Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros
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00:00:00 - Bonjour à tous et bienvenue en ce lundi à l'heure des pros.
00:00:04 Marion Cotillard trouve que la liste des violences policières
00:00:08 et de ce fait gouvernemental contre les mouvements écologistes
00:00:10 donne le vertige et la nausée.
00:00:13 Elle parle de dérives sécuritaires et regrette la dissolution
00:00:18 du collectif Les Soulèvements de la Terre.
00:00:20 J'invite Mme Cotillard à regarder les images de Sainte-Soline,
00:00:23 les policiers pris pour cibles, les policiers incendiés,
00:00:26 caillassés, canardés.
00:00:28 Je l'invite aussi à prendre en compte la radicalité
00:00:30 des militants écologistes, certains en tout cas
00:00:33 sur le terrain aujourd'hui.
00:00:35 Personne ne le dira comme ça, mais au fond, Mme Cotillard,
00:00:39 qui ne vit plus en France, mais à Los Angeles,
00:00:42 ne connaît rien à rien à ces sujets.
00:00:44 Elle regarde ça de loin, dans son existence 5 étoiles,
00:00:48 entre deux tournages à Hollywood et une publicité pour Chanel.
00:00:51 J'en ai assez de ces personnalités qui s'achètent des brevets
00:00:55 de bonne conscience et qui vivent à l'opposé de ce qu'elles dénoncent.
00:00:58 Il y a Tartuffe chez les hommes, il y a les précieuses ridicules
00:01:01 chez les femmes.
00:01:02 Mme Cotillard est une actrice, une actrice ou un acteur,
00:01:05 ça joue.
00:01:06 Elle joue l'indignée, elle joue la rebelle,
00:01:09 elle joue la révoltée.
00:01:11 Elle est une caricature.
00:01:12 Personne n'est dupe, sauf elle, évidemment.
00:01:16 Il est 9h, Simon Guyla.
00:01:18 Emmanuel Macron entame aujourd'hui une visite de 3 jours à Marseille,
00:01:24 l'occasion pour le chef de l'Etat de faire le bilan de son plan
00:01:26 Marseille en grand, lancé il y a près de 2 ans.
00:01:28 Deuxième ville de France, Marseille est aussi l'une des plus pauvres.
00:01:31 Avec ses 40 000 logements insalubres, ses quartiers déshérités
00:01:34 et son trafic de drogue, le président de la République
00:01:36 se rendra dans un premier temps à la prison des Beaumet.
00:01:39 Les amendes pour consommation de drogue seront bientôt payables
00:01:42 immédiatement, soit par carte bancaire ou alors en liquide.
00:01:45 Emmanuel Macron l'a affirmé hier dans un entretien
00:01:48 au quotidien La Provence.
00:01:49 Et pour cause, avec les règlements décalés par télépaiement,
00:01:52 seuls 35% de ces amendes sont vraiment réglées.
00:01:55 Au total, sachez que 350 000 amendes forfaitaires
00:01:58 ont été dressées en France depuis septembre 2020.
00:02:01 Et puis un mot de tennis, Carlos Salcaraz a remporté
00:02:03 le tournoi du Queens à Londres.
00:02:05 Le jeune Espagnol de 20 ans s'est imposé contre l'Australien
00:02:07 Alex De Minor en 2-7, 6-4, 6-4.
00:02:10 Une victoire qui lui permet de repasser devant Novak Djokovic
00:02:13 et de redevenir le numéro 1 mondial.
00:02:16 Il gère Gérard Leclerc, Nathan Devers et Renaud Girard,
00:02:19 bien sûr que vous connaissez, chroniqueur éditorialiste
00:02:21 international sur le Figaro.
00:02:23 Il y a des choses qui sont anecdotiques dans la vie,
00:02:24 des choses qui sont graves et importantes.
00:02:26 La Russie en fait partie.
00:02:28 J'entendais cette nouvelle ce matin des policiers
00:02:31 qui vont encaisser en liquide.
00:02:33 Donc ils vont se balader avec une caisse.
00:02:35 Ils vont se balader avec une caisse dans l'arbre.
00:02:36 - Non, c'est avec un...
00:02:38 - Une machine à cartes.
00:02:39 - Non, mais c'est aussi en cash.
00:02:40 - Non, non, en cash.
00:02:41 - L'idée, c'est qu'ils ont une machine à cartes.
00:02:43 - Oui, mais ça peut être aussi en cash.
00:02:44 - En cash, cher ami, moi, j'ai écouté La Provence.
00:02:46 Donc vous allez avoir des épices.
00:02:49 - Ils vont se balader avec la caisse
00:02:52 et puis ils vont avoir de la monnaie.
00:02:53 - Et puis bien sûr, les gens vont leur donner l'argent tout de suite.
00:02:55 - C'est une bonne idée tout de même, Pascal.
00:02:58 - Mais c'est une bonne idée qui est absolument irréalisable.
00:03:00 - C'est pas sûr.
00:03:02 Mais la précédente était...
00:03:03 - Donc il y a un type qui fume dans le cannabis.
00:03:05 Vous l'allez voir dans la rue, vous me devez 150 euros ou 100 euros.
00:03:08 Je ne sais pas, la moindre, 200 euros.
00:03:10 Vous croyez qu'il va payer ?
00:03:11 - On aura davantage de perceptions qu'avant.
00:03:14 - Oui, mais...
00:03:15 Donc vous allez encaisser, ils se baladent avec la caisse, le policier.
00:03:19 - Vous savez, pour une fois qu'on va un petit peu dans le bon sens.
00:03:23 - D'accord.
00:03:24 - Ne me l'avez pas craché.
00:03:25 - Bon, écoutez, si vous le dites...
00:03:26 - C'est possible.
00:03:27 - Non.
00:03:28 - C'est possible.
00:03:29 - La visite ne se limite pas à ça.
00:03:30 - C'est possible.
00:03:31 - J'ai mon oreillette.
00:03:32 Marine Lanson me dit oreillette.
00:03:33 J'ai une oreillette, Marine.
00:03:34 Il est 9h02.
00:03:35 Bonjour Nathan Delors.
00:03:36 - Bonjour.
00:03:37 - Vous allez bien ?
00:03:38 - Vous avez eu une panne de réveil ?
00:03:39 - Non.
00:03:40 - Qu'est-ce qui s'est passé ?
00:03:41 - Il n'y avait pas de...
00:03:42 - Vous êtes arrivé comme ça ?
00:03:43 - Oui, je suis arrivé.
00:03:45 - Vous avez un livre ?
00:03:46 - Un livre qui sort en septembre.
00:03:47 - C'est votre livre ?
00:03:48 - Non, non, pas du tout.
00:03:49 Victor Dumiau.
00:03:50 - Vous êtes venu avec un livre ?
00:03:51 - Oui.
00:03:52 - Vous aviez peur de vous ennuyer.
00:03:53 Vous vous êtes dit tiens, je vais venir avec un livre.
00:03:54 Bon, on parlera évidemment parce que c'est incompréhensible votre affaire.
00:03:55 - Votre affaire.
00:03:56 - Ce qui m'a amusé ce week-end, c'est le récit médiatique.
00:03:57 Comme toujours.
00:03:58 Comme les gens disent les choses telles qu'ils voudraient qu'elles soient, Poutine s'était
00:03:59 fini par dire qu'il n'y avait pas de récit médiatique.
00:04:00 - Il n'y avait pas de récit médiatique.
00:04:01 - Et c'est le grand défait du week-end.
00:04:18 C'est vrai ou pas ça ?
00:04:19 - On adore rejouer l'histoire.
00:04:20 Et comme Poutine avait dit lui-même, avait fait lui-même une comparaison avec la révolution
00:04:21 de 1917, on s'est dit en voilà une nouvelle, la Russie va à nouveau se défendre.
00:04:22 Et c'est ce qu'on a fait.
00:04:23 Et c'est ce qu'on a fait.
00:04:24 Et c'est ce qu'on a fait.
00:04:25 Et c'est ce qu'on a fait.
00:04:26 Et c'est ce qu'on a fait.
00:04:27 Et c'est ce qu'on a fait.
00:04:28 Et c'est ce qu'on a fait.
00:04:29 Et c'est ce qu'on a fait.
00:04:30 Et c'est ce qu'on a fait.
00:04:31 Et c'est ce qu'on a fait.
00:04:32 Et c'est ce qu'on a fait.
00:04:33 Et c'est ce qu'on a fait.
00:04:34 Et c'est ce qu'on a fait.
00:04:35 Et c'est ce qu'on a fait.
00:04:36 Et c'est ce qu'on a fait.
00:04:37 Et c'est ce qu'on a fait.
00:04:38 Et c'est ce qu'on a fait.
00:04:39 Et c'est ce qu'on a fait.
00:04:40 Et c'est ce qu'on a fait.
00:04:41 Et c'est ce qu'on a fait.
00:04:42 Et c'est ce qu'on a fait.
00:04:43 Et c'est ce qu'on a fait.
00:04:44 Et c'est ce qu'on a fait.
00:04:45 Et c'est ce qu'on a fait.
00:04:46 Et c'est ce qu'on a fait.
00:05:12 Et c'est ce qu'on a fait.
00:05:19 Et c'est ce qu'on a fait.
00:05:20 Et c'est ce qu'on a fait.
00:05:21 Et c'est ce qu'on a fait.
00:05:22 Et c'est ce qu'on a fait.
00:05:23 Et c'est ce qu'on a fait.
00:05:24 Et c'est ce qu'on a fait.
00:05:25 Et c'est ce qu'on a fait.
00:05:26 Et c'est ce qu'on a fait.
00:05:27 Et c'est ce qu'on a fait.
00:05:28 Et c'est ce qu'on a fait.
00:05:29 Et c'est ce qu'on a fait.
00:05:30 Et c'est ce qu'on a fait.
00:05:31 Et c'est ce qu'on a fait.
00:05:32 Et c'est ce qu'on a fait.
00:05:33 Et c'est ce qu'on a fait.
00:05:34 Et c'est ce qu'on a fait.
00:06:02 Et c'est ce qu'on a fait.
00:06:05 Et c'est ce qu'on a fait.
00:06:06 Et c'est ce qu'on a fait.
00:06:07 Et c'est ce qu'on a fait.
00:06:08 Et c'est ce qu'on a fait.
00:06:09 Et c'est ce qu'on a fait.
00:06:10 Et c'est ce qu'on a fait.
00:06:11 Et c'est ce qu'on a fait.
00:06:12 Et c'est ce qu'on a fait.
00:06:13 Et c'est ce qu'on a fait.
00:06:14 Et c'est ce qu'on a fait.
00:06:15 Et c'est ce qu'on a fait.
00:06:16 Et c'est ce qu'on a fait.
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00:06:19 Et c'est ce qu'on a fait.
00:06:20 Et c'est ce qu'on a fait.
00:06:49 Et c'est ce qu'on a fait.
00:06:50 Et c'est ce qu'on a fait.
00:06:51 Et c'est ce qu'on a fait.
00:06:52 Et c'est ce qu'on a fait.
00:06:53 Et c'est ce qu'on a fait.
00:06:54 Et c'est ce qu'on a fait.
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00:07:02 Et c'est ce qu'on a fait.
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00:07:43 Et c'est ce qu'on a fait.
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00:07:50 Et c'est ce qu'on a fait.
00:08:15 Et c'est ce qu'on a fait.
00:08:44 Et c'est ce qu'on a fait.
00:08:45 Et c'est ce qu'on a fait.
00:08:46 Et c'est ce qu'on a fait.
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00:08:48 Et c'est ce qu'on a fait.
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00:08:50 Et c'est ce qu'on a fait.
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00:08:59 Et c'est ce qu'on a fait.
00:09:00 Et c'est ce qu'on a fait.
00:09:26 Ce qui se passe dans notre pays est extrêmement grave.
00:09:28 La dérive sécuritaire de ce gouvernement, couplée à son incapacité à nous protéger
00:09:33 des conséquences du changement climatique, est effrayante.
00:09:36 Mais ces intimidations n'arriveront pas à nous faire taire.
00:09:40 Un message qui a reçu l'adhésion de nombreux internautes.
00:09:44 Pour rappel, ce mouvement écologiste a été dissous mercredi en Conseil des ministres.
00:09:49 Une décision contestée par les soulèvements de la terre.
00:09:51 D'autres personnalités ont également apporté leur soutien au collectif ces derniers mois,
00:09:56 parfois de manière radicale, comme la comédienne Adèle Haenel.
00:10:00 Rima Abdoulmalak est bien ministre de la Culture.
00:10:05 J'attends une réaction.
00:10:07 Parce qu'elle est prompte parfois à réagir.
00:10:11 Mais là, c'est juste une actrice emblématique française qui attaque l'Etat français.
00:10:17 Où êtes-vous, Mme Rima Abdoulmalak ?
00:10:20 Vous avez fait quoi ?
00:10:22 La police de la penchée, bien sûr.
00:10:24 Vous avez fait quoi ? Ah, c'est plus difficile peut-être que sur d'autres sujets.
00:10:28 On pourrait faire un pari, Pascal.
00:10:30 Oui, il ne dira rien.
00:10:31 Oh, un pari, Pascal.
00:10:32 Moi, je pense qu'elle ne dira rien, bien sûr.
00:10:34 Moi, je suis d'accord.
00:10:35 On va gagner notre pari.
00:10:37 Je pense qu'elle ne dira rien.
00:10:38 Vous vous rendez compte, la force de l'attaque, quand même,
00:10:41 la dirige sécuritaire de ce gouvernement, couplée à son incapacité à nous protéger,
00:10:45 et les ministres de la Culture, je pense que Mme Rima Abdoulmalak,
00:10:49 qui a le tweet facile, devrait écrire quelques mots.
00:10:54 Vous ne voulez pas en parler, apparemment, de ce tweet,
00:10:56 mais moi, j'ai trouvé ça très grave que la ministre,
00:10:58 qui est quand même la tutelle administrative et réglementaire des journalistes,
00:11:02 croit que c'est une tutelle politique et se permette de se prononcer sur la ligne d'un journal.
00:11:07 Ça me paraît quand même grave.
00:11:08 Vous parlez de...
00:11:09 Parce que vous avez fait allusion à ce tweet, je suppose.
00:11:12 Au tweet contre Geoffroy Lejeune et les valeurs républicaines.
00:11:15 Mais est-ce que je peux vous donner un brin d'optimisme ?
00:11:18 Oui.
00:11:19 Parce que ce qui est étonnant, ce n'est pas qu'il y ait des Marion Cotillard
00:11:23 qui raconte n'importe quoi dans le show Bizon, à l'habitude.
00:11:25 Ce qui est étonnant, c'est que depuis quelques temps,
00:11:27 il y a quand même des artistes qui osent aller contre la doxa.
00:11:30 Et ça, je trouve... Oui, il y en a, c'est vrai.
00:11:33 Mais on n'a pas des mafs.
00:11:34 Mais non, mais je vous donne un petit signe d'espoir.
00:11:37 Lequel ?
00:11:38 Je ne sais pas, Michel Faux, Michel Duhier-Moz.
00:11:41 Non, il n'y en a pas qu'un.
00:11:42 Il y a un gros comédien français qui sort de plus en plus du bois.
00:11:45 Chaque promotion...
00:11:46 Pas que ça.
00:11:47 Il y a des gens qui osent aller contre.
00:11:50 En tout cas, ce qui m'intéresse, c'est Marion Cotillard et ce qu'elle a dit.
