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Sonia Mabrouk reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews

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00:00:00 Bonjour et bienvenue, c'est Midi News, 12h14, un Midi News entièrement consacré à l'attaque d'Annecy.
00:00:08 Hier, l'horreur s'est produite dans cette ville à la réputation si paisible.
00:00:12 Un réfugié syrien blessé au couteau, 6 personnes, dont 4 enfants âgés de 22 à 36 mois.
00:00:17 Emmanuel Macron s'est rendu ce matin à Annecy.
00:00:20 Nous serons bien sûr sur place avec toutes nos équipes.
00:00:23 Dans Midi News, nous prenons également des nouvelles des enfants blessés.
00:00:27 Et on évoquera aussi ce héros, oui ce héros, Henri, l'homme au sac à dos, comme on l'appelle,
00:00:32 qui a fait fuir l'agresseur. Henri s'est exprimé pour la première fois à la télévision.
00:00:36 C'était ce matin chez Pascal Praud, dans l'Heure des pros. On l'écoutera très longuement.
00:00:41 On sera aussi en Suède avec Régine Delfour qui a approché l'épouse de l'agresseur.
00:00:46 Et puis, après ce drame, le débat autour du droit d'asile en Europe est relancé.
00:00:50 La classe politique soulève de nouveau certaines questions, notamment à droite, on écoutera.
00:00:55 Éric Zemmour qui était l'invité de Romain Desarbo ce matin dans la matinale de CNews.
00:01:00 Je vous présente mes grands témoins dans quelques minutes, mais tout de suite, tassez l'info.
00:01:04 Et l'info, on se vendredi, c'est Audrey Bertaud.
00:01:07 Bonjour Thierry, bonjour à tous. Et oui, on débute avec ce témoignage d'Henri, vous l'avez dit,
00:01:11 il était l'invité de Pascal Praud ce matin. Celui que l'on appelle le héros au sac à dos.
00:01:16 Et revenu sur son intervention héroïque hier lors de l'attaque au Coutoine,
00:01:20 s'il est intervenu pour essayer d'arrêter l'assaillant.
00:01:22 Il nous explique ce qui l'a poussé à agir. Écoutez-le.
00:01:25 Je n'étais pas là par hasard, sur mon chemin des cathédrales, j'ai croisé la route de cet homme.
00:01:31 J'ai agi vraiment instinctivement. Je n'ai pas réfléchi.
00:01:35 Pour moi, c'était impensable de rester à rien faire.
00:01:38 J'ai agi comme un Français devrait agir, c'est-à-dire, je suis suivi de mon instinct
00:01:42 et j'ai tout fait pour protéger le plus faible.
00:01:44 J'inviterais ceux qui nous écoutent à se recentrer vraiment sur l'essentiel
00:01:47 pour garder justement à l'esprit ce qu'il y a de plus beau et de plus grand.
00:01:52 Et donc, en fait, finalement, quand j'ai agi, j'ai vraiment que suivi mon instinct.
00:01:56 Emmanuel Macron a d'ailleurs annoncé qu'il allait rencontrer cet après-midi Henri.
00:02:01 Emmanuel Macron qui lui est arrivé à Grenoble où sont hospitalisés trois des quatre enfants blessés.
00:02:06 Deux d'entre eux sont toujours en urgence vitale.
00:02:08 Emmanuel Macron est avec son épouse, vous le voyez, Brigitte Macron.
00:02:12 Ils rencontreront ensuite les secouristes, pompiers, policiers
00:02:15 qui ont apporté leur soutien aux familles des victimes.
00:02:17 Il devrait y avoir une prise de parole du président de la République dans la journée.
00:02:21 Concernant le profil de Lassaillant, il a subi un bilan, un examen psychiatrique.
00:02:27 Ce matin, on a appris que son état est compatible avec la garde à vue.
00:02:31 Le suspect n'avait toujours pas pu être entendu en raison de son comportement
00:02:35 qui était dit très agité.
00:02:36 Cet homme a d'ailleurs un parcours qui interroge.
00:02:39 Il était demandeur d'asile depuis novembre dernier.
00:02:41 Les explications et les détails avec Miquel Dos Santos et Mathilde Dibenez.
00:02:45 Le parcours de ce Syrien de 31 ans démarre en Turquie
00:02:50 où Lassaillant Dancy y rencontre une jeune Suédoise.
00:02:53 Il déménage alors dans le pays scandinave avec celle qui deviendra sa future épouse.
00:02:58 Après deux ans, nous nous sommes mariés, mais il n'a pas pu obtenir la nationalité suédoise.
00:03:02 Donc il a décidé de quitter le pays.
00:03:04 À ce moment-là, il est parti.
00:03:06 Nous nous sommes séparés parce que je ne voulais pas quitter la Suède.
00:03:10 L'individu divorce, quitte son enfant de 3 ans et rejoint la France l'automne dernier.
00:03:16 Celui qui se définit comme un chrétien de série trouve refuge dans une église
00:03:21 avant d'errer dans les rues d'Annecy.
00:03:23 On serait sur un réfugié, quelqu'un qui est réfugié, politique
00:03:28 et qui serait actuellement sans domicile fixe à Annecy.
00:03:33 Malgré un statut de réfugié obtenu en Suède, Lassaillant fait d'autres demandes d'asile.
00:03:38 En Italie, en Suisse, mais aussi en France.
00:03:41 Un refus lui est notifié par l'Office de protection des réfugiés et à Patride le 4 juin dernier.
00:03:47 Quelques jours seulement avant son attaque au couteau.
00:03:50 C'est effectivement une coïncidence troublante que dimanche dernier,
00:03:53 il connaît la réponse de l'administration française en 6 mois, pas d'asile,
00:03:58 puisque vous l'avez déjà en Suède, et qu'il passe à l'acte dans cette crime absolument ignoble.
00:04:03 Lassaillant n'était pas connu des services de police.
00:04:05 Il n'avait ni antécédents psychiatriques, ni addiction à l'alcool ou au stupéfiant.
00:04:10 Et on vient tout juste d'apprendre que la garde à vue du suspect est prolongée de 24 heures.
00:04:16 Certaines connaissances de l'agresseur ont témoigné au micro de CNews.
00:04:20 C'est un homme bizarre dans son monde, c'est ce qui ressort de ces témoignages.
00:04:24 Notre journaliste Stéphanie Rouquier a rencontré ces personnes.
00:04:28 Lassaillant avait été repéré par des habitants.
00:04:31 Effectivement, quelques habitants m'ont expliqué qu'ils le voyaient depuis plusieurs semaines
00:04:36 errer dans le parc au bord du lac.
00:04:38 Ils l'ont décrit comme un homme étrange, mais discret.
00:04:41 Dans les ruelles de la ville, les personnes sans-abri se connaissent toutes.
00:04:44 Et plusieurs m'ont dit que oui, il était présent depuis plusieurs mois.
00:04:48 Il ne parlait à personne, il ne s'intégrait pas.
00:04:51 Un homme m'a expliqué qu'il a bu 5 ou 6 fois des cafés à la gare avec lui,
00:04:55 sans jamais décrocher un mot.
00:04:57 Un autre homme, très jeune, également sans-abri, m'a expliqué qu'il partageait le même puits
00:05:02 en plein centre-ville depuis plusieurs semaines.
00:05:04 C'est-à-dire que ce jeune homme fait la manche assis devant ce puits,
00:05:08 c'est son spot de manche, et le Syrien lui restait assis sur le dessus du puits,
00:05:13 toujours une grande bouteille d'eau à la main, avec des morceaux de citron à l'intérieur.
00:05:17 Ce jeune homme le décrit comme une personne seule, toujours dans sa bulle, dans son monde.
00:05:22 Il lui adressait juste un bonjour de temps en temps, il lui donnait des cigarettes,
00:05:25 mais jamais il n'aurait pu imaginer qu'il allait commettre un tel acte.
00:05:29 Il n'avait pas l'air méchant, m'a-t-il ajouté.
00:05:32 Ce Syrien dormait depuis son arrivée à Annecy, depuis 6 mois dans le hall d'une petite résidence,
00:05:37 à quelques mètres justement du puits, son carton qui lui servait de couchage,
00:05:41 de matelas, est d'ailleurs encore présent.
00:05:43 Voilà pour l'essentiel.
00:05:45 A midi, tout de suite la suite de vos débats sur CNews.
00:05:47 Merci beaucoup, chère Roderée. On vous retrouve dans 30 minutes pour un prochain Point Info.
00:05:51 Page spéciale, je vous l'ai dit, consacrée à ce drame d'Annecy, pour commenter toutes les dernières informations.
00:05:56 Avec moi Naïma M. Fadel, essayiste, soyez là.
00:05:58 Bienvenue Naïma. Sandra Buisson, évidemment journaliste police-justice qui suit cette affaire depuis le départ.
00:06:05 Pascal Bitto, panélis, expert en sécurité, soyez le bienvenu également.
00:06:09 Et puis notre ami Georges Fenech, consultant CNews, visage bien connu de nos plateaux.
00:06:15 On va débuter, si vous voulez bien, ce midi news en prenant immédiatement la direction d'Annecy,
00:06:20 là où le drame s'est produit dans le célèbre parc du Paquet, un havre de paix normalement.
00:06:26 On va retrouver tout de suite l'une de nos envoyées spéciales, Célia Barotte, qui est accompagnée par Stéphanie Aouquet.
00:06:31 Un peu plus de 24 heures après le drame, l'émotion est toujours aussi importante à Annecy. Célia.
00:06:37 Oui, l'émotion est très importante. Justement, à côté de moi, une famille vient de découvrir la vidéo de ce drame
00:06:46 qui émeut encore beaucoup d'Anneciens. Des dizaines d'Anneciens viennent également déposer des fleurs,
00:06:52 accrocher des peluches, allumer des bougies ou encore déposer des ballons et des dessins.
00:06:56 On peut également lire sur ces dessins "Gardez le courage, accrochez-vous",
00:07:00 des messages à destination de la famille des victimes, des enfants hospitalisés,
00:07:06 car c'est une ville qui est entièrement meurtrie.
00:07:09 Les personnes se recueillent, viennent témoigner également de leur crainte d'un nouveau drame dans la ville.
00:07:15 C'est un lieu emblématique. Justement, aujourd'hui, nous avons rencontré Marine.
00:07:19 Marine est venue avec sa maman. Je vous sens très émue. Pourquoi vous avez décidé aujourd'hui de venir sur le lieu du drame ?
00:07:25 Parce que je venais là quand j'étais petite et je suis vraiment d'être aimée.
00:07:29 C'est vrai que voir les mamans avec les enfants à côté, les fleurs, l'endroit qui est tellement paisible,
00:07:34 ça me brise le cœur. C'est horrible.
00:07:37 Vous avez déposé des fleurs. Pour vous, c'est aussi un moyen d'apporter un soutien à la famille ?
00:07:41 C'est un maigre soutien malheureusement face à ce qui s'est passé, ce qu'ils peuvent vivre, ce qu'ils ressentent maintenant.
00:07:47 On fait au mieux, mais c'est vrai que deux petites roses, qu'est-ce que ça va changer après tout ?
00:07:52 Ça nous fait du bien. J'espère que ça leur fera du bien aussi. Mais c'est horrible. Quoi qu'il arrive, c'est horrible.
00:07:57 Justement, pour les personnes qui souhaitent apporter leur soutien à la famille,
00:08:00 une messe est organisée cet après-midi dès 18h à la cathédrale d'Annecy.
00:08:05 Merci beaucoup Célia Barraud. Je rappelle que vous êtes accompagnée par Stéphanie Rouquier
00:08:10 et que vous étiez dans le parc du Bacquier, alors que Shannon Séban, présidente de Renaissance Sainte-Sainte-Denis,
00:08:15 vient de nous retrouver. Soyez la bienvenue. Je vais commencer par vous.
00:08:20 Que vous inspire ce drame qu'on vit depuis 24 heures sur toutes les antennes, toutes les chaînes, et qui est une horreur absolue.
00:08:30 C'est une scène qui est profondément choquante. Je crois que comme beaucoup, on a vu défiler ici et là
00:08:35 les images de ce drame qui dépasse selon moi les limites de l'entendement.
00:08:40 Que nous soyons parents ou non, nous avons tous été profondément choqués par ces images.
00:08:45 Comment peut-on attaquer avec un couteau un bébé de 22 mois ? Très sincèrement, quel est l'objectif derrière tout cela ?
00:08:53 Donc cet homme est pour moi ni plus ni moins un barbare et j'ose espérer qu'en tout cas, il pourra être condamné.
00:09:00 Il pourra recevoir en tout cas une condamnation qui puisse être équivalente au drame qu'il a pu produire ici.
00:09:08 Moi je pense ici au chagrin de la famille, je pense au chagrin des proches, je pense au chagrin des passants,
00:09:14 je pense au chagrin des habitants de cette ville d'Annecy. C'est toute la France entière qui est solidaire
00:09:18 envers la population d'Annecy et envers les proches. Et je veux redire ici bien évidemment,
00:09:25 tout mon soutien aux forces de l'ordre et aux secours qui ont pu se mobiliser très rapidement, je crois en quelques minutes,
00:09:30 en quatre minutes. Notre soutien reste inconditionnel. Madame Borne et M. Darmanin se sont hier rendus
00:09:36 très rapidement sur place. Le président de la République et la Première Dame sont au moment où je vous parle,
00:09:40 justement au chevet des enfants qui ont été blessés et qui ont été hospitalisés à Grenoble.
00:09:45 Donc on devra bien entendu tirer toutes les conséquences de ce drame-là.
00:09:49 Mais aujourd'hui, je crois que le temps est plutôt à l'apaisement plutôt que à la politique.
00:09:55 Évidemment. Naïma M. Fadel, petite réaction.
