Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.
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00:00:00 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes, bienvenue dans Punchline, ce soir sur CNews.
00:00:03 La Première Ministre Elisabeth Borne s'inquiète d'un regain de tension à quelques jours du 14 juillet.
00:00:08 Elle assure qu'un dispositif policier très important sera mis en place pour assurer la sécurité des citoyens,
00:00:13 preuve que la situation est encore très tendue.
00:00:16 Le Président Macron a lui appelé depuis Pau à répondre aux émeutes par l'ordre, le calme et la concorde.
00:00:21 Encore des mots qui appellent désormais des actes.
00:00:24 Sévérité, sanctions, amendes, les LR ont de leur côté fait des propositions aujourd'hui.
00:00:28 On entendra Éric Ciotti demander de doubler le nombre de centres éducatifs fermés dans notre pays
00:00:33 pour prendre en charge les mineurs délinquants.
00:00:35 Et puis comment vous jugez les hommes et les femmes politiques qui sont exprimés depuis le début de la crise ?
00:00:40 On verra que dans un sondage Opinion, on est pour CNews.
00:00:43 Parmi les politiques, c'est Marine Le Pen qui enregistre le plus fort taux d'approbation.
00:00:48 Et devant Gérald Darmanin et Jordane Bardella.
00:00:50 On va commenter en détail ce sondage dans un instant dans Punchline.
00:00:53 Mais tout de suite, il est 17h, l'heure du rappel des titres de l'actualité avec Somaya Labedi.
00:00:58 Une tradition comme presque chaque année depuis son élection.
00:01:05 Emmanuel Macron s'est rendu sur le tour de France.
00:01:08 Le président a fait escale à la sixième étape entre Tarbes et Côte-Ricombasque
00:01:12 après avoir rencontré des élus de Pau, dont le maire François Bayrou un petit peu plus tôt dans la matinée.
00:01:19 Les suites de l'affaire Dufont-Mariane, le manque de rigueur, l'opacité et la désinvolture ont conduit au fiasco,
00:01:25 a conclu la commission d'enquête du Sénat.
00:01:28 Pour le rapporteur, certaines des associations ayant bénéficié du fonds ont effectué un vrai travail.
00:01:34 Mais ce n'est pas le cas des deux principales d'entre elles.
00:01:37 Et puis cette question, quel impact ont-tu les émeutes sur le tourisme ?
00:01:40 Le gouvernement se veut rassurant.
00:01:43 Il faut garder son sang-froid.
00:01:45 Nous n'avons pas de vague d'annulation à Paris, a assuré Olivier Grégoire.
00:01:49 La ministre déléguée du tourisme.
00:01:52 Merci beaucoup Somaïa Labédie pour ce rappel d'études de l'actualité.
00:01:55 On verra s'il y a encore des touristes à Paris cet été.
00:01:58 À mon avis, il y en aura quelques-uns quand même.
00:02:00 Gautier Lebretela du service politique de CNews.
00:02:02 Bonsoir Gautier.
00:02:02 Bonsoir Laurence.
00:02:03 François Pipponi, ancien député.
00:02:04 Bonsoir.
00:02:05 Céline Pina est de retour.
00:02:06 Et Céline, c'est ravi de vous retrouver dans Punchline.
00:02:08 Céline.
00:02:09 Tout pareil.
00:02:09 Bonsoir Laurence.
00:02:10 Et Eric Revelle, journaliste.
00:02:11 Alors, vous pensez qu'il y aura des touristes qui viendront quand même malgré les émeutes ?
00:02:15 Parce qu'on vous a dit c'est la catastrophe.
00:02:17 En Chine, ils annulent tout.
00:02:18 Au Japon, ils annulent tout.
00:02:19 Imaginez que la ministre Grégoire dise "Oh là là, il y a beaucoup d'annulations".
00:02:24 Bon, ben oui, il y a une espèce d'effet d'entraînement.
00:02:26 Donc, elle est dans son rôle politique de dire ça.
00:02:29 Maintenant, ce qui est vrai quand même, c'est qu'il y a eu un petit mouvement de non-venus de touristes
00:02:34 parce que les fameux défilés de mode ont commencé à Paris, vous savez.
00:02:37 La Fashion Week.
00:02:38 La Fashion Week, voilà, c'est le mot.
00:02:40 Et là, j'ai vu que, enfin j'entendais beaucoup d'Américains qui téléphonaient
00:02:43 pour savoir s'ils pouvaient venir ou pas quand même.
00:02:45 D'accord, parce qu'il y a une petite crainte.
00:02:47 Mais l'image de la France a été écornée à travers ces journées d'émeutes.
00:02:50 Bon, c'est pas la première fois.
00:02:51 Non, mais là, ça se rajoute aux Gilets jaunes, aux refermes de retraite.
00:02:56 Oui, mais ça n'a pas la même ampleur.
00:02:59 L'annulation de la visite d'État de Charles III avait quand même fait mal à écorner l'image de la France.
00:03:03 Vous avez raison, c'est indéniable.
00:03:05 François de Koning.
00:03:05 Et en 2005, sur les chaînes américaines, vous aviez la tour Eiffel.
00:03:08 Évidemment, c'était un montage qui brûlait.
00:03:10 Je ne sais pas si vous vous souvenez de ces images.
00:03:11 Oui, mais ce n'était pas une exagération de prêt, les Américains.
00:03:13 En fait, les étrangers ne comprennent pas ce qui se passe.
00:03:16 Ils disent mais qu'est ce qu'il y a ?
00:03:17 C'est quoi la France ?
00:03:18 Parce que ça explose régulièrement.
00:03:19 Là, on a annulé la visite en Allemagne, visite d'État en Allemagne.
00:03:22 Donc les gens, certains touristes sont repartis plus vite que prévu.
00:03:26 On va réagir des nations, mais en tout cas, les gens se disent mais que se passe t il ?
00:03:30 Ça laissera des traces.
00:03:31 Il y a eu une rupture symbolique très forte, c'est à dire que avant les émeutes restaient
00:03:35 cantonnées dans les quartiers, dans les villes périphériques, etc.
00:03:39 Là, elles ont touché le cœur de Paris.
00:03:41 Elles ont touché les centres-villes des villes moyennes et grandes.
00:03:45 Il y a une rupture qui est forte.
00:03:47 Et aujourd'hui, plus personne n'est à l'abri et en cœur de ville, vous n'êtes pas protégé.
00:03:51 Ça, c'est un vrai changement.
00:03:52 Parce que c'était des pillages et que les pillages avaient lieu dans les magasins de
00:03:55 marque et les magasins de marque se trouvent dans les centres-villes.
00:03:57 C'est évident.
00:03:58 Alors, on va on va évoquer, Nelly le disait tout à l'heure, l'avocat du policier qui est
00:04:03 le vauteur présumé du coup de feu mortel contre le jeune Nahel.
00:04:07 La chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Versailles a décidé aujourd'hui de le
00:04:09 maintenir en détention.
00:04:10 On va écouter ce qu'en dit Noé Michaud, c'est allé sur place du service police-justice
00:04:14 de CNews.
00:04:15 Et après, on écoutera Laurent Franck-Kiener qui sera mon invité à 18h s'insurger contre
00:04:19 la décision.
00:04:20 Oui, Laurence, à l'issue d'une audience d'un peu plus d'une heure qui s'est déroulée
00:04:24 à huis clos, nous n'avons pas pu y assister.
00:04:26 La chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Versailles a confirmé la décision prise
00:04:31 il y a une semaine par le juge des libertés et de la détention de Nanterre, décision
00:04:35 de placer le policier en détention provisoire.
00:04:39 Ce policier a été entendu par visioconférence à distance, donc depuis la prison de la
00:04:43 santé où il a été incarcéré.
00:04:45 Et son avocat était bien sûr présent ce matin.
00:04:49 Il a avancé ses arguments.
00:04:51 Pour lui, cette détention ne se justifie absolument pas.
00:04:54 Il a proposé un placement sous contrôle judiciaire avec une surveillance policière,
00:04:58 si besoin, pour assurer la sécurité de ce policier et de sa famille.
00:05:01 Mais le parquet général a requis le maintien en détention pour empêcher toute concertation
00:05:07 entre le mis en cause et son collègue, mais aussi pour éviter tout nouveau risque de
00:05:11 trouble à l'ordre public.
00:05:13 Une motivation inacceptable pour Laurent-Franck Liénard, pour qui c'est la rue qui tient
00:05:19 à la justice.
00:05:20 L'avocat nous a d'ailleurs décrit son client comme un homme encore très choqué,
00:05:25 en état de sidération, qui ne voit personne.
00:05:27 Un homme qui aimerait retrouver sa famille.
00:05:30 L'avocat l'a annoncé.
00:05:31 Il va déposer dans les tout prochains jours une demande de mise en liberté.
00:05:35 Je le ferai une fois par semaine, si besoin, jusqu'à ce que la justice retrouve ses esprits.
00:05:39 Merci beaucoup, Rounaud et Michouz, pour ces explications.
00:05:42 Vous étiez de brède, on imagine bien que le gouvernement, en tout cas, on ne va pas
00:05:45 dire le gouvernement, la justice n'était pas prête à relâcher ce policier, parce
00:05:50 que le trouble à l'ordre public, peur d'embraser à nouveau la situation.
00:05:53 Oui, le gouvernement, s'il n'est pas intervenu évidemment dans cette décision de justice,
00:05:56 doit se satisfaire de cette décision, puisque évidemment, vous imaginez, deux secondes,
00:06:03 si le placement en détention provisoire du policier n'avait pas freiné les émeutiers,
00:06:08 lorsque ça a débuté, pas plus que la phrase d'Emmanuel Macron, "drames n'y excusables",
00:06:11 pas plus que la minute de silence à l'Assemblée nationale.
00:06:13 Mais si le policier avait été libéré, vous aviez de quoi, vous aviez le carburant
00:06:17 pour rallumer des émeutes qui auraient pu durer une nouvelle semaine, à une semaine
00:06:22 du 14 juillet, c'est impossible.
00:06:23 Mais je pense qu'il sera encore en détention et que le 14 juillet, ce sera quand même
00:06:26 catastrophique.
00:06:27 Bien sûr, et en plus les magistrats ont le pouvoir de le garder en détention provisoire
00:06:31 pour risque de trouble à l'ordre public, donc on est en plein dedans.
00:06:33 On va juste écouter Maître Liena, je vous passe la parole ensuite, mais il utilise des
00:06:36 mots qui sont forts, il dit que son client n'a rien à faire en détention, qu'il n'est
00:06:39 pas un délinquant.
00:06:40 Écoutons-le.
00:06:41 Ils ont confirmé le maintien en détention de mon client, mon client qui n'a rien à
00:06:45 faire en prison, parce que ce n'est pas un délinquant, ce n'est pas quelqu'un
00:06:49 qui va prendre la fuite au Guatemala.
00:06:50 C'est choquant que pour éteindre les feux, pour calmer, pour apaiser des gens qui ont
00:06:57 décidé d'exprimer une colère ou de faire leur course, on place quelqu'un en détention,
00:07:04 entre quatre murs, loin de sa famille, loin de ses attaches familiales, de ses gamins.
00:07:12 Moi, ça me choque beaucoup.
00:07:15 La seule motivation sérieuse, c'est le trouble à l'ordre public, c'est que l'on
00:07:18 dit si on le laisse sortir et si on annonce publiquement, puisque vous êtes là, sa
00:07:23 sortie de prison, ça va reflamber.
00:07:25 Et c'est exclusivement ça, c'est-à-dire que c'est la rue qui tient la justice aujourd'hui.
00:07:29 Et ça, ça n'est pas raisonnable.
00:07:30 Voilà pour Maitre Liena.
00:07:32 Céline Pinard, c'est une décision politique alors ?
00:07:34 Oui, bien sûr.
00:07:35 Le but du jeu, c'est effectivement d'éviter que les émeutes ne redébarrent.
00:07:39 Ça, c'est très clair.
00:07:40 Je pense que ça ne fait doute pour personne.
00:07:42 Il n'en reste pas moins que ce que dit l'avocat, et très juste également.
00:07:46 Une situation tragique, c'est une situation où en général, les deux parties ont raison.
00:07:50 Donc, on comprend bien qu'il fallait arrêter les émeutes.
00:07:53 On comprend bien qu'aujourd'hui, le faire parce qu'on est incapable de contrôler
00:07:58 ce qui se passe et qu'il faut donc donner des gages aux pires d'entre nous parce que
00:08:02 ceux qui ont brûlé, saccagé les magasins, etc., c'est clairement des personnes qui
00:08:07 sont en dehors de la sociabilité normale.
00:08:09 C'est extrêmement effrayant aussi.
00:08:13 On est dans une situation d'injustice pour couvrir la faiblesse d'une réponse de l'autorité
00:08:19 qui est impossible à mettre en place.
00:08:21 Et ça, c'est très inquiétant.
00:08:22 François Pucony ?
00:08:23 Juridiquement, la décision est motivée.
00:08:25 Bien sûr.
00:08:26 Pour le Bloc républicain, c'est un des motifs.
00:08:28 Mais c'est d'autant plus "explicable", c'est que la justice a été très sévère
00:08:34 avec les émeutiers.
00:08:35 Beaucoup d'incarcération, y compris pour des gens qui n'avaient pas du tout de casier
00:08:39 et tout ça.
00:08:40 Donc je pense qu'ils ont pesé le pour et le contre en disant qu'on ne peut pas à la
00:08:42 fois incarcérer beaucoup de personnes parce qu'ils ont commis des exactions et qu'il
00:08:46 faut les incarcérer.
00:08:47 Et le policier, voilà.
00:08:48 Parce que là, pour le coup, c'était une manière de remettre le feu à la situation.
00:08:50 Mais vous ne pensez pas que ce sera de toute façon compliqué le 13 et 14 juillet ?
00:08:54 Oui, ce sera compliqué, on le sait.
00:08:55 Mais ce que je pense qu'évite la justice, et accessorant peut-être le gouvernement
00:08:59 au cas du passé des messages, c'est "ne prenons aucun risque".
00:09:04 Et si on prend pour risqué ?
00:09:05 Et là, effectivement, c'est une situation qui est inflammable.
00:09:08 Et une décision de libération très rapide aurait pu remettre le feu.
00:09:13 Sans doute.
00:09:14 Éric Revelle, on sait que ce policier sera à la disposition de la justice, quoi qu'il
00:09:17 arrive.
00:09:18 On sait aussi que dans ce type d'affaires, ils ne sont pratiquement jamais incarcérés,
00:09:20 les policiers.
00:09:21 Ils sont placés sous contrôle judiciaire, mais ils ne sont jamais incarcérés.
00:09:24 Là, on fait évidemment un exemple au regard de la gravité de ce qui s'est passé après.
00:09:28 Donc en fait, on ne juge pas en fonction de la situation.
00:09:31 Moi, je vois peut-être une double faiblesse.
00:09:33 La première a été soulignée par Céline, c'est-à-dire qu'elle avait une faiblesse
00:09:36 terrible, c'est-à-dire si il est remis dans la rue, on n'est pas capable de contenir
00:09:43 une nouvelle flambée des meutes.
00:09:45 Pardonnez-moi, mais c'est quand même un aveu de faiblesse terrible.
00:09:48 Puis la deuxième chose, la question que je me pose, c'est celle de sa sécurité et
00:09:52 celle de sa famille.
00:09:53 Parce qu'on peut se poser aussi la question, s'il était de nouveau avec sa famille, et
00:09:57 on sait que sa famille déménage régulièrement d'hôtel en hôtel parce qu'ils sont extrêmement
00:10:02 menacés, la femme de ce policier et ses enfants.
00:10:04 Est-ce qu'on serait aussi capable d'assurer sa sécurité et celle de sa famille ?
00:10:09 Moi, je me pose la question, François de Gaulle.
00:10:11 Vous espérez, mais vous espérez.
00:10:12 Je me pose la question.
00:10:13 Vous espérez, mais vous espérez pour en tout cas assurer sa sécurité.
00:10:14 Parce que troublé à l'ordre public, je comprends.
00:10:15 Mais si l'État a peur qu'une flambée des meutes redémarre, ça veut dire que l'État
00:10:20 n'est pas en capacité de dire je vais assurer la sécurité dans les rues de France.
00:10:24 C'est quand même un aveu terrible.
00:10:25 Vous pensez que quand même les meutes se sont arrêtées à cause de quoi ?
00:10:28 Les dealers.
00:10:29 Oui, bien sûr.
00:10:30 Ce qui est plus probable qu'on sache maintenir la sécurité du policier si on le libère
00:10:36 qu'effectivement d'endiguer les émeutes.
00:10:38 Parce que les émeutes s'arrêtent.
00:10:39 Certes, on a mis 45 000 policiers et gendarmes sur le terrain.
00:10:42 Ça a quand même joué.
00:10:43 Mais effectivement, de plus en plus de sources policières nous expliquent que les dealers
00:10:46 ont joué un vrai rôle parce que c'est pas bon pour le business.
00:10:49 Il ne faut pas du désordre pour vendre de la drogue.
00:10:51 Il ne faut pas trop de policiers dans la rue, surtout pour vendre de la drogue.
00:10:54 C'est plus compliqué que ça.
00:10:55 C'est plus compliqué que ça parce que ce qu'aiment les dealers, c'est qu'il y a quand
00:10:57 même un peu de bordel.
00:10:59 Parce que montrer aux maires qui essaient de leur tenir tête, voilà ce que ça peut
00:11:03 donner que de non résister.
00:11:05 Donc, en fait, il faut qu'il y ait du bordel.
00:11:07 Il faut que ça fasse suffisamment peur.
00:11:09 Il ne faut pas que ça dure trop longtemps.
00:11:10 Donc là, on est effectivement dans un timing où on montre sa force, où on dit clairement
00:11:15 quels sont les endroits où l'autorité publique peut aller et ne peut plus aller.
00:11:18 Exact.
00:11:19 On montre qu'on est capable de faire tache d'huile et de sortir du quartier.
00:11:22 La démonstration est de force est faite.
00:11:24 On sait aujourd'hui que des interventions dans les cités, il n'y en aura pas beaucoup,
00:11:30 qu'ils ont obtenu suffisamment.
