L'Heure des Pros (Émission du 22/06/2023)

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Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros

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00:00:00 Bonjour à tous et bienvenue à l'heure des pros ce matin au Véziné, ville chic de la banlieue parisienne.
00:00:07 Les cambriolages sont en hausse de 100% depuis 2016.
00:00:12 À Guéret, dans la Creuse, 13 000 habitants.
00:00:15 Les coups et blessures hors cadre familial ont augmenté de 200% toujours entre 2016 et 2022.
00:00:23 La police a enregistré 95 plaintes en 2022 contre 33 en 2016.
00:00:29 Voici deux indications qui émanent des services statistiques du ministère de l'Intérieur.
00:00:35 Ces données ne sont pas contestables, elles sont factuelles.
00:00:39 Les services de Gérald Darmanin ont recensé les infractions selon leur lieu de commission.
00:00:46 Disons le tout net, ces chiffres sont effrayants.
00:00:49 Ils traduisent l'ensauvagement, l'insécurité, l'incivilisation qui règne dans la France des grandes villes,
00:00:55 mais aussi dans les villes, les villages les plus reculés du pays.
00:00:59 Le Figaro du jour publie un palmarès des villes de 5 à 20 000 habitants.
00:01:04 Il dresse un tableau de la délinquance et comptabilise les faits de cambriolages comme ceux de coups et blessures.
00:01:09 De Saint-Rémy-de-Provence à Saint-Omer, de Orsay à Pézenas, mais aussi à Rungis, à Barmende, à Longouille.
00:01:16 Partout le même constat.
00:01:18 Les cambriolages explosent, les agressions se multiplient.
00:01:22 Ce n'est plus un sentiment d'insécurité, c'est une réalité chiffrée, comptabilisée, recensée.
00:01:30 Il est 9h01. Manuel Dos Santos.
00:01:33 33 blessés, légers et 4 adultes dans un état grave.
00:01:41 C'est le bilan de la terrible explosion survenue hier rue Saint-Jacques à Paris.
00:01:45 Selon les différentes sources contactées, le nombre de personnes encore recherchées diffère.
00:01:50 Ces potentielles victimes pourraient se trouver sous les décombres.
00:01:54 6 personnes interpellées après l'agression hier lors de la fête de la musique du maire de Toulouse, Jean-Luc Moudin,
00:02:01 qui dit avoir été prise à partie par un groupe d'ultra-gauche venu manifester contre la dissolution du collectif Les Soulèvements de la Terre.
00:02:10 Le maire et 4 personnes ont été visées par des jets de bouteilles et de poubelles.
00:02:14 Une élue a été blessée.
00:02:16 Enfin, il ne reste plus que quelques heures d'oxygène aux passagers du Titan.
00:02:21 Ce sous-marin disparu dimanche dernier près de l'épave du Titanic.
00:02:25 Les chances de retrouver des survivants s'amenuisent, mais les recherches se poursuivent.
00:02:31 Les bruits détectés en mer n'ont pour le moment rien donné.
00:02:35 Eugénie Bastier, Philippe Guibert, Florian Tardif, que vous connaissez, Michel Chevalet.
00:02:42 Lisez le Figaro aujourd'hui, lisez-le tous les jours parce que c'est un bon journal.
00:02:45 Mais c'est la première fois que le ministère de l'Intérieur a eu la bonne idée,
00:02:49 c'est vraiment une bonne idée de recenser des infractions en fonction des villes,
00:02:55 pas simplement de la préfecture.
00:02:58 C'est juste effrayant.
00:02:59 C'est juste effrayant.
00:03:01 C'est-à-dire que, par exemple, à Vaucresson, vous êtes à plus 55% de cambriolages en 6 ans.
00:03:06 À Guéret, je l'ai dit, vous êtes à plus de 200% de coups et blessures.
00:03:10 C'est-à-dire que le sentiment que nous avons tous, et ça, voilà.
00:03:15 En fait, ça a moins de 10 ans ce qui vient de se passer en France.
00:03:18 Ça a moins de 10 ans.
00:03:21 Tout le monde devine aujourd'hui que vous allez à Bordeaux, vous allez à Nantes,
00:03:24 vous allez à Rennes, vous allez dans toutes ces villas, ça explose.
00:03:27 Les gens disaient non, ça n'existe pas.
00:03:28 Écoutez, ça c'est le ministère de l'Intérieur, c'est des chiffres,
00:03:32 on en parlera assez longuement parce que peu de gens d'ailleurs peut-être en parleront
00:03:36 parce que ça vient heurter la doxa.
00:03:38 Ça n'existe pas. Mais ça, c'est des chiffres.
00:03:41 Je salue Philippe Bilvert, tout va bien.
00:03:43 Explosion à Paris, Michel Chevalet, le gaz, ça fait peur, évidemment.
00:03:49 Est-ce que le gaz dans les grandes villes et notamment à Paris est en difficulté ou pas ?
00:03:52 Même s'il faut être prudent parce qu'on ne sait pas si c'est tout à fait ça.
00:03:55 Pour le moment, je vous propose de voir les hypothèses de Juliette Sada
00:03:58 et vous me dites ce que vous en pensez.
00:04:00 Au lendemain de l'explosion au cœur de la capitale, l'enquête se poursuit.
00:04:06 Mercredi soir, les experts ne se prononcent pas sur les origines du sinistre.
00:04:10 On ne veut pas le savoir tant que l'expertise n'a pas défini quelle était la source de l'explosion,
00:04:16 quelle était la cause de l'explosion.
00:04:17 Donc c'est vrai que ça ressemble beaucoup à une explosion liée à du gaz,
00:04:22 mais encore une fois, il serait très prématuré d'essayer d'imaginer un scénario.
00:04:28 Des théories prématurées, même si quelques pistes sont privilégiées.
00:04:33 Pour l'instant, de ce qu'on sait, certaines pistes ont l'air de favoriser l'hypothèse
00:04:38 d'une explosion qui serait partie du premier ou du deuxième étage,
00:04:42 donc pas d'une explosion souterraine.
00:04:44 Maintenant, on n'en sait pas plus que ça,
00:04:46 donc c'est une piste qui est visiblement étudiée très sérieusement.
00:04:49 Le gaz peut parfaitement provoquer ce genre de déflagration et être suivi d'un incendie,
00:04:56 qui ensuite enflamme bien sûr tous les matériaux combustibles qui sont dans le bâtiment.
00:04:59 Une hypothèse qui se base sur les témoignages de l'explosion.
00:05:03 Il y a eu beaucoup de témoignages, il y a eu une forte déflagration,
00:05:05 donc les gens ont entendu une très forte déflagration, ça c'est certain,
00:05:09 qui ressemble à un blast d'explosion lié à du gaz éventuellement.
00:05:16 L'enquête a été ouverte pour blessures involontaires
00:05:18 avec circonstances aggravantes de mise en danger d'autrui,
00:05:21 une qualification amenée à évoluer selon la procureure de la République de Paris.
00:05:27 – Il y a eu Trévise, il y a eu Marseille, il y a eu hier le cinquième arrondissement,
00:05:31 est-ce qu'il y a un problème avec le gaz dans ces grandes villes ?
00:05:34 Est-ce que par exemple à Paris tout est sécurisé ?
00:05:36 – Non, ça fait penser évidemment, on revient en arrière, 2019, la rue de Trévise.
00:05:41 – Oui.
00:05:42 – La violence, la déflagration, l'onde de choc, le souffle, en quelque sorte,
00:05:47 qui s'est propagé de rue en rue et sur un kilomètre tout a dévasté.
00:05:52 Donc immédiatement on a pensé à ça.
00:05:55 C'est marrant, il y a des choses qui sont tout de même assez troublantes.
00:05:57 Vous avez bien vu que l'explosion était de l'intérieur de l'immeuble vers l'extérieur,
00:06:01 puisque la façade avant s'est écroulée, c'est la première chose.
00:06:05 D'après les premiers éléments de l'enquête,
00:06:07 ça s'est produit au deuxième étage de l'immeuble.
00:06:10 Généralement les explosions de gaz, les nappes de gaz c'est dans les sous-sols,
00:06:15 quand il y a une fuite au niveau de la rue, c'est là où se trouve le danger.
00:06:20 Et les canalisations de gaz, apparemment dans le coin,
00:06:23 ce que j'ai vu moi sur GRDF, les canalisations de gaz,
00:06:26 je vais vous montrer, on a le schéma de cela,
00:06:28 étaient relativement récentes et en bon état.
00:06:31 Il y a 2000 kilomètres de canalisation,
00:06:33 et elles sont renouvelées à raison de 50 kilomètres,
00:06:38 à peu près 40 à 50 kilomètres tous les ans.
00:06:42 Donc ça voudrait dire si je veux...
00:06:43 – Il y a 2000 kilomètres dans Paris ?
00:06:44 – Comment ?
00:06:45 – Il y a 2000 kilomètres de canalisation dans Paris ?
00:06:46 – 2000 kilomètres de distribution de gaz à haute pression à 4 barres.
00:06:51 Il arrive à 4 barres dans les immeubles, et la pression après au niveau du compteur
00:06:55 est abaissée à 33 millibars, qui est standard.
00:06:58 Il y a deux choses, je transmets par des gros tuyaux en acier maintenant,
00:07:02 et en polypropylène, le gaz il n'en pue la fonte.
00:07:06 – Et votre hypothèse alors, c'est pas le gaz ?
00:07:07 Votre hypothèse ?
00:07:09 – Le ?
00:07:09 – Votre hypothèse ?
00:07:10 – Mon hypothèse ?
00:07:11 J'ai un doute sur le gaz.
00:07:14 Eh oui.
00:07:17 Il n'y a pas eu d'odeur de gaz avant, il n'y a pas eu de témoignage,
00:07:21 il n'y a pas eu de travaux récents dans la rue Saint-Jacques.
00:07:26 Et là on se dit, voilà.
00:07:27 – Vous n'excluez pas par exemple quelque chose de criminel ?
00:07:32 – Une explosion au niveau de l'immeuble à l'intérieur, oui.
00:07:35 Bon, c'est pas un immeuble scolaire, c'est un immeuble de formation.
00:07:38 – Écoutez, on va être prudents, je voudrais qu'on écoute
00:07:41 le témoignage d'Elisabeth Brelet qui était sur place.
00:07:44 [Silence]
00:07:52 Elisabeth Brelet ?
00:07:55 – Il y avait beaucoup de curieux qui étaient là,
00:07:58 ce qui effectivement gênait un petit peu.
00:08:02 Bon, ils ont été écartés le plus souvent possible.
00:08:06 Je crois que c'est la première fois de ma vie
00:08:08 que j'entends une déflagration aussi importante.
00:08:12 Et donc, c'est vrai que quand ça vous touche,
00:08:17 enfin pas directement évidemment,
00:08:19 puisqu'on n'est pas blessés ni quoi que ce soit,
00:08:22 mais enfin, quand c'est presque sous vos fenêtres,
00:08:26 sous vos yeux, c'est très spectaculaire.
00:08:29 Mon mari prend des médicaments qu'il doit absolument prendre à heure fixe.
00:08:34 Voilà, donc on a demandé à la protection civile
00:08:39 de bien vouloir faire en sorte que nous accédions à notre appartement,
00:08:44 au moins pour prendre des médicaments.
00:08:47 Ça a été très compliqué parce que c'est une procédure administrative
00:08:52 qui passe par plusieurs échelons et donc finalement,
00:08:57 c'est les pompiers qui ont pris la décision,
00:08:59 qui ont accepté qu'on puisse accéder à notre appartement,
00:09:03 accompagné de quelqu'un de la protection civile et d'un policier.
00:09:07 - Je salue Olivier Dartigold qui est arrivé quelques secondes en retard,
00:09:10 ça peut arriver.
00:09:12 Et je voudrais qu'on écoute le chef de Ile Pomodoro
00:09:15 qui a également entendu hier la déflagration qui était sur place.
00:09:19 - J'étais présent dans le restaurant vers les coups de 15h30-16h.
00:09:26 D'un coup, j'ai entendu une explosion.
00:09:29 Une fois, la première fois, j'ai cru que c'était normal.
00:09:32 Et la deuxième, je me suis posé des questions.
00:09:34 En même temps, les murs se sont mis à trembler pendant l'explosion.
00:09:39 Ça a tremblé, je me suis dit "c'est pas possible".
00:09:42 Après, au moment où je sors, je vois plein de gens courir,
00:09:46 c'était vraiment une scène de guerre.
00:09:49 C'est la panique totale.
00:09:50 Et puis le collègue a eu le réflexe d'appeler le SAMU, les pompiers, tout ça.
00:09:56 Et une minute après, ils étaient là.
00:09:59 - Le président Macron s'est exprimé également hier soir
00:10:02 pendant la fête de la musique.
00:10:04 - Avant toute chose, je voulais commencer par avoir un mot de pensée
00:10:11 pour celles et ceux qui ont été frappés par l'explosion
00:10:15 qui s'est passée il y a à peine quelques heures à Paris.
00:10:18 Nous n'avons pas toutes les informations,
00:10:21 mais évidemment, tous les services du ministère de l'Intérieur
00:10:25 aux côtés de la ville sont aux côtés des victimes suite à cette explosion.
00:10:30 Je serai très prudent sur les mots ici,
00:10:32 mais je veux avoir évidemment un mot pour toutes les victimes,
00:10:36 les familles qui vivent en ce moment même dans l'angoisse,
00:10:39 la grande difficulté au moment où le bilan n'est pas stabilisé.
00:10:43 Et remercier une fois encore les services de secours qui se sont mobilisés.
00:10:46 - 37 blessés, 4 sont en urgence absolue.
00:10:48 Une personne était toujours portée disparue ce matin
00:10:50 dans les décombres de l'immem du 5e arrondissement de Paris.
00:10:53 - Je ne voudrais pas qu'on entame un débat parce qu'il n'y a pas grand chose à dire,
00:10:57 hélas, et à commenter, hélas, puisqu'on sait très peu aujourd'hui d'informations.
00:11:02 Donc je me tourne vers vous, Michel, pour savoir le temps qu'il va falloir
00:11:08 pour expertiser et enquêter.
00:11:10 - On le sait assez rapidement, tout de même, les experts,
00:11:14 bon, la police scientifique, les pompiers, les architectes sur place,
00:11:20 dont on va regarder.
00:11:22 Tout de même, il y a un fait qui est troublant.
00:11:24 Dans "Le Parisien", le directeur de l'école,
00:11:28 qui a sauté, l'école de l'éclosion, dit "quand je suis arrivé dans l'école à 30 ans,
00:11:33 j'avais peur du gaz et j'ai coupé le gaz".
00:11:38 Donc apparemment, en fonction de ce qui est dit, si c'est vrai,
00:11:40 - Il n'y avait pas de gaz.
00:11:42 - Il y avait le gaz qui était distribué dans la rue,
00:11:45 mais il n'y avait plus la colonne montante,
00:11:47 c'est-à-dire la distribution dans l'école.
00:11:49 C'est assez troublant.
00:11:50 Voilà, je n'ai pas d'autre conclusion.
00:11:54 Mais je m'interroge.
