"Brigitte Bardot l'insoumise" : découvrez le film de Mireille Dumas

  • l’année dernière
Avec Mireille Dumas, journaliste et réalisatrice

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##SUD_RADIO_MEDIA-2023-06-16##
Transcript
00:00 Bonjour Ville ! Bonjour Valérie ! Bonjour Mireille Dumas ! Bonjour ! Merci d'être avec nous ce matin,
00:04 je suis toujours heureuse de vous recevoir. On va parler d'un document hypnotique, j'ai envie de dire,
00:10 quand on commence à regarder, on a du mal à quitter l'image. C'est un documentaire sur
00:16 Brigitte Bardot. On va en reparler, Brigitte Bardot, l'insoumise, ça passe sur Canal+ doc,
00:22 ce sera disponible sur My Canal également. Ça y est, vous avez quitté France 3 ! Pas du tout !
00:28 C'est une parenthèse, je viens de finir un grand documentaire pour France 3. Ils n'ont pas voulu de
00:38 Bardot ? Ah non, c'est Canal+ qui me l'a proposé. Et ça fait un moment, certains disent que c'est
00:47 dans la suite, que vous avez voulu surfer. C'est lancé, vous imaginez, un film comme ça,
00:53 c'est lancé il y a bien longtemps et ça accompagne d'ailleurs la remasterisation du film "Le mépris"
00:57 qui est diffusé le même soir sur Ciné+ ! D'accord, puis même si vous aviez été opportuniste,
01:03 ça veut dire que vous êtes une bonne productrice ? Oui, mais il s'avère que pour faire un
01:06 documentaire, ça prend du temps. Combien de temps il faut d'ailleurs pour que l'auditeur...
01:11 Six mois déjà. Moi je l'ai fini en décembre, et puis ça a été lancé bien longtemps avant. On
01:21 savait même pas qu'il y avait une série. Gilles, on va passer au zapping.
01:25 Cette histoire me fascine, elle doit vous fasciner Mireille, puisqu'on se connaît bien. Vous êtes
01:33 un peu les deux femmes de ma carrière. De votre vie. De votre vie, dites-le.
01:37 Oui, je peux le dire. Allez, out et on live. Ça y est, il est passé. Vous avez, moi, l'histoire
01:45 de Michel Piaille, vous savez, qui vient d'avouer, entre guillemets, qu'il aurait tué
01:51 accidentellement sa femme, me fascine. Petit souvenir de son interview, parce qu'il donne
01:57 des interviews désormais, les meurtriers, sur France 3, nous sommes le 23 mai, et à l'époque,
02:03 voilà sa théorie. Sur un autre message, une photo de la dune du Pila en Gironde. Mais les
02:09 enquêteurs ont établi que la photo a été capturée sur un site internet, elle n'a donc pas été prise
02:13 par Karine Esquivillon. En plus, le téléphone de cette dernière n'a jamais quitté la Vendée,
02:18 selon les enquêteurs. Depuis la disparition de sa femme, ce brocanteur, qui dit avoir été agent
02:22 secret, s'est beaucoup confié au journaliste. Alors moi, je suis convaincu qu'elle est partie
02:26 volontairement. Ça arrive, malheureusement, c'est dans ce que j'ai lu, les gens qui font
02:32 des vraies disparitions volontaires, ça arrive, ils coupent tous les ponts. On ne la jugera pas,
02:37 du tout. Si elle veut refaire sa vie, qu'elle nous le dise. Vous qui connaissez bien la nature
02:44 humaine, ça fait... C'est-à-dire que c'est assez récurrent, rappelez-vous Patrick Henry qui avait
02:49 tué le petit garçon, très longtemps maintenant, et qui courait partout, et lui, carrément, il
02:56 disait "attrapez la Saint-Saint et tuez-le", il est allé très très loin alors que c'était lui.
03:01 Pourquoi le besoin de donner des interviews ? On l'a vu dans l'affaire Daval aussi, en pleurs.