00:11:55 Ça, ça m'intéresse.
00:11:56 Et effectivement, je vous assure, je trouve que c'est un mépris pour les policiers.
00:12:01 Ce n'est pas bien.
00:12:04 C'est des gens qui s'insolinent.
00:12:06 On a vu ces images.
00:12:07 La force des gens qui sont incendiés, qui sont venus pour tuer les flics, pour tuer
00:12:13 les flics.
00:12:14 Donc, évidemment qu'ils réagissent et qu'ils réagissent parfois d'ailleurs avec beaucoup
00:12:19 de mesures parce qu'ils ne chargent pas.
00:12:22 En fait, ils ne répondent pas jamais.
00:12:25 Moi, je leur tire mon chapeau.
00:12:26 Vraiment.
00:12:27 Et c'est ça que je trouve.
00:12:28 Ce n'est pas bien, en fait.
00:12:31 Ce n'est pas bien d'être comme ça.
00:12:32 Mais on ne peut pas dénier à Marion Cotillard le droit de dire ce qu'elle pense.
00:12:36 Mais je pense qu'elle devrait avoir tout de même, à côté de sa liberté, le sens
00:12:41 d'un peu de responsabilité.
00:12:43 Lorsqu'on est connu, lorsqu'un certain nombre de gens vont aller dans ses délires
00:12:48 et ses outrances parce qu'ils l'apprécient comme actrice, il y a une sorte de devoir
00:12:54 de modération de mesures.
00:12:56 Elle peut dire la même chose.
00:12:58 Elle peut dire la même chose, mais intelligemment.
00:13:01 À la limite, elle a le droit de ne pas aimer la police, de dénoncer les violences policières.
00:13:08 Mais on ne prétend pas qu'il y a une telle dérive et que ça donne la nausée.
00:13:13 Ce qui donne la nausée aujourd'hui, c'est bien autre chose.
00:13:16 Les violences des policiers, parce que je récuse toujours le terme "violence policière".
00:13:20 Les violences des policiers sur Sainte-Seline, c'était du côté des manifestants.
00:13:26 Même Lyon-Turin.
00:13:27 C'est ça qui est un vrai samba.
00:13:31 C'est l'exact contraire qui se passe sur le terrain.
00:13:35 Simplement une actrice qui dirait "moi je défends la police" pour une raison étrange.
00:13:40 Elle sera bien contente peut-être que la police la défende.
00:13:43 Il y a un acteur qui l'a fait récemment, qui était parrain de la BRI.
00:13:48 Vraiment, je trouve que c'est pas bien.
00:13:50 Mais bon, c'est la vie.
00:13:53 Vous êtes d'accord ?
00:13:54 Il y a deux choses que je retiens.
00:13:56 D'une part, effectivement, c'est tous ces gens qui quelque part ferment les yeux, et
00:14:01 je trouve ça très grave, sur la violence.
00:14:03 La violence qui est quelque chose d'insupportable et qui est quand même une violence qui atteint
00:14:07 maintenant des sommets.
00:14:08 Et deuxièmement, cette espèce d'outrance dans le langage, mais c'est pas propre à
00:14:12 Marianne Cotillard, qui elle parle quasiment de dérive vers un régime autoritaire.
00:14:17 Mais quand vous avez des hommes politiques, et contrairement à d'autres, moi je ne la
00:14:22 cible pas systématiquement, mais quand Anne Hidalgo a dit récemment que la démocratie
00:14:26 s'effondrait en France, elle a dit ça, ces mots-là, elle a employé ce terme-là.
00:14:30 La démocratie s'effondre en France.
00:14:33 Vous voyez ce que ça veut dire ?
00:14:34 La démocratie s'effondre en France ?
00:14:36 C'est son parti qui s'effondre en France.
00:14:38 Oui, oui, mais bon.
00:14:39 C'est de la polémique, je ne rentre pas dans la polémique.
00:14:41 Je dis simplement que c'est grave quand c'est des responsables politiques de ce niveau qui
00:14:45 puissent dire des choses pareilles.
00:14:47 C'est incroyable.
00:14:48 Il y a une illumination.
00:14:51 Non, non, j'essaye de tout donner.
00:14:53 La vue, la vierge.
00:14:54 Mais bien sûr, vous avez parfaitement raison.
00:14:56 Bon, lui, il jabbe.
00:14:57 Il y a beaucoup de choses dans les propos de Marion Cotillard.
00:14:59 Il y a un seul point avec lequel je suis assez d'accord, c'est quand elle parle de dérive,
00:15:03 de dérive sécuritaire ou autoritaire.
00:15:05 C'est vrai, on a tous été là pour critiquer la politique sanitaire du gouvernement.
00:15:08 Moi, j'ai quand même le sentiment que depuis la fin de la crise du coronavirus, dont on
00:15:12 ne parle plus du tout, mais que quand même il y a des réflexes de politique, de gouvernementalité,
00:15:17 de interdire des casserolades, dissoudre systématiquement tous les groupes qui posent problème.
00:15:25 Il y a quand même, me semble-t-il, des réflexes qui laissent moins de place aux libertés
00:15:30 publiques.
00:15:31 Ça ne veut pas dire qu'on n'est pas en démocratie, ça ne veut pas dire qu'on est en dictature,
00:15:33 ça ne veut pas dire qu'on est dans un régime autoritaire, mais ça veut dire quand même,
00:15:36 me semble-t-il, qu'on ne va pas du tout vers une augmentation des libertés publiques.
00:15:39 Cette affaire sur les libertés publiques, elle vient autant de la société et des journalistes
00:15:45 que de l'État.
00:15:46 Excusez-moi, il y a des journalistes qui réclament de la censure toute la journée.
00:15:49 C'est vrai, mais elle a raison.
00:15:54 Faites les taires, faites les taires.
00:15:56 Elle a raison, Edwi Plenel, j'aurais aimé ce que je sache.
00:15:59 Elle a parfaitement raison, c'est-à-dire, bien sûr, les nouveaux inquisiteurs, cartes
00:16:04 de prêche, les nouveaux inquisiteurs ont une carte de prêche.
00:16:08 Elle a raison, bonne remarque, Élisabeth Lévy.
00:16:12 Le port du hijab sur le terrain, c'est intéressant aujourd'hui parce que c'est l'audience
00:16:17 sur la requête des hijabeuses, collectif de jeunes footballeuses qui militent pour
00:16:21 le droit de jouer voilé en compétition.
00:16:23 Ça a lieu ce lundi au Conseil d'État.
00:16:25 Ça va être intéressant, la réponse du Conseil d'État.
00:16:28 Elle est programmée à 14 heures.
00:16:29 Le collectif des hijabeuses a déposé une requête en novembre 2021 qui demande l'abrogation
00:16:34 ou la modification de l'article premier des statuts de la Fédération française de
00:16:37 football, cet article interdit notamment tout port de signe ou tenue manifestant ostensiblement
00:16:43 une appartenance religieuse.
00:16:45 La FFF qui interdit le port du voile lors des matchs invoque un principe de neutralité,
00:16:49 cette obligation de neutralité est hors des attributions de la FFF, estime de son côté
00:16:54 l'avocate des hijabeuses, maître Marion Augier, que nous avons contacté.
00:16:58 Il ne souhaite pas s'exprimer sur ce sujet sur notre antenne.
00:17:02 Lors de cette audience, le rapporteur public va rendre son rapport et la décision du Conseil
00:17:06 d'État devra intervenir dans un délai de deux semaines.
00:17:09 Très bon sujet, je vous propose de voir peut-être le sujet précisément de Marie-Victoire Diodonné.
00:17:16 La question du port du voile dans le football revient sur le terrain, notamment après le
00:17:23 signalement du préfet de Seine-Saint-Denis en début d'année à propos de plusieurs
00:17:26 matchs disputés par des joueuses voilées.
00:17:28 Alors président par intérim, Philippe Diallo avait déjà dû faire un rappel des règles
00:17:32 sur la laïcité.
00:17:33 Officiellement élu depuis samedi, il réitère ses propos.
00:17:36 Des règles internationales bien précises qui régissent le monde du sport.
00:17:40 Il faut savoir que les principes du sport sont très clairs sur la question de la neutralité,
00:17:46 c'est-à-dire que par exemple la charte olympique comporte une règle 50 qui interdit toute
00:17:52 expression politique, religieuse ou raciale dans le stade.
00:17:56 Et que les fédérations sportives olympiques, non seulement ont leur propre règlement,
00:18:05 mais doivent appliquer aussi les principes de la charte olympique.
00:18:09 Même si la FIFA autorise de son côté le port du voile en compétition, pour permettre
00:18:13 notamment certains pays comme l'Iran d'y participer, pour tous les matchs et compétitions
00:18:17 en France, le règlement de la fédération française s'impose.
00:18:20 Ça va être évidemment très intéressant, je ne sais pas si vous avez un avis sur ce
00:18:25 sujet ou pas.
00:18:26 Moi j'espère que le conseil d'état sera courageux et qu'il considérera que ça n'a
00:18:32 pas de sa place sur un terrain de foot.
00:18:34 Moi j'ai l'impression, je ne sais pas s'il y a des études d'opinion sur cette
00:18:37 question précise, mais il y avait eu des études d'opinion sur la baïa, qui était
00:18:41 incroyable, qui montraient que 77% des français en moyenne étaient contre le port de la baïa
00:18:46 à l'école, et que 58% des 18-25 ans étaient pour.
00:18:49 Je pense que ça doit être à peu près la même chose là-dessus, c'est qu'on doit
00:18:52 avoir une division totale de l'opinion en fonction des générations.
00:18:56 Mais Nathan, j'ai passé mon temps à dire ici que les fractures sur tous ces sujets
00:19:00 là aujourd'hui, le travail, la famille, l'écologie, sont générationnelles.
00:19:05 Le désir, le langage, l'exception inclusive.
00:19:07 Et surtout, ça l'a toujours été, mais j'ai l'impression que plus encore qu'hier,
00:19:12 les fractures sont générationnelles.
00:19:14 Je vous avais cité dix fois sur la petite page du Polygone.
00:19:17 Oui mais peut-être qu'ils vont changer, peut-être, parce que quelqu'un avait remarqué,
00:19:21 je ne sais plus, que dans le sondage sur la baïa, la tranche d'âge juste au-dessus,
00:19:27 l'adhésion baisse.
00:19:28 Mais les gosses, ils s'en fichent.
00:19:30 Peut-être qu'après, peut-être qu'à un moment, on change.
00:19:33 Ça fait 30 ans qu'ils sont élevés dans un climat différent et moi je m'aperçois
00:19:37 qu'ils s'en fichent.
00:19:38 Oui mais peut-être qu'ils vont changer.
00:19:39 Cela dit, ce qui est intéressant aussi, c'est que la FFS est beaucoup plus courageuse
00:19:43 que le CIO.
00:19:44 Le CIO s'assoit sur ses propres principes, parce qu'ils ont accepté le voile pour avoir
00:19:49 les Iraniennes.
00:19:50 Donc ils ont accepté, oui mais n'empêche que c'est écrit dans leur chart.
00:19:54 C'est une bonne chose d'accepter les Iraniennes.
00:19:56 Le seul paradoxe, c'est qu'en l'espèce, ça leur permettait de sortir.
00:20:00 C'est pour ça que, de manière pragmatique, je trouve bien que les Iraniennes puissent
00:20:06 jouer, parce que précisément, ça leur permet de sortir de l'Iran.
00:20:09 Autrement, elles ne jouaient pas.
00:20:10 En tout cas, la FFF, la FFF, pardon.
00:20:11 C'est vrai que c'est dur à dire.
00:20:12 C'est une fédération française de culottes, dirigée par l'excellent Philippe Diallo.
00:20:20 Trois F vous dites.
00:20:21 Donc la 3F, elle, a inscrit dans sa charge, je ne sais pas comment ça s'appelle, ce
00:20:27 principe de neutralité, et je trouve qu'ils sont courageux.
00:20:30 Maintenant, on a nommé Jean Thiault à la tête de la section du conseil d'État, et
00:20:36 ça, ce n'est pas encourageant.
00:20:37 On va voir, ça va être très intéressant, cette décision, parce qu'effectivement,
00:20:40 elle va faire sens.
00:20:41 En tout cas, aujourd'hui, contrairement à ce que disait l'avocate, bien évidemment
00:20:47 que la neutralité dépend directement, que c'est la responsabilité d'une fédération
00:20:52 sportive, c'est de faire respecter la neutralité, qui est une des valeurs de base du sport.
00:20:57 Donc, bien sûr que le voile est contre la neutralité.
00:20:59 Mais ce que vous dit Nathan, et c'est ça qui peut nous inquiéter, nous, tout ça,
00:21:04 mais ce n'est pas une partie.
00:21:05 58 %, ce n'est pas une partie.
00:21:07 Je trouve que c'est le truc le plus intéressant.
00:21:10 C'est un réflexe de contestation aussi.
00:21:12 Il faut toujours avoir ça en tête, c'est-à-dire que quand vous êtes jeune, vous vous opposez,
00:21:16 vous vous construisez dans l'opposition.
00:21:18 Ce n'est pas de l'opposition, ils n'en ont rien à faire.
00:21:20 Entendez ça.
00:21:21 Moi, j'ai plus des ados, en fait, ça ne les concerne plus.
00:21:26 La laïcité, tout ça, vos valeurs, mais c'est fini.
00:21:28 Tout le monde vient comme il est.
00:21:31 Au nom de la liberté.
00:21:33 D'une mauvaise conception de la liberté.
00:21:35 Oui, c'est McDo.
00:21:36 Bien sûr, mais venez comme vous êtes.
00:21:39 Moi, je vous assure et on le voit bien.
00:21:40 En fait, il y a une fracture.
00:21:42 Il y a une fracture, à mon avis, qui n'a peut-être jamais été aussi forte depuis mai 68.
00:21:46 Je me disais ce week-end, peut-être qu'on va assister à un nouveau mai 68,
00:21:51 qui ne prendra pas la forme d'une manifestation nécessairement ou d'un blocage de la France.
00:21:56 Mais en fait, quand on regarde, normalement, des fractures générationnelles,
00:21:58 c'est des modes, des idées politiques.
00:22:00 Là, ce n'est pas ça.
00:22:01 C'est le rapport aux choses fondamentales.
00:22:02 C'est le désir, l'égalité entre les genres, le vivre ensemble avec les questions de laïcité.
00:22:07 C'est le rapport à la langue, l'écriture inclusive, qui est très condamnée par les générations
00:22:11 plus âgées que nous et notre génération, qui est très favorable à cela massivement.
00:22:16 Donc, finalement, on a deux France en fonction des générations
00:22:19 qui ne parlent plus la même langue sur un certain nombre de sujets majeurs.
00:22:23 Ça, ça ne peut donner lieu qu'à un nouveau mai 68.
00:22:25 Alors, là où tout est paradoxal, je crois que le Rassemblement national
00:22:29 est le premier parti chez les jeunes.
00:22:31 Le Rassemblement national est le premier parti chez les jeunes.
00:22:33 Donc, tout ça est un peu...
00:22:36 Et plus compliqué que ça.
00:22:37 L'épitaphe, la fameuse épitaphe.
00:22:39 C'est plus compliqué.
00:22:41 C'est une démonstration parfaite.
00:22:43 Moi, je sais ce que je mettrais sur ma tombe.
00:22:44 Vivement hier, lui, il mettra "c'est plus compliqué que ça".