00:11:33 Donc, effectivement, maintenant, on peut calmer le jeu.
00:11:35 Mais c'est très malsain.
00:11:36 Encore et à prendre avance, on va parler des commerces.
00:11:37 Ça s'est calmé parce que faute de combattants, 3 700 gardes à l'aérité, ça fait du monde
00:11:44 en moins sur le terrain.
00:11:45 Faute de munitions parce qu'ils n'avaient plus de stock.
00:11:47 Les dealers ont passé le message parce que quand on regardera la cartographie de là
00:11:51 où ça s'est embrasé dans les villes dites de banlieue, ce n'est pas les lieux de deal
00:11:54 qui ont été les plus touchés.
00:11:55 C'est les zones d'à côté, c'est les lieux de deal.
00:11:57 Ils ont préservé un peu pour continuer un peu le business, même si les émeutes ont
00:12:01 perturbé le business.
00:12:02 Et puis aussi les messages qui ont été passés le vendredi dans beaucoup de mosquées, en
00:12:05 particulier par des résoliers au réseau turc qui ont dit voilà, vous avez eu raison,
00:12:10 ça se justifie.
00:12:11 Mais maintenant, il faut rentrer à la maison.
00:12:12 Et donc ça, tout ça fait que le samedi et le dimanche, ça a été extrêmement calme.
00:12:16 Et depuis, ça n'a pas repris.
00:12:17 Espérons que ça se maintienne un tout petit peu.
00:12:19 Gauthier, vous aviez une information concernant le policier incarcéré.
00:12:22 Il y a un député du Rassemblement national.
00:12:26 Vous savez que vous avez le droit, quand vous êtes député, d'aller visiter sans prévenir
00:12:29 des prisons ou des commissariats.
00:12:31 D'ailleurs, à Nanterre, le premier soir des émeutes, vous aviez une brochette de député
00:12:34 LFI qui est allée dans les commissariats de Nanterre pour voir comment étaient incarcérés
00:12:38 et les garder à vue.
00:12:39 Et là, à l'inverse, le député du Rassemblement national a fait le choix d'exercer son droit
00:12:44 à la prison de la santé, là où est incarcéré le policier auteur du tir contre Maël.
00:12:49 Auteur présumé ?
00:12:50 Non, le tir, il l'a tiré, le tir.
00:12:53 Oui, mais on dit qu'il y a la présomption d'innocent.
00:12:55 Oui, il est présumé innocent.
00:12:56 Après, est-ce que le tir était...
00:12:57 Est-ce qu'il avait le droit de tirer ou non ?
00:12:59 Donc, l'auteur du tir présumé innocent a incarcéré à la prison de la santé et il
00:13:06 a essayé d'entrer en contact avec lui et ça lui a été refusé.
00:13:10 Il a expliqué, ce député du Rassemblement national, que c'est remonté jusqu'au ministère
00:13:14 de l'Intérieur.
00:13:15 La prison, les gardiens de la prison de la santé ont appelé et le ministère de l'Intérieur
00:13:19 lui a empêché d'entrer en contact avec ce policier.
00:13:22 Et ce policier, il est donc gardé dans un quartier de haute sécurité, d'isolement,
00:13:26 où il ne peut croiser personne, aucun autre détenu.
00:13:30 Mais il faut savoir que dans ce quartier, il y a des prisonniers très dangereux, dont
00:13:33 Franck Elongabé, l'islamiste qui a tué Yvan Colonna en prison.
00:13:37 Évidemment.
00:13:38 On voit bien aussi la dimension politique pour un député RN d'aller au contact...
00:13:43 Oui, visiter le...
00:13:44 Demander à visiter le policier.
00:13:45 Mais c'est pour ça que je l'ignore en miroir avec les 4 insoumises à Nanterre.
00:13:49 On verra tout à l'heure avec Maitre Lila.
00:13:51 Un dernier mot, puis après je voudrais qu'on parle des commerçants.
00:13:54 En tant que député autochtone parlementaire, on peut aller dans un lieu de privation de
00:13:56 liberté, mais on ne peut pas dire "je veux voir tel détenu".
00:13:58 Exactement.
00:13:59 On peut pas les garder à vue.
00:14:00 Moi, quand j'étais allé voir Yvan Colonna, on avait demandé l'autorisation avant.
00:14:03 Effectivement, l'autorisation, on lui a donné, on lui a dit "bon écoutez, vous passerez
00:14:06 devant sa... voilà, on vous laissera un petit moment".
00:14:08 Mais ça s'organise avec l'administration pénitentiaire et le ministère de la justice,
00:14:12 parce que c'est vrai qu'on peut pas dire "je veux voir tel détenu".
00:14:13 Parce qu'il y a le député qui a le droit d'aller voir peut-être concerné par une
00:14:17 affaire qui concerne le détenu.
00:14:18 Et pour continuer sur ces 2 histoires en miroir, tant le RN a essayé d'entrer en contact,
00:14:22 ce qui n'est pas possible avec le policier auteur du tir, que les députés insoumis
00:14:27 avec les gardés à vue à Nanterre.
00:14:29 Et les 2 fois, ça leur a été refusé.
00:14:31 Et les 2 fois, ils ont fait de l'excès de zèle.
00:14:32 Un petit tour du côté des commerçants qui continuent à... vraiment, continuent à réparer
00:14:37 les dégâts qui ont été commis chez eux.
00:14:39 On fait le point avec Maureen Vidal et puis on voit comment ça avance.
00:14:42 Vitrines éclatées, produits dérobés, magasins retournés.
00:14:48 Les commerçants ont été les premiers à subir directement les émeutes de la semaine
00:14:52 dernière.
00:14:53 Face à ces violences et à la destruction de leurs biens, les réactions sont vives.
00:14:57 Certains restent pourtant déterminés à continuer, comme Serge Junier, gérant d'une
00:15:01 boutique de mode à Annemas.
00:15:02 "Je me suis protégé avec les moyens du bord.
00:15:06 Je n'entrerai pas dans les détails, mais ça reste assez rudimentaire.
00:15:09 On n'allait pas laisser trop longtemps le goût de la victoire sous les yeux de ceux
00:15:14 qui avaient perpétré ces actes.
00:15:16 Et que la première des réponses à donner était que la vie continue."
00:15:21 D'autres commerçants sont eux traumatisés.
00:15:24 C'est le cas de Stéphanie Tchène, gérante de boutique de maroquinerie.
00:15:27 "Je suis choquée.
00:15:28 On est dans une impasse.
00:15:29 Aujourd'hui, on ne peut pas ouvrir.
00:15:30 Mes employés sont au chômage partiel.
00:15:33 On ne peut rien faire parce que tout est cassé.
00:15:35 Il n'y a plus rien, il n'y a pas de stock."
00:15:37 Le gouvernement a annoncé l'abaissement des franchises pour les commerces indépendants
00:15:40 les plus touchés.
00:15:41 La période des soldes sera prolongée jusqu'au 1er août afin de pallier les manques à
00:15:45 gagner subis.
00:15:46 Mais les commerçants espèrent une indemnisation maximale en plus de ces annonces.
00:15:50 "Il faut tout faire pour que ce ne soit pas la crise de trop.
00:15:53 C'est pour ça que nous appelons à une indemnisation la plus complète, de par les
00:15:58 assurances mais si besoin, avec des fonds d'indemnisation ciblés."
00:16:02 Dans certaines régions, comme en Provence-Alpes-Côte d'Azur et la métropole ex-Marseille,
00:16:07 un fonds de soutien de près de 12 millions d'euros a été débloqué afin d'aider
00:16:11 les commerces pillés.
00:16:12 "Ce qui est frappant, c'est que ce n'est pas n'importe quel commerce qui a été
00:16:15 pillé.
00:16:16 Les tabacs, les agences bancaires et les magasins de basket."
00:16:20 "Ce matin, j'étais avec des burradistes parce qu'il y a beaucoup de parts tabac
00:16:23 qui ont été attaquées, plus de 200, 250 en France, voire un peu plus.
00:16:26 Ils ont tout pillé, tout cassé.
00:16:29 Il y a les terminaux de la Française des Jeux.
00:16:31 Il n'y a plus de matériel.
00:16:33 Ils veulent réouvrir, ils ont ouvert comme ils pouvaient, mais il n'y a plus suffisamment
00:16:36 d'ordinateurs connectés.
00:16:37 C'est assez complexe.
00:16:38 La Française des Jeux ne peut pas en remettre 300 tout de suite.
00:16:41 Nous, sur Sarcelles, les six burradistes qui ont été attaqués sont tous issus de
00:16:45 la communauté assyro-caldéenne.
00:16:46 On sent que ça a été ciblé.
00:16:49 Ils ont choisi leur commerce."
00:16:52 "C'est assez surprenant.
00:16:53 Eric, le gouvernement va aider."
00:16:55 "Je trouve que Gebercy a réagi assez vite.
00:16:59 Il y a tout ce qui a été annoncé, une semaine de plus de soldes.
00:17:02 Il y a aussi des prêts à taux zéro.
00:17:04 Il y a aussi un nouvel échéancier pour les fameux prêts garantis d'État contractés
00:17:07 pendant la crise sanitaire.
00:17:08 Vous vous souvenez que certains commerçants avaient déjà du mal à rembourser.
00:17:11 Donc, on va leur accorder un nouvel échéancier.
00:17:14 Et puis, il y a aussi l'ancienne Fédération française des assurances, des assureurs, qui
00:17:21 a donné des tempos très précis sur l'indemnisation des gens.
00:17:26 Je ne dis pas que tout ça va marcher sur un claquement de doigts, mais si au moins le
00:17:30 gouvernement n'a pas été capable de maîtriser ces émeutes, peut-être sera-t-il plus efficace
00:17:35 pour indemniser les gens qui ont coupé le lien.
00:17:39 Et puis, vous savez, Gerdorien, sans être cynique ou faire rire, mais c'est bien de
00:17:43 prolonger d'une semaine les soldes.
00:17:44 Mais quand vous n'avez plus de stock et que vous êtes un marchand de vêtements ou de
00:17:47 chaussures, vous pouvez toujours prolonger les soldes."
00:17:49 "On peut faire un mois de plus."
00:17:50 "Et puis tout ce qu'on voit en ce moment sur les sites de revente, vous avez vu."
00:17:53 "Oui, j'ai vu ça, les captures d'écran, je ne sais pas si on les a, j'ai vu dans
00:17:57 l'émission précédente, tout ce qui a été volé est déjà en vente."
00:18:01 "Oui, mais ils l'ont fait pour ça."
00:18:03 "D'accord, mais alors, j'allais dire, là..."
00:18:05 "Le payer les vacances."
00:18:06 "Non, mais dans ces cas-là, on retrace, parce que là, les gens qui ont ramassé des habits
00:18:10 tombés dans la rue, ils sont partis en prison ferme, à la prison ferme, un d'entre eux.
00:18:13 Alors pourquoi on va...
00:18:14 Il faut aller les chercher ceux qui revendent déjà."
00:18:15 "Ils ont forcément un numéro de téléphone pour qu'on les contacte pour acheter des
00:18:18 chaussures de rue."
00:18:19 "Ou un RIB."
00:18:20 "Enfin, je rigole, c'est pas bon, mais il y a quand même des trucs absolument incroyables."
00:18:22 "Dans la panoplie des propositions répressibles, et on en fait un certain nombre aujourd'hui,
00:18:28 notamment sur les centres éducatifs fermés, c'est très important, il n'y en a que 50
00:18:31 en France, il y en a beaucoup trop peu.
00:18:33 Écoutez ce que demande Éric Ciotti."
00:18:36 "Nous proposerons dans nos textes l'accroissement et la diversification de notre capacité carcérale
00:18:44 avec un objectif de 80 000 places de prison à l'horizon 2027.
00:18:50 Nous devons aussi quasiment doubler le nombre de nos centres éducatifs fermés.
00:18:56 Cela nous permettra de connaître enfin une véritable application des peines, et notamment
00:19:04 des courtes peines de prison que l'on a inopportunément supprimées."
00:19:07 "C'est une partie de la réponse, Céline Pina.
00:19:11 Le répressif, les cadrer, les mettre dans des centres éducatifs fermés, les jeunes ?"
00:19:15 "Oui, c'est même dans l'ordre, c'est même la première réponse à mettre en place.
00:19:20 Je ne veux pas dire qu'il ne faut pas ensuite avoir dans un deuxième temps d'autres formes
00:19:23 de réponses, mais dans un premier temps aujourd'hui, c'est indispensable, c'est nécessaire.
00:19:27 D'abord parce qu'on le voit, on a une société qui est au bord de la rupture.
00:19:32 C'est-à-dire que eux et nous, ça a été illustré par l'affaire des cagnottes, et
00:19:38 la mise en miroir des deux cagnottes, et le fait que la cagnotte pour la famille du policier
00:19:45 a explosé tout ce qui était attendu en termes de rendu, si on peut dire.
00:19:50 Et à mon avis, si on ne s'intéresse pas à la jeunesse, si on ne commence pas à faire
00:19:55 ce que quelqu'un comme Maurice Berger disait tout le temps, en disant qu'il faut que
00:19:59 les sanctions soient immédiates, elles doivent être proportionnées bien sûr, et en disant
00:20:03 au premier acte, on doit pouvoir sanctionner quelqu'un, l'enfermer, 15 jours, 3 semaines,
00:20:10 ça suffit.
00:20:11 Et quand on réagit tout de suite, on sort des enfants de la délinquance immédiatement.
00:20:15 Or aujourd'hui, le problème qu'on a sur ce qui s'est passé, c'est qu'on a vu que
00:20:19 30% des émeutiers avaient entre 12 et 18 ans, ce qui est un âge extrêmement jeune.
00:20:26 Et en plus, plus les gens sont jeunes, plus ils sont violents, parce qu'ils n'ont pas
00:20:30 conscience ni de la mort, ni de leurs limites.
00:20:33 Ils sont un petit peu tout puissant.
00:20:34 Et en général, plus on est jeune, plus on est dangereux, ce qui peut aussi expliquer
00:20:38 paradoxalement pourquoi le policier était très tendu devant un très jeune conducteur.
00:20:43 Et plus la réponse pénale soit faite attendre, François Pépouni, il se passe des mois parfois,
00:20:48 entre la commission de l'acte et la sanction.
00:20:49 J'ai du mal à comprendre que le discours qu'on ne tient pas aujourd'hui n'est pas
00:20:53 de dire "il faut tout faire pour éviter qu'un jeune devienne un délinquant, tout faire".
00:20:57 Et lorsqu'il le devient, dès qu'il le devient, il faut le sanctionner.
00:21:00 Lui ou sa famille ?
00:21:02 Lui et sa famille.
00:21:03 Il faut trouver de la solution pour que la sanction soit audible et compréhensible par
00:21:06 le jeune pour qu'il ne récidive pas.
00:21:08 Mais sur la partie "faisons tout pour éviter qu'un jeune devienne un délinquant", plus
00:21:11 personne n'en parle.
00:21:12 Le mot "prévention" n'est plus utilisé.
00:21:15 Et ça se traduirait comment, François ?
00:21:16 Les jeunes, il faut les encadrer, les éduquer du matin au soir.
00:21:20 Du matin au soir.
00:21:21 Aujourd'hui, à 17h, on a globalement laissé les jeunes dans la rue avec les dealers et
00:21:27 accessoirement certains des réseaux d'islam radical.
00:21:30 Parce que les services publics se sont retirés de l'éducation populaire.
00:21:33 Mais non, il y a le développement des classes de CPCL, l'accompagnement de devoirs.
00:21:38 Sur le temps scolaire.
00:21:39 Là où on a été faibles depuis quelques années, c'est sur le hors-temps scolaire.
00:21:44 Parce qu'y compris les réseaux liés à l'islam radical infiltrent les associations
00:21:49 culturelles, éducatives, sportives.
00:21:51 Donc il faut que la République reste sur ce hors-temps scolaire.
00:21:56 Aujourd'hui, ce n'est plus le cas.
00:21:58 Donc il faut réinvestir ce champ-là pour éviter qu'un jeune bascule dans la délinquance.
00:22:03 Après, lorsqu'il a basculé, il faut bien entendu le sanctionner vite et fort pour qu'il
00:22:07 comprenne.
00:22:08 Mais cette partie de la prévention, si on ne veut plus dire le mot prévention, on trouve
00:22:12 autre chose.
00:22:13 Ça, c'était abandonné et plus personne n'en parle.
00:22:14 Et je pense que c'est dommageable.
00:22:15 Gautier, Le Bret.
00:22:16 Sur la prévention, Eric Dupond-Moretti vient d'annoncer que plusieurs milliers de flyers
00:22:21 allaient être distribués aux parents.
00:22:23 C'est la politique du flyers.
00:22:25 Et pourquoi ? On commence à en parler ?
00:22:27 Parce que je ne sais pas encore ce qui va être écrit sur les flyers.
00:22:31 Il y aura un mot des soperandi pour expliquer aux parents, sans prendre les termes du préfet
00:22:38 de Leraud, qui a dit de claquer au lit, comment éduquer leurs enfants.
00:22:43 Et pourquoi je parle de politique du flyers ? Parce qu'il y a quelques semaines, Gérald
00:22:46 Darmanin a demandé à ses troupes, aux policiers, d'aller distribuer dans les rues de France
00:22:50 des milliers de flyers pour sensibiliser aux agressions sexuelles dans la rue.
00:22:54 Donc dès qu'il y a un problème, le gouvernement répond soit par un numéro vert, soit par
00:22:58 les flyers.
00:22:59 Ce n'est pas la seule réponse.
00:23:00 On sait qu'Emmanuel Macron veut sanctionner financièrement les familles sans toucher aux
00:23:03 allocations familiales.
00:23:04 On ne sait toujours pas comment il va faire.
00:23:05 Mais quand même, ça fait deux fois.
00:23:07 C'est un double foutage de visage.
00:23:09 Je reste poli.
00:23:10 Le flyers, ça pollue, ça va dans la rue à l'heure du digital.
00:23:15 C'est ridicule.
00:23:16 Et puis qui va distribuer ces flyers dans les quartiers sensibles aux mères ou aux
00:23:19 pères de famille qui sont débordés par les enfants ? C'est ridicule.