00:09:59 Écoutez, effectivement, comme vous l'avez dit, c'est l'horreur absolue.
00:10:03 Regarder des bébés dans leur poussette, c'est terrible. Moi, je suis maman et je vous assure que hier,
00:10:12 je n'ai pas pu tuer, en fait. Parce que c'est vraiment l'horreur absolue.
00:10:19 Et je pense vraiment à ces parents, ces petits. C'est dans un parc.
00:10:28 On a emmené nos enfants dans un parc. Le parc, c'est sécurité. On est heureux de les emmener dans un parc.
00:10:33 Ils nous demandent souvent de les emmener dans un parc. Et là, ça se passe dans un parc.
00:10:37 Et on poignarde des enfants.
00:10:40 Georges Fenech, vous étiez avec moi sur ce plateau pour cette page spéciale depuis hier.
00:10:45 Petite réaction quasiment 24 heures après les faits.
00:10:48 L'émotion est toujours là. On le sent, on le perçoit autour de ce plateau.
00:10:53 Elle est présente dans tout notre pays et au-delà. En Suède, on le sait qu'il y a une vive émotion.
00:11:00 En Grande-Bretagne, le Premier ministre qui a réagi.
00:11:05 Donc vous voyez l'onde de choc d'un crime qui dépasse effectivement, vous avez raison, l'entendement.
00:11:12 Ce ressortissant syrien qui bénéficiait d'un statut de réfugié en Europe a montré, je dirais,
00:11:19 la part la plus sombre de l'humanité s'attaquer à l'innocence de manière barbare.
00:11:24 Bien sûr, c'est un acte barbare. Ce qu'on attend aujourd'hui, évidemment,
00:11:28 c'est que la justice nous éclaire maintenant sur ce profil.
00:11:32 Et puis surtout les motivations. Qu'est-ce qui a fait qu'il a basculé dans cette horreur absolument ignoble ?
00:11:40 Et puis on attend aussi, dans quelques temps, une fois que ce délai de recueillement sera passé,
00:11:48 des réponses qui sont déjà dans les tuyaux, puisqu'il y avait déjà un projet de loi pour le statut notamment de réfugié d'asile.
00:11:56 Et puis le Conseil des ministres de l'Intérieur qui s'est réuni pas plus tard qu'hier à Bruxelles, je crois, en Europe en tout cas,
00:12:04 pour essayer de faire en sorte qu'on harmonise nos politiques au niveau européen
00:12:10 et qu'on accélère l'examen des procédures de droit du droit.
00:12:14 Tout ça fera l'objet d'un débat, mais encore une fois un débat apaisé, pas du tout dans la polémique.
00:12:19 Il ne s'agit pas de polémique, il s'agit d'un débat qui doit tous nous rassembler
00:12:25 pour qu'à l'avenir on ne mette pas, je dirais, livré à eux-mêmes, dans la nature,
00:12:32 des individus qui, dans la plus grande précarité, puissent un jour ou l'autre passer à l'acte.
00:12:38 C'est très difficile, attention, pas de risque zéro en l'espèce,
00:12:42 mais au moins on assume nos responsabilités vis-à-vis de ces personnes qu'on accueille.
00:12:49 Pascal Vito Panelli, petite réaction rapide également sur ce drame.
00:12:53 Évidemment, cette émotion qu'on sent partout, qu'on sent aussi à l'instant sur ce plateau,
00:12:59 le sommet de l'atrocité de la barbarie.
00:13:03 En 35 ans de police, je n'ai jamais vu un tel dossier d'assassinat.
00:13:07 Je n'ai jamais vu quelqu'un qui pouvait imaginer un instant poignarder des enfants dans un berceau.
00:13:14 Donc il faut absolument maintenant que l'enquête,
00:13:18 puisque cet individu est compatible à garde à vue et tant mieux,
00:13:23 alle au plus vite et au plus profond, qu'on trouve la clé de lecture de cet individu.
00:13:28 Et qu'ensuite, comme l'a dit Georges, dans la concorde nationale,
00:13:32 on puisse trouver des solutions pour essayer de rééquilibrer des choses
00:13:37 qui depuis très longtemps ne vont pas du tout.
00:13:39 Alors on va revenir tout à l'heure sur le profil, évidemment.
00:13:42 On va essayer de vous donner toutes les dernières informations au cours de ce Medi-News.
00:13:46 Mais la dernière information qui vient de tomber, chère Sandra Buisson,
00:13:49 c'est que la garde à vue du suspect a été prolongée de 24 heures.
00:13:52 C'est tombé il y a quelques instants.
00:13:54 Oui, et l'information que nous attendions et que nous vous avons donnée en primeur sur ces news il y a quelques minutes,
00:14:00 c'est que selon nos informations, au terme de l'examen psychiatrique qui avait été demandé
00:14:05 et qui a donc été mené ce matin, l'état de santé psychologique de cet individu, psychique,
00:14:11 il est jugé compatible avec la garde à vue qui, elle, vient d'être prolongée.
00:14:15 C'est-à-dire que les enquêteurs vont pouvoir continuer à lui poser des questions.
00:14:18 Ce qu'on a appris aussi ce matin d'une source proche du dossier,
00:14:20 c'est que cet individu, depuis hier et le début de la garde à vue, il refuse,
00:14:24 il ne répond pas aux questions des enquêteurs, qu'il a un comportement très agité.
00:14:29 On m'a même dit qu'il n'était pas facile à gérer, je cite.
00:14:32 Et donc, effectivement, les enquêteurs vont continuer d'essayer d'obtenir quelque chose de lui.
00:14:39 Les enquêteurs qui parallèlement mènent différents actes d'enquête
00:14:42 pour préciser son parcours déjà en Europe ces derniers mois,
00:14:46 puisque avant d'arriver en France, il a aussi demandé l'asile en Suisse et en Italie.
00:14:51 Pourquoi y a-t-il été ? Qui a-t-il rencontré là-bas ? Qu'a-t-il fait ?
00:14:54 Et puis, son parcours ces dernières semaines, ces derniers mois en France.
00:14:58 Est-ce qu'il avait un entourage autour de lui qui peut témoigner de son état psychologique ?
00:15:03 Est-ce que ça s'est dégradé ces derniers temps ?
00:15:06 Est-ce qu'au contraire, il s'est montré plutôt radicalisé ?
00:15:09 Ce sont des questions qui vont se poser.
00:15:12 Les enquêteurs ont trouvé sur lui un téléphone portable qui va être passé au CRIB.
00:15:15 On va voir qui l'a contacté.
00:15:17 Est-ce qu'il y avait des éléments avant-coureurs d'un passage à l'acte ?
00:15:21 Tout cela pour déterminer quelle était sa motivation,
00:15:25 puisque selon la procureure, vous avez entendu hier en fin d'après-midi,
00:15:28 les motivations de son acte restent inconnues.
00:15:30 Et quand l'état du dossier, notamment au vu du fait qu'il était inconnu
00:15:35 des services de police et de renseignement, non seulement français, mais européens et hors d'Europe,
00:15:40 il n'y avait pas en l'état de mobile terroriste évident et apparent.
00:15:47 D'autres éléments vont être vérifiés.
00:15:50 On y pense moins, mais vérifier si cet homme est bien chrétien,
00:15:54 comme il l'a dit dans sa demande d'asile faite en France fin novembre 2022.
00:15:59 Est-ce que même l'identité qu'il a déclarée en Suède quand il est arrivé en 2013 est vraiment la bonne ?
00:16:04 Est-ce que les services suédois ont fait cette recherche ? Est-ce que c'est confirmé ?
00:16:09 Voilà tous les éléments d'enquête qu'il faut passer au crible
00:16:12 avant de déterminer plus précisément ce qui a poussé cet homme à passer à cet acte criminel.
00:16:17 Merci beaucoup, Sandra.
00:16:19 Et on reviendra sur le profil de cet agresseur.
00:16:22 Je voudrais donner la priorité aux blessés, on l'a vu avec l'émotion de Naïma M. Fadalsur.
00:16:28 Sur ce plateau, on va parler des victimes.
00:16:31 Il est important de parler des victimes, six personnes ont été blessées par l'assaillant,
00:16:34 parmi elles quatre enfants dont deux sont encore en urgence absolue.
00:16:38 Qui sont-ils ? On fait le point avec Nicolas Fontaine et ensuite on sera avec un pédiatre.
00:16:44 Ils sont six, au total, à avoir été blessés lors de l'attaque perpétrée hier matin
00:16:51 par un homme de nationalité syrienne.
00:16:53 Parmi les victimes, quatre sont des enfants en bas âge.
00:16:57 Le plus jeune, Peter, âgé de seulement 22 mois, est de nationalité néerlandaise.
00:17:02 Une jeune britannique, Etty, trois ans, a également été blessée dans cette attaque.
00:17:07 Les deux autres enfants touchés sont une petite fille, Alba, deux ans,
00:17:11 et un petit garçon de trois ans, Egno.
00:17:13 Les quatre enfants ont été transférés de toute urgence dans les hôpitaux de la région,
00:17:18 ainsi qu'en Suisse, a indiqué la procureure d'Annecy.
00:17:21 Deux adultes ont également été atteints au cours de l'attaque.
00:17:24 Un homme de 72 ans, dans un premier temps touché par l'assaillant,
00:17:28 puis par un tir des forces de l'ordre qui tentait de maîtriser l'agresseur.
00:17:32 Enfin, un autre homme de 78 ans a légèrement été blessé par arme blanche.
00:17:37 S'ajoutent aux victimes les nombreuses personnes présentes lors de l'attaque
00:17:41 qui sont pour la plupart en état de choc.
00:17:44 Justement, on le voit dans ce reportage, près de 40 personnes sont en état de choc psychologique.
00:17:50 Comment sont-elles prises en charge et comment se remettre d'un tel drame ?
00:17:53 Explication, Adrien Spiteri.
00:17:55 Ils sont encore traumatisés par l'horreur de la scène.
00:18:00 A Annecy, 37 personnes sont en état de choc psychologique après l'attaque au couteau hier.
00:18:07 Parmi elles, des enfants. Ils pourraient être marqués longtemps par le drame.
00:18:11 Un traumatisme peut provoquer des remontées, des cauchemars,
00:18:17 la peur de sortir de chez soi, une anxiété permanente.
00:18:24 Parfois, ça nécessite un suivi sur du long terme et parfois des médicaments également.
00:18:30 Certains témoins ont été pris en charge et emmenés dans un bâtiment voisin des lieux de l'attaque.
00:18:36 Selon Emmanuel Macron, c'est toute la nation qui est sous le choc.
00:18:40 Un constat partagé par ce spécialiste.
00:18:42 Il va y avoir une vague de fond qui va toucher l'ensemble de la population
00:18:47 parce qu'on va évidemment se sentir en sécurité nulle part.
00:18:52 Donc c'est aussi quelque chose qu'on va devoir dépasser ensemble.
00:18:57 Une cellule de soutien psychologique a été installée à la préfecture de Haute-Savoie.
00:19:02 Alors maintenant, Naïmah M. Fadel, vous êtes maman, évidemment.
00:19:07 Il va falloir trouver les mots pour expliquer à ses enfants.
00:19:11 Et puis on l'a vu dans ce reportage, il y a une quarantaine de personnes qui sont en état de choc.
00:19:16 Ça ne va pas être simple, évidemment.
00:19:18 Vous savez, trouver les mots, il faut toujours essayer de trouver des mots.
00:19:22 Mais quand on est parent et que notre enfant subit cette barbarie
00:19:28 et qu'on a toujours le sentiment aussi de ne pas avoir été en capacité de le protéger.
00:19:34 Et c'est ça qui est terrible.
00:19:35 Parce que vous pouvez toujours dire effectivement, il avait un couteau, comment j'aurais pu faire.
00:19:40 Mais c'est la culpabilité aussi qui peut tenailler les parents.
00:19:44 Parce que c'est comme ça.
00:19:46 Quand on est parent, on se dit qu'on ferait tout pour notre enfant.
00:19:50 Et quand on voit que notre pauvre enfant, un bébé, une innocence même,
00:19:53 qui ne peut pas se défendre et qu'on n'a pas été nous-mêmes en capacité de le défendre, c'est très difficile.
00:19:58 Donc trouver les mots, il faut toujours trouver beaucoup d'amour.
00:20:01 Beaucoup d'amour à donner encore plus à son enfant et à l'épaisie.
00:20:05 Mais encore une fois, il faut trouver aussi les mots pour ses parents.
00:20:09 Alors justement, on va essayer de trouver une réponse avec Christian Spitz, qu'on ne présente plus, pédiatre.
00:20:15 Soyez le bienvenu, Christian Spitz, on a besoin et j'ai besoin également de vos éclairages face à cette situation.
00:20:22 Qu'est-ce qu'on dit aux enfants ?
00:20:25 En espérant que la communication soit parfaitement bien établie.
00:20:29 Christian Spitz.
00:20:31 Bonjour.
00:20:32 Bonjour Christian Spitz.
00:20:33 Vous avez entendu ma question.
00:20:35 Quels sont les mots que l'on doit utiliser, employer auprès de ces enfants ?
00:20:40 Oui, c'est très important.
00:20:42 Parce que bon, il y a les enfants qui sont victimes et j'ai entendu, je ne sais pas si c'est vrai, qu'a priori leur état est stable.
00:20:50 Donc ça, c'est déjà une excellente nouvelle qu'il faut bien sûr espérer aller vers la guérison.
00:20:57 Deuxième chose, il faut que les enfants, il faut les dramatiser.
00:21:01 Les enfants n'ont pas à être mêlés en permanence aux vicissitudes des adultes, quel que soit l'horreur des crimes.
00:21:08 Il faut savoir les protéger de cela.
00:21:10 Et bien sûr, la première chose, c'est de les rassurer.
00:21:13 D'abord, ce crime est exceptionnel, première chose, il faut quand même le dire.
