Vraiment pas d'accord (Émission du 28/05/2023)

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Charlotte d'Ornellas et Laurent Joffrin débattent de l'actualité de la semaine dans #VraimentPasDaccord

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Transcript
00:00 Twitter sur CNews pour vraiment pas d'accord avec Charlotte Dornelas.
00:02 Bonsoir chère Charlotte.
00:04 Bonsoir Eliott.
00:04 Ravie de vous retrouver.
00:05 Gérard Leclerc.
00:06 Bonsoir.
00:07 Ravie de vous retrouver également.
00:08 Le Point sur l'information avec Mathieu Deveze.
00:11 Et on va parler de Cannes.
00:12 Elisabeth Borne annonce que les sanctions pour conduite
00:18 sous l'emprise de stupéfiants seront sans doute renforcées en juillet.
00:21 La Première ministre s'est exprimée sur Radio-G.
00:23 Elle réagissait notamment après une série d'accidents
00:26 parmi lesquels la mort d'une fillette de 6 ans mardi à Trappes.
00:29 Cette dernière a été renversée par une automobiliste
00:32 testée positive au cannabis.
00:34 Le ministre de la Santé se dit favorable à l'interdiction des puffs,
00:37 des cigarettes électroniques jetables très populaires chez les jeunes.
00:41 Selon François Braun, elles ne permettent en rien de sortir du tabagisme
00:45 alors que des députés espèrent faire voter cette interdiction à la rentrée.
00:49 Enfin, Roland Garros, une joueuse ukrainienne,
00:51 crée la polémique en refusant de serrer la main à son adversaire.
00:54 Marta Kostiuk a snobé la Belarus-Arena Sabalenka
00:57 après sa défaite au premier tour du tournoi.
00:59 Originaire de Kiev, elle juge les instances du tennis trop clémentes
01:02 avec les joueurs russes et bélarus avec en toile de fond,
01:05 bien sûr, la guerre en Ukraine.
01:08 Voilà pour le point sur l'information.
01:10 La 76e édition du Festival de Cannes n'aura pas dérogé à la règle
01:14 parce que ça peut arriver, les polémiques au Festival de Cannes.
01:18 La Palme d'or revient à Justine Trier.
01:21 Elle devient la troisième réalisatrice à obtenir le Graal.
01:24 On aurait pu retenir son film, "Anatomie d'une chute".
01:26 On aurait pu retenir la fierté de voir la dixième française
01:31 ou français qui repart avec la Palme.
01:34 Mais c'est son discours qui entrera dans les annales
01:37 contre le gouvernement et la société,
01:38 ce fameux schéma du pouvoir dominateur
01:41 cherchant à casser l'exception culturelle française.
01:45 Justine Trier.
01:47 Cette année, le pays a été traversé par une contestation historique,
01:52 extrêmement puissante, unanime, de la réforme des retraites.
01:56 [Applaudissements]
02:02 Cette contestation a été niée et réprimée de façon choquante.
02:08 Et ce schéma de pouvoir dominateur de plus en plus décomplexé
02:12 éclate dans plusieurs domaines.
02:15 Évidemment, socialement, c'est là où c'est le plus choquant,
02:18 mais on peut aussi voir ça dans toutes les autres sphères de la société
02:21 et le cinéma n'y échappe pas.
02:23 Charlotte Dornelas, traduction de Justine Trier.
02:26 Moi, je constate d'ailleurs que toute la classe politique d'extrême gauche
02:29 a salué finalement peut-être sa nouvelle porte parole
02:33 ou candidate pour 2027.
02:35 Ça, je ne sais pas, ils verront ça eux-mêmes.
02:37 Non, mais en fait, dans sa déclaration, je vous avoue, il y a plusieurs choses.
02:42 Il y a vraiment plusieurs choses, c'est-à-dire que la première réaction,
02:44 on se dit bon, voilà, elle arrive, elle fait le numéro un peu obligatoire.
02:48 Vous disiez vous-même, cette édition n'aura pas dérogé à la règle.
02:51 C'est donc bien que la règle, il en faut un qui monte sur la scène
02:53 et qui explique ça.
02:55 Après, il y a plusieurs choses.
02:56 La première critique qui lui a été faite, c'est de dire
02:58 "Ah bah, elle vient sur la scène, elle critique alors qu'elle a elle-même
03:01 touché des subventions".
03:02 Si on l'écoute bien, elle ne nie absolument pas ça,
03:04 puisqu'elle dit être elle-même le fruit de cette exception culturelle française,
03:08 reconnaissant donc par là que le système d'aide très particulier
03:14 du cinéma français, lui, a permis de faire ce film et d'être décoré.
03:18 Donc là-dessus, bon, très bien.
03:19 La deuxième chose, elle attaque le gouvernement sur la réforme des retraites,
03:22 la manière dont ça a été à la fois imposé et réprimé,
03:25 puisqu'elle reprend ce vocabulaire-là.
03:27 Bon, bah là, je dis, on ne va pas défendre la liberté d'expression
03:30 tous les jours et puis ne pas lui accorder à elle aussi.
03:33 Et je vous avoue que j'ai trouvé la ministre assez maladroite
03:37 dans sa défense, puisque Abdulmanach répond
03:40 "Enfin, c'est quand même incroyable avec toutes les subventions qu'elle a eues".
03:42 En gros, j'ose espérer que la ministre de la Culture n'offre pas des subventions
03:46 pour que les gens se taisent ou n'aient plus leur liberté de parole.
03:50 Les subventions vont évidemment à la construction d'un film
03:53 et non pas à ce qu'elle peut dire ou pas sur scène, qu'on soit d'accord ou pas.
03:55 Encore une fois, le côté un peu adolescent de cette mise en scène permanente,
04:03 on peut en penser ce qu'on veut, mais ça, c'est la deuxième chose.
04:05 Et la troisième chose, et moi, c'est vraiment le débat que j'aimerais avoir avec ces gens-là,
04:09 notamment avec elle, avec tout le monde culturel qui défend
04:12 bec et ongle l'exception culturelle française
04:14 et avec les hommes politiques qui les défendent,
04:16 c'est quoi l'exception culturelle française ?
04:20 C'est un, une priorité nationale, doublée d'un protectionnisme économique,
04:24 le tout avec des frontières extrêmement définies, même au sein de l'Union européenne.
04:28 Ça, j'aimerais bien avoir ce débat-là avec elle.
04:31 Malheureusement, c'est le seul qui ne vient pas quand ces artistes-là nous parlent,
04:34 défendent cette exception culturelle.
04:36 Voilà ce que va évoquer cette déclaration de Justine Trier.
04:40 Gérard Leclerc, vous inspirez quoi à cette déclaration ?
04:42 Un peu de tristesse et un peu de consternation.
04:46 De tristesse, la fête, le Festival de Cannes, c'est la grande fête du cinéma.
04:51 C'est formidable. C'est une fois encore, il n'y en a pas eu tant que ça,
04:55 mais il y en a eu quand même pas mal de fois.
04:56 Le cinéma français qui est primé, une femme, il n'y en a eu que trois.
04:59 C'est une, dans les trois, il y a deux femmes.
05:02 Donc tout ça, c'est magnifique.
05:03 Je trouve qu'on a retrouvé dans sa déclaration, cette espèce de ressentiment.
05:10 Bon alors sur les retraites, elle a le droit.
05:11 Elle a tout à fait le droit.
05:13 Seule question que je poserai peut-être, c'est que parmi tous les pays
05:16 qui sont représentés au Festival de Cannes,
05:18 combien il y a de pays où les gens partent à la retraite à 62 ans ?
05:22 Il n'y en a pas beaucoup.
05:23 La France est un des seuls pays, peut-être même le dernier pays en Europe
05:26 où on part encore aussitôt à la retraite, même à 64 ans.
05:29 Les autres sont déjà à 65 ans.
05:30 La contestation a été réprimée.
05:32 Mais elle a le droit de le dire.
05:33 Je lui fais simplement remarquer ça.
05:35 C'est contrairement à ce qu'elle dit.
05:37 Hélas, les retraites, la France n'est pas dans une situation désavantagée.