03:05 Je crois que d'abord c'est pour se déculpabiliser et puis parfois, vous savez que certains finissent
03:12 par le croire, c'est ça ? Ils finissent par s'imaginer que ce ne sont pas eux qui ont tué.
03:21 Et moi, j'avais interviewé dans les prisons, justement, des personnes qui avaient tué les
03:27 proches et très très souvent, ils commençaient par dire "ils" en parlant d'eux, il fallait très
03:32 longtemps pour qu'ils disent "je", c'était toujours un autre, comme un dédoublement, parce que l'acte
03:37 est tellement terrible qu'on ne peut pas imaginer qu'on est le monstre. - Après Marlène Schiappa,
03:44 qu'on l'a vue, elle ne savait pas tout ce qui se passait dans son ministère, c'est au tour de
03:48 Mohamed Sifahoui de s'exprimer sur les subventions qu'il a touchées par le fond Marianne. Il était
03:55 hier auditionné par la commission du Sénat, bon il n'était pas d'humeur, il ne fallait pas venir
03:58 le titiller, il ne fallait pas venir le chatouiller et évidemment Jean-François Husson, le rapporteur
04:04 du Sénat, l'a très bien compris. - Vous me comparez à madame Schiappa, je n'ai absolument
04:09 rien à vous comparer à madame Schiappa, ni sur le fond, ni sur la forme, c'est clair ? - Mais
04:14 d'abord, vous n'avez pas ni d'ordre, ni d'avis... - Non, non, je vous demande est-ce que c'est clair
04:18 pour vous ? - Non, non, mais enfin, excusez-moi, je pense que vous devez garder Evoner et votre
04:24 maîtrise, nous essayons de le faire et poursuivons. - Je n'aime pas vos provocations et je vous le dis.
04:27 Vous savez, je suis quelqu'un d'assez entier, je respecte les institutions et je respecte les
04:31 gens qui me respectent. J'ai le moment où on ne me respecte plus, je vais aller sur un autre
04:35 temps, je vous le dis tout de suite. - Ne déviez pas, nous allons rester sur les faits. - Je préfère,
04:40 je préfère. Et on va parler calmement. - N'ayons pas de remarques désobligeantes, ça ne sert à rien,
04:45 ça n'est jamais bon pour, je dirais, la sérénité. - Gardez vous-même monsieur l'apporteur, allons sur nous.
04:50 - Incroyable, la bien-séance a quitté ce monde. - Non, non, mais c'est la nature humaine encore
04:56 une fois, c'est l'attaque. - On avait quand même des petites barrières. - La politesse et la bien-séance.
05:03 - Voilà, exactement. - Le respect des institutions. - Le respect des institutions, cette séance, cette séquence est absolument surréaliste.
05:09 - Mais chaque séquence devient de plus en plus, tous les jours, absolument. - Un peu dingue.
05:14 - Valérie Mireille, je vais vous raconter, enfin pas, je vais vous raconter, "Quotidien" a raconté une incroyable
05:21 histoire hier, celle des tableaux et des trésors nationaux ukrainiens qui ont été exfiltrés par la France
05:27 dans le plus grand secret par le ministère de la Culture et le musée du Louvre. Écoutez.
05:32 - Un transfert qui s'est acté en secret en février 2023 lors de ce déplacement à Kiev de la ministre de la Culture
05:38 Rima Abdel-Malak et la directrice du Louvre Laurence Descartes. Trois mois plus tard, entre le 10 et le 15 mai,
05:43 16 œuvres ont quitté le musée dans le secret total sous protection militaire et ont traversé la Pologne
05:49 et l'Allemagne pour arriver en France. 11 vont être confiées aux réserves du Louvre, mais 5 sont désormais
05:55 exposées. 5 icônes religieuses orthodoxes. Pour comprendre leur valeur, il faut savoir qu'il reste, selon les conservateurs,
06:01 une dizaine seulement de ces icônes dans le monde. C'est pour ça que le Louvre n'hésite pas à parler de ce groupe d'œuvres
06:06 comme de la, je cite, "Joconde ukrainienne". - Incroyable. Vous pouvez aller au Louvre voir ces œuvres.
