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Les invités de #PunchlineWE débattent de l'actualité du vendredi au dimanche. 

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00:00:00 a ouvert des enquêtes, requit les opérateurs qui auront obligation de nous fournir notamment
00:00:06 des adresses IP et qui nous permettront, nous l'espérons, d'identifier et de confondre
00:00:11 les auteurs et qui seront poursuivies avec fermeté.
00:00:14 Enfin, la responsabilisation parentale nous semble aussi un angle très utile et très
00:00:21 concrètement depuis ce matin, lorsqu'un mineur est déféré, nous faisons signer
00:00:26 un engagement aux parents de responsabilité au visa de l'article 227.17 du Code pénal
00:00:32 qui est une infraction lorsqu'il y a une carence fautive qui engage la sécurité ou
00:00:36 la santé d'un enfant et nous engageons aussi tout de suite une enquête sociale et en cas
00:00:42 de réitération des faits et notamment lorsqu'il y aura une violation d'interdiction de sortie
00:00:46 la nuit, nous engagerons une enquête pénale du chef de cette disposition 227.17 et le
00:00:55 cas échéant nous engagerons des poursuites contre les parents.
00:00:58 Voilà, des choses très concrètes et nous ferons naturellement le point pour nous adapter
00:01:03 encore s'il le faut à l'évolution de la situation.
00:01:05 Bien, Mesdames et Messieurs, vous le voyez, nous sommes réunis ici à Créteil et autour
00:01:15 de moi l'autorité judiciaire est présente, les parlementaires sont présents, Madame
00:01:21 la Préfète, ceux qui signent notre engagement collectif pour lutter contre toutes les exactions
00:01:29 que notre pays déplore et qui sont très éloignées, vous me l'accorderez, de l'émotion légitime
00:01:38 suscitée par la mort d'un jeune homme.
00:01:42 J'ai signé hier après-midi une circulaire et alors que l'encre n'est pas encore sèche,
00:01:49 elle est déjà appliquée ici à Créteil et elle le sera partout en France.
00:01:55 Monsieur le Procureur, je vous remercie pour votre réactivité.
00:02:00 Je veux remercier de façon plus générale l'autorité judiciaire pour la façon dont
00:02:07 cette circulaire est d'ores et déjà mise en œuvre partout sur le territoire national.
00:02:11 Une circulaire classique à certains égards, nous multiplions évidemment les contrôles
00:02:18 de véhicules, les contrôles d'identité, circulaire qui appelle à la fermeté chaque
00:02:23 fois qu'on s'en est pris aux personnes, chaque fois que l'on s'en est pris aux biens, circulaire
00:02:36 qui permet évidemment d'envisager des mesures pour éloigner les fauteurs de troubles du
00:02:42 quartier où ils vivent quand des exactions ont été commises dans ce quartier, circulaire
00:02:47 qui préconise également que les mineurs ne pourront plus sortir la nuit.
00:02:52 Et enfin des choses qui sont inédites, qui sont novatrices, la première c'est d'aller
00:02:58 chercher chez les opérateurs les noms, adresse IP dans un premier temps et nom ensuite de
00:03:07 ceux qui communiquent pour aller créer le désordre.
00:03:11 Plusieurs qualifications peuvent être envisagées dont celle d'association de malfaiteurs
00:03:17 ou de complicité.
00:03:18 Je veux que la jeunesse sache de façon claire que les procureurs de ce pays iront chercher
00:03:26 l'identité des utilisateurs des réseaux notamment Snapchat qui sont pour ces jeunes
00:03:32 un vecteur de communication pour donner le lieu, le moment et la cible de l'agression.
00:03:39 Que personne ne pense que derrière ces réseaux sociaux il y a l'impunité.
00:03:45 La deuxième chose c'est la responsabilité des parents.
00:03:48 Deux axes, une responsabilité civique, morale, ordinaire.
00:03:54 Les parents doivent assurer l'éducation de leurs enfants, tous les parents le savent.
00:03:57 Les parents ont des droits, ils ont des devoirs et aussi si ce n'est pas suffisant une obligation
00:04:02 légale.
00:04:03 Pourquoi ? Parce que pour tous ceux qui sont en capacité, et c'est très important cette
00:04:08 nuance, d'exercer l'autorité parentale, nous exigeons qu'ils tiennent leurs enfants.
00:04:14 Et il existe une infraction que le code pénal punit de deux ans d'emprisonnement et de
00:04:20 30 000 euros d'amende chaque fois que les parents, par leur désenvolture coupable,
00:04:27 mettent en péril l'éducation, la moralité et la sécurité de leurs enfants.
00:04:31 Il n'est pas normal, mesdames et messieurs, que des enfants de 13 ans traînent dans les
00:04:35 rues pour aller piller des magasins, des bijouteries ou saccager des mairies, des commissariats,
00:04:42 des tribunaux.
00:04:43 Il faut que ça s'arrête et nous serons tous, je dis bien tous, au rendez-vous des
00:04:49 obligations qui sont les nôtres.
00:04:52 Je veux enfin dire que la justice est mobilisée, qu'elle est présente, que tous les personnels
00:04:59 méritent qu'on leur rende aujourd'hui hommage et que dès lundi je serai devant le Parlement
00:05:06 pour faire en sorte que la justice de notre pays dispose des moyens dont elle a impérieusement
00:05:12 besoin.
00:05:13 Je vous remercie.
00:05:14 Monsieur le ministre, vous avez dit que l'éducation est une obligation.
00:05:15 C'est que nous devons parler d'un programme de désavantage.
00:05:16 Est-ce que vous allez réunir les désavantageurs par rapport à la départure des parents
00:05:17 de 13 ans ?
00:05:18 C'est ce que je viens de dire, monsieur.
00:05:19 Il y a des parents qui sont dépassés.
00:05:31 Vous savez, la maman qui travaille de nuit parce qu'elle doit nourrir sa famille, on
00:05:35 ne peut pas lui en vouloir si la nuit elle ne peut pas surveiller ses enfants.
00:05:38 En revanche, comme je le dis, les parents qui sont en mesure d'exercer leur autorité
00:05:43 parentale, qui ne l'exercent pas, qui laissent leurs gamins filer dans la rue pour aller
00:05:47 commettre des exactions et qui parfois même profitent de ces exactions, alors cela mérite
00:05:51 d'être puni.
00:05:52 Il faut remettre les choses dans le bon ordre.
00:05:54 Les gamins de 13 ans, ils n'ont pas à traîner dans la rue, c'est clair.
00:05:57 Ils doivent être chez eux et j'espère que le message sera entendu.
00:06:00 Et ici, vous voyez, on est passé de la circulaire à l'application.
00:06:04 Action, réaction.
00:06:06 On va donner aux parents un texte simplement écrit qui rappelle qu'en cas de défaillance
00:06:16 coupable, il y a à la clé deux ans d'emprisonnement et 30 000 euros d'amende possible.
00:06:24 Il est impérieux que les parents qui agissent avec beaucoup de légèreté soient rappelés
00:06:32 à leurs obligations.
00:06:33 Une dernière question, s'il vous plaît.
00:06:34 Est-ce qu'il y a eu de la rétablissement des mineurs ou des placés en garde à vue
00:06:35 ?
00:06:36 Pardonnez-moi.
00:06:37 Est-ce que le nombre de mineurs qui ont été placés en garde à vue ou en rendez-vous
00:06:38 ?
00:06:39 30% de ceux qui ont été interpellés sont mineurs.
00:06:50 De 13 ans jusqu'à naturellement un peu moins de 18 ans, la moyenne étant aux alentours
00:06:57 de 17 ans.
00:06:58 Si vous voulez demander à M. le procureur quels sont les chiffres précis qui sont ici,
00:07:02 j'ai une remontée globale des chiffres naturellement parce que j'ai organisé hier une réunion
00:07:07 avec le procureur général de notre pays pour qu'il me remonte l'ensemble des chiffres.
00:07:12 Mais vous comprendrez que les condamnations, par exemple, nous ne les avons pas toutes
00:07:16 parce que, comme vous avez pu le constater au décours de cette visite, on est en train
00:07:20 de travailler et tout n'est pas encore terminé.
00:07:22 Il y a les déferments, mais il y a aussi antérieurement les garde à vue, puis les
00:07:26 déferments, puis les condamnations quand la culpabilité est retenue.
00:07:30 Donc je communiquerai l'intégralité des chiffres dans les heures qui viennent.
00:07:35 Vous aurez tous les détails sur cette question.
00:07:37 Merci beaucoup.
00:07:38 Le profil des émultiés, c'est ce qui vous frappe peut-être, c'est qu'ils sont très
00:07:39 jeunes.
00:07:40 Quel est le profil des émultiés qui ont été arrêtés ou qui ont été mis à ces
00:07:41 frappes-là parce qu'ils sont très jeunes ?
00:07:42 Mineurs très très jeunes.
00:07:43 Et puis, vous savez, il y a aussi un phénomène que l'on connaît, que les psychologues ou
00:07:57 les criminologues décrivent et qui s'appelle l'effet de meute.
00:07:59 Ce ne sont pas des mots que j'ai inventés.
00:08:01 Plus il y a de jeunes et plus il y a une espèce d'émulation et plus les limites sont repoussées.
00:08:07 Donc il est impérieux que les gamins, je le dis fermement, restent chez eux la nuit.
00:08:13 C'est la place des enfants que d'être auprès de leurs parents et pas dans les rues en train
00:08:19 de divaguer, de casser, de fracasser des services publics qui sont, je le rappelle, notre bien
00:08:25 commun.
00:08:26 Ce sont leurs parents dans les quartiers qui sont dévastés qui sont les premières
00:08:32 victimes de cela.
00:08:33 Quand on n'a plus de mairie, quand on n'a plus de commissariat, quand il n'y a plus
00:08:36 de grande surface, quand il n'y a plus de bureau de poste, quand il n'y a plus de crèche,
00:08:41 est-ce que les gamins, on peut leur mettre dans la tête quand on est parent que quand
00:08:45 ils vont dévaster une crèche, ils pénalisent leur propre frère ou soeur plus petit ? Est-ce
00:08:51 qu'on peut avoir ce discours pédagogique ?
00:08:53 Moi, non seulement je pense qu'on peut l'avoir, je pense qu'on doit l'avoir et que si ce
00:08:57 discours n'est pas tenu, alors il faut rappeler les parents à leurs obligations, même, même,
00:09:03 même à leurs obligations légales.
00:09:05 Merci beaucoup.
00:09:06 Merci beaucoup.
00:09:07 Action, réaction.
00:09:08 Voilà le slogan que vous venez d'entendre du garde d'essot Eric Dupond-Moretti depuis
00:09:15 le tribunal de Créteil.
00:09:16 Il est un peu plus de 17 heures sur CNews.
00:09:19 On poursuit cette édition spéciale dans Punchline Weekend avec Sandra Buisson, bien
00:09:24 sûr, Karim Zeribi, bonjour à tous les deux, Régis Le Sommier, Éric Reuvel et Mathieu
00:09:29 Vallée.
00:09:30 La France a vécu, vous le savez, une quatrième nuit de chaos.
00:09:33 Le bilan est extrêmement lourd et témoigne de cette violence qui se diffuse sur l'ensemble
00:09:39 du territoire.
00:09:40 Je le dis aux téléspectateurs, vous allez découvrir énormément de séquences, parfois
00:09:44 choquantes, tristes pour le pays.
00:09:46 Et puis on va essayer de comprendre ce qu'il se passe, les raisons de cette colère parfois
00:09:50 qu'on a du mal à analyser, à percevoir en tous les cas.
00:09:56 À 18 heures, Éric Zemmour sera sur ce plateau pour apporter son analyse et son expérience
00:10:03 sur ce sujet, lui, qui avait également écrit sur les émeutes de 2005.
00:10:06 Voilà le programme.
00:10:07 D'abord, un premier point avec vous, Sandra Buisson, puisque le ministre de la Justice
00:10:13 a précisé les contours de cette circulaire, il appelle à la fermeté, aux biens.
00:10:18 Et puis il pointe quand même la responsabilité sur les parents aujourd'hui.
00:10:22 Oui, effectivement, le ministre qui rappelle des textes qui existent, mais qui rappelle
00:10:27 aux procureurs de s'en servir.
00:10:29 La responsabilité des parents civiques, d'abord, que les parents tiennent leurs gosses.
00:10:35 Voilà les termes utilisés par Éric Dupond-Moretti, qui rappelle que si un parent sans motif légitime
00:10:41 manque à ses obligations légales, c'est-à-dire qu'il compromet la santé, la sécurité,
00:10:45 la moralité ou l'éducation du mineur, il risque deux ans de prison et 3000 euros d'amende.
00:10:51 La circulaire qui l'a transmise rappelle également qu'il est possible d'utiliser les forces
00:10:56 de l'ordre pour faire venir les parents aux convocations des enfants en justice.
00:11:01 Et puis s'ils ne viennent pas, il est possible de les condamner à une amende ou à un stage
00:11:04 de responsabilité parentale.
00:11:06 Et puis, ultime précision du ministre sur ses parents, et bien qu'il sache qu'aux civils,
00:11:11 ils sont responsables des infractions de leurs enfants au titre des dommages et intérêts.
00:11:16 C'est à eux de payer les dommages et intérêts auxquels seraient condamnés les enfants.
00:11:21 Quant aux mineurs, ils rappellent que quand il est nécessaire, en attendant l'audience
00:11:26 de jugement, et bien il faut que les procureurs requièrent le placement dans le foyer quand
00:11:30 c'est nécessaire ou prononcer des interdictions de sortir la nuit et faire signer un engagement
00:11:36 de responsabilité aux parents pour que si l'enfant réitère ou viole son interdiction
00:11:41 de sortie, et bien il y ait une poursuite pénale.
00:11:44 Il est revenu également sur ces chiffres.
00:11:47 30% des interpellés sont mineurs, la moyenne est de 17 ans.
00:11:52 30% donc comptent entre 13 ans et 18 ans.
00:11:57 Karim Zeribi, quand on voit ces chiffres et quand on entend le garde des Sceaux qui appelle
00:12:03 à une réaction, à la fermeté aujourd'hui face à ces scènes d'émeute, ces magasins
00:12:09 qui sont pillés, ces rues qui sont saccagées, est-ce que vous trouvez ça crédible ? Est-ce
00:12:15 que ce discours-là peut être entendu ?
00:12:16 Ce discours peut être entendu, mais est-ce qu'il peut avoir des effets ? C'est surtout
00:12:20 ça.
00:12:21 On a du mal à y croire parce que ce n'est pas au cœur d'une situation de chaos qu'on
00:12:26 rappelle l'essentiel et qu'on rappelle chacun ses responsabilités.
00:12:29 C'est bien en amont parce que cette situation est le fruit d'un laissé-aller, elle est
00:12:33 le fruit d'un laxisme, elle est le fruit d'une non-volonté politique de constater
00:12:41 qu'il y a une perte d'autorité dans la société générale et que celle-ci part
00:12:46 de la famille.
00:12:47 Rien n'a été fait au cours des décennies passées.
00:12:50 Et pourtant, ces parents qui pour certains pourraient élever leurs enfants mais ne le
00:12:54 font pas et que je qualifierais de démissionnaires pour cela, ceux-là n'ont jamais été rappelés
00:12:57 à l'ordre, n'ont jamais été rappelés à leurs responsabilités.
00:13:00 Et on pense qu'au cœur d'une crise, en sortant quelques textes qui existent, on va
00:13:04 pouvoir le faire.
00:13:05 Mais je veux dire, ça n'est pas très sérieux.
00:13:07 Il aurait fallu agir avant, plus tôt, en profondeur, prendre conscience de ce phénomène.
00:13:13 Ce phénomène qui ne se traduisait pas par des émeutes urbaines, mais qui se traduisait
00:13:16 par des comportements individuels, là dans un quartier, là au sein d'une école primaire
00:13:20 face à son instit ou au collège.
00:13:22 Je veux dire, ces comportements-là de déséducation, donc un peu ces comportements nihilistes
00:13:27 qui ne rentrent pas dans un cadre moral de vie en collectivité, ce ne sont pas nouveaux.
00:13:32 On fait comme si on les découvrait et on n'a pas réagi.
00:13:35 Et comme on n'a pas réagi, ça nous pète à la figure.
00:13:37 Avec un embrasement de plusieurs villes de France, dans les centres-villes, dans les
00:13:41 quartiers.
00:13:42 Et vous vous rendez compte quand même la débilité ? Brûler les voitures de ses voisins, l'école
00:13:47 de son petit frère, le centre de loisirs, les magasins de proximité, les bus.
00:13:51 C'est de la folie pure.
00:13:52 Quand je vous demandais si c'était crédible, c'est la même personne qu'il y a quelques
00:13:56 années, Éric Dupond-Moretti, ne l'oublions pas, parler de sentiments d'insécurité.
00:14:00 Et puis il y a autre chose qui est très importante, c'est que vous pouvez mettre en place toutes
00:14:04 les politiques pénales que vous voulez.
00:14:06 Il y a aussi ce bras de fer judiciaire.
00:14:09 Et avec la justice, moi je pense à ce communiqué du syndicat de la magistrature hier qui publiait
00:14:14 donc ce titre, "ce n'est pas à la justice d'éteindre une révolte".
00:14:17 Ça aussi, ça va être, vous pouvez mettre toutes les mesures du monde sur la table,
00:14:21 mais au final c'est le juge qui décide.
00:14:23 Mathieu Vallée, vous en pensez quoi ?
00:14:25 Deux choses.
00:14:26 La première, c'est que le syndicat de magistrature, ça fait longtemps qu'il a quitté le champ
00:14:30 républicain du soutien des policiers d'état de droit.
00:14:33 Chaque fois, il explique aux manifestants comment braver les interdictions qui permettent
00:14:37 finalement de les protéger.
00:14:38 Il explique que le problème c'est la police et pas la justice.
00:14:40 Donc il y a un sujet.
00:14:42 Le deuxième, je reviens sur l'intervention de M. Dupond-Moretti.
00:14:46 En réalité, vous savez, les émeutes font déborder le vase du laxisme politique en
00:14:52 matière judiciaire depuis des années.
00:14:54 Par exemple, pour les multirécidivistes, on constate qu'il y a beaucoup de personnes
00:14:56 qui sont connues au service de police qui sont interpellées.
00:14:58 On a proposé des peines planchées.
00:15:00 C'est-à-dire que quand la personne se représente plusieurs fois dans la justice, il y a une
00:15:04 peine d'entrée de jeu en deçà de laquelle le magistrat ne peut pas descendre.
00:15:06 Ensuite, les policiers, les gendarmes, les commissariats qui ont été attaqués jusqu'à
00:15:11 des cocteils molotovs, jusqu'à ce qu'on ait des émeutiers qui deviennent des criminels
00:15:13 pour tuer des policiers parce qu'ils voulaient brûler des services de police avec des fonctionnaires
00:15:17 dedans.
00:15:18 On a proposé un principe simple.
00:15:20 Quand tu touches à un policier, tu vas en prison.
00:15:22 C'est les peines minimales.
00:15:23 Il n'en veut pas non plus.
00:15:24 Vous parliez, Eliott Dévall, des places de prison nécessaires pour mettre en place
00:15:28 une politique pénale.
00:15:29 Moi, mon syndicat, ça fait sept ans qu'on explique qu'il faut à minima plus de 40 000
00:15:33 places de prison.
00:15:34 On nous en a promis 15 000 lors du premier quinquennat.
00:15:36 On est au deuxième quinquennat.
00:15:37 On a plus 3 000.
00:15:38 Donc, si vous voulez, ces émeutes, elles sont le symptôme de tout ce qu'on décrit
00:15:41 depuis des années.
00:15:42 Et finalement, moi, j'aime bien entendre que des gamins soient délaissés par les
00:15:45 parents d'or.
00:15:46 C'est un vrai sujet.
00:15:47 Effectivement, on le dit aussi, la responsabilité parentale, mais surtout en matière pénale,
00:15:51 tant qu'on aura l'axis de certains magistrats et que les moyens, effectivement, ne seront
00:15:55 pas mis et que la politique pénale et les mesures qu'on propose ne seront pas au moins
00:15:58 impliquées pour qu'on se donne la chance de mieux endiguer et faire face à ce fléau,
00:16:02 on peut bien faire des déclarations circulaires.
00:16:03 Ce dont on a besoin, ce n'est pas une circulaire de circonstances, c'est une loi pour le temps.
00:16:07 Vous parliez d'apocalypse vendredi sur le plateau de Pascal Praud dans l'Eure des
00:16:12 Proches chez nous, Mathieu Vallée.
00:16:14 Hier soir, comment vous définissez ce qui s'est passé sur le territoire ?
00:16:19 Hier soir, j'étais engagé dans le Val-de-Marne pour la troisième nuit consécutive avec
00:16:23 tous les policiers qui, depuis des nuits, enchaînent les vacations pour pouvoir protéger
00:16:27 les Français et faire face à ces émeutiers.
00:16:29 Je dirais qu'hier, il y a eu une légère accalmie par rapport à l'apocalypse qu'on
00:16:33 a connu mercredi soir et jeudi soir.
00:16:36 Mais ce qui est toujours plus inquiétant, c'est qu'on est face à des émeutiers
00:16:39 qui ont des cocktails molotov, qui ont des armes de guerre et je vais aller plus loin.
00:16:42 Ce qui est inquiétant aujourd'hui, et vous l'avez vu sur vos images, ce que vous ne
00:16:44 voyez pas d'ailleurs ni mardi ni mercredi soir, c'est qu'aujourd'hui, on a un risque
00:16:48 avéré d'individus, de criminels avec des armes de poing ou d'épaule comme un fusil
00:16:53 de chasse qui viennent dans ces émeutes pour blesser, voire tuer des policiers avec ces
00:16:58 armes.
00:16:59 C'est ce qui s'est passé à Vauvelin.
00:17:00 A Vauvelin, on a eu des policiers qui ont essuyé des tirs, des tirs à la munition
00:17:04 de plomb, mais demain, qui sait, on pourra avoir des armes avec des munitions qui blessent
00:17:10 ou qui tuent et surtout, ces risques ont été pris en considération puisque vous avez vu
00:17:14 que la brigade de recherche et d'intervention de la police judiciaire est désormais partie
00:17:18 prenante des effectifs.
00:17:19 La BRI.
00:17:20 La BRI qui d'habitude gère le haut du spectre de la délinquance dans notre pays et vous
00:17:24 avez aussi le RAID qui est l'unité d'élite de la police nationale qui intervient d'habitude
00:17:27 sur des prises d'otages, des retranchés, des individus qui ne veulent pas se rendre
00:17:30 avec des armes ou qui représentent un danger majeur et qui nécessitent des moyens spécialisés.
