Pendant tout l'été, les invités de #PunchlineEte débattent des grands thèmes de l'actualité de 17h à 19h
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00:00:00 - Il est 17h, je suis très heureux de vous retrouver pour Punchline.
00:00:04 Commentez par nos grands témoins.
00:00:07 La salle info avec Mathieu Deveze.
00:00:13 - Bonjour Thierry.
00:00:16 C'est news dans l'affaire de Forbach.
00:00:19 Selon des sources concordantes, rien ne corrobore les accusations
00:00:23 de torture et de séquestration de cette femme de 53 ans.
00:00:27 Selon nos informations, cette femme n'a pas de cancer
00:00:30 mais souffre de plusieurs pathologies médicales
00:00:33 dont une maladie dégénérative qui l'invalide et lui cause
00:00:36 de fortes douleurs.
00:00:38 Selon une source proche du dossier, on s'oriente vers un drame
00:00:41 social et sanitaire, un couple qui vit reclus sur lui-même.
00:00:44 Dans l'actualité internationale, au Royaume-Uni, Londres
00:00:47 parque ses réfugiés sur des barges.
00:00:50 Le gouvernement britannique multiplie les annonces censées
00:00:53 dissuader les migrants de traverser la Manche.
00:00:56 Le gouvernement dénonce l'ouverture d'une prison flottante.
00:00:59 Enfin, au football, superbe performance des joueuses
00:01:02 de l'équipe de France.
00:01:04 Une victoire 4-0 face au Maroc.
00:01:06 C'est étant 8e de finale de la Coupe du monde.
00:01:09 La France partait favorite et elle n'a pas déçu.
00:01:12 En première mi-temps, les Bleus ont marqué 3 buts
00:01:15 en l'espace de 8 minutes seulement.
00:01:17 Les joueuses d'Air Véronard affronteront samedi
00:01:20 l'Australie en quart de finale.
00:01:22 C'est la fin de ce journal.
00:01:24 - On se retrouve dans une heure.
00:01:26 - Exactement.
00:01:28 - Pour commenter cette actualité, j'accueille avec plaisir
00:01:31 Irène Tolleray, députée européenne Renew.
00:01:34 Je suis ravi de vous accueillir.
00:01:36 - Merci beaucoup.
00:01:38 - Philippe Herlin, économiste, aussi ravi de vous accueillir.
00:01:41 - Merci.
00:01:43 - Mathieu Hocq, secrétaire général le millénaire.
00:01:46 - Merci.
00:01:48 - Tanguy Hamon, spécialiste police-justice.
00:01:51 - On va commencer nos 2 heures avec vous.
00:01:54 Le parquet de Marseille a confirmé le placement
00:01:57 en garde à vue de 5 policiers du Raid.
00:02:00 Quoi de nouveau depuis ce midi ?
00:02:03 - En effet, comme vous l'avez dit, 5 policiers
00:02:06 de l'antenne marseillaise du Raid ont été placés
00:02:09 en garde à vue ce matin.
00:02:11 En parallèle, plusieurs autres de leurs collègues
00:02:14 sont interrogés, mais là seulement comme témoins.
00:02:17 Tout cela se passe dans le cadre d'une information
00:02:20 qui a été ouverte pour coups mortels avec usage d'une arme.
00:02:23 Tout cela s'est déroulé après la mort de Mohamed B,
00:02:26 un jeune homme de 27 ans qui avait été retrouvé mort
00:02:29 inanimé à côté de son scooter dans une rue de Marseille.
00:02:32 C'était dans la nuit entre le 1er et le 2 juillet.
00:02:35 Il avait été retrouvé victime d'un arrêt cardiaque.
00:02:38 Selon le parquet de Marseille, qui s'était déjà exprimé
00:02:41 dans cette affaire un peu plus tôt, pendant le mois de juillet,
00:02:44 cet arrêt cardiaque aurait été probablement causé
00:02:47 par un tir de flashball qu'il aurait reçu au niveau du thorax.
00:02:50 Tout l'intérêt de ces gardes à vue est justement
00:02:53 de savoir et d'interroger les policiers du Raid
00:02:56 pour savoir si déjà le tir de flashball a bel et bien eu lieu.
00:02:59 Surtout, le plus important, c'est de savoir dans quel contexte
00:03:02 ce tir a eu lieu, puisqu'il faut savoir que dans la nuit
00:03:05 du 1er au 2 juillet à Marseille, c'était une nuit d'émeute
00:03:08 et les policiers pouvaient être victimes de violences
00:03:11 de la part des meutiers.
00:03:14 - Merci pour ces précisions, mon cher Tanguy Hamon.
00:03:17 N'hésitez pas à revenir si vous avez d'autres informations
00:03:20 d'ici la fin de Punchline.
00:03:23 On va ouvrir le débat avec Laure Garcia, policière à Marseille.
00:03:26 Bonjour, Laure Garcia, je suis ravi de vous accueillir.
00:03:29 Je rappelle que vous êtes policière à Marseille
00:03:32 et notamment auteur du livre "Je suis flic, je vais me suicider",
00:03:35 co-auteur avec Marc Lamolla.
00:03:38 On découvre votre ouvrage à l'antenne.
00:03:41 Comment réagissez-vous à cette nouvelle information
00:03:44 que nous donnaient depuis ce midi Tanguy Hamon
00:03:47 et cette garde à vue des 5 policiers du RAID ?
00:03:50 - Il s'agit d'une garde à vue qui semble nécessaire
00:03:53 pour éclaircir les faits.
00:03:56 Nous avons eu 22 collègues du RAID qui ont été convoqués
00:03:59 ce matin, dont 5 placés en garde à vue.
00:04:02 Malheureusement, c'est encore des collègues placés
00:04:05 en garde à vue, mais c'est une garde à vue
00:04:08 qui est en train de se dérouler.
00:04:11 Malheureusement, c'est encore des collègues placés
00:04:14 en garde à vue par rapport à des faits concernant
00:04:17 le cadre des émeutes, comme le rappelait
00:04:20 votre journaliste police-justice.
00:04:23 Toujours resitué ce cadre-là des émeutes
00:04:26 que l'on a cessé de dire.
00:04:29 J'espère que ces gardes à vue ne vont pas déboucher
00:04:32 comme précédemment sur une mise en détention provisoire
00:04:35 car ces fonctionnaires du RAID sont des collègues
00:04:38 très aguerris, des fonctionnaires qui ont été amenés
00:04:41 en renfort parce que la sécurité publique n'arrivait pas
00:04:44 à contenir cette violence.
00:04:47 Ces émeutiers et ces pilleurs organisés
00:04:50 qui surgissaient d'un petit peu partout
00:04:53 et qui ont mis à sac durant 2-3 nuits
00:04:56 la totalité de la ville marseillaise.
00:04:59 Ces collègues du RAID qui ne sont pas en principe
00:05:02 qui n'agissent pas dans ce cadre-là
00:05:05 et qui sont vraiment des agents spécialisés
00:05:08 ont été appelés en renfort, c'est ce qu'il faut préciser.
00:05:11 C'est-à-dire que la République ne tenait plus
00:05:14 et que ces collègues qui sont des personnes
00:05:17 très aguerris, je le répète, surentraînées
00:05:20 et qui interviennent dans des conditions extrêmes
00:05:23 ont été rappelés en renfort.
00:05:26 Encore une fois, mes collègues doivent s'expliquer
00:05:29 par le biais de la garde à vue.
00:05:32 On va dire que jusque-là, c'est normal
00:05:35 mais ils doivent encore une fois s'expliquer
00:05:38 sur des actes qui ont été commis pendant ces violences
00:05:41 extrêmes que nous-mêmes dans la sécurité publique
00:05:44 n'arrivions pas à contenir.
00:05:47 Vous l'avez souligné, Laure.
00:05:50 Ce n'est pas le rôle du RAID d'aller dans ce genre de manifestation ?
00:05:53 Non, absolument pas.
00:05:56 S'ils sont arrivés et s'ils sont intervenus
00:05:59 dans ces manifestations, moi je n'appelle pas ça des manifestations,
00:06:02 j'appelle ça du chaos en fait, j'appelle ça des émeutes
00:06:05 mais encore plus que des émeutes, c'est vraiment
00:06:08 de l'insurrection presque de la part des jeunes
00:06:11 qui étaient en face de nous et des très jeunes
00:06:14 qui étaient prêts à en découdre et à mettre toute la ville
00:06:17 à feu et à sang, et à sang, je le répète aussi,
00:06:20 encore une fois, ce n'est pas une image.
00:06:23 Ces fonctionnaires du RAID, ces policiers aguerris,
00:06:26 ils ont été appelés en renfort parce que nous,
00:06:29 la sécurité publique, nous n'arrivions plus à contenir
00:06:32 cette insurrection.
00:06:35 On voulait vous avoir notamment ce soir parce qu'évidemment
00:06:38 on va voir un reportage tourné à Marseille sur la reprise
00:06:41 du travail progressif de vos collègues. D'ailleurs je crois savoir
00:06:44 que vous aussi vous avez repris le travail, c'est ça Laure ?
00:06:47 Oui, j'ai repris le travail hier.
00:06:50 J'ai été en épuisement professionnel, j'ai été suite
00:06:53 il y a 15 jours à cette annonce de placement en détention
00:06:56 provisoire. J'ai eu besoin de prendre beaucoup de recul
00:06:59 sur la profession que j'exerçais jusque-là avec toutes mes tripes
00:07:02 et avec toutes mes convictions. J'ai eu besoin de faire
00:07:05 un point parce qu'effectivement nous ne pouvons plus
00:07:08 exercer notre métier en toute sérénité.
00:07:11 C'est-à-dire qu'en fait on a l'impression que quoi
00:07:14 que l'on fasse, de toute façon il va falloir qu'on s'explique
00:07:17 dorénavant sur notre moindre fait et geste
00:07:20 et ça, véritablement, ça devient très compliqué
00:07:23 pour nous d'exercer le métier en toute sérénité.
00:07:26 Donc j'ai repris effectivement mon travail parce que j'estime
00:07:29 que le temps de la réflexion pour moi était terminé et que je me
00:07:32 sentais prête psychologiquement. Certains de mes collègues
00:07:35 ne sont pas prêts psychologiquement à reprendre le travail
00:07:38 et ça il faut le respecter. Moi je me sentais prête mais
00:07:41 j'ai encore beaucoup d'interrogations sur mon avenir
00:07:44 au sein de l'institution et comment je vais maintenant
00:07:47 exercer mon métier.
00:07:48 Laure, le moins qu'on puisse dire c'est que ce placement
00:07:51 en garde à vue des cinq policiers ne va pas calmer
00:07:54 les esprits au moment où progressivement vous reprenez
00:07:57 le travail.
00:07:59 Non, comme je viens de le dire, j'ai des collègues
00:08:02 justement ça met encore une petite couche
00:08:05 une petite goutte à ce sentiment
00:08:08 de mal-être. C'est-à-dire qu'en fait
00:08:11 on a l'impression qu'effectivement il faut qu'on justifie
00:08:14 tout le temps maintenant nos actes,
00:08:17 nos interpellations,
00:08:20 par rapport aux émeutes.
00:08:23 On nous a demandé de rétablir un ordre républicain,
00:08:26 on nous a demandé de rétablir l'ordre public
00:08:29 avec violence, avec force
00:08:32 qui doit rester nécessaire mais lorsqu'en fait
00:08:35 vous avez en face des gens très violents, on ne peut
00:08:38 pas répondre avec des fleurs
00:08:41 et avec des bonbons à ribot.
00:08:44 Effectivement lorsqu'on nous dit rétablissez l'ordre,
00:08:47 ça se fait parfois en cassant des oeufs.
00:08:50 On va regarder justement ce reportage avec cette reprise progressive du travail à Marseille
00:08:53 ensuite vous restez avec nous évidemment, on ouvre le débat avec mes grands témoins
00:08:56 de punchline été ce soir. Tout d'abord le reportage
00:08:59 d'Adrien Spital.
00:09:02 C'est un retour à reculons pour de nombreux
00:09:05 policiers marseillais. Depuis deux semaines,
00:09:08 ils étaient près d'un tiers en arrêt maladie dans la ville
00:09:11 après l'incarcération d'un membre de la BAC
00:09:14 accusé d'avoir blessé Eddy en marge des émeutes.
00:09:17 Encore marqué, certains policiers sont démotivés.
00:09:20 Aujourd'hui ils se disent on a rétabli
00:09:23 l'équilibre en France, on a arrêté
00:09:26 ces violences urbaines, cette guérilla urbaine
00:09:29 et en fait quand il y a quelque chose qui ne va pas, ça retombe sur le policier.
00:09:32 La police aujourd'hui elle est dans un état comme vous pouvez l'imaginer
00:09:35 dans un état de désespoir, dans un état de désarroi.
00:09:38 Conséquence, beaucoup de policiers reprennent le service
00:09:41 à minima et laissent certaines armes non létales
00:09:44 au placard. Quand vous utilisez ces armes
00:09:47 ça peut blesser gréavement
00:09:50 des individus et à la fin de l'histoire on a pu s'en rendre compte
00:09:53 sur quelques affaires en tout cas pendant ces épisodes là
00:09:56 c'est les policiers qui trainent, c'est les policiers qui vont en garde à vue
00:09:59 clairement nous Allianz on leur demande de faire attention
00:10:02 de prendre toutes les précautions d'usage pour éviter
00:10:05 justement de se mettre en insécurité juridique.
00:10:08 Depuis l'affaire Eddy et face à la pression, de nombreux policiers
00:10:11 envisagent des reconversions professionnelles selon les syndicats.
00:10:14 Alors que Laure Garcia est toujours avec nous
00:10:17 je me tourne vers vous Irène Tolré en tant que députée
00:10:20 européenne, quel regard portez-vous sur ce climat
00:10:23 ce blues des policiers, des policiers
00:10:26 marseillais évidemment, pas représentés par Laure Garcia
00:10:29 mais des policiers sur la France entière évidemment.
00:10:32 Alors déjà il y a eu dans d'autres
00:10:35 pays européens, je pense notamment avant qu'ils partent
00:10:38 la Grande-Bretagne, des phénomènes d'émeutes de la même façon
00:10:41 et quand on a des émeutes civiles dans des quartiers avec des jeunes
00:10:44 l'état de droit c'est que les forces de l'ordre
00:10:47 interviennent et c'est un pilier de l'état de droit
00:10:50 d'accompagner nos forces de l'ordre de la même façon que c'est un
00:10:53 pilier de l'état de droit que la justice passe. Donc il y a eu
00:10:56 un mort, donc on n'est pas en train de parler de quelque chose
00:10:59 de léger, il y a une famille
00:11:02 qui demande justice, donc il faut que justice passe
00:11:05 mais après, pour moi
00:11:08 je respecte l'uniforme, je dis bonjour aux policiers
00:11:11 quand je les rencontre, ils sont là pour nous défendre
00:11:14 et je regrette énormément ces confusions que peuvent entretenir certains
00:11:17 politiques sur l'idée que les violences policières
00:11:20 pourraient être illégitimes, non, en état de droit
00:11:23 ils font comme l'a très bien dit Madame
00:11:26 Laure Garcia, ils sont intervenus à Marseille
00:11:31 et tout le monde était sidéré par ce qui s'est passé
00:11:34 ils sont intervenus pour remettre l'ordre et comme on les appelle
00:11:37 les forces de l'ordre et soit dit en passant je voudrais parler
00:11:40 de mon coin, c'est Montpellier, le maire de Montpellier compte tenu
00:11:43 des nombres très importants de très jeunes
00:11:46 émeutiers, il a convoqué
00:11:49 tous les parents de mineurs
00:11:52 qui ont été pris dans ces émeuts
00:11:55 et donc c'est important qu'on se dise qu'on est tous un petit peu
00:11:58 des co-acteurs de l'ordre mais que
00:12:01 nos forces de l'ordre sont là pour nous défendre en fait
00:12:04 - Et quand on écoute Laure, elle attend un geste et vous savez de qui
00:12:07 elle attend le geste ?
00:12:10 - Ecoutez, moi je crois qu'il faut encore une fois que
00:12:13 l'état de droit sait que justice passe
00:12:16 que les choses se passent, on peut pas avoir de passe droit
00:12:19 on peut avoir des nouveaux textes, on peut faire des meilleurs
00:12:22 protections pour les policiers
00:12:25 mais à partir du moment où on est en état de droit, on a
00:12:28 des lois existantes et on doit vérifier qu'elles s'appliquent bien
00:12:31 - Et vous savez de qui je parle ?
00:12:34 Quand je dis qu'elle attend un geste, elle attend un geste d'Emmanuel Macron
00:12:37 ou une prise de position ? - Je ne pense pas
00:12:40 qu'on puisse avec la séparation
00:12:43 des pouvoirs faire ça en fait
00:12:46 le principe de la démocratie c'est qu'il y a une séparation des pouvoirs
00:12:49 et d'ailleurs c'est pas que en France
00:12:52 c'est quelque chose au niveau européen, l'indépendance de la justice
00:12:55 l'indépendance pour que
00:12:58 justement on reste en démocratie
00:13:01 - Philippe Erlin, que vous inspire
00:13:04 le climat actuel et avec cette
00:13:07 nouvelle affaire et ces 5 policiers du RED
00:13:10 placés en garde à vue ? - Moi ce que je note c'est que pendant les Gilets jaunes
00:13:13 il y a eu des dizaines de personnes qui ont été touchées par des LBD
00:13:16 beaucoup ont perdu un oeil et il n'y a aucune affaire
00:13:19 d'instruction en justice qui est ouverte à ma connaissance
00:13:22 et aucun policier n'a été mis en examen
00:13:25 ou en détention préventive et là il y a
00:13:28 2 ou 3 affaires qui sont graves effectivement
00:13:31 et là tout d'un coup la justice se met en branle, donc il y a clairement un 2 poids 2 mesures
00:13:34 c'est à dire quand on tape sur des français de la France périphérique
00:13:37 on s'en fiche un peu et là quand on tape sur des gens
00:13:40 de la banlieue, comme elle peut elle se révolter et vraiment
00:13:43 foutre le bazar, tout d'un coup la justice
00:13:46 devient très rapide et met des policiers en détention préventive
00:13:49 donc moi je suis assez scandalisé par cette différence
00:13:52 par ce 2 poids 2 mesures et je souhaiterais qu'il y ait un certain nombre
00:13:55 de dossiers concernant les Gilets jaunes qui soient rouverts parce qu'ils le méritent
00:13:58 - Mathieu Hoque - Moi je vais peut-être
00:14:01 un peu plus loin, je pense que de toute façon les policiers tiennent
00:14:04 la République, non pas depuis les émeutes mais en réalité
00:14:07 depuis les attentats, voire même avant, il y a eu énormément de fatigue
00:14:10 liée aux interventions très nombreuses lors des attentats
00:14:13 de 2015, puis Bataclan
00:14:16 Charlie Hebdo, puis les attentats de Nice, etc. Donc on a une profession
00:14:19 qui est à bout de souffle et ces émeutes là, elles ont rallumé
00:14:22 la flamme dessus. Moi je pense aussi que ce qu'il faut entendre
00:14:25 c'est que la colère des policiers elle est légitime
00:14:28 c'est à dire qu'elle est légitime pour 2 points, le premier c'est
00:14:31 les dégradations des conditions matérielles d'exercice
00:14:34 de leurs fonctions qui sont déplorables, que ce soit
00:14:37 d'un point de vue de l'équipement ou il y a eu un rapport de la Cour des Comptes dessus
00:14:40 et puis le deuxième point c'est les dégradations immatérielles
00:14:43 et je pense qu'il ne faut pas se tromper, ce que met
00:14:46 en évidence Laure Garcia c'est que la fonction des policiers
00:14:49 est une fonction qui est ultra réglementée, qui est ultra
00:14:52 contrôlée par l'administration. Moi j'en veux
00:14:55 pour preuve qu'il y a 3 enquêtes par jour de l'IGPN
00:14:58 qui se saisit à chaque fois de dossiers
00:15:01 de la part des policiers et donc ça pose une question sur les policiers
00:15:04 s'ils interviennent, est-ce que leur hiérarchie
00:15:07 va les soutenir et ce qu'ils ne vont pas être forcément tout le temps
00:15:10 à voir, à rendre des comptes à l'administration.
