Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros
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00:00:00 Bonjour à tous et bienvenue à l'heure des pros ce matin inexplicable et inexcusable.
00:00:06 Les deux adjectifs d'Emmanuel Macron ont étonné les observateurs, ils ont choqué
00:00:10 les policiers et ils n'ont pas apaisé les quartiers.
00:00:14 C'était pourtant le but.
00:00:15 Ces deux mots dévoilent la psychologie du président de la République.
00:00:19 Emmanuel Macron a peur, peur d'un embrasement de la banlieue et pour éviter violence et
00:00:24 meutres soulèvements, il préfère apparaître comme un procureur, celui qui condamne ce
00:00:28 policier alors même que l'enquête commence plutôt qu'adopter une position plus neutre
00:00:32 comme celle de Gérald Darmanin.
00:00:34 Emmanuel Macron fait de la politique, il juge qu'entamer ou sacrifier la présomption
00:00:39 d'innocence du policier permettra de donner des gages à ces jeunes qui sont en colère.
00:00:43 Le message est clair, le président juge que le policier n'était pas en état de légitime
00:00:48 défense, il pense aussi que ce policier agit en contradiction avec les directives qui
00:00:53 permettent à un policier d'ouvrir le feu.
00:00:56 Il suggère enfin que la justice devra sanctionner cet homme quand viendra le temps du procès.
00:01:00 Le président a-t-il choisi la bonne stratégie ? L'avenir le dira.
00:01:04 Chacun ce matin devine que nous sommes à un moment de bascule et que personne ne peut
00:01:09 prédire comment les événements évolueront.
00:01:12 Il est 9h, Mickaël Dos Santos.
00:01:14 Des scènes de violence injustifiable, Emmanuel Macron réagit aux dégradations dans plusieurs
00:01:24 villes françaises suite à la mort de Nahel.
00:01:26 Le président de la République est actuellement réuni avec ses ministres au ministère de
00:01:29 l'Intérieur.
00:01:30 Hier soir, 150 personnes ont été interpellées après des dégradations et des attaques à
00:01:34 l'encontre de bâtiments publics.
00:01:35 Le Parlement adopte un nouveau plate-formement de la hausse des loyers.
00:01:39 Le texte voté hier reconduit un bouclier qui plafonne à 3,5% la hausse de l'indice
00:01:44 de référence des loyers.
00:01:45 Le dispositif restera en vigueur à minima jusqu'au premier trimestre 2024.
00:01:50 Enfin, en football, les Bleuets se qualifient pour les quart de finale de l'Euro des
00:01:54 moins de 21 ans.
00:01:55 L'équipe de France est imposée 4-1 face à la Suisse.
00:01:57 Arjen Scherkeel, un débuteur de la soirée, a dédié cette victoire à Nahel et sa famille.
00:02:02 La prochaine rencontre aura lieu dimanche face à l'Ukraine.
00:02:04 Nous attendons Elisabeth Lévy dans une seconde, Philippe Belger, Olivier Dardigolle, Nathan
00:02:09 Devers, Florian Bachelier que vous connaissiez qui était député jadis et Gauthier Lebrecht
00:02:16 bien sûr.
00:02:17 Avant d'écouter le président de la République qui a pris la parole il y a quelques secondes
00:02:20 lors d'un conseil interministériel.
00:02:23 Une cellule de crise.
00:02:24 Je voulais simplement vous montrer ce tweet de Jean-Luc Mélenchon qui montre l'état
00:02:30 du pays, l'état des politiques du pays et qui appelle quasiment à la guerre civile.
00:02:40 "Les chiens de garde nous ordonnent d'appeler au calme, nous appelons à la justice, retirez
00:02:46 l'action judiciaire contre le pauvre Nahel, suspendez le policier meurtrier et son complice
00:02:51 qui lui a ordonné de tirer, foutez la paix à l'ambulancier.
00:02:55 Voici le climat ce matin d'une partie, effectivement la France Insoumise, troisième à l'élection
00:03:01 présidentielle.
00:03:02 Jean-Luc Mélenchon qui n'est pas n'importe qui dans le paysage politique."
00:03:05 Emmanuel Macron lui a répondu ce matin sans le citer en dénonçant la récupération
00:03:09 politique.
00:03:10 Gérald Darmanin a dit honte à ceux qui ont refusé d'appeler au calme puisque David
00:03:14 Guiraud député LFI hier a dit qu'il refusait d'appeler au calme et qu'il appelait à la
00:03:19 justice.
00:03:20 C'est la première fois qu'on voit ça de la part de la France Insoumise.
00:03:23 Il passait exactement la même chose au moment de la réforme des retraites et on entendait
00:03:27 du côté de l'Elysée que Jean-Luc Mélenchon était un Hugo Chavez aux petits pieds.
00:03:31 Il veut tout conflictualiser Jean-Luc Mélenchon pour essayer de tirer profit politiquement
00:03:36 de ces scènes de chaos, d'insurrection.
00:03:38 Je vous propose, évidemment il y a une marche blanche cet après-midi.
00:03:43 Qui pourrait déraper, c'est l'inquiétude d'Emmanuel Macron, il l'a dit ce matin.
00:03:47 En tout cas, je vous propose d'écouter le président de la République, c'est un conseil
00:03:50 de crise ce matin au ministère de l'Intérieur qui réunit les ministres compétents.
00:03:55 Tendez l'oreille parce que le son n'est pas extraordinaire mais on va entendre ce
00:04:01 que dit le président de la République.
00:04:02 Et celles-ci sont des notions qui accompagnent la mort d'un jeune homme et en elles-mêmes
00:04:20 imposent le recueillement et le calme et ce à quoi le gouvernement a constamment appelé.
00:04:21 Je pense que c'est cela qui doit continuer à guider les prochaines heures et la marche
00:04:22 blanche.
00:04:23 Néanmoins, ceci a fait l'objet ensuite de réactions vraisemblablement de tentatives
00:04:24 de récupération.
00:04:25 Et les dernières heures ont été marquées par des scènes de violence contre le commissariat
00:04:37 mais aussi des écoles, des mairies et donc au fond contre les institutions et la République.
00:04:43 Et celles-ci sont absolument injustifiables.
00:04:48 Et je veux remercier l'ensemble de ceux qui durant la nuit, comme ils l'ont fait hier,
00:04:55 ont œuvré pour protéger ces institutions et ramener le calme.
00:04:59 Pour moi, les prochaines heures doivent d'abord conduire au recueillement, au respect et la
00:05:09 marche blanche doit se faire sous ce signe.
00:05:13 Ensuite, la protection évidemment de tous les lieux et des institutions, on y reviendra,
00:05:20 et la caractérisation de ce qui s'est passé dans les dernières heures.
00:05:23 Et puis la préparation des prochains jours pour que le calme complet puisse revenir.
00:05:28 Quelle est la marge de manœuvre du gouvernement ? Est-ce qu'il peut par exemple décréter
00:05:33 l'état d'urgence ?
00:05:34 Alors c'est déjà une demande sur la scène politique.
00:05:37 Je pense à Éric Zemmour qui vient de faire un tweet le demandant.
00:05:39 Il faut savoir que l'état d'urgence a été décrété deux fois ces dernières
00:05:42 années, en 2015 après les attentats et en 2005 après les émeutes de 2005.
00:05:47 Donc c'est possible, ça permet de réduire les libertés individuelles, de réduire les
00:05:52 libertés de mouvement, d'accélérer, je parle sous le contrôle de Philippe Bilger,
00:05:55 mais d'accélérer les procédures judiciaires.
00:05:58 Donc c'est une possibilité, sachant qu'on a des policiers, on a des témoignages qui
00:06:01 nous arrivent ici à la rédaction, qui expliquent que c'était pire qu'en 2005, la nuit qui
00:06:04 vient de s'achever.
00:06:05 Et on essaiera évidemment tout à l'heure, notamment d'être avec un policier d'alliance
00:06:10 qui est allé dans ce sens.
00:06:12 Quand vous dites liberté de mouvement sur l'état d'urgence, plus précisément,
00:06:18 qu'est-ce que ça implique comme liberté restreinte ?
00:06:20 C'est-à-dire que par exemple, au moment de 2015, avec l'état d'urgence, François
00:06:24 Hollande avait fermé les frontières de la France.
00:06:26 Ça peut être un couvre-feu à partir de tout à l'heure.
00:06:29 Restez chez vous.
00:06:31 Florian Bachelier, vous étiez proche du président de la République, en tout cas
00:06:35 proche de la Macronie.
00:06:37 Je voulais savoir comment vous décodiez ces dernières heures, d'abord les propos
00:06:42 du président de la République, inexplicables et inexcusables, qui ont beaucoup fait réagir
00:06:45 parce que certains ont eu le sentiment qu'il lâchait ce policier, ce policier, et qu'il
00:06:51 intervenait dans le débat alors que l'enquête est en cours.
00:06:56 Écoutez, moi, j'ai trouvé que Gérald Darmanin, la première ministre, ça a été
00:07:01 dit, je le redis, on trouvait les mots.
00:07:04 Est-ce que j'aurais utilisé le terme inexcusable ?
00:07:10 Certainement pas.
00:07:11 Est-ce que je suis le président de la République ?
00:07:13 Certainement pas.
00:07:14 Donc, c'est aussi facile de commenter sur un plateau des propos, mais on voit ce que
00:07:20 le président a voulu dire.
00:07:21 Et je crois que la ligne de fond et celle qu'on doit marquer et assumer, c'est il n'y
00:07:25 a pas de justice sans ordre.
00:07:27 Et c'est cette ligne-là, je crois, sur laquelle on est attendu.
00:07:31 Et c'est aussi, je pense, l'objet de la cellule interministérielle.
00:07:35 Elisabeth Lévy est en train d'arriver.
00:07:37 Philippe Billeger voulait prendre la parole.
00:07:39 Si je peux me permettre, pardon Philippe.
00:07:41 On parlait de la stratégie de Jean-Luc Mélenchon, mais très rapidement, on tombe dedans.
00:07:46 Systématiquement, ça fait un an qu'on tombe dans le piège et les responsables politiques
00:07:50 et les commentateurs politiques de commenter.
00:07:52 Il fait ces petites phrases exactement pour ça, pour que l'on commence une matinale
00:07:57 à 9h avec ses propos.
00:07:59 Et on va passer la journée à commenter ce qu'a dit Jean-Luc Mélenchon.
00:08:02 On sait très bien que c'est incendie, on sait très bien que c'est irresponsable.
00:08:04 Jean-Luc Mélenchon, ça fait bien longtemps qu'il est passé de la gauche caviare à
00:08:06 la gauche charognarde.
00:08:07 Et on continue à lui porter crédit, à regarder ce qu'il dit.
00:08:10 On ne porte pas crédit.
00:08:11 On fait un métier de journaliste, on témoigne de la réalité.
00:08:17 Je mets les responsables politiques dedans aussi.
00:08:19 Pascal, j'émettrai de mon point de vue un léger bémol avec votre éguito.
00:08:25 Je n'ai pas eu l'impression que la déclaration du président était une sorte de charge du
00:08:31 procureur contre la police.
00:08:33 J'ai eu le sentiment au contraire qu'à force de vouloir faire dans le gnang-gnang,
00:08:39 il perdait sur tous les tableaux.
00:08:40 Au fond, le discours qu'il a fait avec la compassion, l'hommage à la famille et tout
00:08:46 le reste, ce n'est pas un discours de président qu'on attend.
00:08:50 On a un discours comme ça la veille et le lendemain matin à 8h, on a une cellule de
00:08:55 crise.
00:08:56 On ne peut pas, face à des désordres de ce type, avoir une telle complexité qu'elle
00:09:03 peut apparaître comme une forme de complaisance pour les deux camps antagonistes.
00:09:07 Elisabeth Lévy, et après on écoutera ce qui s'est passé.
00:09:11 Moi je suis assez frappée.
00:09:12 Après avoir dit ma compassion, évidemment, je ne voudrais pas que ce soit interprété
00:09:17 comme de l'indifférence ou de la méchanceté, mais je suis assez frappée par la façon
00:09:22 dont le président et le premier ministre ont piétiné la séparation des pouvoirs et la
00:09:26 présomption d'innocence et par la raison pour laquelle on le fait.
00:09:29 On a peur.
00:09:31 On a peur de l'embrasement, c'est-à-dire qu'on subit un chantage à l'émeute parce
00:09:37 que, excusez-moi, je comprends que les gens aient de l'émotion, je ne comprends pas
00:09:40 la violence.
00:09:41 Quand Samuel Paty est tué, les gens sont émus, ils ne vont pas tout casser.
00:09:46 Quand il y a des drames dans notre pays, les gens ne cassent pas tout.
00:09:49 Et là on a tellement peur de ces banlieues que, si vous voulez, on leur dit des choses
00:09:53 invraisemblables.
00:09:54 On ne peut pas condamner avant la justice.
00:09:58 C'est quand même difficile de commencer cette émission sans évoquer le drame, la
00:10:01 mort et cette vidéo.
00:10:03 J'ai écouté Alain Boueur.
00:10:04 Est-ce qu'on peut porter crédit à la parole d'Alain Boueur qui disait avoir eu un échange
00:10:09 avec des spécialistes du maintien de l'ordre et qui disent que dans cette vidéo, on voit
00:10:13 tout ce qu'il ne faut pas faire concernant…
00:10:15 C'était le débat d'hier.
00:10:16 Désolé, mais je le redis parce que sinon…
00:10:19 J'entends, on a tout dit sur cette vidéo.
00:10:21 Tant mieux.
00:10:22 Tout dit et je souhaite maintenant…
00:10:23 En fait, ce qui se passe maintenant, c'est cette vidéo.
00:10:26 C'est les violences de la nuit, c'est l'embrasement de l'oeil.
00:10:29 Je voulais simplement le redire parce que ça a été…
00:10:30 Oui, mais j'entends et vous avez raison, mais nous avons été sans ambiguïté là-dessus.
00:10:35 Alors, je voudrais qu'on soit avec…
00:10:36 Attendez parce que, pardonnez-moi, on est avec Adrien Spiteric et Akhlamar, on est avec
00:10:41 Marine Sabourin également peut-être qu'il y a Afren, qui sont sur le terrain.
00:10:44 Je voulais… Bonjour Adrien.
00:10:45 Je voulais que vous nous donniez des informations peut-être de la nuit et ce qui se passe ce matin.
00:10:49 Oui, Pascal, nous nous trouvons à Akhlamar avec Laurent Scellarié après une nuit marquée
00:10:58 par de violents affrontements entre des émeutiers et les forces de l'ordre.
00:11:02 Et ce matin, les stigmates sont encore bel et bien visibles.
00:11:06 Vous le voyez à l'image, un tramway a été incendié.
00:11:11 La ligne 6 est désormais fortement perturbée, vous l'imaginez.
00:11:15 Un préjudice estimé à plusieurs millions d'euros.
00:11:18 Nous avons vu à l'intérieur de ce tramway des bonbonnes de gaz qui ont été utilisées
00:11:23 par les émeutiers pour mettre feu à ce tramway.
00:11:26 Mais ce tramway n'a pas été la seule cible des émeutiers puisqu'un certain nombre de
00:11:33 commerces aux alentours ont également été incendiés, dont une épicerie qui a été
00:11:38 d'abord pillée puis incendiée.
00:11:40 Nous avons pu rencontrer notamment le propriétaire.
00:11:43 Il nous disait tout simplement ce matin avoir tout perdu.
