• il y a 2 ans
DB - 10-06-2023

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00:00 - On n'est pas encore couché ? - On a qu'on pote d'histoire demain.
00:17 - Si tu comprenais mieux tes leçons, tu les oublierais pas au bout de trois mois.
00:21 - Oh, mais je les sais.
00:22 Enfin, je crois.
00:23 - Alors, pourquoi n'étais-tu pas au lit ? - Je me demande de quand datent les crayons.
00:28 - Tes crayons ? - Oui.
00:30 - Tu crois qu'on te posera la question demain ? - Non.
00:33 C'est intéressant, tu ne penses pas ? Au moins, autant que de savoir ce qui s'est passé
00:36 en 639.
00:37 - Et qu'est-ce qui s'est passé en 639 ? - Dagobert est mort.
00:43 - Ah oui, mais je l'avais oublié.
00:45 Pour en venir à tes crayons, on n'en parle pas dans tes livres ?
00:48 - Non, pas un mot.
00:50 Tu le sais, toi ? - Ah oui, les crayons, bien sûr.
00:55 De la croix à Ingres.
00:58 Oui, on a dû les inventer sous la Révolution.
01:00 - Et Léonard de Vinci, alors ? - Bon, écoute, François, tout ça n'est
01:03 pas très urgent.
01:04 Tu ferais mieux de te coucher, maintenant.
01:05 On en reparlera demain.
01:06 Eh, dors bien.
01:07 - Bonsoir, papa.
01:08 - Bonsoir.
01:09 - Bonsoir.
01:27 - Le jeune gérant revient de la quai de Thènes.
01:51 Il aperçoit Gaillette au bord de la fontaine.
01:54 Il la prise entre ses bras.
01:57 Il le train doucement.
01:59 La brise vente.
02:01 - À quoi rêves-tu, Isabelle ? Un chevalier ?
02:04 Le porteur d'eau est passé ? - Je ne l'ai pas entendu.
02:07 - Tu prépareras des boules de feu pour ton père, Écola.
02:10 - Ah, je pense qu'il va faire moins froid, aujourd'hui.
02:13 Saint-Germain-des-Prés, les pommiers sont déjà fleuris.
02:15 - Ces changements de saison ne me valent rien.
02:17 Je n'ai pas dormi de toutes les nuits.
02:19 - Tu devrais en prendre des oeufs de fourmi.
02:21 - Non, ça passerait bien tout seul.
02:23 - Quand tu auras terminé, tu auras coupé de l'herbe pour être à terre.
02:26 - Vous m'avez laissé de l'eau, j'espère ?
02:28 - Tu peux finir ce qui reste.
02:30 - Oh, vivement l'été, les bains dans la Seine.
02:36 Peux-tu me donner deux sous, s'il te plaît ?
02:38 - Encore ? Mais pour quoi faire ?
02:40 - Je voudrais louer un livre pour le copier.
02:42 - Tu es certain que c'est pour un livre ?
02:44 - Bien sûr.
02:45 - Il serait bien en peine de nous en dire le titre.
02:47 - Je te le dirai quand tu comprendras le latin.
02:49 En attendant, occupe-toi de tes affiqués.
02:51 - Oh, mes affiqués ! Mais regardez-le, avec les poulaines de deux pieds, comme un baron !
02:55 Mes affiqués !
02:56 - Vous n'allez pas vous disputer dès le lever du jour, non ?
02:58 - C'est elle qui a commencé.
03:00 - Ben, mes tablettes.
03:02 Où sont mes tablettes ?
03:04 - Tu les rangées, tu le saurais.
03:05 - À la chaleur !
03:07 Encore heureux que mes notes n'aient pas fondu avec la scie.
03:11 - Qui les y a mises ?
03:13 - Sans doute celle qui se servait hier de mon stylet pour faire des trous dans sa sainte-cou.
03:16 - Dépêche-toi donc et prends un pain pour ton déjeuner.
03:18 - J'ai tout mon temps.
03:20 - Le maître dispute tous les matins avec le recteur sur le roman de la Rose.