00:23:22 Mais de voir, attendez, ok, on se moque, mais noir sur blanc, vous risquez deux ans de
00:23:27 prison, 15 000 euros d'amende, six vaut de gamin, peut-être que ça peut fonctionner.
00:23:31 Ce qui fonctionnerait mieux, ce serait l'exemple du gars qu'on a effectivement mis en prison
00:23:39 à cause de problèmes éducatifs, auquel a payé une forte somme.
00:23:42 Et ça, ça n'existe pas aujourd'hui.
00:23:44 Petite pause.
00:23:45 On revient dans un instant.
00:23:46 On a encore beaucoup de choses à voir.
00:23:47 On reviendra aussi sur le coup de colère de Robert Ménard.
00:23:50 Il était ce matin l'invité de la matinale de CNews.
00:23:52 Il ne veut pas célébrer demain un mariage à Béziers parce que le marié est un clandestin
00:23:57 sous OQTF.
00:23:58 On en débarque dans un instant, tout de suite dans Punchline.
00:24:01 17h30 en direct dans Punchline sur CNews.
00:24:06 Tout de suite, le rappel des titres de l'actualité.
00:24:08 Samaya à la BD.
00:24:11 Elisabeth Born fait le bilan à Lisieux dans le Calvados.
00:24:15 Il faut dire que la ville a été le théâtre de nombreuses dégradations suite aux émeutes.
00:24:20 La première ministre a pu échanger avec les commerçants et la population encore choquée
00:24:24 par cette semaine de violence.
00:24:26 Elle leur a assuré que le gouvernement est très mobilisé pour assurer la sécurité
00:24:30 des 13 et 14 juillet.
00:24:32 Mairie incendie à Mont-Saint-Barol, 9 mises en examen annulées, des annulations pour
00:24:37 une erreur de procédure.
00:24:39 Une nouvelle action a aussitôt été relancée par le Parc-et-Lille.
00:24:42 Pour rappel, dans la nuit du 28 au 29 juin, la mairie et des bâtiments municipaux alentours
00:24:48 ont été attaqués et incendiés.
00:24:50 Et puis le Medef a son nouveau président.
00:24:53 Patrick Martin succède à Geoffroy Roux de Bézieux pour un mandat de 5 ans.
00:24:57 Dans les 5 prochaines années, si les choses se passent bien et c'est parti pour, j'aurai
00:25:02 à recruter 1500 personnes, anticipe le nouveau président de l'organisation patronale.
00:25:08 Merci beaucoup pour le rappel des titres de l'actualité.
00:25:10 On se retrouve sur le plateau de Punchein avec Gautier Lebret, François Pipponi, Céline
00:25:14 Pina, Eric Revelle.
00:25:15 On va revenir sur le coup de gueule de Robert Ménard.
00:25:17 Il était mon invité ce matin dans la matinale de CNews.
00:25:19 Il ne veut pas célébrer un mariage demain à 11h, tout simplement parce que le marié
00:25:23 est un clandestin algérien sous au QTF et qu'il refuse de célébrer ce qu'il pressent
00:25:30 être un mariage blanc.
00:25:31 On l'écoute et puis on en débat ensuite.
00:25:33 Chaque fois qu'on a un soupçon, pas moi, tous les maires, un soupçon de mariage blanc,
00:25:37 vous savez, on fait remplir un questionnaire, celui qui sera le marié et la femme, et
00:25:42 on l'amène au procureur, au substitut du procureur.
00:25:46 Je l'ai fait comme d'habitude.
00:25:48 Et là, il me dit non, il n'y a pas assez de preuves.
00:25:50 Je ne me prononce pas sur ça.
00:25:52 Pour que ce soit un mariage blanc ou non.
00:25:53 Pour que ce soit un mariage blanc, il y a des doutes, donc vous mariez.
00:25:55 Je lui dis, et le QTF, il me dit, les droits de l'homme font que le mariage, le respect
00:26:01 de votre vie privée, le droit de vous marier…
00:26:02 Convention européenne des droits de l'homme vous oblige à le marier.
00:26:05 Donc vous allez le marier ?
00:26:07 Bien sûr que non.
00:26:08 Mais enfin, attendez, à un moment donné, madame, il y a le droit, il y a les droits
00:26:12 de l'homme, en plus c'est ma vie, les droits de l'homme, tu ne dois pas me faire
00:26:15 un coup là-dessus.
00:26:16 Mais enfin, attendez, c'est le bon sens.
00:26:18 Ce type est en situation irrégulière.
00:26:21 Ce garçon est en situation irrégulière.
00:26:22 On veut, si on a délivré une obligation de quitter le territoire, c'est qu'on
00:26:28 veut le foutre dehors.
00:26:29 En plus, comme on dit pudiquement, vous avez compris, il est connu de façon défavorable
00:26:34 des services de police, vol avec recelle et violence.
00:26:38 C'est que ça.
00:26:39 Et moi, je vais aller le marier.
00:26:42 Non, il ne veut pas aller le marier, quitte à se mettre lui-même dans l'illégalité,
00:26:46 Eric Rebelle.
00:26:47 On a vraiment l'impression que tout est à l'envers dans le pays.
00:26:50 Oui, tout est à l'envers.
00:26:51 Cue par-dessus tête, avait dit Emmanuel Macron, on pourrait reprendre la formule
00:26:55 pour ça.
00:26:56 Parce que moi, j'ai parfois du mal à suivre le cheminement politique de Romer Ménard.
00:26:58 C'est le moins qu'on puisse dire.
00:27:00 Il a été complexe.
00:27:01 Il a du bon sens.
00:27:02 Il a été complexe.
00:27:03 Mais ce que je veux dire, pardonnez-moi, moi, je vais raisonner avec mon esprit de
00:27:05 base, mais au QTF, ça veut dire obligation de quitter le territoire français.
00:27:09 Bon, alors si les autres QTF, alors vous changez de nom, souhaite de quitter le territoire
00:27:17 français, mais ou bien vous changez de nom et vous actez la faiblesse de l'État à
00:27:21 virer des gens qui n'ont rien à faire en France.
00:27:23 Mais si les autres QTF, ils n'ont rien à faire en France, donc il n'a rien à faire
00:27:27 dans une mairie française.
00:27:29 Pardonnez-moi.
00:27:30 Et une fois qu'il sera marié, ça sera très compliqué de l'expulser.
00:27:33 Oui, on ne lui donne pas la nationalité non plus, mais il a des enfants.
00:27:37 Mais vous n'avez déjà rien dans votre logement, Laurence.
00:27:40 Oui, mais le fait de le marier ne lui donne pas l'accès à la nationalité.
00:27:44 En revanche, après, il peut se marier et avoir des enfants.
00:27:46 Sur les obligations de quitter le territoire français, je rappelle qu'Emmanuel Macron
00:27:50 avait dit à l'ami Louis Dragnel à l'époque à Valeurs Actuelles dans une interview que
00:27:54 son objectif, c'était 100% des obligations de quitter le territoire français.
00:27:58 On est à 10%.
00:27:59 Et dans une interview il y a quelques semaines, Eric Dupond-Moretti a dit 100%.
00:28:03 C'est impossible.
00:28:04 Toute personne qui dit cela ment.
00:28:05 Il avait sans doute juste oublié, le garde des Sceaux, que ça avait été une promesse
00:28:09 du président de la République quelques années auparavant.
00:28:12 Céline Pina, sur le fait que les QTF ne sont pas respectés dans notre pays et qu'on ne
00:28:16 demande pas aux maires de marier des gens sous QTF.
00:28:19 En fait, je pense que ça pose un vrai problème parce que le droit et la justice ne sont pas
00:28:23 entièrement superposables.
00:28:25 C'est logique, ce n'est pas exactement le même objet.
00:28:26 Mais quand vous avez le sentiment que le droit agit contre la justice et le bon sens, vous
00:28:32 détruisez aussi ce qui fait les liens entre les citoyens.
00:28:36 Nous, nous sommes unis par le respect de la loi commune.
00:28:39 À partir du moment où même nous, quand on écoute Robert Ménard, on se dit "mais
00:28:44 quel est le juge qui a pu lui donner cet ordre-là ?".
00:28:48 On marche franchement, le procureur, on marche franchement sur la tête.
00:28:52 Le problème, c'est qu'une fois que vous remettez en cause une loi parce qu'elle est complètement
00:28:57 absurde, jusqu'où vous pouvez remettre en cause ce qui est censé être un de vos devoirs.
00:29:02 Et donc, on met les gens dans des situations impossibles où même en voulant bien faire,
00:29:08 ils abîment ce que nous avons en commun.
00:29:09 Et je trouve qu'avoir mis Robert Ménard dans cette situation-là, c'est faire le procureur
00:29:14 qu'on devrait condamner et interroger.
00:29:16 Mais les maires, vous avez été souvent confrontés à ça ?
00:29:18 Oui, régulièrement.
00:29:19 Vous les faisiez ces mariages ?
00:29:21 La règle est la suivante.
00:29:22 Puisque quand on marie quelqu'un en tant que maire, on est en tant qu'officier d'état
00:29:25 civil au nom de l'État.
00:29:27 On n'est pas en tant qu'élu président, on est au nom de l'État.
00:29:30 Donc la règle, c'est de saisir le procureur qui décide et souvent le procureur d'écouter
00:29:34 "mariez-les et j'engage les procédures derrière", y compris pour casser le mariage.
00:29:39 Mais quelle absurdité !
00:29:40 Moi, je suis arrivé plusieurs fois dans cette situation-là où on se disait "mais il y
00:29:46 a un problème", donc on appelle le procureur en disant "écoutez, sincèrement, on ne peut
00:29:48 pas les marier".
00:29:49 Je me rappelle un vieux monsieur de 80 ans avec une jeune femme en situation de guerre
00:29:54 de 24 ans.
00:29:55 Bon, il y avait quand même des suspicions que le procureur allait marier les quand même.
00:30:00 Et après, je m'occupe de tout.
00:30:01 Mais quelle absurdité !
00:30:02 Mais ce n'est pas comme si les tribunaux n'avaient rien à faire et n'étaient pas
00:30:07 encombrés.
00:30:08 Ce pays est quand même…
00:30:10 Alors, je vois qu'on écoute maintenant Marine Le Pen.
00:30:12 Elle était l'invité de nos couvrires de France 2 ce matin.
00:30:14 Elle, elle fait le lien, alors on sort là des OQTF et de la situation de Bézier.
00:30:19 Entre l'immigration anarchique et les émeutes.
00:30:21 On écoute l'ancienne patronne du Rassemblement national.
00:30:24 Évidemment, mais tout le monde le fait.
00:30:28 Il y a un problème d'immigration dans notre pays depuis 40 ans.
00:30:31 Nous avons subi une immigration totalement anarchique.
00:30:33 Cette immigration, elle a entraîné un communautarisme et elle entraîne dans l'esprit d'un certain
00:30:38 nombre de personnes une forme de sécession avec la société française.
00:30:42 Et les émeutes de cinq jours que nous venons de vivre, ce seront des dizaines.
00:30:49 Deux jours que nous subirons demain.
00:30:52 Il faut regarder la réalité en face, calmement, simplement.
00:30:57 Voilà pour Marine Le Pen.
00:30:59 Gauthier Lebrecht, Marine Le Pen et le journaliste en face lui dit, mais même le ministre de
00:31:04 l'Intérieur dit qu'il n'y a que 10% des interpellés qui sont des étrangers.
00:31:07 Ce qui est factuellement vrai.
00:31:10 10% et donc 90% des arrêtés qui ont la nationalité française.
00:31:16 Il y a un débat qui s'installe entre la droite et Gérald Darmanin.
00:31:20 On l'a vu d'ailleurs hier au Sénat puisque Jacqueline Eustache-Brignaud, sénatrice,
00:31:25 quand Gérald Darmanin a été auditionné, a demandé au ministre de l'Intérieur, ils
00:31:28 sont comme en français.
00:31:29 Reprenons une expression qui fait débat, français de papier.
00:31:33 C'est vrai qu'il y a une forme d'hypocrisie dans ce qu'on vit actuellement à gauche comme
00:31:38 à droite parce que ça a scandalisé cette sortie de Jacqueline Eustache-Brignaud une
00:31:42 bonne partie de la gauche.
00:31:44 Pareil pour les propos de Bruno Rotailloux qui a dit qu'il y a une régression vers
00:31:47 les origines ethniques.
00:31:48 Ça, je peux vous dire, même en off, ça a choqué des cadres du Rassemblement National.
00:31:53 C'est pour vous dire un petit peu.
00:31:55 Mais en même temps, Mathilde Panot, il y a deux jours, elle parlait de jeunes arabes
00:31:59 pour parler du jeune Nahel.
00:32:00 Et là aussi, ça a scandalisé la classe politique.
00:32:03 Donc, vous voyez, il y a une bataille là-dessus sur le lien à faire ou non avec l'immigration
00:32:09 entre le gouvernement, la gauche et la droite et le Rassemblement National.
00:32:12 Mais voilà, il y a de l'hypocrisie un peu des deux côtés.
00:32:15 Depuis 50 ans, et je pense à cause de la position de Jean-Marie Le Pen, la France ne veut pas
00:32:21 voir en face le problème de l'immigration, qui n'était pas anarchique.
00:32:24 Parce que j'ai un petit accord avec Marine Le Pen.
00:32:26 C'est la France qui a organisé l'immigration postcoloniale pour des raisons économiques
00:32:30 et industrielles.
00:32:31 Après, il y a eu une immigration de clandestine, mais au départ, c'est la France.
00:32:33 Et on ne veut pas mettre les mots sur ce qui se passe.
00:32:35 Donc, on ne veut pas faire de fichiers ethniques qu'on peut comprendre.
00:32:38 On ne veut pas s'occuper de l'origine réelle.
00:32:40 Et donc, en fait, on ne sait pas comment on les appelle.
00:32:41 On a tous le même sujet.
00:32:42 Les issues de l'immigration, les Français de souche, les Français d'origine, on ne
00:32:48 sait pas.
00:32:49 Donc, comme on ne sait pas lire les choses, on n'arrive pas à exprimer.
00:32:51 Déjà, quand on n'arrive pas à nommer les choses, on n'a pas de raison.
00:32:53 Moi, ce que je sais, c'est que dans beaucoup de quartiers, la France a organisé des ghettos,
00:32:57 je les appelle ethniques, d'origine, où on a concentré les populations issues de l'immigration.
00:33:03 Et c'est une réalité.
00:33:05 Vous allez dans les classes.
00:33:06 Souvent, quand on me disait pourquoi il n'y a pas de mixée sociale, je disais aux journalistes
00:33:10 venez avec moi, je les allais dans l'école du quartier qu'ils visitaient, ils regardaient
00:33:13 la classe et puis j'ai dit vous metteriez vos enfants ici.
00:33:16 Ah ben, mais pourquoi ? Ah ben, c'est con.
00:33:18 Parce qu'il y avait une communauté dominante.
00:33:21 Et donc, les gens n'en veulent pas, en fait.
00:33:24 Et donc, la grande difficulté, c'est qu'à force de ne pas dire les choses, de ne pas
00:33:27 les nommer, de ne pas savoir, on arrive à une situation explosive comme aujourd'hui.
00:33:30 Je dirais plusieurs choses.
00:33:32 Je dirais un, François Pomponni l'a abordé, mais il faut le redire.
00:33:35 Les vagues d'immigration ont permis aussi à la France à se reconstruire, ont permis
00:33:39 à la France de se reconstruire et de s'enrichir.
00:33:42 La grande différence quand même qu'il y a, c'est que les vagues d'immigration dont
00:33:45 on parlait avant les années 60, les vagues d'immigration italienne, polonaise, portugaise,
00:33:51 espagnole dans ce pays, avant les immigrations algériennes, il y avait quand même quelque
00:33:56 chose qui moi me frappe, c'est qu'on partageait ensemble une culture des valeurs.
00:34:00 L'immigration maghrébine partage d'autres valeurs qui sont les siennes, qui sont les
00:34:05 siennes, mais qui ne sont pas forcément les nôtres.
00:34:07 Donc, je pense que ça pose une question.
00:34:08 Et puis attendez, ce que j'ajoute quand même, c'est que la gauche, la gauche, je pense
00:34:13 à François Mitterrand et à Georges Marchais, n'ont pas eu tout le temps cette position
00:34:17 sur l'immigration.
00:34:18 Souvenez-vous des prises de position de François Mitterrand dénonçant l'immigration.
00:34:23 Souvenez-vous des propos de Georges Marchais dénonçant l'immigration légale et illégale.
00:34:28 À l'époque, le Parti communiste envoyait dans les foyers sanacotraves des migrés,
00:34:32 des bulldozers au prétexte que ce n'était pas suffisamment bien.
00:34:36 Enfin, en tout cas, il cassait, il cassait des habitations pour immigrer.
00:34:39 Est-ce que vous imaginez aujourd'hui si le Rassemblement national ou un autre parti prenait,
00:34:44 il lui prenait l'idée d'aller avec des bulldozers, détruire des logements, aldemas,
00:34:48 puisque c'est les aldemas aujourd'hui qui sont construits par la filiale La Caisse
00:34:51 des dépôts, là où sont logés des immigrés.
00:34:54 Imaginez ce que ça...
00:34:55 Donc, la gauche, en fait, la gauche, elle a toujours oscillé, à mon avis, entre une
00:34:59 position claire sur l'immigration et l'antiracisme.
00:35:01 Et entre ces deux voies-là, elle a essayé de faire de la politique.
00:35:04 Et il faut bien se rendre compte qu'aujourd'hui, elle n'est plus, me semble-t-il, en capacité
00:35:09 d'apporter des contributions au débat et des solutions pérennes.
00:35:13 Alors, on verra ça avec le fond de l'âge.
00:35:14 Juste Céline, et après vous ferez sa parole.
00:35:16 Le vrai souci, finalement, c'est que quelque part, pour les gens qui ont regardé ces émeutiers,
00:35:21 eux, ce qu'ils ont vu, ce sont des immigrés.
00:35:24 Alors, il y a la question de la couleur de peau et il ne faut pas se masquer le fait
00:35:29 que oui, c'est ce qui explique en fait un certain positionnement.
