SMART DIGITAL - Emission du samedi 20 mai

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Samedi 20 mai 2023, SMART DIGITAL reçoit Adrien Basdevant (avocat spécialisé en droit des nouvelles technologies, Basdevant Avocats) et Jean-François Gaudy (directeur de l’Innovation Groupe, Inetum)

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00:00 Retrouvez Smart Digital avec Inetom et ses athlètes du digital, leaders des services et des solutions numériques.
00:05 Bonjour à tous, bienvenue dans ce troisième épisode de Smart Digital.
00:19 Smart Digital c'est votre rendez-vous sur le présent, le futur de la transformation numérique.
00:23 Alors aujourd'hui on va s'intéresser aux opportunités autour des métavers et plus précisément des intravers.
00:28 On regardera ensemble quelle est la définition exacte d'ailleurs derrière ce terme,
00:31 mais aussi quelles sont les réalités des usages de la réalité virtuelle.
00:36 Et puis on parlera de ses bénéfices économiques, bénéfices en termes de compétitivité, d'innovation pour les entreprises.
00:42 Et comment ne pas aborder la question de chat GPT et des IA génératifs,
00:46 car oui c'est un sujet technologique complémentaire à celui du métavers.
00:50 Avec moi en plateau pour parler de ces sujets, Jean-François Godi, directeur de l'innovation group chez Inetom.
00:56 Ça veut dire que vous pilotez la stratégie d'innovation,
00:58 mais d'un acteur majeur aujourd'hui en Europe dans la fourniture de services et de solutions digitales.
01:03 Et avec vous à vos côtés Adrien Badevent qui est membre du Conseil National du Numérique,
01:08 avocat spécialisé en droit des technos, auteur de l'Empire des Données paru au Seuil en 2018.
01:13 Les technos c'est vraiment un sujet qui vous intéresse.
01:15 Vous avez participé à une mission exploratoire sur le développement des métavers
01:19 qui a abouti en juillet 2022 à un rapport avec l'objectif de présenter
01:23 quels étaient ces enjeux justement dus et des métavers pour la France.
01:28 Alors Smart Digital ça se termine toujours par les key points,
01:30 ça va nous permettre en deux minutes vraiment de résumer ce qui est important à retenir.
01:35 Mais tout de suite donc on démarre avec ce talk,
01:37 Métavers, intravers, IA générative, c'est Smart Digital.
01:41 Alors métavers, on en a beaucoup parlé, reparlé j'ai envie de dire,
01:49 au moment où Mark Zuckerberg a décidé de renommer son groupe Facebook en méta,
01:53 on s'est dit là ça y est il se passe quelque chose,
01:55 on va rentrer dans des mondes immersifs, c'est en train de devenir une réalité,
02:00 mais finalement on a toujours un peu de mal à capter ce qu'on met derrière ce terme métavers.
02:05 Alors Adrien je disais vous avez participé à une mission exploratoire sur ce sujet,
02:08 est-ce qu'on a une définition aujourd'hui qui fait consensus ?
02:11 Au titre du rapport exploratoire on a préféré utiliser le pluriel,
02:15 parce qu'il y a des métavers plutôt qu'un métavers au singulier
02:18 et cette difficulté de définition on la retrouve parce que chaque entreprise qui développe son projet
02:23 essaye d'une manière un peu marketing de nous dire par une prophétie autoréalisatrice
02:27 que c'est sa manière de voir les choses qui va s'imposer à tous.
02:30 Les métavers nous on les a définis comme des simulations d'espace virtuel
02:34 qui sont en 3D, en temps réel, partagées et qui sont pertinentes,
02:38 c'est à dire que si vous sortez de cette simulation virtuelle,
02:41 elle continue à tourner.
02:43 Mais alors simulation et virtuel ça fait deux choses assez proches ?
02:46 Donc on ne simule pas du réel, on crée vraiment, on innove totalement,
02:51 on crée des univers totalement virtuels, c'est ça que vous voulez nous dire ?
02:54 Oui, c'est à dire qu'il y a plusieurs après-façons de modalité d'accès,
02:57 ça peut être avec certains outils de casque de réalité virtuelle,
03:01 des lunettes de réalité augmentée, des téléphones portables,
03:03 il n'y a pas encore un outil qui s'est véritablement imposé encore aujourd'hui.