03:23 - Ne rentrons pas trop tard.
03:26 - Bonne soirée.
03:28 - Bonne soirée.
03:30 - Bonne soirée.
03:33 - Bonne soirée.
03:55 - Je suis comme la licorne qui s'ébahit en regardant
04:00 quand elle contemple la pucelle.
04:05 Je suis comme la licorne qui s'ébahit en regardant...
04:11 - À ces dimanches, notre tour de garder la fenêtre ouverte
04:14 et de travailler pour le repas de Pâques des pauvres de l'Hôtel Dieu.
04:16 - Ah oui, toutes ces touffes.
04:18 Avec tout ce qu'on fait pour eux, ils finiront par être plus riches que le roi.
04:21 Et si j'étais prévaut de Paris,
04:23 j'aurais certain paralyptique et autre caïmans,
04:25 bellitres et bellitresses qui se mettraient bien vite à courir.
04:28 - C'est au nombre de ces pauvres qu'on reconnaît la richesse d'une ville, Colas.
04:32 - Alors Paris est bien la plus riche de toutes.
04:34 - Bonjour, sire mon père. - Bonjour, François.
04:36 - Bonjour, Colas. - Bonjour, François.
04:38 - J'ai un cadeau pour toi. - Un cadeau ?
04:40 - Tiens. - Qu'est-ce que c'est ?
04:42 - Une mine de plomb pour écrire.
04:44 - Ah, je vais pouvoir changer mes tablettes contre un cahier de parchemin.
04:47 - Et si tu le veux, tu pourras même écrire sur du papier.
04:50 - Il faut que le grand moghol et les infidèles le gardent, leur maudit papier.
04:53 J'aime mieux le parchemin, il ne se déchire pas.
04:55 - Merci, père. - Reviens-nous, licencié.
04:58 - Eh, Colas, passe-moi mes guignoirs.
05:06 - Je suis comme la licorne qui s'est... - Merci.
05:11 - Qui s'est baillie en regardant quand elle contemple la pucelle.
05:17 - Ah, Isabelle, tu achèteras un demi-quarteron de poivre jauné,
05:29 une livre de riz à un sou, miel et...
05:33 Je me demande ce que je vais vous faire à dîner.
05:36 - Il y avait hier chez le poulailler des chapeaux en dessous de la pièce.
05:38 - S'ils sont gras, tu en prendras pour nous.
05:40 Et pour toi, du poisson. - Encore ?
05:43 - Une fille bien élevée doit jeûner trois fois par semaine.
05:47 Rien n'est meilleur pour la santé de son âme et de son corps.
05:52 Ah, j'allais oublier, tu prendras aussi deux livres de bougies,
05:56 du parchemin huilé pour les fenêtres et du pain pour les tranchoirs.
05:59 Tu n'oublieras pas ? - Non.
06:01 Ma robe est beaucoup trop courte.
06:04 Je la porte maintenant avec une traîne.
06:07 - Elle sera la mode l'an prochain puisqu'il faut que ça change, comme la lune.
06:12 - Vous, madame, ma mère vous offrez toujours un chou-tel.
06:15 - C'est tout aussi bien que ta futaine du diable.
06:18 Et ne m'usarde pas.
06:21 - Maôle Appeltierre m'a commandé deux couverts de vermeil
06:27 pour le cadeau de noces de sa fille.
06:29 - Rose comme elle est, elle ferait mieux de lui offrir une mouche.
06:32 - Qui a fromage ? Voilà du bon feu !
06:36 - Je n'ai pas de refus, belle damoiselle, je sens plus mes doigts.
06:39 - Après vous, Maitre Boisier.
06:41 - Tu sors ? - Je veux marcher.
06:45 - Avec tes cornes ? - Je voulais passer à Notre-Dame.
06:48 - Demandant, les filles ressemblaient à des filles et non pas à des âmes.
06:51 - Dimanche dernier, au jeu de poumes, Jean de Beauvais, associé au château de Vincennes,
06:55 m'a dit qu'on avait dû rehausser les portes
06:57 pour que les dames de la cour puissent les franchir avec leurs cornes.