00:35:33 Mais il y a autre chose.
00:35:34 C'est-à-dire que les Français sont persuadés qu'on forme une nation parce qu'on partage
00:35:38 un certain nombre de valeurs et de principes en commun.
00:35:40 Et ce qu'ils disent quand ils renvoient ces jeunes à l'immigration, ils ne les renvoient
00:35:44 pas à une couleur de peau différente.
00:35:46 Ils les renvoient à l'absence d'intégration et d'assimilation.
00:35:49 Or, cette absence d'intégration et d'assimilation, elle est motivée par le fait qu'on demande
00:35:55 à ces gamins et à toute une population, on leur dit si vous devenez Français, vous
00:36:00 trahissez votre race, vous trahissez votre religion, vous trahissez vos aïeux.
00:36:04 On les met dans une situation de conflit, de loyauté.
00:36:07 Et ça a donné ce qu'on a aujourd'hui, c'est-à-dire une partie des jeunes qui ne partagent aucune
00:36:14 de nos valeurs, pour qui la violence est une façon d'être au monde, c'est une façon
00:36:18 de s'affirmer en tant qu'homme, viril.
00:36:20 C'est une façon de montrer qu'on est puissant.
00:36:22 Parce que pour eux, sans péché, c'est être faible, c'est être mou, c'est être lâche.
00:36:27 Donc tout ce que nous on demande, qui est l'intégration de l'absence de violence, pour
00:36:31 eux, c'est une manière de s'écraser et ainsi de suite.
00:36:33 Et aujourd'hui, on a une vraie rupture à l'intérieur de notre société.
00:36:38 Et la question qu'on doit se poser, c'est que malgré tout, ces gamins ont des papiers
00:36:42 français, donc on ne peut pas pouvoir s'en débarrasser d'un revers de main.
00:36:46 Donc aujourd'hui, qu'est-ce qu'on fait pour éviter qu'on n'ait pas tous les deux, trois
00:36:51 mois à la faveur d'un problème quelconque, des pillages ?
00:36:55 Une éruption, voilà.
00:36:56 C'est ce que tout le monde anticipe aujourd'hui.
00:36:58 Gauthier, et après on parlera du sondage intéressant.
00:37:00 Je voulais rebondir sur ce que disait Eric, sur effectivement la gauche qui a oscillé
00:37:03 entre Georges Marchais et aujourd'hui.
00:37:05 Quoique il y a François Ruffin qui essaye de se faire un petit chemin.
00:37:08 Oui, il essaie de trouver une ligne de crête.
00:37:09 Il y a un discours un peu différent.
00:37:10 Comme Fabien Roussel.
00:37:11 Mais alors dès que ces deux hommes-là ont un discours différent de la ligne de la
00:37:14 NUPES, ils se font tomber dessus par toute la NUPES sur les réseaux sociaux et ailleurs.
00:37:19 Mais la droite aussi a oscillé.
00:37:20 Ce matin, ou hier soir plus précisément, la jeune garde des Républicains a publié
00:37:25 un tract qui dit "la prison et l'avion".
00:37:27 C'est la double peine.
00:37:28 Mais qui a supprimé la double peine ? Les Républicains.
00:37:31 Le gouvernement de Nicolas Sarkozy.
00:37:32 Ce n'était pas les Républicains à l'époque.
00:37:33 Mais effectivement, c'est la même famille politique.
00:37:37 On va maintenant s'intéresser à ce sondage.
00:37:40 Opinion de Noué pour CNews.
00:37:41 Approuvez-vous les prises de position des personnalités politiques ?
00:37:43 Ce serait très intéressant de voir dans le détail qui approuve, qui n'approuve pas.
00:37:47 Déjà, il n'y a personne qui a un taux d'approbation supérieur à 50%.
00:37:52 Aucun des hommes et des femmes politiques qui sont testés.
00:37:54 Mais celle qui a un taux d'approbation le plus important, c'est Marine Le Pen, qui
00:37:58 pourtant est restée assez en retrait.
00:38:00 Aujourd'hui, elle a fait une sortie médiatique, mais elle est restée en retrait.
00:38:03 Elle a laissé Jordan Bardella avancer.
00:38:05 Et ensuite, Gérald Darmanin, qui a été très présent sur la scène.
00:38:09 Jordan Bardella en 2.
00:38:10 Eric Dupond-Moretti en 3.
00:38:13 Et Elisabeth Borne en 4.
00:38:15 Toi, 4.
00:38:16 5.
00:38:17 Tu peux arriver à compter.
00:38:18 Qu'est-ce qui vous surprend là-dedans, François Péponi ?
00:38:20 Jean-Luc Mélenchon, c'est bien plus lent.
00:38:22 Il a 19% de taux d'approbation, ce qui me paraît quand même beaucoup.
00:38:27 Oui, mais globalement, les détenteurs de l'ordre, on le voit, les 4 premiers, les
00:38:31 détenteurs de l'ordre, sont approuvés, pas majoritairement, mais mieux que les autres,
00:38:36 par les Français.
00:38:37 Vous voyez qu'Eric Ciotti et Eric Zemmour, qui sont détenteurs de l'ordre aussi, ils
00:38:40 sont mal.
00:38:41 Eux, ils ne sont pas audibles.
00:38:42 Mais les autres, c'est vrai.
00:38:43 Darmanin, Le Pen, Bardella et Dupond-Moretti, qui ont été plutôt bons dans cette...
00:38:47 C'est vrai.
00:38:48 Donc, Darmanin s'en sort bien.
00:38:49 C'est-à-dire que globalement, il a rétabli...
00:38:50 Les Français ont le sentiment qu'il a rétabli de l'ordre en 4 jours.
00:38:54 Ce qui est une réalité.
00:38:55 Marine Le Pen, on approuve ce qu'elle a dit, sauf qu'elle n'a rien dit.
00:38:59 C'est-à-dire que Marine Le Pen n'a même pas besoin de parler pour dire qu'on est d'accord
00:39:01 avec elle.
00:39:02 C'est-à-dire que le jour où elle va parler, et si elle parle juste, on voit comment ça
00:39:06 peut finir.
00:39:07 Quant à la gauche, elle est laminée.
00:39:09 Elle est laminée.
00:39:10 Alors, il y a Fanne Marussel qui, comme on le disait, surnage.
00:39:13 Elle est surnaminée.
00:39:14 Mais Jean-Luc Mélenchon, il est autour des 19-20% de gens qui, de toutes les manières,
00:39:19 quoi qu'il arrive, disent "on est d'accord avec lui".
00:39:21 Et ce qu'il joue, c'est le score au premier tour de la législation présidentielle pour
00:39:24 être au deuxième tour.
00:39:25 Il peut être au premier tour.
00:39:26 Mais 19%, ce n'est pas suffisant pour être au second tour.
00:39:29 Oui, mais il faut relativiser le sauvage.
00:39:31 Ce qui est intéressant, tout ce qui a été dit et qui est juste et que je partage, c'est
00:39:35 quand même la position de Fabien Roussel, que je trouve très, très, très intéressante.
00:39:39 Pourquoi ? Vous savez, c'est comme dans la chanson, qu'à Desroussels, il avait deux
00:39:42 maisons.
00:39:43 Fabien Roussel avait deux maisons.
00:39:44 Il avait la NUPES et le PC.
00:39:45 Et là, il a dit bye bye la NUPES et il se positionne sur le PC.
00:39:50 Bon, moi, ce que je trouve intéressant, c'est même dans sa campagne électorale présidentielle,
00:39:54 vous vous souvenez, il était monté au créneau pour soutenir les forces de l'ordre en pleine
00:39:59 campagne présidentielle.
00:40:00 Là, il a eu des mots pour un ordre juste, pour reprendre la formule de Ségolène Royal,
00:40:04 par exemple.
00:40:05 Et je trouve que ça, qui est quand même historiquement un positionnement du Parti communiste, c'est
00:40:09 à dire, c'est un parti qui est pour l'ordre quand même.
00:40:11 Ce positionnement par rapport à la NUPES fait que, évidemment, à mon sens, la NUPES
00:40:15 a explosé sous nos yeux.
00:40:16 On se demande d'ailleurs comment le pauvre Olivier Faure, qui fait partie de la NUPES,
00:40:22 il ne sait plus où il habite.
00:40:23 Mais je trouve la position de Fabien Roussel très intéressante.
00:40:26 Alors, je ne dis pas que ce sera la cheville ouvrière d'une reconstruction.
00:40:31 Mais ça peut être intéressant parce qu'il tient un discours, il tient un discours et
00:40:35 il a une visibilité qui est bien supérieure aux résultats électoraux du Parti communiste
00:40:39 français actuel.
00:40:40 Et je trouve ça intéressant.
00:40:42 Il a quand même eu des sorties, je veux dire, que quelqu'un de droite n'aurait pas nié,
00:40:47 n'aurait pas remis.
00:40:48 Oui, il fait beaucoup à la droite.
00:40:49 C'est pour ça qu'il ne plaît pas à la gauche, c'est parce qu'il ne fait pas des bons scores.
00:40:52 2% aux prochaines européennes.
00:40:55 Et puis, dans le cadre d'une élection législative future, que ce soit Olivier Faure, comme ils
00:41:00 auront besoin de l'alliance...
00:41:01 Ils iront de nouveau avec Mélenchon.
00:41:02 Oui, mais la France européenne, visiblement, ça ne va pas être le cas.
00:41:04 Olivier Faure, on le critique, mais s'il ne fait pas la NUPES, il n'a pas 30 députés
00:41:08 à l'Assemblée nationale.
00:41:09 L'autre question, c'est qu'à un moment donné, dans la vie, il faut savoir prendre sa perte.
00:41:15 Parce que quel est l'intérêt de maintenir un PS qui, aujourd'hui, n'a plus aucune voix,
00:41:21 qui se ridiculise, dont le nombre d'élus ne cesse de reculer, et qui ne construit rien
00:41:27 pour pouvoir rebondir derrière ?
00:41:28 À la limite, ce qu'on peut dire, effectivement, ce n'est pas payant pour le moment, mais au
00:41:33 moins, ils encaissent leur perte et ils tracent un nouveau chemin.
00:41:36 Et le jour où la stratégie de la violence de Mélenchon aura complètement échoué,
00:41:40 il faudra bien qu'il y ait une gauche et eux seront là.
00:41:42 Alors, la seule stratégie qu'on peut reconnaître à Olivier Faure, je ne dis pas que c'est
00:41:47 ce qu'il a en tête, mais il se dit, bon, Mélenchon, il est atteint par la limite d'âge,
00:41:51 il est grillé, ses déclarations.
00:41:52 Est-ce qu'en ayant un discours qui est proche de celui de Mélenchon, Olivier Faure peut
00:41:56 faire le hold-up et passer devant Ruffin, mon quatennens ?
00:41:59 Non, mais peut-être qu'il fait ce pari-là.
00:42:01 Peut-être qu'il fait ce pari-là.
00:42:03 Il n'en a pas les moyens.
00:42:05 Non, mais la cacophobe, c'est pour reconstruire un pôle PS, c'est le publica, mon cher Olivier.
00:42:10 Je sais bien, mais bon, il a autant de chance que moi.
00:42:12 Non, mais l'intérêt d'Olivier Faure, c'est de garder sa place.
00:42:14 Oui, lui, il est…
00:42:16 Il est à la remorque de Mélenchon.
00:42:17 J'essaie de trouver une stratégie critique.
00:42:19 Un mot sur la stratégie du Rassemblement national.
00:42:21 On voit quand même que Marine Le Pen est en tête et que Jordan Bardella est troisième.
00:42:25 Vous avez les deux personnalités fortes du RN sur le podium.
00:42:29 Oui, après, ça peut aussi poser un problème à Marine Le Pen, c'est qu'elle a son
00:42:31 numéro deux qui est très très près d'elle.
00:42:33 Je sais que Jordan Bardella n'a aucun intérêt à tenter la scission du RN.
00:42:37 Ça n'a jamais fonctionné, que ce soit Bruno Maigret ou Éric Zemmour en allant capter
00:42:41 des cadres du Rassemblement national.
00:42:44 Il est né en 1995, il a le temps de voir venir.
00:42:48 Il a un gros écartage.
00:42:50 Il est né en 1995, il a 27 ans, il a le temps de voir venir.
00:42:52 Pour eux, c'est quand même une affiche, c'est-à-dire qu'ils ont deux présidentiables.
00:42:55 Certains se cherchent un présidentiable, eux, effectivement, ils en ont deux.
00:42:59 Et cette stratégie du retrait, du quasi-silence, hormis une question à l'Assemblée nationale,
00:43:04 une interview ce matin de Marine Le Pen, et en même temps d'avoir Jordan Bardella
00:43:07 sur le terrain, qui est beaucoup plus offensif qu'elle, ça semble fonctionner.
00:43:12 Surtout que Jean-Luc Mélenchon leur sert de marche-pied, il faut le dire.
00:43:15 Mais justement, je pense que Bardella était plutôt bon dans cette séquence.
00:43:18 Je ne partage pas son opinion, mais il a été plutôt bon ce matin.
00:43:21 Et je pense que depuis 48 heures, Marine Le Pen a compris qu'il fallait qu'elle
00:43:24 se mette à communiquer.
00:43:26 Elle a posé la question d'actualité l'autre jour, elle a fait ce matin,
00:43:29 parce qu'elle a compris qu'il fallait qu'elle occupe aussi le terrain,
00:43:32 qu'elle ne laisse pas non plus que Bardella prendre la parole.
00:43:34 Elle a besoin de s'exprimer, parce que sinon, sur des sujets comme ça,
00:43:37 si elle ne parle pas, elle peut perdre un peu de position.
00:43:40 C'est bien de faire monter le jeûne au moment où ça tangue,
00:43:43 et c'est bien ensuite d'arriver en mode patron, les choses se sont stabilisées,
00:43:48 voilà pourquoi, voilà ce que je dis, etc.
00:43:50 C'est une séquence qui est différente et qui la positionne plus dans le rôle du notable.
00:43:55 Éric Zemmour, 26% de taux d'approbation, assez bas.
00:43:58 Gautier Lemoët ?
00:44:00 C'est pas un bon score du tout pour lui, effectivement,
00:44:03 surtout à la veille du lancement de sa possible campagne.
00:44:06 Alors, ça sera plutôt Marion Maréchal, tête de liste européenne,
00:44:09 mais ça montre la distance qui existe entre Reconquête d'un côté,
00:44:12 qui n'a pas de député, qui n'a pas d'élu à l'Assemblée nationale,
00:44:15 et le RN, effectivement.
00:44:17 Alors qu'il a fait plus d'interviews, quasiment le même nombre que Marine Le Pen,
00:44:22 il caracole, oui, pas du tout en tête, c'est pas bon pour lui.
00:44:25 On va juste écouter le président Macron qui était à Pau aujourd'hui,
00:44:28 il va assister à une table du Tour de France, c'est sa petite tradition, on va dire, estivale.
00:44:34 On va l'écouter, quelques mots sur la situation, quelques jours après les émeutes.
00:44:38 En quoi ça vous aide, monsieur le Président, vous rencontrez des élus, vous en avez vu beaucoup ?
00:44:41 On continue de travailler, j'en ai vu beaucoup, j'ai vu les maires, je vais continuer.
00:44:44 Ça vous apporte quoi, de l'ordre ?
00:44:46 Nous avons tous vécu un moment important dans la vie de la nation,
00:44:48 donc on va continuer de travailler.
00:44:50 Alors la première réponse c'est l'ordre, le calme, la concorde,
00:44:55 et ensuite c'est de travailler sur les causes profondes de ce qui est admis.
00:44:59 Voilà, qu'est-ce que...
00:45:01 Moi je vois qu'il n'est pas très à l'aise le Président de la République,
00:45:04 c'est que, pardonnez-moi, une fois de plus, il n'a pas le mot juste.
00:45:06 On n'a pas vécu un moment important de la nation.
00:45:08 Si il fait référence aux émeutes...
00:45:11 Oui, c'est exactement ça qu'il vient de dire.
00:45:13 Mais attendez, comment est-ce qu'il peut dire, pardonnez-moi,
00:45:15 si j'ose, en parlant au Président de la République,
00:45:17 mais on a vécu un moment important de la nation.
00:45:19 Non, un moment important de la nation, c'est quelque chose qui fédère
00:45:22 et qui rassemble la nation, pas qu'il a fait, pas sur le point de la faire exploser.
00:45:25 Donc je pense qu'il a cherché un mot pour ne pas être repris par la patrouille
00:45:28 sur les mots qu'il balance et qui lui sont rejetés en pleine figure
00:45:31 comme des mouvements de suite.
00:45:33 Mais alors là, le mot important, pardonnez-moi...
00:45:35 Et la concorde aussi.
00:45:36 Mais il cherche à comprendre.
00:45:37 Céline, la concorde.
00:45:39 Ah, vous pensez qu'il ne comprend pas ?
00:45:41 Ce n'est pas moi qui pense.
00:45:42 Il y a un communiqué de la Présidence de la République au début de la semaine
00:45:46 qui dit que le Président cherche à comprendre ce qui s'est passé.
00:45:48 D'accord. Il faut qu'il s'y mette alors.
00:45:50 Oui, excusez-moi.
00:45:51 J'ai été un peu stupéfait par cette communication qu'on peut "analyser"
00:45:55 comme étant...
00:45:56 Inéluctant.
00:45:57 Oui, inéluctant.
00:45:58 Parce que s'il dit "j'ai tout compris", ça veut dire que puisque vous saviez
00:46:01 ce qui allait se passer, il fallait peut-être réagir avant.
00:46:03 Donc quand il dit "il faut essayer de comprendre", c'est que c'était incompréhensible,
00:46:06 on ne s'y attendait pas.
00:46:07 Parce que pour ne pas dire "depuis six ans, sur ces politiques-là,
00:46:10 je n'ai pas été performant".
00:46:11 Après, dans deux mois, j'espère qu'on aura compris.
00:46:15 Après, il faut réagir.
00:46:16 Après, il faut réagir.
00:46:18 Parce qu'en fait, ce qu'on attend maintenant quand il parle de concorde,
00:46:20 il faut être capable de reconsolver les opérations.