00:11:46 Et puis on a également rencontré un certain nombre d'habitants ici qui voulaient prendre
00:11:51 ce tramway ce matin et qui n'ont tout simplement pas pu aller travailler.
00:11:54 Tous appellent désormais un retour au calme après deux nuits marquées par des violences.
00:11:59 Merci Adrien Spiteri.
00:12:01 Sur le terrain, un sujet de Marine Sabourin qui fait un récapitulatif des émeutes de la nuit.
00:12:09 Les premières tensions ont éclaté en Essonne, au sud de l'île de France.
00:12:13 Aux alentours de 21h à Viry-Châtillon, plusieurs individus ont incendié un bus bloquant la
00:12:18 circulation toute la nuit.
00:12:20 A Damary-l'Elysse, un groupe d'individus s'est introduit sur le parking du commissariat
00:12:26 de la ville avant de brûler plusieurs véhicules de police.
00:12:32 Une scène similaire se serait déroulée à Medon, quelques kilomètres plus loin.
00:12:36 Les forces de l'ordre ont été ciblées dans de nombreuses villes d'île de France par
00:12:40 des tirs de mortier, à l'instar de Vitry-sur-Seine.
00:12:44 Toujours dans le Val-de-Marne, le poste de sécurité de l'entrée du domaine de la prison
00:12:49 de Freyne a été attaqué aux tirs de mortier d'artifice.
00:12:52 Les émeutiers tentaient de s'y introduire.
00:12:55 Sur ces vidéos, les individus appellent à libérer des détenus.
00:12:58 En Seine-Saint-Denis, des incidents ont été recensés dans une vingtaine de communes.
00:13:04 Feux de poubelle, circulation bloquée, mairies visées comme à Montreuil.
00:13:08 Des scènes de guérilla visibles également à Amiens-Vaux-en-Velin ou encore Toulouse.
00:13:13 On va être dans une seconde avec Amine Kessassi, qui est président de l'association Conscience.
00:13:19 C'est un Marseillais de 19 ans, il est étudiant en première année de droit.
00:13:22 Cette association est présente dans 35 villes de France.
00:13:25 Elle a pour vocation de permettre aux jeunes de s'engager dans la vie de leur ville ou de leur quartier.
00:13:28 S'il est avec nous déjà, je le salue.
00:13:31 Votre père d'ailleurs avait été tué en 2020.
00:13:34 Peut-être cela explique-t-il votre engagement aujourd'hui.
00:13:38 Je voudrais d'abord qu'on écoute des réactions de ces habitants des quartiers, de ces jeunes des quartiers.
00:13:42 Que disent-ils ce matin ?
00:13:44 Que les gens ressentent une colère, ça je peux comprendre.
00:13:48 Maintenant, c'est la manière de traiter la colère, la manière de l'exprimer qui n'est pas vraiment adéquate.
00:13:52 On est tous extrêmement blessés.
00:13:55 Donc il n'y a pas d'autre mot.
00:13:57 On espère que tout va se calmer, mais on veut avoir des réponses.
00:14:01 D'autres jeunes qui ont été interrogés par les équipes de CNews, je vous propose aussi de les écouter.
00:14:06 On est venus juste pour régler une injustice qui s'est passée pour Naël à Nanterre, il y a quelques jours.
00:14:15 C'était avant-hier.
00:14:17 Un jeune de 17 ans qui se fait abattre comme ça, comme un chien.
00:14:20 Le gars, il n'avait rien demandé.
00:14:22 Certes, vous pouvez dire que des fautes de permis, il devait s'arrêter.
00:14:25 C'est vrai, mais toutes les conneries ne méritent pas qu'on se fasse abattre comme ça.
00:14:28 Ce que je sais, c'est que si le président, en tout cas, tout ce qui concerne ce qui dictent les lois,
00:14:34 il met en place quelque chose, c'est le meilleur moyen que tous les quartiers se calment.
00:14:40 C'est un bon commentaire.
00:14:41 C'est pas le but.
00:14:42 C'est pas ça l'objectif.
00:14:44 L'objectif, ce ne serait pas de repartir comme en 2005, où il y a des émeutes.
00:14:48 C'est des boulins de base, ça doit être une leçon.
00:14:50 Ça doit être une leçon, que ça soit pour tout le monde.
00:14:53 Donc pourquoi ça recommence en 2023 ?
00:14:55 Amine Kessassi, président de cette association Conscience.
00:14:58 Vous avez 19 ans, je le rappelle, vous êtes en première année de droit.
00:15:01 Il y a un jeune qu'on vient d'entendre, bonjour, qui dit "mettre en place quelque chose".
00:15:06 Il faut que le gouvernement mette en place quelque chose.
00:15:09 À votre avis, à quoi pense-t-il ce jeune qui a proposé cela ?
00:15:15 Déjà, moi, je voudrais vous dire merci.
00:15:17 Merci d'avoir donné la parole à ces jeunes.
00:15:19 Et je pense que c'est important pour comprendre la situation, pour l'analyser.
00:15:22 Il faut qu'on écoute ces jeunes, il faut qu'on les concerte,
00:15:24 il faut qu'on comprenne ce qui a poussé à en arriver là.
00:15:27 Bien évidemment que ce qui s'est passé, c'est terrible avant ces émeutes.
00:15:30 Bien évidemment que la mort de ce jeune, elle est affreuse.
00:15:33 Je rejoins totalement les propos du président de la République.
00:15:36 C'est inexcusable et incompréhensible.
00:15:39 Mais néanmoins, la réponse à ça, c'est violence.
00:15:43 Ces émeutes qu'on connaît sur la ville de Nanterre sont effectivement, également, incompréhensibles.
00:15:50 On ne comprend pas toute cette violence.
00:15:52 Même si ces jeunes, pendant des années, ils ont connu des jeunes qui sont morts dans leur cité.
00:15:56 Quand la police vient dans les quartiers, aujourd'hui, ça se passe à chaque fois mal.
00:15:59 Et moi, j'ai envie aussi qu'on recentre un peu le débat, qu'on comprenne pourquoi on en est arrivé là.
00:16:03 Alors, Amine Kessassi, on ne va pas faire d'angélisme.
00:16:06 Oui, mais on ne fait pas d'angélisme.
00:16:08 Mais ce que Mme Lévy fait, c'est terrible.
00:16:10 De comparer les douleurs, c'est terrible.
00:16:12 De ramener ça à Samuel Paty, c'est terrible.
00:16:14 Aujourd'hui, on n'a pas à comparer les douleurs des uns et des autres.
00:16:16 Ces jeunes-là, ils sont en souffrance dans ces quartiers.
00:16:19 Et moi, ce que j'ai envie d'expliquer, c'est qu'aujourd'hui, si la police avait gardé sa vraie mission,
00:16:24 qui est d'aller parler aux gens, de faire son travail d'élimination,
00:16:27 Non, sa vraie mission, ce n'est pas forcément d'aller parler aux gens.
00:16:29 Mais moi, je voudrais simplement vous interroger sur quelque chose.
00:16:31 Et ça, c'est à cause de Nicolas Sarkozy.
00:16:33 Je voudrais vous interroger sur quelque chose, Amine Kessassi.
00:16:35 On ne va pas faire d'angélisme.
00:16:37 Il y a un problème avec l'autorité dans les quartiers.
00:16:40 Il y a des gosses qui n'acceptent aucune autorité.
00:16:44 Aucune.
00:16:45 Oui, mais à cause de qui ?
00:16:46 Non, je termine. Je termine.
00:16:48 Les gosses n'acceptent pas.
00:16:50 C'est les refus d'obtempérer qui se multiplient.
00:16:52 C'est le rapport à la police.
00:16:54 C'est les insultes.
00:16:55 C'est les flics qui sont caillassés, etc.
00:16:57 À l'école, on a aussi un problème important.
00:17:01 On peut l'expliquer, pourquoi il y a un problème d'autorité.
00:17:04 Mais que faut-il faire ou que faudrait-il faire ?
00:17:07 On ne peut pas exclure la responsabilité de ceux qui vivent dans les quartiers
00:17:12 de ce qui se passe parfois dans leur rapport avec la police.
00:17:16 Effectivement, on ne peut pas l'exclure.
00:17:20 Mais aujourd'hui, je pense qu'il est important de rappeler que la police de proximité,
00:17:23 elle a été retirée par Nicolas Sarkozy.
00:17:25 Ce n'est pas nous qui l'avons retirée.
00:17:27 Aujourd'hui, il y a un problème avec l'autorité.
00:17:29 Oui, mais parce que Nicolas Sarkozy a retiré...
00:17:31 C'est un peu simple de expliquer que la police de proximité réglait tous les problèmes.
00:17:35 Je suis désolé de vous le dire.
00:17:36 Le refus d'obtempérer, les refus d'obtempérer qui se multiplient,
00:17:39 les refus d'obtempérer qui se multiplient en permanence,
00:17:42 ce n'est pas la police de proximité.
00:17:44 C'est-à-dire qu'il y a un moment quand un policier arrive
00:17:47 et qu'il vous demande quelque chose, vous obtempérez et vous obéissez.
00:17:50 Et c'est plus facile dans le rapport avec les policiers.
00:17:52 C'est ça que je veux dire.
00:17:54 Laissez-moi aller au fond de mon propos, s'il vous plaît.
00:17:55 Je vous en prie.
00:17:56 À l'époque, il y avait la police de proximité.
00:17:57 La police, elle était tous les jours dans les quartiers.
00:17:59 Nous, on avait l'habitude de voir de l'uniforme tous les jours dans la cité.
00:18:03 Aujourd'hui, c'est vrai.
00:18:04 Il y a des jeunes qui ont du mal avec la police.
00:18:06 Il y a des jeunes qui, quand ils voient la police, ils se mettent à les caillasser.
00:18:08 Moi, je viens d'une cité où un policier est rentré, il s'est pris une batte de fer dans la tête.
00:18:12 Aujourd'hui, il a 16 points de suture et on ne sait plus s'il va pouvoir remarcher un jour ou pas.
00:18:15 Et ça, c'est affreux et c'est terrible et je le condamne aussi.
00:18:18 Mais à un moment, si la police entrait plus souvent dans nos quartiers,
00:18:21 pas forcément pour plaquer tous les jeunes qui sont au pied d'immeubles,
00:18:24 pas forcément pour interpeller tout le monde,
00:18:25 peut-être qu'aujourd'hui, les rapports seraient différents.
00:18:27 Peut-être que si la police venait plus pour parler, pour expliquer aux jeunes,
00:18:31 pour les regarder, pour les comprendre,
00:18:33 peut-être que les choses seraient différentes.
00:18:34 Moi, je ne fais pas d'angélisme.
00:18:35 Je parle juste d'une réalité territoriale.
00:18:38 Elle est que si on continue avec cette politique de la répression,
00:18:40 on ne va pas s'en sortir.
00:18:41 Et pardon de le dire, mais hier, c'est un policier qui a tué un jeune, et pas l'inverse.
00:18:44 - Alors, Amine Kessassi, d'abord, je vous remercie.
00:18:46 Merci d'être intervenu.
00:18:47 On pourrait vous répondre que les policiers ne sont pas des animateurs de quartier,
00:18:50 bien évidemment, et qu'ils sont là, effectivement, pour faire un métier difficile et qui est un métier...
00:18:54 - Et on pourrait vous répondre que nos jeunes ne sont pas des sauvages à nous aussi.
00:18:57 - Mais...
00:18:58 Moi, j'essaye. Je ne dis pas cela.
00:19:00 Je vous assure, je ne dis pas ça.
00:19:02 Et j'essaye, depuis 48 heures, d'écouter toutes les voix qui existent dans ce pays
00:19:09 et de trouver, effectivement, une situation à la fois de modération,
00:19:14 mais surtout où chacun puisse trouver les solutions qui permettent de régler ces conflits.
00:19:20 - Mais pardon, mais en quoi ça rend justice à un gamin de 17 ans qui meurt
00:19:25 d'aller brûler des écoles, d'aller caillasser des pompiers,
00:19:28 d'aller brûler des services publics dans les quartiers les plus pauvres,
00:19:31 qu'on appelle les quartiers populaires pudiquement, qui sont les quartiers les plus pauvres,
00:19:34 on a besoin de la présence de services publics, en quoi ça rend justice à ce gamin ?
00:19:39 Enfin, là, encore une fois, on est siège du discours.
00:19:42 On va se renvoyer la balle et on attend des responsables politiques, non pas qui tweetent,
00:19:45 mais qui prennent de la hauteur, justement, pour poser la question que vous posez tout à l'heure,
00:19:48 c'est-à-dire d'où ça vient, les écrans, la crise de l'autorité, la crise de l'école,
00:19:53 les petits renoncements qui...
00:19:54 - La tente de verre.
00:19:55 - Et la faillite de l'intégration, peut-être.
00:19:56 - L'abolition du service national, c'est aussi une des pistes sur lesquelles il faut,
00:20:00 à mon sens, travailler.
00:20:01 Mais arrêtez de se renvoyer de camp à camp, parce que c'est exactement ce que veulent
00:20:05 les franges extrêmes des partis politiques qui vivent électoralement.
00:20:08 - L'absence de verre.
00:20:09 - Au baccalauréat philo, un des sujets était vouloir la paix, est-ce vouloir la justice ?
00:20:13 Et j'ai l'impression parfois qu'il y a certains qui créent une opposition
00:20:17 entre les appels au calme et les appels à la justice.
00:20:19 Je ne vois absolument pas en quoi ils seraient incompatibles.
00:20:22 C'est-à-dire que ce qui s'est passé a déclenché cette mort.
00:20:26 En effet, je reprends les mots d'incompréhensible et d'injustifiable.
00:20:30 Cette mort-là a déclenché une émotion, une émotion très importante dans le pays.
00:20:35 D'autant plus qu'il y avait une vidéo.
00:20:37 Et que la question évidemment qui est dans tous les esprits, c'est
00:20:39 que se serait-il passé s'il n'y avait pas eu cette vidéo qui a été prise
00:20:41 parce que quelqu'un était là à côté par hasard avec son téléphone ?
00:20:44 Donc ça, c'est pour la quête de vérité.
00:20:46 Et tout le monde en a besoin.
00:20:47 Il y a une enquête qui va avoir lieu, qui va apporter encore plus de vérité
00:20:50 à ce qu'on sait déjà et ce que la vidéo montre déjà.
00:20:52 Et en revanche, je ne vois pas pourquoi le besoin de vérité ou de justice
00:20:58 serait incompatible avec le besoin de calme.
00:21:00 Et en quoi s'en prendre au bien public permettrait de...
00:21:03 Ce que disait Florian Bachelet.
00:21:04 Je remercie Amine Kessassi, président de cette association conscience.
00:21:08 Je remercie beaucoup vraiment d'être intervenu.
00:21:11 Vous habitez à Marseille.
00:21:13 À Marseille cette nuit, ça s'est passé comment ?
00:21:15 Nous à Marseille, on n'a pas connu d'émette dans nos quartiers.
00:21:19 Les jeunes se sont posés des questions.
00:21:20 Nous, on en a parlé. On est parti voir des jeunes.
00:21:22 Et c'est ça qu'on a fait.
00:21:23 On a ouvert nos locaux.
00:21:24 Les jeunes sont venus parler.
00:21:25 On a essayé d'en discuter.
00:21:26 Et aujourd'hui, c'est ce qui malheureusement n'a pas été fait.
00:21:28 Ce n'est peut-être pas le travail de la police.