07:01 - Portes !
07:03 - Les maisons de la cour !
07:07 - Les maisons de la cour !
07:09 - Les maisons de la cour !
07:11 - Les maisons de la cour !
07:13 - Ayez pitié, Messieurs-dames, ayez pitié, Messieurs-dames.
07:19 - Ayez pitié, Messieurs-dames.
07:21 - Merci, madame. - Ayez pitié, Messieurs-dames.
07:24 - Merci, madame.
07:27 - Allez, on a pas le temps ! - On a pas le temps !
07:30 - Approchez, approchez.
07:32 Il y a des gens qui se demandent d'où viennent les vins.
07:36 Je leur apprends qu'ils viennent de diverses nourritures,
07:39 réchauffées, de vins en thym et en mouton.
07:43 Dans le corps, ils se multiplient sous l'influence de la chaleur et de l'humidité.
07:51 Car si c'est la chaleur et de l'humidité que, comme disent les philosophes,
07:55 toutes choses sont créées, c'est aussi de là que viennent les verres.
08:00 Lesquels remontent jusqu'au cœur et font mourir d'une terrible maladie
08:06 qu'on appelle la mort sous l'eau.
08:09 Signez-vous et que Dieu vous protège.
08:12 Pour guérir cette terrible maladie,
08:15 la seule herbe qui soit dans les quatre parties du monde, c'est l'armoire.
08:20 Je la vois un denier, un denier seulement, de la monnaie en cours dans les pays où je vais.
08:26 Un Orléans à Orléans, un Chartres à Rachaque, un Esterlin à Londres en Angleterre
08:32 et à Paris, un Parisi seulement.
08:35 [Brouhaha]
09:00 [Brouhaha]
09:26 [Brouhaha]
09:28 Qu'est-ce que je pense-t-il ?
09:29 C'est ce potre en début de carrelage à cause du picard, le regrettier de la rue Serpent.
09:33 Oui, mon maître m'avait commandé d'acheter une livre de cannelle.
09:36 Ce que j'ai fait, et quand il l'a pesée, il n'y en avait qu'une demi-livre.
09:39 Et il dit que c'est moi qui l'ai volée.
09:41 Bon, alors il faut aller trouver ce picard.
09:42 Il ne l'avouera jamais, ce n'est pas la première fois qu'il nous vole.
09:44 Non, à quoi bon ? Ce n'est pas ça qui m'enlèvera les coups que j'ai reçus.
09:48 Mais on peut au moins le forcer à rendre gorge.
09:51 Il faut lui donner une leçon, vous êtes d'accord ?
09:53 Oui, c'est grave.
09:54 Après le cours, nous irons chercher les costumes que nous avons préparés pour jouer le mystère de la résurrection.
09:58 Et que prend-on ?
09:59 Je vous le dirai.
10:00 Attention, voilà.
10:01 [Brouhaha]
10:02 Maintenant, quel palus dans le palais des russes ?
10:08 Un mot ?
10:09 Un mot ?
10:10 Un palus ?
10:12 [Palais des russes]
10:31 [Brouhaha]
10:44 Hé, voilà un seigneur bien aidé, non ?
10:47 Les femmes portent des cornes comme les démons et les seigneurs des grelots comme les fous.
10:50 La meuf dit bien ce qu'elle veut, dit-il.
10:52 C'est bien ici qu'elle meurt maître René, leur fèvre.
10:55 C'est moi-même, messire.
10:59 En vous servir, maître René dit l'envoisier, car mon père était toujours d'humeur joyeuse et comme il paraît que je tiens de lui, son surnom m'est resté.
11:06 Carrelot !
11:07 On m'a vanté tes mérites et j'aurais peut-être quelques travailleurs à te confier.
11:10 Carrelot !
11:12 Tais-la-haut !
11:13 Eh bien toi, j'ai crié trois fois, t'as bien prescrit la lance.
11:16 Pardon messire, mais entrez, vous serez à l'abri.
11:19 Prenez, je vous en prie, la peine de vous asseoir.