00:11:55 - Qu'est-ce qui peut d'autre que le gaz provoquer une explosion de cette nature ?
00:11:59 - On ne sait pas ce qu'il y avait dans l'école.
00:12:01 Enfin, il y a eu un incendie tout de même.
00:12:03 - Vous posez une bombe, j'imagine que ça...
00:12:06 - Ah d'accord, mais...
00:12:07 - Oui, quand même, vous vous posez des drôles de questions.
00:12:10 Évidemment, il y a plein de choses qui peuvent provoquer une explosion.
00:12:13 - Je ne pensais pas à une bombe.
00:12:14 Je pensais à quelle autre cause accidentelle que le gaz.
00:12:17 - Non, la violence tout de même de l'explosion, évidemment.
00:12:21 L'onde de choc, où il y a eu la boule de feu.
00:12:23 - Non, mais la question de Philippe est intéressante, pour le coup.
00:12:25 Quelle autre cause accidentelle si ce n'est pas le gaz, en fait ?
00:12:28 C'est une bonne question.
00:12:30 Si ce n'est pas le gaz, est-ce que c'est criminel ?
00:12:33 - Ça pourrait l'être.
00:12:34 Pourquoi pas.
00:12:35 - Oui, mais sa question est bonne.
00:12:36 Est-ce qu'il peut y avoir un autre facteur accidentel que le gaz ?
00:12:40 Elle est excellente, cette question.
00:12:42 - Bon, donc, je suis à peine...
00:12:44 - Il l'avait mal formulée.
00:12:47 - C'est vrai, je le reconnais.
00:12:49 - Mais quelle... C'est une bonne question.
00:12:51 - Elle est très bonne.
00:12:51 - Quelle autre cause...
00:12:54 - Et il faut faire une bonne réponse.
00:12:56 - Non, mais peut-être qu'il n'y en a pas.
00:12:57 Peut-être qu'en fait, si ce n'est pas le gaz, c'est forcément criminel.
00:13:01 C'est ça, ce qu'il veut dire, Philippe.
00:13:02 - Voilà.
00:13:03 - Merci, Pascal.
00:13:04 - Ça ne peut pas être...
00:13:05 - Et vous voyez la prudence tout de même des autorités là-dessus,
00:13:11 qui arrivent à ne pas feutrer.
00:13:14 - On comprend.
00:13:15 - Ils arrivent à ne pas...
00:13:16 Je ne sais pas ce que ça veut dire, "on ne peut pas feutrer".
00:13:18 - Vous ne le savez pas.
00:13:19 - A mon avis, sous deux ou trois jours, on le sait.
00:13:22 - Deux ou trois jours après, il y a toujours des contre-expertises.
00:13:25 - Écoutez, on ne va pas ergotter, sauf si Philippe Bilger veut dire un petit mot.
00:13:28 - Non, je n'ergotterai pas.
00:13:30 J'attends la réponse, vous n'avez pas la réponse.
00:13:33 - Pour le moment, je n'ai pas.
00:13:34 - D'accord.
00:13:35 - Le sous-marin, parce que le sous-marin, hélas, on est...
00:13:38 - Je crois que... Hélas, oui.
00:13:42 Il ne faut pas oublier, dans ce genre d'engin,
00:13:45 il y a quelque chose qui est choquant.
00:13:46 Ils sont conçus pour avoir une flottabilité positive.
00:13:50 C'est-à-dire que d'eux-mêmes, ils sont à la surface de l'eau.
00:13:53 Ils ne descendent pas.
00:13:55 - Ce n'est pas un sous-marin.
00:13:56 - Attendez, attendez.
00:13:57 Et donc, en cas d'urgence, quand il y a un problème,
00:14:01 il faut pouvoir remonter à la surface.
00:14:03 Ça mettra, mettons, une heure.
00:14:05 Mais il y a des lestes.
00:14:07 Et donc, immédiatement, c'est leste, il y a un bouton rouge,
00:14:12 on lâche les lestes et l'engin remonte comme un bouchon à la surface.
00:14:16 Ça, c'est les automatiques.
00:14:17 Or, là, il n'est pas remonté.
00:14:19 - Il doit être coincé.
00:14:20 - Il n'est pas remonté.
00:14:22 Je vous l'ai dit, il y a un problème très grave.
00:14:24 Et donc, on pense à quoi ?
00:14:26 Qu'il était plus lourd qu'il ne l'était.
00:14:28 Et s'il est plus lourd que l'eau, c'est que l'eau est rentrée à l'intérieur.
00:14:31 C'est-à-dire qu'il y a eu une implosion.
00:14:33 - Ah.
00:14:34 - Ah oui, là, vous avez une flottable.
00:14:36 - Bon, est-ce qu'il y a plus de télécommunication ?
00:14:39 Il n'y a plus rien.
00:14:40 - On écoute le garde-côte hier qui s'est exprimé.
00:14:45 - Tout d'abord, lorsque vous êtes en pleine mission de sauvetage,
00:14:48 vous avez toujours de l'espoir.
00:14:51 C'est essentiel.
00:14:52 En ce qui concerne les bruits que nous avons repérés,
00:14:54 nous ne savons pas ce que sont ces bruits.
00:14:56 Pour être honnête avec vous, le P3 a détecté des bruits.
00:15:00 C'est la raison pour laquelle nous avons placé des sonars dans l'eau.
00:15:03 C'est leur raison d'être là.
00:15:05 La bonne nouvelle, c'est que nous sommes en train de chercher
00:15:09 dans cette zone où les bruits ont été détectés.
00:15:11 Nous allons continuer nos efforts
00:15:14 et nous espérons que lorsque nous aurons des équipements
00:15:18 complémentaires sur place, nous allons pouvoir poursuivre
00:15:20 nos recherches dans cette zone où les bruits ont été détectés.
00:15:23 Nous devrions pouvoir déployer des sonars complémentaires
00:15:27 pour essayer de détecter plus de sons.
00:15:29 - Il y a quelque chose qui m'a frappée dans les réactions
00:15:33 sur les réseaux sociaux sur ce sauvetage.
00:15:35 Il y avait beaucoup de comptes de gauche, d'extrême gauche.
00:15:37 Par exemple, je pense à l'activiste Camille Etienne
00:15:39 qui ont comparé les forces mobilisées pour ce sauvetage
00:15:44 de ce sous-marin de milliardaires avec ce qui s'est passé
00:15:46 la semaine dernière avec le bateau de migrants.
00:15:48 Vous savez qu'il s'est renversé, où il y a effectivement
00:15:50 peut-être 600 personnes qui ont disparu et où il n'y a pas eu,
00:15:52 selon eux, la même mobilisation en disant voilà,
00:15:54 deux poids, deux mesures, etc.
00:15:56 Et je trouve que ce n'est rien ne rien comprendre
00:15:58 aux lois médiatiques parce qu'effectivement,
00:16:00 ce qui mobilise l'attention mondiale dans ce sauvetage,
00:16:03 c'est précisément qu'on peut sauver encore les gens
00:16:05 et qu'il y a une espèce de suspens.
00:16:07 On peut trouver ça dommage, désastreux,
00:16:10 mais c'est les lois de l'attention mondiale.
00:16:12 Et il y a une petite musique, on entend beaucoup
00:16:14 sur les réseaux sociaux aussi, beaucoup de comptes de gauche
00:16:16 qui disent pourquoi mobiliser autant de gens
00:16:18 pour une poignée de milliardaires ?
00:16:20 Une espèce de haine anti-riches qui se déploie alors même que,
00:16:23 effectivement, pourquoi les gens sont en haleine ?
00:16:25 Et on le voit bien sur le site du Figaro,
00:16:28 ce sont les articles les plus lus.
00:16:29 Les gens sont passionnés par cette histoire
00:16:31 parce qu'il y a l'espèce de suspense du sauvetage
00:16:33 qui, on se dit, jusqu'à la dernière minute,
00:16:35 c'est comme le petit garçon qui s'était coincé
00:16:38 dans un puits au Maroc.
00:16:40 Effectivement, c'était une personne, un petit garçon,
00:16:41 mais tout le monde était mobilisé
00:16:42 parce qu'il y avait la possibilité de le sauver.
00:16:44 Et donc, je trouve que c'est un procès un peu...
00:16:47 Moi, je suis d'accord avec vous, mais vous avez parfaitement raison.
00:16:49 Il y a une forme de petite musique.
00:16:51 C'est des milliardaires, ils ont payé 250 000 euros,
00:16:53 ils ne savent pas quoi faire de leur argent.
00:16:55 Qu'ils finissent au fond de l'eau, ça ne nous en dit pas.
00:16:57 Il y avait cette petite musique.
00:16:58 Il y a aussi autre chose.
00:17:00 J'ai l'impression que c'est qu'on s'identifie.
00:17:02 C'est-à-dire qu'on se dit comment ces gens-là vivent.
00:17:04 D'ailleurs, Jean-Michel dit,
00:17:05 j'espère que d'une certaine manière, c'est mieux de mourir
00:17:10 s'il y a eu explosion et que tu meurs tout de suite
00:17:12 que d'imaginer une sorte de mort lente,
00:17:14 comme ça, programmée, avec un oxygène qui diminue peu à peu.
00:17:18 Et puis le premier qui meurt, le deuxième qui meurt,
00:17:20 le troisième qui meurt.
00:17:21 Ça, c'est le cauchemar absolu.
00:17:23 Je suis d'accord sur...
00:17:25 La haine anti-milliardaire n'a pas lieu d'être.
00:17:27 Je suis d'accord sur le compte à rebours et ce que ça crée en nous.
00:17:31 Mais on pourrait aussi, sur certains moments,
00:17:34 avoir l'inquiétude pour des bateaux de migrants
00:17:38 en grande difficulté au large.
00:17:40 Et cette inquiétude-là, elle ne s'exprime pas...
00:17:44 En Iran, on est faisant pas de moufesses.
00:17:46 Il y a une tentative de sauvetage aussi pour les migrants, c'est pas mal.
00:17:48 Non, mais vous avez raison,
00:17:52 c'est ce mélange de tragédie et d'espérance.
00:17:55 À chaque fois qu'il y a ça, il y a une curiosité infinie.
00:17:59 Oui, puis il y a le Titanic, forcément.
00:18:01 Bien sûr.
00:18:02 C'est le directeur de l'école de musique voisine de l'immeuble
00:18:06 qui a sauté, qui précise qu'il a fait couper le gaz
00:18:09 en arrivant. Ce n'est pas l'immeuble qui a sauté, me précise.
00:18:14 Et c'est dans le Parisien, d'ailleurs, que vous avez cité tout à l'heure.
00:18:17 Donc, c'est peut-être une précision importante.
00:18:18 Alors, la fiabilité de ce sous-marin ?
00:18:21 Parce que moi, j'ai posé la question hier à quelqu'un qui connaît bien
00:18:24 M. Narjelet, M. Zabeau.
00:18:25 Je lui ai posé une question toute simple.
00:18:26 Est-ce que vous seriez monté dans ce sous-marin ?
00:18:30 Il a dit non.
00:18:31 Moi, vous me donnez tout l'or du monde.
00:18:33 Je ne rentre pas dans un sous-marin pour plonger.
00:18:35 Il faut qu'on voit apparemment sur une cam...
00:18:37 Enfin, sur un écran.
00:18:38 Il ne voyait pas directement le téléphone.
00:18:41 Donc, mais lui...
00:18:42 Et M. Narjelet est quand même monté.
00:18:44 Donc, il pensait, il imaginait qu'il n'y avait pas de danger.
00:18:48 Forcément.
00:18:49 Alors, je vous propose de voir le sujet sur la fiabilité
00:18:52 de ce sous-marin qui n'était pas homologué ou certifié.
00:18:56 Écoutons.
00:18:57 Fleuron d'Ocean Gate Expedition.
00:19:02 Ce petit sous-marin questionne.
00:19:04 Étroit et non homologué par une autorité publique,
00:19:07 le sous-marin répondait-il à toutes les exigences requises
00:19:09 pour naviguer dans de si grandes profondeurs ?
00:19:12 Un journaliste américain était monté à bord l'année dernière
00:19:15 et son expérience n'était pas très concluante.
00:19:18 Avant de monter dedans, nous n'avions jamais vu le sous-marin.
00:19:21 Il y a très peu d'informations sur le site internet.
00:19:23 Je ne savais pas à ce moment-là qu'on pouvait piloter l'engin
00:19:25 à l'aide d'une manette de console de jeu.
00:19:29 Vous êtes enfermé de l'extérieur.
00:19:31 Il y a 18 boulons en cercle autour de la trappe.
00:19:34 Et d'ailleurs, ils n'en ont attaché que 17.
00:19:36 Le 18e est très haut et ils disent qu'il n'y a vraiment
00:19:39 aucune différence mathématique.
00:19:44 Donc le scénario vraiment cauchemardesque
00:19:46 est qu'ils sont vivants, à la surface, en mouvement,
00:19:48 manquants d'air et incapables de sortir.
00:19:55 Dans un article publié sur son blog en 2019,
00:19:58 le constructeur Ocean Gate reconnaît que son sous-marin
00:20:00 n'a pas été classé par un organisme public de certification,
00:20:04 mais assure que son engin qualifié d'innovation
00:20:06 respecte les normes de sécurité.
00:20:09 Il affirme avoir conçu son appareil en collaboration
00:20:11 avec notamment Boeing et la NASA.
00:20:13 50 plongées d'essai ont, selon lui, prouvé qu'il résistait
00:20:16 aux énormes pressions de l'océan profond.
00:20:19 Si le titane, dont est constitué en partie le titan,
00:20:21 est une matière fréquemment employée dans la conception de sous-marins,
00:20:24 les fibres de carbone aussi utilisées pour sa fabrication questionnent.
00:20:28 Cette matière plus légère que le titane et plus maniable
00:20:31 permet de réaliser des formes complexes,
00:20:33 mais elle résiste moins à la pression de l'eau sur le long terme.
00:20:36 - Michel, votre sentiment sur la fiabilité de ce sous-marin ?
00:20:40 - On peut s'interroger, et surtout qu'il n'y a pas eu l'homologation,
00:20:44 c'est-à-dire la certification qu'il était conforme
00:20:46 pour pouvoir résister à la pression.
00:20:49 Quand vous êtes à 4000 mètres, il y a 400 kilos sur chaque centimètre carré,
00:20:54 c'est-à-dire sur un ongle du petit doigt.
00:20:57 C'est énorme !
00:20:58 Et voilà pourquoi ils sont faits en sphères,
00:21:01 en titane qui est un métal léger,
00:21:04 mais que l'on peut à la presse déformer.
00:21:07 Et puis la fibre de carbone, ce n'est tout de même pas l'idéal
00:21:09 pour ce genre de produit.
00:21:11 Et la liaison entre la fibre de carbone et le hublot,
00:21:13 les hublots sur le robot que vous voyez pourrir,
00:21:18 et moi j'ai fait des plongées, ça fait 23 centimètres d'épaisseur.
00:21:22 C'est pas petit ! La pression...
00:21:25 - Le hublot fait 23...