03:06 La définition qu'on a donnée c'est celle vers laquelle on tend à aboutir
03:10 mais il existe soit selon certains aucun métavers ou que des proto-métavers,
03:14 c'est à dire des projets qui sont en cours de développement,
03:17 ça dépend de ce que vous mettez justement dans cette définition
03:20 et en France on a bien vu, peut-être qu'on en parlera un peu plus tard,
03:23 mais qu'il y a deux grands écosystèmes traditionnellement,
03:25 ceux qui viennent plus des technologies immersives
03:27 et toute une mouvance aussi qui se basait beaucoup plus
03:30 sur les technologies de registre distribué, les blockchains,
03:32 qui essayaient aussi d'utiliser ce terme métavers il y a quelques mois
03:35 au moment d'une vague un peu plus hype.
03:37 Oui c'est ça, comment on rentre tout ça dans le Web3 ?
03:40 Alors on va s'intéresser à ces réalités virtuelles, ces mondes immersifs,
03:46 est-ce qu'aujourd'hui on voit des exemples très concrets
03:49 d'utilisation en entreprise Jean-François Gaudy ?
03:52 Alors oui certainement, est-ce que ce sont des métavers
03:56 ou le métavers en tout cas qu'on utilise en entreprise, je ne sais pas,
04:00 mais en tout cas ce sont des technologies qu'on retrouve dans le métavers,
04:04 à savoir la réalité virtuelle et le côté immersif de la réalité virtuelle,
04:08 qu'on retrouve vraiment en entreprise.
04:10 Alors pourquoi ? Parce que typiquement l'immersion qu'on peut avoir
04:14 grâce à la réalité virtuelle et en particulier grâce à des dispositifs
04:18 tels que les casques de réalité virtuelle,
04:20 ce qu'il y a d'intéressant c'est que ça permet vraiment de s'immerger
04:24 et de vivre pleinement la scène de manière à pouvoir la revivre.
04:28 Ce qui est intéressant dans ce cas c'est de pouvoir former les gens
04:32 à ce qu'ils vont pouvoir trouver dans la réalité plus tard dans leur entreprise
04:36 et par exemple de les mettre en face de situations qui peuvent être complexes,
04:42 de les faire répéter, en gros de créer des simulateurs
04:46 de ce qui va se passer plus tard dans leur entreprise et qu'ils vont pouvoir répéter.
04:50 Et ça, ça existe déjà, on ne parle pas du futur là ?
04:52 Alors ça existe et en plus ça existe depuis longtemps.
04:56 Les industriels en fait, je pense aux constructeurs automobiles par exemple,
05:00 ont utilisé des dispositifs qui permettaient de faire de la réalité virtuelle,
05:04 en tout cas de plonger les gens à l'intérieur d'un environnement
05:08 pour pouvoir tester leur réaction, leur appétence à tel ou tel dispositif
05:14 dans une voiture par exemple, depuis longtemps.
05:18 Alors là c'est intéressant parce que là on est quand même dans la simulation d'événements
05:21 qui ne sont pas encore arrivés ou dans des dispositifs nouveaux.
05:26 On place l'utilisateur face à un événement auquel il n'a pas forcément été préparé
05:31 puis on l'entraîne, mais il y a aussi dans la réalité virtuelle, les jumeaux numériques
05:35 où là on fait quoi ? On reproduit la réalité ?
05:38 Alors le jumeau numérique, il a pour avantage finalement de...
05:42 On peut créer un jumeau numérique de quelque chose qui n'existe pas encore.
05:46 On peut créer le jumeau numérique d'une usine qui n'a pas encore été construite,
05:50 ne serait-ce que pour pouvoir expérimenter dans cette usine
05:54 la faisabilité de certaines tâches, le fait qu'elle ait été conçue de manière optimum.
05:59 Pourquoi pas, lorsqu'on dispose des outils suffisants pour cela,
06:05 d'immerger des personnes à l'intérieur de cette usine et leur demander de travailler
06:08 comme si elles étaient dans le monde réel, et là on va vers le lean.
06:12 C'est-à-dire qu'en fait on peut optimiser les mouvements, les emplacements,
06:16 la manière dont les gens vont réagir dans cette usine,
06:19 avant même qu'elle soit construite et donc de pouvoir optimiser la disposition
06:23 par la suite de l'usine. Et quand je parle d'usine, évidemment,
06:26 vous pouvez transposer cela dans énormément de cas.
06:29 On peut imaginer par exemple des bâtiments publics dans lesquels
06:33 on va vouloir vérifier que l'expérience pour les utilisateurs,
06:37 et je pense par exemple aux personnes handicapées, va être adéquate.
06:42 Est-ce qu'on a bien prévu l'ensemble des dispositifs qui sont nécessaires ?