11:22 Bon, voici, je désirais offrir une bague à une dame.
11:25 Oui, un anneau d'or ?
11:27 Oui.
11:28 Cola ?
11:29 Avec une pierre.
11:30 Quelle pierre voulez-vous ?
11:32 Le saphir est excellent pour la santé.
11:36 J'ai aussi des rubis et des sardouanes du Levant.
11:39 Non, je désirerais surtout que cette dame se souvienne de moi.
11:42 En ce cas, je ne saurais trop vous conseiller l'émeraude, qui est, comme vous le savez, la pierre de la mémoire.
11:50 Oui.
11:51 Celle-ci est splendide.
11:56 Oui, en effet, elle est très belle.
11:58 Bon, combien vaut-elle ?
12:00 Je peux vous la faire à 300 francs, anneau compris.
12:04 Tu veux m'assassiner ? On peut vivre six ans pour ce prix-là.
12:07 C'est ma plus belle pièce, messire.
12:09 C'est une pierre très rare et de grande vertu.
12:11 Vous ne retrouverez pas de plus belle.
12:13 Et quant à l'anneau, je ne suis pas alchimiste.
12:15 Je ne fabrique pas mon or à partir du plomb.
12:17 Bon, c'est bien, je la prends.
12:19 Mais je désirerais que tu inscrives à l'intérieur de l'anneau le nom de cette dame.
12:22 Rien de plus facile, messire.
12:24 La niaise. Tu sais comment l'écrire.
12:26 Oui, messire. Dès demain, ce sera chose faite.
12:29 Bon, alors prends ceci en la compte.
12:31 Voilà.
12:33 Oui, je te donnerai le reste quand tu me livreras.
12:39 Où faudra-t-il vous la porter ?
12:41 À mon hôtel de Sémirou et Rambourg de Brieux, vis-à-vis Saint-Séverin,
12:44 près de l'hôtel d'enseigne du Paucassez.
12:46 Tu demanderas Sir Mathieu.
12:48 Je m'y rendrai dès après-dîner, sur le coup de midi une heure.
12:51 Je vais manger ça.
12:52 À demain, messire.
12:54 Ah ben, si je faisais tous les jours pareil affaire, je pourrais me payer un royaume.
13:00 Isabelle, où vas-tu ?
13:20 Dans la chambre.
13:21 Tu es bien pressée. Fais donc voir ce que tu tiens.
13:24 C'est rien.
13:27 Rien ? Fais voir quand même.
13:30 On prit où elle était. C'était dommage de ne pas la prendre.
13:36 Et combien rapportes-tu ?
13:40 Tu as tout dépensé.
13:42 J'ai grand besoin d'une nouvelle robe, madame ma mère.
13:44 Tu vas voir ce dont tu as le plus besoin.
13:46 Non, non, non !
13:49 Non, c'est pas...
13:50 Monsieur, mon père, je vous en prie. Je vais apprendre à faire les achats.
13:53 Tu calmes, tu calmes, mamie. Qu'y a-t-il encore ?
13:55 Il y a, mon ami, que vous devriez marier votre fille, si vous ne voulez pas qu'elle nous ruine.
13:59 Tu as encore fait quelques dépenses sans permission ?
14:01 Oui, monseigneur.
14:02 Oui.
14:03 Quatre aunes de brunettes pour près de dix sous.
14:06 Oh non, pas sept sous.
14:08 Sept sous, on ne vous compte.
14:09 C'est bon, c'est bon, je les paierai.
14:11 Oh, voilà bien de l'indulgence, mon ami.
14:13 Vous irez en acheter autant pour vous, mamie.
14:15 J'ai fait aujourd'hui une belle affaire.
14:17 Et bien que vous ayez failli me la faire rater, je veux que vous en ayez votre part.
14:20 Merci, mon père.
14:21 C'est le temps des étrennes.
14:23 Depuis l'âge de quinze ans que monseigneur, mon père, m'a marié à vous,
14:26 vous ne m'avez jamais laissé manquer de quoi que ce soit.
14:28 Vous irez voir Oal ou si vous le voulez, je vous conduirai à Pâques à la Foire Saint-Germain.