00:22:47 C'est plus compliqué.
00:22:49 Bon, dites-moi, monsieur, vous qui êtes jeune.
00:22:52 Oui, tout le temps.
00:22:52 Jusqu'à preuve du contraire.
00:22:54 Bah, écoutez, on est jeune.
00:22:55 Bon, dites-moi, l'affaire Jean Castex, alors, c'est fait ?
00:22:58 Non, c'est pas fait.
00:22:59 Jean Castex, président de la République, oui.
00:23:02 Jean Castex, Premier ministre, c'est fait ?
00:23:03 Non, c'est pas fait.
00:23:04 Regardez la déclaration d'Emmanuel Macron dans la Provence.
00:23:10 Il dit "Elisabeth Borne va faire le point d'ici la première quinzaine de juillet
00:23:15 sur les chantiers à venir, immigration, finances publiques".
00:23:18 Bon, bah, elle va pas faire le point pour partir juste après.
00:23:21 Moi, je vous l'ai déjà dit il y a deux semaines.
00:23:22 Je pense que le scénario qui tient la corde,
00:23:24 c'est qu'Elisabeth Borne reste à Matignon,
00:23:27 pas un retour de Jean Castex ou que sais-je.
00:23:30 Mais je comprends pas.
00:23:31 Attends, de Jean Castex ?
00:23:33 Tu serais où alors, Jean Castex ?
00:23:34 Premier ministre !
00:23:35 Mais non, il vient de dire "elle reste à Matignon".
00:23:37 Non, mais moi, c'est ce que je dis, moi.
00:23:38 Jean Castex, le retour.
00:23:39 Non, mais c'est pas le retour, non.
00:23:41 Jean Castex, on a dit...
00:23:42 Ah, et Madame Borne repart à la RAT.
00:23:44 On a dit Jean Castex, c'est qu'il était présidentiable pour...
00:23:47 Qui a été deux fois premier ministre dans l'histoire de la 5e ?
00:23:49 Jacques Chirac.
00:23:51 Et je pense que c'est le seul.
00:23:53 Georges Pompidou, évidemment.
00:23:55 Mais il a reconduit, c'est autre chose.
00:23:57 Jacques Chirac, il a fait deux présidents, la cohabitation.
00:24:00 Il avait démissé.
00:24:00 Il y en a plusieurs qui ont été...
00:24:01 Après la motion de censure de 1962.
00:24:02 Oui, il y a Fillon, il y a qui a fait Fillon, il y a un Fillon.
00:24:04 Qui a été premier ministre sous la 5e ?
00:24:06 Deux fois ? Deux fois ?
00:24:08 Non, Jacques Chirac.
00:24:08 À deux moments différents ?
00:24:09 À deux moments différents.
00:24:10 Moi, j'ai l'impression que...
00:24:11 Jacques Chirac, c'est Mitterrand et Giscard, évidemment.
00:24:13 Eh oui, réfléchissez.
00:24:16 Vous pouvez réfléchir.
00:24:17 Mais c'est crédible, pardon.
00:24:19 Qu'Elisabeth Borne reste, c'est le scénario qui tient la corde.
00:24:21 Il n'y a personne qui...
00:24:23 Et Maire, je ne sais pas, voulait succéder.
00:24:25 Et il dit qu'avec les Républicains, il n'existe pas.
00:24:27 Alors, c'est assez drôle parce que le président est à Marseille.
00:24:29 On en parlera tout à l'heure.
00:24:30 Et puis, beaucoup de ministres qui sont un peu fragilisés
00:24:32 ont voulu partir avec lui.
00:24:34 Oui, pour être dans la lumière.
00:24:35 C'est terrible.
00:24:36 Ce monde est absolument terrible.
00:24:37 Les courtisans, monsieur le Premier ministre...
00:24:39 Pour pouvoir être avec le président et choper quelques mots.
00:24:40 Alors, Papendia, Papendia...
00:24:42 Il y a huit ministres qui...
00:24:44 Monsieur Braun, visiblement.
00:24:45 Oui, il y a aussi.
00:24:47 Alors, il y a Gérald Darmanin qui n'est pas en danger.
00:24:49 Je l'aime bien, monsieur Braun.
00:24:49 C'est curieux, je le trouve sympathique.
00:24:50 Bah oui, son prédécesseur était tellement moins sympathique.
00:24:53 Je le trouve sympathique, monsieur Braun.
00:24:54 Il est ministre de quoi ?
00:24:55 Il est ministre de la...
00:24:55 De la santé.
00:24:56 Il est ministre de la santé.
00:24:57 Non, je ne savais pas, mais...
00:24:58 Non, il est ministre de la santé.
00:24:59 C'est là pour m'informer.
00:25:00 Et puis, il n'est pas bouleversant non plus.
00:25:03 Mais qui est le bouleversant aujourd'hui ?
00:25:04 Donc, il nous laisse tranquille.
00:25:05 Qui est bouleversant aujourd'hui ?
00:25:06 Papendia, il va quand même avoir du mal à sauver son poste.
00:25:09 Oui !
00:25:09 Bruno Le Maire, par contre.
00:25:11 Si lui sauve son poste, tout le monde le sauve.
00:25:12 Mais qui lui succéderait ?
00:25:14 Alors, ça...
00:25:15 Bruno Le Maire.
00:25:16 Non ?
00:25:16 Oui, on dit ça pour...
00:25:17 Il quitterait Bercy pour l'éducation nationale.
00:25:19 Mais alors, qui est le ministre de l'Économie ?
00:25:21 On ne sait pas.
00:25:21 En fait, vous ne savez rien.
00:25:23 Mais personne ne sait.
00:25:24 Vous êtes juridiste politique.
00:25:25 Non, mais est-ce que quelqu'un vous a dit
00:25:27 "Bonjour Pascal, j'ai le nom du prochain Premier ministre..."
00:25:29 Georges Fenech, il nous l'a dit.
00:25:30 Moi, je vous dis qu'Élisabeth...
00:25:31 Je vous ai quand même donné une information.
00:25:32 Je vous dis que le scénario qui tient la corde,
00:25:35 c'est quand même sympathique quand c'est lundi matin,
00:25:37 c'est qu'Élisabeth Borne reste à Matignon.
00:25:40 Elle va être en rue.
00:25:41 Vous ne les croyez pas.
00:25:42 Bon, la pause.
00:25:43 La pause et on va parler de la Russie.
00:25:44 On parlera également de Marseille.
00:25:47 On parlera...
00:25:48 Monsieur le Premier ministre,
00:25:52 vous n'êtes pas venu en Bermuda aujourd'hui ?
00:25:54 Non.
00:25:54 Et quand est-ce qu'il était en Bermuda ?
00:25:56 Parce que le Bermuda au bureau...
00:25:57 Oui, oui, c'est la grande...
00:26:00 Dans l'air du temps.
00:26:01 Mais là encore, c'est générationnel.
00:26:04 Oui, moi, je ne suis pas en Bermuda.
00:26:05 Moi, je vais vous raconter quelque chose qui est vrai.
00:26:07 À TF1, un jour, il y a quelqu'un qui est venu en Bermuda.
00:26:09 Il a croisé par malheur Patrick Lelay.
00:26:12 Il lui a dit "Vous êtes en vacances ?"
00:26:15 "Vous êtes en vacances ?"
00:26:15 Il est reparti de chez lui.
00:26:17 C'était il y a 25 ans.
00:26:19 Mais aujourd'hui, les gosses qui viennent travailler,
00:26:21 il y en aura peut-être un en Bermuda dans les entreprises.
00:26:23 C'est effectif.
00:26:24 Comment ?
00:26:25 On en croise assez peu.
00:26:26 Oui, mais peu !
00:26:27 Ça dépend dans quelles entreprises.
00:26:29 Mais il deviendra en thongue !
00:26:30 C'est ça le changement !
00:26:32 Il reviendra en coiffe Big Wooden.
00:26:33 Ils ont un argument pourquoi les femmes
00:26:35 peuvent venir en jupe,
00:26:37 et les hommes sont obligés de courir leurs jambes jusqu'au chiffre.
00:26:40 Mais vous avez parfaitement raison.
00:26:41 Pourquoi les hommes et les femmes, c'est différent ?
00:26:43 J'ai enlevé ma culotte.
00:26:44 Tu es femme, ma culotte.
00:26:45 Je vais enlever mon pantalon.
00:26:47 Je vais me mettre en Bermuda.
00:26:48 Allez, la pause, à tout de suite.
00:26:50 Quel argument.
00:26:52 Il est 9h32, Simon Guillain.
00:26:54 À l'Assemblée nationale, les députés se saisissent aujourd'hui
00:27:00 du projet de loi sur le partage de la valeur au sein des entreprises.
00:27:03 Issu d'un accord syndicat patronat,
00:27:05 il promet de nouveaux bras de fer sur les super-profits ainsi que sur les salaires.
00:27:08 Le texte prévoit notamment d'étendre des dispositifs
00:27:11 tels que l'intéressement, la participation
00:27:13 ou encore les primes à toutes les entreprises de plus de 11 salariés.
00:27:16 C'est le grand jour pour 860 000 collégiens
00:27:19 qui passent aujourd'hui et demain les épreuves écrites du brevet.
00:27:22 Le coup d'envoi a été donné ce matin à 9h
00:27:24 avec le français place ensuite aux mathématiques
00:27:26 avant une journée de mardi consacrée à l'histoire, géographie et aux sciences.
00:27:29 L'année dernière, le brevet avait été marqué par des fuites de sujets
00:27:32 qui avaient conduit le ministère de l'Éducation à utiliser des sujets de secours.
00:27:36 Et puis, deux enquêtes ouvertes pour déterminer les causes de l'implosion
00:27:39 du submersible Titan, une par les garde-côtes américains
00:27:42 et une autre par les autorités canadiennes.
00:27:44 Le sous-marin avait plongé le 18 juin dernier
00:27:47 pour observer l'épape du Titanic.
00:27:49 Les cinq personnes à bord sont mortes lors de l'implosion du sous-marin.
00:27:52 Renaud Girard est avec nous, il est spécialiste de l'international.
00:27:56 Je vais vous citer Churchill.
00:27:58 Churchill disait "La Russie est un rébut
00:28:02 enveloppé de mystères au sein d'une énigme."
00:28:06 J'ai écouté samedi tous les spécialistes,
00:28:10 sur tous les plateaux de télévision.
00:28:12 Et il faut avoir le courage de le dire quand on est journaliste.
00:28:14 La vérité, c'est qu'on ne sait pas ce qui se passe en Russie.
00:28:17 C'est aussi bête que ça.
00:28:19 On ne sait pas ce qui se passe en Russie.
00:28:21 Les services secrets, visiblement, en savent un peu plus.
00:28:24 Les services secrets savaient que Wagner préparait quelque chose,
00:28:28 si j'ai bien compris.
00:28:29 Service secret américain.
00:28:30 Tout à fait.
00:28:31 Comme les services secrets américains avaient imaginé l'attaque de Poutine.
00:28:35 Il ne s'était pas trompé, oui, seulement.
00:28:37 Mais autrement, et j'en veux pas aux journalistes.
00:28:40 J'en veux pas aux journalistes.
00:28:42 Je veux dire que sur des sujets comme cela,
00:28:45 ils sont par essence coupés de leur source ou de la source.
00:28:51 Ce qui fait qu'ils disent n'importe quoi.
00:28:53 Ils disent n'importe quoi.
00:28:55 Ils parlent.
00:28:56 Mais vous savez ce qui se passe en Russie ?
00:28:58 Ce que vous critiquez là, c'est le journalisme de plateau, en fait.
00:29:01 Non, mais même sur le terrain.
00:29:04 Tu peux témoigner de ce qui se passe sur le terrain, des attaques.
00:29:08 Là, tu peux faire du reporter de guerre.
00:29:10 Mais sur la diplomatie, sur la stratégie,
00:29:12 est-ce que vous savez ce qui se passe au Kremlin ?
00:29:16 Non, on ne sait pas ce qui se passe.
00:29:17 Mais ce qu'on sait, c'est que pour la première fois,
00:29:19 on a eu le monstre créé par le docteur Frankenstein-Poutine,
00:29:24 c'est-à-dire son monstre Prigojin,
00:29:26 qui a quand même critiqué publiquement, tactiquement, le pouvoir russe.
00:29:30 C'est-à-dire, il a dit vous avez fait tuer des dizaines et des dizaines
00:29:34 de milliers de soldats inutilement.
00:29:36 Donc, vous savez pas diriger une guerre.
00:29:38 Mais il a aussi critiqué stratégiquement.
00:29:40 Et ça, c'est très important, Pascal Praud.
00:29:42 Il a dit que cette guerre avait été déclenchée pour de mauvaises raisons.
00:29:46 Il a dit que l'Ukraine, c'est à Russe, et Prigojin a dit
00:29:50 que l'Ukraine n'avait jamais menacé la Russie.
00:29:52 Mais tout le monde l'a dit.
00:29:54 Ah non, pas tous les gens.
00:29:55 En Russie, c'est la première fois.
00:29:57 C'est la première fois qu'un pilier du pouvoir russe
00:30:01 dit publiquement que Poutine a déclenché cette guerre
00:30:06 pour de fausses raisons.
00:30:07 Et ça, c'est quand même important.
00:30:10 Quand je dis tout le monde le dit, c'est-à-dire que tout le monde
00:30:12 se demande d'ailleurs, là encore, c'est incompréhensible.
00:30:15 En fait, c'est incompréhensible ce qu'a fait Poutine.
00:30:17 Oui, c'est irrationnel.
00:30:18 C'est irrationnel.
00:30:19 C'était pas son intérêt.
00:30:20 D'où le mot de Churchill, c'est pas son intérêt.
00:30:22 C'est-à-dire qu'il est au bord de la société internationale.
00:30:24 La guerre, il la gagnera sans doute pas.
00:30:26 Et pour lui, c'est une catastrophe personnelle et militaire,
00:30:29 économique, politique, etc.
00:30:34 Donc, c'est incompréhensible.
00:30:35 Il y a un état qui semble quand même un peu fissuré.
00:30:39 La verticale du pouvoir, Poutine s'est fait connaître en Russie
00:30:44 et dans le monde entier par le rétablissement de la verticale
00:30:47 du pouvoir en Russie après le chaos des années 2000.
00:30:50 Et vous pensez qu'elle est attaquée ?
00:30:51 Parce qu'on peut dire le contraire de ce que vous dites.
00:30:53 On peut dire que personne ne s'est rallié avec Nehr.
00:30:56 Sauf effectivement, ce M. Prigojine, que la verticalité,
00:31:01 elle a joué à fond, que tout le monde est derrière lui en Russie.
00:31:03 Oui, mais je ne...
00:31:05 Moi, je vous propose ça, je n'en sais rien du tout.
00:31:07 Je ne dis pas que Poutine va partir demain.
00:31:10 Ce que je dis, c'est qu'une de ses créatures,
00:31:13 parce que Prigojine, c'était la créature du Kremlin.
00:31:16 C'est Poutine qui a fait la richesse de Prigojine
00:31:18 en lui confiant toutes les cantines militaires et même scolaires.
00:31:23 Il vendait des hot dogs avec de la moutarde dans sa chambre quasiment il y a 15 ans.
00:31:28 Il avait été condamné pour brigandage au début des années 90.
00:31:32 Et il est monté extrêmement haut.