00:17:34 Donc on voit bien qu'au-delà des engins blindés qu'ils apportent pour dégager les
00:17:37 chemins, si j'ose dire, bouger les carcasses de véhicules et permettre la progression
00:17:41 des effectifs, il y a aujourd'hui ce risque-là qui n'est pas à prendre à la légère parce
00:17:45 qu'il constitue un risque majeur dans la graduation de ces événements qu'on connaît
00:17:48 depuis le début de la semaine.
00:17:49 Shannon Seban nous a rejoint sur le plateau.
00:17:50 Vous êtes élue Renaissance de Seine-Saint-Denis.
00:17:52 Merci d'être avec nous.
00:17:53 La Seine-Saint-Denis, département qui a été touchée ces derniers jours par ces émeutes.
00:17:58 Mais contrairement aux jours précédents, c'est à Marseille que les violences ont été
00:18:03 les plus importantes.
00:18:04 Je rappelle juste ces chiffres sur le territoire national.
00:18:08 1311 interpellations, 79 policiers et gendarmes blessés, 2560 incendies sur la voie publique
00:18:15 et 1350 incendies de véhicules.
00:18:18 Des hélicoptères étaient utilisés à Marseille.
00:18:23 À Marseille, c'est 95 interpellations, 31 blessés du côté des forces de l'ordre.
00:18:28 Revoyons ce sujet et essayons de comprendre ce qui s'est passé parce que là, c'était
00:18:32 en plein cœur de la ville avec Michael Dosanto, Stéphanie Rouquier et Tony Pitarro.
00:18:37 Des vitrines brisées, des magasins pillés.
00:18:44 Plusieurs commerçants de Marseille ont été attaqués par des émeutiers.
00:18:48 Un bureau de tabac, un magasin de luxe et même une armurerie.
00:18:55 Ici, sept fusils sans munitions ont été dérobés.
00:18:59 Une personne a été interpellée par les forces de l'ordre.
00:19:02 Les policiers, deuxième cible privilégiée des émeutiers.
00:19:05 Tout au long de la soirée, des centaines de jeunes les ont ciblés avec des projectiles
00:19:10 et des tirs de mortier dans le centre-ville.
00:19:12 Ce qu'on peut constater cette fois-ci, c'est d'une part la violence de ces jeunes de 14
00:19:18 à 18 ans pour la plupart qui s'en prennent au magasin.
00:19:21 Donc on est dans les pillages, on n'est plus dans la vengeance, on n'est pas loin de là.
00:19:25 Lorsque vous avez des jeunes de 14 ans à 3 heures du matin en train de casser,
00:19:29 ils sont un peu à eux-mêmes.
00:19:32 Voilà le profil de ces émeutiers très jeunes, très violents.
00:19:35 Certains véhicules de police ont même dû fuir pour éviter un moindre mal.
00:19:41 Les émeutiers ont brûlé des véhicules, des poubelles
00:19:44 et tout autre objet pour former des barricades.
00:19:46 Une manière pour eux de ralentir le travail des forces de l'ordre
00:19:50 et de continuer à déambuler.
00:19:54 Éric Revel, terrible symbole quand on voit Marseille à feu et à sang hier
00:20:00 alors qu'en début de semaine le président de la République était sur place
00:20:04 pendant trois jours, assurant en quelque sorte le service à prévente du Marseille en grand.
00:20:08 Hier c'était Marseille à feu et à sang.
00:20:10 Vous avez raison, le symbole c'est presque une gifle, c'est cinglant.
00:20:13 Mais je vais avoir cette image en tête d'un président qui se balade entouré de ministres
00:20:18 dans les rues de Marseille il y a deux jours où la paix règne.
00:20:21 Et les images qu'on a vues hier soir, pas loin de la Canbière et du Vieux-Port
00:20:25 où des tas de commerces sont saccagés.
00:20:27 Bruno Le Maire tout à l'heure a donné un chiffre.
00:20:30 Si vous additionnez tous les chiffres qu'il a dit, les banques, les tabacs,
00:20:33 deux armureries, il y a à peu près 1000 commerces qui ont été saccagés en France.
00:20:38 C'est considérable.
00:20:39 Et puis, souvenez-vous ce qu'avait promis le président de la République aussi.
00:20:43 Il y a deux mois, c'est l'apaisement d'ici 100 jours, vous vous souvenez ?
00:20:47 D'ici 100 jours le pays serait apaisé.
00:20:49 Si mon calcul est bon, ça doit tomber vers le 14 juillet, 13 juillet l'apaisement.
00:20:53 La dure réalité de ce qui se passe dans le pays vient de lui rappeler que
00:20:58 non seulement le pays n'est pas apaisé, mais il n'a jamais été aussi fracturé, aussi violent.
00:21:02 Et puis si vous le permettez, Eliott, un petit mot quand même de commentaire
00:21:05 sur ce qu'a dit le garde des Sceaux et le ministre de la Justice.
00:21:09 Le ministre de la Justice découvre que les réseaux sociaux
00:21:12 sont un vecteur de communication des gens.
00:21:14 Le ministre de la Justice découvre que des gamins de 13 ans,
00:21:17 y compris dans le trafic de drogue dans des cités,
00:21:20 sont là toute la nuit à faire le guet ou même à participer.
00:21:24 Mais qu'est-ce qu'on nous raconte ?
00:21:26 Le garde des Sceaux découvre que les réseaux sociaux sont un vecteur de communication
00:21:29 et que la responsabilité des parents est engagée.
00:21:33 Moi, je trouve ça absolument incroyable.
00:21:35 On promeut effectivement la vente de drogue.
00:21:37 Les dealers font leur promotion sur les réseaux Snapchat, etc.
00:21:40 Ils vous envoient les promotions.
00:21:42 Et là, on découvre que les réseaux sociaux sont utiles à des bandes de voyous,
00:21:45 à des bandes de trafiquants.
00:21:47 Mais dites-moi que le garde des Sceaux ne découvre pas ça aujourd'hui.
00:21:50 Ce n'est pas possible.
00:21:52 Restons sur Marseille toujours.
00:21:54 Et là, vous allez entendre l'une de nos envoyées spéciales
00:21:57 qui était sur le terrain hier et qui va nous expliquer un peu ce qui s'est passé.
00:22:02 Regardez bien les images.
00:22:03 Écoutez son témoignage parce que ça dénote toute l'impunité.
00:22:08 Vous avez des gamins, des délinquants qui ont 13, 14 ans,
00:22:12 qui vont rentrer dans des magasins, saccager les magasins,
00:22:15 qui vont le faire parfois visage découvert.
00:22:17 C'est-à-dire qu'ils n'ont absolument pas peur de la sanction à ce moment-là.
00:22:22 Les tensions ont démarré dès 19h sur le vieux port de Marseille.
00:22:26 Des centaines de jeunes répartis en petits groupes
00:22:29 s'attaquaient principalement au commerce dans l'hypercentre
00:22:33 rue Saint-Féréol ou rue Paradis.
00:22:35 Et ce sont quelques dizaines de magasins qui ont été pillés.
00:22:38 Ces jeunes, principalement des mineurs, brisaient les vitres,
00:22:42 arrachaient les panneaux de bois, puis pénétraient à l'intérieur
00:22:46 pour tout voler.
00:22:47 On a pu les voir se servir dans une parfumerie.
00:22:49 Chacun choisissait son ou ses parfums.
00:22:52 Certains faisaient d'ailleurs plusieurs allers-retours,
00:22:55 les bras chargés, ou arrivaient même avec des valises vides
00:22:58 pour les remplir.
00:22:59 Nous les avons vus aussi dans une supérette se servir
00:23:02 des bouteilles d'alcool.
00:23:03 Des magasins aussi, de sous-vêtements ou de lunettes de vue.
00:23:07 Puis une armurie a également été pillée.
00:23:10 Sept fusils ont été dérobés et quelques couteaux.
00:23:12 Heureusement, les munitions n'étaient pas stockées
00:23:15 dans le même local.
00:23:16 Les policiers ont interpellé un individu qui sortait
00:23:19 de l'armerie avec un fusil dans les mains.
00:23:21 A savoir que toutes les vitrines des magasins qui pouvaient
00:23:24 se briser, ils y sont entrés, quel que soit le produit ou la marque.
00:23:29 On est en direct avec Trudy Mana et on va essayer d'y voir
00:23:31 un peu plus clair dans un instant avec vous.
00:23:34 Mais quand on entend ce témoignage de notre envoyée spéciale,
00:23:37 on est terrifié Sandra.
00:23:38 Oui, ça a commencé dès 18h hier et notre envoyée spéciale
00:23:42 l'expliquait, elle voyait sortir d'un magasin de parfumerie
00:23:45 des gens mais en toute tranquillité.
00:23:47 Ils marchaient vraiment, ils n'étaient absolument pas pressés.
00:23:50 Et puis ce qu'on a vu, vous l'avez peut-être aperçu
00:23:52 dans son reportage, c'est une image où on voit une dizaine
00:23:57 d'individus exploser une vitrine et se servir.
00:24:00 Et un individu qui est à l'envers en train de faire
00:24:03 une vidéo selfie, visage découvert.
00:24:06 Il est en train de se filmer devant les jeunes qui cassent
00:24:09 la barrière mais ils sont vraiment à 30 centimètres.
00:24:11 Souvenez-vous Sandra, pendant la réforme des retraites,
00:24:14 lorsqu'il y a eu les manifestations sauvages,
00:24:16 lorsque nous étions sur le terrain, combien de fois j'ai vu
00:24:19 des jeunes, souvent mineurs, prendre des selfies face
00:24:22 à des magasins qui pouvaient être saccagés, des vitrines
00:24:25 qui étaient brisées ou alors des feux de poubelle
00:24:27 et on se prenait en selfie comme si on était fier de ce qui était
00:24:30 en train de se passer.
00:24:31 On n'a plus aucun respect de l'ordre et du bon sens.
00:24:36 J'ai été interpellé hier par un Français qui m'a dit
00:24:38 mais en fait c'est le bon sens, on n'a plus de bon sens.
00:24:40 Ce qui est intéressant dans le reportage et dans ce qui s'est
00:24:43 passé hier soir à Marseille, de voir cette désolation,
00:24:45 ces fenêtres avec ces personnes qui passent, qui regardent,
00:24:48 qui prennent quelque chose, qui rentrent dans le magasin,
00:24:50 qui en sortent, c'est surtout ce qui a été dit par votre
00:24:53 reporter, le fait que certains étaient venus avec des valises.
00:24:57 Ça veut dire qu'en fait, il y a quand même deux catégories
00:24:59 de, je dirais, des meutiers aujourd'hui.
00:25:02 Il y a ceux qui en viennent…
00:25:04 Vous répondissez au propos d'Éric Dupond-Moretti
00:25:06 qui parle des faits meutres.
00:25:07 Il y en a qui pensaient déjà, qui anticipaient.
00:25:10 Qui anticipent, donc clairement il y en a qui en viennent
00:25:12 pour découdre avec la police.
00:25:13 Il y a la dimension politique au départ, il y a aussi la légitime
00:25:16 colère face à la mort de ce jeune.
00:25:19 Et puis se greffe immédiatement une autre catégorie de personnes
00:25:23 qui vont être les profiteurs de manifestations,
00:25:25 comme on dit les profiteurs de guerre, c'est-à-dire ceux qui viennent
00:25:28 et qui vont se dire on a un butin, on va venir avec nos valises
00:25:32 et on va essayer d'en tirer un maximum.
00:25:33 Et c'est ce qu'on voyait à Marseille, ce qui était terrible
00:25:35 parce que Marseille hier soir, c'était vraiment ça.
00:25:38 Il y a eu Strasbourg aussi, ça a commencé très tôt.
00:25:40 Ça a commencé d'ailleurs avant la tombée du jour.
00:25:42 On vous parlera évidemment de Strasbourg.
00:25:45 J'ai le souvenir de ce message de Kylian Mbappé
00:25:47 de dire "j'ai mal à ma France".
00:25:49 Le Marseillais que vous êtes doit être dévasté,
00:25:51 car il me zérabit quand on voit ces images du côté des Bouches-du-Rhône.
00:25:54 C'est évident, c'est évident qu'on ne peut être que dévasté.
00:25:56 C'est le cœur du centre-ville.
00:25:58 On est au Vieux-Port, on est dans la rue de Rome,
00:26:02 on est dans la rue des commerçants.
00:26:04 C'est eux qui animent la ville.
00:26:05 Et ce matin, ils se sont réveillés avec la gueule de bois.
00:26:07 Moi, quand je vois ces images, j'ai l'impression qu'on est dans un pays sous-développé.
00:26:11 Excusez-moi, on dirait un pays du tiers-monde où il y a des émeutes de la faim.
00:26:14 Je veux dire, excusez-moi, mais on ne meurt pas de faim dans notre pays,
00:26:16 avec le système social qui est le nôtre, avec les aides.
00:26:19 Et il y a des gens qui souffrent, ce n'est pas le sujet.
00:26:21 Dans les quartiers populaires, que je connais très bien,
00:26:23 il y a des gens qui ont du mal à boucler les faines de mois,
00:26:25 qui ont du mal à remplir le frigo.
00:26:26 Mais on n'est pas un pays qui abandonne les gens, quand même.
00:26:29 Je veux dire, il y a des allocations, il y a des aides,
00:26:32 il y a des banques alimentaires, il y a des associations actives.
00:26:34 Donc, moi, je ne veux pas qu'on tombe dans la culture de l'excuse
00:26:37 ou de la victimisation de quelque circonstance que ce soit.
00:26:41 Ils n'ont rien à voir avec la mort de Nahel, ces gens-là.
00:26:43 Ce sont des pilleurs.
00:26:44 Je veux dire, moi, qu'on ait une colère vis-à-vis de la mort de Nahel,
00:26:47 qu'on ait envie de repenser les relations jeunes-police,
00:26:50 qu'on se dise qu'il faut améliorer les choses.
00:26:52 Mais évidemment qu'il faut poser ces débats, mais on ne les pose même pas.
00:26:55 Ils ne nous permettent même pas de les poser, puisqu'on ne parle que d'eux.
00:26:58 On ne parle que de pillages, que de délinquances,
00:26:59 que de voitures brûlées, que d'affrontements.
00:27:01 Donc, finalement, le débat qu'on devait avoir avec l'émotion nationale
00:27:06 de la mort de Nahel, on n'y aura pas droit.
00:27:08 Non, parce qu'il a été coulé par ces gens-là, ce débat.
00:27:10 Ce débat, il aurait pu exister au début, et maintenant, c'est terminé.
00:27:13 Aucune puissance politique.
00:27:15 Que les choses soient claires, ces gens-là.
00:27:16 À travers ce drame, tout a été dit.
00:27:19 Et en tous les cas, il y a eu ces débats.
00:27:21 Et puis maintenant, les sons de justice se feront en quelque sorte.
00:27:25 Ils lui volent son deuil, en fait.
00:27:28 Ça n'a rien à voir.
00:27:29 C'est pour ça que, par respect pour la famille,
00:27:32 par respect pour la famille qui est en deuil,
00:27:34 je ne mettrai jamais de trait d'union entre ces violences,
00:27:38 ces gens qui pillent, qui saccagent,
00:27:40 et la colère où le drame a sursié à Nahel.
00:27:42 Si on vu un prétexte.
00:27:43 Attendez, Shannon se ment.
00:27:45 Oui ?
00:27:45 Moi, sur les personnes que j'ai interpellées,
00:27:48 que mes collègues ont interpellées les trois nuits précédentes,
00:27:50 notamment dans le Val-de-Mindes,
00:27:51 quand vous leur demandez leur motivation de faire des émeutes,
00:27:53 de s'attaquer aux policiers, aux gendarmes,
00:27:55 ou de piller des magasins,
00:27:56 ils expliquent qu'en fait, ils suivent les camarades,
00:27:59 qu'ils vont faire leurs courses,
00:28:00 ou que tout simplement, ils passent le temps,
00:28:02 et que ça leur fait plaisir, et que ça les excite en adrénaline
00:28:04 de s'en prendre aux forces de l'ordre.
00:28:05 La mémoire de Nahel n'est pas du tout...
00:28:08 Ils n'en ont rien à faire.
00:28:09 On a des images, mais ils se marrent.
00:28:11 Ils rigolent.
00:28:12 Rudy Manaët est avec nous.
00:28:13 Vous êtes responsable syndical de police à Marseille,
00:28:16 dans les Bouches-du-Rhône.
00:28:18 Quel est le profil des gens qui ont été interpellés hier ?
00:28:22 Et surtout, la question qu'on se pose,
00:28:23 c'est est-ce qu'on va revivre le même scénario ce soir,
00:28:26 du côté de Marseille ?
00:28:28 Écoutez, déjà, pour hier soir,
00:28:30 il y a un mot qui définit cette soirée, c'est insurrection.
00:28:33 Il y avait le chaos partout dans le centre-ville de Marseille,
00:28:36 et je profite de votre antenne pour tirer un grand coup de chapeau
00:28:40 à tous les policiers engagés.
00:28:42 Je le dis devant mon ami Bachevallet,
00:28:43 qui est sur votre plateau,
00:28:44 tous les policiers, du commissaire à l'officier,
00:28:47 aux gardiens de la paix, aux policiers adjoints,
00:28:48 se sont engagés à 1000 %
00:28:51 pour essayer de tenir les équilibres
00:28:53 dans cette cité fosséenne qui nous tient tant à cœur.
00:28:56 Et je le dis aussi devant Carine Feribi,
00:28:58 on est très touchés par ça.
00:29:00 Nous, vous savez, à Marseille, on est fiers d'être marseillais.
00:29:02 On le dit tout le temps.
00:29:03 On a envie que cette ville devienne magnifique.
00:29:05 On parle souvent de nous en mal.
00:29:07 Et hier soir, on était effondrés de voir que notre ville,
00:29:11 dont on est si fiers, a été dévastée,
00:29:15 a été dans un état absolument hallucinant.
00:29:19 Vous aviez déjà vu ça, Rudi Mana, ou pas ?
00:29:22 Vous aviez déjà vécu une telle situation à Marseille ou pas ?
00:29:25 Jamais. Moi, ça fait 20 ans que je suis dans cette ville.
00:29:28 J'ai commencé à la région parisienne.
00:29:29 On avait vécu 2005 d'une manière extrêmement tranquille à Marseille.
00:29:35 Ça s'était très bien passé, les émeutes de 2005 à Marseille.
00:29:39 Et là, on se rend compte que tout d'un coup, depuis trois jours,
00:29:41 c'est la folie furieuse.
00:29:43 Et quand vous êtes marseillais, alors Carine peut comprendre,
00:29:47 peut-être Mathieu aussi, puisqu'il a connu Marseille
00:29:49 quand il était commissaire à l'Aciotat.
00:29:51 On est terriblement touchés par ça.
00:29:53 On sait qu'il y a une grosse délinquance sur Marseille.
00:29:55 On sait qu'il y a des trafics dessus.
00:29:56 Mais on n'avait jamais vécu ça.
00:29:58 Et notre ville, nous, on y tient et on l'aime.
00:30:01 Et quand on voit qu'elle est dévastée,
00:30:02 si vous veniez dans le centre-ville de Marseille aujourd'hui,
00:30:05 il n'y a plus une seule vitrine qui tient debout.
00:30:07 Plus une seule vitrine.
00:30:09 Et comme vous le disiez tout à l'heure,
00:30:11 aucun n'a fait ça par rapport au petit Nahel.
00:30:14 Je vous le dis très clairement, ils l'ont fait par opportunisme.
00:30:17 Ils se sont tous donnés rendez-vous.
00:30:19 Et les collègues que j'ai eu au téléphone toute la journée
00:30:21 et ce matin qui étaient totalement effondrés nous disaient,
00:30:24 dès qu'ils passaient devant un commerce,
00:30:26 ils pétaient la vitrine pour péter la vitrine.
00:30:30 Ils passaient devant des bars,
00:30:31 ils jetaient les terrasses au milieu de la route.
00:30:34 En fait, ils étaient là pour dégrader.
00:30:36 Et dans un deuxième temps, ils ont été là pour piller.
00:30:39 Et malheureusement, les interpellations concernaient beaucoup de mineurs.
00:30:43 Effectivement, il n'y avait pas que des mineurs.
00:30:45 Et il y avait aussi beaucoup d'habitants des quartiers difficiles de Marseille.
00:30:50 Et ça, ça nous touche plus particulièrement.
00:30:52 Parce que quand on est marseillais,
00:30:54 on est assimilés à cette ville
00:30:56 et on n'a pas envie qu'on nous détruise notre ville.
00:30:58 Rudy Mana, je vous interroge régulièrement
00:31:01 et d'ailleurs, je vous remercie parce qu'à chaque fois
00:31:03 qu'on vous sollicite, vous répondez présent.
00:31:05 C'est la première fois que je vous sens aussi ému.
00:31:08 Est-ce que je me trompe ?
00:31:10 Non, vous ne vous trompez pas parce que
00:31:12 franchement, ça vous touche quand vous voyez ça.
00:31:14 Et puis moi, j'ai eu tous les collègues au téléphone qui m'ont dit
00:31:18 franchement, ce qu'on a vécu hier soir, c'est insupportable.
00:31:21 C'est incroyable, c'est inimaginable.
00:31:24 Et on est là et on essaye de repousser l'échéance
00:31:27 parce que je vous le dis,
00:31:28 tous les policiers avec qui j'ai pu discuter m'ont dit
00:31:31 on a repoussé l'échéance.
00:31:32 Mais on ne voit pas d'issue.
00:31:34 On ne voit pas d'issue pour l'instant à ces émeutes,
00:31:37 on ne voit pas d'issue à ces pillages
00:31:39 parce qu'on a interpellé, je crois pas loin de 100 personnes à Marseille.
00:31:43 Mais à la fin, on avait toutes les jols de garde à vue qui étaient à bloc.
00:31:46 On ne pouvait presque plus interpeller
00:31:48 tellement les jols étaient pleines.
00:31:50 Et c'est terrible de voir ça, c'est terrible d'avoir ce constat.
00:31:55 Les policiers sont engagés, ils ont travaillé 15 heures
00:31:57 et ça fait deux vacations à 15 heures qu'ils font
00:31:59 avec 12 kilos de matériel sur le dos.
00:32:03 Ils mettaient des podomètres,
00:32:04 ils marchent entre 14 et 16 kilomètres toute la nuit.
00:32:07 Ils sont épuisés le matin, ils sont surtout épuisés vitalement.