06:12 Vous étiez au courant de cette exfiltration ? - Pas du tout. - Pas du tout. - Incroyable histoire.
06:16 Cher Mireille, vous qui êtes la grande prêtresse de la confession, vous allez forcément apprécier ce moment de zapping.
06:23 Hier, Jean Reno était invité de l'émission "C'est à vous" parce qu'il fait la voix de l'audio guide, vous savez,
06:30 de l'exposition qui est actuellement en Belgique et maintenant en France sur Johnny Hallyday. Hier, donc, à l'évocation
06:37 des 80 ans qu'il aurait eu, eh bien, il a été craqué sur le plateau de "C'est à vous".
06:42 - Quand j'ai fait... Je me souviens quand j'ai fait tout son parcours, à la fin, j'ai pleuré.
06:48 Oh... Attendez. C'était trop. Pour moi, c'était un ami, c'était un homme généreux, c'était un artiste,
06:59 c'était un énorme chanteur et il faut que je sois présent pour ces filles, en tout cas pour... Oui, pour ces filles,
07:08 puisque je suis le parrain de Jeanne, et pour son mémoire, parce qu'avec moi, il a été un cœur énorme.
07:15 Énorme. Je pouvais vivre avec lui si j'avais pas eu de maison, je pouvais rouler dans sa voiture si j'avais pas eu de voiture.
07:23 - Il était très aimé. - Oui.
07:26 - Moi, il me bouleverse toujours parce que c'est un grand gaillard et là, quand il craque, ça me rappelle
07:31 quand je l'ai interviewé, c'est un moment particulier où il parlait de son père, avec lequel il a eu
07:37 des grandes difficultés à communiquer et à ce moment-là, il craquait en se rappelant ce manque de communication
07:45 et c'est un grand émotif. On voit une grande carcasse comme ça et en fait, c'est un cœur d'artichaut
07:50 et il craque aussi toujours sur l'affection et sur l'amour.
07:55 - Johnny, vous l'aviez interviewé. - Kosti.
07:57 - Oui, Kosti. Vous en aviez... - C'était un moment incroyable.
08:03 Et il commençait d'ailleurs, j'ai toujours regretté parce qu'à un moment donné, il est parti,
08:08 j'avais peu de temps et il a commencé à vraiment bien parler et l'attaché de presse s'est arrêté en disant
08:16 "le temps prévu est imparti" et lui il dit "c'est dommage, je suis en face de Mireille Dumas, donc je dois lui raconter".
08:24 C'était tellement drôle. Mais alors, il a parlé très très lui aussi avec des mots très justes
08:30 sur la façon dont il avait raté ses premières familles et comment il s'est rattrapé justement avec les enfants qu'il a adoptés.
08:40 - Il y a quelqu'un que vous n'avez pas pu interviewer, que vous auriez aimé interviewer, je pense qu'on vous pose souvent la question.
08:45 - Oui, oui, Jean-Jacques Goldman, mais qui avait participé au film que j'avais fait ou dans lequel il était.
08:53 Mais il a participé de loin, mais il n'a pas voulu être interviewé.
08:56 Et mon regret c'est François Mitterrand. C'était bien parti, on devait faire l'entretien, je vous parle de ça, au tout début des années 90.
09:08 Et puis quand Jacques Pilan, qui s'occupe de lui, m'a téléphoné, qu'on s'est reparlé, il m'a dit à propos,
09:18 vous allez l'appeler comment l'émission ? Et moi, vraiment comme je faisais Balet Masque à l'époque, naturellement j'ai dit Balet Masque,
09:24 il y a eu un blanc, il m'a dit mais vous n'y pensez pas. Et c'est vrai qu'après je me suis dit, j'aurais dû changer.