06:46 Donc des jumeaux, mais du futur. Est-ce que le concept de jumeau numérique
06:53 c'est aujourd'hui le meilleur exemple, peut-être le plus concret
06:56 qu'on puisse donner des métavers ?
06:58 Je pense que les exemples sont assez transversaux, parce qu'on peut aller
07:01 sur le jumeau numérique des industries, aussi en matière de santé,
07:05 il y a des jumeaux numériques du cœur, par exemple, où on fait des simulations
07:09 pour voir ce qui se passerait dans différentes configurations.
07:12 Et à l'autre côté du spectre, dans les industries créatives et culturelles,
07:16 vous avez aussi des répliques de bâtiments, du patrimoine, de monuments
07:20 qui peuvent être très intéressantes, notamment ce qu'on a pu analyser...
07:24 - Avec Notre-Dame d'ailleurs. - Voilà, il y a une expérience
07:27 qui a été faite notamment par Emissive, qui est très intéressante
07:30 rétrospectivement depuis le XIIIe siècle. - Eternelle Notre-Dame.
07:33 - Eternelle Notre-Dame, qui est très réussie. Après la question,
07:36 c'est de savoir si cet univers va être persistant et partagé,
07:39 ou est-ce que c'est juste une expérience qui est en...
07:42 Parce que le concept des métavers se distingue aussi de la réalité virtuelle
07:45 par ce côté persistant-partagé. Peut-être que tous les cas d'usage
07:48 n'ont pas besoin d'être persistant et partagé. Mais ce que je voulais dire
07:51 sur la culture, c'est qu'en France, c'est un de nos avantages compétitifs.
07:56 Je veux dire, macroéconomiquement, on est une des destinations
07:59 les plus visitées. Et dans un contexte où il y a économiquement,
08:03 environnementalement, et de manière aussi sanitaire,
08:07 peut-être des restrictions qui peuvent arriver dans les prochaines années,
08:10 comment on peut proposer en France des expériences hybrides, culturelles,
08:14 et ça peut passer par ces répliques numériques aussi de monuments et de musées,
08:19 avec des expériences qui peuvent être assez inédites à l'intérieur.
08:22 - D'ailleurs, en l'occurrence, d'un point de vue culturel,
08:25 ce qui est très intéressant, c'est de voir aussi la manière dont les artistes
08:28 peuvent se saisir des outils qui composent le métavers.
08:31 Et notamment pour pouvoir créer des expériences immersives, artistiques.
08:35 Et j'ai le souvenir notamment de rencontres très intéressantes,
08:40 notamment aux rencontres de Harle, où effectivement un ensemble d'artistes
08:45 présentait l'utilisation de la réalité virtuelle pour la création d'oeuvres.
08:50 Et ça, je pense que c'est vraiment quelque chose d'extrêmement intéressant aussi à regarder.
08:55 - Alors, on va s'intéresser maintenant à l'intravert. Qu'est-ce que c'est l'intravert ?
08:59 Réponse en vidéo.
09:01 - Au sein du Mobile World Congress, on voit beaucoup de démonstrations
09:04 des futurs possibles avec la 5G autour des mondes immersifs.
09:08 Mais là, ce qui est intéressant, je trouve, sur le stand d'Innettum,
09:11 c'est la découverte des intraverses. Qu'est-ce que c'est un intraverse, Marion Latapi ?
09:15 - Alors, un intraverse, c'est la solution, une plateforme qui a été développée par Innettum,
09:20 qui va permettre aux entreprises de créer leur propre univers virtuel à leur image.
09:25 Et ce, de manière très simple.
09:27 - Donc, pour l'interne, pour des usages en interne.
09:29 Ça concerne quel type d'entreprise, dans quel secteur, c'est intéressant
09:33 de développer son intraverse ?
09:35 - Alors, les possibilités sont infinies. Donc, c'est vraiment les cas d'usages
09:38 qui vont déterminer l'utilité pour les entreprises.
09:43 On a plusieurs cas d'usages aujourd'hui très concrets.
09:46 Par exemple, pour les industriels, qui vont créer à l'échelle d'un site,
09:51 ou d'une usine, ou d'une chaîne de production, des choses qui vont pouvoir
09:56 permettre de former leurs collaborateurs dans les univers,
10:00 pour manipuler clairement les objets qui sont dans les industries.
10:04 On a aussi les universités ou les centres de formation qui vont pouvoir proposer
10:09 à leurs étudiants de la transmission plus interactive, plus immersive,
10:14 avec une pédagogie plus poussée, pour les plonger dans un univers
10:18 pédagogique particulier.