00:31:34 C'était vraiment une créature de Poutine qui a d'ailleurs voulu,
00:31:38 qui a été fascinée, parce que les Russes ont toujours été fascinés,
00:31:41 notamment ces Russes-là, les oligarques, par les Américains.
00:31:44 Ils avaient vu que les Américains avaient fait une milice privée en Irak,
00:31:48 Blackwater, mais quand la milice a commencé à déraper,
00:31:51 le Patagone a mis fin à cette milice Blackwater en Irak.
00:31:55 Lui, il a fait la même chose, mais cette milice a grandi, grandi, grandi.
00:31:58 Il lui a confié Bakhmoud, donc c'est un point de fixation.
00:32:03 Il a épuisé l'armée ukrainienne sur Bakhmoud,
00:32:06 mais ensuite Poutine a fortifié tout le reste du front ukrainien.
00:32:11 Et ensuite, il n'a plus besoin de Prigojine, il le jette comme un clin d'œil.
00:32:15 Mais l'autre, avant d'être jeté, a quand même pu livrer publiquement
00:32:20 cette critique extrêmement virulente de Poutine,
00:32:23 une critique tactique et une critique stratégique sur la raison Blackwater.
00:32:27 - Bien entendu. Alors écoutez-rond Anthony Blinken qui s'est exprimé sur ce qui s'est passé ce week-end.
00:32:32 - Nous nous préparons toujours à toutes les éventualités en ce qui concerne ce qui se passe en Russie.
00:32:38 C'est une question interne que les Russes doivent résoudre.
00:32:41 Bien sûr, lorsque nous avons affaire à une grande puissance,
00:32:44 et en particulier à une puissance qui possède des armes nucléaires,
00:32:47 c'est quelque chose qui nous préoccupe et sur lequel nous nous concentrons.
00:32:50 Nous n'avons constaté aucun changement dans le dispositif nucléaire de la Russie.
00:32:54 Il n'y a pas eu de changement dans le nôtre,
00:32:56 mais c'est quelque chose que nous allons surveiller très très attentivement.
00:32:59 - N'a-t-il perdu la main, Adrien Spiteri ?
00:33:02 La rébellion d'Evgeny Prigojin marquera-t-elle un tournant dans la guerre en Ukraine ?
00:33:10 Pour Emmanuel Macron, le soutien des Russes à Vladimir Poutine s'étiole peu à peu.
00:33:15 - La rébellion de Wagner montre les divisions au sein du camp russe.
00:33:19 Tout cela doit nous rendre très vigilants et justifie pleinement
00:33:22 le soutien que nous apportons aux Ukrainiens dans leur résistance.
00:33:25 - Un constat partagé par Anthony Blinken, le secrétaire d'Etat américain,
00:33:30 souligne également l'affaiblissement des forces russes.
00:33:33 - Il y a 16 mois, les forces russes étaient aux portes de Kiev, en Ukraine,
00:33:39 pensant prendre la ville en quelques jours,
00:33:41 pensant effacer l'Ukraine de la carte en tant que pays indépendant.
00:33:44 Ce week-end, elles ont dû défendre Moscou, la capitale de la Russie,
00:33:48 contre des mercenaires créés par Poutine lui-même.
00:33:50 Cela soulève de vraies questions et révèle des fissures réelles.
00:33:53 - Depuis le retrait des miliciens de Russie, Vladimir Poutine ne s'est toujours pas exprimé.
00:34:00 Dans une allocution samedi, le chef du Kremlin a tenté de rassurer son peuple.
00:34:05 Il a pu compter dimanche sur le soutien de la Chine.
00:34:08 Face à la situation difficile, Moscou est toujours en état d'alerte.
00:34:12 Ce lundi est journée chômée dans la capitale russe.
00:34:16 - C'est vrai que je vous écoutais vous rationaliser à posteriori.
00:34:22 - Bien sûr.
00:34:24 Oui, parce que personne ne sait, on n'est pas à l'intérieur du Kremlin, on adorerait y être.
00:34:29 - Je me permets de dire ça, le récit médiatique de samedi, je vous assure.
00:34:34 - Vous avez raison, même temps, je vous recommande un très bon article
00:34:38 qui date de janvier, de Gérard Grünberg,
00:34:41 qui s'appelle "Poutine, Prégogine et la nuit des longs couteaux".
00:34:44 C'est-à-dire la grille de lecture qu'il prend, c'est Hitler contre l'ESA.
00:34:48 Pourquoi ? Parce qu'après avoir été une sorte de milice d'armée supplétive,
00:34:54 c'est ce qu'il dit, Prégogine voulait prendre de l'importance politique.
00:34:58 C'est ça qui se passe ou pas ?
00:35:00 - Mais c'est tout à fait une nuit des longs couteaux.
00:35:04 C'est exactement le même principe des régimes autoritaires,
00:35:08 même totalitaires aujourd'hui avec la Russie.
00:35:12 Est-ce que ça veut dire que c'était,
00:35:16 parce qu'il y a certains qui ont dit que c'était une mascarade,
00:35:19 que tout ça s'était arrangé entre Prégogine et Poutine ?
00:35:22 Non, parce que la déclaration est extrêmement solennelle
00:35:25 de Vladimir Poutine le samedi matin,
00:35:28 elle s'adresse à toute la Russie.
00:35:30 On voit en fait une vraie panique chez l'immigrant.
00:35:33 - Moi je me demande si depuis le début, et vous l'avez un peu dit Pascal tout à l'heure,
00:35:38 si on n'est pas face à Poutine comme à un étranger dans le jeu international.
00:35:43 On ne comprend pas.
00:35:45 Et on ne comprend pas.
00:35:47 Et il est une personnalité atypique dans un jeu relativement réglé.
00:35:53 Et en dehors de Renaud Girard qui sait percer les dessins de Prégogine et de Poutine,
00:36:00 la plupart des gens ne savent pas.
00:36:02 - Sauf un amoureux qui est venu ici sur ce plateau
00:36:05 et qui a dit qu'il faut toujours croire les dictateurs.
00:36:07 - Qui donc ?
00:36:08 - Alain Bauer.
00:36:09 Il dit qu'il faut toujours écouter et croire les dictateurs
00:36:12 parce qu'ils font exactement ce qu'ils ont dit.
00:36:14 Et donc il le disait, Poutine, depuis des années.
00:36:16 - Ou il l'écrit.
00:36:17 Il avait averti qu'il ne supportait plus l'expansion de l'OTAN.
00:36:21 - Exactement.
00:36:22 - C'est tout à fait certain.
00:36:23 - Exactement.
00:36:24 - Il le dit ou il l'écrit.
00:36:25 - C'est vrai que les dictateurs...
00:36:26 - Un mot après, on va parler de Wagner,
00:36:28 parce que c'est vrai qu'il y a quelque chose de fascinant peut-être
00:36:32 dans ce visage même d'Evgeny Prikhojin et de cette milice.
00:36:39 - Moi, j'étais d'accord avec vous pour dire
00:36:41 qu'il y a beaucoup plus d'ignorance que de choses qu'on sait sur la Russie.
00:36:44 D'ailleurs, c'est ce qui est intéressant depuis le début de cette guerre en Ukraine,
00:36:47 c'est qu'on voit bien qu'il y a de l'imprévisible
00:36:49 et que même souvent on reconnaît les spécialistes de la guerre en Ukraine
00:36:51 au fait que ce sont des gens qui nous disent
00:36:53 que Poutine n'allait jamais attaquer l'Ukraine,
00:36:55 qu'ensuite il allait prendre Kiev en trois jours.
00:36:57 Je ne dis pas ça pour me moquer d'eux,
00:37:00 mais parce que je pense qu'il y a de l'imprévisible.
00:37:02 En revanche, on peut en toute ignorance remarquer deux choses.
00:37:05 Premièrement, c'est qu'il y a quelque chose de très symbolique
00:37:08 dans le fait que Wagner soit arrivé aux portes de Moscou,
00:37:11 manifestement en menaçant gravement le pouvoir de Poutine,
00:37:14 alors que Vladimir Poutine a nié l'existence de Wagner
00:37:17 pendant des années et des années,
00:37:19 quand Wagner faisait des exactions, notamment en Afrique, notamment en Syrie,
00:37:22 et que tous les chefs d'État du monde entier disaient à Vladimir Poutine
00:37:25 "écoutez, qu'est-ce que c'est que ça, qu'est-ce que c'est que ce Wagner ?"
00:37:27 Et Poutine disait "non mais je ne connais pas Wagner,
00:37:29 ça doit être une entreprise parmi d'autres, je ne suis au courant de rien".
00:37:32 C'est quand même symbolique.
00:37:33 Et deuxième symbole, c'est que le but quand même des Russes
00:37:36 en février 2022 était de prendre Kiev en trois jours,
00:37:39 ce qui n'a pas été possible, et que là en 24 heures,
00:37:42 on a vu un convoi qui est arrivé aux portes de Moscou,
00:37:44 même s'ils auraient peut-être raté une conquête de Moscou,
00:37:47 parce que Moscou n'a jamais été une ville conquise,
00:37:49 mais en tout cas, ça a été très symbolique.
00:37:51 Donc pas bon appât quand même.
00:37:53 Bombardé, oui.
00:37:54 Mais c'est vrai que le mot de Churchill,
00:37:57 ce qui en dit long d'ailleurs sur le niveau de ceux qui ont gouverné les pays
00:38:00 il y a encore 50 ans, moi je l'ai vu ce week-end et je l'avais noté,
00:38:03 je le redis parce que vous connaissiez sans doute la formule,
00:38:06 vous êtes spécialiste internationale, moi je ne la connaissais pas,
00:38:10 mais je la trouve tellement géniale, c'est une permanence sur des siècles peut-être,
00:38:14 la Russie est un rébut enveloppé de mystères au sein d'une énigme.
00:38:18 C'est génial quand même, et c'est Churchill.
00:38:21 Ça n'a jamais été aussi vrai, c'est-à-dire que même les Russes aujourd'hui...
00:38:24 Personne ne peut vous dire, le pouvoir est assimilé à un trou noir,
00:38:28 où on ne sait pas précisément...
00:38:30 Mais ça n'a jamais été vrai, c'est Churchill qui l'a dit il y a 50 ans.
00:38:33 Oui, mais ça n'empêche que je pense que c'est encore plus vrai aujourd'hui qu'il y a 50 ans.
00:38:36 Encore plus vrai que Churchill ?
00:38:37 Non, encore plus vrai aujourd'hui qu'il y a 50 ans.
00:38:39 Oui, je l'ai compris.
00:38:40 Bon, la milice...
00:38:41 C'est un mot ?
00:38:42 Non, la milice Wegener, Sarah Varney.
00:38:48 C'est le mois de mai 2014, avec l'annexion de la Crimée par la Russie,
00:38:51 que l'on entend parler pour la première fois du groupe Wagner.
00:38:54 Né le 1er mai 2014, le groupe paramilitaire, fondé par Evgeny Prigojine et Dmitry Utkin,
00:38:59 travaille dans l'ombre du Kremlin.
00:39:01 Une organisation régulièrement accusée de crimes de guerre et crimes contre l'humanité.
00:39:06 Elle est composée de mercenaires, recrutés parmi des anciens agents du renseignement russe,
00:39:10 ainsi que des anciens soldats et même des prisonniers.
00:39:13 Une milice privée qui sème la terreur dans plusieurs pays,
00:39:16 l'objectif est d'y installer des zones pro-Kremlin.
00:39:19 Après la Crimée, le groupe Wagner se dirige ensuite en Syrie en 2015,
00:39:22 puis s'attaque à l'Afrique et se déploie en Centrafrique, en Libye puis au Mali en 2021.
00:39:28 Ce continent reste aujourd'hui encore le pôle stratégique de l'organisation
00:39:31 où ses combattants les plus expérimentés s'installent.
00:39:34 L'objectif est de fomenter l'instabilité en Afrique
00:39:37 pour établir une confédération d'États anti-occidentaux.
00:39:40 Mais leurs missions ne sont jamais dénuées d'intérêt.
00:39:43 Gaugine profite des déploiements dans les différents pays
00:39:46 pour mettre la main sur des ressources minières, gaz et pétrole en Syrie,
00:39:49 or, diamants et exploitations forestières en Centrafrique.
00:39:53 Aujourd'hui, avec la guerre en craine, il cherche une dimension politique.
00:39:57 - On va refermer le chapitre Russie, mais vous vouliez dire quelque chose.
00:40:01 - Juste faites attention, parce que nous on a le sentiment,
00:40:03 parce qu'en Europe nous sommes assez unanimes,
00:40:06 mais moi j'ai le sentiment que Poutine n'est pas tellement isolé sur la scène internationale,
00:40:10 qu'il a beaucoup d'alliés.
00:40:12 - Oui, il y a l'Houla du Brésil, il y a tous les Brics, si vous voulez,
00:40:16 il y a les Sud-Africains, il y a les Chinois, il y a les Indiens.
00:40:20 Mais je pense qu'après cette histoire,
00:40:22 son autorité auprès de tous ces Brics a quand même un petit peu diminué.
00:40:28 Et ce que nous devrions redouter à moyen terme, nous, occidentaux,
00:40:33 c'est qu'il ne faut pas du tout se réjouir d'une déstabilisation de la Russie,
00:40:37 il ne faut pas souhaiter du tout, et je pense que les Américains ne souhaitent pas,
00:40:40 et ça serait extrêmement dangereux d'avoir une guerre de 30 ans en Russie
00:40:44 avec des armes nucléaires qui se promèneraient partout.
00:40:47 Et à long terme, nous, Européens, nous ne devons pas nous réjouir
00:40:51 de voir la Russie s'éloigner de la famille européenne,
00:40:54 parce que ça va faire, ça amènera la Chine à l'Oual.
00:40:58 - Mais Foufou, Poutine...
00:40:59 - Et on n'a pas envie d'avoir la Chine à l'Oual.
00:41:01 - Mais comme j'ai l'impression que ce que dit Elisabeth Scudi,
00:41:04 on l'a entendu depuis un an et demi, donc on ne dit rien de nouveau.
00:41:09 - Tout de même qu'il fallait sauver Poutine à Dubri, c'est pas...
00:41:13 - Non, non, non, il n'a pas dit que...
00:41:15 - Il n'a pas dit ça.
00:41:16 - Ce que je dis, c'est avec lui qu'on négociera la paix,
00:41:20 il ne faut pas se faire des illusions.
00:41:22 - Bon, voilà ce qu'on peut dire sur ce sujet.
00:41:24 Emmanuel Macron est à Marseille aujourd'hui, j'ai envie de dire encore.
00:41:29 D'ailleurs, regardez le sujet extraordinaire que j'ai vu hier soir sur Canal+,
00:41:34 sur l'aventure des Minots, qui est une équipe historique de l'Olympique de Marseille
00:41:40 entre 80 et 84, c'est les jeunes du club qui ont sauvé l'Olympique de Marseille.
00:41:45 Et la particularité, c'est qu'il n'y avait que des Marseillais.
00:41:48 C'est un document extraordinaire sur une France qui n'existe plus,
00:41:51 sur un Marseille qui n'existe plus, sur un football qui n'existe plus.
00:41:54 Regardez ça, j'étais scotché vraiment avec des intervenants,
00:41:58 ils ont tous 60 ans aujourd'hui, qui sont drôles d'ailleurs,
00:42:00 et qui parlent de cette période où il n'y avait vraiment que des Marseillais
00:42:02 dans l'équipe, nés à Marseille.