00:15:13 Laure Garcia, vous souhaitiez réagir sur les propos tenus sur ce plateau ?
00:15:16 Alors je souhaite réagir
00:15:19 dans un premier lieu et je rejoins mon collègue
00:15:22 Ruedi Mana concernant le fait que l'usage
00:15:25 de ce LBD va
00:15:28 dans l'avenir poser problème. Je le dis
00:15:31 les collègues vont craindre
00:15:34 d'user de cette arme puisque à chaque fois elle est remise
00:15:37 en cause. Donc c'est comme si vous donniez
00:15:40 en fait un élastique
00:15:43 à un enfant avec une pierre, un lance-pierre
00:15:46 et que vous reprochez à cet enfant de casser une vitre.
00:15:49 C'est pareil. À un moment donné on nous donne cette
00:15:52 arme là qui a été modifiée puisqu'avant c'était le flashball
00:15:55 elle a été modifiée, elle a été donc
00:15:58 avec un petit peu plus de puissance et comment voulez-vous
00:16:01 faire lorsque l'on utilise cette arme ? C'est pour
00:16:04 nous dégager lors des émeutes pour
00:16:07 aller donc dans... cesser
00:16:10 en fait un attroupement. Mais si on considère que cette arme
00:16:13 est trop dangereuse, et bien tout simplement revoyons
00:16:16 cette arme, que l'on puisse avoir des armes qui nous
00:16:19 permettent d'agir sans être à chaque fois
00:16:22 qu'on l'utilise, remis en cause
00:16:25 parce qu'elles sont trop dangereuses ou qu'elles
00:16:28 aggravent, qu'elles procurent des blessures ou
00:16:31 voire pire dans le cas en fait de
00:16:34 cette personne sur Marseille, Mohamed B
00:16:37 qui engendre ensuite le décès.
00:16:40 Donc je pense qu'il faut avoir un moratoire véritable
00:16:43 sur cette arme et pouvoir également nous
00:16:46 donner de vrais moyens intermédiaires
00:16:49 pour pouvoir rétablir l'ordre
00:16:52 en toute sérénité. - Laure, deux questions encore.
00:16:55 J'aimerais avoir votre réaction sur cette affaire
00:16:58 également à Lyon où un homme a été libéré dans la tente de son
00:17:01 procès. Vous connaissez effectivement l'histoire, il avait été placé sous contrôle judiciaire
00:17:04 après un refus d'obtempérer, on en parlait
00:17:07 hier, ça s'est passé vendredi dernier à Lyon et le policier
00:17:10 municipal a été traîné sur plusieurs mètres lors du démarrage du véhicule
00:17:13 et l'individu là aussi de poids, de mesure ?
00:17:16 - Exactement, c'est encore une fois
00:17:19 vraiment, on est en train, effectivement on parle de
00:17:22 refus d'obtempérer mais c'est pas un refus d'obtempérer, on peut retenir
00:17:25 en fait tout simplement une tentative
00:17:28 de, enfin ça a généré
00:17:31 des blessures en fait chez notre collègue policier municipal
00:17:34 plus de huit jours d'ITT avec une arme par destination.
00:17:37 On peut presque retenir l'homicide, donc
00:17:40 comment dire, la tentative d'homicide, là on
00:17:43 est en train en fait de presque
00:17:46 banaliser ce refus d'obtempérer. Il faut savoir que ces refus
00:17:49 d'obtempérer, il y a encore dix jours, il y a
00:17:52 une collègue gendarme qui a perdu
00:17:55 la vie sur un refus d'obtempérer, ça c'est la réalité.
00:17:58 Nos collègues, ils interviennent plus en sécurité et
00:18:01 notamment sur ces refus d'obtempérer, en plus dans ce cadre là
00:18:04 il était en défaut de permis
00:18:07 de l'homicide, on le banalise, on le banalise
00:18:10 récidiviste et on le libère sous contrôle judiciaire.
00:18:13 Effectivement, je pense qu'il y a deux poids, deux mesures.
00:18:16 Là, c'est un exemple
00:18:19 type et je vous assure que ça génère
00:18:22 encore une fois de la colère au sein
00:18:25 de la troupe, au sein des policiers.
00:18:28 C'est la raison pour laquelle je voulais vous faire réagir. Très rapidement,
00:18:31 deux mots, on a appris que Gérald Darmanin s'est rendu
00:18:34 au ministère de l'Intérieur de Marseille, vous savez ce qui s'y est dit ?
00:18:37 Deux mots, très rapidement. Vous avez des informations un peu ?
00:18:40 Comment ça s'est passé ?
00:18:43 Oui, monsieur Darmanin est venu sur le 15ème arrondissement de Marseille,
00:18:46 dans le secteur nord de Marseille, pour ceux qui ne connaissent pas,
00:18:49 un secteur complètement à l'abandon, défavorisé,
00:18:52 mais qui génère beaucoup de trafic de stupéfiants.
00:18:55 Il y a eu la découverte de 200 kg
00:18:58 de résine de cannabis dans un camion et donc
00:19:01 c'est monsieur Darmanin qui a félicité.
00:19:04 Mais encore une fois, cette découverte, elle est fortuite.
00:19:07 Je dirais presque que dans le 15ème arrondissement,
00:19:10 c'est monnaie courante, le trafic de stupéfiants.
00:19:13 J'espère tout simplement que monsieur Darmanin a pris le temps d'écouter
00:19:16 mes collègues policiers sur leur mal-être et sur ce qui se passe
00:19:19 au sein de son institution. Merci mille fois,
00:19:22 Laura Garcia, d'avoir accepté de témoigner dans Punchline été.
00:19:25 Je rappelle que vous êtes policière à Marseille et je remontre
00:19:28 votre livre "Je suis flic" et ce soir je vais me suicider
00:19:31 un livre que vous avez co-écrit avec Marc Lamolla.
00:19:34 On va parler maintenant, si vous le voulez bien, des soulèvements
00:19:37 de la terre. Ce collectif sera-t-il suspendu ou pas ?
00:19:40 Le Conseil d'État examine donc aujourd'hui
00:19:43 un recours déposé par le collectif écologiste. Les soulèvements de la terre
00:19:46 étaient notamment présents, vous le savez, personne n'a oublié, à Sainte-Soline
00:19:49 contre le projet des méga-bassines. Le gouvernement
00:19:52 lui reproche entre autres d'appeler à des violences et surtout
00:19:55 d'y participer. On va retrouver devant le Conseil d'État
00:19:58 nos deux envoyés spéciaux, Sarah Varney et Pierre Emko.
00:20:01 On en est où Sarah Varney, très précisément ?
00:20:04 Il est quasiment 17h20.
00:20:07 Depuis 15h, ils sont en audience
00:20:10 au Conseil d'État. Juste avant,
00:20:13 une prise de parole avait été faite par les soulèvements de la terre
00:20:16 mais aussi d'autres personnes des mouvements politiques
00:20:19 qui soutiennent ce recours en référé.
00:20:22 Ils disaient que c'est la première manche
00:20:25 d'une longue bataille judiciaire.
00:20:28 Le Conseil d'État est toujours en train d'examiner
00:20:31 cette demande déposée par les soulèvements de la terre.
00:20:34 Une demande de suspension de leur dissolution.
00:20:37 Une dissolution qui a été prononcée le 21 juin
00:20:40 en Conseil des ministres. Dans le décret,
00:20:43 le gouvernement affirme que ce collectif
00:20:46 appelle à la violence et participe à des actions
00:20:49 de sabotage et de dégradation matérielle.
00:20:52 Ce que conteste le collectif. L'advocate parlait
00:20:55 d'un appel à la désobéissance civile.
00:20:58 Ce qui ne peut pas être considéré
00:21:01 comme un appel à la violence.
00:21:04 Le mouvement est dans le collimateur du gouvernement
00:21:07 et du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.
00:21:10 Depuis les affrontements à Sainte-Sauline, le 25 mars dernier,
00:21:13 les soulèvements de la terre l'ont annoncé le 28 juillet.
00:21:16 Ils ont déposé deux requêtes au Conseil d'Etat.
00:21:19 La première se référait, qui est en ce moment
00:21:22 examinée par trois juges pour la suspension
00:21:25 de cette dissolution en urgence.
00:21:28 Le second temps, un recours au fond
00:21:31 qui permettra d'examiner la légalité
00:21:34 de ce décret. Le mouvement estime
00:21:37 que cette dissolution est liberticide et attentatoire
00:21:40 à la liberté d'expression et la liberté d'association.
00:21:43 Le collectif Contexte également.
00:21:46 La qualification de groupement de faits
00:21:49 avancés par le gouvernement.
00:21:52 Ils parlent plutôt d'un mouvement,
00:21:55 d'un courant de pensée sans tête dirigeante.
00:21:58 Pour se référer, le Conseil d'Etat
00:22:01 va donc se prononcer
00:22:04 sa décision en délibéré dans les prochains jours.
00:22:07 C'est donc aujourd'hui une première étape
00:22:10 dans cette longue bataille judiciaire.
00:22:13 - Pour ce point très complet, Sarah Varni,
00:22:16 vous êtes accompagnée par Pierre Emko.
00:22:19 Quelle est votre regard sur les soulèvements de la terre ?
00:22:22 - Moi, ça m'appelle un regard
00:22:25 qui est le suivant. Je ne vais pas me substituer
00:22:28 à la décision du Conseil d'Etat.
00:22:31 - C'est pas ce que je vous demandais non plus.
00:22:34 - C'est bien de le rappeler aussi.
00:22:37 Par rapport au fait que le gouvernement reproche
00:22:40 des soulèvements de la terre,
00:22:43 je pense que les soulèvements de la terre
00:22:46 se comportent comme un groupe d'écoterrorisme.
00:22:49 Par ce biais de mécanisme, ils empêchent
00:22:52 les agriculteurs de travailler.
00:22:55 Ils alimentent la crise des vocations
00:22:58 dans le milieu agricole et dans d'autres secteurs d'activité.
00:23:01 Pour moi, on devrait les suspendre.
00:23:04 - Irène Tonnerrey, vous êtes à 250 % pour...
00:23:07 - Oui, parce qu'en plus, il ne faut pas non plus
00:23:10 qu'ils nous prennent pour des perdreaux de l'année.
00:23:13 Les soulèvements de la terre, je me souviens...
00:23:16 - Mais personne n'oublie les images de Sainte-Sauline.
00:23:19 - Il n'y avait pas que les images de Sainte-Sauline.
00:23:22 Il y avait le site internet avec le planning d'action
00:23:25 des 6 prochains mois, avec le lion de Turin,
00:23:28 avec l'histoire de l'autoroute du côté de Castres.
00:23:31 Très clairement, les actions qui étaient prévues
00:23:34 pour les démarches de la crise, on ne peut pas détruire
00:23:37 le bien d'autrui comme ça. Non, pas possible.
00:23:40 Pas dans un état de droit, encore une fois.
00:23:43 Et là encore, on crée des situations compliquées
00:23:46 pour les forces de l'ordre.
00:23:49 Je crois que c'est important que tous ceux
00:23:52 qui veulent créer du désordre de manière volontaire,
00:23:55 aussi organisée, qui touche à nos agriculteurs
00:23:58 qui souffrent du changement climatique,
00:24:01 qui souffrent de la crise de l'environnement,
00:24:04 qui nous ont nourris pendant la crise Covid,
00:24:07 et en plus, on va dire "c'est pour l'écologie,
00:24:10 donc laisse-toi détruire tes serres ou ta bassine".
00:24:13 Non, ce n'est pas possible.
00:24:16 - Qui parle là ?
00:24:19 - Moi, ce qui me gêne, c'est que ce soit le gouvernement
00:24:22 qui décide de dissoudre une association.
00:24:25 Le droit d'association, ça fait partie des libertés fondamentales.
00:24:28 Ça devrait être une loi qui dit que si telle association
00:24:31 commet tel délit, elle doit être dissoute.
00:24:34 Mais à ce moment-là, c'est un juge qui se prononce
00:24:37 et qui apprécie les situations.
00:24:40 Et comme ça, ça lèverait le soupçon de politisation.
00:24:43 Parce qu'on pourrait dire tel gouvernement décide
00:24:46 de dissoudre les souvents de la terre,
00:24:49 mais tel autre gouvernement d'une autre couleur politique
00:24:52 n'aura plus le droit de ne pas le faire.
00:24:55 C'est une liberté fondamentale et légitime.
00:24:58 Pour moi, il n'y a pas à mettre ses mains là-dedans.
00:25:01 - Alors, on a une députée sur ce plateau.
00:25:04 - Je pense qu'encore une fois, le gouvernement ne demande pas
00:25:07 de dissoudre n'importe quelle association.
00:25:10 Il demande de dissoudre un mouvement,
00:25:13 parce que ce n'est même pas une association,
00:25:16 mais qui, composé de plusieurs associations
00:25:19 qui ont clairement mis en place un plan d'action.
00:25:22 Un plan d'action qui est professionnel, pour être clair.
00:25:25 Et donc, c'est les actions qui ont été menées
00:25:28 par ce groupement qui font que ça devient
00:25:31 quelque chose à dissoudre.
00:25:34 Comme les prises de parole de Civitas.
00:25:37 - On en parlera juste après, d'ailleurs.
00:25:40 - On a dans notre état de droit des choses qui sont interdites.
00:25:43 Et donc, une association qui fait ce type de violence
00:25:46 qui se rapproche de l'écoterrorisme
00:25:49 et qui n'est pas qu'à des soulèvements, pour moi.
00:25:52 L'État est dans son rôle de proposer leur dissolution
00:25:55 de la même façon que... - D'ailleurs, ce mot "écoterrorisme"
00:25:58 est venu en quelque sorte des différentes actions
00:26:01 menées par les soulevants de la Terre.
00:26:04 On va marquer une pause. On va parler juste après, justement.
00:26:07 Vous l'avez bien dit, ma chère Irène Tolré,
00:26:10 on va parler de la volonté de Gérald Darmanin
00:26:13 de dissoudre le mouvement catholique Civitas.
00:26:16 On marque une pause, on se retrouve tout de suite.
00:26:19 Ne le quittez pas. Bonsoir.
00:26:22 Il est 17h30, c'est Punchline.
00:26:25 Vous étiez jusqu'à 19h avec moi pour commenter l'actualité.
00:26:28 Ce soir, Irène Tolré, Philippe Herlin et Mathieu Hoque,
00:26:31 alors que Tanguy Hamon nous a quittés.
00:26:34 Maintenant, on va parler de Gérald Darmanin
00:26:37 qui veut dissoudre le mouvement catholique Civitas.
00:26:40 Vous parliez juste avant la pause publicitaire, ma chère Irène Tolré.
00:26:43 Évidemment, je ne vous fais pas la démonstration.
00:26:46 C'est anciennement Twitter. En cause, les propos tenus par Pierre Hilar,
00:26:49 un essayiste aux prises de positions très controversées.
00:26:52 Samedi au cours de l'une des conférences de l'université d'été de Civitas,
00:26:55 il a déclaré, je cite, "la natalisation de Juifs en 1791
00:26:58 ouvre la porte à l'immigration.
00:27:01 Le ministère de l'Intérieur s'intéresse depuis plusieurs mois à cet institut.
00:27:04 Ses actions font l'objet de plusieurs plaintes."
00:27:07 On regarde le reportage de Dunia Tangour et de Maxime Lavrandier.
00:27:10 On sera juste après avec Sarah Wakhil
00:27:13 qui est vice-présidente de l'Union des étudiants juifs de France
00:27:16 pour ouvrir le débat.
00:27:19 Tout d'abord, Dunia Tangour, Maxime Lavrandier.
00:27:22 Une fin bientôt actée pour l'organisation catholique intégriste Civitas.
00:27:25 Sur ses réseaux sociaux, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin
00:27:28 dit avoir demandé à ses services d'instruire la dissolution du mouvement
00:27:31 et ce, suite aux propos antisémites
00:27:34 tenus lors de l'université d'été de l'organisation
00:27:37 fin juillet en Mayenne.
00:27:40 "L'antisémitisme n'a pas sa place dans notre pays.
00:27:43 Je condamne fermement ses propos ignominieux
00:27:46 et saisis le procureur de la République."
00:27:49 Créé à l'aube des années 2000, Civitas n'en est pas à sa première controverse.
00:27:52 Très active, l'organisation s'est faite connaître
00:27:55 notamment pour ses positionnements et ses actions-chocs.
00:27:58 "C'est un mouvement qui n'hésite pas à passer à l'acte
00:28:01 en empêchant par exemple des concerts
00:28:04 de se tenir dans certaines églises
00:28:07 en tenant des propos ou des attitudes de caractère complotiste.
00:28:10 On l'a vu pendant la crise sanitaire."
00:28:13 En février dernier, par la voix de son président,
00:28:16 Civitas avait appelé ses soutiens à une manifestation
00:28:19 contre un projet de centre d'accueil de demandeurs d'asile
00:28:22 à Saint-Brévent, Loire-Atlantique.
00:28:25 "Bonjour Sarah Wackil, je rappelle que vous êtes vice-présidente
00:28:28 de l'Union des étudiants juifs de France.
00:28:31 Merci d'être avec nous.