00:21:17 Et qu'effectivement, les adultes sont là pour protéger les enfants.
00:21:21 Nous sommes là pour vous protéger.
00:21:23 Bon, il peut arriver quelquefois que des êtres très méchants agissent très mal, y compris envers vous.
00:21:27 Mais c'est exceptionnel.
00:21:29 Et donc on va tout faire pour vous protéger, bien sûr, que ça ne se reproduise pas, tout simplement.
00:21:34 Et essayer de garder le sourire et ne pas être en permanence...
00:21:38 Parce que c'est très anxiogène, évidemment, c'est fait même pour ça d'ailleurs.
00:21:42 Donc les adultes, du coup, vont vivre ça avec une grande anxiété.
00:21:47 Et l'enfant va percevoir cette grande anxiété.
00:21:50 Donc il faut savoir, quand on est avec l'enfant, garder le sourire.
00:21:55 Sortir de ces drames horribles.
00:21:59 Et revenir dans un quotidien familial classique.
00:22:04 Ludique si possible, et si possible aussi un peu joyeux.
00:22:08 Christian Spitz, quelles sont les phrases à ne pas prononcer, les attitudes à ne pas avoir justement ?
00:22:13 Parce qu'on parle des enfants, mais il faut aussi parler des parents.
00:22:16 Si tu vois quelqu'un comme ça, surtout, fais ceci ou fais...
00:22:20 Non, non, non, non, non, non, il faut surtout ne pas revenir là-dessus.
00:22:26 Éviter les discussions quand les enfants sont précis autour de...
00:22:30 Parce que, effectivement, ce sont des faits qui hystérisent la population.
00:22:35 On sent méchanceté, ce n'est pas une connotation négative.
00:22:38 On a une réaction, on le voit bien, extrêmement... avec une énorme émotion.
00:22:42 Mais c'est de la sensiblerie. L'émotion, c'est encore autre chose.
00:22:46 Donc il faut éviter d'en parler devant eux, tout simplement.
00:22:49 C'est un problème que les adultes sont amenés à régler.
00:22:52 Les adultes ont à régler des problèmes parfois très graves, y compris celui-là.
00:22:55 Ils s'en occupent.
00:22:57 Et quand on est avec eux, on coupe la télévision et les médias,
00:23:02 parce que c'est quand même... il faut bien reconnaître une avalanche d'informations autour de ça,
00:23:07 et leur parler de leur quotidien, de ce qu'ils ont fait dans la journée,
00:23:11 de jouer avec eux, de raconter des histoires.
00:23:13 Les parents des enfants ?
00:23:15 Les sortir de ces discussions.
00:23:19 Éviter ces discussions devant eux, parce que c'est très anxiogène, évidemment.
00:23:23 Merci beaucoup pour votre témoignage, Christian Spitz.
00:23:26 Merci d'avoir témoigné au sein de...
00:23:29 Je ne suis peut-être pas dans l'air du temps,
00:23:31 mais je crois qu'on est dans un monde où on ne protège pas assez nos enfants.
00:23:35 Moi, je me bats toute la journée pour éviter qu'ils soient en permanence sur leur iPhone,
00:23:39 smartphone et autres informations, pour vraiment les laisser dans un monde d'enfants.
00:23:43 Nous devons avoir cette attitude-là.
00:23:46 Et je pense qu'on est nombreux à partager également cet avis lorsqu'on est papa,
00:23:50 ou lorsqu'on est maman.
00:23:52 Merci pour ce témoignage.
00:23:54 On reviendra sur l'intervention, évidemment, de Christian Spitz, si vous le voulez bien.
00:23:57 Mais on va marquer une première pause dans ce mini-news.
00:23:59 A tout de suite, page spéciale consacrée à ce drame d'Annecy, évidemment, sur CNews.
00:24:04 A tout de suite.
00:24:05 Vous êtes bien sur CNews, page spéciale consacrée à ce drame d'Annecy,
00:24:11 avec mes invités, nous sommes ensemble jusqu'à 14h.
00:24:14 Tout de suite, un point info avec Audrey Bertheau.
00:24:16 Emmanuel Macron et son épouse Brigitte Macron étaient à Grenoble.
00:24:23 Ils viennent tout juste de partir.
00:24:25 Ils partent pour Annecy.
00:24:27 Ils ont rencontré trois des enfants blessés.
00:24:30 Deux enfants sont toujours en urgence vitale.
00:24:32 C'est ce qu'avait indiqué ce matin le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran.
00:24:36 Les prix de centaines de produits baisseront dès le mois de juillet.
00:24:39 C'est la promesse de Bruno Le Maire.
00:24:41 Le ministre de l'économie a dit que les grands industriels de l'agroalimentaire
00:24:44 se sont engagés auprès de Bercy pour faire baisser les prix en rayon.
00:24:48 Hier, la Banque de France a d'ailleurs annoncé que le pic de l'inflation avait été atteint en France.
00:24:52 Alexandre Benalla est de nouveau devant la justice.
00:24:55 Le procès devant la cour d'appel de Paris s'est ouvert ce matin,
00:24:58 cinq ans après des violences lors d'une manifestation du 1er mai.
00:25:01 Des violences qui lui ont déjà valu d'être condamnées à un an de prison ferme en première instance.
00:25:08 Merci Audrey.
00:25:10 Page spéciale dans ce Mini-News avec moi pour commenter tout ce qui s'est passé à Annecy,
00:25:14 Naïma M. Fadel, Shannon Seban, Georges Fenech, Pascal Bittopanelli et Sandra Buisson.
00:25:20 Sandra, je vous propose de recommencer cette deuxième partie avec vous sur la dernière information.
00:25:27 On l'a appris ce matin, la garde à vue est prolongée de l'agresseur.
00:25:30 La garde à vue est prolongée et nous avons appris d'une source proche du dossier
00:25:34 qu'au terme de l'examen psychiatrique qui avait été demandé et qui a été mené ce matin,
00:25:39 l'état de santé psychique du suspect a été jugé compatible avec sa garde à vue.
00:25:45 C'est-à-dire que les enquêteurs vont pouvoir continuer à lui poser des questions.
00:25:49 Questions qui, selon nos informations, auxquelles il ne répond pas depuis le début de sa garde à vue.
00:25:55 Il adopte même un comportement assez agité.
00:25:58 Il n'est pas facile à gérer, me disait ce matin une autre source proche du dossier.
00:26:03 Parallèlement à ce que les enquêteurs espèrent obtenir de lui via cette audition,
00:26:09 il y a tous les actes d'enquête qui sont menés en parallèle.
00:26:12 Les enquêteurs vont soit aller en Suède, soit demander au policier suédois d'interroger l'ex-femme de cet homme.
00:26:19 Il faut retracer son parcours en Europe puisqu'on a appris qu'avant de demander l'asile en France,
00:26:24 il a aussi demandé l'asile en Suisse et en Italie.
00:26:27 Quel a été son parcours, ses rencontres, ses fréquentations ces derniers mois en France ?
00:26:32 On sait qu'il était SDF, mais il a forcément côtoyé des gens qui ont peut-être pu noter un changement dans son comportement,
00:26:38 peut-être des signes avant-coureurs de ce qu'il pouvait préparer si la préméditation est confirmée.
00:26:45 Il faut également vérifier, au-delà de ses motivations pour cet acte,
00:26:52 puisque vous savez que ses motivations restent inconnues pour l'heure
00:26:54 et qu'il n'y a pas, selon la procurade mobile, terroriste apparent,
00:26:58 est-ce qu'il est bien chrétien de Syrie, comme il l'a dit dans sa demande d'asile en France,
00:27:03 faite le 28 novembre 2022 ?
00:27:06 Est-ce que même l'identité qu'il a donnée en 2013 aux Suédois pour faire sa demande d'asile
00:27:11 qui lui a été octroyée là-bas est réellement la sienne ?
00:27:15 Ce sont des éléments sur lesquels les enquêteurs sont partis à la recherche.
00:27:20 On rappelle également que selon la procureure et selon Elisabeth Born,
00:27:26 cet individu était inconnu des services de police et de renseignement en France,
00:27:30 mais aussi à l'étranger.
00:27:32 Merci beaucoup chère Sandra.
00:27:34 Maintenant on va parler d'un véritable héros, je pense qu'on peut l'appeler comme ça.
00:27:37 C'est un jeune homme, on l'a vu sur les images,
00:27:39 qui est intervenu pour justement tenter de stopper l'assaillant syrien qui a blessé,
00:27:43 je rappelle, six personnes à Annecy.
00:27:47 Il était muni d'un sac à dos, il s'est opposé.
00:27:50 Je pense qu'il a évité un drame encore plus conséquent.
00:27:54 Il a témoigné ce matin pour la première fois sur une télévision française,
00:28:00 et c'était chez notre ami Pascal Praud dans l'heure des pros.
00:28:04 Georges Fenech, vous étiez présent durant cet entretien.
00:28:08 Je vous propose d'écouter plusieurs témoignages excessivement forts,
00:28:13 excessivement émouvants.
00:28:16 Ce garçon qui a 24 ans a une grande humilité, une énorme humilité.
00:28:23 Écoutez d'abord ce qu'il dit, qu'est-ce qui l'a poussé à agir ? Écoutez-le.
00:28:31 Je n'étais pas là par hasard, sur mon chemin des cathédrales,
00:28:35 j'ai croisé la route de cet homme et j'ai agi vraiment instinctivement.
00:28:39 Je n'ai pas réfléchi, pour moi c'était impensable de rester à rien faire.
00:28:43 J'ai agi comme un Français devrait agir, c'est-à-dire je suis suivi de mon instinct
00:28:47 et j'ai tout fait pour protéger le plus faible.
00:28:50 J'inviterais ceux qui nous écoutent à se recentrer vraiment sur l'essentiel
00:28:53 pour garder justement à l'esprit ce qu'il y a de plus beau et de plus grand.
00:28:58 Et donc en fait finalement, quand j'ai agi, j'ai vraiment que suivi mon instinct.
00:29:02 Alors Georges, je vous ai vécu cet interview en direct, on en parlait hors plateau,
00:29:07 il est incroyable, incroyable de courage et d'humilité ce Henri.
00:29:13 Oui, j'étais présent sur ce plateau lorsque Pascal Praud a interviewé,
00:29:20 je ne sais même pas le mot interviewé.
00:29:22 Non, c'était un échange.
00:29:23 Il y a eu un échange d'une densité exceptionnelle avec ce jeune Henri
00:29:30 qui est un jeune héros, comme on dit du quotidien,
00:29:34 puisque rien ne le prédestinait, encore que lui-même,
00:29:37 il est tellement animé par une foi fervente, son chemin des cathédrales,
00:29:43 qu'il devait croiser la route de cet assassin.
00:29:49 Et il s'est comporté au mépris du danger, il a eu peur,
00:29:54 j'ai lui-même posé la question, bien sûr qu'il a eu peur,
00:29:57 mais son devoir l'appelait à dépasser cette peur et à protéger,
00:30:03 comme il l'a dit très bien, ceux qui étaient vulnérables,
00:30:07 notamment les enfants.
00:30:09 Et la séquence que nous pouvons voir tous, évidemment, et revoir,
00:30:13 montre à quel point ce garçon a été absolument courageux,
00:30:19 encore une fois au mépris de sa propre vie, qu'il a mis en jeu dans cette affaire.
00:30:24 Donc que dire de plus, sinon qu'il nous a illuminés cette matinée.
00:30:30 Son visage était tellement lumineux, ce sourire radieux,
00:30:34 qui réconcilie avec l'humanité.
00:30:38 Et les messages, je vais vous faire écouter d'autres extraits de l'entretien avec Pascal,
00:30:42 mais les messages sont très forts.
00:30:44 Pascal, votre réaction sur l'intervention de Henri,
00:30:49 ce héros malgré lui, je vais tenter de dire.
00:30:53 C'est quelqu'un d'extraordinaire, on a l'impression même que c'est l'opposé
00:30:57 de ce diable qu'on a vu opérer auprès des enfants.
00:31:01 Le destin l'a porté sur cette voie, il est héroïque, modeste, humble,
00:31:07 avec une philosophie de vie qui est remarquable,
00:31:12 il reste dans l'humain, et moi que vous convoquez aussi beaucoup pour les avis techniques,
00:31:18 il intervient de manière parfaite.
00:31:21 C'est aussi pour ça que je vous interroge de suite, évidemment.
00:31:24 Alors que ce n'est pas un policier, il est très mobile, en appui décalé,
00:31:28 il bouge beaucoup, il met son sac à dos en parade,
00:31:31 c'est absolument ce qu'on peut prescrire dans ce type de situation,
00:31:36 au cœur de laquelle il faut un courage immense.
00:31:39 C'est un grand monsieur, c'est ce que je vous dirais.
00:31:42 Je vais vous faire réagir Naïma et Shannon,
00:31:44 mais je voulais vous faire écouter un autre extrait également très fort
00:31:47 sur ce qu'il a poussé, et c'est ce qu'évoquait un peu Georges,
00:31:51 je pense que c'est à cet extrait que vous faisiez référence, on l'écoute.
00:31:54 J'ai vu un homme au loin, au début il me semblait que c'était un vol à l'arracher,
00:31:59 après j'ai compris très vite que c'était une véritable attaque,
00:32:03 et c'est là à ce moment-là, je vous l'ai dit, j'ai pas réfléchi, j'ai foncé.
00:32:06 Ce que je sais c'est que j'étais là à ce moment-là,
00:32:08 et que j'ai agi en étant complètement poussé intérieurement,
00:32:12 j'ai ressenti une grande force en moi, la poussée d'adrénaline,
00:32:15 j'ai vraiment pas réfléchi, c'était intolérable que des enfants se fassent attaquer de cette manière-là,
00:32:20 et j'ai agi comme j'ai pu, donc on pourra dire ce qu'on veut,
00:32:24 j'ai peut-être été poussé, je sais pas, mais moi je considère que je n'étais pas là par hasard.