05:41 C'est le contraire.
05:42 Là où ça devient consternant, c'est sûr, quand elle parle de néolibéralisme,
05:46 quand elle parle d'exception culturelle qui est menacée, etc.
05:50 Là, franchement, on se moque du monde.
05:51 Néolibéralisme, un pays qui a 3 milliards de dettes,
05:55 qui a un déficit absolument colossal,
05:58 un pays où les prélèvements fiscaux, sociaux, etc.
06:01 sont parmi les plus élevés du monde.
06:03 On va dire que c'est du néolibéralisme.
06:05 Franchement, c'est n'importe quoi.
06:06 Mais je veux bien qu'on critique ça.
06:07 Je veux bien qu'on dise qu'on paye trop d'impôts
06:09 ou même qu'on n'en paye pas encore assez.
06:11 Après tout, chacun peut défendre.
06:13 Mais qu'on ne dise pas des choses comme ça
06:14 qui ne correspondent pas ni de près ni de loin à la réalité.
06:17 Quant à cette exception culturelle, oui, c'est vrai qu'elle existe.
06:20 Et moi, je trouve que c'est plutôt une bonne chose.
06:22 Tous les pays, d'ailleurs, là aussi, ça fait sujet de polémiques.
06:25 Tous les pays n'ont pas un ministère de la Culture.
06:27 On en a un. C'est une tradition française.
06:30 Le prix unique du livre, c'est la France qui l'a institué.
06:33 Les aides pour le cinéma, les avances sur recettes.
06:37 On est l'un des derniers pays, je crois, en Europe,
06:40 où il y a autant de films qui soient produits.
06:42 Et d'ailleurs, pas seulement des films français,
06:43 puisqu'on arrive par ce système-là également à financer des films étrangers.
06:47 C'est formidable. Il y a 300 films.
06:49 D'ailleurs, à mon avis, la critique qu'on pourrait peut-être avoir,
06:51 on peut peut-être se poser la question,
06:52 c'est de savoir s'il n'y en a pas un peu trop,
06:54 s'il ne faudrait pas mieux qu'il y en ait un petit peu moins,
06:56 mais qu'il soit parfois mieux choisi.
06:58 Mais en tout cas, dire qu'on est en train de tuer
07:02 l'exception culturelle, en train de...
07:04 Mais c'est totalement absurde, c'est ridicule,
07:06 ça ne correspond pas à la réalité.
07:08 On est dans un climat, Charlotte, où d'ailleurs,
07:11 Laurent Wauquiez était en une du journal du dimanche aujourd'hui,
07:14 où il parle justement de la culture.
07:16 Il est attaqué par des anciens ministres de la culture,
07:20 ou encore Ima Boulmalak, parce qu'il a dispatché,
07:23 en quelque sorte, il a changé le format des subventions
07:26 en essayant de toucher un maximum de personnes.
07:28 Et il explique qu'il y a une sorte de censure culturelle en France,
07:32 où finalement, on donne des subventions majoritairement
07:36 aux Parisiens et à un, on va dire, un univers plutôt bien pensant,
07:41 avec... Voilà, il faut que ça rentre dans une certaine case,
07:44 si vous voyez ce que je veux dire.
07:45 Est-ce que vous partagez ce constat ?
07:46 Oui, je le partage en tout cas factuellement.
07:48 Je ne connais pas, et j'imagine que Laurent Wauquiez,
07:50 s'il prend la parole là-dessus, Laurent Wauquiez,
07:51 dont la majorité, a d'ailleurs financé le film en question,
07:55 en partie, parce qu'il a une grosse subvention...
07:56 270 000 euros.
07:57 ...de la région Rhône-Alpes.
07:58 Mais en fait, je dis ça, moi, comme une téléspectatrice,
08:02 comme une française et donc comme une contribuable
08:04 qui finance également ces films-là,
08:06 beaucoup plus que techniquement.
08:08 C'est-à-dire que oui, en effet,
08:10 moi, l'exception culturelle française,
08:11 je ne la remets pas du tout en cause.
08:13 Je trouve qu'en effet, l'idée est extrêmement bonne.
08:15 J'aimerais qu'elle soit étendue...
08:17 À d'autres thématiques.
08:18 À d'autres thématiques, voire au pays tout entier,
08:20 et notamment sur sa culture générale
08:22 et non pas sur une culture particulière
08:24 qui est entre les mains de ces acteurs
08:26 qui se situent très massivement, en tout cas ceux qui parlent
08:30 et ceux qui s'expriment dans ce genre de circonstances
08:32 plutôt à gauche, voire une gauche assez radicale, en effet.
08:36 Et il est vrai que quand ce financement,
08:38 quand vous défendez un modèle,
08:39 dont l'idée est de dire on va défendre la culture française
08:42 et que cette culture française n'est que,
08:44 bien souvent, le moyen de...
08:47 Comment dire ?
08:47 Même d'attaquer la grande culture française
08:50 qui n'est pas entre leurs mains,
08:51 mais qui est l'héritage des siècles passés.
08:53 C'est vrai que ça finit par être assez pénible.
08:56 Et il se trouve que cette exception culturelle française,
08:58 elle fonctionne parce que l'État la poursuit,
09:01 mais aussi parce que le contribuable français y adhère.
09:04 Donc oui, en effet, qu'il y ait une volonté
09:07 d'étendre ces subventions à des gens qui feraient autre chose
09:13 ou qui auraient un autre regard sur la culture française
09:15 de manière générale,
09:16 me semble être une bonne initiative.
09:18 Autre thématique dont vraiment pas d'accord
09:20 puisqu'on parle de l'extrême gauche omniprésente dans les médias.
09:23 Il faut avancer un petit peu.
09:25 Salutons nos confrères de Mediapart
09:26 puisqu'ils ont fêté cette semaine leur 15e anniversaire de Mediapart.
09:31 Et puis cette semaine, il y a eu, d'ailleurs,
09:32 je crois que vous étiez sur le plateau, cher Gérard,
09:34 l'édito de Pascal Praud sur Edouard Pleynel
09:37 qui a fait couler beaucoup d'encre.
09:38 On va réécouter cet édito de Pascal dans l'heure des Prauds.
09:43 Aujourd'hui, monsieur Pleynel explique que CNews
09:45 est un média de guerre civile,
09:47 que nous sommes une chaîne de haine et xénophobe.
09:50 Monsieur Pleynel est reçu en majesté
09:52 par la plupart de mes confrères par conviction ou par crainte,
09:56 par intérêt ou par solidarité.
09:59 Il est à mes yeux l'incarnation de Tartuffe,
10:01 faux dévot qui avance drapé dans le manteau de la morale
10:05 pour mieux cacher son âme sombre et ses passions tristes.
10:09 On aurait pu écouter la minute 30 dans son entièreté,
10:12 mais deux réactions, deux déclarations,
10:15 dans le climat, toujours Edouard Pleynel,
10:17 d'ailleurs sur la décivilisation par exemple.
10:19 Au Conseil des ministres, Macron parle de décivilisation
10:22 pour évoquer les violences.
10:23 C'est un concept fumeux inventé par l'écrivain
10:26 d'extrême droite Renaud Camus,
10:27 déjà inventeur de l'idéologie raciste du grand remplacement.
10:30 Et puis il avait également réagi, Pleynel, sur l'affaire Sarkozy.
10:34 Élever ce pays en élevant son langage
10:37 et libérer la presse de l'argent,
10:38 c'est ce qu'écrivait Albert Camus dans "Combat à la libération".
10:42 Un jour viendra où la démocratie exigera des comptes aux médias,
10:46 complices de la dépravation publique.
10:50 Charlotte Dornelas, quel regard vous portez
10:52 sur cette volonté quasi d'épuration,
10:55 en quelque sorte, d'Edwi Pleynel ?
10:57 C'est sûr qu'il a utilisé un vocabulaire extrêmement radical.
11:02 En effet, il parle de guerre civile, de chêne,
11:04 avec des journalistes racistes.
11:06 Enfin bon, on a tout le concentré.