00:21:27 C'est-à-dire que le verre du hublot fait 23 centimètres d'épaisseur ?
00:21:30 - C'est pas grand-chose.
00:21:31 - La pression qui est dessus, on les compte !
00:21:33 Sur chaque centimètre carré, vous avez 400 kilos.
00:21:36 C'est énorme ! C'est énorme !
00:21:38 Ce n'est pas des jouets.
00:21:40 - Oui mais j'imagine que cette société chez Anguette,
00:21:43 elle est réputée, elle a fait des essais, elle a travaillé,
00:21:48 elle a eu 5 ans de plongée...
00:21:50 - Mais avait-il cette indication de dire
00:21:54 qu'il peut résister et plonger à 4000 mètres de profondeur ?
00:21:59 - C'est impossible dans la mer de retrouver.
00:22:02 Néanmoins, on va voir un sujet sur un robot qui est parti à la recherche.
00:22:08 Mais évidemment, on est sans espoir.
00:22:10 - Âge, 24 ans.
00:22:14 Taille, 3,10 m de long, 1,80 m de large, 2,10 m de haut.
00:22:18 Poids, 4,6 tonnes.
00:22:20 Victor 6000 est un robot sous-marin français
00:22:22 capable de mener des campagnes de surveillance,
00:22:25 d'inspection vidéo et acoustique jusqu'à 6000 m de fond.
00:22:29 Luc Taillez, son pilote, nous présente son équipement.
00:22:32 - Donc les 3 containers qui sont à l'arrière,
00:22:34 c'est des enceintes qui contiennent l'électronique
00:22:36 et qui sont résistantes à la pression.
00:22:38 Donc c'est des sphères en titane qui peuvent résister à 750 bars.
00:22:43 - Grâce à ses 8 caméras et ses 8 projecteurs,
00:22:45 Victor tentera de repérer le sous-marin disparu par 3800 m de profondeur.
00:22:49 Le tout piloté depuis le navire océanographique français, la Talente.
00:22:54 Les 2 appareils sont reliés l'un à l'autre par un immense câble
00:22:57 de 8 km de long.
00:22:59 De fabrication française, l'engin aquatique est régulièrement modernisé,
00:23:02 notamment avec des technologies utilisées dans le nucléaire,
00:23:06 comme nous le confirme Clément Beaussens, son responsable technique.
00:23:09 - On a 2 bras qui sont hydrauliques, dont un qui est à 7 axes
00:23:15 et qui est très très précis.
00:23:16 En fait, c'est à l'origine un bras qui a été développé pour le nucléaire.
00:23:20 Et au bout de ce bras-là, il y a une sorte de pince à godet, on appelle ça.
00:23:26 - Le Victor 6000 dispose d'une autonomie sous l'eau de 72 heures,
00:23:29 mais l'appareil devra opérer bien plus rapidement.
00:23:32 Le sous-marin disparu dimanche arrivera en effet à court d'oxygène ce jeudi.
00:23:36 - Il y a une chose qui me choque en regardant les plans qui ont été montrés,
00:23:44 c'est la forme.
00:23:46 Pour tous ces engins, ce qui résiste le mieux à la pression
00:23:50 et les pressions sous les normes, c'est la sphère.
00:23:52 Là, vous avez vu, c'est un cylindre.
00:23:56 Cylindre comme un tube de 1,70 m de diamètre et 5 m de long,
00:24:03 qui est l'endroit où il y a 5 personnes dedans.
00:24:06 - Ça fait combien ? 5 m² ?
00:24:07 - Vous ne tenez pas debout.
00:24:09 - Non.
00:24:10 - C'est 1,40 m sur 2,50 m dedans.
00:24:13 - 1,40 m sur 2,50 m.
00:24:15 - Vous vous rendez compte ?
00:24:16 Ce qui me choque, c'est la forme.
00:24:18 C'est le choix qui a été fait.
00:24:21 - Oui, mais...
00:24:22 - Voilà.
00:24:22 - Sans monter dedans ?
00:24:23 - Ce n'est pas le meilleur choix sur le plan technique
00:24:27 pour résister à la pression.
00:24:28 La pression, énorme.
00:24:30 - Bon.
00:24:31 Écoutez, voilà ce qu'on pouvait dire sur ce sujet.
00:24:34 On va marquer une pause.
00:24:36 On parlera du soulèvement de la terre, bien sûr.
00:24:38 Vous n'étiez pas là lorsque j'ai parlé de la hausse des cambriolages
00:24:42 et des coups et blessures dans les villes de 5 à 20 000 habitants.
00:24:47 Ce qui est juste effrayant, c'est la première fois.
00:24:49 Et ça, je trouve ça passionnant.
00:24:50 Parce que la vérité, c'est qu'on refuse les statistiques.
00:24:53 Là, le ministre de l'Intérieur les a faites, et tant mieux.
00:24:56 Ils ont recensé les infractions selon leur lieu de commission.
00:25:01 Donc là, c'est formidable.
00:25:03 Et vous vous apercevez, par exemple, je l'ai dit,
00:25:05 qu'à Guéret, petite ville de 13 000 habitants,
00:25:10 eh bien, à Guéret, les coups et blessures en 6 ans ont augmenté de 200%.
00:25:18 Ce qui se passe en France n'est pas rien.
00:25:23 C'est sans doute la première fois depuis des années
00:25:26 qu'il y a explosion des violences.
00:25:28 - Partout.
00:25:29 - Partout.
00:25:30 - C'est dur.
00:25:31 - Cambriolage partout.
00:25:33 Alors on peut être dans le déni.
00:25:35 On peut dire ça n'existe pas.
00:25:37 Et puis il y a des statistiques.
00:25:38 - Ce n'est pas ce que je vous dis.
00:25:39 - Et, entendez bien ce que je vous dis.
00:25:41 - Mais pourquoi vous m'interpellez de cette manière-là ce matin, Pascal ?
00:25:44 Je suis tout à fait au fait de ces réalités.
00:25:47 Nous les débattons régulièrement.
00:25:48 Je suis désolé d'être arrivé en retard, mais je vous ai quand même écouté.
00:25:51 Parce que j'ai vécu non pas l'insécurité,
00:25:54 mais l'improbabilité d'arriver à l'heure quand on part du 19ème.
00:25:57 - Je vais vous dire, ce n'est que le début.
00:25:59 - Oui, mais là-dessus, je suis...
00:26:02 - Le chiffre de 200%, il va être de 1000%.
00:26:06 - Vous annoncez une apocalypse sécuritaire.
00:26:08 - 100%.
00:26:09 À Nantes, à Bordeaux, à Guéret, si on ne prend pas les mesures, c'est 1000%.
00:26:14 - Alors prenons les mesures.
00:26:15 - C'est 1000%.
00:26:16 - Mais discutons des mesures.
00:26:17 - Ça va exploser partout.
00:26:18 - Discutons des mesures.
00:26:19 - Partout, partout, partout, partout.
00:26:21 Voilà, c'est ça la réalité de ce pays.
00:26:23 Donc, où vous prenez des mesures radicales...
00:26:26 - On est tous d'accord, je vous prends sur ce plateau.
00:26:28 - Mais ce qui serait passionnant, par exemple, c'est de...
00:26:30 - On peut faire quelque chose.
00:26:31 - Ce qui serait passionnant, est-ce qu'on peut avoir le maire de Guéret
00:26:33 pour savoir quelle est la situation ?
00:26:35 - Très bonne idée.
00:26:36 Appelons le maire de Guéret.
00:26:37 - Très bonne idée.
00:26:38 - Quelle est sa vision de la sécurité ?
00:26:39 Qu'est-ce qu'il y a eu des investissements ?
00:26:41 - Appelons-le.
00:26:42 - Du recrutement ?
00:26:43 - Excellente idée.
00:26:44 - Les moyens de l'État sont-ils mobilisés ?
00:26:45 - Excellente idée.
00:26:46 - Est-ce qu'il y a une police municipale ?
00:26:47 - Exactement.
00:26:48 Il y a peut-être quelque chose que vous avez oublié dans tout ce que vous avez dit,
00:26:51 mais on posera la question.
00:26:53 À tout de suite.
00:26:54 - Parce qu'il y a de la vidéosurveillance.
00:26:56 - De quel...
00:26:57 - Mickael Dos Santos est avec nous.
00:26:59 On est un peu en retard.
00:27:00 9h33.
00:27:06 33 adultes blessés légers et 4 adultes dans un état grave.
00:27:10 C'est le bilan de la terrible explosion survenue hier rue Saint-Jacques à Paris.
00:27:14 Selon les différentes sources contactées, le nombre de personnes encore recherchées diffère.
00:27:18 Ces potentielles victimes pourraient se trouver sous les décombres.
00:27:22 82% des Français pour la tolérance zéro en cas d'agression physique.
00:27:27 C'est le résultat de notre dernier sondage CNewCSA.
00:27:30 Les femmes et les plus de 65 ans sont ceux qui sont le plus favorables.
00:27:34 Plus surprenant, seuls 29% des sympathisants de gauche sont opposés.
00:27:40 Et puis place aujourd'hui à la journée mondiale de la réflexion sur le don d'organes.
00:27:45 Au-delà du ruban vert qui s'affiche sur votre écran et que l'on porte à l'initiative,
00:27:50 en tout cas cette initiative a pour but de rendre hommage aux donneurs,
00:27:53 au personnel médical, mais aussi sensibiliser au don d'organes.
00:27:57 81% des Français y sont favorables.
00:28:00 Pourtant, près de 1 000 personnes décèdent encore chaque année.
00:28:03 - Bon Michel, on termine sur ce sujet du sous-marin.
00:28:09 Ils étaient descendus pour rester 8 heures.
00:28:12 - L'ensemble de la mission, non, pas 8 heures, pas l'autonomie.
00:28:16 C'est l'ensemble de la mission, le temps de descente.
00:28:18 - Oui, ils devaient rester 8 heures en tout dans le petit sous-marin.
00:28:21 - Rester ensemble, voilà. Mais pas rester au fond, non.
00:28:25 - Non, voilà. On met combien de temps pour descendre du fait ?
00:28:31 - Avec les engins que je connaissais de l'IFREMER, c'était 4 heures.
00:28:37 La descente, c'est 4 heures, très lente.
00:28:39 - 4 heures pour faire 4 millimètres ?
00:28:41 - On s'en kikine à bord, les gars le disent.
00:28:44 - Et on remonte plus vite ?
00:28:46 - On remonte en 2 heures.
00:28:49 - Ah oui ? - Oui, 4 heures.
00:28:51 - Et vous, vous êtes descendu déjà ?
00:28:53 - Très brièvement. J'avais été contacté par Philippe Gildas,
00:28:57 qui était le patron de Canal+, et qui était en liaison avec Ballard
00:29:01 pour monter une expédition avec un journaliste à bord de la soucoupe de l'IFREMER.
00:29:11 Et donc Gildas m'a contacté à TF1 et m'a dit "Voilà, le choix s'est porté sur toi.
00:29:16 Et on voudrait que tu fasses un journal de 20 heures en direct depuis la soucoupe
00:29:19 où on a tous les moyens techniques."
00:29:21 Oui, oui, je l'ai mis dans mon livre.
00:29:23 "Et vous allez voir la suite." Et là je lui ai dit "Mais c'est pas vrai, je rêve."
00:29:27 "Oui, c'est mon rêve d'aller sur le Titanic."
00:29:29 "Non, non, on fait ça avec les Américains, avec la campagne."
00:29:32 Et je lui ai dit "Bingo, je vais voir Patrick Lelay, je vais partir."
00:29:37 Alors, je lui ai dit "Bon, on ne va rien voir, il fait nuit.
00:29:41 Attends, attends, il y a les projecteurs et le truc."
00:29:43 "Non, non, mais enfin, un journal, vous n'y pensez pas."
00:29:46 Et donc TF1 et notamment NAMIAS ont dit "Non, non, aucun intérêt."
00:29:51 C'est autantique.
00:29:53 Et comme il y avait une place de libre, j'ai appelé ma grande copine Brigitte Renaldi,
00:29:58 elle le met dans son livre, qui est la correspondante de TF1 à Nice,
00:30:01 parce que le bateau était basé à Toulon.
00:30:04 Et je lui ai dit "Tu peux embarquer, demain tu te barres
00:30:07 et tu vas plonger sur le Titanic, il y a une place qui est libre."
00:30:10 "Tu rigoles." "Non, non, mais appelle Intel."
00:30:13 Et elle a plongé, elle a fait des directs à Europe numéro 1,
00:30:16 puis moi je ne fais que écouter.
00:30:18 Et j'ai raté ça, le truc de ma vie.
00:30:20 - Donc elle a plongé, elle était dans quoi ?
00:30:23 - Elle était dans la soucoupe de l'Ifrémer.
00:30:29 - Mais qui était plus solide.
00:30:31 - Plus solide manifestement, et moins anxiogène que ce petit tube là.
00:30:38 - Ah bah oui, c'est une sphère, là c'est une sphère.
00:30:41 On est à 2, 3, avec un grand hublot.
00:30:43 - Vous avez vu que ça se conduit avec un jet ici ?
00:30:45 - C'est pour ça.
00:30:46 - Mais elle me dit pendant 2 heures, pendant 4 heures la descente,
00:30:49 il ne se passe rien, on ne voit rien, c'est le noir.
00:30:51 On économise l'énergie.
00:30:53 - Ah oui, on est dans le noir complet.
00:30:56 - Bah oui, au fond de l'eau, vous avez sous 100 m, la lumière ne passe pas.
00:31:00 - Oui, mais il n'y a même pas le...
00:31:02 - Alors vous mettez les projecteurs, vous économisez l'énergie.
00:31:04 Bien que là, il soit relié par câble avec la surface, avec les alimentaires d'énergie.
00:31:09 - Je retiens qu'on met beaucoup moins de temps à remonter qu'à descendre,
00:31:13 ce qui vaut peut-être pour la France.
00:31:15 - Mais ce qui est vrai pour tout, généralement, je dis ce qui est vrai pour tout,
00:31:19 on descend plus vite qu'on ne remonte.
00:31:21 - Oui, mais là c'est le contraire.
00:31:23 Là on remonte plus vite qu'on descend.
00:31:25 C'est une notion d'espoir.
00:31:27 - Sauf sous l'eau, on descend plus vite qu'on ne remonte.
00:31:30 - Bien sûr, vous avez raison.
00:31:31 On descend plus vite qu'on ne remonte.
00:31:33 Sauf là, vous avez parfaitement raison.
00:31:35 Bon, on parle souvent de...
00:31:37 - Il y a pas de gifle de blague sur un sujet.
00:31:40 - J'ai compris, mais c'est la gauche qui est souvent l'espoir.
00:31:44 - Vous faites du ponteau, vous voulez faire un jeu avec Michel Chevalet ?
00:31:51 - Pourquoi vous avez planté avec Michel Chevalet ?
00:31:54 - Vous voulez nous prendre de l'argent ?
00:31:56 - Non, j'ai pris un petit café pour me réchauffer.
00:31:59 - Ah, vous avez un café et vous avez de l'eau ?
00:32:01 - Et un verre d'eau pour émissive toussée.