00:32:28 "Je considère que je n'étais pas là par hasard", Naïma M. Fadel.
00:32:32 Ah oui, c'est la force de la foi, c'est la force de la foi,
00:32:36 et je suis très heureuse pour lui, parce qu'en fait sa foi elle va grandir encore plus,
00:32:40 et autour de cette, comment dirais-je,
00:32:47 cette élan citoyen, j'allais dire, qui est du fait de sa foi aussi,
00:32:52 et de l'envie d'aider son prochain, moi j'ai envie d'inviter aussi tous nos compatriotes aujourd'hui
00:32:57 à être attentifs au quotidien à d'autres autour d'eux,
00:33:02 qui peuvent être attaqués verbalement, ou agressés physiquement, etc.,
00:33:07 et ça on ne le fait pas assez.
00:33:09 Combien de personnes, lui il a eu ce sursaut, effectivement,
00:33:12 citoyen, extrêmement héroïque, etc.,
00:33:15 mais combien finalement détournent les yeux ?
00:33:19 Oui, c'est plutôt l'attitude à laquelle on est malheureusement habitué.
00:33:23 Face aussi à ce drame qui nous guette, parce qu'il faut se dire les choses aussi,
00:33:27 moi je le sentiment vraiment qu'aujourd'hui on n'est pas à l'abri,
00:33:31 je crois que c'était Georges Fenech qui disait qu'aujourd'hui il y a 120 attaques par jour en France,
00:33:37 44 000, au couteau en plus, 44 000 sur une année,
00:33:43 c'est énorme, c'est énorme, et aujourd'hui moi je me demande,
00:33:46 et ça je vais poser la question à Georges,
00:33:49 est-ce que vous ne pensez pas qu'aujourd'hui il y a la lumière un peu,
00:33:51 qu'on n'arrive à rien faire pour créer cet élan patriote,
00:33:55 cet élan de solidarité, ce besoin aussi de cohésion nationale,
00:34:01 est-ce qu'il ne faut pas que la réserve citoyenne soit ouverte à l'ensemble de nos enfants ?
00:34:06 Oui, sans aucun doute, mais il faut aussi mettre en valeur ces personnalités,
00:34:12 on en parle toujours, malheureusement, parce qu'il faut en parler évidemment des jeunes qui s'entretuent,
00:34:17 la Kalachnikov, les règlements de comptes, les actes de terrorisme,
00:34:21 le harcèlement qui conduit au suicide, voilà l'image qu'on a aujourd'hui,
00:34:25 les bandes rivales, etc.
00:34:26 Et là tout à coup, on tranche avec une figure j'allais dire presque christique d'un jeune,
00:34:32 d'un jeune de 24 ans, qui parle de sa famille, qui parle de sa foi,
00:34:37 qui parle de son chemin des cathédrales, qui est un diplômé,
00:34:40 c'est un garçon qui va aller très loin, et donc on se dit mais ça existe encore ?
00:34:44 Oui, bien sûr.
00:34:45 Et je crois qu'il faut qu'on prenne le temps de montrer ces visages-là,
00:34:49 tellement ils nous réconcilient avec notre jeunesse,
00:34:53 parce que notre jeunesse finalement, la sienne, cette génération,
00:34:58 elle est née avec le 11 septembre 2001, il ne faut pas l'oublier, ils n'ont connu que ça,
00:35:03 ils ont connu le 11 septembre, ils ont connu le Bataclan, ils ont connu Samuel Paty,
00:35:07 ils voient la guerre en Europe, donc c'est une génération qui est frappée
00:35:12 par cette violence et elle-même devient violente.
00:35:16 Quand on voit ces harcèlements scolaires, ces règlements de compte,
00:35:20 tout ce que je viens d'énumérer, on se dit il y a péril pour notre jeunesse.
00:35:24 Donc ce message d'espoir que nous a transmis Henri ce matin,
00:35:30 nous a tous touchés au cœur véritablement.
00:35:33 - Allez, on écoute un autre extrait, justement quand Pascal
00:35:38 l'interroge sur cette notion de héros national,
00:35:42 puisque tout le monde en parle dans ce drame, tout le monde parle de ce jeune homme
00:35:47 de 24 ans et écouter sa réaction, c'est une réaction très forte là aussi, écoutez-la.
00:35:52 - J'en reçois beaucoup de messages de gratitude, ça me touche énormément,
00:35:56 beaucoup me traitent en héros national, ce qui est pour moi un peu absurde,
00:36:00 puisque comme je vous le disais depuis le début, je n'ai agi que comme un Français devrait le faire.
00:36:04 Si tout le monde agit de la manière dont je l'ai fait, la France serait un pays beaucoup plus sûr
00:36:09 et en fait on aurait des héros à tous les coins de rue.
00:36:12 Moi ce que j'ai juste envie de dire c'est qu'il suffit juste de relever la tête,
00:36:14 de regarder ce qu'il y a de beau et de grand, s'en nourrir et agir en conséquence.
00:36:17 - Shannon, réaction ?
00:36:20 - C'est à cela qu'on reconnaît un héros, c'est précisément à cela, c'est à l'humilité,
00:36:25 c'est au message d'espoir qu'est en train de porter Henri.
00:36:28 Ça a été un petit peu la lumière lors de la journée d'hier,
00:36:31 lors de la journée très sombre que nous avons vécue.
00:36:33 Il a pu porter un message d'espoir et je crois que c'est un modèle pour beaucoup d'entre nous.
00:36:38 Je veux ici rappeler qu'Henri n'a que 24 ans et il a eu le courage, il a eu la bravoure,
00:36:43 il a eu cette abnégation qui l'a poussé, comme il l'a dit lui-même, par instinct, à prendre son sac à dos.
00:36:49 Il n'avait que ça, pour reprendre ses termes, pour essayer d'agir à sa modeste échelle,
00:36:54 pour contrer le mal.
00:36:56 Et je crois qu'Henri est aujourd'hui un modèle, c'est incontestable, c'est indiscutable.
00:37:01 Et le président de la République le recevra, comme l'a annoncé Henri cet après-midi,
00:37:06 c'est un symbole très fort.
00:37:08 Et en tout cas, je suis très heureuse de voir qu'on a aujourd'hui un modèle tel qu'Henri,
00:37:13 qui recentre un petit peu le débat et qui nous montre qu'il y a beaucoup de choses qui sont superficielles,
00:37:18 que les querelles d'égo ici et là sont superficielles et qu'on a aujourd'hui,
00:37:22 que la vie en tout cas est très précieuse.
00:37:24 Allez, dernier extrait qu'on vous a sélectionné avec Abiba Ndizou, qui m'assiste dans la construction de cette émission.
00:37:31 C'est un message très fort, je trouve, un message très fort. Écoutez-le.
00:37:36 On ne peut pas tuer des enfants innocents au nom du Christ.
00:37:41 Ça, c'est fondamentalement anti-chrétien.
00:37:45 Le vrai message du Christ, c'est un message d'amour, c'est un message de défense des plus faibles.
00:37:50 Et c'est sur ce message-là que la France s'est construite.
00:37:53 La France s'est construite sur l'idéal chevaleresque.
00:37:55 Et l'idéal chevaleresque, c'est la défense de la veuve et de l'orphelin.
00:37:59 Donc un homme, qu'il se dise chrétien ou non, qu'il soit syrien ou non,
00:38:02 qui frappe les plus faibles au nom du Christ, n'est pas un homme du Christ.
00:38:08 Oui, c'est fort ce qu'il dit là aussi.
00:38:11 C'est très fort.
00:38:12 Et encore, je pourrais vous sélectionner, parce que tout est parfait du début jusqu'à la fin sur son témoignage.
00:38:16 En fait, son témoignage, je vais vous dire les choses que je ressens.
00:38:20 Vous ne pleurez pas là.
00:38:21 Non, mais nous rends heureux, parce qu'effectivement, je rejoins ce qu'a dit aussi Georges.
00:38:26 C'est une lumière dans ce sombre moment qu'on vit.
00:38:33 Et son message est très important, parce qu'au nom de n'importe quelle religion,
00:38:38 on ne tue pas d'êtres humains et on ne tue pas des enfants.
00:38:41 Donc c'est très fort.
00:38:42 Et merci à Henri de nous donner de l'espoir.
00:38:45 Et encore une fois, Georges n'a pas répondu à ma question.
00:38:50 La réserve citoyenne, bien sûr.
00:38:53 Mais d'ailleurs, ça existe.
00:38:54 Oui, mais pour tout le monde, d'une manière obligatoire.
00:38:56 Il faut la développer et la rendre obligatoire.
00:38:58 Voilà, obligatoire.
00:38:59 Je suis totalement d'accord, c'est la solution.
00:39:00 C'est-à-dire refaire venir dans le creuset national des jeunes de toutes origines,
00:39:05 de toutes origines sociales, de toutes origines…
00:39:07 Leur transmettre l'amour du pays.
00:39:09 C'est-à-dire leur dire, vous êtes tous, vous faites partie d'un même creuset,
00:39:12 qui est le creuset républicain.
00:39:14 Et ça, l'armée l'avait apporté à une certaine époque.
00:39:17 Aujourd'hui, on n'a plus d'armée et de proscriptions.
00:39:20 Donc maintenant, il faut inventer quelque chose de ce type,
00:39:23 et qu'il soit… qui existe, mais de manière facultative, volontaire.
00:39:26 Il faut que ce soit obligatoire.
00:39:28 Allez, on va avancer un petit peu.
00:39:30 On va parler du profil de la Sayande.
00:39:32 On a parlé avec Sandra Buisson, la Sayande natio-étessienne.
00:39:35 Je le précise, 31 ans, il se revendique comme étant un chrétien d'Orient.
00:39:40 Son parcours interroge.
00:39:41 Et on va faire le point avec Mikaël Dos Santos et Mathilde Ibanez.
00:39:46 Le parcours de ce Syrien de 31 ans démarre en Turquie,
00:39:50 où la Sayande Annecy y rencontre une jeune Suédoise.
00:39:53 Il déménage alors dans le pays scandinave,
00:39:56 avec celle qui deviendra sa future épouse.
00:39:58 Après deux ans, nous nous sommes mariés,
00:40:00 mais il n'a pas pu obtenir la nationalité suédoise,
00:40:03 donc il a décidé de quitter le pays.
00:40:05 À ce moment-là, il est parti.
00:40:07 Nous nous sommes séparés, parce que je ne voulais pas quitter la Suède.
00:40:10 L'individu divorce, quitte son enfant de 3 ans
00:40:14 et rejoint la France l'automne dernier.
00:40:16 Celui qui se définit comme un chrétien de série
00:40:19 trouve refuge dans une église, avant d'errer dans les rues d'Annecy.
00:40:22 On serait sur un réfugié,
00:40:24 quelqu'un qui est réfugié, politique,
00:40:27 et qui serait actuellement sans domicile fixe à Annecy.
00:40:32 Malgré un statut de réfugié obtenu en Suède,
00:40:35 la Sayande fait d'autres demandes d'asile,
00:40:37 en Italie, en Suisse, mais aussi en France.
00:40:40 Un refus lui est notifié par l'Office de protection des réfugiés
00:40:44 et à Patride le 4 juin dernier,
00:40:46 quelques jours seulement avant son attaque au couteau.
00:40:49 C'est effectivement une coïncidence troublante
00:40:51 que dimanche dernier, il connaît la réponse de l'administration française
00:40:55 en 6 mois, pas d'asile, puisque vous l'avez déjà en Suède,
00:40:59 et qu'il passe à l'acte dans cette crime absolument ignoble.
00:41:02 La Sayande n'était pas connue des services de police,
00:41:04 il n'avait ni antécédents psychiatriques,
00:41:07 ni addiction à l'alcool ou aux stupéfiants.
00:41:09 Pour avancer un petit peu sur le profil de cet agresseur,
00:41:13 nous sommes avec Samuel Lepastier, psychiatre.
00:41:16 Soyez le bienvenu, Samuel Lepastier.
00:41:19 Quel est le regard que vous portez sur cet agresseur
00:41:23 en fonction des éléments dont nous disposons ?
00:41:26 Tout d'abord, un certain nombre d'éléments négatifs.
00:41:30 On voit que c'est un homme qui a un projet,
00:41:34 qui le met à exécution, qui cherche à fuir.
00:41:37 Donc il y a au moins une part de sa personnalité
00:41:41 qui est libre de tout élément délirant, manifeste,
00:41:46 qu'il est conscient de son geste,
00:41:49 et que c'est un geste qui a pour lui un sens.
00:41:52 Donc ce n'est pas un geste insensé, d'une part.
00:41:56 D'autre part, on nous a dit que la garde à vue
00:41:59 avait été mouvementée, mais en même temps,
00:42:02 on peut aussi se demander s'il ne s'agit pas
00:42:05 d'une politique de défense pour montrer
00:42:08 qu'il ne peut pas coopérer avec les policiers.
00:42:11 Maintenant, la question se pose de savoir
00:42:14 si une personne qui est capable de tuer apparemment
00:42:18 200 fois plusieurs enfants,
00:42:20 et de viser les enfants en tant que tels,
00:42:22 est saine d'esprit.
00:42:24 Donc forcément, il y a un mécanisme particulier chez lui
00:42:28 et qu'il est intéressant d'étudier
00:42:30 parce qu'il peut nous renseigner sur certaines notions
00:42:33 qu'on n'admet pas facilement.
00:42:35 Alors, selon le témoignage de sa mère,
00:42:38 il souffrirait d'une profonde dépression.
00:42:41 Est-ce qu'effectivement, en cas de grave dépression,
00:42:44 on peut avoir ce type de réaction ?
