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DB - 10-06-2023

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Transcription
00:00 - C'est encore le robinet de gauche.
00:02 Il tourne à vide, on ne peut plus l'arrêter.
00:04 Une vraie catastrophe.
00:06 - Ça doit être le joint, c'est rien.
00:08 - Sans doute, oui.
00:10 Oh, le bon être Thérèse qui n'est pas la Thérèse!
00:12 Vous tenez le chemin?
00:14 - Vous appuyez quoi? Je trouverai bien.
00:16 - La 1re porte à droite. Allô?
00:18 Oui, c'est moi. Ah, c'est toi, bonjour.
00:20 Non, non, pas du tout, pas trop.
00:22 Comment?
00:24 Ah! Oui, chez mon petit antiqueur, rue du Bac.
00:26 Un bonheur du jour de toute bonne santé.
00:28 Un bonheur du jour de toute beauté.
00:30 Oui, si tu y vas, jette un coup d'oeil
00:32 sur son service de sèvres.
00:34 En pâte tendre, du pur Louis XVI, une merveille.
00:36 Je sais pas, aucune idée.
00:38 Non, non, non, non,
00:40 mais je suis avec le plombier.
00:42 Oui, c'est pas grave.
00:44 Et j'attends Paul, mon cousin, à déjeuner.
00:46 Rien n'est prêt. Tu m'excuses?
00:48 D'accord, on se rappelle. C'est ça.
00:50 - Madame! - Au revoir.
00:52 - Madame Silverter! - Eh bien, que veut-il?
00:54 - Une signature, c'est pour une contravention.
00:56 - Madame Lavoisier! - Oui, qui a-t-il encore?
00:58 - Qui c'est qui vous a posé ce robinet?
01:00 - Si vous croyez que je m'en souviens, ça n'est pas vous.
01:02 - Ça me fait mal, non? Mais regardez-moi ce travail!
01:04 - Enfin, ma moquette! - Madame!
01:06 - Bonjour, cousine! - Paul, bonjour!
01:08 - Tiens, c'est pour toi.
01:10 - Tu es fou! Qu'est-ce que c'est?
01:12 - Regarde, je sais que tu aimes ce genre d'objets.
01:14 - Oh, merci, tu me gâtes. Assieds-toi.
01:16 - René n'est pas là? - Avec les embouteillages.
01:18 - Et Isabelle, heureuse?
01:20 - Oh, la lune de miel!
01:22 - Elle est avec son mari au balai à l'extrême-land septembre.
01:24 - J'arrive peut-être un peu tôt? - Non, pas du tout.
01:26 - Midi. J'ai quitté Bordeaux à 5 heures.
01:28 J'ai pas fait une trop mauvaise moyenne.
01:30 - Oh, comme c'est curieux! - Ça te plaît?
01:32 - Oh, beaucoup! - Regarde, Bordeaux,
01:34 il y a une sorte de caricature qui me ressemble.
01:36 Tu trouves pas? - C'est un peu vrai, oui.
01:38 Mais pourquoi ce personnage tient-il un panier?
01:40 - Faut pas trop m'en demander.
01:42 - Mais... mais en quoi est-ce?
01:44 - En pierre, tout simplement.
01:46 - Je vois bien, mais de quelle pierre s'agit-il?
01:48 - De la pierre la moins précieuse qui soit du matériau de construction.
01:52 Ou plutôt de démolition.
01:54 Mais c'est toute une histoire pour laquelle il nous faut faire un petit saut en arrière.
01:57 Assure-toi, il ne s'agit même pas de 200 ans.
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03:12 - Voilà!
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03:19 - Bonjour! - Bonjour, Zathirèque!
03:21 - Oh, tu me déçais la chaleur aujourd'hui!
03:24 Quel dommage que mes maîtres ne veuillent pas aller en l'archa-saut cette année!
03:27 - Hé, pardi! Ils ont peur d'écrier! Par les temps qui courent, hein!
03:30 - Salut, pour ma couronne! - Oui, ben, ça va bien, hein!
03:33 - Alors, toujours aussi active, ce que je vois!
03:35 - Toujours! Comme si ça servait à quelque chose!
03:37 Si seulement mon amoureux voulait bien se décider!
03:39 - Hé ben, si j'étais à sa place, il y a belle durée que ça serait fait, hein!
03:42 - Et puis, combien prendrais-tu pour lui écrire?
03:44 - 5 sous! Et 12 sous pour un minute!
03:46 - Alors, si tu lui écris, tu te lèves plus!
03:48 - Tu pourrais me contenter, là! - Allez, je te lève!
03:50 - Allez, je te lève! - Allons, vite, la nature!
03:52 - Quelle nouvelle, aujourd'hui? - Comment, vous ne savez pas?
03:55 - L'Assemblée a volé tous les privilèges!
03:57 Plus de dîmes, plus de corvées, plus de banalités!
03:59 - Mais alors, il n'y a plus de nobles! Nous sommes tous égaux!