00:32:03 - Vous savez, vous pouvez mettre où est la carte, où est le D.
00:32:06 Bon, on parle souvent de l'objectivité en journalisme.
00:32:11 Et l'objectivité, c'est une tarte à la crème, ça n'existe pas.
00:32:15 Puisque choisir un sujet plutôt qu'un autre, c'est déjà un choix subjectif.
00:32:20 L'espace médiatique ne parlera pas aujourd'hui de ce qui pourrait pourtant être à la une de tous les journaux.
00:32:27 Mais ça ne correspond pas à la ligne de lecture ou à la grille de lecture du moment.
00:32:34 - Et on le sait ?
00:32:35 - C'est la hausse des cambriolages et de la dénonciance.
00:32:38 - En fait, pourquoi ? Parce qu'il faut bien savoir pourquoi.
00:32:41 Parce que de manière consciente ou inconsciente, pour les médias, parler de ça, c'est faire le jeu du Rassemblement National.
00:32:50 - En gros, c'est vrai.
00:32:52 - Vous vous rendez compte ?
00:32:53 - Vous avez raison.
00:32:54 - En gros, c'est vrai.
00:32:57 - Pour une fois, vous avez raison.
00:32:58 - Une certaine réalité.
00:33:01 - C'est le réflexe, c'est le traumatisme de 2002, où les journalistes et les politiques restent convaincus que Jean-Marie Le Pen est arrivé au deuxième tour juste parce qu'on a montré quelques faits.
00:33:12 - Pas pivoiser.
00:33:13 - Oui, enfin bon.
00:33:14 - Et donc, on en est resté à ce niveau de réflexion qui est le degré zéro de la réflexion sur le sujet.
00:33:19 - Je suis d'accord avec vous.
00:33:20 Mais Sandra Buisson va nous en parler mieux que vous.
00:33:23 Palmarès de la délinquance des 20 petites villes, 5 000 à 20 000 habitants, les plus touchées, c'est le Figaro qui publie ça.
00:33:32 Les cambriolages, les coups et blessures hors famille.
00:33:35 Mais j'ai envie de dire, c'est pas le Figaro qui a fait l'enquête.
00:33:37 Le Figaro a pris les statistiques du ministère de l'Intérieur.
00:33:40 Ces statistiques sont disponibles pour tous les journalistes de France.
00:33:44 - Alors le Figaro est une cellule spécialisée effectivement pour éplucher ces chiffres parce qu'effectivement, là, ça demande un certain temps d'aller voir commune par commune.
00:33:53 Donc, ils ont quand même une équipe dédiée aux différents classements.
00:33:59 Pas seulement celui-ci, mais aux différents classements qu'ils publient.
00:34:01 - Alors, ce qui est surprenant, c'est que l'idée reçue, c'est que les cambriolages ou la délinquance est plus forte dans les grandes villes que dans les petites.
00:34:11 Mais je disais à Guéret, mais à Saint-Rémy-de-Provence, dans des petites villes qu'on imagine tranquilles,
00:34:18 et les cambriolages et les coups et blessures hors famille, quand je dis "ont augmenté", ont explosé.
00:34:25 - Alors, moi j'avais cru voir que sur la totalité effectivement de ces villes de 5 000 à 20 000 habitants,
00:34:33 la situation s'améliorait en ce qui concernait les cambriolages.
00:34:36 Effectivement, il y a des villes sur lesquelles ça augmente, mais en globalité, ça diminuait de 15%.
00:34:41 En revanche, il y a une augmentation des plaintes pour les violences commises sur des personnes hors cadre familial,
00:34:47 donc vraisemblablement pour la plupart sur la voie publique.
00:34:50 Le quotidien, vous l'avez dit, énumère les villes les plus touchées.
00:34:54 Au Câteau-Cornes-Brézis, dans le nord, on est passé de 20 à 79 infractions par an.
00:34:58 À Marmont, dans le Lot-et-Garonne, augmentation de 120% enregistrée, en passant de 66 à 146 agressions.
00:35:06 Même tendance à La Grande-Motte, Pézenas ou encore Saint-Omer.
00:35:09 On va prendre l'exemple de Guéret qui est détaillé par un reportage d'un journaliste du Figaro.
00:35:14 Il y avait 33 plaintes pour des violences aux personnes en 2016, contre 95 l'an dernier.
00:35:19 Le commissaire sur place évoque l'arrivée parfois de communautés de migrants qui ne s'entendent pas entre elles, dit-il,
00:35:25 sans oublier le poids de l'alcoolisation dans ces violences.
00:35:28 Ils ont interrogé également la procureure qui a identifié une dizaine de personnes
00:35:33 qui, malgré le passage en prison, réitèrent.
00:35:35 Elle précise qu'il y a aussi des primo-délinquants, souvent sous alcool ou sous drogue.
00:35:40 Ce qui est intéressant, et là on n'aura pas de statistiques, parce qu'il n'y a pas de statistiques en France de ce type,
00:35:44 mais je me souviens du fameux adjoint au maire de Nantes qui disait
00:35:47 "il n'y a pas de rapport entre l'immigration et la délinquance".
00:35:49 Evidemment, moi ce que je voudrais savoir, tout simplement, c'est
00:35:52 est-ce qu'il y a un rapport entre des mineurs isolés, une immigration et la délinquance ?
00:35:56 Mineurs isolés, oui.
00:35:58 Parce que ça, mineurs désolés, ça alimente des filières qu'on connaît et qui sont assez instruites.
00:36:04 Mais le dernier à avoir dit "je ne mettrai plus un signe d'égalité entre immigration et délinquance"
00:36:09 c'est Michel Houellebecq dans son livre.
00:36:11 Oui. Mais juste une chose, c'est vrai qu'il y a eu une forme de minimisation et de déni de la part de la gauche.
00:36:16 Vous savez ce que disait Bourdieu sur les faits divers ? Il disait "les faits divers font diversion".
00:36:21 C'est-à-dire qu'en fait, le système médiatique alimenterait les faits divers pour faire diversion sur la question sociale.
00:36:28 Et donc il y a cette idée vraiment à gauche, on refuse de voir la réalité.
00:36:31 Et c'est vrai qu'on observe depuis une dizaine d'années une montée de l'insécurité gratuite, de la violence ordinaire.
00:36:39 Alors ce n'est pas les cambriolages, les cambriolages effectivement, les moyens de sécurité augmentent.
00:36:43 Donc les gens sécurisent davantage leur maison, il y a tout un système d'alarme, etc.
00:36:46 Les gens s'organisent pour résister aussi à cette montée de la délinquance. Ils s'adaptent.
00:36:52 Mais les violences gratuites, c'est un fait. Et ça vient heurter, vous savez aux États-Unis,
00:36:57 il y a un psychologue américain qui s'appelle Steven Pinker qui a écrit un livre en disant que la violence n'avait cessé de baisser en Occident depuis le XXème siècle.
00:37:07 Le XXème siècle a été l'occasion d'une baisse de la violence.
00:37:09 Mais là, en fait, ce qu'on observe, c'est que cette baisse de la violence depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale
00:37:14 est en train de progressivement remonter depuis une dizaine d'années.
00:37:17 C'est-à-dire qu'on était sur une baisse, et on remonte. Alors à quoi c'est lié ? Est-ce que c'est l'immigration ?
00:37:23 Vous avez raison, une grande particularité de la violence d'aujourd'hui depuis quelques années, c'est qu'elle n'a plus besoin de justification.
00:37:33 Je veux dire, on n'a plus besoin de chercher de mobile, et c'est ce qui inquiète les gens, son caractère totalement imprévisible et parfois gratuit.
00:37:42 C'est ça qui fait peur profondément. Il y avait une sorte de cohérence et de stabilité dans les transgressions d'hier.
00:37:50 Non pas, il ne s'agit pas de les approuver, mais on savait qu'une forme de délinquance et de criminalité était guidée par des motifs purement utilitaires.
00:38:00 Et donc on n'était pas inquiet à chaque seconde de l'existence. Tandis qu'aujourd'hui, il y a d'autres, il y a de la délinquance encore utilitaire.
00:38:09 Mais vous avez raison, c'est ça le gros problème. C'est qu'aujourd'hui, la violence devient une finalité pour elle-même.
00:38:16 C'est ça, c'est la décivilisation.
00:38:18 Absolument.
00:38:19 Ce qui est intéressant, c'est ce que raconte Jérôme Fourquet dans Le Point de la semaine dernière, puisque c'est lui qui a parlé de décivilisation, et c'est là d'où est parti le débat.
00:38:26 Elias, long avant, évidemment, il fait référence à Norbert Elias.
00:38:31 Et Fourquet raconte un peu ce qui lui paraît provoquer la violence dans la société.
00:38:36 Il cite l'immigration, mais il dit que le phénomène est beaucoup plus large que l'immigration, parce qu'il dit qu'on est passé dans une société du pétage de plomb,
00:38:43 où il n'y a plus de freins, de limites à nos désirs et à nos frustrations.
00:38:49 Et donc, il dit, lui, c'est une société qui s'est individualisée, qui est devenue dans la satisfaction immédiate, où il n'y a plus les grands encadrements collectifs qui existaient jusque dans les années 70.
00:39:02 On va dire l'Église catholique, le Parti communiste, les structures d'éducation populaire, les syndicats.
00:39:09 Et donc, il y a eu une déstructuration de la société qui se couple avec un déclassement, avec un appauvrissement d'une partie de la population.
00:39:17 L'immigration peut venir y contribuer, puisque c'est des populations en partie mal intégrées.
00:39:23 Et vous oubliez un facteur important, c'est la famille.
00:39:25 Non, non, il n'oublie pas, il en parle. Vous avez complètement raison.
00:39:30 La famille a explosé, il y a beaucoup de...
00:39:32 Il dit que la déstructuration...
00:39:33 Notamment des pères de femmes seules, qui élèvent des enfants seuls.
00:39:36 Vous avez tout à fait raison, il en parle.
00:39:39 Quand la famille est puissante, quand les parents sont puissants et s'occupent des enfants, forcément les résultats sont différents.
00:39:47 Donc vous avez effectivement...
00:39:49 Et donc toute cette évolution...
00:39:50 Le divorce n'a pas arrangé les choses.
00:39:52 Non, non, le divorce n'a pas arrangé les choses. Mais en même temps, c'est une liberté.
00:39:57 Je le disais avec un peu de légèreté, bien sûr.
00:40:03 J'ai senti, j'ai senti.
00:40:04 Vous avez bien compris.
00:40:06 Donc ça va être intéressant de suivre, évidemment, ce sujet.
00:40:11 Je vous remercie, sauf si vous souhaitez ajouter un peu d'information.
00:40:15 En fait, il faut voir que le Figaro, effectivement, fait des enquêtes régulièrement sur la délinquance dans les différentes agglomérations.
00:40:24 Donc effectivement, ils avaient fait les plus grandes villes avant.
00:40:27 Et donc là, il diminue le spectre pour voir un peu plus.
00:40:29 Quand vous citez les pourcentages d'augmentation d'explosion, c'est sur un an ?
00:40:34 Entre 2016 et 2022.
00:40:36 C'est important de pouvoir objectiver le phénomène, parce que vous savez, on se bat beaucoup contre le climatoscepticisme.
00:40:42 On ne se bat pas beaucoup contre l'insécuritoscepticisme, le fait de pouvoir nier effectivement le réel.
00:40:48 Alors qu'il est objectivable.
00:40:51 Mais évidemment, c'est pour ça que l'espace médiatique choisit ces sujets.
00:40:56 C'est pour ça que l'objectivité n'existe pas, bien sûr.
00:41:00 Sans se rendre compte que c'est comme ça qu'il favorise le Rassemblement National.
00:41:04 On pourrait rêver d'honnêteté à défaut d'objectivité.
00:41:08 Mais vous rêvez.
00:41:12 On va appeler Franck Berton, qui est l'avocat.
00:41:14 Il est en ligne. D'ailleurs, je le remercie beaucoup, monsieur Berton, puisque nous suivons l'affaire Lincey,
00:41:19 que vous connaissez, cette collégienne de 13 ans, victime de harcèlement qui avait mis fin à ses jours le 12 mai dernier.
00:41:24 Le silence et l'inaction de l'établissement scolaire avaient été déplorés suite au suicide de la jeune fille.
00:41:29 Face à ces accusations, le proviseur est sorti du silence et il a décidé de porter plainte.
00:41:35 Donc le chef d'établissement, qui s'appelle Doris W., est sorti du silence.
00:41:40 Je remercie évidemment Sandra Buisson pour ces informations,
00:41:44 et qui a dû nous quitter pour poursuivre l'investigation.
00:41:49 Le chef de l'établissement, qui s'appelle Doris W., est sorti du silence par la voix de son avocat, Franck Berton.
00:41:54 Et monsieur Berton est avec nous.
00:41:56 C'est bien d'entendre, évidemment, sur chaque sujet, des versions contradictoires.
00:42:01 Parce que la famille qu'on a reçue ici, d'ailleurs, on va l'écouter,
00:42:04 la famille et la mère notamment, avaient souligné que personne ne les avait aidées,
00:42:08 et que même à l'enterrement de Lincey, il n'y avait personne de l'établissement.
00:42:14 La mère, monsieur Berton, souhaitait répondre d'une certaine manière à ce que disaient le père et le beau-père de Lincey.
00:42:22 J'ai tout essayé, j'ai tout fait.
00:42:27 Et on n'a pas été aidés, on a été lâchés complètement.
00:42:31 Aucun soutien, ni avant, ni pendant, et ni après.
00:42:35 Aujourd'hui, on n'a eu aucun courrier de qui que ce soit,
00:42:39 par rapport à ce qui s'est passé pour ma fille.
00:42:44 Je voulais vous dire aussi que Lincey, à un moment, elle était au collège,
00:42:50 et elle demandait de l'aide au directeur, chose qu'elle a précisé aussi.
00:42:55 Et que, justement, le directeur lui a carrément dit
00:43:00 "Écoute, tu m'embêtes avec tes bêtises, on n'a pas que ça à faire, ça reste entre nous."
00:43:06 Il lui a totalement dit ça.
00:43:09 Donc aujourd'hui, je demande, je remercie d'ailleurs toutes les personnes qui nous soutiennent,
00:43:15 parce que vous êtes ma force aujourd'hui.
00:43:18 Sans vous, je ne serais pas là.
00:43:21 Je ne sais même pas où je serais d'ailleurs.
00:43:24 Mais, je ne sais plus, elle me manque.
00:43:32 Je remercie M. Berton, qui est avec nous, Franck Berton, que vous connaissez,
00:43:37 qui est avocat et qui défend donc le proviseur.
00:43:39 M. Berton, il ne s'agit pas de polémiquer, évidemment, sur un drame comme celui-là.
00:43:43 Simplement, je vous ai demandé de venir parce que vous voulez apporter
00:43:48 une version contradictoire à ce que disent les parents de Lincey.
00:43:52 Et c'est pourquoi je voulais vous écouter.
00:43:55 Merci M. le Président de me recevoir.
00:43:59 Vous avez commencé par dire que c'est un drame, et c'est une évidence que c'est un drame absolu,
00:44:05 la perte d'un enfant, le suicide d'un enfant.