14:31 Oh oui, mon ami, comme au temps du carnaval.
14:34 Tu as de la chance.
14:36 Vous aussi, ma mère. Grâce à qui aurez-vous une nouvelle robe ?
14:39 Merci, mon ami.
14:43 Merci.
14:46 [Musique]
14:50 [Musique]
14:54 [Musique]
15:20 [Musique]
15:23 François devrait être à rentrée. Il est passé six heures depuis longtemps.
15:42 Où peut-il encore courir ?
15:44 Ces jours, il lui arrivera quelques mauvais coups.
15:47 Nous n'allons pas l'attendre. Tu dresseras la table.
15:50 Les écoliers des arts vont jouer le mois prochain "Mystère de la Résurrection".
15:58 François est peut-être en train de le préparer avec eux.
16:00 Il aurait pu nous en avertir.
16:03 Ça sent bon.
16:08 Et j'ai grand faim.
16:15 [Bruits de pas]
16:18 Chut ! Voilà François !
16:20 J'ai les masques !
16:24 [Bruits de pas]
16:27 [Cri de foule]
16:38 [Rires]
16:43 Mais doucement enfin ! Que le quai ne nous entende pas !
16:46 On a encore une demi-heure. Alors en attendant, je vous propose une partie D.
16:50 D'accord, d'accord.
16:52 Mais doucement.
16:54 Bon, attends. Tu es à toi maintenant.
16:56 À toi.
16:58 [Bruits de pas]
17:02 [Bruits de pas]
17:05 Chut !
17:08 Chut !
17:11 Chut !
17:14 Chut !
17:18 [Cris de joie]
17:21 [Rires]
17:23 L'heure du jugement a sonné !
17:25 Qu'est-ce que c'est ? Où suis-je ?
17:27 En enfer !
17:29 Oui, en enfer, où t'ont conduit des nombreux péchés.
17:32 Debout !
17:34 Oh, pardon messieurs le diable, pardon !
17:36 Je n'ai jamais péché, ça doit être une erreur !
17:39 Est-ce que nous allons voir ?
17:42 Belzébête, donnez-moi l'acte d'accusation.
17:46 [Bruits de pas]
17:49 Nous, juges des enfers,
17:54 accusons-toi le picard, un étranger,
17:58 de fronder sur les couages et mesures,
18:02 de vendre pour produits d'arriant les herbes que tu cueilles dans ton jardin,
18:07 et d'avoir trompé un pauvre écolier qui travaille pour payer ses études.
18:13 Oh, pardon messieurs le diable, je ne l'ai pas fait exprès.
18:16 En conséquence,
18:18 on te condamne à restituer la marchandise volée.
18:22 Ah non, ah non, ah c'est...
18:24 [Bruits de pas]
18:28 Recevoir pour prédéter mes fêtes,
18:31 un coup de patin.
18:33 [Bruits de pas]
18:36 On est vides, on s'écoute !
18:38 On aggrave le picard !
18:41 On est vides, on s'écoute !
18:44 Un couvre-feu, Cola.
18:50 Mets des cendres sur les braises.
18:54 Je commence à être inquiet.
18:56 Moi aussi.
18:57 Avec tous les ribleurs qui hantent les rues à la nuit.
19:00 On ramasse bien chaque matin une quinzaine de morts.
19:02 Tais-toi, Cola !
19:03 Mon Dieu, François !
19:05 Cola.
19:12 Minute, maître.
19:13 Tu placeras une lampe sur le rebord de la fenêtre.
19:15 Et vous, mamie, servez-nous du vin et allez vous coucher, c'est pas la peine d'éveiller tous.
19:18 Toi aussi, Isabelle, va te coucher.
19:20 Je me dormirai de ça.
19:21 [Toc, toc, toc]
19:22 On est là.
19:23 Mais non, ce n'est pas sa façon de cogner.
19:25 À cette heure, je ne vois pas qui d'autre pourrait venir.
19:27 C'est toi, Guillaume ?
19:33 Oui, j'ai de service cette nuit pour le guet.