11:08 Je note simplement qu'Edwi Pleynel se fait le relais
11:10 à visage complètement découvert de beaucoup de gens
11:12 qui ont l'air beaucoup plus modérés que lui,
11:14 qui disent exactement la même chose depuis quelques mois.
11:16 Donc il y a même des gens qui disent quasiment la même chose,
11:19 qui sont très choqués quand même par les propos d'Edwi Pleynel.
11:21 Il y a une volonté d'une grande partie de gens...
11:25 En fait, il y a un esprit de censure qui règne dans ce pays
11:27 qui est quand même hallucinant.
11:28 C'est-à-dire qu'on a vu ces dernières années,
11:30 et ces news en sont évidemment une des images,
11:32 on a vu d'autres choix éditoriaux prendre de la place.
11:35 On a vu des brèches s'enfoncer dans le milieu médiatique
11:37 en disant "on va traiter l'actualité différemment".
11:40 Eh bien, ces gens ne supportent pas l'idée
11:43 qu'on traite l'actualité différemment,
11:45 avec des hiérarchies différentes.
11:47 Preuve s'il en est d'ailleurs,
11:48 parce que pendant des années, on a dit "excusez-nous,
11:50 il n'y a pas d'autre voie possible que la vôtre".
11:52 Ils nous disaient "n'importe quoi, vous dites n'importe quoi".
11:54 Évidemment, regardez, il y a un tel qui parle,
11:55 il y a un tel qui parle.
11:56 Dès que ça devient un peu institutionnel
11:58 et que la hiérarchie des informations
12:01 se fait différemment dans des médias installés,
12:04 eh bien, ils ne le supportent pas.
12:06 C'est donc bien la preuve que ce qu'on disait
12:07 il y a quelques années était vrai.
12:09 - Comment vous expliquez cette obsession de la censure
12:11 du côté d'une partie de la gauche, Gérard Leclerc ?
12:14 - C'est un vieux classique dans la gauche, souvent,
12:16 quand on a du moins d'une partie de la gauche.
12:20 Effectivement, c'est de crier au loup,
12:21 de crier à la fin de la démocratie
12:23 et de la fin des libertés.
12:26 Bon, c'est bien évidemment totalement excessif,
12:29 plus qu'excessif, des fois, c'est profondément choquant.
12:32 Ce qu'il dit sur CNews, bien évidemment,
12:34 c'est totalement idiot.
12:35 Vous n'avez pas un média de guerre civile,
12:37 qu'est-ce que ça veut dire ?
12:38 Ce qu'il dit sur Macron et la décivilisation,
12:44 là aussi, je trouve que c'est totalement excessif.
12:46 D'ailleurs, ça a été dit, le mot n'a pas été du tout inventé
12:49 par Camus, mais par un sociologue dans les années 30.
12:53 Donc voilà, tout ça est excessif, tout ça est outrancier.
12:56 Cela dit, voilà, ça fait partie du débat.
12:58 Pleynel a le droit de dire ce qu'il veut
13:01 à partir du moment où il ne prononce pas
13:03 des choses qui seraient des délits.
13:05 Mais on a bien évidemment le droit de dire
13:07 qu'on est en total désaccord et le droit de critiquer
13:11 totalement ce qu'il fait. Voilà.
13:13 - Non mais qu'est-ce que tu veux dire de là ?
13:14 - Pardon ? Oui, je ne veux pas en dire plus.
13:16 Moi, je défends à fond la liberté de la presse,
13:20 donc d'où qu'elle vienne, tant qu'on ne tombe pas dans le délit.
13:23 Les délits sont fixés précisément par la loi.
13:27 Voilà, mais je suis bien sûr en total désaccord avec ce qu'il a dit.
13:30 J'ai cité ces deux exemples, il y en a beaucoup d'autres.
13:33 - Non mais je suis d'accord, évidemment,
13:34 Édouard Pleynel dit ce qu'il veut, ça va s'en dire.
13:36 Mais le problème, c'est qu'on ne peut pas juste se contenter
13:39 de dire "il dit ce qu'il veut et on est en désaccord".
13:40 Là, en l'occurrence, il met clairement une cible
13:42 sur des journalistes qui n'ont rien demandé,
13:44 qu'il ne connaît pas par ailleurs, en assimilant ce qu'il pense, lui,
13:49 d'un choix de sujet et de traitement de sujet
13:52 qu'il qualifie, lui, sur le terrain politique
13:55 et en l'occurrence sur l'injure politique.
13:57 Et il assimile ça à toute une chaîne et à tous les gens qui y travaillent.
14:00 Évidemment, il peut le dire, mais nous, on a le droit de dire
14:03 que non seulement on n'est pas d'accord, mais que c'est parfaitement malhonnête.
14:06 - Je suis d'accord, mais je le dis, je croyais l'avoir dit.
14:07 Je le faisais raison, précisément.
14:09 - Ce n'est pas juste une question de désaccord.
14:10 Il y a des choses sur lesquelles je suis en désaccord avec Édouard Pleynel,
14:13 mais il a le droit de le penser.
14:14 Là, il est malhonnête.
14:15 - Au-delà du désaccord, je trouve que c'est profondément choquant.
14:18 - Mais certaines déclarations, et là, je ne parle pas d'Édouard Pleynel,
14:21 mais imaginons, dans d'autres thématiques, un individu qui ait cette même radicalité,
14:27 cette même violence dans le discours, serait mis au banc de la société,
14:31 ne serait pas invité dans les médias, sur France Télévisions,
14:34 sur le service public ou quoi au caisse.
14:38 Mais, Édouard Pleynel, est-ce qu'Édouard Pleynel a un traitement de faveur ?
14:42 - Je ne sais pas.
14:45 Il y a des gens aussi qui, dans le sens inverse,
14:49 ont des propos parfois très violents et qu'on entend également sur les médias.
14:53 Je ne suis pas pour la censure.
14:54 Je ne suis pas...
14:56 Je veux dire, tant qu'il n'y a pas de délit.
14:58 Le délit, c'est quelque chose de précis, l'appel au meurtre, le...
15:04 - CNews est une chaîne de guerre civile, j'imagine.
15:06 - Non, non, voilà.
15:06 - Entre le cadre de la loi.
15:08 - Non, mais même raciste, ça relève de l'injure, pardonnez-moi.
15:11 - Le racisme est indictable.
15:12 Le racisme est condamné par la loi, donc on n'a pas à tenir des propos racistes.
15:16 - Non, mais la question...
15:16 Oui, d'accord, mais accuser quelqu'un de raciste, c'est de l'injure.
15:20 Et dire toute la journée qu'un tel est fasciste d'extrême droite,
15:24 assimiler ça au néo-nazi...
15:26 - D'autre côté, ils se font traiter d'islamo-cauchyistes.
15:28 - Attendez, il y a une chose, précisément.
15:30 C'est que la question du délit et du rapport de la presse,
15:33 du délit de presse, on va dire, et du commentaire général,
15:37 c'est qu'il y a des propos qui tombent immédiatement.
15:39 Tout le monde va porter plainte.
15:40 On va dire que c'est du délit, ce n'est pas une opinion, etc.
15:42 Et on étend d'année en année les définitions et les interprétations de ces délits.
15:48 Vous prenez tous les mots qui sont en vogue, transphobes, homophobes, racistes.
15:52 Ça ne veut plus rien dire.
15:53 C'est-à-dire que maintenant, ça qualifie non seulement les gens
15:55 qui sont porteurs de haine à l'endroit des personnes
15:58 et les gens qui sont porteurs d'idées.
16:00 Déjà, c'est problématique.
16:01 Et vous noterez que dans un sens, le coup près de la justice
16:05 et de la poursuite en justice tombe systématiquement, pas dans l'autre.
16:08 Donc même le délit et de dire "c'est le délit qui régit tout ça",
16:11 même ça, c'est très bancal puisque le fait est que ça n'est pas systématique.
16:14 Excusez-moi, quand Marine Tondelier dit que l'idéologie néo-nazis se répand,
16:19 je n'ai pas vu le parquet se saisir immédiatement.
16:21 Pour travailler à Valeurs Actuelles, je peux vous assurer que parfois,
16:23 ils sont plus rapides.