00:21:30 Mais en tout cas, un service de médiation doit être mis en place.
00:21:32 Et malheureusement, aujourd'hui, c'est trop tard sur nos terres.
00:21:35 Mais dans les autres banlieues, c'est ce qu'il faut faire.
00:21:37 Merci. Merci pour vos paroles.
00:21:39 On va marquer une pause.
00:21:41 Et nous allons revenir et développer évidemment cette actualité.
00:21:45 Merci Gauthier Lebret, qui était avec nous ce matin également.
00:21:50 Puisque nous allons recevoir dans quelques instants Armel Le Montbouli,
00:21:54 qui sera là, qui est président de l'association Vox Populi.
00:21:56 Armel Le Montbouli est avec nous.
00:22:00 Vous êtes président de l'association Vox Populi.
00:22:02 Vous allez évidemment pouvoir intervenir sur les sujets du jour.
00:22:05 Je voudrais qu'on voit ce qui s'est passé à Frennes.
00:22:06 Ou plus récemment, qu'on entend un représentant de FO Justice.
00:22:10 Puisque il y a eu, c'est assez symptomatique, révélateur,
00:22:14 une tentative d'intrusion.
00:22:16 Je ne sais pas si on voit les images à l'instant dans la prison de Frennes.
00:22:21 Intrusion qui, évidemment, a été stoppée.
00:22:24 Je vous propose d'écouter Cédric Boyer,
00:22:27 qui est représentant de FO Justice et qui rapporte ce qui s'est passé.
00:22:31 C'est la première fois qu'on a ce genre d'incident.
00:22:35 Frennes, c'est un établissement où on a un domaine pénitentiaire.
00:22:38 On a une porte d'entrée, un portail à l'entrée, un poste de police.
00:22:44 C'est un poste de garde.
00:22:46 On a des agents qui sont affectés sur ces postes de garde.
00:22:49 Ils ont été victimes de cette tentative d'intrusion.
00:22:52 Ils ont été victimes de tirs de mortier, de jets de parpaing.
00:22:56 Ce sont des gens qui étaient extrêmement déterminés
00:22:59 pour faire régner un climat de violence et de terreur
00:23:02 sur le centre pénitentiaire de Frennes.
00:23:04 Heureusement, cette intrusion a pu être stoppée.
00:23:07 Vous comprenez que nous sommes un peu ce matin bousculés.
00:23:10 C'est le jeu lorsque l'actualité est très forte
00:23:12 et que nous sommes revenus un peu en avance,
00:23:14 avant que Michael Dos Santos vienne nous rapporter pour 9h30,
00:23:18 comme tous les jours, toutes les demi-heures, les informations.
00:23:21 Les appels au calme n'ont pas été entendus.
00:23:27 Les violences urbaines se sont propagées partout en France.
00:23:29 Après la mort de Nahel, Frennes, Clamart, Mont-Saint-Barreul,
00:23:32 Villeurbanne, Toulouse, des dizaines de communes ont été touchées
00:23:35 par des tirs de mortier, des incendies et des dégradations.
00:23:38 150 personnes ont été interpellées.
00:23:40 Emmanuel Macron a convoqué ce matin une cellule interministérielle de crise.
00:23:44 Olivier Véran s'exprime après les violences urbaines de la soirée.
00:23:48 Sur BFMTV, le porte-parole du gouvernement a affirmé
00:23:51 qu'on ne se fait pas justice soi-même.
00:23:53 Au sujet de la marche blanche organisée à 14h à Nanterre,
00:23:56 il s'attend à un moment solennel et teinté d'émotion
00:23:59 plutôt qu'une explosion de la violence.
00:24:01 Deux jours après la mort de Nahel, cette marche blanche,
00:24:04 qui va débuter à 14h, a été organisée par la mère de l'adolescent de 17 ans.
00:24:10 Dans une vidéo, elle avait appelé à se réunir.
00:24:13 Une réunion révolte pour son fils, avait-elle déclaré.
00:24:17 - Armel Mombouli est avec nous, président de l'association Vox Populi.
00:24:22 En 2005, il y a eu des émeutes qui ont duré trois semaines.
00:24:27 La crainte qu'ont les observateurs ce matin,
00:24:31 c'est qu'il y a un embrasement des quartiers et des banlieues.
00:24:34 Comment vous jugez-vous la situation ce matin ?
00:24:37 - Alors d'abord, je vais commencer par présenter mes sincères condoléances
00:24:44 à la famille du regretté Nahel, parce qu'effectivement,
00:24:49 dans ce moment tragique que traverse le pays,
00:24:52 il y a une famille qui est aujourd'hui en proie à la douleur,
00:24:55 et effectivement, et à l'émotion.
00:24:59 Sur ce registre de l'émotion, ce que me rappelle
00:25:03 ce que nous sommes en train de traverser, c'est qu'en 2005,
00:25:07 la violence de ce qui est survenu a été provoquée
00:25:12 par le fait qu'il y avait un sentiment d'injustice
00:25:16 par rapport au fait que...
00:25:18 - C'est la mort de deux adolescents, Syed et Muna.
00:25:22 Ça avait commencé à Clichy-sous-Bois, le 27 octobre 2005.
00:25:27 Ils étaient électrocutés dans un centre d'un poste électrique
00:25:30 alors qu'ils cherchaient à échapper à un contrôle de police.
00:25:32 - Oui, et surtout, c'est qu'ils venaient de pratiquer une activité
00:25:36 qui était ludique, une partie de foot,
00:25:38 et de cette partie de foot, on arrive à un incident tragique
00:25:41 et une mort.
00:25:42 Et c'est ça qui a provoqué une émotion
00:25:45 qui s'est généralisée à l'échelle du pays.
00:25:48 - Moi, je fais un parallèle, parce que c'était il y a 20 ans quasiment.
00:25:50 - Voilà, mais pour revenir à la situation d'aujourd'hui,
00:25:53 cet épisode quand même de 2005 est resté dans les mémoires.
00:25:56 C'est dans la mémoire du pays et de ses quartiers
00:25:59 qu'il y a eu ces incidents tragiques.
00:26:02 Et là, moi, quand j'ai vu la vidéo de ce qui s'est passé,
00:26:06 c'est-à-dire on voit deux agents de police
00:26:09 qui ont l'air de discuter avec une personne.
00:26:12 Et puis, effectivement, la voiture qui démarre
00:26:15 et entre guillemets, "tranquillement",
00:26:18 - Alors "tranquillement" n'est pas le mot juste,
00:26:21 mais chacun a le sentiment que cette mort était évitable,
00:26:24 que le policier pouvait faire différemment.
00:26:27 C'est entendu, nous l'avons beaucoup dit hier.
00:26:29 Donc, il n'y a pas d'ambiguïté là-dessus.
00:26:31 Mais moi, ce qui m'intéresse, c'est l'état des quartiers.
00:26:33 Parce qu'effectivement, quand je disais tout à l'heure,
00:26:36 on ne va pas faire d'angélisme.
00:26:37 Il y a un problème d'autorité très fort
00:26:39 et de la police qui ne peut pas faire son travail dans les quartiers.
00:26:42 Elle ne peut pas faire son travail.
00:26:44 Donc, je mets ça évidemment à côté de ce qui s'est passé
00:26:47 et du drame de Nahel, mais elle ne peut pas faire son travail.
00:26:50 Parce que personne n'accepte son autorité.
00:26:53 Donc, le refus d'obtempérer.
00:26:56 J'ai entendu hier, je ne l'ai pas repris,
00:26:59 mais j'ai entendu des gens dire,
00:27:01 "ça ne peut pas m'arriver à moi parce que lorsqu'un flic m'arrête,
00:27:05 j'obtempère."
00:27:06 J'ai entendu des gens dire cela.
00:27:08 Je n'ai pas repris ça.
00:27:09 - Je vais vous prendre trois exemples récents qui se sont passés
00:27:13 et on va voir comment ça a été traité par les forces de l'ordre.
00:27:17 Si on prend sur le plan national,
00:27:19 il y a eu deux incidents avec deux enfants de personnalités politiques connues.
00:27:25 Je vais les citer, que ce soit Nadine Morano ou Éric Zemmour.
00:27:31 Et derrière, dans le cas de l'enfant de Nadine Morano,
00:27:35 il semblerait qu'il y ait eu une tentative à un moment ou un autre de s'échapper.
00:27:40 - Lui, il semblerait, mais il le craint, pardonnez-moi.
00:27:44 - Ce que je veux dire par là,
00:27:47 c'est qu'à aucun moment, étant donné la gravité des faits,
00:27:52 puisque dans le cas de ces deux incidents,
00:27:56 il y a eu une situation qui a mis en danger le public
00:28:01 ou qui aurait pu mettre en danger le public.
00:28:03 Ça ne s'est pas traduit par une mise à bord.
00:28:06 - Lui, il semblerait, mais il le craint.
00:28:08 - Après, en Suisse, ce qui s'est passé avec l'effroyable,
00:28:13 du moins pas attentat, mais crime qui s'est passé,
00:28:18 les autorités suisses, lorsqu'elles sont intervenues,
00:28:22 elles ont maîtrisé l'individu malgré l'horreur de ce qu'il avait commis.
00:28:27 Et à aucun moment, elles ont, entre guillemets, porté atteinte à sa vie.
00:28:31 Et donc, ce que je veux dire par là, c'est que peut-être dans ce cadre-là,
00:28:36 et moi, ce qui me surprend, c'est que ça vient de la part de Mottard,
00:28:40 qui, de par mon expérience, par rapport au fait que Vox Populi,
00:28:44 on travaille depuis longtemps dans les quartiers,
00:28:46 c'est rare que les Mottards, qui sont plutôt des gens expérimentés
00:28:51 et qui sont plutôt des gens, j'allais dire, bien formés,
00:28:54 se laissent aller à des situations...
00:28:56 - Monsieur Montboulie, ce que j'entends, et ce que j'ai entendu hier
00:28:58 par la prise de parole d'Omarsi, de Kilian Mbappé, de Jules Koundé,
00:29:01 ce que j'entends de sous-jacents, et ce que vous dites,
00:29:04 c'est que la police n'agit pas pareil avec des gens
00:29:07 qui sont ou noirs ou arabes qu'avec des Français,
00:29:11 pas qu'avec des Français, pardon, qu'avec des gens blancs.
00:29:14 Et je... Comment dire ? C'est ça que j'entends, de sous-jacents.
00:29:19 Ce que je veux...
00:29:21 - Je vais juste vous dire... Je vais vous prendre une anecdote personnelle.
00:29:24 Donc moi, j'ai fait un certain nombre d'études
00:29:28 qui m'ont amené aujourd'hui à travailler dans un domaine assez privilégié.
00:29:33 Et lorsque je faisais mes études, que j'étais au lycée,
00:29:36 dans une ville bourgeoise qui s'appelle le Rincy,
00:29:41 et j'étais avec des amis blancs de l'époque,
00:29:44 je leur raconte une histoire, et au cours de cette histoire,
00:29:47 je leur raconte que je me suis fait contrôler.
00:29:49 Mais c'était pas ça le propos, mais mes amis de l'époque
00:29:52 s'arrêtent sur le fait que je me suis fait contrôler
00:29:55 et me disent "Mais qu'est-ce que t'avais fait ?"
00:29:57 J'ai dit "Bah non, j'ai rien fait, c'est comme toi,
00:29:59 tu marches dans la rue, tu te fais contrôler."
00:30:01 Ils me disent "Bah non." On était quatre.
00:30:03 Et quand je leur pose la question à chacun d'entre eux,
00:30:05 je leur dis "Bah non, je me suis jamais fait contrôler."
00:30:07 Et donc c'est là où, à cet âge-là, je devais avoir 16-17 ans,
00:30:10 que je réalise qu'on est dans un pays où il y a des gens
00:30:13 qui ne vivent pas la même pratique de la police.
00:30:16 - Mais c'est ça que j'ai entendu.
00:30:18 Et c'est ça qu'on voit, il y a une forme de communautarisme
00:30:21 des réactions hier.
00:30:23 - Mais parce qu'on n'expérimente pas la même chose
00:30:26 par rapport à la relation avec la police.
00:30:29 - Oui, mais en même temps, je pourrais vous retourner
00:30:33 ce que j'entends du témoignage des policiers,
00:30:35 qui disent effectivement "Ces jeunes des quartiers
00:30:38 ne répondent pas comme d'autres jeunes dans d'autres quartiers."
00:30:45 - Alors, je vais vous poser une question.
00:30:47 Moi, ça me frappe, et encore une fois,
00:30:50 nous sommes tous tristes de cette mort.
00:30:53 Mais évidemment, plus que ça, émus, atterré,
00:30:57 tout ce que vous voulez.
00:30:59 Ce qui me frappe, c'est que si un jeune de quartier
00:31:02 s'en prend à un policier, vous allez tout de suite nous dire
00:31:05 "Pas d'amalgame." Pas d'amalgame, c'est normal.
00:31:08 C'est un jeune qui a attaqué un policier,
00:31:11 bien que ça se produise tous les jours et sur grande échelle.
00:31:14 Pas d'amalgame.
00:31:16 Si un policier commet une faute, présumée,
00:31:19 puisque je suis désolée, moi je crois encore en la justice,
00:31:22 donc j'attends que la justice nous dise ce qui s'est passé avant,
00:31:25 et bien entendu, on pense tous qu'il y a eu une faute.
00:31:28 Mais si un policier fait ça, on va nous dire "la police tue."
00:31:32 Excusez-moi, mais là, il y a un amalgame invraisemblable.
00:31:35 Les policiers se font agresser tous les jours.
00:31:38 On a reparlé de ce policier qui était en chaise roulante
00:31:42 parce qu'il a été agressé.
00:31:44 Il n'y a pas eu non plus de minute de silence.
00:31:46 Donc moi, je ne comprends pas, si vous voulez,
00:31:48 cette mise en accusation de la société française permanente
00:31:51 sans jamais que des gens assument aussi leurs responsabilités,
00:31:54 comme l'a dit Pascal, aux jeunes hommes de l'association marseillaise.
00:31:58 - Alors, moi, ce que je voudrais, par rapport à ce qu'on est en train de vivre,
00:32:03 c'est qu'on ne tombe pas dans le manichéisme en disant
00:32:06 "les Huns sont méchants, les gens sont bons."
00:32:08 Moi, je vais vous prendre des exemples.
00:32:10 J'ai grandi avec la police de proximité,
00:32:12 et c'était des gens formidables qui nous ont permis, pour les Huns,
00:32:15 de découvrir les premiers camps de vacances.
00:32:17 - Ça n'a pas empêché 2005, pardonnez-moi de vous dire les émeutes.
00:32:20 - Mais 2005, ils avaient été enlevés.
00:32:22 Ils n'étaient plus là, les policiers de proximité.
00:32:24 Et moi, encore récemment, il y a un certain nombre de policiers
00:32:27 qui organisent sur le territoire de Montfermeil des camps de vacances
00:32:33 où ils emmènent les jeunes pour "découvrir la navigation".
00:32:37 Et donc, c'est pour dire que le rapport police-jeunesse,
00:32:41 oui, effectivement, il est devenu plus compliqué.
00:32:43 - Vous pensez donc, comme tout à l'heure, que la police de proximité
00:32:45 permettrait de mieux se combattre ?
00:32:47 - Oui, parce qu'elle connaît.
00:32:49 - J'entends. Alors avançons, si vous voulez,
00:32:52 parce que j'entends ça, la police de proximité.