00:28:34 Ma première réaction, c'est de savoir
00:28:37 vous apportez votre soutien à ces démarches de Gérald Darmanin, je suppose ?
00:28:40 Bonjour et merci pour l'invitation.
00:28:43 Oui, bien sûr, on soutient l'initiative de Gérald Darmanin
00:28:46 de demander la dissolution de Civitas,
00:28:49 ce groupe qui est parti politique depuis 2016
00:28:52 qui est bien connu pour ses positions,
00:28:55 comme vous l'avez rappelé, très controversées,
00:28:58 qui s'est fait connaître à travers d'ailleurs celle-ci.
00:29:01 Donc sa dissolution est plus que demandée.
00:29:04 Que révèlent pour vous les propos,
00:29:07 carrément antisémites,
00:29:10 évidemment tenus par Pierre Hilar,
00:29:13 ça vous inspire quoi ces propos ? Je les ai cités.
00:29:16 La naturalisation de juifs en 1791 ouvre la porte
00:29:19 à l'immigration et vous le voyez à l'écran,
00:29:22 je ne vous lis pas la suite, on aimerait ne plus avoir
00:29:25 à lire ce type de propos. Ça vous inspire quoi ?
00:29:28 Ça révèle quoi selon vous ?
00:29:31 Tout d'abord, ils sont choquants, ils sont violents,
00:29:34 ces propos qui nous rappellent quand même les heures
00:29:37 les plus sombres de l'histoire, puisque la dernière fois
00:29:40 que les juifs ont été déchus de leur nationalité,
00:29:43 parce que je le rappelle, c'est ce que revêtent ces propos,
00:29:46 ça nous rappelle la France de Vichy, c'est la dernière fois
00:29:49 que les juifs ont été déchus de leur nationalité.
00:29:52 C'est violent envers tous les juifs de France
00:29:55 qui aujourd'hui sont français et se considèrent
00:29:58 comme tels et aiment la France.
00:30:01 On reste avec nous, on ouvre le débat avec nos grands témoins.
00:30:04 Irène Tolré a une réaction, je le disais,
00:30:07 ce type de propos, ce type de déclaration, ce type de phrase,
00:30:10 elles sont d'une autre époque et on est en 2023.
00:30:13 On est en 2023, moi je vais faire mon coming out religieux,
00:30:16 j'ai fait une partie de mes études dans une école jésuite
00:30:19 et à aucun moment la religion catholique ne m'a entraînée
00:30:22 à tenir ce type de propos.
00:30:25 Au contraire, de plutôt, je ne suis pas du tout pratiquante,
00:30:28 mais c'est ma culture, c'est important.
00:30:31 On est dans une république laïque, on a la liberté de culte.
00:30:34 Cette liberté de culte, ce n'est absolument pas
00:30:37 ce type de propos.
00:30:40 Donc je suis ravie de la décision du ministre Géald Raar d'Arwenin.
00:30:43 Je pense que c'est un sujet qui est très important
00:30:46 en ce moment au niveau européen.
00:30:49 On a les derniers témoins de la Shoah qui disparaissent.
00:30:52 Donc on est à un moment très particulier
00:30:55 de révision de l'histoire.
00:30:58 Et donc c'est important qu'on soit très clair
00:31:01 sur non, ça, ça ne passe pas.
00:31:04 Et derrière qu'on continue à faire la promotion
00:31:07 des pratiques religieuses normales.
00:31:10 L'extrémisme religieux de quelque religion qui soit tue.
00:31:13 Attaque les droits des femmes, attaque les droits des homosexuels.
00:31:16 Et donc là, Civitas, c'est n'importe quoi.
00:31:19 Et c'est très bien ce qu'a fait Gérald Darmanin.
00:31:22 - Philippe Erlin.
00:31:25 - Oui, alors je ferai la même remarque que précédemment.
00:31:28 - Oui, c'est pour ça que je vous pose la question.
00:31:31 - De toute façon, pour laquelle je n'ai aucune empathie.
00:31:34 Je préfère encore une fois que ce soit la justice
00:31:37 qui prononce sa dissolution plutôt que l'ouvernement.
00:31:40 - Oui, mais c'est une question de principe.
00:31:43 Mais il ne faudrait pas que ça dérape aussi.
00:31:46 Parce que j'ai vu dans le reportage un intervenant
00:31:49 qui disait que Civitas tenait les propos complotistes.
00:31:52 Si on commence à dissoudre des associations
00:31:55 qui tiennent des propos complotistes,
00:31:58 ça commence à me poser un problème.
00:32:01 Parce que comment on définit complotisme?
00:32:04 Donc là, il y a une déclaration anti-sémite.
00:32:07 La justice qui prononce prendra les mêmes décisions.
00:32:10 Il n'y a pas d'ambiguïté là-dessus.
00:32:13 - Mathieu Hoque.
00:32:16 - Je pense que c'est un des marqueurs de notre société actuelle.
00:32:19 Déjà, il y a un premier point, c'est qu'il y en a marre
00:32:22 de ce type d'associations qui se permettent,
00:32:25 parce qu'ils sont des associations et qui se protègent judiciairement,
00:32:28 de ce type de réflexion et de propos qui sont juste abjects.
00:32:31 Donc je pense évidemment qu'il faut aller vers une dissolution
00:32:34 de ce type de mouvement.
00:32:37 Après, la question qui nous pose dans la société,
00:32:40 c'est l'augmentation des faits anti-religieux.
00:32:43 Et ça, c'est un vrai sujet de politique publique.
00:32:46 On sait qu'en volume, les augmentations des faits anti-religieux
00:32:49 sont plutôt dédiées sur la religion catholique.
00:32:52 Mais par contre, l'antisémitisme, les faits qui augmentent énormément,
00:32:55 le sont davantage sur des violences faites aux personnes.
00:32:58 Donc l'antisémitisme est davantage dirigé contre des personnes.
00:33:01 Et en l'occurrence, c'est quelque chose qu'on ne peut absolument pas tolérer
00:33:04 dans notre République, qui même si elle est laïque, doit protéger
00:33:07 les religions, quelles qu'elles soient, et donc de fait,
00:33:10 interdire ce type de comportement qui appelle finalement
00:33:13 ensuite à des comportements beaucoup plus agressifs.
00:33:16 Sarah Wakhil, une petite réaction sur les propos tenus sur ce plateau ?
00:33:20 Oui, alors je voulais juste préciser qu'on sait bien
00:33:24 que ce n'est pas le catholicisme qui est en cause,
00:33:27 mais d'une idéologie antisémite issue de l'intégrisme.
00:33:30 Ça nous rappelle finalement qu'il existe encore de l'antisémitisme
00:33:33 qui est idéologique. Il existe différentes formes d'antisémitisme
00:33:37 aujourd'hui, en tant qu'étudiant juif, on le connaît assez bien
00:33:40 sur le campus, que ce soit l'antisémitisme du quotidien,
00:33:43 ou bien celle qui a trait à la haine d'Israël, puisque les Juifs
00:33:47 deviennent coupables d'une façon ou d'une autre de tout ce qui se passe
00:33:50 en Israël. Mais là, ça nous rappelle également qu'il existe
00:33:53 un antisémitisme bien plus ancien finalement, qui est l'antisémitisme
00:33:56 idéologique. On vient rappeler une idéologie qui a trait finalement
00:34:03 effectivement aux personnes, mais aux Juifs dans leur ensemble.
00:34:07 Quels sont selon vous, Sarah, les différents visages
00:34:10 de l'antisémitisme en France aujourd'hui ?
00:34:13 Alors comme je viens de le dire, il y a effectivement cet antisémitisme
00:34:17 du quotidien, où en ce qui concerne finalement l'UEJF,
00:34:23 il va y avoir par exemple sur les campus où les étudiants juifs
00:34:27 vont subir des blagues, ce qu'ils vont en tout cas considérer
00:34:30 comme étant des blagues concernant les clichés, les préjugés,
00:34:33 le complotisme également que subissent les étudiants juifs
00:34:38 et les Juifs de façon générale. Et puis il va y avoir également
00:34:41 tout ce qui a trait à la haine d'Israël, qui vient plutôt de l'extrême gauche
00:34:46 et qui va finalement constamment rappeler aux Juifs un attachement
00:34:51 à Israël, mais complètement finalement fourvoyé, puisque tout d'un coup
00:34:54 ils deviennent constamment les coupables du gouvernement israélien
00:34:59 et vont devoir en répondre, comme si finalement on était
00:35:03 les ambassadeurs de l'État d'Israël. Et puis il y a effectivement
00:35:09 cet antisémitisme également islamique, enfin islamisme pardon,
00:35:14 pour lequel finalement tuent aujourd'hui les Juifs en France.
00:35:18 Vous faites la transition, je vous écoutais avec beaucoup d'attention,
00:35:22 vous faites référence à l'extrême gauche. Il ne vous a pas échappé
00:35:25 que Jean-Luc Mélenchon a salué la décision de Gérald Darmanin.
00:35:31 Martin Amazur, qui m'aide à préparer cette émission, nous diffuse
00:35:35 justement ce tweet. Darmanin donne une réponse claire à l'interpellation
00:35:38 des Insoumis et de l'Alikra. L'antisémitisme va être puni.
00:35:42 Civitas sera dissous et le procureur de République est saisi des propos
00:35:46 de Pierre Hillard. Et vous l'avez ok, on peut aussi noter que plus généralement
00:35:51 le silence de l'extrême gauche face à l'antisémitisme des banlieues.
00:35:56 Est-ce qu'on n'assiste pas quelque part à une espèce de récupération
00:36:01 politique de la part de Jean-Luc Mélenchon, Sarah Wacky ?
00:36:06 Je vous pose la question tout simplement.
00:36:08 Je dirais qu'on remarque une certaine unanimité finalement, effectivement,
00:36:14 face à la demande de dissolution de Gérald Darmanin, mais qui est toutefois
00:36:18 assez relative puisque vous remarquerez quand même que l'extrême droite
00:36:21 n'a pas énormément réagi sur cette affaire. Et finalement, on arrive
00:36:27 à une certaine unanimité. Alors cette unanimité finalement,
00:36:32 on ne peut que la saluer. Toutefois, on reste quand même pas naïf
00:36:37 et on sait bien que le moment où, en tout cas, on pourra adhérer
00:36:41 à ses propos, au moment où en tout cas, au propos de Jean-Luc Mélenchon,
00:36:50 à partir du moment où il condamnera également toutes les formes
00:36:53 d'antisémitisme, également celles qui relèvent du complotisme,
00:36:56 également celles où au lieu de condamner l'antisémitisme,
00:37:00 il la propage à certains moments. Donc à partir de là, quelque part,
00:37:04 on pourra dire que Jean-Luc Mélenchon fait preuve de condamnation
00:37:08 d'antisémitisme.
00:37:09 Et vous jugez comment cette communication de ce tweet de Jean-Luc Mélenchon ?
00:37:12 C'est ça qui m'intéresse. Récupération ou pas ?
00:37:16 Oui, oui, oui. Oui, oui, tout à fait, pardon, excusez-moi.
00:37:23 Oui, oui, tout à fait. C'est de la récupération politique.
00:37:26 Nous, finalement, on n'est pas naïf. Derrière ce tweet qui paraît
00:37:32 effectivement très démocratique, très contre l'antisémitisme,
00:37:37 finalement, derrière, il reste quand même un fond de récupération,
00:37:42 un fond assez important, je dirais.
00:37:44 Irène Toléré, vous en pensez quoi de cette communication
00:37:47 de Jean-Luc Mélenchon ? Ça vous a surpris ?
00:37:50 Ça vous a interpellé ? Vous êtes d'accord ?
00:37:52 Alors, moi, je suis plutôt une fille positive, donc je me suis dit,
00:37:55 chouette, au moins sur ce coup-là, il est clair.
00:37:58 Après, c'est la première lecture. C'est la deuxième qui m'intéresse.
00:38:02 La deuxième lecture, en tant que députée européenne,
00:38:05 je voulais vous informer du fait que la Commission européenne
00:38:08 a mis en place une stratégie de lutte contre l'antisémitisme
00:38:11 qui prend tout un tas de volets, y compris pour des choses
00:38:15 au niveau des enfants, expliquer le fait qu'on a une histoire religieuse
00:38:20 qui construit notre culture européenne, dans laquelle tout va.
00:38:24 Et donc, par exemple, pour les capitales européennes de la culture,
00:38:27 il est demandé à ce que l'ensemble des lieux de mémoriels
00:38:34 soient mis en avant de façon à ce qu'on sorte complètement des mythes,
00:38:39 comme l'a très bien expliqué la vice-présidente
00:38:43 de l'Association des étudiants juifs de France, Sarah.
00:38:47 Et notamment en Occitanie, ils ont fait des tas de petites vidéos
00:38:50 qui déminementent tous les mythes comme ça et qui sont dans les lycées.
00:38:54 Je crois qu'il faut qu'on travaille au niveau des jeunes.
00:38:56 Vous êtes une grande ambassadrice de l'Occitanie.
00:38:58 Oui.
00:38:59 Sarah Wakil.
00:39:01 Je dirais quand même que c'est un peu facile pour Jean-Luc Mélenchon
00:39:05 aujourd'hui de critiquer ou de condamner l'antisémitisme de l'extrême droite,
00:39:10 puisque finalement, on l'attend tout de même sur l'antisémitisme islamiste,
00:39:16 sur l'antisémitisme de Alex Corbière, de cet antisémitisme-là.
00:39:23 Finalement, il ne le condamne pas.
00:39:26 Donc, tant qu'il n'aura pas condamné cet antisémitisme-là,
00:39:30 peut-être que même je parlerais d'hypocrisie.
00:39:32 Alors, on va découvrir également, et je vais vous interroger là-dessus,
00:39:36 ma chère Irène Telleray, c'est un tweet de Caroline Yadang,
00:39:41 que vous connaissez sans doute, députée Renaissance.
00:39:43 Regardez ce qu'elle dit.
00:39:44 "Magnifique récupération de Jean-Luc Mélenchon et belle tentative de dédouanement,
00:39:48 bien tentée, et la dissolution de l'EFI pour lutter contre l'antisémitisme,
00:39:53 c'est une idée aussi ?"
00:39:54 Non, il y a un point d'interrogation.
00:39:56 Je vous pose la question.
00:39:57 Je pense que c'est de l'humour de la part de cette députée,
00:40:01 Ah, vous pensez que c'est de l'humour ?
00:40:02 qui n'a pas du tout été compris comme étant de l'humour.
00:40:06 Mais c'est vrai qu'il y avait eu la résolution sur l'apartheid,
00:40:09 qui n'a pas été votée par les insoumis à l'Assemblée nationale.
00:40:14 Il y a eu un vote à l'Assemblée nationale sur…
00:40:19 Paris-Israël à l'apartheid sud-africain.
00:40:22 Exactement.
00:40:23 Alors que…
00:40:24 C'est le même sujet, on va le dire comme ça.
00:40:26 Et donc je crois que les députés qui sont…
00:40:29 Ils souffrent beaucoup nos députés à l'Assemblée nationale.
00:40:33 Les débats sont compliqués.
00:40:34 Mais il y a eu une dissolution ou pas ?
00:40:36 Vous répondez pas ?
00:40:37 C'est un parti politique.
00:40:38 Pardon ?
00:40:39 C'est un parti politique.
00:40:40 Philippe ?
00:40:42 Oui, ça me sort.
00:40:43 Encore une fois, c'est des déclarations en relation de sa politique,
00:40:46 mais il faut quand même que la justice passe.
00:40:49 Maintenant, on voit que Dermanin a été très rapide sur Civitas.
00:40:52 J'ai pas l'impression, peut-être que je me trompe,
00:40:56 qu'il soit aussi rapide justement sur l'antisémitisme d'extrême-gauche
00:40:59 et sur l'antisémitisme islamiste,
00:41:01 qui est aussi présent en France de façon plus importante,
00:41:05 plus régulière et plus fréquente.
00:41:07 Maintenant, c'est pas toujours des associations constituées,
00:41:10 déposées en France, sur lesquelles on peut agir.
00:41:12 Ça peut être simplement des intervenants qui font des déclarations.
00:41:16 Comme ça, c'est plus difficile, c'est plus insaisissable.
00:41:18 J'ai pas l'impression qu'il y ait autant de volonté
00:41:22 de s'attaquer à l'antisémitisme d'extrême-gauche et islamiste
00:41:25 que l'antisémitisme dont on vient de parler avec Civitas.
00:41:29 Mathieu ?
00:41:30 Je ne vous ai pas interrogé sur la prise de position
00:41:33 et la communication de Jean-Luc Mélenchon.
00:41:35 Je souscris totalement à ce qui a été dit.
00:41:37 Je pense que le pays a connu trois vagues d'antisémitisme.
00:41:39 Deux qui viennent de l'idéologie extrême-droite, extrême-gauche,
00:41:44 des années du 19e siècle,
00:41:46 et une qui vient de l'immigration avec les banlieues,
00:41:49 notamment, et la montée de l'islamisme dans les banlieues
00:41:52 qui fait qu'on a de plus en plus d'actes antisémites.
00:41:54 Donc là-dessus, oui, le gouvernement veut faire du en même temps.
00:41:57 C'est-à-dire, il veut faire du un pour un.
00:41:59 Je vais taper sur une association d'ultra-droite,
00:42:01 puis après je tape sur une association d'ultra-gauche.
00:42:03 Le problème, c'est que ça ne peut pas tout à fait fonctionner comme ça,
00:42:05 parce qu'il y a à peu près 10 000 personnes
00:42:08 qui sont dans les mouvements, dans ce type de militantisme,
00:42:11 extrême-droite, extrême-gauche,
00:42:13 et 2 000 sont dans l'ultra-droite,
00:42:15 et 8 000, entre 7 et 8 000, sont dans l'ultra-gauche.
00:42:18 Donc on ne peut pas faire du un pour un.
00:42:19 Il faut que le gouvernement agisse beaucoup plus fermement
00:42:22 vis-à-vis aussi de l'antisémitisme issu de l'extrême-gauche,
00:42:25 et donc de fait d'aller faire fermer
00:42:27 des différentes associations d'extrême-gauche
00:42:30 qui se comportent comme des voyous aussi dans la République.
00:42:33 On va laisser le mot de la fin à Sarah Wackil.
00:42:36 La dernière mot sur le sujet, Sarah.
00:42:41 On ne catégorise pas l'antisémitisme.
00:42:43 Je vais m'arrêter là.
00:42:46 Je pense que vraiment, c'est très important.
00:42:49 Merci en tous les cas d'avoir accepté de témoigner ce soir dans "Punchline",
00:42:53 et je rappelle que vous êtes vice-présidente de l'Union des étudiants juifs de France.