04:01 - Plus de cabales! Si vous avez le seul temps, mieux!
04:03 Si vous n'en voulez pas, on ne vous obligera plus à en prendre!
04:05 - La révolution est faite! - Et non, pas!
04:08 - Ah, ça ira, ça ira, ça ira!
04:10 - On se soutenit, sans cesse, on répète!
04:12 - Ah, ça ira, ça ira, ça ira!
04:14 - Ma vie, une minute, elle nous réussira!
04:16 - Ah, ça ira, ça ira, ça ira!
04:18 - On se soutenit, sans cesse, on répète!
04:20 - Ah, ça ira, ça ira, ça ira!
04:22 - La révolution est faite! - Ah, ça ira, ça ira, ça ira!
04:26 - La révolution est faite! - Ah, ça ira, ça ira, ça ira!
04:29 - Ma vie, une minute, elle nous réussira!
04:31 - Ah, ça ira, ça ira, ça ira!
04:33 - La révolution est faite! - Ah, ça ira, ça ira, ça ira!
04:37 - La révolution est faite! - Ah, ça ira, ça ira, ça ira!
04:41 - Il y aura de la rage que je n'en serai pas surprise.
04:44 - Nous ne pouvons plus rester ici, c'est impossible.
04:47 - Mais où voulez-vous aller, mon ami, à la campagne?
04:49 - Mais non, à Londres, à Koblenz!
04:51 Tout le monde s'en va, le comte d'Artois, le prince de Condé,
04:54 les Vaudreuil, les Lambesques.
04:55 - Vous vous alarmez pour bien peu. On détruit la Bastille, soit.
04:58 Mais il n'y a personne qui ne s'en réjouisse.
05:00 J'ai vu sur le chantier Mme de Jeanlis avec les enfants d'Orléans.
05:03 - Il va y avoir des troubles et je ne tiens pas à être là quand ils se produiront.
05:06 - Vous voyez toujours tout en noir. Pourquoi voulez-vous qu'il y ait des troubles?
05:09 Nous ne sommes plus au temps de la fronde.
05:11 Le roi lui-même ne porte-t-il pas les trois couleurs?
05:13 - Je ne tiens pas à ce qu'il m'arrive ce qui est arrivé à ce pauvre foulon.
05:16 - Vous n'êtes pas contrôleur général des finances?
05:18 - Ah non, grâce à Dieu, non.
05:20 - Vous n'avez pourtant pas l'envie qu'il vous en manquait.
05:22 Thérèse!
05:24 Vous n'avez pas vu Thérèse?
05:26 - Non, ma mère, mais le porteur d'eau vous demande.
05:28 - Eh bien, il n'a pas besoin de moi pour vider ses seaux.
05:30 - Il faut renouveler l'abonnement et le maître d'hôtel n'est pas revenu d'ailleurs.
05:33 - Si avec 15 domestiques, on n'arrive pas à se faire servir,
05:36 étonnez-vous que le roi n'y parvienne avec ses 15 000 serviteurs.
05:39 - Oh, laissons ça sur le parquet.
05:41 - Je vais reprendre les vêtements sur la cheminée.
05:43 - Tiens, voilà tes 50 livres. Mais va à l'office.
05:45 - Je te le suis, madame.
05:46 - Merci.
05:47 Mais que fait donc Thérèse?
05:50 - Madame! Madame, tous les privilèges sont abolis!
05:54 - Comment?
05:55 - Oui, madame, comme le dit Guillaume, nous voilà tous égaux.
05:57 - Tu en es sûre?
05:58 - J'ai le pied de la laitière.
05:59 - Enfin! Enfin, nous voilà comme les Anglais.
06:01 - Viens que je t'embrasse.
06:03 - Ah, j'en connais qui feront un peu moins les fiers.
06:06 C'est la fin de tous les abus.
06:08 Nous entrons, Thérèse, dans une ère éternelle de liberté et de bonheur.
06:11 - Oh, ça ira, ça ira, madame.
06:13 - Pour la circonstance, tu me prépareras ma robe tricolore.
06:15 Et va me chercher les gazettes.
06:16 - Oui, madame.
06:17 - Le facteur est venu, ma mère.
06:19 - Connaissez-vous la nouvelle? La grande nouvelle?
06:21 - Oh oui, c'est sûrement notre cousin de Bordeaux.
06:23 Il vient à Paris et nous allons enfin le connaître.
06:28 - Il est où? Il est où?
06:31 - Où est le petit Tania?
06:33 - Viens bien me chercher du maquillage.
06:35 - Où est le petit Tania?
06:36 - Où est le petit Tania?
06:37 - Où est le petit Tania?
06:38 - Où est le petit Tania?
06:39 - Où est le petit Tania?
06:40 - Où est le petit Tania?
06:41 - Où est le petit Tania?
06:42 - Où est le petit Tania?
06:43 - Où est le petit Tania?
06:44 - Où est le petit Tania?
06:45 - Où est le petit Tania?
06:46 - Où est le petit Tania?