00:44:09 Vous savez que moi, j'assiste le directeur du collège et que celui-ci était soumis à une obligation,
00:44:15 et est toujours soumis à une obligation de réserve et qu'il lui est impossible de se défendre.
00:44:21 Donc il m'a demandé d'apporter un certain nombre de précisions,
00:44:25 puisque moi je ne suis pas soumis à cette obligation, au regard de ce qui a été dit par cette maman,
00:44:31 à travers des extraits que là vous venez de passer, suite au drame que cette famille a vécu.
00:44:37 Les choses ne sont pas si simples, et elles sont bien loin d'être celles qui le sont présenté
00:44:43 et qui ont été présentées dans l'extrait que vous énoncez.
00:44:47 Pièce à l'appui, et je l'indique, ce n'est pas simplement ma parole,
00:44:50 c'est à la fois la parole du CPE, du conseiller principal d'établissement,
00:44:55 de l'infirmière, du personnel enseignant, d'un certain nombre de gens qui composent le collège,
00:45:01 qui laissent penser que tout ce qui vous est dit ne correspond pas à la réalité.
00:45:06 Et donc le temps est venu d'apporter en effet le contradictoire,
00:45:10 de dire que notamment la maman avait été convoquée au sein du collège dès le mois de février
00:45:16 et qu'elle ne s'était pas rendue à la convocation du directeur du collège, ni celle du CPE,
00:45:23 que quelques jours avant le décès le collège avait appelé la maman, qu'elle ne s'était pas déplacée,
00:45:29 et qu'un certain nombre de rendez-vous comme ceux-ci avaient été fixés,
00:45:33 et qu'il est faux malheureusement de dire que rien n'a été fait par le collège,
00:45:38 rien n'a été fait par le CPE, rien n'a été fait par les enseignants.
00:45:43 J'aimerais rajouter que quelques jours avant le décès malheureux de l'INSEE,
00:45:48 une commission éducative avait été organisée justement,
00:45:53 à laquelle elle devait participer parce qu'on voyait bien que ses notes s'effondraient,
00:45:58 qu'il y avait des retards conséquents tous les jours au collège,
00:46:02 et qu'il avait été convenu depuis trois semaines qu'un rendez-vous éducatif
00:46:07 avec le principal du collège, avec les profs, avec la maman qui était convoquée,
00:46:11 devait se tenir deux jours avant son décès, et que tout ça était en place.
00:46:17 Alors le but ce n'est pas de dire que cet homme est innocent ou qu'il est coupable,
00:46:23 le but c'est d'apporter le contradictoire parce qu'il a été jeté à la vindicte populaire.
00:46:29 J'aimerais dire que le 15 juin dernier, il a reçu des menaces de mort plus que conséquentes,
00:46:34 que le personnel éducatif, que les enseignants ne vont plus au collège parce qu'ils sont menacés,
00:46:40 il y a 30% des enseignants là qui ne vont plus au travail le matin
00:46:44 parce que le personnel enseignant, le directeur du collège a été, je le redis,
00:46:50 jeté à la vindicte populaire et médiatique comme étant responsable du décès malheureux de cette gamine,
00:46:56 et que les choses ne sont pas si simples, que les choses sont beaucoup plus compliquées qu'elles ont été présentées.
00:47:01 Monsieur Berton, je vais vous interrompre parce qu'on va marquer une pause.
00:47:04 J'entends ce que vous dites, moi j'ai dit je ne souhaite pas polémiquer,
00:47:07 c'est simplement la version contradictoire qui m'intéresse.
00:47:10 Je remarque quand même, si vous me permettez, qu'on est aujourd'hui le 22 juin
00:47:13 et que vous prenez la parole simplement aujourd'hui.
00:47:16 Alors effectivement, peut-être l'Éducation nationale, peut-être lui-même, peut-être son avocat
00:47:21 pouvaient-ils prendre la parole avant, ce qui aurait permis plus exactement d'apporter une version contradictoire.
00:47:29 Mais on va marquer une pause.
00:47:30 Je vous expliquerai pourquoi si vous voulez après.
00:47:32 Voilà, on va marquer une pause et vous nous expliquerez aussi pourquoi il n'y avait,
00:47:37 ce qui nous avait beaucoup choqué, pourquoi il n'y avait personne de l'établissement de l'enseignement
00:47:43 aux obsèques de l'INSEE, puisque là aussi vous apportez une analyse contradictoire.
00:47:49 A tout de suite, merci Michel.
00:47:51 Merci.
00:47:52 Vraiment je vous remercie beaucoup.
00:47:53 Vous savez que c'est toujours un plaisir quand vous êtes sur ce plateau.
00:47:55 Mais je sais que je suis le bienvenu.
00:47:58 Je crois que tous ceux qui nous regardent ont beaucoup d'affection pour vous,
00:48:02 parce qu'ils vous connaissent depuis toujours.
00:48:05 Oui, oui.
00:48:06 Ils ont parfois grandi avec vos avocats et puis ils ont connu les accidents de vie qui ont été les vôtres.
00:48:12 Et donc je pense que même dans la rue, ils vous témoignent souvent beaucoup d'affection.
00:48:17 Oui, enfin ils se sentent, je suis plus proche d'eux, si vous voulez.
00:48:21 J'ai les mêmes problèmes que eux, les problèmes de la vie, comme tout le monde.
00:48:24 Et vous ne changez pas, vous avez bonne mine.
00:48:26 Mais comme vous, mon cher, nous suivons.
00:48:28 Vous êtes beau dans les couloirs de TF1.
00:48:31 Donc finalement, je partirai avec vous sur Mars ou ailleurs.
00:48:35 Je vous suivrai.
00:48:36 Dans un sous-marin.
00:48:37 Ah, dans un sous-marin.
00:48:38 En tout cas, c'est toujours un plaisir de vous accueillir sur ce plateau.
00:48:44 La pause et nous revenons dans une seconde.
00:48:46 Yann et Henri Kefelek, suite Armoricaine.
00:48:52 Vous connaissez Yann Kefelek qui représente pour Dutout une sorte de rêve absolu.
00:49:00 Le Goncourt à 36 ans.
00:49:01 C'est resté un rêve d'ailleurs.
00:49:05 Je ne suis toujours pas sorti du rêve.
00:49:06 Je ne suis pas sûr que ça me serait venu.
00:49:07 Le Goncourt à 36 ans, vous vous rendez compte.
00:49:09 Pour Nosbarbar.
00:49:10 Bon, vous êtes un drôle de breton.
00:49:12 Vous êtes un breton du 15e arrondissement.
00:49:14 Mais comme tous les bretons, moi je suis un breton de l'immigration.
00:49:16 Il ne suffit pas de faire naître un homard dans un chenil pour en faire un pile-bulle.
00:49:19 Vous êtes né dans le 15e.
00:49:21 Je rappelle que la Bretagne est colonisée par l'État français depuis qu'Anne de Bretagne a vendu le duché.
00:49:26 Je reconnais.
00:49:27 Et c'est un malheur pour nous.
00:49:29 Est-ce que Nantes est en Bretagne ?
00:49:33 Ce n'est pas un vrai Nantais qui me dira le contraire.
00:49:35 Est-ce que Nantes est en Bretagne ?
00:49:36 Bien sûr, ce n'est pas un vrai Nantais qui me dira le contraire.
00:49:39 La duchesse Anne, les châteaux des duches de Bretagne, toute l'histoire de la Bretagne passe par Nantes.
00:49:44 Mais je ne cesse de le dire.
00:49:46 Est-ce que le Mont-Saint-Michel est en Bretagne ?
00:49:47 Non, bien sûr que non.
00:49:48 Le Quénon, dans sa folie, a placé le Mont en Normandie.
00:49:51 Mais il est certain que les Bretagnes ont contribué à la construction du Mont-Saint-Michel.
00:49:55 Et que nous sommes heureux d'en faire cadeau à nos frères normands
00:49:58 qui, évidemment, n'ont pas leur région ouverte sur l'ouest, comme nous l'avons fait.
00:50:02 [Rires]
00:50:05 Écoutez, on va parler de votre bouquin et de votre roman.
00:50:08 Et ça nous fait très plaisir que vous soyez évidemment avec nous.
00:50:10 Michael Dos Santos nous rappelle les titres du jour.
00:50:13 [Musique]
00:50:16 33 blessés, légers, 4 adultes dans un état grave.
00:50:20 C'est le bilan de la terrible explosion survenue hier rue Saint-Jacques à Paris.
00:50:25 Selon les différentes sources contactées, le nombre de personnes encore recherchées diffère.
00:50:29 Ces potentielles victimes pourraient se retrouver sous les décombres.
00:50:34 Chefs d'État, ONG, militants, tous sont réunis ce jeudi à Paris
00:50:38 pour un nouveau pacte financier mondial plus solidaire.
00:50:41 Mené par Emmanuel Macron, ce sommet vise entre autres à trouver des milliards
00:50:45 pour aider les pays du sud à affronter la protection de la planète et la pauvreté.
00:50:49 Aucun pays ne doit avoir à choisir entre les deux à lancer le président de la République.
00:50:54 Et puis, il ne reste plus que quelques heures d'oxygène aux passagers du Titan.
00:50:58 Ce sous-marin disparu dimanche dernier près de l'épave du Titanic.
00:51:03 Les chances de retrouver des survivants s'amenuisent.
00:51:06 Les recherches rentrent dans une phase critique.
00:51:09 Les bruits détectés en mer il y a quelques jours n'ont pour le moment rien donné.
00:51:13 Nous sommes avec Franck Berton qui est l'avocat du proviseur
00:51:17 qui est mis en cause par la famille de Lindsay, cette jeune collégienne de 13 ans,
00:51:21 victime de harcèlement qui avait mis fin à ses jours le 12 mai dernier.
00:51:24 Silence et inaction de l'établissement scolaire avait été déploré suite au suicide de la jeune fille.
00:51:29 Je vous disais tout à l'heure, vous regrettiez que le proviseur soit évidemment la cible,
00:51:34 souvent de critique, mais j'observe qu'il faut attendre le 22 juin pour que vous preniez la parole,
00:51:39 M. Berton, et peut-être auriez-vous dû la prendre avant, vous ou lui.
00:51:44 Et puis il y avait autre chose effectivement sur laquelle je voulais vous interroger,
00:51:49 c'est qu'on a souligné que lors de l'enterrement, les obsèques de Lindsay,
00:51:53 personne de l'établissement, personne du rectorat, personne de l'académie,
00:51:58 personne du ministère de l'enseignement n'était présent aux obsèques et ça nous avait choqué.
00:52:03 Alors d'abord sur votre première interrogation,
00:52:06 de savoir pourquoi prendre la parole un peu plus d'un mois après le décès de Lindsay.
00:52:12 D'abord je voulais rappeler à titre liminaire, c'est-à-dire que lui, il a une obligation de réserve,
00:52:15 il a l'interdiction de parler, l'académie lui a bien fait sentir qu'il ne devait pas,
00:52:20 nonobstant toutes les critiques médiatiques dont il avait été l'objet, parler.
00:52:26 Deuxièmement, dans un second temps, il n'a pas pensé que ça prendrait une proportion pareille
00:52:33 de mise en cause le concernant ou concernant son établissement,
00:52:36 parce que je le redis avec force, à aucun moment il n'a été informé
00:52:42 ou il a été fait état d'un harcèlement au sein de son établissement.
00:52:48 Troisième chose, et c'est important, ce n'est que quand il a fait l'objet,
00:52:53 ou même le personnel éducatif, ont fait l'objet de menaces de mort,
00:52:57 ça date manifestement du 15 juin, qu'il est venu me voir en me disant
00:53:01 « il faut faire quelque chose, il faut prendre la parole et expliquer
00:53:04 ou tenter d'expliquer le cheminement et ce qui s'est passé,
00:53:08 qu'on a convoqué la famille, elle est venue, puis elle n'est plus venue,
00:53:12 puis nous avons fait l'objet de propos assez désagréables de la part du beau-père,
00:53:17 à tel point, et là je réponds à votre deuxième question, qu'après le décès de l'INSEE,
00:53:22 la grand-mère est venue le lendemain, je crois que c'est le lendemain ou sur-lendemain,
00:53:26 à l'établissement en disant « on ne veut voir personne, personne représentatif du collège,
00:53:33 que ce soit les professeurs, l'équipe de direction ou même de l'académie.
00:53:37 Vous voulez qu'ils fassent quoi ces gens ? » Ils se sont dit « on n'y va pas,
00:53:40 on va respecter la volonté de la famille, on n'y va pas. »
00:53:44 Aujourd'hui vous nous interrogez là-dessus en disant « on est fortement choqués
00:53:47 parce qu'ils ne sont pas venus, on leur a fait interdiction de venir. »
00:53:51 Il a bien fait de ne pas y aller.
00:53:53 - Qu'est-ce qui a fait de vous interroger, Maître Berton ?
00:53:56 - Maître Berton, cher Franck, puisque j'ai la chance de vous connaître tout de même,
00:54:01 il y a un épisode qui a un peu choqué, s'il est exact.
00:54:05 Le beau-père avait indiqué qu'à l'extérieur de l'établissement,
00:54:10 l'INSEE avait été frappée par un certain nombre d'élèves
00:54:15 et que le beau-père avait alerté le proviseur qui avait dit
00:54:20 « mais c'est en dehors de l'établissement, je ne peux rien faire ».
00:54:23 Est-ce que c'est exact ?
00:54:25 - C'est faux. La bagarre, Philippe, dont vous faites état,
00:54:28 s'est déroulée au mois de février.
00:54:31 Bagarre entre l'INSEE et une copine de classe du collège.
00:54:36 Cette copine de classe a été convoquée le 27 février,
00:54:39 c'est-à-dire entre le 6 février et le 27, il y a eu les vacances.
00:54:43 Pendant cette période de vacances, un conseil de discipline a été convoqué.
00:54:48 À la reprise, le 27 février, cette jeune fille qui s'était bagarrée
00:54:51 avec l'INSEE a été exclue du lycée.
00:54:54 Et juste au moment de la bagarre, il y avait un attroutement énorme
00:54:57 début février, le principal était en réunion.
00:55:00 Il sort et voit 50 à 60 personnes.
00:55:03 Il prévient lui-même les services de police.
00:55:06 La maman est déjà sur place et le beau-père est sur place.
00:55:09 Et à l'intention du directeur qui est là et du CP qui est là,
00:55:13 il leur dit « je vais tous vous fumer ».
00:55:16 Et ça, c'est pacté par un bon nombre de personnes à la procédure
00:55:19 qui en ont été le témoin auditif à tel point que le directeur va,
00:55:23 dès le mois de février, déposer plate contre le beau-père en disant
00:55:26 « mais que c'est pas des manières de vous parler ».
00:55:28 Il n'est pas intervenu sur la bagarre.
00:55:30 Mais si, il a prévenu la police, il y avait 50 personnes.
00:55:32 Non, prévenir la police, c'est pas intervenir, pardonnez-moi M. Bertrand.