19:35 Et j'ai tenu à venir t'avertir aussitôt.
19:37 M'avertir ?
19:38 Ton fils s'est fait arrêter.
19:40 Ses amis et amis ont rossé un épicier de la rue Sertant.
19:44 Seigneur, cet enfant me fera mourir !
19:45 Oui, entre, don Sergent, entre, entre.
19:47 Et...
19:50 Où est-il à présent ?
19:51 Au châtelet.
19:52 Il n'est pas blessé ?
19:53 Non, non, non, jean de la Moiselle.
19:55 Dès demain, j'irai voir son maître, qu'il réclamera au prévôt.
19:58 Mais il ne pourra pas.
19:59 Et pourquoi ? Les étudiants ne dépendent pas de la justice royale, ils dépendent de l'officialité.
20:02 À condition de ne pas être armés.
20:04 Eh oui, l'ennui, c'est que ton fils ait été pris le bâton à la main.
20:06 Oh, François en prison, mon Dieu !
20:08 Ne vous affligez pas, dame Guillemette.
20:10 Il ne restera pas bien longtemps, un mois ou deux, tout au plus.
20:13 Un mois ou deux, mon François en prison ?
20:15 Mais il n'y résistera jamais, jamais.
20:17 Servez-nous un pot de vin, au sergent.
20:19 Ah, là, là !
20:22 Vous avez bien de la chance, vous autres et les enfèvres.
20:24 Une fois être obligé de faire le guet.
20:26 Quand je pense que mon fournil m'attend et que madame est seule à la maison.
20:30 Enfin !
20:31 Excusez-moi, il faut que je continue ma ronde, les compagnons m'attendent.
20:35 Mais tu reboiras bien avec moi.
20:37 C'est du vin de ma vigne.
20:38 Ah, ouais.
20:39 Après tout ce bâton, qui l'a vu ?
20:49 Ben, on l'a tous vu.
20:51 Tous ?
20:52 Oui. Il venait peut-être de le ramasser.
20:54 Tu connais mon François, c'est un bon garçon.
20:57 C'est vrai.
20:58 Mais pourquoi ne l'aurait-il pas ramassé, ce bâton, en fait ?
21:01 Un de ses garnements des colliers a très bien pu le laisser échoir dans sa fuite.
21:06 François Rabaudir, on ne le croira pas.
21:08 Non, on ne le croira pas. Sûrement pas.
21:10 À moins que quelques sergents du guet ne l'aient vu le ramasser.
21:14 Mais après tout, peut-être l'un d'entre vous l'a-t-il vu ?
21:19 C'est pas impossible, ça, va !
21:23 Alors, Bresquet, je te reconnais bien, là.
21:26 Et toi aussi, ami Guyot, je te reconnais bien, là.
21:28 Ne t'en fais pas, va.
21:30 Ah, voilà.
21:31 Pierre.
21:50 Monseigneur.
21:51 Donne-moi ma corne de licorne.
21:54 La voilà, monseigneur.
21:55 Mais je peux vous assurer que ces fruits ne sont pas empoisonnés ?
21:58 Quand sais-tu ?
22:00 Ces fruits m'ont été offerts par quelqu'un dont j'ai quelques motifs de m'améfier.
22:04 Je les ai goûtés, monseigneur, et vous voyez.
22:06 Je préfère le témoignage de ma corne.
22:09 C'est bon, tu peux la rentrer.
22:15 Je vais aller chercher mon corne.
22:17 Je vais aller chercher mon corne.
22:21 C'est bon, tu peux la ranger.
22:22 Êtes-vous vraiment persuadé, monseigneur, que la corne de licorne est infaillible ?
22:26 Elle est infaillible.
22:28 Au contact du poison, elle se met à saigner, et celle-ci m'a été rapportée de Jérusalem.
22:33 Pourtant, quand j'étais dans ma jeunesse, à la cour de Bourgogne,
22:36 où on prenait bien soin de soumettre tous les morts à cette épreuve,
22:39 eh bien, j'ai vu un noble chevalier se mettre à manger,
22:43 devenir tout noir et mourir empoisonné.