00:42:04 Il y en a un moment qui dit "voilà, machin, il était là",
00:42:07 l'autre il était le quartier, le troisième il était l'héritier.
00:42:09 Pourquoi ils ont sauvé l'OM ?
00:42:10 Parce que, ça serait trop long à vous expliquer,
00:42:12 mais l'OM était en cessation de paiement, donc il n'y avait plus de professionnels,
00:42:17 il fallait aller vers les jeunes et ils ont sauvé vraiment l'institution.
00:42:21 Donc Marseille, et croyez-moi, le sujet qu'on va voir de l'or par ras
00:42:26 sur la situation à Marseille, vraiment, moi je suis d'un pessimisme,
00:42:30 je ne vois pas comment les choses peuvent changer en fait.
00:42:32 Je pense que c'est perdu, dans plein de domaines,
00:42:34 et notamment, le sujet que vous allez voir, je ne vois pas comment ça peut changer en fait.
00:42:40 Donc écoutez le sujet de l'or par ras, évidemment les quartiers, la drogue, la pauvreté,
00:42:45 vous avez un malstrom.
00:42:47 Cité Maison-Blanche, cinquième copropriété la plus dégradée de France.
00:42:52 Sur les murs sont inscrits les prénoms de Médié et Pierre, tués à 19 ans.
00:42:56 Ici le lien entre pauvreté et insécurité et trafic de stup est une réalité.
00:43:01 Avec son collectif, Naher se bat pour aider les jeunes,
00:43:04 mais quand ils ne trouvent pas de travail.
00:43:06 Ces jeunes de 16 ans, rien qu'un exemple, cet été,
00:43:08 ils vont être ici dans le quartier à fondre sous 37 degrés.
00:43:11 Soit ils vont rentrer ici au local et rester là à regarder la télé ou à jouer à la Playstation,
00:43:16 ou soit ils vont vriller comme tous les autres jeunes,
00:43:18 et ils vont chercher à aller se faire un peu de l'argent, droite à gauche,
00:43:20 qui vous recrute à partir de 16 ans, ou à partir de 15 ans, ou à 14 ans, ou à 13 ans,
00:43:24 comme j'ai vu dans certains quartiers, et surtout avec des jeunes filles, les réseaux.
00:43:29 Il dénonce le manque de soutien de certains élus locaux,
00:43:32 et les effets de l'acteur du plan Marseille en grand se font attendre.
00:43:36 C'est bien beau d'injecter des millions de milliards,
00:43:38 mais les habitants de Marseille, je reprends leur mot, disent
00:43:41 "on entend des milliards, on entend des millions, mais on ne voit rien".
00:43:45 Donc il faudrait en fait un meilleur suivi, où va l'argent ?
00:43:49 Ces habitants doutent.
00:43:51 Le président, en 2021, dont son discours ne garantit ses pas non plus.
00:43:55 Un franc succès.
00:43:56 Bon, en fait rien n'a changé.
00:43:58 Qu'est-ce qu'il faut faire ?
00:44:00 C'est fini. En fait c'est fini.
00:44:02 Il ne faut jamais dire ça, mais je veux dire, qu'est-ce que tu voulais faire ?
00:44:05 Mais d'où vient-on ? On vient d'une situation qui est épouvantable,
00:44:09 parce que pendant 40 ans on ne s'en est pas occupé des quartiers nord de Marseille.
00:44:12 Contrairement à ce que certains disent, il y a des choses qui ont bougé à Marseille.
00:44:15 Mais ce n'était pas comme ça.
00:44:16 Mais je suis en train de vous dire…
00:44:17 Ça n'a fait que se dégrader, on se vient d'accord.
00:44:19 Mais donc vous dites qu'il y a des choses qui ont bougé.
00:44:21 Oui, il y a des choses qui ont bougé dans le centre de Marseille,
00:44:23 mais pas dans les quartiers nord.
00:44:24 C'est tout le problème de Marseille.
00:44:26 Mais qu'est-ce que vous faites ?
00:44:27 Mais Marseille, comprenez que Marseille a une caractéristique,
00:44:31 c'est qu'il n'y a pas de banlieue à Marseille.
00:44:33 C'est-à-dire que nous, ce qui correspond aux quartiers pauvres,
00:44:36 parce qu'il y en a quand même autour de Paris, il ne faut pas raconter d'histoire,
00:44:38 ce qui se passe notamment au sein de Saint-Denis, etc.
00:44:40 Ça n'existe pas à Marseille.
00:44:41 Est-ce que Marseille, il n'y a qu'une ville, c'est Marseille ?
00:44:43 D'ailleurs, c'est le slogan de l'OM, "Tous Marseillais", etc.
00:44:45 C'est vrai, c'est une réalité.
00:44:47 Simplement, pendant 40 ans, Marseille s'est occupée de son centre,
00:44:52 de ses quartiers, et abandonné tous ses quartiers.
00:44:55 Donc l'État va investir 5 milliards d'euros à Marseille.
00:45:00 Le problème, c'est que Benoît Payan ne va pas assez vite.
00:45:02 Vous avez 500 caméras qui doivent être installées dans la ville,
00:45:05 par idéologie freinée par Europe Écologie Les Verts.
00:45:08 Il n'y en a que 55 qui ont été installées, 10 %.
00:45:11 Les écoles, c'est exactement pareil.
00:45:13 188 chantiers doivent être menés par la ville, avec évidemment la pluie d'État.
00:45:18 Il y en a 19 qui ont commencé, 19 sur 188, pareil, 10 %.
00:45:23 Donc c'est des bisbilles, si vous voulez, entre l'État et la mairie,
00:45:27 qui freinent tout cela.
00:45:28 Un exemple concret, vraiment, pour vous montrer à quel point
00:45:31 on fait des broutilles face à la situation.
00:45:34 Emmanuel Macron va donc rencontrer Benoît Payan tout à l'heure.
00:45:37 Évidemment, comme à chaque fois, il y a un repérage des équipes de l'Élysée.
00:45:40 Les équipes de l'Élysée voulaient voir un gymnase.
00:45:43 Les équipes de la mairie ont dit "on n'a pas la clé, vous ne pouvez pas voir le gymnase".
00:45:46 Et qu'est-ce que vont faire les macronistes quand Emmanuel Macron sera arrivé ?
00:45:51 Ils vont placarder partout dans la ville, Macron, le président de tous les Marseillais,
00:45:56 pour montrer à Benoît Payan qui est le patron.
00:45:58 Donc on est sur des guerres d'égo, des bisbilles entre personnes,
00:46:01 bien loin des intérêts des Marseillais.
00:46:03 Moi, je m'aperçois que rien ne marche.
00:46:05 C'est le sujet de leur parole.
00:46:08 Vous avez entendu les gens ? Ils disent "rien ne marche, rien ne change, rien ne marche".
00:46:12 Moi, je ne suis pas à Marseille.
00:46:14 Quand vous avez 500 caméras à installer et qu'on n'est qu'à 55.
00:46:17 Donc où vous dites "on change de logiciel" ?
00:46:19 Il faut les installer, oui.
00:46:20 Formule qui pourrait faire Flores.
00:46:22 Et où ?
00:46:24 Les 19 chantiers qui ont commencé pour les écoles.
00:46:26 Ah écoutez, c'est vrai.
00:46:28 Et en fait, c'est un laboratoire pour Emmanuel Macron, mais il va prouver qu'il ne peut rien faire.
00:46:34 Vous savez de quoi on parle ?
00:46:36 Il ne faut pas dire ça.
00:46:37 Ça mettra du temps.
00:46:38 Vous savez ce qu'on dit à Marseille.
00:46:39 Bien évidemment, c'est pendant deux ans, vous allez renverser complètement de situation.
00:46:42 Mais enfin, c'est de pire en pire.
00:46:43 C'est pire qu'aujourd'hui qu'il y a deux ans.
00:46:45 Installer ça sans caméra, ça ne prend pas deux ans.
00:46:47 Tu sais de quoi on parle à Marseille ?
00:46:48 On parle, parce que tu nous dis, la ville unie, etc.
00:46:50 À Marseille, les gens parlent des quartiers européens et des quartiers d'immigration.
00:46:54 C'est les mots de la guerre d'Algérie, les quartiers européens.
00:46:58 Donc il y a vraiment une coupure dans la ville.
00:47:00 Tu peux toujours me raconter.
00:47:01 On va marquer une pause.
00:47:03 Les deux sont vrais.
00:47:04 On va marquer une pause.
00:47:06 Les coupés unis.
00:47:07 On va recevoir tout à l'heure Fabien Bourgenier.
00:47:10 Loïc, ma vie, mon drame, mon combat.
00:47:12 Ce témoignage est évidemment terrible, puisque son fils est décédé dans le drame de Milas,
00:47:23 le 14 décembre 2017.
00:47:25 Et vous vous souvenez de cette conductrice qui avait percuté un passage à niveau.
00:47:31 Donc il sera avec nous dans quelques secondes.
00:47:36 Rien à rajouter sur la vie politique française ?
00:47:41 Je pense que je vous ai tout dit.
00:47:43 Je ne vous vois pas quelque chose d'essentiel.
00:47:45 Vous n'avez pas été contacté ?
00:47:46 Non, je ne peux pas donner le nom du Premier ministre, Elisabeth Borne.
00:47:50 Et le remaniement, ça serait avant le 14 juillet ?
00:47:52 C'est la borne de temps, sans mauvais jeu de mots, qu'Emmanuel Macron s'était lui-même fixé.
00:47:57 Donc après, elle va faire le point dans la première quinzaine de juillet sur les chantiers à venir.
00:48:01 Personne n'a la date.
00:48:03 C'est comme un peu au Kremlin, personne ne sait avec Emmanuel Macron.
00:48:06 Écoutez, j'interrogerai Florian Tardif.
00:48:08 Je me demande à quel moment de l'émission vous alliez me la faire.
00:48:11 C'est donc au moment où je pars.
00:48:13 C'est un classique, mais c'est marrant.
00:48:16 Ça va faire rire les téléspectateurs.
00:48:18 Ils doivent être forts de rire.
00:48:21 Oh oui, on va rire.
00:48:23 Je suis assez prévisible, je suis d'accord avec vous.
00:48:27 C'est la blague 12.
00:48:28 Je suis assez prévisible.
00:48:30 C'est là qu'on a la phrase 11.
00:48:31 Vous êtes premiers à une exceptionnelle carrière, vous et Florian Tardif.
00:48:38 Côte à côte.
00:48:39 Peut-être plus, Florian.
00:48:41 Bon, la pause est à tout de suite.
00:48:51 Fabien Bourgeonny est avec nous.
00:48:54 Loïc, ma vie, mon drame, mon combat.
00:48:56 Merci d'être avec nous.
00:48:58 Le 14 décembre, je le disais, 2017, un autocar de transport scolaire avec à bord 23 collègues
00:49:03 percute un TER sur un passage à niveau de la commune de Milas,
00:49:06 dans le département des Pyrénées-Orientales.
00:49:09 L'accident fait six morts, 17 blessés.
00:49:11 Tous les passagers de cet autocar coupés en deux lors du choc.
00:49:16 Et parmi eux, votre fils Loïc, un garçon de 11 ans, en classe de sixième au collège
00:49:23 Christian-Bourquin de Milas.
00:49:25 Merci d'être avec nous.
00:49:27 Merci à vous, monsieur Laurent.
00:49:29 Vous avez cette volonté de témoigner.
00:49:32 J'ai la volonté que ça ne recommence plus.
00:49:34 J'ai la volonté qu'on prenne conscience des problèmes dans notre pays,
00:49:39 que ce soit sur le domaine ferroviaire, que ce soit sur les cars scolaires,
00:49:42 parce que c'est deux entités.
00:49:44 Et c'est deux fléaux.
00:49:46 Je fais partie de la TATEP et je rencontre de nombreux jeunes dans les cars
00:49:51 et on s'aperçoit des dangers en cours de nos enfants.
00:49:55 Aussi bien d'eux-mêmes, parce que bien souvent ils ne s'attachent pas,
00:50:00 certains chauffeurs qui utilisent régulièrement leur téléphone,
00:50:03 les problèmes sur les passages à niveau.
00:50:06 Parce qu'il faut aussi, c'est au-delà du drame de Milas,
00:50:10 il y a d'autres drames, il y a eu Alinges, il y a eu Bretigny,
00:50:12 il y a eu Saint-Médard, pour ne citer qu'eux.
00:50:15 Et à chaque fois, ça recommence.
00:50:17 À chaque fois, on a les mêmes soucis, les mêmes problèmes.
00:50:19 Et il est temps qu'on prenne conscience du danger qu'on a en cours.
00:50:24 Alors je vous remercie d'être venu,
00:50:26 même si j'imagine que c'est douloureux pour vous de prendre la parole.
00:50:30 On évoquera évidemment ce livre dans quelques instants,
00:50:34 mais Simon Guillain nous rappelle les titres du jour.
00:50:41 Un enfant en bas âge oublié dans une voiture
00:50:43 à courbe-voie dans les Hauts-de-Seine, vers 13h00 hier.
00:50:45 Une passante a alerté la police, choquée de le voir seul et fortement transpirant.
00:50:49 C'est grâce à une facture trouvée dans le véhicule
00:50:51 que la police a pu contacter le père de l'enfant.
00:50:53 Il a été interpellé pour délaissement de mine.
00:50:56 Le footballeur Benjamin Mendy, de retour devant la justice,
00:50:59 il est une nouvelle fois jugé pour viol et tentative de viol.
00:51:02 À l'issue d'un premier procès fin janvier,
00:51:04 il avait été déclaré non coupable de six viols et d'une agression sexuelle.
00:51:08 Son club Manchester City, qui l'avait suspendu,
00:51:11 a décidé de ne pas renouveler son contrat, qui prend fin dans une semaine.
00:51:14 Et puis un abattoir clandestin a été démantelé dans la ville de Nice hier soir.
00:51:18 40 moutons étaient entassés dans une pièce d'une dizaine de mètres carrés,
00:51:22 dans un appartement du quartier des Lison.
00:51:24 Deux personnes ont été interpellées.
00:51:26 Le maire a missionné un éleveur pour récupérer les animaux sur place.
00:51:29 Sachez qu'une plainte va être déposée dans la journée.
00:51:31 NILAS 2017, Fabien Bourgenier est donc avec nous
00:51:34 et on parlera dans un instant de son livre,
00:51:36 mais je voulais qu'on termine sur le chapitre Marseille,
00:51:39 parce qu'une nouvelle fois Emmanuel Macron est à Marseille.
00:51:41 Je voulais qu'on voit avec ce sujet de Célia Barotte,
00:51:44 qui parle des stupéfiants, trafic de stupéfiants,
00:51:47 quelles sont les solutions possibles.
00:51:48 Parce que moi je vous le disais tout à l'heure, moi j'y crois plus du tout.
00:51:51 Je crois plus qu'il y a de solution en fait.
00:51:54 Mais c'est pas bien de penser ça.
00:51:56 Je pense que dans dix ans, on fera, ça sera pire.
00:51:59 Et on n'aura toujours pas trouvé ce qu'il faut faire,
00:52:03 pour une raison simple, c'est qu'on ne voudra jamais changer de logiciel.
00:52:06 Donc les mêmes causes produisent les mêmes effets.
00:52:08 Voyons le sujet de Célia Barotte.
00:52:11 À Marseille, le trafic de stupéfiants fait de plus en plus de victimes.