00:55:35 J'ai dit depuis tout à l'heure que je ne souhaite pas polémiquer sur ce sujet
00:55:38 parce que c'est un drame.
00:55:40 Mais est-ce que, si moi je suis proviseur, je vois une jeune fille
00:55:44 qui est harcelée ou attaquée, j'interviens personnellement,
00:55:48 je n'appelle pas la police. Pardonnez-moi de le dire comme ça.
00:55:51 Donc j'interviens personnellement.
00:55:53 Ce qu'avait dit le père sur notre plateau, c'est « le proviseur n'est pas intervenu ».
00:55:57 Le père a dit « je vais tous vous fumer », ça il ne vous l'a pas dit.
00:56:01 Oui, mais ça c'est autre chose.
00:56:03 Mais c'est pas anodin.
00:56:05 Est-ce que le proviseur est intervenu ? Non, dit-il.
00:56:08 Il a rappelé la police.
00:56:10 Je veux bien qu'on appelle la police quand quelqu'un se fait massacrer sous vos yeux,
00:56:13 il me semble qu'il peut intervenir.
00:56:15 Il y avait 50 personnes qui n'étaient pas en mesure d'intervenir,
00:56:18 il a calmé les esprits, il a séparé les personnes.
00:56:21 Il a son autorité de proviseur.
00:56:23 Oui, mais ça n'a pas suffi, M. Proulx, ça n'a pas suffi.
00:56:26 J'entends bien.
00:56:27 De toute façon, je vous remercie, parce qu'on vous a invité pour avoir un avis contradictoire.
00:56:32 Je vous remercie de votre invitation.
00:56:33 Mais non, je trouve que c'est extrêmement important,
00:56:35 au nom justement de l'ODTT, dont parle souvent Philippe Béleger,
00:56:38 et c'était bien de vous entendre.
00:56:40 Je le dis, on ne va pas aller plus loin sur cette discussion,
00:56:43 parce que c'est un drame, c'est un drame absolu.
00:56:46 Et c'est aujourd'hui à la justice et aux enquêtes sans doute de l'administration.
00:56:50 Juste un mot, c'est la bêtise qui répond à la bêtise,
00:56:54 c'est-à-dire qu'un phénomène de harcèlement provoque un harcèlement contre ce proviseur.
00:56:59 C'est un espèce de phénomène mimétique, c'est absolument absurde.
00:57:02 Les gens devraient prendre conscience quand même que c'est le harcèlement qui a causé cette mort,
00:57:05 qu'il ne faut pas harceler ce proviseur.
00:57:06 Pap Ndiaye d'ailleurs s'est prononcé aujourd'hui, s'est évoqué.
00:57:12 Le harcèlement c'était hier. Écoutons-le.
00:57:15 On va également généraliser le dispositif phare,
00:57:20 vous savez ce dispositif de prévention, de détection et de prise en charge des victimes à tous les lycées.
00:57:27 Il est généralisé pour l'instant aux écoles et aux collèges,
00:57:30 il faut qu'il soit d'ailleurs homogénisé pour que ça se passe au mieux.
00:57:34 Il y aura un enseignant ou en tout cas un adulte référent dans chaque établissement
00:57:39 qui sera chargé de la mise en place dès la rentrée de septembre,
00:57:42 qui sera rémunéré à cet effet, qui sera chargé de la mise en place et du suivi du plan anti-harcèlement.
00:57:49 Et puis enfin avec mes collègues de l'intérieur, de la justice et du numérique,
00:57:53 nous nous assurons qu'il y a une bonne coordination entre tous les services de l'État.
00:57:57 Je remercie une nouvelle fois M.Berton d'être intervenu aujourd'hui.
00:58:02 Notre sujet qui nous a intéressé c'est la dissolution des soulèvements de la terre.
00:58:08 Il y avait une conférence de presse hier notamment.
00:58:11 C'est intéressant là aussi de voir la fracture.
00:58:14 Le peuple de gauche, de manière tout à fait étonnante quand même,
00:58:17 après ce qui s'est passé à Sainte-Sauline, soutient les soulèvements de la terre.
00:58:21 Pas le peuple de gauche, les responsables politiques de gauche.
00:58:25 Oui, vous avez raison.
00:58:26 Mais pas tous.
00:58:27 Moi je suis pas sûre d'être favorable à la dissolution des soulèvements de la terre
00:58:30 parce que je trouve que c'est...
00:58:33 Je pense qu'on peut s'opposer fermement à des méthodes, à un discours,
00:58:37 je l'ai fait à plusieurs reprises, extrêmement stupide et violent des soulèvements de la terre.
00:58:43 Mais je tiens quand même aux libertés fondamentales.
00:58:45 Et par contre je m'étonne que la gauche, qui n'a pas moufté
00:58:48 quand on a dissous Génération Identitaire en 2021,
00:58:51 qui était une association effectivement de droite radicale
00:58:55 qui se mobilisait contre l'immigration mais de façon...
00:58:58 Sans violence.
00:58:59 La gauche n'a pas moufté.
00:59:02 Alors c'était une atteinte aux libertés.
00:59:04 Le Conseil d'État a accepté la dissolution de Génération Identitaire.
00:59:08 Va-t-il faire la même chose pour soulèvement de la terre ?
00:59:11 On attend de voir.
00:59:12 Ça m'étonnerait beaucoup qu'il valide cette dissolution, mais on verra.
00:59:17 En tout cas, s'il ne la valide pas, il y aurait là un cas flagrant de deux poids deux mesures
00:59:22 parce qu'ils ont accepté dans le cas de Génération Identitaire.
00:59:24 Écoutons un mot de la conférence de presse hier
00:59:26 et Greta Thunberg également qui a soutenu soulèvement de la terre.
00:59:30 On se laissera intimider ni par la dissolution administrative
00:59:35 ni par l'emploi de moyens de police antiterroriste à notre encontre.
00:59:39 Ce soir, il y a 130 rassemblements partout dans toute la France.
00:59:44 Demain, l'esprit des soulèvements de la terre va ressurgir
00:59:47 de mille et une manières dans l'espace public.
00:59:49 On est certain qu'il y a des actions du type que celles que portent
00:59:53 les soulèvements depuis deux ans sont amenées à se généraliser
00:59:57 et à s'amplifier dans l'ensemble du mouvement de lutte écologique et sociale
01:00:01 pour les années qui viennent.
01:00:03 Et que le gouvernement, par cette double action de répression,
01:00:10 dissolution administrative et garde à vie antiterroriste,
01:00:13 ne fait que révéler sa servilité vis-à-vis des industries
01:00:16 qui détruisent aujourd'hui la terre et le vivant.
01:00:19 Nous sommes des activistes de différents mouvements
01:00:23 et on est ici en solidarité avec ceux qui font face à une oppression
01:00:26 de plus en plus forte, juste parce qu'ils se tiennent debout
01:00:29 et se battent pour notre présent et futur.
01:00:31 Ce qu'on peut voir, c'est que ces répressions se développent
01:00:34 partout dans le monde et ont puni ceux qui tirent la sonnette d'alarme
01:00:38 au lieu de punir ceux qui créent et qui alimentent le feu sur la planète.
01:00:42 Donc on a eu ce discours extrêmement radical.
01:00:46 Le ton de ce porte-parole est absolument inadmissible
01:00:50 et ça relève d'une provocation au délit, c'est très clair.
01:00:54 Je serais plus favorable à ce qu'on crée un nouveau délit
01:00:57 pour lutter contre ce qu'ils appellent, eux, le sabotage
01:01:00 et même le désarmement, c'est-à-dire le fait de s'attaquer au bien
01:01:03 au nom du bien.
01:01:05 Mais je pense que la dissolution administrative d'une association
01:01:10 fait peser sur la liberté publique peut-être un danger.
01:01:13 - Ce n'est pas une...
01:01:16 - Comme je veux parler aussi beaucoup de la Bretagne,
01:01:18 pardonnez-moi mais je voudrais qu'on écoute deux, trois choses
01:01:20 parce qu'autrement nous ne pourrons pas écouter notamment les réactions.
01:01:23 Johanna Roland, dont je parle très souvent, bien sûr, à Nantes,
01:01:26 on comprend les soucis qu'il y a à Nantes, puisque Johanna Roland
01:01:29 s'est exprimée en disant que quand l'État ne trouve comme seule solution
01:01:32 la dissolution des mouvements collectifs pour lutter contre
01:01:34 les violences inacceptables de quelques-uns, c'est le signe d'un échec
01:01:37 d'une société malade qui doit trouver d'autres remèdes à ces maux
01:01:40 et à l'urgence écologique.
01:01:42 - Je suis d'accord avec elle.
01:01:44 - Oui, on va bien.
01:01:45 - Non mais on ne peut pas en débattre.
01:01:47 Parce qu'on peut à la fois condamner sans aucune once de nuances
01:01:51 les violences, non non, parce qu'on peut condamner les violences,
01:01:55 les attaques au bien des personnes tout en ne trouvant pas génial
01:01:59 l'idée de la dissolution.
01:02:01 D'ailleurs vous allez voir la séquence, on la connaît déjà.
01:02:04 - Ils vont se victimiser, ils vont se victimiser.
01:02:06 - L'État va montrer qu'il n'a pas d'autorité puisque sa décision
01:02:09 va être retoquée par l'autorité administrative.
01:02:13 - Ça vous n'en savez rien et moi non plus.
01:02:15 Mais regardez, quand je dis "c'est les mêmes", la personne que vous avez
01:02:18 entendue, il est porte-parole de Soulèvement.
01:02:20 Vous avez vu le ton ?
01:02:21 - Oui, mais ça je ne suis pas d'accord avec ça.
01:02:23 - Donc c'est les mêmes.
01:02:24 Si vous n'êtes pas d'accord, c'est lui, c'est le porte-parole.
01:02:26 - Mais vous ne pouvez pas faire une écrite.
01:02:28 - Vous n'êtes pas d'accord avec le porte-parole ?
01:02:30 - Mais je vous parlais de la maire de Nantes.
01:02:32 - Mais la maire de Nantes, elle devrait...
01:02:34 - Ce n'est pas le même ton.
01:02:35 - Mais elle devrait être raccord avec...
01:02:37 - La maire de Nantes, elle ne veut pas la dissolution de Soulèvement de la Terre.
01:02:40 - Mais on peut ne pas vouloir la dissolution...
01:02:42 - Mais le maire, vous avez entendu le porte-parole ?
01:02:44 - Ah mais enfin...
01:02:45 - Vous avez entendu le porte-parole et la couleur du porte-parole ?
01:02:48 - Mais je veux...
01:02:49 - La couleur des paroles, veux-je dire ?
01:02:50 - Je veux être...
01:02:51 - Le ton ?
01:02:52 - ...opposé à une dissolution tout en n'étant pas d'accord avec ce que disent
01:02:55 les représentants.
01:02:56 - Écoutez Olivier Véran, écoutez...
01:02:57 - Mais il manque tout ça...
01:02:58 - Écoutez, moi je vais vous mettre sur le terrain, policier, face à ces gens-là,
01:03:01 à Sainte-Solène, et puis après vous reviendrez en parler.
01:03:04 Écoutez Olivier Véran qui a justifié hier la dissolution.
01:03:08 - Marc Mamansu...
01:03:10 - Quand vous organisez une manifestation interdite, c'était le cas à Sainte-Solène,
01:03:14 où vous avez plus d'un millier de personnes, y compris qui viennent de l'étranger,
01:03:18 un millier d'étrangers qui viennent de l'Europe de l'Est notamment,
01:03:21 munis de barres de fer, de bidons d'essence, de boules de pétanque,
01:03:24 et qui cherchent à tuer des policiers et des gendarmes,
01:03:27 qui mettent le feu à des véhicules, lorsque vous avez des gens qui,
01:03:30 sous couvert de manifestations, viennent en réalité détruire
01:03:33 des exploitations agricoles, et lorsque vous avez, semaine après semaine,
01:03:37 des manifestations qui, bien qu'interdites pour des raisons de sécurité publique,
01:03:41 sont tenues, parfois même en présence d'élus qui portent une écharpe tricolore.
01:03:45 Ce n'est pas leur rôle, ce n'est pas leur mission.
01:03:47 C'est même contraire au mandat qui leur a été donné par les Français.
01:03:50 Là on bascule dans quelque chose qui est totalement différent.
01:03:53 - Bon, et il a raison, alors évidemment,
01:03:55 Johanna Roland c'est la maire de la ZAD de Nantes.
01:03:57 Si vous voulez je vous dise...
01:03:59 - La ZAD de Nantes ?
01:04:00 - Mais oui c'est la ZAD de Nantes de Notre-Dame de Nantes.
01:04:02 - Je pensais que vous parliez de la ville aujourd'hui.
01:04:04 - Ah non.
01:04:05 - Voilà, comme ces gens ne sont jamais intervenus, ont laissé tout faire,
01:04:08 aujourd'hui, en fait c'est toujours pareil, tu récoltes aujourd'hui.
01:04:11 Tu n'es pas intervenu pendant des années sur Notre-Dame des Landes
01:04:14 et tu le payes aujourd'hui.
01:04:16 - En fait l'attitude de Johanna Roland est révélatrice du fait que la gauche,
01:04:20 la gauche radicale domine la gauche aujourd'hui.
01:04:23 - C'est évident.
01:04:24 - Elle en est prisonnière dans sa majorité à Nantes,
01:04:26 et c'est intéressant de voir tous les soutiens qu'on soulait de la terre.
01:04:29 Regardez la liste des signataires de la pétition qui a été faite en faveur de...
01:04:33 - Virginie Dépentes.
01:04:34 - Vous avez tous les écrivains ou écrivaines radicales,
01:04:37 Annie Arnaud, Virginie Dépentes.
01:04:39 - L'industrielle de la pétition.
01:04:41 - Vous avez une partie du milieu du cinéma,
01:04:44 et puis vous avez tout Elifi et tout ELV, les écologistes.
01:04:49 Vous n'avez quasiment pas un socialiste, vous n'avez quasiment pas un communiste.
01:04:53 Donc la gauche est profondément sous l'emprise de cette gauche radicale,
01:04:58 et je pense à ce qui la tire vers le bas.
01:05:01 - Et c'est le privilège rouge.
01:05:03 - Le privilège rouge ?
01:05:05 - La gauche a le droit d'être violente.
01:05:07 - Moi j'ai connu une gauche qui n'avait rien à voir avec ça.
01:05:10 - Oui, mais cette gauche-là n'existe plus.
01:05:14 Aujourd'hui c'est le privilège rouge.
01:05:16 - Elle s'est suicidée sous France 2.
01:05:19 - On les a pas entendus quand Gérald Darmanin a interdit
01:05:22 une manifestation de l'action française à Paris
01:05:25 lors de la fête de Jeanne d'Arc, une manifestation non-violente.
01:05:27 Si on est pour les libertés, on les défend pour tous les groupes.
01:05:30 - La direction générale des services intérieurs indique qu'après la menace islamiste,
01:05:34 c'est la menace des groupuscules d'extrême droite qui est la plus menaçante pour le pays.
01:05:38 - Bien sûr, vous avez raison, le problème en France, c'est Pétain.