09:31 Parce que bon, avec tous les secrets, Balet Masque, on ne connaissait pas l'existence de Mazarine, on ne savait pas qu'il était malade.
09:38 - C'était le titre le plus horrible que vous ayez fait pour avoir travaillé avec vous et à Balet Masque.
09:45 Nous, ça nous a empêché, enfin de temps en temps on l'a fait quand même, on ne pouvait pas masquer des témoins.
09:51 Et donc il y avait des témoins forts qu'on pouvait avoir, mais ils ne pouvaient pas avoir un masque.
09:55 Alors certains, on leur a mis une perruque, d'autres on leur a changé les yeux, mais très rarement.
09:59 Et donc il fallait que nous, on trouve, puisque j'étais journaliste là-bas, des témoins qui viennent sans le masque.
10:04 - Ça l'affichait mal de la part de... - Vous avez compliqué la tâche.
10:08 - On finit en musique. - Vous allez me dire si vous êtes d'accord avec Marina Viotti,
10:13 qui est une cantatrice qui était hier dans "C'est à vous", elle a chanté une chanson, enfin une chanson,
10:20 c'est l'extrait de "La Péricole" d'Offenbach. Écoutez l'extrait.
10:23 - Mon Dieu, mon Dieu, que les hommes sont bêtes, que les hommes sont bêtes, que les hommes sont bêtes.
10:49 - Je n'ai pas parlé comme ça, vous pouvez mettre en sonnerie sur votre téléphone,
10:53 ou Sandrine Rousseau peut mettre en sonnerie sur son téléphone.
10:57 - Allez, on se retrouve dans un instant avec Mireille Dumas pour parler de Brigitte Bardot,
11:02 l'insoumise, avec un document passionnant, intéressant, fascinant, encore une fois je le dis,
11:10 par la beauté, moi c'est ce qui m'a touchée encore et toujours, cette beauté de Brigitte Bardot, sa liberté.
11:16 On en reparle avec vous dans un instant Mireille Dumas, à tout de suite.
11:19 - L'invité du jour c'est Mireille Dumas, journaliste productrice, réalisatrice,
11:29 puisque ce document qu'on peut voir à partir de lundi sur Canal + Doc,
11:36 et ensuite sur My Canal, qui est consacré à Brigitte Bardot, l'insoumise,
11:40 est vraiment un petit bijou de réalisation, je vous le dis très sincèrement,
11:44 parce qu'on était en train d'évoquer cette interview qu'elle vous avait accordée il y a quelques années,
11:49 et vous avez remonté, ré-récréé l'histoire.
11:54 - Oui, je suis repartie dans les rushs, et puis c'est juste le fil conducteur pour faire un documentaire,
11:59 avec beaucoup d'images, d'archives, beaucoup d'extraits aussi de films,
12:03 ça c'était formidable, puisqu'on sait que ça coûte très cher,
12:06 donc là j'ai eu le loisir d'utiliser tous ces films cultes, et ça c'était extraordinaire.
12:12 - Et elle n'a pas voulu vous recevoir, vous avez une interview d'elle à la fin ?
12:15 - Non, moi je l'ai revue, je l'ai vue il y a un an,
12:17 oui, non, non, je l'ai vue même il y a plus d'un an, il y a un an et demi,
12:21 et donc on a discuté, enfin je suis allée la voir là-bas à Saint-Tropez,
12:26 et bien sûr elle m'a reçue, et on a parlé de cette idée de film,
12:30 et elle m'a dit "mais j'ai tout dit, j'ai tout dit dans cette interview,
12:35 vous prenez cette interview", et effectivement, elle a raison,
12:38 on a tout abordé, mais voilà, c'est pour ça qu'à la fin du film,
12:43 quand même, on l'entend elle aujourd'hui, j'ai eu envie de faire ce petit raccord d'elle aujourd'hui.