00:42:48 Oui, il y a deux conditions pour être meurtrier.
00:42:51 D'une part, avoir de très fortes pulsions agressives,
00:42:54 ce qu'on comprend bien.
00:42:56 D'autre part, avoir un narcissisme extrêmement développé,
00:43:01 monstrueux, et une personne qui a eu des blessures d'amour propre
00:43:05 très profondes peut être amené à se venger de cette façon.
00:43:09 Mais, bien heureusement, tous les déprimés n'agissent pas
00:43:12 peut-être de cette façon.
00:43:14 Mais effectivement, il y a peut-être une sorte de sursaut,
00:43:17 de logique passionnelle qui fait que
00:43:19 sacrifier un enfant est un moyen d'estrer son honneur.
00:43:22 Je dis cela parce qu'il y a le contexte, effectivement,
00:43:25 de l'invocation de Jésus-Christ, d'une part,
00:43:28 tout par le fait qu'il a existé dans le passé des civilisations
00:43:32 où le sacrifice d'un enfant était un moyen de reconquérir
00:43:36 la faveur des dieux.
00:43:38 Flaubert en parle pour Carthage dans "Salambo".
00:43:41 Quand une catastrophe nationale arrive,
00:43:43 le fait de sacrifier ce qu'on a de plus cher
00:43:46 peut être un moyen de récupérer, effectivement, la faveur des dieux.
00:43:51 On voit ces images qui sont terribles,
00:43:55 cette vidéo, qui serviront évidemment dans le cadre de l'enquête,
00:43:59 mais on voit qu'il s'attaque à des enfants.
00:44:02 Il est lui-même papa, et donc il s'attaque à des êtres faibles
00:44:07 et puis également à des personnes âgées.
00:44:09 Comment vous analysez cela en tant que psychiatre ?
00:44:13 Pour les personnes âgées, je n'ai pas d'opinion,
00:44:16 mais peut-être que ce sont les personnes les plus faciles à agresser.
00:44:19 Quand ce sont des jeunes, ils peuvent se défendre,
00:44:22 il n'est pas sûr d'avoir le dessus.
00:44:24 C'est vrai qu'à l'extrême, les pédophiles, ce n'est pas la même chose.
00:44:28 La victime, effectivement, est très faible.
00:44:31 On peut avoir un sentiment d'ivresse,
00:44:34 à dominer quelqu'un totalement.
00:44:36 Bien entendu, il faut tenir compte du contexte.
00:44:39 Le fait d'avoir vécu,
00:44:41 de pouvoir être parti d'un pays en guerre,
00:44:44 avec une guerre dont on peut dire qu'elle n'était pas une guerre en dentelle,
00:44:47 facilite aussi la tendance à vouloir supprimer les autres
00:44:51 quand on a des conflits à régler.
00:44:53 Personne ne sait encore si cet homme a été traumatisé par la guerre en Syrie,
00:44:58 mais le fait qu'au fond, elle s'est invitée au menu quotidien
00:45:01 ne peut qu'avoir facilité l'idée d'avoir trouvé une telle solution.
00:45:04 Il faut bien voir que la folie, y compris la folie passionnelle,
00:45:08 n'est pas créatrice.
00:45:10 Elle consiste simplement à reprendre des éléments de la vie quotidienne,
00:45:14 de la culture quotidienne,
00:45:16 pour leur donner une dimension délirante,
00:45:18 une implication, une interprétation délirante.
00:45:21 Et dernière question,
00:45:23 lorsque vous voyez ces images qu'on diffuse à l'instant,
00:45:27 son attitude, il court, on a l'impression qu'il est habité,
00:45:33 vous voyez, il s'approche d'une personne.
00:45:37 Elle traduit quoi ces images selon vous ?
00:45:39 Ce que j'ai vu, c'est effectivement son combat par rapport à son assaillant,
00:45:44 son tactique de combat.
00:45:45 Je ne suis pas sûr qu'on puisse dire,
00:45:47 uniquement à partir de ces images,
00:45:49 qu'il était confus, désorienté, qu'il ne savait pas où aller.
00:45:52 Maintenant, il y a quelques éléments un peu troublants.
00:45:55 On a dit que la police l'avait arrêté quelques jours avant
00:45:58 parce qu'il se baignait nu dans le lac d'Annecy
00:46:01 et qu'il ne tenait pas compte des autres.
00:46:04 Mais sans doute qu'il y a un secteur, un noyau délirant,
00:46:08 ou passionnel en tout cas,
00:46:10 une logique folle,
00:46:12 mais il y a une partie de lui qui apparemment essaie de...
00:46:15 Voilà, là il essaie d'éliminer son adversaire
00:46:18 et de façon qui est relativement adaptée compte tenu de la dysmétrie.
00:46:22 On a l'impression quand même,
00:46:24 c'est une sorte de combat, comme on pourrait le voir,
00:46:27 dans une compétition sportive.
00:46:29 Merci beaucoup pour toutes ces précisions.
00:46:31 Sabine Lepastier, je rappelle que vous êtes psychiatre.
00:46:34 Minidou se poursuit dans quelques instants pour la dernière heure.
00:46:37 On marque une pause et on se retrouve avec mes invités.
00:46:39 A tout de suite.
00:46:43 Il est 13h, vous êtes bien sur CNews, c'est Midi News.
00:46:47 Nous sommes ensemble jusqu'à 14h.
00:46:49 C'est la dernière ligne droite pour cette édition spéciale
00:46:51 consacrée à ce drame à Annecy, évidemment.
00:46:53 Mais tout de suite, on fait un point sur l'info avec Audrey Bertheau.
00:46:56 - Annecy, c'est donc toujours l'émotion, le choc
00:46:59 au lendemain de cette attaque au couteau.
00:47:01 Six personnes au total, je vous le rappelle, ont été blessées.
00:47:04 On va tout de suite rejoindre notre journaliste Célia Barotte.
00:47:07 Célia, vous êtes donc à Annecy.
00:47:09 L'émotion est toujours très forte sur place.
00:47:11 Vous avez pu recueillir le témoignage d'une personne
00:47:14 présente lors des attaques.
00:47:16 - Effectivement, de nombreuses personnes viennent ici se recueillir,
00:47:22 déposer des fleurs, des dessins, des peluches.
00:47:24 Certains mots sont accrochés.
00:47:26 On peut lire sur ces mots "Gardez le courage", "Accrochez-vous".
00:47:29 Des mots destinés aux familles des blessés.
00:47:33 Des personnes qui étaient présentes sur les lieux du drame
00:47:36 hier durant l'attaque souhaitent aussi revivre
00:47:39 et espérer reprendre le dessus sur ce drame.
00:47:43 Nous avons pu rencontrer Serge.
00:47:46 Serge était un joggeur hier.
00:47:48 Il a assisté à la scène.
00:47:50 Il était à moins de 20 m de l'assaillant.
00:47:52 Je vous propose de l'écouter.
00:47:54 Son témoignage est bouleversant.
00:47:56 - Il était assez déterminé.
00:47:58 Je voyais dans son regard, parce qu'il m'a regardé.
00:48:01 J'étais à peu près à 20 m de lui.
00:48:03 Il m'a regardé et je voyais dans son regard
00:48:06 qu'il était assez déterminé.
00:48:08 Je me suis mis en sécurité.
00:48:11 J'ai suivi jusqu'à la maîtrise.
00:48:15 J'étais à quelques mètres de lui
00:48:18 au moment de la maîtrise par les policiers.
00:48:21 C'est un événement traumatisant qui va me rester à vie.
00:48:25 Après, j'ai fait une séance de psy judiciaire.
00:48:28 C'est un événement qui va me rester dans ma vie.
00:48:31 C'est un événement traumatisant.
00:48:34 - L'affluence ne diminue pas au paquet.
00:48:39 De nombreux anétiens espèrent voir Emmanuel Macron.
00:48:43 Ils espèrent que le président de la République
00:48:46 viendra sur les lieux.
00:48:48 Ils espèrent le rencontrer et que le président s'exprime
00:48:51 sur la situation et l'identité de l'assaillant.
00:48:54 - Merci beaucoup Célia et Stéphanie.
00:48:57 Rouquier qui est avec vous.
00:49:00 - C'est un jour de la mort.
00:49:03 Les enfants sont attaqués au couteau dans un jardin public.
00:49:06 Cette image est de l'or de l'impensable.
00:49:09 Certaines personnes l'ont donc vécu hier.
00:49:12 Plus d'une trentaine de personnes sont en état de choc psychologique.
00:49:15 Comment sont-elles prises en charge et comment se remettre
00:49:18 d'un tel drame ?
00:49:21 - Ils sont encore traumatisés par l'horreur de la scène.
00:49:24 A Annecy, 37 personnes sont en état de choc psychologique
00:49:27 après l'attaque au couteau hier.
00:49:30 Parmi elles, des enfants.
00:49:33 Ils pourraient être marqués longtemps par le drame.
00:49:36 - Un traumatisme peut provoquer des remontées, des cauchemars,
00:49:39 la peur de sortir de chez soi, une anxiété permanente.
00:49:42 Parfois, ça nécessite un suivi sur du long terme
00:49:45 et parfois des médicaments également.
00:49:48 - Certains témoins ont été pris en charge et emmenés
00:49:51 dans un bâtiment voisin de l'hôpital de l'Espagne.
00:49:54 Selon Emmanuel Macron, c'est toute la nation
00:49:57 qui est sous le choc.
00:50:00 Un constat partagé par ce spécialiste.
00:50:03 - Il va y avoir une vague de fond qui va toucher
00:50:06 l'ensemble de la population.
00:50:09 On va se sentir en sécurité nulle part.
00:50:12 C'est aussi quelque chose qu'on va devoir dépasser ensemble.
00:50:15 - Une cellule de soutien psychologique a été installée
00:50:18 à la préfecture de Haute-Saint-Denis.
00:50:21 - Henri était l'invité de Pascal Praud ce matin.
00:50:24 C'est cet homme que l'on appelle le héros au sac à dos.
00:50:27 Il est revenu sur son intervention héroïque.
00:50:30 Hier, lors de l'attaque au couteau, il est intervenu
00:50:33 pour essayer d'arrêter l'assaillant.
00:50:36 Il nous a expliqué ce qui l'a poussé à agir.
00:50:39 Explication et détails de Soumaïa Lalou.
00:50:42 - On le surnomme déjà le héros au sac à dos.
00:50:45 Henri, 24 ans, est passionné de patrimoine religieux.
00:50:48 Il voyage depuis plusieurs mois,
00:50:51 piéillé en stop dans toute la France,
00:50:54 afin d'aller de cathédrale en cathédrale.
00:50:57 C'est dans le cadre de ce pèlerinage qu'il s'est retrouvé hier à Annecy.
00:51:00 - J'étais resté me reposer à Annecy, visiter la cathédrale,
00:51:03 rencontrer quelques personnes.
00:51:06 Sur le chemin du retour vers l'autobout pour faire du stop,
00:51:09 j'ai croisé l'attaque au couteau.
00:51:12 J'ai tout de suite deviné que c'était une attaque au couteau.
00:51:15 Dès que j'ai vu cette dame s'enfuir avec son enfant dans les bras,
00:51:18 ça m'a profondément marqué.
00:51:21 C'est ça qui a été le déclencheur.
00:51:24 Après, on débranche le cerveau et on agit comme un animal.
00:51:27 - Une fois l'assaillant arrêté, Henri ne s'inquiète plus que du sort des blessés.
00:51:30 - J'ai couru en arrière rejoindre le vieux monsieur
00:51:33 qui avait été attaqué sur le banc.
00:51:36 Sa blessure était superficielle.
00:51:39 J'ai recouru vers le parc où il y avait les enfants.
00:51:42 J'ai fait des secours précieux aux enfants touchés.
00:51:45 Je pense que c'est vraiment eux qui ont sauvé leur vie.
00:51:48 - Fervent catholique, il ne comprend pas que l'assaillant
00:51:51 mêle la foi à son attaque.
00:51:54 - Je ne comprends pas parce que c'est strictement impossible d'agir
00:51:57 en attaquant des petits sans défense au nom du Christ.
00:52:00 C'est l'antithèse absolue parfaite du message du christianisme.
00:52:03 - Henri essaie de chasser les images de cette attaque,
00:52:06 mais il le sait bien, sa mémoire est marquée à jamais.
00:52:09 Sa seule inquiétude est que les enfants aillent bien
00:52:12 et qu'ils puissent oublier ce traumatisme.
00:52:15 - Emmanuel et Brigitte Macron se rendent à Annecy.
00:52:18 Ce matin, ils étaient au CHU de Grenoble
00:52:21 où 3 des 4 enfants blessés sont hospitalisés.
00:52:24 2 d'entre eux sont toujours en urgence vitale.
00:52:27 Cet après-midi, ils rencontreront les secouristes, les pompiers,
00:52:30 les policiers qui ont apporté leur soutien aux familles des victimes.
00:52:33 Il devrait y avoir une prise de parole du président de la République
00:52:36 cet après-midi pour l'essentiel à 13h.
00:52:39 - Merci. On vous retrouve tout à l'heure à 13h30.
00:52:42 - C'est ça.
00:52:44 - Dernière ligne droite pour Midi News.
00:52:47 Toujours avec moi pour commenter ce qui s'est passé à Annecy.
00:52:50 Namé M. Fadel, Shannon Seban, Georges Fenech,
00:52:53 Pascal Bittaud, Panelli et Sandra Buisson.
00:52:56 Page spéciale, vous l'avez bien compris,
00:52:59 dans ce Midi News consacré à ce drame à Annecy.
00:53:02 Et priorité également au direct, on va vous retrouver tout de suite.
00:53:05 Vous êtes le directeur des éditions de la Haute-Savoie du Dauphiné à Annecy.