06:47 - Où est le petit Tania?
06:48 - Où est le petit Tania?
06:49 - Où est le petit Tania?
06:50 - Où est le petit Tania?
06:52 - Pas même six jours pour venir de Bordeaux.
06:55 Quel progrès, monsieur. Mais alors là, quel progrès.
06:58 Moi, il m'a fallu dix jours par les messagers.
07:00 Il est vrai que c'était sous le défunt roi.
07:02 - Attention, tu m'en mets plein les yeux.
07:04 - Il n'y paraîtra pas, monsieur. Voilà, voilà.
07:07 C'est la poudre la plus fine du monde.
07:09 - On ne dirait pas que l'on manque de farine.
07:11 On n'a plus qu'à te mettre à la poêle.
07:13 - Ce n'est pas pour rien qu'on nous appelle des Merlans, monsieur.
07:16 Un peu d'eau de Provence.
07:18 En santé, monsieur. Sentez ce parfum.
07:21 C'est toute l'Italie.
07:23 - Et dis-moi, que faut-il voir à Paris?
07:26 - C'est la première fois que vous venez, monsieur?
07:28 - Oui.
07:29 - Dans ce cas, il y a une merveille qui vous faut absolument visiter.
07:32 - Ah, je sais, le Palais de Versailles.
07:34 - Non, j'entends de Paris, monsieur.
07:36 - Euh... Notre-Dame?
07:39 Les Tuileries?
07:40 - Mais mieux, mieux encore, monsieur.
07:42 Il s'agit d'une curiosité toute nouvelle.
07:44 - Ah, le nouveau théâtre français.
07:47 L'Hôtel des Invalides.
07:49 Le Château de Bagatelle, bâti en 64 jours.
07:53 - Mais tout ceci n'est rien, monsieur.
07:55 - Alors, le Cabinet des figures de scie,
07:58 où l'on peut voir la famille royale.
08:00 Le combat du taureau contre les dogs.
08:02 Le bal de l'opéra.
08:04 - Je vous parle, monsieur, d'un prodige qui étonnera du siècle futur.
08:07 D'un véritable paradis.
08:09 - Ah, je sais.
08:11 Les galeries du Palais royal.
08:13 - Est-ce que monsieur Presque est dans ces galeries?
08:16 - Un café.
08:17 - Vous y êtes, monsieur. Un café extraordinaire.
08:19 - Le café de foi.
08:21 - Ah, ah, ah. Mais non, monsieur, mais non.
08:23 Le cavot? La Grande Flamande?
08:26 - Mais vous n'avez jamais entendu parler du café mécanique?
08:28 - Le café mécanique?
08:29 - Mais oui, un café entièrement mécanique.
08:31 Il ne s'y voit aucun garçon.
08:33 Vous prenez place à l'une des tables, quand vous en trouvez,
08:36 car on s'y presse à toute heure.
08:38 Et vous passez commande dans un des pieds creusés à cet effet.
08:41 Et moca ou babaroise monte au centre du guéridon.
08:44 - En voilà en effet une chose à voir.
08:46 - N'est-ce pas, monsieur? On ne s'en lasse pas.
08:48 Moi, j'y passe tous mes dimanches à regarder par les vitres
08:50 les cervices monter et descendre.
08:52 - Je constate avec plaisir que tu aimes la science.
08:55 - Ah, monsieur. Nous avons domestiqué la foudre.
08:58 Déjà, nos machines à feu actionnent les pompes de nos navires
09:01 et même des voitures sans chevaux.
09:03 Déjà, l'homme s'élève dans les airs
09:05 et traverse les mers en ballon.
09:07 Ah, monsieur, nous allons vers un monde nouveau
09:10 où bientôt tous les cafés seront mécaniques.
09:12 - Et la Bastille? - La Bastille?
09:15 - Qu'en reste-t-il? - 800 ouvriers travaillent
09:18 à détruire le dernier bastion du despotisme, monsieur.
09:21 Mais il faudra bien 2 ans pour y parvenir.
09:23 Vous pouvez le visiter si vous le voulez
09:25 sous la conduite du fameux Latude,
09:27 qui fut enfermé à la citade d'Alcinde
09:29 où il s'échappa 3 fois.
09:31 Et voilà, monsieur. Ah, puis-je vous appeler un fiacre?
09:34 - Non, merci, je vais muser à pied par les mains.
09:37 - On prend les gardes de ne pas vous tâcher, monsieur.
09:39 Paris est sans doute la plus belle ville du monde,
09:41 mais c'est aussi la plus sale.
09:43 Monsieur, si vous voulez prendre place.
09:46 Monuments aux dieux d'un antique esclavage,
09:54 disparaissés, et toi,
09:57 splendide égalité, sur sa ruine à jamais
10:00 élève ton image aux jeunes et pures sœurs
10:03 de notre liberté.
10:05 (applaudissements)
10:08 - Cher marais Joseph, vous avez écrit là des vers.
10:10 Immortels. - Il faut les publier.