16:25 Qu'est-ce que vous voulez faire ?
16:26 Elle dit quelque chose qui est totalement contestable.
16:30 Mais ce n'est pas contestable !
16:33 Si elle ne cite pas, si elle l'accuse précisément une personne ou un média,
16:38 alors là, elle tombe sous le coup de la loi.
16:41 Mais ce n'est pas le cas.
16:43 Sur Néo-Nazis ?
16:45 Elle dit très clairement, son propos est de dire
16:47 "il y a une idéologie néo-nazis qui se répand", etc.
16:50 On la voit par ailleurs se répondre dans Valeurs Actuelles et dans ses news.
16:53 Et elle va même jusqu'à dire...
16:56 Mais bon, à la limite, on connaît la stratégie de Vincent Bolloré.
16:59 Je ne sais pas si vous réalisez, mais le problème...
17:01 Vous m'étonnez, Gérard.
17:03 Oui, mais si elle dit ça, oui, dans ce cas-là, éventuellement,
17:06 ceux qui sont agressés ont le cas de la poursuivre en justice.
17:13 Vous conviendrez donc que vous, Gérard Leclerc,
17:17 qui êtes tous les jours à la télévision, qui suivez l'actualité,
17:20 si vous n'étiez pas au courant exactement de ce qu'elle avait dit,
17:23 c'est donc qu'il y a des indignations publiques
17:25 qui prennent plus de place que d'autres.
17:26 Parce qu'excuser, moi, accuser toute une chaîne de Néo-Nazis,
17:29 ce n'est quand même pas rien.
17:30 Et même vous, vous n'aviez pas vraiment capté dans le détail.
17:33 Je n'ai pas entendu dire qu'elle avait nommément accusé de Néo-Nazis.
17:36 Je n'ai pas entendu ça.
17:37 Ah bah pourtant, elle dit exactement ce que je viens de lui dire.
17:40 En revanche, pour revenir, elle a dit que CNews était Néo-Nazi ?
17:44 Elle a dit exactement.
17:46 On a vu l'idéologie Néo-Nazi se répandre dans la rue.
17:49 On la voit se répandre sur CNews et dans Valeurs Actuelles.
17:52 On connaît la stratégie de Vincent Bolloré.
17:54 Il faut l'attaquer en justice.
17:56 Il y a deux semaines, Gérard.
17:58 Non, mais simplement d'un mot, parce que vous avez parlé également
18:00 d'islamophobie, de grossophobie, d'homophobie, etc.
18:05 Là, moi, je ne reconnais pas ces termes-là,
18:07 parce que je trouve qu'on peut mettre tout et n'importe quoi dedans.
18:09 Et en plus, on a le droit d'avoir des phobies.
18:14 Là-dessus, il n'y a pas de débat, mais jusqu'à preuve du contraire,
18:16 ce n'est pas un délit.
18:19 Mais vous êtes accusé rapidement.
18:21 C'est homophobie dans le débat public et ça devient...
18:23 Ou c'est racisme dans le débat public.
18:24 C'est pas un délit.
18:25 Sur CNews, dans Valeurs Actuelles, on laisse cette idéologie Néo-Nazi
18:28 prospérer en ne respectant pas les règles du pluralisme.
18:32 Je me pose la question.
18:33 Mais c'est Friant qui a dit ça.
18:34 Qui ne prend pas ses responsabilités.
18:35 Excusez-moi, mais vous n'avez pas parti en vacances pendant deux semaines, Gérard.
18:38 Non, mais je n'ai pas entendu.
18:39 Si, je suis parti une semaine.
18:40 Mais je n'ai pas entendu, je n'ai pas vu que c'était à ce point-là.
18:43 Bon, avançons.
18:44 On va parler d'Elisabeth Borne dans l'actualité politique.
18:47 Il y a cette attaque...
18:48 Pardonnez-moi de couper, parce que je n'ai pas bien compris
18:50 ce que vous avez dit sur...
18:51 Je ne mets pas sur les mots homophobie, grossophobie, etc.
18:54 On n'a pas le droit d'être homophobe, on n'a pas le droit d'être...
18:58 On a le droit d'être islamophobe ?
18:59 Non, mais oui, mais enfin, on n'a pas le droit d'être...
19:01 L'homophobie, j'imagine que si vous portez des attaques homophobes,
19:04 vous pouvez être condamné, vous me faites peur là.
19:07 Non, mais si, la haine envers...
19:09 Oui, si, c'est une stigmatisation.
19:13 Si, bien sûr, mais c'est...
19:15 Mais l'islamophobie, par contre, on a le droit.
19:17 Mais non, mais c'est pas du tout.
19:19 Il n'y a pas un délit d'islamophobie, mais il y a une incitation à la haine raciale.
19:23 En fait, c'est...
19:24 À mon avis, ce que vous vouliez dire, et c'est précisément ce que je faisais remarquer,
19:29 c'est que homophobie, c'est-à-dire, si ça veut dire haine des personnes,
19:34 soit dans le discours, soit même dans les actes, envers les personnes homosexuelles,
19:37 évidemment que c'est puni, c'est possible de forcer.
19:40 Mais de la même manière qu'avec les musulmans, je vous précise quand même.
19:43 Bien sûr, en matière de violence homophobe, le délai de prescription est de 6 ans.
19:47 Acte interdit par la loi est puni d'une amende et/ou d'une peine d'emprisonnement inférieure à 10 ans,
19:51 et de 20 à 30 ans s'il s'agit d'un crime.
19:54 Ah oui, mais c'est des violences. Ça n'a rien à voir, c'est des violences.
19:57 Non, mais là où vous avez raison, c'est que le thème de "tout et rien dire" dans le débat,
20:00 que ce n'est pas nécessairement...
20:01 Et l'appel à la haine, bien sûr que c'est condamnable.
20:03 Mais en revanche, vous pouvez très bien ne pas aimer l'islam et être islamophobe.
20:06 Ou être christianophobe, vous avez le droit.
20:09 Oui, ça, vous avez plus le droit d'ailleurs.
20:10 Eh bien bien sûr.
20:11 Oui.
20:12 Est-ce qu'il nous reste deux minutes avant la publicité ?
20:14 Ça va nous permettre d'écouter Elisabeth Borne,
20:16 qui a attaqué violemment le Rassemblement National cet après-midi
20:21 en disant que le parti était héritier de Pétain.
20:24 Écoutons.
20:25 Vous savez, moi je ne crois pas du tout à la normalisation du Rassemblement National.
20:30 Je pense qu'il ne faut pas banaliser ses idées.
20:32 Ses idées sont toujours les mêmes.
20:34 Alors maintenant, le Rassemblement National y met les formes.
20:37 Mais je continue à penser que c'est une idéologie dangereuse.
20:40 Héritier de Pétain ?
20:42 Oui, également héritier de Pétain.
20:43 Marine Le Pen, pareil ?
20:45 Je pense que je n'ai jamais entendu Marine Le Pen dénoncer
20:50 ce qu'ont pu être les positions historiques de son parti.
20:54 Et je pense qu'un changement de nom ne change pas les idées et les racines.
20:59 Vous lui demandez de les dénoncer officiellement ?
21:01 Je pense que ce serait une bonne chose.
21:02 Gérard Leclerc, le Rassemblement National est l'héritier, un parti héritier de Pétain ?
21:09 Actuellement, historiquement, parmi les fondateurs du Front National,
21:15 il y avait effectivement des pétainistes.
21:17 C'est une évidence.
21:18 Il y avait un type qui s'appelait François Brignot,
21:20 qui, si je ne me trompe pas, avait travaillé à Colaroy et à Rivarol.
21:25 Vous aviez Pierre Bousquet qui avait été à la Waffen-SS.
21:28 Vous aviez même Duprat qui revendiquait le pétainisme.
21:33 Donc c'est vrai.
21:34 Alors si on veut être totalement honnête, il faut toujours l'être,
21:37 mais il y avait aussi, parmi les fondateurs du Front National,
21:41 excusez-moi, deux fois que je fais la faute,
21:43 il y avait aussi des gens qui venaient d'ailleurs de la Résistance,
21:45 comme Pierre Sergent ou comme Roger Hollindre.