00:32:12 Eh bien écoutez, courage aux forces de l'ordre
00:32:14 qui sont sur le terrain et qui le seront encore ce soir.
00:32:18 45 000 policiers et gendarmes étaient mobilisés hier
00:32:21 et ils risquent d'avoir le même scénario ce soir.
00:32:24 Merci à vous Rudi Banna.
00:32:26 Je suis marqué par ce que vous avez dit en disant,
00:32:28 quand je vois ces images, j'ai l'impression
00:32:29 que c'est le tiers monde,
00:32:31 que c'est un pays en voie de développement.
00:32:33 Il y a un responsable politique qui a souvent été critiqué
00:32:36 pour avoir dit que la France deviendra un Liban en grand.
00:32:39 Il sera notre invité à 18 heures.
00:32:40 Je parle d'Éric Zemmour.
00:32:42 La publicité, on revient dans un instant.
00:32:44 On va retracer toutes ces séquences point par point
00:32:47 pour essayer de comprendre ce qu'il s'est passé hier
00:32:49 pour cette quatrième nuit des meutes sur notre territoire.
00:32:57 17h30 sur Cényod, le point sur l'information.
00:32:59 Michael Dos Santos et ensuite Augustin Donadieu.
00:33:02 Pardonnez-moi cher Augustin,
00:33:04 c'est à vous pour le point sur l'information.
00:33:06 Le premier bilan des attaques contre les commerces
00:33:10 fait état selon le ministre de l'Économie
00:33:12 de 250 bureaux de tabac pillés,
00:33:14 250 agences bancaires et 200 enseignes de la grande distribution.
00:33:18 Bruno Le Maire demande aux assurances
00:33:20 de baisser les franchises et d'indemniser rapidement les sinistrés.
00:33:24 Pour les commerçants n'ayant pas souscrit d'assurance
00:33:26 pour les pertes d'exploitation,
00:33:28 le ministre de l'Économie promet un report de charges sociales et fiscales
00:33:31 pour préserver la trésorerie des entreprises.
00:33:34 Et les soldes seront également prolongés d'une semaine supplémentaire.
00:33:38 Face aux dégâts considérables de ces derniers jours,
00:33:42 Valérie Pécresse annonce une enveloppe de 20 millions d'euros,
00:33:44 des fonds débloqués par la région Île-de-France
00:33:47 pour aider à réparer les nombreux bâtiments publics vandalisés.
00:33:50 L'ULR a par ailleurs dénoncé des actes intolérables
00:33:54 vis-à-vis des services publics.
00:33:57 Et les joueurs de l'équipe de France appellent à l'apaisement
00:34:00 dans un communiqué relayé vendredi par Kylian Mbappé.
00:34:03 Ils ont déclaré, je cite,
00:34:04 "La violence ne résout rien,
00:34:06 encore moins lorsqu'elle se retourne contre ceux qui l'expriment.
00:34:10 Le temps de la violence doit cesser pour laisser place à celui du deuil."
00:34:14 Donnez à Dieu, je le dis au téléspectateur,
00:34:17 dans une demi-heure, Éric Zemmour sera sur ce plateau,
00:34:19 il restera pendant une trentaine de minutes
00:34:22 pour donner son ressenti, son regard
00:34:25 sur ce qui est en train de se passer depuis maintenant
00:34:27 quatre nuits en France.
00:34:29 Je voulais vous présenter juste une image,
00:34:31 vous montrer une séquence qui m'a marqué.
00:34:33 C'est à Pitiviers.
00:34:34 Pitiviers, c'est une ville de...
00:34:36 Pas Tiviers, une ville de 10 000 habitants dans le Loiret.
00:34:39 Vous avez un feu qui a pris sept nuits dans un champ,
00:34:43 juste en face du quartier de Saint-Aignan.
00:34:46 Alors, je pense qu'on va découvrir cette image.
00:34:47 Regardez, le champ est en feu
00:34:50 et vous avez rapidement un agriculteur
00:34:52 qui va tenter d'éteindre les flammes
00:34:55 en fonçant sur ce feu.
00:34:56 Donc évidemment, il met sa vie en danger
00:34:59 pour tenter de protéger, probablement, ses récoltes.
00:35:03 Alors, il y a une enquête qui est en cours,
00:35:05 évidemment, il faut faire attention à ce qu'on dit.
00:35:07 Marion Maréchal a réagi sur Twitter.
00:35:10 "La France respectueuse, travailleuse et silencieuse
00:35:12 est la principale victime des émeutes."
00:35:14 Un agriculteur du Loiret se retrouve au beau milieu de la nuit
00:35:17 sur son tracteur pour éteindre un gigantesque incendie
00:35:20 allumé par des émeutiers dans son champ.
00:35:22 Une année de travail anéantie.
00:35:24 On est toujours avec Sandra Bullson, Karim Zahabi,
00:35:26 Régis Le Sommier, Éric Reuel et Mathieu Vallée.
00:35:28 Je me tourne vers vous, Régis Le Sommier,
00:35:30 parce que vous êtes un reporter de guerre
00:35:31 et on peut entendre parfois que depuis quelques heures,
00:35:34 depuis quelques jours, la France vit une guerre civile,
00:35:38 une guerre, une guerrière urbaine.
00:35:39 Quel regard le reporter de guerre que vous êtes
00:35:42 a sur ce qui est en train de se passer aujourd'hui ?
00:35:45 Moi, je vais prendre juste pour résumer un exemple.
00:35:47 J'ai été réveillé, je ne suis pas très loin de Nanterre,
00:35:49 je suis à peu près à un kilomètre de la cité de Pablo Picasso.
00:35:53 Et j'ai été réveillé en pleine nuit, oui, par des tirs,
00:35:56 des mortiers d'artifice, ce qui ne sont que des pétards,
00:36:00 si vous voulez.
00:36:01 Mais ça m'a quand même rappelé ces ambiances de Bagdad
00:36:04 dans les années 2000, où il y avait des tirs de Kalachnikov
00:36:08 toute la nuit.
00:36:09 Là, ce que je me suis dit, c'est pas comparable, évidemment,
00:36:12 mais en termes d'impression, c'est quand même,
00:36:15 quand vous en êtes au milieu de la nuit, à fermer vos fenêtres
00:36:17 parce qu'il y a la fumée, des voitures qui crament,
00:36:20 qui est quand même très difficile à respirer,
00:36:23 que ça se passe à côté de chez vous, ça veut dire...
00:36:26 J'habite à Puto, c'est une ville relativement tranquille,
00:36:30 mais qui est quand même située entre Surrennes et Nanterre,
00:36:33 donc dans une zone un peu compliquée.
00:36:36 Je ne veux pas comparer, je ne veux pas dire c'est la guerre,
00:36:41 je ne veux pas dire...
00:36:43 Il y a des gens qui sont morts, mais si vous voulez,
00:36:47 à part quelques tirs de Kalachnikov qu'on a vus à Oyonnax
00:36:49 et puis dans d'autres trois endroits,
00:36:51 et encore, c'était des tirs en l'air, il n'y a pas encore...
00:36:54 Mais on sent que ça monte, quoi.
00:36:56 Depuis des années, moi, ça fait 20 ans que je fais ce métier
00:36:59 et je vois les choses quand même se détériorer.
00:37:02 L'idée du tiers-monde, je préfère, plutôt que la guerre,
00:37:04 je préfère l'idée du tiers-monde développée par Karim,
00:37:07 parce que oui, on a l'impression que ces émeutes-là,
00:37:09 on les voit au Brésil, on les voit dans des pays...
00:37:12 - On en parlera avec Fabien.
00:37:13 - Et surtout, ce qui s'est passé à Marseille,
00:37:14 cette espèce d'acharnement au pillage,
00:37:18 ça, c'est quelque chose qu'on voit d'habitude pas en France.
00:37:20 - Vous me faites la transition, Régis,
00:37:22 puisqu'on va retourner à Marseille.
00:37:23 On est avec Jean-Marc Morandini,
00:37:25 Marseillais de sang et de cœur.
00:37:26 Cher Jean-Marc, merci d'être en direct avec nous.
00:37:29 On a accordé toute notre première partie de l'émission
00:37:32 en voyant ces images de pillage et de saccage
00:37:35 dans les rues de Marseille.
00:37:37 J'imagine que le Marseillais que vous êtes est meurtri aujourd'hui.
00:37:40 Mais ce qui m'intéresse, c'est de savoir
00:37:41 ce qui se passe autour de vous.
00:37:42 Est-ce que les Marseillais sont inquiets ?
00:37:44 Ils craignent de revivre la même chose ce soir ?
00:37:47 - Alors, bien sûr que les Marseillais craignent de revivre la même chose,
00:37:50 mais ce qui est flagrant et très étonnant,
00:37:52 c'est le calme attrolu à l'heure qu'il est à Marseille.
00:37:55 Vous avez derrière moi, je pense que vous le voyez,
00:37:57 vous avez une petite bière.
00:37:58 Derrière moi, c'est le calme absolu de l'autre côté.
00:38:01 En face de moi, c'est le Vieux-Port,
00:38:03 et c'est également le calme total qui règne.
00:38:06 Et ce qui est notable, ce qui m'a frappé depuis que je me promène en ville,
00:38:12 c'est-à-dire depuis à peu près deux heures,
00:38:13 c'est qu'il n'y a pas un seul policier de visite.
00:38:16 Pas un seul policier à la fois où les incidents se sont déroulés,
00:38:20 c'est-à-dire juste derrière moi.
00:38:22 On va y aller dans un instant.
00:38:24 Mais également, pas un seul policier pour protéger.
00:38:26 Vous voyez le Vieux-Port qui est juste en face de moi.
00:38:30 Vous voyez les magasins qui sont là, et la rue.
00:38:34 Et on va remonter la carrière pendant que je vous parle.
00:38:37 Et la vie est quasiment normale.
00:38:39 Ici, la seule différence, c'est que les magasins sont fermés.
00:38:43 C'est absolument la seule différence.
00:38:46 Autrement, tout est absolument normal dans la ville.
00:38:50 Jean-Marc, est-ce qu'autour de vous, les vitrines sont brisées
00:38:54 ou est-ce que les devantures des magasins portent encore les stigmates des émeutes d'hier ?
00:38:59 Alors, ce qui est notable, c'est que depuis que je suis arrivé,
00:39:03 on voit tous les magasins qui sont en train de poser des planches
00:39:07 pour ce soir, partout.
00:39:10 Mais tout a été repris, tout a été ramassé.
00:39:13 Et vous voyez ce calme sur la Cannebière.
00:39:16 C'est assez étonnant quand même de voir le calme à ce point-là.
00:39:19 C'est quasiment une journée normale, alors qu'il est,
00:39:22 alors qu'hier, à cette heure-là, les premiers incidents éclataient.
00:39:26 On est là, à la Bourse de Marseille,
00:39:29 et c'est ici que le plus gros des incidents se sont déroulés face à ce manège
00:39:33 que vous avez peut-être vu sur les images de la nuit.
00:39:36 Vous voyez, encore une fois, calme absolu et pas un seul policier.
00:39:40 J'ai parlé avec des commerçants marseillais qui ont été attaqués ces dernières heures
00:39:44 et tous disaient, là-bas, "il ne faut pas recommencer ce soir,
00:39:48 il ne faut pas venir nous chercher parce qu'attention, on est à Marseille
00:39:51 et à Marseille, les choses risquent de mal tourner si à nouveau les commerces sont attaqués."
00:39:56 Jean-Marc Morandini, il y a Karim Zérébi qui veut vous poser une question.
00:39:59 – Bonjour Jean-Marc, non mais s'il n'y a pas de policier,
00:40:01 c'est parce qu'il n'y a pas de voyous à cette heure-ci,
00:40:04 et puis il faut que certains puissent récupérer,
00:40:06 et puis que d'autres traitent les arrestations qui ont été faites.
00:40:10 Il y a tout un travail administratif et de bac office qui doit être fait,
00:40:14 et mettre des policiers pour mettre des policiers
00:40:15 alors qu'il n'y a pas d'exaction et qu'il n'y a pas de voyous,
00:40:18 c'est les utiliser, à mon avis, de la mauvaise manière
00:40:21 parce qu'ils ont quand même besoin de récupérer.
00:40:23 Certainement que ce soir, ils vont se redonner rendez-vous
00:40:26 via les réseaux sociaux sur certaines zones de la ville,
00:40:29 là tu les verras les policiers, crois-moi.
00:40:31 – Exactement, et ce qui est intéressant aussi,
00:40:33 c'est que ça évite la provocation, c'est-à-dire qu'à partir du moment
00:40:35 où il n'y a pas de policiers qui sont agglutinés,
00:40:38 les jeunes peuvent ne pas prendre ça comme de la provocation.
00:40:40 On est en train de remonter là à la Cannevière,
00:40:42 on arrivera dans quelques instants au commissariat de police,
00:40:46 au commissariat de la ville, et là aussi vous allez voir,
00:40:49 c'est vraiment très calme, mais les Marseillais, en fait,
00:40:52 c'est vrai, sont sous le choc de cette nuit
00:40:55 parce qu'on n'avait jamais connu ça à Marseille,
00:40:57 on n'avait jamais connu une telle situation
00:41:00 et une telle violence qui s'est déchaînée.
00:41:03 Et honnêtement, il y a quelques instants,
00:41:04 il y a un groupe de supporters de l'OM qui a lancé un appel aux jeunes
00:41:09 pour leur demander de ne rien faire ce soir, de ne pas bouger,
00:41:13 en expliquant que Marseille c'était le vivre ensemble,
00:41:15 et qu'aller casser c'était vraiment mettre à mal ce vivre ensemble.
00:41:20 – Jean-Marc, moi j'ai vu également sur les réseaux sociaux
00:41:23 et notamment des influenceurs marseillais dire,
00:41:26 certes il y avait des violences dans le centre-ville,
00:41:29 mais Marseille est gangrénée non pas par la violence,
00:41:32 mais la criminalité, on connaît le nombre de morts à Marseille
00:41:35 dues au trafic de stupéfiants,
00:41:37 et jamais on n'avait vu autant de policiers.
00:41:40 Un influenceur qui disait même, on est en train de se tromper de combat.
00:41:44 Est-ce qu'aujourd'hui les Marseillais sont choqués
00:41:47 par ce que ça se passe sur la Canbière,
00:41:49 ça se passe en plein cœur de la ville et des magasins sont pillés,
00:41:51 mais quand ça se passe dans les quartiers nord,
00:41:53 ben là ça n'intéresse personne ?
00:41:55 – Alors j'ai vu cet influenceur effectivement qui expliquait
00:41:59 que quand il y avait des jeunes qui mouraient
00:42:01 parce qu'il y avait des fusillades,
00:42:02 personne ne bronchait à ce moment-là,
00:42:04 et en revanche dès que les magasins étaient pillés,
00:42:07 on envoyait des renforts de police,
00:42:09 et on envoyait des gens…
00:42:14 En ce moment il y a des motards qui sont en train d'arriver,
00:42:17 ils ont pris une position juste en face,
00:42:19 je ne sais pas si vous les voyez, ils sont en train…
00:42:21 et c'est la première fois que des voitures de police également
00:42:24 sont en train de circuler alors que plusieurs jeunes,
00:42:27 comme vous pouvez le voir, sont réunis,
00:42:29 tout se passe dans le calme pour l'instant,
00:42:31 mais les forces de police sont là et au moindre accoutrement,
00:42:35 on voit quand même, comme le disait Karim,
00:42:36 on voit les forces de police qui sont là.
00:42:38 – Ok, et bien écoutez, espérons que ce soit le calme après la tempête
00:42:42 et non le calme avant la tempête
00:42:44 pour une seconde nuit de violence à Marseille.
00:42:46 Merci beaucoup cher Jean-Marc Morandini,
00:42:49 et puis revenez nous voir si ça bouge du côté de Marseille.
00:42:53 – Allons.
00:42:54 – Sur Marseille, pardon, mais vous le savez que je suis…
00:42:58 on ne peut pas dire que quand ça se passe dans les quartiers nord,
00:43:00 tout le monde s'en fout et que dans le centre-ville,
00:43:01 tout le monde s'intéresse.
00:43:02 Sur Marseille, d'abord il faut savoir que sur toutes les gardes à vue
00:43:05 qui ont été prises, au 90e interpellation,
00:43:08 il faut savoir que les enquêteurs de sécurité publique dans les commissarats,
00:43:10 ils étaient près du commissariat de la Cannebière,
00:43:12 vous avez un commissariat dans les quartiers nord et les quartiers sud,
00:43:14 plus les enquêteurs, vous avez une boutique
00:43:17 qui a été rue Drôme pillée il y a deux jours,
00:43:19 2 millions d'euros de préjudice.
00:43:21 Les enquêteurs qui travaillent sur les règlements de comptes,
00:43:24 les enquêteurs qui sont à la brigade de répression du banditisme,
00:43:26 qui donnent un coup de main sur les règlements de comptes
00:43:28 à leurs camarades de la PJ,
00:43:29 vont être employés aussi maintenant sur ces affaires-là.
00:43:31 Et à Marseille, c'est trois compagnies de CRS à demeure.
00:43:33 C'est 300 policiers en deux, je pourrais vous croire
00:43:36 qu'il y a beaucoup de villes en France
00:43:37 qui aimeraient avoir les mêmes efforts que Marseille.
00:43:38 Donc les règlements de comptes dont on parle
00:43:41 et dont malheureusement on voit que cette ville,
00:43:42 lundi le président de la République est venu,
00:43:44 c'était Marseille en grand et là on voit bien que c'est malheureusement…
00:43:46 – Marseille en sang.
00:43:47 – En sang, comme on voulait.
00:43:48 Mais ce que je veux dire c'est que la police,
00:43:50 elle s'intéresse en permanence à ces quartiers
00:43:52 et que ces quartiers du centre,
00:43:54 également il faut l'obliger à prendre une attention
00:43:55 et qu'on ne peut pas dire que c'est un problème de moyens.
00:43:56 C'est pour ça qu'il faut aussi garder toute propension sur les…
00:44:00 – Passons à Nanterre.
00:44:01 À présent il nous reste peu de temps
00:44:02 et je veux vraiment qu'on parle de Nanterre et de l'île de France
00:44:05 où hier la situation a été moins explosive que les nuits précédentes.
00:44:10 Solène Boulan nous raconte et puis cher Shannon Seban,
00:44:13 je rappelle que vous êtes élue de Seine-Saint-Denis
00:44:15 et vous allez nous apporter votre témoignage.
00:44:17 [Toux]
00:44:19 Les rues de Nanterre ne ressemblent désormais plus qu'à des scènes de chaos
00:44:23 où cadavres de voitures et matériel enflammé jonchent le sol.
00:44:27 Malgré un dispositif sécuritaire renforcé en île de France cette nuit,
00:44:31 les émeutons laissaient des traces.
00:44:33 De ce bus incendié, il ne reste qu'une carcasse
00:44:36 et une épaisse couche de fumée après l'extinction du feu par les pompiers.
00:44:40 [Bruit de moteur de voiture]
00:44:42 Dans la ville voisine de Colombes,
00:44:43 des véhicules policiers municipaux ont été pris pour cible.
00:44:47 Ici, des pompiers venus en renfort du nord de la France
00:44:50 tentent d'éteindre un camion embrasé.
00:44:52 [Bruit de moteur de camion]
00:44:54 "A gauche, à gauche, à gauche !"
00:44:56 Des heurts éclatent entre les émeutiers et les forces de l'ordre,
00:44:59 visés par des tirs de mortier.
00:45:01 [Tirs]
00:45:03 À Chanteloup-les-Vignes, dans les Yvelines cette fois,
00:45:06 un camion a été utilisé pour forcer le bâtiment de la mission locale
00:45:11 avant d'être incendié.
00:45:13 [Rires]
00:45:15 Dans la nuit, plusieurs unités spécialisées ont été déployées,
00:45:19 à l'image du RAID et de la brigade de recherche et d'intervention.
00:45:22 "Et à présent, écoutez les habitants de Bondy,
00:45:25 qui a été touché par ces violences."
00:45:28 "On ne comprend pas ce qui s'est passé par rapport à ce jeune-là,
00:45:31 mais ce n'est pas une raison pour s'en prendre au magasin.
00:45:33 [Bruits de moteur de voiture]
00:45:37 On ne sait pas pourquoi ils s'en prennent au magasin.
00:45:40 Je ne vois pas l'intérêt de s'en prendre au magasin,
00:45:44 à tout ce qui se passe autour.
00:45:46 Tout est brûlé, tout est cramé, les voitures, tout ça.
00:45:48 Je veux dire, ça ne va pas faire revenir ce jeune, malheureusement."
00:45:51 "Il y a ma petite femme qui m'a retenu, parce que je voulais sortir.
00:45:55 Elle m'a dit non, non, je ne suis pas assez bien intégré.
00:45:58 J'ai des amis qui ont des magasins dans le centre,
00:46:01 que je voulais aller voir, éventuellement défendre,
00:46:04 mais on ne peut rien faire contre ça.
00:46:06 Et ça me fait mal au cœur,
00:46:08 de voir des choses pareilles."
00:46:10 "Chère Shannon, c'est bon, je rappelle que vous êtes élue
00:46:12 à Renaissance de Seine-Saint-Denis, à Rony, Rony-sous-Bois,
00:46:15 ville qui a été également touchée par ces émeutes.
00:46:17 Quel regard vous portez sur ces quatre derniers jours,
00:46:19 et qu'est-ce qu'on peut faire pour apaiser,
00:46:22 retrouver le calme, ce que demandait Eric Dupond-Moretti tout à l'heure ?"
00:46:26 "Écoutez, moi je vous parle ici en toute franchise.
00:46:28 Le drame a eu lieu mardi matin dernier.
00:46:32 On est aujourd'hui samedi matin, quelques jours après ce drame-là.
00:46:35 Aujourd'hui, moi ce que je constate, c'est ce dont on parle,
00:46:38 c'est plus du petit Naël, de ce jeune homme de 17 ans
00:46:41 qui a été dramatiquement tué il y a quelques jours.
00:46:44 Ce qu'on retient aujourd'hui, et ce qu'on retiendra,
00:46:46 c'est que Naël sera systématiquement assimilé
00:46:48 au terme de violences de 2023.
00:46:50 Et de la même façon que nous avons eu des émeutes
00:46:52 à Clichy-sous-Bois en 2005, désormais ce seront
00:46:54 les émeutes de Nanterre et les émeutes qu'on a dans les quartiers.