00:32:54 Je ne sais pas d'ailleurs ce que Philippe-Bilger en pense.
00:32:56 - Moi, je pense, si on peut en mettre, il était absurde de l'enlever,
00:33:01 mais il faut arrêter de laisser croire que la police de proximité
00:33:05 aurait arrêté ce qui se passe à l'heure actuelle.
00:33:08 - Mais elle aurait... - Ah bon ?
00:33:09 - Excusez-moi, mais la police de proximité,
00:33:11 elle aurait justement reconnu ce jeune,
00:33:13 parce qu'au quotidien, elle sait qui est dans son quartier.
00:33:17 Donc elle lui aurait dit "Ok, fine, mais j'irai chez toi sonner ce soir,
00:33:21 et je sais où tu habites, etc."
00:33:23 - C'est une justice de proximité.
00:33:25 - Alors justement, si, pardon Pascal,
00:33:27 mais si, on ne va pas revenir sur ce drame-là,
00:33:29 mais si spécifiquement dans ce dossier,
00:33:31 il y avait eu des peines, des sanctions,
00:33:34 peut-être qu'on ne serait pas retrouvé dans cette situation aussi.
00:33:37 Encore une fois, c'est le rôle des politiques
00:33:40 de ne pas retomber dans ce piège-là, de catégoriser.
00:33:42 Je suis d'accord avec vous de dire "il y a les gentils d'un côté
00:33:44 et les méchants de l'autre".
00:33:45 Mais qu'est-ce qui fait qu'on arrive là ?
00:33:47 Qu'est-ce qui fait qu'une partie de la société crame les écoles ?
00:33:50 - Alors je vais vous prendre un exemple.
00:33:52 Là, nous, on travaille sur les Jeux Olympiques.
00:33:54 Pour nous, les Jeux Olympiques, c'est un outil qui est exceptionnel,
00:33:57 qu'on aura peut-être une seule fois, en tout cas moi,
00:34:00 pour ma génération, pour pouvoir travailler à l'inclusion
00:34:05 et l'accélération dans nos territoires.
00:34:07 Et nous, la caravane qu'on a mise dans le cadre des Jeux Olympiques,
00:34:10 elle est partie sur le territoire de Clichy-sous-Bois,
00:34:13 le territoire de Saint-Ouen, le territoire de Marseille,
00:34:15 le territoire de Bondy, et il y a eu zéro incident.
00:34:17 Donc c'est pour dire une chose, c'est que dans ces territoires-là,
00:34:20 les gens, quand vous leur offrez des services à hauteur de leur espérance,
00:34:29 que vous faites en sorte de travailler, nous, on travaille sur les sujets d'insertion.
00:34:33 Parce que là, aujourd'hui, ce qu'il faut savoir,
00:34:36 c'est que l'émotion qui naît dans ces territoires,
00:34:41 c'est des gens qui justement pensent que la police, elle est républicaine.
00:34:46 - Alors, M. Montvoli, j'entends ce que vous dites,
00:34:49 mais pour entendre ces discours depuis de nombreuses années,
00:34:52 on a toujours l'impression qu'en fait, l'État n'a pas fait ce qu'il fallait faire,
00:34:57 l'État est responsable, l'État n'a pas fait, dans les quartiers ou dans les banlieues,
00:35:01 n'a pas pris en compte tous ces gens-là.
00:35:04 On a toujours le sentiment que c'est l'État qui est responsable
00:35:07 et que les quartiers, eux-mêmes, excluent leur responsabilité de ce qui peut leur arriver.
00:35:12 Donc, la responsabilité, c'est quoi ? C'est d'élever aussi des enfants,
00:35:15 c'est de les accompagner, c'est que les familles sont aussi responsables, etc.
00:35:19 Les pères, les mères, etc. Pardonnez-moi de le dire comme ça.
00:35:22 - Dans vos locaux, qui fait le ménage ? Dans vos locaux, je pense que c'est...
00:35:27 - Mais vous avez parfaitement raison. - Non, mais voilà, c'est des mères de famille
00:35:30 qui partent de chez elles, certainement à 5, 6 heures du matin,
00:35:34 donc qui ne peuvent pas accompagner leurs gamins,
00:35:37 qui travaillent dans les chantiers de construction, ce sont des parents...
00:35:40 - Mais vous avez parfaitement raison, je me fais la réflexion tous les matins.
00:35:43 - Voilà, donc il y a un moment où la société, aussi, elle doit réconcilier...
00:35:46 - J'entends, j'entends ça. - ...avec ce fait que, d'un côté,
00:35:49 on demande aux gens de venir de plus en plus tôt, partant de plus en plus loin,
00:35:54 et de l'autre côté, on dit "oui, les enfants sont abandonnés".
00:35:56 - Bon, je voudrais maintenant qu'on revienne au dossier Nanterre
00:35:59 et qu'on écoute notamment l'avocat de Nahel,
00:36:02 qui a remis en cause la version du policier Yassine Bouzerouj.
00:36:06 Je voudrais qu'on l'écoute.
00:36:08 - Libre à lui de donner la version qu'il veut, il a le droit de contester les faits
00:36:12 et de mettre en avant une légitime défense, mais il y a des images,
00:36:16 il y a une vidéo qui montre clairement qu'il n'y a pas de légitime défense.
00:36:20 On voit sur cette vidéo, et toutes les personnes de bonne foi qui regardent cette vidéo
00:36:24 ne pourront que constater qu'il n'y a personne en face du véhicule.
00:36:28 Donc lorsque le véhicule démarre, il n'y a aucun policier devant ce véhicule.
00:36:33 Il ne peut donc pas y avoir de légitime défense.
00:36:36 J'estime donc que les déclarations de ce policier sont formellement démenties
00:36:42 par la vidéo en possession de la justice.
00:36:44 - Bon, je rappelle quand même qu'il y a une enquête qui est en cours,
00:36:47 que la présomption d'innocence doit jouer, qu'une vidéo, effectivement,
00:36:50 même si on peut l'interpréter telle que nous l'interprétons tous,
00:36:53 il peut y avoir un autre angle qui permettrait de nuancer,
00:36:56 de modifier notre première perception.
00:36:58 - Le procureur va s'exprimer, Pascal.
00:37:00 - Le procureur, alors, il va s'exprimer, puisque vous...
00:37:04 - Ça va aider, parce que...
00:37:05 - Marine Sabourin est en direct de Nanterre.
00:37:07 - Il est temps qu'il s'exprime.
00:37:08 - Il est en direct de Nanterre. Le procureur va s'exprimer, je crois, à 11h.
00:37:11 Marine Sabourin, vous êtes devant la préfecture des Hauts-de-Seine,
00:37:16 et il va prendre la parole. Bonjour.
00:37:19 - Oui, Pascal. Bonjour, Pascal. Alors l'horaire reste à confirmer.
00:37:23 Nous venons d'échanger avec un policier.
00:37:26 Alors, vous le voyez juste derrière nous, d'ailleurs,
00:37:28 les forces de l'ordre commencent à s'installer,
00:37:30 puisqu'il y a une marche blanche qui est organisée à 14h à la préfecture de Nanterre.
00:37:34 Ce que l'on peut dire, c'est qu'il y a toujours cette atmosphère à Nanterre.
00:37:38 Hier, deuxième nuit de tension, il y a eu ces véhicules,
00:37:42 plusieurs dizaines de véhicules qui ont été brûlés par ces émeutiers,
00:37:47 ces émeutiers qui scandaient aux forces de l'ordre, d'ailleurs,
00:37:49 qu'ils ne lâcheraient rien jusqu'à ce que justice soit faite pour Nahel.
00:37:53 Ces émeutiers qui ont également visé les forces de l'ordre à de nombreuses reprises,
00:37:58 avec des tirs de mortier. On échangeait avec certains policiers
00:38:00 qui nous disaient qu'ils étaient fatigués.
00:38:02 Évidemment, ici, les autorités craignent une nouvelle soirée de tension, ce soir à Nanterre.
00:38:07 - Je vous remercie, Marine. On va écouter justement la mère de Nahel,
00:38:10 et cette mère appelée à une marche blanche.
00:38:13 Et vous allez entendre quelqu'un à côté, je ne sais pas d'ailleurs qui est à côté d'elle,
00:38:18 qui, elle, parle de révolte. Et la mère de Nahel reprend à ce moment-là ce mot de révolte.
00:38:25 Écoutez.
00:38:26 - Je m'appelle Mounia, la maman à Nahel, celui qui vient de recevoir une balle,
00:38:31 qui est morte à Nanterre le petit 17 ans. Je suis sa maman.
00:38:34 Rendez-vous jeudi à la préfecture à 14h. Marche blanche.
00:38:39 Jeudi, venez tous. - C'est la marche de la révolte, maman.
00:38:42 - On fait une révolte, s'il vous plaît, pour mon fils, pour Merzouk Nahel.
00:38:45 On sera tous là. Merci.
00:38:47 - C'est la marche de la révolte.
00:38:48 - Bon, la marche de la révolte. Et on entend certaines voix qui veulent instrumentaliser,
00:38:53 récupérer, pour faire autre chose. Et j'ai cité tout à l'heure Jean-Luc Mélenchon.
00:38:57 Je vais le reciter, parce que Jean-Luc Mélenchon, c'est un appel à l'insurrection.
00:39:02 - Que se tweetent les chiens de garde, nous ordonnent d'appeler au calme, nous appelons à la justice,
00:39:08 retirer l'action judiciaire contre le pauvre Nahel, suspender le policier meurtrier,
00:39:13 son complice qui lui a ordonné de tirer, foutre la paix à l'ambulancier.
00:39:17 Est-ce que vous avez le sentiment vous-même d'être instrumentalisé, récupéré par la France insoumise ?
00:39:22 - Pas du tout, parce que moi, je suis d'abord et essentiellement engagé autour des citoyens.
00:39:29 D'où le nom de Vox Populi. Et on ne le fait en aucun cas de la politique.
00:39:33 Que les politiques veuillent s'emparer de cette histoire, je dirais, entre guillemets,
00:39:38 c'est le jeu de la politique, malheureusement.
00:39:40 - Et là, ils appellent à l'insurrection.
00:39:43 - Mais sur le côté de la révolte, c'est surtout dans les mots de la maire, je pense,
00:39:46 parce qu'on voit bien que c'est une maire qui est effondrée,
00:39:50 c'est par rapport au côté révoltant de ce qui vient de se passer.
00:39:54 - Je pense que la dame qui lui propose à côté de dire que là, elle n'est pas dans cet état d'esprit.
00:39:58 - On ne peut bien évidemment rien reprocher à la maire, et on a vu la vidéo, parce que bon...
00:40:03 - Il faut bien dire que cette révolte, et il y a l'expérience de 2005, est sans issue.
00:40:10 Elle ne mène à rien, parce que ce matin, les voitures brûlées,
00:40:14 c'est les travailleurs du petit matin qui se retrouvent avec une situation catastrophique.
00:40:20 Les bus qui ne roulent pas aujourd'hui en Ile-de-France,
00:40:23 c'est les salariés du petit matin qui ne peuvent pas aller travailler pour nourrir leur famille.
00:40:27 Une médiathèque, un gymnase, une école, alors qu'il faut des efforts monumentaux
00:40:33 pour livrer de l'équipement public dans ces quartiers populaires.
00:40:36 C'est les populations, les usagers locaux.
00:40:38 Donc il faut que... C'est là où le tweet de Jean-Luc Mélenchon,
00:40:41 qui connaît parfaitement les quartiers populaires, fait preuve d'une hypocrisie crasse,
00:40:45 parce qu'il sait très bien que les principales victimes des émeutes,
00:40:49 ce sont les populations de ces quartiers populaires.
00:40:53 - Elisabeth Lévy.
00:40:54 - Moi, ce qui me frappe, je ne sais pas si vous avez lu l'article de Malika Sorrel dans le Figaro.
00:40:59 Elle parlait d'une dimension dont on n'ose pas tellement parler,
00:41:02 qui est que derrière, il y a une crise, malgré tout,
00:41:04 de l'intégration d'une partie des immigrés qui ne se reconnaissent pas dans les mœurs, dans les coutumes.
00:41:10 - Ces jeunes jeunes ne sont pas immigrés. Ils sont français.
00:41:13 - Ils sont français. - Français.
00:41:14 - Attention. - Ces jeunes sont français.
00:41:16 - Essentiellement, ils sont français. Ils sont même à 2000% français.
00:41:18 - Attendez, pardonnez-moi. Ils sont français.
00:41:20 Je n'ai pas dit qu'ils n'étaient pas français.
00:41:22 Je vous dis qu'une partie de ces jeunes ne se reconnaissent pas.
00:41:25 - Vous dites que vous les appelez des immigrés. Ils ne sont pas immigrés.
00:41:26 - Immigrés, pour l'INSEE, c'est les immigrés et leurs descendants.
00:41:29 - C'est plutôt les pauvres. - Alors, excusez-moi, ça ne veut pas dire étrangers.
00:41:31 - C'est plutôt les pauvres.
00:41:32 - Je vous dis, des Français d'origine immigrée, qui sont certainement français, ne se reconnaissent pas.
00:41:37 Ils le disent. Quand ils parlent des Français, ils disent "eux".
00:41:40 Donc, je dis que c'est une des dimensions du problème,
00:41:43 c'est qu'ils ne se reconnaissent pas, peut-être dans la société française,
00:41:47 parce qu'ils ne s'estiment pas reconnus, si vous voulez.
00:41:49 Et derrière ces émeutes, ces bouffées de violence, il y a aussi cela.
00:41:56 Si vous voulez, on ne peut pas... Ce n'est pas vrai. On n'est pas en Amérique.
00:41:59 - Alors, absolument... - On n'est pas en Amérique.
00:42:01 - Je suis absolument d'accord avec vous. Nous ne sommes pas en Amérique.
00:42:04 Mais ce qu'il faut aussi, et là encore, je vais parler de mon expérience, savoir,
00:42:08 c'est que nos parents, moi, je fais partie d'une génération
00:42:12 qui nous ont élevés dans un amour inconditionnel de la France.
00:42:17 - Vous êtes d'une autre génération. - Non, non, mais attendez.
00:42:19 - Ils nous ont élevés dans cet amour et ce respect de la France.
00:42:24 - Armel, je vais vous dire... - Mais maintenant, montre le discours.
00:42:26 - Je vais poser la question différemment. Vous avez quel âge, Armel ?
00:42:28 - 50 ans. - Est-ce que vous diriez que le rapport
00:42:31 que vous avez à la France est différent de celui d'un gosse de 20 ans ?
00:42:35 C'est parfois le sentiment que j'ai. Oui ou non ?
00:42:37 - Alors, moi... - D'un gosse décarté, bien sûr.
00:42:39 - Non, non, mais je réponds de manière moins, j'allais dire, binaire.
00:42:43 Je veux vous dire que le rapport, il est effectivement différent,
00:42:47 mais je dirais la même chose pour vos enfants.
00:42:50 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, il y a un rapport de la jeunesse vis-à-vis de la nation,
00:42:54 vis-à-vis, je dirais, du monde qui a changé.
00:42:59 - Je ne partage pas votre avis. J'ai le sentiment, parfois,
00:43:01 et vous allez me dire si vous entendez cela, que cette jeune génération
00:43:06 est parfois en colère contre la France, contre ce qu'elle a fait au 19e siècle,
00:43:11 contre ce qu'elle a fait au 20e siècle, et qu'ils sont nourris à une forme de discours ambiant
00:43:18 où ils se disent "nos pères, nos grands-pères ont été maltraités par cet État qui nous accueille aujourd'hui".