12:51 - Juste une question, elle était d'accord pour ce doc, parce que je sais qu'elle était contre la série ?
12:56 - Oui, oui, bien sûr, moi elle m'a donné l'auto, oui.
12:59 - Et elle l'a vue ou pas ?
13:00 - Non, alors elle le découvre lundi soir, elle préfère le découvrir à la télévision.
13:06 - Est-ce qu'elle a conscience de l'icône qu'elle est, pour la France ?
13:12 - Oui, bien sûr, oui, elle en a conscience, mais en même temps elle ne veut pas le savoir,
13:16 parce que tout ça, l'ennui, elle n'a pas quitté le cinéma à 39-40 ans,
13:21 pour justement, pour encore vivre dans le culte de ça,
13:28 mais bien sûr qu'elle en a conscience, et c'est ce qui l'a aidé à monter sa fondation,
13:32 et à avoir d'ailleurs une aura assez internationale.
13:35 Et grâce aussi à cela, il y a évidemment Brigitte Bardot, magnifique,
13:40 et gérie en tout cas de certains films jusqu'à l'âge de 40 ans,
13:47 et puis ensuite la célébrité qu'elle met au service de cette cause,
13:51 et qui redonne encore de l'aura à sa célébrité de par le monde.
13:56 - Oui, alors ce qui est marrant, moi j'aurais posé une question dans la continuité de celle de Gilles,
14:01 elle a conscience, on le sent dans le film d'être une icône, elle s'en fout,
14:05 mais en revanche elle n'a pas conscience, parce qu'elle dit "j'espère qu'on retiendra que j'ai défendu les animaux".
14:10 Or aujourd'hui ça m'est venu spontanément, moi je suis une mère animaux aussi,
14:15 on me dit "oui tu fais ta Brigitte Bardot", et donc c'est quelque chose qui est passé dans le langage,
14:20 et ça pour le coup, elle n'a pas l'air d'en avoir totalement conscience de ça.
14:24 - Oui et non, oui et non. - Parce qu'elle dit "j'aimerais bien qu'on retienne ça".
14:27 - Voilà, c'est ça, mais parce que pour elle c'est beaucoup plus important finalement que le cinéma,
14:33 qu'elle a fait sans vraiment aimer le cinéma, tout ce qu'il y avait autour,
14:38 elle s'est sentie très vite détruite, prison, elle a eu envie de fuir le cinéma,
14:42 bon tout ça on le sait, mais donc ce qui est important pour elle, en fait,
14:46 c'est de faire quelque chose qui marque, c'est d'avoir été utile, d'avoir fait du bien,
14:51 c'est ce qu'elle dit, d'avoir fait du bien aux animaux, voilà, elle veut que l'on garde ça d'elle.
14:55 - Et ce dont parle Valérie, elle en parle évidemment dans le documentaire à la fin,
15:00 où là pour le coup c'est en 2022-2023, ce qu'on entend de 2023.
15:05 - C'est il y a 7 mois, alors on va l'écouter. - Il y a 7 mois, on écoute.
15:09 Aujourd'hui, à 88 ans, elle a choisi de ne plus être filmée,
15:14 mais a tenu à nous dire ce qui lui semble être l'essentiel.
15:17 - Le film m'a vu au jour le jour, et je suis fière aussi de l'avoir mené jusqu'à mon âge,
15:24 d'une façon aussi quand même digne et positive.
15:28 Je voudrais qu'on se souvienne de moi en disant, heureusement qu'elle a vécu,
15:33 qu'est-ce qu'elle a fait comme bien aux animaux, voilà.
15:36 - C'est ça, c'est cette phrase de fin qui m'a...
15:38 Vous n'êtes pas certaines qu'on retienne ça d'elle, c'est ce qui m'a frappée.
15:42 - Oui, mais en même temps, elle est complexe Brigitte Bardot,
15:45 parce qu'elle vous dit ça et en même temps elle le sait.