00:42:59 On va terminer cette première heure avec un sujet,
00:43:01 j'allais dire plus léger, mais pas si léger que ça,
00:43:04 parce qu'on va parler des cafetiers parisiens.
00:43:06 Je ne sais pas, vous êtes allé prendre un café, une limonade, une menthe à l'eau,
00:43:10 ces derniers temps sur Paris.
00:43:12 Vous êtes de Montpellier, donc il fait toujours beau à Montpellier, vous allez me dire.
00:43:15 Dès que je viens à Paris, je vais prendre un café en terrasse, qu'il pleuve ou qu'il vente.
00:43:19 Ça, c'est bien.
00:43:20 Dernièrement, non. Je fais de passage à Paris, donc non.
00:43:23 Non. Et Mathieu ?
00:43:24 De temps en temps, ça m'arrive, oui.
00:43:26 Et les terrasses étaient ?
00:43:28 Les terrasses étaient plutôt pleines, là où j'étais.
00:43:31 Ah, plutôt pleines ?
00:43:32 Oui, plutôt pleines. J'ai trouvé.
00:43:33 Bon, écoutez, regardez ce reportage de Jules Bedaud, de Corentin Brio et de Maxime Lavandier,
00:43:38 et on sera avec Alain Fontaine, qui est le président de l'association française des maîtres restaurateurs,
00:43:44 parce que oui, les cafetiers font grisemines, parce que oui, il n'a pas fait un temps exceptionnel,
00:43:49 sauf peut-être à Montpellier où il y a un microclimat, visiblement, selon Irène Toleret, j'en suis sûr.
00:43:53 Mais en tous les cas, à Paris, les gens faisaient plutôt grisemines.
00:43:56 On regarde le reportage.
00:43:58 Donc voilà, voilà la terrasse qu'on n'a pas pu exploiter depuis une semaine, dix jours.
00:44:04 Comme pour beaucoup, la pluie s'est invitée dans le quotidien de ce restaurateur.
00:44:07 Un mauvais temps qui dure dans cette saison estivale et une perte financière qui s'accumule
00:44:12 et qui ne devrait pas être rattrapée d'ici la fin du mois d'août.
00:44:15 Ce qu'on a perdu pendant la semaine, les deux semaines de mauvais temps, on n'a rattrapé pas l'activité perdue.
00:44:21 La fin du mois d'août s'annonce plus clémente, mais sans être très estivale,
00:44:28 donc ne permettra pas de pouvoir compenser grâce à l'activité retrouvée sur les terrasses.
00:44:33 La baisse de la fréquentation des terrasses est estimée entre 20 et 30%.
00:44:37 Un coup dur pour les commerçants, témoin d'un énième ralentissement de leur activité.
00:44:41 Depuis plusieurs années, c'est une succession d'événements.
00:44:45 Le dernier en date, les émeutes, qui nous avaient, encore une fois,
00:44:48 beaucoup plus touchés dans les cafés, les bars, les restaurants que dans l'hôtellerie.
00:44:53 Avec un fort taux de remplissage des hôtels et la Coupe du monde de rugby organisée en France
00:44:57 à partir du début du mois de septembre, les commerçants ne perdent pas espoir
00:45:01 de retrouver les rayons du soleil sur leurs terrasses et sur leurs chiffres d'affaires.
00:45:05 Bonjour Alain Fontaine, soyez le bienvenu.
00:45:09 Je rappelle que vous êtes le président de l'association française des maîtres restaurateurs.
00:45:13 Je vous vois sourire alors qu'on parle de la tristesse de vos collègues cafetiers, etc.
00:45:19 C'était un peu le blues du côté des cafetiers à Paris et des restaurants ?
00:45:23 Clairement oui, à Paris ça a été le blues pendant cette période de mauvais temps
00:45:30 parce qu'elle venait s'accumuler au période des émeutes,
00:45:34 où effectivement on a perdu énormément de touristes qui restaient dans leurs hôtels.
00:45:39 D'ailleurs, ça a été dit précédemment, les hôtels étaient complets
00:45:44 et pour autant à 18h tous les touristes rentraient dans leurs hôtels
00:45:50 pour passer leur soirée devant leur télévision étrangère
00:45:55 qui expliquait que les émeutes c'était la guerre civile.
00:45:58 Et puis avant nous avions eu les grèves et tout ça.
00:46:01 Donc c'est un énième événement, mais là c'est un événement climatique.
00:46:05 Donc pris région par région, c'est très différent.
00:46:09 C'est pour ça que j'ai le sourire, parce que nous on sait très bien
00:46:12 qu'on a la Coupe du monde de rugby qui va arriver.
00:46:15 On sait très bien que le mois d'août ne sera pas trop mauvais en termes de temps
00:46:19 et donc on sait bien qu'on va globalement rattraper ce qui est perdu.
00:46:25 Mais il y a des régions qui ne rattraperont pas,
00:46:28 qui ne rattraperont pas le coût des émeutes,
00:46:30 qui ne rattraperont pas le coût de la climatologie.
00:46:34 Donc c'est vrai qu'il y a une perte de chiffre d'affaires importante
00:46:38 pour certaines régions, pour certaines villes de France.
00:46:40 Quelles sont les régions les plus touchées Alain Fontaine en vertu de vos informations ?
00:46:45 Les plus touchées c'est clairement la Bretagne.
00:46:48 La Bretagne est très touchée, le nord de la France très touchée,
00:46:52 Paris pour l'instant est très touché mais comme je vous l'ai dit on va se rattraper.
00:46:57 Et puis alors bizarrement la côte d'Azur c'est pas facile
00:47:00 parce qu'il y a des températures extrêmes.
00:47:02 Il ne faut pas oublier que les températures extrêmes réduisent le chiffre d'affaires moyen
00:47:07 parce que les gens consomment moins, consomment moins en nourriture et en boisson.
00:47:12 Donc si vous voulez la canicule n'est pas toujours une bonne chose,
00:47:15 contrairement à ce qu'on pourrait penser.
00:47:17 Mais les régions les plus touchées oui c'est le versant nord, nord-ouest et ouest de la France.
00:47:25 Moi je suis en ce moment sur la côte atlantique du côté des Charrottes-Maritimes
00:47:29 et on enregistre des descentes de -20% à peu près.
00:47:33 Mais ils pensent se rattraper, je le vois, ils vont se rattraper relativement vite.
00:47:38 Mais il y a des villes comme Bordeaux, comme Marseille, comme Lyon
00:47:42 qui vont avoir du mal à se récupérer par rapport aux émeutes si vous voulez.
00:47:45 Vous avez des informations sur Montpellier parce qu'on a Irène Tolleret.
00:47:50 La ville de Montpellier c'est comment ?
00:47:52 La ville de Montpellier a beaucoup souffert,
00:47:55 mais à mon avis se rattrapera pendant la Coupe du Monde
00:47:59 et avec le temps qui va se rattraper.
00:48:02 Mais Montpellier a beaucoup souffert, l'héros puisqu'on parle de l'héros en général a beaucoup souffert.
00:48:08 Mais je dirais que les perspectives sont meilleures que pendant le Covid,
00:48:13 on va en parler clairement, ou pendant les grèves,
00:48:16 parce qu'on voit se rapprocher évidemment, et pour Montpellier c'est important,
00:48:20 la Coupe du Monde de rugby et les Jeux Olympiques.
00:48:23 Donc si vous voulez, pour certaines grandes villes, l'espoir est là.
00:48:27 Mais pour d'autres régions, ça va être plus délicat,
00:48:30 il ne faudrait pas que la climatologie continue dans ce sens-là si vous voulez.
00:48:34 Parce que nous, nous vivons avec nos terrasses.
00:48:37 Les terrasses, il faut savoir que c'est 30, 40, 50% de plus le chiffre d'affaires.
00:48:41 Donc quand ça manque, ça manque vraiment.
00:48:44 Petite réaction autour de plateau, Irène ?
00:48:47 Je ne sais pas quoi vous dire, si ce n'est que j'espère que le climat
00:48:52 et l'ensemble des personnes qui nous écoutent vont donc se ruer sur les terrasses
00:48:57 pour essayer de compenser l'activité.
00:48:59 Mais le changement climatique, il est là, je ne vois pas…
00:49:02 On en parlera dans le cours de cette émission d'ailleurs,
00:49:04 sur le mois de juillet avec un mois record de chaleur.
00:49:06 Philippe ?
00:49:08 La météo, ça fait partie des impondérables,
00:49:11 mais comme l'aura le Père Alain Fontaine, il y a aussi le problème des émeutes.
00:49:14 Et ça, c'est le problème du maintien de l'ordre en France.
00:49:17 Et ça diffuse une image assez négative.
00:49:20 Et ça pose un problème justement parce qu'envers le coup du monde du rugby et les JO,
00:49:24 si ça dissuade un certain nombre de touristes de venir, c'est problématique.
00:49:28 Et ça, c'est peut-être plus grave que la météo.
00:49:30 D'ailleurs, on se souvient des événements au Stade de France,
00:49:33 avec nos amis anglais qui avaient créé et qui avaient donné une image de la France,
00:49:38 qui était quand même assez moyenne à l'étranger en Angleterre bien sûr,
00:49:41 mais pas uniquement qu'en Angleterre.
00:49:43 Mathieu ?
00:49:44 Moi, j'ai une crainte aussi par rapport à ces acteurs économiques qu'il faut évidemment soutenir.
00:49:48 Et la météo, comme vous l'avez dit, c'est un impondérable.
00:49:50 C'est ce qui va répercuter le manque à gagner de leur activité sur notamment le personnel.
00:49:54 Le prix du café par exemple aussi.
00:49:56 Déjà sur le prix du café, effectivement, parce qu'avec l'inflation toute bien chère,
00:49:58 et quand on prend des cafés à 4-5 euros parfois, c'est la folie.
00:50:02 Et puis aussi en termes de job étudiant, est-ce qu'ils vont pouvoir aussi embaucher ?
00:50:06 On va poser la question à Alain Fontaine.
00:50:08 Vous avez entendu la réflexion de Mathieu, qu'Alain Fontaine,
00:50:11 est-ce que vous allez répercuter cela sur le prix du café
00:50:14 ou également sur les collaborateurs que vous allez pouvoir embaucher ?
00:50:19 Alors, la question est que l'on a appris après le Covid,
00:50:24 et je le dis avec beaucoup de tranquillité,
00:50:26 parce qu'on a eu la tête dans le guidon trop longtemps dans notre activité.
00:50:31 Alors je ne vais pas me faire des amis,
00:50:33 mais nous n'avons pas tenu compte assez de nos collaborateurs.
00:50:37 Nos collaborateurs sont notre richesse principale,
00:50:40 et pendant l'été, je dirais que les étudiants sont d'une importance capitale.
00:50:44 Ils nous manquent énormément en ce moment.
00:50:46 On a 230 000 postes à pourvoir, on ne les pourvoit pas.
00:50:49 Vous savez que dans les régions, je peux parler de Montpellier, mais d'autres régions,
00:50:53 on va fermer sur certaines côtes des établissements pendant un jour ou deux,
00:50:59 alors qu'ils devraient être ouverts 7 jours sur 7,
00:51:02 parce qu'on n'a pas de personnel.
00:51:04 Donc on n'a pas intérêt à toucher au salaire, et on ne le fera pas,
00:51:08 au salaire de nos employés.
00:51:10 Sur les prix, je vois effectivement à droite et à gauche des prix en augmentation.
00:51:17 Là, on est vraiment contraints, si vous voulez,
00:51:20 à faire très attention, à être vigilants.
00:51:23 On a aussi effectivement le prix de l'énergie.
00:51:25 Là, j'ai des adhérents de mon association qui nous parlent de 20, 30, 40 % d'augmentation ces derniers temps.
00:51:33 C'est très compliqué. La situation est très compliquée,
00:51:36 mais pour autant, il faut garder l'espoir,
00:51:38 parce que la gastronomie française reste quand même un des éléments attractifs
00:51:43 et d'attractivité de la France pour les touristes.
00:51:46 Après, il ne faut pas faire n'importe quoi.
00:51:48 Moi, je voulais juste dire que...
00:51:49 Un dernier mot, très rapidement.
00:51:51 Alors, rapidement, dernièrement, il y a eu quelque chose qui s'est passé.
00:51:54 C'est que la commission de la langue française,
00:51:59 et pour des raisons tout à fait évidentes,
00:52:01 pour ne pas garder de l'anglicisme dans les institutions,
00:52:04 ont transformé le terme de "Tharkitchen",
00:52:06 c'est-à-dire tout ce qui est "deliveroo" et autres,
00:52:08 en cuisine de tous les jours, en restaurant à long terme.
00:52:15 Si vous voulez, c'est très dangereux, cette notion de restaurant.
00:52:19 C'est-à-dire que les gens vont taper sur des plateformes.
00:52:21 Merci, vous êtes intarissable.
00:52:23 Mais je suis le maître des horloges, Alain.
00:52:26 Je sais.
00:52:27 En tous les cas, courage, le beau temps arrive.
00:52:30 Donc, le mois d'août sera sans doute meilleur, je vous le souhaite,
00:52:32 nous vous le souhaitons tous, que le mois de juillet.
00:52:34 Et votre optimisme me fait plaisir en tous les cas.
00:52:37 Merci d'avoir accepté de témoigner.
00:52:38 On va marquer une pause.
00:52:39 On va se retrouver pour la deuxième heure de Punchline été.
00:52:42 Après avoir évoqué l'affronte des policiers,
00:52:45 on évoquera l'affronte des médecins et des médecins généralistes.
00:52:49 Allez, ne quittez pas, on se retrouve dans quelques instants.
00:52:51 C'est Punchline été jusqu'à 19h.
00:52:53 Programme très chargé dans Punchline été ce soir.
00:53:00 Mais on va marquer, petite pause, info avec Mathieu Deveze.
00:53:05 Et dans l'affaire de Forbach, la situation de séquestration
00:53:08 est une réalité inexistante.
00:53:10 Ce sont les mots du procureur de la République.
00:53:12 La victime a été entendue longuement, selon des sources concordantes.
00:53:16 Rien ne corrobore les accusations de torture et de séquestration,
00:53:19 donc de Sennephab de 53 ans.
00:53:21 D'ailleurs, aucune projection de sang n'a été observée
00:53:24 et aucune fracture.
00:53:25 La garde à vie du mari sera levée en fin de journée.
00:53:29 Cinq policiers du RAID ont été placés en garde à vue à Marseille.
00:53:32 Ces gardes à vue interviennent dans le cadre de l'enquête
00:53:34 ouverte suite au décès d'un homme de 27 ans.
00:53:36 Les faits se sont produits dans la nuit du 1er au 2 juillet,
00:53:39 en marge des émeutes suite à la mort de Nahel.
00:53:42 C'est lors de l'autopsie du corps qu'a été repérée sur sa poitrine
00:53:45 la trace de ce qui pourrait être l'impact d'un tir de LBD.
00:53:49 Enfin, le décret de dissolution des soulèvements de la terre
00:53:52 sera-t-il suspendu ?
00:53:53 Le Conseil d'État examine aujourd'hui un recours déposé
00:53:56 par le collectif écologiste.
00:53:58 Les soulèvements de la terre étaient notamment présents
00:54:00 à Saint-Sauline, contre le projet des méga-bassines.
00:54:03 Le gouvernement lui reproche d'appeler à des violences
00:54:06 et dit participer.
00:54:08 C'est la fin de ce journal.
00:54:09 Tout de suite, la suite et la fin de Punchline été avec vous,
00:54:12 chers Thierry et vos invités.
00:54:13 Merci beaucoup mon cher Mathieu, on se retrouve dans une heure.
00:54:16 Allez, dernière ligne droite, vous l'avez dit,
00:54:19 pour Punchline été avec moi pour commenter l'actualité.
00:54:21 Irène Tolleret, députée européenne, Renew,
00:54:23 Philippe Erlin, économiste,
00:54:25 et Mathieu Hocq, secrétaire général du Millénaire.
00:54:29 Après la grogne des policiers qu'on a évoqués
00:54:32 dans tout début d'émission,
00:54:34 on va parler maintenant de celle des médecins.
00:54:36 Oui, celle des médecins, la fronte tarifaire
00:54:38 des médecins généralistes gagne du terrain en France.
00:54:40 Le prix des consultations a même été relevé
00:54:43 de 5 à 15 euros dans plusieurs départements,
00:54:45 notamment dans les Ardennes.
00:54:47 Regardez ce reportage, il est signé Florian Paume
00:54:50 et Clémence Barbier.
00:54:51 Et juste après, on sera avec un médecin généraliste,
00:54:53 cofondateur de Médecins Solidaires,
00:54:55 Martial Jardel, et on ouvrira le débat.
00:54:58 Oui, bonjour.
00:55:02 5, 10 et même jusqu'à 15 euros d'augmentation
00:55:05 pour une consultation chez certains généralistes.
00:55:08 Cette hausse des tarifs, illégale,
00:55:10 est pourtant jugée nécessaire pour ce médecin.
00:55:13 J'ai augmenté mes tarifs de consultation
00:55:15 depuis le 12 juin de 5 euros.
00:55:17 Ces 5 euros ne sont pas un objectif financier.
00:55:20 On est en train de dégrader la santé des citoyens
00:55:22 et pour ça, on milite contre.
00:55:24 Le tarif de la consultation va pourtant augmenter
00:55:27 d'1,50 euro, passant de 25 euros aujourd'hui
00:55:31 à 26,50 euros cet automne.
00:55:34 Insuffisant pour certains médecins,
00:55:36 même si son association ne soutient pas cette démarche,
00:55:39 cette généraliste dit comprendre sera le bol.
00:55:42 Alors que nous n'avons pas été augmentés depuis 7 ans,
00:55:46 mais c'est se moquer de nous.
00:55:48 Je pense que la Caisse nationale d'assurance maladie
00:55:50 ferait bien de comprendre que les confrères
00:55:52 qui pratiquent ces tarifs, ils n'ont rien à perdre,
00:55:56 parce que leur activité est en train de mourir.
00:55:59 Conséquence pour les patients, un reste à charge à payer.
00:56:02 Est-ce que la Mutuelle va prendre en charge aussi, c'est ça ?
00:56:05 Ce n'est pas une très grosse somme.
00:56:06 Cela dit, je comprends que pour d'autres, ce soit difficile.
00:56:08 Les praticiens frondeurs s'exposent à des sanctions,
00:56:11 allant de la non prise en charge de leur cotisation sociale
00:56:14 par l'assurance maladie, jusqu'au déconventionnement
00:56:17 dans les cas les plus extrêmes.
00:56:19 Bonjour Martial Jardel,
00:56:21 soyez le bienvenu dans Punchline été.