21:47 Bon, ensuite, ils sont devenus d'un tel antigaullisme qu'ils ont essayé à plusieurs...
21:51 Enfin, sinon eux, du moins leur mouvement, d'assassiner De Gaulle.
21:54 Mais ça n'empêche qu'ils venaient donc...
21:56 Historiquement, c'est vrai.
21:57 Toute la question est de savoir, est-ce que c'est bien utile aujourd'hui de ressortir ça ?
22:03 On a le droit d'attaquer le Rassemblement National sur ses idées, sur ses valeurs,
22:10 sur son héritage du Front National,
22:12 du Front National dont, effectivement, jamais Marine Le Pen ne s'est complètement...
22:18 n'a jamais soldé complètement, ne s'est jamais coupé.
22:21 Bon, mais je pense que politiquement, de toute façon, ça ne sert à rien.
22:24 Et puis, je ne pense pas que ce soit le moment de faire ça.
22:27 Vous êtes d'accord, oui ou non, avec...
22:29 Charlotte, oui ou non, vous êtes d'accord avec Charles Leclerc ?
22:31 Elisabeth Borne ?
22:32 Avec Gérard Leclerc, sur la déclaration de Gérard Leclerc, à l'instant.
22:35 Vous êtes oui ou non d'accord avec lui ?
22:37 Non, sur la première partie.
22:39 Et sur la seconde ?
22:40 Et sur la seconde, oui, c'est débile politiquement.
22:42 C'est-à-dire que c'est une diversion absolue.
22:44 Mais je note simplement, en vertu de votre exposé brillant sur les origines du Front National,
22:48 qu'on pourrait dire donc exactement l'inverse.
22:49 Elisabeth Borne, au même micro, pourrait dire
22:51 "Oui, le Front National est héritier de la Résistance, puisqu'il s'agit de personnes qui ont été..."
22:55 Non, parce que...
22:56 Vous voyez bien que c'est malhonnête de sa part.
22:58 Il n'y a pas beaucoup de partis, je ne crois même pas qu'il y en ait un seul autre,
23:01 qui aient été fondés en partie par des gens qui étaient des pétainistes.
23:05 Non seulement des pétainistes, mais des gens qui même...
23:08 Alors, on fait quoi des partis qui se revendiquent de la SFIO dont certains députés ont voté les pleins pouvoirs ?
23:13 On fait quoi des communistes qui, aujourd'hui, se revendiquent des communistes ?
23:16 Je précise qu'il y avait des communistes présents à ce moment-là qui ont voté les pleins pouvoirs.
23:19 Ceux qui étaient absents, c'est ceux qui avaient renoncé à dénoncer le pacte germano-soviétique.
23:23 On fait quoi de tous ces gens ?
23:25 Voter les pleins pouvoirs à Pétain, ce n'est pas tout à fait la même chose que...
23:29 Parce que quand ils votent les pleins pouvoirs à Pétain, le 17 juin ou quelque chose comme ça,
23:36 je veux dire, par définition, Pétain, c'est le vainqueur de Verdun.
23:40 Et il n'a pas encore commencé.
23:43 Là où ça devient problématique, c'est quand Pétain met en œuvre la politique qu'il met en œuvre,
23:48 avec notamment les lois anti-juives.
23:49 Donc vous ne pouvez pas, à des gens qui votent le 17 juin, leur reprocher ensuite ce qui s'est passé ?
23:56 Moi, en fait, je ne reprocherai à personne aujourd'hui de ce qui a été fait il y a 70 ans.
23:59 Déjà pour commencer, je le disais simplement...
24:00 Moi, ceux qui ont collaboré, je leur reproche quand même.
24:02 Vous en connaissez beaucoup, là, aujourd'hui ?
24:03 Non, mais plus aujourd'hui.
24:04 Oui, mais ça serait bien qu'on tourne la page.
24:06 Mais bien sûr, aujourd'hui, par définition, il n'y en a plus.
24:08 Le temps a fait son oeuvre.
24:10 C'est la seule chose intéressante dans le propos d'Elisabeth Borne, outre la diversion pénible.
24:14 Et ce serait bien qu'en face d'elle, quelqu'un lui dise "Excusez-moi, idéologie dangereuse".
24:18 C'est-à-dire, de quoi parlez-vous exactement ?
24:21 On va prendre tel sujet, on va prendre tel sujet.
24:23 Qu'est-ce qui est dangereux ?
24:24 Parce que là, on connaît la petite musique, ça fait 40 ans que ça dure.
24:26 À la base, il y avait des pétainises, donc c'est dangereux.
24:28 Ça, on est tous d'accord.
24:29 Donc c'est encore dangereux aujourd'hui, parce que ça n'a pas changé.
24:32 C'est insupportable.
24:33 C'est insupportable.
24:35 La publicité, on revient dans un instant, on continue d'en parler.
24:42 18h30 sur CNews, la suite de "Vraiment pas d'accord" avec Charlotte Dornelas et Gérard Leclerc.
24:46 On va parler de "immigration chiche", dit Gérald Darmanin.
24:49 Ça y est, peut-être une main tendue vers les Républicains.
24:52 On va écouter d'ailleurs Philippe Devilliers, qui était dans "La semaine de Devilliers",
24:55 nouvelle émission sur CNews.
24:57 Hier, il dit "Dans la proposition des Républicains, il y a deux temps, deux moments,
25:02 qui peuvent changer la face de notre politique migratoire".
25:05 On entend ça dans un instant, mais avant, c'est l'information avec Mathieu Devese.
25:09 La garde à vue de l'homme soupçonné d'avoir tué son ex-femme et leurs deux enfants à Dreux
25:15 a été prolongée jusqu'à demain.
25:17 Cet homme de 46 ans nie toute implication dans les faits criminels sur lesquels il est interrogé.
25:22 Il était recherché après la découverte jeudi de trois corps,
25:25 celui de son ex-compagne, une mère de 36 ans,
25:27 et ceux de leurs deux enfants, une fille de 13 ans et un bébé garçon de 18 mois.
25:32 Des médecins dénoncent un essai thérapeutique sauvage du professeur Raoult
25:36 et demandent des sanctions dans une tribune publiée sur le site du Monde.
25:39 Ils reprochent à l'IHU de Marseille la prescription systématique aux patients atteints de Covid-19
25:44 de médicaments aussi variés que l'hydroxychloroquine, le zinc ou l'ivermectine,
25:49 des médicaments prescrits en l'absence de toute preuve d'efficacité.
25:53 Enfin, en Turquie, les bureaux de vote ont fermé pour le second tour de l'élection présidentielle.
25:57 Plus de 60 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes pour départager le président sortant,
26:02 Erdogan, et son opposant, le social-démocrate Kiliç Daroglu,
26:05 dans un second tour inédit.
26:07 Erdogan est donné favori après deux décennies passées au pouvoir.
26:11 Merci Mathieu pour le point sur l'information.
26:14 L'immigration, la semaine précédente, je le rappelle,
26:16 les Républicains présentaient une proposition de loi voulant révolutionner la politique migratoire.
26:23 Deux éléments majeurs dans ce projet, inscrire l'assimilation dans la Constitution
26:29 et rendre la primauté aux droits français par rapport aux droits européens.
26:33 Écoutez Philippe Devilliers qui était hier sur notre antenne.
26:39 On a des parlementaires qui courageusement proposent que la loi française
26:48 soit à nouveau supérieure à la loi européenne,
26:51 que la Constitution française soit supérieure à je ne sais quel règlement européen.
26:57 C'est une révolution.
26:59 C'était mon programme en 1995.
27:01 Je suis heureux que les esprits évoluent dans le bon sens.
27:04 Ce que les Républicains proposent, est-ce que ça aurait dû être fait il y a déjà 30 ans, Gérard Leclerc ?
27:11 Bien sûr que non, bien sûr que non.
27:13 Mais je comprends que Philippe Devilliers soit content, il a raison.
27:15 C'est ce qu'il proposait dès les années 90.
27:18 Je pense que ce serait une catastrophe.