00:46:22 Alors Céline, un tout petit mot.
00:46:23 Soyons clairs, ça fait 30 ans qu'on gagne du temps parce qu'on ne veut pas affronter
00:46:27 ce problème en face.
00:46:28 Dans combien de réunions, toi et moi, on n'a pas entendu "oh là là,
00:46:33 mais si un jour les banlieues se révoltaient, de toute façon,
00:46:36 on ne pourrait pas les contrôler.
00:46:37 Même l'armée n'y arriverait pas".
00:46:39 Donc ça fait 30 ans qu'on a des gouvernants au plus haut niveau
00:46:43 qui savent que notre société est en train d'exploser.
00:46:45 On va reprendre pour la énième fois ce qu'avait dit l'ancien ministre de l'Intérieur
00:46:50 en disant "on vit côte à côte, bientôt on sera face à face".
00:46:53 On y est.
00:46:54 Donc on va gagner encore un peu de temps.
00:46:57 Mais moi j'ai l'impression, vous savez, de cette femme dont on a fait un film
00:47:01 qui dit "encore un peu de temps, monsieur le bourreau",
00:47:03 alors qu'elle a la tête dans la guillotine.
00:47:05 Donc il va vraiment falloir arrêter d'essayer de gagner du temps.
00:47:09 Merci beaucoup Céline Pina.
00:47:10 On fait une petite pause.
00:47:11 On se retrouve dans un instant dans Punchline.
00:47:13 Sur CNews et sur Europe 1, on recevra Maître Laurent-Franck Liénard,
00:47:16 l'avocat du policier auteur présumé du coup de feu mortel.
00:47:20 Il nous expliquera pourquoi il conteste la décision de maintenir en détention son client.
00:47:25 A tout de suite.
00:47:26 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes.
00:47:30 Bienvenue dans Punchline ce soir sur CNews et sur Europe 1.
00:47:32 Le policier de 38 ans, auteur présumé du coup de feu mortel contre Naël,
00:47:36 doit-il rester en prison 10 jours après le drame
00:47:38 et après 6 nuits d'émeutes urbaines ?
00:47:40 La justice a décidé ce matin de le maintenir en détention pour l'instant.
00:47:44 Notre invité ce soir, son avocat, Maître Laurent-Franck Liénard,
00:47:47 s'insurge contre cette décision.
00:47:49 C'est la rue qui tient la justice, affirme-t-il.
00:47:51 Mon client n'est pas un délinquant, il n'a rien à faire en détention.
00:47:54 Il est en direct avec nous ce soir dans Punchline.
00:47:56 Alors s'agit-il seulement d'une question d'ordre public ?
00:47:59 Le risque d'enflammer à nouveau les quartiers en cas de libération est-il réel ?
00:48:03 On va en débattre ce soir.
00:48:04 On verra que dans ce type d'affaires, les policiers sont très rarement incarcérés
00:48:08 et plutôt placés sous contrôle judiciaire.
00:48:11 Et puis l'autre question ce soir, c'est l'inquiétude du gouvernement
00:48:14 face à un regain de tension au moment du 14 juillet,
00:48:17 fête nationale exsécrée par certains délinquants.
00:48:20 Plus d'une tonne et demie de mortiers d'artifice a été saisie
00:48:22 rien qu'en région Île-de-France.
00:48:24 Le dispositif policier s'annonce à nouveau extrêmement important
00:48:27 pour éviter un nouvel embrassement.
00:48:29 Voilà les 18h lors du rappel des titres de l'actualité.
00:48:33 [Musique]
00:48:44 Il est 18h, bienvenue si vous nous rejoignez à l'instant sur Europe 1 et sur CNews.
00:48:48 La Première Ministre était ce matin en visite à Lisieux,
00:48:51 un quartier durement touché par les violences urbaines ces derniers jours.
00:48:54 Un bureau de tabac avait été incendié.
00:48:57 Les locaux de la police municipale également visés par des tirs de mortiers d'artifice.
00:49:01 La Première Ministre a tenté de rassurer les habitants et les commerçants.
00:49:04 Les mises en examen de 9 personnes soupçonnées d'avoir incendié la mairie de Mont-Saint-Barreul
00:49:09 dans le nord lors des émeutes ont été annulées suite à une erreur de procédure.
00:49:14 Il manquait une signature du parquet de Lille,
00:49:16 qui d'ailleurs a immédiatement relancé une nouvelle action parmi ces personnes.
00:49:20 5 suspects en détention provisoire ont donc été remis en liberté.
00:49:24 Et puis face aux émeutes, les Républicains réclament plus de fermeté.
00:49:27 Les cadres du parti étaient réunis ce matin.
00:49:29 Parmi les propositions, l'objectif de 80 000 places de pression d'ici 2027,
00:49:35 mais aussi la majorité pénale abaissée à 16 ans ou encore la responsabilité pénale parentale.
00:49:42 Le MEDEF a un nouveau président. Il s'appelle Patrick Martin.
00:49:45 Il a été élu avec 73% des voix.
00:49:48 Le nouveau patron de l'organisation patronale a voulu s'inscrire et écrire,
00:49:53 surtout au syndicat, pour réconcilier climat et croissance.
00:49:57 Enfin, comme ces dernières années, Emmanuel Macron s'est rendu ce jeudi sur la route du Tour de France.
00:50:02 Le président est monté dans la voiture du directeur de la course pour faire les 50 derniers kilomètres de l'étape.
00:50:07 Une étape remportée par le Slovène Tadej Kogacar.
00:50:11 Voilà, j'ai réussi à le prononcer sans me tromper.
00:50:14 Merci pour ce rappel de la tractualité.
00:50:17 Il est 18h01 et quelques secondes, nous sommes en plateau avec donc Maître Laurent Franck-Léonard.
00:50:23 Bonsoir, vous êtes l'avocat du policier qui est actuellement incarcéré.
00:50:26 François Puponi est là, ancien député. Bonsoir à vous.
00:50:29 Sabrina Medjeber, vous êtes essayiste. Merci d'être sur le plateau de Pönschen.
00:50:32 Eric Revelle, journaliste. Bonsoir.
00:50:34 On va commencer évidemment par cette décision de la cour d'appel de Versailles.
00:50:40 C'est bien cela, Maître, qui a décidé de maintenir en détention votre client.
00:50:44 On va faire tout de suite le point avec Noémie Schultz du service de la justice de CNU.
00:50:47 Et je vous passe la parole ensuite. Noémie.
00:50:52 Oui, Laurence, à l'issue d'une audience d'un peu plus d'une heure qui s'est déroulée à huis clos,
00:50:56 nous n'avons pas pu y assister.
00:50:58 La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Versailles a confirmé la décision prise il y a une semaine
00:51:03 par le juge des libertés et de la détention de Nanterre,
00:51:06 décision de placer le policier en détention provisoire.
00:51:10 Ce policier a été entendu par visioconférence à distance,
00:51:14 donc depuis la prison de la santé où il a été incarcéré.
00:51:17 Et son avocat était bien sûr présent ce matin.
00:51:20 Il a avancé ses arguments.
00:51:22 Pour lui, cette détention ne se justifie absolument pas.
00:51:25 Il a proposé un placement sous contrôle judiciaire avec une surveillance policière,
00:51:29 si besoin, pour assurer la sécurité de ce policier et de sa famille.
00:51:33 Mais le parquet général a requis le maintien en détention
00:51:36 pour empêcher toute concertation entre le mis en cause et son collègue,
00:51:40 mais aussi pour éviter tout nouveau risque de trouble à l'ordre public.
00:51:45 Une motivation inacceptable pour Laurent-Franck Liénard,
00:51:48 pour qui c'est la rue qui tient à la justice.
00:51:51 L'avocat nous a d'ailleurs décrit son client comme un homme encore très choqué,
00:51:55 en état de sidération, qui ne voit personne,
00:51:58 écrit beaucoup, un homme qui aimerait retrouver sa famille.
00:52:01 L'avocat l'a annoncé.
00:52:03 Il va déposer dans les tout prochains jours une demande de mise en liberté.
00:52:06 Je le ferai une fois par semaine, si besoin,
00:52:09 jusqu'à ce que la justice retrouve ses esprits.
00:52:11 Merci beaucoup Noémie Schultz pour ces explications.
00:52:13 Maître Liénard, vous êtes donc en direct avec nous.
00:52:15 Qu'est-ce qui vous choque dans cette décision ?
00:52:17 C'est que pour vous, il y a un deux poids deux mesures ?
00:52:19 Il faut que vos auditeurs comprennent les questions de détention,
00:52:22 parce que c'est rarement expliqué.
00:52:24 Il y a deux types de détention.
00:52:25 Il y a la détention en exécution de peine, quand on a été condamné.
00:52:28 Et il y a la détention provisoire pour celui qui n'a pas encore été condamné.
00:52:32 Celui qui n'a pas encore été condamné, il bénéficie de la présomption d'innocence.
00:52:35 Alors évidemment, tout le monde saute au plafond,
00:52:37 parce qu'on sait qu'il n'est pas "innocent", puisque c'est lui qui a commis l'acte.
00:52:41 Mais ça va au-delà, la présomption d'innocence.
00:52:44 C'est que peut-être est-ce que cet acte est couvert par une disposition légale qui le permettait.
00:52:48 Donc le débat est là.
00:52:50 Tant qu'on n'a pas statué là-dessus,
00:52:52 et tant qu'il n'a pas été jugé par un juge, ou par un tribunal, ou par une cour d'assises,
00:52:56 mon client est présumé innocent, il a le droit à la liberté, parce que c'est le principe.
00:53:01 L'exception à ce principe, c'est le contrôle judiciaire.
00:53:03 S'il y a un risque d'évasion, s'il y a un risque de collusion, un risque de concertation,
00:53:09 la loi prévoit pas mal de situations.
00:53:12 Le risque de collusion, c'est un peu ça que dit la Cour d'appel.
00:53:15 On ne veut pas qu'il se concerte avec son collègue.
00:53:17 Dans ces cas-là, c'est le contrôle judiciaire.
00:53:19 Et si le contrôle judiciaire ne suffit pas, c'est la détention provisoire.
00:53:23 Mais la détention provisoire doit rester exceptionnelle,
00:53:26 puisque l'individu est présumé innocent.
00:53:29 Ce qui me choque, c'est que nous avons la détention provisoire
00:53:33 pour une personne qui n'est pas un délinquant,
00:53:35 qui n'est pas un malfaiteur, qui n'est pas un trafiquant de drogue,
00:53:38 il ne va pas partir au Guatemala, il a l'ensemble de sa vie familiale,
00:53:42 de sa vie amicale qui est en France.
00:53:45 C'est un homme qui est établi socialement, qui a un casier judiciaire vierge
00:53:49 et qui, au-delà de ça, est déposité de l'autorité publique
00:53:53 et a consacré sa vie à faire respecter la loi.
00:53:55 Donc, c'est très choquant de prendre cet individu
00:53:59 et de le traiter comme un délinquant qui voudrait faire pression sur les victimes
00:54:03 ou des choses comme ça, et de le mettre en détention.
00:54:06 Au final, et tout le monde le sait, on le met en détention
00:54:09 pour éteindre l'incendie social.
00:54:11 Et pourtant, la mise en détention de votre client la semaine dernière
00:54:14 n'a pas empêché les nuits d'émeute.
00:54:16 Donc, vous comprenez aussi que c'est une décision politique ?
00:54:19 C'est ce qui a été créé entre les lignes ?
00:54:21 Non seulement ça n'a pas empêché les nuits d'émeute,
00:54:23 mais le pic de violence, c'est le jour où on a mis mon client en détention.
00:54:27 C'est le 29 juin, il a été placé en détention à 17h,
00:54:31 à 20h, l'ensemble de la France brûlait.
00:54:34 Ça montre le défaut de corrélation entre cette réponse judiciaire
00:54:40 de mettre une personne en prison et les émeutes auxquelles on assiste.
00:54:44 Ça n'est pas du tout corrélé, et il va falloir quand même que la justice l'entende.
00:54:48 Donc vous dites que c'est un prétexte, ces émeutes,
00:54:51 on a pris le prétexte de la mort de ce jeune homme
00:54:54 pour se livrer à des pillages et des saccages ?
00:54:56 Pour moi, ça ne fait pas de doute.
00:54:58 D'ailleurs, on voit que ce sont effectivement des saccages et des pillages.
00:55:01 Quand on va piller un magasin Lacoste, ce n'est pas parce qu'on est triste pour la mort de Nel.
00:55:06 Attention, il y a un drame dans ce dossier, évidemment,
00:55:10 il y a la mort d'un homme, mais qu'au nom de cette mort,
00:55:13 on fasse n'importe quoi et on se fasse plaisir, entre guillemets,
00:55:16 à tirer des mortiers d'artifice toute la nuit sur les fonctionnaires de police,
00:55:19 c'est totalement déraisonnable.
00:55:22 Et d'ailleurs, ce dossier est totalement déraisonnable.
00:55:25 Vous dites que dans le parcours de votre client,
00:55:27 rien ne laissait présager un tir mortel.
00:55:32 Est-ce qu'il a pris conscience de la gravité de ce qui s'est passé ?
00:55:36 Vous avez dit lors de sa première audition,
00:55:38 son premier mot a été "pardon", son dernier mot a été "pardon".
00:55:40 Il est toujours dans le même état d'esprit aujourd'hui ?
00:55:42 Ah oui, bien sûr, bien sûr, il est abasourdi.
00:55:45 En fait, ça le dépasse complètement.
00:55:47 Vous savez, c'est un homme, un bon père de famille,
00:55:49 un homme qui a combattu pour la France,
00:55:52 mais qui n'avait jamais tiré sur quelqu'un.
00:55:54 Il n'a jamais utilisé une arme de sa vie.
00:55:56 Il était militaire ?
00:55:57 Il était militaire, il a été déployé en Afghanistan,
00:55:59 il a eu la chance de ne pas avoir tiré.
00:56:01 Il ne sait pas ce que c'est, en fait.
00:56:03 Il n'est pas rentré dans la police pour ça.
00:56:06 En revanche, il portait une arme, il savait que ça pouvait arriver, bien sûr.
00:56:09 Et ce jour-là, il a été contraint d'utiliser cette arme.
00:56:12 Mais c'est un terrible moment de solitude, vous savez,
00:56:15 pour quelqu'un qui déjà se retrouve avec une arme à la main,
00:56:17 sur la voie publique, c'est quelque chose d'assez effrayant.
00:56:21 Mais de devoir tirer sur quelqu'un, c'est terriblement effrayant.
00:56:26 Quel état d'esprit il a aujourd'hui ?
00:56:28 Noémie Chou disait qu'il était abattu, qu'il ne voit personne.
00:56:30 Il écrit ?
00:56:31 Il écrit, il reste combattif quand même.
00:56:33 Il reste combattif quand même parce qu'il sait qu'il est entouré,
00:56:37 il sait qu'il est soutenu.
00:56:39 Nous lui avons passé les centaines de messages de soutien que nous recevons.
00:56:43 Nous recevons tous les jours au cabinet des lettres de gens
00:56:46 qui nous envoient un chèque de 30 euros, un livre, des chocolats, des gâteaux.
00:56:51 Les gens envoient ce qu'ils peuvent pour l'aider,
00:56:55 et surtout des messages de soutien.
00:56:56 Ils disent qu'ils sont avec lui.
00:56:58 Moi je lui ai dit, alors je viole mon secret professionnel un petit peu,
00:57:01 mais pourquoi pas, après tout, tout le monde le viole aujourd'hui.
00:57:05 Donc je lui ai dit que j'étais assis dans la cellule avec lui,
00:57:08 et je suis assis dans la cellule avec lui,
00:57:10 et je vais me battre tous les jours pour qu'il en sorte.
00:57:12 Donc c'est-à-dire que vous allez présenter à nouveau une demande de remise en liberté
00:57:15 dans les prochains jours ?
00:57:16 Oui, bien sûr, parce qu'il n'a rien à faire en prison.
00:57:18 Quitte à ce qu'elle soit refusée, vous irez jusqu'au bout, en fait, la procédure ?
00:57:23 Oui, nous irons devant la chambre de l'instruction,
00:57:25 en espérant qu'à un moment les choses s'apaisent,
00:57:28 et qu'à un moment les magistrats n'aient plus peur de le laisser libre,
00:57:32 parce que je pense que c'est une peur.
00:57:34 Donc ils n'agissent pas en fonction du droit, c'est ce que vous nous dites ce soir, maître.
00:57:37 Ils agissent par peur de créer à nouveau des troubles à l'ordre public.
00:57:41 C'est une application de la loi qui me dérange.
00:57:44 Je ne peux pas contester une décision de justice,
00:57:47 on la conteste par des voies de droit, on ne la conteste pas publiquement,
00:57:50 mais c'est une application de la loi qui n'est pas mienne.
00:57:55 Maître Laurent Franck-Lignaret, notre invité en fait une toute petite pause.
00:57:58 On se retrouve dans un instant dans Punchline, sur CNews et sur Europe 1.
00:58:01 On reviendra sur ce que vient de dire Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur.
00:58:05 Il dénonce la publication dans un magazine, Oisebdo,
00:58:08 d'informations personnelles concernant votre client,
00:58:11 une photo, quasiment son adresse, ce qui le met en danger.
00:58:14 Il annonce saisir le procureur de la République.
00:58:16 On en débat dans un instant, à tout de suite.
00:58:18 18h15, en étant en direct dans Punchline, sur CNews et sur Europe 1,
00:58:24 avec maître Laurent Franck-Lignaret, l'avocat du policier,
00:58:27 auteur du coup de feu mortel contre le jeune Nahel.
00:58:30 Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, s'est ému de la publication
00:58:34 d'un magazine qui s'appelle Oisebdo, où l'on voit une photo de votre client
00:58:38 à visage découvert, avec des informations extrêmement précises
00:58:41 sur son lieu de résidence.
00:58:43 "Malgré nos demandes de retrait de ce contenu irresponsable,
00:58:46 dit le ministre de l'Intérieur, celle-ci persiste,
00:58:48 je saisis le procureur de la République."
00:58:50 C'est une mise en danger de la vie de votre client ?