00:56:24 Je rappelle que vous êtes médecin généraliste
00:56:26 et cofondateur de Médecins Solidaires.
00:56:28 Première question, est-ce que vous avez augmenté
00:56:31 le prix de vos consultations ?
00:56:33 Non, moi je travaille dans une maison de santé
00:56:36 pluriprofessionnelle en milieu rural.
00:56:39 Non seulement on ne l'a pas fait, mais ça ne nous est pas venu
00:56:42 à l'idée de le faire.
00:56:44 Et comment jugez-vous l'initiative de vos collègues,
00:56:48 notamment dans les Ardennes ?
00:56:49 Quel regard portez-vous ?
00:56:50 Ils ont raison, pas raison, il faut le faire,
00:56:52 il ne faut pas le faire, c'est quoi votre état d'esprit ?
00:56:55 Je ne sais pas s'ils ont raison.
00:56:58 Ce qui est certain, c'est qu'il y a aujourd'hui
00:57:00 un immense malaise dans la médecine générale,
00:57:02 qui est palpable depuis plusieurs années
00:57:05 et qui est en train de s'aggraver de jour en jour.
00:57:08 Et il est vrai que les dernières négociations conventionnelles
00:57:12 ont amplifié ce malaise alors qu'elles auraient dû le résoudre.
00:57:15 Et je comprends en tout cas le sentiment de solitude,
00:57:20 d'impuissance que peuvent ressentir
00:57:23 certains médecins généralistes.
00:57:24 J'aimerais comprendre quel est votre regard,
00:57:27 je vous pose la question, sur cette initiative.
00:57:29 Vous en pensez quoi très concrètement ?
00:57:31 Alors moi je suis cofondateur d'une association
00:57:34 qui s'appelle Médecins Solidaires.
00:57:36 On n'est pas un syndicat, on n'a pas vocation
00:57:39 à apporter une parole politique.
00:57:41 Nous on est là pour essayer de résoudre
00:57:43 la situation des déserts médicaux à notre échelle,
00:57:45 en tout cas de proposer une contribution
00:57:48 de la médecine générale dans cet immense drame humain
00:57:51 qui est en train de se jouer sous nos yeux
00:57:53 et qui n'est que le début, puisque la situation
00:57:55 va lourdement s'aggraver dans les prochaines années.
00:57:59 Je vous rappelle que 85% du territoire
00:58:02 aujourd'hui est un désert médical.
00:58:04 Je voyais ce matin un patient qui est en vacances
00:58:08 chez nous et qui est originaire de Nice,
00:58:11 et qui me disait que à Nice, en centre-ville,
00:58:13 ça commençait à se sentir qu'il y avait un problème
00:58:15 avec l'accès aux soins primaires.
00:58:16 Donc la question n'est même plus la question
00:58:19 du tarif de 5 euros, 10 euros, 15 euros,
00:58:22 c'est même pas tellement une question d'argent,
00:58:24 ça peut l'être parfois, mais on est en train
00:58:26 de vivre un drame humain exceptionnel
00:58:28 et c'est extrêmement grave.
00:58:29 Alors justement, vous parlez des déserts médicaux,
00:58:32 on a évoqué dans Bini News aujourd'hui
00:58:35 cette initiative à Albi dans le Tarn
00:58:38 où un cabinet médical est tenu par des médecins
00:58:40 à la retraite, ils sont 7, âgés de 70 à 77 ans.
00:58:44 Vous en pensez quoi ?
00:58:46 C'est tout à fait dans la même logique
00:58:49 que notre projet Médecins Solidaires.
00:58:52 Nous, Médecins Solidaires, le projet c'est de dire
00:58:54 bon, il y a un problème qu'on ne va pas résoudre demain,
00:58:59 il y a des tas de tours de table, de rapports qui ont été écrits,
00:59:02 maintenant qu'est-ce qu'on fait avec ces gens
00:59:04 qui actuellement ne sont plus suivis,
00:59:06 ces gens qui n'ont plus de médecin
00:59:08 et qui sont en train de se déséquilibrer
00:59:10 sur toute leur pathologie chronique
00:59:12 et c'est très grave.
00:59:13 Donc on essaye d'inventer dans notre association
00:59:15 ce qu'on appelle le temps partagé solidaire.
00:59:17 C'est un peu la même chose que ce qu'ils font à Albi,
00:59:19 d'ailleurs il faut absolument qu'on rentre en contact
00:59:21 avec ces gens-là parce qu'on est tout à fait
00:59:23 à leur prix, c'est de proposer que des médecins
00:59:26 puissent aller dans ces territoires isolés
00:59:29 en contribuant à hauteur d'une semaine
00:59:31 de leur agenda médical dans l'année,
00:59:33 quel que soit leur profil, quel que soit leur statut,
00:59:36 en se disant, au lieu de demander beaucoup à peu,
00:59:39 on peut peut-être essayer de demander peu,
00:59:41 mais à beaucoup.
00:59:42 Et ça n'empêche pas d'être militant,
00:59:44 ça n'empêche pas de vouloir de l'autre côté
00:59:46 revendiquer une amélioration de la profession.
00:59:49 Mais on peut être d'un côté dans la revendication
00:59:52 et de l'autre dans l'action.
00:59:53 Nous, dans notre collectif Médecins solidaires,
00:59:55 il y a beaucoup de médecins qui sont dans le collectif
00:59:58 Médecins pour demain, il y a beaucoup de médecins
01:00:00 qui ne sont pas contents des négociations conventionnelles
01:00:02 qui ont eu lieu, il y a beaucoup de médecins
01:00:04 qui ne sont pas satisfaits de la situation
01:00:06 de la médecine générale en France,
01:00:07 mais qui se disent, d'un autre côté,
01:00:09 pendant ce temps, pendant qu'on discute,
01:00:11 il faut qu'on aille soigner ces patients
01:00:12 dans les territoires et qu'on essaye de challenger
01:00:14 un peu le système pour proposer autre chose.
01:00:16 Parce que là, on est en train d'essayer
01:00:18 de faire rentrer un rond dans un carré
01:00:20 et ça ne marche pas.
01:00:21 - Merci beaucoup pour votre témoignage.
01:00:22 Je suis désolé pour la communication
01:00:24 qui n'était pas excellente, ce n'est pas de votre fait,
01:00:26 mais ça arrive parfois.
01:00:27 Merci beaucoup, Martiel Jardel.
01:00:29 Je rappelle que vous êtes médecin généraliste
01:00:30 et cofondateur de Médecins solidaires.
01:00:32 Petite réaction à Mathieu Hoque sur, déjà,
01:00:35 un, l'initiative de ces médecins
01:00:37 qui a augmenté le prix des consultations,
01:00:38 et deux, sur cette expérience pour lutter
01:00:42 contre les déserts médicaux dans le Tarn.
01:00:44 - Au moment des négociations conventionnelles
01:00:46 entre les médecins et l'assurance maladie,
01:00:48 il y a ce collectif de médecins qui a émergé,
01:00:50 donc un collectif un peu comme on voit aujourd'hui
01:00:52 dans la police, des personnes qui se soulèvent
01:00:54 et qui disent qu'il y a des revendications
01:00:57 apportées pour notre fonction.
01:00:59 Moi, je suis d'accord avec la majorité
01:01:01 des revendications des médecins
01:01:02 sur les questions matérielles, immatérielles.
01:01:04 C'est vrai qu'ils font leur métier
01:01:05 dans des conditions de plus en plus dures,
01:01:07 de plus en plus pénibles,
01:01:08 il y a la cause de l'insécurité,
01:01:09 il y a beaucoup de sujets,
01:01:10 même aussi bureaucratisation des démarches, etc.
01:01:13 Par contre, sur la revendication tarifaire,
01:01:16 je ne suis pas tout à fait d'accord
01:01:17 avec ce que préconisent les médecins.
01:01:19 Et donc, de fait, pour répondre à votre question,
01:01:20 je ne suis pas d'accord avec l'idée
01:01:22 d'augmenter les consultations,
01:01:26 parce que vous ne pouvez pas à la fois
01:01:28 libéraliser les consultations,
01:01:31 le tarif des consultations,
01:01:32 tout en restant financé par la sécurité sociale,
01:01:36 tout en sachant que...
01:01:37 Surtout qu'il risque de se faire taper sur les doigts
01:01:38 par la science, pas la vie.
01:01:39 Il y a de fortes chances.
01:01:41 Très rapidement, deux mots,
01:01:43 Irène et Philippe, avant de marquer une pause.
01:01:45 Alors déjà, ce problème n'existe pas qu'en France,
01:01:47 c'est un problème européen.
01:01:49 Dans toutes les zones rurales,
01:01:50 on a à un moment donné,
01:01:51 je ne sais pas si c'est lié au vieillissement
01:01:52 de la population,
01:01:53 on a un sujet d'accès à la santé.
01:01:56 Et l'autre commentaire, c'est que
01:01:58 ce sont des situations régionales très différentes.
01:02:01 On n'a peut-être pas les mêmes besoins de santé
01:02:03 quand on est dans une ville universitaire très jeune,
01:02:05 comme Montpellier,
01:02:06 ou quand on est dans un village
01:02:09 qui a plus de personnes âgées,
01:02:12 ou sur la côte d'Azur.
01:02:14 Et donc, c'est important qu'on arrive
01:02:15 à embarquer un accès à la santé
01:02:19 qui soit le même pour tous les citoyens,
01:02:22 et en même temps,
01:02:23 qu'ils prennent en compte
01:02:24 les spécificités régionales.
01:02:25 Donc, ce n'est pas évident.
01:02:26 Je suis complètement contre
01:02:28 l'idée des augmentations de tarifs.
01:02:30 Ah, vous êtes contre ?
01:02:31 Ah oui, oui.
01:02:32 Je ne suis pas d'accord.
01:02:34 Je pense qu'il faut qu'on travaille.
01:02:35 On a ce modèle de notre santé en France.
01:02:37 Travaillons sur le modèle, améliorons-le.
01:02:40 Mais ce type d'initiative,
01:02:41 ça va vers de la libéralisation,
01:02:43 de la privatisation.
01:02:45 S'ils veulent faire de la médecine privée,
01:02:46 ils peuvent le faire.
01:02:47 Ce n'est pas la médecine générale.
01:02:49 Philippe ?
01:02:50 25 euros pour une concession médicale.
01:02:52 25 à 30 euros.
01:02:54 C'est ce que coûte le coiffeur
01:02:57 pour une coupe homme.
01:02:59 Il n'y a pas le même nombre d'années d'études
01:03:01 et il n'y a pas la même responsabilité aussi.
01:03:04 Donc, moi, je considère que ce prix de 25 euros,
01:03:06 il n'a rien à voir.
01:03:08 Ça peut être mal couper les cheveux.
01:03:10 Oui, oui, c'est moins grave
01:03:12 qu'un mauvais diagnostic de santé.
01:03:16 Donc, moi, je considère que ce prix
01:03:18 doit être augmenté.
01:03:19 Et je trouve que ces médecins
01:03:21 qui augmentent le prix ont raison
01:03:22 parce que ça va dans la bonne direction.
01:03:24 Il faut qu'on apprenne à payer plus cher
01:03:26 une consultation qu'un passage chez le coiffeur.
01:03:29 Ce n'est pas les mêmes responsabilités.
01:03:31 Il va falloir passer.
01:03:32 Et c'est une façon de résoudre le problème
01:03:34 des désirs médicaux.
01:03:36 Parce que quand c'est mal payé comme ça,
01:03:38 25 euros, la seule façon de s'en tirer,
01:03:40 c'est d'enchaîner les clients de 9h du matin
01:03:42 jusqu'à 18h.
01:03:43 Ce qui n'est pas possible dans les zones
01:03:45 faiblement peuplées,
01:03:46 où là, vous avez des trous dans l'agenda.
01:03:48 Donc, en augmentant, ça permet de résoudre
01:03:50 le problème des désirs médicaux.
01:03:52 Il faut en passer par là.
01:03:54 C'est comme ça.
01:03:55 On marque une nouvelle pause
01:03:56 et on se retrouve juste après.
01:03:57 On parlera du casse-tête
01:03:59 pour un grand nombre d'étudiants.
01:04:00 On verra comment ça se passe à Montpellier.
01:04:02 Mais en tous les cas,
01:04:04 c'est un vrai, vrai problème pour eux
01:04:05 de trouver des logements.
01:04:07 Et ce n'est pas si simple.
01:04:08 On ira du côté de Nantes, notamment.
01:04:10 Allez, à tout de suite.
01:04:11 Merci de nous rester fidèles.
01:04:17 C'est Punchalignité jusqu'à 19h avec moi
01:04:19 pour commenter cette actualité
01:04:20 pour les derniers trois quarts d'heure
01:04:22 qui nous restent dans cette émission.
01:04:23 Irène Tolleret, Philippe Herlin
01:04:26 et Mathieu Hocq.
01:04:27 Si vous voulez bien,
01:04:28 on va aborder la problématique des étudiants
01:04:30 qui sont confrontés à une problématique
01:04:33 de logement.
01:04:35 C'est de plus en plus difficile pour eux
01:04:37 de trouver des logements.
01:04:38 On va regarder ce reportage
01:04:40 de Michael Chayou tourné à Nantes
01:04:42 et on ouvre le débat.
01:04:44 Parce que ça pose plein de problèmes, évidemment.
01:04:46 Un problème de logement,
01:04:47 problème de coût de la nourriture, etc.
01:04:49 Vous allez voir.
01:04:50 Regardez le reportage.
01:04:51 Les services du CRUZ sont fermés à Nantes
01:04:55 pour les 15 premiers jours d'août.
01:04:56 Et pour cause,
01:04:57 tous les logements sont déjà loués.
01:04:59 Enzo est boursier.
01:05:00 Il pouvait prétendre à une place
01:05:02 en résidence universitaire.
01:05:04 Mais il a reçu le feu vert de sa future école
01:05:06 qu'après la clôture des inscriptions au CRUZ.
01:05:08 Depuis un mois,
01:05:09 il cherche un logement dans le privé,
01:05:11 sans succès.
01:05:12 Il y a très peu d'appartements.
01:05:13 Donc, dès qu'il y en a de disponibles,
01:05:15 ils partent extrêmement vite.
01:05:17 Et ils demandent des grosses garanties financières
01:05:19 malgré que le loyer ne soit pas extrêmement élevé.
01:05:21 Dans cet agent spécialisé,
01:05:22 on estime que les nouvelles obligations
01:05:24 pour les propriétaires ont fait diminuer l'offre.
01:05:26 Seule une petite vingtaine de biens étudiants
01:05:29 sont proposés à la location ce début août.
01:05:31 Et on n'accepte plus aucun nouveau dossier de demande.
01:05:34 La rentrée 2023 est pire que l'an passé,
01:05:37 avec l'apparition d'un nouveau phénomène.
01:05:39 Les gens gardent le logement
01:05:40 et on a très peu de préavis par rapport aux années précédentes
01:05:42 sur l'ensemble du parc immobilier.
01:05:44 Et pour avoir échangé avec d'autres agences,
01:05:46 c'est un cas qui est un peu national aussi.
01:05:48 Certaines personnes vont se mettre en camping,
01:05:49 certains vont être sur le canapé de leurs potes
01:05:51 pendant un, deux, voire trois mois.
01:05:53 Et donc, effectivement,
01:05:54 c'est malheureusement des gens qui sont en recherche,
01:05:57 mais qui, en plus, comme ils ont leur cours,
01:05:58 ne peuvent pas forcément être très réactifs,
01:05:59 faire des visites la journée, etc.
01:06:00 Donc, c'est des situations qui sont malheureusement un peu compliquées.
01:06:02 Moins de logements et plus d'étudiants,
01:06:04 résultat les prix flambent.
01:06:06 Plus 20% en huit ans pour un studio à Nantes,
01:06:09 rien ou presque en dessous des 500 euros mensuels.
01:06:12 Seul petit espoir pour Enzo,
01:06:14 trouver une colocation dans un appartement plus grand.
01:06:18 Mathieu, c'est un sacré problème pour les étudiants.
01:06:21 C'est compliqué quand on voit les prix qui flambent.
01:06:25 Michael Chahut nous donne des prix sur Nantes
01:06:28 et 400, 500 euros le prix.
01:06:31 Et à Paris, c'est encore beaucoup plus.
01:06:34 Complètement.
01:06:35 Au Bordeaux, j'ai fait mes études à Bordeaux.
01:06:36 Pareil, on payait facilement 400, 500,
01:06:39 même parfois 600 pour certaines personnes,
01:06:41 un logement qui n'est pas convenable.
01:06:43 Non, le vrai sujet, c'est qu'effectivement,
01:06:46 le poids du logement dans le budget des étudiants
01:06:48 a explosé ces dernières décennies.
01:06:50 On est à plus de 30% aujourd'hui
01:06:52 de dépenses contraintes liées au logement
01:06:54 dans le budget d'un étudiant.
01:06:56 Ensuite, il faut rajouter la nourriture.
01:06:58 Puis ensuite, les différentes autres dépenses contraintes à payer.
01:07:02 Et vous êtes dans des situations où vous n'en sortez pas.
01:07:05 Aujourd'hui, il y a un problème d'offres.
01:07:07 Il y a un problème d'offres parce qu'effectivement,
01:07:09 on a des normes sur les constructions de logements
01:07:11 qui ont fait qu'on a pris du retard
01:07:13 dans la construction de logements.
01:07:15 On a aussi une fiscalité sur le logement
01:07:17 qui a incité à une sorte de spéculation immobilière
01:07:20 avec, je pense, notamment au Pinel.
01:07:22 Donc, c'est des sujets qui contraignent les étudiants
01:07:26 dans leur vie.
01:07:27 C'est pour ça que je posais la question tout à l'heure
01:07:29 de est-ce que les commerçants, les cafetiers, les barmans
01:07:34 vont pouvoir aussi embaucher des étudiants.
01:07:36 Parce que pour beaucoup de jeunes,
01:07:38 c'est indispensable d'avoir ces deux mois-là,
01:07:40 voire toute l'année, de pouvoir travailler
01:07:42 pour récupérer un peu d'argent.
01:07:43 Pour pouvoir suivre leurs études.
01:07:44 Juste suivre ses études.
01:07:46 Philippe, on le voit, c'est compliqué pour nos jeunes
01:07:50 de déjà se loger.
01:07:52 Et on le sait, malheureusement,
01:07:54 on en a beaucoup parlé sur nos plateaux,
01:07:56 mais certains étudiants ne font qu'un repas par jour.
01:08:00 Parce que, justement, le coût est exorbitant pour eux.
01:08:04 Et ça, ça illustre la crise du logement,
01:08:05 alors qu'il y a déjà ancienne enfance,
01:08:07 notamment parce qu'il y a le poids de la fiscalité
01:08:09 qui est très important et qui dissuade
01:08:11 les investisseurs privés d'investir dans le logement,
01:08:14 alors qu'on devrait plutôt les y encourager.