00:46:58 Et moi aujourd'hui, c'est ça qui m'attriste véritablement,
00:47:00 et je crois qu'on doit ici faire preuve d'un petit peu
00:47:02 de dignité et de respect pour les gens
00:47:04 qui ont été tués pour respecter la mémoire de ce Naël,
00:47:06 pour respecter la mémoire de la famille.
00:47:08 Donc ça c'est le premier point.
00:47:10 Et l'appel à la dignité c'est pour qui ?
00:47:12 Mais l'appel à la dignité, il est pour...
00:47:14 Qui a été indigne ?
00:47:16 Qui a été indigne ? Vous voulez véritablement que je vous dise
00:47:18 qui a été indigne ? Non seulement ces jeunes,
00:47:20 et je n'ai pas envie de politiser les choses,
00:47:22 mais je me permettrais de le dire, certains élus
00:47:24 de la France Insoumise qui n'ont pas eu un seul mot
00:47:26 de condamnation pour ces violences-là.
00:47:28 Et vous m'excuserez de vous le dire, monsieur Deval,
00:47:30 mais quand on est un responsable politique dans notre pays,
00:47:32 on est un responsable, une parole digne.
00:47:34 Et quand vous avez ici des élus
00:47:36 de la France Insoumise qui ont fait
00:47:38 aujourd'hui du chaos et du désordre
00:47:40 leur fonds de commerce par pure
00:47:42 clientélisme électoral, c'est tout à fait
00:47:44 inacceptable et intolérable.
00:47:46 Et je veux redire ici mon dégoût
00:47:48 envers ces élus de notre République
00:47:50 qui se dérobent face
00:47:52 à leur responsabilité. Et si aujourd'hui
00:47:54 on assistait à de telles scènes dans notre pays,
00:47:56 ils ont aussi un rôle à jouer et ils devraient
00:47:58 ici se remettre en question. Pourquoi est-ce que je vous dis ça ?
00:48:00 Parce que je suis élue, comme vous le rappeliez,
00:48:02 à Rony-Soubois en Seine-Saint-Denis.
00:48:04 C'est-à-dire que c'est un département où
00:48:06 12 députés sur 12 sont issus.
00:48:08 La coalition de la NUP et une bonne partie d'entre eux
00:48:10 sont issus de la France Insoumise.
00:48:12 Pas un seul n'a bronché, pas un seul n'a dit mot
00:48:14 pour condamner cela. Ils sont en train d'instrumentaliser
00:48:16 la mort de ce jeune homme pour des fins électorales.
00:48:18 Et moi, ça, ici, ça ne m'inspire
00:48:20 que du mépris et du dégoût.
00:48:22 Ensuite, pour répondre à votre autre question,
00:48:24 Eliott, qui est sur la façon
00:48:26 dont nous pouvons sortir de cette situation.
00:48:28 Il y a des mesures à court terme, bien évidemment,
00:48:30 c'est ce qu'on est en train de faire ici,
00:48:32 et des mesures à plus long terme.
00:48:34 Les mesures à court terme, ce sont les réseaux sociaux.
00:48:36 Les mesures à court terme, ce sont effectivement
00:48:38 l'appel à la responsabilité pour les parents.
00:48:40 Et puis ensuite, bien évidemment,
00:48:42 je vais redire ici mon soutien
00:48:44 face aux commerçants, aujourd'hui, c'est le premier samedi
00:48:46 des soldes. C'est un jour qui est
00:48:48 extrêmement important pour les commerçants
00:48:50 de notre pays qui ont dû fermer
00:48:52 leur boutique alors même que ça représente
00:48:54 une part importante de leur chiffre d'affaires.
00:48:56 Donc avec Bruno Le Maire et Olivia Grégoire, notamment,
00:48:58 on prend des mesures efficaces
00:49:00 de façon très réactive. Aujourd'hui,
00:49:02 la réunion a eu lieu cet après-midi pour mieux les protéger.
00:49:04 Et encore une fois, vous le savez mieux que moi,
00:49:06 aujourd'hui, la question qui se pose
00:49:08 aujourd'hui dans ces quartiers, que je ne veux pas
00:49:10 qu'on stigmatise, bien évidemment,
00:49:12 c'est comment mieux agir pour les réinsérer
00:49:14 dans notre société. Et on en parlera plus.
00:49:16 Et réintégrer ces jeunes dans notre société.
00:49:18 Une petite question, je me permets, vous faites partie du Parti
00:49:20 Renaissance et vous dites que vous voulez des mesures
00:49:22 à long terme. Absolument. Donc moi, je vais
00:49:24 vous croire sur parole et vous étiez commissaire
00:49:26 de Rony Suboy, c'est ça ? Ce matin, pour soutenir
00:49:28 un policier. Mais les policiers, de son autre côté, ont besoin
00:49:30 d'un soutien moral, effectivement, sur la France insoumise.
00:49:32 On se rejoint. Mais en revanche, nous,
00:49:34 on demande des peines minimales. Dès qu'on touche à un policier,
00:49:36 on va en prison. Il y avait une
00:49:38 députée, Mme Boutiou, qui était
00:49:40 du Parti Horizon, donc qui fait partie de votre coalition,
00:49:42 qui l'avait proposé à son National.
00:49:44 Leur Assemblée nationale était pour Horizon,
00:49:46 était pour tous les partis, en fait,
00:49:48 qui soutiennent les policiers, était favorable.
00:49:50 Votre parti a refusé les peines minimales.
00:49:52 Je pense qu'il faut sortir du dogmatisme
00:49:54 et dire à un délinquant, on n'attend pas dix fois
00:49:56 que vous passez dans la justice pour vous condamner,
00:49:58 on te touche à un policier, tu vas en prison,
00:50:00 même pour une courte peine, de manière à ce qu'on soit
00:50:02 respecté, parce que ça, Mme Lesimages,
00:50:04 tu es une personne qui jette des cocktails molotovs sur les policiers
00:50:06 ou qui tire des mortiers. C'est le résultat
00:50:08 du manque de courage politique. Vous le savez mieux que moi.
00:50:10 Pour suivre la question, pardonnez-moi, Shannon,
00:50:12 je veux vraiment pas, c'est pas un réquisitoire, bien sûr,
00:50:14 mais vous dites sur le long terme,
00:50:16 ça fait quasiment
00:50:18 six ans, désormais, qu'Emmanuel Macron est en...
00:50:20 Ça fait pas six ans qu'il y a un rapport en l'ordre.
00:50:22 Ça fait pas six ans, M. Josal,
00:50:24 ça fait plus que ça.
00:50:26 Disons qu'en six ans, peut-être qu'on peut
00:50:28 faire évoluer les choses dans le bon sens,
00:50:30 or que les six dernières années, ça s'est effondré.
00:50:32 C'est ça, la problématisation.
00:50:34 On n'hésite pas à faire un problème, on ne résoudra pas,
00:50:36 M. Vallée, on ne résoudra pas cette question avec
00:50:38 les peines planchers, c'est un problème qui implique
00:50:40 plusieurs dimensions, qui implique l'éducation,
00:50:42 l'insertion professionnelle. Mais si vous me permettez,
00:50:44 je veux juste répondre à cette question sur les peines planchers.
00:50:46 Très vite, parce que je veux qu'on parle de persan.
00:50:48 C'est de la poloche.
00:50:50 Si vous vous emmenez en prison, tous ces gamins-là,
00:50:52 qui touchent à un policier, comme vous le dites,
00:50:54 on engorge nos prisons. Et vous le savez mieux que moi...
00:50:56 C'est ça qu'il faut créer, des places de prison.
00:50:58 Et c'est ce que nous avons fait, à très juste titre, nous avons,
00:51:00 avec Éric Dupond-Moretti, près de 15 000 places de prison
00:51:02 d'ici à 2027.
00:51:04 Donc nous apportons des réponses.
00:51:06 Mais vous le savez mieux que moi, il faut rapporter le témoignage...
00:51:08 Mais la promesse en 2016. Avançons, s'il vous plaît,
00:51:10 il nous reste trois minutes avant la publicité.
00:51:12 Non, ça ne serait pas en deux jours, mais ça peut se créer en six ans.
00:51:14 C'est ça. Avançons.
00:51:16 C'est ce qu'on fait. En 2027, vous verrez.
00:51:18 Je vous le disais encore une fois, je ne vais pas me répéter,
00:51:20 Éric Dupond-Moretti parlait de sentiments d'insécurité
00:51:22 il y a à peine trois ans. Avançons, parce que
00:51:24 les faits sont graves.
00:51:26 Et là, ce sont des chiffres qui nous inquiètent.
00:51:28 266 bâtiments ont été incendiés
00:51:30 ou dégradés de tout ordre.
00:51:32 26 mairies, 24 écoles,
00:51:34 5 établissements privés.
00:51:36 La contagion de la violence,
00:51:38 ce n'est pas que dans les grandes villes.
00:51:40 C'est aussi dans des petites communes.
00:51:42 La commune de Persan,
00:51:44 commune de 13 000 habitants dans le Val d'Oise.
00:51:46 La mairie a été incendiée.
00:51:48 Retour sur place avec notre envoyé spécial.
00:51:50 Il ne reste plus que des cendres
00:51:54 et des murs complètement noircis
00:51:56 par les flammes. L'intérieur de la mairie
00:51:58 de Persan-Beaumont a été complètement détruit.
00:52:00 Des barrières ont été érigées
00:52:02 par les services techniques
00:52:04 pour protéger le bâtiment.
00:52:06 Et un peu plus loin, c'est le poste de police
00:52:08 municipal qui a été détruit.
00:52:10 Le toit est parti en fumée.
00:52:12 Juste en face, 3 voitures
00:52:14 ont été incendiées dont il ne reste plus
00:52:16 que des carcasses.
00:52:18 Les habitants que nous avons croisés
00:52:20 sont stupéfaits. Écoutez-les.
00:52:22 Clairement, c'est s'attaquer aux forces de l'ordre.
00:52:24 C'est de la haine.
00:52:26 Actuellement, je pense à mes collègues.
00:52:28 Ça doit être très dur.
00:52:30 Là, ils vont trop loin.
00:52:32 Surtout qu'il n'y avait rien eu jusqu'à là
00:52:34 à part des poubelles.
00:52:36 C'était un jeu.
00:52:38 On n'est pas dans des films,
00:52:40 on n'est pas dans des séries.
00:52:42 Là, c'est n'importe quoi.
00:52:44 Les habitants nous confiaient que ce commissariat
00:52:46 avait été refait à neuf il y a quelques mois.
00:52:48 Tous sont très émus et choqués
00:52:50 par les événements qui se sont produits
00:52:52 cette nuit.
00:52:54 Ce qui est terrible dans ce qui est montré là,
00:52:56 c'est que c'est hyper facile,
00:52:58 c'est hyper lâche
00:53:00 ce qui a été fait hier.
00:53:02 Quand on voit ces petites villes
00:53:04 qui n'ont pas forcément...
00:53:06 - 13 000 habitants.
00:53:08 - Qui vont sans doute peut-être un petit commissariat
00:53:10 avec une équipe sur place qui n'ont pas l'habitude
00:53:12 de ces émeutiers.
00:53:14 Puis vous avez ces gens qui arrivent,
00:53:16 comme l'expliquait Mathieu Vallée,
00:53:18 avec des jerrycans d'essence pour cramer les policiers.
00:53:20 On a vu aussi, vous avez montré tout à l'heure,
00:53:22 ce paysan qui essaye de sauver son champ.
00:53:24 Il y avait aussi des gens qui allaient ouvrir
00:53:26 un restaurant du côté de l'île,
00:53:28 un immense restaurant.
00:53:30 Le restaurant a été brûlé à deux jours de l'ouverture.
00:53:32 Il y a eu hier, outre les dégradations,
00:53:34 je vais dire, habituelles,
00:53:36 même si elles ont été d'une ampleur incroyable
00:53:38 à Marseille,
00:53:40 mais on a un peu l'habitude de voir ça.
00:53:42 On a eu beaucoup de séquences
00:53:44 où des magasins se sont attaqués.
00:53:46 Mais là, ce dont on se rend compte,
00:53:48 c'est que c'est la France,
00:53:50 des petits bourgs aussi, qui a énormément souffert
00:53:52 de ces émeutiers
00:53:54 et qui a été pris par surprise
00:53:56 parce qu'ils n'ont pas les moyens de se défendre
00:53:58 et n'ont pas l'habitude de cette violence.
00:54:00 Il y a les pilleurs, à mon avis,
00:54:02 qui sont beaucoup plus nombreux
00:54:04 et beaucoup plus violents qu'en 2005.
00:54:06 Donc, il faut s'interroger sur cette montée de la violence.
00:54:08 Et si on ne traite pas sur le fond ce problème-là,
00:54:10 dans cinq ans, ce sera pire encore.
00:54:12 Mais il y a autre chose.
00:54:14 Quand on brûle une mairie,
00:54:16 là, on ne pille pas un magasin,
00:54:18 on ne pille pas un sac de Grande-Marc,
00:54:20 on s'attaque à la République.
00:54:22 Dans cette violence-là, il y a aussi des séparatistes.
00:54:24 Il y a aussi des gens
00:54:26 qui n'acceptent plus la République française
00:54:28 parce que sinon, on ne brûle pas une république,
00:54:30 on ne brûle pas une mairie
00:54:32 ou on ne s'en prend pas un commissariat.
00:54:34 Donc, je voudrais qu'on ait bien ça en tête aussi
00:54:36 parce que c'est un autre versant
00:54:38 de la violence et de la situation
00:54:40 dans laquelle se trouve le pays aujourd'hui.
00:54:42 Karim Zahraïb est le mot de la fin avant la publicité.
00:54:44 Dans quelques instants, Eric Zemmour sera le premier.
00:54:46 Il y a un mélange de délinquance pure
00:54:48 dans les actes de pillage
00:54:50 et il y a une délinquance
00:54:52 qui a un caractère politique, on n'en a pas douté.
00:54:54 Je pense effectivement que le silence
00:54:56 de certains responsables politiques,
00:54:58 voire, je ne vais pas dire le cautionnement
00:55:00 parce que ça va peut-être trop loin,
00:55:02 mais quand j'entends dire "ne détruisez pas les écoles",
00:55:04 "ne détruisez pas ça",
00:55:06 mais si on s'arrête, ça veut dire
00:55:08 que le reste est destructible.
00:55:10 Je veux dire, excusez-moi,
00:55:12 ne détruisez pas tout court,
00:55:14 parce que c'est scandaleux et c'est honteux.
00:55:16 C'est là où on voit que dans le pays,
00:55:18 il y a des gens, quels que soient les faits divers,
00:55:20 qui ont envie qu'on rajoute du drame au drame,
00:55:22 qui ont envie qu'on rajoute du dramatique
00:55:24 et du chaos.
00:55:26 Là, il y a un drame, il y a un petit de 17 ans
00:55:28 qui est mort, donc on n'a même pas le temps
00:55:30 d'évoquer ce drame-là
00:55:32 que derrière, voilà d'autres injustices
00:55:34 qui frappent des écoles, des centres de loisirs,
00:55:36 des mairies. La mairie, c'est un lieu symbolique,
00:55:38 c'est la maison du peuple, c'est là où on se marie,
00:55:40 c'est là où on va chercher
00:55:42 les papiers les plus essentiels,
00:55:44 et puis le maire, c'est l'élu de proximité par excellence.
00:55:46 Franchement, cette attaque-là,
00:55:48 elle est grave sur le plan du symbole,
00:55:50 très grave sur le plan de la symbolique républicaine.
00:55:52 Et ce n'est pas la seule mairie,
00:55:54 puisque 26 ont été touchées pour la 4e nuit des meutes.
00:55:56 Merci à tous les 6.
00:55:58 Restez avec nous, bien sûr, dans un instant.
00:56:00 Éric Zemmour, président de Roconquête,
00:56:02 sera l'invité exceptionnel de Punchline
00:56:04 au week-end, et puis à 18h30,
00:56:06 Fabien Van Damerlic,
00:56:08 le responsable d'Allianz, syndicale
00:56:10 Allianz, qui a fait polémique après un communiqué,
00:56:12 sera également sur notre plateau
00:56:14 pour témoigner.
00:56:16 Donc, restez avec nous pour cette 2e heure
00:56:18 absolument passionnante qui vous attend
00:56:20 sur notre antenne. À tout de suite !
00:56:22 18h sur CNews,
00:56:26 Éric Zemmour est l'invité exceptionnel de Punchline
00:56:28 au week-end. Merci d'être avec nous, Éric Zemmour.
00:56:30 Merci à vous. Hier, je n'étais pas à Paris, j'étais à Nice.
00:56:32 Et un taxi m'interpelle
00:56:34 et me dit "mais qu'est-ce qui se passe en France ?"
00:56:36 Et je suis incapable de lui répondre.
00:56:38 Parce que je me dis que si je parle
00:56:40 d'émeutes, c'est pas assez fort.
00:56:42 Si je parle de guerre, ça l'est peut-être un peu trop.
00:56:44 Qu'est-ce qu'on vit aujourd'hui, Éric Zemmour ?
00:56:46 Oui, vous n'avez pas tort. On est entre
00:56:48 les émeutes et la guerre.
00:56:50 On est entre des émeutes ethniques,
00:56:52 des émeutes ethniques
00:56:54 qui peuvent se transformer en
00:56:56 guerre civile. Ce sont des prémisses
00:56:58 de guerre civile.
00:57:00 Quand vous avez
00:57:02 des milliers
00:57:04 de jeunes gens, de jeunes garçons
00:57:06 entre 16 et 25 ans
00:57:08 qui se jettent sur les policiers,
00:57:10 qui pour certains leur tirent dessus
00:57:12 avec des armes de chasse ou même
00:57:14 des kalachnikovs, qui brûlent
00:57:16 des mairies, qui brûlent
00:57:18 des écoles,
00:57:20 qui pillent
00:57:22 hommes et femmes
00:57:24 cette fois-ci des grands magasins.
00:57:26 Vous voyez bien qu'on est dans des scènes
00:57:28 à la fois de pillage,
00:57:30 de radias et
00:57:32 de guérillas.
00:57:34 On peut les définir comme cela.
00:57:36 Est-ce que c'était anticipable ?
00:57:38 Vous savez, depuis
00:57:42 20 ans, je dis
00:57:44 que cette immigration
00:57:46 folle, massive,
00:57:48 venue de contrées
00:57:50 qui sont très éloignées
00:57:52 de nos canons culturels
00:57:54 et civilisationnels va
00:57:56 conduire à la catastrophe.
00:57:58 Je pense que
00:58:00 je l'ai annoncé depuis longtemps.
00:58:02 C'est bien pour cela que
00:58:04 je me suis engagé, que j'ai quitté
00:58:06 cette chaîne si sympathique
00:58:08 pour m'engager dans une campagne présidentielle.
00:58:10 On m'a dit à l'époque que l'immigration n'avait aucune importance.
00:58:12 Le plus important c'est bien
00:58:14 le pouvoir d'achat de tous les côtés.
00:58:16 De tous les candidats,
00:58:18 de tous les médias, etc.
00:58:20 On voit aujourd'hui où mène
00:58:22 ce genre d'aveuglement.
00:58:24 Je pense que si vous voulez...
00:58:26 En fait, vous savez,
00:58:28 c'était assez écrit
00:58:30 mais simplement les gens ne voulaient pas le voir.
00:58:32 Les citoyens
00:58:34 avaient d'autres chats à fouetter
00:58:36 et les politiques se cachaient la vue.
00:58:38 Pourquoi ? Par peur ?
00:58:40 Par idéologie ?
00:58:42 Par idéologie,
00:58:44 pour ceux qui pensent que
00:58:46 un être humain n'est qu'un consommateur
00:58:48 et qu'il peut venir de n'importe où,
00:58:50 qu'il n'a pas de culture, qu'il n'a pas de racines
00:58:52 et qu'il peut ainsi devenir français,
00:58:54 que français est un état d'esprit
00:58:56 et que n'importe qui peut être français.
00:58:58 Et puis, par peur,
00:59:00 oui, vous avez raison,
00:59:02 parce qu'on a peur des réactions,
00:59:04 on a peur des violences.
00:59:06 Mais vous voyez, vous vous souvenez
00:59:08 de la fameuse phrase de Churchill
00:59:10 "Les dirigeants anglais ont choisi,
00:59:12 ont le choix entre le déshonneur et la guerre,
00:59:14 ils ont choisi le déshonneur et ils auront la guerre."
00:59:16 Eh bien, nos dirigeants, c'est un peu la même chose.
00:59:18 Ils ont eu peur des affrontements,
00:59:20 ils ont eu peur des violences,
00:59:22 ils ont eu peur de cette guérilla,
00:59:24 ils ont choisi la soumission et donc le déshonneur
00:59:26 et le résultat, c'est qu'ils ont quand même la guérilla.
00:59:28 Ce qui est perturbant,
00:59:30 en tous les cas, ce qui peut perturber le téléspectateur
00:59:32 ce soir, c'est que
00:59:34 à travers ces scènes de pillage,
00:59:36 ces interpellations, la majorité
00:59:38 est française, c'est-à-dire que ce sont
00:59:40 des français, ce sont des personnes qui sont
00:59:42 nées en France qui ont peut-être commis
00:59:44 ces exactions. - C'est la question sempiternelle
00:59:46 de "Qu'est-ce qu'être français ?"
00:59:48 Vous avez raison, juridiquement,
00:59:50 la plupart sont français. Je note déjà
00:59:52 que vous avez vu la réaction du gouvernement
00:59:54 algérien il y a 24 heures
00:59:56 qui, lui,
00:59:58 parle de ses ressortissants.
01:00:00 Pour lui, ils sont algériens.
01:00:02 Déjà, c'est intéressant, ça prouve que
01:00:04 c'est plus complexe qu'on ne le croit.
01:00:06 Après, je vous ai dit, j'entends "Qu'est-ce qu'être français ?"
01:00:08 Vous savez, il y a eu des textes magnifiques,
01:00:10 écrits en particulier le texte d'Ernest Renan,
01:00:12 très connu,
01:00:14 pour essayer de définir ce qu'est être français.
01:00:16 Parce que ce qu'est être français, c'est à la fois
01:00:18 faire partie du peuple français depuis des siècles,
01:00:20 être là, avoir fait de grandes choses,
01:00:22 avoir connu de Jeanne d'Arc à la
01:00:24 guerre 14, vous voyez, il y a des gens qui sont là depuis
01:00:26 1000 ans. Ça, c'est être français.
01:00:28 Au départ. C'est le fameux français de souche.
01:00:30 Et puis, il y a les français
01:00:32 de branche, comme je dis, moi.
01:00:34 J'en parle librement, j'en suis.