00:58:52 Oui, c'est totalement irresponsable, mais surtout, à quoi ça sert ?
00:58:56 Quel est l'intérêt pour lui de publier ça, à part faire le buzz,
00:59:00 se faire connaître, faire parler de lui, faire parler de ce magazine ?
00:59:04 C'est... c'est inqualifiable.
00:59:08 Inqualifiable et évidemment irresponsable.
00:59:11 C'est une petite ville, la ville qu'il cite, c'est une petite ville,
00:59:15 il y a 4000 habitants, c'est assez facile de retrouver cette famille,
00:59:19 et c'est assez facile de passer à l'acte violent contre elle.
00:59:22 Cette famille qui n'a rien demandé, il y a une femme
00:59:26 qui n'a absolument rien demandé, qui n'est pas l'auteur de ce tir mortel,
00:59:29 et qui a droit quand même à la paix et au respect.
00:59:32 C'est la moindre des choses.
00:59:34 Elle est menacée aujourd'hui ? Son épouse et son enfant ?
00:59:37 Oui, elle est menacée, son enfant est menacé, ils sont sous protection,
00:59:41 24h/24, c'est très lourd, évidemment, parce que vous avez la conscience
00:59:46 de la menace qui pèse sur vous, et puis vous avez le poids de cette protection.
00:59:50 Ce sont des vies brisées, les vies de cette famille sont brisées.
00:59:56 Alors que c'est un policier qui a agi dans le cadre de la loi,
01:00:05 en fonction des préconisations de la loi, et en fonction de ce que nous lui avions appris
01:00:10 en école de police sur ce type d'événement.
01:00:13 C'est ça qui est dramatique, c'est qu'il a fait un acte qui est terrible,
01:00:17 qui est très choquant, on a tous été choqués par cette vidéo, moi le premier.
01:00:20 Quand vous l'avez vu, la vidéo, vous vous êtes dit "ah, c'est compliqué".
01:00:24 J'étais glacé, mais comme lui, quand il a vu la vidéo pour la première fois,
01:00:28 il était glacé aussi, parce que c'est terrible de voir en vidéo un policier
01:00:32 qui tue un homme, c'est évidemment terrible, mais on leur apprend ça en école de police,
01:00:38 on leur apprend à protéger leur vie et la vie des autres, au moyen de l'arme létale
01:00:44 qu'ils portent, si c'est nécessaire, si c'est indispensable.
01:00:47 Et en l'espèce, c'était indispensable.
01:00:49 C'est-à-dire qu'il explique son geste par le fait qu'il voulait protéger son collègue,
01:00:52 c'est bien ça ?
01:00:54 Non, il explique son geste par la protection de son collègue, par sa propre protection,
01:00:58 puisqu'il allait être écrasé par le véhicule s'il partait sur la gauche,
01:01:01 et par la protection des autres citoyens, puisque l'instant d'avant,
01:01:06 cette voiture a manqué d'écraser des citoyens qui sont complètement innocents
01:01:10 et qui risquaient de passer sous ses roues.
01:01:12 Donc il fallait stopper le véhicule.
01:01:14 En fait, il y a deux questions.
01:01:16 Est-ce qu'il était nécessaire de l'arrêter ? Et comment on l'arrête ?
01:01:19 Est-ce qu'il était nécessaire de l'arrêter ? Bien sûr, parce qu'on ne peut pas laisser
01:01:22 un gamin de 17 ans au volant d'un véhicule de 400 chevaux faire n'importe quoi
01:01:25 et mettre tout le monde en danger.
01:01:27 Et comment on l'arrête ?
01:01:29 Pas par un tir dans la poitrine, évidemment.
01:01:31 La justice ne me répond pas. Personne ne me répond.
01:01:34 Tout le monde dit que le policier n'avait pas à tirer.
01:01:36 Mais s'il n'avait pas tiré, comment est-ce qu'il arrêtait cette voiture ?
01:01:38 On ne peut pas tirer dans les pneus, ça ne sert à rien.
01:01:40 On ne peut pas tirer dans le moteur, ça ne marche pas.
01:01:42 On est obligé de tirer dans le conducteur, et c'est d'ailleurs ce qu'on leur apprend en école.
01:01:46 On leur apprend dans ces cas-là à ouvrir le feu sur le conducteur.
01:01:49 Mais plutôt sur les parties inférieures du corps.
01:01:51 Ce qu'on leur apprend, c'est à tirer dans la zone nétale.
01:01:55 Et lui a décidé de ne pas le faire.
01:01:57 Lui a décidé de viser vers le bas parce qu'il ne voulait pas atteindre une zone nétale, justement.
01:02:02 Et il l'explique bien. Il dit "j'ai visé vers le bas pour ne pas tirer n'importe où et pour ne pas le tuer".
01:02:08 Et c'est le recul de la voie, c'est la voiture qui avance qui fait dévier le coup.
01:02:11 C'est la voiture qui le pousse, et au moment où il déclenche le tir,
01:02:14 la voiture le pousse et l'arme remonte.
01:02:17 Et c'est ce qui fait que le point d'impact, malheureusement, est en zone nétale.
01:02:21 Ça n'a jamais été souhaité.
01:02:22 Une question d'Eric Revelle peut-être sur ce qui s'est passé ?
01:02:25 En même temps, on m'envoie une information qui est intéressante.
01:02:27 Au-delà du journal qu'on citait, qui a révélé un certain nombre de détails sur la vie privée de votre client,
01:02:33 avant même cet hebdo, là on m'envoie des captures d'écran
01:02:36 qui montrent qu'un site d'extrême-gauche et un site d'un rappeur avaient diffusé déjà en amont.
01:02:42 Vous étiez sans doute au courant.
01:02:43 Et là, je suis absolument stupéfait parce que le ministre de l'Intérieur et ses services tombent donc des nus
01:02:48 alors que cette information a été diffusée de manière assez large le 30 juin pour le premier
01:02:53 et le 4 juillet pour le second, avant que l'hebdo dont on parlait tout à l'heure fasse la même chose.
01:02:57 Le 30 juin, on a même publié l'adresse.
01:03:00 L'adresse précise.
01:03:01 Je trouve ça absolument stupéfiant.
01:03:03 On parlait d'irresponsabilité, mais là, jeter en pâture une famille comme le font ces deux sites,
01:03:09 ça me semble absolument terrifiant.
01:03:13 C'est sidérant.
01:03:14 On se demande ce que recherchent ces gens, sauf à avoir un mort en plus.
01:03:18 Mais vous savez, accuser les morts, c'est pas...
01:03:21 Je voulais insister sur ce que disait Laurence tout à l'heure, Ferrari, qui me semble important,
01:03:25 c'est que parmi les arguments du parquet, il y a l'idée de ce fameux trouble à l'ordre public.
01:03:31 En toute objectivité, vu le contexte qui est encore très inflammable en France,
01:03:36 il y a eu encore hier même peu d'interpellations, mais il y a encore des reliquats, j'allais dire des meutes.
01:03:42 Est-ce que cet argument n'est pas entendable ?
01:03:44 C'est-à-dire, est-ce que ce serait pas vécu comme une provocation
01:03:49 par ceux qui défendent l'intégrité de ce garçon Nahel,
01:03:54 de remettre finalement en liberté ?
01:03:57 Est-ce que ça s'entend pas quand même comme argument ?
01:03:59 J'entends parfaitement ce questionnement.
01:04:02 Et ce questionnement, je me le pose à moi-même.
01:04:05 Mais la question c'est, qu'est-ce qu'on décide de privilégier ?
01:04:10 Est-ce qu'on privilégie l'absence de liberté d'un homme qu'on laisse en prison pour assurer la paix sociale,
01:04:18 ou est-ce qu'on prend le risque qu'il y ait des affrontements,
01:04:21 et est-ce qu'on ne se met pas en opposition par rapport à ces émeutiers,
01:04:25 et qu'on règle le problème en luttant contre les meutes ?
01:04:28 Parce que c'est dangereux de dire "s'il y a un trouble à l'ordre public, je mets en détention".
01:04:34 Ça veut dire que tous les policiers qui vont donner une gifle,
01:04:37 qui vont donner un coup de poing, ou qui vont procéder à un menottage,
01:04:40 vont se retrouver en détention demain ?
01:04:41 Pardonnez-moi, mais vous avez répondu à la question dans la première partie de votre réponse,
01:04:45 quand vous dites "est-ce qu'il vaut mieux mettre un homme en liberté,
01:04:49 ou essayer de laisser en place la paix sociale ?"
01:04:52 Pardonnez-moi, je ne prends pas condition en disant ça.
01:04:54 Mais vous avez répondu en fait.
01:04:56 Vous dites "oui, la paix dans le pays, si elle peut revenir de cette manière-là, ça se joue".
01:05:02 Moi je suis gêné, parce que je suis profondément attaché au respect du droit
01:05:08 et au respect de la liberté individuelle.
01:05:10 Je suis gêné parce que ça veut dire que l'ensemble des policiers demain
01:05:14 vont pouvoir être placés en détention simplement parce que la rue l'exigera.
01:05:18 Et il suffira que dans un quartier ça brûle, qu'on brûle 15 voitures,
01:05:22 pour que les policiers se retrouvent en détention.
01:05:24 À quoi on va aboutir ? On va aboutir à ce qu'on observe maintenant,
01:05:28 c'est la démission totale des forces de police.
01:05:30 Vous savez qu'il y a de nombreux policiers qui ont fait des rapports
01:05:32 disant qu'ils remettaient leur arme à l'armurerie
01:05:35 et que désormais ils n'exerceront plus sur la voie publique pour ne pas se mettre en danger.
01:05:39 Ça veut dire un retrait du dernier rempart.
01:05:41 Parce que les forces de police et de la gendarmerie, c'est le dernier rempart.
01:05:46 C'est ce qui est recherché.
01:05:47 On recherche à ce que l'État soit complètement affaibli,
01:05:51 y compris dans son dernier rempart, c'est-à-dire les forces de police et de gendarmerie.
01:05:55 C'est extrêmement dangereux, extrêmement dangereux.
01:05:57 On est en train de jouer avec le feu.
01:05:58 Moi je préfère qu'on brûle 15 voitures et qu'on arrête les émeutiers,
01:06:02 qu'on les traduise devant la justice et qu'on les condamne.
01:06:04 Fondamentalement, je préfère ça.
01:06:06 Maître Liénard, il y a une question aussi qui se pose sur la bande audio de cette vidéo
01:06:11 que chacun a pu voir sur Internet.
01:06:13 Qu'est-ce qui est dit par l'un et l'autre des deux policiers ?
01:06:17 Est-ce qu'il y a un moment, l'un d'entre eux dit "shoote-le dans la tête" oui ou non ?
01:06:21 Mon client conteste formellement être l'auteur des propos qu'on lui prête dans la presse.
01:06:29 Après, ce que déclare l'autre policier, c'est le fond du dossier, c'est le secret de l'instruction.
01:06:35 Je ne vais pas vous le révéler publiquement.
01:06:38 Mais en tout cas, évidemment, le mien conteste totalement être l'auteur de ce type de propos.
01:06:44 Il a dit quoi au jeune conducteur ?
01:06:46 Il a dit "coupe, coupe" pour qu'il coupe le contact.
01:06:50 D'accord, effectivement.
01:06:52 On sait que votre client est désormais en détention, sa remise en liberté a été refusée.
01:06:57 Les procédures peuvent durer des années.
01:06:59 Je ne parle pas de la détention, mais de la durée de la procédure.
01:07:02 Ça peut durer des mois, des années ?
01:07:05 Le pire que j'ai eu, c'est 12 ans.
01:07:06 12 ans ?
01:07:07 Donc, qu'est-ce qui va se passer pour votre client pendant tout ce temps-là ?
01:07:11 Mon client, il va falloir qu'il fasse preuve d'une extrême patience,
01:07:14 comme tous les gens qui sont pris dans cette machine à broyer qu'est la justice française.
01:07:20 Il va falloir qu'il fasse preuve d'une extrême patience,
01:07:23 et puis qu'il reste combatif sur la durée.
01:07:26 Vous voyez, j'ai dîné récemment avec un de mes anciens clients,
01:07:30 qui a passé 4 ans et demi d'enfer,
01:07:32 et qui a été lavé de tout soupçon après 4 ans et demi.
01:07:35 4 ans et demi à se battre tous les jours avec l'épée de Damoclès au-dessus de la tête.
01:07:39 Ce sont des gens qui ne s'en sortent pas indemne, évidemment.
01:07:43 On ne se sort pas indemne d'un tel traitement.
01:07:45 Donc, il va falloir qu'il soit très fort et très patient.
01:07:48 Il y a une cagnotte qui a été organisée en sa faveur,
01:07:50 elle a créé beaucoup de polémiques.
01:07:53 Est-ce qu'il en a connaissance ?
01:07:55 Et comment est-ce qu'il reçoit cela ?
01:07:57 On lui a appris, bien sûr.
01:08:00 Il est un peu détaché de ça, aujourd'hui.
01:08:05 Aujourd'hui, il pense beaucoup à sa famille.
01:08:07 Il pense à sa survie.
01:08:10 Et puis, il affronte la détention.
01:08:13 La cagnotte, il n'a pas du tout pris conscience de tout ça.
01:08:18 Et puis, ça reste pour lui très éloigné de son quotidien et de sa réalité.
01:08:22 La mort du jeune Nael aussi, il en a pris conscience.
01:08:24 Est-ce qu'il s'en est suivi, également ?
01:08:26 La violence qui s'est déchaînée à travers le pays,
01:08:28 est-ce qu'il s'en sent comptable ou pas ?
01:08:31 Comptable de la violence, non.
01:08:32 Comptable de la mort du jeune Nael, évidemment.
01:08:35 Il assume parfaitement sa responsabilité.
01:08:38 C'est un homme qui a vraiment les pieds sur terre.
01:08:40 Il assume parfaitement sa responsabilité.
01:08:42 Il présente ses excuses, ses profonds regrets.
01:08:47 Mais au final, quand on fait le point,
01:08:50 quand on fait la part des choses, la somme de tout,
01:08:52 il dit "je n'avais pas d'autre moyen".
01:08:54 Et en fait, c'est ça, la clé de tout ça,
01:08:57 c'est qu'il n'avait pas d'autre moyen,
01:08:59 sauf à laisser cette voiture repartir
01:09:01 et sauf à prendre le risque qu'une famille soit écrasée.
01:09:04 Une dernière question, Maître Liénard.
01:09:05 Quand vous voyez l'instrumentalisation politique autour de cette affaire,
01:09:08 les prises de position de la gauche, de la France Insoumise,
01:09:11 vous dites qu'ils accrochent les cibles dans le dos de tous les policiers de France ?
01:09:14 Oui, ils accrochent les cibles.
01:09:15 Ils mettent beaucoup d'huile sur le feu.
01:09:17 Et je rappelle que dans ce pays, encore, nous avons un droit
01:09:21 et que le droit, il est exercé par les magistrats.
01:09:23 Et c'est le juge qui juge.
01:09:25 Ce n'est pas la presse, ce n'est pas le politicien,
01:09:27 ce n'est pas le président de la République qui juge d'un acte.
01:09:29 C'est le juge.
01:09:31 Il faut laisser ce juge juger.
01:09:33 Il a déjà beaucoup de responsabilités.
01:09:35 Il a besoin de temps, parce que rien ne se fait dans l'urgence.
01:09:38 J'ai des journalistes qui m'appellent en disant
01:09:40 "On est en train de faire l'enquête, et donc on prend les déclarations de votre client."
01:09:44 Oui, mais tout ça est couvert par le secret de l'instruction.
01:09:46 Ce n'est pas aux journalistes de faire l'enquête,
01:09:48 c'est aux policiers et c'est aux magistrats instructeurs.
01:09:51 Donc, laissons ces gens travailler, parce que c'est le sens de notre droit.
01:09:54 Et c'est très important que ce droit soit respecté.
01:09:57 Une dernière question.
01:09:58 Vous avez dit qu'effectivement, la stratégie de certains,
01:10:00 c'est de désarmer la police qui est le dernier rempart pour les institutions républicaines.
01:10:03 Et donc, question personnelle, est-ce que vous-même, vous êtes menacé,
01:10:06 puisque vous êtes maintenant le défenseur de ce policier ?
01:10:08 Est-ce que vous avez reçu des menaces ?
01:10:09 Oui, évidemment.
01:10:10 Alors, pléthore d'injures et quelques menaces.
01:10:13 J'ai l'habitude d'être menacé, je le suis tout le temps.
01:10:16 L'ultra-gauche ne m'aime pas tellement.
01:10:18 Mais voilà, moi aussi, je fais face.
01:10:21 Merci beaucoup, Maître Liénard, d'être revenu ce soir sur Europe 1 et sur CNews
01:10:26 pour nous expliquer dans quel état d'esprit vous êtes
01:10:28 et dans lequel tel état d'esprit se trouve votre client.
01:10:30 On va continuer à évoquer ce climat inflammable en France
01:10:33 avec l'inquiétude du gouvernement, visible, palpable,
01:10:36 à quelques jours du 13 et 14 juillet,
01:10:39 qui sont traditionnellement des jours compliqués pour les forces de l'ordre.
01:10:42 Plus d'une tonne et demie de mortiers d'artifice ont déjà été saisis en Ile-de-France.
01:10:46 On fait le point avec Corentin Briaud.
01:10:48 En quoi ça vous aide, M. le Président, de rencontrer des élus ?
01:10:53 On continue de travailler.
01:10:54 J'en ai vu beaucoup, j'ai vu les maires, je vais continuer.
01:10:56 Mais nous avons tous vécu un moment important dans la vie de la nation,
01:11:00 donc on va continuer de travailler, d'abord.
01:11:02 400 kg à Paris, mardi soir, 54 000 engins pyrotechniques à Besançon.
01:11:08 Les saisies de mortiers d'artifice par la police s'accumulent depuis le début des émeutes.
01:11:13 Rien qu'en région parisienne, c'est une tonne et demie d'artifice
01:11:16 qui a été saisie par les forces de l'ordre en seulement une semaine.
01:11:19 Un chiffre impressionnant, mais en dessous de ce qui circule réellement.
01:11:23 Un constat effectué par William Mori, délégué national du syndicat de police Allianz.
