix,
10:55 les États-Unis n'ont pas payé le même prix.
10:57 Donc, si vous voulez, eux disent, pour le secret des affaires,
11:00 on ne peut pas dévoiler à quel prix on l'a fait à l'Union européenne.
11:02 - C'est le même cas, une bouteille de Coca à Rio,
11:04 ce n'est pas le même prix d'une bouteille de Coca au Champs-Élysées.
11:06 - C'est pareil partout.
11:07 Eux, ils ont fait effectivement un effort, Pfizer,
11:09 pour certains pays en voie de développement,
11:11 où ils ont vraiment fait quasiment un prix coûtant.
11:14 Les Français, en l'occurrence, disent,
11:16 les autorités françaises et européennes disent,
11:18 nous aussi, ça nous arrangeait de garder ce prix confidentiel,
11:20 parce qu'on ne voulait pas que les autres laboratoires
11:22 sachent à combien on négociait les tarifs,
11:25 et toujours est-il qu'une fois que les négociations sont terminées,
11:27 et c'est ce que disent les parlementaires,
11:30 quand ils interrogent au début de notre enquête Pfizer,
11:33 ils disent, une fois que tout ça est terminé,
11:35 l'opacité, c'est terminé.
11:37 C'est-à-dire qu'est-ce qu'il ne faut pas,
11:39 pendant les négociations, garder tout ça confidentiel,
11:41 mais une fois que tout le monde est vacciné,
11:43 qu'on est à trois ans après,
11:44 est-ce qu'un peu de transparence, ça ne ferait pas du bien à tout le monde ?
11:46 - Est-ce que vous avez eu des pressions de la part de Pfizer ?
11:49 - Absolument pas. Aucune pression.
11:51 On a sollicité, comme on le fait à chaque fois,
11:53 des demandes de tournage, on n'a pas obtenu ces demandes de tournage.
11:55 Ils nous ont refusé.
11:57 - Est-ce que vous connaissez le prix ?
11:59 - Attendez, je voudrais juste finir sur justement ça,
12:01 sur les pressions, et sur le fait que certains aient accepté
12:04 de parler pour la première fois d'anciens de Pfizer.
12:07 C'est assez...
12:09 - C'était pas évident de les rassurer,
12:11 et de les encourager à parler.
12:13 C'est-à-dire qu'effectivement, on a contacté beaucoup d'anciens de Pfizer,
12:15 on a contacté certains salariés qui travaillent toujours chez Pfizer,
12:18 qui ont accepté de nous donner quelques informations,
12:20 des pistes d'enquête, notamment sur l'optimisation fiscale.
12:24 Donc on s'est servi de ces gens-là comme des sources,
12:27 mais de là à réussir à les convaincre de témoigner devant la caméra, non.
12:30 Parce que quand on fait carrière dans un grand laboratoire,
12:33 on a peut-être l'ambition ensuite d'aller dans un autre laboratoire.
12:35 Et si on est celui qui révèle, qui dénonce ou qui parle,
12:38 on n'a pas envie de plus avoir de carrière dans ce milieu-là.
12:41 Donc voilà, c'était pas évident d'avancer sans le feu vert de Pfizer,
12:45 mais ça nous a pas empêché d'avancer, effectivement.
12:47 - Pas de pression ?
12:49 - Pas de pression, non.
12:50 - Est-ce que Pfizer est pire que les autres ou pas ?
12:52 - Je peux pas mettre d'échelle en disant qu'ils sont pire ou mieux.
12:55 Je pense qu'ils ont à peu près toutes les mêmes méthodes de marketing.
12:58 C'est quand même une entreprise, elle doit réussir à vendre pour survivre et vivre.
13:01 Donc elle utilise des méthodes de marketing pour vendre des médicaments.
13:05 Ce que je peux dire en revanche, c'est qu'effectivement,
13:07 c'est l'entreprise la plus condamnée aux Etats-Unis.