00:52:17 Depuis le mois de janvier, 23 personnes ont été tuées,
00:52:20 contre 31 sur l'ensemble de l'année dernière.
00:52:23 Un premier bilan jugé catastrophique et alarmant par les syndicats de police.
00:52:27 C'est une guerre que se mènent plusieurs clans.
00:52:32 La procureure de la République et la préfète de police
00:52:35 ont même parlé de vente d'Etat.
00:52:37 Très clairement, le trafic de stupéfiants à Marseille
00:52:40 attire énormément d'individus.
00:52:43 Ils règlent ce problème commercial à coup de kalachnikov.
00:52:45 Selon les autorités, ces phénomènes de violence migrent dans de nouveaux secteurs.
00:52:49 Désormais, au quartier nord de la cité fosséenne s'ajoute le centre-ville.
00:52:53 Et malgré les opérations de pilonnage menées par la police,
00:52:56 le trafic de stupéfiants persiste.
00:52:58 Nous sommes touchés sur la quasi-totalité de la ville
00:53:01 par ces trafics de stupéfiants, par ces règlements de comptes,
00:53:04 par ces morts par balle ou par ces blessés par balle.
00:53:06 On a cette année également des victimes collatérales,
00:53:09 beaucoup plus que l'année dernière, je crois qu'on en est à trois ou quatre.
00:53:12 Marseille est devenue une ville qui est totalement gangrénée
00:53:16 par le trafic de stupéfiants, par ces règlements de comptes et par ces dealers.
00:53:20 Des adolescents venus de toute la France rejoignent les rangs des trafiquants marseillais.
00:53:24 Sans action concrète de l'Etat, les forces de l'ordre et les acteurs sociaux
00:53:27 prévoient une augmentation encore plus importante des homicides.
00:53:31 En fait, Philippe Bézières, chaque année c'est pire.
00:53:34 Et c'est pour ça que je ne crois plus en l'Etat et en sa capacité d'agir.
00:53:39 Je ne peux pas vous dire autre chose.
00:53:41 Si on me démontre le contraire, Gérard, je veux bien.
00:53:43 Je ne crois plus en fait en cet Etat.
00:53:45 Parce que cet Etat ne veut pas, au fond, agir.
00:53:48 Ou il ne veut pas prendre les mesures qui permettraient d'agir.
00:53:52 Je crois que là où vous avez totalement raison,
00:53:55 il y a une forme d'impuissance qui est délibérée.
00:53:58 Au fond, c'est comme si on acceptait que ce milieu soit perdu pour la République
00:54:04 et qu'il concerne des voyous.
00:54:06 Globalement entendu, ils se massacrent entre eux, ça pose peu de problèmes.
00:54:11 Mais je crois, là où j'altérerais un peu votre pessimisme, Pascal,
00:54:16 si on va jusqu'au bout de votre raisonnement,
00:54:19 au fond, on peut à la limite se suicider collectivement.
00:54:23 Non, on ne va pas se suicider collectivement,
00:54:26 mais chacun choisira là où il peut vivre tranquillement ces prochaines années.
00:54:30 Ce qui fait déjà de l'erreur.
00:54:32 Si tout est perdu, reconnaissez que...
00:54:34 Mais tout est perdu jusqu'au moment où on acceptera de prendre des mesures différentes.
00:54:39 Donc c'est ça, il y a des solutions.
00:54:41 Oui, mais on ne les prendra jamais.
00:54:43 Oui, mais parce que...
00:54:45 Parce qu'elles heurtent la bonne conscience.
00:54:49 Mais je pense qu'à un moment donné...
00:54:51 On aboutira à une telle intensité dans la crise sociale et urbaine
00:54:57 et sur le plan de l'insécurité qu'il y aura forcément...
00:55:01 Pas forcément, puisque chacun...
00:55:03 En fait, ce qui se passe, c'est que les gens choisiront le lieu de vie
00:55:06 en fonction de la tranquillité qu'ils ont, ceux qui ont les moyens.
00:55:09 Ceux qui ont les moyens.
00:55:11 Mais le jour où les citoyens se révolteront véritablement
00:55:14 devant l'incurie et l'impuissance de l'État,
00:55:17 on peut espérer qu'elles...
00:55:19 Vous avez raison, c'est possible.
00:55:21 Vous partez d'un constat qui est réel,
00:55:24 c'est-à-dire l'échec total, hélas, de la lutte contre le trafic de drogue.
00:55:30 Il n'y a pas que ça à Marseille, parce que dans les quartiers,
00:55:32 il y a aussi d'autres choses.
00:55:33 Je le répète, ce sont des quartiers qui ont été abandonnés,
00:55:35 qui n'ont pas les infrastructures, qui n'ont pas les équipements.
00:55:37 C'est toujours de la faute de l'État.
00:55:39 C'est ce que vous dites, vous, pour le trafic de drogue.
00:55:41 Mais revenons...
00:55:42 Non, mais abandonner...
00:55:43 Il y a aussi des populations qui vivent dans ces quartiers
00:55:46 qui sont aussi responsables de ce qui se passe.
00:55:48 Elles sont d'abord victimes, excusez-moi.
00:55:50 Mais arrêtez de nous infantiliser.
00:55:52 Mais non, mais...
00:55:54 Simplement pour dire...
00:55:55 Elles ne sont pas responsables un peu de ce qui se passe.
00:55:57 Il y a deux choses.
00:55:58 D'une part, la façon dont a été menée la lutte contre le trafic de drogue
00:56:02 a été un échec complet, total.
00:56:04 Donc, il faut peut-être repenser effectivement la façon de faire.
00:56:07 Deuxièmement, contrairement à ce que vous dites,
00:56:09 ça ne concerne pas, hélas, que certains quartiers de Marseille.
00:56:12 Mais là, on parle de Marseille.
00:56:13 Oui, mais ce que vous dites, il suffirait de laisser...
00:56:16 On pourrait laisser Marseille.
00:56:17 Non, parce que vous avez beaucoup de villes,
00:56:19 y compris de petites villes maintenant, et c'est la différence,
00:56:21 à il y a quelques années, où vous avez des problèmes de trafic de drogue.
00:56:24 C'est intéressant ce que dit Gérard.
00:56:25 C'est-à-dire que pour lui, les populations sont d'abord victimes,
00:56:27 jamais responsables.
00:56:29 Jamais responsables de rien pour vous.
00:56:31 C'est ça qui est toujours sidérant.
00:56:33 Les populations n'ont pas une part de responsabilité dans ces quartiers-là non plus.
00:56:37 Mais ça veut dire quoi ?
00:56:38 Vous avez des gens qui habitent dans ces quartiers,
00:56:39 vous avez des mères de...
00:56:41 Vous allez dire que c'est les mères de famille qui sont toutes responsables de ce qui se passe ?
00:56:44 Non, les mères de famille, non.
00:56:45 Mais on peut élever ses enfants de temps en temps.
00:56:47 Oui, oui, il y en a qui essaient...
00:56:49 On peut élever ses enfants, on a le droit.
00:56:51 Mais je ne condamne personne.
00:56:53 Et ce qui couvre...
00:56:55 Je ne condamne personne, j'essaye de comprendre.
00:56:57 Dans les quartiers nord de Marseille,
00:56:59 je pense qu'on est tous d'accord pour dire qu'il y a un recul global de l'État.
00:57:02 Oui, oui, oui.
00:57:03 Ce qui fait que, c'était dit dans le sujet,
00:57:05 les jeunes enfants de 15 ans qui rejoignent les trafics de drogue,
00:57:08 leurs parents souvent ne gagnent pas beaucoup d'argent,
00:57:11 voire pas du tout, sont au chômage, etc.
00:57:13 Ce qui fait qu'ils ont plus d'autorité sur leurs parents
00:57:15 que les parents n'en ont sur eux,
00:57:16 parce qu'ils gagnent beaucoup plus d'argent que leurs parents à 15 ans en faisant ça.
00:57:19 Donc je pense que ça enraye la possibilité d'une éducation même.
00:57:24 Je ferai une remarque quand même.
00:57:25 Quand on parle de qui sont les responsables,
00:57:27 on réfléchit toujours du point de vue de l'offre.
00:57:30 Moi, j'aimerais bien qu'on réfléchisse sur la demande.
00:57:32 Il y a en France une demande de drogue qui est extrêmement importante.
00:57:35 On est un pays, parmi les pays européens et occidentaux,
00:57:38 qui consommons le plus de drogue, si on prend au sens large,
00:57:40 incluant l'alcool, les médicaments et la cigarette,
00:57:43 mais même les drogues, juste illicite, il y a une demande de drogue.
00:57:46 Et cette demande de drogue est telle que,
00:57:48 on pourra, si vous voulez, faire n'importe quoi,
00:57:50 les gens continueront de consommer de la drogue,
00:57:52 et ils s'adapteront à la consommation.
00:57:54 Je suis d'accord, c'est pour ça le changement de logiciel.
00:57:58 Le changement de logiciel, c'est d'attaquer les consommateurs,
00:58:00 je vous le dis sans arrêt.
00:58:01 Vous ne voulez pas les attaquer, les consommateurs.
00:58:03 Quand on va commencer à attaquer les consommateurs fortement,
00:58:06 fortement, ça sera différent.
00:58:09 Ou alors, les gens qui prennent de la coke, etc.
00:58:12 On y va, mais fortement.
00:58:14 C'est intéressant comme débat, parce que moi je suis très critique.
00:58:17 Mais vous ne voulez pas en fait.
00:58:19 Quand je dis vous ne voulez pas, vous ne voulez pas.
00:58:21 Je n'y arriverai pas comme ça.
00:58:22 Je n'y arriverai pas comme ça.
00:58:24 Vous voulez que ça puisse arriver comme ça ?
00:58:27 Je ne crois pas que vous allez tarir la demande de drogue dans une quelconque société.
00:58:30 Ça ne s'est jamais produit.
00:58:32 Ni pendant la prohibition, ni...
00:58:34 Eh bien moi je vous propose,
00:58:36 je vais vous écrire deux ou trois petites choses,
00:58:38 croyez-moi ça va dissuader tout le monde de prendre de la cocaïne.
00:58:41 Croyez-moi.
00:58:42 On se met très dans le jeu.
00:58:44 Je vais vous l'écrire.
00:58:45 Je vais vous écrire, je vais vous écrire deux ou trois petites choses,
00:58:48 croyez-moi, et je pense que les gens hésiteront à en prendre.
00:58:52 Bon, les amendes pour les cannabis,
00:58:54 puisque maintenant les flics vont se balader avec une petite caisse.
00:58:56 Bonjour monsieur, vous fumez de l'état, hop,
00:58:58 150 euros, je fais la monnaie et tout.
00:59:00 Vous voyez le sujet de...
00:59:02 Comment ?
00:59:03 Quand il y a recul de l'État, la seule chose qui continue parfaitement de marcher,
00:59:05 c'est toujours les amendes, les contrôleurs.
00:59:07 Mais en fait, je dis ça évidemment que je provoque,
00:59:10 vous me connaissez bien sûr, tout ça, je suis d'accord avec vous,
00:59:12 mais en fait rien ne changera jamais.
00:59:14 Si, pourquoi ?
00:59:15 Sur ces sujets-là, rien, parce que ce qu'on fait c'est n'importe quoi.
00:59:19 Oui mais ça peut changer, parce qu'à New York ça a changé.
00:59:22 À New York il y a...
00:59:24 Oui mais il a fait tolérance zéro.
00:59:26 Oui, il y a eu.
00:59:27 Il a fait tolérance zéro, il n'en veut pas.
00:59:29 Le gouverneur qui a fait la tolérance zéro.
00:59:30 Mais bien sûr.
00:59:31 Vous pensez qu'il y a pas que personne ne fume de hachis à New York ?
00:59:33 Personne.
00:59:34 Mais maintenant, aujourd'hui, c'est libre.
00:59:39 Personne.
00:59:40 Aujourd'hui c'est libre.
00:59:41 Le problème est réglé.
00:59:42 Allez, allez.
00:59:43 Écoutez mon marine Sabourin sur les amendes du cannabis.
00:59:47 Contre le police.
00:59:51 S'attaquer plus efficacement au portefeuille des consommateurs de drogue,
00:59:55 une volonté du président de la République.
00:59:57 Dès la rentrée, les détenteurs de stupéfiants pourraient s'acquitter d'une amende de 200 euros
01:00:02 pour une première consommation, à payer immédiatement en espèce ou par carte bancaire.
01:00:07 Et pour cela, 5000 terminaux de paiement commencent à être distribués aux agents.
01:00:12 Une proposition qui ne fait pas l'unanimité auprès des syndicats de police.
01:00:16 Est-ce qu'on va pouvoir les obliger à payer ou est-ce qu'ils auront le choix de ne pas payer ?
01:00:21 À ce moment-là, je vous le dis très clairement, ils ne paieront jamais.
01:00:23 Et si des fois, ils peuvent éventuellement nous payer en liquide,
01:00:26 donc il y aura des échanges d'argent en liquide.
01:00:28 Et puis si derrière, on doit intervenir sur un individu qui a agressé une mamie,
01:00:32 qu'on doit se rouler par terre avec lui, on peut tomber l'argent partout.
01:00:35 Et à la fin de l'histoire, ça va être presque le policier qui va devoir rendre l'argent qu'il aura perdu.
01:00:40 Bon, c'est une mesure très clairement gadget.
01:00:42 On rajoute une mission supplémentaire aux policiers.
01:00:46 L'infraction serait également inscrite au casier judiciaire, comme c'est déjà le cas aujourd'hui.
01:00:51 Depuis septembre 2020, 350 000 procès vers bons ont été dressés en France,
01:00:55 mais seulement 35% d'entre eux sont réglés.
01:00:58 Un chiffre encore moins important à Marseille.
01:01:01 La France est le pays européen avec la plus grande consommation de cannabis.
01:01:06 En 2021, l'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies
01:01:10 indiquait que plus de 40% des 15 à 64 ans en avaient déjà consommé au moins une fois dans leur vie.
01:01:16 Bon, moi quand j'ai entendu ça, ça m'a fait sourire.
01:01:19 C'est vraiment le mercure au chrome sur la jambe de bois.
01:01:21 Je ne peux pas vous dire.
01:01:23 C'est pas vous qui trouvez ça quand même bien.
01:01:25 C'est tellement insidieux.
01:01:27 On est face à une telle inquiétude qu'on ne peut pas cracher sur les petits problèmes.
01:01:32 Mais prenons des solutions radicales sur la drogue.
01:01:36 Vous entendez ça ce que je dis ?
01:01:39 Demander des solutions radicales, c'est le meilleur moyen pour ne jamais rien changer.
01:01:44 Mais comme rien ne change de toute façon.
01:01:47 C'est de pire en pire chaque année avec la drogue.
01:01:51 Mais c'est quoi votre solution ?
01:01:53 Non mais Pascal, vous noterez que je suis sur un plateau et je ne suis pas ministre de l'Intérieur.
01:01:59 Un ministre il devrait dire drogue zéro.
01:02:01 Mais bien sûr.
01:02:03 Mais je suis de votre avis.
01:02:05 L'égalisation du cannabis comme le tabac est légalisé.
01:02:12 Et de toute façon San Francisco et Moulin ça ne donne pas de très bons résultats.
01:02:16 L'alcool est bien légalisé.
01:02:19 Vous n'êtes pas sérieux.
01:02:21 Je voudrais dire un mot sur la responsabilité.