10:20 - Et là, en l'occurrence, ce qu'on voit défiler derrière nous,
10:22 on a Rezus qui est avec nous, qui est en train de faire une démonstration
10:26 de ce qu'il est possible d'imaginer avec les intraverses.
10:29 Qu'est-ce qu'on voit ? Qu'est-ce qui se passe ?
10:31 - Ici, c'est un intraverse in-et-homme, qui probablement remplacera
10:36 les sites Internet des entreprises dans le futur.
10:39 - C'est la nouvelle vitrine d'une entreprise, c'est ça ?
10:41 - Oui, c'est vraiment une vitrine, mais c'est plus que ça, c'est aussi un outil.
10:45 Par exemple, nous, on s'en sert pour pouvoir on-border les nouveaux collaborateurs
10:49 qui ne sont pas encore dans l'entreprise, et qu'on va pouvoir plonger virtuellement
10:53 dans notre propre univers, avant qu'ils n'intègrent notre société.
10:56 - Voilà, un bon cas d'usage très concret. Merci beaucoup.
10:58 - Merci.
10:59 - Alors, les intraverses, est-ce que ça fait partie, là aussi, d'une application
11:07 que vous avez pu étudier lors de votre mission exploratoire sur les enjeux des métaverses ?
11:12 Est-ce que c'est peut-être la première application simple pour une entreprise
11:16 qui veut découvrir ces nouvelles opportunités ?
11:18 - Je pense que vous avez raison de souligner la chronologie,
11:21 parce que quand on parle des métaverses, souvent ce sont des choses
11:23 qui vont mettre beaucoup de temps à se développer, peut-être 10, 15, 20 ans.
11:26 Ça dépend de ce à quoi on veut aboutir.
11:29 Si ce sont des mondes interopérables, interconnectés, c'est vrai qu'on est
11:32 très loin du compte. Dans les cas d'application un peu plus court terme,
11:36 le tout premier cas d'application, ça pourrait être une intersection
11:39 entre des réseaux sociaux et des jeux vidéo.
11:41 Le jeu vidéo qui apparaît de plus en plus comme un des arts majeurs du XXIe siècle.
11:45 Et donc, c'est cette couche, en fait, d'interaction.
11:48 C'est un nouveau média immersif. Donc, ça peut passer par là,
11:51 et ça peut passer aussi, peut-être, que Jean-François le décrira
11:53 de manière encore plus précise que moi sur un exemple type un travers.
11:57 Il y a, à mon avis, beaucoup de cas d'usage différents.
11:59 Quels exemples concrets on a aujourd'hui d'un travers, par exemple ?
12:02 Nous, ce qui nous a intéressés, c'est par exemple de prendre
12:06 l'environnement de notre entreprise pour pouvoir le présenter
12:11 soit à nos clients, soit à des prospects, soit aux personnes
12:15 qui nous rejoignent, pour pouvoir les immerger justement
12:19 dans notre entreprise et pour pouvoir leur présenter ce qu'on fait
12:22 de manière un petit peu différente.
12:24 D'ailleurs, ce qui est intéressant, c'est que c'est la notion de persistance
12:27 qui était soulignée par Adrien tout à l'heure.
12:30 On s'est posé la question, dans un monde d'entreprise,
12:33 dans un intraverse, du coup, de savoir si on devait conserver
12:37 cette notion de persistance. Et c'est ce qu'on a décidé de faire,
12:39 c'est-à-dire d'avoir ce monde de présentation de l'entreprise
12:43 qui vit tout le temps, sans s'arrêter, et dans lequel on va pouvoir
12:49 en temps réel retrouver des personnes qui viennent le visiter,
12:52 qui s'en vont. Parfois, elles ne sont pas là, parfois, elles sont là.
12:55 Et puis, on va d'ailleurs, après, ajouter des nouvelles expériences
12:58 comme le fait d'avoir potentiellement des avatars qui sont pilotés
13:03 par l'intelligence artificielle plutôt que dans le grand écart.
13:07 - Et quelles organisations ça va concerner, en premier ?
13:10 - Toutes les entreprises aujourd'hui qui peuvent se poser la question
13:13 de la manière dont elles veulent renouveler leur communication,
13:17 mais aussi la manière dont elles... - Donc, communication interne, externe ?
13:21 - Interne, externe, pourquoi pas. Et puis, la manière dont elles accueillent
13:24 les nouveaux arrivants, dont elles font... Enfin, voilà, là, il y a toute une partie
13:28 qui est autour de la communication de l'entreprise et de la formation.