00:53:08 Soyez le bienvenu, Julien Estrangin.
00:53:11 Vous étiez avec moi pour commenter ce drame hier
00:53:14 dans la Parole aux Français.
00:53:17 Et je le disais, la particularité, c'est que les locaux
00:53:20 du Dauphiné à Annecy sont situés juste en face
00:53:23 de ce parc où l'émotion est encore immense et immense.
00:53:26 Julien.
00:53:29 - Oui, l'émotion est encore très vive.
00:53:32 Les gens qui étaient ce matin, comme les vôtres,
00:53:35 sur place, sont allés dans ce parc où des gens viennent se recueillir,
00:53:38 où des gens viennent essayer de comprendre ce qui s'est passé
00:53:41 sur les lieux.
00:53:44 C'est un parc qui est en plein centre-ville d'Annecy,
00:53:47 dans lequel les anéciens et les touristes ont l'occasion
00:53:50 de se retrouver, de se balader.
00:53:53 Les enfants sont en général dans le square.
00:53:56 Bref, c'est un endroit qui est vraiment au cœur de la ville
00:53:59 et qui est encore à l'émotion de ce qu'on a pu vivre hier à Annecy.
00:54:04 - Vous me disiez, le parc est ouvert, mais il y a quelque chose
00:54:07 d'ambiant, quelque chose de différent, et vous le percevez, mon cher ?
00:54:13 - Oui, il y a une ambiance extrêmement différente de l'ambiance habituelle.
00:54:16 Alors là, maintenant, il est midi, la ville est un petit peu plus
00:54:19 animée, 13h même, la ville est un petit peu plus animée,
00:54:22 il y a un peu plus de passage, mais c'est vrai que ce matin,
00:54:25 on n'a pas retrouvé ce qu'on voyait d'habitude, des joggeurs,
00:54:28 il y avait une espèce de retenue des anéciens qui passaient,
00:54:32 qui voulaient voir les lieux, mais qui en même temps,
00:54:35 avaient ce besoin de recueillement et de silence.
00:54:38 J'y ai passé quelques minutes ce matin, il y avait notamment
00:54:41 un silence assez pesant aux abords tout proches du parc, effectivement.
00:54:46 - Et dès hier soir, bon nombre d'habitants se sont rendus
00:54:49 dans le parc, on le voit à l'image, pour déposer des fleurs, etc.
00:54:53 - Oui, parce que vous disiez, le parc a été rouvert,
00:54:56 en réalité, il n'a jamais véritablement été fermé,
00:54:59 si ce n'est qu'il a été bouclé par les autorités
00:55:02 pendant une partie de la journée, mais c'est un parc
00:55:04 qui est totalement ouvert sur la ville, il n'y a pas de barrière,
00:55:07 il n'y a pas de porte d'entrée, il y a le lac d'un côté,
00:55:10 la ville de l'autre, et donc c'est un espace qui est
00:55:12 totalement ouvert et qui donc a naturellement vocation
00:55:16 à rester accessible en permanence.
00:55:19 Et ça aussi, c'est un élément important qu'il faut connaître
00:55:22 quand on veut décrire un petit peu l'ambiance de ce qu'on vit
00:55:25 à Annecy en ce moment.
00:55:26 - Et là, vous êtes dans l'attente, évidemment,
00:55:28 de cette visite attendue d'Emmanuel Macron
00:55:31 et de Brigitte Macron.
00:55:33 - Oui, c'est ça, ils étaient à Grenoble ce matin,
00:55:36 ils vont se rendre à l'hôpital d'Annecy en tout début
00:55:39 d'après-midi, ils sont en route, et puis ensuite,
00:55:42 normalement, ils sont attendus comme la première ministrière
00:55:45 à la préfecture d'Annecy, qui se trouve d'ailleurs,
00:55:47 là aussi, pour comprendre les faits, c'est important
00:55:50 de le dire, qui se trouve à 200 mètres des lieux de l'attaque.
00:55:54 Et totalement en face.
00:55:56 - Alors, que va-t-il se passer ce week-end ?
00:55:59 Je suppose qu'il y a un certain nombre d'actions
00:56:02 qui vont être menées, notamment demain samedi
00:56:05 et peut-être dimanche, racontez-nous tout, Julien Estranger.
00:56:08 - Samedi ou dimanche, on n'en a pas encore la certitude
00:56:13 de la date, en tout cas.
00:56:15 Oui, dès hier soir, le maire d'Annecy, François Astorg,
00:56:18 a annoncé qu'il y aurait un rassemblement qui sera organisé,
00:56:21 on n'en connaît pas encore tout à fait les modalités,
00:56:24 mais ce sera un rassemblement ouvert à tous,
00:56:26 certainement à l'extérieur, en ville, on va voir ça dans la journée.
00:56:30 Il y a des réunions qui ont lieu aujourd'hui,
00:56:32 pour savoir comment les choses peuvent s'organiser.
00:56:35 Et ça devrait avoir lieu, je pense, demain ou au plus tard dimanche.
00:56:40 Par ailleurs, il y a une messe qui sera célébrée
00:56:43 à la cathédrale d'Annecy dès ce soir, celle d'Iocesse
00:56:46 qu'il a annoncée hier, pour avoir une pensée pour les victimes.
00:56:50 Vos équipes sont évidemment sur le terrain,
00:56:52 comme les équipes de CNews, et vous avez fait une vaste enquête
00:56:55 autour du voisinage de cet agresseur, racontez-nous.
00:56:59 Oui, tout à fait, on a recueilli un certain nombre de témoignages.
00:57:04 Je voudrais citer notamment celui de cet employé municipal
00:57:07 qui a été aussi parmi les premiers intervenants,
00:57:10 qui a tenté de désarmer la Saillon à coups de pelle,
00:57:13 dont on raconte l'histoire ce matin dans le journal.
00:57:16 Et puis il y a aussi ces témoignages qui nous racontent
00:57:19 que l'assaillant, l'agresseur, était dans les parages
00:57:23 depuis plusieurs semaines déjà, qu'il avait pris ses habitudes
00:57:27 sur un banc qui ne se trouve pas loin des lieux de l'attaque
00:57:31 et qui se trouve aussi être tout près de pontons
00:57:34 où on loue des pédalos.
00:57:37 Donc les gens l'avaient déjà repéré, il était par là,
00:57:40 pas vraiment agressif, pas vraiment sympathique non plus,
00:57:44 mais il était effectivement là depuis quelques semaines
00:57:47 et ce sont des témoins qui nous ont raconté ça d'hier
00:57:50 avec un certain nombre de détails.
00:57:52 Merci beaucoup pour ce témoignage, Julien Estrangin.
00:57:55 Je rappelle que vous êtes le directeur des éditions
00:57:58 de la Haute-Savoie du Dauphiné à Annecy.
00:58:01 Merci en tous les cas d'avoir témoigné dans le cadre de Mini-News.
00:58:04 Sandra Buisson, je vous propose de faire un nouveau point
00:58:07 sur les toutes dernières informations dont vous disposez
00:58:10 sur l'agresseur, sa garde à vue qui a été prolongée, etc.
00:58:13 Garde à vue prolongée, elle peut durer en droit commun
00:58:16 c'est le parquet d'Annecy qui a saisi cette enquête jusqu'à 48 heures
00:58:19 donc techniquement jusqu'à demain.
00:58:22 Cette garde à vue a pu reprendre après un examen psychiatrique
00:58:26 qui a été mené ce matin et au terme duquel il a été déclaré
00:58:30 que son état de santé psychique était compatible avec cette garde à vue
00:58:34 donc il va continuer à être soumis aux questions des enquêteurs
00:58:37 et selon nos informations, depuis hier en début de garde à vue
00:58:40 il ne répond pas à ces questions, il a même un comportement très agité,
00:58:45 il n'est pas facile à gérer, m'a indiqué ce matin une source proche du dossier
00:58:49 et pourtant les enquêteurs ont pléthore de questions à lui poser
00:58:52 sur son passage à l'acte, sa motivation, puisque pour l'instant
00:58:55 ses motivations restent inconnues.
00:58:58 Il faut déterminer également s'il n'y a effectivement pas de mobile terroriste apparent
00:59:03 comme le disait hier la procureure au vu des éléments qu'elle avait en état
00:59:07 en sa possession. Il faut comprendre le parcours qu'il a fait en Europe
00:59:13 pourquoi est-ce qu'il est allé demander l'asile en Italie et en Suisse
00:59:17 avant de venir le demander en France. Il faut vérifier les fréquentations
00:59:22 qu'il a eues en France depuis son arrivée à Annecy en octobre dernier
00:59:26 qu'il a vues, comment s'est-il comporté, est-ce que son comportement avait changé
00:59:30 est-ce qu'il y avait des signes avant-coureurs de ce qu'il éventuellement
00:59:33 projettait de commettre si la préméditation est bien retenue
00:59:36 au terme de cette enquête. Il faut vérifier également
00:59:41 si cet homme qui s'est dit chrétien dans sa demande d'asile en France
00:59:45 l'est réellement. On sait par le passé et notamment dans la vague de migrants
00:59:51 qu'il y a eu en 2015 que certains disaient être chrétiens parce qu'ils arrivaient
00:59:55 plus facilement à obtenir le statut de réfugié. Voir également si en 2013
01:00:00 quand il a fait cette demande d'asile en Suède, il a fourni sa réelle identité
01:00:06 celle sous laquelle on le connaît aujourd'hui. Est-ce que c'est son identité syrienne
01:00:11 de naissance ? Justement, vous le disiez, l'assailant était sans domicile fixe
01:00:15 depuis son arrivée en France. On a rencontré des personnes, on l'a évoqué
01:00:18 avec vous et puis avec Julien Estrangin, on a rencontré des personnes
01:00:21 qui l'ont comptoyé dans les rues d'Annecy. Ils le décrivent comme quelqu'un
01:00:24 de discret et isolé. Regardez ce reportage d'Adrien Spiteri, on en parle juste après.
01:00:28 C'est sur ce puits du centre-ville d'Annecy que l'auteur de l'attaque au couteau
01:00:35 passait le plus clair de son temps. Cette sans domicile fixe l'a rencontrée
01:00:39 à plusieurs reprises. Elle décrit un homme discret mais se dit surprise par son geste.
01:00:44 Mon copain ne l'a jamais senti. Il n'avait pas l'air si méchant que ça.
01:00:49 Il avait l'air quand même vachement dans son monde.
01:00:53 Je n'aurais jamais imaginé qu'il aurait fait ça dans sa vie.
01:00:56 Un constat partagé dans le quartier.
01:00:58 Je l'ai vu deux ou trois fois parce que je m'aperçus, parce que c'était sa dégaine.
01:01:04 Une personne normale. Annecy a beaucoup de fou.
01:01:07 Toujours seul, ce Syrien n'a pas tissé de lien d'amitié avec les autres SDF de la ville
01:01:13 depuis son arrivée à Annecy à l'automne 2022.
01:01:17 C'est pas quelqu'un, il aurait pu s'intégrer avec nous.
01:01:20 Il y a d'autres gens qui viennent d'ailleurs, qui arrivent à s'intégrer,
01:01:23 mais lui, il ne s'est pas intégré.
01:01:27 Depuis six mois, il dormait au pied de cette résidence,
01:01:31 un homme courtois selon certains habitants.
01:01:34 Au lendemain de l'attaque, le suspect est en garde à vue pour tentative d'assassinat.
01:01:39 Alors, ce drame prend évidemment une dimension politique
01:01:44 en plein débat sur le projet de la loi immigration.
01:01:47 On en a parlé avec vous, Georges Fenech.
01:01:49 Y a-t-il un problème sur le droit d'asile dans l'espace Schengen ?
01:01:52 Explication, Miquel de Santos.
01:01:55 Le reportage va arriver dans quelques instants.
01:02:00 Vous vouliez réagir peut-être par rapport...
01:02:02 Je voudrais juste réagir par rapport au fait que quand on demande en France
01:02:05 le droit d'asile, tout de suite, il y a une prise en charge.
01:02:09 Notamment, la personne est hébergée, nourrie, elle a même une petite somme,
01:02:13 je crois que c'est 216 euros environ, d'argent de poche, entre guillemets.
01:02:18 Donc là, je m'étonne sur le fait qu'on dise qu'il ait son domicile fixe.
01:02:23 Alors, est-ce que peut-être que son domicile fixe, à partir du moment
01:02:26 où effectivement, sa demande d'asile a été rejetée ?
01:02:30 Mais en tout cas, voilà, ça m'interroge.
01:02:32 Ou alors, il a eu une somme, effectivement, pour s'héberger lui-même.
01:02:35 Et que cette somme, il ne l'a pas utilisée pour s'héberger.
01:02:38 Il a eu 460 euros.
01:02:39 Voilà, exactement, Georges.
01:02:40 Il comprend l'hébergement.
01:02:42 Effectivement. Donc, c'est peut-être dans ce cadre-là, effectivement.
01:02:45 Mais dans notre pays, les choses sont faites que tout de suite,
01:02:47 la personne qui demande le droit d'asile est prise en charge.
01:02:51 Alors, justement, y a-t-il, je repose la question,
01:02:53 y a-t-il un problème sur le droit d'asile dans l'espace Schengen ?
01:02:56 Ce qui veut dire que du point de vue du droit de l'Union européenne,
01:02:59 cet homme, on l'a vu avec Sandra Buisson, était en situation régulière.
01:03:03 Explication de Michael De Ossanto, si on en parle tous ensemble juste après.
01:03:06 Les démarches administratives de l'assaillant Dan C. et Ton,
01:03:11 même Gérald Darmanin s'interrogent.
01:03:13 Pour des raisons qu'on ne s'explique pas bien,
01:03:15 en Suisse, en Italie et en France, il a fait une demande d'asile.