01:08:16 Donc, les gens préfèrent mettre leur argent
01:08:17 dans l'assurance ou des trucs comme ça
01:08:19 pour ne pas être embêtés.
01:08:20 Ou même au-delà de la fiscalité, il y a aussi le fait
01:08:22 que si le locataire refuse de partir,
01:08:24 il y a au moins un an de procédure.
01:08:26 Donc, ça n'encourage pas non plus
01:08:27 l'investissement en bublier.
01:08:29 Et puis, le gouvernement actuel en a remis une couche
01:08:31 avec les DPE, diagnostic de performance énergétique,
01:08:34 où tout d'un coup, il faut lutter
01:08:36 contre les passoires thermiques de façon hystérique.
01:08:38 Et donc, on impose des comptes extrêmement lourdes,
01:08:40 ce qui fait qu'il y a beaucoup de propriétaires
01:08:42 devant la somme d'argent que ça représente,
01:08:45 préfèrent laisser tomber.
01:08:47 Donc, ils remettent ça en vente.
01:08:48 Donc, ça passe du marché de l'allocation
01:08:50 au marché de la vente.
01:08:51 Et donc, sur le marché de la vente,
01:08:53 on a plutôt une baisse des prix,
01:08:55 justement parce qu'il y a beaucoup de propriétaires
01:08:57 qui se délaissent de leurs biens locatifs.
01:08:59 Et ça, c'est une crise qui est créée
01:09:01 par l'actuel gouvernement.
01:09:02 Donc, moi, je dis que justement,
01:09:03 pour résoudre ce problème-là
01:09:05 de logement étudiant et de logement en général,
01:09:07 il faudra que le gouvernement, au minimum,
01:09:09 suspende ces réglementations.
01:09:11 Parce que déjà, depuis le début de cette année,
01:09:13 il y a des logements mal classés énergétiquement
01:09:15 qui ne peuvent plus être loués.
01:09:16 Voilà. Donc, il faudra que le gouvernement
01:09:18 prenne conscience de cette crise-là
01:09:20 et au minimum, suspende
01:09:22 toutes ces réglementations absurdes
01:09:24 sur le DPE.
01:09:25 On a une députée sur ce plateau,
01:09:26 ça tombe bien, va nous répondre.
01:09:27 Moi, je ne suis pas du tout d'accord avec vous.
01:09:29 Pour une raison simple,
01:09:30 le changement climatique qui s'impose à nous.
01:09:32 Ça, c'est à vérifier, mais enfin, c'est un autre sujet.
01:09:35 A priori, il paraît important
01:09:38 que nous réduisions nos dépenses,
01:09:41 nos émissions de gaz à effet de serre
01:09:43 et par là même, nos dépenses énergétiques.
01:09:45 Et le premier poste sur lequel
01:09:47 tout le monde s'engage,
01:09:48 et pas seulement la France et le gouvernement,
01:09:50 c'est de protéger et de lutter
01:09:52 contre les passoires thermiques.
01:09:54 Parce que les étudiants,
01:09:55 s'il y a des passoires thermiques
01:09:56 qui sont remis sur le marché,
01:09:58 si derrière, ils payent 300 euros
01:10:00 d'électricité par mois,
01:10:01 ce n'est pas terrible pour eux.
01:10:02 Donc, je crois qu'à un moment donné,
01:10:04 vous avez raison sur un point,
01:10:06 ça fait longtemps que ce problème existe
01:10:08 et ça fait longtemps qu'il n'est pas traité.
01:10:09 Donc, au moins, ce gouvernement,
01:10:11 avec ses diagnostics de performances énergétiques,
01:10:14 il rattrape un travail qui n'a pas été fait
01:10:16 depuis des dizaines et des dizaines d'années.
01:10:19 Par exemple, les permis de louer
01:10:21 qui ont été mis en place,
01:10:23 ils ont permis de lutter
01:10:24 contre des locations indignes.
01:10:25 Et je peux vous dire qu'il y en avait
01:10:27 dans toutes les communes de France.
01:10:28 Mais par contre,
01:10:29 ce n'était pas forcément un sujet
01:10:33 à la mode de demander à un propriétaire
01:10:36 de faire les travaux qu'il aurait dû faire
01:10:37 pour que le logement
01:10:38 ne soit pas une passoire thermique.
01:10:39 Donc, je crois qu'on a besoin
01:10:41 de plus de logements pour les étudiants.
01:10:43 - La location indigne, c'est autre chose,
01:10:44 mais le passoire thermique,
01:10:45 de toute façon, avant même la crise énergétique
01:10:47 qu'on connaît,
01:10:48 il y avait déjà,
01:10:49 l'énergie, ça coûtait quelque chose.
01:10:51 Et quand on regarde la dépense énergétique
01:10:53 sur le logement,
01:10:54 elle diminue.
01:10:55 Sur les 30 dernières années,
01:10:56 il y a 20 % de diminution
01:10:57 parce que, de façon naturelle,
01:10:59 lorsque les logements sont construits
01:11:00 ou rénovés,
01:11:01 il y a des progrès de l'isolation.
01:11:02 Et donc, de toute façon,
01:11:04 les passoires thermiques diminuaient
01:11:06 et la performance énergétique augmentait
01:11:08 avant même qu'on mette en place EDPE.
01:11:10 Mais avec EDPE,
01:11:11 on a une politique hystérique
01:11:12 qui provoque la crise.
01:11:13 - Et puis, je ne sais pas si vous l'avez relevé,
01:11:15 mais on avait, dans Bini News,
01:11:17 un agent immobilier spécialisé,
01:11:19 justement, dans les logements
01:11:20 pour les jeunes.
01:11:21 Mais il y a également un effet,
01:11:23 ça s'appelle "parcoursup"
01:11:25 où les étudiants ont leur affectation
01:11:28 quasiment au dernier moment
01:11:29 et c'est une véritable galère.
01:11:31 - L'exemple qui a été donné est flagrant.
01:11:34 - Mathieu Hoque.
01:11:36 - Tout à fait.
01:11:37 Moi, je souscris à ce que vous venez de dire.
01:11:38 Je pense qu'effectivement,
01:11:39 sur la question des passoires thermiques,
01:11:41 il y en a à peu près 5 millions,
01:11:42 je crois, de mémoire.
01:11:43 5 millions de passoires thermiques
01:11:44 et quand on regarde la courbe,
01:11:45 on voit bien que la trajectoire
01:11:47 était en déclin,
01:11:48 puisque de fait,
01:11:49 dès lors qu'on construit
01:11:50 de nouveaux logements,
01:11:51 il y a eu des centaines de milliers
01:11:52 de logements qui ont été construits
01:11:53 depuis les années 2000,
01:11:54 on avait des performances énergétiques
01:11:56 qui s'amélioraient en matière de DPE.
01:11:59 Et après, se pose aussi
01:12:00 une deuxième question,
01:12:01 c'est quelle est la politique
01:12:03 de rénovation de l'habitat
01:12:04 et quel bilan on peut en faire,
01:12:05 notamment les dispositifs
01:12:06 MaPrimeRénov' et MaPrimeAdapt,
01:12:08 ensuite, pour ce qui est
01:12:09 de vieillissement,
01:12:10 l'autonomie des personnes
01:12:12 dans les logements.
01:12:13 Mais en tout cas,
01:12:14 ces dispositifs-là,
01:12:15 aujourd'hui,
01:12:16 ils n'ont pas atteint
01:12:17 leur efficacité pleine
01:12:18 au regard du nombre
01:12:19 d'investissements
01:12:20 qui ont été vraiment colossaux
01:12:21 et qui ont été mis sur la table.
01:12:22 En tous les cas,
01:12:23 c'est un dossier
01:12:24 pour le nouveau ministre
01:12:25 de l'Éducation nationale,
01:12:26 le problème du logement,
01:12:27 il ne faudra pas
01:12:28 qu'il l'oublie évidemment,
01:12:29 c'est une vraie problématique.
01:12:30 Et puis, autre dossier aussi,
01:12:32 relancé par Robert Ménard,
01:12:34 le maire de Béziers,
01:12:35 ce n'est pas très loin de chez vous,
01:12:36 ma chère Irène.
01:12:38 Il se porte volontaire
01:12:39 pour expérimenter l'uniforme
01:12:42 à l'école.
01:12:43 C'est une annonce
01:12:44 qui fait suite justement,
01:12:45 on l'évoquait tout à l'heure
01:12:46 hors plateau,
01:12:47 une annonce faite
01:12:48 par Gabriel Attal.
01:12:49 Oui, qui a proposé
01:12:50 effectivement une expérimentation
01:12:51 sur l'uniforme.
01:12:52 Je suis née à Béziers
01:12:53 et donc je trouve très bien
01:12:55 que il y ait des expéri...
01:12:56 Vraiment, cette émission
01:12:57 est faite pour vous aujourd'hui.
01:12:58 Je crois.
01:12:59 On va écouter d'abord
01:13:00 Robert Ménard
01:13:01 qui se dit ouvert à l'uniforme
01:13:02 et qui est prêt
01:13:03 à expérimenter justement
01:13:04 l'uniforme.
01:13:05 On l'écoute
01:13:06 et on débarque ensuite.
01:13:07 Pour ou contre l'uniforme ?
01:13:08 D'abord,
01:13:09 c'est pas une idée nouvelle à Béziers
01:13:10 puisque à peine élu,
01:13:11 c'était à la rentrée 2014,
01:13:12 j'avais proposé déjà
01:13:13 d'essayer de faire une tentative.
01:13:14 Qu'est-ce que ça nous coûte
01:13:15 de voir si c'est positif
01:13:16 ou pas dans ce pays
01:13:17 où on tranche comme ça ?
01:13:18 Alors, pour ou contre ?
01:13:19 Moi, je dis juste,
01:13:20 essayons de le faire.
01:13:21 On le fait déjà
01:13:22 dans tout un tas
01:13:23 de territoires d'outre-mer,
01:13:24 en Guyane, en Polynésie,
01:13:25 en Nouvelle-Calédonie.
01:13:26 Il y a des uniformes.
01:13:27 Est-ce que c'est mieux
01:13:28 ou pas mieux ?
01:13:29 On pourrait peut-être
01:13:30 déjà s'interroger.
01:13:31 On peut s'interroger.
01:13:32 Plus on parle
01:13:33 d'une expérience personnelle,
01:13:34 moi, j'avais de la famille
01:13:35 en Martinique,
01:13:36 j'avais des petits cousins
01:13:37 qui prenaient le bateau
01:13:38 pour aller à l'école
01:13:39 et c'était plutôt assez sympa
01:13:40 avec la petite robe
01:13:41 pour la petite cousine,
01:13:42 le petit chemisier blanc, etc.
01:13:43 Enfin bon,
01:13:44 c'est une bonne ou une mauvaise idée ?
01:13:45 J'ai eu l'occasion
01:13:46 de vivre à l'étranger
01:13:47 et effectivement,
01:13:48 la France distinguait.
01:13:49 On était un des seuls systèmes scolaires
01:13:50 où il n'y avait pas d'uniformes
01:13:51 et donc,
01:13:52 on a eu des problèmes
01:13:53 avec les uniformes.
01:13:54 On a eu des problèmes
01:13:55 avec les uniformes
01:13:56 et on a eu des problèmes
01:13:57 avec les uniformes.
01:13:58 La France distinguait.
01:13:59 On était un des seuls systèmes scolaires
01:14:00 où il n'y avait pas d'uniformes
01:14:01 et donc,
01:14:02 ça n'a pas fait des collègues
01:14:03 de pays,
01:14:04 ni des Britanniques,
01:14:05 ni des Japonais
01:14:06 qui sont moins ouverts
01:14:07 sur le monde.
01:14:08 Donc,
01:14:09 moi, je trouve que c'est
01:14:10 très intéressant
01:14:11 dans l'état
01:14:12 dans lequel on est,
01:14:13 que cette expérimentation
01:14:14 soit tentée
01:14:15 et qu'on regarde
01:14:16 si ça nous fait du bien
01:14:17 ou pas.
01:14:18 Philippe,
01:14:19 ça vous inspire quoi ?
01:14:20 Ça va dans le bon sens,
01:14:21 indéniablement,
01:14:22 mais il faut que ça arrive
01:14:23 avec d'autres choses.
01:14:24 La restauration de la discipline,
01:14:25 retrouver la culture,
01:14:26 la discipline,
01:14:27 retrouver le nombre d'heures
01:14:28 qu'on avait
01:14:29 dans les matières fondamentales
01:14:30 françaises et mathématiques
01:14:31 alors qu'on était
01:14:32 un peu diminué
01:14:33 au profit d'options
01:14:34 un peu exotiques.
01:14:35 Bon voilà,
01:14:36 il faut que ça aille ensemble
01:14:37 et à ce moment-là,
01:14:38 on peut espérer redresser
01:14:39 le niveau de l'école
01:14:40 parce que dans les classements
01:14:41 PISA,
01:14:42 on n'est pas très bon.
01:14:43 Donc,
01:14:44 si on peut s'appuyer là-dessus
01:14:45 et sur d'autres initiatives
01:14:46 pour remonter le niveau,
01:14:47 très bien.
01:14:48 Et puis,
01:14:49 c'est vrai,
01:14:50 souvent,
01:14:51 on le dit,
01:14:52 il y a un problème
01:14:53 de marque aussi.
01:14:54 Les jeunes,
01:14:55 les parents ont
01:14:56 un peu plus d'argent,
01:14:57 évidemment.
01:14:58 Les jeunes s'habillent
01:14:59 avec des marques,
01:15:00 d'autres qui sont
01:15:01 issus d'un milieu
01:15:02 un peu plus modeste.
01:15:03 Ça stigmatise,
01:15:04 évidemment.
01:15:05 Je ne sais pas,
01:15:06 vous en pensez quoi,
01:15:07 Mathieu ?
01:15:08 Moi, je suis d'accord.
01:15:09 Je viens aussi de ce milieu-là.
01:15:10 Je pense qu'effectivement,
01:15:11 les marqueurs sociaux
01:15:12 devraient ne pas avoir
01:15:13 leur place à l'école.
01:15:14 Mais après,
01:15:15 moi,
01:15:16 ce qui a été dit,
01:15:17 je pense que ce n'est pas
01:15:18 le seul sujet,
01:15:19 l'uniforme à l'école.
01:15:20 En tout cas,
01:15:21 ça doit s'accompagner
01:15:22 et ça doit être assorti
01:15:23 de tout un arsenal de mesures
01:15:24 pour reprendre le contrôle
01:15:25 de l'école,
01:15:26 faire en sorte que l'école
01:15:27 ne soit plus un territoire
01:15:28 perdu de la République,
01:15:29 ce qui est le cas
01:15:30 dans un certain nombre
01:15:31 de quartiers
01:15:32 où vous avez une décrépitude
01:15:33 de l'autorité,
01:15:34 de la discipline,
01:15:35 de l'excellence aussi académique.
01:15:36 Et donc,
01:15:37 moi,
01:15:38 je plaide aussi
01:15:39 pour renouer avec ce lien
01:15:40 entre les élèves
01:15:41 et la discipline
01:15:42 pour pouvoir aller
01:15:43 vers une école
01:15:44 de l'excellence,
01:15:45 une école de l'excellence
01:15:46 qui soit républicaine
01:15:47 et qui soit surtout
01:15:48 la même partout
01:15:49 dans tous les territoires
01:15:50 du pays,
01:15:51 ce qui n'est aujourd'hui
01:15:52 pas le cas.
01:15:53 - C'est un vieux dossier,
01:15:54 ça, Irène.
01:15:55 On en parle,
01:15:56 on en parle,
01:15:57 on en parle.
01:15:58 Vous pensez que
01:15:59 Gabriel Attal
01:16:00 va renfoncer le clou
01:16:01 sur ce dossier
01:16:02 de l'uniforme à l'école ?
01:16:03 - Écoutez,
01:16:04 il a proposé...
01:16:05 - Parce que ce débat-là,
01:16:06 j'ai l'impression
01:16:07 qu'on en parle
01:16:08 depuis de nombreuses années
01:16:09 et ça ne se fait jamais
01:16:10 parce qu'il y a toujours...
01:16:11 - Moi,
01:16:12 je trouve que
01:16:13 le fait d'être
01:16:14 en expérimentation,
01:16:15 je pense que c'est
01:16:16 une bonne solution.
01:16:17 Les expérimentations
01:16:18 dans notre pays,
01:16:19 elles ont pu amener
01:16:20 des choses très positives.
01:16:21 On parlait
01:16:22 tout à l'heure
01:16:23 hors plateau
01:16:24 de territoire zéro chômeur.
01:16:25 Il y a eu une expérimentation,
01:16:26 ça a donné des bons résultats,
01:16:27 paf, ça a été étendu.
01:16:28 Donc,
01:16:29 sur un sujet comme l'uniforme,
01:16:30 plutôt que de faire
01:16:31 les poids et haleter
01:16:32 et de reprendre le dossier
01:16:33 et de le reposer,
01:16:34 si on peut aller
01:16:35 vers une expérimentation
01:16:36 et qu'elle donne
01:16:37 des bons résultats,
01:16:38 regardons.
01:16:39 Il y a des tas de pays
01:16:40 qui ont l'uniforme.
01:16:41 Je trouve que l'uniforme
01:16:42 est intéressant
01:16:43 parce que, quelque part,
01:16:44 il développe
01:16:45 le sens du collectif.
01:16:46 Or, aujourd'hui,
01:16:47 si on regarde
01:16:48 l'ensemble des phénomènes
01:16:49 de sociétés
01:16:50 que l'on a discutées
01:16:51 dans cette émission,
01:16:52 on peut se poser la question
01:16:53 de où est le sens du collectif.
01:16:54 Où est le sens du collectif
01:16:55 quand on ne respecte pas
01:16:56 les forces de l'ordre ?
01:16:57 Où est le sens du collectif
01:16:58 quand on a des sujets comme ça ?
01:17:01 Et donc, je trouve que,
01:17:02 si ça peut aider
01:17:03 à retrouver un sens
01:17:04 du vivre ensemble,
01:17:05 du faire ensemble
01:17:06 à l'école,
01:17:07 allons-y.
01:17:08 Oui, parce que je ne vois pas
01:17:09 quels sont les freins,
01:17:10 personnellement.
01:17:11 Je ne sais pas, Philippe.
01:17:12 Facilite-moi à l'expérimentation
01:17:13 en capitaliste
01:17:14 qui vient de l'État
01:17:15 et qui tombe vers
01:17:16 tel ou tel département.