13:32 - Et donc, des ressources humaines ? - Des ressources humaines.
13:35 - C'est un outil pour les RH ? - Effectivement, on travaille, nous,
13:38 beaucoup avec nos ressources humaines pour, justement, favoriser l'accueil,
13:42 comme je disais, des nouveaux arrivants, pour faire de la formation.
13:46 Mais il y a des usages dans le cadre de l'entreprise,
13:50 sont très poussés également sur la partie formation, mise en situation.
13:54 Formation, par exemple, aussi dans tout ce qu'on appelle les soft skills,
13:58 pour lesquels, en fait, ces technologies immersives sont particulièrement utiles.
14:03 - Même si ça peut être contre-intuitif, parce qu'on se dit, alors,
14:06 sur ces compétences très humaines, on a besoin d'avoir recours à la technologie.
14:12 Pourquoi pas s'entraîner avec la technologie ? Enfin, j'ai toujours un exemple
14:16 qui me vient en tête, qui est celui de la prise de parole,
14:19 de la prise de parole en public, devant, pourquoi pas, un public important,
14:23 le faire se jeter dans le bain... - Oui, se retrouver dans la situation
14:27 du traque face au public. - Exactement. On peut ressentir ce traque
14:31 face à un public qui, pourtant, est stimulé, en réalité virtuelle,
14:35 de la même manière, d'ailleurs, que je vous invite à essayer ces expériences
14:39 de marcher sur une planche au-dessus du vide, en réalité virtuelle,
14:44 beaucoup n'y arrivent pas. - Oui. Alors, justement, moi, je l'ai fait
14:47 sur Eternel Notre-Dame. J'étais pas très à l'aise.
14:50 On se retrouve à un moment tout en haut de la charpente.
14:54 On sait pourtant qu'on est sur un sol plat, mais le cerveau a vraiment du mal
14:58 à gérer les deux. Donc, c'est vrai qu'on est en immersion totale.
15:02 C'est important que les entreprises s'emparent de ces technologies.
15:06 Quels sont les enjeux qui ressortent du rapport que vous avez remis sur Eternel ?
15:11 - Alors, le rapport est assez long et complet, donc je vais pas pouvoir
15:13 adresser tous les enjeux. Il y a des enjeux, déjà, d'ordre de santé publique
15:16 et environnementaux. Il va falloir aussi développer des systèmes
15:18 qui prennent en considération la fatigue visuelle, musculaire,
15:22 l'impact que peuvent avoir ces nouveaux usages, aussi, en termes d'empreintes
15:26 environnementales, écologiques. Et puis, je pense qu'il faut se garder
15:31 d'une approche solutionniste qui viendrait dire que tous les cas d'usage
15:37 sont concernés par cette technologie. Par exemple, on a été tous très fatigués
15:41 par les visioconférences, tous ces outils, Zoom ou autres, Teams.
15:46 - Cela dit, on était déjà très fatigués par toutes les réunions qu'on avait au bureau.
15:49 - Et les métavères vont peut-être pas forcément être pour l'école longue distance.
15:54 Bien sûr, si on est tous les trois architectes et en temps réel, on a besoin
15:57 de manipuler un modèle, une maquette, là, ça peut avoir du sens d'avoir
16:02 quelque chose avec de l'immersion. Mais si c'est pour faire un call
16:07 un peu plus classique, peut-être pas. Donc, moi, je pense qu'il faut voir
16:12 prudemment et se garder de cette tentation de vouloir appliquer ça
16:15 à tous les cas d'usage. La façon dont je perçois les métavères avec Camille
16:19 François et Rémi Romphardt, qui sont les deux co-rapporteurs avec qui
16:22 on a rendu le rapport aux trois ministères, c'est une nouvelle ère esthétique.
16:25 Il y a potentiellement une nouvelle ère de créativité avec des médias immersifs
16:29 avec lesquels on peut entrer en interaction. Et c'est pour ça que le vecteur
16:32 culturel et artistique est particulièrement intéressant.
16:35 - Donc, c'est là l'enjeu de la France ? C'est sur la partie culturelle ?