15:48 - Elle en est très fière.
15:49 - Et ce qui est très joli, c'est qu'elle dit, au moins eux ne me voient pas vieillir,
15:54 et ils m'aiment comme je suis, les animaux.
15:56 - Et c'est ça ce paradoxe chez elle.
15:58 - Oui, parce qu'elle s'en fiche, mais c'est dur,
16:03 c'est dur quand on a été la plus belle femme du monde à un moment donné aussi.
16:08 Mais elle l'accepte, elle accepte de vieillir.
16:10 - Oui, parce qu'elle n'a pas fait de chirurgie, elle était tiée.
16:13 - Rien du tout, c'est ça qui est formidable.
16:16 Mais bon, il y a quelque chose de douloureux quand même.
16:20 - Il y a des photos d'elle à la madrague, dans son décor au quotidien ?
16:23 - Alors beaucoup plus des animaux, d'ailleurs vous voyez,
16:26 il y a quelques photos comme ça de moments de sa vie,
16:30 mais surtout, surtout, tous les animaux, tous ceux qui l'ont accompagnée,
16:34 qui sont aujourd'hui morts, qui sont enterrés d'ailleurs tout autour de la madrague.
16:38 Il y a plein de petites tombes, et aussi dans l'autre maison, son refuge au cœur de la garrigue.
16:44 - Son rapport aux hommes est fascinant, c'est intéressant ce qu'elle raconte dans cette interview,
16:50 et cette phrase où elle dit "je suis une femme libre mais pas libérée".
16:54 C'est assez étonnant.
16:57 - D'ailleurs elle dit "j'étais décoincée à l'époque où les femmes étaient coincées,
17:02 et maintenant qu'elles sont décoincées, je suis coincée".
17:05 Mais en fait, ce qu'elle explique, c'est qu'elle a vécu,
17:08 parce qu'on a voulu faire d'elle une neigerie du féminisme,
17:10 alors qu'elle a toujours dit qu'elle s'en fichait,
17:12 de toute façon le féminisme ne représentait absolument rien pour elle.
17:16 Elle a vécu comme elle voulait vivre, de façon très libre,
17:21 mais en étant toujours dépendante de l'amour ou de la protection de quelqu'un.
17:28 - Elle a besoin d'être protégée, et pour ça,
17:31 et elle parle un peu de son fils en disant que c'est pour ça qu'elle n'était pas faite pour être mère.
17:34 - Oui, parce qu'en fait, il y a quelque chose chez elle de la petite fille,
17:38 d'ailleurs vous voyez dans l'interview, elle a des fleurs dans les cheveux.
17:42 - Des petites fleurs, puis des petites frisettes.
17:44 - Elle est restée, elle a besoin de protection,
17:46 et elle explique bien qu'elle a été entourée toute sa vie, même sur les tournages,
17:49 les coiffeurs, les maquilleurs, etc.
17:52 Elle a toujours été entourée, et donc elle est restée toujours dépendante
17:56 ou de l'amour de quelqu'un, ou de la protection.
17:59 - Comment elle a vécu le passage de ces déclarations
18:03 quand elle était un peu vers l'extrême droite ?
18:06 Est-ce que c'est quelque chose qu'elle regrette ?
18:09 - Vous avez entendu ce qu'elle répond ?
18:12 - Si je vous pose la question, c'est parce que je l'ai vue !
18:15 - Évidemment, parce que l'ITS n'était pas de rentrer dans une énième polémique,
18:18 de dire "ce n'est pas ce qu'on a envie de retenir forcément d'elle",
18:22 mais elle répond qu'elle ne demande pas pardon.
18:26 Elle l'a dit, qu'elle regrette certaines choses,
18:29 mais qu'elle ne demande pas pardon, qu'elle ne baisse pas son pantalon,
18:32 comme certains politiques. C'est du bardeau dans la lettre.