01:17:17 Je ne sais pas,
01:17:18 je ne sais pas
01:17:19 si c'est un département
01:17:20 qui est en état
01:17:21 et qui tombe vers
01:17:22 tel ou tel département.
01:17:23 Je défends plutôt
01:17:24 le principe de subsidiarité,
01:17:25 c'est-à-dire qu'il faudrait
01:17:26 d'ores et déjà permettre
01:17:27 à toutes les écoles
01:17:28 qui le souhaitent
01:17:29 de pouvoir restaurer l'uniforme.
01:17:30 Il faut que ce soit
01:17:31 la communauté éducative
01:17:32 avec les parents d'élèves
01:17:33 qui décident éventuellement
01:17:34 de remettre l'uniforme
01:17:35 et à ce moment-là,
01:17:36 on pourrait assister à…
01:17:37 Oui, mais pourquoi ça traîne ?
01:17:38 Pourquoi en fait,
01:17:39 pourquoi on traîne
01:17:40 sur ce dossier ?
01:17:41 Quels sont les freins ?
01:17:42 Il pourrait y avoir
01:17:43 plusieurs freins.
01:17:44 Il y a peut-être éventuellement
01:17:45 déjà un,
01:17:46 le fait que les familles
01:17:47 s'ingèrent, on va dire,
01:17:48 dans l'école aujourd'hui,
01:17:49 ce qui n'est pas leur place.
01:17:50 Et quand vous vous posez
01:17:51 la question à différents enseignants,
01:17:52 que ce soit d'ailleurs
01:17:53 dans le public
01:17:54 ou dans le privé sous contrat,
01:17:55 ils vous répondront
01:17:56 tous la même chose,
01:17:57 c'est-à-dire que les familles
01:17:58 sont entrées à l'école aujourd'hui
01:17:59 et donc de fait,
01:18:00 pourrait être un contre,
01:18:01 on va dire,
01:18:02 l'idée d'un uniforme,
01:18:03 quoique ça dépend
01:18:04 de certaines familles.
01:18:05 Et puis après,
01:18:06 je pense qu'il y a aussi
01:18:07 un sujet peut-être de coût
01:18:08 pour l'État
01:18:09 où éventuellement,
01:18:10 dans le cadre d'une expérimentation,
01:18:11 on pourrait chiffrer
01:18:12 ce type de mesures.
01:18:13 Moi, je n'y vois pas vraiment
01:18:14 de problématique majeure,
01:18:15 mais en tout cas,
01:18:16 elle est sur la table.
01:18:17 Philippe, le mot de la fin.
01:18:18 Le frein, c'est que ce sont
01:18:19 des idées de droite.
01:18:20 Parce que l'uniforme,
01:18:21 ça va avec les disciplines,
01:18:22 ça va avec les matières fondamentales
01:18:23 et la communauté éducative
01:18:24 et aussi le ministère
01:18:25 et la direction des programmes,
01:18:26 ils sont plutôt à gauche.
01:18:27 Donc, même si en apparence,
01:18:28 ils peuvent lancer l'idée
01:18:29 comme on l'entend régulièrement,
01:18:30 finalement,
01:18:31 il y a un problème
01:18:32 et c'est un problème
01:18:33 qui est très important
01:18:34 pour les familles.
01:18:35 Donc, même si en apparence,
01:18:36 ils peuvent lancer l'idée
01:18:37 comme on l'entend régulièrement,
01:18:38 finalement, peut-être qu'en sous-main,
01:18:39 ils mettent des bâtons en arrière-haut
01:18:40 à cette initiative.
01:18:41 C'est une hypothèse
01:18:42 que je formule.
01:18:43 Irène ?
01:18:44 Au Japon,
01:18:45 il y a eu des gouvernements
01:18:46 de droite,
01:18:47 des gouvernements de gauche
01:18:48 et les gamins,
01:18:49 ils sont avec leur uniforme.
01:18:50 Enfin, l'éducation au Japon,
01:18:51 c'est autre chose.
01:18:52 C'est un autre sujet.
01:18:53 Donc, au sein de la table,
01:18:54 on va en faire la moitié.
01:18:55 Pour, qui est contre ?
01:18:56 Pour.
01:18:57 Pour ?
01:18:58 Pour aussi.
01:18:59 Pour.
01:19:00 On va marquer une pause
01:19:01 si vous le voulez bien.
01:19:02 On va se retrouver pour la dernière demi-heure
01:19:05 de Punchline été.
01:19:06 On sera avec Sandra Buisson,
01:19:07 notre spécialiste police-justice.
01:19:08 Et on reviendra avec cette histoire
01:19:09 dont on parlait sur ce plateau hier,
01:19:11 cette histoire de femme séquestrée en Moselle,
01:19:14 d'origine allemande.
01:19:15 Sandra nous alertait sur le fait
01:19:17 qu'il fallait être excessivement prudent
01:19:19 sur cette affaire.
01:19:20 Elle semblerait qu'elle ait raison.
01:19:21 Le procureur a repris la parole tout à l'heure.
01:19:23 On la retrouvera juste après la pause publicitaire.
01:19:26 A tout de suite.
01:19:28 Il est un petit peu plus de 18h30.
01:19:30 C'est Punchline été, la dernière ligne droite,
01:19:32 puisque nous sommes ensemble jusqu'à 19h,
01:19:34 avec moi pour commenter cette actualité riche.
01:19:36 Irène Tolleray, Philippe Herlin, Mathieu Hoque
01:19:39 et Sandra Buisson, notre spécialiste police-justice.
01:19:42 Bonsoir, Sandra.
01:19:43 On va commencer avec vous, justement.
01:19:45 Et on va revenir sur cette histoire
01:19:47 dont on parlait hier sur ce plateau,
01:19:49 cette histoire de femme séquestrée en Moselle.
01:19:52 C'est une histoire qui est très importante
01:19:54 pour la société allemande.
01:19:55 On a parlé hier sur ce plateau,
01:19:57 cette histoire de femme séquestrée en Moselle,
01:20:01 d'origine allemande.
01:20:03 Dès hier, vous nous alertiez sur le fait
01:20:06 qu'il fallait être excessivement prudent.
01:20:08 Et vous aviez raison.
01:20:10 Donnez-nous les dernières informations.
01:20:12 Ce sont les informations qui nous ont été,
01:20:14 d'ailleurs, confirmées cet après-midi,
01:20:16 quelques heures avant la conférence du procureur.
01:20:19 C'est que les investigations montrent
01:20:21 que cette femme n'a jamais été ni séquestrée,
01:20:23 ni torturée, ni violée par son mari,
01:20:25 et encore moins depuis 12 ans,
01:20:27 comme elle l'a affirmé en appelant la police ce week-end.
01:20:31 L'homme de 55 ans, le mari de cette femme,
01:20:33 ressort libre ce soir de garde à vue,
01:20:35 sans aucune poursuite contre lui.
01:20:38 Il faut savoir que ce couple vivait reclus,
01:20:40 comme on l'expliquait cet après-midi,
01:20:42 sans plus aucun contact avec de la famille
01:20:44 et sans aucune prise en charge médicale.
01:20:47 C'était devenu impossible en Allemagne pour eux
01:20:49 parce qu'ils résidaient en France.
01:20:51 Et côté français, ils n'avaient pas réussi
01:20:53 à faire les démarches auprès de l'assurance maladie
01:20:56 parce que, d'un côté, ils ne parlaient pas français
01:20:59 ou pas assez bien, et puis ils pensaient
01:21:01 qu'ils n'auraient pas les moyens financiers
01:21:03 de payer les soins médicaux.
01:21:05 Les investigations ont même montré
01:21:07 qu'en fait, cet homme s'occupait seul
01:21:09 et à bout de bras et avec dévouement
01:21:11 de son épouse depuis 5 ans
01:21:13 et l'apparition de certaines de ses pathologies médicales.
01:21:16 Il s'occupait même lui-même de sa toilette
01:21:18 parce qu'une de ses maladies auto-immunes,
01:21:20 la rendait progressivement invalide.
01:21:22 Son état s'est d'ailleurs aggravé
01:21:24 il y a une dizaine de mois,
01:21:26 c'est ce qu'a précisé le procureur
01:21:28 dans sa conférence de presse.
01:21:30 Quant à la tête rasée de cette femme,
01:21:32 elle ne souffre pas de cancer,
01:21:34 comme ont pu le penser les voisins
01:21:36 quand ils l'ont vue, mais d'une alopécie
01:21:38 qui explique pourquoi elle avait perdu ses cheveux.
01:21:40 Selon le procureur, c'est sans doute
01:21:42 dans le terreau social, je cite,
01:21:44 que réside la source des accusations mensongères
01:21:46 de cette femme qui martèle aujourd'hui encore
01:21:48 et malgré les examens par les médecins
01:21:50 qu'elle n'est pas malade.
01:21:52 Son mari pense qu'elle le rend responsable
01:21:54 de ses maladies.
01:21:56 Les résultats de l'expertise psychiatrique
01:21:58 la concernant ne sont pas encore connus.
01:22:00 Merci de toutes ces précisions
01:22:02 et encore une fois merci parce que
01:22:04 dès hier vous nous aviez
01:22:06 alerté sur cette histoire.
01:22:08 On va changer de sujet si vous le voulez bien,
01:22:10 on va parler de la météo.
01:22:12 On en a un peu parlé
01:22:14 avec nos amis
01:22:16 cafetiers tout à l'heure
01:22:18 puisque certains cafetiers parisiens
01:22:20 mais pas que, faisaient grisemines à cause
01:22:22 du mauvais temps et pourtant
01:22:24 l'information est tombée.
01:22:26 Juillet 2023
01:22:28 serait le mois le plus chaud
01:22:30 jamais enregistré. C'est le
01:22:32 service européen Copernicus
01:22:34 détaillant les données qui donnent cette information.
01:22:36 Le mois de juillet est marqué par des
01:22:38 canicules et des incendies à travers le monde.
01:22:40 Pour comprendre l'état
01:22:42 de la situation, nous sommes avec
01:22:44 Marina Maksimovic,
01:22:46 météorologue. J'espère que j'ai bien
01:22:48 prononcé votre nom
01:22:50 que je ne l'ai pas écorché.
01:22:52 Je suis ravi de vous accueillir au sein
01:22:54 de Punchline été.
01:22:56 Vous nous confirmez cette
01:22:58 information qui est tombée aujourd'hui
01:23:00 juillet 2023, le mois
01:23:02 le plus chaud jamais, jamais
01:23:04 enregistré sur la planète.
01:23:06 Bonjour,
01:23:08 exactement le mois de juillet
01:23:10 et d'ailleurs c'est déjà depuis
01:23:12 le mois de mars
01:23:14 que l'anomalie globale de la
01:23:16 température globale sur
01:23:18 notre planète, elle était
01:23:20 déjà élevée, c'était déjà
01:23:22 exceptionnel depuis le mois de mars
01:23:24 et cette anomalie était
01:23:26 hors normes,
01:23:28 hors communs, même pour tous les modèles
01:23:30 climatiques, donc la température globale.
01:23:32 C'est un des rares cas
01:23:34 que la moyenne
01:23:36 est bien représentative des extrêmes
01:23:38 locales parce que d'habitude,
01:23:40 on parle de la moyenne, donc dans la moyenne,
01:23:42 il peut y avoir des extrêmes négatifs et positifs,
01:23:44 donc la moyenne d'habitude, elle cache
01:23:46 les extrêmes, on ne le sent pas.
01:23:48 Et
01:23:50 cette année, la moyenne
01:23:52 est très représentative, donc plus de
01:23:54 40% de l'océan
01:23:56 avait une anomalie extrême,
01:23:58 donc c'était plus de 1,5°C,
01:24:00 même 22,5°C
01:24:02 dans l'Atlantique du Nord, dans le
01:24:04 Pacifique. On ne le sent
01:24:06 pas encore l'effet de l'aluminium
01:24:08 mais on va le sentir au mois de septembre, octobre
01:24:10 jusqu'à la fin de l'année.
01:24:12 Donc c'est justement qu'à l'anomalie
01:24:14 de température dans
01:24:16 le Pacifique tropical, elle est importante
01:24:18 pour l'anomalie positive.
01:24:20 Il y a beaucoup d'associations
01:24:22 avec cette
01:24:24 chaleur, donc la chaleur
01:24:26 encaissée par l'océan, donc c'est
01:24:28 bien sûr pour la vie
01:24:30 marine, la vie
01:24:32 de la biologie marine, mais aussi
01:24:34 sur les côtes et dans les terres.
01:24:36 Par exemple, sur la production
01:24:38 agricole, déjà les prévisions
01:24:40 agricoles suggèrent
01:24:42 que cette année, il y aura
01:24:44 une anomalie de production
01:24:46 des grains aux Etats-Unis,
01:24:48 donc 20% de moins
01:24:50 de production. En Europe
01:24:52 et notamment en Espagne
01:24:54 et en Italie, 40% de perte
01:24:56 de production. Ça va
01:24:58 se rebondir sur les prix aussi,
01:25:00 pour les graines,
01:25:02 par exemple pour l'huile d'olive, elle aura une flambée
01:25:04 des prix. Donc ces
01:25:06 impacts climatiques vont
01:25:08 se ressentir beaucoup sur
01:25:10 l'agriculture, sur la biologie.
01:25:12 Là, vous montrez
01:25:14 les feux en Europe,
01:25:16 mais au Canada,
01:25:18 les impacts sont
01:25:20 beaucoup plus larges, beaucoup plus
01:25:22 loin, beaucoup plus vastes.
01:25:24 Faut-il être inquiet
01:25:26 parce que tout ce que vous nous dites, là,
01:25:28 n'est pas très rassurant, monsieur
01:25:30 Eleanor ?
01:25:32 Oui, ce n'est pas rassurant.
01:25:34 En effet,
01:25:36 les modèles climatiques tournent avec
01:25:38 différents scénarios. Il y a un scénario
01:25:40 optimiste et un scénario
01:25:42 pessimiste.
01:25:44 Actuellement, vu que les modèles
01:25:46 ont commencé à tourner
01:25:48 avec le changement climatique
01:25:50 depuis déjà des années,
01:25:52 on voit que
01:25:54 quand on regarde
01:25:56 les observations, quand on compare les observations
01:25:58 avec les différents scénarios
01:26:00 proposés par les modèles, on voit
01:26:02 qu'en effet,
01:26:04 les observations collent beaucoup plus
01:26:06 au scénario pessimiste
01:26:08 que au scénario optimiste.
01:26:10 On continue
01:26:12 à parler de réchauffement
01:26:14 de 2 degrés, accord de
01:26:16 Paris, le Target 2 degrés.
01:26:18 Réellement,
01:26:20 là, cette année, l'anomalie
01:26:22 de température, par rapport
01:26:24 à la période pré-industrielle,
01:26:26 1900, cette année,
01:26:28 on a eu 1,5 degré.
01:26:30 Donc, ça, c'est
01:26:32 un constat. - Héléna, je vous garde avec
01:26:34 nous, j'ai encore 2-3 questions à vous poser, mais
01:26:36 on va faire un petit tour de table avec mes grands témoins du
01:26:38 jour. Irène, c'est inquiétant
01:26:40 quand même, ce constat.
01:26:42 - Oui, c'est inquiétant, mais
01:26:44 ce sont des faits avérés.
01:26:46 - Là, c'est avéré, oui. - Nous devons
01:26:48 nous adapter. C'est l'objet
01:26:50 du pacte vert voté au niveau européen,
01:26:52 l'objet de la stratégie de la ferme à la fourchette votée au niveau
01:26:54 européen. Nous devons nous adapter
01:26:56 et changer notre façon
01:26:58 de vivre, petit à petit,
01:27:00 plutôt vite, de façon
01:27:02 à... - Mais qu'est-ce qu'on fait ? Parce qu'on en parle,
01:27:04 on en parle, on en parle. Là, les constats sont là
01:27:06 et j'ai l'impression qu'il n'y a pas
01:27:08 grand-chose qui bouge. - Si, quand même.
01:27:10 Par exemple, les diagnostics
01:27:12 énergétiques pour isoler,
01:27:14 le train
01:27:16 au lieu de la voiture. Les premières émissions,
01:27:18 ce sont les
01:27:20 trajets pendulaires du quotidien
01:27:22 en voiture. Donc, le fait
01:27:24 d'avoir des voitures décarbonées,
01:27:26 le fait de gâcher moins
01:27:28 de choses au niveau alimentaire,
01:27:30 à peu près 30% de ce qui est produit est gâché
01:27:32 et on n'a plus le droit
01:27:34 de le gâcher. Beaucoup d'argent
01:27:36 doit être mis sur la recherche,
01:27:38 que ce soit en agriculture, qui est un peu
01:27:40 mon sujet de prédilection, pour qu'on ait des
01:27:42 espèces qui s'adaptent mieux, pour qu'ils soient
01:27:44 moins gourmandes en eau, qu'il y ait peut-être
01:27:46 des cycles de production qui
01:27:48 soient moins dans ces périodes de sécheresse.
01:27:50 Et donc, je crois que c'est un
01:27:52 opératif catégorique, ici et maintenant,
01:27:54 tous, on doit faire notre part
01:27:56 pour atténuer
01:27:58 ce qui peut l'être. - Mathieu Aucun.
01:28:00 - Oui, je suis d'accord avec le constat.
01:28:02 En plus, on peut ajouter d'autres éléments.
01:28:04 C'est que le réchauffement climatique à 2°C
01:28:06 qui se préfigure d'ici 2050,
01:28:08 c'est un réchauffement climatique sur la planète.
01:28:10 Il est inégal aussi entre les
01:28:12 différents espaces de vie. Par exemple,
01:28:14 nos outre-mer seront plus impactées,
01:28:16 enfin, auront plus d'impact, subiront plus d'impact
01:28:18 du réchauffement climatique que
01:28:20 la métropole. Pareil pour le sud
01:28:22 de la France, plus que le nord.
01:28:24 Non, il y a d'autres
01:28:26 éléments. Après, c'est effectivement, est-ce que
01:28:28 on est en capacité, à l'échelle européenne
01:28:30 et nationale, de pouvoir mieux prévoir
01:28:32 ces événements-là ? Et en l'occurrence,
01:28:34 ça se supposerait de changer
01:28:36 de paradigme. C'est-à-dire qu'on a
01:28:38 aujourd'hui des associations et des
01:28:40 partis politiques, notamment les écologistes, qui nous ont
01:28:42 expliqué qu'effectivement, le réchauffement climatique,
01:28:44 c'était l'alpha et l'oméga de la politique environnementale.