16:38 - Je pense que l'industrie est très importante également. Je disais ça en complément
16:40 de ce que Jean-François avait très bien déjà présenté. Je pense qu'on parle
16:44 aussi d'industrie culturelle et créative, après tout. Il y a beaucoup d'enjeux
16:48 d'ordre, de souveraineté et autres. Mais ce que je veux dire, c'est qu'en termes
16:50 d'ère de créativité esthétique, il faut se rendre compte qu'on a encore
16:54 du mal à anticiper les usages parce qu'ils ne sont pas encore tous développés
16:58 à grande échelle. Mais c'est le fait de pouvoir rentrer en interaction
17:01 dans un tableau, de faire danser la danseuse de Degas. C'est le fait de pouvoir
17:04 avoir un nouveau rapport, par exemple, à des arts auxquels on n'avait pas pensé
17:08 jusqu'à présent. Et donc, il faut être aussi prudent mais patient sur les
17:11 prochaines années.
17:12 - Et puis, ça veut dire qu'il faut expérimenter. Parce que pour savoir
17:15 quoi faire avec ces technologies, comment s'en servir pour ces nouvelles
17:20 expériences, pour transmettre notre culture au monde, il faut expérimenter
17:24 aussi. On commence par quoi, Jean-François Gody ? Quand vous avez les
17:28 clients comme ça, vous ne les avez pas en direct parce que vous faites
17:30 l'innovation au sein même de votre groupe.
17:32 - Si, justement. On reçoit des clients et justement, on les immerge.
17:38 - Vous les acculturez et qu'est-ce que vous leur dites pour démarrer ?
17:41 - En fait, ce qui est intéressant, c'est vrai que nous, on a outillé le concept.
17:46 Donc, ce qui est intéressant pour nous, c'est d'abord de leur montrer ce qui
17:49 est possible, de les mettre dans des mondes qui sont assez proches des
17:53 leurs, c'est-à-dire le monde de l'usine, etc. Donc, pour pouvoir leur
17:57 montrer cette faculté à s'immerger, à se préparer. Mais aussi, pourquoi pas,
18:01 à utiliser ces technologies pour se mettre dans des situations qui n'ont
18:05 aucun rapport avec la réalité. C'est quand même assez drôle de finalement
18:09 se dire qu'on voudrait reproduire absolument la réalité dans le virtuel
18:12 mais pourquoi pas faire quelque chose de complètement différent ?
18:14 Pourquoi pas aller faire un cours sur la lune ? Pourquoi pas se mettre,
18:19 visiter le fin fond des océans pour des gens qui n'ont pas le moyen
18:24 de le faire facilement ? D'ailleurs, personne ne l'a. Donc, en fait, c'est
18:28 vraiment la possibilité de faire ce genre de choses. Et ensuite, c'est de trouver
18:31 les cas d'usage. Donc, effectivement, quand nos clients viennent, souvent,
18:34 ils ont des idées. On leur montre beaucoup de possibilités, de choses qu'on a
18:38 déjà implémentées. En fait, on va les mettre en situation. Et à partir de là,
18:41 ils se disent "Mais tiens, en fait, moi, j'ai une idée. Est-ce qu'on peut
18:44 la maqueter ? Est-ce qu'on peut mettre ça en œuvre rapidement ?"
18:47 Et c'est de l'investissement, mais est-ce qu'il y a de retour sur investissement ?
18:51 Le retour sur investissement pour nos clients, je pense qu'il est vraiment
18:55 évident lorsqu'il s'agit de simulation. Si vous imaginez ce qu'il faut pour
19:00 pouvoir former sur une énorme machine industrielle, c'est le cas actuellement
19:04 d'un de nos clients qui a une machine industrielle qui fait dix fois la taille
19:07 de la pièce dans laquelle on se trouve aujourd'hui.
19:09 - Et pourtant, notre studio est large. - Il est immense.
19:12 Effectivement, si vous avez besoin de dix opérateurs pour travailler sur cette
19:17 machine en même temps et qu'il faut la simuler, etc., construire une maquette de
19:20 cette machine ou utiliser la maquette de la machine, la machine réelle,
19:24 ça coûte beaucoup d'argent. La simuler sous forme de réalité virtuelle,
19:29 alors là, c'est complètement différent et ça permet de se mettre dans des
19:32 situations où, en plus, on ne va pas mettre les gens en danger.
19:35 Et alors, je parle là de l'industrie, mais imaginons un peu ce qu'il en est
19:40 de la défense ou des pompiers, de la police, etc.
19:45 Effectivement, ça permet de se préparer dans des conditions quasi réelles,
19:51 les plus proches possibles de la réalité, à des interventions,
19:54 quelles que le soient. Vous avez parlé de la santé, effectivement.
19:57 La santé, encore une fois, la défense, tous ces métiers dans lesquels
20:04 l'expérimentation finalement coûte très cher.