13:09 - C'est ce que vous dites, le laboratoire le plus sanctionné au monde,
13:11 90 fois en 22 ans.
13:13 - Exactement, donc si on veut comparer à ce moment-là,
13:15 effectivement, les chiffres, c'est très factuel.
13:18 Ils ont été condamnés plus que les autres.
13:19 - Qui est actionnaire de Pfizer ? Qui se trouve derrière Pfizer ?
13:21 - On n'est pas allé, il y a beaucoup de petits actionnaires,
13:24 il y a beaucoup aux Etats-Unis, de caisses, de...
13:30 - Oui, de fonds de pension.
13:33 - De fonds de pension, voilà, c'est ce que je cherchais.
13:35 Mais pareil, ça fait partie du volet sur lequel on a...
13:37 Il y a beaucoup, beaucoup de choses à dire en 52 minutes.
13:39 On a fait des choix, effectivement,
13:41 on n'est pas allé creuser sur qui sont les actionnaires.
13:43 J'ai lu beaucoup de comptes rendus,
13:45 justement, de discussions qu'il y a eu entre Albert Bourla,
13:48 le PDG de Pfizer et les actionnaires.
13:50 Ils se réjouissent évidemment tous
13:52 que ce vaccin soit arrivé chez eux en premier.
13:54 Ils sont très contents du chiffre d'affaires, évidemment,
13:56 mais ça ne fait pas partie de...
13:58 - Parce que vous allez au-delà du vaccin.
14:00 Vous parlez de ce qui s'est passé au Nigeria, en particulier,
14:03 où Pfizer est allé tester des médicaments
14:07 dans des conditions qui sont assez douteuses,
14:10 plus que douteuses, c'est-à-dire que sans recueillir
14:13 le consentement des parents sur des enfants
14:16 qui avaient la mélingite.
14:18 Après, il y a des explications qui disent
14:20 "oui, mais ils sont analfabètes,
14:22 ils ne peuvent pas donner leur consentement", etc.
14:24 Sauf qu'il y a des enfants qui sont...
14:26 - On peut venir avec un traducteur.
14:28 - En fait, il y a même, dans le cas de figure
14:30 où les parents sont analfabètes,
14:32 il y a des procédures très claires dans le monde du laboratoire
14:34 pour recueillir le consentement des parents.
14:36 Il y a une empreinte, qui peut être une empreinte digitale,
14:38 qui peut être apposée avec la signature du traducteur à côté.
14:40 Tout ça est très réglementé.
14:42 Dans ce cas de figure-là, en réalité,
14:44 ils auraient pu recueillir le consentement des parents.
14:46 Ça n'a pas été le cas.
14:48 - Globalement, ils ont essayé à peu de frais
14:50 un médicament sur une population qui ne pouvait pas réagir.
14:52 - Globalement, ils se sont dit que c'était une opportunité.
14:54 De tester un antibiotique, le Trovane,
14:56 il n'y a pas eu de...
14:58 Ils ont signé un accord avant qu'il y ait de procès.
15:00 Donc, ils ont fini par payer 75 millions de dollars
15:03 à ces familles nigériennes et à l'État nigérien
15:06 pour pas qu'il y ait de procès.
15:08 Ça a pris beaucoup de temps.
15:10 - Ils ont testé un antibiotique sur une centaine d'enfants.
15:13 - Vous révélez également la façon dont Pfizer
15:16 a essayé de s'opposer à la levée des brevets
15:19 du vaccin contre le Covid.
15:22 Parce que c'est très politique, évidemment, aussi.
15:24 Comment ça s'est passé ?
15:27 Comment vous avez pu enquêter là-dessus ?
15:29 Justement, ça, c'était plus compliqué.
15:31 - On a creusé beaucoup de pistes sur le lobbying de Pfizer,
15:34 notamment à Bruxelles.