01:05:42 - Après, non, je ne dis pas ça, c'est une logique.
01:05:45 Après la menace islamiste, la DGSI indique que ce sont les groupuscules d'extrême droite
01:05:50 qui font peser le plus de craintes concernant les risques d'attentat.
01:05:53 - Yann Kiefelec.
01:05:55 - Yann Kiefelec est écrivain.
01:05:58 - On vous estime absolument les violences d'ultra gauche, on n'en parle pas.
01:06:03 - Yann Kiefelec est écrivain.
01:06:05 Vous publiez jadis chez Gallimard.
01:06:07 Est-ce que vous pouvez être courtois avec notre ami Yann Kiefelec qui est venu nous voir ?
01:06:10 - Non, c'est de ma faute.
01:06:12 - Voilà, Yann Kiefelec est écrivain.
01:06:14 Vous publiez jadis chez Gallimard.
01:06:16 - Oui, j'ai pris concours chez Gallimard.
01:06:18 - Et pourquoi vous n'êtes plus chez Gallimard ?
01:06:19 - Parce que mon ami Françoise Verny, qui m'avait attiré chez Gallimard,
01:06:22 malheureusement a quitté les éditions Gallimard.
01:06:24 Je n'ai plus senti autant attaché à cette maison que je l'étais.
01:06:28 Je suis devenu un mercenaire.
01:06:29 - Annie Ernaud, à votre avis, elle a le prix Nobel parce que...
01:06:33 - Je m'inquiète là.
01:06:34 - Elle a le prix Nobel parce que c'est une grande écrivain
01:06:36 ou parce que politiquement elle correspond au moment...
01:06:38 - On sait très bien que c'est un prix extrêmement politisé, le prix Nobel.
01:06:42 Je n'en dirai pas plus.
01:06:43 - Ce qui n'empêche pas d'être une grande écrivain.
01:06:46 - Oui, mais c'est fou.
01:06:48 Vous ne vous appelez pas Yann Kiefelec en fait.
01:06:52 - Ce qui m'intéresse, c'est l'avis de Yann Kiefelec.
01:06:54 Qu'est-ce que vous savez des écrivains ?
01:06:56 Vous avez écrit ? Non.
01:06:58 - J'ai écrit.
01:07:00 - Aujourd'hui, on ne sait pas ce qu'est un grand écrivain.
01:07:04 De la même manière qu'hier soir, j'entendais s'interroger sur la signification
01:07:07 de la violence qui m'a profondément inquiété.
01:07:09 Parce qu'effectivement, les flics avaient pris feu face à des manifestants,
01:07:13 mais ça n'était éventuellement pas de la violence,
01:07:16 comparé à la violence d'État qui était supérieure à celle d'un policier qui prend feu.
01:07:20 Donc quand on arrive à cette période de cracheur de feu,
01:07:26 où des mots comme "violence" sont à redéfinir avant d'être utilisés,
01:07:30 c'est qu'on est très mal barré.
01:07:32 De la même manière, quand on demande si un tel ou un tel est un grand écrivain,
01:07:36 c'est totalement subjectif, c'est du tri subjectif et non pas sélectif.
01:07:40 Donc je ne sais pas si Annie Ernaud est un grand écrivain, mais je la respecte.
01:07:43 - Au moins qu'il ne l'est pas.
01:07:45 - On sait qu'il n'est pas un grand écrivain.
01:07:47 Ça c'est beaucoup plus intéressant.
01:07:49 - On avait Houellebecq sous la main, il était parfait.
01:07:53 - Je pense que Houellebecq est un grand écrivain,
01:07:55 parce qu'il dit bien la société d'aujourd'hui,
01:07:57 qu'il interroge le monde entier, l'univers à travers une œuvre de littérature,
01:08:01 ce qui est quand même le propre d'un grand écrivain.
01:08:03 En tout cas, il l'est pour le moment.
01:08:05 - Ce qui m'avait choqué chez Gallimard notamment,
01:08:08 c'est qu'il y avait eu une campagne contre M. Millet pour le sortir,
01:08:12 orchestrée d'ailleurs par Mme Ernaud,
01:08:14 parce qu'elle écrivait des choses qui ne correspondaient pas
01:08:18 à la doxa du moment et il fallait virer M. Millet.
01:08:21 - C'est catastrophique ça.
01:08:23 - Comment Antoine Gallimard a-t-il pu accepter ça ?
01:08:26 - Vous savez, les éditions Gallimard ont accepté beaucoup de choses.
01:08:28 Le rôle de l'éditeur, ce n'est pas de se mêler de ce qu'il regarde des personnes
01:08:32 et pas simplement la littérature.
01:08:35 - Est-ce que dans ce milieu qui est le vôtre aujourd'hui,
01:08:38 un écrivain qui ne publierait pas ou ne dirait pas les choses
01:08:41 qui vont dans le bon sens, est-ce qu'il est mis de côté ?
01:08:45 - Aujourd'hui c'est terrible.
01:08:46 On s'interroge toujours sur la liberté d'expression.
01:08:48 Est-ce qu'un écrivain peut tout dire ?
01:08:50 On s'aperçoit qu'aujourd'hui, il est devenu difficile pour un auteur
01:08:53 de dire réellement le fond de sa pensée parce que nous sommes dans une société
01:08:57 où effectivement la violence est devenue une forme de respiration
01:09:01 qui met en danger ceux qui contestent la bonne parole des autres.
01:09:06 Donc l'écrivain, en cela d'ailleurs, Welbeck, est extrêmement courageux
01:09:11 parce que pour dire le fond de sa pensée, il n'existe pas à se mettre...
01:09:14 - Il a rétro-pédalé. Il a bien compris le danger.
01:09:17 - Oui, mais enfin il s'est tout de même mis en danger physiquement.
01:09:20 - Il a rétro-pédalé par rapport à ce qu'il avait dit et surtout parce qu'il a bien compris
01:09:24 qu'il pouvait être en difficulté.
01:09:26 - Oui, il a été d'ailleurs en difficulté physiquement.
01:09:29 Il aurait pu laisser sa peau, je l'admire.
01:09:31 C'est très difficile aujourd'hui effectivement d'aller au bout de sa pensée
01:09:34 à l'oral comme à l'écrit.
01:09:36 - Vous avez eu le prix Goncourt en 88 ?
01:09:39 - 85.
01:09:40 - 85 ?
01:09:41 - Ça ne change pas grand-chose mais c'était en 85.
01:09:42 - C'est intéressant parce que c'est la même période en fait.
01:09:44 Vous aviez 36 ans.
01:09:46 Est-ce que vous diriez qu'à l'époque, par exemple,
01:09:48 les Noces barbares selon vous pourraient avoir le prix Goncourt aujourd'hui ?
01:09:51 - Oui, bien sûr. Non seulement aujourd'hui mais l'année prochaine, l'année suivante.
01:09:54 Je ne vois pas pourquoi les Noces barbares n'auraient pas le prix Goncourt.
01:09:57 C'est un livre quand même qui...
01:09:58 - J'ai l'impression qu'aujourd'hui les choix...
01:10:00 Par exemple, je n'ai rien contre le dernier prix Goncourt, une nouvelle fois,
01:10:03 madame Giraud, je n'ai rien contre elle.
01:10:05 Mais j'ai l'impression que les choix ne sont pas forcément des choix de littérature.
01:10:09 Les choix sont moins, les choix sont des choix de sujets, bien sûr.
01:10:12 Effectivement, la littérature est beaucoup moins mise en avant
01:10:15 par les éditeurs et par la presse littéraire.
01:10:17 D'ailleurs, on constate à chaque rentrée littéraire
01:10:19 que ce n'est pas la littérature qui l'emporte dans les médias
01:10:22 mais c'est ce qu'on appelle le buzz, c'est le sujet.
01:10:24 - C'est le sujet. Le match du Kremlin était objectivement...
01:10:28 - Excellent livre. Remarquable.
01:10:30 - Tout le monde pouvait trouver que ce prix méritait le Goncourt.
01:10:33 Et c'est un autre livre qui...
01:10:36 - Parce qu'il avait eu le prix de l'Académie française aussi.
01:10:38 - Oui, mais bon...
01:10:40 - Ce n'est pas un scénario à voir.
01:10:42 - Ce livre, ce qui peut surprendre,
01:10:45 c'est que ce livre que vous sortez suite à Armand Riquel,
01:10:48 ce qui peut surprendre, c'est Yann et Henri Kefelet suite à Armand Riquel.
01:10:53 - Henri, c'est mon père.
01:10:54 - Oui, mais votre père est décédé, donc les gens peuvent être surpris.
01:10:57 - Les gens peuvent être surpris. Un écrivain a le droit d'être décédé,
01:11:00 de rester un grand écrivain et de rester le père de son fils
01:11:03 qui lui n'est pas décédé pour l'instant.
01:11:05 - Très bien, mais alors c'est quoi ?
01:11:08 - Ce sont deux mémoires.
01:11:09 Ce sont les mémoires de mon père qui retracent sa vision de la Bretagne
01:11:12 entre les deux guerres, période où il était enfant,
01:11:14 où il est devenu adolescent, où il affrontait à la fois
01:11:17 la Première Guerre mondiale et la Seconde.
01:11:19 C'est une vision de la Bretagne assez extraordinaire
01:11:21 parce qu'à la fois il édite avec le style d'un grand écrivain,
01:11:24 quelqu'un qui vous parle à l'oreille avec une phrase simple comme ça
01:11:28 et qui vous attire dans son histoire comme si c'était la vôtre.
01:11:31 Ça, c'est le grand écrivain.
01:11:32 Ce sont les mémoires de mon père.
01:11:34 L'éditeur a souhaité que moi je donne ma propre vision de la Bretagne.
01:11:37 Aujourd'hui, vous avez à la fois les mémoires du père
01:11:40 et ce que j'ai appelé mes miroirs d'enfance
01:11:42 qui sont les mémoires du fils d'Enrique Félèque, moi-même.
01:11:45 Et je pense qu'il est assez intéressant de constater
01:11:47 que ces deux Bretagnes extrêmement différentes
01:11:50 sont assez comparables tout de même quant au tempérament du Breton
01:11:55 qui reste un tempérament de bonhomie, de bon accueil,
01:11:58 de bienvenue aux autres, qui ne s'est jamais autant manifesté qu'aujourd'hui
01:12:02 où on s'aperçoit qu'un pays en manque d'identité vient en chercher en Bretagne
01:12:06 où il trouve à la fois la gentillesse, l'amitié,
01:12:08 un sens de l'humanité qui s'est perdu et la beauté du monde
01:12:11 comme on ne l'a jamais vu.
01:12:13 La beauté du monde, puisque évidemment la Bretagne de Trigastel
01:12:16 est sans doute les endroits les plus...
01:12:18 C'est pas croyable, malgré les éoliennes.
01:12:20 Oui, mais vous êtes comme nous, vous détestez les éoliennes.
01:12:24 Il faudrait un soulèvement de la mer aussi pour lutter contre les éoliennes.
01:12:27 C'est absolument lamentable qu'on ne se révolte pas davantage contre les éoliennes.
01:12:31 Ça c'est un véritable combat parce que ces paysages n'appartiennent à personne
01:12:35 et certainement pas à l'État qui se les ait appropriés avec ces éoliennes.
01:12:38 Je suis d'accord avec vous, mais tout ce que vous dites là aujourd'hui, c'est inaudible.
01:12:42 C'est-à-dire qu'on va vous traiter de réactionnaire.
01:12:44 On est en train de l'écouter pourtant.
01:12:46 Moi je suis à 100% d'accord, c'est horrible les éoliennes.
01:12:49 Ça massacrait la boule, ça massacrait...
01:12:51 Surtout l'artificialisation du sol, c'est horrible aussi.
01:12:53 C'est horrible, c'est horrible.
01:12:54 Mais la doxa...
01:12:56 Ça ne sert à rien.
01:12:57 Et ça ne sert en plus à rien.
01:12:58 Ça c'est discutable, pardonnez-moi.
01:12:59 Non, mais non, malheureusement, ce n'est pas discutable.
01:13:01 Chiffre en main, ça ne sert strictement à rien.
01:13:03 Chaque fois qu'on construit une éolienne, on construit à côté de ça une centrale à gaz,
01:13:07 sans le dire, pour le cas où le vent ne soufflera pas,
01:13:09 avec les canicules qui se préparent,
01:13:11 je pense que les éoliennes vont être légèrement en berne au large des côtes bretonnes.
01:13:15 Les pays d'Europe du Nord développent les éoliennes.
01:13:17 Mais c'est vraiment ce que les pays d'Europe du Nord font.
01:13:18 Mais voilà, mais c'est leur seul argument.
01:13:19 N'importe quoi.
01:13:20 Et donc ça contribue...
01:13:21 Non mais sur le règlement de la doxa...
01:13:23 Ça ne sert à rien, c'est pas vrai.
01:13:25 J'aime beaucoup Gérard Leclerc et Philippe Gilbert.
01:13:27 Mais ce seul argument sur le colis, sur tout ça, tout le monde fait la doxa.
01:13:31 Le mot doxa, c'est des faits quand même.
01:13:34 Ça produit de l'électricité.
01:13:36 Mais ça ne produit pas de l'électricité en quantité suffisante.
01:13:39 C'est une électricité hors de prix.
01:13:41 Jamais on n'aura payé des factures d'électricité ce prix-là.
01:13:44 On s'aperçoit qu'on revient gentiment vers le nucléaire qu'on avait mis de côté.
01:13:49 On le fait en douce parce qu'on a un petit peu honte, parce que ce n'est pas la doxa.
01:13:53 Et le nucléaire ne suffira pas.
01:13:56 Mais bon, c'est pas grave.
01:13:57 C'est pas l'important.
01:13:59 Ah si, c'est l'important.
01:14:00 Ce qui est certain, quand votre père naît en 1910,
01:14:04 et qu'il a donc 10 ans en 1920,
01:14:07 l'écart entre la Bretagne et Paris est évidemment plus important qu'il n'est aujourd'hui.
01:14:15 Aujourd'hui, vous prenez l'avion, vous allez dans n'importe quelle ville du monde,
01:14:20 vous tombez sur un maillot de dos, les gens sont habillés pareil,
01:14:23 ils parlent quasiment tous l'anglais, etc.
01:14:25 À l'époque, entre Paris, la société bourgeoise, intellectuelle parisienne,
01:14:32 et déjà on ne parle pas la même langue.
01:14:35 Il y a des messieurs bricolages.
01:14:36 Les gens ne parlent pas la même langue.
01:14:38 Et la Bretagne, c'était loin.
01:14:40 Le loin breton s'est considérablement amenuisé par les moyens de transport.
01:14:44 Et ce loin effectivement, ce loin qui s'est amenuisé,
01:14:47 fait venir toutes ces marques et cette standardisation que l'on peut déplorer ailleurs,
01:14:51 qui n'est pas encore le fait de la Bretagne.
01:14:54 La Bretagne est quand même bien préservée, je trouve.
01:14:57 Oui, il faut qu'elle le reste, oui, tant mieux,
01:14:59 parce que l'identité bretonne n'est pas folklorique.