27:20 Je pense que moi je défends l'Europe et en tout cas la France est un des pays qui est fondateur de l'Union européenne.
27:27 Et l'idée qu'on puisse déroger comme ça aux règles européennes, c'est de commencer à détricoter l'Europe.
27:34 Alors, Devilliers il est pour, il est clair, il est cohérent.
27:38 Mais jusque là, jamais les Républicains ou les partis comme l'UMP ou tout ce que vous voulez qui ont précédé,
27:48 jamais, jamais ils sont partis sur cette voie-là, qui serait à mon avis extrêmement dangereuse.
27:53 En plus, un dernier tout petit point, il y a un pays qui a montré l'exemple, c'est la Grande-Bretagne, avec le Brexit.
27:59 Et vous avez eu combien d'immigrés cette année en Grande-Bretagne ?
28:02 La Danemark aussi.
28:03 600 000, c'est un record absolu.
28:05 Ces deux dernières semaines, on parlait plus du Danemark que du Royaume-Uni.
28:09 Mais en France, c'est…
28:10 Mais non, c'est pour ça que je n'hésite pas, c'est que le Danemark n'est pas sorti de l'Europe, jusqu'à près du contraire.
28:14 Le pays qui est sorti de l'Europe, c'est la Grande-Bretagne et ils ont eu l'an dernier 600 000 immigrés.
28:19 C'est un record absolu.
28:20 Alors là, c'est Camoulox votre truc. Il y a tout.
28:23 Non.
28:24 Bah si, il y a tout.
28:25 C'est-à-dire que…
28:26 Pas du tout.
28:27 Si, vous commencez en disant la France est à l'origine de l'Union européenne.
28:30 On ne parle pas de l'Union européenne, là, ni de la construction européenne.
28:32 Je serais chez Dromand.
28:33 Non, mais attendez, la question en l'occurrence, c'est de savoir, est-ce que le droit sur la question de la souveraineté migratoire,
28:38 de savoir qui rentre ou qui sort, est-ce qu'il est possible pour le politique français, qui a les réclamations du peuple français,
28:46 de reprendre la main sur ce terrain ?
28:48 Aujourd'hui, il faut noter une chose, c'est que le droit européen tel qu'il est empêche le politique français de reprendre la main, factuellement.
28:57 Ah, vous ne lancez pas là-dedans, je connais ça.
28:59 Non, non, mais je peux me lancer là-dedans parce que je ne suis pas du tout d'accord.
29:02 Je pense que ce n'est pas… On fait partie de l'Europe.
29:05 L'Europe, c'est comme que vous êtes dans une copropriété.
29:08 Il y a un certain nombre de règles.
29:10 Ah bah, parlons-en.
29:11 Si vous dites, ah bah nous, on n'applique plus les règles européennes quand ça ne nous arrange pas, c'est la fin de l'Europe.
29:16 Chaque pays va dire, ah bah ça, ça ne m'intéresse pas, donc je ne le fais pas.
29:19 Donc on sort de l'Europe. Dans ce cas-là, il faut assumer, il faut dire, on sort de l'Europe.
29:24 Pas de problème.
29:25 Ah non, pas de problème pour vous, je sais, mais pour moi, il y a un problème.
29:28 C'est là qu'est-ce qui nous oppose.
29:29 Là, la question, en l'occurrence, vous savez que la Commission européenne, très régulièrement, reproche à tel ou tel pays, sans qu'il sorte de l'Europe, de faire telle ou telle politique.
29:37 Donc, j'ai une question simple.
29:39 Est-ce qu'il y a encore une liberté nationale devant le droit interprété par des juges supranationaux ?
29:45 Sur quelque sujet que ce soit.
29:47 Est-ce qu'il existe encore une liberté nationale ?
29:49 Et est-ce que vous la défendez ?
29:51 Il y a des règles européennes qui s'imposent à tous les pays.
29:54 Est-ce que ces règles peuvent changer ?
29:55 Et qui se sont même imposées, parce qu'elles ne les remettent pas en cause, à l'Italie de Madame Mélanie.
30:01 À l'Italie de Madame Mélanie, qui, chacun sait d'où elle vient et quel est son positionnement politique.
30:08 Ça n'empêche que depuis qu'elle est au pouvoir, elle n'a jamais remis en cause les règles européennes.
30:15 Oui, évidemment, mais pourquoi ?
30:17 Jean-Claude Mélanie, elle vient d'où ?
30:19 Elle vient de la droite de la droite, ce n'est pas un secret.
30:22 Elle était musulmane, je n'emploie pas des mots comme ça, ni dans un sens ni dans l'autre.
30:26 Elle-même ne s'en cache pas.
30:28 Elle était musulmane dans sa jeunesse et elle était à la droite de la droite.
30:34 Ce n'est pas à dire ça, ça n'a rien à dire.
30:37 Il y a plusieurs choses dans ce que vous venez de dire.
30:38 L'Italie, je ne sais pas si vous vous souvenez, au moment de l'élection de Matteo Salvini,
30:42 ce que vous nous expliquez, c'est que l'Italie ne peut pas contrevenir aux règles européennes,
30:46 ne désire pas le faire, notamment pour des raisons évidemment financières.
30:50 Pourquoi ? Parce que souvenez-vous quand Matteo Salvini avait dit
30:53 qu'il allait falloir se départir de certaines règles ou les changer,
30:56 notamment pour les pays extérieurs.
30:58 Un commissaire européen interrouvé, élu par personne lui, contrairement à Matteo Salvini,
31:02 un commissaire européen va finir par dire "vous inquiétez pas,
31:05 les marchés se chargeront de faire voter correctement les Italiens".
31:08 Si vous trouvez que c'est démocratique, vous qui avez la démocratie à la bouche toute la journée,
31:12 je suis étonnée.
31:13 La deuxième chose, le Danemark.
31:15 Vous prenez comme exemple la Grande-Bretagne.
31:17 Le Danemark n'était pas signataire de Maastricht.
31:19 Donc, ils ont négocié, notamment sur le terrain migratoire, certaines dérogations.
31:24 Ça fait de un pays qui va sortir de l'histoire, qui n'est pas dans l'Union Européenne,
31:28 qui n'a pas les mêmes valeurs que nous, qui est...
31:31 Par ailleurs, je note qu'au Danemark, les règles sur le terrain migratoire
31:34 ont été mises en place par une coalition droite, droite extrême, radicale,
31:39 tout ce que vous voulez, poursuivie par la gauche qui s'est dit "ça fonctionne,
31:43 les Danois veulent ça, on va continuer comme ça".
31:45 Si on pouvait prendre un peu de la graine de cette maturité politique, ce serait magnifique.
31:49 Et la troisième chose, c'est que précisément sur le côté copropriété de l'Union Européenne,
31:54 je vous rappelle que l'année dernière, 16 ministres de l'Intérieur de pays,
32:00 membres de l'Union Européenne, ont demandé à la Commission Européenne
32:04 de clarifier le droit pour précisément pouvoir refouler aux frontières extérieures.
32:09 16 ! Ça s'appelle la majorité, j'ai enlevé le clair.
32:12 Mais attendez, mais quel est le problème ? Bien évidemment qu'on peut agir au sein de l'Europe.
32:17 Mais bien sûr qu'on peut le faire, on peut agir au sein de l'Europe.
32:21 Je dis simplement qu'il n'y a aucun pays à ce jour qui, et en particulier parmi les pays fondateurs de l'Europe,
32:28 qui comme ça, dit "telle règle ne nous plaît pas, on ne l'applique pas".
32:33 La Lituanie l'a fait, la Grèce l'a fait.
32:35 Mais ils n'étaient pas des fondateurs de l'Europe.
32:39 Et deuxièmement, l'Europe ce ne sont pas des règles comme ça où chacun choisit ce qu'il prend et ce qu'il ne prend pas.
32:46 Vous voyez l'exception culturelle ?
32:49 Vous avez parlé pas mal, mais je vous laisserai parler après.
32:52 Quand on est dans une union avec des règles, on applique les règles.
32:58 Ce qui n'empêche pas qu'au sein de l'Union Européenne, on peut faire évoluer un certain nombre de règles.