10:12 - Hélas, le talent n'est pas toujours reconnu.
10:15 - Eh bien, moi, je saurais le reconnaître.
10:17 Vous savez que je vais diriger un nouveau journal,
10:19 le Mercure National. Confiez-moi votre manuscrit.
10:22 - Vous le publierez? - Il le mérite.
10:24 - Oh, merci, merci. - Vous devriez écrire
10:26 une ode à la gloire du tutoiement.
10:28 - Du tutoiement? - Ah oui.
10:30 L'esprit de fanatisme et de feudalité
10:32 nous a fait contracter l'habitude de nous servir
10:34 de la seconde personne du pluriel
10:36 lorsque nous parlons à un seul.
10:38 Je veux lutter contre cet abus.
10:40 Ainsi sera renforcé notre penchant à la fraternité
10:43 et à l'égalité. Commencez-vous, cher ami.
10:45 - Oh, je trouve votre idée sublime.
10:47 - Vous devriez en faire part à l'Assemblée.
10:49 - Oh, je n'y manquerai pas.
10:51 N'avons-nous pas l'exemple Auguste des Romains?
10:53 - Il faut rendre le tutoiement obligatoire
10:55 pour tous et pour toutes. - Oh oui, madame.
10:57 - Eh bien, de quoi vous mêlez-vous?
10:59 Vous feriez mieux de nous apporter les lampes.
11:01 - Bien, madame.
11:03 - M. Séverin de Saint-Palais.
11:05 - Oh, c'est très l'heure.
11:07 - Mon Dieu, c'est moi. - Madame.
11:09 - Mais vous êtes sans culottes. - Eh oui, madame.
11:11 - Et cette coiffure.
11:13 - Il faut vivre avec son temps. La culotte se meurt.
11:17 Vive le pantalon.
11:19 - Notre cousin de province se fait bien attendre.
11:21 - Oh, il se sera sans doute perdu dans les rues.
11:24 - Je veux lui faire comprendre que je veux bien,
11:27 mais sans en avoir l'air, vous comprenez?
11:29 - Hum, parfaitement. Eh bien, nous dirons donc
11:32 vos compliments n'ont pas été sans mes mouvoirs.
11:35 - Tch!
11:37 - Pardon, monsieur. Madame de L'Envoisier.
11:39 - C'est ici, monsieur. Montez au premier.
11:41 - Merci, monsieur.
11:43 (Cris de la foule)
11:45 (Sifflement)
11:47 (Cris de la foule)
11:49 (Cris de la foule)
11:51 - On a sifflé une fois. C'est un visiteur pour vous, madame.
11:54 - Comme je vous le disais, les adulations bases des renfants
11:57 ne sont protégées. Les farces, même les plus indécentes,
12:00 sont représentées sans obstacle. Mais les vérités,
12:02 fortes et hardies, sont impitoyablement proscrites.
12:05 - Monsieur Soir est un dindon qui prétend gouverner les aigles.
12:08 - Il faut supprimer la censure et les censeurs.
12:11 - Monsieur Paul L'Envoisier.
12:13 - Ah! Eh bien, approchez, mon cousin. Approchez.
12:17 Venez, que je vous présente.
12:20 Madame de Quéraliaud, dont vous avez lu les écrits.
12:23 Sinon, il faudra le faire.
12:25 Et monsieur de Chénier, un jeune auteur dramatique de grand talent.
12:28 - Madame, monsieur... - Monsieur.
12:31 - Je ne vous savais pas en si nombreuses compagnies.
12:34 - C'est mon jour, mais vous êtes le bienvenu.
12:36 Embrassez votre cousin, François. - Mon cousin.
12:39 - Votre cousine, Isabelle. - Mademoiselle.
12:41 - Monsieur de Saint-Ballet, que David a reçu parmi ses élèves
12:44 et qui réussit les portraits. A ravir.
12:46 - Monsieur. - Madame et monsieur Perrier,
12:48 une de leurs amies. - Pardonnez-moi, ma cousine.
12:51 On dit chez nous que vous avez à Paris
12:53 quelques difficultés à vous nourrir.
12:55 Aussi, ma mère m'a-t-elle prié, avec mille pensées affectueuses,
12:58 de vous remettre ses provisions.
13:00 - Voilà qui part d'un grand coeur, mon cousin,
13:02 mais vous le voyez, pour le moment, du moins, nous ne manquons de rien.
13:05 Laissons là votre panier. Venez vous asseoir près de moi
13:08 et contez-nous ce que vous avez déjà fait de beau à Paris.
13:11 - Oh, bien peu de choses, ma cousine. - Mais encore.
13:14 - Eh bien, je me suis d'abord inscrit au cours de messieurs Monge
13:17 et Condorcet pour la rentrée. - Vous vous intéressez aux mathématiques?
13:20 - Oui, et à la physique, madame. - Comme c'est intéressant.
13:23 Pratiquez-vous le magnétisme?
13:25 - Je m'intéresse surtout à l'électricité.