00:43:28 - Je veux juste vous dire... - Je veux vous considérer comme une réalité.
00:43:32 Ce qui n'était pas vrai, il y avait dans votre génération.
00:43:35 - Oui, mais parce que, je vais dire, il y a le discours et il y a les actes.
00:43:39 Donc nous, on a été élevés, nos parents... - Vous venez d'où d'ailleurs ?
00:43:44 - Du Congo, Brazaville, et j'ai grandi à Clichyboit-Montfermelle,
00:43:49 donc l'endroit des émeutes, justement, en 2005.
00:43:52 Et donc, ce que je veux dire, c'est que les parents nous ont toujours élevés
00:43:56 dans cet amour de la France, dans cette espérance, dans cette attente, justement.
00:43:59 Et c'est pour ça qu'on est venus aussi, par rapport à tout ce qui est éducation et progrès.
00:44:04 Mais entre le discours et la réalité, quand il a fallu, par exemple,
00:44:09 après avoir fait un certain nombre d'études, passer du stade de l'étudiant à l'employé,
00:44:15 c'est là qu'on voit apparaître des barrières dans lesquelles, entre guillemets,
00:44:20 on ne pensait pas qu'elles allaient exister.
00:44:22 Et si aujourd'hui, un certain nombre de ces jeunes ont décidé de vivre,
00:44:27 j'allais dire quelque part, en sécession, c'est quelque part par rapport à l'épreuve des faits.
00:44:32 C'est-à-dire qu'ils ont vu...
00:44:34 - C'est là que c'est ce que disait Florian tout à l'heure,
00:44:36 chacun va se renvoyer la balle en permanence.
00:44:39 - Donc c'est de la faute de la France tout le temps.
00:44:41 - Non, mais je ne dirais pas que c'est de la faute de la France,
00:44:43 mais de certaines institutions qui font en sorte que, sur certains sujets,
00:44:47 notamment en matière de discrimination...
00:44:49 Ce n'est pas normal que, par exemple, nous, Vox Populi,
00:44:51 on accompagne des élèves qui ont fait HEC, qui ont fait l'ESSEC,
00:44:55 qui ont fait Dauphine, etc., pour trouver des stages, des alternances.
00:45:00 On ne devrait pas les accompagner. Et ce n'est pas normal.
00:45:03 Si jamais la République ne comprend pas que, quand des enfants jouent le jeu de la République
00:45:07 et qu'on ne les intègre pas...
00:45:09 - Je suis à 100% d'accord avec vous.
00:45:12 Moi, j'ai un sentiment différent. Je travaille dans cette entreprise Canal+.
00:45:16 - Moi, je vous parle de ma vie, je vous parle de la réalité, je vous parle de ce qui se passe.
00:45:19 - Je vous parle de cette entreprise où j'ai le sentiment que les jeunes avec qui je travaille
00:45:23 aujourd'hui représentent la France d'aujourd'hui et sont issus de toutes...
00:45:27 - Je vais vous inviter à venir avec moi.
00:45:29 - Mais dans ce...
00:45:31 - Non, mais on va chercher des plateaux et vous allez venir avec moi sur le terrain.
00:45:34 - Je veux dire, on peut se balader dans les couloirs de Canal+ tout à l'heure,
00:45:38 voir qui sont les alternants, parce qu'il y en a quelques-uns, forcément.
00:45:42 Et il me semble que là, il y a la représentation, qu'ils ne sont pas choisis,
00:45:46 en clair, en fonction de leur couleur de peau.
00:45:49 On va marquer une pause. Je vous remercie en tout cas d'être avec nous.
00:45:52 C'est intéressant d'échanger.
00:45:54 - Et ce sera avec la police nationale, je me permets de le dire.
00:45:56 - On y va vraiment, on voit qu'il y a une diversité.
00:45:59 - On parlera de l'exécutif, on parlera du hijab également.
00:46:03 Il y a un papier de Jean-Éric Schottel, il est dans le Figaro.
00:46:07 - Formidable.
00:46:08 - Tout à fait remarquable.
00:46:09 Alors, c'est très intéressant parce que le Conseil d'État,
00:46:11 ce n'est pas n'importe qui Jean-Éric Schottel.
00:46:14 C'est un ancien...
00:46:16 - Le chrétien général.
00:46:18 - ...honoraire, bien sûr.
00:46:20 Et il a un peu refroidi, le Conseil d'État et son rapporteur,
00:46:24 qui sont des byzantologues, disons-le les conseillers d'État.
00:46:29 Et là, lui, il a fait un papier hier dans le Figaro,
00:46:32 où il remet l'église au milieu du village, si j'ose dire.
00:46:35 Donc on pourra voir précisément ce qu'il a dit,
00:46:37 parce qu'il est contre la position du rapporteur
00:46:40 qui expliquait que ces jeunes femmes devaient porter le hijab.
00:46:43 On marque une pause et nous revenons dans un instant.
00:46:46 - Mickaël Dos Santos à 10 heures, nous rappelle les titres.
00:46:52 ...
00:46:55 - Deux jours après le décès de Naël,
00:46:57 le procureur de la République de Nanterre
00:46:59 va s'exprimer dans une heure depuis la préfecture.
00:47:02 Il va revenir sur les avancées de l'investigation.
00:47:05 Une conférence de presse où il évoquera également
00:47:07 les orientations décidées lors des procédures en cours.
00:47:10 Le décès de Naël a l'origine hier soir de violences urbaines.
00:47:13 Un tramway a été incendié à Clamart, dans les Hauts-de-Seine.
00:47:16 Les pompiers sont rapidement intervenus.
00:47:18 Personne n'a été blessé.
00:47:20 Les armes ont également été dégradées aux alentours.
00:47:23 Et puis enfin, les scènes de violences qualifiées d'injustifiables
00:47:26 par Emmanuel Macron, le président de la République,
00:47:29 a convoqué ce matin une cellule de crise avec ses ministres à Paris.
00:47:32 Hier soir, 150 personnes ont été interpellées
00:47:35 après des incendies et des attaques à l'encontre de bâtiments publics.
00:47:38 - Naël Monboulu est avec nous,
00:47:40 il est président de l'association Evoques Populi.
00:47:42 Je le remercie à grandement.
00:47:44 C'est intéressant ce que vous disiez à la mi-temps de notre émission.
00:47:47 En gros, vous dites pas toujours la même chose, d'ailleurs, à l'antenne.
00:47:52 C'est plus direct, hors antenne.
00:47:55 Mais j'ai souvent remarqué ça.
00:47:57 Vous dites à ces jeunes, "Prends-toi en main, l'État n'est pas ton père,
00:48:01 l'État n'est pas ta mère, c'est à toi un peu qu'incombe
00:48:04 la responsabilité de la vie que tu auras ici."
00:48:07 C'est ça que vous leur dites.
00:48:09 Et ça, c'est un discours qu'on peut effectivement entendre,
00:48:11 qui n'est pas victimaire et qui peut être...
00:48:13 - Mais parce que nos parents nous ont élevés dans ce parcours d'ailleurs.
00:48:19 - Oui, d'accord, mais ça serait bien que ça s'entende.
00:48:22 L'aspect de l'exécutif, deux ou trois choses que je voulais vous faire écouter.
00:48:26 Voyez le sujet de Mathieu Devesse, comment a réagi l'exécutif ?
00:48:30 - Alors que les deux enquêtes ouvertes par le parquet de Nanterre
00:48:41 suivent leurs cours, l'exécutif prend position en faveur de Nahel.
00:48:44 La prise de parole d'Emmanuel Macron était particulièrement attendue
00:48:48 et le président s'est montré implacable.
00:48:51 - C'est inexplicable, inexcusable.
00:48:54 Et d'abord, ce sont des mots d'affection, de peine partagée,
00:48:58 de soutien à sa famille et à ses proches.
00:49:00 Il faut le calme pour que la justice se fasse.
00:49:03 Et il faut du calme partout parce que nous n'avons pas besoin
00:49:06 d'avoir en effet un embrasement, une situation qui viendrait se dégrader.
00:49:10 - Sa première ministre lui emboîte le pas.
00:49:12 Devant le Sénat, Elisabeth Borne réclame la vérité sur le drame.
00:49:16 - Quand il y a des fautes, les fonctionnaires ont à en répondre
00:49:20 tant au plan administratif que judiciaire.
00:49:23 Les images particulièrement choquantes du contrôle de Nahel
00:49:27 donnent à penser que le cadre d'intervention légale n'a pas été respecté.
00:49:32 Mais seule la justice le dira et nous en tirerons évidemment toutes les conséquences.
00:49:38 - Et à l'Assemblée nationale, la présidente Yelle Braun-Pivet
00:49:41 demande même aux députés d'observer une minute de silence en hommage à la victime.
00:49:45 Enfin, à la demande du président de la République,
00:49:49 le ministre délégué à la ville, Olivier Klein, s'est entretenu
00:49:52 avec la mère de l'adolescent.
00:49:54 Il lui a présenté les condoléances du gouvernement
00:49:56 et l'a assuré du soutien de la nation.
00:49:59 - On en avait parlé tout à l'heure, inexcusables et inexplicables
00:50:04 les mots du président de la République.
00:50:06 Emmanuel Macron-Goldenadel était avec nous hier, il a réagi sur ces deux mots.
00:50:09 - Je considère que c'est un propos inexcusable.
00:50:13 Parce que je ne sais pas ce qui s'est passé.
00:50:16 Je suis incapable de vous dire au moment où je vous parle.
00:50:20 - Les images...
00:50:22 - J'ai vu d'autres vidéos beaucoup plus discutables, monsieur Proulx.
00:50:25 Mais indépendamment de ça... - C'est important.
00:50:28 - Non mais monsieur Proulx, si on décide une bonne fois pour toutes
00:50:31 qu'à la faveur d'une certaine vidéo, quelqu'un est coupable ou innocent,
00:50:35 c'est même pas la peine de saisir la justice.
00:50:37 - Non mais on comprend, en voyant l'image, que cette mort est évitable.
00:50:42 Si le policier laisse, il est la voiture.
00:50:45 C'est ce que chacun comprend immédiatement, en voyant l'image.
00:50:49 - En tant que citoyen comme en tant qu'avocat,
00:50:52 moi je refuse de sacrifier sur l'autel de la tranquillité publique
00:50:58 la présomption d'innocence d'un homme et d'un policier.
00:51:02 Je ne me sens pas capable de dire ce soir, je connais pas le dossier,
00:51:09 si cet homme est coupable ou innocent.
00:51:12 Donc le mot inexcusable est inexcusable
00:51:15 et j'y vois une immixtion dans les affaires de la justice.
00:51:19 Uniquement pour un seul but.
00:51:22 C'est parce qu'on a peur des quartiers,
00:51:26 parce que là, en matière de récupération,
00:51:29 on a fait très fort quand même.
00:51:31 Je me permets de vous rappeler que dans l'affaire Lola,
00:51:34 cette petite fille, elle n'avait pas de casier judiciaire.
00:51:40 Elle n'avait rien fait.
00:51:42 Il n'y a pas de Français qui sont sortis dans la rue pour mettre le feu.
00:51:47 Et pourtant, le simple fait de s'émouvoir
00:51:50 a été considéré comme une ontilleuse récupération.
00:51:53 Alors j'ai un problème de vocabulaire
00:51:56 pour savoir ce qui s'est passé à Nanterre
00:51:59 de la part de gens qui se sont livrés à des exactions
00:52:03 et pour lesquelles le président de la République a expliqué
00:52:06 c'est parce qu'il faisait chaud, il fait chaud.
00:52:09 C'est peut-être le réchauffement climatique
00:52:11 ou parce que ces gens-là ne partent pas en vacances.
00:52:14 Je ne sache pas qu'on soit encore en vacances.
00:52:16 Donc où je tourne mon regard, pardon de vous le dire,
00:52:19 et ça n'efface pas la possibilité, effectivement,
00:52:22 de la culpabilité des gens.
00:52:24 Je ne veux pas caricaturer ma propre pensée.
00:52:26 Certainement pas.
00:52:27 Vous diriez, Gilles, que...
00:52:29 Il a totalement raison.
00:52:31 Il a totalement raison.
00:52:32 Je ne sais pas s'il y a une autre vidéo.
00:52:34 Apparemment, Olivier D'Artigolle nous dit que non.
00:52:38 Donc on n'a pas de raison de ne pas le croire.
00:52:40 Mais les deux adjectifs du président de la République,
00:52:44 avant même que je sache ce que Gilles William avait dit
00:52:47 sur votre plateau, ne veulent rigoureusement rien dire.
00:52:52 D'abord, c'est une violation de la présomption d'innocence.
00:52:56 Et surtout, je dirais même que c'est une absurdité,
00:52:59 parce qu'on peut, en respectant la présomption d'innocence,
00:53:03 on peut expliquer un peu ce qui s'est passé,
00:53:07 et on verra à la fin des procédures judiciaires
00:53:10 si on peut l'excuser.
00:53:12 Mais c'est aberrant, ce type d'excuses.
00:53:14 Est-ce qu'on peut aller sur un terrain qui va vous sembler sensible,
00:53:17 en termes de présomption d'innocence ?
00:53:19 Mais il y a d'abord une vidéo.
00:53:22 Et elle est attablante, on l'a caractérisé les uns les autres.
00:53:25 Gilles William, que j'aime bien par ailleurs,
00:53:27 dit qu'il y a d'autres vidéos.
00:53:29 Il y en a une autre pour l'instant qui tourne.
00:53:31 C'est celle où on voit dans le rétro.
00:53:33 Le maire de Nanterre a dit qu'il donnait à...
00:53:35 - Non, mais c'est pas le sujet.
00:53:37 C'est la prise de parole du président de la République.
00:53:39 - Première chose d'abord.
00:53:40 - Il fait court.
00:53:41 - Alors, court.
00:53:42 Je pense que le président a des informations
00:53:44 sur la réalité de ce qui s'est passé.
00:53:46 Des syndicalistes policiers, en off, nous disent...
00:53:49 Je peux aller au bout ?
00:53:51 Des syndicalistes policiers nous disent en off,
00:53:53 "Voilà ce qui s'est passé.
00:53:55 "Le collègue n'a pas eu le comportement adéquat."
00:53:57 Mais moi, je te le dis.
00:53:59 - Mais donc la justice n'a pas besoin...
00:54:01 - Je ne fais pas l'enquête avant l'enquête.
00:54:03 Ce que je veux te dire, c'est qu'il y a des éléments
00:54:05 très courts qui font que l'exécutif a pris une décision.
00:54:07 - Très courts.
00:54:09 Excusez-moi, on devrait s'interdire de juger
00:54:11 sur la base d'une vidéo, quelle que soit l'histoire.
00:54:13 - C'est pour dire ça.
00:54:15 - D'accord, mais je réponds quand même.
00:54:17 La seule chose que je voudrais dire sur le propos de Gilles William,
00:54:19 c'est qu'il a raison sur un point qui me semble très grave.
00:54:21 C'est-à-dire, c'est...
00:54:23 Effectivement, on essaye d'acheter le calme.
00:54:25 Et on aura la défaite et le déshonneur
00:54:27 parce qu'on ne l'achète pas.
00:54:29 Parce que les propos du président,
00:54:31 la minute de silence n'ont servi à rien,
00:54:33 si vous voulez, le soir même,
00:54:35 tous ces propos d'apaisement n'ont pas apaisé.