33:04 J'ai juste une question Gérard Leclerc, sur les 30 dernières années, la politique migratoire européenne était bonne ou pas ?
33:10 C'est difficile. Non, il y a des choses à revoir, bien sûr.
33:16 Mais il y a des grands pays, comme la plupart des pays européens.
33:21 La France n'est pas du tout une exception en Europe.
33:25 On a un taux d'étranger qui est dans la moyenne européenne, même légèrement inférieur.
33:30 Donc il y a des choses qui ne fonctionnent pas, mais d'autres qui fonctionnent.
33:34 En fait, il y a deux choses.
33:36 Les pays que je vous cite qui clairement ont dérogé, c'est la bataille qu'il y a entre tous les pays frontaliers aujourd'hui et la Commission Européenne.
33:43 Commission qui, elle, n'est pas élue démocratiquement, je vous le rappelle.
33:46 Il y a une bataille parce que la Commission refuse de clarifier les textes qui sont parfois contradictoires dans le droit européen.
33:53 Toujours au détriment des pays et des peuples européens qui veulent moins d'immigration.
33:57 On s'en fout du chiffre. Tous les peuples européens veulent une immigration beaucoup plus contrôlée.
34:02 La deuxième chose, vous me dites, oui, mais ces pays n'avaient peut-être pas tout signé, ils ne sont pas fondateurs.
34:06 Ça veut dire quoi ? Quand vous êtes un pays fondateur de l'Union Européenne, vous avez renoncé à votre souveraineté, vous n'avez plus de souveraineté.
34:11 C'est ça que vous nous dites, en fait.
34:12 Pas du tout. Je pense qu'il y a une certaine responsabilité parce que ce sont quand même en Europe souvent les grands pays,
34:18 et en tout cas les pays qui, historiquement, étaient les premiers.
34:21 Et deuxièmement, l'Europe, il ne faut pas raconter l'histoire.
34:24 Chaque fois qu'il y a un problème en France, on dit que c'est la faute de l'Europe.
34:27 C'est faux. Rien n'empêche la France de prendre toute une série de mesures.
34:30 Et notamment, je vais aller dans votre sens, parmi les mesures que propose LR, il y en a beaucoup qui, moi, non seulement ne me choquent pas,
34:37 mais je pense qu'ils seraient plutôt des bonnes mesures.
34:39 Et l'Europe ne l'empêchera en aucun cas de les prendre.
34:42 Simplement dire qu'on va déroger, non seulement au traité européen, mais également aux accords internationaux,
34:50 comme la Convention de Genève, etc. Je pense que c'est de la folie.
34:53 Folie ! Je pense que c'est de la folie.
34:55 Je rajoute juste une chose. Pourquoi est-ce qu'on parle de la Convention de Genève sur l'immigration ?
34:59 La Convention de Genève, en deux mots, elle dit quoi ?
35:01 Elle dit "il est interdit de refouler quelqu'un qui arrive à la frontière avant d'avoir examiné au cas par cas son dossier".
35:09 Donc tous les gens qui se précipitent, vous êtes obligés de les prendre un par un,
35:12 ensuite, comme vous n'arrivez pas à les expulser, notamment en raison du droit européen, ça devient compliqué.
35:16 Et vous avez également le Code frontière Schengen, lui aussi texte européen, vous êtes d'accord ?
35:21 Ce Code frontière dit quoi ? Les Etats membres ont l'obligation de prévenir le franchissement illégal de leur frontière,
35:28 donc de refouler potentiellement.
35:30 Donc tous ces pays, Limitrof et 16 ministres de l'Intérieur, ont demandé à la Commission de choisir entre ces deux textes.
35:37 Le président de Frontex a démissionné sur cette question.
35:41 La Commission refuse de répondre, elle condamne les pays qui refoulent, et les peuples européens, tout le monde s'en fout.
35:48 Donc la Commission n'est que l'exécutif, c'est les chefs d'Etat et de gouvernement, c'est à eux d'imposer.
35:55 Il nous reste 7 minutes.
35:57 Je vais vous demander, en deux minutes, parce que c'était il y a un an, jour pour jour,
36:02 on vivait peut-être l'un des plus grands fiascos en matière d'organisation d'un événement sportif,
36:06 puisqu'il y a un an, jour pour jour, c'était la finale de la Ligue des champions au Stade de France,
36:10 entre Liverpool et le Real Madrid, on connaît la suite.
36:14 Je vous rappelle qu'il y avait eu une enquête parlementaire, sénatoriale,
36:18 qui parle de fiasco inévitable, résultat d'un enchaînement d'événements et de dysfonctionnements
36:24 qui ont donné lieu à un affaiblissement des dispositifs.
36:27 Alors, l'UEFA, l'organisateur, était visé, mais c'est pas que ça,
36:31 puisqu'à un moment, on a longtemps pointé les faux billets, puis on a pointé les hooligans,
36:37 avant qu'on se rende compte que c'était un problème de sécurité intérieure et de délinquance
36:42 lié aux alentours du Stade de France.
36:45 Qu'est-ce que vous retenez de ce fiasco, il y a un an, Charlotte Dornelas ?
36:49 Le mensonge. C'est la seule chose que je retiens vraiment, dans la mesure où un fiasco,
36:54 vous savez, même un fiasco sécuritaire, même ce qu'on a vu,
36:56 je veux bien accepter que ça puisse arriver, vous ne pouvez pas tout prévenir tout le temps, etc.
37:01 Simplement, là, on a eu un ministre de l'Intérieur, en l'occurrence Gérald Darmanin,
37:05 et le préfet à l'époque, qui ont écumé les plateaux de télévision dans la semaine qui a suivi,
37:11 de faux billets, en effet, de supporters britanniques, il faut voir ce qu'ils ont pris dans la tête,
37:15 les supporters britanniques, en l'occurrence, pendant toute la semaine,
37:17 et qui, par ailleurs, ont accusé, voire insulté, les personnes qui pointaient précisément
37:22 l'insécurité qui existe en Seine-Saint-Denis, aux abords du Stade de France,
37:27 qui existe malheureusement quotidiennement, que subissent quotidiennement les habitants de ce département,
37:32 et que ça ne gêne pas le reste de l'année, parce qu'il y a moins de, comment dire, de lumière,
37:38 les autres jours de l'année, donc on s'est fait insulter parce qu'on pointait ce risque sécuritaire local,
37:45 et par ailleurs, derrière, Gérald Darmanin nous dit "oui, une fois qu'on récupère les nationalités
37:50 des gens qui ont dépouillé les supporters et qui sont en garde à vue, vous n'avez pas honte
37:54 de sortir les nationalités ?" Lui, qui citait la nationalité britannique très allègrement depuis une semaine.
37:59 Donc, en effet, ce mensonge-là, c'est vraiment la chose que je retiens, parce qu'il est hallucinant.
38:04 – 30 secondes Gérard Leclerc, parce qu'on a un dernier thème.
38:06 – Je retiens ce qui est une évidence, c'est qu'il y a eu un fiasco, bon mensonge, je ne sais pas s'il faut,
38:11 c'est vrai que les ministres, comme tous les ministres, ont cherché des excuses,
38:14 certaines n'étaient pas complètement fausses, contrairement, il ne faut pas non plus nous raconter d'histoire,
38:18 il y a eu souvent, souvent, dans les compétitions internationales, des problèmes avec les supporters anglais,
38:22 ce n'est pas une vue de l'esprit, c'est une réalité, simplement ça n'expliquait pas tout, loin de là,
38:28 et qu'il y a eu, effectivement, une référence du tout faillante,
38:31 si on partit comme à l'institution, il y a quand même eu des faubillets,
38:34 contrairement à ce qu'on dit, il y a quand même eu des faubillets,
38:36 – Non mais attendez, vous parlez de ce, des hooligans ?
38:38 – Mais ça n'explique pas en tout cas ce qui s'est passé, effectivement, c'était un échec.
38:43 – Non mais ça n'explique pas du tout ce qui s'est passé.
38:45 – Mais non, pas du tout.