13:27 - À l'électricité, tiens. Et à quoi ça peut-il servir?
13:30 - Je l'ignore, madame, et c'est précisément ce qui m'intéresse.
13:33 - Mais n'avez-vous rien vu d'autre?
13:35 - Je ne suis pas encore allé à Versailles.
13:37 - Pardon, mon cousin, comment dites-vous?
13:39 - À Versailles. - C'est amusant.
13:41 - Je ne comprends pas. - Ce n'est rien.
13:43 - Qu'y a-t-il là de si plaisant? - À Paris, nous disons Versal.
13:46 - Versal? - Oui, comme le boulon.
13:48 - Mais la soupe? - Eh bien, moi, j'appelle du bouillon bouillon.
13:52 - Vérité à Bordeaux, erreur à Paris.
13:54 - Eh, voyons, mon cousin, dites-vous de la pâle ou bien de la paille?
13:59 - De la paille, bien sûr. - De la paille, comme c'est drôle.
14:02 - Je ne comprends pas. - Vous vous y ferez, mon cousin.
14:04 Bientôt, vous parlerez comme un vrai Parisien.
14:06 - Par contre, je suis allé à la Bastille.
14:09 - À la Bastille? - Ou à la Bastille.
14:11 Je ne sais plus comment on parle chez vous.
14:13 - Je n'y suis pas retourné depuis le mois dernier.
14:15 Est-il vrai que l'on se sert des pierres du donjon
14:17 pour achever le pont de la Concorde?
14:19 - Je ne sais pas, mais on en fait aussi des bijoux de toutes les façons.
14:22 J'ai cru vous être agréable en vous apportant celui-ci.
14:25 - Oh, quelle délicate attention.
14:27 C'est de la pierre, vraiment? Elle est si fine.
14:30 - De la pierre même de la Bastille.
14:33 Ou de la Bastille, comme vous voudrez, mon cher cousin.
14:36 - Eh bien, mon ami, que faites-vous?
14:48 - Je pars, madame, je pars. - Et où allez-vous?
14:50 - À Londres, comme tout le monde.
14:52 - Mais qu'est-ce qui justifie une décision si subite?
14:55 - Ne savez-vous pas qu'on vient d'abolir les privilèges?
14:57 - Si fait, mais vous n'en aviez pas.
14:59 - J'aurais pu en avoir.
15:01 Si ce n'est pas malheureux, c'est de redonner tant de mal
15:03 pour obtenir des lettres de noblesse et voir ce qu'on en fait aujourd'hui.
15:06 - Enfin, vous n'allez pas m'abandonner seul avec les enfants.
15:09 - Madame, en des temps plus normaux,
15:11 je vous eusse fait enfermer dans un couvent.
15:13 Mais tout le monde perd la tête aujourd'hui,
15:15 au bout et sur le point de la perdre, à commencer par vous.
15:17 - Moi? - Oui, vous.
15:19 Vous qui sacrifiez vos bijoux.
15:21 - Sur l'autel de la patrie, certes, et j'en suis fière.
15:24 - Vous qui remplissez ma maison de sang-culottes.
15:26 - Des artistes, des savants.
15:28 - Il est vrai que nous sommes tous égaux aujourd'hui.
15:30 - Et pourquoi ne le serions-nous pas?
15:32 - La famille, la naissance sont réduites à rien.
15:34 Vous allez voir que bientôt, les femmes vont se prétendre les égales des hommes.
15:37 - Nous ne commettrons jamais cette folie.
15:39 - Quand on est sur la pente...
15:41 - La révolution est faite, mon ami. Que craignez-vous de plus?
15:44 - Ce n'est pas pour moi que je crains.
15:46 C'est pour vous, c'est pour François, c'est pour Isabelle.
15:48 - Et c'est pourquoi vous me quittez?
15:50 - Si tu arrives à Londres, mon premier soin sera de préparer votre venue,
15:54 d'installer un loger, et dès qu'il sera prêt, je vous écrirai.
15:57 - Mais que ferons-nous à Londres? Je ne parle pas un traitre aux mots d'anglais.
16:00 Pas plus que vous et les enfants, d'ailleurs.
16:02 - Comme avons-nous besoin. Toute l'Europe parle français.
16:05 - Je ne sais pas. J'ai un pressentiment.
16:08 - Faites taire votre pressentiment.
16:11 Et ayez confiance en moi.
16:17 - Ah! Et voilà la maison sans maître.
16:20 Cette pauvre madame était toute triste ce matin.
16:22 Moi-même, j'en suis encore toute remuée.
16:24 - Pof! Notre père en aura, j'espère, vite assez de Londres.
16:27 Dès les premiers brouillards, il nous reviendra.
16:29 - Ah! J'aimerais bien aller en Angleterre.
16:31 On dit que les Anglais ne se saluent ni ne s'embrassent comme nous.
16:34 - Ha! Alors qu'est-ce qu'il faut quand ils se rencontrent?
16:36 Ils se frottent le nez? - Non, se serrent la main.