01:00:36 C'est-à-dire venu d'ailleurs,
01:00:38 et qui aiment tellement la France qu'ils
01:00:40 veulent s'assimiler à la France.
01:00:42 Mais qu'est-ce que ça veut dire, s'assimiler à la France ?
01:00:44 C'est pas seulement un état d'esprit, comme j'entends.
01:00:46 Ça, c'est le Renan pour les nuls.
01:00:48 Non. Vous savez, j'ai lu
01:00:50 il y a quelques semaines, un article
01:00:52 très intéressant dans le Figaro,
01:00:54 un portrait de Madame Sylvia Nagasensky,
01:00:56 qui est une
01:00:58 grande intellectuelle, une femme de grande qualité,
01:01:00 épouse de Lionel Jospin,
01:01:02 vous voyez, ce n'est pas spécialement
01:01:04 de mon camp, comme on dit,
01:01:06 mais on lui demande, son grand-père était
01:01:08 polonais, il est venu en France, son père était ingénieur,
01:01:10 et elle, elle rentrait à l'Académie française.
01:01:12 Et on lui dit, mais qu'est-ce que c'est pour vous
01:01:14 devenir français ? Qu'est-ce que c'est que l'assimilation ?
01:01:16 Et elle a cette réponse magnifique que lui avait
01:01:18 faite son grand-père. Il lui avait dit
01:01:20 "J'ai remplacé les rois de Pologne
01:01:22 par les rois de France."
01:01:24 Et bien, être français, c'est ça.
01:01:26 Et vous voyez, ces gens-là,
01:01:28 je ne leur jette même pas la pierre,
01:01:30 pour la plupart,
01:01:32 parce qu'il y a toujours des exceptions, pour la plupart,
01:01:34 ils ne veulent pas remplacer
01:01:36 les rois de, pas de Pologne,
01:01:38 mais d'Algérie, du Mali,
01:01:40 par les rois de France. C'est tout le
01:01:42 problème. Alors, à part ça,
01:01:44 si vous voulez, c'est fondamental.
01:01:46 Quand on est à ce moment-là, et qu'on ne
01:01:48 veut même plus, parce que nous avons des élites
01:01:50 françaises complètement travaillées
01:01:52 par l'idéologie de gauche, de la déconstruction,
01:01:54 qui ne veulent même plus leur imposer
01:01:56 cette assimilation,
01:01:58 et bien nous avons des enclaves
01:02:00 étrangères, où
01:02:02 une autre civilisation prend
01:02:04 corps, une autre civilisation,
01:02:06 arabo-musulmane, qui
01:02:08 n'a rien à voir avec notre
01:02:10 civilisation chrétienne, judéo-chrétienne,
01:02:12 greco-romaine, et qui
01:02:14 devient son
01:02:16 adversaire.
01:02:18 Parce que trop de souvenirs
01:02:20 de guerre,
01:02:22 trop de souvenirs d'affrontements,
01:02:24 jusqu'à récemment la colonisation,
01:02:26 hantent
01:02:28 les esprits. Et le résultat,
01:02:30 c'est ça. Aujourd'hui, on a,
01:02:32 en vérité, des émeutes contre
01:02:34 la France. C'est ça. Et il ne faut
01:02:36 pas se cacher derrière son petit doigt. Nous
01:02:38 avons des émeutes contre la France, avec
01:02:40 la haine de la France comme moteur,
01:02:42 accessoirement, la
01:02:44 volonté de piller les magasins,
01:02:46 on voit les images, mais
01:02:48 fondamentalement, c'est la haine de la France
01:02:50 qui est le moteur de tous ces gens,
01:02:52 et de tous ces pillards, et de tous ces émeutiers.
01:02:54 On comprend les causes et les conséquences,
01:02:56 on viendra après sur les solutions. Je veux qu'on
01:02:58 revienne sur ces quatre nuits d'émeutes.
01:03:00 Très rapidement, vous avez appelé le président de la République
01:03:02 à instaurer l'état d'urgence.
01:03:04 Qu'est-ce que ça changerait, l'état d'urgence, s'il y a déjà 45 000
01:03:06 policiers qui sont sur le pont ?
01:03:08 L'état d'urgence, qu'est-ce que c'est ? L'état d'urgence,
01:03:10 c'est
01:03:12 différentes mesures qui sont possibles
01:03:14 et qui ne sont pas possibles quand il n'y a pas l'état d'urgence.
01:03:16 Je vous donne des exemples en vrac.
01:03:18 D'abord, on peut instaurer
01:03:20 le couvre-feu.
01:03:22 Donc, la nuit, plus personne ne peut sortir.
01:03:24 Et ceux qui sortent, quoi qu'il arrive,
01:03:26 certaines villes le font, vous avez raison.
01:03:28 Mais vous voyez que ce n'est pas inutile.
01:03:30 Ensuite, on donne à la police
01:03:32 des moyens de perquisition,
01:03:34 des moyens de contrôle.
01:03:36 On peut contrôler les automobiles,
01:03:38 on peut voir s'il y a des armes, on peut perquisitionner
01:03:40 les appartements,
01:03:42 les caves, on peut
01:03:44 ramasser les armes si on en trouve,
01:03:46 on peut déférer immédiatement
01:03:48 devant la justice administrative, et non pas la justice
01:03:50 judiciaire, les coupables.
01:03:52 Vous voyez, ça donne des moyens à la police.
01:03:54 Mais je ne fais pas, si vous voulez, de cet état d'urgence
01:03:56 le seul...
01:03:58 L'alpha et l'oméga.
01:04:00 ...de la lutte contre
01:04:02 cette révolte et contre ces émeutes.
01:04:04 Je ne suis pas naïf.
01:04:06 En fait, il y a deux types de mesures.
01:04:08 Il y a les mesures à court terme.
01:04:10 Les mesures à court terme, c'est permettre à la police
01:04:12 de mater ces émeutes.
01:04:14 Aujourd'hui, que la police...
01:04:16 70% des Français, par exemple,
01:04:18 espèrent que l'armée...
01:04:20 Je sais bien qu'il y a dans l'inconscient
01:04:22 collectif
01:04:24 qui date d'ailleurs de toute notre
01:04:26 histoire, au 19e siècle jusqu'au
01:04:28 début du 20e siècle, on envoyait
01:04:30 l'armée contre des manifestations très dures.
01:04:32 Donc, c'est pas...
01:04:34 C'est pas étonnant.
01:04:36 Mais, pour l'instant,
01:04:38 l'armée n'est pas préparée pour ce genre
01:04:40 d'affrontement, n'est pas
01:04:42 préparée pour ce genre de guérilla.
01:04:44 La police, elle, est préparée, mais seulement
01:04:46 il y a un problème de fond
01:04:48 qu'il faut regarder en face.
01:04:50 Et ça nous amène des manoeuvres...
01:04:52 des réponses
01:04:54 de court terme à des réponses de long terme.
01:04:56 Qu'est-ce qui se passe aujourd'hui ?
01:04:58 En vérité, les 40 000 policiers
01:05:00 sont débordés. Et ils sont
01:05:02 débordés par quoi ? Non seulement
01:05:04 par la férocité des émeutiers
01:05:06 qui veulent
01:05:08 leur peau, manifestement,
01:05:10 mais aussi, et d'abord,
01:05:12 par le nombre.
01:05:14 Les policiers reculent
01:05:16 parce qu'ils sont moins nombreux.
01:05:18 Et que, comme on leur donne en plus
01:05:20 des consignes d'éviter
01:05:22 tout contact, d'éviter tout
01:05:24 affrontement, évidemment, on leur
01:05:26 interdit d'utiliser leurs armes.
01:05:28 Donc, le résultat, c'est qu'ils reculent
01:05:30 parce qu'ils sont moins nombreux, tout bêtement.
01:05:32 Et pourquoi sont-ils moins nombreux ?
01:05:34 Mais parce que
01:05:36 depuis 20 ans, depuis 30 ans,
01:05:38 nous n'avons cessé
01:05:40 de recevoir
01:05:42 des centaines de milliers
01:05:44 de personnes venues
01:05:46 du Maghreb et d'Afrique.
01:05:48 Et que ces gens-là ont fait souche,
01:05:50 ont fait des enfants, ont fait des jeunes,
01:05:52 et qu'aujourd'hui, ils sont en nombre
01:05:54 incalculable.
01:05:56 Je regardais les chiffres, par exemple, pour l'an 14 juillet,
01:05:58 il y a 122 000 ou 25 000
01:06:00 policiers et gendarmes qui sont déployables.
01:06:02 Donc, on est encore très loin.
01:06:04 Mais vous, président de la République, aujourd'hui,
01:06:06 vous faites comment ? Puisque, à court terme,
01:06:08 très rapidement, les prochains jours, qu'est-ce que vous faites ?
01:06:10 Je vous ai dit, il y a deux types
01:06:12 de mesures. Il y a les mesures à court terme.
01:06:14 À court terme, pour mater la révolte.
01:06:16 C'est-à-dire, je donne aux policiers
01:06:18 les moyens de
01:06:20 réprimer cette révolte,
01:06:22 et j'exige de la justice
01:06:24 qu'elle sanctionne.
01:06:26 Vous savez, j'ai lu le communiqué
01:06:28 du syndicat de la magistrature.
01:06:30 C'est un scandale. Ces gens-là
01:06:32 sont, en vérité, les soutiens
01:06:34 des émeutiers.
01:06:36 Eux, qui nous parlent en permanence de la République,
01:06:38 c'est absolument honteux.
01:06:40 Je me demande si on ne pourrait pas demander
01:06:42 la dissolution du syndicat
01:06:44 de la magistrature pour
01:06:46 propos sédicieux et anti-républicains,
01:06:48 pour le coup. Donc, il faut absolument
01:06:50 une répression ferme et
01:06:52 implacable. Mais,
01:06:54 mais, je ne veux pas m'enfermer
01:06:56 dans le court terme, parce que
01:06:58 c'est trop facile. Il faut voir le long terme.
01:07:00 Moi, si j'avais été président de la République,
01:07:02 la chose essentielle,
01:07:04 c'est arrêter l'immigration.
01:07:06 Arrêter les flux migratoires
01:07:08 pour ne plus recevoir 200 000,
01:07:10 300 000, 500 000
01:07:12 étrangers tous les ans. Et pour cela,
01:07:14 nous avons des mesures à prendre. Je les ai
01:07:16 présentées pendant la présidentielle.
01:07:18 J'ai établi ce que j'appelle
01:07:20 le bloc migratoire.
01:07:22 Vous voyez, il y a des mesures
01:07:24 essentielles. Arrêter le regroupement familial.
01:07:26 Arrêter, supprimer
01:07:28 le droit du sol. Supprimer,
01:07:30 laisser le droit d'asile
01:07:32 à quelques centaines de personnes.
01:07:34 Expulser, expulser
01:07:36 les délinquants étrangers.
01:07:38 Expulser les criminels étrangers.
01:07:40 Expulser les chômeurs de plus de 6 mois.
01:07:42 Évidemment, expulser les clandestins.
01:07:44 Vous voyez, il y a,
01:07:46 parce que, si vous voulez, il y a des mesures
01:07:48 à court terme, mais je ne veux pas
01:07:50 m'enfermer dans les mesures à court terme, parce que
01:07:52 si on m'avait écouté depuis longtemps,
01:07:54 on n'en serait pas là.
01:07:56 Mais depuis longtemps, vous posez ce diagnostic.
01:07:58 J'ai retrouvé un texte que vous avez publié
01:08:00 pour le Figaro, 25 novembre
01:08:02 2005. Voilà ce que
01:08:04 vous dites, la fraternité française n'est plus
01:08:06 qu'un vain mot pour ces jeunes nationaux
01:08:08 issus de l'immigration qui ne veulent pas être
01:08:10 français et qui ne sont d'ailleurs pas
01:08:12 considérés comme tels par le reste
01:08:14 de la communauté nationale.
01:08:16 20 ans ont passé quasiment.
01:08:18 Et rien n'a changé, c'est ça ?
01:08:20 Si. Un seul point.
01:08:22 Rien n'a changé sur le
01:08:24 diagnostic que je faisais.
01:08:26 À mon sens. Mais
01:08:28 une chose a changé. Le nombre.
01:08:30 Et le nombre, c'est fondamental.
01:08:32 C'est le nombre qui
01:08:34 est en train de faire basculer
01:08:36 d'innombrables quartiers, de quartiers
01:08:38 sur le sol français
01:08:40 en claves étrangères.
01:08:42 Uniquement le nombre. Et les
01:08:44 politiques ont une responsabilité énorme.
01:08:46 Vous savez qu'on est passé,
01:08:48 je vous fais vite les chiffres,
01:08:50 en 2000, il y avait 100 000
01:08:52 étrangers réguliers, je parle
01:08:54 de réguliers, je ne parle pas d'irréguliers.
01:08:56 100 000 étrangers réguliers qui rentraient
01:08:58 également en France. Dans les années 2010,
01:09:00 on est passé à 200 000. Et aujourd'hui,
01:09:02 on est passé à 300 000.
01:09:04 Sans compter les enfants, qui ne sont pas comptabilisés,
01:09:06 qui grandissent.
01:09:08 On les voit aujourd'hui. Et sans compter
01:09:10 les droits d'asile, qui sont
01:09:12 déboutés, mais qui en fait
01:09:14 restent sur le territoire parce qu'on n'expulse
01:09:16 personne. Donc ça vous fait
01:09:18 500 000 personnes, dont
01:09:20 les trois quarts doivent être maghrébins
01:09:22 ou africains, qui
01:09:24 rentrent sur le sol français.
01:09:26 Vous vous rendez compte ?
01:09:28 En 20 ans, vous faites le calcul, en 20 ans,
01:09:30 ça vous fait des millions de personnes
01:09:32 qui sont en plus. J'entends. Revenons
01:09:34 sur les émeutiers. Et revenons sur le
01:09:36 long terme. Parmi les personnes qui sont
01:09:38 interpellées, 30% sont mineurs.
01:09:40 D'accord ? Parmi ces
01:09:42 émeutiers, la majorité probablement
01:09:44 est française. Et parfois,
01:09:46 pas de double nationalité.
01:09:48 Donc vous avez par exemple, prenons un cas très pratique.
01:09:50 Un jeune de 13 ans
01:09:52 qui a été interpellé parce qu'il a
01:09:54 pillé un magasin ou parce qu'il a
01:09:56 saccagé un commerce.
01:09:58 13 ou 14 ans.
01:10:00 Il est de nationalité
01:10:02 française. Qu'est-ce qu'on fait ?
01:10:04 Alors, je vous le répète,
01:10:06 parce qu'il faut revenir à l'origine,
01:10:08 avec moi, il ne serait pas de nationalité française.
01:10:10 Oui, mais là, il l'est. Non, non, mais vous comprenez, c'est
01:10:12 important de le savoir. Moi, je supprimerais
01:10:14 le droit du sol. Oui, mais je suis le seul à le proposer.
01:10:16 Donc c'est quand même important. Deuxièmement,
01:10:18 on peut
01:10:20 punir aujourd'hui, dans l'état actuel
01:10:22 de la loi, tous les gens de plus de
01:10:24 16 ans. Ils peuvent être punis,
01:10:26 sanctionnés, emprisonnés.
01:10:28 Ils n'ont pas tous 13 ans.
01:10:30 Par ailleurs,
01:10:32 évidemment qu'il faut faire
01:10:34 des nouvelles règles
01:10:36 pour ces mineurs
01:10:38 de 13 ans, de 14 ans,
01:10:40 qui évidemment n'ont rien à voir avec les mineurs
01:10:42 d'auparavant, qui étaient jadis.
01:10:44 Donc évidemment, nous devons faire des nouvelles
01:10:46 sanctions. Nous devons pouvoir les sanctionner.
01:10:48 Je vous répète,
01:10:50 on peut également toucher
01:10:52 les parents, parce que les parents sont
01:10:54 responsables des enfants de 13 ans.
01:10:56 On peut leur supprimer les allocations sociales.
01:10:58 Parce que vous comprenez,
01:11:00 je voudrais vous dire, j'entends beaucoup
01:11:02 que c'est une révolte sociale,
01:11:04 que c'est le produit de la pauvreté.
01:11:06 Moi, je voudrais dire que
01:11:08 d'abord, ces gens venaient
01:11:10 de pays très pauvres,
01:11:12 et que la France est pour eux un eldorado.
01:11:14 Donc je ne comprends pas quand
01:11:16 j'entends le président de la République dire qu'ils ont
01:11:18 raison de se plaindre et de se révolter.
01:11:20 Et par ailleurs,
01:11:22 je voudrais dire qu'ils sont
01:11:24 gorgés, je dis bien
01:11:26 gorgés, d'allocations
01:11:28 sociales et de privilèges
01:11:30 de toutes sortes.
01:11:32 De privilèges géographiques, car
01:11:34 ils vivent dans des métropoles à côté,
01:11:36 des métropoles là où passent tous
01:11:38 les flux financiers et économiques de la mondialisation,
01:11:40 et les possibilités d'emploi
01:11:42 et éventuellement de trafic.
01:11:44 Des privilèges sociaux, je l'ai dit,
01:11:46 des allocations familiales, des HLM,
01:11:48 des allocations
01:11:50 diverses et variées.
01:11:52 Un privilège
01:11:54 scolaire, c'est dans ces quartiers
01:11:56 qu'on dédouble
01:11:58 les classes et que
01:12:00 on met plus de professeurs.
01:12:02 Des privilèges,
01:12:04 je dirais,
01:12:06 judiciaires, puisque
01:12:08 la justice est très laxiste
01:12:10 avec eux. On l'a vu avec le jeune
01:12:12 Nahel, qui
01:12:14 on nous a dit qu'il n'avait pas
01:12:16 de casier judiciaire. Il n'avait pas.
01:12:18 Mais il avait 15
01:12:20 déjà d'élits, 15 inscriptions
01:12:22 aux antécédents judiciaires.
01:12:24 Parce que pourquoi il n'avait pas de casier judiciaire ?
01:12:26 C'est parce que la justice ne le sanctionnait pas.
01:12:28 Mais lui avait déjà des trafics,
01:12:30 il avait déjà des rebellions
01:12:32 contre la police. Il a été enterré
01:12:34 aujourd'hui, évitons de parler de Nahel.
01:12:36 Je vous donne un exemple, puisqu'on en a beaucoup parlé.
01:12:38 Il y en a peut-être d'autres.
01:12:40 Donc tous ces privilèges s'accumulent.
01:12:42 Vous savez,
01:12:44 on dépense à peu près, depuis
01:12:46 40 ans, en gros
01:12:48 10 milliards d'euros pour la politique de la ville.
01:12:50 C'est 1000 fois plus que
01:12:52 dans les quartiers défavorisés
01:12:54 de la France
01:12:56 rurale. On dépense
01:12:58 des fortunes. Et pourquoi ?
01:13:00 Pour que ces gens,
01:13:02 en tout cas les plus jeunes d'entre eux,
01:13:04 et les plus violents, brûlent tout.
01:13:06 Brûlent tout ce qu'on a construit et qu'on va reconstruire.
01:13:08 Ça va encore nous compter de l'argent.
01:13:10 Il faut dire aux gens qui vous regardent
01:13:12 que c'est avec leurs impôts
01:13:14 qu'on va reconstruire
01:13:16 tout ce que ces gens ont brûlé.
01:13:18 Mais ceux qui nous regardent en sont conscients,
01:13:20 je pense, c'est une réflexion que vous aviez
01:13:22 déjà eue en 2014,
01:13:24 dans le suicide français.
01:13:26 Votre ouvrage, vous parlez de la France des
01:13:28 trois jeunesses. Il y a la jeunesse de banlieue,
01:13:30 privilégiée selon vous.
01:13:32 Il y a les black bourges qu'on voit actuellement
01:13:34 dans les écoles
01:13:36 qui souvent ont un regard bienveillant
01:13:38 sur la jeunesse de banlieue.
01:13:40 Puis il y a la jeunesse oubliée, la jeunesse
01:13:42 française, rurale,
01:13:44 ou dans une catégorie sociale
01:13:46 plutôt populaire, qui souffre en silence
01:13:48 et qui ne dit rien. Est-ce que vous restez sur
01:13:50 ce triptyque-là ?
01:13:52 En gros, oui. Il y a évidemment ce triptyque
01:13:54 des trois jeunesses qui ont grandi depuis,
01:13:56 puisque moi j'écrivais ça en 2013-2014.
01:13:58 Et je rajouterais,
01:14:00 parce que souvent
01:14:02 j'ai pu les voir de près,
01:14:04 les miens, si j'ose dire.
01:14:06 Ma jeunesse, dont je suis si fier,
01:14:08 c'est-à-dire des gens qui viennent
01:14:10 de catégories populaires ou qui viennent
01:14:12 de classes plus bourgeoises,
01:14:14 peu importe, en vérité je ne fais pas de différence,
01:14:16 et qui aiment tellement la France
01:14:18 qu'ils se sont engagés derrière moi
01:14:20 et qu'ils ont compris
01:14:22 les enjeux de notre situation.
01:14:24 Et qui ont compris que la France
01:14:26 qu'on leur laissait était une France à l'abandon,
01:14:28 était une France en décadence
01:14:30 et une France au bord de la guerre civile.
01:14:32 Et je leur rends hommage à ces jeunes.
01:14:34 Vous êtes allé à la rencontre
01:14:36 des forces de l'ordre hier soir.
01:14:38 Vous avez pu échanger avec ces forces de l'ordre.
01:14:40 En 48 heures, il y a plus de 300
01:14:42 blessés du côté des policiers
01:14:44 et des gendarmes. Ils vous disent quoi sur le terrain ?
01:14:46 Ils me disent qu'ils n'en peuvent plus,
01:14:48 ils me disent qu'ils sont débordés,
01:14:50 ils me disent qu'ils n'ont pas assez de munitions,
01:14:52 ils me disent qu'ils ne sont pas assez nombreux.
01:14:54 Ils me remercient
01:14:56 parce que Reconquête
01:14:58 et les militants
01:15:00 de Reconquête sont allés leur apporter
01:15:02 des réconforts, du chocolat,
01:15:04 des fleurs,
01:15:06 un geste amical,
01:15:08 un geste de soutien alors que tout le monde
01:15:10 les abandonne et les voue aux gémonies.
01:15:12 Donc voilà,
01:15:14 ils souffrent beaucoup également
01:15:16 de la vindicte
01:15:18 qu'ils subissent
01:15:20 à la fois de ces jeunes
01:15:22 banlieusards,
01:15:24 mais aussi d'une partie de la classe politique.