18:36 - Il y a des images d'archives incroyables sur son enfance en particulier.
18:39 Ce sont des choses que j'ignorais, sur sa mère qui rêvait d'être actrice,
18:43 sur le fait qu'elle-même, toute petite...
18:46 - En fait, elle a toujours été filmée.
18:49 C'est un destin, toujours sous les caméras, tout le temps.
18:52 - Je suis d'accord avec Valérie.
18:55 - Paradoxe, en étant tout le temps filmée, en se laissant,
18:58 puis en adorant ça, être filmée, et en même temps, en détestant,
19:02 en prenant en grippe le fait d'être justement aussi pourchassée,
19:06 prise comme gibier, finalement, aussi par les paparazzi.
19:10 Elle a tellement été prise comme gibier qu'après, elle a fui.
19:13 - Mais cette décision incroyable, à 39 ans, d'arrêter le cinéma,
19:17 et de se réfugier avec les animaux en pleine loire.
19:20 - Est-ce que, comme Johnny, ou des grandes stars, elle a préparé son départ ?
19:23 Est-ce qu'elle a des choses qu'elle a préparées ?
19:26 Vous avez pu en parler avec elle ? - Son départ ? Vous voulez dire le grand départ ?
19:29 - Le grand départ. - Non, elle n'en parle absolument pas.
19:33 - Elle parle de la mort à un moment, elle dit qu'elle n'aime pas en parler,
19:36 qu'elle en a peur. - Oui, bien sûr, parce qu'elle a fait,
19:41 comme beaucoup de grandes stars, d'ailleurs, des tentatives de suicide.
19:45 Donc elle parle aussi de cette relation, de cette tristesse,
19:49 parfois, qui l'habite, elle qui est tellement joyeuse et positive.
19:54 Elle a ses grands moments de déprime.
19:57 - Vous ne savez pas ce que deviendront ces animaux ?
20:00 - Si, à la fin de fondation, tout est donné à la fondation, bien sûr.
20:05 Non, non, non, mais tout ça est organisé.
20:08 Si c'est ça la question, c'est énorme.
20:11 La fondation Bardot a beaucoup de donations, donc non, c'est absolument colossal.
20:16 - Si elle nous écoute, en tout cas, on retiendra ça d'elle,
20:19 en tout cas, en ce qui me concerne.
20:21 - Et moi, ce que je voudrais dire, c'est que là, à Mauvais Procès,
20:24 on dit souvent qu'elle s'est occupée des animaux, c'est d'ailleurs, elle le dit.
20:28 Après, on voit, ça m'a intéressé de montrer cette archive en 62,
20:32 alors qu'il est aux Fêtes de la Gloire, où elle a un revolver,
20:36 c'est incroyable aussi, sur les genoux, et elle attaque les bouchers chevalins,
20:41 en leur demandant de tuer autrement les animaux.
20:44 - C'est incroyable. - Oui, vraiment, c'est hypnotique,
20:47 parce qu'elle est tellement belle, on croit tout savoir,
20:49 on croit l'avoir déjà vue, et en fait, vous nous prenez par la main,
20:53 et vous nous emmenez dans cette vie.
20:55 - Je suis allée chercher quelques archives qu'on n'a jamais vues aussi.
20:57 - Absolument. - Dont le making-of de Babette s'en va tant guère.
21:00 - Oui, complètement, les premières images,
21:03 elles sont trétignantes, aussi magnifiques, de beauté.
21:05 - Incroyable. - Canal + Doc, lundi 19 juin à 20h55,
21:09 et puis après, sur My Canal, Brigitte Bardot, L'Insoumise,
21:13 et nos auditeurs vous aiment, je ne rate jamais,
21:15 une émission de Mireille Dumas, des interviews de qualité,
21:17 et des portraits ciselés sans voyeurisme, c'est exactement cela.
21:20 Merci à vous, dans un instant, Jean-Jacques Bourdin.

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