16:38 - Oh! Quelle bonne idée!
16:40 - Je vois bien notre père en train de se faire serrer la main.
16:43 - Que lisez-vous? - "Polyvirginie".
16:45 - J'ai bien envie d'aller faire un tour au théâtre.
16:47 - Depuis qu'on appelle la révolution, il ne se passe plus rien.
16:50 - N'oubliez surtout pas d'avoir notre ami Séverin.
16:52 - Je n'y manquerai pas.
16:54 - Terelle! - Madame.
16:56 - Vous n'avez pas vu le médaillon qui m'a été donné par mon cousin?
16:59 - Un médaillon? - Oui, en pierre.
17:01 - Oh non, madame. - Et vous, ma fille?
17:04 - Je n'ai rien remarqué. - C'est étrange.
17:06 Il semble avoir disparu. - Oh! Quelqu'un l'a rapporté
17:08 à l'Assemblée pour garantir la dette publique.
17:10 - Hum! Je l'avais laissée sur ma coiffeuse ce matin.
17:14 - Isabelle. - Ma mère.
17:16 - Isabelle, vous maigrissez. Il faudra prendre du vinaigre.
17:19 - Bien, ma mère.
17:21 (Rires)
17:23 - Vous connaissez, vous, un vrai sujet?
17:25 (Rires)
17:27 - Hum! Mais c'est glacé!
17:36 - Vous m'avez demandé une glace, monsieur.
17:38 - Je ne pensais pas que c'était aussi froid.
17:40 - Ah, mon cher cousin! - Prenez place!
17:43 - Ainsi, vous...
17:45 vous vous doutez au plaisir de la capitale.
17:47 - Oui. - Vous ne fumez pas?
17:49 - Non, merci. - Vous ne prisez pas non plus?
17:51 - Merci. - Qu'avez-vous découvert aujourd'hui?
17:53 - Les libraires, les marchands d'estampes.
17:55 - Et vous plairait-il de rencontrer monsieur Fragonard?
17:58 - Oh, certainement. - J'ai eu l'occasion
18:00 de lui être présenté par mon ami Sévrin, que vous connaissez,
18:03 ainsi qu'à monsieur Berth-Roberts, Chalgrin, Creux...
18:07 - Ah! Vous permettez?
18:10 - Ah! Voilà le savant qui se réveille.
18:13 C'est un briquet physique.
18:15 Quand on agite la lumette soufrée dans le flacon,
18:17 elle s'enflamme. - C'est certainement
18:19 un flacon de phosphore. - On en vend
18:21 aux galeries du Palais-Royal. - Que ne trouve-t-on pas à Paris,
18:24 et notamment au Palais-Royal? - Il est vrai que l'on pourrait
18:27 y passer sa vie sans jamais en sortir et n'y manquer de rien.
18:30 - Nous autres pauvres provinciaux devons vous paraître bien naïfs.
18:33 - Oh, mais non! Mais non, qu'allez-vous penser?
18:36 - Et comment se porte madame de L'Envoisier?
18:39 - Ah! Elle serait heureuse de recevoir votre visite,
18:42 d'autant que la voilà bien seule. - Comment cela?
18:45 - Notre père est parti pour Londres ce matin même.
18:48 - Ah! Pour ses affaires? - Ah non!
18:51 Pour immigrer. - Ah!
18:54 - C'est un véritable mystère, que la disparition de ce médaillon.
18:58 On croirait un de ces romans de terreur anglais,
19:01 comme ceux de M. Walpole. - Vous l'avez vu, m'avez-vous dit,
19:04 ce matin, sur votre coiffeuse, après le départ de votre mari?
19:07 - Oui, je me suis absentée quelques instants et un mourteau, il n'était plus.
19:10 - Voilà une énigme, que malgré toutes ces connaissances physiques et mathématiques,
19:15 notre cher cousin lui-même serait bien en peine de débrouiller.
19:19 - C'est pourtant bien simple. - Comment vous pourriez retrouver ce médaillon?
19:22 - Je puis au moins vous dire celui ou celle qui l'a subtilisé.
19:25 - Comment cela? - Il suffit pour cela d'une petite expérience.
19:30 M'autorisez-vous, madame, à la tenter. - Oui, si elle n'est pas dangereuse.
19:33 - Nullement. Je vous demanderai seulement de réunir dans cette pièce
19:36 toutes les personnes qui se trouvaient dans la maison
19:38 et avaient accès à votre chambre au moment de cette disparition.
19:42 - Je suis sûre de mes gens comme de moi-même.
19:44 On n'a jamais rien volé chez moi avant cette affaire.
19:46 - Disparition ne signifie pas nécessairement vol.
19:48 - Eh bien, en dehors de nous trois, François, Isabelle et moi, il y avait Thérèse...
19:52 - Moi, madame? - Oui, et Delacquet.
19:54 - Faites-les venir, je vous prie. - J'ai entendu Thérèse.