00:54:37 - Nathan Devers.
00:54:39 - Nathan Devers.
00:54:41 - Sur la vidéo, je citerai David Lebar,
00:54:43 ce que j'entendais hier.
00:54:45 Et je pense qu'il est plus compétent que nous tous pour en discuter
00:54:47 qu'il disait hier que lui, en tant que professionnel,
00:54:49 de voir la vidéo, il l'a dit sur C'est L'Union Europe 1,
00:54:51 de voir cette vidéo,
00:54:53 eh bien, il voyait manifestement que
00:54:55 c'était pas un cas légitimé.
00:54:57 Et deuxièmement, à mon avis,
00:54:59 les propos du président de la République,
00:55:01 c'est pas une question d'enquête,
00:55:03 de présomption, c'est autre chose.
00:55:05 On est sur un terrain qui est assez comparable
00:55:07 avec Georges Floyd. L'affaire Georges Floyd,
00:55:09 c'est la vidéo. Et ça, c'est quelque chose de majeur.
00:55:11 Moi, je pense fondamentalement
00:55:13 que les gens qui ont fait
00:55:15 les MET hier et les gens qui ont
00:55:17 une grande indignation, leur arrière-pensée,
00:55:19 et encore une fois, je n'ai aucun
00:55:21 jugement là-dessus, je pense que leur pensée
00:55:23 est celle-ci, c'est de se dire que si cette vidéo
00:55:25 n'avait pas existé, eh bien, ça aurait été
00:55:27 à minima parole contre parole,
00:55:29 et peut-être même qu'une parole aurait
00:55:31 emporté sur l'autre. Je ne juge pas.
00:55:33 Mais c'est évidemment comme ça
00:55:35 qu'il y a une perception de cette affaire.
00:55:37 Écoutons l'échange entre Thomas Dossus
00:55:39 qui est des sénateurs
00:55:41 Europe Écologie Les Verts et Gérald Darmanin
00:55:43 hier au Sénat.
00:55:45 "Drame après drame, avec détermination,
00:55:47 vous défendez la honteuse loi
00:55:49 CASE 9 qui permet à la police
00:55:51 d'ouvrir le feu sur les chauffeurs d'une voiture
00:55:53 selon des conditions manifestement
00:55:55 trop floues. Depuis cette loi,
00:55:57 40% des tirs sont des véhicules
00:55:59 en plus par rapport aux cinq années
00:56:01 la précédente. L'an dernier,
00:56:03 13 décès ont été enregistrés
00:56:05 après des refus tempérés, lors
00:56:07 des contrôles routiers, un record,
00:56:09 un triste record. Cette loi
00:56:11 est manifestement trop laxiste,
00:56:13 elle a manifestement permis le développement
00:56:15 d'un sentiment d'impunité
00:56:17 qui hier a conduit à un drame.
00:56:19 Monsieur le ministre, si vous voulez
00:56:21 que le calme revienne, et nous l'appelons
00:56:23 de nos voeux, il est temps de revenir
00:56:25 sur cette loi. Combien de morts supplémentaires
00:56:27 faudra-t-il pour que vous en preniez
00:56:29 conscience ? "Vous avez, monsieur le sénateur,
00:56:31 profité, c'est affreux,
00:56:33 de ce terrible drame,
00:56:35 pour rappeler votre opposition à la loi qu'avait prise
00:56:37 le président Hollande et le Premier ministre CASE 9
00:56:39 dans des temps différents, puisque
00:56:41 c'était des temps, je le rappelle, d'attentats
00:56:43 terroristes, qui prévoient, dans l'article
00:56:45 que vous évoquez, non pas que des
00:56:47 policiers ou des gendarmes puissent tirer sur une voiture,
00:56:49 c'est totalement faux, et c'est faux de le dire
00:56:51 dans cet hémicycle aux yeux des Français, monsieur le sénateur,
00:56:53 mais que dans certaines circonstances,
00:56:55 lorsque les policiers sont eux-mêmes
00:56:57 en danger de mort, qu'ils puissent utiliser leur arme.
00:56:59 Est-ce que ce policier
00:57:01 était en danger de mort pour utiliser
00:57:03 son arme ? C'est ce que montrera
00:57:05 l'enquête judiciaire. A priori,
00:57:07 les images que nous avons toutes vues
00:57:09 sont choquantes, parce que ça ne correspond pas
00:57:11 à la loi 2017.
00:57:13 Loi 2017 que je ne veux pas, ici, particulièrement
00:57:15 justifier devant vous,
00:57:17 n'ayant pas été son auteur, mais surtout
00:57:19 trouvant que c'est le temps du deuil, du recueillement
00:57:21 et de la dignité républicaine, et non de la récupération politique.
00:57:24 Tous les policiers avec qui j'ai échangé
00:57:28 remettent en cause cette loi de 2017 et disent
00:57:30 qu'elle est incompréhensible. C'est l'article 435.
00:57:33 Hein ? Il y a 5 cas
00:57:35 de figure pour lesquels le policier peut
00:57:37 ouvrir le feu. Le premier cas, on est d'accord,
00:57:39 c'est s'il y a une atteinte à sa vie ou son intégrité physique.
00:57:41 C'est clair. Deuxième,
00:57:43 après sommation, si c'est la seule façon de protéger
00:57:45 les personnes autour de lui. C'est toujours clair.
00:57:47 Troisième cas de figure, pour empêcher la
00:57:49 réitération d'un meurtre ou d'une tentative
00:57:51 de meurtre. Ce point fait clairement référence
00:57:53 aux attentats qui ont touché la France.
00:57:55 Le quatrième point, celui-là est absolument
00:57:57 incompréhensible. Vous qui avez été député
00:57:59 et les députés qui ont écrit cette loi
00:58:01 ont mis
00:58:03 une ambiguïté.
00:58:05 Que dit
00:58:07 ce quatrième point ? Pour neutraliser
00:58:09 une personne qui cherche
00:58:11 à leur échapper et risque
00:58:13 de s'en prendre à des tiers dans
00:58:15 sa chute. Eh bien là, il y a
00:58:17 un flou. Et à l'aune
00:58:19 de ce quatrième cas,
00:58:21 le policier qui a tiré
00:58:23 sur Nahel peut dire
00:58:25 effectivement "neutraliser une personne qui cherche
00:58:27 à leur échapper et risque de s'en prendre à des tiers dans sa chute".
00:58:29 Là, il y a une
00:58:31 ambiguïté. C'est aussi pour ça que
00:58:33 la justice ne se range jamais sur un plateau
00:58:35 de télé ou sur un compte Twitter.
00:58:37 Moi, je fais le "procès"
00:58:39 au législateur.
00:58:41 Qui a mis
00:58:43 cela, qui a mis cette ambiguïté
00:58:45 en 2017.
00:58:47 Dans un contexte qui était celui
00:58:49 où on utilisait des voitures pour
00:58:51 commettre des attentats terroristes.
00:58:53 J'entends.
00:58:55 Je suis complètement en face
00:58:57 avec la réponse de Gérald Darmanin.
00:58:59 C'est dire "oui, pourquoi pas s'interroger ?"
00:59:01 La minute de silence,
00:59:03 vous avez été député.
00:59:05 Est-ce que vous pensez que
00:59:07 cette minute de silence
00:59:09 était quelque chose
00:59:11 qu'il fallait faire hier ?
00:59:13 Je suis avocat maintenant.
00:59:15 Ah !
00:59:17 On a compris votre...
00:59:19 Encore une fois,
00:59:21 les responsables politiques
00:59:23 sont avant tout responsables. Ils doivent
00:59:25 se départir d'émotions
00:59:27 qui se contrebalancent et qui viennent se percuter
00:59:29 pour essayer de réfléchir à la vision,
00:59:31 à un projet, à ce qu'il faut modifier,
00:59:33 ce qui est insatisfaisant, etc.
00:59:35 Rester sur le terrain de l'émotion,
00:59:37 je ne suis pas à l'aise avec ça.
00:59:39 Voyons cette séquence.
00:59:41 De quelques secondes.
00:59:43 Le décès du jeune Naël,
00:59:49 âgé de 17 ans,
00:59:51 survenu hier à Nanterre,
00:59:53 suscite une forte émotion
00:59:55 dans le pays.
00:59:57 Il conviendra de faire
00:59:59 toute la lumière sur les circonstances de ce drame.
01:00:01 L'enquête est en cours
01:00:03 et la justice devra se prononcer.
01:00:05 Pour l'heure,
01:00:07 je vous invite à respecter une minute de silence
01:00:09 en mémoire de Naël,
01:00:11 en soutien à ses parents et à ses proches.
01:00:13 C'est un geste politique
01:00:23 forcément qui est fort
01:00:25 et qui est en dé...
01:00:27 Comment dire ? Je l'interprète comment ?
01:00:29 Je me dis que c'est
01:00:31 à destination des quartiers
01:00:33 qui ont le sentiment d'être
01:00:35 maltraité et de dire
01:00:37 "l'Assemblée nationale pense à vous". Voilà comment je l'interprète.
01:00:39 En même temps...
01:00:41 - Parce que le pays tout entier était secoué
01:00:43 par cette vidéo, pas que le quartier ?
01:00:45 - Oui, je crois, Pascal.
01:00:47 - Vous savez, là, il y a discussion.
01:00:49 Parce que moi j'entends...
01:00:51 Hier j'ai fait une émission pendant 1h30 sur RTL.
01:00:53 J'ai entendu uniquement des gens
01:00:55 et c'était d'ailleurs
01:00:57 assez étonnant et peut-être effrayant,
01:00:59 qui appelaient pour dire "si ce jeune homme
01:01:01 obtient père, il est vivant".
01:01:03 "Si ce jeune homme obtient père, il est vivant".
01:01:05 Je ne peux que vous rapporter ce que j'ai vu.
01:01:07 Ce n'est pas ma position, bien évidemment.
01:01:09 Mais ne vous trompez pas
01:01:11 sur l'état d'esprit du pays.
01:01:13 Ne vous trompez pas sur l'espace médiatique.
01:01:15 Et ne vous trompez pas sur ce que pensent
01:01:17 les gens qui nous écoutent.
01:01:19 - J'espère que nous n'en sommes pas là.
01:01:21 - Je ne me fais que le témoin
01:01:23 de ce que j'ai entendu.
01:01:25 Je ne dis pas, et je n'ai pas de sondage, bien évidemment.
01:01:27 Donc je ne peux pas vous dire ce que pense
01:01:29 le pays, comment il pense, etc.
01:01:31 - Le risque, c'est que chacun
01:01:33 est ses victimes, en fait.
01:01:35 - Je pense, justement,
01:01:37 par rapport à ce que je venais de dire,
01:01:39 je pense qu'effectivement, ce message
01:01:41 de l'Assemblée est plutôt à destination
01:01:43 des quartiers, effectivement,
01:01:45 pour dire qu'il y a une considération
01:01:47 qui la réalité est adressée
01:01:49 pour dire qu'effectivement, la justice
01:01:51 va se pencher sur ce drame
01:01:53 et que, derrière, on va
01:01:55 apporter des réponses
01:01:57 dans un temps, j'allais dire,
01:01:59 plus court que, traditionnellement,
01:02:01 la justice le fait. Donc ça, c'était une première chose
01:02:03 parce qu'effectivement, les gens se sentent bien
01:02:05 que l'embrasement peut...
01:02:07 - Moi, je pense que cette
01:02:09 minute de silence est
01:02:11 terriblement démagogique.
01:02:13 Je veux dire, lorsqu'on
01:02:15 propose une minute de silence,
01:02:17 on ne le fait pas sous la pression
01:02:19 d'une émotion discutable.
01:02:21 Deuxième élément, on pense
01:02:23 à toutes les tragédies que,
01:02:25 malheureusement, la France connaîtra encore
01:02:27 et qu'elle a connues dans le passé.
01:02:29 On n'a jamais fait l'ombre
01:02:31 d'une minute de silence
01:02:33 pour des policiers assassinés.
01:02:35 Je trouve que cela, ça relève
01:02:37 de quelque chose de scandaleux.
01:02:39 Scandaleux. - Je ne dirais pas
01:02:41 ce mot-là. - Moi, je le dis.
01:02:43 - J'entends bien, mais pensez aussi...
01:02:45 - Vous êtes beaucoup plus mesuré que moi.
01:02:47 Et, Pascal, si je peux, juste un mot...
01:02:49 - Si cette minute peut apeser des choses,
01:02:51 si elle a une utilité politique...
01:02:53 - On sait bien que ce n'est pas le cas.
01:02:55 Et je n'aime pas que le président de la République
01:02:57 et d'autres prétendent
01:02:59 parler en notre nom à tous.
01:03:01 Alors que, vous l'avez dit,
01:03:03 on a des opinions très variées
01:03:05 sur ces tragédies. - Oui, exactement.
01:03:07 En tout cas, il y a surtout, ce qui me frappe
01:03:09 moi, c'est l'espace médiatique, une nouvelle
01:03:11 fois, a une opinion.
01:03:13 Mais le plus grand nombre,
01:03:15 en tout cas, ceux qui
01:03:17 nous écoutent ne sont pas forcément sur cette
01:03:19 ligne-là. Dernier mot avant que vous
01:03:21 laissiez votre place à Noémie Schultz,
01:03:23 puisque nous allons parler du hijab dans une seconde.
01:03:25 - Je pense qu'il ne faut pas mépriser
01:03:27 l'émotion, qui est une tentation facile,
01:03:29 un peu intellectualiste, de dire qu'après un drame,
01:03:31 les bougies, les minutes de silence,
01:03:33 vous savez comme après Annecy, quand il y avait eu de la musique,
01:03:35 "Oh, ça ne sert à rien,
01:03:37 passons à l'analyse politique." Moi, je ne pense absolument pas.
01:03:39 Tout à l'heure, Gilles-William Gaudenadel, il disait,
01:03:41 justement, "On m'a reproché de m'être ému dans l'affaire Lola."
01:03:43 Non, au contraire, l'émotion, c'est extrêmement
01:03:45 important, et ce qui est dangereux après un drame,
01:03:47 c'est quand on veut en tirer immédiatement
01:03:49 une conclusion politique. Je pense qu'il faut prendre son temps.
01:03:51 Ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas en tirer. - Oui, mais c'est toujours mieux.
01:03:53 - Il faut prendre son temps de le faire. - Mais l'émotion a conduit
01:03:55 à ça, Nathan. L'émotion a conduit
01:03:57 à tirer une conclusion politique. - D'écouter ce que vous disiez tout à l'heure,
01:03:59 moi, j'ai l'impression aussi qu'entre
01:04:01 certaines personnes des quartiers et
01:04:03 la représentation de l'État,
01:04:05 il y a une forme de malentendu, de refus de
01:04:07 parler la même langue, et que du coup, un peu comme les Gilets jaunes,
01:04:09 on pourrait penser à faire un grand débat
01:04:11 sur ces questions-là. Si vous voulez, ce ne serait pas du
01:04:13 blabla, ce serait de mettre les questions à plat,
01:04:15 les questions qui dérangent, qu'on voit des perceptions
01:04:17 opposées qui s'affrontent, et pour essayer
01:04:19 d'être dans une logique de construction.
01:04:21 - Ça s'appelle une élection présidentielle.
01:04:23 - Il nous reste un petit quart d'heure.