01:15:01 Parce que le folklore breton n'est pas une pose, n'est pas une posture.
01:15:05 Parce que lorsque les Bretagnes du monde entier se réunissent à l'Orient,
01:15:09 au moment des interceltiques,
01:15:10 on s'aperçoit que la tradition bretonne,
01:15:12 qui se veut moderne et bien dans l'air du temps,
01:15:14 n'en reste pas moins une tradition immémoriale,
01:15:17 qui vient se donner cours et faire la fête pour tout le monde.
01:15:20 Mais c'est quoi être breton ?
01:15:21 Vous dites la bonhomie, l'accueil, etc.
01:15:24 Ce sont effectivement des valeurs comme ça, extrêmement belles,
01:15:28 de réunion comme ça, de l'être humain autour de lui-même,
01:15:32 à travers la famille, à travers l'amitié, à travers la musique, à travers la culture.
01:15:39 Mais ça, c'est pas vrai aux Pays-Basques ?
01:15:41 Ah mais pourquoi ? Mais si c'est vrai aux Pays-Basques, mais volontiers, mais volontiers qu'ils le manifestent.
01:15:46 Oui, mais quelle est la spécificité au fond bretonne ?
01:15:52 En quoi vous ne ressemblez pas à un corse, à un basque ou à un nordiste ?
01:15:56 Parce que, je vais le dire, et c'est inaudible, mais je vais le dire quand même,
01:15:59 parce que les Bretons sont mystérieux.
01:16:01 Ce sont des gens étranges.
01:16:02 On ne sait pas exactement où ils sont, dans quel monde intérieur.
01:16:06 Le basque est ténébreux.
01:16:07 Le basque, mais volontiers, mais volontiers qu'ils le manifestent.
01:16:10 Le corse est très ouvert.
01:16:13 Le Gascon est menteur.
01:16:15 Le corse n'est pas du tout mystérieux.
01:16:17 Effectivement, le Breton est mystérieux, il est fou de sa Bretagne,
01:16:23 même s'il sent l'éloigne, il n'a qu'une envie, c'est de retourner vers cette espèce de Bretagne idéalisée,
01:16:28 dont on ne sait pas exactement ce qu'elle représente,
01:16:30 et qu'il ne cesse de chanter et d'enchanter en la chantant.
01:16:33 – Et vous avez souvent parlé de votre père qui vous impressionnait quand vous étiez enfant,
01:16:36 et puis lui-même il vous regardait, c'est plus juste.
01:16:39 – Il ne me regardait pas, lui c'était le ménire, absolument,
01:16:41 j'étais le ver de terre amoureux d'un ménire.
01:16:43 – Ah, il ne vous regardait pas ?
01:16:44 – Non, mon père non, et quand il me regardait, c'était très mauvais signe,
01:16:47 dans ces cas-là je me rends compte qu'il avait des yeux absolument magnifiques.
01:16:50 – Mais ce n'est pas bien quand même d'avoir ce genre d'exercice.
01:16:52 – Ce n'est pas bien, non, ce n'est pas bien, en tout cas pour l'idée que je me faisais
01:16:54 d'une relation avec mon père, c'était extrêmement triste.
01:16:57 – Quand vous avez eu le concours quand même, il était plein d'admiration ?
01:17:00 – Non, ça je l'époignarde, ça a été le pire moment de ma vie,
01:17:03 c'est qu'il a fallu l'annoncer à mon père, je savais que ça allait très très mal se passer,
01:17:06 effectivement ça a été une catastrophe, et pour lui et pour moi.
01:17:09 – Pourquoi il était jaloux ?
01:17:10 – Parce qu'il était écrivain, parce que j'ai eu en face de moi non pas un père comme ça,
01:17:14 heureux d'accueillir son fils et de lui dire "bravo mon garçon",
01:17:17 mais j'ai eu un écrivain à Rivale comme ça, qui n'avait pas eu le concours,
01:17:20 alors que moi je venais de l'avoir et j'avais le culot de lui…
01:17:22 – Il vous a dit quoi ? – Il m'a dit, j'étais au téléphone,
01:17:26 dans la cabine de téléphonique la plus pourrie de la capitale,
01:17:29 ou cancre, j'allais téléphoner à mes parents que j'étais en retard,
01:17:32 quand je sortais du lycée Buffon juste à côté, je lui ai dit "papa",
01:17:35 il me dit "oui je sais, je viens de m'apprendre par la femme de ménage,
01:17:38 j'ai eu le concours", et de la part d'un homme qui n'avait aucun mépris
01:17:42 pour les femmes de ménage, absolument aucun, qui était la simplicité même,
01:17:45 la gentillesse même, c'était le signe qu'il était tombé bien bas
01:17:49 pour essayer de me faire du mal.
01:17:51 – Mais comment vous expliquez ça au fond ?
01:17:53 Et quand il est mort en 92, vous avez une explication ?
01:17:57 – Oui j'ai une explication, c'est que c'est la place que l'on a dans la famille,
01:18:02 le dossard que l'on vous épingle dans la famille à la naissance,
01:18:05 vous ne pouvez jamais vous en débarrasser, moi je suis le cadet,
01:18:09 je suis le troisième de la fratrie, mon frère aîné était le préféré de mon père,
01:18:13 il avait décidé que mon frère avait toutes les qualités de son propre père
01:18:16 qu'il n'avait pas connues, c'est compliqué mais c'est vrai,
01:18:19 moi je suis arrivé, selon mon père, pour faire de l'ombre à mon frère aîné,
01:18:22 donc il fallait que je m'écrase, que je me taise,
01:18:24 que je me fasse le moins remarqué possible, et j'ai fait exactement l'inverse,
01:18:28 je voulais attirer son attention, je voulais faire mon intéressant
01:18:31 pour qu'il me voie, toujours en ma défaveur, voilà.
01:18:34 – Et votre frère aîné, qu'est-ce qu'il est devenu ?
01:18:36 – Mon frère aîné est un homme formidable,
01:18:38 mon frère aîné s'est devenu un grand mathématicien,
01:18:40 il aurait pu être écrivain, c'est la sensibilité même,
01:18:42 il jouait du piano, il avait tous les talents que mon père lui prêtait,
01:18:45 il est devenu mathématicien, fort heureusement,
01:18:47 sinon je ne serais peut-être pas écrivain aujourd'hui en face de vous.
01:18:49 – Il y a des familles où vous piquez toute la matière grise du quartier
01:18:52 quand vous déchez quand même, parce que le père, le mathématicien,
01:18:55 il fait de l'art… – Un surpionniste.
01:18:57 – Alors vous parlez très bien de votre… je me sens plein d'intérêt…
01:19:00 c'est vrai que vous avez une écriture très classique, à l'ancienne,
01:19:03 très agréable à lire. – Ah oui, très moderne aussi, très journalistique.
01:19:07 – Oui, mais il y a quelque chose qui est agréable quand on vous lit,
01:19:10 vous savez quoi, c'est qu'on a plaisir à vous lire, c'est bête hein ?
01:19:12 – Merci beaucoup. – Mais c'est bien.
01:19:15 – Et à retrouver cette écriture. – Et à la retrouver.
01:19:18 – Comme quand vous parlez d'ailleurs.
01:19:20 – Mais c'est ça aussi l'écrivain, c'est qu'il veut donner du plaisir à son écrivain.
01:19:23 – Mais oui, mais vous êtes généreux. – Merci.
01:19:25 – Je me sens plein d'admiration et de gratitude pour l'homme robuste
01:19:28 qui mange et boit les mêmes choses qu'un enfant, il me sourit en bavardant
01:19:31 avec ma mère qui va et vient, peut-être glisse-t-il sa main,
01:19:34 sans bague vers ma menotte, il a de hautes bottes qui grincent
01:19:38 par la porte-fenêtre du balcon, ouverte en grand, j'ai un flot de lumière,
01:19:42 des chevaux hennis, peut-être ceux de mon père et de son soldat d'ordonnance
01:19:46 qui patientent tout en bas devant la maison des oiseaux pépis.
01:19:49 Bonhomme.
01:19:51 – Merci beaucoup.
01:19:53 – Mais non, mais c'est à la fois… d'ailleurs c'est très marrant l'écriture
01:19:56 parce qu'il y a deux choses qui paraissent contradictoires,
01:19:59 et c'est vrai en tout ça pour le coup, c'est vrai aussi en football, en tennis, en cuisine,
01:20:03 c'est la grande simplicité, mais pour arriver à cette grande simplicité…
01:20:08 – Il faut être effectivement… – Il faut d'expérience.
01:20:12 – Il faut remuer le métier, l'ouvrage de métier, c'est sûr.
01:20:14 Et ensuite ça paraît évident, ensuite ce jaillissement de la simplicité,
01:20:18 pourquoi je n'y ai pas pensé avant, pourquoi je n'ai pas dit
01:20:21 que c'était un chat et quand il pleuvait, pourquoi je n'ai pas dit il pleuvait ?
01:20:24 – Je pose souvent cette question aux gens qui écrivent,
01:20:26 ce qui est publié c'est la quantième page ?
01:20:29 – La quantième page, je ne sais pas, je ne sais pas la combien.
01:20:31 – Jean D'Ormeuso disait que c'est la neuvième par exemple,
01:20:33 qu'il avait tellement refait, raturé, etc.
01:20:36 Vous, vous écrivez d'un trait ou vous corrigez beaucoup ?
01:20:39 – Ça c'est formidable, c'est une excellente question freudienne.
01:20:42 Mon père écrivait d'un trait, il n'y a pas de rature dans ses manuscrits.
01:20:45 J'ai des manuscrits de mon père qui me font peur tellement ils sont…
01:20:48 comme ça l'écriture est coulée d'une ligne à l'autre,
01:20:50 sans aucune rature et sans aucune faute d'orthographe,
01:20:53 ce qui est une chose grave, la faute d'orthographe.
01:20:55 Moi je suis un homme de la rature parce que j'ai été dans le reproche.
01:20:58 Donc à chaque fois que j'écris quelque chose qui est bien,
01:21:00 je commence par le barrer même si c'est bien,
01:21:02 parce que j'ai un peu honte de l'avoir écrit
01:21:04 par rapport à ce que mon père aurait pu m'en dire.
01:21:06 Et je recommence, et je recommence la même chose.
01:21:08 Et je constate à la longue que je rature de moins en moins,
01:21:11 j'accepte de moins en moins le reproche dans lequel j'ai été élevé.
01:21:14 – Magnifique ce que vous dites, de la rature au reproche.
01:21:17 – C'est pour ça que j'ai eu le concours, et pas moi.
01:21:19 – Vous devriez animer une émission littéraire.
01:21:21 – Ah ben…
01:21:22 – Ecoutez, vous êtes en train de le faire magnifiquement.
01:21:24 – Non, non, vous devriez animer une émission littéraire,
01:21:26 vraiment ce serait formidable, vous seriez formidable.
01:21:29 – Mais comme il est très bon, on ne lui proposera jamais.
01:21:32 [Rires]
01:21:35 – Vous vivez dangereusement.
01:21:38 – Vous écrivez dans "Service littéraire" de temps en temps
01:21:41 avec notre ami Céresa ?
01:21:43 – Effectivement, Céresa est un ami, vous avez bien raison.
01:21:46 – On l'a reçu ici, c'est un flamboyant.
01:21:48 – C'est un flamboyant, c'est un mousquetaire,
01:21:51 c'est quelqu'un qui a une grande culture,
01:21:53 et un sens de l'amitié immémorial.
01:21:55 Vous ne le voyez pas pendant 10 ans, vous le retrouvez,
01:21:58 alors vieux, ça va ?
01:22:00 – Je suis d'accord avec vous, ça c'est la Bretagne, d'une certaine manière.
01:22:03 – Et l'Italie ?
01:22:04 – Bon, euh…
01:22:06 Michael Dos Santos, il est 10h34, on est très en retard,
01:22:09 mais c'est passionnant de vous écouter.
01:22:11 [Musique]
01:22:14 – 6 personnes interpellées après l'agression hier,
01:22:16 lors de la fête de la musique du maire de Toulouse,
01:22:19 Jean-Luc Moudinck, dit avoir été pris à partie
01:22:22 par un groupe d'ultra-gauche venu manifester
01:22:24 contre la dissolution du collectif écologiste "Les soulèvements de la terre".
01:22:28 Le maire et 4 autres personnes ont été visées
01:22:30 par des jets de bouteilles et de poubelles.
01:22:32 Une élue a été blessée.
01:22:34 L'hôpital de Rennes, victime d'une cyberattaque.
01:22:36 Le site internet du CHU n'est plus accessible.
01:22:39 Le système internet est également touché,
01:22:41 sans que la prise en charge des patients ne soit affectée.
01:22:44 Ces derniers mois, plusieurs établissements
01:22:46 ont été visés par des piratages informatiques.
01:22:49 Et puis enfin, les Etats-Unis autorisent la vente
01:22:51 de viande de poulet cultivée en laboratoire.
01:22:54 Pour le moment, seules 2 entreprises ont obtenu
01:22:56 le feu vert du ministère de l'Agriculture américain.
01:22:59 Après Singapour, les Etats-Unis deviennent
01:23:01 le 2e pays à permettre la vente de viande dite artificielle.
01:23:06 - Le livre de la Bretagne était si vaste et si divers
01:23:09 et je ne m'en doutais pas, je me dépayse dans ma propre région.
01:23:12 Toute une Bretagne qui, après la 2nde guerre mondiale,
01:23:15 se réfugiera dans les fêtes folkloriques,
01:23:17 dans les cartes postales du vieux temps.
01:23:19 Et là, fraîche et véritable, jeune temps juteux
01:23:23 est affirmé actuel dans ses costumes paysans,
01:23:26 dans le morcellement des terres, les mœurs,
01:23:28 la diapure des sites.
01:23:30 La diapure des sites. C'est bien ?
01:23:34 - C'est pas à moi de le dire, mais bon, je souscris.
01:23:38 - Écoutez, mémoire d'enfance, vraiment, mémoire d'enfance.
01:23:41 Alors là, j'ai lu évidemment quelques extraits
01:23:44 d'Henri Kefelec et Yann Kefelec.
01:23:48 C'est vraiment un... Je pense que c'est un livre qui...
01:23:50 C'est sorti...
01:23:51 - Ça vient de sortir.
01:23:52 - Ça vient de sortir.
01:23:53 C'est sorti ces jours-ci.
01:23:55 Et je pense que c'est vraiment un livre pour partir,
01:23:58 justement, à Tregastel.
01:24:00 - Oui, c'est un livre qui veut donner une vision
01:24:04 juste de la Bretagne, montrer cet esprit de partage
01:24:07 qui caractérise le Breton.
01:24:08 On peut venir en Bretagne, on sera bien reçus,
01:24:11 à condition de ne pas vouloir systématiquement
01:24:13 aménager le territoire.
01:24:14 - Bien sûr, et de ne pas y toucher, même.
01:24:17 Restons quelques secondes ensemble,
01:24:19 puisque tous les jours, nous disons au revoir deux fois.
01:24:22 Parce qu'on s'aime tellement qu'on a du mal à se quitter.
01:24:25 (...)

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