01:02:24 Non mais c'est parce que moi je me rappelle toutes ces mères dont on nous dit les pauvres, les victimes.
01:02:29 C'est pour aller dans votre sens là-dessus.
01:02:31 En 2005 tous ces gens disaient c'est l'État qui est dégueulasse, c'est la police qui est dégueulasse.
01:02:36 Et victimiser leurs propres enfants.
01:02:39 Il y avait du trafic de drogue, vous vous rappelez c'était déjà tout à fait le cas.
01:02:43 Et il y a quand même effectivement dans ces quartiers on crie contre l'État de temps en temps.
01:02:48 Mais le reste du temps on défend les jeunes contre l'État.
01:02:51 Nathan.
01:02:52 Moi je pense qu'il faut réfléchir à ce qu'on reproche aux consommateurs.
01:02:55 Pour ma part je sais ce que je leur reproche.
01:02:57 Je leur reproche de financer des réseaux qui font couler du sang.
01:03:00 C'est un reproche social.
01:03:02 Je parle notamment des consommateurs qui appartiennent parfois à la grande bourgeoisie.
01:03:05 Qui font des soirées mortes.
01:03:06 Mais je ne leur reproche pas l'argument hygiéniste qui s'abîme la santé.
01:03:10 On était d'accord sur la politique sanitaire d'ailleurs.
01:03:13 Moi je trouve qu'un individu a le droit de se ruiner la santé.
01:03:16 C'est sa liberté.
01:03:18 Et cette hygiéniste de l'État qui consiste à interdire aux gens de prendre de la drogue et de se faire du mal.
01:03:23 Je ne le comprends pas.
01:03:24 Je dis ça moi je n'en consomme pas.
01:03:25 Parce que souvent les gens qui disent ça sont jugés partis.
01:03:28 Moi c'est pas mon cas.
01:03:29 Mais à mon avis il ne faut pas mélanger ces deux registres.
01:03:31 On tolère le tabac qui fait 70 000 morts par an.
01:03:34 Enfin excusez-moi.
01:03:35 70 000 morts par an.
01:03:36 Heureusement qu'on le tolère on ne va pas l'interdire.
01:03:38 Comme les politiques de prohibition ne marchent pas.
01:03:41 Il vaut mieux faire une politique de légalisation.
01:03:43 J'insiste Pascal.
01:03:45 Et taxer fortement évidemment les produits.
01:03:48 Allez-y légaliser.
01:03:49 Mettez nos gosses.
01:03:51 Vous avez vu les ravages que ça fait.
01:03:53 Je ne dis pas de légaliser l'héroïne ou la cocaïne mais le chien.
01:03:57 Et après ça sera autre chose.
01:03:59 Tout le monde vous l'explique.
01:04:00 Il faudra faire autre chose.
01:04:02 On ira vers d'autres trafics encore plus grave.
01:04:05 Vous ne voulez pas attaquer.
01:04:06 Mais c'est normal.
01:04:07 Je vous connais tous par coeur.
01:04:09 Est-ce que ça a marché la prohibition aux États-Unis Pascal ?
01:04:12 Est-ce que ça a marché ?
01:04:13 Ou est-ce que ça a développé le crime ?
01:04:15 La prohibition c'est encore autre chose.
01:04:17 Je vous dis qu'attaquer les consommateurs, d'aller les chercher, de les mettre en dehors de la société.
01:04:21 Ça vous va ?
01:04:23 Vous voulez que pendant trois ans...
01:04:26 Alors évidemment ça va changer.
01:04:27 Là ça va bouger.
01:04:28 La société elle va bouger.
01:04:29 Quand tu vas commencer à prendre des gens qui prennent de la cocaïne la troisième fois
01:04:33 et de les mettre en dehors de la société pour toujours, évidemment ça va bouger.
01:04:37 C'est très bien que ça y est.
01:04:38 C'est totalement irréel.
01:04:39 Alors ne faisons rien.
01:04:40 Ne faisons rien.
01:04:41 Ne faisons rien.
01:04:43 Ne faisons rien.
01:04:44 Alimentons.
01:04:45 C'est très bien, vous êtes des criminels.
01:04:46 Si.
01:04:47 Je suis désolé de vous le dire, vous êtes des criminels.
01:04:49 En fait c'est ça la réalité.
01:04:51 Vous êtes des gens criminels.
01:04:53 Vous voyez bien que la prohibition n'existe pas aujourd'hui.
01:05:04 Très bien.
01:05:05 Bon allez.
01:05:06 Ça m'agace parce qu'en fait vous ne voulez rien.
01:05:09 Rien ne change avec vos solutions.
01:05:11 Donc soit on veut vos solutions, soit on ne veut rien.
01:05:13 On a le choix entre vos solutions, croisons à l'ombre pour ceux qui prennent de la coke
01:05:17 dans toute la vie à l'ombre.
01:05:18 Mais enfin qu'est-ce que vous comprenez bien que c'est un...
01:05:21 Ou on considère que c'est un drame, ce que je pense moi.
01:05:24 C'est un drame absolu la drogue.
01:05:25 Absolu.
01:05:26 Ça devrait être le...
01:05:27 C'est la source de tout.
01:05:29 Exactement.
01:05:30 Ça devrait être un combat, mais un total sur tout le territoire.
01:05:34 Vous voyez bien que cette prohibition n'existe pas dans les faits.
01:05:37 J'ai une question.
01:05:39 Pourquoi vous pensez qu'il y a en France une demande en cannabis la plus importante d'Europe ?
01:05:44 Quelles sont les causes de ça ?
01:05:45 Je n'ai pas de réponse à ça.
01:05:46 Parce que c'est ça qui est important.
01:05:47 Comment se fait-il que notre pays consomme autant de drogue ?
01:05:49 Comment se fait-il que ce pays en 40 ans soit le pays qui a perdu son esprit, son état d'esprit, sa légèreté ?
01:05:59 Vous avez vu ce qui se passe en France en 40 ans ?
01:06:01 Vous êtes allé en Espagne, en Italie, vous allez dans d'autres pays.
01:06:04 Il y a une crise intellectuelle, culturelle qui n'appelle nulle part ailleurs.
01:06:07 Il y a une dose de mal-être, à mon avis.
01:06:09 Et qui n'y a nulle part ailleurs.
01:06:11 Alors interrogez-vous pourquoi.
01:06:12 C'est la plus grande en France.
01:06:13 Exactement.
01:06:14 Interrogez-vous pourquoi.
01:06:15 Elle est une multifactorielle, comme toujours.
01:06:17 Bon.
01:06:18 Fabien Bourgenier, ça c'est un sujet gravissime, dramatique.
01:06:23 Loïc, ma vie, mon drame, mon combat, et c'est votre fils qui est à la une.
01:06:27 Je voudrais, parce que je pense que personne n'a oublié le drame de Milas,
01:06:31 mais je voulais qu'on voit ce sujet qui rappelle les conditions.
01:06:37 C'est des images que vous ne regardez jamais ou que vous ne voulez pas voir ?
01:06:43 Si, je les regarde.
01:06:44 Je les regarde parce que je veux encore une fois que ça ne recommence plus.
01:06:46 Je veux qu'on s'arrête.
01:06:47 Déjà, on va parler sur le drame par lui-même, sur l'annonce du décès par exemple.
01:06:50 C'est un calvaire en France.
01:06:51 Chaque famille, à chaque fois qu'il y a un drame qui se produit,
01:06:54 l'État ne fait rien et on laisse les gens à la dérive.
01:06:58 Sur le drame de Milas, mais sur tous les drames, sur l'affaire Palma,
01:07:02 sur tous les drames qui se produisent, on ne parle jamais des victimes.
01:07:05 C'est eux qu'on oublie.
01:07:07 C'est ce que dit d'ailleurs M. Allénault, qui est venu sur ce plateau,
01:07:15 qui est venu témoigner en tout cas, et qui raconte effectivement
01:07:19 que l'État ne fait rien et il se retrouve à 3h du matin à l'hôpital.
01:07:26 Sur notre drame, on a été laissé complètement à l'abandon.
01:07:29 Nous, on l'a su, moi je l'ai su à 18h et officiellement, on me l'a annoncé à 2h du matin.
01:07:34 Imaginez le crène horaire que ça peut se produire.
01:07:37 Je veux qu'on voit le sujet et puis après, on pourra lire quelques passages de votre livre qui est bouleversant.
01:07:43 10 mois après le drame de Milas, les experts sont formels.
01:07:52 La responsabilité de la conductrice du car scolaire est évidente.
01:07:56 Selon le rapport, ce 14 décembre 2017, elle s'engage à une vitesse de 12 km/h.
01:08:03 Puis apercevant la barrière du passage à niveau fermé, la conductrice freine brusquement, mais trop tard.
01:08:09 Son avocat pointe aujourd'hui des incohérences.
01:08:12 15 mètres après, malgré ce freinage d'urgence, le bus est toujours en mouvement.
01:08:18 Ce soir, vous faites l'expérience sur votre voiture, vous verrez qu'à 12 km/h, si vous freinez, le véhicule s'arrête à 10-20 cm.
01:08:28 Son avocat abomètre la fiabilité technique du passage à niveau en cause.
01:08:32 Les experts n'ont décelé aucun problème et exonèrent la SNCF de toute faute.
01:08:37 Pas de raison météorologique non plus, alors une expertise médicale a été demandée.
01:08:42 Les somnifères que la conductrice prenait depuis 7 ans ont peut-être pu altérer sa conduite.
01:08:47 Si tel était le cas, les familles des 6 collégiens qui ont perdu la vie demandent à ce que l'on remonte le fil des responsabilités.
01:08:54 C'est bien beau d'accuser la petite ouvrière, mais la médecine du travail était au courant, son médecin traitant était au courant,
01:09:02 c'est eux qui l'ont prescrit, c'est eux qui l'ont fait travailler, son employeur était au courant.
01:09:07 L'avocat de la conductrice mise en examen attend lui de recevoir l'intégralité du rapport pour solliciter des contre-expertises.
01:09:15 C'est un sujet qui date de 2018.
01:09:17 Le procès a commencé en 2022, il a duré 3 semaines, c'était en septembre dernier.
01:09:22 La conductrice du bus a forcé le passage sur le passage à niveau, c'est le résultat de l'enquête.
01:09:27 Le 14 décembre, le jour du décès de son père, il ressort du procès qu'elle n'est pas dans son état habituel le jour de l'accident.
01:09:35 Excusez-moi, mais vous parlez de drogue, elle en prend.
01:09:38 Elle se domédicamente, elle prend des médicaments, elle toute seule.
01:09:42 Voilà, sans avis médical.
01:09:44 Ça c'est un fléau aussi dans le pays, parce qu'on parle de drogue mais on ne parle pas assez des médicaments.
01:09:48 Et qu'est-ce qu'on fait par rapport à ça ? Il n'y a rien qui vous empêche de conduire en fait.
01:09:52 Donc c'est une aberration.
01:09:54 Et le 18 novembre 2022, la conductrice du bus est reconnue coupable d'une faute d'inattention et d'imprudence,
01:10:01 poursuivie pour homicide et blessure involontaire, elle est condamnée à 5 ans de prison, dont 4 à exercier,
01:10:05 elle ne pourra plus travailler à titre définitif dans le domaine des transports.
01:10:09 Pendant une longue page, vous parlez évidemment de ce procès,
01:10:15 vous êtes attristé, choqué par le comportement de la conductrice du bus,
01:10:19 qui a été présente les 4 premiers jours du procès avant qu'elle fasse un malaise,
01:10:22 irrespectueux selon vous, pour les victimes,
01:10:25 et vous décrivez son arrivée à la barre avec un sourire,
01:10:28 elle assure sa défense mais n'a pas un mot pour les victimes.
01:10:30 Vous critiquez également les avocats de la défense, irrespectueux toujours selon vous,
01:10:34 et à l'origine de manipulations.
01:10:36 - Parce que je trouve que nos enfants déjà, on leur a clairement manqué de respect,
01:10:41 cet avocat qui nous traite à nous de meurtriers, à nous les parents, c'est une honte.
01:10:48 - Dans quelle commission il vous a traité de meurtrier ?
01:10:50 - Cet avocat est venu me voir en me demandant si moi ça me faisait rire,
01:10:52 si la situation me faisait rigoler.
01:10:55 La conductrice, il y a une des petites victimes qui a été la voir pour lui parler,
01:11:01 et elle a envoyé clairement sur les roses, donc je trouve que c'est irrespectueux, oui.
01:11:05 - Mais ce qui est important, et c'est pour ça que vous voulez témoigner,
01:11:08 c'est pour que ça ne se reproduise plus, mais est-ce qu'un drame comme celui-là est évitable ?
01:11:16 Ou est-ce que la fatalité de nos vies fait que l'accident est toujours possible ?
01:11:21 - Alors c'est toujours un facteur, il y a toujours plusieurs facteurs,
01:11:24 il faut bien sûr les regarder un par un, mais si elle s'arrête ou stoppe,
01:11:28 là où elle ne s'est pas arrêtée, il n'y a pas de drame.
01:11:33 Si elle s'arrête ou cédait le passage pour regarder la direction où elle va, il n'y a pas de drame.
01:11:37 Si elle respecte le code de la route, il n'y a pas de drame.
01:11:40 - Non mais j'entends bien, mais là vous mettez des conditions de la conductrice,
01:11:44 alors ce que vous dites est évident, mais comment la société peut-elle faire
01:11:49 pour que cette conductrice s'arrête au stop, si ce jour-là, pour des raisons que j'ignore,
01:11:54 elle ne s'arrête pas au stop ?
01:11:56 - C'est après aussi à nous de nous remettre en question,
01:11:59 c'est à nous, quand on voit le nombre de personnes qui franchissent les passages à niveau sans s'arrêter,
01:12:04 c'est un fléau, c'est à nous les conducteurs aussi de nous remettre en question là-dessus.
01:12:09 - Mais ce que je veux dire c'est que c'est la responsabilité personnelle de cette conductrice.
01:12:13 C'est ça la difficulté de...
01:12:16 Quelle est la part de la responsabilité de la société,
01:12:19 de la part de la responsabilité personnelle de cette femme qui est à 100% responsable du drame ?
01:12:24 Et c'est en cela que ma question elle est évidemment...
01:12:27 - Elle est très brillante.
01:12:29 Même si on modifie la structure des choses,
01:12:32 il y aura toujours une totale liberté perverse de certaines individus.
01:12:37 - C'est à 90% effectivement la responsabilité personnelle.
01:12:40 Il y a quand même une chose qui a été pointée dans ce qu'on a entendu,
01:12:44 c'est-à-dire qu'à première vue, les médecins et la médecine du travail
01:12:47 savaient que depuis des années, elles prenaient des somnifères en permanence.
01:12:50 Or, prendre des somnifères en étant conducteur de bus...
01:12:53 - Mais la médecine du travail a-t-elle été inquiétée par exemple dans le procès ?
01:12:56 - Absolument pas. Et ça aussi, c'est une honte.
01:12:58 Je trouve ça honteux d'ailleurs.
01:13:00 Parce que bien sûr, en tant que père, je suis en colère après cette femme.
01:13:03 Mais je suis aussi en colère justement après la médecine,
01:13:06 qu'ils ne l'ont pas arrêtée. Tout le monde le savait et ça ne choque personne.
01:13:09 - Tout le monde savait qu'elle prenait des somnifères ?
01:13:11 - Bien sûr. Son médecin traitant. C'est lui qui lui a prescrit.