01:03:19 Réfugié politique en Suède, le Syrien de 31 ans
01:03:22 n'a aucune chance de voir d'autres demandes d'asile acceptées.
01:03:25 On arrive dans un pays, le pays de premier accueil,
01:03:29 et normalement, on doit rester dans ce pays.
01:03:32 Et si on va dans un autre pays, c'est limité dans le temps,
01:03:38 et au bout de trois mois, la personne qui a le bénéfice
01:03:43 du statut de demandeur ou de réfugié accepté,
01:03:48 en l'occurrence c'était la Suède, il doit regagner la Suède.
01:03:52 L'assaillant Dan C. s'était vu notifier son refus de droit d'asile
01:03:55 dimanche dernier, neuf mois après son arrivée sur le territoire français.
01:03:59 Une lenteur administrative devenue légion.
01:04:02 La justice est extrêmement lente, il y a plusieurs raisons,
01:04:05 mais ce qui est certain, c'est qu'elle est lente,
01:04:07 il n'y a pas de raison que ce soit très rapide pour les problèmes migratoires.
01:04:13 Pour le géopolitologue, plusieurs pays européens
01:04:15 pourraient instaurer des quotas de réfugiés.
01:04:17 Ironie du sort, la Suède, pays de provenance de l'assaillant Dan C.,
01:04:20 longtemps terre d'accueil, ne va permettre l'entrée que de 900 migrants cette année.
01:04:24 C'est six fois moins qu'en 2022.
01:04:27 Alors je le disais, Georges Fenech, on l'a abordé aussi hier dans la parole aux Français,
01:04:32 ce drame intervient au moment où on va reparler de cette fameuse loi
01:04:37 sur l'immigration qui revient au centre de toutes les discussions,
01:04:41 et on va éviter toute polémique, mais évidemment.
01:04:45 Oui, d'ailleurs avant ce drame, le projet de loi était déjà dans les tuyaux,
01:04:49 puisque le ministre de l'Intérieur avait dévoilé quelques grandes lignes.
01:04:54 Ça touche non seulement le droit d'asile, mais d'une manière plus générale,
01:04:59 tout le droit de l'immigration, les recours,
01:05:02 la situation des travailleurs clandestins dans les métiers en tension,
01:05:06 vous savez, qui est un objet un peu de discorde avec les Républicains.
01:05:10 Donc il y a ce projet de loi qui arrive effectivement,
01:05:13 normalement au mois de juillet à l'Assemblée nationale.
01:05:16 Et ce sujet, évidemment, inclut aussi une meilleure coopération
01:05:23 et harmonisation au niveau européen, l'espace Schengen, les accords de Dublin,
01:05:29 enfin tout ce dont on parle en ce moment à l'occasion de cette affaire,
01:05:33 et pas plus tard qu'hier soir.
01:05:35 D'ailleurs, un conseil des ministres, je le disais, des ministres de l'Intérieur européens,
01:05:39 ont conclu apparemment un accord historique, c'est ce qu'ils disent en tout cas,
01:05:43 sur d'une part une meilleure coordination.
01:05:47 Il n'est pas normal que la France ait mis 7 mois pour se rendre compte
01:05:51 que cet individu avait déjà un statut de réfugié.
01:05:55 En 15 jours, 8 jours, 15 jours, ça devrait être réglé.
01:05:59 Et on aurait évité la présence sur le sol français de cet individu, voyez-vous.
01:06:03 Et voilà, et puis après il y a la prise en charge aussi par chaque pays,
01:06:08 membres de l'Union européenne, de leur part, des migrants qui obtiennent
01:06:13 effectivement le statut de réfugié.
01:06:15 Il n'est pas raisonnable et pas justifié de laisser aux pays d'accueil
01:06:20 que sont les pays de première ligne, c'est-à-dire l'Italie, Malte par exemple.
01:06:23 Vous voyez donc que ce projet de loi est très attendu.
01:06:26 On nous a même annoncé le rétablissement de la double peine,
01:06:33 c'est-à-dire qu'un étranger condamné qui a purgé sa peine
01:06:36 pourra être expulsé nonobstant sa situation familiale,
01:06:40 ce qu'avait supprimé, vous vous souvenez, sous le ministère,
01:06:43 la présidence de Nicolas Sarkozy.
01:06:46 À l'époque, on voit bien qu'il y a en tout cas une attente des Français
01:06:50 qui veulent que le pays retrouve la maîtrise de ses flux migratoires
01:06:54 et que le pays soit aussi en mesure de pouvoir exécuter effectivement
01:07:00 les obligations de quitter le territoire et les arrêter d'expulsion,
01:07:03 ce qui est loin d'être le cas.
01:07:05 Petite correction, Shannon, avant de...
01:07:07 On prolongera le débat après la pause publicitaire, une petite réaction rapide.
01:07:11 Non, effectivement, moi je crois que la question du droit d'Asie
01:07:14 et de la façon dont on doit aborder ce droit,
01:07:16 parce que c'est un droit aujourd'hui, doit être posé sur la table.
01:07:19 Mais encore une fois, sur cette affaire-là, en particulier sur Annecy,
01:07:22 il y a un temps qui est le temps de l'enquête,
01:07:24 et moi ce que je veux rappeler, c'est qu'il y a eu un concours de circonstances
01:07:27 qui est assez troublant, puisque cet assaillant-là, cet assassin,
01:07:32 parce que c'est un assassin pour moi, avant d'arriver en France en 2022,
01:07:36 avait vécu pendant 10 ans en Suède, où il avait réussi à obtenir le droit d'asile.
01:07:41 Il avait donc pu ainsi circuler librement au sein de l'espace Schengen,
01:07:44 donc se rendre en France, en France où il a effectué une demande d'asile,
01:07:49 demande d'asile qui a été rejetée pas plus tard que le 4 juin dernier.
01:07:53 Et concours de circonstances, il s'avère qu'il est passé à l'acte hier,
01:07:57 soit quelques jours après, 4 jours pour être très précise.
01:08:01 Après justement avoir eu une demande d'asile qui a été rejetée.
01:08:04 Donc il y a ici un concours de circonstances qui est assez étonnant,
01:08:07 un parallèle qui effectivement interpelle et interroge.
01:08:11 Les Françaises et les Français ont des attentes aujourd'hui
01:08:14 sur la façon dont nous gérons nos frontières.
01:08:17 Ces attentes-là sont légitimes, mais je crois que tout n'est pas jeté
01:08:20 au sein de l'espace Schengen, c'est pas tout noir ou tout blanc.
01:08:23 Il y a des choses à revoir bien évidemment, et d'ailleurs Emmanuel Macron
01:08:27 s'était engagé en 2021 à s'interroger justement sur la façon
01:08:30 dont nous pouvons réformer cet espace Schengen.
01:08:33 Et effectivement, Monsieur Fenech, le projet de loi immigration
01:08:36 veillera justement à renforcer et à sécuriser davantage nos frontières.
01:08:40 Merci Chana Assebane. Je vous donnerai la parole, c'est promis,
01:08:43 juste après la pause publicitaire.
01:08:45 Et puis je vous ferai écouter également les réactions de Manuel Bompard
01:08:48 et d'Eric Zemmour qui étaient tous les deux les invités de la matinale
01:08:51 sur CNews et en plonge des barres évidemment.
01:08:54 Pas de jeu spécial sur CNews consacré à ce drame de Nancy.
01:08:58 Et puis je vous ferai réécouter aussi le héros de cette journée, hier.
01:09:03 Quelques extraits de cet entretien.
01:09:05 Oui, parce qu'il est important aussi de souligner le courage de ce héros
01:09:12 qui ne voulait pas être héros et qui ne souhaite pas être considéré comme un héros.
01:09:15 A tout de suite.
01:09:16 Il est 13h30, vous êtes bien sur CNews.
01:09:23 C'est la dernière lédoite pour Bili News avec cette page spéciale
01:09:25 consacrée au drame de Nancy.
01:09:27 On se retrouve dans quelques instants avec mes invités.
01:09:30 Mais tout de suite un point info avec Audrey Bertheau.
01:09:32 L'assaillant de l'attaque au couteau à Nancy a subi un examen psychiatrique ce matin.
01:09:41 On a appris que son état est compatible avec la garde à vue.
01:09:44 Sa garde à vue a été prolongée de 24 heures.
01:09:47 Le suspect n'avait toujours pas pu être entendu en raison de son comportement
01:09:50 qui était dit très agité.
01:09:52 Elisabeth Born est à Salon de Provence aujourd'hui.
01:09:55 Elle est avec le ministre du Travail, vous le voyez Olivier Dussopt.
01:09:58 C'est un déplacement sur le thème de l'accompagnement des jeunes demandeurs d'emploi
01:10:01 et des bénéficiaires du RSA.
01:10:04 La première ministre qui est également revenue sur l'attaque.
01:10:07 On est dans le temps de l'émotion, on est dans le temps des soins
01:10:10 pour ces petits enfants blessés.
01:10:12 Elle invite chacun à faire preuve de dignité dans ces circonstances.
01:10:15 Enfin le pape François a repris le travail depuis l'hôpital Gemellidrome.
01:10:18 Il poursuit une convalescence de plusieurs jours après une opération de l'abdomen.
01:10:22 Fin mars, il était déjà retourné à l'hôpital pour une infection respiratoire
01:10:26 qui avait nécessité un traitement antibiotique pendant trois jours.
01:10:29 Merci Audrey.
01:10:31 Dernière ligne droite pour ce Midi News.
01:10:34 Avec moi Naïm Fadel, Shannon Seban, Georges Fenech, Pascal Bittaud, Panelli.
01:10:38 Juste avant la pause publicitaire et ce journal, je vous posais une question.
01:10:43 Y a-t-il un problème sur le droit d'asile dans l'espace Schengen ?
01:10:46 Et puis je le disais également, ce drame intervient et prend une dimension politique
01:10:51 au moment où on va reparler de ce projet de loi sur l'immigration.
01:10:56 Naïm Fadel, vous souhaitiez réagir aux propos tenus par Georges Fenech.
01:11:00 Non mais pour aller dans le sens de ce que vient de dire Georges,
01:11:03 effectivement si on prend le droit d'asile, il faut le revoir à l'aune d'aujourd'hui
01:11:08 parce qu'on ne peut pas toujours se référer au passé.
01:11:12 Effectivement aujourd'hui c'est un droit qui est complètement dévoyé.
01:11:16 On voit bien qu'aujourd'hui on accueille des personnes,
01:11:18 parfois même par principe leur demande d'asile est acceptée.
01:11:23 On prend par exemple les Afghans, leur demande d'asile est acceptée.
01:11:28 En tout cas plus généralement, je pense que le projet d'immigration doit faire l'objet
01:11:32 d'un consensus comme ce qui se passe au Danemark.
01:11:34 Il faut vraiment une concorde nationale parce qu'aujourd'hui la situation est telle
01:11:38 que ça risque d'être déséquilibrée et de fracturer encore plus le pays
01:11:43 et de créer aussi ce sentiment de non-souveraineté des Français.
01:11:47 Donc il faut que les politiques dans leur ensemble se penchent sur cette question
01:11:51 du nouveau projet d'immigration en responsabilité, en sachant qu'aujourd'hui
01:11:57 nous arrivons aussi à un moment où ce n'est plus possible, malheureusement.
01:12:06 Aujourd'hui encore une fois, s'il ne veut pas encore plus fracturer,
01:12:09 il faut que l'ensemble des politiques se mettent autour d'une table
01:12:13 et ce souci de concorde nationale. J'aime bien cette phrase de Georges.
01:12:18 Georges peut-être et Pascal Bitto-Panelli.
01:12:22 Peut-être Pascal Bitto-Panelli, je vous redonne la parole Georges.
01:12:25 Si on prend un cas concret, imaginons que cet individu ait pu être contrôlé
01:12:30 par la police nationale ou la police municipale et qu'après une procédure
01:12:34 il ait fait l'objet d'un OQTF, il ne serait pas parti.
01:12:38 Il serait toujours dans les rues Nancy, autour d'un parc pour enfants.
01:12:42 Donc on voit très clairement qu'il y a des choses dans la concorde,
01:12:46 comme ça a été dit, dans le respect, dans l'objectivité qu'il faut absolument reprendre.
01:12:52 Le droit d'asile est massivement détourné, dévoyé et ça ne peut pas être une machine
01:13:01 à construire de l'immigration irrégulière. Il faut qu'on appuie sur l'accélérateur
01:13:06 et que sur ce projet dès le mois de juillet, tout le monde travaille ensemble
01:13:10 pour que la France devienne maître de son estate, de son immigration.
01:13:13 Georges, en tous les cas, on ne cesse de le dire depuis plus de 24 heures maintenant,
01:13:17 la France est choquée, le monde aussi est choqué, ça fait la une un peu de grands
01:13:23 nombres de journaux dans le monde, cette histoire.
01:13:25 Il est urgent d'agir, on ne pourra pas rester sans rien faire, vraiment.
01:13:30 Alors, en réalité, il y a deux sujets. Il y a le sujet effectivement
01:13:35 de l'immigration incontrôlée et puis il y a le sujet de la délinquance au quotidien.
01:13:40 Et les deux se rejoignent.
01:13:42 Oui, et puis il peut y avoir effectivement la question aussi d'une surreprésentativité
01:13:48 de la criminalité commise par des étrangers. Preuve en est, on a 24% des détenus
01:13:55 aujourd'hui dans nos prisons françaises qui sont des étrangers.
01:13:58 Le président de la République, le ministre de l'Intérieur, ont dit très clairement
01:14:03 qu'il y avait effectivement une surreprésentativité de la délinquance d'origine étrangère.
01:14:08 Une fois qu'on l'a fait, c'est bon constat. Après, il faut se poser la question
01:14:12 de savoir pourquoi et comment lutter contre ce phénomène.