22:48 C'est que le poison aura été versé après coup.
22:50 Impossible, monseigneur, je me tenais tout auprès de ce chevalier,
22:53 comme je le suis à présent de vous.
22:55 C'est bon, je n'ai plus faim, tu peux le débarrasser.
22:58 Et tu peux les manger, si tu retendis.
23:17 Belle dame, quand je vous vois rêvant...
23:23 Que voulez-vous ?
23:25 J'apporte une bague, sir Mathieu.
23:27 Il y a la monseigneur, un heure fèvre, qui demande à vous voir.
23:32 Ah oui, qu'il entre.
23:34 Monseigneur.
23:41 Eh bien, maître l'envoisier, tu ne mérites bien ton nom aujourd'hui.
23:47 Il est arrivé un malheur, messire.
23:49 Tu as perdu ma bague ?
23:51 Non, il s'agit de mon fils, François,
23:54 un garçon de grande valeur qui a été reçu bachelier,
23:57 et qui préparait sa licence.
23:59 Que lui est-il arrivé ?
24:01 Il est au Châtelet, messire, en prison.
24:04 Pour quel crime grand Dieu ?
24:06 On accuse d'avoir bâtonné un regrettier, bien qu'il n'ait pas eu de bâton, ça.
24:09 Un sergent du Guel a certifié.
24:11 Mais il a fort bien fait, parce que ces regrettiers sont tous des voleurs.
24:15 Et si je l'avais su plus tôt, je lui aurais prêté main forte.
24:17 Malheureusement, messire, ce n'est point là l'opinion du prévôt.
24:20 Je soupe ce soir avec lui.
24:22 Compte sur moi, je lui en parlerai.
24:24 Merci, messire, grand merci.
24:27 Bon, et maintenant, voyons ma bague.
24:29 La voici, messire.
24:44 Très bien.
24:45 Oui.
24:47 Oui, c'est très bien.
24:51 Ah oui, je n'ai pas toute la somme ici, mais je pense que tu peux me faire crédit jusqu'à Pâques.
25:10 Mais c'est que, messire...
25:13 C'est trop, le fort peu.
25:14 Et je vais te signer un billet pour le reste.
25:16 Oui, le roi m'a fait cadeau d'un prisonnier anglais dont j'attends une forte rançon.
25:20 Voilà.
25:36 Comme il vous plaira, messire.
25:42 Et ne t'inquiète pas pour ton fils.
25:43 Dieu vous bénisse, messire.
25:46 Ah, vous allez me faire bouiller.
26:01 Si tu crois que je vais te laisser nous amener de la vermine.
26:03 On t'avait mis au cachot.
26:05 Mais non, nous étions tous ensemble, tous les écoliers.
26:07 On a chanté toute la nuit.
26:09 Eh bien, sans moi, vous chanteriez encore.
26:11 Mais c'était une question de justice.
26:12 Laisse la justice au roi.
26:14 Si vous l'aviez vu quand il est rentré.
26:16 Plus fangeux qu'un porc de Saint-Antoine.
26:18 Et encore, ceux-ci ont-ils leur utilité ? Au moins, ils ne nettoient l'héros.
26:21 N'empêche qu'on a saisi les mesures et la marchandise de ce voleur de Picard.
26:24 Il peut s'y attendre une belle amende.
26:26 C'est bien la peine de leur enseigner la philosophie.
26:28 Dépêche-toi un peu.
26:30 Que l'eau ne soit pas tout à fait froide quand ce sera le tour d'Isabelle et de Cola.
26:32 Et quand vous serez prêts pour vous faire oublier toute cette aventure,
26:35 je vous emmènerai à la campagne.
26:38 - A la campagne ou cela ? - Au Montparnasse.
26:40 J'ai fait rater la charrette.
26:42 Noël ! Noël ! Noël !
26:46 Noël !
26:47 Noël ! Noël ! Noël !
26:50 Sous-titrage MFP.
26:54 Musique de la Marseillaise.
26:59 ...
27:09 ...