15:36 Et c'était très difficile parce qu'il n'y avait aucune trace écrite.
15:38 On sait tous que ce lobbying existe.
15:40 Et parfois, il est même légitime.
15:42 C'est-à-dire qu'on peut plaider sa cause et essayer de se faire entendre.
15:45 - Là, on voit qu'Angela Merkel a le même discours qu'un biotechien.
15:49 - En cherchant des traces écrites de lobbying,
15:51 on les a trouvées, non pas à Bruxelles en l'occurrence,
15:53 même si on sait qu'il y en a, on les a trouvées en Allemagne.
15:55 C'est preuve concrète.
15:57 Effectivement, Pfizer a envoyé, BioNTech aussi,
16:01 régulièrement des mails à Angela Merkel,
16:04 mais aussi à son ministre de l'Économie, pour dire
16:06 qu'il ne faut surtout pas lever les brevets.
16:08 Au-delà des éléments de langage que Pfizer donne,
16:10 ce qui nous a frappés, c'est que Pfizer s'adresse directement à la chancelière allemande.
16:14 C'est-à-dire qu'on peut s'imaginer qu'ils auraient pu s'adresser
16:17 à son directeur de cabinet, à ses collaborateurs.
16:20 Non, c'est un mail écrit directement à la chancelière allemande.
16:24 Donc, on trouvait que c'était aussi frappant que le contenu de ces mails.
16:26 - Oui, absolument.
16:28 Alors, oui, Stéphane nous dit, mais toutes les grandes firmes
16:30 testent souvent avec des protocoles pas très nets.
16:33 Il y en a même en France, je crois, pas loin de la Côte d'Azur,
16:36 des essais qui n'ont pas été très...
16:39 De fait, de façon... Bah oui, à l'IHU de Marseille,
16:42 il y a eu des prélèvements qui ont été faits sans autorisation sur des personnes.
16:47 C'est ce que dit un peu Stéphane, pas la peine d'aller aussi loin.
16:52 Mais tout de même, là, c'est assez édifiant, ce que vous montrez dans l'enquête.
16:56 - C'est des enfants, c'est une épidémie de meningite,
16:59 c'est des conditions extrêmement précaires et pas du tout adaptées.
17:02 C'est ce que dit le témoin, parce que pareil, c'est la première fois
17:05 qu'un des témoins directs de ces essais cliniques parle
17:08 dans un documentaire télé.
17:11 Donc ce témoin dit que les conditions ne s'y prêtaient pas du tout.
17:14 Les conditions d'hygiène pour faire des prélèvements,
17:17 des ponctions lombaires sur des enfants,
17:20 pour vérifier si l'antibiotique fonctionne.
17:23 - Après, eux, ils argumentent en disant que c'était aussi fait pour soigner.
17:26 C'était des gens qui étaient des enfants ou des individus qui étaient au bout.
17:30 Et qu'au bout, le médicament ne pouvait qu'être bénéfique.
17:34 - Eux, ils estimaient que ce médicament était un traitement.
17:37 Moi, je questionne mon interlocuteur en disant que c'était encore en phase de test.
17:40 Donc, est-ce qu'on peut considérer un médicament...
17:43 - Et il n'y a pas eu d'autorisation de mise sur le marché pour ce médicament ?
17:46 - Pour les enfants, il n'y a pas eu d'autorisation de mise sur le marché.
17:49 Et en plus de ça, il a été retiré un an après pour les adultes.
17:52 Il a été commercialisé pour les adultes aux Etats-Unis.
17:55 Il y a eu des effets secondaires graves et donc il a été retiré du marché.
17:58 - On a vu sur Sud Radio la fameuse clause du fait qu'il ne paye pas
18:03 si jamais il y a des accidents, des effets secondaires.
18:07 C'est le pays qui doit payer et prendre en charge.
18:11 On voit d'ailleurs une dame qui a subi, d'après elle, des effets secondaires.