01:28:46 Or, on a un certain nombre
01:28:48 d'atouts à valoriser. On a les atouts
01:28:50 en matière de mix énergétique, où on a une des électricités
01:28:52 les plus décarbonées
01:28:54 d'Europe. On a des atouts aussi en matière
01:28:56 agricole. Et donc, nos agriculteurs font déjà
01:28:58 beaucoup d'efforts, qui sont contraints
01:29:00 par la politique agricole commune,
01:29:02 avec les paiements verts, etc.
01:29:04 Donc là-dessus, valorisons nos atouts,
01:29:06 rentrons plutôt dans une écologie de progrès,
01:29:08 plutôt que dans une écologie punitive,
01:29:10 qui vise justement à
01:29:12 contraindre chacun de ces faits et gestes.
01:29:14 Mais là, on a un peu traîné à prendre conscience
01:29:16 quand même. On a un peu le sentiment,
01:29:18 le bilan est là quand même. - Parce que je trouve qu'on s'est
01:29:20 trop focalisé sur un réchauffement climatique
01:29:22 planétaire, alors que le réchauffement climatique,
01:29:24 il est effectivement inégal. Et puis aussi,
01:29:26 il y a d'autres sujets qui ne sont pas
01:29:28 que le climat. Il y a par exemple la perte de la biodiversité.
01:29:30 Il y a un million d'espèces qui
01:29:32 risquent de disparaître d'ici 2050.
01:29:34 Il y a la question de la gestion des ressources,
01:29:36 notamment de l'eau. Donc, il y a beaucoup de problématiques
01:29:38 sur lesquelles on s'est focalisé,
01:29:40 depuis le protocole de Kyoto, uniquement sur
01:29:42 le réchauffement, alors qu'en fait, c'est les
01:29:44 règlements climatiques, c'est la gestion des ressources,
01:29:46 c'est le cycle de vie
01:29:48 d'un produit, c'est tous ces sujets-là
01:29:50 qui seront à adresser dans
01:29:52 les prochaines décennies. - Philippe Erlin.
01:29:54 - Il ne faut pas s'inquiéter.
01:29:56 Le réchauffement climatique
01:29:58 anthropique est un mensonge, une escroquerie.
01:30:00 À un moment, il va falloir poser les choses
01:30:02 scientifiquement. Ce n'est pas une loi de la science.
01:30:04 D'ailleurs, comme le rappelait très justement la climatologue,
01:30:06 elle dit que ce sont des modèles.
01:30:08 Un modèle, ce n'est pas la même chose qu'une équation.
01:30:10 E=mc2, c'est une équation.
01:30:12 C'est le ciel et les vies à refaire. Il n'y a pas de consensus
01:30:14 autour de E=mc2. C'est vrai,
01:30:16 ça marche, c'est comme ça que fonctionnent nos centrales
01:30:18 nucléaires, notamment, donc il n'y a aucune discussion
01:30:20 là-dessus. Là, il n'y a pas d'équation
01:30:22 équivalente avec, d'un côté, les émissions humaines
01:30:24 de CO2 et, de l'autre côté, du signe égal,
01:30:26 l'augmentation de température. Il y a des modèles.
01:30:28 Un modèle, c'est quoi ? On prend les données du
01:30:30 passé, on forme un certain nombre d'hypothèses,
01:30:32 on essaie de prévoir l'avenir. Ça, en tant
01:30:34 qu'économiste, parce que ça tourne beaucoup en
01:30:36 économie, ça ne marche pas. On l'a aussi
01:30:38 constaté lors de la crise du Covid,
01:30:40 où, selon un appareil alcoolique,
01:30:42 j'aurais 500 000 morts si on confinait
01:30:44 pas. C'est d'ailleurs le chiffre qu'a repris
01:30:46 Emmanuel Macron dans son intervention pour justifier
01:30:48 le confinement, dont on sait maintenant que ça ne va rien.
01:30:50 Donc, il n'y a pas de rachauffement climatique.
01:30:52 Il y a de nombreux scientifiques qui le disent.
01:30:54 Je ne suis pas certain qu'Iléna soit d'accord avec vous.
01:30:56 Il y a des associations climatiques comme
01:30:58 CleanTel, qui réunissent des scientifiques, je les espère,
01:31:00 qui disent qu'il n'y a aucune urgence climatique.
01:31:02 Le dernier, le
01:31:04 prix Nobel de physique de 2022
01:31:06 a dit qu'il n'y avait pas de rachauffement climatique. Depuis
01:31:08 qu'il l'a dit, il est bloqué sur tous
01:31:10 les médias et les interventions qu'il devait faire
01:31:12 dans des instances internationales. Donc, évidemment,
01:31:14 après, on peut dire à tous les scientifiques qui s'expriment
01:31:16 qu'il y a un rachauffement climatique. C'est faux.
01:31:18 Il n'y a pas de rachauffement. Pourquoi est-ce que ça a autant de poids ?
01:31:20 On va poser la question à la spécialiste.
01:31:22 On ouvre le débat.
01:31:24 On poursuit le débat plus exactement
01:31:26 avec Iléna. Iléna, vous en pensez quoi
01:31:28 très concrètement ?
01:31:30 Là, je suis 100 % d'accord.
01:31:32 Tout ce que j'ai entendu.
01:31:34 Pendant que les gouvernements
01:31:36 ont du mal à adopter
01:31:38 l'information sur le
01:31:40 rachauffement climatique,
01:31:42 les climatologues sont capables de
01:31:44 mapper les risques,
01:31:46 pas que au niveau global, mais vraiment très
01:31:48 local. Les données satellites
01:31:50 à 30 mètres résolution maintenant pour l'inondation,
01:31:52 à 300 mètres pour
01:31:54 les feux. On a quand même
01:31:56 des échantillons de données.
01:31:58 C'est colossal en termes de quantité
01:32:00 d'observations qu'on récupère tous les jours,
01:32:02 voire 10 fois par jour parce qu'il y a
01:32:04 beaucoup de satellites. Je suis
01:32:06 tout à fait d'accord
01:32:08 avec les constats
01:32:10 entendus et aussi
01:32:12 l'information importante.
01:32:14 Pendant que les gouvernements
01:32:16 ont du mal à
01:32:18 accepter, à agir,
01:32:20 mettre en place
01:32:22 les lois,
01:32:24 ça a commencé à se bouger un peu
01:32:26 la semaine dernière, le 31
01:32:28 juillet. Au niveau de l'Europe,
01:32:30 il y a une version de ces CRD
01:32:32 et CRD, je pense
01:32:34 que ça s'appelle, qui étaient
01:32:36 votées, prononcées et publiées.
01:32:38 Il y a aussi
01:32:40 du diligence
01:32:42 sustainability, du diligence
01:32:44 directive qui a été
01:32:46 voté en Europe
01:32:48 au mois de mai. Ça avance,
01:32:50 mais très longtemps. Pendant ce temps-là,
01:32:52 ça fait déjà 20 ans que les compagnies d'assurance
01:32:54 utilisent
01:32:56 les modèles climatiques. Le
01:32:58 pricing pour tous ces risques-là,
01:33:00 il inclut déjà le réchauffement
01:33:02 climatique. D'un côté, le gouvernement
01:33:04 n'en met pas encore en place suffisamment
01:33:06 de mesures, comment protéger
01:33:08 les populations, comment s'adapter.
01:33:10 Très bien,
01:33:12 les climatologues donnent les prévisions
01:33:14 saisonnières.
01:33:16 Il y a par exemple la prévision saisonnière
01:33:18 sur la
01:33:20 production agricole.
01:33:22 Mais à ce moment-là, c'est trop tard pour un agriculteur.
01:33:24 Il ne peut pas acheter d'autres types.
01:33:26 Il ne peut pas s'adapter comme ça
01:33:28 d'un jour à l'autre, au mois de mars ou au mois d'avril,
01:33:30 dire "ah ben non, au lieu de maïs,
01:33:32 je vais planter un autre type
01:33:34 de culture".
01:33:36 Donc oui, on peut prévoir, on est capables.
01:33:38 Déjà, c'est publié.
01:33:40 Les résultats,
01:33:42 la qualité des prévisions saisonnières
01:33:44 dans certaines régions, la qualité
01:33:46 est phénoménale. Elle est 80%.
01:33:48 La lésion tropicale,
01:33:50 c'est phénoménal. En Europe, c'est
01:33:52 pas bien, les
01:33:54 prédictions saisonnières, mais il y a d'autres
01:33:56 régions de la Terre où les prédictions
01:33:58 saisonnières sont phénoménales.
01:34:00 L'autre fait
01:34:02 marquant aussi, Héléna, je vous interromps,
01:34:04 je suis désolé, mais il nous reste 5 minutes,
01:34:06 c'est que Copernicus indique aussi
01:34:08 que la banquise de l'Antarctique a atteint sa plus
01:34:10 faible étendue pour un mois de juillet depuis le début
01:34:12 des observations par satellite, à 15%
01:34:14 sous la moyenne
01:34:16 pour ce mois. Moi, ça m'interpelle.
01:34:18 C'est justement
01:34:20 le sujet de ma thèse,
01:34:22 c'était sur la glace de mer. J'ai étudié
01:34:24 le phénomène de la disparition
01:34:26 de la banquise, en particulier
01:34:28 l'Antarctique, parce que l'Arctique,
01:34:30 c'est l'océan.
01:34:32 Normalement,
01:34:34 l'épaisseur de la banquise,
01:34:36 déjà, c'est 7 millions de km²,
01:34:38 la banquise de l'Antarctique,
01:34:40 par temps normal,
01:34:42 mais depuis
01:34:44 déjà plus de 10 ans,
01:34:46 même l'étendue de l'hiver,
01:34:48 elle n'atteint pas plus de 4 millions de km².
01:34:50 À l'hiver, on n'est qu'à la moitié.
01:34:52 Et pendant l'été,
01:34:54 puisque la banquise est de plus en plus fine,
01:34:56 normalement, elle doit être
01:34:58 entre 2 et 5 mètres d'épaisseur,
01:35:00 c'est un beau bout de glace, mais si
01:35:02 la banquise arrive en été,
01:35:04 après l'hiver, à moins de 2 mètres
01:35:06 d'épaisseur, elle fond beaucoup plus vite.
01:35:08 Donc, si à l'époque, la mer
01:35:10 s'ouvrait au mois de juillet-août
01:35:12 et l'été, ouverte
01:35:14 partiellement,
01:35:16 comme c'est un article
01:35:18 le long de Canada et
01:35:20 la Russie,
01:35:22 si c'était ouvert pendant 3 mois de l'année,
01:35:24 maintenant, l'article, on peut
01:35:26 naviguer pendant l'hiver,
01:35:28 pendant toutes les saisons,
01:35:30 et la glace est la plus épaisse
01:35:32 maintenant, elle n'atteint que 2 mètres.
01:35:34 Donc avant, c'était la plus fine,
01:35:36 et maintenant, c'est la plus épaisse.
01:35:38 - Elena, je vous interromps,
01:35:40 réchauffement climatique ou pas,
01:35:42 je vous propose de regarder ce reportage de Mathilde Limanès,
01:35:44 en rapport avec la direction de l'Ecosse.
01:35:46 Vous allez voir très concrètement, vous savez,
01:35:48 le célèbre lac du Loch Ness.
01:35:50 Regardez ce qui se passe.
01:35:52 - C'est le lac le plus célèbre d'Ecosse,
01:35:56 et pourtant, aujourd'hui, il est victime
01:35:58 du réchauffement climatique.
01:36:00 Gordon Mangus, 84 ans, a grandi
01:36:02 et vécu toute sa vie au bord du lac.
01:36:04 Aujourd'hui, capitaine du port,
01:36:06 il observe un niveau de l'eau trop bas
01:36:08 sur une longue période.
01:36:10 - En 1969, lorsqu'il a atteint son niveau le plus élevé,
01:36:12 il a également atteint son niveau le plus bas,
01:36:14 cette année-là, mais cela n'a duré que très peu de temps.
01:36:16 Cela fait maintenant plusieurs mois
01:36:18 qu'il est aussi bas, et je ne l'ai jamais vu comme ça.
01:36:20 - Cette région est pourtant connue
01:36:22 pour l'humidité de son climat
01:36:24 et pour ses eaux riches en saumon,
01:36:26 dont l'abondance est aujourd'hui remise en question.
01:36:28 - Il y a quelques semaines, nous avons eu
01:36:30 une hécatombe de poissons dans la rivière,
01:36:32 lorsque tout à coup, le niveau a chuté
01:36:34 de 100 ml en une nuit.
01:36:36 L'un des petits ruisseaux qui coulent le long de la rivière
01:36:38 s'est asséché, et il y avait beaucoup de poissons morts.
01:36:40 Il faut que ce genre d'événements se produise en permanence.
01:36:42 - La profondeur de la rivière
01:36:44 diminue régulièrement depuis des années,
01:36:46 mais la baisse est plus marquée depuis 5 ans environ.
01:36:48 - Auparavant, les sécheresses, c'était très rare,
01:36:50 environ une fois tous les 18 ans.
01:36:52 D'ici 2050, nous prévoyons que les niveaux d'eau
01:36:54 seront très bas, environ tous les 2 ans.
01:36:56 - Les chiffres, diffusés en mai
01:36:58 par l'Agence écossaise de la protection de l'environnement,
01:37:00 confirment les observations des habitants.
01:37:02 Les eaux douces du lac le plus grand d'Ecosse
01:37:04 en termes de volume n'ont jamais été si peu profondes
01:37:06 depuis au moins 5 ans.
01:37:08 - Il n'a jamais été si peu profond
01:37:10 depuis qu'on a commencé à surveiller son niveau
01:37:12 au début des années 90.
01:37:14 - Bon, Héléna,
01:37:16 dernier mot, c'est du concret quand même,
01:37:18 le célèbre lac du Loch Ness.
01:37:20 Peut-être on va voir
01:37:22 le monstre du Loch Ness, à force.
01:37:24 - J'avoue,
01:37:26 de point de vue de climatologue,
01:37:28 c'est un cas particulier
01:37:30 comme ça, disons, sur une zone très...
01:37:32 - C'est du concret, ça, Héléna.
01:37:34 - C'est du concret, mais toujours,
01:37:36 il y a un argument, donc c'est quelqu'un qui est
01:37:38 anti-rechauffement climatique,
01:37:40 qui va toujours dire "bah non, c'est un cas,
01:37:42 c'est juste un cas".
01:37:44 Donc c'est un effet, quand on prend
01:37:46 juste un cas particulier, c'est difficile
01:37:48 à, disons,
01:37:50 justifier. Par contre,
01:37:52 on peut prouver quoi que ce soit.
01:37:54 Par contre, quand c'est au niveau global,
01:37:56 quand on prend la moyenne, là, on ne peut pas...
01:37:58 La moyenne,
01:38:00 la moyenne, c'est...
01:38:02 - Bon, écoutez, merci
01:38:04 dans tous les cas d'avoir accepté
01:38:06 de témoigner dans "Punchline été".
01:38:08 Le mot de la fin, petit tour de table.
01:38:10 Inquiets ? Faut-il être inquiet ?
01:38:12 Moi, personnellement, je trouve que c'est
01:38:14 plutôt inquiétant, mais... - Oui, moi, je pense que
01:38:16 c'est inquiétant, mais
01:38:18 on a des ressources
01:38:20 au niveau de la recherche pour...
01:38:22 Il est urgent qu'on s'adapte, qu'on passe
01:38:24 à la transition écologique
01:38:26 et énergétique pratique
01:38:28 par de la recherche,
01:38:30 de l'industrialisation de ce qu'on
01:38:32 arrive à trouver pour changer
01:38:34 ce qui doit l'être et qu'on s'adapte.
01:38:36 - Philippe ? - Il y a un rachauffement climatique
01:38:38 depuis le milieu du 19e siècle, mais qui suit
01:38:40 un miniage glaciaire, sous l'huile 14,
01:38:42 plusieurs hivers de suite, la Seine était gelée, on pouvait la traverser
01:38:44 à pied. Donc le climat a toujours
01:38:46 évolué, il va continuer de le faire, mais
01:38:48 nous expliquer que c'est à cause de l'homme, ça non, ça,
01:38:50 c'est de l'ordre du complot. Et
01:38:52 pourquoi ça a autant de poids ? Parce que ça
01:38:54 justifie l'intervention de l'État dans
01:38:56 notre vie, et ça a aussi abso l'état
01:38:58 de devoir diminuer ses dépenses publiques. Elisabeth Borne
01:39:00 a annoncé qu'on allait dépenser 60 milliards d'euros
01:39:02 par an pour lutter contre ces
01:39:04 sodies en rachauffement. Et comme ça, l'État a dit
01:39:06 "je ne peux pas faire d'économie, il y a le rachauffement, c'est très pratique".
01:39:08 Et puis ça permet d'intervenir dans
01:39:10 la vie des gens, l'habitation, le transport,
01:39:12 l'industrie, l'agriculture,
01:39:14 et pour moi c'est une forme de totalitarisme.
01:39:16 Moi qui suis un économiste libéral, c'est une forme de totalitarisme.
01:39:18 - Le mot d'affaire,
01:39:20 très rapidement, Mathieu. - Concrètement, moi aussi,
01:39:22 je suis plutôt inquiet par la situation,
01:39:24 mais je ne peux pas céder à l'alarmisme
01:39:26 et au fait que
01:39:28 sous pression d'une idéologie écologiste,
01:39:30 on puisse ensuite déverser des milliards
01:39:32 un peu n'importe quand, moi je pense qu'il faut vraiment
01:39:34 réorienter la fiscalité environnementale
01:39:36 sur les besoins très concrets,
01:39:38 très opérationnels, comme je le disais,
01:39:40 la gestion de l'eau, la biodiversité,
01:39:42 etc. et pas partir dans tous les sens
01:39:44 en termes de dépenses publiques.
01:39:46 - Ce sera le mot de la fin. Merci beaucoup Mathieu Hoque,
01:39:48 merci Philippe Herlin, merci Irène
01:39:50 Toleret, bonjour à Montpellier.
01:39:52 Merci pour votre grande fidélité à ce
01:39:54 rendez-vous, merci à Martin Mazur
01:39:56 qui m'a assisté, leur parrain, merci à la
01:39:58 programmation, merci aux équipes en régie,
01:40:00 à la réalisation, Martin,
01:40:02 c'était qui aujourd'hui ?
01:40:04 C'était Jean-Luc !
01:40:06 Vous pouvez revivre cette émission
01:40:08 bien sûr sur cnews.fr
01:40:10 et tout de suite Face Info avec
01:40:12 qui est-ce qui présente Face Info
01:40:14 ce soir ?
01:40:16 C'est Barbara Clin, merci Martin.
01:40:18 On se retrouve demain à 11h
01:40:20 pour Midi News.
01:40:22 Et soyez au rendez-vous, passez une très belle soirée, bye bye.
01:40:24 A la prochaine !
01:40:24 ♪ ♪ ♪