19:57 - Et puis, madame? - Mon Dieu, quel diable de risque par terre!
20:00 - Je veux tant moins savoir ce que vous attendez de nous.
20:02 - Je me tiendrai, si vous le permettez, madame, dans la chambre,
20:05 où s'est produite cette disparition. - Comme vous voudrez.
20:08 - Nous y ferons l'obscurité. - Thérèse, va tirer les rideaux.
20:11 - Et vous m'y enverrez à tour de rôle toutes les personnes présentes dans cette pièce.
20:17 - Devrais-je venir également? - C'est indispensable au succès de l'expérience.
20:21 Bon, tout le monde est là, nous pouvons donc commencer.
20:25 Attention à mon appel. Vous m'enverrez la première personne de votre choix.
20:28 Je n'ai pas besoin de savoir laquelle. - Mais et qu'en adviendra-t-il?
20:31 - Aucun mal, rassurez-vous. D'ailleurs, il n'y a pas de secret.
20:34 Je demanderai simplement à chacun de poser la main sur cette plaque de cuivre.
20:37 - Et que se passera-t-il? - Rien, si cette personne est innocente.
20:41 Par contre, si elle est coupable... - Si elle est coupable?
20:43 - Vous le verrez bien. Attention à mon signal.
20:46 - On se croirait revenus au temps de Caliostro.
20:49 - Chut! Je vais donner l'exemple. - Non, ma mère, laissez-moi y aller.
21:01 - Suivant! - À toi, Thérèse. - Oh, madame!
21:03 - Courage, si tu es innocente. - En doutez-vous.
21:06 - Suivant! - Isabelle, à toi.
21:16 - Suivant! - Picard!
21:25 - Suivant! - À toi.
21:27 - Suivant!
21:37 - Eh bien, votre petit tour de physique a échoué.
21:48 - Un instant, madame. - Je vous en prie, ne vous en faites pas.
21:51 - Votre petit tour de physique a échoué. - Un instant, s'il vous plaît.
21:55 Tendez tous les mains.
21:57 J'avais simplement mis un peu de cendre sur cette plaque...
22:00 que seul le coupable n'aura pas osé toucher. - Isabelle!
22:03 - Eh! Que se passe-t-il? - Le médaillon!
22:07 - Le médaillon? Eh bien, le voilà.
22:10 - Comment se fait-il que ce soit vous qui l'ayez?
22:12 - Isabelle l'avait remise à François, qui est venu me la porter ce matin.
22:16 Il y manquait un portrait et nous voulions vous faire une petite surprise.
22:20 - Oh, les impertinents! Regardez, mon cousin, ce qu'ils ont fait de vous.
22:24 - Ma frère, le portrait est réussi. Je vous en félicite, monsieur le sympathique.
22:27 - C'est vous qu'il faut féliciter, mon cousin.
22:29 Et t'as les prises qu'il croyait prendre.
22:31 - Sans rancune, mon cousin. - Sans rancune.
22:34 - Pour vous remercier et nous faire pardonner, mon cher Paul, je vous retiens à souper.
22:38 Il y avait dans votre panier quelques bonnes bouteilles et nous y ferons un oeuvre...
22:41 tandis que ces chenapans nous regarderont.
22:43 - Oh! - J'espère qu'il y en aura pour tous.
22:46 - Puisque vous le désirez, nous y pourvoirons.
22:49 - Ce pauvre médaillon ne méritait pas tant de bruit.
22:53 Il doit faire pâle figure à côté de tous vos bijoux.
22:56 J'étais bien étourdi de vous l'offrir. Pardonnez-moi.
22:59 - Au contraire, mon ami. Vous ne pouvez savoir combien ce cadeau m'a ému.
23:03 - Vous plaisantez? - Non, point. Je n'ai plus de bijoux.
23:07 - Vous? Mais ma mère m'a si souvent parlé de vos colliers, de vos perles, de vos diadèmes...
23:11 et même d'un très ancien bracelet qui vous serait venu d'un ailleurs orfèvre au temps jadis.
23:16 - C'est vrai, mais je ne les ai plus. - Comment se fait-il?
23:20 Les affaires de mon cousin auraient-elles subi le contre-coût des événements?
23:23 - Non, non, non, non. A vrai dire, ce serait même plutôt le contraire. Enfin, jusqu'à présent.
23:27 - Mais alors? - Alors...
23:30 Eh bien, il y a quelques jours, je suis partie pour Versailles...
23:34 Pardon, Versailles...
23:36 vêtue d'une robe blanche très simple,
23:39 mais ornée, comme l'a écrit le moniteur, de cette belle simplicité qui caractérise la vertu.
23:43 Nous étions nombreuses ce jour-là.
23:46 Il y avait même parmi nous des comédiennes.
23:49 Et de ces femmes, de ces femmes dont en toute autre circonstance,
23:52 nous aurions rougi d'être les compagnes, mais que nous étions heureuses d'accueillir, comme des sœurs.