01:04:25 - Une élection, on ne fait jamais de politique. - Nathan, c'est toujours un plaisir
01:04:27 d'être avec vous, mais comme vous êtes
01:04:29 le plus jeune, c'est pour ça que
01:04:31 je vais céder la place.
01:04:33 - Vous êtes le plus fou gueux.
01:04:35 - J'aurais pu dire
01:04:37 le plus beau, ce que vous êtes d'habitude,
01:04:39 mais là, Laurent Bachelier est là aussi.
01:04:41 Donc, vous êtes
01:04:43 le plus jeune et le plus beau.
01:04:45 Je vous remercie grandement.
01:04:47 Un mot sur le hijab.
01:04:49 Ce qui est très intéressant sur le
01:04:51 hijab, parce que
01:04:53 le Conseil d'État doit
01:04:55 rendre aujourd'hui
01:04:57 son... Comment on dit ? Bonjour Noemi.
01:04:59 - Bonjour Pascal. - Comment on dit ?
01:05:01 - Sa décision. - Sa décision.
01:05:03 Et alors là, j'ai cité tout à l'heure, c'est très intéressant
01:05:05 parce que ça a mis le feu
01:05:07 ce papier Jean-Éric Chottel,
01:05:09 qui est un homme de grande qualité
01:05:11 puisqu'il est conseiller d'État honoraire.
01:05:13 Il fait référence.
01:05:15 Il a écrit récemment de l'État de droit
01:05:17 au gouvernement des juges chez Gallimard. Il a été secrétaire
01:05:19 générale du Conseil constitutionnel de 1997
01:05:21 à 2007. Et en fait,
01:05:23 il y a opposition entre
01:05:25 les conseillers d'État
01:05:27 formés par Richard Decoin, qui sortent de
01:05:29 Sciences Po d'une certaine manière. - Et M. Thiau.
01:05:31 - Voilà. Et puis,
01:05:33 les anciens. C'est les Querelles et les Médocs.
01:05:35 Et le rapporteur est plutôt à l'anglo-saxonne.
01:05:37 Venez comme vous êtes.
01:05:39 Simplement, M. Ch...
01:05:41 Alors, les conseillers d'État,
01:05:43 je l'ai dit tout à l'heure aussi, ce sont des
01:05:45 byzantinologues. Voilà.
01:05:47 Ils sont toujours...
01:05:49 - Les différentialistes. - Il a quand même expliqué
01:05:51 que la jurisprudence s'appuyait sur
01:05:53 la croix de Malte du maillot de la
01:05:55 géossère. - Je ne sais pas s'il a parlé de jurisprudence,
01:05:57 mais il a dit que l'exigence
01:05:59 de neutralité dans le football lui semblait un peu en phase
01:06:01 avec la réalité sociologique du sport
01:06:03 et en particulier du football. Et il a pris un certain nombre
01:06:05 d'exemples. Le maillot de la géossère,
01:06:07 les tatouages sur les bras des joueurs,
01:06:09 ceux qui font une prière en rentrant sur le terrain. - Bien sûr.
01:06:11 C'est tout à fait comparable, évidemment, quelqu'un qui fait une prière
01:06:13 en rentrant sur le terrain avec un hijab.
01:06:15 Voilà. Quand je dis que c'est un byzantinologue,
01:06:17 bon, ces gens,
01:06:19 ils pourraient avoir un peu de bon sens aussi.
01:06:21 Un peu de bon sens.
01:06:23 Alors, qu'a écrit Jean-Éric Chottel dans
01:06:25 sa parole ? Il a écrit hier, et ça fait référence,
01:06:27 et le Conseil d'État était hier,
01:06:29 si mes informations sont bonnes,
01:06:31 glacé par ça.
01:06:33 Ce qui fait que la décision d'aujourd'hui pourrait être
01:06:35 renvoyée en plénière, d'ailleurs. Ça m'étonnerait
01:06:37 que la... - C'est pas les informations.
01:06:39 C'est pas les informations, forcément, que j'ai.
01:06:41 Mais bon, on verra. - Je vous fais confiance.
01:06:43 Alors, qu'écrit-il ? La charte olympique énonce
01:06:45 en son article 52 la règle selon laquelle
01:06:47 aucune sorte de démonstration ou de propagande politique
01:06:49 religieuse ou raciale n'est autorisée dans un lieu, site
01:06:51 ou autre emplacement olympique, écrit-il.
01:06:53 Et il dit "Cette règle de discrétion politique
01:06:55 et religieuse sur les terrains de sport et de
01:06:57 salubrité publique, si
01:06:59 en effet les lieux où se pratique le sport
01:07:01 devenaient le siège de manifestations
01:07:03 politiques ou d'affichages religieux,
01:07:05 s'en serait fini de ses valeurs
01:07:07 universalistes et de sa puissance
01:07:09 d'inclusion. Le sport
01:07:11 doit exprimer l'appartenance à une commune
01:07:13 citoyenneté, à une
01:07:15 commune humanité, et non devenir
01:07:17 prétexte à se compter et à
01:07:19 s'affronter entre tribus. C'est
01:07:21 pourtant le risque que ferait courir
01:07:23 au sport français le Conseil d'Etat
01:07:25 s'il suivait les conclusions rendues le 26
01:07:27 juin dernier par son rapporteur
01:07:29 public." Ben ça, ça a une autre valeur
01:07:31 que ce que j'ai dit hier moi lorsque j'ai
01:07:33 attaqué la décision du Conseil d'Etat, parce que celui
01:07:35 qui parle c'est Jean-Éric Schottel
01:07:37 qui a fait un long papier pour cela.
01:07:39 - Le Conseil d'Etat d'ailleurs qui a fait un communiqué hier pour
01:07:41 dénoncer les attaques qui ont
01:07:43 visé la juridiction.
01:07:45 - Je ne me suis pas senti visé particulièrement.
01:07:47 - Non, je pense que c'était aussi lié aux politiques.
01:07:49 - Bien sûr. - Je ne l'ai pas cité dans le communiqué.
01:07:51 - Non.
01:07:53 - Pas dans ce... - Pardon mais
01:07:55 je voudrais... Noémie Schoutre
01:07:57 merci parce que vous avez cité une phrase
01:07:59 extrêmement intéressante, vous l'aviez citée par tweet.
01:08:01 Cette phrase signifie...
01:08:03 Mais non mais... On ne peut pas, pardon.
01:08:05 Je crois que vous aviez lancé la discussion.
01:08:07 Vous avez dit...
01:08:09 Ils disent "le sport est peu en phase avec...
01:08:11 la neutralité est peu en phase avec la réalité
01:08:13 sociologique." Mais à ce compte-là
01:08:15 la neutralité, l'interdiction
01:08:17 du hijab est peu en phase avec la réalité
01:08:19 sociologique de certains établissements.
01:08:21 On n'a qu'à adapter nos lois
01:08:23 et nos principes à la sociologie.
01:08:25 On n'a qu'à dire aux nouveaux arrivés
01:08:27 "on va faire comme vous voulez puisque
01:08:29 c'est la sociologie."
01:08:31 C'est complètement dingue.
01:08:33 - Donc on a...
01:08:35 - Allez-y. - Non, on attend effectivement
01:08:37 une décision. On nous avait annoncé deux à trois semaines
01:08:39 et puis finalement, effectivement, il y a ce communiqué du Conseil d'État
01:08:41 qui annonce que la décision sera rendue sans doute
01:08:43 aussi parce qu'il y a toutes ces réactions, que
01:08:45 l'avis du rapporteur public est très critiqué
01:08:47 et c'est sans doute pour ça que le Conseil d'État rend une décision
01:08:49 assez maintenant. - Ils vont renvoyer en plénière peut-être. - Je suis pas sûr,
01:08:51 non. - C'est une manière quand même
01:08:53 de mettre tout le monde
01:08:55 dans la boucle. - Ça pourrait, mais
01:08:57 moi je ne sais pas.
01:08:59 On verra tout à l'heure. - Moi non plus.
01:09:01 Je n'ai pas intégré encore le Conseil d'État.
01:09:03 - Non mais il faut avouer, le Conseil d'État peut aussi... - Les demandes sont
01:09:05 très fortes. Mais je résiste.
01:09:07 - Il y a une pression.
01:09:09 - Je résiste. - Dans le communiqué, on lit
01:09:11 "la décision du Conseil d'État."
01:09:13 "La décision du Conseil d'État dans l'affaire
01:09:15 examinée lundi, qui a été adoptée à la suite
01:09:17 de l'audience, donc la décision a été adoptée
01:09:19 à la suite de l'audience, sera rendue publique demain."
01:09:21 - Ces revendications, Armel Mombouli,
01:09:23 sur le terrain, vous qui êtes au contact
01:09:25 de cette jeune génération,
01:09:27 ces revendications religieuses
01:09:29 de mœurs aussi parfois, est-ce que
01:09:31 vous les combattez d'abord
01:09:33 et est-ce que vous les sentez ensuite ?
01:09:35 J'aurais pu dire, est-ce que vous les sentez d'abord
01:09:37 et est-ce que vous les combattez ensuite ? - Je vais...
01:09:39 être plus nuancé
01:09:41 que vous. C'est-à-dire que le sport
01:09:43 doit d'abord être
01:09:45 un outil pour permettre aux uns
01:09:47 et aux autres de se rencontrer. Et on sait
01:09:49 que dans nos quartiers, par exemple,
01:09:51 sur la pratique sportive féminine... - C'est pas ma question.
01:09:53 - Non, mais je viens à votre question.
01:09:55 - Oui, mais court. - C'est que, dans la pratique
01:09:57 sportive féminine, on encourage
01:09:59 justement à ce que les filles
01:10:01 sortent, entre guillemets,
01:10:03 de leur quotidien
01:10:05 et viennent à la rencontre de la société.
01:10:07 - Est-ce qu'il y a des demandes de revendications religieuses,
01:10:09 oui ou non ? - Alors, il peut...
01:10:11 il peut y avoir, effectivement,
01:10:13 de par ici, des...
01:10:15 des gens qui vont vouloir... - C'est majoritaire,
01:10:17 c'est minoritaire ? - J'ai pas
01:10:19 de statistiques à donner là-dessus. - Vous êtes sur le
01:10:21 terrain. Moi, je vous invite pour que vous donniez...
01:10:23 - Non, mais ce que je veux vous dire, c'est que le pays,
01:10:25 et on le sent bien, est en proie
01:10:27 à une certaine, j'allais
01:10:29 dire...
01:10:31 volonté d'extrémiste
01:10:33 de pouvoir s'insérer dans...
01:10:35 s'intégrer dans la société. Et ils utilisent
01:10:37 pour ça que ce soit le sport... - Ma question, Armel...
01:10:39 - Demain, les jeux vidéo, vous aurez les mêmes sujets.
01:10:41 - Armel, ma question est simple.
01:10:43 Est-ce que c'est une demande un peu,
01:10:45 beaucoup, forte ou pas ?
01:10:47 C'est simple, une question... - Mais vous savez une chose,
01:10:49 c'est que, généralement... - Moi, par exemple, je pourrais
01:10:51 vous dire, quand je jouais au foot, il n'y avait aucune
01:10:53 revendication religieuse. - Non, mais, écoutez, ce que je veux dire, c'est que...
01:10:55 - C'est simple, comme question. - Ce que je veux vous dire
01:10:57 par là, c'est que c'est pas parce qu'il y en a que 15
01:10:59 qui demandent que,
01:11:01 entre guillemets, ce sujet, il faut pas le traiter. Ce que je veux dire
01:11:03 par là, ça commence toujours par
01:11:05 un côté minoritaire. Maintenant, ce que
01:11:07 je veux dire, ce qu'on doit travailler
01:11:09 par rapport à cette notion
01:11:11 de hijab dans le sport,
01:11:13 etc., c'est effectivement d'aller
01:11:15 à la rencontre
01:11:17 de ces jeunes filles pour savoir
01:11:19 qu'est-ce qu'il y a derrière... - Oui, mais ce sont
01:11:21 des militantes, et vous le savez en l'occurrence.
01:11:23 Alors, autre sujet qui m'intéresse...
01:11:25 - En fait, c'est des revendications, elle l'avait bien dit,
01:11:27 dans un lapsus, la responsable de cette association.
01:11:29 Elle s'est battue pour le burkini
01:11:31 dans les piscines municipales, on connaît ça à Rennes,
01:11:33 on sait ces petits redoncements, ce à quoi
01:11:35 ça aboutit.
01:11:37 Et moi, je vais souvenir aussi,
01:11:39 au moment des attentats de Charlie, c'était la responsable
01:11:41 de cette association militante
01:11:43 avait dit "oui, mais Charlie a tiré
01:11:45 en premier".
01:11:47 Il faut toujours savoir d'où on parle, il faut savoir
01:11:49 d'où ils parlent, eux, et c'est assez révélateur
01:11:51 de ce que ça veut dire. - Je suis assez d'accord
01:11:53 et c'est bien de le rappeler. Dans l'actualité
01:11:55 aujourd'hui, alors ça n'a rien à voir avec notre thème,
01:11:57 quoique...
01:11:59 C'est le festival de la BD de Dieppe. Est-ce que
01:12:01 vous êtes au courant de ça ? - L'affiche ?
01:12:03 - L'affiche du festival de la BD de Dieppe,
01:12:05 qui se tiendra les 22 et 23 juillet,
01:12:07 fait polémique. Dans sa première version, on pouvait y voir
01:12:09 une jeune femme avec un léger décolleté. La mairie
01:12:11 a demandé une version moins "lassive"
01:12:13 et c'est le mot qui a été employé par la mairie,
01:12:15 de l'affiche. Et dans la seconde, le décolleté a été
01:12:17 masqué par une pile de livres.
01:12:19 Alors, ce qui est intéressant, c'est d'abord, je vais vous montrer,
01:12:21 ça, c'est la première.
01:12:23 Vous vous rendez compte ? On est en France
01:12:25 aujourd'hui, en 2023.
01:12:27 À gauche, vous voyez
01:12:29 la première
01:12:31 affiche BD. Et la deuxième,
01:12:33 c'est vraiment
01:12:35 "Cacher ce sein que je ne...
01:12:37 couvrais, couvrez ce sein
01:12:39 que je ne saurais voir."
01:12:41 On est couvré ce sein
01:12:43 que nous ne saurions voir. C'est même
01:12:45 manifestement ce que dit
01:12:47 Tartuffe
01:12:49 à ce moment-là.
01:12:51 Revoyons ces deux photos, ces deux affiches,
01:12:53 parce que je trouve ça extraordinaire. Et la justification
01:12:55 surtout de
01:12:57 Madame Laetitia Legrand, moi qui me
01:12:59 fais, je le dis humblement,
01:13:01 qui me fais peur. Laetitia Legrand, elle est adjointe
01:13:03 au maire de Dieppe, en charge
01:13:05 de la vie associative, des animations et de la lutte
01:13:07 contre les discriminations. Qu'est-ce qu'elle a
01:13:09 dit ? "Quand nous avons vu l'affiche,
01:13:11 nous avons alerté l'association
01:13:13 sur le risque de polémiques
01:13:15 qu'elle pouvait susciter. Nous faisons très
01:13:17 clairement la distinction entre une œuvre d'art, comme
01:13:19 une bande dessinée qui la représente, une héroïne,
01:13:21 et une affiche qui annonce un événement grand public. Or,
01:13:23 pour annoncer un événement qui touche
01:13:25 tous les publics, nous avons pensé que la
01:13:27 représentation d'une jeune femme en pose
01:13:29 lascive. En pose lascive.