01:13:14 - Donc là, par exemple, concrètement, quelqu'un qui prend des somnifères,
01:13:18 on pourrait imaginer une loi qui interdise d'être dans ce type de métier à risque.
01:13:24 - Conducteur, chauffeur routier...
01:13:26 - Il ne pourrait pas non plus arrêter tout le monde.
01:13:28 Comment il a appris ? Il continue à aller travailler.
01:13:31 Moi, j'ai une dame qui m'a appelé un jour en me disant qu'elle avait une lourde pathologie.
01:13:35 Et elle demandait à ce qu'on l'arrête.
01:13:37 Son propre employeur ne voulait pas l'arrêter et ne voulait pas arrêter sa conduite.
01:13:40 Et rien ne l'arrête. Donc il faut bien trouver une solution.
01:13:43 Il faut trouver une alternative à ces gens-là
01:13:46 pour qu'effectivement le temps de leur pathologie, il soit arrêté.
01:13:51 Et après, on leur donne un autre métier.
01:13:55 - Vous avez parlé effectivement de combien on est seul lorsque la mort d'un enfant arrive.
01:14:02 Et je me souviens du témoignage de Yannick Allénaud.
01:14:04 Le drame intervient à 16h07. Fabien est contacté à 16h10 par votre femme.
01:14:10 Vous êtes contacté par votre femme, qui a eu une nouvelle de l'accident
01:14:13 et qui vous demande de se rendre sur place.
01:14:15 Vous prenez connaissance du drame à la télévision.
01:14:17 Vous rendez au collège où vous retrouvez votre fils aîné.
01:14:20 Vous aurez confirmation que votre fils est décédé le soir même à l'hôpital.
01:14:24 Et vous écrivez "à ce moment-là, mon cerveau ne me commande plus.
01:14:26 J'explose, la lumière s'éteint, je tape sur une table, je crie, les larmes n'arrivent plus à couler.
01:14:30 La porte s'ouvre, les policiers me tirent vers l'extérieur.
01:14:33 Je suis encerclé par plusieurs d'entre eux."
01:14:36 - Si vous voulez, j'ai survolé ce drame en fait.
01:14:42 Quand ma femme m'appelle, j'ai la télé allumée
01:14:47 et je vois ce bandeau, la lumineuse, "Drame de Mignasse".
01:14:50 Et quand je sors de chez moi, je vois ces hélicoptères qui survolent les lieux.
01:14:55 Donc moi, en tant qu'ancien pompier, je sais déjà que c'est grave.
01:14:58 Quand j'arrive devant les premiers gendarmes, je les vois blancs.
01:15:02 Et c'est normal quand je me présente et quand toutes les familles se présentent.
01:15:06 Et puis, c'est un enchaînement de choses.
01:15:09 Et là aussi, on nous laisse à la dérive.
01:15:11 Il n'y a personne qui nous prend, qui nous dit "attendez, on va se poser 5 minutes.
01:15:14 On va vous expliquer un peu ce qui se passe. On va vous expliquer tout ça."
01:15:17 Non. Bien sûr que la priorité absolue, c'est les victimes.
01:15:21 La priorité absolue, c'est les impliqués.
01:15:23 C'est les enfants qu'il faut secourir. Ça, c'est une chose.
01:15:26 Mais je pense qu'encore une fois, il faut scinder les choses en deux.
01:15:29 Sur une intervention de ce genre, il faut prendre les familles
01:15:33 qui vont devenir victimes par ricochet, comme sur un attentat.
01:15:37 Dès qu'il y a quelque chose qui se passe, fatalement,
01:15:40 les familles autour deviennent des victimes elles-aussi.
01:15:43 - Il y a quelque chose dont vous parlez qui m'a beaucoup touché,
01:15:45 parce qu'on est journaliste et on ne se rend évidemment pas compte,
01:15:47 lorsqu'on est à l'antenne, des dégâts, entre guillemets,
01:15:50 que peuvent provoquer nos maux sur les victimes.
01:15:54 Et vous dites, depuis le premier jour du drame, on les subit.
01:15:57 Vous parlez de la presse et des médias.
01:15:59 Je vais aller vite sur le sujet. Je l'ai déjà écrit, mais je fais une piture de rappel.
01:16:02 Le drame avait à peine eu lieu que déjà des bandeaux apparaissaient partout,
01:16:05 sur toutes les chaînes, avec des experts sur tout et sur rien,
01:16:08 qui parlaient pour ne rien dire, ne sachant rien.
01:16:10 Mais nous, parents, n'ayant pas la moindre information,
01:16:12 alors que les médias le savaient déjà,
01:16:14 et vous dites, plus loin, il y a des bons journalistes,
01:16:16 mais leur direction veut le vendre, ce qui n'est pas vrai d'ailleurs.
01:16:18 Je vous assure, ce n'est pas vrai du tout.
01:16:20 - Je vais vous donner un exemple.
01:16:22 - Mais ils ne sont plus, à mes yeux, des vrais journalistes d'investigation,
01:16:25 et publient une vérité tout juste bonne à faire le buzz.
01:16:27 Je vous assure, ce n'est pas vrai non plus, mais peu importe.
01:16:30 Ce que vous dites là, beaucoup de gens le vivent comme ça,
01:16:33 comme si nous voulions faire du buzz, du sensationnel.
01:16:37 - Excusez-moi, je vous interromps par rapport à ça.
01:16:38 Mais si, c'est vrai.
01:16:39 Que le journaliste qui s'est permis de faire témoigner cet homme, Eric,
01:16:42 sur un faux témoignage,
01:16:44 alors que ce monsieur, clairement, a dit aux gendarmes
01:16:48 qu'il n'avait absolument rien vu,
01:16:49 et que ce journaliste fait parler cet homme
01:16:52 en disant qu'il a discuté avec le cheminot tout le long du trajet,
01:16:56 c'est une honte ?
01:16:57 - Alors, là, il peut y avoir, comme toujours, des dérapages journalistiques.
01:17:02 Mais c'est vrai que là où ça nous interroge,
01:17:04 c'est que quand on parle d'un fait divers,
01:17:06 quand on parle d'un drame qui vient de se produire,
01:17:09 forcément, on a envie d'avoir l'information, ce qui est bien normal.
01:17:14 On sait qu'elle va percuter l'opinion publique.
01:17:17 Il y a des journalistes qui sont sur place.
01:17:19 Et parfois, même souvent, j'imagine que les victimes qui vivent ça,
01:17:24 les victimes qui sont concernées par cela,
01:17:26 peuvent trouver une forme d'indécence à parler de ce sujet
01:17:30 alors que l'enquête est en cours.
01:17:32 Je le comprends, mais la motivation,
01:17:34 ce n'est pas de vouloir vendre ou de...
01:17:37 - Non, mais l'information, elle est importante.
01:17:38 Il faut donner de l'information, mais il y a aussi un respect, encore une fois.
01:17:41 C'est toujours ça que je vous parle, c'est du respect.
01:17:43 - Oui, mais c'est pour ça que je cite ce passage, je vous assure.
01:17:44 Et je peux battre ma coupe.
01:17:46 - Quand vous voyez sur les plateaux de l'État,
01:17:47 on ne parle que de lui, mais pas des victimes.
01:17:49 C'est une honte.
01:17:50 - Mais ce n'est pas vrai ce que vous dites.
01:17:51 Je vous assure, on a parlé des victimes.
01:17:52 - Non, très peu.
01:17:53 Très peu, regardez bien.
01:17:54 - Je vous assure.
01:17:55 - Regardez-vous, regardez bien les plateaux.
01:17:57 - Vous avez à la fois raison qu'on a plus parlé de Pierre Palade.
01:18:01 C'est incontestable, plus.
01:18:03 Mais en même temps, il y a une volonté, d'ailleurs,
01:18:05 de faire témoigner ce jeune enfant qui a témoigné,
01:18:08 qui était donc fortement blessé.
01:18:11 Et puis, c'est vrai que les familles,
01:18:14 et puis parfois les familles ne veulent pas non plus parler, disons-le.
01:18:17 - Mais il faut respecter.
01:18:19 - Oui.
01:18:20 - Moi, quand dans mon jardin, il y a un journaliste
01:18:24 qui interroge ma mère, alors qu'on n'a pas enterré nos enfants.
01:18:28 Est-ce que vous trouvez normal que quelqu'un rentre chez moi,
01:18:30 à mon insu, pour juste filmer ?
01:18:32 Ce n'est pas normal ?
01:18:33 - Je partage votre avis.
01:18:36 J'ai le sentiment que les journalistes aujourd'hui, quand même,
01:18:39 font plus attention que la génération précédente.
01:18:41 Je pense à l'affaire Grégory, qui avait été à somme homme d'indécence,
01:18:46 où quand même, la une de certains journaux,
01:18:49 c'était les cadeaux qu'aurait reçus du petit Grégory,
01:18:54 qu'ils avaient été mettre sur la tombe du petit Grégory.
01:18:57 Vous voyez, on en était là.
01:18:58 Donc, j'ai l'impression quand même que les jeunes journalistes
01:19:01 sont plus vigilants, les rédactions sont plus vigilantes.
01:19:04 Mais j'entends ce que vous dites.
01:19:05 - Encore une fois, l'information, elle est importante, il faut la donner.
01:19:07 Il faut la donner, mais au bon moment.
01:19:10 - C'est vrai que quand on avait accusé un notaire de viol,
01:19:13 il était le brûlant Nartois, il n'y avait pas...
01:19:17 C'était incroyable, on avait détruit...
01:19:20 La presse de gauche avait détruit la vie d'un homme.
01:19:22 Et il n'y avait à l'époque pas du tout ces chaînes d'information en continu.
01:19:27 Il y avait une presse qui était censée travailler plus en détail, en longueur.
01:19:31 Et on a quand même eu ce drame.
01:19:34 - Restez quelques secondes avec nous encore.
01:19:38 Vous avez créé une association, ça faut le dire.
01:19:40 Depuis ce drame, j'ai créé une association d'aide aux victimes
01:19:42 à la mémoire de nos anges, qui a pour but de la prévention routière
01:19:45 et ferroviaire, ainsi que la sensibilisation des personnes
01:19:48 et des pouvoirs publics aux dangers de la route.
01:19:50 Ça, c'est important parce que c'est le but finalement de votre livre.
01:19:53 - Oui, c'est le but.
01:19:54 - De témoigner cette association et de faire en sorte que ça ne se reproduise pas.
01:19:58 - Encore une fois, il faut que ça change.
01:19:59 Il faut que même les sanctions pénales changent.
01:20:01 Il faut, admettons, le médecine routier, il faut que ça change.
01:20:03 Il ne faut pas s'arrêter...
01:20:04 - Ce que dit M. Allénaud, d'ailleurs.
01:20:06 - Ce n'est pas possible.
01:20:08 Nous, on a pris perpétuité de voir nos bourreaux prendre que du sursis.
01:20:13 Ce n'est pas possible.
01:20:14 Je ne dis pas qu'il faut prendre de la prison à vie.
01:20:16 Il faut trouver une réelle sanction.
01:20:18 Ce n'est pas normal de voir dehors quelqu'un qui a tué.
01:20:22 Alors là, nous, effectivement, elle n'a pas voulu.
01:20:25 J'en ai bien conscience.
01:20:27 Mais quand vous avez quelqu'un qui prend de la drogue, de l'alcool,
01:20:31 qui roule sans permis de conduire et qu'on laisse dehors, ce n'est pas normal.
01:20:35 - C'est le combat de M. Allénaud.
01:20:36 C'est bouleversant.
01:20:37 On va écouter Simon Guilain dans une seconde.
01:20:38 Mais je voulais simplement, parmi les thèmes que vous évoquez,
01:20:42 des 13 nains perds, vous dites depuis ce jour,
01:20:44 plus un cadeau à ton frère ou à ta sœur n'est offert le jour de Noël.
01:20:47 Ils font une liste.
01:20:49 Puis, dès que nous leur avons acheté, nous leur offrons.
01:20:52 Peut-être avons-nous tort.
01:20:53 Je ne sais pas.
01:20:54 Noël est une fête de famille.
01:20:55 Donc pour nous, plus aucun intérêt, puisque notre famille n'est plus.
01:20:59 Je trouve que ce livre est évidemment bouleversant.
01:21:02 - Merci à vous.
01:21:03 - C'est pour ça, ce matin, qu'on souhaitait que vous soyez avec nous.
01:21:07 Il est 10h33, Simon Guilain.
01:21:10 - Deux jours après la rébellion du groupe Wagner,
01:21:15 le ministre russe de la Défense, Sergei Chouéghou,
01:21:17 est réapparu à la télévision ce matin.
01:21:20 Très critiqué par le chef de Wagner, Evgeny Progojin,
01:21:23 il s'est rendu dans un poste de commandement des forces russes
01:21:25 dans l'ouest de l'Ukraine, où s'est tenu une réunion
01:21:28 avec les responsables d'une des unités.
01:21:30 Une audience décisive concernant le port du hijab
01:21:33 sur les terrains de sport a lieu aujourd'hui au Conseil d'État.
01:21:36 Le collectif des hijabeuses réclame le droit de jouer voilé
01:21:39 lors des compétitions sportives.
01:21:41 Une audience qui intervient à 13 mois des Jeux Olympiques 2024.
01:21:45 Et puis, 4,1 millions de personnes sont en situation
01:21:48 de fragilité financière en France sur l'année 2022.
01:21:51 C'est un chiffre stable, malgré l'inflation qui touche le pays.
01:21:54 Les banques appliquent toute une série de critères
01:21:56 pour identifier ces populations, basées notamment
01:21:58 sur des incidents bancaires, comme par exemple
01:22:00 des chèques sans provision ou encore des situations de découverte.
01:22:03 - Je vous remercie vraiment beaucoup, M. Bourgeonnier,
01:22:07 d'être venu ce matin. Loïc, ma vie, mon drame, mon combat.
01:22:11 Et on va rappeler peut-être l'association,
01:22:13 parce que c'est vraiment important, cette association
01:22:16 que vous avez mise en place, l'association
01:22:20 "D'aide aux victimes à la mémoire de nos anges".
01:22:22 - On fait de la prévention routière, on fait de la prévention ferroviaire.
01:22:25 J'ai rallié les associations avec Brittany, Sameda, Réal-Enge,
01:22:31 qui sont des drames ferroviaires, où on fait des commissions d'enquête
01:22:34 pour voir les problèmes sur la SNCF, sur les passages à niveau, par exemple.
01:22:38 Je fais partie de la DATEP, où on passe voir tous les enfants
01:22:42 dans les collèges, tous les établissements scolaires
01:22:45 de notre département et ça se passe dans toute la France,
01:22:48 où on essaye d'impliquer les jeunes aux portes de la censure,
01:22:51 de ne pas se mettre en danger, comment évacuer un véhicule
01:22:55 en cas d'incendie, par exemple, ou en cas de malaise du chauffeur.
01:22:58 On essaye aussi de sensibiliser les chauffeurs avec le téléphone portable,
01:23:04 parce que ça c'est un fléau dans le pays.
01:23:06 Tous les conducteurs, je ne dis pas que c'est tous les conducteurs de car,
01:23:09 attention, ça arrive malheureusement trop souvent,
01:23:12 où ils ont les téléphones au volant.
01:23:14 - Merci beaucoup. On va marquer une pause et se dire au revoir dans une seconde.
01:23:20 merci à bientôt !