20:08 Alors, je voulais qu'on parle quand même de ces IA génératives parce que
20:11 vous publiez il y a un an à peine un rapport sur les métavères en pleine
20:16 euphorie, j'ai envie de dire, autour de ce terme. Et puis, badaboom,
20:20 arrive Tchad GPT, les IA génératives, on a l'impression qu'on passe à autre chose.
20:25 Votre regard là-dessus ?
20:26 Chaque année, il y a un nouveau buzzword. Il y avait le SAS, le Cloud,
20:30 demain le Quantum, le Quantic.
20:32 Et pourtant, on nous dit, enfin, META, encore là récemment,
20:36 on nous dit "attendez, l'IA, c'est une brique des métavères,
20:39 c'est même une brique essentielle de base".
20:41 Alors, sur la possible intersection, une illustration, c'est les NERF,
20:44 N-E-R-F. C'est notamment une technique pour simplifier de deep learning
20:50 qui vous permet, à partir d'images 2D, de reconstituer des scènes 3D.
20:53 Donc, vous donnez à un modèle d'entraînement d'IA plein d'images
20:57 et il peut vous reconstituer, par exemple, Paris tel que c'était en 1950.
21:01 Donc, c'est hyper intéressant par rapport à, tout le monde connaît,
21:04 je pense maintenant, Tchad GPT avec des prompts, c'est-à-dire des données d'entrée
21:07 qui sont du texte, mais qui donnent différents types de données de sortie,
21:11 des images. Là, vous pouvez passer de la 2D à la 3D.
21:13 C'est l'inverse du polaroïd. Le polaroïd, quand c'est sorti,
21:16 on vivait dans notre vie 3D en temps réel et on avait voulu capturer
21:20 un instant précis. Et là, c'est à partir de cet instant précis,
21:24 on fait l'inverse, on passe à la 3D. Et ça, en termes de simulation,
21:29 c'est là où il y a l'intersection entre potentiellement des algorithmes d'IA
21:33 qui peuvent venir générer beaucoup plus rapidement du monde 3D.
21:37 Et je finirais sur cette analogie-là. Il y a 10, 15 ans, 20 ans,
21:42 c'était de moins en moins compliqué de créer un site Internet.
21:44 Au début, c'était très compliqué, personne ne savait le faire soi-même.
21:47 Maintenant, tout le monde crée un blog en deux secondes.
21:49 Et dans les prochaines années, créer un espace virtuel 3D,
21:54 ça va être avec des outils no code, de plus en plus simplifiés.
21:56 Et ça va être notamment rendu possible avec des algorithmes d'IA.
22:00 Même analyse sur une complémentarité ?
22:04 Comment l'IA aujourd'hui s'imbrique dans les projets de Métavers ?
22:09 Je rejoins complètement ce qui vient d'être dit par Adrien.
22:12 Sur la partie génération de la 3D, c'est un pas qui est énorme
22:17 parce qu'on sait très bien que dans la génération d'un univers virtuel,
22:22 ce qui coûte cher, c'est l'assemblage de toutes ces briques 3D
22:27 et pour lesquelles on utilise beaucoup de gens qui font de la modélisation 3D, etc.
22:32 Qui vont être extrêmement assistés désormais par des IA génératives.
22:37 J'espère d'ailleurs que les IA génératives ne feront pas tout le travail toutes seules
22:42 parce qu'à un moment on aura des gens qui viendront apporter une touche différente
22:48 dans ce qui est généré.
22:50 Pour l'instant, on voit qu'on a toujours besoin de l'humain,
22:53 ne serait-ce que pour vérifier le travail.
22:55 Et bien le décrire aussi.
22:57 Et bien le décrire, et ça c'est primordial en IA.
23:01 Absolument, et ça c'est vraiment important.
23:03 Il y a une autre partie qui est intéressante également,
23:05 c'est que pour donner plus de vie à ces mondes virtuels,
23:09 on peut imaginer l'IA venir supporter des avatars
23:15 qui seront des avatars pilotés dans les mondes virtuels.
23:18 Et pourquoi pas venir simuler des personnages non joueurs,
23:23 comme on dit dans les jeux de rôle.
23:25 Où effectivement, on va pouvoir dialoguer avec des avatars
23:30 qui viendront vous mettre encore plus en situation.
23:33 Donc ça c'est intéressant, et d'ailleurs ça me fait toujours penser
23:36 aux tests de Turing, qui finalement se voulaient,
23:41 il y a très longtemps, enfin il y a très longtemps,
23:44 dans les années 50, montrer effectivement que
23:47 l'intelligence artificielle pourrait venir tromper l'humain dans un dialogue.