01:11:27 La saisie d'une tonne 5, c'est un peu comme les stupéfiants.
01:11:32 On parle de ce qui est saisi, mais pas de ce qui est rentré.
01:11:34 C'est-à-dire que là, la masse de mortiers qui est rentrée depuis la fin des émeutes,
01:11:40 parce que c'est à partir de là où les commandes ont été faites,
01:11:43 ça doit être quelque chose qu'on peut multiplier par 3 ou par 4 facilement.
01:11:47 Selon le membre du syndicat de police,
01:11:49 les forces de l'ordre craignent de nouveaux dégâts à cause des engins pyrotechniques.
01:11:53 Moi j'ai peur pour le 14 juillet, parce que c'est là aussi où il utilise à tort et à travers,
01:11:59 et pas que sur les émeutes.
01:12:01 Je pense qu'on risque d'avoir un regain de violence avec ces mortiers d'artifice.
01:12:07 Illégale à l'achat en France, les saisies douanières de mortiers d'artifice
01:12:11 et autres matériels pyrotechniques ont atteint 1 578 kg en 2022.
01:12:16 François Puponi, on va avoir un 13 et 14 juillet compliqué.
01:12:19 C'est ce que tout le monde craint.
01:12:20 D'ailleurs toutes les saisies qu'il y a d'Amérique sont surréalistes.
01:12:22 On n'a jamais saisi autant de produits d'artifice en France.
01:12:26 On sait que certains reconstituent les stocks via Internet, via l'Allemagne beaucoup.
01:12:31 Autant en Belgique, on a su googler un peu le sujet,
01:12:34 mais en Allemagne on a du mal à empêcher que les produits rentrent.
01:12:36 Donc oui, le risque est réel.
01:12:38 Le 14 juillet, évidemment, Sabrina Medjéber, c'est une date qui excècre les délinquants.
01:12:43 C'est une date qui excècre les délinquants, mais c'est également une date qui est redoutée
01:12:46 par les services de police avec le 31 décembre.
01:12:48 Donc il y a évidemment un risque d'un bis repetita,
01:12:51 où les délinquants vont profiter justement de cette fête pour s'amuser,
01:12:59 puisque c'est un jeu pour eux, c'est récréatif de jeter des mortiers sur les policiers,
01:13:04 attaquer des institutions et pourquoi pas des gens aussi, tuer des gens.
01:13:08 Je veux dire, on est dans une société tellement anomique aujourd'hui
01:13:10 que de toute façon, il n'y a plus du tout ni respect des institutions, ni respect des individus.
01:13:14 Donc je pense qu'il y a un risque et ce n'est pas le chiffre que vous avez montré,
01:13:17 Laurence, il est titanesque, vraiment un million et demi, c'est énorme.
01:13:20 Nous sommes le 6 juillet, c'est dans quelques jours.
01:13:23 Donc oui, je pense que les forces de police qui sont déjà épuisées,
01:13:26 certains sont en vacances, certains ont carrément même certainement démissionné de leur fonction.
01:13:31 Je pense qu'ils ont certainement très peur de ce qui peut se passer
01:13:37 sur l'ensemble du territoire métropolitain, parce que comme l'ont révélé les émeutes,
01:13:43 ce ne sera pas simplement que dans les grandes conurbations.
01:13:46 Désormais, c'est l'ensemble du territoire qui est attaqué.
01:13:49 Et donc oui, je pense qu'il y a une potentialité très forte du risque d'embrasement, encore une fois.
01:13:55 Eric Rebelle, vous disiez tout à l'heure, la tension est encore vive.
01:13:58 Oui, c'est pour ça que je posais la question, qui peut paraître un peu,
01:14:02 voilà, liberté d'un homme, pas jugé, présumé innocent,
01:14:06 et puis paix sociale et paix civile dans un pays qui s'enflamme.
01:14:09 Mais je regardais surtout en moyenne, enfin j'ai plus le chiffre en tête,
01:14:12 c'est entre 300 et 400 voitures qui sont brûlées lors de la traditionnelle fête du 14 juillet.
01:14:17 Donc là, vu l'état d'inflammabilité de l'atmosphère...
01:14:21 Petite pause de temps du rappel des titres de l'actualité.
01:14:24 Il est 18h31, on est en direct sur Punchline et CYNEWS et Europe 1 surtout.
01:14:30 Les suites de l'affaire Dufont-Mariane, le manque de rigueur, l'opacité et la désinvolture
01:14:38 ont conduit au fiasco, a conclu la commission d'enquête du Sénat.
01:14:42 Pour le rapporteur, certaines des associations ayant bénéficié du fonds ont effectué un vrai travail.
01:14:47 Mais ce n'est pas le cas des deux principales d'entre elles.
01:14:50 Moscou dit avoir atteint toutes ses cibles en Ukraine.
01:14:53 L'armée russe affirme avoir frappé des sites militaires
01:14:56 après une attaque qui a fait au moins 4 morts à Lviv.
01:14:59 Toutes les installations ciblées ont été touchées, précise le ministère russe de la Défense sur Telegram.
01:15:06 Et puis le PSG poursuit son mercato.
01:15:09 Après avoir présenté son nouvel entraîneur, Luis Enrique, hier,
01:15:12 le club parisien annonce deux nouvelles recrues.
01:15:15 Le défenseur central slovak Milan Skriniar et l'éliet espagnol Marco Asensio font désormais partie de l'équipe.
01:15:22 Merci pour le rappel des titres de l'actualité.
01:15:24 Dans un instant, on se retrouve dans Punchline sur CNews et sur Europe 1.
01:15:27 Michel Onfray sera notre invité.
01:15:29 Philosophe, il pose son regard et il donne son diagnostic sur ce que la France vient de vivre,
01:15:34 ces journées d'émeutes urbaines.
01:15:35 A tout de suite dans Punchline.
01:15:37 Dans Punchline sur CNews et sur Europe 1, avec notre invité, c'est Michel Onfray,
01:15:43 philosophe et auteur de "Anima, vie et mort de l'âme" aux éditions Alba Michel.
01:15:47 Bonsoir Michel Onfray, merci d'être ce soir dans Punchline.
01:15:51 La France a vécu une semaine d'émeutes urbaines sans précédent,
01:15:54 avec une facture de dégâts colossale qui se monte à plus d'un milliard d'euros.
01:15:58 Comment est-ce que vous qualifiez cet épisode que nous avons vécu ?
01:16:01 Des émeutes, une guérilla, comment est-ce que vous l'appelez vous ?
01:16:05 J'ai utilisé l'expression bien en amont, ça fait très longtemps que j'utilise,
01:16:09 de guerre civile à bas bruit.
01:16:10 On m'a fait savoir ici ou là qu'il ne s'agissait pas de guerre civile, bien sûr.
01:16:13 Il faut absolument éviter les mots qui pourraient dire précisément ce que sont les choses.
01:16:17 J'ai entendu ou lu par exemple Mathieu Bocoté dans les colonnes Figaro
01:16:22 disant que ça n'opposait pas des Français, qu'une guerre civile s'opposait des Français.
01:16:26 Or, ça oppose les Français.
01:16:27 Je rappelle que le jeune homme qui est décédé était franco-algérien
01:16:31 et qu'il ne faut pas imaginer que ce seraient systématiquement des étrangers qui poseraient problème.
01:16:35 Je pense que ce sont des générations qui ont hérité d'une culture,
01:16:40 d'un passé avec des parents qui sont arrivés il y a une, deux ou trois générations parfois,
01:16:44 mais également d'une culture française de haine de soi.
01:16:47 Il s'agit de détester la France, de dire que nous avons été détestables en tout,
01:16:50 qu'il n'y a pas eu de résistance mais que de la collaboration,
01:16:52 que nous n'avons pas inventé l'anticolonialisme mais que nous avons été uniquement dans la colonisation.
01:16:57 Nous avons d'ailleurs formé les anticolonialistes à la Sorbonne ou à Paris ou dans les universités françaises.
01:17:02 Enfin, une détestation de la France qui fait que quand vous mélangez tout ça,
01:17:05 quand vous regardez les informations sur le net,
01:17:08 moi je suis allé en Algérie par exemple quand j'ai fait mon livre sur Albert Camus,
01:17:12 et quand je regardais les informations le soir,
01:17:14 j'avais vraiment l'impression que la guerre d'Algérie n'était pas finie.
01:17:17 On nous parlait toujours de la France comme d'un ennemi.
01:17:19 Le président Tebloune vient de nous faire savoir récemment qu'il ajoutait à l'hymne national
01:17:23 un grand couplet détestant la France.
01:17:26 Donc je pense qu'il y a un moment donné où les enfants ou les jeunes,
01:17:29 ou les gens qui ont 20 ans aujourd'hui, à qui on a dit que la France était détestable,
01:17:34 prennent la France au bon nom et disent "oui bien sûr, vous avez raison d'être détestable,
01:17:37 d'ailleurs on vous déteste et puis on va vous le faire voir".
01:17:39 J'ai ajouté à ça cette idée que la gauche fait quand même l'éloge du consumérisme depuis des années.
01:17:45 Je vais revenir comme toujours à la France de Maastricht,
01:17:47 mais cette idée que jadis la gauche a fait de Bernard Tapie son héros,
01:17:51 ces gens qui pillent disent "oui mais Tapie c'est notre héros aussi,
01:17:54 nous on a envie de s'enrichir, de s'entravailler,
01:17:56 on a envie de franchir les bornes de la loi,
01:17:59 on casse des vitrines et puis on embarque, on dévoile des chaussures de luxe,
01:18:01 on vole des voitures de luxe, on vole des iPhones, tout le matériel".
01:18:08 Ça veut dire que pour vous Michel Onfray, une partie de la jeunesse,
01:18:11 je parle bien d'une partie, n'a pas fait sécession,
01:18:13 au contraire, elle a fait une démonstration de force,
01:18:16 mais elle s'inscrit dans la logique capitaliste.
01:18:19 Mais c'est là que Mélenchon ne comprend rien du tout,
01:18:21 c'est-à-dire qu'elle n'est pas du tout anticapitaliste,
01:18:22 elle est capitaliste à l'état pur, c'est le libéralisme à l'état pur, ces gens-là.
01:18:26 C'est "sans foi ni loi, de l'argent, du fric, du paraître, pas de morale".
01:18:29 C'est très exactement la fable de Mandeville, vous savez,
01:18:32 qui au 18e siècle nous disait que finalement les vices privés faisaient les vertus publiques.
01:18:36 Et là on nous dit "les vices privés, vous les avez,
01:18:39 je ne dis pas bien sûr que les vertus publiques en sortent".
01:18:41 D'ailleurs c'est même très exactement l'inverse,
01:18:43 c'est la preuve que le libéralisme est une idéologie comme les autres,
01:18:45 et que comme toutes les idéologies, c'est une idéologie fautive.
01:18:48 Donc ces gens sont dans l'apparaître, dans la possession, dans l'avoir,
01:18:52 ils ne sont que ce qu'ils ont.
01:18:54 Donc évidemment, ils prennent, ils ne disent pas merci,
01:18:57 et puis aujourd'hui ils disent "mais on n'a pas encore assez,
01:19:00 vous nous donnez des milliards dans les banlieues depuis très longtemps,
01:19:02 vous nous construisez des infrastructures,
01:19:04 il faudrait que dans mon village natal en Normandie, à Chambois,
01:19:06 il y ait des infrastructures créées avec un argent qui pourrait arriver comme ça en quantité".
01:19:11 Mais voilà, non, des gens qui nous disent "le libéralisme",
01:19:14 c'est-à-dire "le marché fait la loi, pas besoin de morale, plus de surmoi,
01:19:17 tout ça c'est formidable", et bien voilà.
01:19:19 Je pense que la gauche et la droite qui ont défendu ces idées-là depuis des années,
01:19:22 voient des gens qui leur disent, une jeunesse qui leur dit "on vous prend au mot".
01:19:25 Michel Onfray, ce qu'on peut constater aussi,
01:19:27 c'est que la violence s'est arrêtée après six jours,
01:19:30 notamment sur injonction des dealers qui ont dit à un moment aux jeunes
01:19:34 "maintenant vous arrêtez, le business doit reprendre".
01:19:37 Il y a aussi l'intervention des imams qui ont appelé au calme.
01:19:39 Ça veut dire que ce sont eux qui aujourd'hui contrôlent les quartiers ?
01:19:43 Oui bien sûr, c'est l'équivalent de la CGT ou du Parti communiste qui disait
01:19:46 "mais ce sont toutes, il faut savoir arrêter une grève".
01:19:49 Et là c'est la même chose, c'est-à-dire que tout ça est formidable,
01:19:52 mais il va quand même falloir arrêter parce que nous,
01:19:54 on voit notre chiffre d'affaires qui baisse, disent les dealers,
01:19:57 il n'est pas question, quand il s'agit du marché, que le chiffre d'affaires baisse.
01:20:01 Ces gens-là ignorent la morale.
01:20:02 S'il faut être immoral d'ailleurs pour faire des bénéfices, ils sont immoraux.
01:20:05 Simplement ils ne connaissent qu'une seule chose,
01:20:07 c'est effectivement l'effondrement du marché.
01:20:09 Et là si effondrement du marché il y a, on claque des doigts en disant
01:20:12 "allez hop, tout le monde rentre à la maison"
01:20:14 et singulièrement tout le monde rentre à la maison.
01:20:16 Pas du tout effectivement les réseaux sociaux qui sont responsables.
01:20:19 C'est comme si on rendait coupable l'accord de dupe enduit,
01:20:23 en disant "le type qui a fabriqué l'accord est coupable du fait
01:20:25 que quelqu'un se soit pendu avec". Là c'est exactement la même chose.
01:20:28 On détourne l'attention des gens en disant "ce sont les réseaux sociaux
01:20:30 qui ont rendu ça possible" et derrière les réseaux sociaux
01:20:32 il y a des gens qui veulent de la violence.
01:20:34 Ce ne sont pas les réseaux sociaux qu'il faut incriminer,
01:20:37 c'est la politique de Macron et de ceux qui ont mené cette même politique.
01:20:41 Macron sort du socialisme, il était dans le gouvernement de Hollande
01:20:44 et Hollande pensait la même chose que Sarkozy
01:20:47 quand il a fallu supprimer l'effet du référendum en 2005
01:20:50 avec l'état de Tétisbonne en 2008.
01:20:52 C'est tout ce monde-là qui récolte ce qu'il a semé depuis des années.
01:20:56 Alors Michel, on a assisté depuis quelques jours à une sorte de festival
01:21:00 de propositions à droite sécuritaires pour sanctionner les auteurs
01:21:05 de ces violences quand ils sont mineurs,
01:21:07 engagement de l'autorité parentale avec un mandat à la clé,
01:21:09 suppression des allocations familiales, création de places en prison
01:21:13 ou de centres éducatifs fermés. La réponse sécuritaire,
01:21:15 c'est la seule réponse à apporter à ce qui s'est passé ou pas ?
01:21:19 Non mais ça ne mange pas de pain tous ces gens qui nous disent
01:21:22 qu'il faut faire de telle sorte que ça n'est plus mieux.
01:21:25 Le président de la République dit qu'ils ne laisseront pas passer,
01:21:28 mais ils ont déjà laissé passer depuis des années.
01:21:30 La première ministre nous dit que tout ça ne restera pas impuni,
01:21:33 mais bien sûr que si, tout ça va rester impuni.
01:21:35 Ils n'ont pas les moyens de leur mot, ces gens-là.
01:21:38 C'est-à-dire qu'ils nous disent qu'on va mettre en prison,
01:21:40 mais il n'y a pas de prison.
01:21:42 Ils nous disent qu'on va restaurer l'autorité, mais il n'y a pas d'autorité.
01:21:44 Ils nous disent qu'on va faire de telle sorte qu'il y aura à nouveau du lien social,
01:21:47 mais comment ? Dans quelle école ? Avec quels enseignants ?
01:21:50 On va continuer à laisser un certain nombre de médias du service public,
01:21:55 de journaux subventionnés, de journaux qui défendent cette chianlie.
01:22:00 On va continuer à les subventionner avec l'argent de l'État
01:22:02 pour pouvoir continuer à déverser cette idéologie qui produit ce qu'elle produit.
01:22:07 Non, c'est une véritable révolution qu'il faudrait.
01:22:09 Alors pas une révolution Jacobine à la Mélenchon,
01:22:11 mais une révolution girondine qui permettrait de dire,
01:22:14 on reprend le général de Gaulle, la Ve République,
01:22:17 et on fait référence au référendum, on demande au peuple ce qu'il veut faire.
01:22:21 Ça fait bien longtemps qu'on ne demande plus au peuple ce qu'il veut faire.
01:22:24 Ça fait bien longtemps qu'effectivement le peuple est aux techniciens,
01:22:26 aux technocrates, aux administratifs, aux bureaucrates de l'Europe.
01:22:30 Et il y a des gens en face qui disent, non, la véritable France,
01:22:34 elle est entre nos mains, on l'a vu, les dealers,
01:22:36 les gens qui organisent le marché dans les banlieues.
01:22:38 Et l'État n'existe pas, sauf pour éventuellement prélever des impôts
01:22:41 sur la cagnotte du gendarme.
01:22:43 Évidemment, et ensuite pour payer les dégâts,
01:22:45 et notamment la facture d'un milliard d'euros.
01:22:47 Mais juste le référendum, on poserait quel type de questions aux Français ?
01:22:50 Sécurité ? Qu'est-ce qu'on peut faire pour améliorer la sécurité ?
01:22:52 Immigration ? On leur pose ce type de questions par référendum ?
01:22:56 Les questions régaliennes.
01:22:57 Je pense que les questions régaliennes, à savoir,
01:22:59 doit-on conduire une guerre par exemple en Ukraine ?
01:23:02 Ça, ça devrait pouvoir se gérer par référendum.
01:23:04 Doit-on pouvoir continuer à pratiquer l'immigration comme on la pratique ?
01:23:08 Doit-on continuer à imaginer que les services publics
01:23:11 puissent aujourd'hui utiliser l'argent public
01:23:14 pour vomir sur la moitié de l'électorat français
01:23:16 ou les trois quarts de l'électorat français ?