01:15:26 Je voudrais dire quand même ici que
01:15:28 Jean-Luc Mélenchon et les gens
01:15:30 de l'ALFI se sont comportés
01:15:32 comme
01:15:34 des... comment vous dire...
01:15:38 il n'y a pas de mots
01:15:40 pour dire comment ils se sont comportés.
01:15:42 Ils sont en vérité
01:15:44 les premiers
01:15:46 soutiens
01:15:48 de la lutte contre la France
01:15:50 et contre cette République
01:15:52 qu'ils prétendent défendre
01:15:54 et qu'ils prétendent proclamer en permanence.
01:15:56 Il faut lire quand même
01:15:58 ce qu'a dit Jean-Luc Mélenchon
01:16:00 et les autres à l'ALFI.
01:16:02 Il faut les regarder.
01:16:04 Ils ont appelé...
01:16:06 ils ont refusé d'appeler au calme.
01:16:08 Ils ont poussé les émeutiers
01:16:10 à plus de violence.
01:16:12 Je pense que là...
01:16:14 - Ils ont participé...
01:16:16 idéologiquement, je veux dire. Est-ce que selon vous,
01:16:18 ils ont idéologiquement alimenté, participé
01:16:20 ces journées d'émeute ?
01:16:22 - Ils sont les
01:16:24 premiers coupables
01:16:26 sur le court terme et le long terme.
01:16:28 Le court terme, parce qu'ils ont poussé
01:16:30 à la violence
01:16:32 et à toutes ces exactions
01:16:34 et ces émeutes.
01:16:36 Ils sont les premiers soutiens de ces émeutes.
01:16:38 Et ils sont responsables sur le long terme
01:16:40 car ils ont,
01:16:42 depuis 20 ans, depuis 30 ans,
01:16:44 criminalisé
01:16:46 tout ce qui faisait
01:16:48 l'assimilation à la française.
01:16:50 Tout ce qu'on imposait aux étrangers
01:16:52 quand ils venaient en France a été
01:16:54 déconstruit, rejeté,
01:16:56 détruit idéologiquement.
01:16:58 Et ce qui fait que maintenant, tout ce qui était
01:17:00 normal, tout ce qui était
01:17:02 une règle normale d'assimilation
01:17:04 qui a été imposée aux Italiens, aux Espagnols
01:17:06 et à tous les autres
01:17:08 est devenu un élément de racisme.
01:17:10 Même la laïcité la plus évidente,
01:17:12 c'est-à-dire la discrétion
01:17:14 dans l'espace public, est
01:17:16 aujourd'hui accusée de racisme. Et à cause de qui ?
01:17:18 A cause des gens de la gauche
01:17:20 et des gens de LFI
01:17:22 qui l'ont proclamé
01:17:24 et qui l'ont déclamé partout
01:17:26 jusqu'à ce que les gens des Frères Musulmans
01:17:28 habilement reprennent
01:17:30 toute cette logorée de la gauche
01:17:32 à son profit.
01:17:34 Mais c'est tout à fait normal puisque, Jean-Luc Mélenchon,
01:17:36 on a reçu un profit
01:17:38 électoral. Vous avez vu
01:17:40 lors de la dernière présidentielle, les scores
01:17:42 absolument extraordinaires,
01:17:44 farmineux, qu'il a
01:17:46 obtenus dans toutes ces enclaves étrangères
01:17:48 à 60 ou 70 % au premier
01:17:50 tour. Donc, Jean-Luc Mélenchon
01:17:52 est aujourd'hui leur
01:17:54 redevable. Il est redevable
01:17:56 de cette population. - C'est un danger pour la France
01:17:58 selon vous ? - Ah ben évidemment, c'est un danger
01:18:00 pour la France puisque ce sont manifestement
01:18:02 les
01:18:04 prémices d'une guerre
01:18:06 civile. Mais vous savez, je ne sais pas
01:18:08 si vous connaissez Auréa Bouteldja, c'est
01:18:10 l'égérie des indigènes de la République, un mouvement
01:18:12 qui a eu son or de gloire il y a quelques années,
01:18:14 qui est proche des milieux islamistes, en vérité.
01:18:16 Qu'est-ce qu'elle dit ?
01:18:18 Elle dit que Jean-Luc Mélenchon est un
01:18:20 butin de guerre. C'est-à-dire
01:18:22 que Jean-Luc Mélenchon est aujourd'hui
01:18:24 l'homme de cet électorat
01:18:26 islamo-gauchiste. Il est
01:18:28 l'incarnation de cet électorat islamo-gauchiste
01:18:30 qui veut abattre la France
01:18:32 et qui veut islamiser
01:18:34 la France. C'est ça, aujourd'hui, Jean-Luc Mélenchon.
01:18:36 Il a bien changé
01:18:38 depuis 20 ans, quand il était le
01:18:40 parangon de la République et de la laïcité
01:18:42 et qu'il se moquait des
01:18:44 voiles islamiques qu'il appelait
01:18:46 des éléments d'auto-stigmatisation.
01:18:48 Aujourd'hui, il est, je répète,
01:18:50 il est leur
01:18:52 porte-drapeau parce que, tout simplement,
01:18:54 il leur doit ses résultats électoraux.
01:18:56 Vous avez dit coupable à court
01:18:58 terme, mais concrètement,
01:19:00 si coupable il y a, culpabilité
01:19:02 il y a, est-ce qu'il doit y avoir sanction
01:19:04 et sanction judiciaire ? Quand on alimente,
01:19:06 selon vous, quand on participe,
01:19:08 selon vous, à l'insurrection, est-ce qu'on
01:19:10 mérite condamnation ?
01:19:12 Moi, je ne suis pas favorable à la
01:19:14 judicialisation de débats politiques.
01:19:16 J'en ai moi-même souffert, puisque
01:19:18 je suis l'objet
01:19:20 de la vindicte judiciaire de
01:19:22 certains juges et d'associations qui passent
01:19:24 leur temps à mener contre moi une espèce
01:19:26 de djihad judiciaire, comptant sur
01:19:28 la complicité de certains juges,
01:19:30 et ensuite, ils peuvent venir
01:19:32 sur les plateaux télé en disant "ah, il a été
01:19:34 condamné pour incitation à la haine", etc.
01:19:36 Donc, moi, je suis pour la lutte politique.
01:19:38 Et je mène, contre Jean-Luc Mélenchon,
01:19:40 une lutte politique. Mais
01:19:42 je voudrais dire que
01:19:44 cette lutte politique doit être
01:19:46 menée de façon implacable.
01:19:48 Car, aujourd'hui, on voit où ça nous mène.
01:19:50 En vérité, même la gauche ne maîtrise
01:19:52 plus rien, vous savez. La gauche,
01:19:54 la gauche socialiste, a cru
01:19:56 habile de flatter cet électorat
01:19:58 en renonçant,
01:20:00 comme je vous l'ai dit tout à l'heure, à toutes les règles
01:20:02 qui imposaient, jadis,
01:20:04 l'assimilation à la française.
01:20:06 Et aujourd'hui, on voit qu'ils ne
01:20:08 maîtrisent plus rien. Vous avez
01:20:10 vu même un député LFI
01:20:12 agressé. Vous avez vu même le maire
01:20:14 de Crun, LFI agressé.
01:20:16 Donc,
01:20:18 les...
01:20:20 Ils ont été...
01:20:22 Il faut bien le comprendre.
01:20:24 Ils ont manipulé le feu.
01:20:26 Et aujourd'hui, ça se retourne contre eux. Ils sont
01:20:28 les pyromanes qui, aujourd'hui,
01:20:30 sont brûlés par le feu qu'ils ont
01:20:32 provoqué. - Je veux qu'on revienne à 2005,
01:20:34 au moment des émeutes.
01:20:36 C'est une séquence qu'on ne va pas voir, mais ça date
01:20:38 du 11 novembre. Vous êtes sur
01:20:40 Canal+ 20h dispétante.
01:20:42 On parle des émeutes et vous dites "Mais Jacques Chirac
01:20:44 est perdu. Il ne sait pas quoi faire et il se cache derrière
01:20:46 son Premier ministre." Est-ce qu'aujourd'hui,
01:20:48 Emmanuel Macron est perdu, selon vous ?
01:20:50 Face à ces émeutes ?
01:20:52 - Il est...
01:20:54 Non seulement perdu,
01:20:56 mais... proprement lamentable.
01:20:58 Il a d'abord...
01:21:00 accusé le
01:21:04 policier de façon
01:21:06 très forte, expéditive,
01:21:08 qui n'aurait pas été accepté par
01:21:10 quelqu'un d'autre que lui.
01:21:12 Puis, il a essayé
01:21:14 de calmer
01:21:16 la vindicte de ces émeutiers
01:21:18 en faisant pression sur la justice.
01:21:20 On a vu le procureur
01:21:22 prendre des décisions ultra-rapides.
01:21:24 Puis, on voit bien...
01:21:26 - Vous voyez qu'il y a un lien entre le procureur et le président de la République ?
01:21:28 - Ah bah, excusez-moi, mais oui.
01:21:30 Le procureur, vous voyez, c'est la règle en France.
01:21:32 Il est soumis au ministre de la Justice.
01:21:34 Et le ministre de la Justice est soumis
01:21:36 au président de la République.
01:21:38 Donc, ça, c'est même la règle fondamentale
01:21:40 de la justice en France.
01:21:42 Par ailleurs, on voit bien qu'il ne donne pas
01:21:44 tous les moyens à la police
01:21:46 pour combattre ces émeutiers.
01:21:48 Et surtout,
01:21:50 vous savez, je pense qu'il n'y a pas
01:21:52 de hasard en histoire.
01:21:54 Et là, on a vu cette semaine,
01:21:56 Emmanuel Macron était à Marseille.
01:21:58 On l'a déjà oublié, c'était le début de la semaine.
01:22:00 Il a fait de grandes annonces, comme d'habitude.
01:22:02 Il a annoncé toujours plus d'argent.
01:22:04 Toujours plus d'argent, je vous l'ai dit.
01:22:06 Ça fait 40 ans qu'on met des dizaines de milliards,
01:22:08 plus de 100 milliards depuis 40 ans.
01:22:10 Emmanuel Macron veut en rajouter encore.
01:22:12 Avec nos impôts, je le répète aux gens.
01:22:14 Avec nos impôts.
01:22:16 Et puis,
01:22:18 à Marseille,
01:22:20 c'était en 2017,
01:22:22 pendant la campagne de sa première élection présidentielle,
01:22:24 il avait fait un grand discours
01:22:26 dans lequel il désignait son public
01:22:28 et il disait "je vois des Algériens,
01:22:30 je vois des Tunisiens,
01:22:32 je vois des Marocains, des Sénégalais,
01:22:34 des Maliens,
01:22:36 et tout ça, je vois des Français".
01:22:38 Eh bien, M. Macron,
01:22:40 si vous voulez, a ce qu'il mérite.
01:22:42 C'est-à-dire qu'il a contre lui
01:22:44 des Algériens, des Marocains, des Tunisiens
01:22:46 et il n'a pas
01:22:48 beaucoup de Français.
01:22:50 Et si vous voulez, lui aussi,
01:22:52 c'est comme M. Jean-Luc Mélenchon,
01:22:54 à force de jouer avec le feu, il se brûle.
01:22:56 Si la situation perdure,
01:22:58 que la tension monte
01:23:00 en France,
01:23:02 est-ce qu'il faut convoquer des élections ?
01:23:04 Je ne crois pas que des élections...
01:23:08 On peut toujours convoquer des élections,
01:23:10 on peut toujours dissoudre l'Assemblée nationale,
01:23:12 le président de la République peut toujours démissionner,
01:23:14 on peut toujours avoir une élection présidentielle,
01:23:16 tout est possible. Mais je ne vois pas en quoi ça règle la question.
01:23:18 Vous voyez ?
01:23:20 Si vous voulez,
01:23:22 à moins qu'on ait
01:23:24 cette discussion que j'ai voulu
01:23:26 imposer pendant la présidentielle
01:23:28 sur la question migratoire,
01:23:30 qui est, on le voit aujourd'hui,
01:23:32 la question majeure du pays,
01:23:34 pour le destin du pays.
01:23:36 Là, je suis tout à fait prêt, évidemment, à la voir,
01:23:38 puisque c'est moi qui ai fait tout
01:23:40 pour, seul contre tous,
01:23:42 pour imposer cette question.
01:23:44 Mais ça ne va pas régler la question.
01:23:46 Donc, finalement, on ne convoque pas, pour l'instant, d'élection.
01:23:52 En revanche, il y a...
01:23:54 En revanche, il y a des élections l'année prochaine.
01:23:56 Élections européennes.
01:23:58 À travers ce qu'il se passe aujourd'hui,
01:24:00 ce que vous considérez que le diagnostic
01:24:02 que vous avez
01:24:04 depuis des années est le bon,
01:24:06 est-ce que ça vous conforte
01:24:08 dans cette position de poursuivre
01:24:10 politiquement votre combat ?
01:24:12 Et si oui, est-ce que vous êtes prêt
01:24:14 pour l'année prochaine ?
01:24:16 Écoutez, je ne veux pas parler
01:24:18 de considérations purement électorales.
01:24:20 Les élections européennes viendront,
01:24:22 l'élection présidentielle ensuite,
01:24:24 en 2027, tout ça en son temps.
01:24:26 Ce que je peux dire,
01:24:28 c'est qu'effectivement, je considère
01:24:30 que le diagnostic
01:24:32 que j'avais fait depuis 20 ans,
01:24:34 depuis 30 ans,
01:24:36 est évidemment le bon.
01:24:38 Et que, vous savez, je ne me suis pas lancé
01:24:40 de gaieté de cœur dans cette bataille politique.
01:24:42 J'y ai perdu beaucoup de confort,
01:24:44 beaucoup de tranquillité,
01:24:46 de plaisir de venir chez vous et ailleurs.
01:24:50 Mais je pense que c'était nécessaire
01:24:52 parce que je voyais mon pays
01:24:54 aller dans le gouffre.
01:24:56 Et aujourd'hui, on ne peut pas dire
01:24:58 que je me sois trompé.
01:25:00 Essayons de trouver
01:25:02 une source d'espoir.
01:25:04 Comment retrouver le calme dans les prochaines heures ?
01:25:06 Je vous ai dit, dans les prochaines heures,
01:25:08 il faut de la répression.
01:25:10 Voilà. La seule solution,
01:25:12 c'est la répression.
01:25:14 Il faut que l'ordre revienne,
01:25:16 il faut que le force revienne à la loi.
01:25:18 C'est la première solution.
01:25:20 Vous savez,
01:25:22 dans aucun autre pays,
01:25:24 on laisserait comme ça,
01:25:26 d'abord, des émeutes se développer.
01:25:28 D'ailleurs, des émeutes, vous avez vu,
01:25:30 la réaction, c'était très intéressant,
01:25:32 à l'étranger, du Premier ministre polonais,
01:25:34 du Premier ministre hongrois,
01:25:36 ils nous regardent avec un petit sourire
01:25:38 de mépris.
01:25:40 Parce qu'on leur a fait la leçon de morale,
01:25:42 on les a traités de racistes.
01:25:44 Aujourd'hui, eux,
01:25:46 ils n'ont pas accueilli cette immigration
01:25:48 africaine et maghrébine.
01:25:50 Ils n'ont pas d'émeutes dans leur pays et dans leur ville.
01:25:52 Et c'est nous qui les avons.
01:25:54 La vidéo du Premier ministre polonais
01:25:56 est un tout petit peu caricaturale,
01:25:58 on est d'accord. J'invite les téléspectateurs
01:26:00 à voir d'ailleurs cette vidéo,
01:26:02 on voit ce qui se passe à Varsovie,
01:26:04 et on voit ce qui se passe en France.
01:26:06 Je suis allé à Varsovie, il y a 2-3 ans,
01:26:08 et effectivement,
01:26:10 les rues sont calmes,
01:26:12 les femmes ne sont nullement
01:26:14 en danger. Nous avons
01:26:16 des exemples à prendre sur ces pays-là
01:26:18 qui ont refusé notre
01:26:20 folie et qui ont
01:26:22 bien prudemment
01:26:24 évité de recevoir une immigration
01:26:26 arabo-africaine qui
01:26:28 aujourd'hui provoque ce que nous voyons.
01:26:30 Et un grand merci Eric Zemmour,
01:26:32 président de Roconquête.
01:26:34 18h30 sur CNews, le point sur l'information,
01:26:36 c'est avec vous Augustin, donnez adieu.
01:26:38 Les comptes Snapchat
01:26:42 surveillés, les parents d'enfants casseurs
01:26:44 poursuivis, Eric Dupond-Moretti
01:26:46 prévient, le garde des Sceaux
01:26:48 était cet après-midi au tribunal de Créteil,
01:26:50 il assure que les parents qui,
01:26:52 selon ses mots, laissent traîner leurs enfants
01:26:54 en cours de lourdes sanctions,
01:26:56 pouvant aller jusqu'à 2 ans de prison ferme
01:26:58 et 30 000 euros d'amende, dans une consigne
01:27:00 envoyée au magistrat hier, le ministre
01:27:02 de la Justice appelle à une réponse ferme
01:27:04 face aux violences urbaines.
01:27:06 Les violences, justement de la nuit dernière,
01:27:08 se sont concentrées principalement à Marseille.
01:27:10 Des groupes de jeunes aux visages dissimulés
01:27:12 ont pillé plusieurs magasins.
01:27:14 Ils ont affronté les forces de l'ordre à coups de jet
01:27:16 projectiles contre les véhicules de police.
01:27:18 95 personnes ont été interpellées
01:27:20 et 31 policiers ont été légèrement
01:27:22 blessés. Dans ce contexte,
01:27:24 Emmanuel Macron reporte
01:27:26 sa visite d'Etat en Allemagne. C'est ce qu'a
01:27:28 annoncé aujourd'hui la présidence allemande,
01:27:30 dans un communiqué. Après s'être entretenue
01:27:32 au téléphone avec le président fédéral allemand,
01:27:34 le chef de l'Etat a demandé le report
01:27:36 de sa visite d'Etat, initialement prévue
01:27:38 de dimanche soir à
01:27:40 mardi. Et Gérald
01:27:42 Darmanin est arrivé dans le commissariat
01:27:44 de police de Dreux.
01:27:46 Depuis la mort du jeune Nahel, la ville
01:27:48 est également en proie
01:27:50 à des émeutes. Trois camions
01:27:52 ont déjà été incendiés, des tabacs,
01:27:54 une galerie marchande et des
01:27:56 commerces ont été pillés.
01:27:58 "Cher Augustin,
01:28:00 donnez Dieu pour le point sur
01:28:02 l'information". Un peu plus de 18h30
01:28:04 sur CNews, on est toujours avec
01:28:06 Sandra Buisson du service Police-Justice
01:28:08 et avec Karim Zérébine.
01:28:10 Nous a rejoints sur le plateau
01:28:12 Fabien Vanammerlick. Merci d'être avec nous.
01:28:14 Vous êtes secrétaire générale
01:28:16 Allianz. Votre syndicat
01:28:18 a fait beaucoup de bruit après
01:28:20 un communiqué que vous avez publié
01:28:22 hier. Voilà ce que vous disiez.
01:28:24 Maintenant ça suffit. L'heure
01:28:26 n'est pas à l'action syndicale mais au
01:28:28 combat contre ces nuisibles.
01:28:30 Face à ces hordes sauvages, demander
01:28:32 le calme ne suffit plus. Il faut
01:28:34 l'imposer. Aujourd'hui,
01:28:36 les policiers sont au combat car
01:28:38 nous sommes en guerre. Des propos qui
01:28:40 ont été longuement commentés,
01:28:42 condamnés parfois, par
01:28:44 Jean-Luc Mélenchon, on le verra dans un instant.
01:28:46 Vous avez publié un nouveau communiqué
01:28:48 ensuite pour expliquer
01:28:50 un peu, les...
01:28:52 préciser votre pensée.
01:28:54 Est-ce que vous revenez sur ces propos nuisibles,
01:28:56 guerres, ou vous les assumez ?
01:28:58 - Tout d'abord, bonjour.
01:29:00 Non, on les assume à 300%. On persiste
01:29:02 ces signes. Ça a polémiqué parce que
01:29:04 forcément, quand on dit la vérité, c'est
01:29:06 jamais agréable à l'entendre. Après,
01:29:08 on a eu quelques contestations mais c'est toujours
01:29:10 du même côté.
01:29:12 Vous savez, il faut peser les mots
01:29:14 mais surtout dire réellement ce qui
01:29:16 se passe sur le terrain. Et quand on dit
01:29:18 nous sommes en guerre, forcément
01:29:20 il suffit de demander aux collègues et croyez-moi, quand vous vous faites
01:29:22 tirer dessus par balles
01:29:24 réelles ou quand vous prenez des mortiers par
01:29:26 centaines, vous êtes en guerre urbaine.
01:29:28 Quand vous parlez nuisible,
01:29:30 oui, en effet, regardez la définition
01:29:32 de nuisible, c'est des individus
01:29:34 néfastes, dangereux, qui sèment le chaos,
01:29:36 qui veulent le chaos de la République,
01:29:38 qui bafouent
01:29:40 les valeurs de la République. Donc,
01:29:42 en effet, le terme est dur
01:29:44 mais il est précis et il y a
01:29:46 une définition dans le dictionnaire.
01:29:48 Donc forcément, c'est toujours les mêmes
01:29:50 qui font les polémiques parce qu'on veut diaboliser.
01:29:52 C'est toujours plus facile de diaboliser que de dire la vérité.
01:29:54 Mais tant qu'on ne dit pas la vérité,
01:29:56 on l'a dit à une autre époque sur la justice,
01:29:58 tant qu'on ne dit pas la vérité, on ne peut pas
01:30:00 en discuter, on ne peut pas créer le débat salutaire
01:30:02 que nous souhaitons faire et globalement,
01:30:04 on continue à se retrouver
01:30:06 dans un état pitoyable où on se retrouve
01:30:08 aujourd'hui. Allons directement
01:30:10 sur ceux qui ont condamné
01:30:12 ce communiqué, notamment Jean-Luc Mélenchon.
01:30:14 Les syndicats qui appellent à la guerre
01:30:16 civile doivent apprendre à se taire.
01:30:18 On a vu les comportements meurtriers
01:30:20 sur lesquels débouchent ce genre de
01:30:22 propos. Le pouvoir politique doit reprendre
01:30:24 en main la police. Ceux qui
01:30:26 veulent le calme ne jettent pas de l'huile
01:30:28 sur le feu. Fabien Van Amerlick,
01:30:30 vous répondez quoi à Jean-Luc
01:30:32 Mélenchon qui, en
01:30:34 quelque sorte, vous accuse d'inciter
01:30:36 à la guerre civile ?