01:14:16 La manière de lutter contre le phénomène, on le sait, il faut reprendre le contrôle
01:14:20 de nos flux migratoires. Toute la question, c'est de savoir comment.
01:14:23 C'est là que, si vous voulez, il va y avoir un vrai débat au niveau européen
01:14:28 et au niveau intérieur. Et comment faire en sorte qu'effectivement, le droit d'asile
01:14:33 ne soit plus dévoyé. Vous savez qu'on a eu l'année dernière, je crois,
01:14:37 222, 136 000 demandes d'asile. Vous vous rendez compte ? C'est énorme.
01:14:44 Et que 56 000 ont été acceptées. – Et les autres sont restées.
01:14:49 – Les autres qui ont été refusées, ils sont restés aussi.
01:14:53 Donc on est face à un phénomène qu'on ne maîtrise plus et qui génère
01:15:00 de la criminalité, des désordres migratoires incontestablement
01:15:06 et des réactions négatives dans le pays. Donc cette affaire de réforme
01:15:14 de l'immigration, elle doit effectivement recueillir le consensus
01:15:20 le plus large possible entre les sans-frontiéristes angéliques
01:15:25 et ceux qui disent "immigration zéro", au milieu, il y a un espace.
01:15:31 Il y a un espace intelligent d'une immigration contrôlée.
01:15:34 On a aussi besoin d'une forme d'immigration. Il ne faut surtout pas
01:15:38 fermer notre pays aux talents, aux étudiants, aux sportifs, voyez tout ça.
01:15:43 Et puis aussi à une main d'œuvre qu'on pourrait avoir besoin,
01:15:46 notamment on pense à la main d'œuvre saisonnière ou dans certains métiers.
01:15:50 Et puis également dire à ceux qui croiraient qu'il faut abattre
01:15:59 toutes les frontières, ce qu'on appelle les sans-frontiéristes,
01:16:02 c'est un vœu pieux et dangereux et totalement utopique.
01:16:06 Donc toutes les démocraties doivent déterminer effectivement
01:16:11 qui on doit accueillir, comment accueillir, comment aussi pour ceux
01:16:16 qui veulent devenir français acquérir la naturalisation,
01:16:21 comment intégrer davantage. Ce sont des questions qu'on ne réglera pas
01:16:26 du jour au lendemain.
01:16:27 - Naïma, je vous donne la parole tout de suite et on poursuit le débat,
01:16:30 mais je vous donne la parole de réaction très rapide politique
01:16:33 par rapport à ce débat et sur la loi immigration.
01:16:36 Manuel Bompard dans un premier temps, qui était l'invité de Romain Désarmes.
01:16:39 Écoutez-le.
01:16:40 - Écoutez, franchement, soyons sérieux, ni les propositions qu'ont formulées
01:16:45 le parti Les Républicains ces dernières semaines, ni les propositions
01:16:49 de l'extrême droite, par exemple, en matière de réforme de notre droit d'asile,
01:16:52 n'aurait changé quoi que ce soit à cette situation.
01:16:54 - Deuxième réaction et ensuite je vous fais réagir évidemment.
01:16:58 - Mais je ne vais pas réagir sur...
01:16:59 - Mais vous allez réagir. On en profite. Eric Zemmour,
01:17:02 également invité de la matinale. Eric Zemmour.
01:17:07 - Il y a aujourd'hui en France entre 120 et 140 attaques au couteau par jour.
01:17:14 Vous m'entendez ? Par jour. J'ai cherché dans les statistiques.
01:17:19 Dans les années 60, c'était trois ou quatre attaques au couteau
01:17:24 tous les deux ans. Vous voyez ? C'est ça.
01:17:28 C'est ça le produit de l'immigration.
01:17:30 C'est des gens qui ont d'autres mœurs. C'est tout simplement ça.
01:17:33 Qui ont d'autres habitudes, qui ont une autre gestion de la violence,
01:17:36 qui ont une autre gestion de la canalisation de la violence.
01:17:40 - Naïm M. Fadel, réaction.
01:17:42 - Moi je ne vais pas réagir à ce que vient de dire M. Zemmour,
01:17:46 bien qu'effectivement quand il parle de 120 attaques au couteau par jour,
01:17:50 effectivement c'est la réalité. Il ne s'agit pas de nier la réalité.
01:17:55 À un moment, les Français ne comprendraient pas qu'on soit là à dire
01:17:59 "Circuler, il n'y a rien à voir". Effectivement, aujourd'hui,
01:18:02 il y a des gens qui sont en train de se faire éliminer.
01:18:05 Il y a des gens qui sont en train de se faire éliminer.
01:18:08 Il y a des gens qui sont en train de se faire éliminer.
01:18:11 Il y a des gens qui sont en train de se faire éliminer.
01:18:14 Il y a des gens qui sont en train de se faire éliminer.
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01:18:20 Il y a des gens qui sont en train de se faire éliminer.
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01:18:32 Il y a des gens qui sont en train de se faire éliminer.
01:18:35 Il y a des gens qui sont en train de se faire éliminer.
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01:18:53 Il y a des gens qui sont en train de se faire éliminer.
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01:19:02 Il y a des gens qui sont en train de se faire éliminer.
01:19:05 Il y a des gens qui sont en train de se faire éliminer.
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01:22:02 Il y a des gens qui sont en train de se faire éliminer.
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01:22:14 Il y a des gens qui sont en train de se faire éliminer.
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01:22:23 Il y a des gens qui sont en train de se faire éliminer.
01:22:26 Il y a des gens qui sont en train de se faire éliminer.
01:22:29 Il y a des gens qui sont en train de se faire éliminer.
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01:22:41 Il y a des gens qui sont en train de se faire éliminer.
01:22:44 Il y a des gens qui sont en train de se faire éliminer.
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01:23:02 Il y a des gens qui sont en train de se faire éliminer.
01:23:05 Il y a des gens qui sont en train de se faire éliminer.
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01:23:47 Il y a des gens qui sont en train de se faire éliminer.
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01:24:02 Il y a des gens qui sont en train de se faire éliminer.
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01:24:32 Il y a des gens qui sont en train de se faire éliminer.
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01:24:38 Il y a des gens qui sont en train de se faire éliminer.
01:24:41 Il y a des gens qui sont en train de se faire éliminer.
01:24:44 Il y a des gens qui sont en train de se faire éliminer.
01:24:47 Il y a une dimension mystique derrière tout cela.
01:24:50 Il était en train de faire son chemin des cathédrales.
01:24:53 On voit très bien à quel point il y a une foi très pure
01:24:56 dans le discours d'Henri.
01:24:58 C'est un modèle pour un bon nombre de générations.
01:25:01 J'ai moi-même moins de la trentaine.
01:25:03 On se demande tous individuellement comment on aurait réagi
01:25:06 si face à nous, on avait eu un homme armé d'un couteau
01:25:09 qui s'en prend à des enfants.
01:25:11 Lui a eu ce courage d'aller face à cet homme avec son sac à dos.
01:25:14 Il le dit lui-même, il n'avait que ça en sa possession.
01:25:17 Et pourtant, il a tenté le tout pour le tout.
01:25:20 Je crois que toute la France entière, on doit lui dire un grand merci.
01:25:24 J'ai été extrêmement touchée par le témoignage de cet homme
01:25:27 que je remercie et toute la nation le remercie.
01:25:30 - Le président de la République va le rencontrer cette après-midi ?
01:25:33 - Le président de la République le rencontre effectivement cet après-midi.
01:25:37 - Alors justement, héros malgré lui.
01:25:39 Est-ce qu'il est héros ou pas ?
01:25:41 Je vous propose de réécouter sa réaction à la question de Pascal Praud.
01:25:46 - Il a fallu le faire au moment de la déposition auprès de la police judiciaire.
01:25:52 Il a fallu rentrer dans tous les détails.
01:25:54 C'était un exercice pas très évident.
01:25:56 Aujourd'hui, ce que je sais, c'est que j'ai des flashes dans la tête,
01:25:59 des images effectivement atroces.
01:26:01 Ce qu'il faut, c'est que maintenant, il faut passer outre,
01:26:04 savoir ce qu'on en fait, tourner tout ça en quelque chose de positif
01:26:07 et continuer d'avancer.
01:26:09 Je veux montrer à tous ceux qui vont bien vouloir me suivre sur les réseaux
01:26:14 la beauté des cathédrales et voir que c'est de ça dont on peut s'abreuver,
01:26:17 que c'est ça qui peut nous pousser à agir dans le juste, dans le bon et dans le beau.
01:26:23 Je reçois beaucoup de messages de gratitude.
01:26:26 Ça me touche énormément.
01:26:27 Beaucoup me traitent en héros national, ce qui est pour moi un peu absurde,
01:26:31 puisque comme je vous le disais depuis le début,
01:26:33 je n'ai agi que comme un Français devrait le faire.
01:26:35 Si tout le monde agit de la manière dont je l'ai fait,
01:26:38 la France serait un pays beaucoup plus sûr
01:26:40 et en fait, on aurait des héros à tous les coins de rue.
01:26:42 Moi, ce que j'ai juste envie de dire, c'est qu'il suffit juste de relever la tête,
01:26:44 regarder ce qu'il y a de beau et de grand, s'en nourrir et agir en conséquence.
01:26:48 - Avec Sion, Pascal Bitto Panelli, vous qui êtes expert en sécurité,
01:26:52 il a pris des risques dingues.
01:26:54 - Oui, il a pris beaucoup de risques.
01:26:56 C'est vraiment quelqu'un d'exceptionnel.
01:26:59 C'est une porte sur la lumière autour de cette tragédie.
01:27:02 Et c'est quelqu'un, même dans ses paroles, qui est énorme, qui est très humain.
01:27:08 Il est formidable, ce garçon. Vraiment formidable. Très impressionnant.
01:27:12 - Georges Fenech, ça vous a marqué, ces témoignages ?
01:27:14 En plus, vous l'avez vécu en direct chez Pascal.
01:27:16 - Oui, mais je dirais qu'Henri vient allonger la liste d'Arnaud Beltrame,
01:27:23 de ce commissaire qui rentre au Bataclan au risque de sa vie
01:27:29 et de ce stadier qui empêche un terroriste de rentrer au stade avec son explosif.
01:27:38 Ce sont des héros du quotidien, des gens ordinaires,
01:27:42 et je pourrais rallonger la liste, il y en a d'autres,
01:27:44 des gens ordinaires qui, tout à coup, confrontés à une situation exceptionnelle,
01:27:47 vont, au mépris de leur propre sécurité, de leur propre vie,
01:27:51 au sacrifice de leur propre vie, sauver, sauver,
01:27:55 sauver non seulement des êtres humains, mais sauver, je dirais, quelque part,
01:27:59 l'humanité par leur action.
01:28:01 - Naïm Ibn Fadel, le mot de la fin.
01:28:03 - Écoutez, j'ai tout simplement envie de dire que ce témoignage, en fait, fait du bien, rend heureux.
01:28:10 Voilà, comme je l'ai dit tout à l'heure, tout simplement.
01:28:13 Je vais le réécouter ce soir avec un grand plaisir avec mes enfants,
01:28:16 parce que, voilà, ça fait du bien.
01:28:18 Ça fait du bien et ça donne foi en notre jeunesse.
01:28:21 Et je dirais plus, dans ces moments difficiles,
01:28:24 eh bien ça donne foi aussi en notre pays.
01:28:27 Et je pense que nos politiques, aujourd'hui, doivent se pencher sur les difficultés
01:28:34 pour justement permettre que nous puissions retrouver la cohésion nationale dont on a besoin,
01:28:39 le faire France ensemble, la nation et la notion de peuple de France.
01:28:45 Moi, je l'adore, moi qui viens d'ailleurs.
01:28:47 Et aujourd'hui, nos politiques, vraiment, doivent en responsabilité, encore une fois, avoir ce souci.
01:28:53 - Et puis, on a évidemment tous autour de ce plateau,
01:28:56 et tous ceux qui nous regardent, une pensée très forte pour ces enfants qui sont encore en urgence absolue.
01:29:03 On espère qu'ils s'en sortiront.
01:29:05 Voilà, avant de refermer ce mini-news particulier, évidemment, je rappelle les deux principales informations.
01:29:12 C'est-à-dire qu'on l'a appris ce matin, la garde à vue de l'agresseur a été prolongée.
01:29:16 Ça, c'est le premier point.
01:29:17 Et le deuxième point, Emmanuel Macron et Brigitte Macron sont attendus d'un instant à l'autre à la préfecture d'Annecy.
01:29:23 Voilà, fin de ce mini-news, édition spéciale consacrée, vous l'avez bien compris, à ce drame d'Annecy.
01:29:27 Merci pour votre écoute.
01:29:29 Merci Naïma M. Fadel pour la force de vos témoignages.
01:29:33 Shannon Seban, merci aussi.
01:29:35 Merci Georges Fenech.
01:29:36 Vous allez continuer tout au long de l'après-midi, évidemment, sur ces news, en tant que consultant de ces news.
01:29:41 Merci Pascal Bitto-Panelli.
01:29:43 Merci également Sandra Buisson et toutes nos équipes qui sont sur place.
01:29:47 Merci également à Biba Nguizou et à Camille qui m'ont aidé à préparer cette édition spéciale.
01:29:53 Merci à David Bouinet et à Elisabeth Tollet.
01:29:55 Merci aux équipes en régie.
01:29:57 C'était une émission compliquée à monter.
01:29:59 Tout de suite, page spéciale qui se poursuit, évidemment, avec La Parole aux Français, avec Barbara Clun.
01:30:05 Moi, je vous dis, passez malgré tout, malgré ces circonstances, une bonne journée sur ces news.
01:30:10 Et je vous donne rendez-vous demain pour Midi News, mais Midi News week-end cette fois.
01:30:15 À très bientôt. À demain en tous les cas.
01:30:17 (Générique)