18:17 C'est quelque chose qui ne s'est jamais fait, ça aussi.
18:19 Et c'est l'Europe qui a cédé là-dessus.
18:21 - Alors, pas tout à fait.
18:23 - Pour le H1N1, cette clause, c'était déjà le cas.
18:28 Donc ils ont repris cet élément du contrat.
18:34 Ça a été déjà négocié par AstraZeneca avant que Pfizer ne le fasse.
18:38 Ça a été ensuite appliqué à tous les laboratoires qui ont produit le vaccin
18:41 contre la Covid.
18:42 Donc ce n'était pas juste Pfizer qui a imposé cette loi européenne.
18:45 Ce qui semblerait, d'après ce que m'ont dit tous les interlocuteurs
18:50 qui étaient acteurs et non pas observateurs de ce dossier, de cette clause,
18:53 en l'occurrence, ça s'est fait d'un commun accord.
18:55 - Vous êtes d'accord que ce n'est pas à nos impôts de payer les erreurs d'un laboratoire ?
18:59 - Je ne vais pas vous donner mon avis sur la question.
19:01 - C'est ce que dit l'avocat.
19:03 - L'avocat d'Eloi Soif, qui porte plainte, elle, pour des effets indésirables
19:08 qu'elle estime être liés au vaccin.
19:10 Et son avocat accompagne cette plainte-là.
19:13 Mais il a une autre plainte aussi auprès du tribunal administratif
19:15 parce qu'il estime effectivement que cette clause d'indemnisation est inacceptable
19:18 et que ce n'est pas à nous et à Héloïse, en l'occurrence, de payer
19:21 si ces effets secondaires sont reconnus.
19:23 - Héloïse serait la double peine pour elle.
19:25 - C'est ce qu'il dit, c'est comme ça qu'il l'exprime.
19:27 Et les autorités qui ont négocié ce contrat disent,
19:32 et c'est ce que nous dit la négociatrice,
19:34 on était pressés d'avoir ce vaccin.
19:37 Donc il faut entendre que tout ce qu'ils n'ont pas pu faire remonter
19:41 d'effets secondaires indésirables pendant les essais cliniques,
19:43 parce qu'on a accéléré les essais cliniques,
19:46 on ne peut pas leur reprocher, leur demander de payer
19:48 ce pour quoi ils ne sont pas responsables.
19:50 En revanche, ils sont responsables pour tous les défauts de "fabrication"
19:54 qu'il y a pu y avoir en amont de la diffusion de ce vaccin.
19:57 Donc ils ne sont pas totalement dédouanés.
19:59 - C'est une enquête formidable à regarder ce soir sur France 2,
20:04 évidemment en replay également, 23h, complément d'enquête,
20:08 Pfizer qui a peur du grand méchant Labo.
20:11 Il faut dire quand même qu'il y a des médicaments,
20:13 ils ont des méthodes mais on oublie que c'est des médicaments
20:17 qui soignent aussi.
20:19 Encore une fois, si on ne cite que le Viagra, ça a été révolutionnaire.
20:23 - Je me sens bien au point sur le Viagra.
20:26 - Pas du tout, parce que vous en parlez effectivement.
20:29 Pfizer qui a peur du grand méchant Labo ce soir, bravo.
20:32 Lilia Malkonian, très belle enquête.
20:34 - Formidable.
20:35 - Vraiment bien.
20:36 À voir sur France 2.
20:38 Et on se retrouve demain et tout de suite,
20:41 parlons vrai avec...
20:43 - Non, c'est avec Jean-Jacques Bourdin.
20:46 C'est parlons vrai avec Bourdin.
20:49 - Vous n'êtes pas bien.
20:52 - Il va falloir prendre des médicaments.
20:54 - Des vacances.
20:55 - Il faut prendre vos petites pilules.
20:57 C'est Frédéric Brindel qui sera avec vous.
21:00 A demain.