01:13:31 Je ne sais pas si... Madame Legrand,
01:13:33 je vais lui montrer des
01:13:35 poses lascives. Mais si cette
01:13:37 jeune femme, dans la première affiche,
01:13:39 est en pose lascive, les mots ont
01:13:41 un sens. Et elle n'est pas en pose
01:13:43 lascive. C'est ça qui est...
01:13:45 Nous avons pensé que la
01:13:47 représentation d'une jeune femme en pose lascive
01:13:49 avec un décolleté certes léger n'entrait pas
01:13:51 dans la vision que nous nous faisons de la lutte contre
01:13:53 les discriminations.
01:13:55 Je vous rends des comptes. Revoyons
01:13:57 encore ça. Revoyons encore.
01:13:59 Donc la jeune femme, à gauche, quand nous
01:14:01 avons vu l'affiche, nous avons alerté l'association,
01:14:03 en pose lascive.
01:14:05 Voilà.
01:14:07 Allez, Laëtitia
01:14:09 Legrand, adjointe au maire de Dieppe,
01:14:11 et elle est du Parti communiste français.
01:14:13 - Et Schneiderman approuve. - Et vous
01:14:15 pouvez me dire le rapport avec la lutte
01:14:17 contre les discriminations.
01:14:19 Qu'est-ce que ça a à voir ?
01:14:21 - Il ne faut pas choquer. Il y a des gens
01:14:23 qui ne le font pas choquer. - Mais il ne faut plus choquer
01:14:25 aujourd'hui. - Je pense que c'est typiquement
01:14:27 une réaction... - Mais il y aura toujours des gens qui vont changer.
01:14:29 - C'est typiquement une réaction...
01:14:31 Je suis certain que la personne
01:14:33 qui a rédigé ça, que je ne connais pas,
01:14:35 ne pense pas très précisément
01:14:37 à ce qu'elle écrit, mais que c'est la crainte
01:14:39 des réactions d'associations,
01:14:41 d'un climat, d'une campagne,
01:14:43 et que c'est défensif. - Ah, moi je pense
01:14:45 qu'elle pense ça, la dame.
01:14:47 - Je ne le crois même pas, vu comment c'est rédigé.
01:14:49 On sent que c'est rédigé difficilement.
01:14:51 - Je pense qu'il n'y a pas ça. Hier,
01:14:53 vous étiez au procès Griveaux,
01:14:55 et hier on a précisément
01:14:57 déclamé du tartif.
01:14:59 - Dans une salle d'audience.
01:15:01 Ça aurait pu faire rire
01:15:03 si le sujet n'était pas aussi grave. On parle quand même
01:15:05 de vidéos à caractère sexuel
01:15:07 qui avaient été diffusées. On parle de "revenge porn".
01:15:09 Et l'audience d'hier était absolument
01:15:11 lunaire. Ça a tourné à la farce
01:15:13 à plusieurs reprises. D'abord, vous avez deux prévenus
01:15:15 qui sont arrivés avec une heure de retard à leur procès.
01:15:17 On a vu arriver Alexandra de Tadeo,
01:15:19 je ne sais pas si on va voir les images, dans une robe longue
01:15:21 de soirée à paillettes
01:15:23 scintillante, avec son livre
01:15:25 à la main, accompagné de son compagnon
01:15:27 Piotr Pawlinski. Les deux étaient jugés
01:15:29 pour atteinte à l'intimité
01:15:31 et à la vie privée.
01:15:33 On s'en souvient pour ces vidéos qu'il avait
01:15:35 rendues publiques en pleine campagne pour les municipales.
01:15:37 Piotr Pawlinski
01:15:39 qui a commencé par une déclaration
01:15:41 en propos liminaire assez
01:15:43 incompréhensible sur
01:15:45 l'art et la justice
01:15:47 des conservateurs. La présidente lui a
01:15:49 dit qu'il aurait l'occasion de s'exprimer plus tard.
01:15:51 Elle lui a coupé la parole. Il a dit "si c'est comme ça,
01:15:53 je fais usage de mon droit au silence".
01:15:55 Ensuite, Alexandra de Tadeo,
01:15:57 elle a répondu aux questions, pas des questions
01:15:59 de tout le monde, celle du tribunal
01:16:01 et de son avocate, mais pas à celle de
01:16:03 Richard Malca, l'avocat de Benjamin Griveaux,
01:16:05 ni à celle de la procureure.
01:16:07 Et puis, à ce moment, effectivement, où des témoins
01:16:09 cités par la Défense sont venus à la barre.
01:16:11 Vous savez, vous prêtez serment et là, vous avez
01:16:13 une personne, puis une deuxième, puis une troisième
01:16:15 qui étaient donc des comédiens qui ont commencé à déclamer
01:16:17 des vers
01:16:19 du Tarsuf de Molière.
01:16:21 C'était assez
01:16:23 moyennement drôle. Je pense que l'idée était de
01:16:25 montrer que tout ça était une œuvre d'art
01:16:27 puisque c'est la ligne de défense de Piotr Pawlinski.
01:16:29 Ce qu'il a fait, c'était de l'art.
01:16:31 Benjamin Griveaux comme un objet.
01:16:33 C'était pas honnêtement très convaincant.
01:16:39 Et voilà, les procureurs ont requis
01:16:41 six mois de prison ferme pour Piotr Pawlinski,
01:16:43 six mois de prison avec sursis à l'encontre
01:16:45 d'Alexandra de Tadeo
01:16:47 qui n'avait jamais été condamnée alors que lui a déjà
01:16:49 été condamné et la décision a été
01:16:51 mise en délibérée au 11 octobre
01:16:53 prochain. - Bah écoutez, c'est bien d'avoir eu
01:16:55 effectivement un compte-rendu
01:16:57 comme vous venez de le faire à l'instant.
01:16:59 Il est 10h30. Michael Dos Santos.
01:17:01 Après les violences urbaines d'hier soir,
01:17:07 Gérald Darmanin visite à Bagnolet.
01:17:09 Vers 11h30, le ministre de l'Intérieur se rendra
01:17:11 dans le commissariat de la ville de Seine-Saint-Denis.
01:17:13 Avant ce déplacement, Gérald Darmanin
01:17:15 a convoqué les préfets
01:17:17 en vision conférence.
01:17:19 Une nuit de violence qui a donné lieu
01:17:21 à plusieurs dégradations partout en France.
01:17:23 A Nanterre, ville où Nael a été tué,
01:17:25 un centre Nédi s'est incendié.
01:17:27 Plusieurs véhicules de la compagnie en charge du réseau
01:17:29 d'électricité ont été brûlés.
01:17:31 Personne n'était présent sur le site
01:17:33 au moment des faits. Et puis, toujours à Nanterre,
01:17:35 une marche blanche hommage à Nael
01:17:37 débute à 14h devant la préfecture de la ville.
01:17:39 La mère de l'adolescent de 17 ans
01:17:41 a appelé à se réunir et à une révolte pour son fils.
01:17:43 Il y a quelques minutes,
01:17:45 Olivier Véran, porte-parole du gouvernement,
01:17:47 a souhaité, lui, que ce moment soit solennel
01:17:49 et pas une explosion de violence.
01:17:51 - Il y a une vie après être député,
01:17:53 il y a une vie après être caisseur,
01:17:55 et Florian Bachelier la retrouve, cette vie,
01:17:57 puisque vous avez été battu l'an passé
01:17:59 et vous êtes aujourd'hui avocat.
01:18:01 Et vous avez monté un...
01:18:03 Comment dire ?
01:18:05 Non pas une association, mais une sorte de mouvement,
01:18:07 la France Unie.
01:18:09 - Oui, exactement.
01:18:11 - Vous avez...
01:18:13 Vous avez calqué,
01:18:15 vous avez triché. La France Unie,
01:18:17 c'est François Mitterrand qui a travaillé.
01:18:19 - C'est un clin d'œil. Il n'y avait pas d'association.
01:18:21 C'est un mouvement politique,
01:18:23 un think-tank mélangé.
01:18:25 En gros, l'idée, c'est de dire
01:18:27 qu'on continue le combat des idées
01:18:29 avec un certain nombre d'intellectuels
01:18:31 qu'on a réunis
01:18:33 pendant 5-6 ans
01:18:35 pour essayer de proposer
01:18:37 dans le débat public des idées,
01:18:39 des convictions, un certain nombre de propositions
01:18:41 très concrètes. - Mais vous n'êtes plus proche du Président de la République ?
01:18:43 - Je l'ai appris à 9h,
01:18:45 quand vous m'avez présenté comme un ancien
01:18:47 proche du Président de la République. - Ah, vous étiez proche
01:18:49 du Président de la République, vous faisiez partie des
01:18:51 personnes qui l'écoutaient ?
01:18:53 - Je pense qu'on reste en proximité,
01:18:55 mais j'espère que vous n'avez pas d'informations que je n'ai pas.
01:18:57 - Non, mais c'est pas une insulte
01:18:59 d'être macroniste.
01:19:01 - Vous devez dire "ancien". - Ne le prenez pas !
01:19:03 - C'est ancien qu'il vous le chasse.
01:19:05 - C'était un ancien, ah oui, un ancien
01:19:07 proche, ah oui, oui, un ancien proche,
01:19:09 parce que vous êtes à Rennes aujourd'hui, vous êtes un peu plus éloigné.
01:19:11 Mais
01:19:13 ce mouvement
01:19:15 a vocation à avoir
01:19:17 un candidat, à être présidentiel. - On est là
01:19:19 pour apporter des idées, pour faire travailler
01:19:21 au final, pour dire,
01:19:23 et si on respectait
01:19:25 un certain nombre d'engagements, notamment dans la méthode
01:19:27 qu'on avait prise en 2017, dans la proposition politique,
01:19:29 c'est-à-dire de dépasser vraiment les clivages,
01:19:31 et de faire un certain nombre... - Vous trouvez que c'est ce qu'on fait ?
01:19:33 - Dans le domaine institutionnel, dans le domaine
01:19:35 régalien, je pense qu'on a des révolutions...
01:19:37 - Vous êtes déçu, quoi ?
01:19:39 - Non, non, non, il y a toute
01:19:41 une série de sujets sur lesquels je pense qu'on a été
01:19:43 au rendez-vous, sur
01:19:45 l'apprentissage, sur
01:19:47 l'alternance, etc., enfin sur un
01:19:49 nombre de sujets très importants.
01:19:51 Et puis, je pense que dans la
01:19:53 façon de faire de la politique,
01:19:55 on n'a pas...
01:19:57 passé la seconde, pour le dire comme ça.
01:19:59 - Tant mieux en six ans, quand même, si vous êtes toujours
01:20:01 en première... En six ans,
01:20:03 la manière de faire de la politique, ça va pas ?
01:20:05 - Non, mais je pense qu'il faut qu'on aille plus loin.
01:20:07 Je pense qu'il y a une demande de ne pas
01:20:09 se donner rendez-vous tous les cinq ans, pour une institution présidentielle.
01:20:11 Moi, je suis pour un référendum tous les ans,
01:20:13 en commençant, c'était une interview du Figaro
01:20:15 vendredi dernier,
01:20:17 sur le migratoire, en disant
01:20:19 sur les sujets sur lesquels on n'arrive pas
01:20:21 à dépasser les postures, de quand on
01:20:23 renvoie la balle depuis des années, etc.
01:20:25 Et bien, on demande, on demande à nos peuples.
01:20:27 - Et alors, quelles questions on pose, par exemple, sur l'immigration ?
01:20:29 - Et bien, on propose un projet de texte,
01:20:31 en neuf points, qui en gros se résument
01:20:33 en...
01:20:35 - Vous avez des informations ?
01:20:37 - "Accueillir moins pour accueillir vraiment" est mieux.
01:20:39 Avec un certain nombre de...
01:20:41 - Mais tout ça, c'est des formules, "accueillir moins pour accueillir mieux"...
01:20:43 - Non, mais ça veut dire qu'on n'avait pas lu l'interview, parce que...
01:20:45 - Si, je l'ai lu, mais bon, c'est des choses très concrètes.
01:20:47 - Il y a un maniement, ou pas, alors ?
01:20:49 - Oui. - Il faut demander à Florian Tardif.
01:20:51 - Mais, ah ! Bon, ça, c'est pas gentil
01:20:53 pour notre ami Gautier Lebret.
01:20:55 - Vous allez lire l'un pour l'autre.
01:20:57 - Est-ce que Mme Borne est une bonne Première Ministre ?
01:20:59 - Ah, moi, je crois qu'elle est au combat.
01:21:01 Après, c'est pas à moi de dire. Moi, j'ai pas donné des...
01:21:03 Je veux dire... - Dès que je pose une question,
01:21:05 personne ne répond. C'est ma vie.
01:21:07 - Vous avez passé une réponse. - Je vous ai posé une question tout à l'heure.
01:21:09 Ma vie, c'est de poser des questions simples.
01:21:11 Moi, on me demanderait...
01:21:13 Est-ce que... Voilà.
01:21:15 Et personne ne répond jamais à mes questions.
01:21:17 - Non, et pas le pire d'en faire même.
01:21:19 - Elle est au combat, oui. Ça veut rien dire.
01:21:21 - Je vais pas donner, moi, des bons et des mauvais points.
01:21:23 Comme vous l'avez rappelé gracieusement, j'ai perdu il y a un an.
01:21:25 Donc, je vais pas, moi, donner des sons et dire
01:21:27 qui est bon et qui est pas bon.
01:21:29 Je sais qu'Elisabeth Borne, elle se barre sur un certain nombre de choses,
01:21:31 notamment sur la façon dont a été menée la réforme des retraites,
01:21:33 mais je n'étais pas à l'aise totalement sur l'ensemble.
01:21:36 - Ah oui, donc vous n'êtes pas très à l'aise.
01:21:38 - Je suis très à l'aise pour le dire.
01:21:40 - Avec eux, vous n'êtes pas très à l'aise.
01:21:42 - Quel est le futur candidat, à votre avis, de la Macronie aux prochaines présidentielles ?
01:21:46 Quel est celui qui vous paraît, puisque Emmanuel Macron ne se représentera pas ?
01:21:50 Quel est celui qui peut porter ce discours, selon vous ?
01:21:52 - Moi, on m'a parlé d'Olivier Dardigolle.
01:21:54 - Non, mais bon, écoutez, vous êtes un...
01:21:56 - Mais non, mais c'est trop tôt.
01:21:58 - Je suis très bien ici.
01:22:00 - Il y a suffisamment matière à travailler.
01:22:02 - Vous êtes un tourlourou.
01:22:04 - Et tout le début de l'élection, on le rappelle,
01:22:06 on a suffisamment à faire, me semble-t-il, et c'est aussi l'objet de nos pensées.
01:22:10 - Bon, à Rennes, tout va bien, à Rennes, Nantes, Bordeaux,
01:22:13 c'est des villes qui sont assez compliquées.
01:22:15 - Oui, avec des maires qui ont été élues.
01:22:17 Parfois, je me demande comment, mais elles sont aux responsabilités.
01:22:20 - Le suffrage universel.
01:22:22 - C'est vrai qu'elles pourraient vous répondre que vous, vous n'avez pas été.
01:22:24 - Exactement, c'est ce qu'elles font, sans doute.
01:22:26 - C'est ce qu'elles font.
01:22:27 - Mais oui, il y a un sujet d'insécurité.
01:22:29 - On revient tout de suite et on se dira au revoir.
01:22:31 Aurevoir.
01:22:34 Merci.