01:23:18 Les questions sont très simples, ce ne sont pas des questions de formule.
01:23:21 Vous avez toujours des constitutionnalistes
01:23:24 qui sont capables de vous trouver une question.
01:23:26 Puis on sait bien finalement, au bout du compte,
01:23:28 que si la question est simple, il y a derrière quelque chose
01:23:30 de beaucoup plus compliqué que les Français sont capables de comprendre.
01:23:33 Je vous assure que le traité européen de 2005,
01:23:35 j'étais dans des réunions où, j'étais contre ce traité,
01:23:38 mais j'étais dans des réunions où les gens avaient le texte photocopié sur les genoux,
01:23:42 ils avaient tout ça, stabiloté tout ça,
01:23:44 ils sont capables, les Français, de comprendre des textes techniques,
01:23:46 des textes juridiques avec des questions extrêmement simples.
01:23:49 Sur la question effectivement des guerres à mener aujourd'hui,
01:23:52 doit-on par exemple mener des guerres comme on les a menées en Libye, en Syrie ?
01:23:56 Pourquoi est-ce que ce serait un domaine réservé du président de la République
01:23:59 que les Français ont leur avis à donner pour savoir si effectivement,
01:24:01 quand il n'y a pas d'argent à donner aux gens les plus simples et les plus modestes,
01:24:04 tu rappelles qu'il y a des antivols sur la viande aujourd'hui dans les supermarchés,
01:24:07 et bien pendant ce temps-là, vous avez le chef de l'État qui décide
01:24:09 qu'il y a des budgets pour aller donner des armes aux Ukrainiens.
01:24:13 Moi je veux bien qu'on donne des armes aux Ukrainiens,
01:24:15 j'aimerais qu'on en donne aux Tibétains aussi.
01:24:17 J'aimerais qu'on en donne un certain nombre aux deux pays qui sont occupés,
01:24:19 par exemple Chypre, occupée par la Turquie,
01:24:22 enfin il y a un moment donné où on peut solliciter le peuple
01:24:25 qui est, je le rappelle, le fondement de la souveraineté nationale dans la Ve République.
01:24:29 Bien sûr, Michel Onfray, quand vous dites que le référendum,
01:24:31 ce n'est pas la solution à tout, évidemment, comment on refait nation,
01:24:34 si c'est encore possible, comment est-ce qu'on reconstitue un socle commun,
01:24:37 culturel, pour que chacun arrive à se retrouver dans cet idéal de la nation ?
01:24:43 Alors il y a le référendum bien sûr, parce que je crois qu'on peut conduire
01:24:47 une politique d'urgence avec le peuple et pas contre le peuple ou malgré le peuple,
01:24:51 et puis il y a une réorganisation anti-Jacobine, je dirais,
01:24:53 il y a un moment donné où il faut se rappeler que la Révolution française
01:24:56 qui a gagné, c'est celle des Jacobins, mais que les Girondins ont aussi existé,
01:25:01 je reviens aussi au général de Gaulle avec sa réforme de la régionalisation,
01:25:04 je pense que si nous faisions une espèce de communalisme libertaire,
01:25:07 c'est-à-dire qu'on redonnait du pouvoir aux communes, aux départements, aux régions,
01:25:11 en pensant qu'il y a une autonomie à décider, je ne sais pas jusqu'où ça doit aller,
01:25:15 mais on devrait pouvoir redonner à des gens un certain type d'autonomie
01:25:19 en imaginant que la nation, ce n'est pas seulement Paris qui décide,
01:25:21 et que par exemple, quand vous êtes en Guyane, quand vous êtes en Corse,
01:25:24 quand vous êtes en Bretagne ou en Normandie, les obligations ne sont pas forcément les mêmes,
01:25:28 même si on a tous envie d'être français, si on veut une nation française,
01:25:31 on doit pouvoir détendre un peu le corsé qui existe aujourd'hui dans les régions,
01:25:36 non pas dans les territoires comme il est dit, mais dans les provinces,
01:25:39 où on doit pouvoir redonner du pouvoir aux gens, du pouvoir de décision,
01:25:42 si on veut remettre 50% des gens dans le jeu de la citoyenneté,
01:25:46 ces gens qui ne vont plus voter, il faut qu'on puisse leur redonner une règle du jeu,
01:25:49 ce n'est pas la 6ème République de Mélenchon, elle a déjà eu lieu,
01:25:51 ça s'appelle la 4ème République, c'est le pouvoir des partis,
01:25:54 c'est le pouvoir des Mélenchons et de leurs consorts,
01:25:57 on ne veut pas du pouvoir des partis, on ne veut pas du pouvoir des chefs de parti,
01:26:00 on veut du pouvoir au peuple, on veut la souveraineté au peuple,
01:26:03 on veut la souveraineté chez les gens qui pourraient reprendre intérêt à la chose publique,
01:26:07 le lien social il se refait quand on dit "mais c'est vous qui allez décider là où vous êtes,
01:26:11 et vous allez sur ce sujet-là décider localement, départementalement, régionalement ou nationalement,
01:26:16 c'est un nouveau contrat social qu'il faut reconstituer,
01:26:19 et ce contrat social je vous le dis il est déjà écrit, il est déjà dans la 5ème République,
01:26:23 il ne faut pas une 6ème mais revenir à la radicalité de la 5ème.
01:26:26 Bien sûr, mais pour en revenir à cette jeunesse qui a fait preuve de violence,
01:26:30 et encore une fois ce n'est pas toute la jeunesse, c'est une partie de la jeunesse,
01:26:33 qui s'identifie à certains modèles, notamment sportifs,
01:26:36 est-ce qu'il y a une possibilité encore une fois de les ramener dans le noyau de la République ?
01:26:40 Si les modèles sportifs c'est Kylian Mbappé qui s'en vient parler d'un petit ange,
01:26:45 dont on connaît les états de service désormais,
01:26:47 mais on les connaissait à l'époque où il parle du petit ange,
01:26:49 moi je n'avais pas besoin de savoir les problèmes et les ennuis qu'il avait eus à la justice,
01:26:54 ce jeune homme et non pas cet enfant comme il est dit,
01:26:56 ce jeune homme pour savoir qu'il n'était pas un petit ange.
01:26:59 Quand on a 17 ans, qu'on passe un CAP d'électricien et qu'on est dans une voiture de luxe,
01:27:03 qu'on conduit une voiture de luxe sans permis de conduire, ça veut dire sans assurance,
01:27:06 en ayant fait un délit de fuite pendant je ne sais combien de temps,
01:27:09 il y a eu une longue poursuite dans la ville avant ce qui s'est passé,
01:27:13 et à un moment donné on dit ce qu'on veut mais sûrement pas que ce garçon était un petit ange.
01:27:17 Alors s'il s'agit de ressembler à Kylian Mbappé, sûrement pas,
01:27:19 je pense qu'il y a d'autres modèles dans la société.
01:27:21 On n'est pas tenu non plus d'imaginer que les modèles se doivent être des désagréables,
01:27:26 des vedettes du showbiz, des vedettes du cinéma ou de la télé-réalité, ou des influenceurs,
01:27:31 il y a d'autres modèles à présenter mais ça c'est une révolution culturelle à faire aussi.
01:27:34 Ça veut dire qu'on arrête dans les écoles d'enseigner la haine de la France,
01:27:38 la haine des Français, la haine de notre histoire,
01:27:40 la célébration de tout ce qui nous détruit, ou l'espèce de passion que nous avons pour tout ce qui nous déteste.
01:27:44 C'est une vraie révolution culturelle mais qui la voudra ? Qui l'enseignera ?
01:27:48 Si vous dites "eh bien voilà, vous avez un pape Ndiaye qui serait touché par la grâce
01:27:53 et qui nous dirait "on arrête les sottises décolonialistes", je rêve évidemment,
01:27:56 mais on va vous enseigner tout à fait autre chose, parce qu'on enseigne des choses,
01:27:59 contrairement à ce qu'on raconte, on enseigne effectivement à épargner la planète,
01:28:04 à lui faire attention, le métissage, on enseigne la possibilité de changer de sexe
01:28:09 quand on a 8 ans dans les classes primaires, donc on enseigne ce genre de choses à l'école.
01:28:12 On enseigne aussi que la France a été colonialiste, qu'elle a été méchante,
01:28:15 qu'elle a collaboré, que c'est vichy, que c'est pétain, etc.
01:28:17 Si vous dites "on va équilibrer", la France sait tout ça et sait aussi le contraire de tout ça.
01:28:21 On va refaire des programmes et puis on va refaire un lien social pour le coup dans les écoles,
01:28:26 c'est-à-dire les profs ne sont pas des copains qu'on tutoie.
01:28:28 Il va y avoir autre chose dans les écoles, on va à nouveau apprendre à lire, à écrire, à compter, à penser.
01:28:33 Vous imaginez un ministre de l'Éducation nationale qui dit ça ?
01:28:35 Les syndicats sont dans la rue, Mélenchon appelle au fascisme, on va nous faire savoir que Pétain est de retour,
01:28:40 que l'ordre moral menace aujourd'hui, vous aurez France Inter, vous aurez Libération,
01:28:44 qui feront des couvertures en disant "des photomontages" où on se retrouve avec une moustache d'Adolf Hitler.
01:28:49 C'est infaisable, c'est impensable, cette révolution culturelle, si elle est menée par le chef de l'État,
01:28:53 c'est possible, mais on en est loin, puisqu'il est lui justement dans l'exercice de la chienlit
01:28:59 et dans la généalogie de la chienlit.
01:29:01 Un dernier mot Michel Onfray sur les ingérences étrangères, on a entendu l'Algérie demander à la France
01:29:06 de bien s'occuper de ses ressortissants et aussi la Turquie, Erdogan, qui a estimé qu'il y avait dans notre pays
01:29:11 un racisme systémique dû à notre passé colonial. On a des leçons de décommocratie à recevoir de ces pays ?
01:29:17 Macron en a à recevoir, il donne des leçons partout en disant "tout est le contraire de tout",
01:29:21 il dit des choses et il ne les assume pas, on est ridicule, il se fait ridiculiser par Donald Trump en son temps,
01:29:27 il donne des leçons à des chefs d'État dans les pays africains où il est extrêmement méprisant,
01:29:33 il n'a aucun crédit Macron sur la planète entière, donc c'est de bonne guerre, je dirais, de la part de tous ces gens-là,
01:29:39 de dire ce qu'ils disent, puisqu'on n'a pas un chef d'État qui interdirait que ce soit dit
01:29:44 ou qui ferait qu'on serait un peu respecté. Macron n'étant pas respectable, ne menant pas une politique respectable,
01:29:49 la France n'étant pas respectable quand elle est conduite et guidée par ces gens-là,
01:29:53 c'est normal qu'elle ne se fasse pas respecter par des gens qui lui marchent dessus.
01:29:57 Mais commençons déjà par avoir un vrai langage, un langage sérieux, je dirais, avec l'Algérie,
01:30:04 en disant "on n'y va pas à genoux", en demandant pardon à chaque fois.
01:30:07 Donc il y a un certain nombre de choses qu'on ne fait plus avec l'Algérie,
01:30:09 il y a un certain nombre de choses qu'on ne tolère plus, il y a des diplomates qu'on fait revenir,
01:30:13 il y a un certain nombre d'individus à qui on fait savoir qu'ils n'ont pas intérêt à continuer à dire ce genre de choses,
01:30:17 enfin c'est ça la politique d'un État fort.
01:30:20 Donc quand on donne des leçons à tout le monde et qu'on est incapable de retenir des casseurs dans la rue,
01:30:26 il est normal que les présidents forts détestent une France qui s'est rendue détestable.
01:30:31 Merci beaucoup Michel Onfray d'avoir porté votre regard sur la période que nous venons de traverser.
01:30:36 Votre dernier livre c'est "Anima à vie et mort de l'âme", aux éditions Albin Michel.
01:30:40 Merci beaucoup d'avoir été ce soir dans Punchline.
01:30:42 Merci à vous.
01:30:43 Sabrina Medjber vient d'entendre Michel Onfray.
01:30:45 La révolution culturelle qu'il appelle de ses voeux pour aimer à nouveau la France, elle est possible ?
01:30:49 Elle est réalisable ?
01:30:51 En marge.
01:30:53 Je reprends la phrase du général de Gaulle, "on assimile des individus, pas des peuples".
01:30:57 Donc je pense que le projet d'assimilation qui est le seul qui pourra justement éviter les tensions entre des cultures trop dissemblables
01:31:06 me semble un peu compliqué aujourd'hui.
01:31:08 On est dans un malheureusement un contexte qui ne le favorise pas.
01:31:12 Donc moi si vous voulez pour commenter l'interview de Michel Onfray, je dirais peut-être trois choses.
01:31:16 La première c'est que ces jeunes sont en complète dépossession identitaire,
01:31:20 que le référentiel culturel de cette jeunesse n'est plus du tout la France,
01:31:24 qu'il y a une crise de la parentalité également,
01:31:27 quand les enfants ou les parents adultifient les enfants et en même temps les infantilisent,
01:31:32 ou les enfants deviennent ou licencient les parents parce que le pouvoir économique de la drogue prend le dessus
01:31:36 et que les parents se retrouvent amoindrés dans leur rôle et donc capables d'asseoir l'autorité.
01:31:40 Ça c'est un autre sujet.
01:31:42 La responsabilité parallèle de ces jeunes qui trouvent justement un cadre d'autorité
01:31:46 à travers les phénomènes de bandes et les gangs, c'est aussi un sujet
01:31:50 puisque là où la société est anomique, c'est-à-dire complètement désorganisée,
01:31:53 où l'autorité ne s'exerce plus, en revanche au sein de ces sphères-là,
01:31:57 l'autorité y règne, elle est très hiérarchisée, chacun son rôle
01:32:00 et effectivement ils y trouvent des repères.
01:32:02 Donc je pense que face à cela la réponse politique aujourd'hui est faible,
01:32:06 même si évidemment Gérard Darmanin a vraiment fait le travail,
01:32:09 il a fait ce qu'il pouvait, etc.
01:32:11 Mais il y a un travail culturel de fond, il devrait y avoir vraiment un diagnostic culturel
01:32:15 à poser avant d'apporter des solutions politiques.
01:32:18 François Pipponi ?
01:32:19 Ce que dit à un moment M. Lauffret est très fort quand il dit
01:32:22 "On a déversé des milliards dans ces quartiers et on n'a pas réussi à faire espérer que ça n'a plus..."
01:32:27 Et c'est vrai que c'est un échec.
01:32:28 C'est Jean-Louis Borloo qui a décidé de faire l'Agence nationale de l'innovation urbaine,
01:32:33 on a déversé presque 80 milliards pour de vrai,
01:32:36 et les quartiers où vivent ces jeunes sont neufs.
01:32:39 Les immeubles ont été refaits, les écoles sont neuves, les gymnases, tout est neuf.
01:32:42 Mais on n'a pas été capable, j'ai été président de l'ANRU et maire d'une ville,
01:32:47 donc on n'a pas été capable de faire comprendre aux populations de ces quartiers
01:32:50 que c'est la République qui l'a fait pour eux.
01:32:53 Oui effectivement avant ça n'allait pas et que la France a compris
01:32:57 qu'elle a voulu réparer ce qui avait été mal fait.
01:33:00 Donc comme on n'a pas été capable de le faire,
01:33:01 il y a des populations qui considèrent que c'était un dû
01:33:03 et que les 80 milliards c'était normal.
01:33:05 Donc on n'a pas à dire merci et on n'a pas été reconnaissant de la République.
01:33:08 D'ailleurs ce qui est très révélateur dans ces quartiers,
01:33:10 rénovés complètement, c'est que le taux de participation à l'élection ne monte pas.
01:33:14 Les gens disent, ils continuent à dire on ne fait rien pour nous.
01:33:17 D'accord, Eric Revelle en un mot.
01:33:19 Oui, sur l'Algérie je trouve ça génial ce que dit Michel Onfray,
01:33:23 je dirais il y a deux rentes en Algérie,
01:33:24 il y a la rente pétrolière qui sert le pouvoir corrompu,
01:33:26 puis il y a la rente mémorielle qui permet au pouvoir de se maintenir en place
01:33:31 parce que quand il donne des leçons, souvenez-vous qu'en février 2019,
01:33:33 l'Irak, la grande révolte populaire en Algérie,
01:33:35 a été matée avec une répression absolument hallucinante.
01:33:38 Donc pardonnez-moi.
01:33:39 Puis où je ne suis pas d'accord, c'est que pour moi il y a deux types d'émetiers.
01:33:42 Il y a l'émetier, effectivement, capitaliste qui pille, qui saccage pour revendre.
01:33:46 Donc là, il est loin des idéaux de gauche, de la France insoumise.
01:33:49 Ce qu'il veut faire, c'est du business avec ce qu'il a piqué.
01:33:51 Mais il y a aussi quand même, quand on incendie une mairie,
01:33:54 quand on incendie une école ou quand on s'attaque à un commissariat,
01:33:56 il y a aussi une volonté de sécession avec une France qu'on n'aime pas
01:33:59 et avec une République qu'on conchie.
01:34:01 On attaque les biens culturels, on n'a qu'à attaquer les biens de savoir aussi.
01:34:06 Et ça, ce n'est pas du tout anecdotique, vous avez raison de le préciser.
01:34:08 Les bibliothèques, les médiathèques, les centres médico-sociaux, les écoles.
01:34:11 Si, peut-être que c'est un combat culturel à mener, encore une fois, Sabrina Medjibeur.
01:34:15 C'est un combat culturel à mener et malheureusement, il va falloir encore facturer tout ça.
01:34:20 C'est l'État qui se rendra comptable de tous ces moyens qui seront mis en œuvre
01:34:25 afin de restaurer l'écrit et l'oral, l'éducation dans son sens le plus large.
01:34:32 Merci à tous les trois, Sabrina Medjibeur, Éric Revelle, François Pipponi.
01:34:35 Dans un instant, Christine Kelly sur CNews et Europe 1 soir avec Raphaël Devolvé et Hélène Zellani sur Europe 1.
01:34:40 Bonne soirée à vous sur nos deux antennes.
01:34:42 nos deux antennes.
01:34:42 [Musique]