23:57 Nous avons eu droit à des armes de triomphe de feuillage, l'enthousiasme de la foule,
24:01 et un discours de Monseigneur l'évêque de Langres,
24:03 tandis que la musique jouait, où peut-on être mieux qu'au sein de la famille?
24:07 Enfin, nous avons toutes remis nos bijoux sur le bureau de l'Assemblée,
24:11 pour sauver la nation de la banqueroute.
24:13 Ce qui ne semble pas, ni lâche, avoir été suffisant.
24:16 Vous êtes une sainte. Jamais on oubliera un tel trait de patriotisme.
24:20 Vous parlez comme Monseigneur l'évêque de Langres, mon cousin, mais avec plus de cœur.
24:24 Je ne sais comment vous exprimer mon émotion, je l'ai ressentie dès que je vous ai vue.
24:27 Comment la patrie ne triompherait-elle pas avec des femmes telles que vous?
24:31 Dois-je vous avouer qu'il m'arrive parfois de penser à ces bijoux avec un peu de regret?
24:35 Ceci n'autre rien à votre geste, au contraire.
24:38 Comme mon cousin a dû être fier de vous.
24:41 Ah non, votre cousin, mon mari, ne me l'a pas pardonné.
24:45 Comment n'a-t-il pas été touché jusqu'aux larmes?
24:48 Voyons nous en sommes, seuls, l'un et l'autre, malgré les apparences.
24:53 Comme vous l'êtes aussi, sans doute, vous-même, dans cette ville nouvelle pour vous.
24:57 Aussi comprendrez-vous combien votre cadeau m'a été droit au cœur,
25:01 et combien j'étais navrée de sa part.
25:05 Notre père n'est parti que de ce matin, et il me semble ne l'avoir vu depuis une éternité.
25:10 S'il était là, il y a longtemps qu'il vous aurait envoyé au lit l'un et l'autre.
25:13 Et croyez-vous qu'il vous laisserait fumer comme un garde national?
25:16 Et vous, mademoiselle, lire des romans toute la nuit.
25:18 Ah, vos petits lettres, à Rouen.
25:21 Eh bien, vous n'êtes pas encore couchée?
25:24 Je ne pourrai pas m'endormir.
25:26 Ah, moi non plus, je n'ai pas ce bain.
25:29 Tu n'es pourtant pas la première.
25:31 Oui, mais cette fois, c'est différent.
25:34 J'espère que nous ne resterons pas trop longtemps sans nouvelles de lui.
25:37 Je ne sais combien de temps il faut à une lettre pour venir d'Angleterre.
25:40 Au moins une semaine, vous ne croyez pas?
25:42 [Toc, toc, toc]
25:44 Qui est-ce?
25:46 À cette heure-ci, nous n'attendons personne.
25:48 Le portier n'a pas sifflé.
25:50 Eh bien, Thérèse, va donc ouvrir.
25:52 Mais j'ai peur, monsieur.
25:54 C'est peut-être une perquisition, maintenant que notre père est immigré.
25:57 Ouvrez, porte!
25:59 Sont-nous bêtes, si notre père...
26:01 Ah, mon ami, que j'vois de vous.
26:05 Comment se fait-il?
26:06 Oh, bien, figurez-vous que parce que j'avais oublié mon passeport,
26:08 un de ces blancs becs de la garde m'a retenu toute la journée à la barrière Saint-Lazare.
26:12 Oh, le gueux, le bandit!
26:14 Le brave homme, puisqu'il nous vaut la joie de vous revoir.
26:16 C'est ma foi, vrai, et je serai bien mieux ici avec vous que l'auberge.
26:19 J'étais à peine dans la voiture que vous me manquiez déjà.
26:22 Soyez sans inquiétude, mon père.
26:24 Dans quelques jours, si vous le désirez, vous pourrez repartir.
26:26 J'ai entendu dire, aujourd'hui même, au café de foi par un député de Versales,
26:30 que l'Assemblée allait décréter la libre circulation sur tout le territoire.
26:33 Vous voyez, la liberté a aussi ses avantages.
26:35 Mais la prochaine fois, nous vous accompagnerons.
26:37 Comment ça? À l'aventure?
26:39 Oui, si vous le permettez, nous vous arrêterons à Dieppe.
26:41 Quelques bains feront le plus grand bien, Isabelle.
26:43 Oh, des bains de mer, vous voulez ma mort?
26:45 Et de là, si vous êtes toujours décidés, nous irons à Londres.
26:48 De toute façon, ce ne sera l'affaire que de quelques semaines,
26:51 le temps que la Révolution triomphe.
26:52 Oui, pour qu'on l'étouffe.
26:54 Et nous offrons les bonnes manières aux Anglais.
26:56 Ah, quelles bonnes manières!
26:57 À ne plus se serrer la main comme des sauvages quand ils se rencontrent,
27:00 mais à s'embrasser à la mode de chez nous!
27:03 (rires)
27:06 (musique)
27:09 (musique)
27:13 (musique)
27:17 (musique)
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27:36 (musique)
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