38:46 Avançons, parce que c'est notre dernière séquence, et c'est un week-end particulier,
38:51 qu'il faudrait peut-être expliquer aux téléspectateurs, puisque nous sommes le week-end de la Pentecôte,
38:56 on dit souvent qu'il y a moins de pratiquants en France, que les églises se vident,
39:01 et pourtant, chère Charlotte, il y a ce pèlerinage de Chartres,
39:04 qui vient peut-être de redonner en quelque sorte un peu d'espoir, d'espérance, racontez-nous tout.
39:09 – Alors le pèlerinage de Chartres, déjà la fête de la Pentecôte, en effet, c'est ce week-end,
39:13 donc l'Esprit-Saint qui descend sur les apôtres, pour faire vite,
39:16 et pour ceux qui ont des souvenirs lointains de leur catéchisme,
39:18 et en effet ce pèlerinage, il a ceci de particulier,
39:20 que c'est un pèlerinage attaché à l'ancienne messe, la messe pré-réforme liturgique,
39:26 donc c'est une messe qui est en latin, on l'appelle facilement en latin,
39:29 et alors ce qui est très étonnant, c'est que ce pèlerinage, il augmente d'année en année,
39:33 et cette année on avait en effet 16 000 inscriptions, une moyenne d'âge de 21 ans, je crois,
39:37 la moitié à moins de 20 ans en tout cas, et voilà,
39:40 et moi ce qui me touche énormément dans ce pèlerinage, et d'ailleurs il y en a d'autres,
39:44 il y a des jeunes qui sont aussi réunis au Mont-Saint-Michel,
39:46 des jeunes catholiques qui sont réunis au Mont-Saint-Michel ce week-end aussi,
39:49 et c'est que là on a une jeunesse, on a quand même des nombres assez significatifs,
39:54 de jeunes qui vont aller pendant trois jours là marcher, ou marcher ailleurs,
39:59 vraiment se donner, et j'ai passé la journée hier là-bas,
40:03 et c'est vraiment beau de voir tous ces jeunes qui marchent, qui prient toute la journée,
40:08 et qui prient pour leur pays, leurs gouvernants, les gens qu'ils n'aiment pas,
40:12 les gens qu'ils aiment, leurs familles, leurs amis,
40:14 c'est vraiment une jeunesse qui mérite qu'on la mette aussi à l'honneur,
40:19 parce que voilà, on parle souvent de ce qui ne va pas, et on a raison de le faire,
40:23 parce qu'il faudrait que ça change, mais là en l'occurrence,
40:25 c'est un afflux et une augmentation du nombre qui est impressionnante,
40:32 qui est un peu déroutante ou contre-intuitive, mais qui est bel et bien là,
40:35 et voilà, c'est beau, c'est magnifique.
40:37 Gérard Leclerc, en un mot peut-être ?
40:39 Moi je n'ai rien à dire sur le pèlerinage, et sur les jeunes qui y participent,
40:43 oui c'est une réalité, cela dit, la réalité première de ce pays,
40:47 ce n'est pas moi qui l'invente, c'est qu'il y a quand même un phénomène de déchristianisation
40:51 qui est très très fort, qu'il y a de moins en moins de gens dans les églises,
40:54 qu'il y a de moins en moins de vocations de prêtres,
40:56 on est tombé à quoi, une centaine aujourd'hui ?
40:58 Voilà, donc vous avez les deux phénomènes,
41:02 vous avez un phénomène général de déchristianisation,
41:05 et puis vous avez un certain nombre de gens qui entretiennent la flamme, si je puis dire.
41:10 J'aime bien ça, la vitalité de la minorité,
41:12 on est d'accord, ça relève du culte, c'est culturel.
41:15 En revanche, ce qui reste culturel, c'est notre histoire judéo-chrétienne,
41:20 et je retiens cette proposition de loi de Stéphane Laurie-Dulier, sénateur LR,
41:24 qui a déposé donc une proposition de loi pour inscrire dans la Constitution
41:28 que la France est de tradition judéo-chrétienne.
41:31 Est-ce que vous considérez que c'est une bonne idée ?
41:34 Non, c'est une très mauvaise idée.
41:37 Vous savez qu'Eric Piolle souhaite supprimer les références faites par les juges.
41:42 Lui c'est encore plus idiot.
41:44 Mais pourquoi c'est une mauvaise idée ?
41:46 Arrêtons de toucher la Constitution.
41:48 La Constitution c'est la loi fondamentale.
41:51 Arrêtons tous les quinze jours de vouloir changer quelque chose, c'est absurde.
41:55 Bien évidemment qu'il y a des racines judéo-chrétiennes de la France,
42:01 mais vous avez aussi d'autres racines.
42:03 Mais certains l'oublient, vous dites bien sûr, mais certains l'oublient.
42:05 Mais ils ont tort.
42:07 Mais ils ont tort.
42:09 De même que vous avez d'autres racines qui ne sont pas judéo-chrétiennes.
42:13 Vous avez un courant qui est le courant philosophique.
42:17 Peut-être qu'à force d'attentisme, ils vont avoir raison.
42:19 Peut-être qu'il y aura plus de...
42:21 Vous croyez que le fait d'inscrire dans la Constitution ça change quelque chose ?
42:24 C'est absurde.
42:25 Laissons tranquille la Constitution.
42:27 C'est la Constitution qu'on doit laisser tranquille.
42:29 Ayons des débats qui sont tout à fait intéressants sur les racines de la France
42:33 et dont font partie les racines judéo-chrétiennes.
42:35 C'est terminé.
42:36 Entretenons les vieilles églises, parce que ça c'est très important, ça fait partie du patrimoine.
42:39 Vous ressortirez votre argumentaire au moment de l'IVG.
42:41 Pardon ?
42:42 Vous ressortirez votre argumentaire au moment de l'IVG dans la Constitution.
42:45 Parce que là c'est sujet à caution, alors que là c'est factuel.
42:47 Nous avons des racines.
42:48 Non parce que là c'est un droit des femmes.
42:49 Et là-dessus je suis effectivement...
42:51 Lisez le dernier livre de Pierre Lemaitre qui se passe dans les années 50, "Monsieur le Poet et la Colère".
42:57 Ce n'est pas du tout le sujet.
42:58 Oui, il rappelle ce qu'était à l'époque l'interdiction de l'IVG, ce que ça voulait dire.
43:02 Ce n'est pas du tout le sujet.
43:03 Les atrocités qui ont été commises à cause de ça.
43:05 Ce n'est pas du tout le sujet.
43:06 Je vous dis simplement que la question de l'avortement est une question de débat.
43:10 N'importe quel droit d'ailleurs est sujet à débat dans l'histoire.
43:13 La question des racines chrétiennes de la France n'est pas un sujet de débat.
43:16 Or certains les nient.
43:18 Et, puisque on fera le lien avec notre...
43:20 Il y aura des gens qui nieront des...
43:21 Mais c'est factuel, je veux dire.
43:23 Oui bien sûr, mais ils ont le droit...
43:25 Non, mais c'est pas simplement une négation par ignorance.
43:28 Il y a un combat qui existe, qui existe depuis longtemps,
43:31 et qui a existé notamment au moment de la Constitution européenne, souvenez-vous.
43:34 Où Jacques Chirac avait refusé de les inscrire,
43:37 enfin dans la bataille, il avait dit "ben non, on ne va pas les inscrire".
43:39 Donc il y a un combat contre ce qu'est ce pays.
43:42 Voilà.
43:43 C'est terminé.
43:44 C'est le combat contre les féminins.
43:45 16 000 pèlerins sur le chemin de Charpeu, un record.
43:47 Revenons sur l'aspect cultuel et d'espérance.
43:52 Vous y retournez demain ?
43:53 Et culturel aussi, parce que là, la marche entre Paris et Chartres,
43:56 là il faut relire Peggy cette fois-ci, et les magnifiques pages de...
43:59 Vous avez des courbatures, Charlotte ?
44:00 Oui, là, il ne faut pas me voir marcher.
44:03 Allez, dans un instant, si ça se dispute. Merci à tous les deux.
44:06 ♪ ♪ ♪

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