01:30:38 Ecoutez, M. Mélenchon, c'est
01:30:40 lui qui attise la haine, qui attise le
01:30:42 feu, comme à chaque fois il le fait
01:30:44 d'ailleurs. Je crois
01:30:46 qu'il doit rêver du syndicat Allianz Police Nationale
01:30:48 quand il ne dit pas qu'on est factieux,
01:30:50 qu'on est un système fascisant.
01:30:52 Quand on n'est pas un système fascisant, on est une sec.
01:30:54 Non, non, on est un syndicat de police qui fait de la politique
01:30:56 syndicale et pas de la politique politicienne.
01:30:58 Ils sont là pour défendre les conditions de travail
01:31:00 des policiers, pour expliquer la
01:31:02 réalité du terrain et de faire les choses
01:31:04 comme mes collègues le vivent. Et croyez-moi,
01:31:06 si M. Mélenchon détestait
01:31:08 un peu moins la police, peut-être qu'il nous verrait autrement.
01:31:10 Je voudrais qu'on revienne sur une
01:31:12 image. Il y a 48 heures, ça s'est
01:31:14 passé à Marseille.
01:31:16 Deux policiers sont hors service.
01:31:18 Il est tard dans la nuit. Ça aura six jeunes m'abuse.
01:31:20 Je crois qu'il est trois heures du matin.
01:31:22 Il y a ces émeutes qui commencent,
01:31:24 des tensions. Et puis ces deux policiers
01:31:26 sont en fait repérés par des délinquants.
01:31:28 Ils sont passés à tabac.
01:31:30 L'un d'eux va rester 20 minutes inconscient.
01:31:32 20 minutes. Est-ce que
01:31:34 c'est un miracle s'il n'y a pas
01:31:36 de mort ces 48 dernières
01:31:38 heures dans les rangs de la police ?
01:31:40 Mais c'est plus qu'un miracle. Et ce n'est pas sur ces
01:31:42 dernières 48 heures, c'est sur tout ce qui s'est passé
01:31:44 même avant. Alors aujourd'hui, il y a les violences urbaines,
01:31:46 plutôt une guérilla urbaine. Mais avant,
01:31:48 vous aviez la loi travail, les gilets jaunes.
01:31:50 Et un jour ou l'autre, on aura malheureusement des
01:31:52 collègues sur le tapis, on aura des drames, on aura des morts dans nos
01:31:54 rangs. Parce qu'on n'a plus de notion
01:31:56 de rien, on n'a plus de fondamentaux, on a une haine
01:31:58 vis-à-vis de la police. Et on va se retrouver
01:32:00 dans des conditions plus que
01:32:02 catastrophiques. Et globalement, si ça continue
01:32:04 comme ça dans les prochains jours, nous on craint le pire
01:32:06 en tout cas. Dans un instant, on
01:32:08 écoutera le témoignage d'un policier
01:32:10 que vous avez pu interroger,
01:32:12 cher Sandra,
01:32:14 dans l'après-midi, et on entendra justement
01:32:16 son témoignage. On l'a, écoutons
01:32:18 et ensuite on en parle.
01:32:20 On a vécu deux nuits très intenses.
01:32:22 Deux facteurs d'insensité,
01:32:24 c'était d'une part la violence extrême
01:32:26 et d'autre part
01:32:28 la longueur de l'engagement.
01:32:30 On a dû être
01:32:32 déployés pour protéger les commerçants et les institutions
01:32:34 pendant quasiment
01:32:36 14 heures.
01:32:38 Sans nous, sans aucune prétention,
01:32:40 les villes seraient un tas de
01:32:42 cendres. On a maintenu
01:32:44 avec la sûre neutre au front
01:32:46 l'intégrité de la République
01:32:48 et l'intégrité des commerces.
01:32:50 La masse de gens
01:32:52 ont apprécié de nuire était telle
01:32:54 que quand on interpelle
01:32:56 15, 20, 200, 400 ou 4000,
01:32:58 ça aurait été vider l'océan
01:33:00 à la petite cuillère de la même manière.
01:33:02 Est-ce qu'on a la volonté politique d'utiliser
01:33:04 l'armement qu'on a ? C'est une autre question.
01:33:06 Mais en tout cas, on a les moyens d'y faire face.
01:33:08 On a des bons équipements. On monte
01:33:10 et on récupère une rue, un pâté
01:33:12 de mouvement. On les sécurise à la sueur
01:33:14 de notre front et quand c'est sécurisé,
01:33:16 on embarque dans nos camions vers un autre
01:33:18 lieu qui est occupé par un autre groupe et ça
01:33:20 recommence. Franchement, je suis fier
01:33:22 de mes collègues. On a
01:33:24 tenu la rue. Je vous le dis.
01:33:26 On n'a pas sauvé tous les commerces. On n'a pas pu faire
01:33:28 des miracles.
01:33:30 Mais on a géré et on va
01:33:32 continuer à gérer. On est en danger
01:33:34 parce que sur le plan moral,
01:33:36 on a un genou à terre. Après 14 heures
01:33:38 d'engagement non-stop
01:33:40 et je peux vous dire que c'est hard de trouver
01:33:42 les ressources pour avoir
01:33:44 le discernement dans notre action.
01:33:46 Et on n'a pas le choix parce qu'on est seul.
01:33:48 Et on est seul sur le plan judiciaire,
01:33:50 parce qu'on sera lâchés si on se manque, et sur le plan
01:33:52 administratif parce qu'on aura lâché nos outils
01:33:54 médiatiquement tellement que l'administration
01:33:56 va nous balayer dans un revers
01:33:58 et nous foutre en tôle.
01:34:00 Ce qui est absolument sidérant, Fabien,
01:34:02 c'est un, le niveau de violence,
01:34:04 mais deux, que ça n'est pas
01:34:06 circonscrit à un quartier,
01:34:08 à une ville. C'est que ça se passe partout,
01:34:10 que ce soit dans les grandes comme les moyennes
01:34:12 ou dans les petites communes. Est-ce que vous aviez
01:34:14 déjà vécu un tel niveau de violence,
01:34:16 un tel niveau de tension ?
01:34:18 Le niveau de violence d'aujourd'hui n'avait jamais
01:34:20 été atteint. On a connu même d'autres
01:34:22 violences urbaines en 2005, Villiers-le-Bel et autres.
01:34:24 C'est pas à ce niveau-là. Aujourd'hui,
01:34:26 vous avez des armes face à
01:34:28 vous, vous avez des mortiers, mais par centaines,
01:34:30 par milliers. Et le problème, c'est que c'est partout
01:34:32 en France. Vous l'avez bien dit, c'est les grandes
01:34:34 circonscriptions, les petites, les moyennes.
01:34:36 On se retrouve débordés par
01:34:38 une situation. Pourquoi ? Parce que ça fait
01:34:40 des années, voire des décennies, que
01:34:42 malheureusement, on a laissé faire et qu'aujourd'hui,
01:34:44 on se retrouve dans une situation qui nous
01:34:46 dépasse. Quand on parle de chaos, quand on parle
01:34:48 d'insurrection, c'est ce qu'ils souhaitent, mais c'est
01:34:50 malheureusement ce qu'ils essayent de parvenir à
01:34:52 faire et ils sont en train d'y arriver.
01:34:54 Il y a en même temps un peu d'impuissance. Vous étiez
01:34:56 45 000 sur le terrain hier
01:34:58 et on a ces scènes de chaos,
01:35:00 ces scènes de désolation.
01:35:02 Quelles sont les directives
01:35:04 en haut ? Est-ce qu'on vous dit de
01:35:06 répondre par la force ou est-ce qu'on
01:35:08 vous dit "écoutez, restez en
01:35:10 maintien de l'ordre, en sécurisation
01:35:12 parce qu'on veut éviter que le
01:35:14 chaos ne soit plus
01:35:16 important ? " - Mais c'est plutôt,
01:35:18 c'est un peu plus ambigu que ça. C'est-à-dire qu'on vous
01:35:20 demande de répondre et d'interpeller,
01:35:22 mais sans dégâts collatéraux.
01:35:24 C'est-à-dire que s'il arrive,
01:35:26 il vient à parvenir quelque chose,
01:35:28 là, ça sera la faute du policier, mon collègue
01:35:30 l'a bien dit, et après il y aura le déchaînement, peut-être
01:35:32 administratif, mais surtout judiciaire.
01:35:34 Et c'est là où
01:35:36 le collègue se retrouve entre le marteau et l'enclume.
01:35:38 C'est-à-dire qu'il doit aller au front parce que,
01:35:40 malgré tout, il rentre
01:35:42 dans une guerre urbaine, il doit aller au front,
01:35:44 il doit aller interpeller, et il n'a
01:35:46 pas derrière la protection juridique pour le faire.
01:35:48 - Karim Zérébi, vous vouliez poser une question à Fabien ?
01:35:50 - Non, non, non, c'est vrai
01:35:52 que moi j'ai été un peu heurté par le
01:35:54 terme "guerre". Moi qui défends toujours la police nationale
01:35:56 et qui rappelle quand même avec force
01:35:58 et conviction que le drame du petit
01:36:00 Nahel ne peut pas résumer
01:36:02 que l'activité et l'action de la police,
01:36:04 parce qu'on a des millions d'interventions à l'année
01:36:06 et la plupart du temps,
01:36:08 ça se fait avec le respect des codes de déontologie,
01:36:10 sans qu'il n'y ait de problème.
01:36:12 J'ai été heurté parce que si
01:36:14 vraiment nous étions en guerre, il faudrait répondre
01:36:16 comme certains le souhaitent, avec l'armée.
01:36:18 Or, je pense qu'ils ne sont ni formés
01:36:20 et ça n'est ni leur prérogative
01:36:22 que d'intervenir dans ce genre de situation.
01:36:24 La police nationale républicaine, notamment celle du
01:36:26 maintien de l'ordre, elle a quand même une vertu,
01:36:28 c'est qu'elle est là pour rétablir l'état de droit.
01:36:30 Et c'est ce que font les policiers.
01:36:32 Ce qu'il faut dire depuis 3-4 jours,
01:36:34 où on a des violences quand même assez inouïes,
01:36:36 c'est qu'on n'a pas eu d'accident.
01:36:38 Et ça, il faut le dire aussi.
01:36:40 C'est-à-dire que dans l'intervention
01:36:42 des forces de l'ordre,
01:36:44 il y a certains pays où on aurait pu avoir
01:36:46 du drame sur du drame.
01:36:48 Vous voyez ce que je voulais dire ?
01:36:50 Du drame sur du drame.
01:36:52 Or là, on a une forme de présence policière.
01:36:54 C'est pour ça que quand on parle
01:36:56 d'américanisation de la police,
01:36:58 parfois je trouve ça tellement absurde.
01:37:00 On ne s'américanise pas,
01:37:02 je ne peux pas l'imaginer.
01:37:04 Il y a peut-être des...
01:37:06 - Sur la formation, on va y revenir.
01:37:08 - Oui, mais dans toutes les corporations,
01:37:10 on a des gens qui sortent des clous,
01:37:12 qu'on appelle des bruits galeuses,
01:37:14 qui ne respectent pas les codes de déontologie.
01:37:16 Notre police française, elle est républicaine
01:37:18 dans son immense majorité.
01:37:20 Et c'est important aussi de le dire,
01:37:22 elle est face non pas aux banlieues,
01:37:24 parce que dans les banlieues,
01:37:26 l'immense majorité des gens subissent aussi ce qui se passe.
01:37:28 Les policiers le disent, et vous le dites
01:37:30 quand on vous le demande, et c'est tout à fait bien.
01:37:32 Ce n'est pas la police contre les banlieues,
01:37:34 c'est la police contre des voyous.
01:37:36 Ce n'est pas la même chose.
01:37:38 Parce que les gens des banlieues, ils veulent la police.
01:37:40 Je vous rappelle qu'Emmanuel Macron
01:37:42 était à Marseille il y a quelques jours,
01:37:44 pendant deux heures de débat au cœur d'un quartier du 14ème,
01:37:46 pendant une heure et quart, les habitants demandaient la police.
01:37:48 Ils veulent la police nationale dans les quartiers.
01:37:50 Ils la veulent de manière pérenne.
01:37:52 Donc ils ne sont pas opposés à la police,
01:37:54 les habitants des quartiers, dans leur immense majorité honnête.
01:37:56 Ils subissent ces voyous.
01:37:58 Il faut quand même dire les choses clairement,
01:38:00 vous êtes confrontés à des voyous, et pas aux banlieues,
01:38:02 et pas aux habitants des quartiers.
01:38:04 Ce n'est pas la même chose.
01:38:06 - Là-dessus, on est complètement en phase.
01:38:08 D'ailleurs, vous avez beaucoup de policiers
01:38:10 qui sont aussi issus des banlieues.
01:38:12 D'ailleurs, j'en fais partie, je suis né en Seine-Saint-Denis.
01:38:14 Les banlieues, ça me connaît, et toute ma famille y vit.
01:38:16 Ce n'est pas le souci. Dans les banlieues,
01:38:18 il y a des gens très bien, qui ont besoin de se lever le matin
01:38:20 pour aller travailler, et d'ailleurs, quand ils se mettent à la fenêtre,
01:38:22 ils voient leur voiture brûler à cause de certains voyous.
01:38:24 C'est comme on a dit, c'est bien nous, des nuisibles.
01:38:26 Quand on parle de guerre, attention, c'est parce qu'on est montés d'un cran.
01:38:28 Et le collègue l'a très bien dit, il l'a très bien témoigné.
01:38:30 On n'est plus dans la violence urbaine.
01:38:32 La violence urbaine, c'est quoi ?
01:38:34 On pille, on brûle, on arrive avec des barres de fer.
01:38:36 Non, non. Là, vous avez, regardez,
01:38:38 Lyon, hier soir, en prenant juste Lyon et sa banlieue.
01:38:40 Lyon, mes yeux vont en velin.
01:38:42 Vous aviez des fusils à pompe.
01:38:44 Vous aviez des pistoles à grenades.
01:38:46 Vous avez des fusils type Kalash.
01:38:48 Ça, c'est avéré.
01:38:50 Vous avez des collègues...
01:38:52 On sait qu'il y a des armes dans les quartiers.
01:38:54 On ne les découvre pas avec ces violences urbaines.
01:38:56 Sauf qu'elles sont...
01:38:58 Elles sont destinées à la police.
01:39:00 Elles sont utilisées vis-à-vis des policiers.
01:39:02 Vous avez des collègues qui avaient des plombs dans le visage, hier.
01:39:04 Malheureusement, ils sont à l'hôpital, aujourd'hui.
01:39:06 Donc, ça existe. Quand on vous tire dessus, malheureusement,
01:39:08 on ne riposte pas.
01:39:10 Vous avez bien fait de le dire, et je vous remercie,
01:39:12 parce que nous sommes 100 % professionnels.
01:39:14 Il y aurait pu y avoir beaucoup plus de dégâts,
01:39:16 mais globalement, on ne peut être qu'en guerre.
01:39:18 Et d'ailleurs, M. Macron, à l'époque du Covid,
01:39:20 il a dit... - On en a beaucoup parlé, justement,
01:39:22 lorsqu'il a dit "nous sommes en guerre".
01:39:24 - On a trouvé que le terme était démesuré.
01:39:26 - Oui, en tout cas, nous sommes en guerre.
01:39:28 - Les mots ont du sens, à ce moment-là.
01:39:30 - C'est pour ça que c'est la guerrière urbaine.
01:39:32 Et pour nous, les mots ont un sens.
01:39:34 - 70 % des Français sont favorables
01:39:36 à ce que l'armée intervienne.
01:39:38 C'est un sondage CSA pour CNews.
01:39:40 Est-ce que vous pensez qu'à terme,
01:39:42 la seule solution, si ça continue,
01:39:44 c'est que l'armée puisse intervenir,
01:39:46 également, venir en guerre ?
01:39:48 Que l'armée puisse intervenir, également,
01:39:50 venir en soutien des forces de l'ordre
01:39:52 qui sont épuisées en sous-nombre ?
01:39:54 - Je pense que ce n'est pas la solution,
01:39:56 malgré que nous sommes en guerre.
01:39:58 Il y a des policiers pour ça,
01:40:00 ils sont là pour faire appliquer les lois
01:40:02 et les règlements, et on doit rester comme ça.
01:40:04 La seule chose, c'est qu'il faut que,
01:40:06 d'ailleurs, le cheminement se fasse.
01:40:08 On a un problème de sanctions,
01:40:10 on va parvenir là-dessus,
01:40:12 mais une réponse pénale doit être adaptée.
01:40:14 Il doit y avoir l'immédiateté de la peine.
01:40:16 C'est ça, notre souci.
01:40:18 - Il faut renforcer les effectifs de maintien de l'ordre,
01:40:20 police nationale. C'est vachement important.
01:40:22 - Je suis d'accord avec vous, mais vous pouvez
01:40:24 renforcer tout ce que vous voulez.
01:40:26 - On a un déficit de 600-800 par rapport
01:40:28 à un chiffre qu'on a connu par le passé.
01:40:30 - Peut-être, mais si vous faites 1.100 intervenants
01:40:32 et que vous n'en avez que 100 qui se sont suicidés,
01:40:34 c'est à peu près le pourcentage qui va se passer.
01:40:36 C'est là, notre souci.
01:40:38 - Les mots ont un sens, vous avez dit,
01:40:40 Fabien Van Dammerlick, vous êtes l'autre
01:40:42 invité exceptionnel de CNews et de Punchline
01:40:44 je rappelle que vous êtes secrétaire général d'Alliance
01:40:46 et il y a deux ans, vous avez dit
01:40:48 "le problème de la police, c'est la justice".
01:40:50 Une phrase qui avait fait, évidemment,
01:40:52 grand bruit, qui avait choqué
01:40:54 bon nombre de responsables politiques,
01:40:56 évidemment de magistrats.
01:40:58 Le syndicat de la magistrature, hier,
01:41:00 a publié un communiqué.
01:41:02 Le titre est éloquent,
01:41:04 "Mort de Nahel, ce n'est pas la justice d'éteindre
01:41:06 une révolte", il accuse le gouvernement,
01:41:08 les syndicats de police et le chef de l'Etat
01:41:10 d'éviter la question systémique que soulève
01:41:12 une fois encore, je cite le communiqué,
01:41:14 "la mort d'un adolescent d'un quartier
01:41:16 populaire sous les balles de la police".
01:41:18 Quelle réponse vous apportez
01:41:20 au syndicat de la magistrature ?
01:41:22 Est-ce que deux ans plus tard, la justice
01:41:24 n'est plus le problème de la police ?
01:41:26 - Deux ans plus tard, malheureusement, il n'y a pas grand chose
01:41:28 qui a changé, parce que le problème de la police reste
01:41:30 la justice. Alors, M. Dupond-Moretti,
01:41:32 on en a parlé vingt fois, il n'est pas d'accord
01:41:34 sur le sujet, alors attention, c'est une
01:41:36 frache-choc pour avoir ce débat salutaire qu'on a
01:41:38 depuis deux ans, quand on était à l'Assemblée nationale ce jour-là.
01:41:40 Je résume très rapidement, si on n'avait pas
01:41:42 dit ça, on aurait fait deux, trois plateaux le soir
01:41:44 à quelques syndicats, et le lendemain, plus personne
01:41:46 n'en parlait. Aujourd'hui, grâce à cette phrase, et c'est un peu
01:41:48 l'intérêt, grâce à cette phrase, on continue à parler
01:41:50 du problème récurrent
01:41:52 de l'impunité, de la
01:41:54 clémence, et si je peux le dire, même
01:41:56 du laxisme. Pourquoi ? Parce que derrière,
01:41:58 vous avez l'observatoire de la réponse pénale que nous avons
01:42:00 réclamé, qui est aujourd'hui en action,
01:42:02 mais qui montre par A+B
01:42:04 que nous avons raison, c'est la peine en courue,
01:42:06 elle est toujours très forte,
01:42:08 souvent, la peine prononcée, elle l'est
01:42:10 beaucoup moins, mais celle qui nous soucie le plus, c'est la peine
01:42:12 réellement effectuée. Et là, derrière,
01:42:14 vous vous apercevez qu'il y a beaucoup de peines de
01:42:16 prison prononcées, mais peu,
01:42:18 malheureusement,
01:42:20 sont en cours d'exécution.
01:42:22 Il y a 45 000 policiers et gendarmes
01:42:24 qui sont sur le pont, et qu'il l'était du moins
01:42:26 hier, on verra peut-être que dans un instant,
01:42:28 Gérald Darmanin va prendre
01:42:30 la parole pour annoncer le nouveau dispositif.
01:42:32 Je regardais par rapport au 14 juillet,
01:42:34 il y a 125 000
01:42:36 policiers et gendarmes qui sont
01:42:38 habituellement mobilisés. Est-ce que ça veut
01:42:40 dire que dans les prochains jours,
01:42:42 le dispositif de maintien de l'ordre
01:42:44 peut être augmenté, ou là, on a
01:42:46 atteint quelque sorte un plafond de verre ?
01:42:48 On pourra toujours un peu
01:42:50 augmenter les forces. Là, on est à 45 000,
01:42:52 le 14 juillet, on est à 125 000
01:42:54 du côté des forces de l'ordre. Les policiers, on pourra encore augmenter,
01:42:56 mais on ne pourra pas aller bien haut
01:42:58 encore. Pourquoi ? Parce que les collègues, ils l'ont témoigné,
01:43:00 ils deviennent, ils sont fatigués,
01:43:02 ils sont usés, moralement,
01:43:04 physiquement, ça fait
01:43:06 des années que ça dure et ça s'enchaîne,
01:43:08 il y a des épisodes qui durent
01:43:10 plusieurs jours, plusieurs semaines.
01:43:12 Globalement, il faut
01:43:14 tout de suite mettre les choses en place
01:43:16 parce que je trouve que, si je parle
01:43:18 de M. Darmanin, je le trouve bien seul dans tout ça.
01:43:20 Je le dis franchement comme je le pense.
01:43:22 Lui, il a la volonté de vouloir faire peut-être changer les choses,
01:43:24 il a le dynamisme nécessaire,
01:43:26 il va voir les collègues et je crois que la proximité
01:43:28 est là. Si on n'est pas d'accord,
01:43:30 on lui dira. Ça veut dire qu'il est seul parce que
01:43:32 au-dessus, on ne pense pas la même
01:43:34 chose que le premier flic de France.