23:52 Là en fait, est-ce qu'à un moment, vous saurez
23:55 qui en face de vous dans une réalité virtuelle,
23:57 de cet avatar avec lequel vous êtes en train de dialoguer,
24:00 est-ce qu'il est la représentation d'un être humain derrière,
24:03 ou bien une intelligence artificielle ?
24:05 C'est ce qu'on pourrait appeler l'ère de la post-réalité.
24:08 Pas la post-vérité, mais c'est de savoir si derrière,
24:10 il y a un agent conversationnel qui est animé par une IA.
24:13 Ça ne va pas rassurer les organisations qui se disent
24:15 qu'il faut qu'on aille vers ces technologies,
24:18 mais finalement on a plein de questions,
24:19 parce que ces sujets d'intelligence artificielle
24:22 posent la question de la confiance.
24:24 Comment est-ce qu'on traite cela avec les organisations
24:28 qui veulent expérimenter les métavers, les IA génératives ?
24:32 Je pense que sur la partie, on est en train de parler de l'identité,
24:37 et du fait de s'assurer que, effectivement,
24:40 de l'identité de la personne qui est avec nous
24:43 dans cette réalité virtuelle.
24:44 C'est-à-dire qu'il faut rédiger une charte ?
24:46 Je pense qu'effectivement, il y a un côté éthique,
24:48 et Adrien va certainement vouloir rebondir sur le sujet,
24:50 qui est derrière tout ça, mais il y a aussi un côté d'outil.
24:54 Je pense que là où aujourd'hui, la gestion de l'identité,
24:57 qui sont des outils à part entière dans le numérique,
25:00 qui sont très importants, doit aussi se saisir de ce sujet.
25:03 Et en fait, les éditeurs de gestion d'identité
25:06 doivent s'adapter également pour pouvoir assurer l'identité
25:10 d'une personne qui est derrière un avatar,
25:12 ou d'un avatar lui-même, pour que vous puissiez être sûr
25:14 des gens avec lesquels vous êtes en train de dialoguer.
25:16 Alors, chers invités, on a à peine deux minutes
25:22 pour résumer ce qui est important à retenir sur ce sujet
25:25 des métavers et des IA génératives.
25:29 Et peut-être Adrien, vous voulez commencer ?
25:31 D'accord. Sur les métavers, il faut en parler au pluriel.
25:34 C'est des métavers et pas un métavers.
25:35 Les métavers ne sont pas méta, les métavers ne sont pas le Web3,
25:38 les métavers sont des espaces virtuels,
25:40 temps réel, partagé, persistant.
25:42 À très court terme, c'est l'intersection des jeux vidéo
25:44 et des réseaux sociaux.
25:45 Ça va poser beaucoup d'opportunités,
25:47 ça va susciter beaucoup d'opportunités culturelles
25:49 et industrielles en France.
25:50 Il faut se saisir maintenant de ces sujets.
25:52 Et puis, il y a des enjeux très différents
25:54 en fonction des cas d'application sur les métavers.
25:57 Jean-François, qu'est-ce qu'on peut retenir
25:59 sur ce sujet des métavers ?
26:01 Aujourd'hui, sur les opportunités business.
26:03 D'abord, le métavers n'est pas mort,
26:06 contrairement à ce qu'on a pu lire ou entendre.
26:09 Deuxièmement, les technologies qui sont derrière
26:12 les métavers peuvent être utilisées également
26:16 de manière séparée, je dirais,
26:18 comme la réalité virtuelle, etc.
26:20 Et puis, on est sûr aujourd'hui que ces technologies
26:24 vont apporter beaucoup en matière d'enseignement,
26:27 de l'immersive learning, comme on l'appelle,
26:30 à savoir le fait de se mettre dans une situation,
26:33 mais également en matière culturelle,
26:37 on l'a mentionné, et puis dans toutes les expériences
26:42 qu'on peut imaginer qui prennent forme
26:45 en dehors de la réalité.
26:46 Merci beaucoup.
26:47 C'était donc notre talk avec Jean-François Godi,
26:50 directeur de l'innovation groupe chez Inetom et Adrien.
26:53 Badevent, avocat associé chez Badevent Avocat.
26:56 Merci de nous suivre dans Smart Digital.
26:59 On se retrouve très bientôt.
27:01 Retrouvez Smart Digital avec Inetom et ses athlètes du digital.
27:05 Leaders des services et des solutions numériques.

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