01:43:36 Je précise évidemment,
01:43:38 c'est-à-dire que le soutien de Gérald Darmanin,
01:43:40 ministre de l'Intérieur aux forces de l'ordre,
01:43:42 n'est pas le même que celui
01:43:44 d'Elisabeth Borne aux forces de l'ordre,
01:43:46 le même qu'Emmanuel Macron aux forces de l'ordre ?
01:43:48 C'est sûr qu'il n'est pas le même, et ça je vous le dis de manière
01:43:50 très sincère et franche.
01:43:52 Alors que vous voyez en direct Gérald Darmanin
01:43:54 aux côtés de M. Marlex,
01:43:56 l'un des hauts
01:43:58 responsables des Républicains.
01:44:00 Mais il n'est pas du tout
01:44:02 le même soutien.
01:44:04 M. Darmanin nous a toujours soutenus,
01:44:06 c'est un de nos meilleurs avocats aujourd'hui,
01:44:08 et sachez que quand il a quelque chose à dire,
01:44:10 il nous le dit, mais ce n'est pas le sujet.
01:44:12 Derrière tout ça, vous avez le président
01:44:14 Macron qui n'a même pas attendu la fin de l'enquête,
01:44:16 voire le procès de mon collègue qui est en détention
01:44:18 provisoire et qui ne devrait pas l'être d'ailleurs,
01:44:20 où on disait déjà que c'était
01:44:22 inexcusable.
01:44:24 M. Macron dit ça,
01:44:26 Mme Borne commence aussi
01:44:28 à "mettre mes collègues
01:44:30 aux pylories et nuances plus que ses propos".
01:44:32 Pourquoi ? Parce qu'on ménage toujours
01:44:34 la chèvre et le chou. C'est-à-dire qu'on est
01:44:36 malheureusement, si je peux me permettre,
01:44:38 avec M. Macron dans le consensus mou.
01:44:40 C'est-à-dire qu'à force de vouloir plaire à tout le monde,
01:44:42 vous ne plaisez à personne. Et c'est ça
01:44:44 notre souci. C'est-à-dire que nous on n'est pas là pour faire de la politique,
01:44:46 on veut juste soutenir.
01:44:48 M. Van Amerlick, je vais devoir vous couper
01:44:50 puisque dans un instant, le 1er flic
01:44:52 de France, votre chef Gérald Darmanin
01:44:54 va prendre la parole pour faire un
01:44:56 bilan et surtout poser
01:44:58 les conditions de sécurité de ce soir.
01:45:00 On l'écoute.
01:45:02 Vous avez annoncé des
01:45:04 renforts supplémentaires. Est-ce que vous pouvez nous les décrire
01:45:06 dans ces deux villes pour ce soir ?
01:45:08 D'abord, je veux redire que
01:45:10 le ministère de l'Intérieur organise
01:45:12 le même nombre de forces ce soir partout
01:45:14 sur le territoire national. C'est-à-dire 45 000
01:45:16 policiers et gendarmes mobilisés avec
01:45:18 les mêmes moyens, les hélicoptères de la gendarmerie,
01:45:20 bien sûr les moyens d'intervention de la BRI,
01:45:22 du RAID et du GIGN, les pelotons
01:45:24 de la garde républicaine. Et puis,
01:45:26 je veux aussi dire qu'effectivement,
01:45:28 à Marseille et à Lyon, on va considérablement
01:45:30 renforcer le nombre de forces présentes
01:45:32 puisque nous envoyons 5 unités
01:45:34 de forces mobiles à Marseille
01:45:36 et 5 unités de forces mobiles
01:45:38 à Lyon ainsi qu'à Grenoble
01:45:40 afin effectivement de pouvoir rétablir
01:45:42 complètement l'ordre public. Hier,
01:45:44 les choses ont été d'une intensité
01:45:46 un peu moindre, à l'exception de ces deux villes
01:45:48 et d'autres cas évidemment que je voudrais ici déplorer
01:45:50 et condamner, mais grosso modo,
01:45:52 il y a eu 50% de feux de véhicules
01:45:54 en moins, mais pour autant,
01:45:56 il y a eu 1300 interpellations faites
01:45:58 hier par la police et par la gendarmerie
01:46:00 ce qui montre ainsi la sévérité
01:46:02 et la fermeté de l'État. Je veux aussi
01:46:04 dire que je soutiens bien sûr les policiers
01:46:06 et les gendarmes et j'ai
01:46:08 une parole particulière pour les policiers
01:46:10 et les gendarmes blessés. J'ai eu moi-même
01:46:12 au téléphone les deux
01:46:14 policiers qui ont été molestés à Marseille
01:46:16 et les images nous ont tous choqués.
01:46:18 Je veux évidemment le rassurer à eux,
01:46:20 à leur famille, à tous ceux qui sont blessés de notre soutien
01:46:22 le plus total et leur dire que la police
01:46:24 judiciaire est très mobilisée.
01:46:26 A chaque fois, et je veux que tout le monde l'entende,
01:46:28 qu'on va toucher un policier ou un gendarme
01:46:30 ou un sapeur-pompier ou un élu,
01:46:32 j'ai désormais exigé que la police judiciaire
01:46:34 soit saisie et que très rapidement
01:46:36 on identifie, on interpelle
01:46:38 et on traduit devant la justice
01:46:40 ces personnes qui osent s'en prendre
01:46:42 aux représentants des forces de l'ordre.
01:46:44 Je constate qu'au moment où nous parlons, la police judiciaire
01:46:46 a fait d'excellentes affaires et permet
01:46:48 à la Bayerie d'interpeller de très nombreuses personnes
01:46:50 dans le Nord, en Ile-de-France,
01:46:52 à Lyon et à Marseille, qui hier
01:46:54 ou avant-hier ont été reconnues sur les images
01:46:56 de caméras de vise de surveillance, ou pour lesquelles
01:46:58 la police technique et scientifique a pu trouver
01:47:00 des preuves qui sont évidemment des preuves
01:47:02 qui nous permettent de confondre ces personnes.
01:47:04 Donc, prochaine personne
01:47:06 qui touche un policier ou un gendarme, qu'il sache
01:47:08 qu'il sera retrouvé et que, j'espère,
01:47:10 il sera condamné avec une très grande force.
01:47:12 - Est-ce que vous pensez que les moyens
01:47:14 supplémentaires mis à Lyon, notamment,
01:47:16 vont suffire ? Parce qu'on a eu des témoignages
01:47:18 de commerçants, ce matin,
01:47:20 qui nous disaient ne pas en vouloir à la police.
01:47:22 Ils ont eu leur magasin
01:47:24 vandalisé, mais que les policiers n'étaient
01:47:26 clairement pas assez nombreux
01:47:28 et que les vols
01:47:30 dans les magasins ont pu se produire pendant
01:47:32 plusieurs heures dans la nuit. Est-ce que vous pouvez
01:47:34 les assurer que cette nuit, ce sera différent ?
01:47:36 - Là, il y a énormément de moyens
01:47:38 pour Lyon et pour Marseille, sans dégarnir
01:47:40 les autres, si j'ose dire, difficultés nationales.
01:47:42 Des moyens aussi
01:47:44 de mobilisation d'intervention, du REDD
01:47:46 et du GIGN. Je veux aussi dire
01:47:48 qu'il faut que les élus nous aident.
01:47:50 Moi, je voudrais saluer le travail que fait le maire de Marseille
01:47:52 avec la préfète de police, mais il faut davantage
01:47:54 d'action, notamment
01:47:56 des caméras de vidéosuoyance en nombre. On voit que
01:47:58 là où les villes ont installé des caméras de vidéosuoyance
01:48:00 "Je suis ici à Dreux", on arrive à mieux
01:48:02 intervenir pour la police nationale
01:48:04 gendarmerie et mieux interpeller
01:48:06 les délinquants. Et quand on fait de très nombreuses
01:48:08 interpellations, les nuits sont plus calmes
01:48:10 après, puisque les personnes qui sont en garde à vue
01:48:12 ne sont plus dans la rue. Donc il faut que les maires
01:48:14 de Lyon et de Marseille continuent à mettre des caméras
01:48:16 de vidéosurveillance. Il faut aussi que les polices municipales
01:48:18 même si elles n'interviennent pas comme la police nationale
01:48:20 nous aident pour garder les bâtiments.
01:48:22 Moi, je regrette un certain nombre de décisions
01:48:24 qui fait que certains maires ont souhaité
01:48:26 c'est le cas à Lyon, de retirer les 300 policiers
01:48:28 municipaux par exemple, qui bien sûr
01:48:30 ne doivent pas aller au front du combat contre
01:48:32 les délinquants, mais qui peuvent aider à tenir
01:48:34 des gardes statiques dans les commissariats, parce que
01:48:36 évidemment, les policiers doivent être dehors dans la rue
01:48:38 et ne pas garder des bâtiments administratifs
01:48:40 a priori. Donc, tout le monde doit y travailler
01:48:42 je veux rassurer les habitants de Lyon
01:48:44 de Grenoble et de Marseille, des moyens
01:48:46 considérables sont envoyés
01:48:48 la CRS 8 par exemple, qui est une brigade
01:48:50 d'intervention extrêmement efficace
01:48:52 on l'a vu ici à Dreux, est arrivée ou arrive
01:48:54 dans quelques minutes à Lyon
01:48:56 comme ordre d'interpeller toute personne
01:48:58 qui s'en prendra à des commerces.
01:49:00 Qu'est-ce que vous attendez pour ce soir ? Est-ce que vous espérez bien sûr
01:49:02 sans doute, mais en Ile-de-France, que ça reste
01:49:04 calme ? Et comment est-ce que, sur quoi vous mettez
01:49:06 sur quel compte vous mettez le fait que ça a été
01:49:08 plutôt calme en Ile-de-France la nuit dernière ?
01:49:10 Il y a eu en Ile-de-France, il y a eu dans le nord de la France
01:49:12 notamment la métropole lidoise
01:49:14 un calme relatif, il y a quand même eu
01:49:16 des difficultés fortes, je pense évidemment
01:49:18 au maire de Persan qui a vu sa mairie brûler
01:49:20 ou quelques autres difficultés bien sûr absolument
01:49:22 insupportables. Je crois que
01:49:24 les 1300, à peu près 1300
01:49:26 interventions d'interpellation
01:49:28 et de garde à vue qu'on a fait
01:49:30 dans les deux premiers jours des manifestations
01:49:32 émeutières, ont permis
01:49:34 un relatif message
01:49:36 de fermeté et je crois
01:49:38 que chacun a compris que l'Etat ne reculera
01:49:40 pas. Je pense
01:49:42 et je veux dire ici que
01:49:44 le message qui a été donné aux parents
01:49:46 est très important. Sur les 2000
01:49:48 interpellations que nous avons faites
01:49:50 qui est vraiment un montant très important
01:49:52 d'interpellations montrant ainsi la fermeté
01:49:54 de l'Etat, je veux dire que l'âge moyen
01:49:56 c'est 17 ans des personnes qu'on a interpellées.
01:49:58 Nous avons interpellé des incendiaires qui avaient 12-13 ans.
01:50:00 Quand on a 12 et 13 ans
01:50:02 évidemment quand on a un incendiaire en général on doit être
01:50:04 interpellé. Mais quand on a 12 et 13 ans
01:50:06 il y a un travail des parents incontestable.
01:50:08 Voilà, et donc ce qu'a dit le garde des Sceaux,
01:50:10 ce qu'a dit le Président de la République,
01:50:12 l'utilisation désormais de l'intièreté
01:50:14 du code pénal, c'est-à-dire la responsabilité des parents
01:50:16 lorsque leurs enfants commettent
01:50:18 des fautes, des actes de délinquance
01:50:20 absolument inacceptables, mettent le feu
01:50:22 à une bibliothèque, à une école, à une mairie,
01:50:24 pillent un magasin, je veux
01:50:26 leur dire qu'ils ont une responsabilité
01:50:28 et que quand on interpellera, évidemment
01:50:30 le travail de la police judiciaire sous l'autorité
01:50:32 procureur de la République, c'est aussi
01:50:34 de responsabiliser les parents et c'est aussi
01:50:36 parfois de les faire condamner parce que leurs enfants
01:50:38 ne sont pas chez eux à 3h du matin.
01:50:40 Pour ces personnes qui sont en garde à vue
01:50:42 qu'est-ce que vous répondez à ceux dans l'opposition
01:50:44 notamment qui disent que la justice est trop laxiste
01:50:46 et qu'ils vont ressortir de garde à vue
01:50:48 sans poursuite ou sans jugement direct.
01:50:50 Quel va être l'avenir de ces personnes en garde à vue
01:50:52 ce soir ? C'est pas le ministre de l'Intérieur
01:50:54 qui fait la poursuite pénale dans ce pays
01:50:56 tout le monde est d'accord que la séparation des pouvoirs
01:50:58 est importante, le travail de la police et de gendarmerie
01:51:00 c'est d'interpeller les délinquants et de les présenter
01:51:02 à la justice. J'ai eu un échange avec le procureur
01:51:04 de la République à Dreux par exemple ici
01:51:06 qui est une grande fermeté. Je constate que le garde des Sceaux
01:51:08 à la demande du président de la République
01:51:10 et de la Première Ministre a pris une instruction pénale
01:51:12 extrêmement claire pour la poursuite pénale qu'ils vont faire.
01:51:14 Je constate que beaucoup de comparutions immédiates
01:51:16 ont déjà eu lieu avec des peines de prison
01:51:18 importantes. Je ne veux pas jeter l'opprobre
01:51:20 sur la justice. Les magistrats,
01:51:22 les greffiers, les procureurs travaillent et je sais
01:51:24 qu'en appliquant le droit
01:51:26 voté par le parlementaire, ils feront, et j'en suis certain
01:51:28 avec beaucoup de fermeté
01:51:30 face comme les policiers et les gendarmes le font.
01:51:32 - J'ai une dernière question monsieur le ministre. Là vous êtes venu voir
01:51:34 des policiers, vous avez rencontré un policier blessé.
01:51:36 On a eu également un témoignage d'un policier
01:51:38 à Lyon très expérimenté, 55 ans, dont 30 ans
01:51:40 sur le terrain, qui nous disait "hier soir
01:51:42 on a passé un cap dans la violence,
01:51:44 on a eu une violence exceptionnelle,
01:51:46 nous avons eu très peur". Qu'est-ce que vous leur répondez
01:51:48 pour cette nuit qui va sans doute
01:51:50 être encore agitée ? - Mais madame, moi je ne réponds pas
01:51:52 aux policiers, je suis parmi les policiers.
01:51:54 Ça fait trois ans que je suis ministre de l'Intérieur, trois ans que
01:51:56 je suis auprès des commissariats et des brigades
01:51:58 de gendarmerie, je sais que leur métier est difficile.
01:52:00 C'est pour ça qu'on leur donne beaucoup de moyens,
01:52:02 qu'il faut recruter davantage de policiers et de gendarmes,
01:52:04 qu'il faut qu'ils soient encore plus présents pour lutter
01:52:06 contre la délinquance pour assurer les honnêtes gens,
01:52:08 qui sont l'immense majorité des habitants de notre pays
01:52:10 et surtout des quartiers populaires que je connais bien,
01:52:12 et je veux leur dire que j'entends bien évidemment
01:52:14 leurs difficultés puisque je les partage,
01:52:16 et qu'ils peuvent compter sur le gouvernement et singulièrement
01:52:18 sur leurs ministres pour les défendre, pour les soutenir
01:52:20 et pour améliorer encore les choses parce que je sais que c'est difficile.
01:52:22 Merci à vous.
01:52:24 Vous venez d'entendre le ministre de l'Intérieur
01:52:32 faire donc un nouveau plan, en tous les cas programmé,
01:52:36 ce qui allait se passer pour les prochaines heures en matière de sécurité,
01:52:38 puisque 45 000 forces de l'ordre seront mobilisées.
01:52:42 Cher Sandra Buisson, un bref point,
01:52:44 qu'est-ce qu'on doit retenir de son allocution ?
01:52:46 Des moyens supplémentaires pour les trois villes
01:52:48 qui ont connu une situation critique hier soir,
01:52:50 donc Marseille, Lyon et Grenoble,
01:52:52 dans chacune de ces villes,
01:52:54 cinq unités de forces mobiles seront en renfort,
01:52:58 mais au total, on a toujours 45 000 forces de l'ordre
01:53:00 mobilisées sur l'ensemble du territoire,
01:53:02 comme hier, où vous l'avez vu,
01:53:04 les violences étaient vraiment majeures dans ces trois villes
01:53:08 et d'une moindre intensité sur le reste du territoire.
01:53:12 Il rappelle qu'il apporte son soutien aux policiers mobilisés
01:53:16 et aux policiers agressés.
01:53:18 Il s'est entretenu par téléphone avec les deux policiers marseillais
01:53:21 qui étaient hors service avant-hier soir
01:53:24 et qui se sont fait agresser alors qu'ils rentraient
01:53:26 d'un événement privé.
01:53:28 Et puis, il rappelle qu'il a demandé un maximum d'interpellations
01:53:33 pour que les pillards qui sont interpellés
01:53:35 ne soient pas le lendemain à nouveau dans la rue.
01:53:38 Fabien Van Dammerlink, je rappelle que vous êtes secrétaire
01:53:41 général Allianz, syndicat Allianz.
01:53:44 45 000, comme hier, avant-hier, c'était 40 000 forces de l'ordre
01:53:49 mobilisées avec un dispositif, comme le disait Sandra,
01:53:52 accru que ce soit à Grenoble, Lyon et Marseille.
01:53:55 Mais on a bien vu ces 48 dernières heures que ça bouge
01:53:59 en matière d'ultra-violence, d'émeute et de pillage.
01:54:02 C'est-à-dire que ce qui s'est passé avant-hier,
01:54:04 c'était plutôt concentré sur la région parisienne et quelques villes.
01:54:07 Puis là, c'est descendu du côté de Lyon, du côté de Grenoble
01:54:11 et également de Marseille.
01:54:12 Donc vous, vous êtes un peu impuissant, j'imagine, face à ça.
01:54:15 Mais à partir du moment où, permettez-moi l'expression,
01:54:18 ça pète de partout, vous êtes forcément impuissant
01:54:20 parce que vous pouvez pas de partout.
01:54:21 Donc si vous renforcez, par exemple, comme on vient de le dire,
01:54:24 Marseille et Lyon, vous prenez des unités que vous pouvez pas mettre ailleurs.
01:54:27 Et comme malheureusement, ça chauffe dans les grosses villes,
01:54:30 mais y compris même dans les très petites,
01:54:33 prenez des villes, comme je disais tout à l'heure,
01:54:35 Alençon, Sens, vous allez avoir des violences urbaines de la même façon
01:54:40 et vous n'aurez pas les mêmes effectifs de police.
01:54:42 Donc c'est ça notre souci, c'est-à-dire qu'en effet,
01:54:45 il y a la sévérité de l'État du côté ministère de l'Intérieur
01:54:49 et les interpellations le prouvent.
01:54:51 Bon, c'est pas l'État.
01:54:54 Il y a une phrase qui m'a marqué du ministre de l'Intérieur,
01:54:56 il a dit que les délinquants soient au courant,
01:54:59 lorsqu'on touche un policier, on va vous retrouver.
01:55:02 Et ensuite il termine en disant, j'espère qu'il sera condamné,
01:55:05 c'est-à-dire qu'il a la certitude qu'on va les retrouver,
01:55:07 il a pas la certitude qu'on va les condamner.
01:55:10 Karim Zérébi, entrends-moi ce mot.
01:55:11 Juste un mot quand même, le paradoxe, Grenoble, Lyon, Marseille,
01:55:14 trois villes qui demandent des moyens de sécurité
01:55:16 avec trois maires qui sont quand même assez frileux
01:55:18 sur les questions sécuritaires.
01:55:19 Ah, j'allais le dire.
01:55:20 Ça veut dire quand même qu'à un moment donné,
01:55:22 il faut faire évoluer son logiciel.
01:55:24 La vidéoprotection, les polices municipales,
01:55:27 avec des nombres importants et bien dotés en matériel,
01:55:30 on en a besoin dans le pays.
01:55:32 Et ils viennent en secours et en renfort aussi de la police nationale.
01:55:35 Mais demander, quand on est au pied du mur,
01:55:38 des moyens de sécurité, alors qu'habituellement
01:55:40 on est plutôt critique vis-à-vis de ce sujet,
01:55:42 je trouve qu'il y a quand même un petit paradoxe.
01:55:43 Il y a quelque chose de grotesque.
01:55:45 Effectivement, je vous invite à regarder cette séquence fascinante.
01:55:49 Le maire de Grenoble, Éric Piolle,
01:55:51 est avec des caméras sur le terrain ce matin.
01:55:54 Il est notamment avec nos confrères d'M6.
01:55:56 Il est face à des commerçants.
01:55:57 Vous imaginez, tout est brisé.
01:56:00 En tout cas, il y a beaucoup de commerces qui sont malheureusement saccagés.
01:56:03 Et il y a le commerçant qui regarde et dit
01:56:04 "Je n'ai pas envie de parler avec vous, monsieur le maire,
01:56:06 et je voulais vous remercier parce que vous avez bien protégé notre ville."
01:56:10 - Oui, oui, d'acte compréhendable, ta sécurité,
01:56:12 ce n'est ni de droite ni de gauche, c'est l'intérêt général.
01:56:14 - Eh oui, dans un instant, c'est ça.
01:56:16 Allez-y, Fabien, on va en avoir l'équipe.
01:56:17 - Notre exemple, au même titre que les élus politiques de la France insoumise,
01:56:20 quand ils se font agresser, ils ont besoin de la police.
01:56:21 Par contre, il est critique à longueur d'année.
01:56:23 - La publicité, dans un instant, non, non pas la publicité.
01:56:26 On va réentendre une petite séquence, du moins une déclaration
01:56:29 du ministre de l'Intérieur.
01:56:31 Je vais vous remercier tous les trois.
01:56:33 Je remercie toutes les équipes techniques en régie,
01:56:35 toutes les équipes sur le terrain qui nous accompagnent
01:56:38 pour essayer de vous apporter les meilleures informations
01:56:40 après cette quatrième nuit des meutes.
01:56:43 Je vous retrouve à 21h et jusqu'à minuit pour qu'en suivant en direct,
01:56:47 vous serez avec nous, chère Sandra Buisson,
01:56:49 toutes les dernières informations.
01:56:51 Un grand merci également à Anthony Rodriguez
01:56:53 qui a préparé cette émission.
01:56:54 Dans un instant, si ça se dispute.
01:56:56 - ... le même nombre de forces ce soir partout sur le territoire national.